4
Lépante 7 octobre 1571 9 Abbé Rohrbacher, , Paris : Librairie Louis Vivès, 1904, Tome XI, livre 86 , pp. 614-618. Histoire universelle de l’Église catholique e YYY E n 1565, à l’issue du concile de Trente, lorsque Soliman II menaça la chrétienté d’une ruine entière, en lui enlevant son dernier boulevard, ni l’empereur d’Allemagne, ni le roi de France, ni le gouvernement d’Angleterre n’envoyèrent un homme ni un écu au secours de la chrétienté menacée. Elle ne dut son salut qu’aux Papes et à des moines. Ces Papes furent Pie IV et Pie V : ces moines, les religieux militaires de Saint-Jean de Jérusalem, nommés depuis chevaliers de Rhodes, et enfin chevaliers de Malte, gouvernés par frère Jean Parisot de Lavalette. Le dix-huit mai 1565, la flotte des Turcs parut devant Malte. Elle était composée de cent cinquante-neuf vaisseaux de guerre chargés de trente mille janissaires, la plupart Chrétiens apostats et suivis d’un grand nombre de bâtiments qui portaient la grosse artillerie et les munitions. Frère Lavalette avait reçu de Pie IV un secours d’argent considérable. Philippe II, roi d’Espagne, avait promis des troupes du royaume de Naples ; mais ces troupes n’arrivaient pas. A l’armée formidable des Turcs, qui s’augmentait encore de jour en jour par des renforts, frère Jean Lavalette avait à opposer sept cents religieux de son ordre plus les frères servants et huit mille cinq cents hommes, tant soldats de profession qu’habitants enrégimentés. A la vue du péril, qu’il ne leur dissimule pas, il engage ses frères à renouveler avec lui leurs vœux au pied des autels, et à puiser à la sainte table un généreux mépris pour la mort. Fortifiés de cette manne céleste comme les premiers martyrs, les nouveaux Machabées abjurent toute faiblesse, toute division, toute haine particulière, et se dévouent au secours de la chrétienté. Le siège, les attaques, les canonnades, les assauts durèrent cinq mois, depuis le dix-huit mai jusqu’à la mi- septembre. La descente des Turcs se fit le vingt mai ; la tranchée s’ouvre devant le fort Saint-Elme quatre jours après, et dure jusqu’au 22 de juin. Frère Lavalette y avait placé cent trente de ses religieux. Deux fois ces braves, voyant leur petit fort foudroyé par l’artillerie turque, mandent à leur général que la place n’est plus tenable. Mais, un religieux, de la famille de Scanderbeg, soutient qu’on peut encore y tenir, et s’offre au grand maître pour la défendre. Lavalette agrée cette proposition courageuse : de concert avec l’évêque de Malte, il avance de son argent les sommes nécessaires pour faire de nouvelles levées dans l’île. Une foule de Maltais s’enrôlent à l’envi. Le grand maître écrit alors aux réfractaires que, pour un chevalier qui paraissait rebuté de soutenir plus longtemps le siège, dix braves demandaient à s’enfermer dans le fort. « Revenez au couvent, mes frères, ajouta-t-il, vous y serez plus en sûreté, et de notre côté nous serons plus tranquilles sur la conservation d’une place d’où dépend le salut de l’île et de tout notre ordre. » Les chevaliers confus s’écrièrent tous d’une voix : Comment soutiendrons-nous la vue du grand maître et les reproches de nos frères ? Tous, ils jurent de se faire tuer jusqu’au dernier, plutôt que de céder leur poste à une milice nouvelle ; et, dans une lettre respectueuse, ils témoignent à leur héroïque et vénérable chef tout leur repentir. Lavalette leur accorda comme une grâce la permission de continuer à défendre le fort. Il y eut de la part des Turcs des assauts plus terribles les uns que les autres. La plupart des ¢hevaliers et de leurs soldats se firent tuer sur la brèche. Enfin le vingt-trois de juin, après avoir perdu huit mille hommes, les Turcs entrèrent dans le fort Saint-Elme. Mustapha, leur général, pour intimider les Chrétiens, fit arracher le cœur aux chevaliers qui respiraient encore. Par une dérision sacrilège, les infıdèles fendirent en croix le corps de ces héroïques martyrs ; puis, après les avoir liés sur des planches, on les jeta à la mer, dont les flots les transportèrent au pied du château Saint- Ange. Par représailles, le grand maître lança dans le camp de Mustapha les têtes des prisonniers turcs, et ordonna de ne plus faire de quartier à l’avenir. Le dix huit août, les Turcs entraient dans un autre fort, celui de Castille ; déjà ils ont arboré leurs enseignes sur un pan de muraille. On engage le grand maître à se retirer dans le château Saint-Ange, mais l’intrépide vieillard, sans se donner le temps de mettre sa cuirasse, s’avance fièrement, la pique à la main, au-devant des infidèles : suivi des chevaliers, il les charge avec fureur ; ceux-ci, voyant une foule d’habitants venir au secours du grand maître, commencent à se retirer, sans ralentir leur feu. Tous les chevaliers tremblent des périls auxquels s’expose Lavalette : plusieurs se jettent à genoux, et le conjurent de ne pas compromettre davantage une vie si précieuse. Le héros, montrant les enseignes des Turcs, répond qu’il ne se retirera, qu’après les avoir abattus. Le combat s’engage avec une nouvelle fureur ; les étendards sont renversés, et les Turcs s’éloignent en désordre. Le grand maître, convaincu que leurs chefs les ramèneront bientôt au combat, témoigne la résolution de passer la nuit au poste où il avait si vaillamment combattu. Les chevaliers lui représentent combien cet endroit est exposé à l’artillerie des ennemis. « Puis-je, leur répondit Lavalette, à l’âge de soixante-onze ans, finir ma vie plus glorieusement qu’avec mes frères, pour le service de Dieu et la défense de notre sainte religion ? » Le lendemain, dans un nouvel assaut, le grand maître reçut une blessure à la jambe ; mais, dissimulant ses souffrances, il ne cessa de donner l’exemple aux plus braves. Le 23, les Turcs renouvelèrent leurs attaques sur tous les points : on combattit jusqu’à la nuit, et le grand maître, malgré toutes ses batteries, ne put les empêcher de se loger sur la brèche. Le conseil de l’ordre était d’avis d’abandonner ce poste, après en avoir fait sauter les fortifications ; mais Lavalette rejeta cet avis avec indignation : « C’est ici, mes chers frères, dit-il, qu’il faut que nous mourions tous ensemble ou que nous chassions nos ennemis. » Et, pour prouver aux chevaliers combien il était éloigné de se retirer au château Saint-Ange, il passa toute la nuit avec la garnison à construire de nouveaux retranchements. Lui-même conduisit ces ouvrages avec tant d’art et de capacité, qu’on fut en état de tenir encore sur ce point. Enfin, le 7 septembre, le secours espagnol si longtemps attendu parut devant Malte, sous la conduite du vice-roi de Naples, don Garcie de Tolède. Après avoir présidé au e Les documents contrerévolutionnaires Réserver l’action pour l’avenir serait une faute ; réserver la vérité en serait une plus grande encore. Cardinal Pie Numéro 8 2000 — Octobre « Puis-je finir ma vie plus glorieusement qu’avec mes frères, pour le service de Dieu et la défense de notre sainte religion ? »

