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Documentation d’action à partager dans le cadre de l’EDC sur la GIRE locale Titre action : Capitalisation de l’expérience de la GIRE Locale dans la localité de TINOU- HOUNSA, arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin : Promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau autour de forages artésiens de Tinou Hounsa Mars 2013

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Documentation d’action à partager dans le cadre de

l’EDC sur la GIRE locale

Titre action : Capitalisation de l’expérience de la GIRE Locale dans la localité de TINOU-

HOUNSA, arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin :

Promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau

autour de forages artésiens de Tinou Hounsa

Mars 2013

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SOMMAIRE

Introduction

I OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

1.1- Objectifs 1.2- Démarche méthodologique de la capitalisation de l’expérience

II IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DE L’INITIATIVE LOCALE GIRE

2.1 L’expérience de promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau du forage artésien de Tinou-Hounsa

2.1.1 Contexte de lancement des initiatives

2.1.2 Historique de l’initiative 2.1.3 Cadrage institutionnel et juridique 2.1.4 Dynamiques de la mise en œuvre de l’expérience 2.1.5 Appui Suivi et évaluation

2.1.6 Les aspects transversaux

III ANALYSE PROSPECTIVE ET NECESSITE DE REORIENTATION ET DE CONSOLIDATION DE

L’EXPERIENCE DE LA GIRE LOCALE DE TINOU

3.1 Analyse des interventions de Tinou Hounsa

3.2 Acquis et défis de l’expérience

3.3 Suggestions pour le renforcement et la réorientation en vue de la consolidation de la

mise en œuvre de l’expérience

CONCLUSION

Liste des Annexes

Annexe 1 : Les membres de l’Organe Local de l’Eau de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa

Annexe 2 : Les membres du Comité directeur de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa

Annexe 3 : Liste des maraichers de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (21 femmes et

09 hommes)

Page 3: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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Annexe 4 : Liste des riziculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (31 femmes et

01 homme)

Annexe 5 : Liste des pisciculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (02 femmes et

13 hommes)

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Les groupements d’intérêt économique de Tinou Hounsa et leurs effectifs

Tableau 2 : Compte d’exploitation du système d’AEP de Tinou Hounsa d’avril à Août 2011

Tableau 3 : Répartition des revenus de l’eau de l’AEP du forage de Tinou Hounsa

Tableau 4 : Comptes d’exploitation de la production de crincrin autour du forage de Tinou

Hounsa

Tableau 5 : Comptes d’exploitation de la production de Gboma (grande morelle) autour du

forage de Tinou Hounsa

Tableau 6 : Comptes d’exploitation de la production de riz autour du forage de Tinou Hounsa

Tableau 7 : Appréciation des résultats par objectif fondamentaux de l’initiative Tinou Hounsa de 2005

à 2012 (résumé de l’analyse des interventions)

Tableau 8 : La fenêtre SEPO de Tinou Hounsa

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4

Introduction

La gestion des ressources en eau est un domaine complexe à maîtriser pour plusieurs raisons : multiplication et concentration des usages en situation d’interdépendance, diversité de l’organisation socio-économique des usagers, responsabilités éclatées entre acteurs publics et privés, superposition de textes réglementaires sectoriels et parfois contradictoires entre eux, opposition des systèmes de représentations… Cette complexité nous interroge sur la pertinence et la faisabilité d’une gestion intégrée et durable des ressources en eau sur le continent africain, les pays africain et au niveau local. Est-elle la solution aux problèmes de gestion des ressource en eau et des terres associées dans nos pays région et localités, autrement dit peut-elle apporter des solutions durables pour concilier les usages économiques et la préservation des ressources en eau ? Selon le Partenariat Mondial de l’Eau : ‘’la GIRE est un défi aux pratique, aux attitudes et aux certitudes conventionnelles professionnelles. Elle confronte les intérêts sectoriels ancrés et elle exige que la ressource en eau soit gérée de manière holistique pour les avantages de tous. Nul ne pourra prétendre que relever le défi de la GIRE sera facile mais il est essentiel qu'un début soit amorcé maintenant pour éviter la crise bourgeonnante.”

La notion de « GIRE locale » ou de gouvernance de l’eau au niveau local renvoie non

seulement à la mobilisation et à la distribution de la ressource en eau, depuis une source

d’approvisionnement jusqu’aux point d’usage ou d’accès comme les parcelles des

agriculteurs ou d’usagers de l’eau pour les besoins domestiques, clients du service, mais

surtout comme un processus qui vise l’exploitation et la gestion coordonnées de l’eau, du sol

et des ressources qui en dépendent, dans le but d’optimiser le bien être économique et

social qui en résulte, de manière équitable sans compromettre la pérennité des écosystèmes

vitaux selon le Partenariat Mondial de l’Eau (GWP).

Au Bénin, le processus de la GIRE fait progressivement son chemin à travers diverses

initiatives et actions pour faciliter l’atteinte entre autres des objectifs de développement,

parmi lesquels :

- satisfaire les besoins en eau à travers une approche économiquement efficiente,

socialement équitable et compatible à la préservation de la ressource eau et de

l’environnement ;

- promouvoir la valorisation de l’eau dans les activités économiques et de création de

la richesse ;

- mettre en cohérence les stratégies et politiques sous sectorielles ;

- améliorer la coordination du secteur de l’eau et y impliquer tous les acteurs.

L’initiative de l’expérience de la GIRE Locale dans la localité de TINOU-HOUNSA, arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin, porte sur le développement et la gestion coordonnée de l'eau, des terres et des ressources connexes au

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niveau local et le développement durable. Il est important pour le présent travail à vocation d’échange et de diffusion des connaissances que les activités réalisées dans le cadre de cette expérience qui dure depuis quelques années soient capitalisées pour en tirer des leçons visant les améliorer mais également à inspirer d’autres acteurs de développement comme mentionné par Selener et al., une méthode « … qui facilite la description, l’analyse et la capitalisation, d’une manière continue et participative, des processus et des résultats d’un projet de développement » contribue à la mise en cohérence d’informations acquises sur le terrain. Le présent document de partage, de capitalisation et de réorientation de l’expérience de la GIRE Locale de TINOU-HOUNSA dans l’arrondissement de Koudo, commune de Lokossa en République du Bénin, a pour but d’ échanger sur le trajet de l’expérience et de partager les acquis , d’apprécier dans un élan prospectif, les acquis, les réorientations et aspects de consolidation de l’expérience.

I OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

1.1- Objectifs

L’objectif général de ce travail est de renforcer les compétences des acteurs .. et plus

spécifiquement, il s’agit de :

Valoriser et de produire de la connaissance et du savoir-faire qui améliora les pratiques.

Mettre l’accent sur les aspects positifs de l’expérience ainsi que sur les aspects à améliorer

1.2 Démarche méthodologique de la capitalisation de l’expérience

L’andragogie participative est l’approche globale utilisée. Il a été question ensemble avec les acteurs ayant conduit ou qui ont été associé à la mise en œuvre de l’expérience d’une démarche « learning by doing ».

Les grands axes de la méthodologie se présentent comme suit :

Approche de documentation et de communication

Champ ou cible de collecte d’information ou de l’enquête

Réalisation des travaux de collecte de données

Analyse et le traitement des données

Rédaction du présent rapport.

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1.2.1 Approche de documentation et de communication

Elle a consisté à la mobilisation de la documentation relative à l’expérience au niveau de PROTOS-Bénin, du PNE-Bénin, du PLE-Mono de la Mairie de Lokossa, de l’ONG ASPPIP et des GIE actifs sur le site dans le cadre de l’imprégnation et de l’identification d’autre document appropriés aux activités de capitalisation. L’approche de l’andragogie participative utilisée impose l’implication des acteurs à toutes les étapes du processus de capitalisation en vue d’une appropriation des outils et méthodes de travail.

1.2.2 Champ ou cible de collecte d’information ou de l’enquête

a) Localités La localité ou l’expérience a été conduite est celle de Tinou-Hounsa dans la commune de Lokossa où la communauté en fait l’expérience de la promotion de la GIRE locale en vue d’optimiser la gestion des ressources en Eau à travers la valorisation économique et la gouvernance locales de l’eau de leur forage artésien b) L’échantillonnage et le choix des individus et groupes à enquêter

Pour les besoins de capitalisation de l’expériences, les catégories de répondants à enquêter ont été ciblé au regard des acteurs porteurs de l’initiative de ceux qui ont été impliqué pour jouer leur partition dans le processus. Il s’agit pour le site et la communauté de Tinou-Hounsa des GIE filières, du délégataire mini réseau, des conseillers villageois, de l’ONG d’intermédiation sociale, du PLE, du PNE, PROTOS, des OP filières à travers le CRR/CRM, des services déconcentrés et la mairie qui à diverses positions se retrouve directement ou non au sein de l’Organe Local de l’Eau (OLE) Pour constituer un échantillon de personnes à enquêter dans le village, la méthode de choix raisonné a été utilisée car elle permet lorsqu’on ne peut interroger qu’un échantillon restreint de choisir les unités les plus représentatives de l’ensemble d’une communauté. Ainsi dans le cadre de cette étude, le choix a été porté sur les GIE filières du site, les responsables au niveau de l’OLE de Tinou, des personnes ressources bien ciblées des services déconcentrés, des mairies, du PNE, de PROTOS et des membres de la communauté. Au total trois (3) ou quatre (4) membres de chaque GIE filières, 2 personnes ressources par mairie, 2 personnes bien ciblées par PLE, 2 personnes respectivement au niveau du PNE et de PROTOS Lokossa, 2 responsables de l’OLE de TInou, 4 membres de chacune des communautés et une personne par service déconcentré comme au niveau du CRR et CRM ont été rapproché soit pour être interviewés ou pour apport ces réponses aux question par mail ou en version hard.

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A cela s’ajoute les observations direct sur les sites et la collète de données spécifique ayant trait à l'analyse du fonctionnement des sites, l'évaluation de leurs performances ; la mise en place des propositions concrètes et fiables d'amélioration des performances. Les points d’entretien sont relatifs :

aux aspects Institutionnel, organisationnel et réglementaire

à la gestion technique des réseaux de distribution d'eau ;

à la valorisation de chacun des sites filières ;

à l'utilisation des aménagements ;

à la gestion agronomique du site

1.2.3 Réalisation des travaux de collecte de données

Ces travaux ont été marqué surtout par :

des séances de travails avec des acteurs

des entretiens individuels, des focus groupe et des observations directes 1.2.4 Analyse et le traitement des données

L’analyse documentaire et les travaux de terrain ont fourni des informations dont le traitement a permis d’apprécier les actions de mobilisation des ressources en eau du forage artésien, l’évitement du gaspillage d’eau et la dynamique des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau. Pour ce faire, des grilles d’analyse des actions et des acteurs telles que la grille SEPO/FFOM permettront d’évaluer la mise en œuvre des actions des initiatives et la participation des acteurs. L’exploitation des données sera qualitative et quantitative

II IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DE L’INITIATIVE LOCALE GIRE

2.1 L’expérience de promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau du forage artésien de Tinou-Hounsa

2.1.1 Contexte de lancement des initiatives

PROTOS est une organisation non gouvernementale belge intervenant dans 9 pays répartis essentiellement en Afrique. PROTOS intervient au Bénin depuis 1994. Elle a signé, le 22 Novembre 1996, un accord de siège avec le gouvernement de la République du Bénin PROTOS s’est engagé pour une meilleure gestion de l’eau, un accès équitable à l’eau en termes de qualité et de quantité. L'eau, source de vie, est aussi LE levier du développement économique et social pour les groupes défavorisés du Sud.

