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ISSN n° 2335-1047 N° 1973 – Mercredi 17 avril 2019 – Prix : 10 DA Mouvement populaire pour le changement Imposante mobilisation des étudiants Lire en page 5 Fuite de capitaux Un rapport détaillé des Douanes prochainement remis aux pouvoirs publics Lire en page 6 Alternance politique Un pas en avant, un pas en arrière, pourquoi ? Lire en page 7 Tipasa Panique à bord à la wilaya, visite éclair du ministre des Moudjahidine Lire en page 8 Le 16-avril à Constantine Des petits princes à Média-Plus Lire en page 16 Coupe d’Algérie (demi-finale « aller » : CS Constantine – CR Belouizdad, aujourd’hui à 17h45) Acte I, action ! Lire en page 18 Après le match perdu contre le MCS et la défalcation de 3 points au NC Magra Le président Bennacer charge Medouar Lire en page 19 Ce que prône le chef d’état-major de l’ANP Une sortie de crise graduelle LIRE EN PAGES 2-3 Attendu depuis l’annonce de son déplacement à la 4 e Région militaire, l’intervention du chef de l’état-major de l’ANP n’a pas déçu. Hier, elle a même réussi à éclipser l’avis de démission de Tayeb Belaïz du Conseil constitutionnel – qui représente un sérieux développement depuis le début de la crise politique que vit le pays – et à imposer son allocution en marge de ses activités militaires comme le marqueur politique majeur de la semaine. Dans le discours de Gaïd Salah, d’abord la garantie d’accompagner et de couvrir la revendication du mouvement populaire pour le changement auquel il demande du temps et de la patience ; ensuite l’accusation dirigée contre l’ancien patron des « services », le général Toufik, de « s’agiter contre la volonté du peuple ». GAÏD SALAH Ouverture sur le Hirak Lourdes charges contre Toufi k Remplacé par Kamel Feniche au Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz emporté par la foule ! Lire en page 3

Djelloul Marka La Cinémathèque Moksi Enquêtes préliminaires …reporters.dz/pdf/REPORTERS_1973.pdf · 2019-10-09 · Amer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel « Nous

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ISSN

n° 2

335-1047

N° 1973 – Mercredi 17 avril 2019 – Prix : 10 DA

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2).

1924-2018CHARLES

AZNAVOURLe temps qui

s’en vaLIRE EN PAGE16

NAPEC 2019LE CLIMAT DES AFFAIRES FOCALISE L’ATTENTION

LIRE EN PAGE 6

A l’ouverture, Ouyahia annonce

l’Académie amazighe pour la � n de l’année

Grand Prix Assia-Djebar La palme de l’année 2018 à Ryad Girod, Nahed Boukhalfa et Mhenni Khali�

L’éditrice Selma Hellal à propos du dernier roman de Ryad Girod, Grand Prix Assia-Djebar 2018

«Une oeuvre singulière et formellement très exigeante»

LIRE EN PAGES 16-17

Le livre fait sa rentréeLe cru 2018

Forum national sur le phénomène de la harga

Les réseaux sociaux et des chansons

mis en fauteLIRE EN PAGES 2-3

Géant des Comic-books, il vient de disparaître à l’âge de 95 ans

Stan Lee le fantastique !

LIRE EN PAGE 17

LIRE EN PAGE 5

JOURNÉE DU 25

NOVEMBRE

Economie algérienne

L’emploi et l’investissement,

un besoin pressant !Lire en page 7

Ballon d’or France

Football/Modric est le premier joueur

à briser le règne conjoint de Messi et CR7

Financement non conventionnel de l’économie à fin septembre4005 milliards de dinars sur la planche !

LIRE EN PAGE 2

LIRE EN PAGES 2-3

PRÉSIDENTIELLE DU 18 AVRIL 2019Horizon politique

dégagé sur fond de crise économique

L’opposition en candidatures dispersées

Rebaïne se lance dans la bataille pour la quatrième fois de suiteLes prétendants se multiplient, cogitation chez les hésitants !

LIRE EN PAGES 2-3

MARCHÉ DES CHANGES

Marché pétrolierProduction US rec ord, crainte

pour les efforts de l’OpepLire en page 4

La fleurettiste retrouve l’Equipe nationale après une

longue blessureEX

CLUS

IF

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a plaidé, hier, en faveur de la maîtrise de consommation d’énergie. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation par la Creg du programme d’approvisionnement du marché national en gaz naturel pour 2019-2028.

MILITANTES DÉNUDÉES AU COMMISSARIAT DE BARAKI

INDIGNATION GÉNÉRALE

ENQUÊTE EXIGÉE ET DÉMENTI

EXCLUSIF

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Photo archives : Rassemblement

électoral de mars 2014 à la Coupole.

Gaïd Salah à l’École supérieure de Bordj El Bahri

Con� ance au peuple qui «ne craint pas les crises»

Saïd Sadi«Les transitions sont plus

faciles à engager qu’à terminer»

En l’absence du PT, RCD et MSPL’opposition appelle à une rencontre du

«front du refus» et à un «débat sérieux»

Mouvement populaireLes manifestants

maintiennent la pression

Dans une nouvelle démonstration de force à l’occasion de la Journée nationale de l’avocatLes robes noires battent le pavé aujourd’hui à AlgerLire en page 5

IntempériesInondations, routes bloquées et des familles évacuées à l’est du paysLire en page 6

«Project’heurts» brave l’interdiction

de la commission de visionnage du ministère de la CultureLe documentaire «Fragments de rêves» projeté aujourd’hui à BéjaïaLire en page 15

Réunion entre les présidents de club et la FABB aujourd’huiReprise de la compétition et désamorcer la crise au menuLire en page 18

Boycott annoncé des magistrats et gouvernement rejeté du terrain

La présidentielle du 4 juillet compromise

Lire en page 5

Artisanat et objets artistiques à la galerie Aïcha-Haddad

La créativité et le savoir-faire féminins à l’honneur

Lire en page 16

Le sélectionneur national sait désormais à quoi s’en tenir pour la CAN 2019Belmadi peut établir sa feuille de route

Lire en page 19

Jeudi 14 février 2019 : le directeur de campagne de

M. Bouteflika au siège de l’UGTA.

Cinémathèque de Tizi OuzouRéinventer le plaisir des sorties ciné

Djelloul MarkaLa Cinémathèque Moksi de Sidi Bel Abbès meurt à petit feu

Nadira Laggoune Aklouche, directrice du musée Mama«Proposer des programmes de qualité malgré les diffi cultés fi nancières»

Chronique des 2RivesNedim Gürsel : Des rives du Bosphore à la grande

PrésidentielleBen� is se

prononcera le 3 marsLire en page 2

Tayeb Louh en visite à Annaba

«Tout Algérien a le droit de voter et de se porter

candidat»Lire en page 4

Industrie textileGrève générale au complexe

Tayal Lire en page 6

Le président de la JS Kabylie assure que son agression

a été préméditéeLes graves accusations de MellalLire en page 19

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Gaïd Salah en garant du scrutin

Classe politique

Quelles marges de

manœuvre ?

Défections et appels croisés

au report

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Le FFS retire ses députés et sénateurs

8 mars 2019

GRANDES MARCHES PACIFIQUES

Le chef de l’Etat sortant ne briguera pas un 5e mandat Il reporte la date

de l’élection présidentielle Il nomme un nouveau

gouvernement chargé de préparer

Ahmed Ouyahia démissionne

Noureddine Bedoui nommé Premier ministre Ramtane Lamamra vice-Premier ministre chargé des Affaires

étrangères..

LIRE EN PAGE 2-3 ET 7

OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉEMISSION DIFFICILE POUR

LE DUO BEDOUI-LAMAMRA LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5Enquêtes préliminaires pour des faits de corruption

et de transferts illicites présumés Plusieurs hommes d’affaires

interdits de sortie de territoireLire en page 6

Rapport américain sur les ressources en hydrocarbures du pays

Cinq vérités sur les richesses pétrolières de l’Algérie

Le marché pétrolier clôture le 1er trimestre 2019 en euphorie

L’Opep gagne une bataille, mais pas la guerre

Lire en page 6

Championnat d’Afrique des clubs de volley-ball (messieurs)

Le NR Bordj Bou Arréridj et l’OMK El-Milia à pied

d’œuvre au CaireLire en page 18

L’instance fédérale a officialisé son partenariat avec KIA Motors hier pour les 4 prochaines années

Mouvement populaire pour le changementImposante mobilisation

des étudiantsLire en page 5

Fuite de capitauxUn rapport détaillé des Douanes prochainement

remis aux pouvoirs publicsLire en page 6

Alternance politiqueUn pas en avant, un pas en arrière, pourquoi ?

Lire en page 7

TipasaPanique à bord à la wilaya, visite éclair du ministre des

MoudjahidineLire en page 8

Le 16-avril à ConstantineDes petits princes

à Média-PlusLire en page 16

Coupe d’Algérie (demi-finale « aller » : CS Constantine – CR Belouizdad,

aujourd’hui à 17h45)Acte I, action !

Lire en page 18

Après le match perdu contre le MCS et la défalcation de 3 points au NC Magra

Le président Bennacer charge Medouar

Lire en page 19

Le service est maintenant sous l’autorité de l’état-major

Tartag quitte la tête des Renseignements

Lire en page 5

Ouverture du capital de Hellenic PetroleumSonatrach revient

bredouille de GrèceLire en page 6

Tlemcen4 000 autistes égarés dans la « nature » et seuls neuf

enfants scolarisésLire en page 8

Elle a eu lieu au TNA en présence de la dramaturgeLecture dramatique de «Mon

Enquêtes préliminaires pour des faits de corruption et de transferts illicites présumésPlusieurs hommes d’affaires interdits de sortie du territoire

LIRE EN PAGE 6

VENDREDI ACTE 5

Ce que prône le chef d’état-major de l’ANPUne sortie de crise graduelle

LIRE EN PAGES 2-3

Il annonce le départ du chef de l’Etat au terme de son mandat Il étripe Ouyahia et lui prédit un sombre avenir politique Il met en garde contre l’«Etat profond», possible

fossoyeur du mouvement populaire

Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de l’ANP.

CRISE POLITIQUE

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DR

LIRE EN PAGE 7

L’ARMÉE SEULE FACE À

ou

Réunion demain du Parlement

Une équation à plusieurs inconnues

Amer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel

« Nous risquons une autre crise »

Chaises vides pour ses députés

L’opposition boycotte et dénonce

Alors que la crise libyenne galvanise les coursLes producteurs croient à

l’équilibre du marché pétrolierLIRE EN PAGE 7

Attendu depuis l’annonce de son déplacement à la 4e Région militaire, l’intervention du chef de l’état-major de l’ANP n’a pas déçu. Hier, elle a même réussi à éclipser l’avis de démission de

Tayeb Belaïz du Conseil constitutionnel – qui représente un sérieux développement depuis le début de la crise politique que vit le pays – et à imposer son allocution en marge de ses activités militaires

comme le marqueur politique majeur de la semaine. Dans le discours de Gaïd Salah, d’abord la garantie d’accompagner et de

couvrir la revendication du mouvement populaire pour le changement auquel il demande du temps et de la patience ; ensuite

l’accusation dirigée contre l’ancien patron des « services », le général Toufi k, de « s’agiter contre la volonté du peuple ».

Election présidentielleBensalah convoque le corps électoral pour le 4 juillet

Gaïd Salah«Irraisonnable de gérer la période de transition sans les institutions»

Un scrutin dans moins de 3 moisL’ardue mission d’organiser une présidentielle

Nouvelles marches imposantes prévues demain Le mouvement populaire mobilisé pour «vendredire» à nouveau

GAÏD SALAH

Ouverture sur le Hirak

Lourdes charges contre Tou� k

Lacrymogènes, • démentis de la DGSN et témoignages à charge contre ses � icsVague de • condamnations et appels à la préservation du caractère paci� que du mouvementSociété civile et • universitaires pointent «une répression plani� ée»

Présidentielle du 4 juilletL’improbable élection

«Manifeste pour l’Algérie nouvelle»Les initiateurs visent un million de signatures

Grève et protestations en continuLes campus en ébullition

MouwatanaUne journée portes ouvertes samedi prochain à Alger

Le parti patauge dans une crise aiguëLe FFS à la croiséedes chemins

Remplacé par Kamel Feniche au Conseil

constitutionnelTayeb Belaïz emporté par

la foule !Lire en page 3

ACTUJOURD'HUIm e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI m e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP : «Nous réitérons l’engagement de l’Armée nationale populaire d’accompagner les institutions de l’Etat durant cette transition, tout en soulignant que toutes les

perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais.»

La démission de Tayeb Belaïz pourrait constituer un début de mise en œuvre des articles 7 et 8 en complément à l’article 102 de la Constitution.

le point

Constitution et politique PAR HICHEM LALOUI

Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, a décidé de quitter son poste. Cette décision, quoique très attendue au vu des réclamations du peuple, ajoute une pièce au puzzle et annonce de nouveaux développements pour les tout prochains jours. Il est certain que cette décision sera suivie par d’autres. A bien lire le discours du vice-ministre de la Défense nationale, en visite depuis deux jours dans le Sud du pays, la solution à la crise ne sera pas confi née dans son volet «légal». Il en ressort, à bien des égards, un engagement de la part du général de corps d’armée, à accompagner la demande de changement exigée par le peuple par «toutes les perspectives possibles» et qui restent «ouvertes», afi n de «surpasser les diffi cultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais». La sortie d’Ahmed Gaïd Salah n’est pas négligeable dans cette situation. Il avise sur l’intention d’amorcer le changement par la voie constitutionnelle, avec l’application de l’article 102, mais aussi par une voie politique qui permettra d’«accompagner la phase de transition», tout en soulignant la nécessité de «suivre la voie de la sagesse et de la patience». Il était clair dès le début du mouvement que la solution «constitutionnelle» à la crise n’aboutirait pas à la satisfaction entière des exigences de la rue, d’où le fait que «la situation prévalant au début de cette transition est exceptionnelle et complexe». Il y a lieu, cependant, de conjuguer ce «respect» de la Constitution à «des efforts de tous les patriotes dévoués en vue de sortir indemne de cette épreuve». Dans ce cas de fi gure, c’est la solution politique qui devient inévitable et s’impose d’elle-même. Le discours d’Ahmed Gaïd Salah est politique. Ses orientations ne peuvent être considérées que comme tel. Réaffi rmer que «la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté», afi n de mettre sur pied «un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités», le vice-ministre de la Défense s’aligne défi nitivement sur la position de la rue et s’engage à faire des revendications du peuple son cheval de bataille. En résumé, il conjugue la solution constitutionnelle avec des appoints politiques. Seuls à même de garantir un aboutissement sûr «aux revendications légitimes» du peuple.

PAR HOURIA MOULA

«Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz a in-formé les membres du Conseil, lors d'une réunion tenue mardi 16 avril 2019, qu'il a présenté au chef de l'Etat sa démission du poste de pré-sident du Conseil constitutionnel qu'il occupe depuis la prestation de serment le 21 février dernier», a indiqué, hier, un communiqué de la même institution, repris par l’agence offi cielle APS. La même source a ajouté que dans sa lettre de démission au chef de l'Etat, «M. Belaiz a exprimé son souhait que Dieu préserve l'Algérie et le peuple algérien vaillant de tout danger».Immédiatement, la Toile a explosé et les Algériens se sont félicités d’une autre victoire qu’ils vien-nent de réaliser dans leur marche pour le changement du système. La rue a également réagi à cette annonce, à commencer par les étu-diants qui occupaient déjà les rues des villes comme chaque mardi. A Alger, la nouvelle est célébrée dans la joie. Les manifestants ont scandé «Dégage ! Dégage» pour fê-ter l’évènement et appelé au dé-part des autres B, à savoir le chef

de l’Etat, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Noureddine Be-doui et le président de l’APN, Moad Bouchareb. Fidèle de l’ex-président de la République démis-sionnaire, Abdelaziz Boutefl ika, Belaiz a été nommé le 10 février à son poste en remplacement de Mourad Medelci, décédé quelques jours avant. Il avait cautionné le cinquième mandat et le prolonge-ment du quatrième mandat, plans concoctés avant qu’ils ne soient tombés à l’eau par l’ampleur de la mobilisation populaire. Son départ est une autre victoire donc, qui s’inscrit au registre du mouvement du 22 février qui ne veut pas des symboles du régime pour la ges-tion de la période de transition. Les partis politiques de l’opposi-tion ont vu dans cette démission une étape de plus pour la solution. Le député d’El Adala Lakhdar Ben-khallef a soutenu qu’«il s’agit d’un prélude pour la démission des 3B encore en poste». Benkhallef a ap-pelé à «une période de transition qui sera gérée par une instance collégiale ou une personnalité consensuelle, et un gouvernement de compétences nationales pour une durée de six mois». De son

côté, le FFS reste prudent. Saluant «une bataille remportée» par la mobilisation citoyenne, le premier secrétaire national du parti, Ha-kim Belahcel, «souhaite que cette démission ne soit pas un autre stratagème de cette caste politi-que, afi n d'opérer des réaménage-ments internes au sérail dans l'es-poir de gagner du temps et de se maintenir au pouvoir», a-t-on écrit dans un communiqué du parti. Pour le MSP de Abderrezak Makri, cette démission constitue «une étape qui concorde avec les reven-dications du peuple». Eff ective-ment, il faut dire que ce retrait peut ouvrir la voie au départ des fi gures que les manifestations po-pulaires dénoncent (Bensalah, Be-doui et Bouchareb), car l’on se di-rige droit vers une impasse. La démission de Belaiz met Bensalah dans une posture très diffi cile. Se-lon l’article 81 de son règlement intérieur, «en cas de décès ou de démission du Président du Conseil constitutionnel, le Conseil se réu-

nit sous la présidence du vice-pré-sident et en prend acte. Le prési-dent de la République en est im-médiatement informé». Suite à cela, le chef de l’Etat en exercice sera appelé à nommer un autre président. Mais comme il est contesté au sein du peuple, Bensa-lah verra son choix rejeté par la population, à moins qu’il démis-sionne lui aussi et procède à la no-mination d’une personnalité indé-pendante et jouissant d’une crédi-bilité au sein du Hirak. Ce qui peut ouvrir la voie à l’accession de cette dernière au poste de chef de l’Etat pour gérer la transition, voire pousser Bedoui à jeter l’éponge aussi. Un scénario à ne pas écarter surtout que le chef d’état-major de l’ANP a, depuis Ouargla, hier, sou-tenu que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes afi n de surpasser les diffi cultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais, car la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté».

Conseil constitutionnel

Tayeb Belaïz emporté par la foule !

PAR LYES SAKHI

Le général de corps d’armée et vice-mi-nistre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, qui a supervisé à Ouargla un «exercice démons-tratif avec munitions réelles» dénommé «Etoile brillante 2019», a, en eff et, tenu des propos pour le moins inédits en ce qui concerne son commentaire devenu habituel du mouvement populaire pour le change-ment – le Hirak. Tant à la première personne du singulier, plus fréquemment à la 1re per-sonne du pluriel, il a proféré des accusations et des menaces inédites contre l’ancien pa-tron des «services», l’ancien général Mediene dit Toufi k.A propos de la mobilisation populaire pour le changement de régime et de système poli-tiques dans le pays, Ahmed Gaïd Salah ap-pelle avec insistance à «la sagesse» et à la «patience». «J’insiste une fois encore sur la nécessité de suivre la voie de la sagesse et de la patience, étant donné que la situation prévalant au début de cette transition est exceptionnelle et complexe, nécessitant la conjugaison des eff orts de tous les patriotes dévoués en vue de sortir indemne de cette épreuve», a-t-il déclaré. «Nous réitérons l’en-gagement de l’Armée nationale populaire d’accompagner les institutions de l’Etat du-rant cette transition, tout en soulignant que toutes les perspectives possibles restent

ouvertes afi n de surpasser les diffi cultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais», a ajouté le chef d’état-ma-jor de l’ANP avec une formulation qui sug-gère une disposition à accompagner les re-vendications de la rue qui s’est posée des questions sur la nature et les motivations des dérapages constatées vendredi dernier à l’is-sue de la 8e marche imposante contre l’esta-blishment et le scénario engagé depuis la démission de l’ancien président Boutefl ika, le 2 avril. Pour Ahmed Gaïd Salah, qui sem-ble craindre une aggravation de la crise, «la situation ne peut perdurer davantage, vu

que le temps nous est compté». «Ainsi, pour-suit-il, l’Armée nationale populaire se consi-dère toujours mobilisée aux côtés de tous les dévoués, au service de son peuple et de sa Patrie, pour honorer l’engagement qu’elle a pris afi n de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple, pour construire un Etat fort, sûr et stable ; un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités».Ne tenant pas compte des interrogations et de l’étonnement exprimé par des acteurs de la scène politique après sa précédente inter-vention, il y a une semaine, le chef

Gaïd Salah

Ouverture sur le Hirak, lourde charge contre Tou� kAttendu depuis l’annonce de son déplacement à la 4e Région militaire, l’intervention du chef de l’Etat-major de l’ANP n’a pas déçu. Hier, elle a même réussi à éclipser l’avis de démission de Tayeb Belaïz du Conseil constitutionnel - qui représente un sérieux développement depuis le début de la crise politique que vit le pays - et à imposer son allocution en marge de ses activités militaires comme le marqueur politique majeur de la semaine.

PAR ADLÈNE BADIS

Le discours du chef d’état-major Gaid Salah concernant la crise politique qui se-coue le pays depuis plus de deux mois s’est voulu rassurant, insistant sur les possibilités de sortie de crise et la nécessité pour les Al-gériens de s’armer de patience. Alors que la situation tend à se compliquer avec les diffi -cultés du gouvernement actuel et l’insistance du mouvement populaire à imposer le chan-gement, Gaid Salah dira que la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs étapes néces-sitant de la patience, de la compréhension et le rejet de toute forme de violence. Gaid Sa-lah opte visiblement pour une sortie de crise graduelle tout en insistant sur la nécessité de ne point mettre sous tension les institutions de l’Etat déjà fragilisée. En disant respecter les dispositions de la Constitution pour la conduite de la transition, et en insistant sur le fait que toutes les perspectives possibles restent ouvertes afi n de trouver une solution à la crise « dans les meilleurs délais », le chef de l’armée algérienne garde un cap constitu-tionaliste évident, sans pour autant fermer la porte à « d’autres solutions ». En insistant sur l’urgence de trouver une solution, il met visi-blement en garde sur le risque actuel d’un Etat rentré depuis dans une situation pré-in-surrectionnelle aux lendemains incertains. La démission du président du Conseil consti-

tutionnel Taieb Belaiz intervenant avant le discours de Gaid Salah avait déjà ouvert une brèche pour une sortie, dans le cadre consti-tutionnel. Une démission qui ne manquera pas de susciter moult supputations sur les scénarios possibles. Cette « étape » sera sui-vie par d’autres jusqu’à la réalisation de tous les objectifs escomptés, dira Gaid Salah insis-tant sur la nécessité impérieuse de ne pas entraver le fonctionnement des institutions de l’Etat. Il reste évident que les dérapages de vendredi passé où le pire a été heureuse-ment évité ont fait monter la pression et mis les services de sécurité sous tension. C’est probablement en faisant allusion à ces heurts que le chef d’état-major dira avoir donné des instructions « claires et sans équivoques pour la protection des citoyens », lors des mar-ches. En contrepartie, il invitera les Algé-riens à « éviter le recours à la violence, de préserver les biens publics et privés ».

L’OBSESSION TOUFIK

Le chef d’Etat-major a chargé une nouvelle fois le général de corps d’armée Mohamed Mediene en le désignant par son ancienne fonction et en le menaçant sans ménagement de poursuites judiciaires. Cette charge aura d’ailleurs étonné plus d’un, c’est probable-ment la première fois qu’une telle accusation est proférée de façon directe contre un géné-

ral à la retraite et ancien chef des renseigne-ments. Cette propension à rappeler à chaque fois un rôle « comploteur » de l’ancien patron du DRS semble confi ner à l’obsession pour certains observateurs qui y verront une vo-lonté de désigner « un méchant pour consoli-der son rôle au côté du peuple ». Déjà évo-qué dans son intervention du 30 mars der-nier concernant « les réunions suspectes » qu’auraient eu certaines personnalités, le chef d’état-major usera d’un ton vindicatif en affi rmant, sans le nommer, que Toufi k « continue à s’agiter contre la volonté du peu-ple et œuvrer à attiser la situation, en appro-chant des parties suspectes, et inciter à en-traver les solutions de sortie de crise. » Ah-med Gaid Salah n’y est pas allé de main morte en insinuant que c’est l’ancien puis-sant patron des services qui attise la crise et entrave les solutions de sortie de crise. Gaid Salah met d’ailleurs en garde sans ménage-ment l’ancien patron des services, « Je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agisse-ments, des mesures légales fermes seront pri-ses à son encontre ». Une phrase que d’aucuns considérerons comme signifi cative de « ré-criminations personnelles » particulièrement négative pour l’image de l’institution mili-taire, appelée plus que jamais à accompa-gner le pays pour sortir d’une grave crise politique.

Pour une sortie de crise graduelle

d’état-major de l’ANP a de nouveau souligné «la nécessité pour la justice de poursuive les individus impliqués dans des aff aires de cor-ruption». «Nous attendons, a-t-il déclaré, à ce que les instances judiciaires concernées accé-lèrent la cadence du traitement des diff érents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéfi cié indument de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l’argent du peuple». Dans la deuxième partie de son in-tervention à Ouargla, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, s’est distingué par un exercice totalement inédit en ce qui concerne la littérature militaire algérienne. S’il a paru ouvrir le jeu en direction du Hi-rak, il a symboliquement fait feu contre l’an-cien patron du DRS, l’ancien général-major Toufi k. «J’ai déjà évoqué, lors de mon inter-vention du 30 mars 2019, les réunions sus-pectes qui se tiennent dans l’ombre pour conspirer autour des revendications du peu-ple et afi n d’entraver les solutions de l’Armée nationale populaire et les propositions de sortie de crise. Toutefois, ces parties, à leur tête l’ex-chef du Département du Renseigne-ment et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d’in-duire en erreur l’opinion publique, et ce, en dépit de l’existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects. Nous avons affi rmé, ce jour-là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici continuer à s’agiter contre la volon-té du peuple et œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et inci-ter à entraver les solutions de sortie de crise», a accusé Ahmed Gaïd Salah. Poursuivant sa lourde charge contre l’ancien général Toufi k, il avertit et affi rme qu’il «lance à cette per-sonne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre». «Nous sommes convaincus que le peuple algérien digne et civilisé est à même de relever tous les défi s et surmonter toutes les crises, grâce à son génie puisé de ses va-leurs et fondements historiques et sa longue expérience dans les épreuves, et nous affi r-mons que nous comprenons ses revendica-tions légitimes pour lesquelles nous nous sommes engagées à œuvrer à les concréti-ser», a-t-il dit en guise de rappel de son ouverture au Hirak. Cela, en prenant la pré-caution que la mise à jour démocratique de la vie politique et institutionnelle est une af-faire de temps : «Bien entendu, la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs étapes né-cessitant de la patience, de la compréhension et le rejet de toute forme de violence. Ainsi, l’étape principale étant concrétisée, elle sera, certainement, suivie par d’autres jusqu’à la réalisation de tous les objectifs escomptés, et ce, sans perturber le fonctionnement des ins-titutions de l’Etat, qui devraient être préser-vées pour permettre la gestion des aff aires de l’Etat et les intérêts de nos concitoyens», a-t-il assuré. Et d’ajouter «la décision de proté-ger le peuple, avec ses diff érentes composan-tes, est une décision irréversible et dont nous ne dévierons point». En conclusion, a-t-il ter-miné, «j’espère que cet appel trouve l’écho escompté auprès de toutes les composantes de notre cher peuple, car il émane du Haut Commandement de l’Armée nationale popu-laire, partant de son dévouement au message des Chouhada de la Révolution et du devoir national, et pour avoir partagé la souff rance du peuple et veillé à construire une armée puissante et moderne, maîtrisant les techno-logies les plus sophistiquées». L’Armée algé-rienne, a-t-il encore dit à la fi n de son inter-vention, «ne prend aucune décision au désa-vantage du peuple et de la patrie et (…) veille à ce qu’aucune goutte de sang algérien ne soit versée, n’en déplaise aux parties hos-tiles, qui sont dérangées par le caractère pa-cifi que des marches».