DOCUMENTS CONTRE REVOLUTIONNAIRES

Embed Size (px)

DESCRIPTION

DOCUMENTS

Citation preview

Page 1: DOCUMENTS CONTRE REVOLUTIONNAIRES

Lépante7 octobre 1571

9

Abbé Rohrbacher,

, Paris : LibrairieLouis Vivès, 1904, Tome XI,livre 86 , pp. 614-618.

Histoireu n i v e r s e l l e d e l ’ É g l i s ecatholique

e

YYY

En 1565, à l’issue du concile de Trente,lorsque Soliman II menaça lachrétienté d’une ruine entière, en lui

enlevant son dernier boulevard, nil’empereur d’Allemagne, ni le roi de France,n i l e gouvernement d ’Ang le te r ren’envoyèrent un homme ni un écu au secoursde la chrétienté menacée. Elle ne dut sonsalut qu’aux Papes et à des moines. Ces Papesfurent Pie IV et Pie V : ces moines, lesreligieux militaires de Saint-Jean deJérusalem, nommés depuis chevaliers deRhodes, et enfin chevaliers de Malte,gouvernés par frère Jean Parisot deLavalette. Le dix-huit mai 1565, la flotte desTurcs parut devant Malte. Elle étaitcomposée de cent cinquante-neuf vaisseauxde guerre chargés de trente mille janissaires,la plupart Chrétiens apostats et suivis d’ungrand nombre de bâtiments qui portaient lagrosse artillerie et les munitions. FrèreLavalette avait reçu de Pie IV un secoursd’argent considérable. Philippe II, roid’Espagne, avait promis des troupes duroyaume de Naples ; mais ces troupesn’arrivaient pas. A l’armée formidable desTurcs, qui s’augmentait encore de jour enjour par des renforts, frère Jean Lavaletteavait à opposer sept cents religieux de sonordre plus les frères servants et huit millecinq cents hommes, tant soldats deprofession qu’habitants enrégimentés. A lavue du péril, qu’il ne leur dissimule pas, ilengage ses frères à renouveler avec lui leursvœux au pied des autels, et à puiser à la saintetable un généreux mépris pour la mort.Fortifiés de cette manne céleste comme lespremiers martyrs, les nouveaux Machabéesabjurent toute faiblesse, toute division, toutehaine particulière, et se dévouent au secoursde la chrétienté. Le siège, les attaques, les

