17
ISSN n° 2335-1047 N° 1969 – Samedi 13 avril 2019 – Prix : 10 DA DÉCALAGE ET PERPÉTUATION DE L’IMPASSE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE PEINE À CONVAINCRE LIRE EN PAGES 2-3 ET 4 BENSALAH LE REJET ! Au 8 e vendredi de la contestation antisystème, les Algériens sont encore sortis massivement, hier, pour réclamer le changement et repousser cette fois le scénario de sortie de crise mis en place depuis l’intronisation de l’ancien président du Conseil de la Nation (Sénat), Abdelkader Bensalah, au poste de chef de l’Etat par intérim. Leur grande mobilisation est synonyme de rejet d’une élection présidentielle le 4 juillet prochain et d’appel renouvelé au départ du dispositif gouvernemental incarné par le duo Bensalah-Bedoui. Au bout de ces nouveaux développements, l’impasse politique et ses risques de dérapage dont on a vu un aperçu en fin de journée. Symbole de toute une génération et d’un certain cinéma algérien Aziz Degga à bout de souffle Lire en page 15 Commémoration du centenaire de la disparition du révolutionnaire mexicain «Viva Zapata ! » à l’Institut culturel français d’Alger Lire en page 16 NOUVELLE MOBILISATION À VALEUR RÉFÉRENDAIRE CONTRE LE PRÉSIDENT PAR INTÉRIM ET SON PLAN DE SORTIE DE CRISE

BENSALAH OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉE LE REJETAmer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel « Nous risquons une autre crise » Chaises vides pour ses députés L’opposition

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Page 1: BENSALAH OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉE LE REJETAmer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel « Nous risquons une autre crise » Chaises vides pour ses députés L’opposition

ISSN

n° 2

335-1047

N° 1969 – Samedi 13 avril 2019 – Prix : 10 DA

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2).

1924-2018CHARLES

AZNAVOURLe temps qui

s’en vaLIRE EN PAGE16

NAPEC 2019LE CLIMAT DES AFFAIRES FOCALISE L’ATTENTION

LIRE EN PAGE 6

A l’ouverture, Ouyahia annonce

l’Académie amazighe pour la � n de l’année

Grand Prix Assia-Djebar La palme de l’année 2018 à Ryad Girod, Nahed Boukhalfa et Mhenni Khali�

L’éditrice Selma Hellal à propos du dernier roman de Ryad Girod, Grand Prix Assia-Djebar 2018

«Une oeuvre singulière et formellement très exigeante»

LIRE EN PAGES 16-17

Le livre fait sa rentréeLe cru 2018

Forum national sur le phénomène de la harga

Les réseaux sociaux et des chansons

mis en fauteLIRE EN PAGES 2-3

Géant des Comic-books, il vient de disparaître à l’âge de 95 ans

Stan Lee le fantastique !

LIRE EN PAGE 17

LIRE EN PAGE 5

JOURNÉE DU 25

NOVEMBRE

Economie algérienne

L’emploi et l’investissement,

un besoin pressant !Lire en page 7

Ballon d’or France

Football/Modric est le premier joueur

à briser le règne conjoint de Messi et CR7

Financement non conventionnel de l’économie à fin septembre4005 milliards de dinars sur la planche !

LIRE EN PAGE 2

LIRE EN PAGES 2-3

PRÉSIDENTIELLE DU 18 AVRIL 2019Horizon politique

dégagé sur fond de crise économique

L’opposition en candidatures dispersées

Rebaïne se lance dans la bataille pour la quatrième fois de suiteLes prétendants se multiplient, cogitation chez les hésitants !

LIRE EN PAGES 2-3

MARCHÉ DES CHANGES

Marché pétrolierProduction US rec ord, crainte

pour les efforts de l’OpepLire en page 4

La fleurettiste retrouve l’Equipe nationale après une

longue blessureEX

CLUS

IF

Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a plaidé, hier, en faveur de la maîtrise de consommation d’énergie. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation par la Creg du programme d’approvisionnement du marché national en gaz naturel pour 2019-2028.

LEUR UTILISATION EXPLOSE AU MAGHREB

CLIMATISEURSCES BOUFFEURS D’ÉNERGIE !

LIRE EN PAGE 5

EXCLUSIF

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Photo archives : Rassemblement

électoral de mars 2014 à la Coupole.

Gaïd Salah à l’École supérieure de Bordj El Bahri

Con� ance au peuple qui «ne craint pas les crises»

Saïd Sadi«Les transitions sont plus

faciles à engager qu’à terminer»

En l’absence du PT, RCD et MSPL’opposition appelle à une rencontre du

«front du refus» et à un «débat sérieux»

Mouvement populaireLes manifestants

maintiennent la pression

Dans une nouvelle démonstration de force à l’occasion de la Journée nationale de l’avocatLes robes noires battent le pavé aujourd’hui à AlgerLire en page 5

IntempériesInondations, routes bloquées et des familles évacuées à l’est du paysLire en page 6

«Project’heurts» brave l’interdiction

de la commission de visionnage du ministère de la CultureLe documentaire «Fragments de rêves» projeté aujourd’hui à BéjaïaLire en page 15

Réunion entre les présidents de club et la FABB aujourd’huiReprise de la compétition et désamorcer la crise au menuLire en page 18

Le Salon

d’Alger reportéL’industrie automobile «made in bladi» rattrapée par la crise politique

Malgré la hausse de la production américaineLe baril de Brent � nit la semaine à plus de 70 dollarsLire en page 6

Institut français d’AlgerLa Cinémathèque algérienne, une histoire racontée par Jacqueline GozlandLire en page 16

Ligue 1 Mobilis / Les derniers résultats de l’USM Alger ont relancé la course en tête du championnatLa course au titre, la bataille ardueLire en page 19

Jeudi 14 février 2019 : le directeur de campagne de

M. Bouteflika au siège de l’UGTA.

Cinémathèque de Tizi OuzouRéinventer le plaisir des sorties ciné

Djelloul MarkaLa Cinémathèque Moksi de Sidi Bel Abbès meurt à petit feu

Nadira Laggoune Aklouche, directrice du musée Mama«Proposer des programmes de qualité malgré les diffi cultés fi nancières»

Chronique des 2RivesNedim Gürsel : Des rives du Bosphore à la grande

PétroleLe baril à plus de 71 dollars, l’offre Opep en forte baisse

Lire en page 7

PrésidentielleBen� is se

prononcera le 3 marsLire en page 2

Tayeb Louh en visite à Annaba

«Tout Algérien a le droit de voter et de se porter

candidat»Lire en page 4

Industrie textileGrève générale au complexe

Tayal Lire en page 6

Le président de la JS Kabylie assure que son agression

a été préméditéeLes graves accusations de MellalLire en page 19

E L E C T I O N P R É S I D E N T I E L L E D U 1 8 AV R I L 2 0 1 9

Gaïd Salah en garant du scrutin

Classe politique

Quelles marges de

manœuvre ?

Défections et appels croisés

au report

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Le FFS retire ses députés et sénateurs

8 mars 2019

GRANDES MARCHES PACIFIQUES

Le chef de l’Etat sortant ne briguera pas un 5e mandat Il reporte la date

de l’élection présidentielle Il nomme un nouveau

gouvernement chargé de préparer

Ahmed Ouyahia démissionne

Noureddine Bedoui nommé Premier ministre Ramtane Lamamra vice-Premier ministre chargé des Affaires

étrangères..

LIRE EN PAGE 2-3 ET 7

OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉEMISSION DIFFICILE POUR

LE DUO BEDOUI-LAMAMRA LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5Enquêtes préliminaires pour des faits de corruption

et de transferts illicites présumés Plusieurs hommes d’affaires

interdits de sortie de territoireLire en page 6

Rapport américain sur les ressources en hydrocarbures du pays

Cinq vérités sur les richesses pétrolières de l’Algérie

Le marché pétrolier clôture le 1er trimestre 2019 en euphorie

L’Opep gagne une bataille, mais pas la guerre

Lire en page 6

Championnat d’Afrique des clubs de volley-ball (messieurs)

Le NR Bordj Bou Arréridj et l’OMK El-Milia à pied

d’œuvre au CaireLire en page 18

L’instance fédérale a officialisé son partenariat avec KIA Motors hier pour les 4 prochaines années

Soufiane Djilali, président de Jil Jadid

«La Constitution doit être au

service de la volonté populaire,

pas l’inverse»LIRE EN PAGE 4

Le service est maintenant sous l’autorité de l’état-major

Tartag quitte la tête des Renseignements

Lire en page 5

Ouverture du capital de Hellenic PetroleumSonatrach revient

bredouille de GrèceLire en page 6

Tlemcen4 000 autistes égarés dans la « nature » et seuls neuf

enfants scolarisésLire en page 8

Elle a eu lieu au TNA en présence de la dramaturgeLecture dramatique de «Mon

Enquêtes préliminaires pour des faits de corruption et de transferts illicites présumésPlusieurs hommes d’affaires interdits de sortie du territoire

LIRE EN PAGE 6

VENDREDI ACTE 5

DÉCALAGE ET PERPÉTUATION DE L’IMPASSE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE PEINE À CONVAINCRE

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

Il annonce le départ du chef de l’Etat au terme de son mandat Il étripe Ouyahia et lui prédit un sombre avenir politique Il met en garde contre l’«Etat profond», possible

fossoyeur du mouvement populaire

Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de l’ANP.

La réunion du Parlement en ses deux Chambres a été purement protocolaireBensalah, chef de l’Etat, face à une «lourde responsabilité» pour 90 jours

Un parcours d’homme du système au long coursPur produit du régime et marqueur de ses crises

Plusieurs marches des étudiants à travers le paysUsage de la force à Alger, indignation générale

Transition entaméePari sur l’essouf� ement, risque d’effet boomerang !

CRISE POLITIQUE

PHOT

O :

DR

LIRE EN PAGE 7

L’ARMÉE SEULE FACE À

ou

Réunion demain du Parlement

Une équation à plusieurs inconnues

Amer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel

« Nous risquons une autre crise »

Chaises vides pour ses députés

L’opposition boycotte et dénonce

Alors que la crise libyenne galvanise les coursLes producteurs croient à

l’équilibre du marché pétrolierLIRE EN PAGE 7

BENSALAH LE REJET !

Au 8e vendredi de la contestation antisystème, les Algériens sont encore sortis massivement, hier, pour réclamer le changement et

repousser cette fois le scénario de sortie de crise mis en place depuis l’intronisation de l’ancien président du Conseil de la

Nation (Sénat), Abdelkader Bensalah, au poste de chef de l’Etat par intérim. Leur grande mobilisation est synonyme de rejet d’une élection présidentielle le 4 juillet prochain et d’appel

renouvelé au départ du dispositif gouvernemental incarné par le duo Bensalah-Bedoui. Au bout de ces nouveaux développements,

l’impasse politique et ses risques de dérapage dont on a vu un aperçu en fi n de journée.

Election présidentielleBensalah convoque le corps électoral pour le 4 juillet

Gaïd Salah«Irraisonnable de gérer la période de transition sans les institutions»

Un scrutin dans moins de 3 moisL’ardue mission d’organiser une présidentielle

Nouvelles marches imposantes prévues demain Le mouvement populaire mobilisé pour «vendredire» à nouveau

Symbole de toute une génération et d’un

certain cinéma algérienAziz Degga à

bout de souf� eLire en page 15

Commémoration du centenaire de la disparition du révolutionnaire mexicain

«Viva Zapata ! » à l’Institut culturel français d’Alger

Lire en page 16

NOUVELLE MOBILISATION À VALEUR RÉFÉRENDAIRE CONTRE LE PRÉSIDENT PAR INTÉRIM ET SON PLAN DE SORTIE DE CRISE

Page 2: BENSALAH OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉE LE REJETAmer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel « Nous risquons une autre crise » Chaises vides pour ses députés L’opposition

ACTUJOURD'HUIs a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI s a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

FLN : « Le parti se félicite du recours à la solution constitutionnelle afin de surpasser la crise actuelle et réaliser les objectifs ambitieux et légitimes auxquels aspire le peuple algérien. L’application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution est une issue permettant à l’Algérie

d’éviter le scénario de la vacance et ses éventuelles répercussions. »

Une révision exceptionnelle des listes électorales sera ouverte du 16 au 23 avril 2019, en prévision de l’élection présidentielle du 4 juillet 2019.

le point

Processus mis à mal ! PAR NAZIM BRAHIMI

La mobilisation populaire ne affaiblit pas contrairement aux prévisions des uns et des autres ayant compté sur la mise en place de l’arsenal d’organisation de la période de transition comme facteur d’apaisement. Ni l’installation de M. Bensalah au poste de chef de l’Etat par intérim, ni son annonce d’une élection présidentielle prévue pour le 4 juillet prochain n’ont pu affaiblir une mobilisation populaire toujours intacte depuis bientôt deux mois. Même la tentation répressive visible dans certaines manifestations avec le recours aux canons à eau n’a pas eu son effet dissuasif sur les manifestants. Conséquence d’une telle évolution : les facteurs de solution à la crise politique aiguë que vit le pays ne semblent pas être réunis. Et à mesure que les semaines passent, l’on se rend compte que l’équation se complique davantage. Le rejet essuyé hier par l’agenda du pouvoir politique de la part d’une population qui ne veut pas d’une période de transition dirigée par des fi gures du régime contesté en est la parfaite illustration. A l’évidence, l’installation de M. Bensalah au poste de chef de l’Etat par intérim est loin de calmer et de rassurer des millions d’Algériens qui, pour la circonstance, ont tenu leur référendum populaire contre le plan de sortie de crise émanant du pouvoir. L’option prend manifestement un sacré coup et le chef de l’Etat se retrouve plus que jamais sur une corde raide. A cause de son impopularité une nouvelle fois vérifi ée au vu des clameurs de manifestants et des slogans brandis. Visiblement, l’opinion nationale a largement dépassé l’ère Boutefl ika et ce à quoi elle peut renvoyer bien que les personnalités apparentées à cette époque soient copieusement décriées. Cette opinion est bel et bien dans l’après, d’où son refus de tout agenda électoral qui s’appuierait sur des éléments et autres institutions renvoyant à cette ère. Autrement dit, l’opinion nationale est plus que jamais dans le dépassement de l’ère Boutefl ika et les facteurs de blocage qu’elle propose comme héritage, à l’image de la Constitution à laquelle personne ne semble s’accrocher à l’exception des partisans de la feuille de route offi cielle. Cette opinion nationale semble manifestement préférer la voie de la constituante après la création de structures de transition. Sauf que le pouvoir politique ne veut pas entendre de cette option. Ce qui augure d’une impasse porteuse de dépassements de laquelle il sera diffi cile de sortir indemne.

PAR WAFIA SIFOUANE

Hier encore, ils étaient des centaines de milliers à envahir les rues de la capitale face à un dispositif sécuritaire renforcé. Bien que l’ensemble des accès menant à la capitale ait été bloqué la veille par des barrages de la Gendarmerie nationale, la mobilisation a été très forte dès la matinée. D’ailleurs, la den-sité de la foule a contraint les forces de l’or-dre à plus d’une reprise de faire marche ar-rière et céder. Hommes, femmes et même enfants ont été de la partie scandant en chœur « Bensalah dégage», «Gaïd dégage», «Dégagez tous» et «Vive l’Algérie». Sur les pancartes arborées par les manifestants, on pouvait lire des messages accusant Gaïd Sa-lah d’avoir lâché le mouvement populaire. «Nous sommes arrivés à la mi-temps mais Gaïd a vendu le match », tandis que d’autres appellent Bensalah à présenter sa démission. Lassé par ce qu’il qualifi e de «manœuvres du gouvernement», le peuple n’a jamais été aus-si clair qu’hier. Au tunnel des facultés, ils étaient des milliers à scander en boucle «par-tez tous». Les manifestants, déterminés à al-ler jusqu’au bout, ont appelé hier à la mise en place d’une période de transition avec de «nouvelles têtes» rejetant ainsi toute solution constitutionnelle. Sur certaines pancartes, des manifestants ont appelé à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution mais aussi la dissolution du Parlement « de la hon-te». Même si l’humour est toujours de mise, la colère et le ras-bol des citoyens étaient hier bien palpables surtout que le gouverne-ment «s’obstine», selon les protestataires, à exécuter sa feuille de route en dépit de la contestation populaire.Les forces de l’ordre, visiblement dépassées et ne pouvant contenir la marée humaine qui déferlait sur Alger-Centre, n’ont pas hésité à user des canons à eau pour disperser les mar-cheurs. Les manifestants, qui ont préservé le carac-tère pacifi que de la marche, se sont montrés très résistants et ont refusé de céder. Cepen-dant, des informations relatives à des aff ron-tements entre les forces de l’ordre et les ma-nifestants, faisant même état de blessés, n’ont cessé de circuler sur les réseaux so-ciaux et sites d’information. Plus tard, dans la journée, la police, qui s’est défendue d’avoir réprimé les manifestants, a annoncé l’arrestation d’un groupe de criminels qui s’apprêtait à attaquer les marcheurs. Dans un communiqué divulgué hier, le Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a in-diqué que des étrangers venus pour attiser les tensions et pousser les jeunes Algériens à recourir à des formes d’expression radicale durant les marches populaires, que connaît le pays depuis le 22 février dernier, ont été interpellés. Cependant, aux alentours de 17H, c’est un groupe de casseurs qui s’en est pris aux for-ces de l’ordre sur les hauteurs d’Alger. Cette fois, ce sont les jeunes du quartier qui se sont interposés pour maintenir l’ordre.

« VIVE L’ALGÉRIE »A Tizi Ouzou, ni le ciel gris ni le discours ferme de la veille de Gaid Salah n’ont dis-suadé le peuple à investir la rue. Une vérita-ble marée humaine de femmes et d’hommes, était plus que jamais déterminée à ne céder aucune de ses exigences. Une détermination perceptible à travers des slogans « Nous mar-cherons jusqu’à la victoire », « Nous refusons de plier ! ». « Nous (le peuple) sommes unis, vous êtes fi nis ! », lit-on sur des cartons bran-dis au-dessus des têtes. Et puis, il y a ces slo-gans qui constituent une réponse aux décla-rations du chef de l’Etat, A. Bensalah et du général-major Gaid Salah, chef des armées, deux personnages qui semblent cristalliser la colère de la rue qui tient toujours au « déga-gisme » brandi contre tous les hommes qui représentent le système : « Yatnahaw ga3 », « Non au clonage du système ! » tranchent de nombreux marcheurs. «Ulac lvot (pas de vote)», ont scandé d’autres qui ont égale-ment exprimé leur rejet la présidentielle an-noncée pour le 4 juillet prochain par Bensa-lah. Certains manifestants ont tenu à rappe-ler à Gaïd Salah que les exigences du peuple ne sont pas contraignantes (allusion à la for-mule puisée dans son discours de mardi der-nier, à Oran). « Aucune Constitution ne peut s’élever au-dessus de la volonté du peuple !», a-t-on lu encore sur des affi ches. A Bouira, ils étaient des milliers à battre le pavé. Venus de toutes les localités de la wi-laya, les manifestants, ont à l’unanimité, re-jeté la « nouvelle off re » des tenants du pou-voir quant à l’organisation d’une élection présidentielle prévue pour le 4 juillet pro-chain. Le rejet du peuple a été exprimé à tra-vers des slogans portés sur des pancartes et banderoles brandies par la foule tout comme les marcheurs ont scandé des slogans hosti-les au pouvoir en place : «FLN dégage !», «Y en a marre de ce pouvoir. Libérez l’Algé-rie. Le peuple veut la chute du régime » ou encore les traditionnels « Pouvoir assassin » et «Ulac Smac Ulac». Néanmoins, des mani-festants ont déployé des pancartes et slogans

hostiles au général de corps d’armée, Gaïd Salah : « No to military Rule ». La procession s’est déroulée dans le calme et aucun inci-dent n’a été constaté. Par ailleurs, et contrai-rement aux vendredis passés, la circulation automobile a été fortement perturbée sur le tronçon autoroutier allant vers Alger. Plu-sieurs barrages fi ltrants de la Gendarmerie nationale ont été mis en place, près de Lakhdaria et à la sortie des tunnels de Bou-zegza, ont fait savoir des citoyens.

« TRANSITION SANS BENSALAH »A Boumerdès, des milliers de citoyens sont sortis en masse pour exiger un changement radical du système. Tout en dénonçant les manœuvres du pouvoir pour faire perdurer le système en place, les citoyens rejettent les hommes du système qui sont toujours aux commandes du pays. « C’est le peuple qui doit mener la transition et non les hommes du système et encore moins Bensalah, Be-doui et Belaïz », criaient les manifestants. A Annaba, malgré les pluies torrentielles qui se sont abattues, des dizaines de milliers de manifestants ont défi lé sous leurs parapluies pour faire entendre leur voix. Ils ont refusé en bloc les «solutions constitutionnelles» proposées par un chef d’Etat jugé « illégiti-me» et approuvées par le général du corps de l’armée et vice-ministre de la Défense natio-nale, Ahmed Gaïd Salah. «Bensalah, dégage», «Gaïd Salah dégage», «système, dégage», ont-ils scandé. Sur les banderoles et pancar-tes on pouvait lire des slogans hostiles à Ben-salah et Gaïd Salah ainsi que d’autres qui exigeaient au chef d’état-major de tenir pa-role et d’exécuter la volonté populaire. «Nous disons au chef d’état-major : soit le peuple ou le clan, il faut faire un choix», pouvait-on lire sur une énorme banderole. Le peuple fait tout de même la diff érence entre l’institution militaire et celui qui la dirige : «Ni peur, ni terreur ; l’armée appartient au peuple», pou-vait-on lire sur une autre banderole. Pour la huitième semaine consécutive, les manifes-

Nouvelle mobilisation à valeur référendaire contre le président par intérim et son plan de sortie de crise

Bensalah, le rejet !Huitième vendredi de mobilisation des citoyens à Alger et à travers le territoire national depuis le déclenchement du mouvement populaire le 22 février dernier. Rejetant de fond en comble les propositions de sortie de crise du gouvernement, y compris l’annonce faite par le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, sur l’organisation de l’élection présidentielle le 4 juillet prochain, les manifestants restent catégoriques en exigeant le départ de tous les symboles du système.

tations ont gardé leur caractère pacifi que. A Constan-tine, la pluie n’a pas dissuadé également les centaines de milliers des « habitués » des sorties de s’abstenir de manifester. Les revendications ont été bien sûr actua-lisées en fonction des annonces de Gaïd Salah, celles des autres, étant d’ores déjà rejetées. Les Constanti-nois ont donc mis en avant les revendications de tous les Algériens en exigeant, comme vendredi dernier, le « dégagement » des trois « B », et le refus d’aller à des élections organisées par les mêmes acteurs « faussai-res » d’hier. De leur côté, les femmes ont fait démentir les actes d’agression verbales à leur encontre, en for-mant des carrés 100% féminin, où elles ont pu expri-mer leurs courroux envers « ceux qui ne veulent pas comprendre ». A Bordj Bou Arréridj, l'acte VIII du mouvement de protestation a encore drainé des centaines de milliers de manifestants. Toujours dans la même ambiance festive, les marcheurs ont sillonné des kilomètres en scandant des slogans à la gloire de « fakhamatouhou le peuple » et hostiles à « la bande». Des fresques aux couleurs vives ont été érigées, mais aussi des graffi tis et des portraits en caricature, tirés à l'effi gie des « 3 B» n’ont laissé personne indiff érent. Et en fi n de marche, les manifestants se sont dispersés en se donnant ren-dez-vous à vendredi prochain ou dès que de besoin. Et de huit à Mila aussi ! Les habitants ont encore marché brandissant des banderoles hostiles à Bedoui, Belaïz, Bensalah et au FLN et clamant haut et fort leur animo-sité au pouvoir « illégitime » en place. « Nous avons marché, nous marchons et nous marcherons encore » est la devise de tous les marcheurs. Jeunes et vieux, hommes et femmes jurent par Allah de ne s’arrêter de marcher que le jour où les hommes du système dispa-raîtront des sphères d’El Mouradia. « Yatnahaw gâa », «Ils partiront » et « nous vaincrons » sont les mots d’ordre des marcheurs.

« C’EST LE PEUPLE QUI DOIT MENER LA TRANSITION »Même topo à Oum El Bouaghi. «Transition sans Ben-salah», «Souveraineté par le peuple», «Système déga-ge» et «transition sans les 4 B» sont entre autres les slogans entonnés par les milliers de manifestants ve-nus de plusieurs coins de la wilaya pour signifi er le rejet de la nomination de Abdelkader Bensalah com-me chef de l'état pour une période de 90 jours.A El Tarf, les manifestants plus nombreux que les autres vendredi criaient haut des slogans hostiles au régime et brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Pas d’élection avant le départ des trois B», «L’application des articles 7 et 8», «Jich Chaâb, Khawa khawa. «Vingt millions d’Algériens vous demandent de partir. Partez avec dignité. Vous vous accrochez à la Constitution. Vous ne l’avez ja-mais respectez », a-t-on entendu. «On ne peut organi-ser des élections propres et honnêtes avec les mêmes fi gures de l’ancien système», ont ajouté d’autres mani-festants. Pour ce huitième vendredi consécutif, les manifestants ont aussi dénoncé la répression des jeu-nes étudiants à Alger à Tlemcen, c’est un véritable tsunami. « Dégage Bensalah ! » et autres slogans hos-tiles étaient scandés haut et fort par les milliers de manifestants lors de l’imposante marche de ce 8e ven-dredi décisif. « Gaïd Salah a tourné le dos au peuple » est la sentence populaire exprimée par la foule à cette occasion, à la suite du dernier discours du chef d’Etat-major prononcé à Oran. «B+B+B= élections tru-quées », assorti de « 4 Juillet= deuil national », étaient brandis sur des pancartes. « Bled bledna, wa dirou raïna » était également le slogan favori des marcheurs qui réclamaient le départ de la « içaba » pour une vie meilleure en Algérie. A Sidi Bel Abbès, les Bélabes-siens sortis dans la rue ont également manifesté contre le pouvoir actuel et exigé le départ du chef d’Etat par intérim Bensalah, ainsi que celui du Premier ministre Bedoui. Même cas de fi gure à Ouargla où les manifes-tations contre le « système » se poursuivent et s’inten-sifi ent. Les habitants descendus dans la rue ont rejeté la feuille de route du gouvernement et appelé Bensa-lah et Bedoui à partir. Ils ont appelé à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution qui donnent le pouvoir au peuple. A Ghardaïa, ils étaient des milliers de personnes pour rejeter toutes les fi gures du systè-me, particulièrement Bensalah, le nouveau chef d’Etat par intérim.

Le huitième vendredi aura été comme prévu, les Algériens sont sortis en masse exprimer leur rejet de l’option de sortie de crise par la voie de la Constitution prônée par le pouvoir.

