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Don Giovanni : l’écrin et ses écrans G. Dang Nguyen & J. Tremenbert Telecom Bretagne/ M@rsouin

Don giovanni

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Page 1: Don giovanni

Don Giovanni : l’écrin et ses écrans

G. Dang Nguyen & J. TremenbertTelecom Bretagne/ M@rsouin

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I- Une première Mondiale Un opéra filmé et reproduit le 2 Juin 2009

Sur une place publique (écran géant) en face de l'Opéra

Dans un grand salon de l'Hotel de ville en HD

Dans un petit salon en 3D (avec lunettes)

Dans une salle de cinéma (avec lunettes, en différé quelques jours plus tard)

Sur des chaînes de télévision (Rennes TV, Mezzo)

Dans des lieux déportés (La Carène à Brest), la Cité des Sciences à Paris, une salle de cinéma à Avignon

• Bref, un défi technique relevé par un groupe d' acteurs hétérogène

qui a eu un certain impact: 3 à 5000 personnes ont vu le spectacle sur la place de Rennes

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• La diffusion sur grand écran, assimilable à un match de foot! – Un spectacle « de rue », presque vivant

• La diffusion HD et 3D fait office d'expérimentation – Les spectateurs se sentent « testeurs »

• Un gros effort sur le son– Dispositif de 32 micros enfermés dans une boule devant la

scène (technologie HOA d’Orange)• Captations pensées par des professionnels

– Caméras latérales pour filmer le chef et l'orchestre

Un dispositif original

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Des acteurs hétérogènes• L'opéra de Rennes, initiateur du projet

– Objectif : faire sortir l'opéra « hors les murs », sur la place de l'opéra. Rendre le spectacle accessible (gratuit, en plein air), faire découvrir la « grande » musique, un chef d'oeuvre « immortel »

• Plusieurs partenaires techniques– Des entreprises de l'audiovisuel (Radio France, Mezzo,...) avec des professionnels

(spécialistes de la captation de théâtre: Telmondis, AMP)– Des fabricants de matériel (Cabasse, Thomson) et des opérateurs télécom

(Orange, Globecast)• Le pôle Images & Réseaux

– Communication sur un événement médiatisé (comme la Route du Rhum, Brest 2008)

• Le Conseil Régional et la Ville de Rennes– Financent l'opération pour faire connaître le savoir faire technique local,

contribuer à la diffusionde la culture et encourager la collaboration industriels/ institutions

• Marsouin & Rennes 2– Profitent de façon « opportuniste » de l'événement pour des motifs pédagogique

(Rennes 2 ) ou de recherche (OPSIS/ Marsouin)

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Un projet public aux finalités diverses

• Hypothèse 1: – Un avatar des politiques culturelles à la Malraux

• Hypothèse 2: – Un défi et une vitrine technologiques

• Hypothèse 3:– Un spectacle original qui transporte le spectateur

dans le temps et dans l’espace

• Hypothèse 4: – Une nouvelle forme de médiation musicale (Hennion)

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L’enquête Marsouin

• Le protocole :– 19 enquêteurs à Rennes et 11 à Brest ont recueilli

les appréciations des spectateurs– 224 répondants sur Rennes, 122 sur Brest– Un questionnaire organisé en 3 parties

• Le parcours du spectateur (temps passé, motivations, accompagnement, retransmissions vues)

• Les perceptions (contenu, technologie, bénéfices, remarques, apports HD et 3D, impressions)

• Le profil (socio-démographique, culturel, technologique)

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H1: Un spectacle populaire?

• Facilité d’accès et gratuité, mais– 12% de connaisseurs, 43% de simples amateurs, 45% de non

connaisseurs– Des gens qui écoutent de la musique classique au moins une fois

par mois : 49%.– Des gens ayant une activité culturelle au moins une fois par mois:

71%. – Des gens plutôt instruits (au moins niveau L3) : 58%. A l'inverse

moins de 25% n'avait pas le bac (contre 73% sur la population de Rennes d'après le recensement).

– Parmi les 15% qui n’ont pas apprécié, on trouve surtout des non connaisseurs

• Pas vraiment un public populaire– Mais un spectateur sur deux, bien que sans doute culturellement

préparé, ne connaissait pas l’opéra– C’est dans cette catégorie que l’on trouve ceux qui n’ont pas

apprécié.• => H1 moyennement atteint

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H2: Une innovation technique ou une vitrine?

• Le public est déjà équipé– À 79% il possède déjà au moins 3 types d'écrans ou

reproducteurs sonores chez lui (27% en ont 6 et +).