canonnades, les assauts durèrent cinq mois,depuis le dix-huit mai jusqu’à la mi-septembre. La descente des Turcs se fit levingt mai ; la tranchée s’ouvre devant le fortSaint-Elme quatre jours après, et durejusqu’au 22 de juin. Frère Lavalette y avaitplacé cent trente de ses religieux. Deux foisces braves, voyant leur petit fort foudroyépar l’artillerie turque, mandent à leur généralque la place n’est plus tenable. Mais, unreligieux, de la famille de Scanderbeg,soutient qu’on peut encore y tenir, et s’offreau grand maître pour la défendre. Lavaletteagrée cette proposition courageuse : deconcert avec l’évêque de Malte, il avance deson argent les sommes nécessaires pour fairede nouvelles levées dans l’île. Une foule deMaltais s’enrôlent à l’envi. Le grand maîtreécrit alors aux réfractaires que, pour unchevalier qui paraissait rebuté de soutenirplus longtemps le siège, dix bravesdemandaient à s’enfermer dans le fort.« Revenez au couvent, mes frères, ajouta-t-il,vous y serez plus en sûreté, et de notre côténous serons plus tranquilles sur laconservation d’une place d’où dépend le salutde l’île et de tout notre ordre. » Les chevaliersconfus s’écrièrent tous d’une voix :Comment soutiendrons-nous la vue du grandmaître et les reproches de nos frères ? Tous,ils jurent de se faire tuer jusqu’au dernier,plutôt que de céder leur poste à une milicenouvelle ; et, dans une lettre respectueuse, ilstémoignent à leur héroïque et vénérable cheftout leur repentir. Lavalette leur accordacomme une grâce la permission de continuerà défendre le fort. Il y eut de la part des Turcsdes assauts plus terribles les uns que lesautres. La plupart des ¢hevaliers et de leurssoldats se firent tuer sur la brèche. Enfin levingt-trois de juin, après avoir perdu huitmille hommes, les Turcs entrèrent dans lefort Saint-Elme. Mustapha, leur général,pour intimider les Chrétiens, fit arracher lecœur aux chevaliers qui respiraient encore.Par une dérision sacrilège, les infıdèlesfendirent en croix le corps de ces héroïquesmartyrs ; puis, après les avoir liés sur desplanches, on les jeta à la mer, dont les flots lestransportèrent au pied du château Saint-Ange. Par représailles, le grand maître lançadans le camp de Mustapha les têtes desprisonniers turcs, et ordonna de ne plus fairede quartier à l’avenir.

Le dix huit août, les Turcs entraient dansun autre fort, celui de Castille ; déjà ils ontarboré leurs enseignes sur un pan de muraille.On engage le grand maître à se retirer dans lechâteau Saint-Ange, mais l’intrépidevieillard, sans se donner le temps de mettre sacuirasse, s’avance fièrement, la pique à lamain, au-devant des infidèles : suivi deschevaliers, il les charge avec fureur ; ceux-ci,

voyant une foule d’habitants venir au secoursdu grand maître, commencent à se retirer,sans ralentir leur feu. Tous les chevalierstremblent des périls auxquels s’exposeLavalette : plusieurs se jettent à genoux, et le

conjurent de ne pas compromettredavantage une vie si précieuse. Le héros,montrant les enseignes des Turcs, répondqu’il ne se retirera, qu’après les avoir abattus.Le combat s’engage avec une nouvellefureur ; les étendards sont renversés, et lesTurcs s’éloignent en désordre. Le grandmaître, convaincu que leurs chefs lesramèneront bientôt au combat, témoigne larésolution de passer la nuit au poste où ilavait si vaillamment combattu. Leschevaliers lui représentent combien cetendroit est exposé à l’artillerie des ennemis.« Puis-je, leur répondit Lavalette, à l’âge desoixante-onze ans, finir ma vie plusglorieusement qu’avec mes frères, pour leservice de Dieu et la défense de notre saintereligion ? »

Le lendemain, dans un nouvel assaut, legrand maître reçut une blessure à la jambe ;mais, dissimulant ses souffrances, il ne cessade donner l’exemple aux plus braves. Le 23,les Turcs renouvelèrent leurs attaques surtous les points : on combattit jusqu’à la nuit,et le grand maître, malgré toutes sesbatteries, ne put les empêcher de se loger surla brèche. Le conseil de l’ordre était d’avisd’abandonner ce poste, après en avoir faitsauter les fortifications ; mais Lavaletterejeta cet avis avec indignation : « C’est ici,mes chers frères, dit-il, qu’il faut que nousmourions tous ensemble ou que nouschassions nos ennemis. » Et, pour prouveraux chevaliers combien il était éloigné de seretirer au château Saint-Ange, il passa toutela nuit avec la garnison à construire denouveaux retranchements. Lui-mêmeconduisit ces ouvrages avec tant d’art et decapacité, qu’on fut en état de tenir encore surce point.

Enfin, le 7 septembre, le secours espagnolsi longtemps attendu parut devant Malte,sous la conduite du vice-roi de Naples, donGarcie de Tolède. Après avoir présidé au

e

Les documents contrerévolutionnairesRéserver l’action pour l’avenir serait une faute ; réserver la vérité en serait une plus grande encore.

