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Document de référence Par Rachel Auger, CPA-CGA Séminaire « Performance financière » Séance 1 Mai 2021

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Document de référence

Par Rachel Auger, CPA-CGA

Séminaire « Performance financière »

Séance 1

Mai 2021

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Par Rachel Auger, CGA-CPA

© HEC Montréal Page 2

Concepts de comptabilité sous-jacents aux états financiers.

L’entité

Personnalité de l’entité L’entreprise est une entité distincte de ses propriétaires.

Continuité de l’exploitation Hypothèse que l’entreprise poursuivra ses activités indéfiniment.

La mesure

Possibilité de quantifier Les valeurs présentées dans les états financiers sont des données économiques quantifiables (on peut chiffrer en $).

Unité monétaire stable $ canadiens

Coût historique La valeur d’acquisition (prix d’achat) est très souvent la base d’évaluation.

Qualité de l’information comptable Qualités sous-jacentes

Compréhensibilité Compréhension immédiate des utilisateurs qui ont une connaissance raisonnable des affaires de l’entreprise et de la comptabilité.

Pertinence L’information permet d’améliorer la prise de décision.

• Valeur prédictive Permet une extrapolation vers le futur.

• Valeur rétrospective Permet une évaluation des attentes précédentes.

• Rapidité de la publication

Fiabilité L’information est exempte d’erreur ou de biais significatifs.

• Image fidèle L’information est comptabilisée et présentée conformément à la substance et à la réalité économique

• Vérifiabilité L’information peut être vérifiée par un observateur indépendant ou validée par des pièces justificatives.

• Neutralité Pas de partie pris au niveau de la sélection ou de la présentation de l’information

• Prudence Les estimations doivent être réalisées sans surévaluer les actifs et les produits ni sous-évaluer les passifs ou les dépenses.

Comparabilité L’information doit être comparable d’une année à l’autre et d’une entité à l’autre.

• Permanence des méthodes Si on modifie les méthodes de comptabilisation, le lecteur doit en être avisé + correction des données comparables.

Importance relative L’information est jugée significative si son omission ou son inexactitude peut influencer la prise de décision basée sur les états financiers.

La constatation

Indépendances des exercices Comptabilisation des produits gagnés et charges engagés sans considération du moment où les opérations sont réglées par un encaissement ou décaissement.

Constatations de produits Un montant sera généralement inclus dans les états financiers si l’exécution est achevée et que la mesure et le recouvrement de la contrepartie sont raisonnablement sûrs.

Rapprochement des produits et des charges Principe qui veut que les charges soient réparties en lien avec les ventes qu’elles ont permis de générer.

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Les états financiers

Les états financiers sont de plus en plus construits selon les normes comptables internationales (IFRS en vigueur au Canada depuis janvier 2011 – imposés actuellement dans 100 pays et utilisés dans 150 autres pays1). C'est en Europe et au Moyen-Orient que le référentiel IFRS est le plus utilisé (respectivement 98 % et 92 % des pays) et en Amérique le moins utilisé (73 % des pays), ce qui est logique avec la prédominance des US GAAP (normes américaines). Quant à la norme IFRS PME, 56 % des juridictions la rendent obligatoire ou autorisent son utilisation (source IFRS Foundation, 2016). Quatre états financiers distincts découlent de ces normes:

• État de la situation financière (aussi nommé « Bilan»)

Portrait de l’entreprise à une date donnée.

ACTIF Ressource contrôlée par l’entreprise du fait d’évènements passés (ex. achat) et dont des avantages économiques futurs sont attendus.

PASSIF Obligation actuelle de l’entreprise résultant d’évènements passés dont le règlement nécessitera la cession d’un avantage économique.

AVOIR DES ACTIONNAIRES Intérêts que les actionnaires possèdent sur l’actif net de l’entreprise (en d’autres mots, droit résiduel sur les actifs de l’entreprise après déduction de tous ses passifs).

Actif = Passif + Avoir des actionnaires (un bilan doit balancer!)

• État de la variation des capitaux propres (qui est une sous-section du bilan)

Spécifie les éléments qui ont fait varier l’avoir des actionnaires au bilan au cours d’un exercice. L’avoir

des actionnaires est composé du montant relatif au capital-actions (valeur lors de l’émission) + les

bénéfices non répartis (BNR).

