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Méthodologie de l’épreuve d’« Exploitation d’un dossier documentaire »
1. Présentation de l’épreuve
1.1. Définition publiée au Journal Officiel (JORF n°0099 du 27 avril 2013)
Exploitation d'un dossier documentaire
(Coef. 1)
La composition est élaborée à partir d'un dossier fourni au candidat et portant sur les programmes de sciences économiques et sociales. Il est demandé au candidat de construire, à partir de ce dossier composé de plusieurs documents, et pour une classe de niveau déterminé, une séquence pédagogique intégrant obligatoirement des travaux à réaliser par les élèves et une évaluation des acquisitions attendues. La composition du candidat devra s'appuyer sur des connaissances précises en matière de didactique de la discipline scolaire sciences économiques et sociales, notamment en ce qui concerne la conception des dispositifs d'apprentissage et leur évaluation. Le dossier porte sur le programme de sociologie, de sciences politiques et de regards croisés lorsque la première épreuve d'admissibilité est à dominante économique. Il porte sur le programme d'économie lorsque la première épreuve d'admissibilité est à dominante sociologique (ou sciences politiques).
Durée : 5 heures
1.2. Les précisions apportées par le jury
Le jury invite à replacer la séquence dans la partie de programme concernée (chapitre, partie des indications complémentaires et notions concernées) puis à énoncer sa problématique. « Le candidat doit veiller à bien cibler le thème du dossier et ne pas l'envisager de façon extensive ». « La maîtrise des connaissances liées au dossier, maîtrise qui conditionne une présentation claire, est le premier attendu de l'épreuve »
L'épreuve ne consiste pas « en une seule dissertation structurée en plan détaillé. Si le fond est essentiel (notions définies, problématique de la séquence clairement rédigée, arguments judicieusement présentés), il doit être accompagné de l'énoncé des activités permettant de transmettre ce savoir. »
L’énoncé de généralités en sciences de l’éducation est à proscrire, tandis que les dispositifs pédagogiques doivent être précisément décrits. « L'épreuve ne consiste pas en une simple série de déclarations d'intentions. Le candidat doit donc proscrire des propositions telles que « un rapide QCM sera distribué » sans proposer le QCM ou au moins en esquisser le contenu. Autres exemples à proscrire : « le professeur met les élèves en activité » mais l'activité n'est pas présentée ».
« Le candidat peut sélectionner un extrait d'un document (dont il précise les limites) et il doit indiquer explicitement comment il propose de l'exploiter : questions de préparation de la séquence, questions en classe intégrées à une problématique ponctuelle, schémas d'implication, tableau comparatif, etc. » « Les propositions de travaux demandés sont souvent une succession fastidieuse de nombreuses questions sur documents qui, eux-mêmes, se succèdent dans un ordre qui n'est pas toujours explicité ; la démarche doit être légitimée. L'articulation entre les travaux d’élèves et le cours est souvent négligée.
Il est déconseillé de faire référence à des documents non présents dans le dossier.
Les évaluations, formatives ou sommatives, doivent être adaptées au niveau de classe. « Le jury conseille aux candidats de penser à réserver certains documents (…) pour proposer les éléments d'une épreuve composée ou d’une dissertation. » « On attend du candidat qu'il indique, pour chaque exercice et chaque évaluation, des éléments de correction ».
1.3. Les précisions apportées par l’Inspection générale
Sans que cette règle soit écrite – et donc immuable ‐ l’Inspection Générale de SES a eu l’occasion de préciser que le dossier documentaire serait composé d’extraits d’articles ou d’ouvrages scientifiques de niveau intermédiaire (type Cahiers Français, extraits de manuels du supérieur, ouvrages généraux…) ou de documents statistiques, mais ne comporterait pas d’extraits des programmes de SES ou de manuels du secondaire. Cette règle s’est vérifiée avec la publication des sujets 0 et des deux premières sessions du CAPES rénové.
2. Conseils méthodologiques
Votre copie qui doit avant tout présenter une séquence pédagogique précise, devra cependant être précédée d’une introduction.
2.1. Une introduction pédagogique
L’introduction pédagogique devra vous permettre de présenter :
la‐ place du sujet dans les programmes d’enseignement, c’est à dire‐ ‐ indiquer : le niveau de classe concerné (seconde/première/terminale), la partie disciplinaire (Economie/Sociologie/regards croisés), le thème (ex : « croissance, fluctuation et crises »), le chapitre (ex : « 1.1 Quelles sont les sources de la croissance économique ? ») la partie des indications complémentaires du chapitre concernée par le sujet les notions (à la fois celle des thèmes, de la première et de la deuxième colonne et les « acquis de première » pour les chapitres de terminale)
la place de la séquence dans la progression des apprentissages des élèves.
