Elle mangea un petit bout et se demanda avec anxiété : « Plus haut ? Plus bas ? » en se posant la main sur la tête pour sentir dans quel sens elle allait grossir. Or, elle fut toute surprise de constater qu’elle gardait la même taille : bien sûr, c’est généralement ce qui arrive quand on mange du gâteau, mais Alice s’était tellement habituée à ce que rien ne puisse lui arriver qui ne soit extra ordinaire que la vie lui semblait presque terne et stupide lorsque tout se passait normalement.

Alice au Pays des Merveilles, Lewis Carroll

La dilatation du paysage exige une lenteur atypique qui intensifie la conscience du corps par rapport au déplacement et donc à la perturbation du terrain. Le terrain instable au-dessus comme en dessous crée une perte d’échelle ou plutôt une perte de cohérence de l’échelle. Se frayant un chemin dans ce paysage inconnu, le voyageur grandit ou se rétrécit dans cet espace instable, tour à tour minuscule ou immense à en faire éclater la stratosphère. Aucun chemin n’est prévu, et où qu’on aille, on trouve de la provocation, la conscience des autres, la mise en question de la différence entre le raisonnable et l’absurde. Le champ des reflets au-dessus et en-dessous invite le voyageur à se perdre dans un espace où personne ne peut se perdre, toujours à portée de vue d’un millier de variantes étranges de son propre visage.

L’exposition Going Away exploite le désir inné de fuite, jalouse le pouvoir qu’a l’hélium de quitter les limites de notre atmosphère, tandis que nous restons à jamais rivés au sol. La dissolution de ces parfaites formes sphériques illustrent la perte autant qu’elle dit l’enthousiasme et l’impatience du passage à un nouvel état du moi. Ce qui subsistera de Going Away sera préservé et comprimé dans une boite ensuite lâchée dans l’espace, à la poursuite de l’hélium qui s’en est échappée, dans l’espoir d’une reconstruction future.

Invités à occuper l’espace monumental de l’Orbe New York du Palais de Tokyo, les étudiants de la Columbia University’s Graduate School of Architecture, ont proposé dans le cadre d’un «workshop» animé par l’artiste invité Tomas Saraceno une installation éphémère. Cette initiative témoigne des frontières toujours plus poreuses entre art plastique et architecture dans le cadre d’un projet in situ qui transforme le rapport à l’espace.

[NIVEAU 1 / ORBE NEW-YORK]

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GOING AWAY ArkAdiusz Piegdon - ClAire kAo - dAvi Weber - diego rodriguez - HArry byron - JAClyn Jung - Jim stoddArt - mondriAn HsieH - sissily HArrell - tAylor miller - tiAnHui sHen - vAHe mArkosiAn

du 15 au 31 Juillet 2013

Cette exposition est réalisée par la Graduate School of Architecture, Planning and Preservation (GSAPP) de Columbia University. La GSAPP est heureuse de présenter son Atelier de Paris, inauguré en 2013 : « Lighter than Air », en collaboration avec l’artiste invité Thomas Saraceno. L’Atelier de Paris, accueilli au Columbia Global Centers /Europe (Reid Hall, Paris) marque l’aboutissement d’un projet de recherches de cinq ans, rendu possible par le Laboratory of Applied Building Science (LABS) en collaboration avec l’architecte Asaf Gottesman, associé co-fondateur. L’installation Going Away a été mise en œuvre avec le concours et les conseils d’expert du directeur du LABS, Phillip Anzalone et de l’architecte Michel Serratrice.

L’Atelier de Paris est un programme universitaire avancé qui tente d’offrir aux étudiants un espace de réflexion sur le rôle de l’architecte comme Artisan Critique – à la fois dessinateur et artiste créateur d’objets réels qui interrogent le rôle de l’architecture dans la culture contemporaine, tout en intégrant les réalités du design et de la construction. La série de conférences proposées par l’Atelier de Paris examine les stratégies économiques, culturelles, et sociales ainsi que les techniques de production propres au monde de l’art, la manière dont elles opèrent dans les musées, les galeries, les expositions en ligne, les salles de ventes aux enchères, etc. Un travail en groupe régulier tout comme des rendez-vous individuels avec l’artiste invité ou d’autres intervenants apportent à chaque participant des critiques, des conseils et un soutien qui lui permettent de développer son propre travail tout en contribuant à la production collaborative. Les participants de l’Atelier bénéficient également de partenariats avec des industriels qui leur permettent de développer leur aptitude à travailler avec les nouveaux moyens du dessin informatique, de nouveaux procédés matériels, et l’assemblage de constructions dans l’espace. L’objectif de ce travail est rapprocher les compétences commerciales et les compétences techniques, pour pouvoir définir une méthodologie nouvelle de la production et de l’échange entre les mondes de l’art et de l’architecture.

Participants de l’Atelier de Paris 2013 :

Arkadiusz Piegdon - Claire Kao - Davi Weber - Diego Rodriguez - Harry Byron - Jaclyn Jung - Jim Stoddart - Mondrian Hsieh - Sissily Harrell - Taylor Miller - Tianhui Shen- Vahe Markosian

Contact presse : Dolorès Gonzalezdoloresgonzalez@palaisdetokyo.com— Tél. 01 47 23 52 00

Croquis d’étude du projet par Sissily Harrell

Contact presse : Dolorès Gonzalezdoloresgonzalez@palaisdetokyo.com— Tél. 01 47 23 52 00

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