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Elle veut promouvoir des relations Nord-Sud équitables et mutuellement enrichissantes. Elle veut aider à développer des processus durables et libérateurs intégrés dans un contexte socioculturel avec l’eau comme porte d’entrée. PROTOS prône de ce fait, une gestion équitable, participative et durable des ressources en eau à travers le monde et s’inscrit dans le cadre de référentiel de la GIRE. Le point de départ de l’expérience de la GIRE locale de Tinou-Hounsa, vient du constat malheureux lié au rejet continue et ce à toutes les secondes des eaux des forages artésiens dans la nature au Bénin et dans les départements Mono et Couffo en particulier, sous les regards indifférents ou impuissants, des communautés à la base, des autorités politico administratives, des services en charge de cette ressource naturelle si précieuse, des animateurs du secteur du monde du développement ou de la coopération au développement. Cette situation a amené PROTOS à formuler en partenariat avec la commune de Lokossa le projet Hydraulique et Assainissement et Appui au Développement Intégré (HAADI-Lokossa) d’une durée de 18 mois financé par l’Union Européenne. L’atelier de démarrage dudit projet a eu lieu en Octobre 2004. Au nombre des villages d’intervention de ce projet, étaient retenu, le village de TINOU-Hounsa doté d’un forage artésiens réalisé depuis 1995

2.1.2 Historique de l’initiative Tinou-Hounsa

Le village de Tinou Hounsa est situé dans la commune de Lokossa, département du Mono.

Dans ce village, il existe un forage qui a été réalisé en novembre 1995 dans le cadre du

Programme CEAO 2/BADEA. A la réalisation, le forage est devenu artésien du fait que l’eau

jaillit sous l’effet de la pression de la nappe souterraine. L’eau du forage coulait sans cesse

dans la nature avec un débit important depuis lors.

Sur la demande des autorités communales de Lokossa, et dans le cadre du partenariat entre

la commune de Lokossa et PROTOS-Bénin, le projet HAADI-Lokossa a été financé par l’Union

Européenne. Les autorités communales de Lokossa, en tant que maître d’ouvrage et selon

une approche genre-sensible ont été appuyé au plan technique, méthodologique et financier

de octobre 2004 au premier trimestre de 2006, pour entre autre :

‐ la réhabilitation de trois têtes de forages et l’assainissement de l’environnement des

puits artésiens Tinou-Hounsa, Gnanhouihoué et Vêha en vue de rendre accessible

dans des conditions d’hygiénique l’accès à l’eau potable et de réduire les risques

sanitaires.

‐ le réaménagement à Tinou-Hounsa de la tête de forage artésien en vue de la

réalisation de bornes fontaines dans trois localités du village. Il s’agit de : Adévikinto

et Agonsa (Une BF entre les deux hameaux), Lohoué (Une BF), - Agnivèdji (Une BF),

mais seul deux BF ont été réalisé avec un troisième point d’accès à l’eau au niveau de

la tête du forage compte tenu de certaines contraintes.

‐ l’aménagement et l’irrigation de 2 ha pour la valorisation agricole de la ressource

En plus de ces actions il était également prévu dans le cadre des accompagnements de

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HAADI-Lokossa :

‐ le renforcement des capacités des populations de Tinou-Hounsa et Houin Tokpa par

l’appropriation des actions et la planification participative grâce à l’intermédiation

sociale ;

‐ le renforcement des capacités des autorités communales en matière de maîtrise

d’ouvrage ;

‐ l’amélioration de l’articulation entre acteurs du développement local par l’animation

du cadre de concertation autour de la gestion intégrée de l’eau ;

‐ l’accroissement des pouvoirs des femmes dans la gestion du processus et des acquis

du projet ;

‐ l’amélioration des comportements des populations en matière d’hygiène et

d’assainissement par la sensibilisation de la population.

Photos 1-3: Forage artésien de Tinou Hounsa avant et après aménagement: 1) avant

aménagement; 2) après aménagement et 3) Borne Fontaine après aménagement.

Cette intervention du projet HAADI-Lokossa va offrir la possibilité à plusieurs autres

interventions dont celles du PNE-Bénin sur ce site. Ainsi le site de Tinou Hounsa va bénéficier

des actions de plusieurs projets/programmes après HAADI-Lokossa.

En autre il ya eu :

‐ L’intervention du Programme pour la Gouvernance de l’Eau (PfWG), ce programme

vise à améliorer la gouvernance de l’eau autour de ce point d’eau, conduit par le

PNE-Bénin ;

‐ Le Multi-Year Program 1 qui vise la valorisation et la gouvernance locale des

ressources en eau conduit par PROTOS-Bénin et le PNE-bénin.

‐ Le Programme PPEA dans la mise en œuvre de sa composante 4 "Appui au

processus de gestion intégrée des ressources en eau" du PNE-Bénin a conduit des

actions concrètes de promotion de sites et villages de démonstration de la

gouvernance concertée de l'eau suivant les principes de la GIRE.

Depuis la fin du projet HAADI-Lokossa en 2006, le PNE-Bénin dans le cadre de ses appuis en

partenariat avec PROTOS Bénin et d’autres bailleurs, facilitait périodiquement l’élaboration

de plan d’action participatif avec l’ensemble des acteurs en vue de la concrétisation de la

GIRE au niveau local au regard des subventions mobilisées. En 2010 des interventions

physiques importantes ont eu lieu non seulement pour réhabiliter les aménagements de

1 2 3

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2005, mais pour corriger les dégradations subies, augmenter le potentiel des périmètres

d’intervention aussi bien pour les riziculteurs que pour les maraichers, l’amélioration des

services d’accès à l’eau potable des communautés de Tinou Hounsa et la dotation en

équipement divers de gestion des périmètres hydro-agricole.

Photos 4-9: Aménagement et appui à la valorisation économmique du Forage artésien de

Tinou Hounsa 4) Borne fontaine ; 5-6) aménagements pour la riziculture et 7-9) Don de

matériels pour la promotion du maraichage.

En somme, le site pionnier de Tinou Hounsa est sujet de plusieurs interventions qui avec

l’appui technique et financier du PNE-Bénin et de PROTOS et le cadrage institutionnel

participatif ont d’une part conscientisé la population sur la question de l’eau et ont valorisé

la ressource eau d’autre part.

2.1.3 Cadrage institutionnel et juridique

Trois paliers institutionnels ont été mis en place pour une gestion intégrée et concertée de

l’initiative de Tinou à savoir:

– L’organe Local de l’Eau (OLE)

– Le Comité directeur

– Les groupements à la base notamment les Groupements d’Intérêt Économiques (GIE)

L’Organe Local de l’Eau (OLE)

L’OLE est une plateforme d’échanges, de concertation et de dialogue permanent entre les

différents acteurs du secteur de l’eau au niveau local. Il est chargé de mener les plaidoyers

d’une part ; et d’organiser la planification et la mise en œuvre des actions visant la bonne

6 5 4

7 8 9

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gestion, l’entretien et la valorisation durable des points d’eau du village. L’OLE s’identifie

donc à une structure de la promotion de la bonne gouvernance locale de l’eau du village au

service du développement durable. Il est constitué de toutes les catégories d’acteurs et

d’usagers du secteur de l’eau au niveau local, qui sont supposés avoir un droit de regard sur

la gestion du point d’eau et participer activement aux différents processus de prise de

décision. Les mandats attribués à l’OLE sont axés essentiellement autour :

‐ des plaidoyers au niveau des autorités communales sur toutes les questions

relatives à la gestion intégrée des ressources en eau et la pérennisation des

processus de valorisation des points d’eau.

‐ de l’appui à la définition des objectifs généraux et des orientations politiques et

stratégiques au niveau communal pour la bonne gouvernance et la pérennisation

des mécanismes GIRE de leur localité ;

‐ de la planification des interventions visant à améliorer ou faciliter la gestion de

l’eau et la valorisation économique et la gouvernance locale effective du système

d’eau ;

‐ l’inclusion de tous les groupes d’acteurs et usagers à la base dans la définition et

la valorisation des ressources en eau ;

‐ de la gestion des ouvrages hydraulique et hydro agricole en veillant au respect

des principes de la GIRE par les usagers ;

‐ de la médiation entre les services communaux, les services déconcentrés de

l’état, les structures d’intermédiation sociale et les organisations

socioprofessionnelles des usagers de l’eau dans la localité ;

‐ de l’instauration et de la dynamisation d’un mécanisme d’autofinancement du

fonctionnement de l’organe local de l’eau ;

‐ du suivi de la mise en œuvre des activités s’inscrivant dans le cadre de la conduite

des processus de valorisation des ressources en eau, de promotion de la GIRE

locale ;

‐ de la capitalisation et de la promotion des expériences locales en matière de GIRE

locale.

En vue de réussir ces mandats, il est prévu que l’OLE se dote d’instruments de gestion tels

que les statuts et le règlement intérieur, un arrêté communal sur sa création, une

Convention locale, et un document stratégique de mobilisation et de gestion des ressources

financières.

Dans son rôle de suivi de la mise en œuvre des activités de promotion de la GIRE locale, l’OLE

est doté d’un Commissariat aux Comptes (CC) constitué de deux commissaires chargé du

contrôle financier de l’organe exécutif qu’est le Comité directeur.

Les Commissaires aux Comptes sont désignés en Assemblée Générale Ordinaire. Ils ont les

attributions de :

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– Veiller au fonctionnement harmonieux de l’OLE conformément aux principes de

gestion démocratique de l’organe ;

– Contrôler à tout moment, en tout cas deux (02) fois au moins par an les documents

de gestion financière et administrative de l’OLE ;

– Vérifier la tenue à jour de la situation financière (caisse – recettes – dépenses) de

l’OLE;

– Présenter aux Assemblées Générales Annuelles un rapport écrit de ses activités.

Le Comité Directeur

L‘OLE est constitué d’un Comité Directeur (CD) de cinq membres élus en son sein. Le CD est

l’organe opérationnel De l’OLE. Il joue le rôle d’organe exécutif et est chargé notamment

d’assurer :

l’information et la communication des acteurs et usagers et autres partenaires du

secteur de l’eau ;

la réception et la capitalisation des résultats pour le compte de l’OLE ;

la gestion des conflits liés au respect des prescriptions par les acteurs et usagers à

l’intérieur et autour des points d’eau potable, des périmètres irrigués et d’autres

zones de captage ;

la délégation des tâches par voie de contractualisation avec des prestataires de

services sous l’autorité du Maire ;

le suivi évaluation périodique et la pérennisation des acquis des projets/programmes

de leur localité.

