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Page 1 sur 12 Dossier 1 Qu’est-ce que la croissance économique et quelles sont ses sources ? Section 3 Progrès technique et productivité globale des facteurs de production 1/ Le progrès technique accroît la PGF « Que représente ce résidu (qu’est la PGF) ? Il peut tout d’abord être attribué au progrès technique, qui permet une meilleure combinaison des deux facteurs de production. Il faut comprendre le progrès technique dans son acception la plus large : il s’agit à la fois du progrès des technologies, mais également de l’efficacité de leur usage et de l’organisation du processus de production. Pour prendre l’exemple des technologies de l’information, leur utilisation permet dans un premier temps de gagner en productivité en automatisant certains processus existants, puis en créant de nouveaux produits, et enfin leur plein bénéfice en termes de productivité vient d’une réorganisation profonde des processus de production et notamment des modes de management. [...] Le secteur producteur de la nouvelle technologie va lui-même connaître des gains rapides de productivité. Ainsi, les producteurs de puces électroniques, dont la puissance augmente selon une loi exponentielle, la loi de Moore, ont vu leurs performances augmenter très rapidement dans les années 1970. Ils ont dès lors contribué significativement à la productivité aux États-Unis. Enfin, une nouvelle technologie va permettre des gains de productivité pour l’ensemble des autres secteurs au travers des effets de réseau ou d’externalités positives à leur utilisation. L’utilisation d’internet par plusieurs entreprises dans la chaîne de production permet par exemple une meilleure coordination entre elles. » Antonin Bergeaud, Gilbert Cette, Rémy Lecat, Le Bel avenir de la croissance, Odile Jacob, 2018

Dossier 1 Qu’est-ce que la croissance économique et

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Dossier 1 – Qu’est-ce que la croissance économique et

quelles sont ses sources ?

Section 3 – Progrès technique et productivité globale des

facteurs de production

1/ Le progrès technique accroît la PGF

« Que représente ce résidu (qu’est la PGF) ? Il peut tout d’abord être attribué au progrès

technique, qui permet une meilleure combinaison des deux facteurs de production. Il faut

comprendre le progrès technique dans son acception la plus large : il s’agit à la fois du

progrès des technologies, mais également de l’efficacité de leur usage et de l’organisation

du processus de production. Pour prendre l’exemple des technologies de l’information,

leur utilisation permet dans un premier temps de gagner en productivité en automatisant

certains processus existants, puis en créant de nouveaux produits, et enfin leur plein

bénéfice en termes de productivité vient d’une réorganisation profonde des processus de

production et notamment des modes de management. [...] Le secteur producteur de la

nouvelle technologie va lui-même connaître des gains rapides de productivité. Ainsi, les

producteurs de puces électroniques, dont la puissance augmente selon une loi

exponentielle, la loi de Moore, ont vu leurs performances augmenter très rapidement

dans les années 1970. Ils ont dès lors contribué significativement à la productivité aux

États-Unis. Enfin, une nouvelle technologie va permettre des gains de productivité pour

l’ensemble des autres secteurs au travers des effets de réseau ou d’externalités positives à

leur utilisation. L’utilisation d’internet par plusieurs entreprises dans la chaîne de

production permet par exemple une meilleure coordination entre elles. »

Antonin Bergeaud, Gilbert Cette, Rémy Lecat, Le Bel avenir de la croissance, Odile

Jacob, 2018

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Gordon Earle Moore, né le 3

janvier 1929 à San Francisco est un

docteur en chimie et en physique.

En 1968, il crée avec Robert Noyce

et Andrew Grove la société Intel,

premier fabricant mondial de

microprocesseurs. Il découvre en

1965 une loi empirique portant son

nom, la loi de Moore. Selon lui, le

nombre de transistors qui

composent un microprocesseur

double tous les 24 mois. La

puissance de calcul des ordinateurs

double donc tous les deux ans.