Cardinal Pie

Numéro 8 2000— Octobre

« Puis-je finir ma vieplus glorieusementqu’avec mes frères,

pour le service de Dieuet la défense de

notre sainte religion ? »

Page 2: DOCUMENTS CONTRE REVOLUTIONNAIRES

débarquement, qui se fit dans un endroitopposé à celui que les infidèles gardaientavec vigilance, le vice-roi se remit aussitôt enmer pour aller chercher encore quatre millesoldats ; mais ce nouveau renfort ne fut pasnécessaire. Les généraux turcs, craignant devoir fondre sur eux les principales forces de lachrétienté, levèrent le siège et serembarquèrent avec précipitation. Lavalettene vit pas plus tôt les Turcs s’éloigner, qu’il fitcombler leurs tranchées et ruiner leursouvrages ; et sa prévoyance préserva l’île d’unnouveau siège. En effet, informé par unesclave que le secours qui avait fait fuir seizemille Ottomans n’était composé que de sixmille hommes accablés de fatigues,Mustapha revint de sa terreur panique : ilremit son armée à terre et alla au-devant destroupes auxiliaires de Sicile, mais les Turcs,qu’il avait fallu forcer à coups de bâton dequitter leurs vaisseaux, combattirent sanscourage et livrèrent aux Chrétiens une facilevictoire. Mustapha, abandonné de sessoldats fut réduit à faire comme eux, aprèsavoir perdu trente mille hommes à ce siège( , t. XLVII. Lavalette).

La nouvelle de la délivrance de Malterépandit la joie dans toute la chétienté. Lenom de Lavalette fut célébré dans toutel’Europe. Le pape Pie IV lui offrit le chapeaude cardinal. Soliman, au contraire, outré decet échec, se prépare à revenir en personne,l’année suivante 1566, contre Malte. Il faitconstruire une nouvelle flotte pendantl’hiver. Le grand maître trouve moyen defaire mettre le feu dans l’arsenal et leschantiers du sultan. En même temps, il formale dessein de bâtir une ville nouvelle surl’emplacement du fort Saint-Elme. Le Pape,c’était Pie V, les rois d’Espagne et dePortuga l fournissent des sommesconsidérables pour un si grand ouvrage. Lapremière pierre de la ville nouvelle, appeléela , fut posée le 18 mars 1566 ; etpour qu’elle fût plus tôt achevée, Pie Vpermit qu’on y travaillât même les jours defête. Et voilà comme un supérieur de moines,secondé par le Pape, sauva l’Europechrétienne.

Soliman II, l’empereur le plus fameux desOttomans, mourut de la fièvre le 14septembre 1566, et eut pour successeur sonfils, Sélim II, surnommé l’Ivrogne, dont la vieet la mort justifièrent le surnom. L’empireturc se soutint néanmoins sous son règne,non par la force ou le génie des Turcs, maisdes renégats ou Chrétiens apostats, lesmêmes qui, sous le règne de son père,l’avaient porté au plus haut point de sapuissance. C’était, au pied de la lettre,l’empire de l’apostasie. Les premiersgénéraux et ministres de Soliman et de Sélimfurent des renégats. Sur dix grands vizirs decette époque, il y en eut huit : Ibrahim etl’eunuque Soliman étaient Grecs ; Ajas, Lutsiet Ahmed, Albanais ; Ali le Gros, de

Herzogwine, ainsi que Pertew, Hersekogli etDukaginogli ; Albanais et Croates, Rustan etson frère Sinan, les vizirs Ferhad Ahmed,Daud, conquérant de l ’Yémen, etSinanpacha ; Bosniaques, le grand vizirMohamed Sokolli, le visir Mustapha,Chosrewpacha, la famille Jajaoghli, JailakMustapha, Sal Mohammed, MaktulMohammedberg, Baltaschi Ahmed ;Dshenabi Ahmed, Temerrud-Ali et SophiAlipacha : Russes, Hasanpacha, gouverneurde l’Yémen et l’eunuque Dchaaferpacha. Leschefs de la marine et des corsaires turcsétaient : Salipacha, renégat grec des plainesde Troie ; le renégat hongrois ou croate,Pialipacha ; le renégat calabrais, Ochiali ;enfin, le fameux roi des forbans,Barberousse, était Grec d’origine. La plupartdes femmes du harem étaient des filleschrétiennes, emmenées captives ; plusieursdes eunuques du sérail, plusieurs desadolescents prostitués des sultans étaient dejeunes Chrétiens emmenés en esclavage. Leplus funeste de ces renégats fut un Juif relaps,Joseph Nassy : de Juif devenu Chrétien enPortugal, de Chrétien devenu Juif àConstantinople, il s’était insinué dans lesbonnes grâces de Sélim, encore princehéréditaire, en lui fournissant des ducats deVenise et des vins de Chypre. Dès lors ilreprésentait au futur sultan que, par laconquête de Chypre, il aurait l’un et l’autreen abondance. Un jour, dans l’ivresse, Séliml’embrassa et lui dit : En vérité ; si mes vœuxs’accomplissent tu seras roi de Chypre ! Et leJuif fit peindre en sa maison les armes de ceroyaume, avec cette inscription : Joseph , roide Chypre. Sélim, devenu Sultan, le nommaduc de Naxos et des Cyclades. Mais leroyaume de Chypre tenait encore plus aucœur du Juif. Il est vrai, les Vénitiens enétaient paisibles possesseurs depuis quatre-vingts ans. Il est vrai que Sélim venait deconfirmer la paix conclue avec les Vénitienspar son père ; mais un Juif, directeur de laconscience d’un sultan, ne s’arrêtait guère àces scrupules. D’autant que Sélim venait deconclure la paix pour huit ans avecl’empereur d’Allemagne : ainsi, rien àcraindre de ce côté. De plus, l’arsenalmaritime de Venise venait d’être incendié,peut-être par les émissaires du Juif. Lemoment était favorable. D’ailleurs, le muftirépondit en ces termes à la consultation deSélim : « Le prince de l’Islamisme ne peutlégitimement conclure la paix avec lesinfidèles que quand il résulte utilité etavantage pour l’universalité des Musulmans.Si l’utilité générale n’est pas atteinte, la paixn’est pas légitime. Dès qu’il se présente uneutilité, soit durable, soit passagère, on doit,en temps opportun, rompre la paix. Ainsi leprophète conclut la paix avec les infidèlesdans la sixième année de l’hégire jusqu’à ladixième, et Ali en rédigea le traité ;cependant il trouva plus dangereux derompre la paix l’année suivante, d’attaquerles infidèles en la huitième année de l’hegire,et de s’emparer de la Mecque (De Hammer,