Il se réunit chaque fin de trimestre mais peut toutefois se réunir plusieurs fois dans un même

mois selon le besoin.

Les groupements d’intérêts économiques (GIE)

Des groupements de promotion des filières (Tableau 1) développées autour des initiatives

ont été mis en place et gérés par les promoteurs eux-mêmes, tout en respectant le cadre de

gestion et de valorisation durable des points d’eau.

Tableau 1 : Les groupements d’intérêt économique de Tinou Hounsa et leurs effectifs

N° groupement

Effectif des membres

2010

Effectif des membres 2011

H F TOTAL H F TOTAL

01 Maraichers 02 19 21 02 26 28

02 Pisciculteurs 02 13 15 02 13 15

03 Riziculteurs 01 22 23 01 19 20

Total Général 05 54 59 05 58 63

Les groupements se sont dotés d’organes de décision à savoir :

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– L’Assemblée Générale (AG) qui regroupe tous les promoteurs et représente l’organe

de décision suprême du groupement;

– Le Comité de filière qui est l’organe de gestion entre deux assemblées ;

– Le Commissariat au Compte (CC) qui est chargé du suivi et du contrôle de la gestion.

A côté des GIE de promotion des filières, un comité de gestion de point d’eau et

d’assainissement dont les responsabilités sont confiées à un délégataire communautaire

conformément aux dispositions de la stratégie nationale d’alimentation en eau potable en

milieu rural et les guides de gestion des ouvrages d’AEPHA

2.1.4 Dynamiques de la mise en œuvre de l’expérience

Dynamique institutionnelle

L’installation de L’OLE de Tinou est effective depuis novembre 2010. Il est constitué de

représentants de la mairie et des collectivités locales, de structures déconcentrées, des GIE,

d’associations professionnelles, et de propriétaires terriens. Les membres constitutifs de

l’organe de l’OLE sont présentés à l’Annexe 1.

Le Comité directeur chargé de la mise en œuvre de l’initiative est aussi installé en novembre

2010, dix jours après l’installation de l’OLE. Il est constitué du Chef d’arrondissement, du

Chef du village, d’un représentant du CeCPA, d’un délégataire de l’ouvrage et d’un

représentant des GIE. Le chef d’arrondissement en assure la présidence. Les membres

constitutifs de l’organe du CD sont présentés à l’Annexe 3.

Les activités socioéconomiques

Quatre branches d’activités sont mises en place dans le cadre de la mise en œuvre de

l’initiative Tinou Hounsa et concernent l’approvisionnement en eau potable, le maraichage,

la riziculture et la pisciculture.

L’approvisionnement en eau potable

Le système d’eau du hameau de Tinou Hounsa a été amélioré dans le cadre de l’initiative de

prise en compte de la GIRE locale dans les interventions de PROTOS et du PNE-Bénin. C’est

un système alimenté par un forage artésien réhabilité avec un réseau de distribution d’eau

pour des usages multiples. Le système est composé de trois bornes fontaines d’AEP, d’une

canalisation secondaire pour l’irrigation des casiers rizicoles et d’un bassin de stockage d’eau

pour la production de cultures maraichères.

Un délégataire a été commis pour la gestion de la vente de l’eau. Le choix du délégataire a

été fait sur proposition par la communauté de trois personnes qui ont fait l’objet d’enquête

de moralité par le cabinet du maire avec le concours des services compétents. Le délégataire

a été présenté à la population en janvier 2011 à travers une séance d’information dirigée par

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le deuxième adjoint au maire de Lokossa assisté du Chef d’Arrondissement de Koudo et du

chef village de Tinou.

L’évolution quantitative de la production du système d’AEP de Tinou Hounsa n’est pas

documentée de façon consistante. Des lectures sporadiques semblent être effectuées, ce qui

ne permet pas un suivi approprié de l’évolution quantitative du système d’AEP. Il en est de

même des comptes d’exploitation du système d’AEP, en témoignent le Tableau 2 dans le

présent tableau, les comptes sont établis en fonction des prélèvements de données qui ne

suivent pas une périodicité stable. Aussi observe t-on une grande variabilité entre les

prélèvements d’eau d’avril et d’août. Sur la base de ces données, le système AEP a enregistré

une marge nette de 6323 F au bout de cinq mois de fonctionnement d’avril à août 2011. La

répartition de revenus de distribution d’eau est présentée dans le Tableau 3.

Tableau 2 : Compte d’exploitation du système d’AEP de Tinou Hounsa d’avril à Août 2011

Période

Nom du délégataire : DOSSOU Rigobert

Borne Fontaine (BF) BF Adévikinto BF Agonsa BF Hounsa Total

Désignation Montant

RECETTES

Avril 2011 Vente de l'eau 8,008 5,450 3,280 16,738

Mai, juin, juillet 2011

Vente de l'eau 11,525 14,267 850 26,642

Août 2011 Vente de l'eau 1,800 1,500 0 3,300

Total recettes 21,333 21,217 4,130 46,680

CHARGES

Avril 2011 Rémunération fontainier 3,360 2,287 1,376 7,023

Avril 2011 Rémunération délégataire 1,180 1,143 688 3,011

Mai, juin, juillet 2011

Rémunération fontainier 4,836 5,986 357 11,179

Mai, juin, juillet 2011

Rémunération délégataire 2,118 2,993 178 5,289

Mai, juin, juillet Août 2011

Achat de colle pour réparartion fuite d'eau au niveau robinet d'arrêt BF Agonsa

0 2,000 0 2000

Achat de scie 0 200 0 200

Achat de robinet 0 5,000 0 5000

Déplacement à Lokossa pour les achats

0

1,500

0 1500

Main d'œuvre du plombier pour réparation

0 2,700 0 2700

Aug-11 Rémunération fontainier 755 629 0 1384

Rémunération délégataire 693 378 0 1071

Total charges 12,942 24,816 2,599 40,357

Marge brute 8,391 -3,599 1,531 6323

Page 15: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

15

Tableau 3 : Répartition des revenus de l’eau de l’AEP du forage de Tinou Hounsa

Bénéficiaires Revenu par m3 d’eau % de revenu

Fontainier 60 42%

Délégataire 30 21%

Compte Renouvellement /

Mairie 33 23%

Fonctionnement Organe Local

de l'Eau (OLE)/Mairie 20 14%

Total 143 100%

Le maraichage

Le GIE des maraîchers, installé depuis novembre 2010, a entrepris la valorisation d’un

domaine 5000 m² environ dans le hameau à travers la production de cultures maraîchères

notamment la grande morelle et le crincrin suite à la construction du bassin de stockage

d’eau du forage artésien. D’autre cultures maraichères telles que le piment et la tomate sont

produites mais opportunément et à très faible quantité.

Le groupe est constitue de 30 membres dont 21 femmes. Sept membres sont élus pour

assurer l’animation du groupe. Il s’agit d’une présidente, d’un secrétaire, d’une comptable,

d’un responsable à la formation et à la communication, d’un responsable à la

commercialisation et à l’approvisionnement, d’un responsable à l’organisation et d’un

chargé de la gestion des aménagements et des équipements (Annexe 4).

Photo 10-11 : Production maraichère autour du système d’AEP de Tinou Hounsa : 10) culture

de la grande morelle (Gboma) et 11) Bassin de prélèvement d’eau aménagé à côté du

périmètre maraicher.

Les visites de suivi organisées conjointement par le CeCPA, la Mairie et le PLE du Mono ont

permis de constater un manque de savoir faire pour la lutte contre les ravageurs sur le

domaine.

10 11

Page 16: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

16

Le PNE-Bénin a contribué au renforcement des capacités de production des maraîchers en

organisant à leurs profits, les 24 et 25 Mai 2011, une formation de recyclage sur les

techniques de lutte contre les maladies des cultures maraîchères. La formation a été assurée

par le Technicien Supérieur en production Végétale du Centre Communal de Promotion

Agricole de Lokossa.

C’était l’occasion de doter le GIE des maraîchers d’équipements complémentaires composés

de deux pulvérisateurs, d’un raccord de refoulement de 100 m et de 04 produits

phytosanitaires. Les maraichers, grâce à cet appui, ont emblavé les 3/4 de la superficie du

domaine collective. Les habitants du hameau de Tinou Hounsa et ceux des environs viennent

se ravitailler en produits maraichers sur ce site. Au dire des exploitants du domaine, la veille

des jours de marché les revendeuses affluent pour s’approvisionner.

Les dernières inondations connues lors du débordement du fleuve Couffo en juin-juillet

2010 ont ralenti les activités sur le site. Actuellement, avec le repli des eaux, le site est en

plein essor avec une extension substantielle du domaine initial

Les comptes d’exploitation des principales cultures maraichères, le crincrin et le Gboma,

montrent une marge brute par unité de surface positive, respectivement 140 F et 87 F en

moyenne par m2 sur une superficie moyenne de 100 m2 (Tableaux 4, 5). Le crincrin apparait

beaucoup plus rentable que le Gboma mais les deux spéculations ont des potentialités

d’écoulement saisonnières. Les charges d’exploitation sont essentiellement liées à la main

d’œuvre pour la le défrichage, la préparation du sol et le désherbage. Les exploitants

n’utilisent pas d’engrais chimiques et presque pas de pesticides. Le principe utilisateur

payeur pour l’eau n’est pas encore mis en pratique sur les sites, excepté l’un des exploitant

qui paye un forfait pour l’eau qu’il tire directement d’une BF pour son site maraicher privé.