Expliquez pourquoi la PGF est qualifiée de résidu (pour répondre à cette question, utilisez

ce qu’on a vu précédemment sur la PGF).

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Comment les économistes définissent-ils le progrès technique (extrayez cette information

des documents précédents en la reformulant) ?

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Pourquoi le progrès technique est-il une source d’accroissement de la PGF ? Illustrez

avec les technologies de l’information et de la communication.

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Bon à savoir

L’organisation territoriale du système industriel d’Airbus révèle la constitution d’un modèle "d’entreprise-

réseau" fondé sur une division du travail entre plusieurs villes européennes (Toulouse, Nantes, Hambourg,

Bristol, Madrid), sièges d’établissements qui cumulent à la fois des fonctions "amont" de conception, des

activités de montage et de fabrication, et pour Toulouse, centre de commandement et de coordination du

meccano Airbus, des services "aval" de commercialisation et de maintenance. En Europe, le fonctionnement

de l’entreprise réseau prévaut par l’échange de personnels et d’informations entre les sites de production, et

par la mise en place d’une logistique sophistiquée pour le transport des composants vers les sites

toulousains d’assemblage final. Dans les villes du système industriel Airbus, et notamment à Toulouse, les

chaînes de compétences qui associent le donneur d’ordres Airbus à ses partenaires industriels,

scientifiques et aux entreprises sous-traitantes, forme une structure "d’entreprise étendue".

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2/ La technologie, un facteur de production aux propriétés

étonnantes

« Qu’est-ce qui différencie la technologie des autres facteurs, notamment le capital

physique, qui fasse d’elle le moteur de la croissance ? C’est, selon les théories de la

croissance endogène, l’existence d’économies d’échelles1 (ou rendements d’échelle

croissants) dans la production et l’utilisation des connaissances. La loi des rendements

décroissants ne s’applique pas à la connaissance. Une même connaissance peut être

utilisée par un nombre quelconque d’agents simultanément, contrairement à un élément

de capital physique (une machine). Un agriculteur ne peut utiliser simultanément un

nombre indéfini de chevaux alors qu’il peut tirer tout le parti d’un tracteur plus moderne,

incorporant tout le savoir existant dans ce domaine technologique. De plus, chaque

nouvelle connaissance ouvre la voie à des découvertes ultérieures (« nous sommes des

nains juchés sur des épaules de géants », selon les mots de Bernard de Chartres au XIIe

siècle) : c’est le décryptage du génome humain qui permet par des efforts subséquents de

recherche, de comprendre les racines de certaines maladies. Un processus persistant,

auto-entretenu, d’accumulation de la connaissance est donc possible, qui entraîne à son

tour l’accumulation des autres facteurs et donc la croissance. »

Dominique Guellec, « Croissance et innovation », in Croissance, emploi et

développement. Les grandes questions économiques et sociales I, La Découverte, coll. «

Repères », 2019.

1. Les économistes parlent de rendements d’échelle croissants lorsque la variation des

facteurs de production utilisés engendre une variation plus que proportionnelle de la

production. L’accroissement de la production s’accompagne alors d’une baisse du coût

unitaire, la même quantité de facteurs permettant de produire davantage. Les

économistes parlent dans ce cas d’économies d’échelle.

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Expliquez ce que sont les rendements d’échelle croissants.

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Quelles sont les propriétés économiques de la technologie ?

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Expliquez pourquoi le progrès technique est facteur de rendements croissants et donc

d’accroissement de la PGF ?

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3/ Progrès technique et vagues de croissance de la productivité

Voir également le graphique « Taux de croissance lissé de la PGF aux Etats-Unis », extrait

de : A. Bergeaud, G. Cette, R. Lecat, « Croissance de la productivité au XXe siècle : quel rôle

joué par l’éducation, l’âge des équipements et la technologie ? », Banque de France, Rue de la

Banque n°43, mai 2017, reproduit à la page suivante.

