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DÉCOUVERTE La Slovénie 88 GREENLAND! Il faut bien le reconnaître, la Slovénie est une destination méconnue de la plupart d’entre nous. Et pourtant! Au cours d’une semaine de vélo de montagne haute en couleurs, nous avons découvert un pays d’une grande richesse, où la simplicité et la douceur de vivre ne sont pas de vains mots! Par Murielle Fesler et Stéphane Van Wonterghem S ituée entre l’Autriche et la Croatie, la Slovénie est une destination présentant de multiples fa- cettes. Au nord-ouest, c’est la montagne qui pré- domine. La chaîne des Alpes Juliennes –symbo- lisée par le Triglav (2864 m), son plus haut sommet- est impressionnante de beauté. Ses vertes vallées, lisses et propres, rappellent fortement les paysages autrichiens voisins. Un peu plus au sud, nous voilà dans le Karst. Très peu peuplée, cette région est essentiellement fo- restière et plus basse en altitude. Proche de la frontière croate, la côte adriatique et son climat méditerranéen attire les touristes avec ses cités anciennes et ses belles plages. N’oublions pas les grandes plaines de l’est, au climat plus continental, et mieux connues pour ses pro- ductions vinicoles de qualité. Afin de découvrir une partie de cette richesse, nous sommes accueillis par Dixi et sa famille dans sa belle et paisible ferme-auberge située à Jamnica, dans le nord du pays, juste au-delà de la frontière autrichienne. Vous trouverez peu d’hôtels dans cette région ver- doyante: les visiteurs y sont peu nombreux, et le tou- risme surtout axé vers la ruralité. Tout en maintenant une activité agricole, nos hôtes ont développé depuis 15 ans leur accueil pour touristes épris de nature et d’évasion. Nous ne reviendrons pas sur nos deux pre- miers jours consacrés à écumer les sentiers de Jamnica et ses alentours: il vous suffira pour cela de (re)lire le reportage paru dans notre numéro 143 (09/2008). Sa- chez tout de même que cette première prise de contact a été pour nous un enchantement: des singletracks de folie en plein milieu d’une nature riche et préservée, le tout sous un soleil éclatant, que demander de plus? Un peu plus de folie, de grandeur, d’évasion? Les trois jours qui suivent nous combleront! Nous allons explorer les contreforts des Alpes Juliennes, situées à l’ouest de la Slovénie. Nous sommes accompagnés d’Anej, le fils de Dixi, moniteur cycliste de son état et grand amateur de longues descentes techniques, ainsi que de Klara, sa souriante compagne qui s’occupera des transferts en camionnette. De Jamnica, nous devons emprunter une longue route qui va nous emmener dans la belle val- lée de la Soca. Cette remuante rivière, présentant une incroyable couleur bleue turquoise, a creusé depuis des siècles une vallée encaissée et sauvage, attirant les tou- ristes de tous horizons. Nous pourrons ainsi apercevoir quelques hauts lieux du tourisme slovène: Bled, char- mante petite ville mais trop envahie par les touristes, ou encore Kranjska Gora et Bovec, toutes entières dédiées au sport de montagne. Sans oublier quelques sommets et cols du Parc national de Triglav, dont le fameux Vrsic, le plus haut col routier de Slovénie à 1611 mètres. Ce n’est que tard dans la soirée que nous arriverons à notre camp de base, le camping de Kobarid, paisible village situé au pied d’imposantes montagnes.

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GREENLAND!Il faut bien le reconnaître, la Slovénie est une destination méconnue de la plupart d’entre nous. Et pourtant! Au cours d’une semaine de vélo de montagne haute en couleurs, nous avons découvert un pays d’une grande richesse, où la simplicité et la douceur de vivre ne sont pas de vains mots!

Par Murielle Fesler et Stéphane Van Wonterghem

Située entre l’Autriche et la Croatie, la Slovénie est une destination présentant de multiples fa-cettes. Au nord-ouest, c’est la montagne qui pré-domine. La chaîne des Alpes Juliennes –symbo-