PAR ADLÈNE BADIS

Le chef d’Etat par intérim Ab-delkader Bensalah intronisé mardi dernier a déjà convoqué le corps électoral pour des élec-tions présidentielles le 4 juillet prochain. Cette application stric-te des possibilités prévues par la Constitution ne semble pas avoir l’adhésion de la population qui y voit toujours non seulement une perpétuation du système, mais surtout une tentative de dévoyer la volonté populaire. Cette situa-tion fait plus que jamais basculer le pays dans une véritable im-passe qui met face à face le peu-ple algérien et l’institution mili-taire. Cette impasse est accen-tuée par l’absence de confi ance envers le pouvoir, une défi ance qui accentue l’équivoque actuel-le entre les décideurs et le peu-ple. Il y a aujourd’hui comme un décalage entre le pouvoir qui s’est déjà installé dans une appli-cation stricte de la Constitution

pour pallier la démission du pré-sident Boutefl ika le 2 avril der-nier et la réalité du terrain : des millions d’Algériens qui n’hési-tent plus à sortir dans la rue pour exprimer des revendications po-litiques précises : le départ de certaines personnalités et l’enta-me d’un véritable changement. Encore une fois pour ce énième vendredi, le mouvement popu-laire ne faiblit visiblement pas et semble désormais s’installer du-rablement dans le paysage algé-rien. Et de fait, l’élément de la rue devient aujourd’hui « problé-matique » pour toute organisa-tion d’une opération électorale normale. En eff et, il est particu-lièrement invraisemblable de vouloir organiser l’élection pré-sidentielle dans les conditions de refus actuelles. Les slogans qui ont accompagné les marches de ce vendredi insistent toujours sur le départ de certaines fi gures de l’ère Boutefl ika dont l’actuel chef d’Etat. Ce dernier aura la lourde tâche d’organiser un scru-tin qui semble déjà mal engagé. La mise en place d’une commis-sion indépendante de surveillan-ce de ces élections se pose déjà avec acuité. Sur quelles bases lé-gales pourra-t-il se reposer pour installer une telle structure qui devrait impérativement réunir un maximum de crédibilité pour pouvoir activer ? Comment ga-

rantir un minimum de sérénité pour entamer une campagne électorale durant laquelle les candidats peuvent allègrement sillonner le pays pour convain-cre les éventuels électeurs ? La classe politique jouera-t-elle le jeu dans une conjoncture où le fait même d’accepter un poste de ministre est assimilé à une véri-table trahison ? Les autorités qui semblent avoir déjà engagé la machine semblent probablement en partie parier sur un essouffl ement du mouve-ment populaire notamment du-rant le mois sacré du Ramadhan. Un pari qui pourrait s’avérer particulièrement porteur de gros risques. Il faudrait en revanche

redoubler d’imagination pour trouver des solutions à cette si-tuation de crise aiguë qui pour-rait emporter tout le monde dans son sillage. L’institution militai-re, qui s’est engagée à rester fi -dèle à la Constitution notam-ment dans son article 7, stipulant que le peuple est la source du pouvoir, devrait disposer des éléments nécessaires pour savoir si des élections présidentielles sont possibles en l’état. Et com-ment le mouvement populaire devrait évoluer dans les semai-nes avenir. C’est sur cette base que des décisions devraient im-pérativement être prises. Pour l’intérêt du pays et de sa sécurité.

Rejet populaire de l’option Bensalah

Décalage et perpétuation de l’impasse

PAR AGHILAS SADI

La tâche se complique de plus en plus pour le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah. Et pour cause. Après le rejet de sa désignation par les syndicats et la rue, c’est au tour de l’Union nationale des Ordres des avocats (Unoa) de prendre une position virulente à l’égard de celui qui doit assurer la transition.En eff et, dans un communiqué rendu public hier, l’Unoa estime que la désignation du président du Conseil de la nation Abdelka-der Bensalah à la tête de l’Etat et la convocation des élections pré-sidentielles pour le 4 juillet pro-chain ne répondent pas aux aspi-rations du peuple algérien qui réclame, depuis le 22 février dernier, un changement démo-cratique dans le pays. Pour l’Unoa, la crise est d’abord poli-tique et les solutions ne peuvent être que politiques. Autrement dit, l’organisation rejette les ar-

guments avancés par le chef de l’état-major de l’Armée Ahmed Gaïd Salah qui a insisté, depuis la ville d’Oran, sur les solutions constitutionnelles de sortie de crise. « Le bureau de l’Unoa rap-pelle que la crise actuelle est d’abord politique », lit-on dans le communiqué, qui plaide pour une période de transition gérée par des personnalités acceptées par le peuple. « L’élection prési-dentielle prévue pour le 4 juillet 2019 ne va pas assurer une tran-sition démocratique et ne va pas avoir de crédibilité », estime l’or-ganisation, qui charge le gouver-nement de Noureddine Bedoui. «Les élections que va organiser le gouvernement actuel avec les lois en cours n’auront aucune crédibilité », note l’Union natio-nale des Ordres des avocats. L’application de la Constitution ne permettra pas de répondre favorablement aux revendica-tions du peuple algérien relati-ves à la transition démocratique,

affi rme la même source. En outre, l’Union nationale des Or-dres des avocats, qui regroupe plus de 40 000 avocats, dénonce ce qu’elle appelle « le recours à la violence contre des manifes-tants pacifi ques par les forces de l’Ordre ». « Le Conseil de l’Unoa dénonce la violence exercée sur les manifestants pacifi ques par les forces de l’ordre et rappelle que le droit de manifester pacifi -quement est garanti par la Constitution », dénonce l’organi-sation qui appelle au retrait im-médiat de tous le matériel utilisé dans la répression des manifesta-tions. Dans le même ordre d’idées, l’Unoa réitère son soutien au soulèvement populaire et son adhésion aux revendications ex-primées par ce dernier. Un sou-tien qui va se traduire par l’orga-nisation d’une série d’actions sur le terrain, indique le document. Des actions concernent d’abord le boycott des plénières les 17 et

18 avril ainsi que les 21 et 22 du même mois. Une démarche qui sera suivie par des sit-in devant les siège des cours de justice les 17 et 21 avril. Par ailleurs, l’Unoa fait savoir que son conseil demeure en session ouverte en prévision de prendre de nouvel-les positions sur l’évolution de la scène politique dans le pays.De son côté, l’Ordre des avocats de la région d’Alger a annoncé, mercredi soir, sa décision relati-ve à défendre gratuitement tous les manifestants pacifi ques arrê-tés par les forces de l’ordre des manifestations qui se sont dé-roulées dans la capitale ces der-niers jours.Il y a lieu de noter aussi que les avocats ainsi que des juges affi -liés aux clubs des magistrats comptent organiser, ce matin, un rassemblement devant le siè-ge du ministère de la Justice et Garde des sceaux pour deman-der le respect de l’indépendance de la justice.

Tout en programmant des actions de protestationPour l’Union des avocats les «solutions ne peuvent être que politiques»

Page 3: BENSALAH OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉE LE REJETAmer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel « Nous risquons une autre crise » Chaises vides pour ses députés L’opposition

ACTUJOURD'HUIs a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 92 ACTUJOURD'HUI s a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 9 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

FLN : « Le parti se félicite du recours à la solution constitutionnelle afin de surpasser la crise actuelle et réaliser les objectifs ambitieux et légitimes auxquels aspire le peuple algérien. L’application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution est une issue permettant à l’Algérie

d’éviter le scénario de la vacance et ses éventuelles répercussions. »

Une révision exceptionnelle des listes électorales sera ouverte du 16 au 23 avril 2019, en prévision de l’élection présidentielle du 4 juillet 2019.

le point

Processus mis à mal ! PAR NAZIM BRAHIMI

La mobilisation populaire ne affaiblit pas contrairement aux prévisions des uns et des autres ayant compté sur la mise en place de l’arsenal d’organisation de la période de transition comme facteur d’apaisement. Ni l’installation de M. Bensalah au poste de chef de l’Etat par intérim, ni son annonce d’une élection présidentielle prévue pour le 4 juillet prochain n’ont pu affaiblir une mobilisation populaire toujours intacte depuis bientôt deux mois. Même la tentation répressive visible dans certaines manifestations avec le recours aux canons à eau n’a pas eu son effet dissuasif sur les manifestants. Conséquence d’une telle évolution : les facteurs de solution à la crise politique aiguë que vit le pays ne semblent pas être réunis. Et à mesure que les semaines passent, l’on se rend compte que l’équation se complique davantage. Le rejet essuyé hier par l’agenda du pouvoir politique de la part d’une population qui ne veut pas d’une période de transition dirigée par des fi gures du régime contesté en est la parfaite illustration. A l’évidence, l’installation de M. Bensalah au poste de chef de l’Etat par intérim est loin de calmer et de rassurer des millions d’Algériens qui, pour la circonstance, ont tenu leur référendum populaire contre le plan de sortie de crise émanant du pouvoir. L’option prend manifestement un sacré coup et le chef de l’Etat se retrouve plus que jamais sur une corde raide. A cause de son impopularité une nouvelle fois vérifi ée au vu des clameurs de manifestants et des slogans brandis. Visiblement, l’opinion nationale a largement dépassé l’ère Boutefl ika et ce à quoi elle peut renvoyer bien que les personnalités apparentées à cette époque soient copieusement décriées. Cette opinion est bel et bien dans l’après, d’où son refus de tout agenda électoral qui s’appuierait sur des éléments et autres institutions renvoyant à cette ère. Autrement dit, l’opinion nationale est plus que jamais dans le dépassement de l’ère Boutefl ika et les facteurs de blocage qu’elle propose comme héritage, à l’image de la Constitution à laquelle personne ne semble s’accrocher à l’exception des partisans de la feuille de route offi cielle. Cette opinion nationale semble manifestement préférer la voie de la constituante après la création de structures de transition. Sauf que le pouvoir politique ne veut pas entendre de cette option. Ce qui augure d’une impasse porteuse de dépassements de laquelle il sera diffi cile de sortir indemne.

PAR WAFIA SIFOUANE

Hier encore, ils étaient des centaines de milliers à envahir les rues de la capitale face à un dispositif sécuritaire renforcé. Bien que l’ensemble des accès menant à la capitale ait été bloqué la veille par des barrages de la Gendarmerie nationale, la mobilisation a été très forte dès la matinée. D’ailleurs, la den-sité de la foule a contraint les forces de l’or-dre à plus d’une reprise de faire marche ar-rière et céder. Hommes, femmes et même enfants ont été de la partie scandant en chœur « Bensalah dégage», «Gaïd dégage», «Dégagez tous» et «Vive l’Algérie». Sur les pancartes arborées par les manifestants, on pouvait lire des messages accusant Gaïd Sa-lah d’avoir lâché le mouvement populaire. «Nous sommes arrivés à la mi-temps mais Gaïd a vendu le match », tandis que d’autres appellent Bensalah à présenter sa démission. Lassé par ce qu’il qualifi e de «manœuvres du gouvernement», le peuple n’a jamais été aus-si clair qu’hier. Au tunnel des facultés, ils étaient des milliers à scander en boucle «par-tez tous». Les manifestants, déterminés à al-ler jusqu’au bout, ont appelé hier à la mise en place d’une période de transition avec de «nouvelles têtes» rejetant ainsi toute solution constitutionnelle. Sur certaines pancartes, des manifestants ont appelé à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution mais aussi la dissolution du Parlement « de la hon-te». Même si l’humour est toujours de mise, la colère et le ras-bol des citoyens étaient hier bien palpables surtout que le gouverne-ment «s’obstine», selon les protestataires, à exécuter sa feuille de route en dépit de la contestation populaire.Les forces de l’ordre, visiblement dépassées et ne pouvant contenir la marée humaine qui déferlait sur Alger-Centre, n’ont pas hésité à user des canons à eau pour disperser les mar-cheurs. Les manifestants, qui ont préservé le carac-tère pacifi que de la marche, se sont montrés très résistants et ont refusé de céder. Cepen-dant, des informations relatives à des aff ron-tements entre les forces de l’ordre et les ma-nifestants, faisant même état de blessés, n’ont cessé de circuler sur les réseaux so-ciaux et sites d’information. Plus tard, dans la journée, la police, qui s’est défendue d’avoir réprimé les manifestants, a annoncé l’arrestation d’un groupe de criminels qui s’apprêtait à attaquer les marcheurs. Dans un communiqué divulgué hier, le Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a in-diqué que des étrangers venus pour attiser les tensions et pousser les jeunes Algériens à recourir à des formes d’expression radicale durant les marches populaires, que connaît le pays depuis le 22 février dernier, ont été interpellés. Cependant, aux alentours de 17H, c’est un groupe de casseurs qui s’en est pris aux for-ces de l’ordre sur les hauteurs d’Alger. Cette fois, ce sont les jeunes du quartier qui se sont interposés pour maintenir l’ordre.

« VIVE L’ALGÉRIE »A Tizi Ouzou, ni le ciel gris ni le discours ferme de la veille de Gaid Salah n’ont dis-suadé le peuple à investir la rue. Une vérita-ble marée humaine de femmes et d’hommes, était plus que jamais déterminée à ne céder aucune de ses exigences. Une détermination perceptible à travers des slogans « Nous mar-cherons jusqu’à la victoire », « Nous refusons de plier ! ». « Nous (le peuple) sommes unis, vous êtes fi nis ! », lit-on sur des cartons bran-dis au-dessus des têtes. Et puis, il y a ces slo-gans qui constituent une réponse aux décla-rations du chef de l’Etat, A. Bensalah et du général-major Gaid Salah, chef des armées, deux personnages qui semblent cristalliser la colère de la rue qui tient toujours au « déga-gisme » brandi contre tous les hommes qui représentent le système : « Yatnahaw ga3 », « Non au clonage du système ! » tranchent de nombreux marcheurs. «Ulac lvot (pas de vote)», ont scandé d’autres qui ont égale-ment exprimé leur rejet la présidentielle an-noncée pour le 4 juillet prochain par Bensa-lah. Certains manifestants ont tenu à rappe-ler à Gaïd Salah que les exigences du peuple ne sont pas contraignantes (allusion à la for-mule puisée dans son discours de mardi der-nier, à Oran). « Aucune Constitution ne peut s’élever au-dessus de la volonté du peuple !», a-t-on lu encore sur des affi ches. A Bouira, ils étaient des milliers à battre le pavé. Venus de toutes les localités de la wi-laya, les manifestants, ont à l’unanimité, re-jeté la « nouvelle off re » des tenants du pou-voir quant à l’organisation d’une élection présidentielle prévue pour le 4 juillet pro-chain. Le rejet du peuple a été exprimé à tra-vers des slogans portés sur des pancartes et banderoles brandies par la foule tout comme les marcheurs ont scandé des slogans hosti-les au pouvoir en place : «FLN dégage !», «Y en a marre de ce pouvoir. Libérez l’Algé-rie. Le peuple veut la chute du régime » ou encore les traditionnels « Pouvoir assassin » et «Ulac Smac Ulac». Néanmoins, des mani-festants ont déployé des pancartes et slogans

hostiles au général de corps d’armée, Gaïd Salah : « No to military Rule ». La procession s’est déroulée dans le calme et aucun inci-dent n’a été constaté. Par ailleurs, et contrai-rement aux vendredis passés, la circulation automobile a été fortement perturbée sur le tronçon autoroutier allant vers Alger. Plu-sieurs barrages fi ltrants de la Gendarmerie nationale ont été mis en place, près de Lakhdaria et à la sortie des tunnels de Bou-zegza, ont fait savoir des citoyens.

« TRANSITION SANS BENSALAH »A Boumerdès, des milliers de citoyens sont sortis en masse pour exiger un changement radical du système. Tout en dénonçant les manœuvres du pouvoir pour faire perdurer le système en place, les citoyens rejettent les hommes du système qui sont toujours aux commandes du pays. « C’est le peuple qui doit mener la transition et non les hommes du système et encore moins Bensalah, Be-doui et Belaïz », criaient les manifestants. A Annaba, malgré les pluies torrentielles qui se sont abattues, des dizaines de milliers de manifestants ont défi lé sous leurs parapluies pour faire entendre leur voix. Ils ont refusé en bloc les «solutions constitutionnelles» proposées par un chef d’Etat jugé « illégiti-me» et approuvées par le général du corps de l’armée et vice-ministre de la Défense natio-nale, Ahmed Gaïd Salah. «Bensalah, dégage», «Gaïd Salah dégage», «système, dégage», ont-ils scandé. Sur les banderoles et pancar-tes on pouvait lire des slogans hostiles à Ben-salah et Gaïd Salah ainsi que d’autres qui exigeaient au chef d’état-major de tenir pa-role et d’exécuter la volonté populaire. «Nous disons au chef d’état-major : soit le peuple ou le clan, il faut faire un choix», pouvait-on lire sur une énorme banderole. Le peuple fait tout de même la diff érence entre l’institution militaire et celui qui la dirige : «Ni peur, ni terreur ; l’armée appartient au peuple», pou-vait-on lire sur une autre banderole. Pour la huitième semaine consécutive, les manifes-

Nouvelle mobilisation à valeur référendaire contre le président par intérim et son plan de sortie de crise

Bensalah, le rejet !Huitième vendredi de mobilisation des citoyens à Alger et à travers le territoire national depuis le déclenchement du mouvement populaire le 22 février dernier. Rejetant de fond en comble les propositions de sortie de crise du gouvernement, y compris l’annonce faite par le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, sur l’organisation de l’élection présidentielle le 4 juillet prochain, les manifestants restent catégoriques en exigeant le départ de tous les symboles du système.

tations ont gardé leur caractère pacifi que. A Constan-tine, la pluie n’a pas dissuadé également les centaines de milliers des « habitués » des sorties de s’abstenir de manifester. Les revendications ont été bien sûr actua-lisées en fonction des annonces de Gaïd Salah, celles des autres, étant d’ores déjà rejetées. Les Constanti-nois ont donc mis en avant les revendications de tous les Algériens en exigeant, comme vendredi dernier, le « dégagement » des trois « B », et le refus d’aller à des élections organisées par les mêmes acteurs « faussai-res » d’hier. De leur côté, les femmes ont fait démentir les actes d’agression verbales à leur encontre, en for-mant des carrés 100% féminin, où elles ont pu expri-mer leurs courroux envers « ceux qui ne veulent pas comprendre ». A Bordj Bou Arréridj, l'acte VIII du mouvement de protestation a encore drainé des centaines de milliers de manifestants. Toujours dans la même ambiance festive, les marcheurs ont sillonné des kilomètres en scandant des slogans à la gloire de « fakhamatouhou le peuple » et hostiles à « la bande». Des fresques aux couleurs vives ont été érigées, mais aussi des graffi tis et des portraits en caricature, tirés à l'effi gie des « 3 B» n’ont laissé personne indiff érent. Et en fi n de marche, les manifestants se sont dispersés en se donnant ren-dez-vous à vendredi prochain ou dès que de besoin. Et de huit à Mila aussi ! Les habitants ont encore marché brandissant des banderoles hostiles à Bedoui, Belaïz, Bensalah et au FLN et clamant haut et fort leur animo-sité au pouvoir « illégitime » en place. « Nous avons marché, nous marchons et nous marcherons encore » est la devise de tous les marcheurs. Jeunes et vieux, hommes et femmes jurent par Allah de ne s’arrêter de marcher que le jour où les hommes du système dispa-raîtront des sphères d’El Mouradia. « Yatnahaw gâa », «Ils partiront » et « nous vaincrons » sont les mots d’ordre des marcheurs.

« C’EST LE PEUPLE QUI DOIT MENER LA TRANSITION »Même topo à Oum El Bouaghi. «Transition sans Ben-salah», «Souveraineté par le peuple», «Système déga-ge» et «transition sans les 4 B» sont entre autres les slogans entonnés par les milliers de manifestants ve-nus de plusieurs coins de la wilaya pour signifi er le rejet de la nomination de Abdelkader Bensalah com-me chef de l'état pour une période de 90 jours.A El Tarf, les manifestants plus nombreux que les autres vendredi criaient haut des slogans hostiles au régime et brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Pas d’élection avant le départ des trois B», «L’application des articles 7 et 8», «Jich Chaâb, Khawa khawa. «Vingt millions d’Algériens vous demandent de partir. Partez avec dignité. Vous vous accrochez à la Constitution. Vous ne l’avez ja-mais respectez », a-t-on entendu. «On ne peut organi-ser des élections propres et honnêtes avec les mêmes fi gures de l’ancien système», ont ajouté d’autres mani-festants. Pour ce huitième vendredi consécutif, les manifestants ont aussi dénoncé la répression des jeu-nes étudiants à Alger à Tlemcen, c’est un véritable tsunami. « Dégage Bensalah ! » et autres slogans hos-tiles étaient scandés haut et fort par les milliers de manifestants lors de l’imposante marche de ce 8e ven-dredi décisif. « Gaïd Salah a tourné le dos au peuple » est la sentence populaire exprimée par la foule à cette occasion, à la suite du dernier discours du chef d’Etat-major prononcé à Oran. «B+B+B= élections tru-quées », assorti de « 4 Juillet= deuil national », étaient brandis sur des pancartes. « Bled bledna, wa dirou raïna » était également le slogan favori des marcheurs qui réclamaient le départ de la « içaba » pour une vie meilleure en Algérie. A Sidi Bel Abbès, les Bélabes-siens sortis dans la rue ont également manifesté contre le pouvoir actuel et exigé le départ du chef d’Etat par intérim Bensalah, ainsi que celui du Premier ministre Bedoui. Même cas de fi gure à Ouargla où les manifes-tations contre le « système » se poursuivent et s’inten-sifi ent. Les habitants descendus dans la rue ont rejeté la feuille de route du gouvernement et appelé Bensa-lah et Bedoui à partir. Ils ont appelé à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution qui donnent le pouvoir au peuple. A Ghardaïa, ils étaient des milliers de personnes pour rejeter toutes les fi gures du systè-me, particulièrement Bensalah, le nouveau chef d’Etat par intérim.

Le huitième vendredi aura été comme prévu, les Algériens sont sortis en masse exprimer leur rejet de l’option de sortie de crise par la voie de la Constitution prônée par le pouvoir.

PAR ADLÈNE BADIS

Le chef d’Etat par intérim Ab-delkader Bensalah intronisé mardi dernier a déjà convoqué le corps électoral pour des élec-tions présidentielles le 4 juillet prochain. Cette application stric-te des possibilités prévues par la Constitution ne semble pas avoir l’adhésion de la population qui y voit toujours non seulement une perpétuation du système, mais surtout une tentative de dévoyer la volonté populaire. Cette situa-tion fait plus que jamais basculer le pays dans une véritable im-passe qui met face à face le peu-ple algérien et l’institution mili-taire. Cette impasse est accen-tuée par l’absence de confi ance envers le pouvoir, une défi ance qui accentue l’équivoque actuel-le entre les décideurs et le peu-ple. Il y a aujourd’hui comme un décalage entre le pouvoir qui s’est déjà installé dans une appli-cation stricte de la Constitution

pour pallier la démission du pré-sident Boutefl ika le 2 avril der-nier et la réalité du terrain : des millions d’Algériens qui n’hési-tent plus à sortir dans la rue pour exprimer des revendications po-litiques précises : le départ de certaines personnalités et l’enta-me d’un véritable changement. Encore une fois pour ce énième vendredi, le mouvement popu-laire ne faiblit visiblement pas et semble désormais s’installer du-rablement dans le paysage algé-rien. Et de fait, l’élément de la rue devient aujourd’hui « problé-matique » pour toute organisa-tion d’une opération électorale normale. En eff et, il est particu-lièrement invraisemblable de vouloir organiser l’élection pré-sidentielle dans les conditions de refus actuelles. Les slogans qui ont accompagné les marches de ce vendredi insistent toujours sur le départ de certaines fi gures de l’ère Boutefl ika dont l’actuel chef d’Etat. Ce dernier aura la lourde tâche d’organiser un scru-tin qui semble déjà mal engagé. La mise en place d’une commis-sion indépendante de surveillan-ce de ces élections se pose déjà avec acuité. Sur quelles bases lé-gales pourra-t-il se reposer pour installer une telle structure qui devrait impérativement réunir un maximum de crédibilité pour pouvoir activer ? Comment ga-

rantir un minimum de sérénité pour entamer une campagne électorale durant laquelle les candidats peuvent allègrement sillonner le pays pour convain-cre les éventuels électeurs ? La classe politique jouera-t-elle le jeu dans une conjoncture où le fait même d’accepter un poste de ministre est assimilé à une véri-table trahison ? Les autorités qui semblent avoir déjà engagé la machine semblent probablement en partie parier sur un essouffl ement du mouve-ment populaire notamment du-rant le mois sacré du Ramadhan. Un pari qui pourrait s’avérer particulièrement porteur de gros risques. Il faudrait en revanche

redoubler d’imagination pour trouver des solutions à cette si-tuation de crise aiguë qui pour-rait emporter tout le monde dans son sillage. L’institution militai-re, qui s’est engagée à rester fi -dèle à la Constitution notam-ment dans son article 7, stipulant que le peuple est la source du pouvoir, devrait disposer des éléments nécessaires pour savoir si des élections présidentielles sont possibles en l’état. Et com-ment le mouvement populaire devrait évoluer dans les semai-nes avenir. C’est sur cette base que des décisions devraient im-pérativement être prises. Pour l’intérêt du pays et de sa sécurité.

Rejet populaire de l’option Bensalah

Décalage et perpétuation de l’impasse

PAR AGHILAS SADI

La tâche se complique de plus en plus pour le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah. Et pour cause. Après le rejet de sa désignation par les syndicats et la rue, c’est au tour de l’Union nationale des Ordres des avocats (Unoa) de prendre une position virulente à l’égard de celui qui doit assurer la transition.En eff et, dans un communiqué rendu public hier, l’Unoa estime que la désignation du président du Conseil de la nation Abdelka-der Bensalah à la tête de l’Etat et la convocation des élections pré-sidentielles pour le 4 juillet pro-chain ne répondent pas aux aspi-rations du peuple algérien qui réclame, depuis le 22 février dernier, un changement démo-cratique dans le pays. Pour l’Unoa, la crise est d’abord poli-tique et les solutions ne peuvent être que politiques. Autrement dit, l’organisation rejette les ar-

guments avancés par le chef de l’état-major de l’Armée Ahmed Gaïd Salah qui a insisté, depuis la ville d’Oran, sur les solutions constitutionnelles de sortie de crise. « Le bureau de l’Unoa rap-pelle que la crise actuelle est d’abord politique », lit-on dans le communiqué, qui plaide pour une période de transition gérée par des personnalités acceptées par le peuple. « L’élection prési-dentielle prévue pour le 4 juillet 2019 ne va pas assurer une tran-sition démocratique et ne va pas avoir de crédibilité », estime l’or-ganisation, qui charge le gouver-nement de Noureddine Bedoui. «Les élections que va organiser le gouvernement actuel avec les lois en cours n’auront aucune crédibilité », note l’Union natio-nale des Ordres des avocats. L’application de la Constitution ne permettra pas de répondre favorablement aux revendica-tions du peuple algérien relati-ves à la transition démocratique,

affi rme la même source. En outre, l’Union nationale des Or-dres des avocats, qui regroupe plus de 40 000 avocats, dénonce ce qu’elle appelle « le recours à la violence contre des manifes-tants pacifi ques par les forces de l’Ordre ». « Le Conseil de l’Unoa dénonce la violence exercée sur les manifestants pacifi ques par les forces de l’ordre et rappelle que le droit de manifester pacifi -quement est garanti par la Constitution », dénonce l’organi-sation qui appelle au retrait im-médiat de tous le matériel utilisé dans la répression des manifesta-tions. Dans le même ordre d’idées, l’Unoa réitère son soutien au soulèvement populaire et son adhésion aux revendications ex-primées par ce dernier. Un sou-tien qui va se traduire par l’orga-nisation d’une série d’actions sur le terrain, indique le document. Des actions concernent d’abord le boycott des plénières les 17 et

18 avril ainsi que les 21 et 22 du même mois. Une démarche qui sera suivie par des sit-in devant les siège des cours de justice les 17 et 21 avril. Par ailleurs, l’Unoa fait savoir que son conseil demeure en session ouverte en prévision de prendre de nouvel-les positions sur l’évolution de la scène politique dans le pays.De son côté, l’Ordre des avocats de la région d’Alger a annoncé, mercredi soir, sa décision relati-ve à défendre gratuitement tous les manifestants pacifi ques arrê-tés par les forces de l’ordre des manifestations qui se sont dé-roulées dans la capitale ces der-niers jours.Il y a lieu de noter aussi que les avocats ainsi que des juges affi -liés aux clubs des magistrats comptent organiser, ce matin, un rassemblement devant le siè-ge du ministère de la Justice et Garde des sceaux pour deman-der le respect de l’indépendance de la justice.