Rebondissement inattendu dans les événements qui secouent la scène politique sous la pression du mouvement populaire pour le changement du système. L’un des «trois B» que les Algériens rejettent a fi ni par démissionner. Il s’agit de Tayeb Belaiz, qui a remis, hier, sa démission au chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah.

Kamel Fenniche succède à Belaïz Un remplacement, deux lectures

Conseil constitutionnel

Si les juristes semblent optimistes quant à la succession de Belaïz dans un cadre légal, les politologues ne semblent pas vraiment faire cas de cet événement. Même la démission de Tayeb Belaiz et son remplacement par Kamel Fenniche ne semble pas, selon eux, ouvrir des perspectives allant dans le sens du dénouement de la crise.Louisa Aït Hamadouche, maitre de conférences et professeur de sciences politiques à l’Uni-versité Alger 3, doute que le seul départ de Belaïz puisse être une réponse qui satisfasse le peuple. «Toutes les manifestations ont clairement désigné les personnalités les plus contro-versées. M. Belaiz en fait partie. Je doute que le peuple puisse se contenter de la seule dé-mission du président du Conseil constitutionnel», affi rme-t-elle, avant de relever que «ce que la population demande c’est que soit amorcé un véritable processus de transition avec un gouvernement neutre et crédible. Cela signifi e que le Premier ministre pourra diffi cile-ment tenir et qu’il fi nira par partir lui aussi, ainsi que tous les membres de son gouverne-ment». Elle estime, par ailleurs, que dans les conditions actuelles, «il est diffi cile, voire po-litiquement impossible, que l’élection présidentielle puisse se tenir à la date prévue». Pour elle, ce qui se passe est tout simplement la preuve que la démarche constitutionnelle amor-cée par les tenants du pouvoir est impossible à mettre en œuvre.Un avis partagé par un autre politologue, Kacem Belkacem, enseignant universitaire, qui estime que la démission de Belaïz «n’est qu’une énième manœuvre pour calmer le mouve-ment populaire qui a exigé le départ, pas seulement de Belaïz, mais des autres «B» égale-ment». L’une des conséquences, selon lui, également, c’est que l’échéance présidentielle ne pourra pas être tenue dans les délais prévus pour le début de juillet prochain.

PAR SELMA ALLANE

Le poste de président du Conseil constitutionnel est désormais oc-cupé par Kamel Fenniche. D’après des sources concordantes, hier, c’est lui qui remplace en tant que membre du Conseil le démission-naire Tayeb Belaïz, resté à peine deux mois à la tête de cette institu-tion après sa désignation à ce poste le 10 février en remplacement du défunt Mourad Medelci.L’arrivée rapide de M. Fenniche à la tête du Conseil met un terme à la question qui a préoccupé durant la journée d’hier les esprits quant au choix de la personne devant as-surer la présidence du Conseil constitutionnel, sachant le rôle crucial qui échoit à cette institu-tion dans ce contexte de prépara-tion de la prochaine élection prési-

dentielle prévue le 4 juillet pro-chain. Une autre interrogation de-meure cependant : le successeur de Belaïz est-il la personne acceptée par tous, et le mouvement popu-laire et la classe politique? Dans le cas contraire, ce sera encore une fois le «rejet» et le retour à la case de départ avec la grave consé-quence qui en découlerait en ter-mes de perte d’un temps précieux

que l’Algérie ne peut plus se per-mettre, avec tout ce que cela sup-pose comme exacerbation de la crise, risques de récupération et de dérapage, etc. Selon Ameur Rekhila, professeur de droit constitutionnel et ancien membre du Conseil constitution-nel, c’est la grande question qui se pose avec acuité maintenant.Le docteur Bennacef Mouloud,

maître de conférences et profes-seur en droit constitutionnel à l’Université Alger 1, rappelle que deux solutions étaient possibles pour la succession de Belaïz, à sa-voir que celui-ci peut être rempla-cé par le vice-président du Conseil constitutionnel selon la procédure existante dans le règlement inté-rieur du Conseil.Il précise également que Abdelka-der Bensalah a les prérogatives de «désigner une personne comme président du Conseil constitution-nel afi n que ce poste ne reste pas vacant». C’est ce qui s’est produit. M. Bennacef appuie sa déclaration par le fait que la Loi fondamentale lui donne cette prérogative dans son article 104, ajoutant que la personne qui sera choisie devra obligatoirement être consensuelle.(Suite en page 4)

ACTUJOURD'HUIm e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI m e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 9 3

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le point

Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP : «Nous réitérons l’engagement de l’Armée nationale populaire d’accompagner les institutions de l’Etat durant cette transition, tout en soulignant que toutes les

perspectives possibles restent ouvertes afin de surpasser les difficultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais.»

La démission de Tayeb Belaïz pourrait constituer un début de mise en œuvre des articles 7 et 8 en complément à l’article 102 de la Constitution.

le point

Constitution et politique PAR HICHEM LALOUI

Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, a décidé de quitter son poste. Cette décision, quoique très attendue au vu des réclamations du peuple, ajoute une pièce au puzzle et annonce de nouveaux développements pour les tout prochains jours. Il est certain que cette décision sera suivie par d’autres. A bien lire le discours du vice-ministre de la Défense nationale, en visite depuis deux jours dans le Sud du pays, la solution à la crise ne sera pas confi née dans son volet «légal». Il en ressort, à bien des égards, un engagement de la part du général de corps d’armée, à accompagner la demande de changement exigée par le peuple par «toutes les perspectives possibles» et qui restent «ouvertes», afi n de «surpasser les diffi cultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais». La sortie d’Ahmed Gaïd Salah n’est pas négligeable dans cette situation. Il avise sur l’intention d’amorcer le changement par la voie constitutionnelle, avec l’application de l’article 102, mais aussi par une voie politique qui permettra d’«accompagner la phase de transition», tout en soulignant la nécessité de «suivre la voie de la sagesse et de la patience». Il était clair dès le début du mouvement que la solution «constitutionnelle» à la crise n’aboutirait pas à la satisfaction entière des exigences de la rue, d’où le fait que «la situation prévalant au début de cette transition est exceptionnelle et complexe». Il y a lieu, cependant, de conjuguer ce «respect» de la Constitution à «des efforts de tous les patriotes dévoués en vue de sortir indemne de cette épreuve». Dans ce cas de fi gure, c’est la solution politique qui devient inévitable et s’impose d’elle-même. Le discours d’Ahmed Gaïd Salah est politique. Ses orientations ne peuvent être considérées que comme tel. Réaffi rmer que «la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté», afi n de mettre sur pied «un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités», le vice-ministre de la Défense s’aligne défi nitivement sur la position de la rue et s’engage à faire des revendications du peuple son cheval de bataille. En résumé, il conjugue la solution constitutionnelle avec des appoints politiques. Seuls à même de garantir un aboutissement sûr «aux revendications légitimes» du peuple.

PAR HOURIA MOULA

«Le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz a in-formé les membres du Conseil, lors d'une réunion tenue mardi 16 avril 2019, qu'il a présenté au chef de l'Etat sa démission du poste de pré-sident du Conseil constitutionnel qu'il occupe depuis la prestation de serment le 21 février dernier», a indiqué, hier, un communiqué de la même institution, repris par l’agence offi cielle APS. La même source a ajouté que dans sa lettre de démission au chef de l'Etat, «M. Belaiz a exprimé son souhait que Dieu préserve l'Algérie et le peuple algérien vaillant de tout danger».Immédiatement, la Toile a explosé et les Algériens se sont félicités d’une autre victoire qu’ils vien-nent de réaliser dans leur marche pour le changement du système. La rue a également réagi à cette annonce, à commencer par les étu-diants qui occupaient déjà les rues des villes comme chaque mardi. A Alger, la nouvelle est célébrée dans la joie. Les manifestants ont scandé «Dégage ! Dégage» pour fê-ter l’évènement et appelé au dé-part des autres B, à savoir le chef

de l’Etat, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Noureddine Be-doui et le président de l’APN, Moad Bouchareb. Fidèle de l’ex-président de la République démis-sionnaire, Abdelaziz Boutefl ika, Belaiz a été nommé le 10 février à son poste en remplacement de Mourad Medelci, décédé quelques jours avant. Il avait cautionné le cinquième mandat et le prolonge-ment du quatrième mandat, plans concoctés avant qu’ils ne soient tombés à l’eau par l’ampleur de la mobilisation populaire. Son départ est une autre victoire donc, qui s’inscrit au registre du mouvement du 22 février qui ne veut pas des symboles du régime pour la ges-tion de la période de transition. Les partis politiques de l’opposi-tion ont vu dans cette démission une étape de plus pour la solution. Le député d’El Adala Lakhdar Ben-khallef a soutenu qu’«il s’agit d’un prélude pour la démission des 3B encore en poste». Benkhallef a ap-pelé à «une période de transition qui sera gérée par une instance collégiale ou une personnalité consensuelle, et un gouvernement de compétences nationales pour une durée de six mois». De son

côté, le FFS reste prudent. Saluant «une bataille remportée» par la mobilisation citoyenne, le premier secrétaire national du parti, Ha-kim Belahcel, «souhaite que cette démission ne soit pas un autre stratagème de cette caste politi-que, afi n d'opérer des réaménage-ments internes au sérail dans l'es-poir de gagner du temps et de se maintenir au pouvoir», a-t-on écrit dans un communiqué du parti. Pour le MSP de Abderrezak Makri, cette démission constitue «une étape qui concorde avec les reven-dications du peuple». Eff ective-ment, il faut dire que ce retrait peut ouvrir la voie au départ des fi gures que les manifestations po-pulaires dénoncent (Bensalah, Be-doui et Bouchareb), car l’on se di-rige droit vers une impasse. La démission de Belaiz met Bensalah dans une posture très diffi cile. Se-lon l’article 81 de son règlement intérieur, «en cas de décès ou de démission du Président du Conseil constitutionnel, le Conseil se réu-

nit sous la présidence du vice-pré-sident et en prend acte. Le prési-dent de la République en est im-médiatement informé». Suite à cela, le chef de l’Etat en exercice sera appelé à nommer un autre président. Mais comme il est contesté au sein du peuple, Bensa-lah verra son choix rejeté par la population, à moins qu’il démis-sionne lui aussi et procède à la no-mination d’une personnalité indé-pendante et jouissant d’une crédi-bilité au sein du Hirak. Ce qui peut ouvrir la voie à l’accession de cette dernière au poste de chef de l’Etat pour gérer la transition, voire pousser Bedoui à jeter l’éponge aussi. Un scénario à ne pas écarter surtout que le chef d’état-major de l’ANP a, depuis Ouargla, hier, sou-tenu que «toutes les perspectives possibles restent ouvertes afi n de surpasser les diffi cultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais, car la situation ne peut perdurer davantage, vu que le temps nous est compté».

Conseil constitutionnel

Tayeb Belaïz emporté par la foule !

PAR LYES SAKHI

Le général de corps d’armée et vice-mi-nistre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, qui a supervisé à Ouargla un «exercice démons-tratif avec munitions réelles» dénommé «Etoile brillante 2019», a, en eff et, tenu des propos pour le moins inédits en ce qui concerne son commentaire devenu habituel du mouvement populaire pour le change-ment – le Hirak. Tant à la première personne du singulier, plus fréquemment à la 1re per-sonne du pluriel, il a proféré des accusations et des menaces inédites contre l’ancien pa-tron des «services», l’ancien général Mediene dit Toufi k.A propos de la mobilisation populaire pour le changement de régime et de système poli-tiques dans le pays, Ahmed Gaïd Salah ap-pelle avec insistance à «la sagesse» et à la «patience». «J’insiste une fois encore sur la nécessité de suivre la voie de la sagesse et de la patience, étant donné que la situation prévalant au début de cette transition est exceptionnelle et complexe, nécessitant la conjugaison des eff orts de tous les patriotes dévoués en vue de sortir indemne de cette épreuve», a-t-il déclaré. «Nous réitérons l’en-gagement de l’Armée nationale populaire d’accompagner les institutions de l’Etat du-rant cette transition, tout en soulignant que toutes les perspectives possibles restent

ouvertes afi n de surpasser les diffi cultés et trouver une solution à la crise dans les meilleurs délais», a ajouté le chef d’état-ma-jor de l’ANP avec une formulation qui sug-gère une disposition à accompagner les re-vendications de la rue qui s’est posée des questions sur la nature et les motivations des dérapages constatées vendredi dernier à l’is-sue de la 8e marche imposante contre l’esta-blishment et le scénario engagé depuis la démission de l’ancien président Boutefl ika, le 2 avril. Pour Ahmed Gaïd Salah, qui sem-ble craindre une aggravation de la crise, «la situation ne peut perdurer davantage, vu

que le temps nous est compté». «Ainsi, pour-suit-il, l’Armée nationale populaire se consi-dère toujours mobilisée aux côtés de tous les dévoués, au service de son peuple et de sa Patrie, pour honorer l’engagement qu’elle a pris afi n de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple, pour construire un Etat fort, sûr et stable ; un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités».Ne tenant pas compte des interrogations et de l’étonnement exprimé par des acteurs de la scène politique après sa précédente inter-vention, il y a une semaine, le chef

Gaïd Salah

Ouverture sur le Hirak, lourde charge contre Tou� kAttendu depuis l’annonce de son déplacement à la 4e Région militaire, l’intervention du chef de l’Etat-major de l’ANP n’a pas déçu. Hier, elle a même réussi à éclipser l’avis de démission de Tayeb Belaïz du Conseil constitutionnel - qui représente un sérieux développement depuis le début de la crise politique que vit le pays - et à imposer son allocution en marge de ses activités militaires comme le marqueur politique majeur de la semaine.

PAR ADLÈNE BADIS

Le discours du chef d’état-major Gaid Salah concernant la crise politique qui se-coue le pays depuis plus de deux mois s’est voulu rassurant, insistant sur les possibilités de sortie de crise et la nécessité pour les Al-gériens de s’armer de patience. Alors que la situation tend à se compliquer avec les diffi -cultés du gouvernement actuel et l’insistance du mouvement populaire à imposer le chan-gement, Gaid Salah dira que la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs étapes néces-sitant de la patience, de la compréhension et le rejet de toute forme de violence. Gaid Sa-lah opte visiblement pour une sortie de crise graduelle tout en insistant sur la nécessité de ne point mettre sous tension les institutions de l’Etat déjà fragilisée. En disant respecter les dispositions de la Constitution pour la conduite de la transition, et en insistant sur le fait que toutes les perspectives possibles restent ouvertes afi n de trouver une solution à la crise « dans les meilleurs délais », le chef de l’armée algérienne garde un cap constitu-tionaliste évident, sans pour autant fermer la porte à « d’autres solutions ». En insistant sur l’urgence de trouver une solution, il met visi-blement en garde sur le risque actuel d’un Etat rentré depuis dans une situation pré-in-surrectionnelle aux lendemains incertains. La démission du président du Conseil consti-

tutionnel Taieb Belaiz intervenant avant le discours de Gaid Salah avait déjà ouvert une brèche pour une sortie, dans le cadre consti-tutionnel. Une démission qui ne manquera pas de susciter moult supputations sur les scénarios possibles. Cette « étape » sera sui-vie par d’autres jusqu’à la réalisation de tous les objectifs escomptés, dira Gaid Salah insis-tant sur la nécessité impérieuse de ne pas entraver le fonctionnement des institutions de l’Etat. Il reste évident que les dérapages de vendredi passé où le pire a été heureuse-ment évité ont fait monter la pression et mis les services de sécurité sous tension. C’est probablement en faisant allusion à ces heurts que le chef d’état-major dira avoir donné des instructions « claires et sans équivoques pour la protection des citoyens », lors des mar-ches. En contrepartie, il invitera les Algé-riens à « éviter le recours à la violence, de préserver les biens publics et privés ».

L’OBSESSION TOUFIK

Le chef d’Etat-major a chargé une nouvelle fois le général de corps d’armée Mohamed Mediene en le désignant par son ancienne fonction et en le menaçant sans ménagement de poursuites judiciaires. Cette charge aura d’ailleurs étonné plus d’un, c’est probable-ment la première fois qu’une telle accusation est proférée de façon directe contre un géné-

ral à la retraite et ancien chef des renseigne-ments. Cette propension à rappeler à chaque fois un rôle « comploteur » de l’ancien patron du DRS semble confi ner à l’obsession pour certains observateurs qui y verront une vo-lonté de désigner « un méchant pour consoli-der son rôle au côté du peuple ». Déjà évo-qué dans son intervention du 30 mars der-nier concernant « les réunions suspectes » qu’auraient eu certaines personnalités, le chef d’état-major usera d’un ton vindicatif en affi rmant, sans le nommer, que Toufi k « continue à s’agiter contre la volonté du peu-ple et œuvrer à attiser la situation, en appro-chant des parties suspectes, et inciter à en-traver les solutions de sortie de crise. » Ah-med Gaid Salah n’y est pas allé de main morte en insinuant que c’est l’ancien puis-sant patron des services qui attise la crise et entrave les solutions de sortie de crise. Gaid Salah met d’ailleurs en garde sans ménage-ment l’ancien patron des services, « Je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agisse-ments, des mesures légales fermes seront pri-ses à son encontre ». Une phrase que d’aucuns considérerons comme signifi cative de « ré-criminations personnelles » particulièrement négative pour l’image de l’institution mili-taire, appelée plus que jamais à accompa-gner le pays pour sortir d’une grave crise politique.

Pour une sortie de crise graduelle

d’état-major de l’ANP a de nouveau souligné «la nécessité pour la justice de poursuive les individus impliqués dans des aff aires de cor-ruption». «Nous attendons, a-t-il déclaré, à ce que les instances judiciaires concernées accé-lèrent la cadence du traitement des diff érents dossiers concernant certaines personnes ayant bénéfi cié indument de crédits estimés à des milliers de milliards, causant préjudice au Trésor public et dilapidant l’argent du peuple». Dans la deuxième partie de son in-tervention à Ouargla, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, s’est distingué par un exercice totalement inédit en ce qui concerne la littérature militaire algérienne. S’il a paru ouvrir le jeu en direction du Hi-rak, il a symboliquement fait feu contre l’an-cien patron du DRS, l’ancien général-major Toufi k. «J’ai déjà évoqué, lors de mon inter-vention du 30 mars 2019, les réunions sus-pectes qui se tiennent dans l’ombre pour conspirer autour des revendications du peu-ple et afi n d’entraver les solutions de l’Armée nationale populaire et les propositions de sortie de crise. Toutefois, ces parties, à leur tête l’ex-chef du Département du Renseigne-ment et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d’in-duire en erreur l’opinion publique, et ce, en dépit de l’existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects. Nous avons affi rmé, ce jour-là, que nous allions dévoiler la vérité, et les voici continuer à s’agiter contre la volon-té du peuple et œuvrer à attiser la situation, en approchant des parties suspectes, et inci-ter à entraver les solutions de sortie de crise», a accusé Ahmed Gaïd Salah. Poursuivant sa lourde charge contre l’ancien général Toufi k, il avertit et affi rme qu’il «lance à cette per-sonne un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre». «Nous sommes convaincus que le peuple algérien digne et civilisé est à même de relever tous les défi s et surmonter toutes les crises, grâce à son génie puisé de ses va-leurs et fondements historiques et sa longue expérience dans les épreuves, et nous affi r-mons que nous comprenons ses revendica-tions légitimes pour lesquelles nous nous sommes engagées à œuvrer à les concréti-ser», a-t-il dit en guise de rappel de son ouverture au Hirak. Cela, en prenant la pré-caution que la mise à jour démocratique de la vie politique et institutionnelle est une af-faire de temps : «Bien entendu, la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs étapes né-cessitant de la patience, de la compréhension et le rejet de toute forme de violence. Ainsi, l’étape principale étant concrétisée, elle sera, certainement, suivie par d’autres jusqu’à la réalisation de tous les objectifs escomptés, et ce, sans perturber le fonctionnement des ins-titutions de l’Etat, qui devraient être préser-vées pour permettre la gestion des aff aires de l’Etat et les intérêts de nos concitoyens», a-t-il assuré. Et d’ajouter «la décision de proté-ger le peuple, avec ses diff érentes composan-tes, est une décision irréversible et dont nous ne dévierons point». En conclusion, a-t-il ter-miné, «j’espère que cet appel trouve l’écho escompté auprès de toutes les composantes de notre cher peuple, car il émane du Haut Commandement de l’Armée nationale popu-laire, partant de son dévouement au message des Chouhada de la Révolution et du devoir national, et pour avoir partagé la souff rance du peuple et veillé à construire une armée puissante et moderne, maîtrisant les techno-logies les plus sophistiquées». L’Armée algé-rienne, a-t-il encore dit à la fi n de son inter-vention, «ne prend aucune décision au désa-vantage du peuple et de la patrie et (…) veille à ce qu’aucune goutte de sang algérien ne soit versée, n’en déplaise aux parties hos-tiles, qui sont dérangées par le caractère pa-cifi que des marches».

Rebondissement inattendu dans les événements qui secouent la scène politique sous la pression du mouvement populaire pour le changement du système. L’un des «trois B» que les Algériens rejettent a fi ni par démissionner. Il s’agit de Tayeb Belaiz, qui a remis, hier, sa démission au chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah.

Kamel Fenniche succède à Belaïz Un remplacement, deux lectures

Conseil constitutionnel

Si les juristes semblent optimistes quant à la succession de Belaïz dans un cadre légal, les politologues ne semblent pas vraiment faire cas de cet événement. Même la démission de Tayeb Belaiz et son remplacement par Kamel Fenniche ne semble pas, selon eux, ouvrir des perspectives allant dans le sens du dénouement de la crise.Louisa Aït Hamadouche, maitre de conférences et professeur de sciences politiques à l’Uni-versité Alger 3, doute que le seul départ de Belaïz puisse être une réponse qui satisfasse le peuple. «Toutes les manifestations ont clairement désigné les personnalités les plus contro-versées. M. Belaiz en fait partie. Je doute que le peuple puisse se contenter de la seule dé-mission du président du Conseil constitutionnel», affi rme-t-elle, avant de relever que «ce que la population demande c’est que soit amorcé un véritable processus de transition avec un gouvernement neutre et crédible. Cela signifi e que le Premier ministre pourra diffi cile-ment tenir et qu’il fi nira par partir lui aussi, ainsi que tous les membres de son gouverne-ment». Elle estime, par ailleurs, que dans les conditions actuelles, «il est diffi cile, voire po-litiquement impossible, que l’élection présidentielle puisse se tenir à la date prévue». Pour elle, ce qui se passe est tout simplement la preuve que la démarche constitutionnelle amor-cée par les tenants du pouvoir est impossible à mettre en œuvre.Un avis partagé par un autre politologue, Kacem Belkacem, enseignant universitaire, qui estime que la démission de Belaïz «n’est qu’une énième manœuvre pour calmer le mouve-ment populaire qui a exigé le départ, pas seulement de Belaïz, mais des autres «B» égale-ment». L’une des conséquences, selon lui, également, c’est que l’échéance présidentielle ne pourra pas être tenue dans les délais prévus pour le début de juillet prochain.

PAR SELMA ALLANE

Le poste de président du Conseil constitutionnel est désormais oc-cupé par Kamel Fenniche. D’après des sources concordantes, hier, c’est lui qui remplace en tant que membre du Conseil le démission-naire Tayeb Belaïz, resté à peine deux mois à la tête de cette institu-tion après sa désignation à ce poste le 10 février en remplacement du défunt Mourad Medelci.L’arrivée rapide de M. Fenniche à la tête du Conseil met un terme à la question qui a préoccupé durant la journée d’hier les esprits quant au choix de la personne devant as-surer la présidence du Conseil constitutionnel, sachant le rôle crucial qui échoit à cette institu-tion dans ce contexte de prépara-tion de la prochaine élection prési-

dentielle prévue le 4 juillet pro-chain. Une autre interrogation de-meure cependant : le successeur de Belaïz est-il la personne acceptée par tous, et le mouvement popu-laire et la classe politique? Dans le cas contraire, ce sera encore une fois le «rejet» et le retour à la case de départ avec la grave consé-quence qui en découlerait en ter-mes de perte d’un temps précieux

que l’Algérie ne peut plus se per-mettre, avec tout ce que cela sup-pose comme exacerbation de la crise, risques de récupération et de dérapage, etc. Selon Ameur Rekhila, professeur de droit constitutionnel et ancien membre du Conseil constitution-nel, c’est la grande question qui se pose avec acuité maintenant.Le docteur Bennacef Mouloud,

maître de conférences et profes-seur en droit constitutionnel à l’Université Alger 1, rappelle que deux solutions étaient possibles pour la succession de Belaïz, à sa-voir que celui-ci peut être rempla-cé par le vice-président du Conseil constitutionnel selon la procédure existante dans le règlement inté-rieur du Conseil.Il précise également que Abdelka-der Bensalah a les prérogatives de «désigner une personne comme président du Conseil constitution-nel afi n que ce poste ne reste pas vacant». C’est ce qui s’est produit. M. Bennacef appuie sa déclaration par le fait que la Loi fondamentale lui donne cette prérogative dans son article 104, ajoutant que la personne qui sera choisie devra obligatoirement être consensuelle.(Suite en page 4)

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Réunie au FJD d’Abdallah DjaballahL’opposition appelle l’Armée à «interagir avec les exigences de la rue»

PAR NADIA BELLIL

L’opposition dite « Forces du changement pour le triomphe du choix du peuple» s’est réunie, hier à Alger, chez Abdallah Djaballah afi n de débattre des mécanismes de sortie de crise à l’orée des nouveaux développements que connaît la scène politique nationale. C’est ainsi que les représentants des partis UDS, Talaïe El Hourryet, Nahda, FJD et des personnalités, à l’instar de Mohand Saïd, ancien ministre de la Communication, Tahar Benbaïbèche, représentant de Bahbouh, Ali Djeddi, Abdelaziz Rahabi, Maître Bouchachi, Mesdour, Ali Draâ, Khababa, Marouf et Djeraba ont débattu pendant plus de six heures autour des modalités de sortie de crise. Et l’une des décisions phares prise à l’issue des débats a été d’appeler à une période de transition « raisonnable » de manière à permettre au mouvement populaire «de s’intégrer dans le jeu politique, social et syndical», de façon à garantir «le libre choix de ses représentants ». L’opposition n’a pas manqué de solliciter, hier, l’institution militaire « à mieux interagir avec les exigences du mouvement populaire et à aider à leur satisfaction dans le cadre du respect de la souveraineté populaire ». Dans un communiqué fi nal, les participants ont, en outre, exprimé leur refus de « la démarche du pouvoir en perte de légitimité de se régénérer à travers une élection présidentielle frauduleuse ». Les participants affi rment leur boycott à la présidentielle « au cours de laquelle il n’y aura pas de candidatures de notre part encore moins une supervision de leur bon déroulement ». L’utilisation de la répression est également pointée du doigt par les représentants et personnalités ayant pris part à la rencontre. « Nous dénonçons le recours à la violence contre les manifestants tout comme nous saluons le haut niveau de responsabilité dans le mouvement de rue qui a maintenu le caractère pacifi que de son expression », lit-on dans le communiqué d’hier. Les débats intenses entre les représentants des partis et les personnalités se sont soldé par un appel à l’encouragement de «l’amplifi cation du mouvement de rue et son élargissement à travers l’ensemble des 48 wilayas pour dénoncer et récuser les symboles du régime». Les participants dénoncent tout autant toute déstabilisation et «aff aiblissement » du mouvement de rue à travers « des tentatives vaines ». De même qu’ils condamnent toute «ingérence étrangère » dans la crise actuelle. Dans ce cadre, il est question pour les participants d’appeler les partis et associations « à l’ouverture de leur siège pour permettre aux citoyens de débattre et de s’exprimer sur la situation actuelle du pays ». Une sollicitation a été adressée, par ailleurs, en direction de l’élite politique afi n de l’encourager à accompagner le mouvement populaire de manière à permettre une réfl exion autour d’une sortie de crise honorable. Par ailleurs, dans le communiqué fi nal de leur rencontre, les animateurs de l’opposition se sont empêchés de prendre une position commune à propos, tant de la démission de Belaïz que du discours de Gaïd Salah. Interrogés à ce propos, les participants ont précisé que «chacun de nous a sa propre réaction et sa position qui ne sont pas forcèment celles de l’autre.