Bénéfices non répartis début +/- bénéfice (perte) net – dividende = Bénéfices non répartis fin

• État du résultat global (ou des revenus et des dépenses)

Permet de mesurer la rentabilité liée à un exercice financier en terme transactionnel.

Produits – charges = bénéfice net

• État des flux de trésorerie

Permet de comprendre les sources et utilisations de fonds ($) au cours d’une année.

Flux de trésorerie liés aux opérations

+ Flux de trésorerie liés au financement

+ Flux de trésorerie liés aux investissements

- rémunération des actionnaires (dividendes)

= Variation de l’encaisse (surplus ou manque de fonds généré par les activités de l’exercice)

1 Source : Deloitte 2014

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Introduction aux états financiers

Ce texte a été rédigé dans le but d’introduire les participants du séminaire « Performance financière » du

programme du Mini-MBA au langage comptable et financier. Il s’adresse principalement à ceux dont les études et

la profession ne leur ont pas permis d’être initiés à la comptabilité et la finance. Le contenu de ce document ne

vise pas à décrire précisément les règles de comptabilisation et l’ensemble des particularités de l’information

financière mais représente davantage une lecture de vulgarisation. L’objectif visé est d’obtenir une compréhension

de base de deux des principaux états financiers (bilan et état des résultats) et d’avoir en main un lexique des

principaux termes comptables et financiers. La terminologie et le contenu sont en lien avec les normes comptables

internationales (IFRS2) en vigueur au moment de la rédaction.

1. Qu’est-ce que la comptabilité financière?

On définit la comptabilité comme « un système d’information permettant de rassembler et de communiquer des

informations à caractère essentiellement financier, le plus souvent chiffrées en unités monétaires, concernant

l’activité économique des entreprises et des organismes.3»

Le séminaire « Performance financière » s’intéresse à ce que l’on appelle la comptabilité financière soit

l’information financière qui est présentée sous forme d’états financiers (produit au moins une fois annuellement).

Ces derniers sont construits à la lumière de règles de comptabilisation et de présentation qui s’internationalisent

de plus en plus.

« L’objectif des états financiers est de fournir une information sur la situation financière, les performances et les

flux de trésorerie de l’entreprise, qui soit utile à un large éventail d’utilisateurs pour la prise de décision

économique »4. En tant que gestionnaire, les états financiers constituent un outil fort pertinent pour la prise de

décision et ce, tant en termes de planification, de contrôle, de gestion que de direction. C’est ce qui rend ce sujet

particulièrement pertinent dans le cadre d’une formation de deuxième cycle.

Finalement, notons que l’information financière, ce n’est pas seulement le fruit du travail du département de

comptabilité d’une entreprise. En effet, c’est l’information obtenue auprès des différents départements d’une

entreprise (ventes, production, recherche et développement, financement…) qui est regroupée et classifiée pour

2 International Financial Reporting Standards (normes comptables internationales) 3 Dictionnaire de la comptabilité et de la gestion financière, Louis Ménard, Institut canadien des comptables agréés, 1994. 4 Définition selon l’IAS 1 - normes comptables internationales

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prendre la forme des états financiers. Ainsi, quelle que soit la position d’un individu dans l’organisation, il est

directement ou indirectement impliqué dans le processus comptable qui mène à la production des états

financiers.

2. Les états financiers

Les règles de comptabilisation et de présentation de l’information comptable ont longtemps été principalement

nationales; chaque pays ou région avait ses propres règles. Ces règles ont toujours eu tendance à évoluer dans le

temps. Pour plusieurs raisons dont nous discuterons en classe, les normes comptables sont aujourd’hui de plus

en plus uniformisées. Il existe même un référentiel international; l’IASB (International Accounting Standards

Board) est responsable de la définition et de la mise-à-jour de normes internationales d’informations financières

(appelées en anglais, les IFRS - International Financial Reporting Standards) adoptées par de nombreux pays.

Selon les IFRS, un jeu complet d’états financiers se compose de cinq documents :

(1) L’état de la situation financière (Bilan)

(2) L’état du résultat global (État des revenus et dépenses)

(3) L’état des variations des capitaux propres (explique une composante de l’élément (1))

(4) L’état des flux de trésorerie (État des mouvements de trésorerie)

(5) Les notes aux états financiers

En guise d’introduction au sujet, nous nous attarderons dans ce texte aux deux premiers états soit l’état de la

situation financière (bilan) et l’état du résultat global (état des revenus et dépenses). Nous allons définir les

objectifs de ces deux états ainsi que les principaux éléments de leur contenu.