Tout en programmant des actions de protestationPour l’Union des avocats les «solutions ne peuvent être que politiques»

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24 HEURES AU PAYSs a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 94

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

PAR INES DALI

Le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et Tajamoue Amal El Jazaïr (TAJ) ont salué la po-sition de l’ANP après la convocation du corps électoral par le chef de l’Etat intérimaire, et son engage-ment à accompagner la période transitoire consacrée aux préparatifs de l’élection présidentielle. Le FLN valorise, ainsi, «la sagesse et l’atta-chement du commandement de l’ANP au respect de la Constitution ainsi que sa position permanente aux côtés du peuple que la Constitu-tion consacre comme seule source du pouvoir».Le FLN, tout en se félicitant du re-cours à la solution constitutionnelle pour surpasser la crise et réaliser les objectifs ambitieux et légitimes aux-quels aspire le peuple, estime que l’application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution est une issue per-mettant à l’Algérie d’éviter le scéna-rio de la vacance et ses éventuelles répercussions et saisit l’occasion pour dénoncer «les manœuvres vi-sant à attenter à la réputation, la probité et la cohésion liant l’institu-tion militaire au peuple» qui a dé-montré «son civisme» et «sa maturi-té» durant les manifestations pacifi -ques. Abondant dans le même sens, le RND, après avoir salué la convo-cation du corps électoral et exhorté l’ensemble des acteurs politiques à contribuer à garantir la réussite de ce rendez-vous et sortir le pays de la crise à travers un choix démocrati-que souverain, a accueilli avec satis-faction la déclaration de Gaïd Salah, dans laquelle il a affi rmé l’attache-ment de l’institution militaire à ac-compagner la période de transition, à assurer toutes les garanties de ré-gularité et transparence lors du pro-chain scrutin, à respecter la Consti-tution. Le RND, tout comme le FLN, mettent en garde contre toute manœuvre étrangère visant à désta-biliser le pays. Les mêmes positions

sont affi chées par Tajamoue Amal El Jazaïr (TAJ) et Fadjr Jadid qui ont salué le message de l’ANP et ap-pelé «tout un chacun à adhérer à son contenu et à ses mises en garde pour préserver la sécurité et la sta-bilité» du pays.Ces deux partis ont également plai-dé pour «une période de transition sereine et un scrutin présidentiel ré-gulier et transparent». Cependant, le parti de Fajr Jadid rejette l’instal-lation de Bensalah comme chef de l’Etat et propose la création d’une instance pour la gestion de la pé-riode de transition jusqu’à l’organi-sation de la présidentielle.Pour leur part, les partis de l’oppo-sition FFS et MDS restent tous deux fermes dans leur position et conti-nuent de plaider pour une assem-blée constituante. Le parti de feu Aït Ahmed déclare que le «FFS s’est ins-crit dès le début dans la formidable révolte populaire qui exige le départ du régime totalitaire avec ses appuis institutionnels factices et de l’en-semble de ses symboles. Il s’est pro-noncé sans aucune ambiguïté contre la formation d’un gouvernement qui a pour seule mission la reconduction

d’un système antipopulaire que nous avons qualifi é d’atteinte grave à la dignité et à la volonté du peuple al-gérien avide d’un changement radi-cal ». Le MDS justifi e sa proposition de la mise en place d’une consti-tuante en expliquant qu’«il faut don-ner plus de temps aux Algériens pour s’organiser».

GHEDIRI EN PHASE AVEC GAÏD ET «CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE»Ali Ghediri a annoncé son intention de se porter candidat à l’élection présidentielle du 4 juillet, son «dos-sier étant déjà au Conseil constitu-tionnel». Le général à la retraite avait exprimé à plusieurs reprises son adhésion au principe d’une tran-sition dans le cadre constitutionnel, donc la convocation du corps électo-ral par Bensalah qui ne restera à la tête de l’Etat que 90 jours ne lui cause aucun problème ni le message de Gaïd Salah. Pour lui, des indices sur la possibilité du départ de Ben-salah existent même dans le derniers

discours du chef de l’état-major. «La révolution en cours a fait des Algé-riens des naufragés et l’armée est notre dernier radeau», a-t-il noté, ajoutant que «l’ANP s’est engagée à accompagner le processus électoral de façon transparente et à veiller à ce qu’il n’y ait pas de fraude et à res-pecter la Constitution» et qu’«après les élections, chacun reprendra sa place, à commencer par l’armée».Ghediri met en garde lui aussi contre «les risques d’infi ltration du mouvement citoyen par des forces de l’intérieur et de l’extérieur», car «plus la révolution dure, plus il y aura de dangers, surtout sécuritai-res».Réagissant aux propos de Gaïd Sa-lah sur la réouverture de certains dossiers liés à la corruption, le mili-tant des droits de l’Homme et avo-cat Mokrane Ait Larbi a affi rmé que «le rôle du chef d’état-major, qui a parlé de la justice, ne va pas au-delà de pouvoir poursuivre les militaires selon la loi de la justice militaire. Il ne peut pas du tout s’ingérer dans les aff aires de la justice civile». Il s’est également exprimé sur l’appli-cation de l’article 102, déclarant qu’«on ne peut pas réduire la Consti-tution à l’article 102. S’accrocher à cet article voudrait dire le maintien du système corrompu».

BOUCHACHI SE DIT «DÉÇU»En s’exprimant sur les déclarations de Gaïd Salah, qui a dit que les de-mandes des Algériens sont «irréali-sables», Me Bouchachi a répondu : «J’étais déçu. Depuis le premier communiqué du 26 février qui contenait des menaces contre les manifestants, d’autres communiqués ont été diff usés, qui disaient que l’ANP va soutenir le hirak et se ran-ger du côté du peuple. Le dernier communiqué du commandement de l’état-major est désolant. Il dit qu’il ne veut pas de demandes irréalisa-bles. Le peuple n’a présenté aucune demande irréalisable. Dans le mon-de entier, aucune période de transi-tion ne s’est faite avec les symboles d’un régime corrompu. Les deman-des du peuple ne sont pas irréalisa-bles».Dans une lettre adressée à Gaïd Sa-lah, l’ex-président du RCD, Saïd Sadi, écrit : «Je n’insisterai pas sur le respect de la Constitution convo-quée selon les circonstances. D’autres avant moi ont rappelé com-ment et combien de fois la Loi fon-damentale a été charcutée ou carré-ment violée. Il n’est, en conséquen-ce, pas judicieux de se référer à l’ar-tifi ce 102 pour justifi er l’injustifi a-ble qui se prépare et dont les pre-miers signes sont des plus préoccu-pants.»

ils ont ditPROPOS RECUEILLIS AZIZ LATRECHE

Djilali Soufi ane (Jil Jadid) : «Cette convocation du corps électoral est une suite logique de l’application de l’article 102. C’est une voie sans issue. La Constitution elle-même devient un obstacle à la démocratie. Il est impossible de pouvoir organiser des élections le 4 juillet. Les Algériens n’accepteront aucune campagne électorale et il y aura beaucoup de diffi cultés pour la collecte des signatures. Les Algériens n’accepteront pas non plus que quelqu’un leur vole leur révolution.»

Lakhdar Benkhellaf (FJD) : «Cette convocation du corps électoral est une fuite en avant. Le peuple refuse que Bensalah gère la prochaine période. Aussi, il est impossible d’organiser des élections sans la modifi cation de la Constitution, notamment l’article 194 qui parle des prérogatives de la commission chargée du contrôle des élections. Cette commission doit maintenant superviser les élections tout en apportant des modifi cations à la loi organique qui régit cette instance. Il est important aussi de procéder à la modifi cation de la loi électorale. Tout cela ne peut pas être réalisé en trois mois.»

Nacer Hamdadouche (MSP) : «Il n’y a pas lieu de parler d’élections ou de convocation de corps électoral tant que le peuple refuse les trois B que sont Bensalah, Bedoui et Belaïz. Nous n’avons aucune confi ance en ces dirigeants pour qu’ils gèrent la période transitoire et encore moins la transition démocratique.»

UGTALa date du congrès avancée, Sidi Saïd non candidatPAR NAZIM B

Après une éclipse de plusieurs semaines due à la contestation interne et au discrédit «politique» dont il fait l’objet né notamment des choix de l’organisation syndicale en relation avec l’élection présidentielle initialement prévue pour le mois d’avril en cours, Abdelmadjid Sidi Saïd a fait sa réapparition ce week-end pour remettre un minimum d’ordre exclusivement organique.Deux annonces marquent le retour sur scène de Sidi Saïd, fortement décrié par les sections locales de l’UGTA à travers des rassemblements hebdomadaires.La première annonce indique que la date de la tenue du congrès de la centrale syndicale, initialement programmé pour janvier 2020, est avancée, sans toutefois être arrêtée.La seconde annonce, certainement la plus signifi cative, est que Sidi Saïd ne sera pas candidat à sa propre succession.C’est manifestement ce qui ressort de la sortie oranaise de Sidi Saïd à l’occasion de la réunion de coordination des membres du comité exécutif national de l’UGTA, dont les travaux se sont déroulés à huis clos. C’est à la sortie des travaux de cette réunion que Sidi Saïd a fait sa double annonce. «Le 13e congrès de l’Ugta se tiendra avant la date prévue et je n’ai aucune intention de me représenter pour un nouveau mandat», a-t-il fait savoir.«Le mandat actuel prendra fi n le 10 janvier 2020, toutefois nous avons décidé d’avancer la date de l’organisation du 13e congrès de l’UGTA», a-t-il souligné, faisant état de l’installation d’une commission nationale de préparation du congrès qui tiendra, le 27 avril courant, une réunion pour mettre en place les mécanismes et les mesures de préparation du congrès et décider de la date de sa tenue.S’agissant de l’actualité de l’heure marquée par le mouvement populaire réclamant le changement, l’UGTA a rendu publique, par la même occasion, une déclaration dans laquelle elle affi rme qu’elle «ne peut demeurer indiff érente face à cette période charnière que traverse l’Algérie dans son histoire contemporaine».«L’UGTA, qui a acté le cri de cœur des manifestations, en particulier de notre jeunesse formidable exprimant une grande ambition pour l’Algérie, tient à saluer le civisme et le patriotisme qui ont caractérisé les marches citoyennes et populaires », lit-on dans le communiqué«L’expression populaire est exemplaire et doit être imprégnée par le souci majeur d’une transition pacifi que, démocratique et sereine, dont le seul acteur est le peuple algérien souverain», a souligné la Centrale syndicale. Cette dernière croit que le changement «est devenu nécessaire», estimant qu’il «doit se construire à travers un dialogue empreint de sagesse» de nature à faire émerger l’édifi cation d’une nouvelle République en harmonie avec les aspirations du peuple.L’UGTA a rappelé, dans sa déclaration, que son engagement aux côtés de l’ancien président de la République, Abdelaziz Boutefl ika, «est le fruit des multiples acquis économiques et sociaux engrangés par le monde du travail dans le cours du processus de la reconstruction nationale dans la paix».

Convoquée par le chef de l’Etat et appuyée par Gaïd Salah

L’élection présidentielle peine à convaincreLes déclarations du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) réitérant l’attachement de l’institution militaire à la voie constitutionnelle, donc son approbation de la convocation du corps électoral pour le 4 juillet, et son assurance d’accompagner la période de transition ont, encore une fois, tracé la ligne de partage entre les partis de la majorité et les partis et personnalités de l’opposition, les premiers, fi dèles à leur ligne de conduite, adhérant à la démarche constitutionnelle, tandis que les seconds, également fi dèles à leurs principes, restant dans l’esprit du rejet.

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COLONNE droite

Conseil de la nationZahra Guerrab du tiers présidentiel présente sa démissionPAR FERIEL NOURINE

Nommée dans la cadre du tiers présidentiel, la sénatrice Zahra Guerrab a décidé de démissionner de son poste au Conseil de la Nation. Cette démission intervient «en guise de soutien au mouvement populaire qui réclame le changement radical», a indiqué Mme Guerrab, jeudi, dans un communiqué repris par l’APS.La désormais ex-sénatrice ajoute que sa décision fait suite, également, à la démission de la personne à l'origine de sa nomination, à savoir l'ancien président de la République, Abdelaziz Boutefl ika, et la réunion du Parlement, siégeant en Chambres réunies, ayant pris acte de la vacance défi nitive de la présidence de la République et activé l'article 102 de Constitution. C’est aussi pour «honorer» sa conscience de moudjahida que Mme Guerrab a pris cette décision, faisant savoir qu’elle a répondu, en 1956, à l'appel du Premier novembre alors qu'elle n'avait que 16 ans. C’est pourquoi, en sa qualité de membre de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), elle dit «réitérer» son soutien au «Hirak » et son adhésion au communiqué d’appui de l’ONM à «l'élan populaire exigeant le changement radical». Une adhésion qui semble, toutefois, avoir pris du temps à se manifester, sachant que ce n’est que le 6 mars dernier, c'est-à-dire juste après les deux premiers vendredis des marches populaires, que l’organisation a affi ché son positionnement aux côtés du peuple qui manifestait contre la candidature pour un 5e mandat déposée le 3 mars par Abdelaziz Boutefl ika. Ce changement, qui était quasi impossible à imaginer dans la citadelle de la famille dite révolutionnaire, avait vite fait de drainer dans son sillage d’autres structures inconditionnelles de l’ex-président de la République provoquant la fi ssure du «front pour le 5e mandat».En octobre dernier, plusieurs mois avant la démission de la sénatrice Zahra Guerrab, la moudjahida Louisette Ighilahriz n’avait attendu ni le dépôt de candidature de Boutefl ika pour un 5e mandat ni l’élan populaire, qui est en train d’aspirer même les plus tenaces des structures ayant soutenu l’ex-Président et le pouvoir qui le maintenait en place, pour provoquer un mini-séisme au sein de la Chambre haute du Parlement, en décidant de démissionner de son poste de sénatrice du tiers présidentiel. «Je ne suis pas convaincue de ce mandat et donc, je suis contre. Ce n’est pas le Président qui parle, c’est un groupe qui parle en son nom», avait déclaré Mme Ighilahriz pour justifi er sa démission, avant de faire sa réapparition des mois plus tard dans les marches populaires.

La polémique suscitée par la pré-sence de deux élus locaux du FFS à l’inauguration offi cielle d’établisse-ments hôteliers, à Alger, n’a pas laissé la direction du parti sans réaction. Le parti du défunt Hocine Aït Ahmed a réagi face à ce qu’il qualifi e de «cam-pagne sans précédent» qui le ciblerait. «Ces derniers jours ont vu une autre campagne sans précédent sur les ré-seaux sociaux pour une fois de plus

détourner le FFS de l’essentiel», écrit le parti, dans un communiqué signé de son premier secrétaire Hakim Belah-cel. «Cette campagne d’une rare féro-cité s’est focalisée sur la présence de deux de nos élus lors de l’inauguration d’établissements hôteliers à Alger», déplore le FFS. Dénonçant une «cam-pagne de dénigrement» qui vise à l’af-faiblir durant cette période charnière, le FFS tient à signaler que «l’action et

la présence de ces deux élus locaux n’engagent que leurs propres person-nes». Le parti précise, par la même oc-casion, qu’il n’avait pas appelé au re-trait de ses élus locaux et que l’appel au retrait de ses élus ne concernait que les parlementaires du FFS (députés et sénateurs). Relevant que la situation actuelle exige une vigilance sans faille, le plus vieux parti de l’opposition an-nonce que «ces deux élus seront offi -

ciellement interpellés par les instances habilitées du parti pour répondre de leurs actes».Le FFS, qui se dit « jaloux de sa crédibilité chèrement acquise dans la société et fi dèle à ses valeurs et principes d’équité et de justice dans ses instances et dans son fonctionne-ment», promet qu’il «ne tolérera ja-mais ce genre de dépassement qui nuit à son image et à son patrimoine histo-rique». N. B.

Présence de ses élus locaux à une cérémonie officielle à AlgerLe FFS dénonce «une campagne de dénigrement»

PAR NADIA BELLIL

La scène politique nationale est en bouillonnement permanent depuis le 22 février dernier. Chaque jour, en ef-fet, est marqué par son lot de déclara-tions des offi ciels et de réactions de la part des acteurs de l’échiquier politi-que national. Exception faite du Ras-semblement national démocratique (RND) et du Front de libération natio-nale (FLN). En eff et et en dépit de leurs récentes réactions à l’annonce des élections du 4 juillet prochain, ces deux formations politiques sont deve-nues pratiquement aphones et eff acées de l’actualité nationale. Et pour cause, elles ont du mal à mettre fi n à leurs guerres intestines nées suite à l’onde de choc du mouvement contre le 5e mandat. L’on se rappelle du retard pris

par la direction du FLN pour réagir à la proposition de l’application de l’ar-ticle 102 de la Constitution, pourtant prompte à se positionner aux côtés des offi ciels chaque fois qu’ils s’expri-maient. Aussi, ce jeudi, l’instance exé-cutive chapeautée par Bouchareb a tenu une rencontre au siège du parti. Objectif : accélérer la préparation du congrès extraordinaire fi xé pour les 18 et 19 avril prochains. La préparation de ce rendez-vous est en proie à d’intenses incertitudes. La raison ? Rien ne dit que l’administra-tion autorisera Bouchareb et son équi-pe à tenir le congrès. Aussi, et même si ce sera le cas, le congrès s’annonce d’ores et déjà compromis par une op-position farouche à la direction actuel-le du parti. C’est ainsi que le groupe de Ahmed Boumehdi s’attèle actuelle-

ment à réunir le comité central pour élire un nouveau secrétaire général du FLN, avant même la tenue du congrès voulu par Bouchareb. Mais pas seule-ment, puisque Boumehdi a même in-tenté une action en justice contre Bou-chareb l’accusant d’usurpation de fonctions. Il remet en cause, en eff et, son statut de coordinateur de l’instan-ce dirigeante ne fi gurant dans aucun texte du parti.Le RND est tout autant en proie à des tiraillements internes. Le parti d’Ouya-hia se trouve actuellement scindé en plusieurs tendances : celle de la direc-tion actuelle, celle de Belkacem Mel-lah, celle de Chihab Seddik ainsi que celle du groupe des anciens opposants, à l’instar de Tayeb Zitouni et de Nou-ria Hafsi. Tous demandent le départ d’Ouyahia et la convocation d’un

congrès extraordinaire. C’est ainsi que Belkacem Mellah se mobilise forte-ment depuis quelques jours pour « ras-sembler un maximum de signatures des membres du conseil national aux fi ns de convoquer un congrès ». « Nous appelons au départ d’Ouyahia ainsi que de son bureau national pour per-mettre au parti de renaître de nou-veau», a-t-il lancé à ce propos. En proie à une fronde inédite, le parti d’Ouyahia semble tétanisé en ce mo-ment et donc incapable d’avoir des perspectives sur le plan politique. Autant le RND que le FLN, ils auront pour lourde tâche de régler d’abord leurs problèmes organiques et de les surmonter avant de prétendre revenir en force sur la scène politique natio-nale et se positionner par rapport aux futures échéances. A suivre...

En dépit des évolutions de la scène politiqueLe RND et le FLN empêtrés dans des crises internes

Après la convocation du corps électoral par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, le ministère de l’Intérieur invite les citoyens voulant se porter candidats à la prochaine élection présidentielle, le 4 juillet 2019, à retirer les formulaires de souscription individuelle.PAR FAYÇAL DJOUDI

La convocation du corps électoral est intervenue au lendemain de la réu-nion des deux Chambres du Parlement, qui a pris acte de la vacance défi nitive du poste de président de la Républi-que, en application des dispositions de l'article 102 de la Constitution, en ver-tu duquel le président du Conseil de la Nation assume les fonctions de chef de l'Etat pour une durée de 90 jours. Pour rappel, le président Boutefl ika avait remis sa démission le 2 avril, après plusieurs semaines de manifestations, au cours desquelles les citoyens ont exprimé leur ferme opposition à l'op-tion d'un 5e mandat et, ensuite, à celle du prolongement du 4e, qui devrait ex-pirer le 28 avril en cours.

Ainsi, jeudi soir, dans un communi-qué, le ministère de l’Intérieur a porté à la connaissance des postulants à la candidature à cette élection, que «le retrait des formulaires de souscription individuelle s’eff ectue au niveau du siège du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, au Palais du gou-vernement».Le département de Salaheddine Dah-moun informe que «la remise de ces formulaires» intervient sur présenta-tion par le candidat d’une lettre adres-sée au ministre de l’Intérieur «annon-çant son intention de constituer un dossier de candidature à l’élection à la Présidence de la République». Cette procédure se fait en vertu de la loi or-ganique N°16-10 du 25 août 2016 re-lative au régime électoral, a précisé la même source. Les postulants sont par ailleurs conviés à consulter le site Web du ministère de l’Intérieur.Par ailleurs et au vu de ces nouvelles données, une révision exceptionnelle des listes électorales est ouverte du 16 au 23 avril, a indiqué le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué. «Les citoyens et citoyennes non inscrits sur les listes électorales âgés de dix-huit ans au jour du scrutin, soit au jeudi 4 juillet 2019, sont invités à solliciter leur inscription auprès de leur commune de résiden-ce», précise le ministère. Le communi-qué souligne également que «tout élec-teur ou électrice ayant changé de rési-dence est tenu(e) de demander sa ra-diation de la liste électorale de son ancienne commune de résidence pour son inscription sur la liste électo-

rale de sa nouvelle commune de rési-dence».Le ministère de l'Intérieur, des Collec-tivités locales et de l'Aménagement du territoire informe les citoyennes et ci-toyens qu'une «période de huit jours de révision exceptionnelle des listes électorales sera ouverte du mardi 16 avril au mardi 23 avril 2019, en appli-cation de l'article 14 de la loi organi-que n°16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral». La demande

d'inscription doit être appuyée par la présentation de deux documents, l'un justifi ant l'identité et l'autre justi-fi ant la résidence, souligne la même source.Le ministère de l'Intérieur, des Collec-tivités locales et de l'Aménagement du territoire précise que les bureaux char-gés des élections au niveau des com-munes sont ouverts tous les jours de la semaine, de 9h00 à 16h30, à l'excep-tion du vendredi.

Présidentielle du 4 juillet 2019

Feu vert pour le retrait des formulaires de souscription

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Détenant des actifs en AlgérieL'américain Anadarko racheté par ChevronLe deuxième plus grand groupe pétrolier américain, Chevron, a annoncé, hier, être parvenu à un accord défi nitif pour le rachat de toutes les actions en circulation du groupe Anadarko pour 33 milliards de dollars, soit 65 dollars par action.Chevron a promis 2 milliards de dollars de synergies par an aux actionnaires, selon le communiqué.L’acquisition d’Anadarko renforcera considérablement le portefeuille en amont de Chevron, en particulier ses positions de leader dans les grands et attractifs bassins de gaz naturel et de schiste.Le projet de GNL au Mozambique, mené par Anadarko, fi gurera en bonne place sur la liste des priorités du Chevron, qui a déclaré que «la zone 1 est un projet novateur, très compétitif, proche des principaux marchés».La transaction renforcera la solidité de Chevron, lui permettant de soutenir sa position de leader dans le bassin du Golfe du Mexique et d’accroître ses activités dans le GNL, a commenté son P-DG, Michael Wirth.De son côté, le P-DG d’Anadarko, Al Walker, a déclaré que ce «regroupement stratégique formerait une société plus forte et meilleure avec des actifs, du personnel et des opportunités d’envergure mondiale».Anadarko, plus grand producteur de brut parmi les partenaires de Sonatrach a souhaité, en mars dernier, reconduire ses contrats de production en Algérie et y renforcer son activité. Le groupe, qui produit près de 260 000 barils/jour en Algérie, avait demandé l’extension de tous ses contrats d’exploitation d'hydrocarbures, avait confi é une source à Sonatrach à l'APS.Le premier contrat portant sur le champ Hassi Berkine (Hbns), où le groupe exploite les blocs 404 et 208, arrive à échéance en 2023. Le groupe exploite également en partenariat avec Sonatrach le gisement El Merk à Illizi, qui représente l’une des plus grandes découvertes de brut réalisées en Algérie ces dernières années, avec des réserves estimées à 1,2 milliard de barils de pétrole et de condensat.