PAR NAZIM BRAHIMI

Elle peut indiquer aussi que la voie constitutionnelle, privilégiée par le pouvoir politique, reste tou-jours de mise et que le départ de Be-laïz répond au souci d’éliminer l’un des éléments encombrants du plan de sortie de crise tracé par les autori-tés. Pour la forme, le Conseil consti-tutionnel se trouve, à nouveau, au cœur de la crise politique après avoir été dans une posture similaire du-rant le dépôt des dossiers de candi-datures pour la présidentielle du 18 avril, annulée par la suite sur déci-sion présidentielle. La situation est inédite car intervenant dans un contexte institutionnel particulier où le pays est dirigé par un chef de l’Etat par intérim qui a succédé au président de la République démis-sionnaire.La démission du président du Conseil constitutionnel est considérée par la contestation populaire comme une victoire partielle couronnant le dé-part de l’un des 4 B (Bensalah, Be-doui, Belaïz, Bouchareb) réclamés par les manifestants qui ne veulent pas d’une période de transition et d’une élection présidentielle organi-sées par des institutions décriées et des dirigeants apparentés au régime de Boutefl ika. Gardons en vue, cependant, que la démission de Belaïz, si elle satisfait une partie de la demande populaire, ne pose pas moins d’autres interro-gations aussi bien sur la future archi-tecture du Conseil constitutionnel que son rôle eff ectif dans le dispositif d’encadrement de l’élection prési-dentielle du 4 juillet prochain provo-quée par le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah malgré leur re-jet par la population. Des questions s’imposent à cet eff et sur la désigna-

tion du successeur de Belaïz au vu de la limitation des prérogatives du chef de l’Etat conformément à la Constitution. Le précédent a mis dans la gêne même les constitution-nalistes qui donnent des explications diff érentes à ce propos entre ceux soutenant la possibilité pour le chef de l’Etat de désigner le nouveau pré-sident du Conseil constitutionnel et ceux évoquant le « vide juridique» que seule la jurisprudence peut com-bler. La Constitution énonce, à cet eff et, dans son article 183, que « le président de la République désigne, pour un mandat unique de 8 ans, le président et le vice-président du Conseil constitutionnel».En attendant de vérifi er ses implica-tions sur l’avenir du Conseil consti-tutionnel et le processus politique engagé, la démission de Belaïz n’a pas tardé à faire réagir des acteurs politiques. Du point de vue de la

forme, cette démission «représente une réponse encore partielle à la de-mande populaire massive du départ des fi gures emblématiques du régi-me politique qu’elle a nommément identifi ées. Dans le même temps, cette démis-sion constitue un début de la mise en œuvre des articles 7 et 8 en complé-ment à l’article 102 de la Constitu-tion», a noté Ali Benfl is. Du point de vue du fond, «après la démission de l’architecte du régime politique, qui a sévi dans notre pays ces vingt der-nières années, c’est un mur de l’édi-fi ce de ce régime qui s’eff ondre avec la démission du président du Conseil constitutionnel», a-t-il relevé. Pour l’ancien chef de gouvernement, «le peuple attend que disparaissent les autres murs qui sont encore en place. Il s’agit de la Présidence de l’Etat, du Gouvernement et de l’Assemblée po-pulaire nationale ».

PAR AGHILAS SADI

L’opposition a réagi instantané-ment, hier, à la démission de Tayeb Belaïz de la présidence du Conseil constitutionnel. Il s’agit pour les par-tis et les personnalités de l’opposition d’un pas important en avant, voire une nouvelle bataille gagnée par le peuple, qui manifeste depuis le 22 février contre le régime. Toutefois, la guerre n’est pas fi nie et la vigilance doit redoubler pour éviter une contre-révolution, estime une partie de l’opposition. En marge d’une conférence-débat, organisée par le forum du journal arabophone El Hiwar, Ali Ghediri, l’ex-général ma-jor et candidat à la prochaine élec-tion présidentielle, a salué la démis-sion du président du Conseil consti-tutionnel Tayeb Belaïz. «C’est la meilleure décision qu’il peut prendre en ce moment », a-t-il déclaré, affi r-mant que « la démission de Belaïz est dans l’intérêt du pays». De son côté, le président de Talaâ El Hourriyet, Ali Benfl is, a indiqué que cette dé-

mission représente une réponse en-core partielle à la demande populaire massive du départ des fi gures emblé-matiques du régime politique qu’elle a nommément identifi ées. Dans le même temps, cette démission consti-tue un début de la mise en œuvre des articles 7 et 8 en complément de l’ar-ticle 102 de la Constitution. « Après la démission de l’architecte du régi-me politique, qui a sévi dans notre pays ces vingt dernières années, c’est un mur de l’édifi ce de ce régime qui s’eff ondre». «Le peuple attend que disparaissent les autres murs qui sont encore en place. Il s’agit de la Prési-dence de l’Etat, du Gouvernement et de l’Assemblée populaire nationale». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a qualifi é, dans un com-muniqué, le départ de Belaïz d’un pas important et d’un acquis pour le mouvement populaire. Toutefois, le parti appelle à son remplacement par une personne jouissant de la confi an-ce. Pour le MSP, cette démarche doit être suivie par le changement de gouvernement et la démission du

chef de l’Etat ainsi que par l’ouver-ture de larges consultations politi-ques en vue des remplacer. Dans le même sens, le Front des forces socia-listes (FFS) a qualifi é la démission de Tayeb Belaïz de «bataille rempor-tée». «La formidable mobilisation ci-toyenne vient de remporter une autre bataille. Elle vient de ‘briser’ une autre façade du système politique al-gérien, incarnée par le président du Conseil constitutionnel Tayeb Be-laïz», écrit le FFS dans un communi-qué. Le Front des forces socialistes félicite le vaillant peuple algérien pour sa détermination et son coura-ge. « Car, face aux assauts violents et répressifs du pouvoir, les Algérien-nes et les Algériens ont su et pu maintenir le cap en persévérant dans leur combat pacifi que pour imposer un changement radical du régime al-gérien totalitaire ». Pour sa part, la secrétaire générale du Parti des tra-vailleurs (PT), Mme Louiza Hanoune, a estimé que cette démarche est né-cessaire tout en demeurant insuffi -sante si elle n’est pas complétée par

d’autres démarches, dont le départ du Premier ministre Noureddine Be-boui et du chef de l’Etat, Abdekkader Bensalah. Poursuivant sa réaction, Hanoune met en garde contre une contre-révolution notamment depuis l’interdiction de certaines marches à Alger et le traitement inhumain subi par certaines manifestantes dans les locaux de la police à Baraki à Alger. Pour Hanoune, interdire aux mani-festants d’accéder à la capitale et la répression de la marche des étudiants la semaine dernière constituent de mauvais signes. Toujours sur les réactions de classe, le militant des droits de l’Homme, Mokrane Aït Lar-bi, a publié une vidéo pour dire que la démission de Tayeb Belaïz est une autre pierre de l’édifi ce du régime qui tombe. En revanche, il appelle à la poursuite de la mobilisation pour faire tomber tout le régime et enta-mer la construction de la nouvelle Algérie. Celle des libertés et des droits de l’Homme. Pour réussir cette construction, il appelle l’Armée à se contenter du rôle de protecteur.

L’opposition, entre satisfaction et prudence

Démission de Tayeb Belaïz de la présidence du Conseil constitutionnel

L’équation du Conseil constitutionnelLa démission, hier, du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz ouvre manifestement une nouvelle séquence dans la crise politique aiguë que vit le pays depuis l’irruption du mouvement populaire réclamant le changement du système.

(Suite de la page 3

Le Docteur Bennacef souhaite que le choix d’une personne qui fasse le consensus soit eff ectué après concertation avec la classe politi-que, les représentants de la société civile et des personnalités nationa-les crédibles, afi n que rien ne vien-ne par la suite entraver le fonction-nement du Conseil constitutionnel en cette période délicate.Si les juristes semblent optimistes quant à la succession de Belaïz dans un cadre légal, les politolo-gues ne semblent pas vraiment fai-re cas de cet événement. Même sa démission ne semble pas, selon eux, ouvrir des perspectives allant dans le sens du dénouement de la crise. Louisa Aït Hamadouche, maître de conférences et professeur de scien-ces politiques à l’Université Alger 3, doute que le seul départ de Belaïz puisse être une réponse qui satisfasse le peuple. «Toutes les manifestations ont clairement dési-gné les personnalités les plus controversées. M. Belaiz en fait partie. Je doute que le peuple puis-se se contenter de la seule démis-sion du président du Conseil consti-tutionnel», affi rme-t-elle, avant de relever que «ce que la population demande, c’est que soit amorcé un véritable processus de transition avec un gouvernement neutre et crédible. Cela signifi e que le Pre-mier ministre pourra diffi cilement tenir et qu’il fi nira par partir lui aussi, ainsi que tous les membres de son gouvernement». Elle estime, par ailleurs, que dans les condi-tions actuelles, «il est diffi cile, voi-re politiquement impossible, que l’élection présidentielle puisse se tenir à la date prévue». Pour elle, ce qui se passe est tout simplement la preuve que la démarche consti-tutionnelle amorcée par les tenants du pouvoir est impossible à mettre en œuvre. Un avis partagé par un autre politologue, Kacem Belka-cem, enseignant universitaire, qui estime que la démission de Belaïz «n’est qu’une énième manœuvre pour calmer le mouvement popu-laire qui a exigé le départ, pas seulement de Belaïz, mais des autres «B» également». L’une des conséquences, selon lui, également, c’est que l’échéance présidentielle ne pourra pas être tenue dans les délais prévus pour le début de juillet prochain.

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PAR WAFIA SIFOUANE ET CORRESPONDANTS

Refusant de céder aux intimida-tions et ne craignant guère l’utilisation de la force, qu’ils avaient déjà subie le mardi d’avant, les étudiant et par leur nombre imposant ont fi ni par faire re-culer les forces de l’ordre. En eff et, barricadant d’abord la place de la Grande-Poste, lieu emblématique du Hirak, les forces anti-émeutes se sont retirées sous la pression des étudiants vers la rue Pasteur, tandis que d’autres ont établi un cordon pour empêcher les manifestants de remonter vers la place Audin. Mais là encore, ce fut peine perdue, les étudiants ont réussi à franchir tous les barrages et remon-ter le long de la rue Didouche-Mourad dont ils ont occupé une grande partie. Venus de toutes les facultés d’Alger, des établissements qu’ils ont paralysés depuis le début du mois en refusant de reprendre la voie des amphis, lui préférant celle de la protestation, les étudiants ont fait de ce mardi une journée grandiose. Drapés de l’emblè-me national et arborant des bandero-les géantes revendiquant le départ du système, les étudiants ont scandé en chœur «Bensalah dégage», «Vous avez pillé le pays, voleurs» et «partez tous». A l’annonce de la démission du prési-dent du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz, en début d’après-midi, l’am-biance a carrément viré à la fête. Ras-semblés sur les marches de la Grande-Poste, les manifestants ont scandé en-semble «il reste encore Bensalah», «Bensalah dégage !». D’abord envoyés en vacances prolongées par l’ex-minis-tre de l’Enseignement supérieur Tahar Hadjar puis, victimes de la répression des forces de l’ordre, les étudiants ont donné hier une véritable leçon de pa-cifi sme et de solidarité avec une mobi-lisation plus forte que d’habitude. Ce-pendant, les débats dans le cadre de l’initiative «l’amphi dans la rue» ont été interdits par la police.A Bouira, la mobilisation a aussi été forte hier. Des centaines d’étudiants du campus universitaire Akli-Mohand-Oulhadj ont manifesté encore une fois dans les rues. Banderoles et pan-cartes sur lesquelles les manifestants ont écrit des slogans hostiles au pou-

voir en place : «Pouvoir dégage», «Pouvoir assassin», «Ulac Smah Ulac», «FLN, RND dégage»… La démission de l’un des symboles du régime, le président du Conseil constitutionnel, a été accueillie avec joie par les étu-diants qui ont aussi demandé le départ des résidus du système. «Toutes les personnes symbolisant le pouvoir sont appelées à partir. Nous n’avons besoin de personne. Bensalah tu n’es pas no-tre président», ont crié les manifes-tants.

DÉMISSION DE BELAÏZ : YOUYOUS ET CRIS DE VICTOIRE

A Tizi Ouzou, la manifestation a drainé la foule des grands jours. Répondant à l’appel de leur syndicat (CLE), près de dix mille étudiants ont manifesté, re-prenant les slogans habituels de la ré-volution populaire. Encore une fois, le départ des «Bedoui, Bensalah et Be-laïz» a été réclamé avec insistance. L’annonce de la démission de ce der-nier a été accueillie avec enthousias-me. «Pour la dissolution de l’APN, du Sénat et du Conseil constitutionnel !», exigent les étudiants qui ont pris pour cible le chef d’état-major des armées,

le général major Gaïd Salah, décrié pour ses choix et ses décisions qui vi-sent à perpétuer le système, soupçon-nent les étudiants. A Boumerdès, les étudiants des diff érentes facultés de l’université M’hamed-Bougara ont in-vesti aussi la rue pour exprimer leur mobilisation pacifi que exigeant le dé-part total du système politique en pla-ce. Ils sont nombreux à scander «Pouvoir dégage !» «Silmiya Silmiya!», «La tran-sition doit être gérée par le peuple». Les enseignants et le personnel de l'université se sont joints aux manifes-tants qui criaient haut et fort le départ des hommes du système.A Annaba, plusieurs milliers d’étu-diants ont marché pour réclamer le départ des trois «B» et leur refus d’une tenue d’élection présidentielle dans des conditions opaques et sans aucune garantie. Les manifestants ont crié des slogans refusant l’application de l’arti-cle 102 de la Constitution, tout en de-mandant l’application de ses articles 7 et 8. Aucun acte de violence ou de ré-pression n’a été signalé. Les policiers en uniforme étaient d’ailleurs complè-tement absents. A Constantine, la manifestation des étudiants a été tout simplement gran-diose eu égard au nombre impression-

nant qui s’est déplacé des quatre uni-versités de Constantine. Arborant les slogans habituels «qu’ils partent tous», les étudiants ont commencé à s’organi-ser au centre-ville en créant des carrés «spécialisés» et à s’entendre sur les slo-gans à inventer. Puis, le cortège im-pressionnant s’est ébranlé aux alen-tours de midi pour faire comme d’ha-bitude plusieurs fois le tour des princi-pales artères de la ville. Trois-quarts d’heure plus tard, des cris de victoire et des youyous fusèrent des manifes-tants que l’on ne comprenait pas, en un premier temps. Une étudiante de l’université Mentouri nous apprendra la raison de la joie exprimée. L’un des trois «B», Tayeb Belaïz venait de démissionner, information exhibée sur son portable. Commenceront alors d’autres revendications comme «Hadi l’bidaya, mazel mazel», façon d’affi r-mer que les deux «B» et les autres de-vront suivre. Au Sud, les étudiants ont aussi répondu favorablement à l’appel de la rue, notamment à Ouargla où la grève a déjà paralysé l’université. Considéré comme le mardi le plus im-posant, la journée d’hier a prouvé tou-te la détermination des étudiants à en fi nir avec le système dont ils rejettent toute initiative y compris l’élection présidentielle.

Mouvement populaire pour le changement

Imposante mobilisation des étudiantsViolences policières lors des manifestations La DGSN fait «l’impasse» sur l’actualité lors d’une conférence de pressePAR FAYÇAL DJOUDI

Suite aux récentes «dérives» qui ont éclaboussé la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), ces derniers jours, une conférence de presse a été organisée, hier, à l’école de police Ali-Tounsi à Alger. L’occasion était plus que propice pour aborder certaines questions liées à l’actualité. Cependant, le conférencier a fait «l’impasse» sur toutes les accusations qui portent gravement atteinte à l’institution.Ce n’est pas un scoop ! Depuis la semaine dernière, l’attitude des policiers dans la gestion des manifestations a changé radicalement. En eff et, face à la montée des tensions, la DGSN a décidé de durcir le ton en instruisant ses éléments d’appliquer la tolérance «zéro» et d’agir de manière plus musclée pour disperser les participants aux manifestations, qui se déroulent presque chaque jour.Hier, lors d’une conférence de presse, organisée par la DGSN à l’école de police Ali-Tounsi, toute la presse nationale attendait la «plaidoirie» de la DGSN, concernant les accusations portées contre elle, dont la dernière est le «scandale» concernant les humiliations subies par des manifestantes arrêtées à Alger. Cependant, l’interlocuteur, le commissaire divisionnaire de police Sahraoui Megualit, s’est contenté d’une allocution concise, centrée sur «la poursuite des eff orts de l’institution visant le soutien continu à la formation en vue de hisser le niveau de performance et atteindre, ainsi, le professionnalisme au sein de la police tout en consacrant et promouvant les droits de l’Homme». Pourtant, l’occasion était plus que propice pour aborder certaines questions liées à l’actualité et dont le citoyen est en droit d’en savoir plus. Hélas, il n’en a rien été, la DGSN préférant aborder le sujet de la formation qui est au cœur de sa stratégie !

PAR RACHID BELDI

L’opération de révision exception-nelle des listes électorales, en prévision de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain, a commencé hier pour se poursuivre jusqu’au 23 avril courant.Cette opération concerne, faut-il le rappeler, tous les citoyens et citoyen-nes non inscrits sur les listes électora-les et âgés de 18 ans révolus le jour du scrutin, soit le 4 juillet 2019, à deman-der leur inscription sur la liste électo-rale de la commune de résidence.Indicateur du degré d’intérêt que pourrait porter le citoyen à une joute électorale, quelle qu’en soit la natu-re, la révision des listes électorales se trouve, dans le cas précis du scrutin

du 4 juillet, irrémédiablement vouée à un échec cuisant qui viendrait témoi-gner encore du peu reluisant capital estime populaire dont jouissent les responsables actuellement à la tête des institutions chargées de préparer le 4 juillet. Hérités de l’ère Boutefl ika, ces derniers sont déclarés persona non grata chez le peuple qui maintient toujours la protesta intacte pour les pousser vers la sortie. C’est ce qui est advenu d’ailleurs, hier, avec la démis-sion du président du Conseil constitu-tionnel Tayeb Belaïz, un des «4B» qui se trouvait dans le viseur de la rue et ses slogans hostiles. Mais cette démis-sion s’avère insuffi sante pour des contestataires qui réclament, égale-ment, le départ du chef de l’Etat par

intérim, du chef du gouvernement et du président de l’APN. De ce fait, la révision des listes élec-torales a débuté hier, alors que la date du 4 juillet semble s’éloigner de plus en plus, aussi bien de l’intérêt du peu-ple et des partis politiques de l’opposi-tion, que de celui des magistrats et autres élus locaux, pour leur part, di-rectement impliqué dans le processus électoral. Dans le cas de ces derniers, bien plus que l’absence d’intérêt, c’est une fi èvre du rejet de l’élection qui est en train d’être constatée à travers le refus de nombreux P/APC à participer à l’organisation du scrutin. Ce qui si-gnifi e ni plus ni moins que la révision des listes électorales convoquées par le ministère de l’Intérieur et des Collecti-

vités locales ne pourrait avoir lieu au niveau de ces APC réfractaires.Lundi, à la veille de l’ouverture de cette opération, l’option de bouder toutes la préparation et l’organisation de la très contestée élection présiden-tielle avait été annoncée par une cin-quantaine de P/APC, issus notamment du RCD et du FFS. Mais pas que ces deux formations politiques, puisque le parti El Adala s’est, lui aussi, inscrit dans cette logique de fermer au pro-cessus électoral les bureaux des APC qu’il dirige. Le parti de Abdallah Dja-ballah a, dans ce sens, donné instruc-tion à ses élus locaux, au nombre de dix, de faire l’impasse sur toutes les opérations en relation avec le rendez-vous du 4 juillet.

Listes électorales

Révision exceptionnelle en temps de boycott

Huitième mardi de mobilisation des étudiants à Alger et à travers le territoire national depuis le déclenchement du mouvement populaire le 22 février dernier. A Alger-Centre, ils étaient, hier, des milliers à sortir dans la rue en ce 16 avril, date de la célébration de la Journée du savoir. Tôt dans la matinée, les premiers manifestants avaient déjà pris place à la Grande-Poste face à un dispositif de sécurité impressionnant.

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Crise, gouvernance et � nanceLe regard critique d’Abderrahmane MebtoulPAR FARID MESSAOUD

Pour Abderrahmane Mebtoul, expert international, l’Algérie souff re actuellement d’une « crise de gouvernance et non d’une crise fi nancière ». Le problème est que cette crise de gouvernance risque de se transformer, dans trois années, en crise fi nancière, économique et politique avec l’épuisement des réserves de change. La gouvernance constitue, à l’échelle d’une économie, un catalyseur de changement et de croissance. A l’échelle d’une entreprise, elle est utilisée, comme levier pour la réalisation du développement durable. La mauvaise gouvernance fait partie en fait des obstacles majeurs au développement durable dans de nombreux pays. Dans le cas de pays où le mode de gouvernance reste souvent décalé, la gouvernance d’entreprise des cols blancs a commencé à avoir des retombées sur les cols bleus, et il y a vraiment de quoi s’inquiéter. A contrario, dans les pays où la gouvernance s’est améliorée et où la gouvernance d’entreprise fonctionne correctement, tout P-DG devrait avoir un aperçu assez clair de ce que ses partenaires pensent de ses performances. Avec une plus grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de politique économique, avec un baril entre 60 et 70 dollars, l’Algérie « peut s’en sortir », estime l’expert. Le défi de l’Algérie dans la période 2019 à 2030 est de « réussir les réformes qui seront douloureuses à court terme, mais porteuses d’espoir à moyen et long termes » pour les générations présentes et futures. Mais, si le pays échoue dans cette démarche, cela conduira « inéluctablement à la régression économique et sociale, à la cessation de paiement à l’horizon 2022 avec les risques de tensions sociales». Pour dépasser l’entropie, et trouver des solutions réalistes, il y a nécessité d’établir un bilan serein de tout ce qui a été réalisé et de ce qui reste à faire et de corriger les erreurs du passé, tout en tenant un langage de vérité, mais loin de toute sinistrose. Pour ce faire, l’expert explique que le pays doit avoir une «visibilité cohérente, faire preuve d’une nette volonté politique de changement ». Abderrahmane Mebtoul ajoute que « le développement n’est pas une aff aire de quincaillerie industrielle, de signes monétaires, de dépenses monétaires ». De son point de vue, il renvoie à la décision d’ouverture politique et économique, à la gouvernance, à la démocratisation et aux bonnes pratiques de gestion. Et de noter : « Dépenser sans compter n’est pas synonyme de bonne gouvernance. » Mebtoul rappelle que « bon nombre de pays du tiers monde, malgré des ressources naturelles considérables dont ils disposent, n’arrivent pas à asseoir une économie diversifi ée dans le cadre des valeurs internationales ». Selon lui, « trois paramètres stratégiques déterminent l’avenir de l’économie algérienne ». Il s’agit du cours du pétrole, de l’évolution des réserves de change et de la pression démographique (plus de 50 millions d’habitants en 2030). C’est là un autre défi à relever.Pour pouvoir le faire, le pays doit, entres autres, créer un minimum « de 300 000 à 400 000 postes d’emploi par an. Et cela nécessite un taux de croissance annuel sur plusieurs années de 8 à 9% en termes réels». L’Algérie a besoin d’une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes, s’adaptant au nouveau monde de la cofi nance pour sécuriser son avenir, de s’éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l’intelligence, de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires. Mebtoul estime que l’Algérie, qui traverse une « phase cruciale » de son histoire, a besoin qu’un regard « critique » et « juste » soit posé sur sa situation, sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu’il s’agit d’accomplir encore au profi t exclusif d’une patrie.

PROPOS RECUEILLIS PAR FAZIL ASMAR

Reporters : Les Doua-nes algériennes vien-

nent de lancer la mise en place d’un nouveau système informatique. Cela va-t-il contribuer à lutter plus effi cace-

ment contre la fraude, la corruption et, sur-

tout, le transfert illici-te de capitaux vers

l’étranger qui fait, ces derniers temps, la une

de l’actualité ?

Farouk Bahamid : Il faut sa-voir, tout d’abord, que si nous avons choisi la Corée du Sud pour la mise en place de ce nou-

veau système, c’est parce qu’elle est classée dans le top des meilleures administrations doua-nières dans le monde ces cinq dernières années. Elle est connue pour la transparence de son ad-ministration.

Ce qui atteste de l’effi cacité de ce système dans la lutte contre la corruption, la fraude et les trans-ferts illicites. Les Sud-Coréens, en outre, ont connu les mêmes problèmes que nous dans la lutte contre ces fl éaux.

C’est l’autre raison pour la-quelle nous avons choisi ce pays. D’autant plus que la Corée du Sud nous permet l’appropriation du code source du système, ce qui va nous permettre de rester indépendant dans sa gestion et

sa maintenance. La mise en œu-vre sera effective à partir du pre-mier trimestre de l’année pro-chaine. Les premiers modules seront introduits progressive-ment sur une durée de trois ans, tandis, qu’en parallèle, ceux de l’ancien système seront mis en retrait au fur et à mesure. Une quinzaine d’équipes algéro-co-réennes œuvrent actuellement pour la mise en place de ce sys-tème et veillent à l’adapter à no-tre environnement. Plus d’une centaine d’ingénieurs et utilisa-teurs de ce système seront for-més en Corée du Sud. Ainsi nous irons plus facilement vers le gui-chet unique tant espéré par les opérateurs du commerce exté-rieur.