Il est utile d’indiquer les principaux prérequis pour la séquence : connaissances déclaratives (savoirs) ou procédurales (savoirfaire) essentielles issues de l’année précédente ou des chapitres précédents (vous avez la possibilité de faire comme si vous aviez traité les chapitres dans un ordre différent de celui présenté dans les programmes)
la problématique scientifique qui va donner son sens à la séquence présentée. Cette problématique doit être plus développée que la problématique du cours des élèves (cf infra).
le‐ plan (parties et sous parties)‐ de l’intégralité du chapitre, même si la séquence ne porte que sur une partie du chapitre.
le‐ temps prévisionnel consacré à la séquence (par exemple, il paraît raisonnable d’annoncer 12H pour une séquence sur un chapitre entier de terminale)
2.2 La séquence incluant les activités et évaluations
2.2.1 Structuration : comment présenter la séquence ?
La séquence doit être présentée de manière structurée et refléter les traces écrites des élèves. A cet effet, il est souhaitable de structurer la séquence de la manière suivante : Introduction‐ du chapitre ‐ Plan détaillé au sein duquel il convient d’insérer les activités ‐ et les évaluations formatives (cf. infra) les synthèses partielles pour les parties et/ou sous parties Conclusion‐ ‐ du chapitre ‐Evaluation sommative de fin de séquence
2.2.2 Activités
Selon les cas, il est possible d’imaginer une activité introductive de sensibilisation des élèves afin de : Susciter‐ leur intérêt, ‐recueillir les représentations qui pourraient faire obstacle à leurs apprentissages, ‐de les mettre eux même en situation de problématisation.
Chaque activité doit être précédée d’une description des objectifs d’apprentissage et d’une justification des choix pédagogiques et didactiques effectués :
objectifs‐ d’apprentissage : ceuxci doivent reprendre toutes les connaissances déclaratives de la partie du programme concerné par le sujet (notions, théories, mécanismes, etc.) mais doivent aussi indiquer les connaissances procédurales (savoirfaire statistiques, méthodologie d’argumentation, méthode des démarches scientifiques, etc.)
Remarque : vous pouvez présenter les objectifs de la façon suivante : « A l’issue de cette activité, les élèves devront être capables de… ». Ne pas oublier que les objectifs doivent être évaluables ; « comprendre le mécanisme de la création monétaire » n’est donc pas un objectif. En revanche, « être capable d’expliquer le mécanisme de la création monétaire » en est un. Attention à bien se conformer aux indications complémentaires, même si le contenu du cours peut aller plus loin.
choix‐ pédagogiques et didactiques : choix didactiques (sélection des contenus à enseigner) : le contenu proposé dans le cours doit correspondre au niveau attendu d’élèves de lycée. Il ne s’agit donc pas ici de faire étal de vos connaissances académiques mais de justifier vos choix de sélection de ces connaissances pour les apprentissages des élèves. Il peut ici être fait référence aux préconceptions, aux erreurs ou difficultés probables des élèves qui pourraient faire obstacle à leurs apprentissages.
choix pédagogiques (justifications des manières de mettre en activité les élèves pour qu’ils acquièrent les savoirs) : travail individuel ou de groupe, travail écrit ou oral, en classe ou à la maison, etc. Il ne suffit donc pas de noter les questions à poser aux élèves, c’est bien le dispositif pédagogique concret qui doit être présenté : quelles sont les consignes orales/écrites données aux élèves, dans quel contexte vont ils‐ travailler, comment s’effectue la correction, s’agit il‐ d’un cours dialogué, les élèves prennent ils‐ des notes, certaines parties leur sont elles‐ dictées, s’appuient ils‐ sur des productions de leurs camarades, etc.
Les activités doivent s’appuyer sur le dossier documentaire. Tous les documents du dossier doivent a priori être utilisés (à moins de pouvoir justifier d’en écarter un), ce qui n’implique pas qu’ils soient utilisés tels quels. Il sera parfois préférable de les raccourcir ou d’en extraire seulement un passage.
Certains documents doivent être mis de côté pour la construction des évaluations (étant également possible qu’un même document ou extrait soit utilisé pour une activité et une évaluation).