PAR FARID MESSAOUD

Elle les a invités à être «spécialement attentifs à tout cas de demandes d’at-testation de transferts de fonds dont les montants et les fréquences sortent des normes usuelles». Le durcissement des procédures de contrôle au niveau de l’administration fi scale semble viser principalement les demandes de trans-ferts de fonds de sociétés domiciliées en Algérie. La DGI a d’ailleurs expliqué dans ce do-cument qu’il est « présumé l’existence de liens de dépendance entre des socié-tés sises en Algérie et des sociétés étrangères bénéfi ciant de sommes, ob-jet de transferts». Ces liens, y est-il ajouté, concernent «la détention de la société étrangère d’actions ou parts so-ciales dans une société algérienne ou des liens de faits, telle que l’existence d’un même gérant pour la société algé-rienne et étrangère, ou la détention de ces sociétés par des personnes ayant des liens de famille». Dans un tel cas, comme dans d’autres, où serait décelé «tout indice donnant lieu à dépendance ou compromis non écrit», les services des impôts doivent, y est-il ajouté, dé-clencher systématiquement un contrôle ponctuel conformément aux procédu-res fi scales en vigueur pour des contrats ou documents ayant été à l’origine des demandes de transferts de fonds».La DGI détient-elle des informations sur des soupçons de fraude en matière de transfert de fonds ? Récemment, la

Banque d’Algérie a démenti des infor-mations diff usées sur divers sites de médias sociaux qui faisaient état d’un emballement des transferts de devises vers l’étranger. Elle a expliqué que le dinar étant l’unique monnaie qui a cours légal en Algérie, aucune banque, et en aucun cas, ne peut octroyer et n’a octroyé un crédit en dollars ou en toute autre monnaie que le dinar. C’est, a-t-elle ajouté, le cadre légal, et toute autre assertion est infondée. Dans ce sens, a-t-elle soutenu, les opérations de trans-ferts de capitaux s’eff ectuent dans un cadre préventif et de respect de la ré-glementation, dans le cadre des rela-tions fi nancières du pays avec le reste du monde. La Banque d’Algérie exerce un rôle de contrôle qui complète celui d’autres or-ganismes dont la DGI. Cette dernière s’est dotée, ces dernières années, de moyens importants, destinés à faire face à l’évasion fi scale et aux transferts illicites de fonds. Elle aura réussi à met-tre les nouvelles technologies au servi-ce de la lutte contre l’évasion fi scale et le transfert illicite de fonds, même s’il reste encore beaucoup à faire. Du reste, une nouvelle adresse web www.jibaya-tic.dz a été mise à la disposition des contribuables. Elle leur permet de dé-clarer et de payer à distance leurs im-pôts. Ils peuvent le faire via un portail Internet sécurisé. A l’eff et de bénéfi cier de ce nouveau service, les sociétés dési-rant y adhérer doivent souscrire à un cahier des charges disponible en libre

téléchargement sur le site web en ques-tion, dédié exclusivement à cette opé-ration. Une fois la déclaration faite, l’entreprise procédera alors au télé-chargement d’un ordre de virement qu’elle transmettra à sa banque dans l’objectif d’eff ectuer un virement au profi t de la DGE. Grâce à une clé de cryptage qui sera systématiquement of-ferte au contribuable membre, après avoir obtenu, auprès de la DGI, un code d’accès à la zone privée du nouveau site, toutes les données échangées avec l’administration fi scale seront cryptées

et donc absolument confi dentielles. De-puis sa création, le nombre de dossiers gérés par la DGE a connu une évolution signifi cative, passant de 988 dossiers en 2006 à 2 125 dossiers en 2012. La gestion des dossiers s’eff ectue au ni-veau de deux sous-directions. La sous-direction de gestion gère 142 dossiers relevant du secteur du BTP, 272 du commerce, 302 de l’industrie et 217 prestataires. La sous-direction des hy-drocarbures gère 757 dossiers relevant du secteur parapétrolier et 141 du sec-teur pétrolier.

Transferts de fonds vers l’étranger

La DGI garde un œil rivé sur l’objectifDans un contexte de crise politique, la Direction générale des impôts (DGI) s’est mise en état d’alerte afi n de déceler et de prévenir les transferts illicites de fonds transfrontaliers. Dans une note interne, elle a, en eff et, demandé à l’ensemble de ses services, notamment la Direction des grandes entreprises (DGE) et les directeurs des impôts de wilaya, de porter une « attention particulière en matière de délivrance des attestations de transferts de fonds vers l’étranger, rémunérant notamment des prestations immatérielles rendues entre entreprises apparentées, en particulier dans la présente conjoncture».

PAR FERIEL NOURINE

Les prix du pétrole conservaient leur tendance haussière, hier, à quelques heures de la fermeture hebdomadaire. Dans un marché évoluant déjà avec les réductions volontaires opérées par l’Opep et ses partenaires depuis le dé-but de l’année 2019, d’autres baisses conséquences de confl its politiques ou armées, entre autres en Libye, viennent

tirer davantage vers le bas l’off re mon-diale de brut.A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin af-fi chait un prix de 71,58 dollars sur l'In-ter Continental Exchange (ICE) de Lon-dres, en hausse de 75 cents par rapport à la clôture de jeudi. A New York, le baril américain de Texas Light Sweet pour le contrat de mai gagnait 87 cents, atteignant 64,45 dollars. Mercredi, le

marché avait fait mieux avec un baril de Brent de la mer du Nord à 71,78 dol-lars et un baril WTI WTI à 64,79 dol-lars, soit les plus hauts niveaux depuis le mois de novembre dernier. «Ces gains étaient dus aux craintes de per-turbations de l'off re en Libye, où de violents aff rontements ont repris, et aux baisses volontaires de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenai-res», a commenté Jasper Lawler, ana-lyste chez London Capital Group.A la baisse de la production s’ajoute le recul des réserves, a indiqué, mercredi, l’Agence internationale de l'Energie (AIE), poussant les regards à se tourner vers les réserves de brut des pays de l'Ocde, indicateur clef du marché. «Le vent tourne enfi n, puisque selon l'AIE, les réserves ont nettement reculé en fé-vrier après trois mois de hausse», a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM. Ces réserves se trouvent aujourd’hui près de la moyenne visée à travers l’ac-cord Opep-non Opep. Ce qui fait dire à Brennock qu’«avec un marché assez tendu, cet objectif est à portée de main,

ce qui serait une victoire» pour l'Orga-nisation. Reste à savoir si l'Opep comp-te agir pour éviter aux prix de monter trop vite, ce qui pèserait sur la deman-de mondiale. Certains membres vou-draient augmenter leur production, a rapporté l'agence Reuters, citant des sources proches du dossier. Et il n’est pas exclu qu’une décision soit prise dans ce sens lors de la prochaine réu-nion, les 25 et 26 juin.A noter que durant le mois de mars, la moyenne des prix du panier de réfé-rence de pétrole brut de l'Opep (ORB) a connu une hausse de 2,54 dollars com-parativement à celle de février, pour atteindre 66,37 dollars le baril, selon le rapport mensuel de l'Organisation pu-blié mercredi. Introduit en 2005, ce panier comprend actuellement le Sa-hara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djen (Congo), Oriente (Equateur), Za-fi ro (Guinée Equatoriale), Rabi light (Gabon), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es-Si-der (Libye), Bonny Light (Nigéria), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et Mery (Venezuela).

Dopé par les perturbations de la productionLe baril de pétrole au-dessus des 71 dollars

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Boumerdès / Intégration de l’aquaculture à l’agriculture Près de 350 agriculteurs concernésPrès de 350 agriculteurs de la wilaya de Boumerdès sont concernés par le programme d’intégration de l’aquaculture à l’agriculture visant l’élevage de poissons dans des bassins ou retenues collinaires destinés à l’irrigation agricole, a-t-on appris, jeudi, auprès du directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya. Ce nombre d’agriculteurs, recensés en 2018, au titre d’une action conjointe entre les secteurs de la pêche et de l’agriculture, « ont bénéfi cié d’un programme de formation adapté au niveau d’établissements de formation professionnelle de la wilaya », a indiqué à l’APS Kadri Cherif. Parallèlement à cette opération de formation, a-t-il ajouté, il a été procédé à l’ensemencement de près d’une centaine de bassins d’irrigation agricole, en alevins, outre la distribution de près de 70 000 autres alevins aux agriculteurs, au même titre que 1 500 larves de poissons, à travers 17 communes de la wilaya. Ces dernières années, plus d’une vingtaine d’aides en la matière ont été octroyées à des paysans et exploitations agricoles individuelles et collectives, en vue de procéder à l’ensemencement de près de 100 000 alevins dans leurs bassins d’irrigation agricole, a-t-il, en outre, signalé. Le responsable a fait, également, part, au titre des eff orts visant l’encouragement de l’aquaculture et la préservation de la diversité biologique, et partant la promotion du tourisme, du lâchage de près de 10 000 alevins au barrage Keddara Bouzegza, l’un des plus grands plans d’eau du Centre du pays. Selon M. Kadri, la dernière opération du genre, à l’échelle de la wilaya, a été réalisée en 2013, avec l’ensemencement de 950 000 alevins au niveau d’une ferme d’élevage aquacole de poissons en cages fl ottantes, mise en exploitation, par un particulier, dans la baie de Zemmouri, à l’est de Boumerdès. Plus de 200 000 autres alevins de poisson ont été ensemencés, en 2011, dans 20 plans d’eau de la wilaya, a-t-il, en outre, rappelé. Par ailleurs, plus d’une vingtaine de sites susceptibles d’accueillir des projets aquacoles, ont été mis, ces dernières années, à la disposition d’investisseurs à Boumerdès, a souligné le même responsable. Ces sites ont été répertoriés au niveau des trois barrages de la wilaya, des embouchures des cours d’eau, des grands bassins hydriques, des retenues collinaires (naturelles et artifi cielles) et du littoral de la région, qui peuvent accueillir, à l’occasion, des cages fl ottantes ou des opérations d’ensemencement en alevins, a-t-il expliqué. A cela s’ajoute une zone d’activité d’une superfi cie de près de 20 000 m2, dédiée à l’aquaculture au niveau de la commune côtière de Zemmouri El Bahri, mitoyenne au port éponyme. Parmi les projets ayant bénéfi cié d’un agrément pour leur réalisation à travers la wilaya, le même responsable a cité des fermes d’élevage de daurades et de moules dans des cages fl ottantes respectivement dans la région de Sghirate, dans la baie de la ville de Boumerdès, et à Cap Djinet. Des projets d’élevage de moules en cages fl ottantes sur le littoral de Zemmouri et le lieu-dit « Les Salines » sur le littoral de Dellys, ont été également lancés.

DE TIZI OUZOU, S. OULARBI

Le nouveau wali de Tizi Ouzou Mahmoud Djemaâ a pris ses fonc-tions offi ciellement dans la matinée d’avant-hier, à l’issue d’une cérémo-nie de passation de consignes co-présidée par son prédécesseur, Ab-delhakim Chater, installé directeur de cabinet du Premier ministre. Une cérémonie qui s’est déroulée au ni-veau de la salle de réunions de la wilaya, en présence du président de l’Assemblée populaire de wilaya, Youcef Aouchiche, l’exécutif local, les représentants des collectivités locales (chefs de daïra, P/APC) et un grand nombre de représentants de la société civile. Le premier ma-gistrat de la wilaya s’est engagé en-tièrement de travailler pour l’intérêt de la région et de sa population. Ceci en promettant de travailler en étroite collaboration avec les diff é-rents acteurs de la société, les repré-sentants des instances nationales, locales et communales, mais aussi avec les représentants des comités des villages. « Durant les diff érentes missions qui m’ont été confi ées à travers le pays, j’ai toujours consi-déré que ce parcours de carrière, quand on est en charge d’une wi-laya, c’est de faire fonctionner l’or-ganisation et d’être au service de la population », a-t-il affi rmé. Cette wilaya révolutionnaire, dira-t-il, est un exemple pour le monde entier dans son parcours révolutionnaire. Tout en exprimant son entière fi erté de prendre les commandes de cette wilaya. « Je tiens à affi rmer mon plein engagement pour servir cette wilaya et d’être à l’écoute du ci-

toyen, et de répondre aux doléances des associations et des élus pour que nous puissions traiter les problèmes socio-économiques et culturels qui se pose au niveau de la wilaya ». Le nouveau wali a estimé que son seul objectif est de servir la wilaya et sa population. Il a tendu la main aux diff érents représentants de l’exécu-tif local en les invitant à travailler en étroite collaboration. M. Djemaâ a indiqué que les eff orts consentis par son prédécesseur lui permettent d’accomplir son travail dans de bon-nes conditions. Tout en avouant que la mission qui l’attend est très lour-de, mais il fera de son mieux pour contribuer au développement local, et ce, grâce au travail de concerta-tion avec les responsables locaux, a-t-il affi rmé dans une salle pleine à craquer. A préciser que l’installation d’un nouveau wali pour la wilaya de Tizi-Ouzou ne s’inscrit pas dans le cadre d’un mouvement de walis, mais a eu suite à la désignation d’Abdelhakim Chater en tant que directeur de Cabinet du Premier mi-nistre, Bedoui, qui a été décidée la

semaine écoulée. Lors de son allocu-tion, l’ex-wali, Abdelhakim Chater a exprimé sa satisfaction quant à la désignation de son successeur, pour qui, il a souhaité de mener son tra-vail avec abnégation. Il a affi rmé que malgré la courte durée de son installation à la tête de cette wilaya, qui n’a pas dépassé les six mois, plus précisément depuis le 1er octobre dernier, plusieurs réalisations ont été accomplies en faveur de cette région. « Certes, mon séjour dans la wilaya a été bref, malgré cela, il a été marqué par des réalisations comme cette énorme programme de logements de 10 000 unités, le grand pôle urbain à réaliser à Bou-zeguène qui mérite d’être signalé comme un élan pour la réalisation des projets structurants comme la pénétrante, le barrage de Souk T’letta, le téléphérique, le stade de 50 000 places. Ainsi, les grands pro-jets destinés pour le secteur de l’en-seignement supérieur et de l’éduca-tion, le CAC. Dans le même sillage, il a annoncé qu’il a été prévu le lan-cement de 700 opérations PCD pour

2019. Ajouter à cela, deux hôpitaux relancés et le dégel de l’hôpital de Maâtkas. Sur le plan des investisse-ments, l’ex-wali a indiqué que ses eff orts sont consentis pour amélio-rer le climat d’investissement dans cette wilaya. Pour étayer ses pro-pos, il a fait savoir que pas moins de 150 dossiers ont été agréés et les opérateurs qui ont vu leurs dossiers traités dans la sérénité et les entra-ves sont levées se sont déjà mis à l’œuvre. « Nous avons œuvré dans un climat encourageant avec ceux et celles qui ont la charge de déve-lopper cette région qui recèle des potentialités immenses qu’il faut sa-voir mettre en évidence ». Chater a promis de contribuer au développe-ment de la région, en tant que direc-teur de cabinet du Premier ministre. «Le souvenir de Tizi-Ouzou restera ineff açable, d’autant que j’occupe maintenant un poste où je peux por-ter ma contribution au développe-ment de la région à laquelle je de-meure attaché ». Il faut dire que le nouveau wali hérite ainsi de plu-sieurs challenges et défi s dans cette wilaya où quasiment tous les projets en réalisation accusent un énorme retard dans leur réalisation et d’autres qui sont tout simplement gelés en raison de la politique d’aus-térité. Et vu le contexte politique que vit le pays, émaillé par le mou-vement populaire pour demander le départ du système en place, le nou-veau wali devra relever plusieurs défi s du front social qui est en plein ébullition. Pour rappel, Mahmoud Djemaa a occupé le poste de wali au niveau des wilayas de Tamanrasset, Chlef et Ghardaïa.

Le mythique marché des « Trois horloges » de Bab El Oued à Alger a été démoli le 7 avril dernier. La wilaya d’Alger vient de dévoiler sur son site la maquette de la structure du nouveau marché qui devrait prendre la place de l’ancien.

PAR FAYÇAL DJOUDI

Situé au cœur du quartier popu-laire, ce marché, dont la construc-tion remonte au début du siècle der-nier, constituait depuis les années 2000, un point noir générant beau-coup de désagréments tant pour les riverains que pour les visiteurs. Une situation créée par la présence de revendeurs informels autour de l’enceinte du marché couvert. Pour cette raison, l’APC de Bab El Oued avait envisagé, en 2016, de le fer-mer en comptant sur l’approbation

des services de la wilaya pour la création d’une nouvelle structure de proximité et dont le budget était es-timé à 7 milliards de centimes. Les autorités ont, semble-t-il, demandé aux commerçants de l’ancien mar-ché de déménager vers le marché Triolet fraîchement achevé. Mais cette invitation est restée lettre morte. Cela, non parce qu’ils s’y re-fusaient en tant que tels, le problè-me résidait dans l’éloignement du

nouveau marché. De fait, ils préfé-raient la tranquillité de l’ancien marché où leurs activités conti-nuaient à faire leur bonheur. Cepen-dant, le 7 avril dernier, les autorités ont décidé de le détruire. Cette ini-tiative est arrivée suite à la tentative d’intrusion d’individus qui voulaient le rouvrir. Une bonne nouvelle donc qui laisse déjà présager une réhabi-litation du marché des Trois horlo-ges. Le site offi ciel de la wilaya d’Al-

ger a d’ores et déjà dévoilé des plans qui démontrent la volonté de rebâ-tir un édifi ce ayant les mêmes fonc-tions que le précédent.

L’ALTERNATIVE

Depuis la fermeture du marché cou-vert des Trois Horloges, en novem-bre dernier, de nombreux habitants se sont plaints de l’éloignement des commerces. Aller jusqu’au nouveau marché Saïd-Touati, situé du côté de Triolet, est devenu une corvée pour nombre d’entre eux. Profi tant du vide créé par cette délocalisa-tion et de la forte demande expri-mée, notamment dans la soirée, un nouveau marché de fruits et légu-mes a été ouvert sur la rue Moha-med-Cherif-Juglaret. Il s’agit d’un rez-de-chaussée qui accueillait un atelier de confection et autres com-merces d’habillement, que le pro-priétaire a décidé de louer à des vendeurs de fruits et légumes et autres produits d’alimentation gé-nérale. Bien que l’ambiance n’ait rien à voir avec celle de l’énorme marché des Trois Horloges, détruit par les autorités publiques, il per-met au moins aux retardataires de s’approvisionner à moindre frais, même à la nuit tombée.

Tizi OuzouLe nouveau wali promet de travailler pour l’intérêt de la région et de sa population

Alger

Après la destruction du mythique marché des «Trois horloges», la nouvelle maquette dévoilée

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Oum El BouaghiDes structures en deçà des besoins de la masse juvénile ! D’OUM EL BOUAGHI, KADER M.

Nombreux sont les citoyens du chef-lieu de wilaya qui s’interrogent sur l’absence d’opérations ou d’initiatives destinées à réhabiliter, voire faire fonctionner des structures sportives à l’heure d’une expansion urbanistique et une croissance de population remarquables. En eff et, le parc olympique de l’Opow érigé à coup de milliards au sud de la ville demeure toujours non exploité et dans un état d’abandon depuis des années. Pour quelle fi nalité une structure d’envergure pareille a été érigée ? se demandent les mêmes citoyens. Si ce n’est pour permettre aux milliers de jeunes de pratiquer le sport ! D’autre parlent du stade fétiche Zerdani-Hassouna, qui abrite depuis des dizaines d’années les rencontres et relate ainsi les péripéties et la gloire de l’US Chaouia, ne dispose toujours pas de projecteurs dignes de ce nom pour permettre aux clubs et équipes du chef-lieu de wilaya de s’entraîner quotidiennement. Pourtant le stade a abrité des rencontres de Coupe d’Afrique auparavant. Certes les opérations d’aménagement de stades qui seront entamées par les services de la jeunesse et les sports de la wilaya d’Oum El Bouaghi, pour une enveloppe de 20 milliards de centimes, demeurent une initiative plus que louable car elle permet aux nombreux jeunes des communes concernées par l’opération de s’adonner à la pratique sportive et aux clubs de recevoir leurs hôtes. Il importe de rappeler que cette situation des structures sportives ne se limite pas au chef-lieu de wilaya, mais sévit aussi à Aïn Beïda, la plus grande agglomération de la wilaya. La réception des projets de réalisation d’infrastructures sportives tarde à voir le jour après des retards considérables enregistrés. Il s’agit, en eff et, du projet de réalisation d’une auberge, inscrit en 2014, dont les travaux ont été lancés pour une enveloppe de plus de 7 milliards de centimes pour ensuite accuser des retards pour défaut de fi nancement, selon des sources concordantes. L’autre projet et pas des moindres demeure le projet de réalisation de la piscine semi-olympique datant de 2007 et dont l’ouverture était prévue au mois de juillet 2018. Le projet en question entrant dans le cadre du programme Hauts-Plateaux pour une autorisation de 13 milliards de centimes, a connu aussi un retard considérable à cause de certains facteurs à l’exemple du choix de terrain, l’opération de drainage des eaux et résiliations de marché… Il importe de rappeler que la wilaya d’Oum El Bouaghi a bénéfi cié dans le cadre de ce programme d’un projet de réalisation d’un centre de préparation des équipes nationales. Ce dernier implanté sur les hauteurs dans la commune rurale de Zorg (quelques encablures à l’est de Aïn Beïda) a connu aussi des retards dans le lancement des travaux. Enfi n au moment où un défi cit remarquable en aires de jeux et de repos est enregistré dans les communes, n’était-il pas plus judicieux auparavant d’achever les structures sportives et entamées déjà et les livrer afi n de répondre aux aspirations de la masse juvénile de la wilaya en matière de pratique sportive, distractions, loisirs et autres avant de procéder à l’entame de structures d’envergure et d’impact national sans pour autant pouvoir respecter les délais de leur réalisation !

MILAArrestation d’un individu recherché par Interpol DE MILA, ZAOUI ABDERAOUF

Un citoyen de la wilaya de Mila, âgé de 59 ans, sous le coup d’un mandat de recherche international délivré par Interpol et soupçonné de meurtre avec préméditation commis en Suisse en 1990, sur une personne âgée de 51 ans, vient d’être arrêté par la police de Mila, indique un communiqué de la cellule d’information de ce corps de sécurité, parvenu à nos soins. L’individu est également soupçonné de falsifi cation de documents offi ciels. Présenté devant le Parquet de Mila, le présumé assassin a été incarcéré.

L’opération de conversion du registre de commerce classique en un registre de commerce électro-nique a atteint un taux de 50,49% dans la wilaya d’El Tarf, a indiqué jeudi le préposé au registre au ni-veau de l’antenne locale du centre national du registre de commerce (Cnrc). « L’opération devant être clôturée initialement ce jeudi a été prorogée jusqu’à fi n du mois de juillet 2019 », a ajouté Smaïl Messaoud, précisant que « sur 25 896 commerçants enregistrés, 13 076 ont opté, pour l’instant,

pour la version électronique du re-gistre ». La prorogation du délai de trois autres mois a été décidée par la tutelle dans le but de permet-tre aux commerçants « retardatai-res » de procéder à la conversion de leurs registres de commerce classiques en registres électroni-ques, a-t-il appuyé. Un traitement moyen de l’ordre de 150 dossiers par jour est enregistré ces derniers jours au niveau de l’antenne d’El Tarf qui « connaît une affl uence importante » des commerçants désirant basculer dans la version

électronique, a-t-on soutenu. Lan-cé en juin 2014, cette campagne vise, a-t-on expliqué, « à doter les opérateurs économiques d’un code RCR (registre de commerce électronique) destiné à faciliter la lecture des informations pour tous ceux qui disposent d’un smart-phone avec un appareil de photo et de l’application du CNRC, té-léchargeable gratuitement ». En plus de l’assainissement de la liste des commerçants, cet instrument a pour objectif, a-t-il affi rmé, de lutter contre la fraude et diff éren-

tes autres pratiques ne respectant pas la réglementation en vigueur. Aussi, une dizaine de campagnes de sensibilisation, dont 4 émis-sions radiophoniques émises sur les ondes de la radio locale, a été organisée, par les services de la direction du commerce de la wi-laya d’El Tarf afi n d’expliquer les avantages accordés par ce registre électronique et inciter les com-merçants qui ne l’ont pas encore fait à procéder à cette conversion avant la fi n du délai prévu, a indi-qué le même responsable.

CONSTANTINE, HAMID BELLAGHA

Tout a commencé à la commune d’Ouled Rahmoune où des riverains ont carrément fermé les portes du siège de leur commune, protestant contre l’attribution fl oue des loge-ments ruraux ainsi que le chômage qui touche toutes les franges de la population, ladite com-mune ne disposant de presque pas d’entrepri-ses à même de recruter les jeunes et les moins jeunes. Ces derniers ont, pour rappel, récidivé car ils avaient déjà tenté le coup du cadenas le 27 mars dernier, pour rééditer leur « exploit » cette semaine. Les protestataires ne se sont pas contentés de fermer l’accès au siège de l’APC, puisque une centaine de personnes s’est en-gouff rée dans les bureaux pour « inviter » les employés à sortir. Puis, installant chaînes et cadenas, ils empêcheront le président de l’APC, Sofi ane Boukeni, de… quitter de son bureau. C’est ce qu’on appelle une prise d’ota-ge ! Revenus à de meilleurs sentiments, les contestataires libéreront le P/APC, mais ne lui permettront pas d’utiliser son véhicule de ser-vice. «Des promesses, rien que des promesses, toutes les choses pour lesquelles on a voté ne se sont pas concrétisées. Le maire nous a men-ti, et nous ne voulons plus de lui. Il faut qu’il dégage», nous a confi rmé un protestataire sur les intentions de ses «collaborateurs». L’inter-vention d’une brigade de la gendarmerie n’a pas dissuadé la centaine d’hommes en colère qui campera sur sa position jusqu’en début d’après-midi et l’arrivée du chef de daïra pour leur signifi er qu’il avait réussi à leur obtenir un rendez-vous avec le wali de Constantine. Les habitants de la commune de Messaoud Boudjeriou, quant à eux, ont accompli un par-fait copié-collé en imitant leurs « muses »

d’Ouled Rahmoune en fermant avec des chaî-nes et des cadenas le siège de leur APC. Cette fois, une mésentente entre le président d’APC avec les onze élus composant son staff com-munal a été à l’origine de la protesta qui s’en est suivie. Car ce même staff a réclamé le dé-part du P/APC, après son retrait de confi ance, pour être rejoint en fi n de semaine dernière par une partie de la population. Puis les repro-ches contre ce dernier fuseront, du chômage à l’habitat rural, en passant par le développe-ment économique de la commune qui affi che

zéro au compteur, selon les frondeurs. Le P/APC ira quand même jusqu’à recevoir ses électeurs pour discuter calmement des problè-mes brandis, mais sans que ses collaborateurs ne soient invités. Des échos parvenus de Ham-ma Bouziane et de Benbadis (ex El Haria) an-noncent aussi une opération « cadenas » du siège de leur APC. Une nouvelle forme de pro-testation. « Béjaïa a inventé la fermeture de route, nous dira un gendarme à Ouled Rah-moune, et Constantine, le cadenas ». Des can-didats potentiels au concours Lépine…

El Tarf Plus de la moitié des commerçants détient le registre électronique

Constantine

Les sièges des APC de Boudjeriou et Ouled Rahmoune cadenassés

Lutte antidrogue360 000 comprimés psychotropes saisis et un réseau de trafiquants de drogue arrêté Une quantité de 361 900 comprimés psychotropes a été saisie par les éléments de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) relevant du service de la Police judiciaire de la Sûreté de la wilaya de Constantine qui ont démantelé un réseau spécialisé dans le trafi c de drogues au niveau national, a-t-on indiqué jeudi dans un communiqué de la cellule de communication de cette institution sécuritaire. Cette aff aire a été déclenchée sur la base d’informations parvenues à cette brigade, indiquant une activité de trafi c de grandes quantités de psychotropes par un groupe de malfaiteurs, a précisé la même source, soulignant que les enquêtes, diligentées depuis près de 6 mois, ont permis d’identifi er les 15 membres de ce réseau criminel, âgés entre 28 et 54 ans et issus de wilayas de l’Est et du Centre. Inscrite dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, notamment celles liées au trafi c de psychotropes et de drogue, cette opération, considérée comme étant « la plus importante du genre », a permis de confi squer plusieurs équipements utilisés dans la falsifi cation de documents offi ciels, 4 téléphones portables, 2 véhicules, dont un touristique et un autre utilitaire, une quantité de drogue, des sommes d’argent, 2 armes blanches et une bouteille de gaz lacrymogène, a ajouté la même source. Après l’achèvement de toutes les procédures judicaires, les mis en cause ont été présentés devant le Parquet, a-t-on souligné dans le document de la Sûreté de wilaya.