Que fait actuellement la direction des

Douanes dans le ca-dre de la lutte contre

le transfert illicite des capitaux ?

Nous avons procédé, il y a quelques mois, à la mise en place d’une commission pour lutter plus effi cacement contre le trans-fert illicite de capitaux ainsi que contre la corruption et la fraude. Ce qu’il nous faut, en fait, ce ne sont pas des mesures conjonctu-relles mais des solutions en pro-fondeur.

Mais je tiens à rappeler, cela dit, que la lutte contre ces fl éaux ne concerne pas uniquement les Douanes. Ces derniers sont tout au bout de la chaîne en matière de lutte.

Pour notre part, nous allons remettre un rapport détaillé sur ces questions aux institutions concernées, et étant une force de proposition, nous allons leur fai-re part de certaines recomman-dations douanières ainsi que des mesures à prendre en amont au processus de dédouanement, en rapport notamment avec la do-miciliation bancaire et la création d’entreprise.

Lancement eff ectif du nouveau système d’information des Douanes en collaboration avec la Corée du SudPAR MAYA H.

Après un mémorandum d'en-tente et de partenariat, signé en décembre dernier, les Douanes al-gériennes ont annoncé, hier, le lancement eff ectif, en collabora-tion avec les Douanes sud-coréen-nes, du nouveau système d’infor-mation. Intervenant lors d’une journée d’information tenue à Al-ger, le directeur général des Doua-nes algériennes, Farouk Bahamid, indique que l’une des attentes de ce nouveau produit consiste à per-mettre une lutte effi cace contre la fuite des capitaux et, par exten-sion, d’autres phénomènes comme la corruption. Pour ce faire, il a fait part, en marge de cette ren-contre, d’un rapport détaillé, pré-paré par les Douanes, et qui sera remis prochainement aux pouvoirs publics afi n de prendre les mesu-res qui s’imposent. Recomman-dant des solutions structurelles et une lutte sans merci contre ce phé-nomène, M. Bahamid souligne que dans ledit rapport a été relevé la nécessité de voir d’autres adminis-trations intervenir pour mieux contrôler les fl ux des capitaux. A ses yeux, les mesures nécessaires devront toucher à la création d’en-treprises, à la domiciliation ban-caire et l’octroi des avantages fi s-caux. Annonçant dans cette opti-que la création d’un guichet uni-que, dans le cadre de ce nouveau

système, le directeur général des Douanes assure que l’institution qu’il dirige continue à s’ériger en une force de proposition pour dé-busquer toute forme de fraude. Le guichet unique, poursuit-il, «per-mettra un échange de données in-formatiques entre tous les opéra-teurs du commerce international». Rebondissant sur le nouveau sys-tème d’information, l’orateur dira qu’il se décline sur plusieurs éta-pes et la première sera d’une du-rée de six mois. L’entrée en vi-gueur des premiers modules (15 en tout), explique Farouk Baha-mid, «interviendra progressive-ment à compter du premier tri-mestre 2020, et le processus dure-ra trois ans pour l’adoption défi ni-tive dudit système». Pour une meilleure réussite du projet, plus de 100 cadres des Douanes seront formés en Corée avec une durée de 20 jours chacun. Sur les atten-tes, M. Bahamid cite la réduction du délai de dédouanement et le coût de préparation des docu-ments requis, une lutte effi cace contre la fraude et la corruption, la garantie d’une transparence en

matière de contrôle et de gestion des dossiers de dédouanement, ainsi que l’automatisation de l’ac-tivité douanière et la sécurisation des données. Aux questions des journalistes portant sur le choix du partenaire, M. Bahamid répond que ce choix s’est révélé «stratégi-que puisqu’il off re une solution éprouvée, permettant le transfert technologique via l’appropriation du code source et la formation des utilisateurs et de la ressource hu-maine chargée de la maintenance. Cette manière de faire garantira ainsi un gain de temps appréciable et un passage sûr vers la numérisa-tion». Quant à la mise en place du pro-jet, Farouk Bahamid, optimiste, compte sur une «élite distinguée par un encadrement d’une moyen-ne d’âge sensiblement jeune» et consciente des enjeux futurs». « Ce système nous permettra d’accom-plir notre mission de manière effi -cace en conformité avec les stan-dards internationaux, répondre aux normes informatiques en vi-gueur, notamment celles inhéren-tes à la sécurité des systèmes d’in-

formation et l’échange électroni-que des données », a-t-il indiqué. Ecartant par ailleurs toute «inter-férence» avec le système informa-tique développé en interne, appelé Sigad, utilisé depuis 1995. Ce der-nier est appelé tout simplement à disparaître sachant, comme le pré-cise M. Bahamid, qu’ «il ne répond plus aux nouvelles exigences de l’administration des Douanes, en-core moins aux attentes des usa-gers de la chaîne logistique du commerce extérieur». Ces constats, en sus de pénaliser les opérateurs économiques, im-pactent négativement le climat des aff aires et de l’investissement en Algérie». Pour justifi er les contreperformances de l’ancien système, deux études étaient me-nées par les Douanes. La première, interne, ressort la discordance en-tre le processus de dédouanement décliné en six étapes dans le code des Douanes et la complexité de ce même processus dans la pratique. La seconde étude, avec la Banque mondiale, a fait ressortir un délai de dédouanement de 6, 5 jours, jugé «lent».

Fuite de capitaux

Un rapport détaillé des Douanes prochainement remis aux pouvoirs publics

Farouk Bahamid, directeur général des Douanes algériennes

«Une commission pour lutter contre le transfert illicite de capitaux»

Dans cet entretien, le directeur général des Douanes algériennes a assuré que le nouveau système informatique des Douanes qui va être mis en place garantira une transparence totale dans le dédouanement et permettra de lutter plus effi cacement contre la fraude, la corruption et le transfert illicite de capitaux.

l’entretien

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PAR BOUALEM ALIOUAT ET HADJ NEKKA*

Mais le risque est fort de voir la transition passait dans le camp des tenants du pouvoir qui sont en passe d’emporter la mise en nous propo-sant une équipe de transition acquise à leur cause. Situation dangereuse car le peuple ne veut pas de change-ment dans la continuité. Il refusera toute concession sur ses aspirations fondamentales et légitimes. Sommes-nous à l’aube d’une confrontation répressive ? Si c’est le cas, les porte-paroles désignés du peuple pren-dront leur part de responsabilité en raison de l’attentisme qui les carac-térise depuis des semaines. Tentons ici de comprendre pourquoi les can-didats potentiels demeure dans un attentisme fait de sempiternelles dé-clarations non suivies d’action et de dialogue.

LA NAISSANCE D’UNE NATIONLe 22 février 2019, nous avons assis-té tout à la fois à la fi n d’un régime et à la naissance d’une nation. Le mou-vement a été porté par le souffl e d’une jeunesse détachée de ses der-nières hésitations. Et elle a su trans-mettre cet élan, cette énergie, à tout un peuple. Ce mouvement est inter-générationnel désormais. Mais cette naissance d’une Nation est désormais confrontée aux défi s de l’alternance sur des bases saines, inclusives et constructives. Plusieurs questions se posent. Celle de l’inclusion d’abord : le peuple aura-t’il la volonté d’inclure ceux qui l’ont exclu de tout temps et de toute décision. Celle, ensuite, de la bonne gouvernance fondée sur le dialogue et l’intérêt collectif. Et enfi n, celle de la mise en opération des diff érentes étapes indispensables à la construc-tion d’un nouveau projet de société. Ces objectifs sont étroitement liés et ne peuvent être traités séparément. L’alternance politique et la bonne gouvernance nécessitent des temps longs, des étapes bien pensées, des moyens, un dialogue et un consensus collectifs auxquels s’ajoute une ex-pression participative la plus large et la plus directe possible du peuple. Pour ce faire, il nous semble indis-pensable de mettre sur pied une pla-teforme en charge de la transition associant à la fois le dialogue parti-cipatif et la nouvelle Constitution. Cette plateforme fera naître la nou-velle République à laquelle aspire tout le peuple algérien. Tout en étant constituée de personnalités irrépro-chables, elle devra être en relation constante avec la participation du peuple par le biais d’une consulta-tion numérique dédiée qui assure transparence, effi cacité et effi cience du débat. Cette plateforme devra, par ailleurs, naître de l’organisation « d’Assises de la Nation » qui pose-ront tout à la fois les questions de l’ADN du peuple algérien, de son

histoire, de ses régions, de sa cultu-re, de ses aspirations…, mais aussi le nouveau projet de société auquel il aspire, et enfi n la liste des femmes et des hommes qui le représenteront dans la phase de transition.

LES LEADERS PRESSENTISDepuis quelques semaines, l’écume du mouvement populaire laisse en-trevoir des candidats potentiels à l’alternance politique en Algérie, no-tamment parmi celles et ceux qui n’ont pas été au pouvoir durant ces deux dernières décennies, outre quelques démissionnaires comme Liamine Zeroual ou Ahmed Benbi-tour. Précisons que cette alternance serait conçue en deux temps au moins, l’un consacré à la plateforme collé-giale de transition chargée de mettre en place de nouvelles institutions politi-ques, une Consti-tuante afi n de poser des dispositions nou-velles en vue de réé-crire la constitution pour une deuxième République algérien-ne en prenant soin de poser les bases so-lides d’une démocra-tie tout à la fois re-présentative et parti-cipative. La foule immense, le peuple dans son en-tier, se veut d’ailleurs, en cet instant, vérita-ble «démocratie dési-gnative» en formu-lant clairement les noms des personnes qu’elle souhaite voir prendre des positions claires et franches sans tergiverser ou s’inscrire dans quel-ques jeux politiques lancinants et exaspé-rants. Toute la question est de savoir pourquoi les candidats poten-tiels à une platefor-me politique de tran-sition s’obstinent à chanter clairement leur opposition au pouvoir en place tout en dansant un pas en avant, un pas en arrière, montrant ainsi une hésita-tion feinte dans un jeu politique maintes fois démontré et redouté. Redouté car la partie adverse au pou-voir se joue de ses hésitations pour avancer ses pions dans un jeu de Go redoutable où les timides «outsiders» fi nissent toujours par perdre face à la ténacité et la témérité des «insiders». A force d’hésiter à construire ensem-ble cette plateforme, les tenants du pouvoir réinstallent leur système en

convoquant tous les dispositifs possi-bles : institutionnels, sécuritaires, médiatiques, propagandistes… Et nous verrons bientôt émerger une équipe à leur solde qui sous couvert de dialogue et d’ouverture servira surtout à poursuivre les desseins d’un pouvoir bien établi.

LA LÉGITIMITÉ DES PORTE-PAROLES DU PEUPLE ?

Tout d’abord, rappelons qu’il existe au moins trois conceptions de la lé-gitimité des hommes susceptibles de guider la nation, la conception des hommes politiques et leurs affi dés, celle du peuple et celle que nous as-socierons globalement aux intellec-

tuels et experts dans leur ensemble. Pre-mièrement, les hom-mes politiques en Algérie ont toujours considéré que toute action doit s’appuyer sur des règles (fus-sent-elles injustes et iniques dans leur pratique) qui dépas-sent les qualités des personnes. De la même façon que dans les entreprises publiques ou les ad-ministrations, ce n’est pas la compé-tence des cadres qui primait mais juste leur loyauté et les accointances que celle-ci permettait et justifi ait (le népotis-me, les détourne-ments et la corrup-tion n’en sont que les conséquences). Ain-si, ces politiques considèrent que même bafouées les institutions sont seu-les capables de struc-turer le destin politi-que d’une nation. Le peuple et les intel-lectuels/experts à l’inverse ont une ap-préciation portée sur les personnes en priorité. A une nuan-ce près, le peuple al-gérien a tendance à construire la légiti-

mité et l’acceptabilité des personna-lités sur une expérience forgée sur des temps longs, alors que la majori-té des intellectuels et des experts s’intéressent d’abord à la valeur de l’expertise en dehors des enracine-ments dans le temps, c’est-à-dire à la « crédibilité » des personnes pressen-ties pour l’alternance politique. Autrement dit, il semble qu’il faille trouver des personnes qui ne seront pas rejeté par la base. En ce sens, il apparaît qu’un personnage comme

Ahmed Benbitour serait considéré comme plus légitime que Mme Zoubi-da Assoul, indépendamment de toute rationalité. Cela peut paraître injuste mais la légitimité et l’acceptabilité ne sont pas des données comptables. Ahmed Benbitour, titulaire d’un doc-torat en économie, candidat à l’élec-tion présidentielle d’avril 2014, chef de gouvernement démissionnaire en 2000, artisan des accords avec le Fonds Monétaire International, aurait même le score cumulé le plus favora-ble de l’armée, des politiques, des intellectuels et du peuple réunis pour les raisons qui jalonnent à la fois son parcours et son expertise.

L’ATTENTISME INCOMPRÉHENSIBLE DES LEADERS

Toutes choses égales par ailleurs, nous nous posons toutefois la ques-tion de savoir pourquoi Mokrane Ait Larbi, Zoubida Assoul, Basma Azouar, Ahmed Benbitour, Mostepha Bouchachi, Djamila Bouhired, Chems Eddine Chitour, Abdallah Saâd Dja-ballah, Hedda Hezam, Taleb Ibrahi-mi, Smail Lalmas, Abdelaziz Rehabi, Karim Tabbou et bien d’autres… nous semblent tous en position d’at-tente. Cet attentisme, loin de satis-faire le peuple, le plonge dans une interrogation persistante à laquelle il est temps de mettre fi n défi nitive-ment en prenant des décisions clai-res, et en menant des actions concrè-tes en dehors des postures de ratio-nalité exclusivement politique. Le courage des opinions associé à celui des actions est une qualité que le peuple saura apprécier en temps voulu. Or, il apparaît également que les personnalités précitées ne sem-blent pas non plus disposées à dialo-guer entre elles. Tout porte à croire deux choses : premièrement que les uns et les autres anticipent, à tort ou à raison, que le candidat qui appel-lera les autres se mettra en position de challenger et laissera à «l’appelé» la position de leader. Deuxièmement, que le peuple rejettera tous les candi-dats qui se hâteront et ne retiendra que ceux qui émergeront en fi n de processus de sélection par la rue. Or, nous l’avons déjà écrit, le peuple est surtout attentif à une expression d’un collectif et non de personnalités indi-viduelles.

LES RAISONS DE CET ATTENTISMEOutre qu’en Algérie la culture du dé-bat a de tout temps été biaisée ou bâillonnée, tentons de comprendre pourquoi ces candidats potentiels n’avancent pas de pied ferme afi n de

proposer des solutions alternatives pour sortir de cette hésitation qui handicape le processus de l’alternan-ce politique. Premièrement, le jeu politique impose la prudence lorsqu’il s’agit d’exposer sa personne, sa vision et son projet. Le comporte-ment des candidats potentiels est souvent un indicateur de l’existence de stratégies d’acteurs. Les acteurs agissent en tenant comp-te systématiquement de la nature du jeu. Ces comportements résultent précisément des pratiques de transi-tion non planifi ée et non encadrée que nous subissons tous aujourd’hui. L’attentisme dans l’espoir d’un plé-biscite massif de la population est une zone de confort à laquelle aspire chaque candidat potentiel à un lea-dership reconnu de tous. Cet atten-tisme présente cependant deux in-convénients majeurs : il est à la fois révélateur d’un manque de courage politique qui leur sera tôt ou tard re-proché, et révélateur d’une intention de reconnaissance par les autorités politiques en place avec lesquelles il sera indispensable d’envisager in fi ne un dialogue. Si ce dialogue est nécessaire, notam-ment avec l’armée, nul ne le conteste, c’est le sentiment d’une attente d’un aval, d’une intronisation, d’une ap-probation de la partie adverse qui peut paraître indécente. Les candi-dats à une plateforme de transition doivent absolument s’émanciper de cette tutelle qui n’existe plus que dans les têtes d’une certaine généra-tion qui a été tributaire de la redistri-bution de la rente. Les jeunes, no-tamment, s’en sont complètement émancipés avant et après le 22 fé-vrier. Deuxièmement, l’attentisme peut aussi s’expliquer par le manque de dialogue entre les candidats poten-tiels en raison des mondes auxquels ils appartiennent. Chacun des candi-dats est plus ou moins conscient de la complexité de la tâche liée aux particularités sociopolitiques et so-cioéconomiques du pays. Pourquoi cette prise de conscience ne suscite-t-elle pas de dialogue entre ces can-didats ? L’une des explications possibles rési-de dans la diffi culté de formulation des conventions pour des candidats qui appartiennent à des mondes dif-férents où chacun d’entre eux se sent supérieur aux autres. Dans le monde professionnel du droit, des droits de l’homme, de la défense du citoyen dans une grille de lecture régalienne, juridique ou judiciaire, il est clair que Zoubida Assoul ou Mostepha Bouchachi sont légitimes à se recon-naître un leadership naturel.

(Suite en page 8)

Alternance politique

Un pas en avant, un pas en arrière, pourquoi ?La démission du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, les répressions policières à l’endroit du peuple, les dénonciations croissantes dans la conduite des politiques économiques et monétaires du pays… sont des signes avant-coureurs d’une fi n annoncée d’un système à l’agonie.

“IL NOUS SEMBLE INDISPENSABLE DE METTRE SUR PIED UNE PLATEFORME

EN CHARGE DE LA TRANSITION

ASSOCIANT À LA FOIS LE DIALOGUE

PARTICIPATIF ET LA NOUVELLE CONSTITUTION.

“LE PEUPLE ALGÉRIEN A TENDANCE À CONSTRUIRE LA LÉGITIMITÉ ET

L’ACCEPTABILITÉ DES PERSONNALITÉS

SUR UNE EXPÉRIENCE FORGÉE

SUR DES TEMPS LONGS, ALORS QUE LA MAJORITÉ DES INTELLECTUELS ET DES EXPERTS S’INTÉRESSENT

D’ABORD À LA VALEUR DE L’EXPERTISE EN

DEHORS DES ENRACINEMENTS DANS LE TEMPS,

C’EST-À-DIRE À LA « CRÉDIBILITÉ » DES PERSONNES

PRESSENTIES POUR L’ALTERNANCE

POLITIQUE.

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Mort du président du club

amateur de football

Arrestation et placement

en détention préventive

du prévenu

La brigade territoriale de la gendarmerie

nationale de Attatba (Tipaza) a procédé à

l’arrestation du prévenu impliqué dans l’aff aire

de la mort du président du club amateur de

football de la localité de Halloula (Attatba),

survenue jeudi passé, a-t-on appris lundi des

services de la Gendarmerie nationale. Les faits

de cette aff aire remontent lorsque la brigade

territoriale de la gendarmerie nationale de

Attatba a reçu un appel téléphonique faisant

état de la présence d’un corps sans vie d’une

personne dans la soixantaine allongé au sol

près d’une nouvelle cité en cours de réalisation

à Halloula, commune de Attatba. Après

intensifi cation des investigations, il s’est avéré

qu’un individu était en compagnie de la victime

sur les lieux du crime. Il s’agit d’un jeune

homme âgé de 29 ans qui, par la suite, a été

arrêté par la gendarmerie nationale. Condamné

pour homicide volontaire, le prévenu a été

présenté devant le procureur de la République

qui a ordonné son placement en détention

préventive, ajoute la même source. Connu dans

les milieux sportifs sous le nom de «Chouch»,

le président de l’équipe de football amateur de

la localité de Halloula, Ali Kihli Abderrahman a

été retrouvé mort dans des circonstances

«obscures» près du stade de proximité à la cité

Kandouri Ali.

DE BLIDA, M. RAFIK

Afin de se rendre compte de l’état d’avancement des chantiers de réalisation à travers l’ensemble de la wilaya et aller à la rencontre des ci-toyens pour discuter avec eux des problèmes rencontrés et trouver des solutions, le wali de Blida, Youcef Cherfa, poursuit ses visites sur le terrain. Sa dernière sortie, en com-pagnie du P/APW et des membres de l’exécutif, l’a mené récemment à travers la commune de Blida pour inspecter plusieurs projets actuelle-ment en chantier. En se rendant au niveau de la polyclinique à Sidi El Kebir, il n’a pas manqué d’exhorter

l’entreprise chargée de la réalisation à accélérer la cadence des travaux afi n de livrer cet acquis majeur à la population, obligée de se déplacer vers d’autres unités de soins de la ville assez éloignées. Au centre-ville, tout en poursuivant sa visite M. Cherfa s’est intéressé au secteur de la jeunesse et des sports, où le stade Zouraghi en cours de réhabilitation et le terrain de proximité à la cité Armaf. Ce dernier a insisté sur la qualité des travaux et rappelé l’im-pact de ce genre de réalisation sur la vie des citoyens, notamment les jeu-nes, qui pourraient trouver des lieux de détente et éviter les dangers mul-tiples de la rue. Il faut dire aussi que

la commune de Blida manque cruel-lement de terrains de sport de proxi-mité et les jeunes attendent donc avec impatience la fi n des travaux en cours tout en espérant voir d’autres réalisations lancées. Au quartier Ramoul et à Maramane, de grands travaux d’amélioration des réseaux d’assainissement, éclairage public, trottoir, réfection et gou-dronnage des rues sont en train d’être exécutés. Le wali s’est enquis des diffi cultés rencontrées par les entreprises et a pris les mesures né-cessaires pour y remédier. Enfi n, l’entrée ouest de Beni Mered connaît une opération de réhabilitation de la voirie qui se déroule normalement

et qui permettra à tous ceux qui em-pruntent cette voie très importante, aussi bien pour rejoindre le chef-lieu de la wilaya que l’autoroute Est-Ouest, de le faire en toute quiétude. Lors de ces diff érentes visites, le wali a rencontré des citoyens qui lui ont fait part de plusieurs doléances concernant l’AEP, les routes, les ré-seaux d’évacuation des eaux pluvia-les et d’autres problèmes rencontrés dans certains quartiers à forte concentration d’habitants. La discus-sion engagée a permis de tranquilli-ser les citoyens qui ont appris que divers programmes sont préparés et seront lancés selon les priorités.

Une majeure partie des établisse-ments de santé de proximité de la wi-laya de Blida accusent un manque en matière de médecins spécialistes et d’équipements médicaux impactant négativement sur la qualité de leurs prestations, a-t-on relevé dans un rapport de la commission de santé, d’hygiène et de protection de l’envi-ronnement de l’APW. En dépit de leur contribution dans la réduction de la tension sur les hôpitaux, les établisse-ments de santé de proximité de la wi-laya (polycliniques et salles de soins) ont de nombreux problèmes en com-mun, parmi lesquels l’insuffi sance de

médecins spécialistes et le manque et/ou pannes des équipements médi-caux, est-il souligné dans le rapport. En 2018, ces structures de proximité ont assuré un total de 2.828.469 exa-mens médicaux, dont 1.833.352 exa-mens généraux et seulement 229.468 examens spécialisés, à cause du man-que de spécialistes, ont déploré les rédacteurs de ce document qui ont également signalé un manque dans le staff d’encadrement de ces établis-sements sanitaires. A cela s’ajoute, ont-ils déploré, les pannes récurren-tes de leurs équipements médicaux, notamment ceux de radiologie et

des analyses médicales. Le rapport annuel, consacré à la situation des établissements de santé de proximité de la wilaya, a également enregistré la fermeture d’un nombre de salles de soin et de cliniques en après-midi ou avant l’heure, outre l’insuffi sance de permanences à leur niveau, «un pro-blème fort décrié par les citoyens», a-t-on fait observer. Les rédacteurs de ce rapport, qui n’ont pas manqué de relever une amélioration dans les prestations assurées par ces structures au cours de ces dernières années, ont recommandé, néanmoins, l’impératif de leur «renforcement en spécialistes

et en équipements médicaux, parallè-lement à la réparation de ceux déjà disponibles à leur niveau et ce, dans les plus brefs délais». Il a été recom-mandé l’augmentation du nombre de polycliniques, outre le réaménage-ment et la réhabilitation d’un certain nombre de celles déjà opérationnelles, tout en veillant à ce qu’elles assurent des prestations de radiologie et d’ana-lyses médicales. A noter que la wilaya de Blida, considérée comme pôle mé-dical par excellence, compte quatre établissements de santé de proximité, assurant la gérance de 102 salles de soin et de 36 polycliniques.

DE TIPASA, SEDDIKI DJAMILA

La visite de Tayeb Zitouni, ministre des moudjahidine, s’est achevée à 9 h 30 mn après une brève halte au siège de la direction à Tipasa et à Koléa, alors que nous nous rendions sur les lieux de la manifestation. Hier matin, les journalistes invités la veille à la célébration à Koléa du 60e anniversaire du décès du chahid Souidani Boudjemaâ, par le cabinet du wali à un rendez-vous à 7 h du matin pour prendre le départ vers 7 h 30 mn, se sont retrouvés seuls dans le parking de la wilaya. Bouchemma Mohamed a, tout simplement, décidé de partir seul avec ses gardes du corps laissant en plan les journalistes dont certains, non véhiculés, se sont trouvés obligés de faire appel au ser-vice de responsables de la wilaya pour les transporter venus, eux aussi, à l’heure convenue pour constater que la délégation était déjà partie. La peur de se voir bloqué en chemin par des citoyens, qui auraient été

mis au parfum, a certainement été pour beaucoup dans le changement de l’horaire de départ de la déléga-tion qui se fait de plus en plus dis-crète lors de ses déplacements en usant de nombreux subterfuges. Des citoyens de Tipasa avaient tenté, avant-hier, de se mettre en travers de la route de la délégation lors de la visite de la ministre de la Culture qui a usé de plusieurs stratagèmes pour dérouter les manifestants qui ont été

dispersés par les forces de sécurité présentes en force sur les lieux. Une citoyenne de Tipasa n’a pas manqué de commenter la page Facebook de la wilaya qui relatait la visite de la ministre de la Culture en interpellant les responsables (ministre et wali) sur leur manque de courage en écri-vant : « Madame la ministre et Mon-sieur le wali quand on est un respon-sable digne de ce nom, on doit assu-mer ses responsabilités, ne pas orga-

niser des visites en cachette et avoir, surtout, le courage d’aller au-devant des citoyens même en colère » com-me l’ont fait ses collègues des wi-layas de Béchar et de Tébessa. Le wali de Tipasa Mohamed Bouchem-ma est d’autant plus inquiet que tout le monde dit qu’il est le protégé de Bedoui, l’actuel Premier ministre, qui, s’il risque de tomber sous la pression de la rue, l’entrainera forcé-ment dans sa chute.

BLIDA Le wali poursuit ses sorties sur le terrain

Tipasa

Panique à bord à la wilaya, visite éclair du ministre des Moudjahidine Le wali de Tipasa Mohamed Bouchemma semble pris de panique à chaque annonce de visite de ministres dans la wilaya, puisque les deux premières, à savoir celles des ministres des Ressources en eau et de la Culture, se sont déroulées à huis clos, tandis que celle du ministre des Moudjahidine s’est déroulée en un temps record, et cela semble les inquiéter au plus haut point.