2.1. L’état de la situation financière (le bilan)

Historiquement appelé le « Bilan », l’état de la situation financière est une photo de l’entreprise prise à un

moment précis dans le temps (par exemple, au 31 décembre 2019). Cet état a pour objectif de présenter ce que

l’entreprise possède (les actifs), ce qu’elle doit à ses différents créanciers (les passifs) et ce qui correspond à la

part détenue par les actionnaires dans l’entreprise (l’avoir des actionnaires). À noter que les postes peuvent être

présentés selon un ordre différent selon les pays mais les définitions demeurent souvent très similaires.

Afin de comprendre ce qu’est un état de la situation financière, il est intéressant d’observer le lien entre celui d’un

individu et celui d’une entreprise; les concepts de base sont essentiellement les mêmes.

Voici au tableau 1, le bilan fictif d’un individu.

Tableau 1

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État de la situation financière d’un individu au 31 décembre 2019

Actif Passif

Compte de banque 5 000 $ Marge de crédit 10 000 $

Voiture 20 000 $ Emprunt à long terme 150 000 $

Placement à long terme 50 000 $ Passif total 160 000 $

Maison 250 000 $ Valeur nette (actif – passif)

165 000 $

Total de l’actif 325 000 $ Total passif et valeur nette 325 000 $

Dans cet exemple, on voit que l’actif total de l’individu (ce qu’il possède) se chiffre à 325 000$ et est composé en

grande partie par une propriété de 250 000$. Le passif (ce qu’il doit) quant à lui représente 160 000$ (soit une

marge de crédit de 10 000$ et un emprunt à long terme de 150 000$); ce qui revient à dire que la valeur nette

réelle est de 165 000$ (325 000$ - 160 000$).

On pourrait aussi vulgariser le concept de valeur nette en disant que c’est le montant qui restera dans les poches

de l’individu s’il liquide tous ses actifs à leur valeur comptable et qu’il rembourse ses dettes. Ainsi, toutes choses

étant égales par ailleurs, plus un individu finance ses actifs avec de la dette (du passif); moins il présentera une

valeur nette importante.

On remarque la présence d’une équation de base présente dans tout état de la situation financière: Actif = Passif

+ Valeur Nette (dans notre exemple, 325 000$ = 160 000$ + 165 000$). On dira alors que le bilan balance!

Cette même équation est aussi la base de l’état de la situation financière d’une entreprise. Voici maintenant au

tableau 2 un exemple simplifié de l’état de la situation financière d’une entreprise.

Tableau 2

État de la situation financière d’une entreprise au 31 décembre 2019

Actif Passif

Encaisse 15 000 $ Emprunt bancaire 25 000 $

Comptes-à-recevoir 30 000 $ Comptes-fournisseurs 30 000 $

Stocks 19 000 $ Passif courant 55 000 $

Actif courant 64 000 $

Dette à long terme 305 000 $

Immobilisations corporelles 550 000 $ Passif non-courant 305 000 $

Actifs intangibles 20 000 $

Actif non-courant 570 000$ Avoir des actionnaires 274 000 $

Total de l’actif 634 000 $ Total passif et avoir 634 000 $

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Ainsi, une entreprise détient aussi des actifs qui prennent différentes formes (argent comptant, stocks de produits

finis, machinerie, bâtiments, …). Généralement, la majorité de ces actifs sont directement en lien avec le

processus opérationnel d’une entreprise. Par exemple, lorsqu’il y a vente d’un bien à crédit à un client (vente

réalisée mais qui n’a pas encore payée), on retrouvera un actif sous la forme d’un comptes-à-recevoir. Certains

actifs sont tangibles (stocks, équipements), certains sont intangibles (brevets, marque de commerce, ...).

On présentera souvent les actifs selon un ordre correspondant à la liquidité : les actifs qui se transformeront en

argent liquide à l’intérieur de la prochaine année seront classés comme courants (ou à court-terme) et les actifs

qui se transformeront en argent liquide dans plus d’une année seront considérés comme non-courants (ou à long-

terme).

Dans cet exemple, au niveau des passifs courants, on retrouve les créances de l’entreprise envers ses fournisseurs

de services (factures d’un ou de plusieurs fournisseurs que l’entreprise n’a pas encore payées) ainsi que la totalité

des emprunts à court terme (sommes actuellement empruntées auprès de la banque sous forme de marge de

crédit). Au niveau des passifs non-courants, on note la présence d’une dette à long terme de 305 000$.