Beaucoup d’émules de « bou-cadenas » voient le jour à Constantine, imitant les députés algériens qui ont cadenassé les portes de l’hémicycle Zighoud-Youcef pour empêcher le président du Sénat, Saïd Bouhedja, d’y accéder. A Constantine, une nouvelle mode tend à s’installer consistant en la fermeture des sièges des communes, rien que ça !

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Oran Réception prochaine des hôpitaux de Gdyel et de Sidi Chahmi Le secteur de la santé dans la wilaya d’Oran sera renforcé par la mise en service de deux hôpitaux de 240 lits chacun, l’un à Gdyel et l’autre à Sidi Chahmi qui seront réceptionnés respectivement en septembre et octobre prochains, a affi rmé le wali d’Oran, jeudi à l’issue d’une visite d’inspection consacrée au secteur de la santé. Mouloud Cherifi a indiqué, à la presse, que 6 projets sont en cours de réalisation dont 4 hôpitaux à Gdyel, Sidi Chahmi, Oued Tlélat et El Kerma, dont le taux d’avancement des travaux varie entre 60 et 80%, ajoutant que les hôpitaux de Gdyel et de Sidi Chahmi d’une capacité chacune de 240 lits seront réceptionnés respectivement en septembre et octobre prochains. L’hôpital de Gdyel dont le taux d’avancement est de près de 79,85% sera réceptionné en septembre prochain suite aux engagements pris sur place par le groupement turc qui réalise ce projet dont le coût total dépasse le montant de 4,13 milliards DA. Lancé en 2013, ce projet a connu, dans le cadre de son suivi, une mise à niveau intégrant de nouveaux lots qui n’existaient pas auparavant notamment dans le plateau technique, une partie complexe qui nécessitait une sécurisation du service de diagnostic et de l’exploration, outre le dimensionnement de la partie électricité, a fait observer le chef de l’exécutif de wilaya qui a instruit l’entreprise de réalisation à doubler les eff ectifs pour livrer le projet dans le délai prévisionnel en 2019. Au sujet de l’hôpital de Sidi Chahmi dont le taux d’avancement est de plus de 58%, le wali a sommé, également, l’entreprise de réalisation turque à plus d’eff orts en mobilisant des équipes de travail de nuit pour être dans les délais impartis, d’autant plus qu’elle ne connaît aucune contrainte de fi nancement. A l’hôpital des grands brûlés (120 lits) situé à haï Es-sabah (Sidi Chahmi), il a instruit le directeur de la santé et de la population de la wilaya à tenir, en urgence, une séance de travail avec l’entreprise qui réalise ce projet pour faire une évaluation des travaux et prendre les mesures qui s’imposent pour livrer cet hôpital dans les délais impartis. Rappelant que des crédits ont été alloués et tous les problèmes d’études réglés, M. Cherifi a fait savoir qu’une enveloppe de 2,3 milliards DA a été débloquée pour cet hôpital. Selon un cadre de direction de la santé et de la population de la wilaya d’Oran, l’hôpital des grands brûlés, un centre de référence ayant un rayonnement régional et très attendu par la population, devra résorber le défi cit en matière de couverture sanitaire dans cette spécialité.

Aïn TémouchentUn colis de 54 kg de kif traité rejeté par la merUn colis contenant 54 kilogrammes de kif traité a été découvert mercredi soir, rejeté par les vagues sur la plage de Sbiaat, un site balnéaire dans la wilaya d’Aïn Témouchent, a-t-on appris des services de la Gendarmerie nationale. Cette quantité de drogue était conditionnée dans un colis, qui a été rejeté par les vagues sur la plage Sbiaat située dans la commune de M’Saïd dans la wilaya d’Aïn Témouchent, a expliqué la même source. Une enquête a été ouverte par les services compétents de la Gendarmerie nationale pour élucider cette aff aire, de même que l’identité des personnes qui seraient impliquées, a-t-on ajouté.

Les travailleurs du centre d’en-fouissement technique (CET) de Beghaï, dans la wilaya de Khen-chela, ont observé jeudi leur troi-sième jour de grève pour réclamer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Les grévis-tes ont observé un sit-in devant l’entrée principale du CET blo-quant l’accès aux camions à ordu-res relevant des communes de Be-ghaï, Khenchela et El Hamma. Ils ont brandi des pancartes où on

pouvait notamment lire « Non à la hogra et à la marginalisation », « Nous demandons de meilleures conditions de travail », « Non à l’humiliation de l’employé ». Les grévistes ont appelé les responsa-bles locaux à intervenir auprès du directeur de l’établissement public de gestion des Centres d’enfouisse-ment technique de Khenchela pour que ce dernier accède à leurs re-vendications et applique le règle-ment intérieur à tous les tra-

vailleurs sans distinction aucune. «Nous travaillons dans des condi-tions professionnelles et sanitaires lamentables, sans éclairage et dé-pourvus des conditions minimales requises, alors que la direction du centre nous prive des moyens in-dispensables à notre mission en plus d’avoir recours à des prati-ques de favoritisme, chose que nous refusons catégoriquement », a déclaré le représentant des gré-vistes, Karim Guellil. Le même in-

terlocuteur a également pointé du doigt «la mauvaise gestion» au sein du CET de Beghaï et le «re-tard» de paiement des salaires qui peut aller dans certains cas jusqu’à trois mois consécutifs, selon ses propos. Le directeur du CET de Be-ghaï, Mohamed Bougendoura, a refusé de commenter les revendi-cations des travailleurs. Il s’est contenté de déclarer à l’APS que ce problème allait se régler « en interne ».

Khenchela Les travailleurs du CET de Beghaï réclament l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles

DE TLEMCEN, EL HALLOUI TLEMÇANI

Cette fièvre ludique a gagné la plupart des quartiers populaires. A Chetouane, les cités des 18 et 270/ Logements ne dérogent pas à la règle puisque ce jeu passionnant y a élu domicile dès le début des vacances, s’installant a priori dans la durée, en dépit de la rentrée des classes et des conditions météo. Pendant qu’un groupe d’adul-tes jouent à la pétanque sur un terre-plein, des enfants font des parties de billes qui semblent narguer de loin leurs « congénères », c’est-à-dire les grosses boules. On n’a pas vu nos petits joueurs marquer une pause, une sorte de transi-tion digitale, pour jouer « virtuellement ». Il n’est pas rare de voir de temps à autre des peti-tes fi lles « imiter » les garçons, cédant à l’irrésis-tible attrait « cinématique » et esthétique des billes, marquant ainsi une intrusion dans un es-pace réservé aux garçons en violation des us en la matière. La pittoresque « chrita » (marelle) d’antan n’a plus a priori la cote aujourd’hui. Un jargon propre est usité à cet eff et : « nibli » (les billes) « m’tawla » (la mise), « n’alfou » (voyons qui commence le premier), « boby » (out ou per-dant) ... Outre les billes (en polyester ou en verre) acquises au kiosque du coin pour 1 DA l’une, les joueurs choisissent un espace appro-prié où ils tracent un cercle ou un carré destiné à la mise et une ligne pour les besoins de tir (ordre de passage)... La « carambole » (grosse bille en verre) ou le « rouleau » (extrait des rou-lements usagés de camions) entrent souvent en

action avec des règles préétablies. Jadis, nous nous procurions ces « rouleaux » de diff érents calibres auprès du rarissime mécanicien du quartier, à la « khorda » (brocante) du marché aux puces de Bab Sidi Boumedienne ou en dé-lestant carrément à la faveur de la nuit les «car-reta » (charrette traditionnelle) de leurs «roues », stationnées sur la place d’El Medress (marché indigène). Pour les billes, on les achetait tantôt chez les deux typiques épiciers de Bab Ali, Ba Benamar ou son alter ego Benalioua, tantôt on les trouvait en guise de « bonus » dans des pa-quets de détergents « Tide » ou « Omo ». La pub savait bien titiller cette passion pour les billes. « On achetait les jolies billes chez Ammi Brahim de Aïn Defl a et quand ma mère me demandait d’aller lui acheter Omo, je fi lais comme une fl è-che, je vidais fébrilement le paquet de son bo-nus avant d’arriver à la maison », se souvient Abdellatif Negadi, dramaturge... Pendant les vacances d’hiver, on se donnait rendez-vous dans une maison en ruine à «Qua’ chkara» (Bab Ali), derb Sid Sasli ou encore l’impasse couverte de la rue Benziane pour jouer aux billes. Zrigui, un portefaix populaire, nous gratifi ait à chaque fois d’un chaleureux feu de camp. Une sorte de rite initiatique au credo de la bande. Kamel, no-tre chef, un as, un véritable tireur « d’élite », était imbattable aux billes. Il gagnait à tous les coups. Ce « jackpot » qui ne plaisait guère à cer-tains ne manquait pas de provoquer des inci-dents parfois sanglants. D’ailleurs, nous en gar-dons personnellement des stigmates indélébiles

(une cicatrice sur le crâne et une balafre sur la cuisse droite). C’était la rançon de la jalousie et de l’envie, les dégâts collatéraux de ce jeu « inoff ensif »... A l’ école on n’avait pas le droit de jouer au ballon, cependant, on avait comme contrepartie le « nibli », le « zerbot » (toupie en bois) que l’on faisait tourner en enroulant une fi celle autour pour lui imprimer un mouvement de rotation,ou le « pitchak », cette balle consti-tuée de rondelles de chambre à air de bicyclet-te. Là encore, les parties de jeu qui se dispu-taient dans les cours de récréation ne man-quaient pas d’ambiance et chacun y allait de son habileté et son adresse. Quant aux fi lles, el-les s’adonnaient à la marelle (chrita), au cer-ceau, à la corde (hbila), à cache-cache (gho-maïda) ou faisaient la ronde en chantant autour du platane de la cour, sans oublier en extra mu-ros «zozlit» (osselets) multicolores achetés ou «recyclés») et «ou’douma» (noyaux d’abricot). Qui n’avait pas son sac de «oudouma» quand on ne les troquait pas contre quelques pièces d’ar-gent auprès de la pharmacie Benalioua de Souq el ghzel où ces arachides étaient transformées en huile. On faisait des concours aux bords d’un mur pour le plus grand plaisir des participants mais aussi des spectateurs. On s’amusait avec des riens et l’on y passait des heures. En ce temps-là, les consoles de jeux n’existaient pas (wargames) et les gens n’en avaient pas besoin pour jouer à la guerre (« kwabis »). Mais qui a dit que les jeux électroniques ont tué les jeux classiques ?

Tlemcen

A la faveur des vacances scolaires, le jeu de billes refait son apparitionC’est à la faveur des vacances de printemps que le jeu de billes a refait son apparition à travers les diff érents quartiers de la ville et de la banlieue, narguant ainsi les jeux virtuels proposés en ligne. Fuyant pour quelque temps ces « games » autistes, les enfants s’adonnent allègrement à ce jeu classique.

Page 10: BENSALAH OFFRE DE SORTIE DE CRISE REPOUSSÉE LE REJETAmer Rekhila, ex-membre du Conseil constitutionnel « Nous risquons une autre crise » Chaises vides pour ses députés L’opposition

PLANÉTARIUMs a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 912 PLANÉTARIUM s a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 9 13

Le lanceur d’alerte et fondateur de WikiLeaks arrêté à LondresLe «combat» contre l’extradition commence pour Julian Assange PAR CLARA WRIGHT

C’est le début d’un long «combat» judiciaire pour le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui vient de passer sa première nuit en détention et risque d’être extradé vers les Etats-Unis qui le considèrent comme une menace pour leur sécurité et veulent le juger. Le lieu de la détention de l’Australien de 47 ans n’a pas été communiqué mais selon des experts juridiques, cités dans la presse britannique, il pourrait s’agir de la prison de Wandsworth, établissement où il avait déjà été incarcéré neuf jours en 2010. L’endroit est particulièrement pensé pour éviter les risques d’évasion, dixit le site du ministère de la Justice. Située dans le sud de Londres, cette prison est «la plus surchargée du pays» avec près de 1.600 prisonniers qui partagent «pour la plupart» à plusieurs une cellule «conçue pour une personne», d’après un rapport d’inspection de 2018. Des agents consulaires australiens vont demander à lui rendre visite au plus vite, a annoncé jeudi la ministre australienne des Aff aires étrangères Marise Payne, tout en se disant «persuadée» qu’il serait «traité de manière équitable». Arrêté jeudi matin et extirpé de force par la police de l’ambassade d’Equateur où il avait trouvé refuge il y a sept ans pour échapper à un mandat d’arrêt britannique pour des accusations de viol et d’agression sexuelle en Suède qu’il a toujours niées, Julian Assange a été présenté dans l’après-midi même au tribunal londonien de Westminster. Un juge l’y a reconnu coupable de soustraction à la justice, un délit passable d’un an de prison. Sa peine sera prononcée à une date qui n’a pas été communiquée. «JE VOUS L’AVAIS DIT»Outre le mandat d’arrêt britannique, Assange fait face à une demande d’extradition américaine pour «piratage informatique». «Vous pourriez consentir à la demande», lui a dit le juge Michael Snow lors de sa comparution. Avant de lui exposer de manière étonnamment ironique l’»inconvénient» et l’»avantage» d’un tel choix: pas de possibilité de faire appel mais celle d’aller «plus vite aux Etats-Unis» et de «reprendre le cours de (sa) vie». Dans le box des accusés, Julian Assange, vêtu d’une veste noire, cheveux blancs rassemblés dans une queue de cheval et longue barbe blanche, a refusé. La demande américaine sera donc examinée au cours d’une audience le 2 mai. Son avocate Jennifer Robinson a annoncé qu’il allait «contester et combattre» cette demande d’extradition qu’il craignait, et avait invoquée comme motif de sa réclusion volontaire dans la représentation diplomatique équatorienne. «Il a dit +Je vous l’avais dit+», a ajouté Mme Robinson, s’adressant aux journalistes devant le tribunal jeudi, avant de dénoncer une arrestation, autorisée par Quito, qui «crée un dangereux précédent pour les organes de presse et les journalistes» dans le monde. Accusé d’avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense, Julian Assange encourt jusqu’à cinq années de prison aux Etats-Unis selon le ministère américain de la Justice. Mais «il n’y a aucune garantie qu’il n’y aura pas d’accusation supplémentaire (une fois) sur le sol américain», a averti le rédacteur en chef de Wikileaks, Kristin Hrafnsson, appelant le gouvernement britannique à s’opposer à la demande d’extradition. COÛT POUR LA POLICE«Le gouvernement britannique doit s’assurer qu’un journaliste ne sera jamais extradé aux Etats-Unis pour avoir publié des documents et des vidéos (montrant) des meurtres de citoyens innocents», a-t-il ajouté. Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a également appelé le gouvernement conservateur de Theresa May à «s’opposer» à cette extradition «pour avoir exposé des preuves d’atrocités en Irak et en Afghanistan». Mais Londres s’est attaché à présenter Assange en justiciable comme les autres. «Au Royaume-Uni, personne n’est au-dessus de la loi», a souligné Mme May devant la Chambre des communes jeudi. «Julian Assange n’est pas un héros», a de son côté jugé le chef de la diplomatie Jeremy Hunt. Selon le ministre de la Justice Sajid Javid, le coût de son séjour dans l’ambassade d’Equateur s’est élevé à 13,2 millions de livres (15,26 millions d’euros) de 2012 à 2015 pour la police britannique, contrainte de le surveiller 24 heures sur 24 pour éventuellement l’arrêter s’il sortait. En Suède, l’accusatrice de M. Assange compte demander la réouverture de l’enquête qui avait été classée, a déclaré jeudi son avocate à l’AFP. «Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l’enquête suédoise et qu’Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol», a dit Me Elisabeth Massi Fritz.

PAR RIM TAHER

Des combats faisaient toujours rage jeudi au sud de la capitale, cible depuis le 4 avril d’une off ensive du maréchal Kha-lifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui veut s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Soutenu par une autorité basée dans l’est du pays mais non reconnue internationalement, le maréchal Haftar espère, avec son Armée nationale libyenne (ANL), étendre son em-prise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et --plus récem-ment-- le sud. En face, les forces pro-GNA affi rment être déterminées à mener une contre-off ensive généralisée. Les troupes du maréchal Haftar tentent d’avancer vers la capitale notamment sur deux axes: par le sud et le sud-est, où des combats avaient déjà opposé mercredi les forces pro-GNA à celles de l’ANL. «Nos forces continuent à avancer sur tous les fronts et convergent vers le centre de la capitale», a martelé jeudi soir le porte-parole de l’ANL, Ahmad al-Mesmari dans une conférence de presse. Mais «pour le moment, c’est toujours le jeu du chat et de la souris», expliquait mercredi à une équipe de l’AFP, un com-mandant d’un groupe armé pro-GNA, sur la route de l’aéroport inutilisé de Tripoli, théâtre de combats qui se poursuivaient jeudi entre les deux camps selon des sour-ces de sécurité. «Les deux côtés semblent de force égale sur le plan militaire», esti-me le centre d’analyses International Cri-sis Group (ICG), jugeant toutefois qu’un «déploiement plus important de combat-tants» ou «une intervention militaire exté-rieure» pourraient précipiter une «catas-trophe humanitaire». Ahmad Mesmari a annoncé par ailleurs que des «mandats d’arrêt» ont été émis par le procureur gé-néral militaire de l’ANL contre M. Sarraj et d’autres responsables civils et militaires

du GNA, notamment pour «trahison», «soutien aux groupes terroristes» et «com-plot avec des pays étrangers».

«RELANCER LE DIALOGUE»A l’ONU, M. Guterres a appelé à un cessez-le-feu. «Il est encore temps d’arrêter» les aff rontements, «encore temps d’avoir un cessez-le-feu, d’éviter le pire», a déclaré à des médias M. Guterres, après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU. «Nous avons besoin de relancer un dialogue politique sérieux», a-t-il insisté. L’ONU avait annoncé mardi en raison des combats le report sine die d’une conféren-ce inter-libyenne qui devait aider le pays à sortir du chaos. Jeudi, des combats avaient lieu comme la veille au sud d’Ain Zara, où le GNA a organisé pour les journalistes une visite à la prison de cette banlieue de Tripoli où des personnes présentées com-me des combattants pro-Haftar, dont des mineurs, sont placées en détention. Une agence de l’ONU était sur place et menait des entretiens avec les prisonniers. Le di-recteur de la prison, Ayad Enjem, a fait état de la détention de «75 combattants de l’ANL» vendredi dernier. Parmi eux, «plu-sieurs ont moins de 16 ans», selon lui. Une dizaine de prisonniers ont été présentés aux journalistes jeudi. L’un d’eux a indi-qué à l’AFP qu’il avait 16 ans et qu’il avait été recruté récemment à Sabratha (ouest). Plus de 100 autres sont détenus dans une prison à Zawiya, à 50 km à l’ouest de la capitale, selon le responsable de cette pri-son, Abdelbasset Abou Ajeila. Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisa-tions internationales craignent que les ci-vils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Quelque 4.500 personnes ont déjà été déplacées par les combats, se-lon l’ONU.

HÔPITAUX DÉBORDÉSL’OMS a fait état jeudi de 56 morts et 266 blessés depuis le début de l’off ensive du maréchal Haftar le 4 avril, alors que l’ONU se mobilise pour soutenir les hôpitaux dé-bordés du pays. Selon le dernier bilan du ministère de la santé du GNA arrêté di-manche soir, au moins 35 personnes ont été tuées. «Des milliers de personnes ont fui leur foyer, tandis que d’autres se re-trouvent piégées dans des zones de confl it. Les hôpitaux à l’intérieur et à l’extérieur de la ville (Tripoli, ndlr) reçoivent chaque jour des victimes», a ajouté l’OMS. L’agen-ce spécialisée de l’ONU a souligné que «le travail des équipes d’ambulances et des hôpitaux est entravé par les bombarde-ments incessants et les aff rontements ar-més, y compris autour des zones résiden-tielles très peuplées». «Les équipes d’ur-gence sont confrontées à des pénuries de carburant et les migrants, qui ont été dé-placés des centres de détention, ne reçoi-vent peut-être pas les soins médicaux dont ils ont besoin», a-t-elle déploré. L’Union européenne a fait évacuer mercredi de Tri-poli les membres d’une mission d’assis-tance, en raison des bombardements, se-lon une source européenne. Cela concernerait une vingtaine de per-sonnes. L’UE est «préoccupée par les déve-loppements très inquiétants en Libye», a par ailleurs annoncé la porte-parole de la cheff e de la diplomatie de l’Union Federi-ca Mogherini, renouvelant son appel à un cessez-le-feu immédiat et à faciliter l’accès de l’aide humanitaire. Jeudi, Angela Mer-kel s’est entretenu au téléphone avec M. Sarraj et «condamné l’avancée des troupes du général Haftar sur Tripoli», selon un communiqué de la chancellerie alleman-de. Elle «a souligné avec conviction qu’il n’y a pas de solution militaire possible en Libye», estimant que «le processus politi-que sous l’égide des Nations unies doit continuer».

LibyeLes combats ont fait 56 morts en une semaine, l’ONU réclame un cessez-le-feuLe secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé un «cessez-le-feu» en Libye, où les combats qui ont fait 56 morts en une semaine selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’intensifi aient près de la capitale Tripoli.

Plus de 8.000 personnes ont été dé-placées par les combats qui font rage dans les environs de Tripoli, la capitale libyen-ne, dont la moitié au cours des deux der-niers jours, a indiqué l’ONU vendredi. «Les déplacements en provenance des zones touchées par les aff rontements dans les environs de Tripoli continuent de se mul-tiplier», a déclaré aux médias un porte-pa-role des En outre, «de nombreuses fa-milles restent bloquées à l’intérieur des zones touchées par le confl it», a-t-il dit. L’ONU craint pour leur sécurité. Vient s’ajouter le fait que les vivres s’amenui-sent. Le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, a lancé le 4 avril une off ensive pour s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale

(GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et recon-nu par la communauté internationale. Avec son Armée nationale libyenne (ANL), non reconnue sur le plan international, le maréchal Haftar espère étendre son em-

prise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et --plus récem-ment-- le sud. En face, les forces pro-GNA affi rment être déterminées à mener une contre-off ensive généralisée. Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des vio-lences. Des dizaines de personnes ont été tuées au cours de cette semaine dernière et plus de 300 ont été blessées, selon l’Or-ganisation mondiale de la santé (OMS). S’exprimant par téléphone depuis Tripoli, le représentant de l’OMS en Libye, le Dr Syed Jaff ar Hussain, a déclaré aux journa-listes que «les combats se rapprochent de l’intérieur de Tripoli».

Plus de 8.000 déplacés par les combats en Libye (ONU)

En 2009, la Cour pénale interna-tionale (CPI), basée à La Haye, a lancé un mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir pour «crimes de guerre» et «contre l’humanité» au Darfour, ajoutant en 2010 l’accusation de «gé-nocide». Vendredi matin, lors d’une conférence retransmise à la télévi-sion, le général Omar Zinelabidine a tenté d’apaiser les manifestants qui ont bravé le couvre-feu, imposé de 20H00 GMT à 02H00 GMT, pour marquer leur refus d’une transition militaire. Jeudi, le ministre de la Dé-fense Awad Ibnouf a annoncé l’ins-tauration pour deux ans d’un «Conseil militaire de transition» dont il a pris la direction. Le futur gouvernement sera «un gouvernement civil», a as-suré M. Zinelabidine vendredi --pré-senté comme le chef du Comité poli-tique du Conseil militaire--, promet-tant un dialogue de l’armée «avec les entités politiques». Il a néanmoins indiqué que le ministre de la Défense sera membre de l’armée et que les militaires «participeront à la dési-gnation du ministre de l’Intérieur». Campant depuis sept jours d’affi lée devant le QG de l’armée, les manifes-tants ont passé la nuit dans le calme.

Les militaires au pouvoir ne permet-tront «aucune atteinte à la sécurité», a prévenu M. Zinelabidine. «C’est no-tre place. Nous l’avons prise et nous n’allons pas l’abandonner jusqu’à ce que la victoire soit acquise. On a violé le couvre-feu. Nous allons continuer à le faire jusqu’à ce que nous obtenions un gouvernement de transition», a affi rmé Abou Obeïda, un manifestant. Autour de lui, des milliers de manifestants continuent d’affl uer. Certains boivent du thé, préparent du café, lisent le Coran sous un soleil brûlant en attendant «un grand rassemblement pour la prière du vendredi».

INTÉGRER LES CIVILS

De nombreux soldats sont visibles dans la foule, discutant sans animo-sité avec les contestataires. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), ont exhorté jeudi les militaires à intégrer les civils au processus de transition. A l’annonce de la destitution de M. Béchir, au pouvoir depuis un coup d’Etat en 1989, la foule sortie dans les rues avait d’abord laissé exploser sa joie,

embrassant les soldats et dansant sur les chars. Mais l’enthousiasme est vite retombé et les manifestants ont appelé à poursuivre la contestation, dont l’étincelle de départ a été la dé-cision du gouvernement le 19 dé-cembre de tripler le prix du pain dans ce pays en plein marasme éco-nomique. «Les gens ne veulent pas d’un conseil militaire de transition» mais «un conseil civil» a déclaré jeu-di dans un tweet Alaa Salah, une étu-diante devenue «l’icône» du mouve-ment. Une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan devrait se tenir vendredi à huis clos, à l’appel de six capitales, dont Washington, Paris et Londres. Les Etats-Unis, qui ont longtemps dé-signé le Soudan comme l’un de leurs pires ennemis, ont réclamé «une par-ticipation des civils au sein du gou-vernement», tout en saluant un «mo-ment historique». L’UE a aussi appelé l’armée à un transfert «rapide» du pouvoir aux civils, tandis que l’Union africaine a critiqué la «prise de pou-voir par l’armée» au Soudan, esti-mant qu’elle «n’est pas la réponse appropriée aux défi s» du pays. Au Soudan du Sud, qui a obtenu son in-

dépendance en 2011 après 22 ans de confl it, Riek Machar, chef rebelle op-posé au pouvoir sud-soudanais, a dit espérer que la destitution de M. Bé-chir n’aff ecte pas le processus de paix en cours dans son pays, en guerre ci-vile depuis 2013. De son côté, l’Egyp-te voisine, où l’armée avait égale-ment éjecté Hosni Moubarak du pou-voir en 2011 sous la pression de la rue, s’est dit «confi ante dans la capa-cité du peuple et de son armée» à mener à bien cette transition. La Tu-nisie, seul pays de la région étant parvenu à consolider sa démocratisa-tion après un soulèvement populaire, a exprimé jeudi soir l’espoir d’une transition pacifi que au Soudan.