Entendu hier sur Canal AlgérieConnaissez-vous le centre arabe des ruines ? La visite de la ministre de la Culture Meriem Merdaci, lundi, dans la wilaya de Tipasa, semble avoir fourchu la langue de la présentatrice du journal de 19h de la chaîne de télévision Canal Algérie qui a écorché les noms des lieux visités par celle-ci. La nouvelle présentatrice du journal au lieu de parler de la villa Angelvy, nom de la résidence d’un des premiers maires de la ville, a parlé de la villa Gervais (en pensant probablement au célèbre fromage) et pire encore elle a qualifi é le nouveau Centre Arabe d’Archéologie, réalisé à coups de milliards aux frais de l’Algérie alors qu’il s’agissait à l’origine d’un projet de la ligue arabe, elle l’a appelé le Centre Arabe des Ruines. On comprend l’émotion de la nouvelle présentatrice qui doit paniquer à chaque annonce de couverture de visite de ministre du gouvernement Bedoui, mais quand même un peu de professionnalisme ne fait pas de mal. Quand on n’est pas sûr on vérifi e, règle de base du métier. Même erreur sur le nom de la villa Angelvy du présentateur du JT de 20 h qui n’a fait que reprendre la dépêche APS écrite en arabe. Alors, mesdames et Messieurs de la TV publique, un reportage sur ces deux vestiges du patrimoine ne serait pas une mauvaise idée pour mieux informer vos téléspectateurs. S. D.

(Suite de la page 7)En revanche, dans le cadre des ques-tions économiques et fi nancières, ou même dans un cadre plus académi-que de compréhension des problè-mes et problématiques, ce sont d’autres candidats qui s’attribuent ce leadership naturel. Dans le monde domestique des questions sociales, d’autres encore feront valoir le plé-biscite des jeunes ou d’un autre pan de la société en leur faveur. Bref, pour un même contexte et des pro-blèmes de même nature, tous ont un regard diff érent sur les solutions pos-sibles en fonction de leur crédibilité (expertise), leur légitimité (leur par-cours) ou leur acceptabilité (leur ni-veau de plébiscite populaire). Ces postures égocentrées rendent encore plus diffi cile l’obtention d’accords lorsque la convention sociale qui s’impose repose sur le mode patriar-cal ou clanique. Dans ce cas, la do-mination masculine ou le respect des ainés s’imposent au plus jeunes et aux femmes.

LES DANGERS D’UNE ABSENCE DE DIALOGUE

Ce manque d’interaction constructi-ve est politiquement décourageant pour le dialogue et l’échange en de-hors des personnes relevant d’un même monde professionnel. Mais il n’est pas impossible d’envisager que le groupe le plus approprié à un mo-ment donné impose les règles du jeu en supposant, dans le meilleur des cas, que ce qui peut lui convenir pourra convenir aux autres. Ainsi, dans une phase pré-constitutionnelle de refondation des droits et libertés individuelles et collectives, il est probable que les tenants du clan des juristes ou des personnes ayant une forte expérience des institutions soient mises en position de lea-dership dans la phase de transition. A eux de comprendre que leur vision doit aussi satisfaire les autres aspi-rants à la conduite de la nation. C’est ce que l’on appelle, précisément, éta-blir des conventions à l’échelle de la nation. Ce manque de dialogue entre les candidats n’arrange pas les choses, au contraire, la situation devient en-core plus délicate dans la mesure où la force (l’armée) va se substituer aux accords impossibles des forces vives de la nation. Ainsi, pour ne pas sombrer dans la violence et satisfaire l’aspiration du peuple algérien à un avenir meilleur, il faut se rendre compte de l’importance du processus de formation des conventions à l’échelle de la nation. L’élaboration des conventions est une alternative à la violence dans l’administration des aff aires de la cité. Cette aptitude au dialogue est aussi une opportunité d’identifi cation des leaders capables d’agir effi cacement sous contraintes. Il faut élaborer des mécanismes ga-rantissant la prise en compte des di-verses sensibilités en présence dans le pays. Pour ce faire, il est urgent qu’un dialogue entre les leaders, et en relation avec le peuple, se fasse au plus vite dans le cadre d’une pla-teforme dédiée. C’est précisément ce que prône l’ap-pel à l’organisation des « Assises na-tionales de la transition » qui vient d’être lancé par des citoyens algé-riens et auquel nous souscrivons pour qu’aucune tentative de récupé-ration ne soit entreprise au détri-ment des intérêts communs du peu-ple algérien.

* Boualem Aliouat, Professeur Université de Nice* Hadj Nekka, Maître de Conférences, Université d’Angers

SANTÉ La majorité des établissements de proximité manquent de spécialistes et d’équipements médicaux

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DE TLEMCEN, EL HALLOUI TLEMÇANI

La procession s’ébranla du parvis de la gare vers Dar El Hadith, à El Medress, via Bab Sidi Boumediène et la rue Kaldoun, où Benbadis reçut la clé de la porte d’entrée des mains de Cheïkh Bachir El-Ibrahimi. Tout au long du parcours qui mène à Dar el Hadith, c’est-à-dire sur une distance d’un kilomètre, des milliers de Tlemcéniens scandent « Allahou Akbar » au passage des deux Cheikhs à la tête du cortège. Cheïkh Abdehamid Benbadis avait inauguré ce jour-là cet illustre établissement à vocation religieuse et scientifi que, situé au niveau de la rue Pomaria (El Medress), dans le cadre du déploiement de ladite association, créée six années auparavant. Une grande fête fut orga-nisée à la cérémonie d’inauguration. Une grande foule de citoyens et bon nombre de dé-légations venues de l’ensemble du pays se sont rassemblés pour accueillir Cheikh Benbadis (voir la vidéo sur www.iqbal.forumalgerie.net/spiritualite-philosophie-societe-f11/rare-inauguration-par-ibn-badis-de-dar-el-hadith-a-tlemcen-t504.htm). Une cérémonie grandio-se marquée par un accueil populaire sans pré-

cédent, un poème éloge déclamé par Al Kha-lifa, un commentaire magistral d’un hadith thématique et un discours hommage prononcé par l’illustre hôte. Les visiteurs découvrent qu’il ne s’agit pas d’une médersa ordinaire comme on en avait à Constantine, Sétif, Té-bessa, Alger, mais un véritable complexe culturel d’architecture hispano-mauresque, avec une salle de prière au rez-de-chaussée, une salle de conférences au premier étage et une dizaine de classes au second. C’est Cheikh El Bachir El Ibrahimi, numéro 2 des oulémas, qui s’est chargé de la construction de l’édifi ce (du 12 février 1936 au 27 septembre 1937), lors de son séjour, en 1934, au pays de Sidi Boumediène, aidé dans son projet par les ha-bitants de la ville. Le Cheïkh lui donne le nom de Dar el Hadith en souvenir de son séjour damascène. C’est aussi une façon symbolique de briser le rideau de fer que le colonialisme a dressé entre le Maghreb et le Machreq. C’est l’architecte Abderrahmane Bouchama qui a fait le plan de la Médersa à titre gracieux. El Ibrahimi est arrivé à Tlemcen en 1933 et re-partira en mars 1945. Un séjour de neuf an-nées si l’on défalque les trois années passées

en résidence surveillée à Afl ou. Le 29 mai 1956, l’armée coloniale française avait trans-formé la bâtisse en caserne. L’historique de cette dernière est entaché par les sinistres massacres du 4 juin 1957 commis par la solda-tesque française sur la place d’El Medress, no-tamment le meurtre de sang-froid au sein de la maqsoura de l’imam de la Grande mosquée Cheïkh Djelloul Benosman, en représailles à la grenade jetée par un fi daï qui serait Moham-med Bekkaï dans l’enceinte du cantonnement des légionnaires au niveau de Dar El Hadith. A l’Indépendance, Dar El Hadith a retrouvé sa vocation et sa fonction initiales. Il convient de souligner que Dar El Hadith a bénéfi cié d’une opération de restauration à la faveur de la ma-nifestation de 2011 « Tlemcen, capitale de la culture islamique ». L’édifi ce est constitué de plusieurs niveaux, dont le rez-de-chaussée ré-

servé à la prière et deux sous-sols. Le premier comprend une grande salle destinée à la réci-tation du Saint Coran et le deuxième est ré-servé aux ablutions. On compte, également, deux étages supérieurs comportant une salle de conférences, un théâtre, une bibliothèque et des classes de cours dédiées à une crèche coranique, initiée par le regretté Cheïkh Has-saïne, un ancien cadre de l’Education. Une fausse note esthétique cependant. Il s’agit de la présence, à l’angle de l’édifi ce, d’une « toile » de câbles électriques suspendus en l’air défi -gurant le beau style architectural de la façade. Par ailleurs, il faut noter que le réalisateur Saïd Eulmi a remporté le Premier prix du Pa-norama du fi lm documentaire pour son œuvre «Dar El Hadith, espace de savoir et de culte», produit dans le cadre de l’événement panisla-mique de 2011.

Tlemcen / Commémoration de la Journée du savoir

Quand Cheïkh Abdehamid Benbadis inaugura l’illustre Médersa Dar El Hadith

TissemsiltVaccination de 50 000 têtes du bétail contre la peste des petits ruminants Quelque 50.000 têtes du bétail ont été vaccinées contre la peste des petits ruminants le weekend dernier dans la wilaya de Tissemsilt, a-t-on appris lundi auprès de l’inspection vétérinaire de la wilaya. Cette opération, inscrite dans le cadre du premier lot du programme du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a touché toutes les exploitations prévues par l’inspection situées à Layoune, Ammari, Maacem, Larbaa et Bordj Emir Abdelkader. La vaccination a été concrétisée par 66 vétérinaires des secteurs public et privé en l’espace de deux mois avant son terme fi xé à la mi-avril, a-t-on indiqué, signalant que l’inspection vétérinaire prévoit d’accueillir dans les prochains jours un deuxième lot de doses de vaccins contre la peste des petits ruminants pour entamer la vaccination dans d’autres exploitations d’élevage du bétail de la wilaya. Cette opération intervient à titre préventif pour protéger le bétail contre cette zoonose enregistrée dans plusieurs wilayas du pays en début d’année en cours. A noter que la wilaya de Tissemsilt n’a enregistré aucun cas de la peste de petits ruminants. Par ailleurs, l’inspection vétérinaire a réussi, dans les semaines dernières, de maitriser la fi èvre aphteuse qui a touché plusieurs exploitations d’élevage du bétail grâce aux mesures prises pour prémunir le cheptel contre cette maladie dont celles de vaccination de plus de 8.000 têtes au niveau des exploitations et d’interdiction du déplacement du bétail à l’intérieur et à l’extérieur de la wilaya, à l’exception de celui destiné aux abattoirs et la création d’une cellule de veille pour assurer le suivi quotidien de l’état du cheptel. La direction des services agricoles de la wilaya a enregistré, de fi n d’année dernière à fi n mars 2019, la perte de 2.600 têtes du bétail à cause de la fi èvre aphteuse à travers 231 foyers contaminés par cette zoonose dans des exploitations agricoles au niveau de 17 communes.

Mostaganem Découverte du corps d’une personne non identi� ée au large de la mer Des pêcheurs ont découvert lundi le corps d’une personne non identifi ée au large du littoral ouest de la wilaya de Mostaganem, a-t-on appris du groupement de wilaya des gardes-côtes. Le corps sans vie a été découvert par des pêcheurs suspendu à un fi let à 7 miles marins (13 km) au nord de Sidi Mansour, dans la commune de Fornaka (30 km à l’ouest de Mostaganem). Le cadavre, en état avancé de décomposition, a été transféré au port commercial de Mostaganem, a-t-on indiqué. Les services de la protection civile ont déposé le cadavre, dont le sexe n’a pas été identifi é, à la morgue de l’établissement hospitalier «Ernesto Che Guevara» de Mostaganem et des procédures légales pour son identifi cation ont été entamées, a-t-on indiqué.

C’est un 27 septembre 1937, vers 10H, que la délégation de l’Association des Oulémas musulmans algériens, conduite par Cheïkh Abdehamid Benbadis, venue par train de Constantine, fut accueillie à la gare ferroviaire de Tlemcen par Cheïkh El Ibrahimi, fl anqué du jeune Chafaï Mouleshoul et entouré de ses disciples.

Quelque 9.000 hectares de périmè-tres et de terres pastoraux protégés ont été mis en exploitation à partir de lundi à El Aricha (Tlemcen) au profi t des éle-veurs du bétail, a-t-on appris auprès de la direction des services agricoles. Il s’agit de 8500 ha de périmètres pasto-raux protégés et 500 ha de surfaces de plantation pastorale. La durée de mise en exploitation par les éleveurs s’étalera jusqu’a 15 juin prochain. Ces espaces sont ouverts deux fois par an en autom-ne et au printemps durant deux mois en vue de permettre aux éleveurs de prati-quer l’activité de pacage, a-t-on indiqué. Cette opération a été précédée par l’oc-

troi de décisions d’ouverture de ces es-paces aux responsables de la commune d’El Aricha pour la réception des dos-siers d’éleveurs désirant exploiter ces terres pastorales protégées et ces zones de plantation pastorale déposées par l’association de wilaya des éleveurs, se-lon la même source. Le montant d’ex-ploitation des périmètres pastoraux pro-tégées est estimé à 1.000 DA l’hectare et 2000 DA/ha pour les surfaces de planta-tion pastorale et 70 pour cent de ces montants sont orientés vers la trésorerie de la commune et 30 pc vers celle de l’Etat. Cette opération vise à alléger les charges des éleveurs pour l’acquisition

du fourrage, faciliter l’organisation de leur activité et protéger l’environnement contre la désertifi cation par l’exploita-tion de ces surfaces régulièrement, en vue de permettre la croissance des plan-tes et leur exploitation. La wilaya de Tlemcen dispose de 60.000 ha de péri-mètres pastoraux protégés et 3.000 ha de surfaces de plantation pastorale ré-partis sur les communes steppiques d’El Aricha, El Gor, El Bouihi et Sidi Djillali. Les terres pastorales sont plantées en fourrage par le Haut-commissariat de protection de la steppe et les périmètres protégées recèlent des plantes dont l’alfa et le thym.

Les travaux d’aménage-ment de la zone industrielle de Hassi Ameur (Oran) s’étendant sur une superfi cie de 319 hectares seront lancés prochainement, a-t-on appris auprès de la direction de wi-laya de l’industrie et des mi-nes. Une entreprise nationale a été choisie pour prendre en charge les travaux d’aména-gement pour un coût de 620 millions DA au titre de l’an-née en cours. Les travaux sont scindés en lots pour faci-liter l’intervention de l’entre-prise, a-t-on indiqué. Des tra-vaux de raccordement à la voirie ont été achevés derniè-

rement à Hassi Ameur sur une distance de 900 mètres linéaires et toucheront dans les prochains jours la zone industrielle après l’aval de la direction des ressources en eau. Ils concerneront des ca-nalisations à partir de la sta-

tion de pompage de cette commune. Les travaux d’amé-nagement portent sur le rac-cordement aux réseaux d’eau potable et d’assainissement, la viabilisation des routes et la réalisation de l’éclairage notamment. La zone indus-

trielle de Hassi Ameur abrite plus de 80 unités industriel-les activant en diverses acti-vités dont l’industrie agroali-mentaire, l’industrie pharma-ceutique, les matériaux de construction et l’acier et des espaces de stockage. La wi-laya d’(Oran compte plus de 14 zones d’activités à travers ses communes et trois zones industrielles à Hassi Ameur, Es Sénia et Bethioua avec plus de 300 usines activant en pétrochimie et industries pharmaceutique, alimentaire, de fer et acier et de fabrica-tion matériaux de construc-tion, entre autres.

El Aricha Mise en exploitation de 9 000 ha de pâturages au pro� t des éleveurs du bétail

OranLancement prochain de l’aménagement de la zone industrielle de Hassi Ameur

INTÉRIEUR/VUEm e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 910

ACTUJOURD'HUI

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Les services de la police ju-diciaire, relevant de la Sûreté d’Alger, ont traité, mars dernier, 2053 aff aires ayant permis l’ar-restation de 2867 suspects qui ont été présentés, par la suite, aux juridictions compétentes, a précisé le communiqué. Dans le cadre de la lutte contre le trafi c de drogue, la Sûreté d’Alger a fait état, dans son communiqué, de l’arrestation de 824 individus im-pliqués dans 692 aff aires et de la saisie de 96 kg de résine de can-

nabis, 9847 comprimés psycho-tropes, 46.97 g de cocaïne, 0.03 g d’héroïne et 39 bouteilles de solution hallucinogène. Les mêmes services ont enregistré 388 aff aires d’atteinte aux biens, plus de 600 aff aires d’atteinte aux personnes, en sus de 21 aff ai-res de délits, de crimes contre la famille et attentatoires aux mœurs. Pour ce qui est des délits contre la chose publique, les ser-vices de la Sûreté d’Alger ont traité 185 aff aires, outre 52 aff ai-

res relatives aux crimes économi-ques et fi nanciers. Les mêmes services ont traité 185 aff aires de port d’armes prohibées ayant permis l’arrestation de 191 per-sonnes qui ont été déférées de-vant les juridictions compétentes. Les forces de police ont procédé à 219 opérations de contrôle d’ac-tivités commerciales, ayant abouti à l’exécution de 09 déci-sions de fermeture ordonnées par les autorités compétentes. Pour ce qui est de la prévention rou-

tière, le nombre de contraven-tions enregistrées a atteint 5068, relève la même source, faisant état du retrait de 1399 permis de conduire. Les mêmes services ont enregistré, durant la même pé-riode, 80 accidents de circulation ayant fait 89 blessés et 03 morts. Les services de la Sûreté d’Alger ont reçu 43.333 appels sur le nu-méro vert 15-48 et le numéro de secours 17, outre 1112 autres ap-pels reçus sur le numéro 104.

(APS)

KhenchelaSaisie de 850 kg de produits de fabrication d’armes et de munitionsLa brigade de recherche et d’investigation (BRI) de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Khenchela a démantelé deux ateliers clandestins de fabrication d’armes et de munitions, saisi 850 kg de produits pour la fabrication d’explosifs et arrêtés deux personnes dans la commune d’E Hamma, apprend-on lundi des services de la sûreté de wilaya. Agissant suite des informations relatives à la fabrication par un individu de cartouches et d’armes sans autorisation dans la commune d’El Hamma, les éléments de la brigade ont obtenu une autorisation de perquisition du domicile du concerné. Lors de la fouille, ils ont découvert des produits de fabrication pour munitions et explosifs et plus de 8 quintaux composés de poudre noire, de nitrate de potassium, de soufre et charbon en plus d’un appareil de broyage, des douilles de cartouches, une balance électronique et tenues utilisées par le mis en cause qui a été interpelé, a-t-on ajouté. La même source a assuré avoir aussi obtenu des informations sur un deuxième suspect qui serait en train de monter un atelier de fabrication de cartouches et d’armes sans autorisation.

BiskraBaisse «signi� cative» des cas de leishmaniose cutanéeLe nombre de cas de leishmanioses cutanées recensés dans la wilaya de Biskra a diminué de manière «considérable» par rapport à ces dernières années atteignant actuellement les 1200 cas, a-t-on appris lundi du chef service de la prévention de la direction locale de la santé et population, Djamel Nadji. Les cas de leishmanioses cutanées enregistrés dans la région de Biskra ont reculé de 70% selon ce même responsable qui a souligné qu’avant ces cinq dernières années, les services hospitaliers relevaient en moyenne près de 5000 cas /an . Il a par ailleurs indiqué que cette baisse signifi cative est le fruit des multiples campagnes de prévention et du traitement des foyers de cette maladie avant d’affi rmer que le programme de lutte contre la leishmaniose cutanée a pour but à court terme de faire baisser le nombre de personnes touchées par cette infection à moins de 1000 cas/an. Pour rappel, la leishmaniose cutanée est une infection cutanée provoquée par un parasite unicellulaire, transmis par des piqures de phlébotome. Afi n de lutter effi cacement contre cette maladie il est recommandé d’éliminer les hôtes réservoirs du parasite et d’éviter les endroits infectés. Une opération de lutte contre cette maladie est actuellement menée à travers les 33 communes de la wilaya par une entreprise publique en coordination avec les services spécialisés et les assemblées populaires communales, a conclu la même source.

Bordj Bou Arreridj Distribution prochaine de près de 1000 logements publics locatifsUn quota de près de 1000 logements de type public locatif (LPL) sera distribué à Bordj Bou Arreridj «avant le mois de Ramadhan», a indiqué lundi, le chef de l’exécutif local, Bekkouche Benamor. Ces quelque 1000 LPL font partie d’un quota total de 1760 unités devant être distribuées au chef-lieu de wilaya a précisé à l’APS le wali, soulignant que le reste du programme devra être remis à leurs bénéfi ciaires «d’ici à un ou deux mois, dès le parachèvement des travaux d’aménagement extérieurs». M, Bekkouche Benamor a par ailleurs expliqué que «le retard dans la distribution de ces logements est dû au réexamen des dossiers par la commission de wilaya suite aux dépassements relevés lors de l’affi chage de la liste préliminaire de leurs bénéfi ciaires». Il a ainsi expliqué que la commission de wilaya a validé 120 recours sur les 7000 reçus et a aussi exclu près 380 bénéfi ciaires et a transféré 22 dossiers vers la justice pour fausses déclarations. Le chef de l’exécutif local s’est engagé à dédommager les exclus des listes supplémentaires de 2018 et 2017 en se basant sur les critères d’ancienneté et de la situation sociale.

Alger / Criminalité

Près de 2900 suspects interpellés en mars Les services de Sûreté de la wilaya d’Alger ont interpellé, en mars dernier, près de 2900 suspects impliqués dans diff érentes aff aires criminelles, a indiqué lundi un communiqué de la cellule de communication de ce corps.

Les participants au deuxième colloque na-tional sur l’insertion sociale des autistes, orga-nisé lundi à Sidi Bel-Abbès, ont insisté sur la nécessité de s’adapter aux nouveautés et à l’évolution de la prise en charge des enfants autistes. Des universitaires, spécialistes et pra-ticiens venus de diff érentes wilayas du pays ont appelé à s’adapter aux nouvelles méthodes de prise en charge des enfants autistes et des moyens proposés dans le monde pour aider cette frange à développer ses aptitudes et à améliorer sa situation sociale. La présidente du colloque, le professeur Waheb Mehdia a abordé, dans sa communication sur l’autisme et les troubles du comportement, les voies de

prise en charge des autistes et leur insertion, soulignant que l’adaptation à l’évolution scien-tifi que de prise en charge de l’autisme néces-site une coordination entre toutes les parties impliquées dans l’insertion sociale, scolaire, professionnelle et sanitaire de cette frange. Au passage, elle a mis l’accent sur l’importance d’accompagnement des parents d’enfants autistes pour leur assurer une prise en charge totale et les aider à s’intégrer et à développer leurs capacités. Boudiaf Nawal de l’université de M’silla a traité, dans sa communication, de l’intérêt accordé aux personnes aux besoins spécifi ques notamment les autistes et de l’im-portance du programme d’éducation s’ap-

puyant sur des moyens didactiques dont le ré-cit et la vidéo comme modèle réussi dans le développement des compétences et du savoir-faire des autistes. Dans ce cadre, elle a insisté sur le rôle de la société en œuvrant à dévelop-per les capacités de cette couche et à l’insérer dans la société en adéquation avec l’évolution scientifi que et technologique dans le monde. Cette rencontre, initiée par la faculté des scien-ces sociales et humaines de l’université «Djilali Liabes» de Sidi Bel-Abbés, a vu la présence d’universitaires, de psychologues et de méde-cins résidents qui ont traité des moyens de prise en charge des enfants autistes et leur in-sertion dans la société.

Les participants à une jour-née d’études sur «l’utilisation des engrais naturels comme substitu-tion aux engrais chimiques» ont insisté, lundi à Sidi Bel-Abbes, sur la généralisation de l’utilisa-tion des engrais naturels dans le traitement des sols pour amélio-rer la production agricole et ré-duire la facture des engrais chimiques. Les intervenants au cours de cette rencontre, parmi les cadres des directions des ser-vices agricoles et de l’environne-ment et les investisseurs agrico-les, ont appelé les agriculteurs à améliorer davantage leurs cultu-res en utilisant les engrais natu-rels qui ont des retombées positi-

ves sur la qualité du sol et le produit agricole. Le directeur de la station de recherche agricole de Sidi Bel-Abbes, Hammou Mi-moun, a souligné l’importance de ce genre d’engrais naturels compte tenu des résultats posi-tifs qu’ils ont donné par rapport aux engrais chimiques plutôt coûteux et qui causent des pro-blèmes au sol et augmentent le taux d’acidité des cultures, fai-sant observer que «l’engrais na-turel n’est pas largement répan-du chez les agriculteurs ce qui les a incité à mener quelques ex-périences fructueuses et démon-trer les avantages que procurent ces engrais.» M. Mimoun a consi-

déré que l’engrais organique était bénéfi que vu qu’il permet de remplacer les végétations, outre le traitement de la qualité du sol dans la région ouest du pays, en majorité argileuse, et qui ne permet pas à la plante de pousser, ce qui nécessite un trai-tement d’urgence par le biais de l’engrais naturel, peu coûteux et qui ne porte pas atteinte à l’envi-ronnement, ni aux eaux souter-raines. Pour sa part, la représen-tante de la direction locale de l’environnement, Nawal Gharbi, a fait savoir que dans le cadre d’un partenariat algéro-belge, deux projets importants ont été réalisés au niveau du centre

d’enfouissement technique de Sidi Bel-Abbes, à l’instar de l’uni-té d’engrais naturel et la station de tri des déchets et ce, pour pro-duire de l’engrais nature, utilisé dans la fertilisation des terres, faisant observer que cet engrais naturel est produit à base de dé-chets verts, ceux des fruits et lé-gumes et feuillages. Plusieurs thématiques en lien avec ce pro-jet de partenariat algéro-belge et de l’importance de l’utilisation des engrais naturels dans le sec-teur de l’agriculture et de l’aqua-culture pour fertiliser le sol ont été présentées lors de cette ren-contre organisée par la Direction de l’environnement.

Sidi Bel-AbbèsNécessité de s’adapter aux nouvelles méthodes de prise en charge des enfants autistes

Traitement des sols Appel à la généralisation de l’utilisation de l’engrais naturel

PLANÉTARIUMm e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 912 PLANÉTARIUM m e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 9 13

PAR LOÏC VENNIN

«Rien ne va dans le sens d’un acte volontaire», a déclaré le procureur de la République de Paris, confi r-mant les premières indications qui pointaient du doigt un chantier de rénovation en cours sous le toit, d’où est parti le feu. «Cinq entreprises intervenaient sur le site. Dès aujourd’hui, ont débuté des auditions d’ouvriers et d’employés de ces entreprises. Une quinzaine sont prévues. Ils sont une quinzaine à être intervenus, à avoir été présents hier», a précisé Rémy Heitz lors d’un point presse devant Notre-Dame. Après de longues heures de lutte contre les fl ammes, «l’ensemble du feu» a été «éteint» en fi n de matinée, a déclaré Gabriel Plus, le porte-paro-le de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Il s’agit à présent de sur-veiller les structures, leur mouve-ment et d’éteindre les éventuels foyers résiduels, a-t-il expliqué. Le «violent feu» s’est «propagé très rapidement sur l’ensemble de la toi-ture» sur «1 000 m2 environ», a-t-il ajouté, indiquant qu’une partie de la voûte s’était eff ondrée dans la nef centrale. L’état de dévastation fait penser à une scène de «bombarde-ment», a déclaré le vicaire général du diocèse de Paris Philippe Marsset qui a pu entrer à l’intérieur de l’édifi ce, évoquant «une vision incroyable», «les vitraux explosés», et la fl èche qui, «en tombant a fait un trou au-dessus du chœur». «Ce n’est pas No-tre-Dame des catholiques, c’est No-tre-Dame de France, c’est Notre-Da-

me du monde : l’église brûle et le monde entier se met à pleurer», a-t-il commenté.