t. III, livre 36, p. 566, enallemand). »

Comme on voit, ce fetfa du mufti deConstantinople exprime très clairement lapolitique moderne, que l’on se plaît ànommer machiavélisme : l’intérêt y est seul larègle. Toute la différence qu’il y a, c’est que lapolitique ottomane s’exprimait avec une

franchise turque, tandis que la diplomatieeuropéenne y met généralement plus demode et de circonlocution. Elle voudraitbien vous enlacer et vous étrangler avec uncordon de soie. Il fut donc notifié à larépublique de Venise que, si elle voulait lacontinuation de la paix avec le sultan, elledevait lui céder le royaume de Chypre,attendu que cette île appartenait autrefois àl’Egypte, dont le sultan était maître. C’est parle même droit que certains empereursTeutoniques prétendaient à la souverainetéde tous les royaumes, attendu que César-Auguste était maître de tout l’univers connu.La république de Venise s’y étant refusée, laconquête de Chypre fut résolue, et le renégatde Bosnie Mohammed pacha, chargé del’entreprise.

La ville de Nicosie, après un siège de septsemaines, fut prise d’assaut le 9 septembre1570 : les habitants se prosternèrent àgenoux, en demandant la vie ; ils furent tousmassacrés. La garnison, avec le commandantet les autres magistrats, s’était retirée dans lepalais : le pacha leur offrit la vie sauve, s’ilsmettaient bas les armes ; ils le firent, et furenthachés en morceaux. Vingt mille victimesfurent égorgées par les conquérants : deuxmille esclaves de l’un et l’autre sexe réservés àleurs plaisirs. Des mères tuèrent leursenfants et elles-mêmes, pour ne pas devenirle jouet de leurs brutales passions. Unefemme se vengea, elle et sa patrie, d’unemanière moins désespérée. Le renégatMohammed, grand vizir, ayant chargé troisvaisseaux de ce qu’il y avait de plus précieuxdans le butin, entre autres mille personnes dusexe réduites en esclavage, une d’elles mit lefeu au magasin de poudre, le vaisseauprincipal sauta en l’air, et mit le feu aux deuxautres ( ).

La prise de Famagouste fut encore plushorrible. Tant le blocus que le siège durèrentonze mois, depuis le 19 septembre 1570jusqu’au 1 août 1571. En ce jour, n’ayant plusque sept barils de poudre, les assiégésdemandèrent à capituler. Leur demande futaccordée le jour même. Libre à eux de seretirer avec leurs biens, cinq canons, et lestrois chevaux des trois principaux chefs : àceux qui voudraient demeurer, sécuritépleine et entière pour leur honneur, leursbiens et leur vie : quarante navires reçurentles émigrants pour les transporter ; il nerestait à terre que les principauxcommandants. Le 5 août, le gouverneurvénitien Bradagino, accompagné de troiscommandants , se présente devantMustapha, pour lui remettre les clefs. Il estreçu d’une manière amicale. Mais tout à coupMustapha exige plus qu’il n’est porté dans lacapitulation. Bradagino s’y refuse : aussitôtM u s t a p h a f a i t é g o r g e r l e s t r o i scommandants, couper le nez et les oreilles augouverneur. Dix jours après, il le fit hisser auxvergues d’un navire, et plonger dans la mer ; ille contraint de porter de la terre pourconstruire deux bastions ; enfin, il le traînesur la place principale, et le fait écorchervivant. Au milieu de ce cruel supplice,Bradagino ne proféra pas une plainte : ilpriait, il récitait tout haut le . Quandil dit ces paroles :

, il rendit son âme à Dieu. Trois centsChrétiens, qui se trouvaient dans le champ,furent égorgés. Ceux qui avaient été

Biog. univ.