Tableau 4 : Comptes d’exploitation de la production de crincrin autour du forage de Tinou

Hounsa

Nom de l'exploitante

HOUEDANOU Elisabeth, Epse

HESSOU Cristophe

KENOU Ana VIAZO Cocou

Michel

Superficie planche en m

2 :

50 100 150

Désignation Montant Montant Montant

RECETTES

Vente 1 2,000 7,250 8,000

Vente 2 3,600 6,000 7,500

Vente 3 4,000 4,500 6,400

Vente 4 3,500 4,000 4,200

Total recettes 13100 21750 26100

Page 17: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

17

CHARGES

Défrichage et labour 1,000 2,000 3,500

Semences 1,000 1,200 1,500

Semis 0 0 0

Déherbage 1,500 2,500 3,500

Pesticides 0 0 0

Récolte par groupe de solidarité

0 0 0

Indemnité/Manger 1,000 1,500 1,200

Eau pour arrosage 0 0 800

Total charges 4500 7200 10500

Marge brute 8600 14550 15600

Marge brute par unité de surface

172 145.5 104

Tableau 5 : Comptes d’exploitation de la production de Gboma (grande morelle) autour du

forage de Tinou Hounsa

Nom de l'exploitante

HOUEDANOU Elisabeth, Epse HESSOU Cristophe

KENOU Ana VIAZO Cocouvi

Superficie planche en m

2

100 50 200

Désignation Montant Montant Montant

RECETTES

Vente 1 4,000 2,500 7,800

Vente 2 3,600 3,000 8,000

Vente 3 3,500 2,800 7,500

Vente 4 3,000 2,000 5,000

Vente 5 2,000 1,500 2,800

Total recettes 16100 11800 31100

CHARGES

Défrichage et labour 3,500 1,800 4,500

Semences 1,500 1,000 2,000

Semis 0 0 0

Déherbage 3,000 2,500 4,000

Pesticides 0 0 0

Récolte par groupe de solidarité

0 0 0

Indemnité/Manger 1,000 1,600 1,500

Eau pour arrosage 0 0 800

Page 18: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

18

Total charges 9000 6900 12800

Marge brute 7100 4900 18300

Marge brute par unité de surface

71 98 91.5

La riziculture

Le GIE riziculteurs est composé de 32 membres dont 31 femmes et est animé par cinq

membres qui font office de Président, vice- Président, Secrétaire, Trésorier, et de Chargé des

opérations post récolte (Annexe 5). Il est à noter cependant que la campagne passée a connu

l’inactivité d’une douzaine de membres due à une sanction infligée à eux au sein du groupe

pour défaut d’insolvabilité de prêt communautaire engagé auprès d’une institution locale de

microfinances.

Le GIE des riziculteurs exploitent actuellement près de 2 ha de terrain aménagés pour la

culture du riz. Les aménagements sont faits en casiers de 400 m2 alimentés par un canal

principal et un canal secondaire qui sont supposés arroser les casiers par gravitation.

Malheureusement, l’écoulement par gravitation n’est fonctionnel que sur quelques casiers

du fait de la défaillance de nivellement signalée sur la plupart des casiers. Les riziculteurs

sont obligés de se servir de raccord d’arrosage pour alimenter les casiers ce qui rend pénible

l’alimentation en eau du périmètre rizicole. Cette difficulté est traduite dans les besoins

d’appui technique aux usagers sur la gestion de l’irrigation dans les casiers. Toutefois, le

problème demeure et nécessite d’être adressé pour faciliter la promotion de la valorisation

de l’eau du forage.

Photo 12-13 : Production rizicole autour du système d’AEP de Tinou Hounsa : 12) rizière à

maturité et 13) Périmètre rizicole après récolte.

Les comptes d’exploitation de la riziculture autour du forage de Tinou Hounsa montrent une

marge brute par unité de surface de 45 F à 50 F par m2 sur une superficie moyenne de 0.75

ha (Tableau 6). Il est à noter que cette marge est obtenue dans les conditions d’utilisation

d’engrais chimiques et d’herbicide pour le désherbage. En l’absence d’utilisation de l’un

et/ou l’autre de ces intrants, la marge brute est significativement réduite et varie entre 14 F

et 35 F par m2. Le défrichage et le désherbage constituent les activités de forte nécessité de

main d’œuvre et augmentent les charges d’exploitation du riz. A cela s’ajoute la chasse des

12 13

Page 19: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

19

oiseaux qui est une activité capitale pour la réussite de la riziculture du faite de la présence

de nombreux oiseaux granivores autour du site. La fumure apparait aussi comme un facteur

déterminant pour un bon rendement des cultures de riz et contribuent aussi à

l’augmentation des charges. La main d’œuvre est un facteur limitant dans le village et reste

une source de limitation des superficies emblavées à côté d’autres pesanteurs telles que les

difficultés de décorticage et parfois de commercialisation.

Tableau 6 : Comptes d’exploitation de la production de riz autour du forage de Tinou Hounsa

Nom de l'exploitante

ZOUNHON Houndébèsso dite Maman

Rosi

HOUNDJO Michel

Coffi Ayaba

ZOUNHON Houndébèsso dite Maman

Rosi

HOUNDJO Michel

Coffi Ayaba

Campagne campagne1 campagne1 campagne1 campagne 2 campagne

2 campagne

2

Superficie planche en m

2 (1 casier =

400 m2)

4800 7,200 7,200 4,000 7,200 8,000

Désignation Montant Montant Montant

RECETTES

Vente (en sacs de 50kg)

140,000 472,500 472,500 204,000 504,000 525,000

Total recettes

140000 472500 472500 204,000 504,000 525,000

CHARGES

Défrichage et labour et ramassage

25,000 25,000 25,000 21,000 21,000 27,000

Semences 10,800 10,800 16,200 9,000 9,000 18,000

Semis 6,000 6,000 6,000 5,000 5,000 7,000

Désherbage 6,000 6,000 6,000 5,000 5,000 5,000

Herbicide 0 25,000 20,000 0 21,000 25,000

Engrais 0 25,000 25,000 5,000 25,000 25,000

Chasse aviaire

5,000 15,000 15,000 5,000 20,000 20,000

Eau pour irrigation

0 0 0 0 0 0

Récolte, battage et séchage

8,000 8,000 10,000 6,000 6,000 10,000

Transport pour stockage à la maison

0 6,000 6,000 0 5,000 10,000

Transport et décorticage

2,500 2,500 9,000 3,000 3,000 10,000

Indemnité et manger

4,000 4,000 6,000 4,000 4,000 5,000

Page 20: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

20

Redevances terre

5,000 5,000 5,000 0 0

Total charges 72300 138300 149200 63,000 124,000 162,000

Marge brute 67700 334200 323300 141,000 380,000 363,000

Marge brute par unité de surface

14.10 46.42 44.90 35.25 52.78 45.38

La pisciculture

Les pisciculteurs ont organisé leur assemblée constitutive le 05 Novembre 2010. Le GIE est

composé de 15 membres dont 02 femmes seulement (Annexe 6). Il a élu en son sein un

bureau de 07 membres chargé d’animer le groupement. Malheureusement, jusqu’à ce jour,

les activités de pisciculture n’ont pas encore démarré. Et pour cause, le non-aménagement

des trous à poissons. Les membres du groupement ne sont pas prêts à faire les trous eux-

mêmes et souhaitent bénéficier de l’appui d’un engin motorisé.

D’autres GIE tel que celui des transformatrices des noix de palme sont en cours

d’installation.

Foncier

Le foncier est un facteur important dans la localité de Tinou Hounsa. Les terres autour des

sites sont des propriétés individuelles ou collectives dont l’exploitation est soumise à des

modes de faire-valoir suivant les superficies et les spéculations. En général, c’est le mode de

location qui prévaut avec le payement de redevances.

Sur le périmètre rizicole, l’exploitation des terres est tributaire de versement de redevances

annuelles par casier. Le taux courant de redevance est de 5000 F par casier de 400 m2. Il faut

signaler que l’allocation des casiers est sujette à des problèmes de répartition liés à

l’inégalité de l’accès des casiers à l’eau ou à la préséance dans la distribution de l’eau. Le

périmètre rizicole dispose encore de plus de 03 ha terres mobilisables pour la riziculture. Il

existe donc un potentiel d’extension de la riziculture.

Au niveau du périmètre maraicher, une redevance de 1000 F a été fixée par casier d’environ

100 m2 tous les deux mois, mais cette disposition n’est pas encore mise en application. Le

périmètre de moins de 0.5 ha est encore menacé d’insécurité foncière. Récemment, une

portion de ce périmètre a été cédée à une tierce personne par le propriétaire membre du

groupement des maraichers sous le prétexte de difficultés financières.

2.1.5 Appui, suivi et évaluation

Le système d’eau installé à Tinou Hounsa a bénéficié d’un suivi régulier par le biais de l’ONG

ASPPIP, du Partenariat Local de l’Eau du Mono (PLE-Mono), du Chef Division Eau Hygiène et

Assainissement de Base (C/DEHAB) de la Mairie de Lokossa et des services déconcentrés de

l’état (CeCPA, S.Eau,…), sans occulter les appuis au suivi évaluation des AT de PNE-Bénin et

Page 21: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

21

de PROTOS. Cette synergie d’action entre le consortium PROTOS-Bénin et réseau PNE-Bénin

et les acteurs à la base de la commune de Lokossa a concouru à l’amélioration de la

performance du système d’eau. Ainsi, plusieurs missions conjointement organisées avec les

autorités locales, le bureau d’étude et l’entreprise ont permis de réparer les dommages

constatés sur le mini réseau. En marge des suivis internes, en 2011, une équipe

pluridisciplinaire a réalisé le diagnostic sommaire des installations et l’analyse physico-

chimique de l’eau du forage par le laboratoire du Service de Hygiène et Assainissement de

Base (SHAB) à la suite de la perception d’odeur fétide au niveau de l’une des BF. Les résultats

des travaux ont confirmé la potabilité de l’eau du forage et recommandé l’entretien et le

suivi rapproché des infrastructures en vue de leur sécurisation.

Des visites de suivi et de réception des travaux et des installations par les différentes parties

prenantes de l’initiative sont effectuées de temps à autre. A l’issue des visites en 2011 des

recommandations ont été formulé à l’endroit de l’entreprise et de la population pour la

correction des pannes/dommage sur le réseau.

Au nombre des dysfonctionnements observés, on note sur le périmètre rizicole des fissures

sur le canal secondaire, des fissures de radier et des défaillances au niveau de l’ancrage du

portillon qui couvre les robinets qui desservent le site rizicole. Sur le périmètre maraîcher on

note des fissures externes sur les parois du bassin. Les dysfonctionnements observés ont été

corrigés avec le suivi de l’ONG ASPPIP.

En dehors des visites d’animation et de suivi des ouvrages, le suivi de la gestion de l’AEP et

des activités socioéconomiques associées a été aussi entrepris. Cependant, ce suivi a été

beaucoup plus qualitatif. Les données quantitatives de gestion qui permettront le suivi de la

ressource eau et l’appréciation de la viabilité des systèmes d’AEP et des AGR mis en place

souffrent de bien nombre irrégularités. Elles sont sporadiques et peu fiables pour mieux

apprécier les interventions.

2.1.6 Les aspects transversaux

Le genre

La prise en compte du genre est un principe fondateur du développement durable. De plus,

selon le troisième principe de la GIRE «Les femmes sont au cœur des processus

d’approvisionnement, de gestion et de préservation de l’eau», l’application du Genre dans

les programmes de la gestion et de la valorisation de l’eau, s’avère indispensable pour la

gestion efficiente et durable de la ressource eau. Sur le site de démonstration de la GIRE

locale de Tinou-Hounsa dans les communes de Lokossa, les femmes ont accès à la ressource

eau au même titre que les hommes aussi bien à l’usage domestique qu’à des fins

économiques.

Le genre est fortement pris en compte dans les interventions. La proximité de la source

d’eau potable des BF est un atout pour les femmes et les enfants qui économisent beaucoup

Page 22: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

22

de temps et d’énergie, mobilisables pour d’autres activités. Aussi, les GIE sont mixtes à

dominance féminine, constitués en moyenne de 92% de femmes sur le site de Tinou

Hounsa. Mais on constate ici que les femmes occupent dans les bureaux des GIE et de l’OLE

des rôles subalternes en majorité, les principaux étant pris d’assaut par les hommes.