«PROTÉGER LE RÉGIME»M. Béchir a tenté de réprimer la contestation actuelle par la force avant d’instaurer le 22 février l’état d’urgence à l’échelle nationale, en-traînant une baisse de la mobilisation jusqu’à samedi dernier. Selon un bi-lan offi ciel, 49 personnes ont été tuées depuis le 19 décembre. L’espa-ce aérien du Soudan a été fermé pour

24 heures et les frontières terrestres jusqu’à nouvel ordre, a déclaré, jeu-di, M. Ibnouf. Un cessez-le-feu a aussi été annoncé à travers le pays, notamment au Darfour (ouest), où un confl it a fait plus de 300 000 morts depuis 2003 selon l’ONU. Ces dernières années, le niveau de vio-lence a toutefois diminué au Darfour, M. Béchir ayant annoncé plusieurs trêves unilatérales. L’un des chefs rebelles du Darfour, a dit, jeudi, rejeter cette «révolution de palais» et appeler à «un gouverne-ment civil de transition». Cette «ré-volution de palais» vise surtout «à protéger le régime et empêcher l’op-position, des civils, des non-islamis-tes (...) de prendre le pouvoir», expli-que à l’AFP depuis Paris Jérôme Tu-biana, chercheur indépendant sur le Soudan depuis 20 ans. «Le fait que Béchir ait accepté sa destitution prouve qu’il s’agit, plutôt que de le livrer à la CPI, de le protéger. Rien d’étonnant de la part d’hommes qui ont été, plus que ses exécutants, ses complices», juge-t-il. L’ONG Amnesty International a appelé à «remettre» M. Béchir à la CPI.

(source AFP)

SOUDAN La rue se mobilise cette fois contre les généraux après le putschLe président soudanais Omar el-Béchir destitué, la foule des manifestants rassemblée à Khartoum est désormais déterminée à chasser les généraux du régime déchu, qui ont tenté, hier vendredi, d’apaiser la contestation en promettant un «gouvernement civil», sans toutefois fi xer d’échéance. Les principaux chefs de l’armée, au pouvoir après avoir renversé jeudi, le Président, ont confi rmé vendredi, que M. Béchir était en détention mais qu’il ne serait pas «livré à l’étranger».

Rappel des dates-clés de près de quatre mois d’un mouvement de contestation populaire inédit au Sou-dan, qui se poursuit au lendemain de la destitution par l’armée du prési-dent Omar el-Béchir, après 30 ans de pouvoir.

LE PRIX DU PAIN

Le 19 décembre 2018, des centaines de Soudanais manifestent, à l’appel de l’Association des professionnels soudanais, après la décision du gou-vernement de tripler le prix du pain, objet d’une pénurie. Ces manifesta-tions coïncident avec le retour après un an d’exil du leader de l’opposition Sadek al-Mahdi, ancien Premier mi-nistre chassé du pouvoir en 1989 par le coup d’Etat d’Omar el-Béchir.

«LIBERTÉ, LIBERTÉ»

«Liberté, Liberté», «le peuple veut la chute du régime», scandent le 20 dé-cembre des manifestants. Huit d’en-tre eux sont tués dans des aff ronte-

ments avec les forces de l’ordre.Au total, 49 personnes trouveront la mort dans des violences liées aux manifestations, selon un bilan offi -ciel. Le 24, Omar el-Béchir s’exprime pour la première fois, promettant «de vraies réformes».

TIRS DANS UN HÔPITAL Le 1er janvier 2019, une vingtaine de formations politiques réclament un changement de régime. Omar el-Bé-chir limoge quelques jours plus tard son ministre de la Santé après une augmentation des prix des médica-ments. Le 9, les forces anti-émeutes tirent à balles réelles dans un hôpital à Omdourman, ville voisine de la ca-pitale, où étaient soignés des mani-festants blessés, selon Amnesty Inter-national. Le 13, des manifestations ont lieu pour la première fois au Dar-four (ouest). Le 14, M. Béchir déclare que la contestation n’aboutira pas à un changement du pouvoir. Le 21, plusieurs militants et opposants sont

arrêtés à Khartoum lors d’une nou-velle marche vers le palais présiden-tiel.

ETAT D’URGENCE

Le 22 février, le chef de l’Etat décrète l’état d’urgence et limoge le gouver-nement. Le 24, le nouveau Premier ministre Mohamed Taher Ela prête serment. Les manifestants réclament toujours le départ du président. Le 1er mars, M. Béchir remet les rênes du Parti du congrès national (PCN) à Ahmed Haroun. La contestation, en baisse en raison de l’état d’urgence et des nombreuses arrestations, se pour-suit à Khartoum et à Omdourman.

RASSEMBLEMENTS DEVANT LE QG DE L’ARMÉE

Le 6 avril, début de rassemblements massifs devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Le 8, les mani-festants réclament des négociations

directes avec l’armée pour former un «gouvernement de transition». Le 9, les forces de sécurité tirent des gaz lacrymogènes pour tenter de disper-ser les milliers de protestataires. Se-lon des témoins, des soldats ont tiré en l’air pour repousser les forces de l’ordre. Le même jour, la police or-donne à ses forces de ne pas «interve-nir» contre la foule, appelant à un «transfert pacifi que du pouvoir». Ce-pendant, 11 personnes, dont six membres des forces de sécurité, sont tuées lors de manifestations à Khar-toum, selon le gouvernement.

DESTITUTION

Le 11, l’armée annonce la destitution d’Omar el-Béchir, remplacé par un «conseil militaire de transition» pour deux ans. L’armée ferme l’espace aé-rien pour 24 heures et les frontières terrestres jusqu’à nouvel ordre. Mal-gré un couvre-feu imposé pour un mois, des milliers de manifestants marquent leur rejet d’un «coup d’Etat» en se rassemblant devant le

QG de l’armée. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), exhortent les militaires à inté-grer les civils à cette transition. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres réclame une transition res-pectant les «aspirations démocrati-ques» des Soudanais. Les Etats-Unis et cinq pays européens demandent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Union africaine critique la «prise de pouvoir par l’ar-mée».

PROMESSE D’UN GOUVERNEMENT CIVIL

Le 12, le Conseil militaire de transi-tion promet un dialogue avec «les entités politiques» et la mise en place «un gouvernement civil», sans fi xer d’échéance. Il assure que le président Omar el-Béchir, «en détention» et visé par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, ne sera pas extradé.

Dates-clés de la destitution de Béchir et des promesses de l’Armée

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PLANÉTARIUMs a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 912 PLANÉTARIUM s a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 9 13

Le lanceur d’alerte et fondateur de WikiLeaks arrêté à LondresLe «combat» contre l’extradition commence pour Julian Assange PAR CLARA WRIGHT

C’est le début d’un long «combat» judiciaire pour le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui vient de passer sa première nuit en détention et risque d’être extradé vers les Etats-Unis qui le considèrent comme une menace pour leur sécurité et veulent le juger. Le lieu de la détention de l’Australien de 47 ans n’a pas été communiqué mais selon des experts juridiques, cités dans la presse britannique, il pourrait s’agir de la prison de Wandsworth, établissement où il avait déjà été incarcéré neuf jours en 2010. L’endroit est particulièrement pensé pour éviter les risques d’évasion, dixit le site du ministère de la Justice. Située dans le sud de Londres, cette prison est «la plus surchargée du pays» avec près de 1.600 prisonniers qui partagent «pour la plupart» à plusieurs une cellule «conçue pour une personne», d’après un rapport d’inspection de 2018. Des agents consulaires australiens vont demander à lui rendre visite au plus vite, a annoncé jeudi la ministre australienne des Aff aires étrangères Marise Payne, tout en se disant «persuadée» qu’il serait «traité de manière équitable». Arrêté jeudi matin et extirpé de force par la police de l’ambassade d’Equateur où il avait trouvé refuge il y a sept ans pour échapper à un mandat d’arrêt britannique pour des accusations de viol et d’agression sexuelle en Suède qu’il a toujours niées, Julian Assange a été présenté dans l’après-midi même au tribunal londonien de Westminster. Un juge l’y a reconnu coupable de soustraction à la justice, un délit passable d’un an de prison. Sa peine sera prononcée à une date qui n’a pas été communiquée. «JE VOUS L’AVAIS DIT»Outre le mandat d’arrêt britannique, Assange fait face à une demande d’extradition américaine pour «piratage informatique». «Vous pourriez consentir à la demande», lui a dit le juge Michael Snow lors de sa comparution. Avant de lui exposer de manière étonnamment ironique l’»inconvénient» et l’»avantage» d’un tel choix: pas de possibilité de faire appel mais celle d’aller «plus vite aux Etats-Unis» et de «reprendre le cours de (sa) vie». Dans le box des accusés, Julian Assange, vêtu d’une veste noire, cheveux blancs rassemblés dans une queue de cheval et longue barbe blanche, a refusé. La demande américaine sera donc examinée au cours d’une audience le 2 mai. Son avocate Jennifer Robinson a annoncé qu’il allait «contester et combattre» cette demande d’extradition qu’il craignait, et avait invoquée comme motif de sa réclusion volontaire dans la représentation diplomatique équatorienne. «Il a dit +Je vous l’avais dit+», a ajouté Mme Robinson, s’adressant aux journalistes devant le tribunal jeudi, avant de dénoncer une arrestation, autorisée par Quito, qui «crée un dangereux précédent pour les organes de presse et les journalistes» dans le monde. Accusé d’avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense, Julian Assange encourt jusqu’à cinq années de prison aux Etats-Unis selon le ministère américain de la Justice. Mais «il n’y a aucune garantie qu’il n’y aura pas d’accusation supplémentaire (une fois) sur le sol américain», a averti le rédacteur en chef de Wikileaks, Kristin Hrafnsson, appelant le gouvernement britannique à s’opposer à la demande d’extradition. COÛT POUR LA POLICE«Le gouvernement britannique doit s’assurer qu’un journaliste ne sera jamais extradé aux Etats-Unis pour avoir publié des documents et des vidéos (montrant) des meurtres de citoyens innocents», a-t-il ajouté. Le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a également appelé le gouvernement conservateur de Theresa May à «s’opposer» à cette extradition «pour avoir exposé des preuves d’atrocités en Irak et en Afghanistan». Mais Londres s’est attaché à présenter Assange en justiciable comme les autres. «Au Royaume-Uni, personne n’est au-dessus de la loi», a souligné Mme May devant la Chambre des communes jeudi. «Julian Assange n’est pas un héros», a de son côté jugé le chef de la diplomatie Jeremy Hunt. Selon le ministre de la Justice Sajid Javid, le coût de son séjour dans l’ambassade d’Equateur s’est élevé à 13,2 millions de livres (15,26 millions d’euros) de 2012 à 2015 pour la police britannique, contrainte de le surveiller 24 heures sur 24 pour éventuellement l’arrêter s’il sortait. En Suède, l’accusatrice de M. Assange compte demander la réouverture de l’enquête qui avait été classée, a déclaré jeudi son avocate à l’AFP. «Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l’enquête suédoise et qu’Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol», a dit Me Elisabeth Massi Fritz.

PAR RIM TAHER

Des combats faisaient toujours rage jeudi au sud de la capitale, cible depuis le 4 avril d’une off ensive du maréchal Kha-lifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui veut s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Soutenu par une autorité basée dans l’est du pays mais non reconnue internationalement, le maréchal Haftar espère, avec son Armée nationale libyenne (ANL), étendre son em-prise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et --plus récem-ment-- le sud. En face, les forces pro-GNA affi rment être déterminées à mener une contre-off ensive généralisée. Les troupes du maréchal Haftar tentent d’avancer vers la capitale notamment sur deux axes: par le sud et le sud-est, où des combats avaient déjà opposé mercredi les forces pro-GNA à celles de l’ANL. «Nos forces continuent à avancer sur tous les fronts et convergent vers le centre de la capitale», a martelé jeudi soir le porte-parole de l’ANL, Ahmad al-Mesmari dans une conférence de presse. Mais «pour le moment, c’est toujours le jeu du chat et de la souris», expliquait mercredi à une équipe de l’AFP, un com-mandant d’un groupe armé pro-GNA, sur la route de l’aéroport inutilisé de Tripoli, théâtre de combats qui se poursuivaient jeudi entre les deux camps selon des sour-ces de sécurité. «Les deux côtés semblent de force égale sur le plan militaire», esti-me le centre d’analyses International Cri-sis Group (ICG), jugeant toutefois qu’un «déploiement plus important de combat-tants» ou «une intervention militaire exté-rieure» pourraient précipiter une «catas-trophe humanitaire». Ahmad Mesmari a annoncé par ailleurs que des «mandats d’arrêt» ont été émis par le procureur gé-néral militaire de l’ANL contre M. Sarraj et d’autres responsables civils et militaires

du GNA, notamment pour «trahison», «soutien aux groupes terroristes» et «com-plot avec des pays étrangers».

«RELANCER LE DIALOGUE»A l’ONU, M. Guterres a appelé à un cessez-le-feu. «Il est encore temps d’arrêter» les aff rontements, «encore temps d’avoir un cessez-le-feu, d’éviter le pire», a déclaré à des médias M. Guterres, après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU. «Nous avons besoin de relancer un dialogue politique sérieux», a-t-il insisté. L’ONU avait annoncé mardi en raison des combats le report sine die d’une conféren-ce inter-libyenne qui devait aider le pays à sortir du chaos. Jeudi, des combats avaient lieu comme la veille au sud d’Ain Zara, où le GNA a organisé pour les journalistes une visite à la prison de cette banlieue de Tripoli où des personnes présentées com-me des combattants pro-Haftar, dont des mineurs, sont placées en détention. Une agence de l’ONU était sur place et menait des entretiens avec les prisonniers. Le di-recteur de la prison, Ayad Enjem, a fait état de la détention de «75 combattants de l’ANL» vendredi dernier. Parmi eux, «plu-sieurs ont moins de 16 ans», selon lui. Une dizaine de prisonniers ont été présentés aux journalistes jeudi. L’un d’eux a indi-qué à l’AFP qu’il avait 16 ans et qu’il avait été recruté récemment à Sabratha (ouest). Plus de 100 autres sont détenus dans une prison à Zawiya, à 50 km à l’ouest de la capitale, selon le responsable de cette pri-son, Abdelbasset Abou Ajeila. Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisa-tions internationales craignent que les ci-vils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Quelque 4.500 personnes ont déjà été déplacées par les combats, se-lon l’ONU.

HÔPITAUX DÉBORDÉSL’OMS a fait état jeudi de 56 morts et 266 blessés depuis le début de l’off ensive du maréchal Haftar le 4 avril, alors que l’ONU se mobilise pour soutenir les hôpitaux dé-bordés du pays. Selon le dernier bilan du ministère de la santé du GNA arrêté di-manche soir, au moins 35 personnes ont été tuées. «Des milliers de personnes ont fui leur foyer, tandis que d’autres se re-trouvent piégées dans des zones de confl it. Les hôpitaux à l’intérieur et à l’extérieur de la ville (Tripoli, ndlr) reçoivent chaque jour des victimes», a ajouté l’OMS. L’agen-ce spécialisée de l’ONU a souligné que «le travail des équipes d’ambulances et des hôpitaux est entravé par les bombarde-ments incessants et les aff rontements ar-més, y compris autour des zones résiden-tielles très peuplées». «Les équipes d’ur-gence sont confrontées à des pénuries de carburant et les migrants, qui ont été dé-placés des centres de détention, ne reçoi-vent peut-être pas les soins médicaux dont ils ont besoin», a-t-elle déploré. L’Union européenne a fait évacuer mercredi de Tri-poli les membres d’une mission d’assis-tance, en raison des bombardements, se-lon une source européenne. Cela concernerait une vingtaine de per-sonnes. L’UE est «préoccupée par les déve-loppements très inquiétants en Libye», a par ailleurs annoncé la porte-parole de la cheff e de la diplomatie de l’Union Federi-ca Mogherini, renouvelant son appel à un cessez-le-feu immédiat et à faciliter l’accès de l’aide humanitaire. Jeudi, Angela Mer-kel s’est entretenu au téléphone avec M. Sarraj et «condamné l’avancée des troupes du général Haftar sur Tripoli», selon un communiqué de la chancellerie alleman-de. Elle «a souligné avec conviction qu’il n’y a pas de solution militaire possible en Libye», estimant que «le processus politi-que sous l’égide des Nations unies doit continuer».

LibyeLes combats ont fait 56 morts en une semaine, l’ONU réclame un cessez-le-feuLe secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé un «cessez-le-feu» en Libye, où les combats qui ont fait 56 morts en une semaine selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’intensifi aient près de la capitale Tripoli.

Plus de 8.000 personnes ont été dé-placées par les combats qui font rage dans les environs de Tripoli, la capitale libyen-ne, dont la moitié au cours des deux der-niers jours, a indiqué l’ONU vendredi. «Les déplacements en provenance des zones touchées par les aff rontements dans les environs de Tripoli continuent de se mul-tiplier», a déclaré aux médias un porte-pa-role des En outre, «de nombreuses fa-milles restent bloquées à l’intérieur des zones touchées par le confl it», a-t-il dit. L’ONU craint pour leur sécurité. Vient s’ajouter le fait que les vivres s’amenui-sent. Le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, a lancé le 4 avril une off ensive pour s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale

(GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et recon-nu par la communauté internationale. Avec son Armée nationale libyenne (ANL), non reconnue sur le plan international, le maréchal Haftar espère étendre son em-

prise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et --plus récem-ment-- le sud. En face, les forces pro-GNA affi rment être déterminées à mener une contre-off ensive généralisée. Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des vio-lences. Des dizaines de personnes ont été tuées au cours de cette semaine dernière et plus de 300 ont été blessées, selon l’Or-ganisation mondiale de la santé (OMS). S’exprimant par téléphone depuis Tripoli, le représentant de l’OMS en Libye, le Dr Syed Jaff ar Hussain, a déclaré aux journa-listes que «les combats se rapprochent de l’intérieur de Tripoli».

Plus de 8.000 déplacés par les combats en Libye (ONU)

En 2009, la Cour pénale interna-tionale (CPI), basée à La Haye, a lancé un mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir pour «crimes de guerre» et «contre l’humanité» au Darfour, ajoutant en 2010 l’accusation de «gé-nocide». Vendredi matin, lors d’une conférence retransmise à la télévi-sion, le général Omar Zinelabidine a tenté d’apaiser les manifestants qui ont bravé le couvre-feu, imposé de 20H00 GMT à 02H00 GMT, pour marquer leur refus d’une transition militaire. Jeudi, le ministre de la Dé-fense Awad Ibnouf a annoncé l’ins-tauration pour deux ans d’un «Conseil militaire de transition» dont il a pris la direction. Le futur gouvernement sera «un gouvernement civil», a as-suré M. Zinelabidine vendredi --pré-senté comme le chef du Comité poli-tique du Conseil militaire--, promet-tant un dialogue de l’armée «avec les entités politiques». Il a néanmoins indiqué que le ministre de la Défense sera membre de l’armée et que les militaires «participeront à la dési-gnation du ministre de l’Intérieur». Campant depuis sept jours d’affi lée devant le QG de l’armée, les manifes-tants ont passé la nuit dans le calme.

Les militaires au pouvoir ne permet-tront «aucune atteinte à la sécurité», a prévenu M. Zinelabidine. «C’est no-tre place. Nous l’avons prise et nous n’allons pas l’abandonner jusqu’à ce que la victoire soit acquise. On a violé le couvre-feu. Nous allons continuer à le faire jusqu’à ce que nous obtenions un gouvernement de transition», a affi rmé Abou Obeïda, un manifestant. Autour de lui, des milliers de manifestants continuent d’affl uer. Certains boivent du thé, préparent du café, lisent le Coran sous un soleil brûlant en attendant «un grand rassemblement pour la prière du vendredi».

INTÉGRER LES CIVILS

De nombreux soldats sont visibles dans la foule, discutant sans animo-sité avec les contestataires. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), ont exhorté jeudi les militaires à intégrer les civils au processus de transition. A l’annonce de la destitution de M. Béchir, au pouvoir depuis un coup d’Etat en 1989, la foule sortie dans les rues avait d’abord laissé exploser sa joie,

embrassant les soldats et dansant sur les chars. Mais l’enthousiasme est vite retombé et les manifestants ont appelé à poursuivre la contestation, dont l’étincelle de départ a été la dé-cision du gouvernement le 19 dé-cembre de tripler le prix du pain dans ce pays en plein marasme éco-nomique. «Les gens ne veulent pas d’un conseil militaire de transition» mais «un conseil civil» a déclaré jeu-di dans un tweet Alaa Salah, une étu-diante devenue «l’icône» du mouve-ment. Une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan devrait se tenir vendredi à huis clos, à l’appel de six capitales, dont Washington, Paris et Londres. Les Etats-Unis, qui ont longtemps dé-signé le Soudan comme l’un de leurs pires ennemis, ont réclamé «une par-ticipation des civils au sein du gou-vernement», tout en saluant un «mo-ment historique». L’UE a aussi appelé l’armée à un transfert «rapide» du pouvoir aux civils, tandis que l’Union africaine a critiqué la «prise de pou-voir par l’armée» au Soudan, esti-mant qu’elle «n’est pas la réponse appropriée aux défi s» du pays. Au Soudan du Sud, qui a obtenu son in-

dépendance en 2011 après 22 ans de confl it, Riek Machar, chef rebelle op-posé au pouvoir sud-soudanais, a dit espérer que la destitution de M. Bé-chir n’aff ecte pas le processus de paix en cours dans son pays, en guerre ci-vile depuis 2013. De son côté, l’Egyp-te voisine, où l’armée avait égale-ment éjecté Hosni Moubarak du pou-voir en 2011 sous la pression de la rue, s’est dit «confi ante dans la capa-cité du peuple et de son armée» à mener à bien cette transition. La Tu-nisie, seul pays de la région étant parvenu à consolider sa démocratisa-tion après un soulèvement populaire, a exprimé jeudi soir l’espoir d’une transition pacifi que au Soudan.

«PROTÉGER LE RÉGIME»M. Béchir a tenté de réprimer la contestation actuelle par la force avant d’instaurer le 22 février l’état d’urgence à l’échelle nationale, en-traînant une baisse de la mobilisation jusqu’à samedi dernier. Selon un bi-lan offi ciel, 49 personnes ont été tuées depuis le 19 décembre. L’espa-ce aérien du Soudan a été fermé pour

24 heures et les frontières terrestres jusqu’à nouvel ordre, a déclaré, jeu-di, M. Ibnouf. Un cessez-le-feu a aussi été annoncé à travers le pays, notamment au Darfour (ouest), où un confl it a fait plus de 300 000 morts depuis 2003 selon l’ONU. Ces dernières années, le niveau de vio-lence a toutefois diminué au Darfour, M. Béchir ayant annoncé plusieurs trêves unilatérales. L’un des chefs rebelles du Darfour, a dit, jeudi, rejeter cette «révolution de palais» et appeler à «un gouverne-ment civil de transition». Cette «ré-volution de palais» vise surtout «à protéger le régime et empêcher l’op-position, des civils, des non-islamis-tes (...) de prendre le pouvoir», expli-que à l’AFP depuis Paris Jérôme Tu-biana, chercheur indépendant sur le Soudan depuis 20 ans. «Le fait que Béchir ait accepté sa destitution prouve qu’il s’agit, plutôt que de le livrer à la CPI, de le protéger. Rien d’étonnant de la part d’hommes qui ont été, plus que ses exécutants, ses complices», juge-t-il. L’ONG Amnesty International a appelé à «remettre» M. Béchir à la CPI.

(source AFP)

SOUDAN La rue se mobilise cette fois contre les généraux après le putschLe président soudanais Omar el-Béchir destitué, la foule des manifestants rassemblée à Khartoum est désormais déterminée à chasser les généraux du régime déchu, qui ont tenté, hier vendredi, d’apaiser la contestation en promettant un «gouvernement civil», sans toutefois fi xer d’échéance. Les principaux chefs de l’armée, au pouvoir après avoir renversé jeudi, le Président, ont confi rmé vendredi, que M. Béchir était en détention mais qu’il ne serait pas «livré à l’étranger».

Rappel des dates-clés de près de quatre mois d’un mouvement de contestation populaire inédit au Sou-dan, qui se poursuit au lendemain de la destitution par l’armée du prési-dent Omar el-Béchir, après 30 ans de pouvoir.

LE PRIX DU PAIN

Le 19 décembre 2018, des centaines de Soudanais manifestent, à l’appel de l’Association des professionnels soudanais, après la décision du gou-vernement de tripler le prix du pain, objet d’une pénurie. Ces manifesta-tions coïncident avec le retour après un an d’exil du leader de l’opposition Sadek al-Mahdi, ancien Premier mi-nistre chassé du pouvoir en 1989 par le coup d’Etat d’Omar el-Béchir.

«LIBERTÉ, LIBERTÉ»

«Liberté, Liberté», «le peuple veut la chute du régime», scandent le 20 dé-cembre des manifestants. Huit d’en-tre eux sont tués dans des aff ronte-

ments avec les forces de l’ordre.Au total, 49 personnes trouveront la mort dans des violences liées aux manifestations, selon un bilan offi -ciel. Le 24, Omar el-Béchir s’exprime pour la première fois, promettant «de vraies réformes».

TIRS DANS UN HÔPITAL Le 1er janvier 2019, une vingtaine de formations politiques réclament un changement de régime. Omar el-Bé-chir limoge quelques jours plus tard son ministre de la Santé après une augmentation des prix des médica-ments. Le 9, les forces anti-émeutes tirent à balles réelles dans un hôpital à Omdourman, ville voisine de la ca-pitale, où étaient soignés des mani-festants blessés, selon Amnesty Inter-national. Le 13, des manifestations ont lieu pour la première fois au Dar-four (ouest). Le 14, M. Béchir déclare que la contestation n’aboutira pas à un changement du pouvoir. Le 21, plusieurs militants et opposants sont

arrêtés à Khartoum lors d’une nou-velle marche vers le palais présiden-tiel.

ETAT D’URGENCE

Le 22 février, le chef de l’Etat décrète l’état d’urgence et limoge le gouver-nement. Le 24, le nouveau Premier ministre Mohamed Taher Ela prête serment. Les manifestants réclament toujours le départ du président. Le 1er mars, M. Béchir remet les rênes du Parti du congrès national (PCN) à Ahmed Haroun. La contestation, en baisse en raison de l’état d’urgence et des nombreuses arrestations, se pour-suit à Khartoum et à Omdourman.

RASSEMBLEMENTS DEVANT LE QG DE L’ARMÉE

Le 6 avril, début de rassemblements massifs devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Le 8, les mani-festants réclament des négociations

directes avec l’armée pour former un «gouvernement de transition». Le 9, les forces de sécurité tirent des gaz lacrymogènes pour tenter de disper-ser les milliers de protestataires. Se-lon des témoins, des soldats ont tiré en l’air pour repousser les forces de l’ordre. Le même jour, la police or-donne à ses forces de ne pas «interve-nir» contre la foule, appelant à un «transfert pacifi que du pouvoir». Ce-pendant, 11 personnes, dont six membres des forces de sécurité, sont tuées lors de manifestations à Khar-toum, selon le gouvernement.

DESTITUTION

Le 11, l’armée annonce la destitution d’Omar el-Béchir, remplacé par un «conseil militaire de transition» pour deux ans. L’armée ferme l’espace aé-rien pour 24 heures et les frontières terrestres jusqu’à nouvel ordre. Mal-gré un couvre-feu imposé pour un mois, des milliers de manifestants marquent leur rejet d’un «coup d’Etat» en se rassemblant devant le

QG de l’armée. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), exhortent les militaires à inté-grer les civils à cette transition. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres réclame une transition res-pectant les «aspirations démocrati-ques» des Soudanais. Les Etats-Unis et cinq pays européens demandent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. L’Union africaine critique la «prise de pouvoir par l’ar-mée».