«TRÉSOR DE L’HUMANITÉ»Le feu qui a ravagé la cathédrale em-blématique a en eff et suscité une va-gue d’émotion et un affl ux de dons pour fi nancer une reconstruction qui s’annonce titanesque. «Trésor excep-tionnel de l’humanité» pour le prési-dent chinois Xi Jinping, «trésor ines-timable de la culture européenne et mondiale» pour son homologue russe Vladimir Poutine, qui évoque une «douleur dans le cœur des Russes», la cathédrale doit entraîner la «mobili-sation de tous», selon le pape Fran-çois, pour qu’elle puisse redevenir «le joyau architectural d’une mémoi-re collective». «Nous rebâtirons» No-tre-Dame, a affi rmé dès lundi soir le président français, Emmanuel Ma-cron, sur le parvis de la cathédrale sinistrée. Plusieurs ministres français se sont réunis mardi sous la houlette du chef du gouvernement Edouard Philippe afi n de préparer un «plan de reconstruction». «Il n’y a pas eu de décision de prise. On a fait un point de situation», a expliqué un partici-pant. Un autre a évoqué une réunion «préliminaire». Une souscription na-tionale est organisée et les promesses de dons de grandes fortunes françai-ses ont commencé à affl uer. La fa-mille du milliardaire François Pi-nault, qui contrôle le groupe de luxe Kering, débloque 100 millions d’euros, tout comme le groupe éner-

gétique Total ; le groupe LVMH, l’autre géant du luxe français, 200 millions, et la mairie de Paris 50 mil-lions d’euros. Tandis que le bilan hu-main fait état d’un blessé grave dans les rangs des soldats du feu, le «bilan matériel est dramatique», ont préve-nu les pompiers: «l’ensemble de la toiture est sinistrée, l’ensemble de la charpente est détruite, une partie de la voûte s’est eff ondrée», a indiqué un porte-parole. La fl èche qui sur-plombait ce joyau gothique du haut de ses 93 mètres n’existe plus, eff on-drée en début de soirée sous les yeux de la foule sidérée.

«LE PIRE A ÉTÉ ÉVITÉ»

A l’étonnement des badauds venus mardi au petit matin alors que le ciel

s’éclairait au-dessus des tours, le si-nistre est peu visible de l’extérieur. La grande rosace en vitraux de la fa-çade sud, côté Seine, est intacte. Mais une porte béante laisse entrevoir un amas de décombres noircis, poutres de la charpente eff ondrée. Et les vues aériennes permettent de prendre la mesure des dégâts, notamment au ni-veau de la toiture en majeure partie détruite. Les douze statues monu-mentales qui ornaient le toit de No-tre-Dame ont échappé au sinistre de justesse, arrivées la semaine dernière près de Périgueux (sud-ouest) pour y être restaurées, mais le coq reliquaire du sommet de la fl èche a fondu avant de pouvoir prendre le même chemin. La question est maintenant de «sa-voir comment la structure va résis-ter», a estimé le secrétaire d’Etat à

l’Intérieur Laurent Nuñez. «Le pire a été évité», avait cependant relevé lundi soir Emmanuel Macron. «Notre Drame», titrait le quotidien Libéra-tion, à la hauteur du choc qui a stop-pé tout un pays. Emmanuel Macron a ainsi stoppé net le plan d’annonces qu’il devait faire lundi soir, à l’heure même de l’incendie, en vue de sortir de la crise des «gilets jaunes», et la quasi-totalité des partis ont décrété une «trêve» dans la campagne des européennes, qui ont lieu le 26 mai en France. Monument historique le plus visité d’Europe, la cathédrale gothique est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1991. Entre 12 à 14 millions de touristes visitent chaque année ce chef-d’œu-vre de l’architecture gothique, situé sur l’île de la Cité. (Source AFP)

France

Paris pleure sa Dame incendiée, élan de solidarité pour restaurer la cathédrale

PAR GREGORY DANEL

L’enquête sur l’origine de l’incendie de la ca-thédrale Notre-Dame de Paris s’annonce longue et complexe pour les experts de la police qui ont mené de premières auditions dans la nuit, mais n’ont pas encore pu pénétrer à l’intérieur de l’édifi ce. La piste accidentelle, privilégiée dès les premières heures du sinistre, continue d’être suivie par les enquêteurs de la brigade crimi-nelle de la police judiciaire (PJ), à laquelle le parquet de Paris a confi é les investigations. «Rien dans l’état ne va dans le sens d’un acte volontaire», a résumé sur place mardi le procu-reur de Paris Rémy Heitz, après avoir ouvert dans la nuit de lundi à mardi une enquête pour «destruction involontaire par incendie». Les soupçons convergent vers le chantier en cours sur le toit de la cathédrale. C’est de là que sem-ble avoir démarré le feu qui a ensuite dévoré en partie l’emblématique monument parisien. «Ce sera une enquête diffi cile», a d’ores et déjà pré-venu le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nuñez. «L’enquête s’annonce complexe et peut être longue. C’est une enquête hors norme car il n’y a pas d’équivalent sur un tel bâtiment», re-lève une source proche du dossier. Avec quel-que 50 enquêteurs mobilisés, la PJ est confron-tée à une première diffi culté: l’interdiction d’ac-céder pour l’instant au bâtiment pour raisons de sécurité empêche les premières constations. Mais les policiers ont déjà pu démarrer dans la

nuit d’auditionner ouvriers et employés du chantier, et devaient continuer mardi. Les en-quêteurs vont également exploiter les vidéos de surveillance intérieure et extérieure de la cathé-drale mais aussi les nombreuses vidéos prises par des particuliers. «Elles peuvent nous éclai-rer sur le départ de feu. Il a été constaté à 18h50 mais il a peut-être couvé pendant plusieurs heu-res», glisse la source proche du dossier. Le pro-cureur a expliqué qu’il y avait «eu une première alerte à 18h20 suivie d’une procédure de levée de doutes mais aucun départ de feu n’a été constaté». «Il y a eu une deuxième alerte à 18h43, et là, le feu a été constaté au niveau de la charpente. Entre-temps, l’église avait été éva-cuée puisqu’une messe avait débuté peu avant», a poursuivi M. Heitz.

ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DU FEU Mobilisés, les fonctionnaires du laboratoire cen-tral de la préfecture de police de Paris travaillent main dans la main avec les pompiers des équi-pes «Recherche des causes et circonstances d’in-cendie» (RCCI). Dès que le feu vert pour péné-trer dans le monument sera donné, les équipes du laboratoire central pourront commencer à faire des prélèvements et eff ectuer un certain nombre de constatations. «L’objectif est double: essayer de déterminer l’origine de l’incendie et comprendre son mode de développement», ex-

plique à l’AFP Christophe Pezron, directeur du laboratoire central de la préfecture de police. Mais le travail des «experts» de la préfecture a commencé dès lundi soir alors que les fl ammes dévoraient l’édifi ce. Une équipe composée d’un technicien, d’un ingénieur avec un camion labo-ratoire était sur place peu après 19 heures. «Elle était très proche des équipes de pompiers, de manière à regarder le développement du feu. Elle est restée sur site jusqu’à une heure du ma-

tin et était de retour ce matin avec les architec-tes de sécurité, avec la brigade de sapeurs-pom-piers de Paris pour faire le tour de la cathédra-le», décrit M. Pezron. Avec les monceaux de dé-blais provoqués par le sinistre, «la recherche des traces et indices va être d’une grande complexi-té», pronostique M. Pezron. «L’enquête peut du-rer des semaines, des mois, ça dépend de ce que découvriront les enquêteurs», a averti Laurent Nuñez.

Longue et complexe enquête sur l’origine de l’incendie

La piste «accidentelle» était privilégiée, hier, pour expliquer l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une tragédie qui a soulevé une onde de choc internationale et suscité un affl ux de dons en vue d’une reconstruction titanesque.

Les grandes peintures de Notre-Dame vont être restaurées au Louvre Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris, endommagées notamment par les fumées de l’incendie qui a frappé la cathédrale, devraient être transportées à partir de vendredi au Louvre pour restauration, a annoncé le ministre de la Culure Franck Riester. «Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris n’ont pas subi de dommages liés à l’incendie, mais plutôt aux fumées», a-t-il déclaré à la presse qui l’interrogeait aux abords de la cathédrale. «Elles pourront être retirées à partir de vendredi vraisemblablement et transportées en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifi ées et restaurées», a précisé le ministre. Par ailleurs, «les grandes Roses (les rosaces de l’édifi ce religieux, ndlr) n’ont apparemment pas subi de dommages catastrophiques». «Les architectes des bâtiments de France sont mobilisés pour assurer la sécurité du site dans son ensemble. Il y a des points de vigilance, notamment le pignon du transept nord», a dit encore Franck Riester. «La voûte devrait à priori tenir. Il faut être très prudent. Il y a trois trous importants. Les architectes sont en train de défi nir avec les sapeurs-pompiers de Paris les meilleurs dispositions à prendre pour préserver ce qui est le plus menacé», a-t-il conclu.

La veille, l’Association des profes-sionnels soudanais (SPA), fer de lan-ce de la contestation qui secoue le pays depuis le 19 décembre, avait demandé pour la première fois que le Conseil militaire de transition soit dissout et remplacé par un conseil civil comprenant aussi des représen-tants de l’Armée. Elle en a fait une condition à une éventuelle participa-

tion à un futur gouvernement de transition. La SPA a durci le ton lundi après avoir dénoncé une tentative de dispersion du sit-in qui se tient de-puis le 6 avril devant le siège de l’Ar-mée à Khartoum, sans en identifi er les auteurs. Mardi, des milliers de personnes ont affl ué devant le QG militaire avec un message clair : la destitution jeudi par l’Armée du pré-

sident Omar el-Béchir et les promes-ses du Conseil militaire d’instaurer un gouvernement civil, sans donner de calendrier, ne suffi sent pas. Le rassemblement est toutefois joyeux, des manifestants dansant sur des airs révolutionnaires et distribuant de la viande pour «célébrer la chute de Bé-chir», a indiqué l’un d’entre eux à l’AFP. Selon des témoins, des véhicu-

les des troupes de la Force (paramili-taire) de soutien rapide -dirigée par Mohamad Hamdan Daglo, chef ad-joint du Conseil militaire de transi-tion-, déployée sur le pont reliant le QG de l’armée au nord de la capitale. «Notre principale demande, pas de violence, pas de tentative de disper-ser le sit-in par la force», a tweeté lundi l’ambassadeur britannique au Soudan, Irfan Siddiq, après avoir rencontré M. Daglo, fi gure contro-versée accusée de violations des droits humains au Darfour (ouest). Certains manifestants affi rment ce-pendant qu’il est désormais «du côté du peuple». «Nous savons ce qui s’est passé en Egypte et nous ne voulons pas que cela nous arrive», a expliqué Ahmed Najdi. En Egypte voisine, Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans comme l’a été Omar el-Béchir, avait été renversé par une révolte po-pulaire en 2011. Mais en 2013, l’ar-mée conduite par le général Abdel Fattah al-Sissi avait renversé le nou-veau président élu Mohamed Morsi. M. Sissi est depuis au pouvoir et a été réélu président pour un nouveau mandat l’année dernière.

RELATIONS TENDUES

L’Union africaine a de son côté me-nacé lundi de suspendre le Soudan de l’organisation continentale si l’ar-mée ne quittait pas le pouvoir au profi t d’une «autorité politique civi-le» d’ici 15 jours. Plusieurs pays occi-dentaux ont, aussi, appelé les autori-tés à ne pas faire usage de la violence pour disperser les manifestations. Au moins 65 personnes sont mortes de-puis le début de la contestation, se-lon un bilan offi ciel. Après des ima-ges ces derniers jours de militaires saluant les manifestants, les relations entre l’Armée et les contestataires -qui avaient appelé les militaires à se ranger auprès d’eux pour faire partir Béchir- se sont tendues. Sur une ban-derole déployée sur les murs de son

siège, l’armée les a d’ailleurs appelé à ne «pas s’approcher». Si le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête du Conseil militaire de transition depuis vendredi, a promis «d’éliminer les ra-cines» du régime de Béchir, de nom-breux piliers de ce système fi gurent à ses côtés. Lundi, le Conseil militaire a fait sa première annonce de politi-que extérieure s’inscrivant dans la continuité de celle de Béchir: les troupes soudanaises de la coalition militaire conduite par l’Arabie saou-dite engagée depuis 2015 dans la guerre au Yémen y «resteront jusqu’à ce que la coalition atteigne son but». L’Arabie saoudite avait affi rmé sa-medi son soutien au conseil militaire de transition et promis l’envoi d’aide humanitaire au Soudan.

DÉCISION D’UN «GOUVERNEMENT POPULAIRE»

Amnesty International a appelé l’ar-mée à remettre le président déchu, 75 ans et actuellement détenu par les militaires dans un lieu inconnu, à la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis contre lui des mandats d’arrêt pour «crimes de guerre», crimes «contre l’humanité» et génocide au Darfour. Après avoir affi rmé vendre-di qu’il refuserait d’extrader M. Bé-chir, le Conseil militaire a indiqué lundi soir par la voix du général Jala-luddine Cheikh que la décision «sera prise par un gouvernement populaire élu et non par le Conseil militaire». Depuis 2003, 300 000 personnes ont été tuées selon l’ONU dans le confl it au Darfour, où les violences ont tou-tefois baissé d’intensité ces dernières années. Quatorze personnes ont été tuées samedi lors d’aff rontements dans un camp pour personnes dépla-cées dans cette région, selon l’agence de presse offi cielle soudanaise Suna, qui n’a pas donné de détails sur les circonstances des violences.

Soudan

Nouvelle manifestation devant le QG de l’Armée

Au moins 174 personnes ont été tuées et 758 blessées, dont des civils, depuis le lance-ment le 4 avril d’une off ensive de l’Armée na-tionale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar pour conquérir Tripoli, selon un nou-veau bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A Genève, le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, a précisé qu’au moins 14 civils avaient été tués et 36 blessés dans les combats. Par ailleurs, l’organisation a indiqué avoir mobilisé de nouvelles équipes de chirur-giens pour venir en aide aux hôpitaux ac-cueillant les nombreux blessés aux urgences et traumatologie. Les combats ont fait plus de 18 000 déplacés, selon le Bureau de la coordi-nation des aff aires humanitaires de l’ONU (Ocha). Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué lundi,

avoir délivré du matériel médical d’urgence au ministère de la Santé pour venir en aide aux victimes, dans les zones les plus touchées, à Aïn Zara et Gasr ben Ghachir, au sud de la capitale. «Alors que la situation sur le terrain se dété-riore et que le nombre de victimes augmente, les infrastructures sanitaires se trouvent face à un besoin critique d’aide», a-t-il ajouté. Des combats violents opposent depuis le 4 avril en banlieue sud de Tripoli les forces du Gouverne-ment d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, à l’Armée natio-nale libyenne (ANL) autoproclamée du maré-chal Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui veut s’emparer de la capitale, siège du GNA. En plus des combats au sol, les deux camps mè-nent quotidiennement des raids aériens et s’ac-cusent mutuellement de viser des civils.

Les manifestants au Soudan ont durci leur position en réclamant lundi la dissolution du Conseil militaire de transition pour le remplacer immédiatement par un pouvoir civil, et affi chent leur détermination à lutter pour leurs droits devant le QG de l’armée. «L’armée va tenter à nouveau de disperser les protestataires car elle est sous pression, mais nous ne comptons pas partir (...) Cela sera peut-être une longue bataille, mais nous devons nous battre pour nos droits», a déclaré à l’AFP Ahmed Najdi, un des manifestants rassemblés mardi devant le siège de l’armée à Khartoum.

Libye

74 morts depuis le début de l’offensive des forces de Haftar

PLANÉTARIUMm e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 912 PLANÉTARIUM m e r c r e d i 1 7 a v r i l 2 0 1 9 13

PAR LOÏC VENNIN

«Rien ne va dans le sens d’un acte volontaire», a déclaré le procureur de la République de Paris, confi r-mant les premières indications qui pointaient du doigt un chantier de rénovation en cours sous le toit, d’où est parti le feu. «Cinq entreprises intervenaient sur le site. Dès aujourd’hui, ont débuté des auditions d’ouvriers et d’employés de ces entreprises. Une quinzaine sont prévues. Ils sont une quinzaine à être intervenus, à avoir été présents hier», a précisé Rémy Heitz lors d’un point presse devant Notre-Dame. Après de longues heures de lutte contre les fl ammes, «l’ensemble du feu» a été «éteint» en fi n de matinée, a déclaré Gabriel Plus, le porte-paro-le de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Il s’agit à présent de sur-veiller les structures, leur mouve-ment et d’éteindre les éventuels foyers résiduels, a-t-il expliqué. Le «violent feu» s’est «propagé très rapidement sur l’ensemble de la toi-ture» sur «1 000 m2 environ», a-t-il ajouté, indiquant qu’une partie de la voûte s’était eff ondrée dans la nef centrale. L’état de dévastation fait penser à une scène de «bombarde-ment», a déclaré le vicaire général du diocèse de Paris Philippe Marsset qui a pu entrer à l’intérieur de l’édifi ce, évoquant «une vision incroyable», «les vitraux explosés», et la fl èche qui, «en tombant a fait un trou au-dessus du chœur». «Ce n’est pas No-tre-Dame des catholiques, c’est No-tre-Dame de France, c’est Notre-Da-

me du monde : l’église brûle et le monde entier se met à pleurer», a-t-il commenté.

«TRÉSOR DE L’HUMANITÉ»Le feu qui a ravagé la cathédrale em-blématique a en eff et suscité une va-gue d’émotion et un affl ux de dons pour fi nancer une reconstruction qui s’annonce titanesque. «Trésor excep-tionnel de l’humanité» pour le prési-dent chinois Xi Jinping, «trésor ines-timable de la culture européenne et mondiale» pour son homologue russe Vladimir Poutine, qui évoque une «douleur dans le cœur des Russes», la cathédrale doit entraîner la «mobili-sation de tous», selon le pape Fran-çois, pour qu’elle puisse redevenir «le joyau architectural d’une mémoi-re collective». «Nous rebâtirons» No-tre-Dame, a affi rmé dès lundi soir le président français, Emmanuel Ma-cron, sur le parvis de la cathédrale sinistrée. Plusieurs ministres français se sont réunis mardi sous la houlette du chef du gouvernement Edouard Philippe afi n de préparer un «plan de reconstruction». «Il n’y a pas eu de décision de prise. On a fait un point de situation», a expliqué un partici-pant. Un autre a évoqué une réunion «préliminaire». Une souscription na-tionale est organisée et les promesses de dons de grandes fortunes françai-ses ont commencé à affl uer. La fa-mille du milliardaire François Pi-nault, qui contrôle le groupe de luxe Kering, débloque 100 millions d’euros, tout comme le groupe éner-

gétique Total ; le groupe LVMH, l’autre géant du luxe français, 200 millions, et la mairie de Paris 50 mil-lions d’euros. Tandis que le bilan hu-main fait état d’un blessé grave dans les rangs des soldats du feu, le «bilan matériel est dramatique», ont préve-nu les pompiers: «l’ensemble de la toiture est sinistrée, l’ensemble de la charpente est détruite, une partie de la voûte s’est eff ondrée», a indiqué un porte-parole. La fl èche qui sur-plombait ce joyau gothique du haut de ses 93 mètres n’existe plus, eff on-drée en début de soirée sous les yeux de la foule sidérée.

«LE PIRE A ÉTÉ ÉVITÉ»

A l’étonnement des badauds venus mardi au petit matin alors que le ciel

s’éclairait au-dessus des tours, le si-nistre est peu visible de l’extérieur. La grande rosace en vitraux de la fa-çade sud, côté Seine, est intacte. Mais une porte béante laisse entrevoir un amas de décombres noircis, poutres de la charpente eff ondrée. Et les vues aériennes permettent de prendre la mesure des dégâts, notamment au ni-veau de la toiture en majeure partie détruite. Les douze statues monu-mentales qui ornaient le toit de No-tre-Dame ont échappé au sinistre de justesse, arrivées la semaine dernière près de Périgueux (sud-ouest) pour y être restaurées, mais le coq reliquaire du sommet de la fl èche a fondu avant de pouvoir prendre le même chemin. La question est maintenant de «sa-voir comment la structure va résis-ter», a estimé le secrétaire d’Etat à

l’Intérieur Laurent Nuñez. «Le pire a été évité», avait cependant relevé lundi soir Emmanuel Macron. «Notre Drame», titrait le quotidien Libéra-tion, à la hauteur du choc qui a stop-pé tout un pays. Emmanuel Macron a ainsi stoppé net le plan d’annonces qu’il devait faire lundi soir, à l’heure même de l’incendie, en vue de sortir de la crise des «gilets jaunes», et la quasi-totalité des partis ont décrété une «trêve» dans la campagne des européennes, qui ont lieu le 26 mai en France. Monument historique le plus visité d’Europe, la cathédrale gothique est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1991. Entre 12 à 14 millions de touristes visitent chaque année ce chef-d’œu-vre de l’architecture gothique, situé sur l’île de la Cité. (Source AFP)

France

Paris pleure sa Dame incendiée, élan de solidarité pour restaurer la cathédrale

PAR GREGORY DANEL

L’enquête sur l’origine de l’incendie de la ca-thédrale Notre-Dame de Paris s’annonce longue et complexe pour les experts de la police qui ont mené de premières auditions dans la nuit, mais n’ont pas encore pu pénétrer à l’intérieur de l’édifi ce. La piste accidentelle, privilégiée dès les premières heures du sinistre, continue d’être suivie par les enquêteurs de la brigade crimi-nelle de la police judiciaire (PJ), à laquelle le parquet de Paris a confi é les investigations. «Rien dans l’état ne va dans le sens d’un acte volontaire», a résumé sur place mardi le procu-reur de Paris Rémy Heitz, après avoir ouvert dans la nuit de lundi à mardi une enquête pour «destruction involontaire par incendie». Les soupçons convergent vers le chantier en cours sur le toit de la cathédrale. C’est de là que sem-ble avoir démarré le feu qui a ensuite dévoré en partie l’emblématique monument parisien. «Ce sera une enquête diffi cile», a d’ores et déjà pré-venu le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nuñez. «L’enquête s’annonce complexe et peut être longue. C’est une enquête hors norme car il n’y a pas d’équivalent sur un tel bâtiment», re-lève une source proche du dossier. Avec quel-que 50 enquêteurs mobilisés, la PJ est confron-tée à une première diffi culté: l’interdiction d’ac-céder pour l’instant au bâtiment pour raisons de sécurité empêche les premières constations. Mais les policiers ont déjà pu démarrer dans la

nuit d’auditionner ouvriers et employés du chantier, et devaient continuer mardi. Les en-quêteurs vont également exploiter les vidéos de surveillance intérieure et extérieure de la cathé-drale mais aussi les nombreuses vidéos prises par des particuliers. «Elles peuvent nous éclai-rer sur le départ de feu. Il a été constaté à 18h50 mais il a peut-être couvé pendant plusieurs heu-res», glisse la source proche du dossier. Le pro-cureur a expliqué qu’il y avait «eu une première alerte à 18h20 suivie d’une procédure de levée de doutes mais aucun départ de feu n’a été constaté». «Il y a eu une deuxième alerte à 18h43, et là, le feu a été constaté au niveau de la charpente. Entre-temps, l’église avait été éva-cuée puisqu’une messe avait débuté peu avant», a poursuivi M. Heitz.

ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DU FEU Mobilisés, les fonctionnaires du laboratoire cen-tral de la préfecture de police de Paris travaillent main dans la main avec les pompiers des équi-pes «Recherche des causes et circonstances d’in-cendie» (RCCI). Dès que le feu vert pour péné-trer dans le monument sera donné, les équipes du laboratoire central pourront commencer à faire des prélèvements et eff ectuer un certain nombre de constatations. «L’objectif est double: essayer de déterminer l’origine de l’incendie et comprendre son mode de développement», ex-

plique à l’AFP Christophe Pezron, directeur du laboratoire central de la préfecture de police. Mais le travail des «experts» de la préfecture a commencé dès lundi soir alors que les fl ammes dévoraient l’édifi ce. Une équipe composée d’un technicien, d’un ingénieur avec un camion labo-ratoire était sur place peu après 19 heures. «Elle était très proche des équipes de pompiers, de manière à regarder le développement du feu. Elle est restée sur site jusqu’à une heure du ma-

tin et était de retour ce matin avec les architec-tes de sécurité, avec la brigade de sapeurs-pom-piers de Paris pour faire le tour de la cathédra-le», décrit M. Pezron. Avec les monceaux de dé-blais provoqués par le sinistre, «la recherche des traces et indices va être d’une grande complexi-té», pronostique M. Pezron. «L’enquête peut du-rer des semaines, des mois, ça dépend de ce que découvriront les enquêteurs», a averti Laurent Nuñez.

Longue et complexe enquête sur l’origine de l’incendie

La piste «accidentelle» était privilégiée, hier, pour expliquer l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une tragédie qui a soulevé une onde de choc internationale et suscité un affl ux de dons en vue d’une reconstruction titanesque.

Les grandes peintures de Notre-Dame vont être restaurées au Louvre Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris, endommagées notamment par les fumées de l’incendie qui a frappé la cathédrale, devraient être transportées à partir de vendredi au Louvre pour restauration, a annoncé le ministre de la Culure Franck Riester. «Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris n’ont pas subi de dommages liés à l’incendie, mais plutôt aux fumées», a-t-il déclaré à la presse qui l’interrogeait aux abords de la cathédrale. «Elles pourront être retirées à partir de vendredi vraisemblablement et transportées en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifi ées et restaurées», a précisé le ministre. Par ailleurs, «les grandes Roses (les rosaces de l’édifi ce religieux, ndlr) n’ont apparemment pas subi de dommages catastrophiques». «Les architectes des bâtiments de France sont mobilisés pour assurer la sécurité du site dans son ensemble. Il y a des points de vigilance, notamment le pignon du transept nord», a dit encore Franck Riester. «La voûte devrait à priori tenir. Il faut être très prudent. Il y a trois trous importants. Les architectes sont en train de défi nir avec les sapeurs-pompiers de Paris les meilleurs dispositions à prendre pour préserver ce qui est le plus menacé», a-t-il conclu.