Parler du genre c’est aussi parler de l’accès à la terre. En effet, à l’instar des autres peuples

des pays du tiers monde et notamment en Afrique, les femmes de Tinou-Hounsa jouissent

encore de moins de droits que les hommes. Le droit au foncier appliqué dans cette localité

reste toujours les principes du droit coutumier. L’accès et le contrôle de la terre sont

majoritairement gérés par les hommes. A Tinou-Hounsa , chaque groupement a accès au

foncier près des propriétaires moyennant un coût de 1000 F pour 400 m2 par deux mois.

L’équité sociale

L’équité sociale dans l’AEP est encore en promotion sur le site de démonstration de la GIRE

locale. Les populations de Tinou-Hounsa ont chacun le droit à l’utilisation de la ressources

eau du système d’AEP autour du forage artésien. Cependant, le temps d’accès n’est pas le

même du fait de la distribution limitée des BF. Les institutions locales contribuent également

à la promotion de l’équité sociale. Les statuts et règlement des GIE ne limitent pas l’arrivée

d’un nouveau membre. Les crédits contractés sont répartis en fonction du nombre de

casiers utilisés pour la riziculture. Dans les GIE, l’intérêt de tous les membres est sauvegardé.

Chaque membre à droit de décision sur sa production. Toutefois il convient de souligner que

l’accès à la terre exploitable et l’utilisation de l’eau aussi bien sur les planches des produits

maraîchers que sur le site rizicole pose un problème d’équité. Des trafics d’influence sont

observés au sein des GIE, notamment des riziculteurs dans la distribution des casiers de

cultures par rapport au nombre et à la proximité de la source d’eau. Les casiers ou planches

proches des canaux de distribution ou des sources d’eau sur le terrain semblent recevoir à

temps ou plus d’eau que les autres. Les casiers en aval sont irrigués après le remplissage de

ceux en amont même si ces derniers n’ont pas besoin d’eau. Ce qui suscite souvent de conflit

entre membres de groupement. On note également des iniquités dans la fixation des

redevances.

L’équité sociale est parfois menacée par l’inégalité des moyens et des ressources au sein des

usagers e.g. l’approvisionnement en intrants agricoles se fait en fonction du pouvoir

économique et des relations de chaque membre des GIE. Il n’existe pas un fond de solidarité

de groupe. La mobilisation des redevances qui devraient prendre en compte les frais

d’entretien et d’amortissement des infrastructures n’a pas commencé.

La politique au sein des acteurs des interventions et la paresse de certains usagers sont

également des facteurs limitant l’équité sociale. La faible mobilisation des pisciculteurs de

Tinou Hounsa en est un exemple.

Page 23: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

23

La reddition des comptes

Elle est capitale dans les processus de gouvernance concertée et devrait revêtir un caractère

transversal, des GIE à la base à l’OLE. Moins d’importance est accordée à ce facteur dans les

divers rapports de suivi-évaluation. Des formations furent données sur l’organisation et le

fonctionnement des groupements/institutions locales mais le suivi de la mise en œuvre n’est

pas documenté. Mention évasive est faite de l’existence de documents de suivi des

groupements mais les réponses aux questions sont restées évasives sur les dynamiques de

démographie des groupements, de réunions, des activités, des comptes d’exploitation, etc.

Ce constat est général aussi bien au niveau des groupements que du Comité directeur et de

l’OLE que des structures d’accompagnement. Les données chiffrées sur l’évolution des

diverses activités de l’initiative manquent cruellement.

Environnement

Au plan environnemental, les interventions sont accompagnées de mesures de protection

des ressources en eau. Les populations ne passent plus dans l’eau avant d’avoir accès au

service d’eau potable. Les périmètres immédiats des forages sont clôturés. Les voisinages

immédiats des bornes fontaines sont désherbés et entretenu. Les règles d’hygiène sont

promues autour des abords immédiats des sites. On note, cependant, l’absence

d’infrastructures d’assainissement.

Les pratiques respectueuses de l’environnement restent cependant à promouvoir sur les

sites. Les paillis du riz sont brulés sur les limites des casiers ce qui entraine la perte des

éléments nutritifs du sol et son appauvrissement. L’utilisation d’herbicides et d’engrais dans

les casiers rizicoles pourrait si elle est largement adoptée contribuer à la pollution de la

nappe phréatique.

La prise en compte de la variabilité climatique n’est pas encore appliquée dans les

interventions. Cependant elle s’observe à travers des variations des périodes d’inondation

des sites et une variation dans les dates de semis voir des campagnes rizicoles. Pendant la

saison de pluie une grande partie su site rizicole est inondé. Le suivi de la ressource eau et

des activités autour du site mérite d’être quantifié à cet effet.

Partenariats publics privés (PPP)

La réalisation des actions de la GIRE locale sur les sites de Tinou Hounsa est effective grâce à

la mise en place d’un partenariat public privé.

Au titre des partenaires publics impliqués, nous avons les services

déconcentrées/décentralisés de l’Etat:

– Le CeRPA/CeCPA (Centre Régional/communale pour la promotion agricole) qui

concourt à la maîtrise de l’eau, appuie les bureaux d’études dans l’aménagement

Page 24: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

24

hydro agricole des sites et pourvoit les sites selon leur capacité en semence et

intrants agricoles.

– La DDE (Direction départementale de l’eau) et le service eau qui vient en appuie à la

mairie pour la réalisation des réseaux AEPA.

– La DDEHU (Direction Départementale de l’Environnement de l’Habitat et de

l’Urbanisme).

– La DDS (Direction Départementale de la Santé) à travers le service de l’hygiène et de

l’assainissement de base qui intervient dans la mise en application des règles de

l’hygiène et de l’assainissement autour des sites.

– La mairie qui est le maître d’ouvrage et qui assure par le biais de ses services

techniques le suivi-évaluation de la mise en œuvre.

Au titre des partenaires privés nous avons les ONG et les sociétés/consultants prestataires

de services d’études, d’aménagements hydrauliques et hydro agricoles, et d’animation. Les

ONG PROTOS et PNE-Bénin avec le PLE-Mono réalisent des infrastructures et facilitent la

valorisation de l’eau à travers des projets ou composantes de projets. L’ ONG ASPPIP

assure l’animation des interventions sur le site de Tino- Hounsa.

III Analyse prospective et nécessité de réorientation et de consolidation de l’expérience de

la GIRE Locale de Tinou

3.1 Analyse des interventions de Tinou Hounsa Approvisionnement durable en eau La population de Tinou-Hounsa disposait d’un forage artésien depuis plusieurs décennies sans un accès conséquent au service d’eau plutôt confrontée au problème de gaspillage de la ressource, d’hygiène, d’assainissement et d’environnement, mais avec l’expérience de la GIRE locale à Tinou Hounsa, l’accès à l’eau est amélioré avec des actions de la maîtrise de la tête de forage artésien à bon débit et la mise en place d’un mini réseau d’adduction d’eau doté de bornes fontaines dans deux quartiers identifiés de façon participation et concertée. La vente de l’eau qui est un défi dans les villages dotés de forages artésiens est devenue de plus en plus une réalité de gestion qui prédispose à la durabilité de la gestion du système AEP. En plus les effluents du forage servent à la valorisation multi usage en agriculture, en matière de transformation pour créer la richesse. La gestion communautaire de l’eau est passée à la gestion de l’eau sous la responsabilité de la commune conformément aux dispositions de des articles 90 et 93 de la loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin. Renforcement des capacités des acteurs Pour mettre en œuvre une expérience pilote de la GIRE locale comme celle-ci, le rôle et la capacité des acteurs et des usagers a été indéniable quant à la participation de toutes les parties prenantes et à la nécessité de concilier des besoins multiples en eau à la nécessité de

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gérer de manière durable les ressources disponibles, à la nécessité d’une gouvernance éclairée dans un contexte efficient. L’approche intégrée GIRE offre une réelle valeur ajoutée par rapport à l’approche sectorielle traditionnelle, sa mise en œuvre à l’échelle locale n’a pas été facilement traduite en acte. L’accompagnement technique et méthodologique de cette expérience, a mis entre autre l’accent sur le développement des connaissances et l’apprentissage de la gouvernance concertée de l’eau et le développement des connaissances. Le développement des connaissances a été réalisé autour 1) de l’accroissement de la connaissance holistique de l’état et de l’évolution des écosystèmes de la ressource eau et 2) de la promotion de la création de richesse, des actions économiques de valorisation multi usages, de protection et de gestion responsable de la ressource et respectueuse de l’environnement. L’apprentissage de la gouvernance locale de l’eau et ressource associées dans le but 1) d’accroître, dans un contexte de complexité et d’incertitude, l’efficacité et le rayonnement du cadre organisationnel ; 2) d’arrimer les mécanismes et les outils de gouvernance de l’eau avec ceux du territoire tant au niveau communal que local ; 3) de mettre en place des actions appropriées (locales, complémentaires et concertées entre parties prenantes) à tous les niveaux ; 4) de faciliter l’accès et la sécurité de l’approvisionnement en eau, tant en quantité qu’en qualité ; et 5) de promouvoir des initiatives de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau selon une approche de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Ainsi depuis 2005 des comités filières de coordination des initiatives de la GIRE Locale à la mise en place de l’OLE de TINOU, des actions de renforcement de développement institutionnel et de renforcement organisationnel comme technique ont été conduites pour parvenir aux résultats et impact en capitalisation dans le cadre de la présente mission. Si les comités filières bien que fonctionnel n’ont pas pu combler les attentes en couvrant l’ensemble des dimensions de la GIRE locale, L’OLE de Tinou dans sa forme actuelle présente aussi bien des points forts et des points faibles. Ces points faibles méritent donc une attention particulière. Des formations bien planifiées sont données à la communauté et au GIE pour leur permettre de jouer pleinement son rôle. Elles sont assurées par l’ONG d’intermédiation sociale, l’animateur du PLE, des AT du PNE/PROTOS et des consultants. Les modules de renforcement de capacités ont été déroulés pour les acteurs locaux, notamment les usagers sur la création, l’organisation et l’animation des institutions locales et particulièrement des GIE. Ils sont mis en application à travers la création et la dotation des GIE d’instruments juridiques et les expériences acquises dans leur animation. Ils ont porté également sur le fonctionnement et les performances de périmètres irrigués ou alimentés par les effluents du forage artésien, notamment avec la mise au point de fiches techniques culturales. Les applications des modules de renforcement de capacités ont permis de dégager des enseignements sur les atouts, les problèmes et les contraintes (techniques, organisationnels et socio-économiques), enfin, de formuler des propositions d'amélioration des performances et des recommandations d'ordre général à destination des différents acteurs du développement et de la promotion des actions de valorisation économique et de gouvernance locales de l’eau (GIE filières, communautés, OLE, Marie, structure d’appui , …). A travers l’expérience de Tinou, la commune de Lokossa, agissant en qualité de gouvernement locale s’approprie de plus en plus la gouvernance locale basée sur la GIRE.