On remarque un changement de terminologie par rapport au bilan d’un individu, la valeur nette s’appelle l’avoir

des actionnaires pour une entreprise. L’équation de base de l’état de la situation financière devient donc Actif =

Passif + Avoir des actionnaires soit 634 000$ = 360 000$5 + 274 000$. L’avoir des actionnaires va pouvoir croître

dans le temps grâce à des mises de fonds des actionnaires (achat d’actions) et/ou grâce à des profits réalisés par

l’entreprise qui seraient réinvestis dans l’entreprise. L’avoir des actionnaires sera aussi réduit si l’entreprise

réalise des pertes (plutôt que des profits), des rachats d’actions et/ou si des dividendes sont versés aux

actionnaires.

2.2. Lexique des principaux postes de l’état de la situation financière (bilan)

Il est intéressant de s’attarder un peu plus précisément à chacun des postes présentés. Commençons par le côté

gauche de l’état de la situation financière qui résume ce que l’entreprise possède à un moment précis dans le

temps (ici, les actifs au 31 décembre 2019). Voici une courte définition des principaux postes d’actifs que l’on

retrouve dans un état de la situation financière (bilan) du côté des actifs.

Encaisse (ou liquidités) : poste qui renferme les disponibilités immédiates de l’entreprise pour effectuer des

paiements soit les fonds dans le compte bancaire et les placements temporaires auprès d’établissement financiers

(c’est le compte de banque courant de l’entreprise).

Comptes-clients : aussi appelés comptes-à-recevoir ou débiteurs, c’est le total des factures impayées par les

clients pour des ventes déjà réalisées par l’entreprise. En d’autres mots, l’argent que nous doivent nos clients. Le

montant à recevoir sera présenté à une valeur conservatrice. Ainsi, des provisions seront créées afin de déduire

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du montant des comptes-clients un estimé des comptes irrécouvrables (appelé provision pour créances

douteuses).

Stocks : somme de la valeur des articles qu’une entité détient dans l’intention de les vendre (stocks de produits

finis ou en cours) ou de les utiliser pour fabriquer un produit ou rendre un service (stocks de matières premières).

Ce poste représente un investissement nécessaire pour pouvoir produire et vendre efficacement nos produits.

Nous discuterons en classe des différentes méthodes pour évaluer la valeur comptable des stocks.

Immobilisations corporelles : ensemble des biens acquis et détenus par l’entreprise pour l’utilisation dans le cadre

de son exploitation (et non pour la revente). Ce sont, par exemple, les terrains, les bâtiments, les équipements,

… Contrairement aux stocks, ces immobilisations seront habituellement détenues pour une longue période donc

ils sont qualifiés d’actifs non-courants (ou à long terme). Le bilan présentera la valeur amortie (dépréciée) des

immobilisations soit le coût d’acquisition moins la valeur de l’amortissement accumulée.

Comme les états financiers ont pour but de présenter le portrait le plus juste possible de la situation financière de

l’entreprise; il serait irréaliste de présenter la valeur des immobilisations (équipements, bâtiments, …) à la valeur

d’acquisition. En fait, l’utilisation qui est faite à travers le temps de ces actifs en diminue la valeur. Par exemple,

une machine dont la durée de vie est de 10 ans ne vaudra approximativement que la moitié de sa valeur cinq ans

après son acquisition. Ainsi, pour refléter la désuétude des immobilisations, les comptables utilisent le concept

d’amortissement. Ainsi, une machine de 10 000$ dont la durée de vie est de 10 ans pourrait être amortie

linéairement à raison de 1000$ par année. Ainsi, la valeur comptable présentée aux états financiers de l’année 6

serait 4 000$ (soit 10 000$ moins l’amortissement annuel cumulé de 1000$ pendant 6 ans = 10 000$ - 6 000$ =

4 000$). À noter qu’il existe différentes méthodes d’amortissement comptables dont nous discuterons en classe.

Actifs incorporelles (ou intangibles) : somme des valeurs immobilisées qui n’ont pas d’existence physique tel que

les brevets, les marques de commerce, les droits miniers, l’achalandage, … Ces actifs représentent une réelle

valeur pour l’entreprise bien qu’ils ne soient pas tangibles. Ils sont considérés comme des actifs dans la mesure

où il est possible de leur attribuer une valeur monétaire précise. On présentera aussi la valeur amortie (dépréciée)

de ces actifs au bilan.