La veille, l’Association des profes-sionnels soudanais (SPA), fer de lan-ce de la contestation qui secoue le pays depuis le 19 décembre, avait demandé pour la première fois que le Conseil militaire de transition soit dissout et remplacé par un conseil civil comprenant aussi des représen-tants de l’Armée. Elle en a fait une condition à une éventuelle participa-

tion à un futur gouvernement de transition. La SPA a durci le ton lundi après avoir dénoncé une tentative de dispersion du sit-in qui se tient de-puis le 6 avril devant le siège de l’Ar-mée à Khartoum, sans en identifi er les auteurs. Mardi, des milliers de personnes ont affl ué devant le QG militaire avec un message clair : la destitution jeudi par l’Armée du pré-

sident Omar el-Béchir et les promes-ses du Conseil militaire d’instaurer un gouvernement civil, sans donner de calendrier, ne suffi sent pas. Le rassemblement est toutefois joyeux, des manifestants dansant sur des airs révolutionnaires et distribuant de la viande pour «célébrer la chute de Bé-chir», a indiqué l’un d’entre eux à l’AFP. Selon des témoins, des véhicu-

les des troupes de la Force (paramili-taire) de soutien rapide -dirigée par Mohamad Hamdan Daglo, chef ad-joint du Conseil militaire de transi-tion-, déployée sur le pont reliant le QG de l’armée au nord de la capitale. «Notre principale demande, pas de violence, pas de tentative de disper-ser le sit-in par la force», a tweeté lundi l’ambassadeur britannique au Soudan, Irfan Siddiq, après avoir rencontré M. Daglo, fi gure contro-versée accusée de violations des droits humains au Darfour (ouest). Certains manifestants affi rment ce-pendant qu’il est désormais «du côté du peuple». «Nous savons ce qui s’est passé en Egypte et nous ne voulons pas que cela nous arrive», a expliqué Ahmed Najdi. En Egypte voisine, Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans comme l’a été Omar el-Béchir, avait été renversé par une révolte po-pulaire en 2011. Mais en 2013, l’ar-mée conduite par le général Abdel Fattah al-Sissi avait renversé le nou-veau président élu Mohamed Morsi. M. Sissi est depuis au pouvoir et a été réélu président pour un nouveau mandat l’année dernière.

RELATIONS TENDUES

L’Union africaine a de son côté me-nacé lundi de suspendre le Soudan de l’organisation continentale si l’ar-mée ne quittait pas le pouvoir au profi t d’une «autorité politique civi-le» d’ici 15 jours. Plusieurs pays occi-dentaux ont, aussi, appelé les autori-tés à ne pas faire usage de la violence pour disperser les manifestations. Au moins 65 personnes sont mortes de-puis le début de la contestation, se-lon un bilan offi ciel. Après des ima-ges ces derniers jours de militaires saluant les manifestants, les relations entre l’Armée et les contestataires -qui avaient appelé les militaires à se ranger auprès d’eux pour faire partir Béchir- se sont tendues. Sur une ban-derole déployée sur les murs de son

siège, l’armée les a d’ailleurs appelé à ne «pas s’approcher». Si le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête du Conseil militaire de transition depuis vendredi, a promis «d’éliminer les ra-cines» du régime de Béchir, de nom-breux piliers de ce système fi gurent à ses côtés. Lundi, le Conseil militaire a fait sa première annonce de politi-que extérieure s’inscrivant dans la continuité de celle de Béchir: les troupes soudanaises de la coalition militaire conduite par l’Arabie saou-dite engagée depuis 2015 dans la guerre au Yémen y «resteront jusqu’à ce que la coalition atteigne son but». L’Arabie saoudite avait affi rmé sa-medi son soutien au conseil militaire de transition et promis l’envoi d’aide humanitaire au Soudan.

DÉCISION D’UN «GOUVERNEMENT POPULAIRE»

Amnesty International a appelé l’ar-mée à remettre le président déchu, 75 ans et actuellement détenu par les militaires dans un lieu inconnu, à la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis contre lui des mandats d’arrêt pour «crimes de guerre», crimes «contre l’humanité» et génocide au Darfour. Après avoir affi rmé vendre-di qu’il refuserait d’extrader M. Bé-chir, le Conseil militaire a indiqué lundi soir par la voix du général Jala-luddine Cheikh que la décision «sera prise par un gouvernement populaire élu et non par le Conseil militaire». Depuis 2003, 300 000 personnes ont été tuées selon l’ONU dans le confl it au Darfour, où les violences ont tou-tefois baissé d’intensité ces dernières années. Quatorze personnes ont été tuées samedi lors d’aff rontements dans un camp pour personnes dépla-cées dans cette région, selon l’agence de presse offi cielle soudanaise Suna, qui n’a pas donné de détails sur les circonstances des violences.

Soudan

Nouvelle manifestation devant le QG de l’Armée

Au moins 174 personnes ont été tuées et 758 blessées, dont des civils, depuis le lance-ment le 4 avril d’une off ensive de l’Armée na-tionale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar pour conquérir Tripoli, selon un nou-veau bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A Genève, le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, a précisé qu’au moins 14 civils avaient été tués et 36 blessés dans les combats. Par ailleurs, l’organisation a indiqué avoir mobilisé de nouvelles équipes de chirur-giens pour venir en aide aux hôpitaux ac-cueillant les nombreux blessés aux urgences et traumatologie. Les combats ont fait plus de 18 000 déplacés, selon le Bureau de la coordi-nation des aff aires humanitaires de l’ONU (Ocha). Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué lundi,

avoir délivré du matériel médical d’urgence au ministère de la Santé pour venir en aide aux victimes, dans les zones les plus touchées, à Aïn Zara et Gasr ben Ghachir, au sud de la capitale. «Alors que la situation sur le terrain se dété-riore et que le nombre de victimes augmente, les infrastructures sanitaires se trouvent face à un besoin critique d’aide», a-t-il ajouté. Des combats violents opposent depuis le 4 avril en banlieue sud de Tripoli les forces du Gouverne-ment d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, à l’Armée natio-nale libyenne (ANL) autoproclamée du maré-chal Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui veut s’emparer de la capitale, siège du GNA. En plus des combats au sol, les deux camps mè-nent quotidiennement des raids aériens et s’ac-cusent mutuellement de viser des civils.

Les manifestants au Soudan ont durci leur position en réclamant lundi la dissolution du Conseil militaire de transition pour le remplacer immédiatement par un pouvoir civil, et affi chent leur détermination à lutter pour leurs droits devant le QG de l’armée. «L’armée va tenter à nouveau de disperser les protestataires car elle est sous pression, mais nous ne comptons pas partir (...) Cela sera peut-être une longue bataille, mais nous devons nous battre pour nos droits», a déclaré à l’AFP Ahmed Najdi, un des manifestants rassemblés mardi devant le siège de l’armée à Khartoum.

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DE CONSTANTINE, HAMID BELLAGHA

Média-Plus, avec Yassine Han-nachi comme principal promoteur des actions culturelles de la Journée du savoir, n’a pas raté l’occasion pour mettre un jalon supplémentaire à un édifi ce culturel qui ne cesse de se lézarder.«J’ai essayé de faire comme du temps de notre adolescence, nous dira notre interlocuteur. Le 16 avril a toujours été une fête à Constantine, pour qu’au fi l des années, la routine ait en-terré les espoirs et la culture avec. Je ne vous dirai pas que j’ai programmé l’action de Média-Plus. Je me suis de-mandé ce que je pouvais faire pour marquer cette date symbole, puis le président d’une association culturelle s’est présenté à la librairie avec des enfants… et tilt». Le tilt a eu comme conséquence que Hannachi se sou-vienne du «Petit Prince» de Saint Exupéry, le livre du siècle, qu’il a eu l’honneur de rééditer en 1994. Il of-frira le plus grand best-seller de l’his-toire de la littérature aux têtes bru-

nes qui se bousculaient dans sa mo-deste librairie. Et c’est de là que commencera l’opé-ration «Petit Prince» qui, de fi l en aiguille et d’un réseau social à l’autre,

fera le tour de la ville pour que d’autres lecteurs improbables se pré-sentent à ladite librairie pour avoir «leur» exemplaire. Sur place, nous assisterons à un don de Yassine Han-

nachi au profi t de l’orphelinat local, alors que d’autres personnes étaient ravies de l’aubaine d’avoir un livre à lire sans débourser. «J’escompte off rir 100 exemplaires

du ‘’Petit Prince’’. Je gagnerai 100 futurs lecteurs et une estime qui n’a pas de prix. Le conte du ‘’Petit Prin-ce’’ est un rêve, et c’est ce que j’ai voulu off rir à une enfance qui ne rêve plus», nous dira Hannachi. «Comme en 1994 où j’ai off ert un exemplaire fraîchement imprimé à l’enfant d’un ami très cher qui n’avait que trois ans. Un enfant qui est de-venu un homme et qui prodigue lui aussi, maintenant, un savoir dans le-quel se trouvent sûrement des em-bryons des lignes de l’œuvre de Saint Exupéry».Rappelons que notre ami Yassine Hannachi, un « résistant » de la pre-mière heure de la chose culturelle, aussi bien à Constantine, qu’ailleurs, a aussi défrayé la chronique locale en organisant régulièrement des « com-mandos » culturels, comme « l’été en poche », « Thé et page nocturne », pendant les longues soirées de Ra-madhan, les ventes-dédicaces, son « classique », et, plus récemment, « le café littéraire », en collaboration avec le Centre culturel français.

Le 16 avril à Constantine

Des petits princes à Média-PlusLe «Petit Prince» est revenu à Constantine en ce 16 avril. Saint Exupéry a été ressuscité, bien qu’il soit passé de vie à trépas, son œuvre le faisant passer à la postérité. Le 16 avril, Journée du savoir, coïncidant avec le décès de cheikh Abdelhamid Benbadis, a été comme chaque année fêtée à Constantine, mais, cette fois, dans une indiff érence presque totale de la part de la population, qui a préféré battre le pavé que se battre contre l’ignorance

PAR FADILA DJOUDER

L’Actualité politique algé-rienne s’est invitée, avant-hier, à la conférence de presse de la présentation du 14e Festival in-ternational du fi lm oriental de Genève (Fifog), qui se déroule-ra du 29 avril au 5 mai pro-chain à Genève. La conférence a été animée par la présidente du Fifog Salika Wenger, Tahar Houchi, fondateur, directeur général et artistique, et Alba Bianda, enseignante et respon-sable du programme pédagogi-que. Lors de cette rencontre avec les médias, Tahar Houchi a tenu à saluer « ce vent de li-berté qui s’abat au Soudan, en Algérie et au Mali, parce que cela est aussi salutaire pour l’art, en général, et au cinéma, en particulier». Il a ajouté : « Nous saluons ce vent de liberté parce qu’il y a deux particularités que nous, de l’Occident, on doit voir. Dans un premier temps, c’est le pacifi sme dans lequel les choses se déroulent au Soudan où un Président est tombé grâce à un mouvement pacifi ste, et en Algérie, nous assistons au même scénario. » En soulignant que le deuxième point, qui « n’est pas des moindres », est la présence des femmes. « Nous avons constaté que le symbole de la lutte au Soudan est une femme, et en Algérie, il y en a plusieurs ». Il met également en exergue l’importance de la manifestation genevoise à faire découvrir des réalisateurs et leurs œuvres qui ne sont pas forcément visibles et ainsi contribuer à « leur donner du courage, afi n que la liberté soit toujours aux rendez-vous».

« ELOGE DE LA DIFFÉRENCE » A propos de l’affi che de cette édition, placée sous le signe de «l’éloge de la diff érence», Ta-har Houchi explique que la scène est extraite du nouveau long métrage marocain « Razzia»,

de Nabil Ayyouche. Un fi lm qui parle d’un Ma-roc pluriel dans toutes ses composantes sociale, linguistique et politique. Et on ne peut pas trouver mieux qu’un fi lm pour présenter l’éloge de la diff érence. Il explique, que cette photo est extraite d’une scène du fi lm. Cette femme dans cette scène a été agressée verbalement parce qu’elle a osé s’affi cher tel qu’elle le fait. Elle s’est imposée et elle a continué à marcher». En commentant que «c’est l’une des diff érences qui manque le plus en Orient, et donc, c’est dans l’ordre des choses que l’on a choisi cette image ».Pour sa part, la présidente du festival précise à propos du choix de l’affi che, que «cette année, c’est l’année de la grève des femmes, et il n’était pas inutile de montrer que les femmes ont un certain pouvoir. Elles vont le montrer d’une manière directe le 14 juin prochain. Et avoir une affi che sur le ci-néma oriental avec une femme, c’est rappeler que là-bas aussi, même si les femmes ont eff ec-tivement des diffi cultés, elles ont aussi un pou-voir, et cela est aussi important ». Le président d’honneur du festival, Tahar Ben Jelloun, écri-vain et membre de l’Académie Goncourt, écrit pour sa part : «Faire l’éloge de la diff érence re-vient simplement à dire : vivez avec et non

contre les autres ! (…) Le cinéma va loin dans cette évidence. Il nous permet d’accéder à l’amour, à l’amitié, à la connaissance, au savoir et aux rêves. » Egalement au programme du 14e Fifog, quatre grandes rencontres-débats avec le public : «Quel impact du printemps arabe sur la création artistique ?», «Quels droits pour les personnes LGBT au Maghreb ?», «Où va l’Algérie ?» et «Le dialogue entre Palesti-niens et colons est-il possible ?» La rencontre «Algérie, un avenir à inventer ?» a pour objectif la mise en avant du dynamisme et de la lutte des jeunes Algériens pour leur liberté. A cette occasion, sera projeté le fi lm suisse «Babor Ca-sanova» de Karim Sayad, qui aborde l’ambian-ce des stades où est née la révolte populaire, avant qu’elle ne soit portée dans la rue à tra-vers notamment la fameuse chanson «Casa d’El-Mouradia».La projection sera suivie par un débat en pré-sence de deux personnalités marquantes de ce mouvement populaire, l’avocat Bouchachi et Zoubida Assoul, qui partageront leur expérien-ce et exposeront leur expertise sur le sujet. Le Directeur général du Festival estime à pro-pos de l’organisation de ces débats que «nous ne sommes que des facilitateurs et un relais pour faire passer les idées». Il est aussi prévu

dans le cadre des activités, en marge des projections cinéma-tographiques, une conférence animée par une association berbère installée à Genève sur la célébration du 39e anniver-saire du Printemps berbère et la répression féroce qui s’ensui-vit le 20 avril 1980 en Algérie.

PLUSIEURS ŒUVRES ALGÉRIENNES À L’AFFICHEConcernant le volet cinémato-graphique, plusieurs fi lms algé-riens, dont le long métrage plu-

sieurs fois primé «Jusqu’à la fi n des temps» de Yasmine Chouikh». Il est également prévu la projection du mythique « Bab el Oued City» de Merzak Allouache. Dans la catégorie des documentaire sera égale-ment projeté «JSK 1946-1996, joyeuse saga des Canaris», de Abderrazak Larbi Cherif, et le do-cumentaire «L’islam de mon enfance» de Nadia Zouaoui. Une série de courts métrages algé-riens sera également projetée, à l’instar de «Ti-moura» (Territoire) d’Azzedine Kasri, «Point Zero» de Nassim Boumaïza, «Elle nous regarde» de Lyna Zerrouki, et «Battle Fields» d’Anouar Smaïn.Pour la compétition de cette 14e édition, il s’agit de 34 fi lms en compétition : 8 documen-taires, 13 courts-métrages, 7 longs-métrages et 6 fi lms en Compétition critique. Plus d’une trentaine de pays participent à l’édition 2019 du Fifog, dont l’Algérie mais, également, l’Afghanistan, l’Allemagne, la Belgique, l’Egyp-te, les Etats-Unis, la France, la Finlande, la Grèce, les Pays-Bas, l’Irak, l’Iran, le Liban, le Maroc, la Palestine, le Qatar, la République Tchèque, la Tunisie, la Turquie, la Suisse, le Vietnam, la Thaïlande, Oman, la Syrie, le Por-tugal, le Kenya, le Canada, les Emirats arabes unis et Bahreïn.

14e Festival international du film oriental de Genève (Fifog) La protesta du peuple algérien s’invite dans les projections-débats

BOUILLON DE CULTURE mercredi 17 avril 2019 17

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Dans le cadre de la Semaine de la Langue Espagnole en Algérie, l’Ambassade d’Espagne en Algérie et l’Institut Cervantes d’Alger, en collaboration avec le ministère algérien de la Culture et Casa Mediterráneo, organisent le concert «Plus que boleros», avec María Sabater et Pepe Bornay, le samedi 27 avril à 19h30 à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth). Prix du billet : 500 DA. Les billets seront disponibles au guichet de la salle Ibn Zeydoun à partir du jeudi 18 avril.

ThéâtreReprésentation de la pièce «Man Nesalkouch...ma nesalkouch», le mardi 23 avril à 15h, le mercredi 24 avril à 16h et le jeudi 25 avril à 16h au Théâtre régional Azzedine-Medjoubi d’Annaba.

Cinéma à Ibn Zeydoun (Riadh El Feth)

Mercredi 17 avril : à 13h, «Nicky Larson» ; à 15h30, «Creed 2» ; à 18h et 20h30, «Captain Marvel».Jeudi 18 avril : à 13h et 20h30, «Captain Marvel» ; à 15h30, «Dragon Ball Super : Broly» ; à 18h, «Nicky Larson».Vendredi 19 avril : à 18h, «Captain Marvel» ; à 20h30, «Dragon Ball Super : Broly».Samedi 20 avril : à 13h, «Dragon Ball Super : Broly» ; à 15h30, «Captain Marvel» ; à 18h, «Creed 2» ; à 20h30, «Nicky Larson».

Programme du TNA du mois d’avril

Mercredi 17 et jeudi 18 avril à 18h : représentation de la pièce «Macbett».Samedi 20 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Samedi 20 avril à 15h : représentation de la pièce «Macbett».Mardi 23 avril à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Mercredi 24 et jeudi 25 avril à 18h : représentation de la pièce «Macbett».- Samedi 27 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».

RencontresRencontre-débat avec Riadh Hadir, autour de son roman «Pupille» (éditions ANEP), le samedi 20 avril à 15h à la Librairie L’Arbre à dires (48, chemin Sidi Yahia, Hydra, Alger).

Rencontre-débat avec Arezki Metref, autour de son ouvrage «Mes cousins des Amériques» (éditions Koukou), le samedi 20 avril à 15h à la Librairie Mauguin (18, place du 1er-Novembre, Blida).

Rencontre-débat avec le Dr. Ahmed Benbitour, autour de ses derniers ouvrages «D’une lointaine oasis, à la hiérarchie de l’exécutif» et «Radioscopie de la gouvernance algérienne», le samedi 20 avril à partir de 14h à la Librairie Point Virgule (Résidence Nour. Rue des Abattoirs, Chéraga, Alger. En face du lycée Issiakhem).

Rencontre avec le poète Riad Mansour autour de son recueil «Mouchoir et morceau de cœur» (éditions Dar El Motakaf), le mercredi 17 avril à 14h à la Bibliothèque multimédia Bachir-Mentouri (5, rue Bachir Mentouri, Alger).

Expositions

Jusqu’ au 2 mai à la galerie d’art Asselah-Hocine (39-41, rue Asselah Hocine, Alger), exposition du plasticien Mohamed El Kamel Zoughailech. Le vernissage est.

Jusqu’au 4 mai à l’Espace d’art contemporain ESPACO (Résidence CMB. 196, Oued Terfa, El Achour, Alger), exposition de Denis Martinez intitulée «Bahaz Khoya Gnaoui Blidi –H’kayet 3echra (histoire d’une complicité».

Jusqu’au 30 avril à la Médiathèque de l’Institut français d’Alger, exposition intitulée «Paroles de librairies du monde».

Jusqu’au 30 avril au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (MaMa), exposition des œuvres du peintre et graveur allemand, Otto Dix.

Jusqu’au 6 juin au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger, exposition «Héritages culturels immatériels en Afrique».

Jusqu’au 18 avril au Palais Mustapha Pacha (12, rue des frères Mecheri, Basse-Casbah), exposition intitulée «Tonalité, charme et gaité de la miniature algérienne».

Concours de la meilleure Nouvelle

L’établissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger lance la 15ème édition du Concours de la meilleure Nouvelle, placé cette année sous le thème de «Algérie, Histoire et patrimoine». Ouvert jusqu’au 19 mai 2019, l’appel à participation s’adresse à tous les auteurs, sans distinction d’âge, écrivant dans toutes les langues en usage en Algérie (arabe classique et dialectal, tamazight et français). Les nouvelles, accompagnés du dossier de participation devant comporter un CV artistique de l’auteur (fi che de renseignement), son numéro de téléphone et une copie de sa carte d’identité nationale, devront être déposés ou envoyés, avant le 19 mai 2019 à : Etablissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger/ Concours «Al Kalima al-mouâabira»/ Bibliothèque Multimédia de Jeunesse/ 38-40, rue Didouche Mourad, Alger. Les œuvres des candidats (ne dépassant pas les dix pages, à

envoyer en cinq exemplaires) seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et de poètes.

Concours «Jeune Artiste Peintre»

Société Générale Algérie lance l’appel à candidature pour le Concours «Jeune Artiste Peintre», ouvert du 1er avril au 31 juillet 2019, en direction des jeunes artistes peintres algériens professionnels ou amateurs. Pour prendre part à ce concours, il faut être âgé de 45 ans maximum au 31 décembre 2019, être jeune artiste professionnel ou amateur en art, et résider en Algérie. L’œuvre présentée doit être entièrement conçue et réalisée par l’artiste lui-même. Les candidats désirant participer doivent postuler sur le site : www.societegenerale.dz. Un jury de personnalités et d’experts du monde artistique désignera les trois (03) meilleures œuvres lors d’un vernissage qui sera organisé à cet eff et. Pour donner un maximum de visibilité aux artistes qui vont prendre part au concours, les douze (12) meilleures œuvres vont illustrer l’agenda et le calendrier de l’entreprise pour l’année 2020 et leurs œuvres seront exposées lors dudit vernissage.

Concours de courts métrages

L’association des Amis de Medghacen organise, en partenariat avec la Direction de la Culture de la wilaya de Batna et en collaboration de la Maison de la Culture de Batna et de l’Université Batna 2, un concours de courts-métrages placé sous le thème «Aurès, fi er de mon patrimoine». Un appel à participation est disponible sur la page facebook de l’association des Amis de Medghacen (un formulaire est également disponible). Ce concours est ouvert du 1er mars au 20 avril 2019 à minuit, à toute personne âgée de plus de 16 ans, alors que les fi lms (tous types y compris l’animation) peuvent être soumis par une personne ou un groupe. Les demandes de candidatures doivent inclure le lien vers le court métrage (format mp4), d’une durée entre 3 à 7 minutes (générique de fi n compris), et doivent être envoyées par WeTransfer ou déposées au niveau de la Direction de la Culture de Batna (service Patrimoine), accompagnées du formulaire rempli et signé. Un jury composé de cinq personnes et d’un président examinera les candidatures et tiendra en compte les critères de l’originalité, de l’émotion et de la sensibilité de l’auteur pour transmettre son message (images, sons, mots, musique...). Trois prix seront décernés (court-métrage sélectionné par un jury, meilleure idée originale, choix du public sur les réseaux sociaux). Les candidatures ne seront acceptées que si elles sont rédigées en arabe, en Tamazight ou en français et envoyées à : [email protected].

…AGENDA CULTUREL…

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PAR MOHAMED TOUILEB

Après son élimination en quarts de fi nale de la Champions League CAF, le CS Constantine tentera de se rache-ter lors de la réception du CR Beloui-zdad aujourd’hui. Ayant vu la campa-gne africaine s’arrêter, les Constanti-nois vont certainement se rabattre sur l’auguste dame afi n de réaliser une bonne fi n de saison et faire oublier le ratage continental à leurs supporters.Pour cela, ils devront se défaire d’un «Chabab» qui est décidé à rallier la fi nale du tournoi national qu’il a ga-gné à 7 reprises. Surtout qu’il affi che une bonne forme depuis le début de la deuxième moitié de saison. Sous la coupe de Abdelkader Amrani, ancien

coach des CSC avec lequel il a été sa-cré champion d’Algérie la saison der-nière, les Belcourtois n’ont perdu qu’une seule fois en 14 rencontres pour 8 victoires et 5 nuls. Le seul re-vers (0/1) a été concédé contre le NA Hussein-Dey en quart de fi nale «aller» de coupe avant de s’imposer 3 buts à 1 lors de la seconde manche.

RISQUE DE SURRÉGIME POUR LES CLUBISTESLes Belouizdadis, qui avaient menacé de boycotter la demie dans le cas où la Commission d’organisation du tour-noi décalerait le match de 24h sous demande des Clubistes, ont obtenu

gain de cause et joueront cette ren-contre en temps prévu. Une petite vic-toire pour s’éviter un calendrier infer-nal sachant que les «Rouge et Blanc » joueront 3 rencontres lors des 8 jours à venir en comptant l’«acte II» de cette demie retardé, quant à lui, d’une jour-née. Il se tiendra le 24 du mois en cours. Cependant, le déplacement dans l’antique Cirta ne s’annonce pas de tout repos pour les « gars de Laâ-quiba » même si leurs hôtes ne seront pas dans les meilleures dispositions psychologiques après l’élimination en C1 par l’ES Tunis. « À ce stade de la compétition, il n’est plus question de parler de match facile. Toutes les équipes arrivées à ce stade de la com-

pétition restent redoutables. Et puis, en face, il y aura le CS Constantine, qui n’est autre que le champion en ti-tre. Une équipe qui réalise une saison encourageante dans toutes les compé-titions. D’ailleurs, ils viennent de se faire sortir en quart de fi nale de la Li-gue des champions d’Afrique par un géant du Continent, l’ES Tunis », a noté Balegh, l’ailier Belouizdadi. Aus-si, les organismes pourraient bien souff rir de cet aller-retour décevant en Tunisie. Pour rappel, la délégation des « Vert et Noir » est revenue diman-che en Algérie pour préparer cette ex-plication avec les Algérois en 48h. Une vraie course contre la montre.

Tennis/Federer a commencé sa préparation sur terre battueRoger Federer fera son grand retour sur terre battue lors du Masters 1000 de Madrid (5-12 mai). En attendant, l’homme aux 101 titres a repris l’entraînement sur la surface, un moment qu’il a tenu à partager en vidéo sur les réseaux sociaux. Alors que la planète tennis a les yeux rivés sur Monte-Carlo, l’un de ses plus illustres représentants a donné de ses nouvelles, loin de cette agitation. Titré pour la 101e fois de sa carrière sur le circuit il y a un peu plus de deux semaines à Miami, Roger Federer a retrouvé les courts d’entraînement sur terre battue. Une première pour lui depuis un sacré bout de temps. Et le Suisse a tenu à partager l’événement dans une petite vidéo diff usée lundi sur son compte Instagram.S’il y dévoile sa joie de retrouver l’ocre, le Suisse a promis qu’il en dirait davantage mardi : on devrait le voir à l’œuvre. Une façon pour lui de «teaser» un retour qui deviendra offi ciel en compétition lors du Masters 1000 de Madrid du 5 au 12 mai prochain.

Formule 1 Négociations autour d’un deuxième Grand Prix en ChineBientôt un deuxième Grand Prix en Chine ? La Formule 1 est en pourparlers avec six gouvernements locaux chinois cette semaine en vue d’organiser un autre GP, a confi é à l’AFP Sean Bratches, directeur des opérations commerciales du promoteur du Championnat, Formula One.La Formule 1 pourrait accueillir deux Grand Prix en Chine dans les années à venir. «Il y a des réunions organisées avec des représentants de gouvernements locaux pour identifi er une deuxième ville qui pourrait accueillir un Grand Prix», a admis Sean Bratches, directeur des opérations commerciales du promoteur du Championnat.«Nous serions très intéressés par une course sur un circuit urbain», a-t-il poursuivi. «Si vous voulez promouvoir la marque auprès des fans occasionnels et des non-fans, pour qu’ils deviennent des fans réguliers, il faut... leur montrer de près ce qu’est vraiment ce sport.» «Ce serait une belle juxtaposition avec les extraordinaires installations dédiées que nous avons ici», a-t-il ajouté depuis le circuit de Shanghai, où s’est tenue dimanche la 1000e course de l’histoire de la F1. Pékin est l’une des villes envisagées, selon une source proche du dossier.