Cité Valette

Hist. des Ottomans

Ibid.

MiserereO Dieu ! créez en moi, un cœur

pur

er

Les documents contrerévolutionnaires n 8 — Octobre 2000o2

Un supérieur demoines, secondé par

le Pape, sauval’Europe chrétienne.

Page 3: DOCUMENTS CONTRE REVOLUTIONNAIRES

embarqués d’après la capitulation furenttraînés en esclavage. Non content de la mortignominieuse de Bradagino, il fit couper soncorps en quatre, et clouer ses quartiers àl’affût des plus gros canons. Quant à sa peau,il la fit remplir de paille, et promener par lecamp et par la ville, avec une image de lapassion, également remplie de paille, etattachée sur le dos d’une vache. Enfin, ilenvoya l’un et l’autre au sultan, avec les têtessalées de Bradagino et de ses trois collègues.A Constantinople, la peau du martyr futsuspendue en spectacle aux esclaveschrétiens du bagne (De Hammer,

t. III, livre 36, p. 566, en allemand.On peut voir aussi , par M.Rio).

Tel est le sort que les renégats deConstantinople firent éprouver auxChrétiens de Chypre. Tel est le sort qu’ilspréparaient aux Chrétiens d’Allemagne, deFrance et d’Angleterre ; d’autant plus qued’autres renégats [les protestants] y faisaientdéjà endurer des traitements semblables àquiconque ne voulait pas, comme eux, renierla foi de leurs pères.

Qui donc empêchera les renégats del’Orient de se joindre aux renégats del’Occident pour étouffer le christianisme etl’humanité dans toute l’Europe, dans tout lemonde ? C’est un moine, un moinedominicain assis sur le siège de saint Pierre,sous le nom de Pie V.

Les Vénitiens, ainsi menacés par l’empiredes apostats, en informèrent le chef del’Eglise, le suppliant de venir à leur secours etd’y exciter les autres princes. Pie V fit degrand cœur l’un et l’autre. Il dispose sa flottesous le commandement de Marc-AntoineColonne pour renforcer celle de Venise. Ilenvoie des légats aux rois d’Espagne, dePortugal, de France, de Pologne, aux princesd’Italie, à l’empereur d’Allemagne, ausouverain de Moscou ; il leur représente quece n’est pas seulement le royaume de Chyprequi est en péril, mais tous les royaumes del’Occident ; il leur propose une sainte liguecontre les Turcs, pour la défense communede la chrétienté ; les rois de Portugal, deFrance, de Pologne, l’empereur d’Allemagnes’en excusent sous divers prétextes ; seuls, leroi d’Espagne et les princes d’Italieconcluent avec le Pape et les Vénitiens uneligue sainte, une croisade, pour le salutcommun de l’Europe chrétienne, avecinvitation aux autres souverains d’y prendrepart. Pour maintenir la bonne intelligenceparmi les confédérés, le Pape fut déclaré chefde la ligue. Pie V nomma généralissime destroupes don Juan d’Autriche, fils naturel deCharles-Quint et frère de Philippe II roid’Espagne, lequel avait déployé de grandstalents militaires en plusieurs occasions. Ilreçut à Naples, de la main du cardinal deGranvelle, l’étendard envoyé par le Pape. Ony avait brodé en or et en argent le Sauveurcrucifié ; et en bas, les armes du Pontife dansle milieu, celles du roi Philippe à droite,celles du sénat de Venise à gauche, avec cellesdu généralissime suspendues à de petiteschaînes. Marc-Antoine Colonne, général desgalères pontificales, avait reçu du Papemême son étendard, représentant le Sauveuren croix, avec les images de saint Pierre et desaint Paul, et cette inscription :

.

Pendant les lenteurs des négociations etdes préparatifs, on apprit les désastres deNicosie et de Famagouste, et le ravaged’autres îles par les Turcs. Pie V n’en pressaque plus vivement l’expédition, à laquelle ildonna pour rendez-vous général le port deMessine. Il manda au généralissime quel’unique moyen de salut était une bataille ; illui prédisait la victoire, mais en luir e c o m m a n d a n t d e s ’ y p r é p a r e rchrétiennement, et de renvoyer de sonarmée tous les gens de mauvaise foi. Tous leschefs suivirent les conseils du Pape etrésolurent d’aller chercher l’ennemi.Aussitôt, le huit septembre 1571, Nativité dela sainte Vierge, on indique un jeûne de troisjours ; toute l’armée se confesse, communie,et reçoit les indulgences du vicaire de Jésus-Christ : les ennemis se réconcilient, et nesongent plus qu’à vaincre ou à mourirensemble. D’excellents prêtres et religieux,distribués parmi la flotte, y entretenaient lebon ordre et la piété, et distribuèrent auxsoldats des chapelets et des bénitspar le saint Pontife. D’ailleurs, Juand’Autriche tenait sévèrement à la discipline.Deux misérables ayant été convaincusd’avoir proféré des blasphèmes, il les fitpendre tous deux : ce qui répandit unecrainte salutaire dans toute l’armée.