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Elle est responsable de nombreuses fonctions d’AEP, de protection, de veille et de suivi directement ou indirectement liées aux ressources en eau. Dans le cadre de la présente expérience la commune a entre autre faciliter :

– l’élargissement et l’intensification de la participation des parties prenantes dans la prise des décisions, en permettant ainsi une approche plus participative de la gestion des ressources en eau au niveau local ;

– la réduction des impacts négatifs sur les ressources en eau tout en facilitant le développement agricole et socioéconomique pour le bien être

– l’engagement en faveur de la GIRE pour la réalisation des objectifs de prestation des services.

Valorisation économique de l’eau Au-delà de l’objectif primordial de l’approvisionnement en eau potable des populations, l’expérience GIRE locale de Tinou Hounsa a œuvré à la promotion des AGR autour des points d’eau du système d’AEP. Le GIE de la riziculture a été promu. Le GIE du maraichage a été créé et les activités sont en promotion. Le GIE de pisciculture a été créé mais reste encore afonctionnel pour des raisons relatives au non-engagement des membres à réaliser les trous à poissons. Cette promotion de la valorisation économique de l’eau a conduit à promouvoir chez les usagers l’esprit d’entreprise à travers la création d’initiatives et l’engagement à l’apprentissage des techniques de valorisation des ressources. Les usagers ont appris entre autres à améliorer leurs capacités en matière de techniques de production, de transformation et de commercialisation. Ils ont connu des rendements en riz et en cultures maraîchères améliorés à travers la facilitation de crédit et l’approvisionnement en intrants. Les cultures maraichères s’écoulent bien soit sur place ou dans les marchés environnants tandis que le riz connait parfois des difficultés d’écoulement liées en partie au problème de décorticage ou en cas de production semencière à la lenteur de l’écoulement. En effet, le village ne dispose pas de décortiqueuse pour transformer sa production de riz, ce qui augmente les coûts de transport. La valorisation des périmètres immédiats du système d’AEP engendre cependant des problèmes fonciers qui sont susceptibles de compromettre l’extension ou la pérennisation des initiatives de valorisation économiques des ressources autour du système d’AEP.. Le principe utilisateur payeur n’est pas encore bien pris en compte par les populations dans l'utilisation de la ressource eau. Quand bien même au niveau du volet alimentation en eau potable la question est réglée, l’appropriation de ce principe est timide sur les sites de valorisation agricole en particulier sur les sites maraichers. Promotion de la gouvernance locale durable de l’eau Les communautés de Tinou Hounsa et des localités environnantes ont un accès durable à l'eau de qualité et en quantité suffisante à travers la réalisation de nouveaux points de distribution de l’eau potable à côté de la tête de forage Au-delà de l’accès à l’eau potable proche des agglomérations et ménages, l’utilisation de l’eau potable associée aux mesures de protection de l’environnement a apporté des bénéfices à la santé et à l’état de santé des enfants en particulier. On note une amélioration de la situation sanitaire dans le village de Tinou-Hounsa avec la régression de la prévalence des maladies hydriques surtout au niveau des enfants. Ces résultats sont obtenus grâce à :

– la réalisation des infrastructures adéquates et innovantes ;

Page 27: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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– l’amélioration de la gestion du service d’eau (maîtrise d’ouvrage : Identification ; planification et réalisation ;

– l’adoption des pratiques d’hygiène et d’assainissement autour du service de l’eau ; – et le suivi et l’actualisation d’un service basé sur la qualité.

C’est dire que l’organisation en place en collaboration avec le maitre d’ouvrage concoure à la mise en place du service eau de qualité. Cependant des ouvrages d’assainissement restent à réaliser pour compléter l’ensemble des actions d’assainissement du cadre de vie L’un des risques important liés aux interventions dans la localité de Tinou réside dans la capacité de la municipalité à assurer les multiples responsabilités et les nouvelles missions dans le contexte de la décentralisation et d’implication dans les structures en aval. Il est également espéré des populations comme des GIE une meilleure internalisation de leur responsabilité dans la participation et le suivi des interventions. Après l’appréciation des résultats, une fenêtre d’analyse SEPO est conçue en vue d’évaluer l’initiative à travers ses forces, ses opportunités, ses faiblesses et ses contraintes (Tableau 10).

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Tableau 7 : Appréciation des résultats par objectif fondamentaux de l’initiative Tinou Hounsa de 2005 à 2012 (résumé de l’analyse des interventions )

Objectifs

fondamentaux

Période

d’intervention

Objectifs spécifiques Indicateurs de réalisation Observations

Approvisionnement

durable en eau

2005-2006 ‐ Identification des besoins

‐ Réalisation d’ouvrages

‐ Un répertoire des besoins est disponible

‐ Rapport d’études spécifiques disponible

‐ 50% d’ouvrages réalisés

‐ 63% de gain sur la corvée d’eau/ au moins 02

groupements appuyés dans les AGR

‐ 03 comités de suivi sont fonctionnels

2007-2008 ‐ Les populations disposent et

conservent bien l’eau potable

‐ Disponibilité et accès permanente à l’eau ‐ Accès de proximité à une eau de qualité

Renforcement de

capacités des acteurs

2005-2006 ‐ Identification des besoins de

renforcement de capacités

‐ Les capacités des usagers

sont renforcées

‐ Les capacités des autorités

communales sont renforcées

en matière d’organisation et

de gestion d’ouvrages d’eau,

d’assainissement et

d’aménagement hydro

agricole

‐ 02 rapports de besoins de renforcement de capacités

‐ 01 programme de formation disponible

‐ Des formations sont réalisées

‐ deux séances de concertation avec les CGPE et AUE sur

les enjeux ou la problématique de l’organisation de la

gestion des ouvrages sont réalisées

‐ un mode de gestion au moins adapté au contexte de la

décentralisation est fonctionnel

Page 29: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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2010-2011 ‐ le système d'eau du site

pilote assure une distribution

d'eau de qualité et en

quantité suffisante pour les

usages multiples

‐ L'organe local de l'eau est

fonctionnel et veille à la

bonne marche de l'ouvrage de

Tinou Hounsa

‐ Les GIE développent des

initiatives agricoles pour une

production de qualité

respectueuse de

l'environnement

‐ Un système d’eau fonctionnel pour des usages multiples existe ‐ La correction des défaillances du système d’eau mobilise d’avantage les communautés autour de sa gestion ‐ usage multiple de l’eau devenu une réalité

‐ les documents réglementaires du processus existent et sont disponibles ‐ Un arrêté portant création de l'OLE est proposé

‐ Un plan d'action assorti de la stratégie de mobilisation

de ressources est disponible

‐ 03 sessions de Formations sur les techniques de

réseautage, de production et de commercialisation au

profit des usagers sont réalisées

‐ Missions de suivi opérationnel des unités de

production sont réalisée

‐ Une odeur fétide au niveau d’un point d’eau a conduit à des analyses biochimiques qui ont démontré la potabilité de l’eau. Le renforcement de mesures d’assainissement aurait contribué à résoudre le problème. ‐ L’arrêté de création de l’OLE attend encore d’être signé.

‐ Le GIE pisciculture mis en place n’a pas démarré les activités.

2012 ‐ le système d'eau du site

pilote assure une distribution

d'eau de qualité et en

quantité suffisante pour les

usages multiples

‐ 03 points d’eau dont 02 BF sont utilisés par les ménages riverains ‐ 04 Périmètres de protection sont réalisés (autour de chacun des trois BF et au niveau du trop Plein) en vue de garantir la durabilité des infrastructures et de la ressource

Page 30: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

30

Valorisation

économique de l’eau

2007-2008 ‐ Maitrise des activités

rizicoles

‐ Promotion des activités

maraichères

‐ Promotion des activités

piscicoles

‐ la tête du forage est complètement assainie

‐ la superficie emblavée par les riziculteurs a augmenté

de 25% environ

‐ la production maraîchère s’est accrue par la mise en

valeur de ½ ha.

‐ GIE pisciculture mis en place

‐ Le GIE

pisciculture mis

en place n’a pas

démarré les

activités.

Promotion de la

gouvernance locale

durable de l’eau

2005-2006 ‐ Un cadre de concertation

fonctionnel est crée entre les

autorités communales et

divers acteurs autour de la

gestion intégrée de l’eau

‐ Un cadre de concertation (OLE) est mis en place

‐ Une rencontre par semestre est prévue mais réalisée

75%

Le suivi-évaluation

et la reddition de

comptes qui

constituent un

gage de bonne

gouvernance sont

encore faiblement

appliqués

Page 31: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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Le site de Tinou Hounsa de par sa situation géographique, présente des avantages naturelles en

termes de disponibilité permanente de l’eau du forage artésien et de terres noires reconnue pour

leur fertilité et propices pour les cultures de contre saison. La disponibilité de partenaires au

développement dont le PNE-Bénin et Protos Lokossa constituent aujourd’hui des atouts importants

qui ont permis à Tinou Hounsa d’asseoir une plate-forme d’échanges dénommé Organe Local de

l’Eau qui a permis de renforcer la collaboration avec les structures déconcentrés, la Mairie et les

associations faitières dans la vision d’une gestion durable et concertée de la ressource eau. Cette

collaboration fructueuse a permis de mettre en place autour du forage artésien un système d’eau qui

facilite le développement des activités génératrices de revenu et garantit une eau de qualité aux

ménages. Le mécanisme de gestion du système d’eau est confié à un délégataire identifié par la

communauté et choisie par la mairie pour assurer la vente de l’eau et l’entretien quotidien du

réseau. Les actions de structuration et d’organisation qui ont conduit à la mise en place et

l’opérationnalisation de trois groupements d’usagers facilitent la collaboration entre usagers. Ces

derniers prennent conscience progressivement des bienfaits d’une gouvernance locale de l’eau et de

la place des femmes dans les instances de décision. Ce climat favorable à la promotion de la

gouvernance locale et la valorisation économique de l’eau est le fruit d’une série d’interventions de

différents programmes pilotés depuis 2005.

Malgré les résultats et les ambitions manifestes des programmes à assurer le bien être et à

promouvoir l’économie villageoise, on note des insuffisances liées notamment à leur délai

d’exécution qui ne favorise pas l’appropriation du contexte sociale de mise en œuvre. La GIRE étant

un processus, les efforts déployés méritent d’être soutenu à moyen terme de peur de voir émoussés

les ardeurs des usagers. La structuration et l’organisation des usagers doit se poursuivre pour

intégrer réellement les pisciculteurs et les femmes transformatrices de noix de palme dans le

système de gestion de l’eau du forage. Elles doivent mettre davantage l’accent sur le suivi des

activités et des comptes des GIE et asseoir des fonds de caisse pour les charges communes et la

promotion du GIE.