PROMESSE D’UN GOUVERNEMENT CIVIL

Le 12, le Conseil militaire de transi-tion promet un dialogue avec «les entités politiques» et la mise en place «un gouvernement civil», sans fi xer d’échéance. Il assure que le président Omar el-Béchir, «en détention» et visé par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale, ne sera pas extradé.

Dates-clés de la destitution de Béchir et des promesses de l’Armée

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BOUILLON DE CULTURE s a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 9 15

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

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l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

PAR NADIR KADI

L’édition 2019 du Salon, également célèbre dans le monde pour l’importance qu’il accorde à la bande dessinée, met ainsi à l’honneur et pour la première fois de son histoire la littéra-ture et les écrivains algériens, dont notamment Nacera Belloula, Ameziane Ferhani, Abdelwa-hab Aissaoui ou encore Lynda Koudache et Dib El Yazid. Le chef de Cabinet au ministère de la Culture, Ali Redjel, a fait savoir, lors d’une al-locution prononcée à l’ouverture de la manifes-tation devant la ministre de la Culture et de la Communication du gouvernement de la pro-vince de Québec Madame Nathalie Roy, ainsi que du PDG du Salon, M. Philippe Sauvageau, que cette « forte » participation algérienne re-fl était également les liens grandissant entre la province canadienne et l’Algérie, en tenant pour preuve l’importante communauté algé-rienne présente au Québec. «Une communauté qui a réussi son intégration dans la société ca-nadienne et contribue, grâce à ses compétences et talents, à l’essor et au développement du pays d’accueil », expliquera-t-il.Le représentant de la délégation algérienne, le chef de Cabinet au ministère de la Culture, qui précise s’exprimer «au nom de la ministre algé-rienne de la Culture», a par ailleurs fait un état des lieux de la situation du livre en Algérie, ex-pliquant notamment que «depuis 1997, l’Etat octroie des subventions par le biais du Fonds

national pour la promotion et le développe-ment des arts et lettres». Ces subventions per-mettent le fi nancement des projets éditoriaux soumis par les auteurs eux-mêmes ou par des éditeurs, notamment parmi les jeunes talents » ou encore que l’Etat avait «créé un environ-nent» ayant permis en 2017 l’organisation de «53 foires et salons du livre locaux ». Le Salon international du livre d’Alger (Sila) restant néanmoins pour le représentant du ministère, «l’évènement phare des rendez-vous culturels en Algérie».La participation algérienne au Salon québécois est également marquée par la présence de mai-sons d’édition algériennes, publiques et pri-vées, dont notamment l’Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) , El Hikma, El Hou-da et Sedia. Le rendez-vous, qui devra permet-tre aux 1 200 auteurs venus de divers horizons de participer à des tables rondes ainsi que des ventes-dédicaces devrait également être l’occa-sion de débat sur le travail d’édition. La déléga-tion algérienne comptant à ce titre la présence de plusieurs responsables du secteur, dont les présidents du Syndicat national des éditeurs du livre (Snel) Ahmed Madi et de l’ Organisation nationale des éditeurs du livre (Onal) Musta-pha Debih. Les responsables présents au stand algérien aux côtés des éditions privées et publiques présen-teront les publications subventionnées par le ministère de la Culture.

PAR SIHEM BOUNABI

En ce huitième vendredi de la « révolution du sourire », l’Algérie vient de perdre un grand nom de la culture nationale, le comédien Aziz Degga, qui a off ert tant de sourires aux Algé-riens avec son humour ciselé et ses répliques cultes dans notamment «Omar Gatlatou» ou dans «Le Clandestin». Il a été inhumé, hier, après la prière de Dohr au cimetière de Aïn Bé-nian, accompagné d’une grande foule d’admi-rateurs anonymes et de personnalités de l’art et de la culture.Aziz Degga connu pour son rôle de Moh Smina dans le fi lm «Omar Gatlatou» de Merzak Al-louache, est décédé, hier matin, à l’âge de 74 ans des suites d’une longue maladie. Le pre-mier à avoir diff usé l’information sur les ré-seaux sociaux est un proche de la famille. Le doute sur l’information qui a circulée comme une traînée de poudre a rapidement été confi r-mé par des publications offi cielles à l’instar de celle du directeur de la Cinémathèque algé-rienne Salim Aggar ou du directeur général de l’Onda Sami Bencheikh dans des messages de condoléances.Le directeur de la Cinémathèque algérienne témoigne dans son message de condoléances qu’« il était toujours resté un fi dèle du cinéma algérien et de la Cinémathèque. Avec son petit couffi n, il n’a cessé de fréquenter le musée du cinéma où il était employé comme animateur. Il participait aux débats et apprenait certaines répliques pour les utiliser dans ces propres imi-tations. Il était amoureux des fi lms japonais et des westerns.» Il rappelle également que le do-cumentariste Hamid Benamara lui avait consa-cré tout un portait pour lui rendre hommage

dans un documentaire intitulée « Degga». Né à El-Biar le 10 novembre 1945, Aziz Degga a dé-buté sa carrière artistique au début des années soixante comme animateur à la Cinémathèque d’Alger. Connu surtout pour ses capacités d'adaptation, ses mimiques, ses imitations et son humour typiquement algérois, le grand pu-blic le découvre dans le rôle principal en 1976 dans Omar Gatlato. Il endossera également des rôles de personnages principaux dans « Cri de pierre » (1987), «Le Clandestin» (1988) et «Mo-rituri» (2007). Suite à sa mise à la retraite, Aziz Degga se consacre à l’écriture de contes pour enfants et à l’animation d’ateliers d’écriture et d’arts plastiques destinés aux enfants. Dans la présentation de son premier recueil de contes publié en 2002, intitulé « Degga raconte», il est souligné qu’Aziz Degga a une approche très particulière du conte. Son imaginaire foison-nant est constamment enrichi par cet univers cinématographique dans lequel il baigne de-puis sa tendre enfance. Il tire son répertoire de son vécu, en racontant à des milliers d'enfants des tranches de vie. Il crée ainsi un univers d'émotions dans lequel il tente d'exprimer ses propres sentiments existentiels. Sa devise : « La paix, l'amour et la tolérance ».Avec cette triste disparition est soulevée encore une fois la problématique de la marginalisation de l’artiste en Algérie qui disparaît sans avoir réussi à partager tout son talent à cause d’un système administratif qui relègue l’authenticité artistique au second plan. Aziz Degga, homme aux multiples talents et véritable intellectuel, qui a démontré de son vivant sa capacité d’ani-mer des débats de haute voltige, s’est hélas éteint, sans que son potentiel et son talent ne soient reconnus à leur juste valeur.

L’Algérie invitée d’honneur du 60e Salon international du livre de Québec

Les auteurs et éditeurs algériens en forceLe Salon international du livre de Québec (SILQ) a ouvert ses portes, mercredi dernier, au Centre des congrès de Québec avec comme invitée d’honneur l’Algérie et la littérature algérienne. Le rendez-vous littéraire, qui réunit chaque année près de soixante-dix mille visiteurs et se poursuit jusqu’au 14 avril prochain, est placé, cette année, sous la présidence d’honneur de l’écrivain et romancier algérien Yasmina Khadra.

Symbole de toute une génération et d’un certain cinéma algérienAziz Degga à bout de souf� e

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PAR LEILA ZAIMI

Selon Ahmed Bedjaoui, critique al-gérien, « Viva Zapata ! est un fi lm qui a fait une bonne carrière à l’époque de l’Algérie coloniale. Il a été diff usé à Oran les premiers jours de sa sortie», a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il est, d’ailleurs, très connu autant en Algérie qu’au Mexique ». Pour ce même critique, « Viva Zapata ! » est un fi lm qui a in-fl uencé et inspiré la population algé-rienne de l’époque, entre autres, le martyr algérien Ahmed Zabana. «Le peuple algérien a bien accueilli ce fi lm. A l’époque coloniale, le cinéma a joué un rôle très complexe dans le mouve-ment libérateur », a-t-il estimé. Selon Ahmed Bedjaoui, sur le plan technique et de la narration, « le fi lm est superbe».Pour sa part, l’ambassadeur du Mexi-que en Algérie Juan Gonzalez Mijares a évoqué, à l’occasion de sa présence à cette projection, le côté historique de ce héros, en soulignant que le « 10 avril 2019 marque les cent ans de sa mort. Durant la révolution mexicaine, il s’est distingué par son infatigable combat. En 1911, il a mené le combat des paysans mexicains contre le régi-me en place». De plus, le diplomate mexicain a mis l’accent sur la relation entre l’Algérie et le Mexique en matiè-re de lutte pour la libération des peu-ples du joug de l’oppresseur. A ce pro-pos, il a notamment fait allusion à l’ouvrage de Boualem Nedjadi, titré «Viva Zapata !», où il raconte l’histoire héroïque d’Ahmed Zabana. Emiliano Zapata Salazar (1879-1919), connu

également sous le nom de « Caudillo del Sur », qui veut dire « chef militaire du Sud », est l’un des leaders militai-res les plus importants de la révolu-tion mexicaine. Il est également l’em-blème de la résistance des paysans au Mexique contre le dictateur mexicain Profi rio Diaz, connu par sa déclara-tion, «Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des Etats-Unis », en espagnol « Pobre México, tan lejos de Dios y tan cerca de Estados Unidos ». Le long mé-trage, «Viva Zapata !» est considéré

par les spécialistes comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre des classi-ques du cinéma américain, réalisé par Elia Kazan, sorti aux Etats-Unis en 1952. Ecrit par le célèbre romancier John Steinbeck, le fi lm relate de façon romancée les dix dernières années de la vie d’Emiliano Zapata. Le révolu-tionnaire mexicain est incarné avec brio par Marlon Brando, après avoir connu le succès dans « Un tramway nommé Désir », il remportera le Prix d’interprétation à Cannes pour le per-

sonnage de Zapata. Anthony Quinn, qui interprète le rôle du frère de Za-pata, a quant à lui remporté l’Oscar du meilleur second rôle pour « Viva Zapata ! »Le fi lm relate ainsi comment tout a commencé, en 1909, lorsqu’un groupe de «péons» (paysans), spolié par les ri-ches propriétaires terriens, part protes-ter auprès du président Porfi rio Diaz qui est à la tête du Mexique depuis 34 ans. Devant la condescendance du dic-tateur et son refus d’intervenir, Emi-liano Zapata, aidé de son ami Pancho Villa, interprété par Alan Reed, et de son frère Eufemio, décide de prendre la tête de la révolte et de faire triom-pher le droit des paysans.Dans le scénario écrit par John Stein-beck, Zapata est dépeint comme un chef rebelle incorruptible, guidé par son seul et constant désir de rendre leur terre aux paysans spoliés, oubliant son intérêt personnel. Steinbeck, nom-mé à l’Oscar du meilleur scénario, mène ainsi une réfl exion sur le pouvoir qu’il soit politique ou militaire qui cor-rompt les hommes, excepté Zapata.Pour les besoins du fi lm, Steinbeck écrit une citation, prononcée par Mar-lon Brando dans le rôle de Zapata, qui, même si elle n’est pas du révolution-naire historique, résonne aujourd’hui, comme une citation qui traverse le temps et l’espace : « Vous voulez des chefs sans défauts, ça n’existe pas. Un chef est comme tout le monde. Il change ! Il abandonne ! Il meurt ! Il n’y a pas de chefs en dehors de vous. Un peuple fort est la seule force dura-ble. »

Comme chaque année à la même période, l’établissement Arts et Cultu-re de la wilaya d’Alger lance le concours de la meilleure nouvelle. Cette année, le concours, qui en est à sa quinzième édition, a pour thème «Algérie, Histoire et patrimoine». Ouvert jusqu’au 19 mai 2019, l’appel à participation s’adresse à tous les auteurs, sans distinction d’âge, écri-vant dans toutes les langues en usage en Algérie (arabe classique et dialec-tal, tamazight et français). Les nouvel-les, accompagnées du dossier de parti-cipation devant comporter un CV ar-tistique de l’auteur (fi che de rensei-gnement), son numéro de téléphone et une copie de sa carte d’identité natio-nale, devront être déposés ou envoyés, avant le 19 mai 2019 à : Etablissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger/ Concours «Al Kalima al-mouaâbira»/ Bibliothèque Multimédia de Jeunesse/ 38-40, rue Didouche Mourad, Alger. En outre, le communiqué d’Arts et Culture précise que les œuvres des candidats seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et de

poètes, et que les résultats seront connus et diff usés quelques semaines plus tard. Les candidats doivent envoyer/dépo-ser leur œuvre, ne dépassant pas les

dix pages, en cinq exemplaires. Les auteurs ayant été primés trois fois dans ce concours ne peuvent plus y prendre part, alors que ceux qui ont déjà été primés une ou deux fois, peu-

vent concourir, trois ans après la date de leur récompense. Par ailleurs, la cérémonie de remise de prix aux lau-réats de la 14e édition du concours de la meilleure nouvelle a eu lieu le 4 juillet 2018 à l’espace des Activités culturelles Bachir-Mentouri. Pour les nouvelles en langue arabe, le premier prix est revenu à Mustapha Ben Dehina pour «Aâla rassif al-hayat» («Sur le trottoir de la vie»), le deuxième prix a été attribué à Wahiba Slimani pour «Chahadat wafa’» (témoignage de fi -délité), alors que le troisième prix a récompensé Akila Rabhi pour «Wa kayfa ansa» (comment oublier). Pour ce qui est des nouvelles en langue ta-mazight, un seul prix a été attribué pour la troisième place et il est revenu à Chanez Dahlal. Trois nouvelles en langue française ont été récompensées : le premier prix est revenu à El Mekki Djebbar pour «La relève», le deuxième a été attribué à Mohamed-Boubkeur El Korti pour «Les mariés de l’an 2040», alors que le troisième prix a récompensé Linda Bouzid pour «Ouridette». R. C.

Festival de Cannes«The Dead Don’t Die» de Jim Jarmush en ouverture

PAR JACKY NAIDJA AVEC INES ILIANA

Le nouveau long métrage de Jim Jarmush «The Dead don’t Die» sera projeté en ouverture du Festival de Cannes le 14 mai prochain sur l’écran du grand théâtre Lumière. Il fera l’évènement en compétition cette année, et en première mondiale, avec un casting de tonnerre et le retour des Zombies. Il sera le premier à concourir pour la Palme d’or pour cette 72e

édition. Caméra d’or au Festival de Cannes en 1984 pour «Stanger thame Paradise», Palme d’or du court-métrage en 1993 pour «Coff ee and Cigarettes» et Grand prix en 2005 pour «Broken Flowers», le réalisateur américain Jim Jarmush, grand habitué de la Croisette, qui a marqué de son empreinte le cinéma indépendant américain avec ses fi lms étranges liés à ses propres univers, reste dans la mémoire collective des cinéphiles comme le plus doué de sa génération. En 2016, il a présenté deux fi lms en sélection offi cielle, «Paterson» avec Golshifteh Farahan, Adam Driver et puis «Gimme Danger», un documentaire musical sur le groupe «The Stogges». «The Dead don’t Die» est le 13e long métrage du célèbre cinéaste qui sortira en France le même jour de sa projection au Festival de Cannes, avant les Etats-Unis. L’histoire du fi lm se passe dans une contrée de Centerville, où les morts sortent de leurs tombes pour s’attaquer aux vivants et chercher surtout à se nourrir. Un évènement dangereux que personne n’avait pu prévoir ni imaginer. S’engage alors une vraie bataille de survie pour les habitants de cette ville avec une équipe de policiers emmenés par Bill Muray et Adam Driver, remarquables dans leurs rôles.

Concours de la meilleure nouvelle ouvert jusqu’au 19 maiUne édition placée sous le thème :«Algérie, Histoire et patrimoine»

Commémoration du centenaire de la disparition du révolutionnaire mexicain

«Viva Zapata ! » à l’Institut culturel français d’AlgerLe Centre culturel français (CCF) d’Alger et l’ambassade du Mexique en Algérie ont rendu un hommage au révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata dans la soirée de mercredi dernier, à l’occasion de la commémoration des cent ans de la disparition de ce héros de la lutte mexicaine contre la dictature, en projetant le long métrage qui retrace sa vie et son combat, réalisé en 1952 par Elia Kazan et écrit par John Steinbeck intitulé «Viva Zapata !».

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Cinémathèque de BéjaïaLe ciné-club «Allons voir un fi lm», mis en place par l’association Project’heurts en partenariat avec la Cinémathèque algérienne, organise la projection du documentaire «Vote off » de Fayçal Hammoum, le samedi 13 avril à 14h à la Cinémathèque de Béjaïa. La projection sera suivie d’un débat en présence du réalisateur.

ThéâtreReprésentation de la pièce «Taqassim Charqiya», le samedi 13 avril à 15h à la salle de spectacles Les Issers de Boumerdes.

Représentation de la pièce «Man Nesalkouch...ma nesalkouch», le mardi 23 avril à 15h, le mercredi 24 avril à 16h et le jeudi 25 avril à 16h au Théâtre régional Azzedine-Medjoubi d’Annaba.

Cinéma à Ibn Zeydoun (Riadh El Feth)

Samedi 13 avril : à 13h, «Nicky Larson» ; à 15h30 et 20h30, «Captain Marvel» ; à 18h, «Dragon Ball Super : Broly».Dimanche 14 avril : à 13h, «Creed 2» ; à 15h30 et 20h30, «Captain Marvel» ; à 18h, «Nicky Larson».Lundi 15 avril : à 13h, «Dragon Ball Super : Broly» ; à 15h30, «Captain Marvel» ; à 18h, «Captain Marvel» ; à 20h30, «Nicky Larson».Mardi 16 avril : à 13h et 15h30, «Dragon Ball Super : Broly» ; à 18h, «Captain Marvel» ; à 20h30, «Nicky Larson».Mercredi 17 avril : à 13h, «Nicky Larson» ; à 15h30, «Creed 2» ; à 18h et 20h30, «Captain Marvel».Jeudi 18 avril : à 13h et 20h30, «Captain Marvel» ; à 15h30, «Dragon Ball Super : Broly» ; à 18h, «Nicky Larson».Vendredi 19 avril : à 18h, «Captain Marvel» ; à 20h30, «Dragon Ball Super : Broly».Samedi 20 avril : à 13h, «Dragon Ball Super : Broly» ; à 15h30, «Captain Marvel» ; à 18h, «Creed 2» ; à 20h30, «Nicky Larson».

Cinéma à l’IFAProjection du long-métrage «Il a déjà tes yeux», le samedi 13 avril à 18h à l’Institut français d’Alger.

Projection du long-métrage «Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu», le dimanche 14 avril à 18h à l’Institut français d’Alger. Entrée libre.

Projection du long-métrage «Qu’est ce qu’on a encore fait au Bon Dieu», le lundi 15 avril à 18h à l’Institut français d’Alger. Entrée libre.

Programme du TNA du mois d’avril

Samedi 13 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Samedi 13 avril à 15h : représentation de la pièce «Macbett».Mardi 16 avril à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Mercredi 17 et jeudi 18 avril à 18h : représentation de la pièce «Macbett».Samedi 20 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Samedi 20 avril à 15h : représentation de la pièce «Macbett».Mardi 23 avril à 14h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».Mercredi 24 et jeudi 25 avril à 18h : représentation de la pièce «Macbett».Samedi 27 avril à 10h30 : représentation de la pièce pour enfant «Sadiq el bia’a».

RencontresRencontre-débat avec le Dr. Ahmed Benbitour, autour de ses derniers ouvrages «D’une lointaine oasis, à la hiérarchie de l’exécutif» et «Radioscopie de la gouvernance algérienne», le samedi 20 avril à partir de 14h à la Librairie Point Virgule (Résidence Nour. Rue des Abattoirs, Chéraga, Alger. En face du lycée Issiakhem).

Rencontre avec l’écrivain Abdelhafi d Boukhalat autour de «l’écriture pour enfant», le lundi 15 avril à 14h30 à la Bibliothèque multimédia Bachir-Mentouri (5, rue Bachir Mentouri, Alger).

Rencontre avec le poète Riad Mansour autour de son recueil «Mouchoir et morceau de cœur» (éditions Dar El Motakaf), le mercredi 17 avril à 14h à la Bibliothèque multimédia Bachir-Mentouri (5, rue Bachir Mentouri, Alger).

Rencontre avec Amin Khan et Saïd Djaafer autour de «Travailler», quatrième volume de la série «Nous autres» paru aux éditions Chihab, le samedi 13 avril à 15h à la Librairie L’Arbre à dires (48, chemin Sidi Yahia, Hydra, Alger).

Le café littéraire et culturel Média-Plus reçoit l’écrivain Olivier Rolin, qui animera une rencontre intitulée «L’écriture et le monde», le samedi 13 avril à 14h à l’Institut français de Constantine (1, boulevard de l’Indépendance, Constantine).

Les Lundis du ClubL’Institut culturel italien consacrera un cycle qui portera sur la thématique «C’era una volta...attrici italiane», du 11 mars au 29 avril, à 18h30, au niveau de sa salle polyvalente (4 bis, rue Yahia Mazouni, El Biar, Alger). Entrée sur carte d’accès, réservation : [email protected]. Lundi 15 avril : «La Découverte de l’Aube» de Susanna Nichiarelli.

Expositions

Du 13 avril au 2 mai à la galerie d’art Asselah-Hocine (39-41, rue Asselah Hocine, Alger), exposition du plasticien Mohamed El Kamel Zoughailech. Le vernissage est prévu ce samedi à 15h.

Jusqu’au 15 avril à la galerie Aïcha-Haddad (84, rue Didouche Mourad, Alger), exposition d’artisanat.

Jusqu’au 4 mai à l’Espace d’art contemporain ESPACO (Résidence CMB. 196, Oued Terfa, El Achour, Alger), exposition de Denis Martinez intitulée «Bahaz Khoya Gnaoui Blidi –H’kayet 3echra (histoire d’une complicité». Le samedi 13 avril à 15h à l’ESPACO : Performance de Denis Martinez.

Jusqu’au 30 avril à la Médiathèque de l’Institut français d’Alger, exposition intitulée «Paroles de librairies du monde».

Jusqu’au 30 avril au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (MaMa), exposition des œuvres du peintre et graveur allemand, Otto Dix.

Jusqu’au 15 avril à la galerie Mohammed-Racim (7, avenue Pasteur, Alger-Centre), exposition de Taieb Benabbas Bakhti intitulée «Allégorie».

Jusqu’au 6 juin au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger, exposition «Héritages culturels immatériels en Afrique».

Jusqu’au 18 avril au Palais Mustapha Pacha (12, rue des frères Mecheri, Basse-Casbah), exposition intitulée «Tonalité, charme et gaité de la miniature algérienne».

Concours «Jeune Artiste Peintre»

Société Générale Algérie lance l’appel à candidature pour le Concours «Jeune Artiste Peintre», ouvert du 1er avril au 31 juillet 2019, en direction des jeunes artistes peintres algériens professionnels ou amateurs. Pour prendre part à ce concours, il faut être âgé de 45 ans maximum au 31 décembre 2019, être jeune artiste professionnel ou amateur en art, et résider en Algérie. L’œuvre présentée doit être entièrement conçue et réalisée par l’artiste lui-même. Les candidats désirant participer doivent postuler sur le site : www.societegenerale.dz. Un jury de personnalités et d’experts du monde artistique désignera les trois (03) meilleures œuvres lors d’un vernissage qui sera organisé à cet eff et. Pour donner un maximum de visibilité aux artistes qui vont prendre part au concours, les douze (12) meilleures œuvres vont illustrer l’agenda et le calendrier de l’entreprise pour l’année 2020 et leurs œuvres seront exposées lors dudit vernissage.

Concours de courts métrages

L’association des Amis de Medghacen organise, en partenariat avec la Direction de la Culture de la wilaya de Batna et en collaboration de la Maison de la Culture de Batna et de l’Université Batna 2, un concours de courts-métrages placé sous le thème «Aurès, fi er de mon patrimoine». Un appel à participation est disponible sur la page facebook de l’association des Amis de Medghacen (un formulaire est également disponible). Ce concours est ouvert du 1er mars au 20 avril 2019 à minuit, à toute personne âgée de plus de 16 ans, alors que les fi lms (tous types y compris l’animation) peuvent être soumis par une personne ou un groupe. Les demandes de candidatures doivent inclure le lien vers le court métrage (format mp4), d’une durée entre 3 à 7 minutes (générique de fi n compris), et doivent être envoyées par WeTransfer ou déposées au niveau de la Direction de la Culture de Batna (service Patrimoine), accompagnées du formulaire rempli et signé. Un jury composé de cinq personnes et d’un président examinera les candidatures et tiendra en compte les critères de l’originalité, de l’émotion et de la sensibilité de l’auteur pour transmettre son message (images, sons, mots, musique...). Trois prix seront décernés (court-métrage sélectionné par un jury, meilleure idée originale, choix du public sur les réseaux sociaux). Les candidatures ne seront acceptées que si elles sont rédigées en arabe, en Tamazight ou en français et envoyées à : [email protected].

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Affaire CalvinLa justice enquête sur des «infractions à la législation» antidopageUne enquête préliminaire a été ouverte à Marseille pour «infractions à la législation sur les produits dopants», dans le cadre de soupçons entourant l’athlète Clémence Calvin, a appris l’AFP hierauprès du parquet.Clémence Calvin fait l’objet d’une enquête pour «infractions à la législation sur les produits dopants». Les investigations ont été confi ées au pôle santé publique du parquet de Marseille, a précisé à l’AFP le procureur de la République Xavier Tarabeux, confi rmant une information de L’Equipe. Selon le site internet du journal, cette enquête a été ouverte le 22 mars après un record de France sur 5km de l’athlète, établi le 10 mars mais non homologué, à l’occasion du semi-marathon de Paris. Les investigations, distinctes de l’enquête administrative de l’Agence française de lutte antidopage (AFLD), sont menées par les gendarmes de l’Offi ce central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), a précisé une source proche du dossier à l’AFP. Clémence Calvin, 28 ans, accusée de s’être soustraite à un contrôle antidopage inopiné au Maroc le 27 mars, a, par ailleurs, saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler sa suspension avant le marathon de Paris qui aura lieu dimanche. La plus haute juridiction administrative doit examiner le dossier de la licenciée de Martigues (Bouches-du-Rhône), en référé, vendredi.La vice-championne d’Europe du marathon à Berlin en 2018 a été suspendue provisoirement mercredi par l’Agence française de lutte contre le dopage. Elle risque quatre ans de suspension, tout comme son mari, Samir Dahmani, qui se voit reprocher d’avoir fait obstruction aux contrôleurs de l’AFLD.