Enfin, s’étant embarqués à Messine le seizeseptembre, ils arrivèrent, le samedi septoctobre, à une heure et demie après midi,dans le golfe de Lépante, à la vue des Turcs,disposés au combat. C’était dans les mêmesparages qu’avait eu lieu la bataille d’Actium,entre Octave et Antoine. La flotte des Turcsmontait à trois cents vaisseaux de guerre,celle des Chrétiens à deux cent neuf. DonJuan d’Autriche se plaça au centre, ayant à sadroite Marc-Antoine Colonne, amiral duPape, à sa gauche Sébastien Veniero, amiralde Venise : l’aile droite était commandée parAndré Doria, amiral génois ; l’aile gauche, parle Vénitien Barbarigo ; le marquis de Santa-Cruz commandait la réserve. Juand’Autriche parcourut toute la ligne dans unesquif, tenant à la main un crucifix, etexhortant du geste et de la voix les chefs et lessoldats à faire leur devoir. Au même tempsles prêtres, le crucifix à la main, entendaientbrièvement les confessions, donnaientl’absolution générale, avec l’indulgenceplénière du Pape. Enfin, au signal donné parle généralissime, les trompettes sonnèrent :tous les Chrétiens, à haute voix, invoquèrentla Sainte Trinité et saluèrent la sainte Vierge.Pie V l’avait ainsi ordonné.

Les deux armées restèrent quelque temps àse considérer l’une l’autre avec uneadmiration réciproque. L’amiral turc rompitle silence par un coup de canon, don Juan yrépondit par un autre ; la bataille commençasur toute la ligne. C’était vers quatre heuresaprès midi. Les Chrétiens avaient le soleil, levent et la fumée dans les yeux, ce qui donnaitaux Turcs un double avantage, outre leur plusgrand nombre. Peu à peu le soleil donna dansles yeux des infidèles ; le vent, changé tout àcoup, leur envoyait la fumée de l’artillerie.Vers quatre heures et demie, l’amiral turcs’élança entre le vaisseau amiral de don Juanet l’amiral Veniero. On se battit avecacharnement corps à corps, pendant uneheure entière : enfin un boulet blessa l’amiralturc ; un soldat espagnol monté à l’abordagelui coupa la tête et la mit au bout d’une lance.La défaite des Turcs fut générale : ilsperdirent trente mille hommes, deux centvingt-quatre vaisseaux, dont quatre-vingt-quatorze furent poussés contre la côte etbrûlés : ils ne purent sauver que quarantegalères. Mais ils perdirent bien plus que tousles navires, savoir, leur réputation d’êtreinvincibles sur mer : depuis cette époque,leur empire comme leur renommée atoujours été en décadence. Les Chrétiensvictorieux firent trois mille quatre centsoixante-huit prisonniers, mais surtout ilsrompirent les chaînes de quinze milleChrétiens réduits en esclavage. Ils eurent àregretter la perte de quinze galères et de huitmille braves, parmi lesquels l’amiral vénitienBarbarigo, qui mourut le troisième jour deses blessures. Michel Cervantes, écrivaincélèbre d’Espagne, combattit à Lépante, eteut le bras gauche emporté. Dans le butin setrouvèrent cent dix-sept gros canons et deuxcent cinquante-six de plus petits, avec lesétendards des pachas, les fanaux d’or, et lespavillons de pourpre avec des inscriptionsd’or et d’argent, des étoiles et des croissants(De Hammer, t. III, livre36, p. 566, en allemand. ).

Cependant le saint Pontife Pie Vmultipliait ses austérités et ses aumônes. Ilavait organisé des prières perpétuelles dansles maisons religieuses de Rome. Lui-mêmepersévérait nuit et jour dans l’oraison, etlorsque la nécessité du repos ou des affairesl’en empêchait, il confiait à des hommesd’une dévotion exemplaire le soin de prier àsa place. Un jour, le trésorier, nomméBussoti, vint l’entretenir au Vatican, selon ledevoir de sa charge, et lui soumettre, enprésence de plusieurs prélats, un travailimportant. Tout d’un coup Pie V lui imposele silence de la main, il se lève brusquement,se dirige vers la fenêtre, l’ouvre, et y demeurequelques minutes dans une profondecontemplation. Son visage, son attitudedécelaient une profonde émotion ; puis, seretournant transporté, il s’écrie : Ne parlonsplus d’affaires : ce n’en est pas le temps !Courez rendre grâces à Dieu dans son église,notre armée remporte la victoire ! Ces mots àpeine achevés, il congédia les assistantsgrandement surpris, et ils n’étaient pasencore sortis, que le saint Pontife seprécipitait, baigné de larmes, à genoux dansson oratoire. Bussoti et les prélats témoinsprivilégiés de ce miracle, allèrent le confieraux cardinaux les plus considérés dans Rome,et aux personnes les plus éminentes en piété.Tous ensemble notèrent le jour et l’heure de

Hist. desOttomans

Les quatre martyrs

Tu vaincras

par ce signe

Agnus Dei

Hist. des Ottomans

Les documents contrerévolutionnaires n 8 — Octobre 2000o 3

Juan d’Autricheparcourut toute la ligne

dans un esquif,tenant à la main uncrucifix. Tous les

Chrétiens, à haute voix,invoquèrent la Sainte

Trinité et saluèrentla sainte Vierge.