Coupe d’Algérie (demi-finale « aller » : CS Constantine – CR Belouizdad, aujourd’hui à 17h45)

Acte I, action !Après la première affi che des demi-fi nales «aller», disputée hier entre l’ES Sétif et la JSM Béjaïa, la deuxième demie de Coupe d’Algérie se jouera aujourd’hui (17h45). Elle mettra aux prises le CS Constantine et le CR Belouizdad au stade Chahid-Hamlaoui. Un duel qui s’annonce équilibré entre deux clubs qui visent à rallier l’étape fi nale.

Les Warriors ont vécu une soirée cauchemardesque. Ils menaient de 31 points avant de fi nalement s’incliner contre les Clippers (131-135). En plus de ça, DeMarcus Cousins s’est blessé. Battus lors du Match 1 et déjà dos au mur, les Sixers se sont remis en confi ance en écrasant les Nets (145-123) sous l’impulsion d’un Ben Sim-mons retrouvé cette nuit. Mais quel retour ! Ou quel écroulement des Warriors, selon le point de vue. Les doubles-champions en titre ont perdu cette nuit un match qu’ils maîtrisaient pourtant complètement ! Ils ont compté jusqu’à 31 points d’avance avant de subir l’énorme comeback des Clippers, fi nalement vainqueurs sur le fi l (135-131).

LE TANDEM : WILLIAMS ET HARRELL, LES HÉROS PAS COMME LES AUTRESParadoxalement, les deux meilleurs joueurs des Clippers sont des rempla-çants. Mais des remplaçants pas com-me les autres. Lou Williams, un arriè-re, et Montrezl Harrell, un intérieur, forment une combinaison infernale en sortie de banc. Ils s’entendent à merveille sur pick-and-roll et se trou-vent parfaitement une fois sur le ter-rain. Cette nuit, ils ont été le moteur de la remontée fantastique de Los An-geles. Ils ont compilé 61 points (51 dans le Match 1) à eux deux. Dont 38 pour un Williams génial et auteur de nombreux paniers décisifs dans le quatrième quart temps. Le probable meilleur sixième homme de la saison a attaqué sans cesse une défense dé-sorganisée des Warriors pour réduire peu à peu le retard des Angelenos. C’est ensuite le rookie Landry Shamet qui a porté le coup de grâce avec un superbe tir primé à 15 secondes de la sirène pour donner deux points

d’avance à son équipe (133-131). Curry a raté sa tentative extérieure dans la foulée et Harrell a conclu le match sur la ligne des lancers.

LA BLESSURE : INQUIÉTUDE AUTOUR DE DEMARCUS COUSINSC’est le coup dur de la soirée pour les Warriors. Alors qu’il courait derrière la balle, seul, DeMarcus Cousins s’est écroulé sans qu’il n’y ait eu aucun contact. Il a réussi à se relever mais il a immédiatement demandé le chan-gement. Le pivot All-Star a alors quit-té le parquet après seulement quatre minutes de jeu. D’après les premières informations, il s’agirait d’un pépin aux quadriceps. Il va désormais pas-ser une IRM pour déterminer la gra-vité exacte de sa blessure. S’il y a une déchirure, on ne devrait pas le revoir de sitôt sur les terrains. Golden State espère que ce n’est qu’une entorse, ce

qui lui permettrait de revenir un peu plus tard au cours des playoff s.

LE FACTEUR X : KEVON LOONEYExcellent cette saison mais peu connu car rarement mis en avant, Kevon Looney a haussé son niveau de jeu après la blessure de DeMarcus Cou-sins. Il a saisi l’opportunité pour s’il-lustrer en inscrivant 19 points (6 sur 6 aux tirs) en autant de minutes. Il aura un grand rôle à jouer dans la suite de la série et peut-être même la suite des playoff s si Cousins venait à manquer toute la compétition.

SIXERS – NETS : 145-123La défaite était interdite pour Phila-delphie. Surprise devant son public en ouverture des playoff s, l’équipe de Pennsylvanie n’avait plus le droit à l’erreur sous peine de se retrouver menée 0-2 avant de prendre la direc-

tion de Brooklyn. Une situation plus que délicate. Alors les Sixers ont re-mis les pendules à l’heure en domi-nant les Nets cette nuit (145-123). Un match qui va les remettre en confi an-ce pour attaquer la suite de la série.

LE JOUEUR : BEN SIMMONS À LA RELANCE

Le prodige australien Ben Simmons est le joueur qui illustre le mieux à la fois les débuts catastrophiques de Philly en playoff s mais aussi le réveil de la tête de série numéro trois à l’Est. Parce que le meneur All-Star était inexistant ou presque lors du Match 1. Il était attendu au tournant. Il n’a pas déçu cette nuit. Agressif balle en main, il a profi té de son avantage de taille pour inscrire 16 de ses 18 points en première mi-temps. Il tenait alors les siens à bout de bras. Moins prolifi que au scoring au retour des vestiaires, il a fait un peu de tout pour terminer en triple-double : 18 points donc (8 sur 12 aux tirs) mais aussi 10 rebonds et 12 pas-ses décisives.

LA STATISTIQUE : 51

C’est dans le troisième quart temps que les Sixers ont fi nalement pris le contrôle de la partie pour de bon. Avec 51 points inscrits en douze mi-nutes dont 13 pour Joel Embiid, qui a terminé avec 23 pions. Philly a alors fait grimper l’écart à 29 longueurs et n’a plus été rejointe au score. Au fi -nal, la marque été mieux répartie que lors du Match 1. Tobias Harris et J.J. Redick, eux aussi discrets au match précédent, ont fi ni avec respective-ment 19 et 17 unités. Les Sixers ont retrouvé un équilibre et un esprit conquérant. De bon augure avant de jouer les deux prochaines rencontres à l’extérieur.

Basket-ball (NBA/play-offs)Golden State, quel gadin monumental !

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Le Bayern Munich ne peut pas dépenser 100 M d’euros sur un joueur selon HoenessLe Bayern Munich n’est pas prêt à passer la barre des 100 millions pour un joueur, a déclaré son président Uli Hoeness, interrogé sur l’éventualité d’acquérir Kylian Mbappé. «J’achèterais Mbappé tout de suite, c’est un super joueur. Mais nous n’avons pas l’argent pour lui», assure le dirigeant de 67 ans dans une interview à l’agence allemande DPA hier, en réponse à une question sur la jeune star de 20 ans du Paris Saint-Germain, acheté 180 millions à l’AS Monaco il y a deux ans et dont la valeur est aujourd’hui estimée à 200 millions. A la question de savoir s’il dépenserait 100 millions pour un seul joueur, Hoeness a répondu : «En tous cas, certainement pas cette année. Et je dois avouer que même 80 millions, je n’aurais pas pu me l’imaginer il y a encore dix ans».

115 millions d’euros dépensés pour Hernandez et PavardLe géant allemand vient de dépenser 115 millions pour acheter deux défenseurs français champions du monde, Benjamin Pavard, qui arrivera de Stuttgart en fi n de saison pour 35 millions, et Lucas Hernandez, transféré de l’Atletico Madrid pour 80 millions. Le club bavarois, actuellement en tête de la Bundesliga avec un point d’avance sur Dortmund à cinq journées de la fi n, est engagé dans un grand renouvellement de son eff ectif, et a annoncé d’autres acquisitions pour la saison prochaine. Après l’élimination du champion d’Allemagne en huitièmes de fi nale de Ligue des champions par Liverpool (0-0 et 3-1), de nombreux experts en Allemagne ont estimé que le «Rekordmeister» avait perdu le contact avec le plus haut niveau européen, en partie pour ne pas avoir voulu ces dernières années suivre l’évolution des prix du marché pour acquérir de très grands joueurs.

Une boutique lance un � ocage «Notre-Dame» sur un maillot du PSGLa boutique Foot-Store à Paris propose depuis hier un fl ocage Notre-Dame sur le maillot extérieur du PSG. Alors que le monde du sport a exprimé sa tristesse après l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, la boutique parisienne Foot-Store, située dans le quartier de République, vient de lancer un fl ocage spécial pour soutenir la reconstruction de l’édifi ce. Un fl ocage doré représentant la célèbre cathédrale est désormais disponible sur le maillot extérieur du Paris Saint-Germain. Les cinq euros demandés en plus seront reversés à Mission Patrimoine pour la reconstruction de Notre-Dame. « Le téléphone n’arrête pas de sonner depuis que nous avons communiqué sur ce fl ocage en début d’après-midi, explique Riccardo le responsable de la boutique. Nous en avons déjà vendu une dizaine sur place, et plusieurs ont été commandés par téléphone dans toute la France . » Ce fl ocage est aussi disponible sur la boutique en ligne de Foot-Store jusqu’à épuisement des stocks.

PAR SAÏD B.

La Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé match perdu à l’équi-pe du NC Magra sans attribuer de point au club adverse le MC Saïda suite aux incidents survenus lors de cette rencontre comptant pour la 27e journée du championnat de Li-gue 2 disputée mercredi dernier à Magra. La commission ne s’est pas arrêtée là. Elle a également défalqué trois points à l’équipe du NC Magra en plus de quatre matchs à huis clos dont les deux premiers se joueront à l’extérieur de Magra. En outre, le NC Magra devra s’acquitter d’une amende de 400 000 DA pour enva-hissement de terrain à l’issue de la rencontre entraînant des blessures graves aux offi ciels du match, selon ladite commission. Ces sanctions, jugées trop sévères, ont fait rétro-grader le NCM à la 5e place alors qu’il ne reste plus que trois matchs à jouer avant la fi n de la saison. En

eff et, avant cette sanction, le NCM partageait la première place avec le WA Tlemcen et l’ASO Chlef avec un total de 48 points chacun. Suite à ces sanctions, le NCM se retrouve, désormais, avec un total de 44 points pour « rétrograder » de la première place à la 5e où, elle se trouve en compagnie du RC Reliza-ne. Des spécialistes et observateurs, estiment que ces sanctions contre Magra, sont vraiment trop sévères et la Commission de discipline prend des décisions avec « deux poids et deux mesures ».

LES EXEMPLES DES MATCHS CABBA-MCA ET ESS-JSK

Au mois d’octobre dernier, la même commission de discipline a infl igé quatre matches à huis clos dont deux à l’extérieur pour le CABBA suite aux incidents qui se sont pro-duits au stade du 20-Août de Bordj

Bou-Arréridj contre le MC Alger, à l’occasion de la 11e journée du championnat de Ligue 1 Mobilis. Cette sanction, très clémente, il faut dire vu la gravité des incidents, est intervenue au moment où le minis-tre Hattab avait exigé, 24 heures avant, des sanctions sévères. Là, le CBBA ne s’est pas vu défalquer 3 points. Et pourtant l’article 70 sti-pule clairement que dans ce genre de cas, le club fautif est obligé de recevoir ses adversaires à l’extérieur de sa ville lors des 8 matchs suivant les incidents, en plus d’une défalca-tion de 3 points et perte du match sur tapis vert, sans compter l’amen-de de 500.000 DA. Et là, certains spécialistes et observateurs ont fait remarquer que la CD-LFP a été plus clémente avec l’Entente, laquelle, après les graves incidents ayant émaillé le match ESS-JSK, n’a écopé que d’un match à huis clos, alors que 4 supporters ont perdu des doigts et des dizaines de blessés ont été recensés côté visiteurs…

RÉACTION DU PRÉSIDENT DU NCM

Le président du NC Magra, Azzedine Bennacer a réagi à cette sanction très sévère en accusant carrément le président actuel de la Ligue de foot-ball et ex-président de l’ASO Chlef, Abdelkrim Medouar : « Medouar veut faire accéder Chlef par tous les moyens. Il a constaté le retour en force de l’US Biskra et a donc craint que Biskra accède au détriment de son équipe et c’est pour ça qu’il a sacrifi é notre équipe. Nous nous sommes bien sacrifi és depuis le dé-but de la saison pour arriver à la position où nous en sommes, mais la Ligue veut briser tout ce que nous avons fait », dénonce le président Bennacer. Le premier responsable de l’équipe de Magra menace en dé-clarant « Nous allons, bien sûr faire un recours et si, nécessaire, on irait jusqu’à la Fifa », a-t-il conclu. Aff ai-re à suivre.

Après le match perdu contre le MCS et la défalcation de 3 points au NC Magra

Le président Bennacer charge MedouarFraichement promu en Ligue 2, le NC Magra eff ectue un parcours exemplaire cette saison. Le club se trouvait leader depuis le 25 janvier dernier (19e journée) pour ne plus lâcher cette position. L’accession semblait à portée de cette jeune équipe créée en 1998. C’était avant de croiser le chemin du MC Saïda il y a une semaine.

Le vice-président de l’USM Alger (Ligue 1 de football) Reb-bouh Haddad a qualifi é de «spé-culations» les dernières informa-tions faisant état de la vente des actions du capital du club, dont le frère Ali détient la majorité. «Ce ne sont que des spéculations colportées ça et là. Nous avons un service de communication à travers lequel nous rendons pu-bliques des informations relati-ves à l’actualité du club. Au ris-que de me répéter, il ne s’agit que de rumeurs», a affi rmé à l’APS le N.2 de l’USMA. L’actuel leader du championnat fait face actuellement à une crise fi nan-cière qui a alimenté toutes les rumeurs. Des informations ont même circulé dans les réseaux sociaux à propos d’une éven-tuelle reprise du club par des investisseurs qataris, vite dé-menties par la direction de l’US-MA. «Je ne peux pas avancer dans mes déclarations puisque le président (Ali Haddad, ndlr) est actuellement absent. C’est lui seul qui pourra décider», a-t-

il ajouté. Ali Haddad, patron du groupe ETRHB et ancien prési-dent du Forum des chefs d’en-treprise (FCE), a été mis en dé-tention provisoire de 30 jours. Il a été appréhendé au poste fron-talier d’Oum T’boul alors qu’il s’apprêtait à se rendre en Tuni-sie, en possession de deux passe-ports ainsi que de la somme de 5 000 euros et 100 dollars alors que la législation en matière de change stipule qu’au-delà de 1 000 euros, le voyageur est tenu de faire une déclaration à l’entrée et à la sortie des frontiè-res du pays. La diffi culté fi nan-cière de l’USMA risque de s’ag-graver avec le retrait du princi-pal sponsor du club, l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, après 14 années de collabora-tion. Les responsables de Djezzy ont demandé, via un mail adres-sé à l’USMA, que leur logo ne soit plus fl oqué sur les maillots des joueurs, alors que les ensei-gnes publicitaires du stade Omar- Hamadi doivent être reti-rées aussi.

Pep Guardiola (Manchester City)«Agüero est en forme»Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, qui aff ronte Tottenham, ce soir (20 heures), en quarts de fi nale retour de la Ligue des champions, s’est montré rassurant concernant l’état physique de son attaquant Kun Agüero. Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, qui aff ronte Tottenham ce mercredi en quarts de fi nale retour de la Ligue des champions (0-1 à l’aller), a fait un point sur son eff ectif avant ce rendez-vous capital. « Je pense que tout le monde va bien, a déclaré le coach mancunien. Je ne pense pas qu’Alex Zinchenko s’entraînera aujourd’hui (ce mardi). Les autres sont revenus avant-hier (lundi) et récupèrent bien. Fernandinho s’est entraîné hier (lundi). Il n’a pas forcé mais il s’est entraîné. » Concernant Agüero, Guardiola s’est aussi montré optimiste. « Il est en forme, a assuré le technicien. Il a besoin de compétition. Il a besoin d’un peu de temps pour retrouver sa meilleure condition. Demain (mercredi), il ne s’agira pas de condition physique. Nous voulons aller en demies, c’est le défi . »

USM Alger/Il répond aux rumeurs sur une éventuelle vente du clubHaddad : «Céder les actions du club ? Ce ne sont que des spéculations»

COLONNE Maroc / Hirak du Rif Des associations dénoncent la «répression aveugle» du MakhzenUn collectif de 70 associations et syndicat a dénoncé dans une tribune publiée mardi par L'Humanité la «répression aveugle» du Makhzen suite à la confi rmation vendredi des peines à l'encontre des militants du Hirak du Rif.Dans la nuit du vendredi, 5 avril 2019, le verdict en appel du procès des militants du Hirak du Rif a confi rmé des peines, allant jusqu’à vingt ans de prison ferme contre des militants du mouvement populaire qui se sont soulevés dans la région du Rif au Maroc.«Alors que les militants jugés ont porté pacifi quement durant des mois des revendications sociales, économiques, culturelles et politiques les plus élémentaires (droit à la dignité, à la santé, à la reconnaissance eff ective de la langue amazighe, au désenclavement de la région du Rif), la réponse du Makhzen marocain a été, comme à son habitude, la répression aveugle et la militarisation renforcée du Rif», a noté le collectif formé d'associations maghrébines (Algérie, Maroc et Tunisie) et européennes, dont la plupart est française.Pour ces ONG, le jugement «démontre pour la énième fois l’absence d’un Etat de droit et d’une justice sociale et démocratique», ajoutant que le combat des Marocains «s’inscrit aussi en résonance avec les luttes pacifi ques menées dans l’ensemble de l’espace maghrébin, en particulier celle du peuple algérien, pour un Maghreb des peuples pluriel, de la dignité, de la démocratie et de la solidarité».Les signataires du texte appellent, à cet eff et, l’ensemble des démocrates, des femmes et des hommes épris de justice à «exprimer leur indignation face à ce déni de justice», exprimant sa «totale solidarité» avec le combat des prisonniers du Hirak et leurs familles «pour la dignité, la justice sociale et la démocratie».Le collectif déclare soutenir «toutes initiatives pacifi ques pour la libération immédiate des prisonniers du Hirak du Rif, des prisonniers des autres mouvements sociaux et des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc».

PAR HAKIM OULD MOHAMED

A l’issue du premier trimestre de l’année en cours, les restrictions de production coordonnées par l'Organi-sation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ont contribué à la plus forte hausse des cours de pétrole depuis presque dix ans, ramenant les prix à plus de 70 dollars le baril.L’Arabie saoudite, le membre le plus puissant du groupe, a clairement af-fi ché la couleur, indiquant à maintes reprises qu’elle était déterminée à res-treindre ses approvisionnements. De-puis janvier dernier, l’Opep et ses alliés parmi les producteurs non-Opep ont lancé une nouvelle série de réductions de l’off re, alors que la production de pétrole de schiste aux États-Unis était en plein essor et que la croissance fra-gile de la demande mondiale risquait d’entraîner un excédent d’off re. Mais au fur et à mesure que le groupe met en œuvre les restrictions et que les crises au Venezuela et en Iran réduisent en-core l’off re, les excédents qui minent le marché pourraient se rétrécir plus rapi-dement que prévu. En eff et, si l’Opep et ses partenaires poursuivent les réduc-tions de l’off re au second semestre de l’année en cours, les stocks mondiaux

de pétrole vont se contracter de près d’un million de barils par jour au troi-sième trimestre, soit la plus forte baisse en près de deux ans, selon les données de l’Organisation. Cependant, la pro-longation des accords de réduction de l’off re au-delà de juin n’est pas totale-ment acquise, car les Russes affi chent d’ores et déjà une opposition claire à cette éventualité. Les tensions au sein de l’Organisation pourraient s’accen-tuer davantage surtout si les troubles en Libye venaient à s’aggraver, à l’heu-re où la production plonge au Venezue-la, à cause de la crise économique, et que les Etats-Unis vont bientôt décider d’amplifi er les sanctions sur les expor-tations de pétrole iranien. La conjugaison de tous ces éléments pourrait amener l’Opep et ses alliés à sursoir à l’idée de prolonger les accords de limitation de l’off re au-delà de juin 2019. Dans le cas contraire, une éventuelle entente sur l’extension des délais d’ap-plication des accords pourrait facile-ment faire grimper les prix du brut à des niveaux qui susciteraient la colère de Donald Trump, principal allié poli-tique des Saoudiens. Il ne fait aucun doute que, dans un scénario où le brut Brent atteindrait 80 dollars, le prési-

dent Trump tentera à nouveau de met-tre l’Opep sous pression, en l’invitant à surseoir à ses mesures de limitation de l’off re et de soutien aux prix. Poursui-vre cette politique de soutien aux prix au moyen de la réduction de l’off re risque également de mettre à mal l’al-liance des Saoudiens avec la Russie. Le président Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière qu'il était à l'aise avec les niveaux de prix actuels et qu'il était trop tôt pour décider si la production devait être réduite au second semestre. Pour éviter un remake de ce qui s’était produit l’année dernière, l'Arabie saou-dite pourrait augmenter légèrement sa production afi n d’éviter une hausse des cours au-delà des niveaux actuels. Car, outre cet objectif de soutenir les

cours qui, pour rappel, avaient perdu près de 40% de leur valeur durant le dernier trimestre de 2018, l’Opep cher-che à réparer l’équilibre rompu entre l’off re et la demande. Reste que l’Opep ne détient pas à elle seule toutes les solutions d’un retour à l’équilibre du marché pétrolier. Car, s’il est vrai que ses réductions ont contribué à éponger certains excédents de la production, l’off re américaine évolue à pas de géant et compense une partie de l’ef-fort consenti par l’Opep en vue d’un rééquilibrage du marché. La produc-tion américaine caracole désormais à plus de 12,2 millions de barils par jour, un record inégalé qui pourrait mettre à mal l’engagement de l’Opep en faveur du rééquilibrage du marché.

Limitation de son offre pétrolière

L’Opep pourrait lâcher du lest au 2e trimestre de 2019

PAR MERIEM KACI

Le ministre de la Santé, de la Popu-lation et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, a présidé, hier, une rencontre nationale avec les directeurs de santé et de la population des wilayas (DSP), au siège du ministère à Alger.Une réunion durant laquelle le minis-tre a insisté sur la nécessité d’améliorer «les prestations sanitaires» afi n de ré-pondre aux aspirations de citoyens et des professionnels de la santé en ren-forçant les capacités du secteur à rem-plir ses missions. Il a notamment instruit les DSP, à l’ap-proche du mois de Ramadhan, des exa-mens scolaires nationaux et de la sai-son estivale, caractérisée par ses «spé-

cifi cités épidémiologiques», à prendre les «mesures réglementaires préventi-ves» de soins en coordination avec tous les intervenants devant être associés pour la réussite de l’activité sanitaire, notamment avec la dynamisation du travail intersectoriel. Il s’agit, entre autres, d’améliorer l’ac-cueil et l’orientation des patients, as-surer les moyens et équipements et la disponibilité des produits pharmaceu-tiques permettant aux professionnels d’accomplir leurs missions, de renfor-cer le rôle des bureaux communaux d’hygiène et des services d’épidémiolo-gies. S’agissant de l’envenimation scor-pionique qui tue nombre de personnes, particulièrement dans les wilayas du Sud et des Haut-Plateaux, le ministre

a rassuré quant à la disponibilité de vaccins anti-scorpioniques dans les établissements de santé à travers tout le territoire national. «Nous avons actuellement 30 000 do-ses disponibles. Nous allons assurer plus de 89 000 doses incessamment», a-t-il fait savoir, éloignant ainsi l’hy-pothèse qu’il y aurait une éventuelle tension sur ce vaccin. Outre la disponi-bilité de vaccins, M. Miraoui a appelé à l’organisation de campagnes de sen-sibilisation au profi t des citoyens des wilayas concernées pour que les mesu-res d’hygiène et de prévention soient prises et pour limiter les morsures de scorpions. S’agissant de la loi sur la santé promul-guée en mai 2018, le nouveau minis-

tre a indiqué que le travail portant sur l'élaboration des textes d'application relatifs à la nouvelle loi sur la santé, se poursuit toujours, appelant ainsi tous les acteurs du secteur à y prendre part. «La promulgation de la nouvelle loi sur la santé est une occasion d’aborder les thèmes et dossiers prioritaires devant être élaborés pour la formulation d’une feuille de route défi nissant les grands repères de fonctionnement et d’organi-sation du secteur, en adéquation avec les besoins réels des citoyens en matiè-re de santé avant les textes d’applica-tions», a dit le ministre à l’adresse des DSP. Ce dernier a néanmoins reconnu l’existence de «dysfonctionnements» dans le secteur et qu’il va œuvrer à leur correction.

Santé / Ramadhan, examens de fin d’année, saison estivale, envenimation scorpionique Les instructions de Mohamed Miraoui

PAR FAYÇAL DJOUDI

La compagnie aérienne algérienne Tassili Airlines (TA) compte relancer sa liaison estivale entre Strasbourg et Oran à partir du 4 juillet prochain, et ce, une fois par semaine. Les tarifs prévus des billets sont à partir de 33 000 DA.Tassili Airlines, fi liale de la société pétrolière Sonatrach, rouvrira sa ligne internationale Strasbourg-Oran-Stras-bourg à partir du 4 juillet 2019. Cette liaison aérienne, qui a été lancée l’an-

née dernière, sera assurée chaque jeudi par des Boeing 737 800 NG, commer-cialisés en version bi-classes «20 sièges classe aff aires et 135 sièges classe éco-nomique», en opérant la rotation Al-ger-Strasbourg-Oran-Strasbourg-Alger, précise la même source.Pour les Alsaciens et Franco-algériens d’Alsace, cette ligne directe leur per-mettra également de se rendre, en cor-respondance, à Alger, à Oran, Constan-tine ou encore Tamanrasset. Tassili Airlines prévoit également d’ouvrir une ligne régulière entre Alger et Marseille.

Une tarifi cation spéciale de lancement est proposée pour le Strasbourg-Oran-Strasbourg à partir de 33 000 DA en toutes taxes comprises (TTC) ou 300 euros un aller-retour. Les voyageurs souhaitant emprunter les vols de TAL, pourront réserver leurs billets via l'in-terface webwww.tassiliairlines.dz et eff ectuer leurs achats par cartes de paiement Visa, MasterCard ou CIB et Edahabia.A travers la relance de la ligne, TAL a répondu favorablement aux sollici-tations de la communauté algérienne

établie dans la région d’Alsace, en lui off rant une alternative de voyage vers la capitale de l’Ouest algérien, lui épar-gnant des déplacements vers d'autres aéroports lointains se trouvant parfois dans des pays frontaliers, a expliqué le communiqué.Par ailleurs, dans son programme, il est prévu des vols entre Alger-Mar-seille, Alger-Montpellier, Alger-Lyon, Alger-Nantes, Alger-Strasbourg, Béjaïa-Metz, Alger-Istanbul, Oran-Istanbul, Constantine-Istanbul, Alger-Rome, Al-ger-Milan.

Transport aérienTassili Airline relance sa ligne Oran-Strasbourg à partir du 4 juillet

Après avoir réussi à faire grimper les cours du brut grâce à des coupes dans sa production, l’Opep fait face désormais à d’autres défi s : préserver sa cohésion et faire face à une off re américaine qui évolue vite.