lisée par le Triglav (2864 m), son plus haut sommet- est impressionnante de beauté. Ses vertes vallées, lisses et propres, rappellent fortement les paysages autrichiens voisins. Un peu plus au sud, nous voilà dans le Karst. Très peu peuplée, cette région est essentiellement fo-restière et plus basse en altitude. Proche de la frontière croate, la côte adriatique et son climat méditerranéen attire les touristes avec ses cités anciennes et ses belles plages. N’oublions pas les grandes plaines de l’est, au climat plus continental, et mieux connues pour ses pro-ductions vinicoles de qualité.Afin de découvrir une partie de cette richesse, nous sommes accueillis par Dixi et sa famille dans sa belle et paisible ferme-auberge située à Jamnica, dans le nord du pays, juste au-delà de la frontière autrichienne. Vous trouverez peu d’hôtels dans cette région ver-doyante: les visiteurs y sont peu nombreux, et le tou-risme surtout axé vers la ruralité. Tout en maintenant une activité agricole, nos hôtes ont développé depuis 15 ans leur accueil pour touristes épris de nature et d’évasion. Nous ne reviendrons pas sur nos deux pre-miers jours consacrés à écumer les sentiers de Jamnica et ses alentours: il vous suffira pour cela de (re)lire le reportage paru dans notre numéro 143 (09/2008). Sa-chez tout de même que cette première prise de contact a été pour nous un enchantement: des singletracks de folie en plein milieu d’une nature riche et préservée, le tout sous un soleil éclatant, que demander de plus? Un peu plus de folie, de grandeur, d’évasion? Les trois jours qui suivent nous combleront! Nous allons explorer les contreforts des Alpes Juliennes, situées à l’ouest de la Slovénie. Nous sommes accompagnés d’Anej, le fils de Dixi, moniteur cycliste de son état et grand amateur de longues descentes techniques, ainsi que de Klara, sa souriante compagne qui s’occupera des transferts en camionnette. De Jamnica, nous devons emprunter une longue route qui va nous emmener dans la belle val-lée de la Soca. Cette remuante rivière, présentant une incroyable couleur bleue turquoise, a creusé depuis des siècles une vallée encaissée et sauvage, attirant les tou-ristes de tous horizons. Nous pourrons ainsi apercevoir quelques hauts lieux du tourisme slovène: Bled, char-mante petite ville mais trop envahie par les touristes, ou encore Kranjska Gora et Bovec, toutes entières dédiées au sport de montagne. Sans oublier quelques sommets et cols du Parc national de Triglav, dont le fameux Vrsic, le plus haut col routier de Slovénie à 1611 mètres. Ce n’est que tard dans la soirée que nous arriverons à notre camp de base, le camping de Kobarid, paisible village situé au pied d’imposantes montagnes.

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Slovénie

Autriche

Croatie

Italie

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Des sentiers chargés d’histoire! Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner, nous nous engouffrons dans la camionnette pour une première sortie d’anthologie sur les flancs de la montagne Krn (2240 m). Ses immenses falaises ont été le théâtre d’un épisode dramatique de la Grande Guerre (voir encadré). Pour approcher un peu plus vite ses parois sans se faire trop mal aux jambes, nous emprun-tons une petite route de montagne vertigineuse! Voilà quelques centaines de mètres de dénivelées gagnées et…quelques litres de sueurs épargnés! Mais comme nous aimons aussi grimper, nous nous garons au pied des falaises. L’imposante montagne forme une espèce de cirque aux contours majestueux! Du par-king, il nous faudra tout de même encore avaler cinq kilomètres d’ascension. Soit un mélange de piste roulante en plein ca-gnard, suivie d’un très beau passage un peu plus chaotique en sous-bois. Arrivés au sommet, nous faisons une petite pause à la vieille chapelle italienne, vestige de la Première Guerre mon-diale. La vue sur la verte vallée est imprenable! Après une petite séance photos, nous entamons tout doucement la longue des-cente. D’abord technique avec quelques épingles, elle devien-dra par la suite plus roulante et surtout plus rapide avec de superbes passages en prairie ou en sous-bois. C’est avec un sourire grand comme cela que nous retrouverons de longues minutes plus tard le camping de Kobarid. Vu les fortes chaleurs, Anej décide de décaler quelque peu le programme: l’après-midi sera consacré à la visite du superbe musée de Kobarid. Une très intéressante parenthèse histo-rique qui sera tout de même suivie en fin de journée par une deuxième sortie à VTT. Et quelle virée! Notre sympathique guide nous a concocté un circuit d’anthologie! Une superbe côte nous permet d’atteindre le sommet de Matajur (1642 m). Cette grande montagne fait office de frontière avec l’Italie. La descente qui suit, une petite quinzaine de kilomètres, sera, elle aussi, d’enfer! Nous devons rejoindre tout en bas le petit village italien de Stupizza. «C’est pourquoi nous appelons ce sentier italien cappuccino» nous annonce Anej, sourire en coin. La longue dégringolade sera épique: des sentiers rou-lants mais raides en hauteur, suivis de passages tantôt tech-niques, tantôt plus rapides et plus fun en sous-bois, pour ter-miner par un GR des plus jouissifs, tout cela est pour le moins varié! Dans ce dédale de sentiers techniques, nous avons tout de même du mal à accrocher la roue arrière de notre guide. Et il est déjà bien tard lorsque nous apercevons les premières maisons de Stupizza. Nous sommes épuisés, la journée a été longue, mais elle n’est pas terminée pour autant: nous passerons le reste de la soirée à discuter avec nos hôtes du pays, de son histoire, de son peuple, le tout arrosé de verres de schnaps!