L’absence d’un arrêté portant création organisation et fonctionnement de l’OLE constitue une

faiblesse qui se ressent dans sa volonté à faire valoir les contrats de session de terre entres les

propriétaires terriens et des groupes d’usagers. Il pourrait également offrir des garanties ou

conduire des plaidoyers pour le financement des activités génératrices de revenu dans une

perspective d’extension, de diversification et d’amélioration des modes de production.

La question foncière demeure un risque pour une bonne poursuite de l’initiative GIRE, qui dans son

développement suscitera l’extension des activités et l’adhésion de nouveaux membres. Les terres

étant à proximité des habitations, elles restent convoitées comme témoigne la récente vente d’une

portion du périmètre maraicher. Il convient donc d’assurer la sécurisation des terres

d’accompagnement de l’initiative autour du forage pour la gestion durable de la ressource eau.

L’intensification des activités pourrait aussi affecter la qualité de l’eau et rendre plus vulnérable les

écosystèmes. Il convient aussi de prendre en compte l’influence de la variabilité climatique en

rapport avec les inondations pour que perdure la motivation et l’équité sociale autour de l’initiative.

Le développement de la GIRE locale autour du forage de Tinou Hounsa mérite donc un suivi dans le

temps sur l’état des ressources pour le succès durable de l’initiative

Page 32: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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Tableau 8 : La fenêtre SEPO de Tinou Hounsa

Succès/forces

‐ Prise de conscience de la population de Tinou

Hounsa sur la valorisation multi-usages de l’eau

‐ Prise en compte des avis et des souhaits des

usagers de l'eau et de la population locale en vue

d’améliorer la cohérence et la viabilité des schémas

de gestion de l'eau.

‐ D’où l’apprentissage de la « gestion concertée » au

niveau local qui met l’accent sur i) consultation, ii)

participation, iii) concertation iv) négociation

‐ Aménagements de la tête du forage artésien

‐ Clôture du périmètre immédiat du forage artésien

et prise en compte des règles d’assainissement

‐ Réalisation d’un mini réseau d’adduction d’eau

potable à travers la mise en place de trois bornes

fontaines et d’un point d’eau à la tête du forage

artésien

‐ Identification du site de Tinou Hounsa comme site

pilote pour l’application des règles de la

gouvernance locale de l’eau

‐ Développement de partenariats fonctionnels sur le

site

‐ Recrutement et mise à disposition d’animateurs

(ASPPIP et PLE) pour l’accompagnement de

proximité des GIE et des initiatives communautaires

‐ Effectivité des rencontres d’information et de

sensibilisation des acteurs impliqués à divers

niveaux en matière de gouvernance de l’eau au

niveau du site

‐ Création et organisation de la plateforme multi-

acteurs (OLE)

‐ Organisation et développement institutionnel des

GIE

‐ Renforcement de capacité des GIE, associations

locales et autorités locales

‐ Elaboration des plans d’action annuels pour le site

‐ Construction des ouvrages agricoles

Echec/Faiblesses

‐ Non démarrage des activités de

pisciculture

‐ Difficultés de remboursement des crédits ;

‐ Difficulté de payement de la redevance sur

foncier conformément au contrat

d’utilisation du foncier par les GIE

‐ Problèmes lié à la répartition des casiers de

cultures (inégalité d’accès et de contrôle

des ressources foncières) et aux prises de

décisions

‐ Défaillance opérationnelle de l’OLE

‐ Mauvaise perception du fonctionnement

de l’OLE selon les GIE

‐ Absence de dispositions pour la gestion de

la transhumance

‐ Faible implication du PLE en particulier en

matière de suivi-évaluation dans la mise en

œuvre de l’initiative

‐ Faible organisation de la mécanisation de

la filière riz

‐ Problème de transformation (décorticage)

et de commercialisation du riz

‐ Faible moyen financier des femmes

membres des GIE

‐ Faible capacité de maitrise et de gestion

des ouvrages agricoles

‐ inexistence de caisses de fonctionnement

dans les GIE

Page 33: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

33

‐ Suivi évaluation et reddition de compte

‐ Gestion concertée de l’eau

‐ intégration des femmes dans le bureau GIE

‐ Valorisation agricole du site (maraîchage,

riziculture, maïs, fabrication de l’huile de palme)

‐ Acceptation du principe utilisateur payeur par les

GIE

‐ Contractualisation d’un délégataire de gestion de

l’AEP

‐ Disparition progressive de conflits

‐ Appui conseil des structures déconcentrées/

décentralisées et des partenaires techniques et

financiers

‐ Disponibilité des organisations faîtières (CRR, CRM,

URP) à accompagner les GIE de Tinou Hounsa

‐ Maitrise de l’eau à des fins économiques,

‐ Différents documents ou outils mise en place dans

le cadre du fonctionnement et organisation des GIE

et de l’OLE

‐ Statuts Règlement intérieur de l’organe local de

l’eau

‐ Statuts et règlement intérieur des GIE (maraîchers,

riziculteurs, pisciculteurs)

‐ organisations de transformation de noix de palme

en huile rouge (en cours)

‐ Contrat de mise à disposition de terre ou domaine

aux GIE y compris le mode de faire valoir ou

condition d’emprunt

‐ Elaboration et vulgarisation de fiches techniques

sur les itinéraires techniques, la vie associative,

PHAST GIRE, Hygiène et assainissement

Potentialités/opportunités

‐ Disponibilité permanente de l’eau sur le site

‐ Existence de la loi sur l’eau

‐ Existence d’une feuille de route de mise application

de la politique nationale de l’eau au niveau

communal

‐ Existence d’initiatives locales de valorisation

Obstacles/contraintes/menaces

‐ conflits fonciers

‐ Dégradation passive de la qualité de l’eau

‐ inondation partielle du site

‐ Difficulté d’accès aux intrants agricoles et à

la main d’œuvre

Page 34: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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économique et de gouvernance locale de l’eau du

forage par les populations de Tinou Hounsa

‐ Attraction de plusieurs partenaires agissant sur le

site

‐ Collaboration avec des partenaires techniques et

financiers du secteur de l’eau et de l’assainissement

‐ Motivation de plusieurs projets/ programmes pour

le site de Tinou (le HAADI de PROTOS, le PfWG, le

PAGIREL/MYPI, le PPEA, le MYPII)

‐ Transfert de la maitrise et de la gestion d’ouvrage

aux communes

‐ Forte implication des femmes dans les GIE

‐ Problème liés à la durabilité des ouvrages

de maitrise de l’eau

‐ Influence de la politique dans les actions

d’intervention

‐ Influence de la variabilité climatique en

rapport avec les inondations

‐ Menaces des ravageurs

Page 35: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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3.2 Acquis et défis de l’expérience

Les acquis de l’expérience

Les acquis généraux de la mise en œuvre de l’initiative de Tinou Hounsa peuvent se résumer

comme suit :

‐ Les producteurs sont structurés et les GIE ont acquis des capacités de gestion,

‐ les GIE sont devenus des acteurs clés de certaines filières et des intermédiaires entre

les acteurs des filières des services déconcentrés et les autorités publiques,

‐ Des facteurs de production et des compétences en matière de production sont

améliorés,

‐ Création de valeur ajoutée dans la localité et l’arrondissement,

‐ L’augmentation des surfaces de production et de la fréquence de production grâce à

la disponibilité en eau fournie par le forage artésien réhabilité

‐ La gestion de l’eau des forages artésiens basée sur une approche participative,

impliquant les utilisateurs, les planificateurs et les décideurs politiques à tous les

niveaux est prometteuse

Les bonnes solutions ou pratiques/démarches les plus ajustées « best fit » et les meilleures

pratiques « best practice » à partager dans le cadre de cette expérience pilote de la GIRE

Locale sont répertoriées ci après.

‐ les présentes expériences apportent leurs contritions à la valorisation économique et

agricole des sources d’eau persistantes selon l’approche GIRE locale.

‐ Le cadre institutionnel, juridique et réglementaire est adapté à l’approche de bonne

gouvernance de l’eau à niveau local

‐ Une initiative GIRE de maîtrise de la tête des forages artésiens avec amélioration de

la prise en compte du problème des à-coups des puits artésiens dans la conception

des aménagements ou réhabilitation de la tête des forages

‐ La réalisation d’un mini réseau d’adduction d’eau potable à partir du forage artésien

du Tinou, en vue d’améliorer l’accès à l’eau au population et le règlement de

problèmes environnement et de risques sanitaires,

‐ Délégation de la gestion de l’eau potable voire de l’eau agricole à un délégataire

indépendant choisi de façon concertée entre la communauté et la mairie

‐ Gestion participative des cas de contamination et des risques de pollution et de

contamination de la nappe ou de réservoir destiné à l’alimentation en Eau potable

‐ L’interdépendance des différentes utilisations des ressources en eau est perçue

‐ L’acquisition d’expériences dans la gestion des crises dans la gouvernance de l'eau.

Les défis de l’expérience

Parmi les défis à relever pour contribuer à la bonne marche de la GIRE locale, il est

nécessaire de :

Page 36: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

36

‐ Améliorer à terme l’efficience de l'irrigation pour une économie d’eau au regard de la

demande actuelle et future, en réduisant les pertes d’eau à partir des alternatives

appropriées de concepts d’efficience économique comme l’efficience technique et

l’efficience productive et d’équité sociale,

‐ Gérer de façon optimale et durable les ressources en eau disponibles dans la localité,

‐ Asseoir une efficacité du suivi de la gestion de l’initiative à tous les niveaux (GIE,

exécutif, et OLE) aux fins d’assurer une meilleure évaluation des actions gage d’une

adaptation dynamique et de la durabilité de la mise en œuvre de la GIRE locale,

‐ Œuvrer à la préservation de la ressource eau et de l’environnement en veillant à

l’utilisation d’options adaptées et respectueuses de l’environnement,

‐ Fournir au bureau d’études un mandat clair et les suivre rigoureusement dans la mise

en œuvre des études afin qu’ils fournissent des options beaucoup plus efficaces dans

la mise en œuvre de la GIRE locale.

3.3 Suggestions pour le renforcement et la réorientation en vue de la consolidation de la

mise en œuvre de l’expérience

L’expérience pilote de mise en œuvre de la GIRE locale sur le site de Tinou-Hounsa a permis

de tirer des leçons et des enseignements qui permettront d’optimiser les performances de

ces initiatives et d’inspirer de nouvelles initiatives GIRE locale à mettre en place. Les

principaux enseignements et leçons portent sur la promotion de la gouvernance locale et la

valorisation économique de l’eau et sont vus à deux niveaux.