_____________________________

Quant au côté droit de l’état de la situation financière, il présente ce que l’entreprise doit à un moment précis

dans le temps (ici, les passifs au 31 décembre 2019) ainsi que l’avoir des actionnaires à ce même moment. Voici

la définition des principaux postes que l’on retrouve au niveau des passifs (sommes dues) et de l’avoir des

actionnaires (droit résiduel des actionnaires).

Emprunt bancaire : montant actuellement emprunté (ou utilisé) par l’entreprise sur sa marge de crédit offerte

par une banque ou un autre établissement de crédit. Ainsi, le montant autorisé d’emprunt (soit le maximum

accessible) est très souvent plus élevé que le montant utilisé à un moment précis dans le temps.

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Comptes-fournisseurs : aussi appelé comptes-à-payer ou créditeurs, c’est le montant des factures encore

impayées auprès des fournisseurs. En d’autres mots, l’argent que je dois à mes fournisseurs pour des services ou

des biens que j’ai déjà reçus.

Dette à long terme : montant emprunté sous forme d’emprunt à long terme (remboursable sur plus d’un an) et

généralement garanti par des actifs à long terme. Ces montants portent généralement intérêt (dépense qui se

reflètera dans l’état du résultat global). Le montant qui figure comme dette à long-terme au bilan représente le

solde du prêt à rembourser, ce qui ne comprend pas les intérêts.

Avoir des actionnaires : droit résiduel des actionnaires dans l’entreprise (ce qui reste aux actionnaires si on liquide

les actifs à la valeur comptable et que l’on rembourse les dettes). En fait, l’avoir des actionnaires est composé des

mises de fonds (ou ce que l’on appelle aussi une émission de capital-actions) ainsi que la somme des bénéfices

qui ont été réinvestis dans l’entreprise au fil du temps (appelés bénéfices non-répartis). D’une année à l’autre,

l’avoir des actionnaires va donc fluctuer selon que des nouvelles émissions d’actions sont réalisées (ou au

contraire des rachats d’actions), selon que l’entreprise génère des bénéfices (ou au contraire des pertes) et selon

les versements ou non de dividendes (paiements effectués aux actionnaires).

À noter que la valeur du capital-actions dans le bilan est une donnée comptable (valeur historique lors de

l’émission des actions) et que la somme de la valeur marchande des actions (valeur boursière de l’entreprise) est

souvent bien plus élevée. Nous rediscuterons précisément de ce poste important des états financiers en classe.

2.3. L’état du résultat global (état des revenus et dépenses)

L’état des résultats est un état financier qui permet de résumer les différentes transactions de revenus et

dépenses effectuées par l’entreprise pendant un exercice financier. Il permet de savoir si l’exercice financier a

été rentable (présence d’un bénéfice ou profit) ou si l’exercice a été non-rentable (présence d’une perte ou

déficit).

Lorsque l’on parle d’un état du résultat global annuel, on se réfère à la somme des transactions réalisées pendant

l’exercice financier concerné (par exemple, du 1 janvier au 31 décembre 2019).

On va toujours présenter l’état des résultats en débutant par la présentation des revenus de l’entreprise, et

ensuite déduire les différents coûts (d’opération, de financement et d’impôts). Les revenus et les coûts qui ne

sont pas en lien direct avec la mission de l’entreprise (revenus de placement, revenus provenant de la vente d’un

équipement, ...) seront présentés de façon distincte pour permettre une analyse plus pertinente. Cette

présentation est commune à tous les référentiels comptables dans le monde.

Le tableau 3 présente un exemple simple d’un état des résultats.

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Tableau 3

État du résultat global pour l’exercice financier se terminant le 31 décembre 2019

Ventes 500 000$

Coût des marchandises vendues (CMV) 240 000$

Bénéfice brut (ventes-CMV=500-240) 260 000$

Amortissement 100 000$

Frais de vente et administration 50 000$

Bénéfice d’exploitation (Ventes-tous les coûts liés aux opérations = 550 -240-100-50) 110 000$

Frais financiers (intérêts) 30 000$

Bénéfice avant impôts (Ventes moins tous les coûts sauf l’impôts) 80 000$

Impôts 30 000$

Bénéfice net (Ventes de l’exercice – tous les coûts de l’exercice) 50 000$

2.4. Lexique des principaux éléments d’un état des résultats

Voici une courte définition des principales composantes de l’état des résultats.