UN MUSÉE CAPTIVANT! Durant la Première Guerre Mondiale, le village de Kobarid et ses sommets ont été le théâtre

d’un des épisodes les plus sanglants du conflit: la bataille de Caporetto, ou 12ème bataille de l’Isonzo. De 1915 à 1917, les armées italiennes et austro-hongroises se sont fait face sur la vallée de la Soca. Guerre de tranchées en haute montagne, l’ensemble de ces 12 batailles a conduit à la mort de près d’un million de personnes! En novembre 1917, l’armée austro-hongroise, aidée par l’Allemagne, met fin à cette effroyable guerre de position en perçant la ligne de défense italienne. Celle-ci doit alors reculer au sud-ouest jusqu’en Vénétie. Cette 12ème bataille a été immortalisée par Ernest Hemingway dans son roman «L’adieu aux armes». Mais vous pourrez aussi la revivre en visitant le superbe musée de Kobarid. Les objets exposés, et surtout les nombreux témoignages écrits ainsi que les photographies d’époque, illustrent avec beaucoup d’émotion l’âpreté et l’absurdité de cette guerre! Une exposition permanente à ne surtout pas manquer!

www.kobariski-muzej.si

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Y ALLERDe Bruxelles, Prevalje se situe à environ 1200 kilomètres, en passant par le sud de l’Allemagne et l’Autriche. Notez que la compagnie Brussels Airlines assure plusieurs liaisons hebdomadaires entre la capitale belge et Ljubljana. Infos sur www.brusselsairlines.com

ECOHOTEL FARM KOROSCette ferme-auberge familiale située dans le nord de la Slovénie est un véritable enchantement pour les amateurs de calme et de nature. Dixi et les siens vous y proposent des séjours à la carte dans toute la Slovénie, accompagnés ou non. Sur place, vous pourrez louer des VTT (Specialized) de qualité. En projet, un bike park avec des pistes (dont certaines déjà existantes) de plusieurs niveaux de difficultés. Infos sur www.bikenomad.com

BIKE HOTELSLa Slovénie compte une cinquantaine d’adresses où vous pourrez trouver des facilités afin d’assouvir votre soif de sentiers. Certaines adresses proposent les services minimums (local à vélos, bike-wash, etc.), d’autres des sorties guidées d’un ou plusieurs jours. Informations sur www.slovenia.info/cycling

Les modernes et luxueux chalets du camping Koren de Kobarid nous semblent être un camp de base idéal afin de découvrir la vallée de la Soca. Vous y serez accueillis chaleureusement par Lidija, sa tenancière. www.kamp-koren.si Pour être complet, notez que la Slovénie compte 4 bike parks: Maribor (http://maribor-pohorje.si), Bovec (www.mtbparkkanin.com) et Kranjska Gora (www.bikepark.si), tous situés dans le nord du pays, ainsi que Javornik (www.kamplc.net) à l’ouest de Ljubljana.

Sur les traces de l’ours! Notre dernière journée nous permettra de découvrir une autre région de la Slovénie: un nouveau transfert en direction du sud-ouest nous permettra d’at-teindre la région du Karst. Caractérisée par des roches calcaires et très connue pour ses grottes de Skocjan, la plus grande zone souterraine humide au monde, les paysages de cette contrée sont totalement différents de ce que l’on a pu voir les jours précédents: ici, point de grandes montagnes aux pics impression-nants. Les collines sont vertes et arrondies, rappelant par endroits le Jura fran-çais. Abritant une des dernières forêts primaires européennes, c’est dans ces immenses étendues sauvages que nous pourrions observer le fameux ours slo-vène. Il faut savoir qu’avec environ 500 individus, la Slovénie possède la plus grande densité européenne du grand mammifère. Mais, comme nous l’affirme notre guide, nous savons que nous n’avons aucune chance d’en apercevoir un spécimen…Anej nous propose une première sortie via un sentier très technique. Les schnaps de la veille n’ont pas encore été bien digérés par tout le monde… Si notre guide a encore la force de survoler cette multitude de cailloux et de marches, cette pre-mière virée s’apparentera pour nous à un véritable chemin de croix. Dommage, car le sentier est, une nouvelle fois, splendide! Nous tenterons de recouvrer nos esprits de l’autre côté de la vallée, sur les hauteurs de la montagne Nanos (1313 m). En plein soleil, le petit-pique nique improvisé sera de courte durée. Nous prendrons tout de même le temps de jeter un regard sur la mer Adriatique et la ville italienne de Trieste toute proche. Une séance photos, et c’est reparti pour une nouvelle descente du tonnerre de dieu! La première partie est assez difficile à négocier, avec un chemin large mais parsemé de gros cailloux fuyants. Gare à la chute! Cela se rétrécit ensuite en sous-bois: le single est étroit, et seuls les plus fins pilotes parviendront à s’en sortir! La dernière partie sur des pistes sinueuses et très rapide nous permettra de reprendre quelque peu notre souffle avant d’atteindre le village de Vipava. La récompense se trouvera tout en bas sur une petite terrasse ensoleillée de la petite ville slovène. Notre escapade en Slovénie se terminera quelques jours plus tard, pendant lesquels nous continuerons de nous ébahir devant de fabuleux paysages. Si chacun de nos voyages à VTT nous a, d’une manière ou d’une autre, réjoui, cette semaine passée en Slovénie nous laissera pour toujours un souvenir particulier. Nous pouvons l’affirmer, cette découverte est une bien belle surprise: avec sa nature préservée et ses paysages à couper le souffle, la Slovénie recèle des tré-sors inestimables. Quant à ses sentiers, vous l’avez compris, nous ne sommes pas loin de toucher le graal!

La jolie rivière Soca.