« Sur longue période aux États-Unis, la croissance de la productivité a connu des vagues

technologiques successives, chacune de ces vagues correspondant à une révolution

technologique spécifique. Les gains de productivité induits par la révolution technologique

associée aux chemins de fer et à la machine à vapeur s’épuisent au début du XXe siècle. Les

effets de la révolution technologique suivante, associée à la diffusion de l’usage de

l’électricité, du moteur à explosion et de la chimie moderne, induisent alors une nouvelle

vague de croissance de la productivité qui s’étend sur près de trois quarts de siècle avec une

pointe culminant au milieu du XXe siècle. Cette vague connaît un fort ralentissement

transitoire au moment de la crise des années 1930. Les effets de la dernière révolution

technologique, associée à la production et à l’usage des technologies de l’information et de la

communication (TIC), induisent une nouvelle vague de croissance de la productivité

beaucoup plus courte (un peu plus d’un quart de siècle) et moins élevée que la précédente. »

Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen, Changer de modèle, Odile Jacob, 2014.

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Quelles sont les deux révolutions technologiques qui ont eu lieu au XXe siècle ?

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Quel est l’impact de ces révolutions technologiques sur la croissance de la PGF ?

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Comparez la vague de productivité induite par l’électricité, le moteur à explosion et la

chimie avec celle induite par les technologies de l’information et de la communication.

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Robert Gordon est parfois qualifié de

« technopessimiste » par opposition aux

« technoptimistes » qui défendent l’idée que l'essor

de l'automatisation va générer des gains de

productivité qui, nonobstant un « chômage

technologique » passager lié à une transformation

profonde du monde du travail, vont entraîner une

hausse du niveau de richesse et de prospérité de la

société.

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4/ Le progrès technique n’est pas la seule source de croissance de

la PGF

Le progrès technique est mesuré de manière résiduelle à travers la

productivité globale des facteurs (PGF), à savoir la croissance

économique non expliquée par la hausse des facteurs de

production. Toutefois, la croissance de la PGF ne dépend pas

uniquement de facteurs techniques, elle s’explique aussi par

l’effort d’éducation, l’âge du capital, le niveau de confiance

réciproque, les gains associés à la spécialisation, etc. Parce qu’il

est difficile de mesurer ces différentes contributions, Moses

Abramowitz1 qualifie la PGF de « mesure de notre ignorance ».

1. Moses Abramowitz

(1912-2000) est un

économiste américain

qui a étudié les sources

de la croissance.

Constatant que la moitié

de la croissance ne

s’expliquait pas par

l’accumulation de

facteurs, il qualifia le

« résidu » de mesure de

notre ignorance.

Qualité des facteurs de

production dont :

Âge du capital

Education

Progrès

technique

Productivité globale des facteurs

Niveau de confiance

réciproque, apprentissage

par la pratique, gains de la

spécialisation, réallocation

des ressources, etc.

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En quoi l’éducation et l’âge du capital contribuent-ils à la PGF ?

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Pourquoi les économistes qualifient-ils la PGF de « mesure de notre ignorance » ?

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Conclusion – Le progrès technique est une des sources majeures d’accroissement de la

productivité globale des facteurs et constitue le socle de la croissance du PIB par habitant

et donc de l’amélioration du niveau de vie.

Précisément, le progrès technique augmente le stock de connaissances appliquées à la

production. Il accroît la productivité globale des facteurs – laquelle est, pour rappel,

considérée comme un résidu et un facteur de croissance inexpliqué – en permettant une

meilleure combinaison des facteurs de production : la technologie est un facteur de

production qui échappe à la loi des rendements factoriels décroissants. De fait,

historiquement, les épisodes de fort progrès technique sont des périodes durant lesquelles la

PGF croît significativement. Toutefois, la croissance de la PGF ne s’explique pas

totalement par le progrès technique mais aussi par l’éduction et de nombreux autres

facteurs dont les effets sont difficiles à isoler et à mesurer.