Les activités doivent veiller à mettre en œuvre une réelle progressivité des apprentissages, qui impliquent d’aller du plus simple et du plus général vers le plus complexe et vers l’analyse.
Les activités doivent faire l’objet d’éléments de correction, qui sont un des moyens (avec les synthèses – cf. infra) de montrer votre maîtrise des connaissances scientifiques exigibles.
Les activités proposées doivent être diversifiées, la séquence ne devant pas se résumer à une succession fastidieuse de type Doc 1 / questions / correction, Doc 2 / questions / correction, etc.
2.2.1 synthèses
Le cours doit faire apparaître les synthèses (de parties et/ou sous parties) qui constituent une trace écrite essentielle pour les élèves. Ces synthèses peuvent certes être des synthèses dictées par l’enseignant mais aussi s’inclure dans des activités engageant les élèves eux mêmes‐ : synthèses à trous à compléter, synthèse à rédiger à partir de mots clés‐ inscrits au tableau, réalisation de schémas / cartes mentales récapitulatifs, synthèses à rédiger complétement, etc.
Remarque : Le contenu scientifique étant un critère essentiel d’évaluation, ces synthèses (tout comme les éléments de correction des activités et évaluations) sont aussi l’occasion de définir les termes au programme, présenter les théories, veiller à la rigueur dans le choix du vocabulaire. Attention toutefois aux développements excessifs, le contenu doit être conforme au programme et adapté au niveau de la classe concerné. Outre les qualités pédagogiques, la transposition didactique est ici essentielle.
2.2.2 Evaluation(s)
L’évaluation doit être conforme aux objectifs d’apprentissage retenus dans la séquence ; elle ne doit pas aborder des éléments qui n’ont pas été traités en cours.
Il est indispensable de proposer une évaluation sommative de fin de séquence. L’évaluation doit être adaptée à la classe concernée :
Pour‐ la classe de terminale, l’évaluation sommative devra proposer ou s’inspirer très fortement des épreuves types bac : épreuve composée, dissertation ‐Pour la classe de première, la consigne peut être identique pour un chapitre de fin d’année, mais pour un chapitre de début d’année, si les exercices de type EC1 et EC2 peuvent facilement être envisagés, une EC3 ou une dissertation peuvent difficilement être proposées en l’état et il convient de proposer des évaluations permettant d’initier à ces exercices particuliers ‐Pour la classe de seconde, on choisira plus volontiers un autre mode d’évaluation (questions plus simples de vérification de connaissances ou savoir faire,‐ de compréhension d’un document, rédaction d’un paragraphe argumenté, etc.).
Il est également souhaitable de proposer une évaluation formative intégrée aux activités de la séquence : il est assez aisé de proposer une évaluation formative pour l’EC2 (exploitation d’un document statistique), mais il est aussi possible d’en construire pour des exercices d’argumentation notamment.
L’évaluation formative est évaluation construite pour permettre la régulation de son apprentissage par l’élève, en lui donnant les moyens de s’approprier les critères de réalisation et de réussite de ses
propres productions, et de dépasser ses difficultés. Elle informe également l’enseignant. Ex : donner un exercice d’argumentation avec une grille résumant les critères de réussite, l’élève devant luimême indiquer son niveau de réalisation pour chaque critère.
Dans tous les cas, il convient de présenter des éléments de correction des évaluations.
3. Quelques conseils généraux pour terminer
Les candidats seront principalement évalués sur la cohérence pédagogique et didactique de leur séquence : adéquation‐ entre le programme, les objectifs, le contenu du cours et l’évaluation ; ‐capacités à adapter le contenu et les activités au niveau de la classe ; ‐justification des choix pédagogiques et didactiques ; progressivité‐ des apprentissages.
On attend des candidats une maîtrise des contenus scientifiques du thème de l’épreuve. Ils doivent montrer qu’ils savent utiliser le vocabulaire économique et social et les outils d’analyse appropriés. Les explications doivent être précises et claires ; on attend qu’elles soient à la fois rigoureuses et adaptées à des élèves de lycée. Les contenus apportés ne peuvent se limiter à la paraphrase des documents.
Construire des séquences pertinentes d’apprentissage est un exercice complexe. Il vous sera particulièrement utile de consulter régulièrement des manuels scolaires, consulter les sites de SES ou d’être inscrits à des listes de discussions professionnelles pour progresser.