• Il connaît la 3D– Pour 76% des personnes présentes– Mais 48% se dit peu ou pas technophile

• Il apprécie néanmoins la démonstration technique– 51% l'a plutôt bien ou beaucoup appréciée– 68% déclare qu'il s'agit d'une innovation technique– Mais l’immersion 3D a été peu ressentie (11%)

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H2 (Suite): une innovation ou une vitrine?

• La 3D (70%) en motivait plus que la HD (30%)• 38% ont effectué tout le parcours (grand écran, HD,

3D):– et 29% ont déclaré avoir cette intention (malgré un

fléchage trop discret)– Seuls 10% abandonnent rapidement la place :

• le spectacle ne les intéressait pas,,, c'était plus une animation, ... ne leur correspondait pas, ou ne correspondait pas leurs attentes, ...voire étaient déçus.

• 69% a jugé que la HD a apporté un plus / représentation sur grand écran

• 70% a jugé que la 3D a apporté un plus/ aux autres écrans

• => Une démonstration du savoir faire, mais un impact personnel limité

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H3: une mise en scène événementielle

• Le public a adhéré à la manifestation– Les spectateurs sont restés pour la plupart. Seules

les personnes âgées sont parties– Il n’a pas trop ressenti la gêne du lieu (26% n’a pas

suivi l’histoire) et a au contraire apprécié le lieu (68%), dont il a perçu le côté culturel (56%).

– C’est plutôt la mise en scène qui n’a pas favorisé la « résonance » entre le spectacle et le lieu (décor et mise en scène « pauvres ») 60% se sont dit satisfaits de la mise en scène, contre 80% sur l’ensemble de la manifestation.

– =>…mais une expérience originale

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H3: suite

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U ne repr és entation qualifi é e av ant tout d ’originale

Qualifications de la représentation

59%

25%

24%

17%

13%

11%

11%

7%

7%

1%

1%

o rig in ale

b e lle

s p e ct acu laire

im p re s s io n n an t e

s ais is s an t e

im m e rs ive

é m o u van t e

ré alis t e

au t re ( in t é re s s an t e , é p u ré e , t o u ch an t e , f ab u le u s e ,rare , e xt rao rd in aire , in ve n t ive , p o p u laire … )

au t re n é g at if ( s im p lis t e , e n n u ye u s e , p as im m e rs ive )

au cu n avis

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H4: une nouvelle médiation

• Un événement qui rompt avec le spectacle classique habituel

• Normalement, le public est confiné et silencieux, il y a des codes sociaux (faire silence, au concert ne pas applaudir entre chaque mouvement, ou au contraire à l'opéra le faire après chaque air)

• Le spectacle en plein air, sur grand écran• Événement festif, « social »

• La 3D, « avatar » du spectacle réel• Renforcée par une prise de son « spatialisée », des effets de caméra

donnant des images impossibles à voir pour un spectateur de la salle (le chef, l'orchestre, les détails des costumes), ce qui est d'ailleurs reconnu par le public.

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H4 suite

• Le public a apprécié:– De partager un moment musical avec les autres (57%)– De discuter avec ses voisins ou ses amis (43%)

• Le spectacle de plein air crée ainsi une nouvelle médiation– Ni spectacle vivant (il s'agit d'une retransmission), ni

représentation de cinéma en salle (où les gens se sentent « isolés » (Chatauret))

– Il est perçu comme une modalité de découverte: ceux qui déjà connaissaient l'oeuvre ont peu appris

– Mais le mode de socialisation :venir avec les enfants, parler avec les voisins, a été apprécié

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Conclusion

• L'innovation est finalement plus sociale que technique : – faire de la retransmission de l'opéra un moment de

convivialité, comme le feu d'artifice du 14 Juillet.– Donc pour le directeur de l’Opéra, H3 a été plus pertinent

que H1. Au final une vraie opération de communication, faite hors du « star system » (Chatauret), mais avec un retentissement quasi identique.

– Pour les industriels, un réel succès technique (H2), mais un impact faible sur l’usage. Les dispositions à payer restent faibles

– Une nouvelle médiation (H4) pour les 2/3 des personnes– => une réflexion sur l’expérimentation

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Conclusion II

• Reflexion méthodologique: Qu’apporte un questionnaire pour une mesure d’impact?– Une mesure instantanée et en un certain sens fidèle– Des problématiques bien révélées si il y a eu une

réflexion théorique en amont

• Mais:– Le déclaratif est toujours sujet à des biais : exemple

comment peut-on se qualifier de connaisseur?– L’enthousiasme (donc l’impact) était biaisé par la

promotion faite autour de l’événement: ceux qui sont venus par hasard ont moins « accroché »