Page 4: DOCUMENTS CONTRE REVOLUTIONNAIRES

la vision du Saint-Père : 7 jour d’octobre,cinquième heure après midi. C’était bien lejour et l’heure où triomphait la croix dans legolfe de Lépante.

En reconnaissance de cette victoire, lesaint Pape voulut que l’on célébrât la fête duRosaire le premier dimanche d’octobre, etinséra dans les litanies de la sainte Viergecette invocation :

Lesprisoniers détenus pour une dette au-dessous de cent vingt ducats furent mis enliberté aux frais du trésor pontifical. Enfin,les Romains furent autorisés à décerner lesanciens honneurs du triomphe aucommandant de la flotte pontificale, Marc-Antoine Colonne ( , l. IV et V.

25 — Falloux, , l.2, c. et ).

L’année suivante, Pie V se préparait àprofiter de la victoire remportée sur lesinfidèles lorsqu’il mourut de la pierre, le 1mai 1572. Il était âgé de soixante-huit anstrois mois et quinze jours. Il fut béatifié parClément X en 1672, et canonisé par ClémentXI en 1712. Son corps est dans l’église deSainte-Marie-Majeure. La mort de Pie V futpleurée à Rome et dans toute la chrétienté :les Turcs en firent des réjouissances àConstantinople. [...]

La défense de Malte et la victoire deLépante, frère Lavalette et don Juan,terminaient sous un rapport l’œuvre descroisades, l’œuvre de Charles-Martel, deCharlemagne, de Godefroi de Bouillon, deTancrède, de saint Louis ; la défense del’humanité chrétienne, de la sociétéuniverselle ou catholique, contre la barbariemahométane.

Jean Dumont, ,1997. Disponible à SA D. P. F.

Vicomte de Falloux, , rééditionÉditions de Chiré, 1978. Disponible à SA D.P. F.

R. P. Fr. Charles-Antoine Joyau,, réédition Éditions Saint-

Rémi, 2000. Disponible aux Éditions Saint-

Rémi.

SA D. P. F., BP 1, 86190 Chiré-en-Montreuil, France. Tél. : 05 49 51 83 04 ; fax :05 49 51 63 50 ; http://www.sadpf.com.

Éditions Saint-Rémi, BP 79, 33410Cadillac, France. Tél./fax : 05 56 76 74 80 ;http://www.litoo.com.

Saint Michel Archange, défendez-nous dansle combat ; soyez notre secours contre laméchanceté et les embûches du démon.« Que Dieu lui commande », nous ledemandons en suppliant ; et vous, Prince dela milice céleste, repoussez en enfer, par lapuissance divine, Satan et les autres espritsmauvais qui rôdent dans le monde pourperdre nos âmes. Ainsi soit-il.

e

er

Auxilium Christianorum,Secours des Chrétiens, priez pour nous !

Vita S. Pii VActa SS., maii. Hist. de S. Pie V

Lépante, l’histoire étouffée

Saint Pie V

Saint PieV, Pape du Rosaire

XXV XXVI

YYY

Ouvrages recommandés

Adresses

Prière à saint Michel Archange

-

-

99

99

Reine du très saint Rosaire,priez pour nous.

(Indulgence de 300 jours. Pén., 24 novembre 1933.)

(Indulgence de trois ans ; plénière, une fois par mois, pour larécitation quotidienne, aux conditions ordinaires (confession,communion, visite d’une église avec prière aux intentions duSouverain Pontife). Pén., 12 novembre 1932.)

Les documents contrerévolutionnaires n 8 — Octobre 2000o4

En reconnaissance decette victoire, le saintPape voulut que l’on

célébrât la fête duRosaire le premier

dimanche d’octobre, etinséra dans les litanies

de la sainte Viergecette invocation :

Secours des Chrétiens,priez pour nous !

Au terrible torrent de boue constitué par leslivres sortis de l’officine ténébreuse des impies,

sans autre but, sous leur forme éloquente et leursel perfide, que de corrompre la foi et les mœurs et

d’enseigner le péché, le meilleur remède, on enpeut être assuré, est de leur opposer des écrits

salutaires et de les répandre.

S. S. Léon XII, , 26 juin 1827.

I. Kraljic, C.P. 311, succ. Côte-des-Neiges, Montréal (Qc), H3S 2S6, Canada.E m a i l : i . k @ s y m p a t i c o . c a . U R L :http://www3.sympatico.ca/i.k/pdr.html

Lettre Diræ librorum9

Les documents contrerévolutionnaires

reproduisent des textes de doctrine etd’histoire contrerévolutionnaires. Face audéferlement de littérature révolutionnaire àvil prix qui outrage la majesté divine, détruitla morale chrétienne, incite aux pires péchés,et perd les âmes par millions, c’est le devoirdes catholiques de redoubler d’effort pourdiffuser la saine littérature catholique.

Correspondance :

Toute reproduction est autorisée.