Au niveau de l’adéquation objectifs/résultats attendus et activités :

– Le nombre et la diversité des objectifs et des résultats de plan d’action annuel ou

plan de travail annuel d’une année à une autre vu que les financements ne viennent

pas toujours d’un même projet mais de projets complémentaires disposant de

ligne(s) pour l’accompagnement de la GIRE à l’échelle locale ou micro locale ne

facilite pas les analyses et une synthèse adéquates de ces objectifs et résultats

devront être fait par les TDR et faire l’objet d’échange à la séance de cadrage

méthodologique ;

– La division/répartition des tâches doit être bien définie, documentée et comprise par

tous les partenaires car la non maîtrise du rôle et des responsabilités qui incombent à

un acteur peut inhiber l’atteinte des objectifs du projet ;

– Les activités confiées aux partenaires demandent un renforcement du dispositif

d’encadrement à leur niveau sans alourdir la charge financière de ces derniers pour

une pérennisation des résultats.

Au niveau de l’extension de l’application de la GIRE locale:

– La GIRE locale peut aider à atteindre les objectifs de gestion durable des ressources

en eau et de l’environnement et contribuer à la promotion économique et au

Page 37: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

37

développement durable. L’expérience de la GIRE locale dans la localité de Tinou

Hounsa démontre qu’à travers l’implication et le dialogue de tous les acteurs, les

approches concertées de gestion de l’AEP, la protection de la ressource, la

valorisation multi usages de l’eau, il est possible d’atteindre ces objectifs.

– Pour le bon fonctionnement de l’OLE DE Tinou Hounsa, il est souhaitable et plus

pratique de mettre en place un bureau des GIE et du délégataire afin de permettre à

une échelle plus petite le règlement de besoins ou problèmes courants et une

cogestion des opérations, ce qui permettra de renforcer les performances

organisationnelles et technico économiques et environnementales. Ce bureau des

GIE/ Délégataires ou fermier sera sous le CD de l’OLE.

– Il importe pour l’initiative GIRE locale de Tinou Hounsa que la commune Lokossa

envisage une table ronde des partenaires de la commune afin d’inscrire dans ses

documents de planification, le soutien et l’accompagnement de l’initiative Tinou

Hounsa et l’extension des actions de GIRE locale similaires à d’autres localités et de

mobiliser le financement nécessaire.

– Organiser au cours de l’année 2013, le processus de electure/élaboration des

documents d’appui à la mise en place de l’Organe Local de l’Eau et regard des limités

actuelles de cette plate forme, et organiser les sessions de renforcement de capacité

appropriées au profit des animateurs et tous les autres acteurs impliqués dans le

processus de mise en place des OLE.

Page 38: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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Conclusion

La mise en œuvre de l’expérience de GIRE locale autour du forage artésien de Tinou-Hounsa

a permis de capitaliser une expérience de base dans l’appropriation par les différents acteurs

et le développement de la stratégie de gestion durable et concertée de la ressource eau.

L’initiative a impliqué aussi bien les usagers de l’eau, les services techniques des structures

déconcentrées et décentralisées en charge de l’eau que les autorités communales, les

associations faitières d’usagers et les partenaires techniques et financiers. L’implication des

usagers passe par la structuration des usagers en organisations locales et leur organisation

pour le suivi et l’évaluation des interventions et des activités. Des actions de mobilisation et

de concertation entre les acteurs, la réhabilitation/réalisation de l’aménagement des têtes

de forage et des points d’eau, des actions de renforcement de capacités et de valorisation

économique de la ressource eau sont les grands axes ciblées par les interventions.

A Tinou Hounsa, les interventions ont démarré en 2005 et se sont intensifiées à partir de

2008 pour une véritable mise en œuvre de la GIRE locale. La mise en œuvre de l’initiative

Tinou Hounsa a permis d’étendre la fourniture d’eau potable aux populations, d’assainir les

points d’eau et de promouvoir la valorisation économique de l’eau avec le renforcement de

capacités et la mise en place de GIE pour la riziculture, le maraichage et la pisciculture. Dans

une perspective de gestion locale et durable de la ressource eau, l’OLE a été mis en place

mais son fonctionnement reste à dynamiser. Un délégataire est contracté pour la gestion de

la ressource et le principe utilisateur payeur est en pratique pour la distribution de l’eau

potable. Le système structurel de la promotion de la GIRE locale est en place. Il convient de

le doter de pouvoir juridique, de régler la question de la sécurisation foncière et de

dynamiser le suivi et l’évaluation des différentes structures du système à tous les niveaux

pour assure la poursuite durable de la GIRE locale.

Cette expérience de territorialisation de la GIRE locale a permis de mieux appréhender les

difficultés de développement de la GIRE dans le contexte local de la région et constituent

une fenêtre d’ouverture sur la complexité de développement des actions GIRE dans le pays.

Loin d’être des engagements aventuriers, elles doivent être considérées comme des tests

d’application de la stratégie en ce sens qu’elles renseignent sur des leviers importants dans

la mise en œuvre du processus GIRE.

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ANNEXES

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Annexe 1 : Les membres de l’Organe Local de l’Eau de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa

N° Catégorie d’acteurs

Nombre Structure Membre du comité Nom et Prénoms

1 Mairie C.A. HOUEDANOU K. Vincent 1

Chef Division Eau Hygiène et Assainissement de Base

ZONOU Y. Natanaël 1

2 Collectivité locale C.V. DEGBE C. Pièrre 1

conseiller villageois HESSOU Christophe 1

3 DDEPN CPEF_Lokossa/Koudo ABONTCHI Léandre 1

4 SHAB RHAB ADJIVEHOUN Richard 1

5 CeCPA RCPA BESSAN Codjo Sèvi 1

6 SEau CCISES E/MC HOUSSOU Juvénal 1

7

Structure des usagers

Président GIE_ Riz HOUNDJO Michel 1

Président GIE_ Maraichage KENOU Ana 1

Président GIE_ pisciculture DOSSOU Dodji 1

8 Fermier Membre DOSSOU Rigobert 1

9 ACEP Membre 1

10 Propriétaires terriens

Propriétaires terriens VIAZO L.C. Michel 1

11 Structures faitières

Président UCP AKAKPO Victor 1

Coordonnateur CRR-MC ANAGO Emmanuel 1

Chargé de Programme CRM-MC

AYANOU Tossou Hervé 1

TOTAL 17

Annexe 2 : Les membres du Comité directeur de l’Initiative GIRE local de Tinou Hounsa

N° Structure Membre du comité

Nom et Prénoms Poste Nombre

01 Collectivité

locale

C.A. HOUEDANOU K. Vincent Président 01

C.V. DEGBE C. Pièrre Vice président 01

02 CeCPA RCPA BESSAN Codjo Sèvi Secrétaire 01

03 Délégataire Délégataire DOSSOU Rigobert Secrétaire adjoint 01

04 Structure des usagers

Représentant d’association

HOUNDJO Michel Trésorier 01

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Annexe 3 : Liste des maraichers de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (21 femmes et

09 hommes)

N° Nom et prénoms Sexe Poste

01 KENOU Ana F Présidente

02 VIAZO Comlan Michel M Secrétaire

03 AZONDEBAKIN Houndjénoukon F Trésorier

04 DOGOLI Sabine F Responsable à la formation et à la communication

05 KAKOUN Théodore M Responsable à la commercialisation et à l’approvisionnement

06 AGBLIKPE Mèhouhounsi F Responsable à l’organisation

07 DANGNIHOUNDE Hounsiafa F Chargé de la gestion des aménagements et des équipements

08 LAKOU Honorine F Membre

09 GUILLON Odette F Membre

10 MEDETINKPON Houkinmè F Membre

11 AMOUSSOU Josephine F Membre

12 DOSSOU Dodji M Membre

13 SOUROU Dansi, Epse DODJI F Membre

14 AGONHOUN Lokossi F Membre

15 DASSANOU Ablawa F Membre

16 HOUEDANOU Elisabeth F Membre

17 AYINOU Acclombessi F Membre

18 CODJO Elisabeth F Membre

19 HESSOU Christophe M Membre

20 VIAZO Victorine F Membre

21 YAWLI Marie F Membre

22 DEKPE Mahissi F Membre

23 VIAZO Elisabeth F Membre

24 SOSSOU Raoul M Membre

25 HOUEHO Koffi M Membre

26 AVA Théodore M Membre

27 HOUNOUAKOMAHOU Emile M Membre

28 AMEGNINOU T. Alain M Membre

29 VIAZO Houndékingnon F Membre

30 Mme Alain Amègninou F Membre

Page 42: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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Annexe 4 : Liste des riziculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (31 femmes et

01 homme)

N° Nom et prénoms Sexe Poste

01 HOUNDJO Michel M Président

02 TEKO Cécile F Vice Président

03 KOFFI Ayaba F Secrétaire

04 KOUESSI Yémalin F Trésorier

05 KLOKO Hadotindé F Chargé des opérations post

récolte

06 VIAZO Elise F Membre

07 TOGBE Odette F Membre

08 ZOUNHON Houndébesso F Membre

09 HOUNDJO Dossi F Membre

10 DJOGBENOU Doé F Membre

11 AGBLIKPE Mèhouhounsi F Membre

12 TOGBE Mahouénou F Membre

13 MEDEHOME Atacou F Membre

14 KPADONOU Josephine F Membre

15 HESSOU Bodjo F Membre

16 AGBEKPE Agbassi F Membre

17 AHOLOU Tchotchoè F Membre

18 ASSOU Senoussi F Membre

19 AKOWE Houévi F Membre

20 MATOU Jacqueline F Membre

21 HOUNDESSIADAN Sidonie F Membre

22 AKOKPOHOUNDE Adjoa F Membre

23 HOUNDESSIADAN Sossi F Membre

24 DASSANOU Rose F Membre

Page 43: Documentation d'action à partager dans le cadre de l'EDC sur la

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25 KOUESSI Hounsiguè F Membre

26 KPANOU Marie F Membre

27 YOVO Houédanou F Membre

28 HOUEKOU Nonyimi F Membre

29 HOUESSA Agbonougbé F Membre

30 HOUNDJO Elisée F Membre

31 HOUNDJO Sabine F Membre

32 HOUNDJO Sogbo F Membre

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Annexe 5 : Liste des pisciculteurs de Tinou Hounsa au titre de décembre 2011 (02 femmes et

13 hommes)

N° Nom et prénoms Sexe Poste Contact

01 HESSOU Christophe M Responsable à la formation et à la

communication 97 63 30 40

02 HOUNDJO Michel M Membre 97 63 97 77

03 VIAZO Cocouvi Michel M Membre 97 04 02 46

04 KOUNASSO Avinou M Chargé de la gestion des

aménagements et équipements

05 HOUNDJO Anani M Membre

06 AKOUNGNON Anani M Responsable à l’organisation

07 ZOSSOUNGBO Alphonse M Secrétaire

08 KPADONOU Cocou M Membre

09 HOUNDJO D. Paulin Membre

10 TOGBOU Alain M Membre

11 DOSSOU Dodji M Président

12 AVA Théodore M Responsable à la commercialisation et

à l’approvisionnement 66 07 33 07

13 SOSSOU Raoul M Trésorier 97 63 03 13

14 DANGNIHOUNDE Hounsiafa F Membre

15 KENOU Ana F Membre