Ventes : On appelle aussi ce poste « chiffre d’affaires » ou « revenus ». C’est la somme des transactions de vente

de biens ou de services réalisées pendant l’exercice financier (factures émises). Ainsi, on parlera ici des quantités

vendues multipliées par le prix de vente.

Coût des marchandises vendues (ou coût des produits vendus) : Dans une entreprise de fabrication, le coût des

marchandises vendues est égal à la valeur initiale du stock de produits finis au début de l’exercice plus le coût des

produits fabriqués en cours d’exercice moins la valeur du stock à la fin de l’exercice (ce qui permet d’isoler le coût

des marchandises qui ont été vendues pendant l’exercice). On se réfère donc ici aux quantités vendues multipliées

par le coût des ventes unitaires. Pour qu’une entreprise puisse dégager ce que l’on appelle un bénéfice brut, les

ventes doivent être plus importantes que le coût des marchandises vendues. En d’autres mots, nos marchandises

doivent être vendues plus cher que leurs coûts.

Amortissement : C’est la charge liée à l’utilisation des actifs immobilisé pendant l’exercice. En lien avec l’exemple

présenté lors de l’explication des immobilisations, ce montant serait donc de 1 000$ pour une année d’utilisation

de la machine de 10 000$. Le but de présenter ce poste aux états financiers est de refléter le fait que la rentabilité

n’est pas seulement une question relative au fait de couvrir le coût des marchandises vendues; on doit aussi

pouvoir couvrir la dépense liée à l’utilisation des actifs à long terme requis pour la production des biens. La notion

d’amortissement n’est pas une sortie de fonds annuelle (la sortie de fonds a lieu lors de l’achat de la machine);

c’est toutefois une charge qui peut être très importante pour l’analyse de la rentabilité.

Frais de ventes et d’administration : Ce sont les frais qui sont en lien avec la vente des produits mais qui n’entrent

pas dans le calcul du coût des marchandises vendues. On y retrouve principalement les coûts liés à

l’administration (ex. salaire du personnel de soutien et de direction) et le frais de ventes (ex. salaire de l’équipe

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de vendeurs). Ces frais sont souvent moins sensibles aux quantités vendues que ne l’est le coût des marchandises

vendues.

Bénéfice d’exploitation (aussi appelé bénéfice avant intérêt et impôts - BAII) : C’est une notion importante de

rentabilité des opérations, avant considération des frais liés au financement et à l’impôt.

Frais financiers : Ce sont les dépenses de l’exercice liées au financement de l’entreprise. On y retrouvera les frais

d’intérêts et autres frais bancaires. Comme on parle ici de « frais », on n’inclura pas les remboursements de dette

effectués pendant l’année par l’entreprise puisque ces sorties de fonds ne sont pas des dépenses proprement

dites. De même, les dividendes payés aux actionnaires ne seront pas considérés comme des frais financiers.

Impôts : Ce montant correspondra à la charge d’impôt qui est en lien avec le bénéfice généré pendant l’année;

plus les bénéfices sont importants, plus la charge d’impôts le sera aussi.

Bénéfice net (profit net ou résultat net) : C’est la résultante des revenus moins l’ensemble des dépenses d’un

exercice financier. De façon simplifiée, on peut dire qu’il revient aux actionnaires de l’entreprise qui pourront

choisir de le réinvestir dans l’entreprise (s’accumulera au niveau des bénéfices non-répartis) et/ou de se verser

des dividendes.

En conclusion, on constate donc que les deux états financiers présentés dans ce document sont à la fois le portrait

financier de l’entreprise à un moment précis dans le temps (le bilan ou état de la situation financière) et une

mesure de la rentabilité d’un exercice financier (l’état du résultat global ou état des revenus et dépenses).

La comptabilité actuellement utilisée dans votre pays diffère quelque peu de celle des normes internationales.

Néanmoins, les notions comptables et d’analyse financière qui seront vues pendant ce cours sont communes aux

normes internationales et à votre référentiel comptable.

L’information financière est une source d’information des plus pertinentes pour un gestionnaire qui veut prendre

de bonnes décisions, analyser la performance de son unité, d’un projet, de son entreprise…. L’objectif du

séminaire ‘’Performance financière’’ est que cette information financière soit démystifiée et que vous ayez en

main des outils pour la traiter afin qu’elle devienne un véritable outil de gestion.

Rachel Auger, CPA-CGA

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