Formule 1 (Grand Prix de Chine)Mercedes se replace juste devant FerrariValtteri Bottas a rassuré l’équipe Mercedes en accomplissant le tour le plus rapide des essais libres 2, hier après-midi à Shanghai. Mais d’un souffl e : le n°1 mondial n’a devancé Sebastian Vettel (Ferrari) que de 0»027. Aurait-on surjoué la prudence chez Mercedes ? Le V6 de Brixworth rendait 0»5 au Ferrari sur les portions rectilignes au Grand Prix de Bahreïn, et à ce tarif-là les champions du monde avaient de quoi craindre les 1 397 mètres de la ligne droite de Shanghai, théâtre de la 3e manche du Mondial 2019, le 1 000e Grand Prix de l’histoire de la F1, ce week-end. Dominée par la SF90 lors du premier entraînement, la W10 a répliqué lors de la seconde avec Valtteri Bottas, auteur d’un tête-à-queue et du meilleur temps en 1’33»300. D’un rien puisque le n°1 mondial a souffl é la première place à Sebastian Vettel à 0»027, mais suffi samment pour redonner un motif d’espoir. Et pas qu’un, car la «rossa» de Charles Leclerc a peut-être plus souff ert qu’en apparence à Sakhir. Après une heure de tests, le Monagasque a été prié d’en descendre, à cause d’un souci de refroidissement qui pourrait cacher un problème plus grave.

PAR SAÏD B.

Et justement pour organiser ses nouvelles élections, les membres de l’assemblée générale de la Fédération algérienne de basket-ball (FABB) sont convoqués en session extraordinai-re ce matin (10h00) à Alger, afi n de trouver un «consensus» à la situation que traverse l’instance fédérale de la «balle au panier» algérienne. Pour plus d’éclaircissement, le président du NA Hus-sein Dey Djamel Benalioua, qui aspire à postuler à la présidence, a indiqué qu’«après le rejet des bilans moral et fi nancier de l’ex-président de Fé-dération et son bureau, nous devons vite remet-tre de l’ordre dans l’instance fédérale. La tenue en urgence des deux assemblées va permettre le déroulement des élections pour la présidence et pour le bureau. De 2017 à 2019, le basket-ball algérien a nettement reculé. »

UN SECOND POINT PRÉVU À L’ORDRE DU JOURPlus explicite, M. Benalioua a révélé que plus des deux tiers de l’AG vont demander l’inclusion d’un second point à l’ordre du jour outre l’instal-lation des commissions de candidature et de passation de consignes. «Il s’agit de la réhabili-tation de l’ex-président Rabah Bouarifi . Ce der-nier a été lésé en 2017, vu le rejet sans aucun motif valable de ses bilans moral et fi nancier. Je pense que c’est de son droit d’être réhabilité, lui qui a été poussé injustement vers la porte de sor-tie. Plusieurs membres de l’AG ont envoyé une

lettre au ministère de la Jeunesse et des Sports, rappelle-t-il, avant d’ajouter : «Nous espérons que cette doléance soit prise en considération pour valider la réhabilitation le jour de l’AGEX.» Là, le secrétaire général par intérim de la FABB, Zaki Lahmar, a indiqué que « Concernant la va-lidation par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) du rejet des bilans moral et fi nan-cier du président Ali Slimani et de son bureau exécutif lors de l’assemblée générale ordinaire qui s’est déroulée le 14 mars à Alger, nous n’avons pour le moment reçu aucune notifi ca-tion du MJS à ce sujet. » « Nous sommes tou-jours dans l’attente de la validation du MJS des rapports de l’AG ordinaire afi n que les commis-sions installées en clôture de l’AG ordinaire dé-butent leurs missions respectives conformément aux lois en vigueur », dit-il.

GARE AU DEUX POIDS DEUX MESURESOr, il y a quelques jours, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Raouf Bernaoui, a ac-cepté de réhabiliter plusieurs personnalités du mouvement sportif algérien. Y comprises celles qui ont été déclarées inéligibles suite au rejet de leurs bilans moral et fi nancier à l’exemple de la Fédération algérienne de basket-ball. Pour être équitable, il serait plus sage de permettre donc aussi bien à Bouarifi qu’à Slimani d’être réhabilité lors de la réunion d’aujourd’hui. «J’ai reçu des de-mandes écrites pour une AGEx de la part de 58 membres votants (clubs et ligues) de l’assemblée

générale, ce qui représente plus des deux tiers exi-gés par les statuts de la FABB. Nous avons donc programmé cette AGEx ce samedi au siège du Co-mité olympique et sportif algérien (COA)», a dé-claré Lahmar à l’APS.

SAUVER LA SAISON EN COURS«Notre premier objectif est de sauver la saison en cours en trouvant des solutions à la situation que traverse la FABB, notamment par la reprise des compétitions nationales (Nationale 1 messieurs et dames) et la reprise des activités des équipes nationales en prévision des compétitions inter-nationales de cet été», a ajouté le secrétaire gé-néral par intérim de la FABB et également Direc-teur technique national (DTN). Ce matin donc aura lieu l’assemblée générale extraordinaire au siège du Comité olympique algérien qui sera sui-vie, la semaine prochaine, par l’assemblée géné-rale élective. Il est utile de rappeler que lors des travaux de la dernière AG ordinaire, le secrétaire général de la FABB, Redouane Djoudi, et le re-présentant du MJS, Nadir Belayat, avaient pro-cédé à l’installation des commissions de candida-tures, de recours et de passation de consignes, en prévision des prochaines élections. Reste à sa-voir si ces mêmes membres de Commissions qui seront reconduits pour préparer l’AG élective où les membres de l’AG doivent refaire le choix d’autres membres pour ces deux Commissions indispensables pour organiser l’AG élective dans les règles de l’art ?

AGEx de la Fédération algérienne de basket-ball ce samedi pour trouver un consensus

Money time pour la balle au panier DzAprès le rejet des bilans moral et fi nancier du président de la FABB, Ali Slimani, et de son bureau exécutif lors de l’assemblée générale ordinaire qui s’est déroulée le 14 mars à Alger, cette situation a mené au gel de toutes les compétitions nationales jusqu’à l’élection d’un nouveau président.

PAR CHAHINEZ GHELLAB

Lancé le mardi 9 avril 2019 ma-tin à Ouargla, le championnat ré-gional du tir au pistolet individuel a pris fi n mercredi dernier. Les six wilayas recensées par l’inspection régionale de la police du Sud-Est, ont participé à ce championnat ré-gional, en individuel et en équipe. L’athlète Ahdoud Hassna de la po-lice de Ghardaïa, championne de tir d’Algérie, continue de monopo-liser la plus haute marche du po-dium. Elle a remporté le titre de meilleure tireuse au pistolet 25m dans la région du Sud-Est. Une vic-toire qui a permis à la ville de Ghardaïa de fi nir à la première po-sition du tableau individue femme. La deuxième place de la catégorie a été emportée par la tireuse de Bis-kra alors que les représentantes de

Ouargla ont terminé à la troisième marche du podium.Dans le classement féminin par équipe, les tireuses de Biskra ont squatté la première place. Malgré les importantes notes apportées par Ahdoud Hassna, Ghardaïa a été classée deuxième suivie de Ouargla en troisième position.

LE TIR IMPORTANT POUR AMÉLIORER LES PERFORMANCES

La compétition de l’individuel/hommes a été remporté par le ti-reur de Ouargla alors que ceux de Laghouat ont pris la deuxième po-sition et El Oued la troisième. L’inspecteur régional adjoint de la police du Sud-Est, a souligné, dans son allocution inaugurale, l’impor-

tance qu’attribue la direction géné-rale de la Sureté nationale au sport au milieu des affi liés à ce corps de sécurité afi n d’ « améliorer les per-formances professionnelles du poli-cier. » La remise de médailles et des attestations d’honneur s’est dérou-lée dans une cérémonie grandiose, mercredi, au complexe sportif de police sis à la nouvelle ville d’El Khafdji (Hai Enasr – Ouargla). Elle

a été marquée par la présence de tous les responsables et cadres de la sureté de la wilaya y compris des représentants de la direction de la jeunesse et sport. A rappeler que les services de poli-ce de six wilayas du Sud-Est, à sa-voir Illizi, El Oued, Laghouat, Ghardaïa, Biskra et Ouargla, ont participé à ce championnat avec plus de 30 athlètes.

Ouargla/Le championnat régional du tir au pistolet inter police, s’est clôturéAhdoud Hassna demeure la meilleure tireuse du Sud-Est

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SPORTISSIMO s a m e d i 1 3 a v r i l 2 0 1 9 19

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

PAR MOHAMED TOUILEB

Les Clubistes, à l’image de leur driver Denis Lavagne, veulent croi-re à un renversement de la situa-tion. Les Constantinois espèrent surprendre les Tunisois chez eux et ne se rendent pas en victime rési-gnée chez les voisins. L’entraîneur en chef de l’unique représentant al-gérien toujours en lice dans les tournois africains est «persuadé que si mes joueurs se montrent soudés, solides et solidaires et vo-lontaires au même temps, on peut créer l’exploit à Radès et revenir au pays avec le billet qualifi catif» mais il reconnaît que «la rencontre ne sera pas facile, mais on a un groupe capable de relever le défi et de bat-tre l’ES Tunis chez lui et devant sa galerie.» A l’aller, le technicien français a dû se passer des services de Belkacemi et Lamri. La donne ne changera pas pour cette seconde manche puisque les deux joueurs ne seront pas opérationnels : « J’aurais souhaité bénéfi cier des services de Lamri et Belkacemi face à l’EST, ce samedi, mais c’est bien

dommage puisque les deux joueurs sont toujours blessés et seront out pour ce match retour. Leur absence a chamboulé mes plans, mais fort heureusement, j’ai récupéré Dja-bout et Abid et aussi Beldjilali », regrette Lavagne.

L’EST NE LÂCHERA PAS LE STEAKEn face, les « Sang et Or » sont en ballotage très favorable. Avec un succès et trois buts inscrits à l’exté-rieur, les Espérantistes ont déjà un pied dans le carré d’as. Toutefois, Tarek Arama, manager général du team de l’antique Cirta, est convain-cu que son équipe a toujours des chances de redresser la barre : « Les gens se trompent s’ils pensent qu’on est éliminés de la Ligue des cham-pions africaine. Comme ils nous ont battus au match aller, on peut les battre à Radès. On a une équipe so-lide capable de relever ce défi et de créer l’exploit en se qualifi ant en de-mi-fi nale. Aux joueurs de croire en leurs capacités, pour aller de l’avant et se donner à fond car ils peuvent

s’imposer et passer l’écueil de l’ES Tunis avec succès », note-il. C’est pour dire que l’espoir fait vivre même quand il est infi me. Pour sa première participation en Ligue des Champions CAF, le CSC a déjà pu s’imposer à trois reprises loin de ses bases. C’était contre les Gambiens du Gamtel FC (0/1) et les Ougandais du Vipers SC toujours sur le même score lors des tours préliminaires ainsi que chez le Club Africain pour le même tarif en phase de poules.

AL AHLY SC EN QUÊTE D’UN MIRACLECette fois, l’adversité est plus signi-fi cative parce qu’il s’agit d’une ren-contre couperet et de la formation détentrice de la couronne africaine. Aussi, le « Taraji », qui a fait son entrée en lice lors de l’ultime tour d’écrémage, a remporté ses trois sorties à domicile sur le score de 2 buts à 0. C’est pour dire qu’il n’est pas facile de faire trembler les fi -lets tunisiens.Néanmoins, en football, il y a sou-vent des matchs « sans ». En témoi-

gne le quart de fi nale « aller » raté d’Al Ahly SC, fi naliste malheureux de la dernière édition, en Afrique du Sud. Les Cairotes ont été balayés 5 buts à 0 par Mamelodi Sundowns. Ils animeront l’ « acte II » cet après-midi (17h00) au Caire en quête d’un miracle. Ça sera le cas du TP Ma-zembe et Wydad Athletic Club qui seront hôtes du Simba SC et Horaya dans l’ordre. Les quatre prétendants s’étaient quittés sur un score nul et vierge il y a une semaine.

Ligue des Champions CAF (1/4 de finale « retour » : Espérance Tunis – CS Constantine, ce soir à 20h)

Les « Sana� r » condamnés à l’exploitUn retard d’un but à refaire mais un avantage de 2 buts est exigé pour le CS Constantine, qui anime ce soir (20h00) le quart de fi nale « retour » de la Ligue des Champions CAF, afi n de se qualifi er au prochaine tour. Un duel qui l’opposera à l’Espérance Tunis, tenant du titre, au stade Radès. Battu 3 buts à 2 au stade Chahid Hamlaoui, les « Sanafi r » devront l’emporter par plus de 2 buts ou gagner avec un écart d’un but en marquant 4 fois ou plus s’ils veulent se hisser en demies. Pas mince aff aire…

Programme des 1/4 finale « retour » de la Champions

League CAF :Espérance Tunis – CS Constantine (20h00)

TP Mazembe - Simba SC (14h00)

Al Ahly SC – Mamelodi Sundowns (17h00)

Wydad Athletic Club – Horaya (20h00)

Un chirurgien orthopédiste conseille à Harry Kane une opérationUn éminent chirurgien londonien orthopédiste, Mark Davies, estime qu’une intervention chirurgicale pourrait aider Harry Kane, le buteur international anglais de Tottenham blessé mercredi, à renforcer le ligament de sa cheville gauche afi n d’éviter de futures blessures. «A un moment donné, je pense qu’ils (les responsables médicaux du club) pourraient envisager une intervention chirurgicale pour stabiliser le ligament, ce qui est tout à fait faisable et devrait résoudre le problème», a précisé le praticien à l’agence de presse britannique Press Association. «Il (Harry Kane) n’est pas si vieux que ça (25 ans), et il serait bon pour lui de solidifi er sa cheville s’il veut continuer à jouer sans que cela se reproduise sur le long terme», a-t-il ajouté. «C’est une opération banale qui consiste à resserrer le ligament et c’est assez facile»(à faire). Une telle intervention entraînerait, selon celui qui a vu passer entre ses mains plusieurs footballeurs professionnels, des Spurs, d’Arsenal et de Chelsea, une indisponibilité de trois mois, équivalente à celle qu’il pourrait devoir observer sans intervention. Harry Kane, le capitaine de l’équipe d’Angleterre, s’est blessé lors d’un contact avec Fabian Delph à la 55e minute du quart de fi nale aller de C1 remporté mercredi soir à Londres par Tottenham contre Manchester City (1-0). Il a dû regagner les vestiaires soutenu par deux membres de l’encadrement du club. Jeudi, son club a annoncé que son attaquant vedette, actuel 3e meilleur buteur de la Premier League, souff rait «d’une sérieuse blessure ligamentaire à la cheville gauche». C’est la cinquième fois depuis 2016 que Harry Kane se blesse aux chevilles, et la deuxième fois cette saison à la même, la gauche.

«ILS SONT VRAIMENT DÉSOLÉS» : KOVAC CONFIRME LA BAGARRE ENTRE COMAN ET LEWANDOWSKINiko Kovac, l’entraîneur du Bayern Munich, a confi rmé hier que Kingsley Coman et Robert se sont battus à l’entraînement. «Nous en avons parlé à trois après l’entraînement», a déclaré Kovac devant la presse, «les deux joueurs se sont excusés, ils sont vraiment désolés. Il n’y aura pas de sanction fi nancière. L’incident est classé». Interrogé sur les motifs de cette bagarre, le coach bavarois est resté évasif : «L’entraînement, l’émotion, a-t-il dit. On peut voir les choses de façon positive : nous sommes vivants !». Il s’est ensuite refusé à tout autre commentaire sur le sujet, pour se concentrer sur le match de Bundesliga à Düsseldorf de dimanche (15h30). Le quotidien Bild avait révélé jeudi que Coman, 22 ans, et Lewandowski, 30 ans, s’étaient battus à coups de poing jeudi. Selon cette source, les deux hommes ont d’abord échangé des propos virulents, avant d’en venir aux mains et de se porter des coups au visage. Les défenseurs Niklas Süle et Jérôme Boateng sont intervenus pour tenter de séparer les combattants. Le Bayern Munich, qui vient de battre samedi le Borussia Dortmund 5-0, est repassé en tête de la Bundesliga avec un point d’avance, à six journées de la fi n.

Promis à un départ au Real Madrid l’été pro-chain, Eden Hazard continue d’entretenir la ru-meur. Si le joueur de Chelsea a refusé de se pro-noncer sur une possible arrivée dans la capitale espagnole, il s’est toutefois félicité du retour de Zinedine Zidane au micro de RMC.C’est un feuilleton dont l’épilogue semble (déjà) connu ou presque. Après plusieurs années de ru-meurs vaines, Eden Hazard s’apprête à rejoindre le Real Madrid l’été prochain. Si rien n’est encore acté, les signaux passent au vert les uns après les autres. Du côté de la «Casa Blanca», Zinedine Zi-dane aurait donné son aval pour ce transfert. «C’est un joueur que j’ai toujours apprécié, com-me tout le monde le sait», confi ait l’entraîneur français la semaine passée. Diffi cile de faire plus clair.

«ON VERRA CE QU’IL SE PASSE»

De son côté, le Belge, lui, n’a jamais caché son admiration pour «ZZ». Et il l’a encore évoqué jeudi au micro de RMC. «En tant que supporter de Zidane à l’époque, j’étais très content qu’il revien-ne parce que le football a besoin de Zidane. Pour le Real c’est bien, pour les supporters du Real c’est bien. Mais pour les autres équipes, un peu moins parce que le Real Madrid avec Zinedine Zi-

dane gagne beaucoup, donc ce sera compliqué», explique-t-il. Une vraie bromance entre les deux hommes. Concernant son avenir, le joueur de Chelsea a expliqué ne pas avoir «envie d’en parler maintenant». «Il y a beaucoup de rumeurs à droi-te à gauche mais moi là, il reste un mois avec

Chelsea. Et la fi n de saison peut-être belle si on remporte la Ligue Europa et si on accroche la Li-gue des champions l’année prochaine. Moi je suis juste dans cet objectif-là de tout donner, il reste un mois et après on verra ce qu’il se passe», a-t-il rajouté. La suite est toute tracée.

Le Belge est annoncé avec insistance au Real MadridPour Zidane, «le football a besoin de Hazard»

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MarocSelon HRW, le journaliste Taou� k Bouachrine en «isolement abusif»SYNTHÈSE SELMA ALLANE

Le journaliste et patron de presse marocain Taoufi k Bouachrine est emprisonné «sous une forme de régime d'isolement abusif» et subit un «traitement cruel et inhumain», a déclaré vendredi l'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW). M. Bouachrine, directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum, a été condamné en novembre 2018 à 12 ans de prison ferme pour des «agressions sexuelles» qu'il a toujours niées, dénonçant un «procès politique». Son procès en appel s'est ouvert mardi 9 avril 2019.Depuis son arrestation en février 2018 à Casablanca, «les autorités ne permettent pas à Bouachrine de rencontrer d'autres prisonniers ou d'interagir avec les gardiens, un traitement cruel et inhumain au regard des règles des Nations unies», a souligné HRW dans son communiqué. «Le régime d'isolement draconien imposé à Taoufi k Bouachrine est injustifi é et doit être levé», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à HRW, citée dans le communiqué. M. Bouachrine a été jugé en grande partie à huis clos en première instance, après son arrestation spectaculaire dans les locaux de son journal à Casablanca. L'aff aire a passionné la presse marocaine du fait de la personnalité de l'accusé, connu pour son ton critique, et de la gravité des charges, «traite d'êtres humains», «abus de pouvoir à des fi ns sexuelles», «viol et tentative de viol» envers huit plaignantes.En première instance, cet infl uent journaliste été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation. Il a toujours nié toute relation non consentie avec les plaignantes. Dans un avis rendu en janvier 2019, le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits humains des Nations unies avait appelé à sa libération immédiate, stigmatisant une détention «arbitraire» et un «harcèlement judiciaire» sous-tendu par une insuffi sance des preuves et des témoignages à charge.Le ministre de la Justice Mohamed Aujjar a avait de son côté reproché au groupe de travail de négliger «les accusations des plaignantes» et de «confi squer leurs droits». M. Bouachrine est actuellement poursuivi dans deux autres aff aires pour «diff amation» et «publication de fausses informations» liées à des articles publiés dans son journal début 2018. Début février, Amnesty International avait aussi appelé les autorités marocaines à le libérer «immédiatement» en affi rmant qu'il payait «au prix fort son droit d'exprimer pacifi quement des opinions critiques».

PAR BOUZID CHALABI

C’est ce que rapporte un communi-qué du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche suite à une réunion du ministre avec toutes les parties concernées, qui s’est tenue jeudi dernier au siège de ce dé-partement ministériel. Cette rencon-tre, présidée par le nouveau ministre, Chérif Omari, a été, d’après cette même source, entièrement consacrée au développement de la fi lière lait et au dispositif de régulation du marché du lait durant le Ramadhan 2019. La régularité de la distribution de ce produit de très large consommation, dont le prix est subventionné par l’Etat (25 DA/litre ), sera assurée «suite à la décision du gouvernement en place de maintenir le quota de poudre de lait accordé à l’Offi ce na-tional interprofessionnel du lait (Onil) pour qu’il puisse approvisionner en quantité voulue les laiteries du pays», rapporte le communiqué qui cite le ministre du secteur. Il est souligné qu’à cette occasion, M. Omari a don-né des instructions à l'eff et de renfor-cer le dispositif de contrôle de la dis-tribution du lait par les commissions (DSA, Onil, DCP) et de veiller à ce que chaque laiterie soit responsabili-sée quant au respect de ses zones de distribution, y compris les distribu-teurs. Il a rappelé la mission des pou-voirs publics et les moyens mobilisés par l'Etat pour répondre aux besoins urgents des consommateurs, notam-ment les familles à revenus modestes, par la mise sur le marché d’un lait

pasteurisé conditionné en sachet au prix administré de 25 DA. Le ministre a rappelé les objectifs essentiels assi-gnés à cette fi lière stratégique et com-plexe, à savoir le développement de la production nationale de lait cru pour répondre aux besoins de consommation et réduire la dépen-dance du pays à la poudre de lait. Il a demandé aux structures concernées de mettre en place un système de sui-vi et d'évaluation quotidien du dispo-sitif de distribution, en mettant l'ac-cent sur l'importance de la coordina-tion intersectorielle et la solidarité entre tous les acteurs et profession-nels concernés sans aucune exclusion ni marginalisation. Le ministre a as-suré à ce propos que «le marché sera suffi samment approvisionné durant le mois de jeûne aussi bien en lait sub-ventionné qu'en lait cru». «Cette me-sure permettra de répondre largement aux besoins en la matière», a-t-il esti-mé. Il a appelé également à investir les marchés de proximité et les grands centres urbains particulièrement les nouvelles cités, en coordination avec le secteur du commerce et les collec-tivités locales. Concernant le lait cru, le ministre a demandé de lever tous les obstacles et diffi cultés pouvant freiner le déve-loppement de la production nationale et de mettre éminemment sur route tous les éléments techniques et maté-riels qui contribuent à une visibilité en matière de gestion et d'accom-pagnement de la fi lière. Il s'agit no-tamment du système d'identifi cation numérisé du cheptel bovin laitier qui

est en phase de fi nalisation dans les wilayas pilotes. En réponse aux préoccupations ex-primées par les professionnels de la fi lière, il a demandé aux instituts techniques et directions concernés de travailler en collaboration avec les professionnels, notamment les éle-veurs, sur les possibilités d'examiner les dispositifs et instruments de sou-tien et d'accompagnement des acteurs de la fi lière, de telle manière à leur fa-ciliter les procédures à même d'encou-rager l'investissement et la production dans l'élevage. Concernant les parties

prenantes qui ont participé à cette réunion, la même source cite, outre les cadres du ministère et les respon-sables des instituts techniques (Inraa, Cniaag, Itelv, Itgc), des responsables de l'Offi ce national interprofessionnel du lait (Onil), le président du Conseil interprofessionnel de la fi lière lait (Cnifl ait), le P-dg du Groupe Giplait, des représentants de la Chambre na-tionale d'agriculture, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) et un représentant du ministère du Com-merce.

Distribution de lait en sachet pendant le Ramadhan

Le ministère de l’Agriculture rassure

L’Algérie est un grand importateur de poudre de lait, 50% de ses besoins en volume, pour un montant de près de 1,3 milliard de Dollars en 2018, selon les Douanes algériennes. L’objectif tracé par les pouvoirs publics pour la fi lière lait est «d’arriver à l’horizon 2022 à une production de 4,8 milliards de litres, contre 2,8 milliards de litres actuellement», avance le ministère du secteur.

bon à savoir

Football / TipasaLe président d'un club amateur retrouvé mort dans des circonstances obscuresLes services de la Gendarmerie nationale (GN) ont retrouvé, jeudi soir, le corps du président du club de football amateur de la localité de Halloula à Hatatba (60 ans), mort dans des circonstances obscures, a-t-on appris vendredi des même services. Porté disparu depuis mercredi dernier, le président de l'équipe de football amateur de la localité de Halloula (Hatatba), Ali Kihli Abderrahmane, connu dans les milieux sportifs sous le nom de «Chouch» a été retrouvé mort dans des circonstances «obscures» près du stade de proximité à la cité Kandouri-Ali, a précisé la même source. La dépouille a été transférée à la morgue de l'hôpital de Hadjout pour une autopsie afi n de déterminer les circonstances de cette mort.

Le site d’e-commerce Jumia a choisi Wall Street sur le New York Stock Exchange pour héberger sa cotation boursière. L’entreprise sera cotée sous l’abréviation « JMIA ». Cet opérateur a levé 196 millions de dollars à l’occasion de son introduction à la Bourse.Jumia avait déposé mi-mars les papiers préparant son arrivée à la Bourse de New York. Il a pré-cisé qu’il allait off rir 13,5 millions d’American Depositary Receipts (ADR) au prix de 14,50 dollars l’uni-té, soit au milieu de sa fourchette de

prévisions initiales. Les ADR, pour précision, sont des certifi cats per-mettant à une entreprise étrangère d’être cotée aux Etats-Unis sans avoir à se plier aux lourdes exigen-ces réglementaires du pays. L’entrée en Bourse « n’est qu’une étape, nous ne sommes qu’au début d’un long et grand voyage », ont commenté Sacha Poignonnec et Jeremy Ho-dara, cofondateurs et codirecteurs de Jumia. « Nous allons continuer à nous concentrer sur notre mission et à travailler encore plus dur pour aider les consommateurs, les ven-

deurs, les partenaires et toutes les parties prenantes à tirer profi t de cette révolution technologique », ont-ils affi rmé.En Afrique, Jumia est présente dans 14 pays, l’entreprise se tar-gue de compter, selon les derniers relevés fi n 2018, 4 millions d’utili-sateurs actifs et 81 000 vendeurs. L’entreprise a réalisé en 2018 un chiff re d’aff aires de 130,6 millions d’euros, en hausse de 40% sur un an. Et le volume des transactions réalisées sur ses plateformes s’est élevé en 2018 à 828,2 millions d’euros, ce qui correspond à une progression de 63% par rapport à l’année précédente.Fondé en 2012 au Nigéria, Jumia propose à ses utilisateurs une pla-teforme reliant les vendeurs aux consommateurs, un service de lo-gistique permettant l’expédition et la livraison de colis des vendeurs aux consommateurs, et un service de paiement facilitant les transac-tions entre les utilisateurs actifs.

E-commerceJumia fait son entrée à Wall Street

En prévision du mois de Ramadhan prochain, où les besoins en lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) sont nettement supérieurs, une série de mesures a été décidée pour éviter des ruptures dans le circuit de distribution de ce produit en cette période précise.