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Discours prononcé par Denis Bonzy le 17 avril 2013 à la Maison de la Culture Arménienne (Grenoble).
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18 avril 2013 — n°23
Les doss iers
du changement
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La France est en récession. C’est quasi officiel.
L’agglomération grenobloise est en régression.
Grenoble est en dépression.
Voilà les faits en matière économique.
Aucun de ces faits ne correspond à une sorte de fatalité.
Ici dans l’agglomération grenobloise, nous devons nous souvenir
que nous avons été champions : exposition universelle de la
Houille Blanche, Prix Nobel, Jeux Olympiques, Synchrotron …
La question posée aujourd’hui est donc simple : comment respec-
ter l’adage : champions un jour, champions toujours ?
Pour répondre à cette question de fond, il faut appliquer des so-
lutions radicales.
Il faut changer. Changer pour de vrai. Changer radicalement
pour stopper ces déclins.
Ces déclins sont certes le bilan des majorités sortantes. Mais ils
sont aussi l’échec d’oppositions qui n’ont pas été l’expression d’al-
ternatives claires, résolues, attractives.
EMPLOI DANS L’AGGLO
Discours de Denis Bonzy (17/04/13)
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Le véritable enjeu ce soir réside donc dans le contenu concret de
ce changement radical global appliqué à la politique économique
locale.
7 changements radicaux me paraissent prioritaires :
1ème changement : faire confiance aux entrepreneurs. Les poli-
tiques veulent faire croire qu’ils ont les solutions, qu’ils sont les
solutions. Mais dans de très nombreux cas, ils sont le problème.
Ce sont les entrepreneurs, commerçants, artisans, salariés qui
produisent, qui créent des emplois, qui créent des richesses : ce
sont ces professionnels là qui sont la solution.
Les vrais héros sont ceux du quotidien.
Les vrais combattants contre la crise sont ceux qui l’affrontent
tous les jours pour boucler les fins de mois sans décider de va-
riables d’ajustements en haussant les impôts ou les taxes.
Les vrais combattants sont ceux qui affrontent les faits et pas les
mots.
Les vrais combattants sont ceux qui vivent sur le terrain et pas
dans des salons dorés de cette triste monarchie qu’est trop restée
notre République à tous les niveaux avec un mimétisme quasi-
enfantin qui est si souvent pathétique.
Pour créer de l’emploi, il faut faire confiance aux professionnels
de l’économie et non pas aux professionnels de la politique.
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2ème changement : la diminution de la pression fiscale sur les en-
treprises comme sur les ménages. A cette fin, il faut réduire les
dépenses publiques. Ce qui suppose la réduction du périmètre
des activités publiques. Cela passe aussi par la diminution du
nombre des adjoints, par la clarification des responsabilités, par la
ré-organisation du secteur para-public.
Dans ce domaine para-public, l’objectif doit être clair : c’est la sa-
tisfaction des résultats qui doit parler et non pas l’auto-
satisfaction permanente des élus qui entassent titres, indemnités
et trop souvent déficits records.
Cette diminution de la pression fiscale doit s’accompagner d’un
très large effort de simplification sur des domaines tels que les
taxes d’enseignes commerciales, les droits sur les terrasses, la CFE
…
3ème changement : la création d’un « comité de crise » chargé de
gérer notamment un fonds « capital seconde chance ».
Dans ce domaine, deux priorités :
- d’une part, une très grande réactivité : ce comité de crise doit
être présidé par un professionnel de l’économie et regrouper tous
les partenaires de l’économie locale.
- d’autre part, il sera notamment chargé de gérer un fonds
« capital seconde chance » qui vise à répondre à deux situations
exceptionnelles :
La première à caractère permanent : la question des cautions per-
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sonnelles : il ne doit plus y avoir de premier échec qui emporte
avec lui toute une vie, toute une famille, sinon la capacité indivi-
duelle d’initiative est paralysée.
Il faut être capable d’une deuxième chance.
A cette fin, la collectivité publique doit donc sécuriser le dispositif
des cautions personnelles qui frappent dramatiquement d’abord
les petits entrepreneurs, commerçants ou artisans en mettant en
place par exemple des mécanismes de subrogation et des clauses
de retour à meilleure fortune.
La seconde situation à caractère ponctuel concerne les restructu-
rations en période de crises graves : des capitaux publics doivent
alors accepter une fonction de sauvetage ponctuel pour que les
décisions dans la crise ouverte n’ajoutent pas à la crise initiale.
C’est une période où il faut résoudre les urgences, éviter une pré-
carisation brutale généralisée qui atteint des extrémités intolé-
rables ; bref, ne pas accepter que la crise devienne la curée.
4ème changement : la suppression des subventions courantes à
destination du monde économique en dehors des aides pu-
bliques vouées à l’ensemble d’une filière économique. Là aussi, il
faut se dire la vérité. Si une entreprise a besoin de subventions
pour vivre, ce n’est pas une situation durable. Si elle n’a pas be-
soin de subvention pour vivre, pourquoi fausser les réalités pures
du marché par une aide publique alors inutile par définition ?
Les subventions dans l’univers de la rentabilité du marché des en-
treprises, c’est le poison du clientélisme.
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Nous devons aider les entreprises à se tourner vers l’investisse-
ment privé, ce qui est la mesure la plus saine dans le temps.
5ème changement : la création d’un revenu minimum garanti
d’intégration pour les jeunes citoyens de 18 à 25 ans. Il y a au-
jourd’hui des jeunes à qui la société offre une «carrière de chô-
meurs», une «carrière» rémunérée comme telle.
Cet assistanat est irresponsable à terme.
Il y a des individus pour lesquels il faut reprendre le processus de
formation et d’intégration professionnelle dans un cadre indivi-
dualisé. Ce dispositif doit être dégressif dans le temps jusqu’à la
première feuille de paie. Là aussi, ayons le courage et la lucidité
de dire la vérité : dans ce processus validant de formation profes-
sionnalisante, il y aura parfois tout à faire à partir de la base.
6ème changement : à destination d’un commerce de proximité
qu’il importe de dynamiser, la collectivité publique doit avoir un
message clair et simple : une ville accueillante pour les clients
qui font vivre le commerce c’est une ville sûre, propre, esthé-
tique. Dès que l’une de ces qualités disparaît, le commerce est
fragilisé parce que les clients vont ailleurs.
Je crois à l’impératif de la tolérance zéro pour la délinquance.
Là encore, revenons à des valeurs simples, fondamentales. La sé-
curité est la première des libertés, d’abord la première des liber-
tés de ceux qui sont plus fragiles.
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Nous devons tourner la triste page des élus qui bombent le
torse derrière les micros ou qui font les muscles devant les ca-
méras mais qui baissent les bras dans les quartiers.
7ème changement : la restauration de la notion de responsabilité
dans la vie publique. Comment redonner un sens, un contenu à
des engagements sans rétablir la valeur de la responsabilité ?
Dans l’entreprise, selon différentes modalités, le quotidien, c’est
la précarité.
C’est la précarité pour les chefs d’entreprises, pour les cadres, les
employés, les ouvriers : tout le monde dans 99 % des entreprises,
des commerces ou des structures artisanales.
La politique, c’est l’absolue sécurité.
Dans l’entreprise, le chef d’entreprise et les salariés sont respon-
sables de tout.
Dans la politique, l’élu n’est responsable de rien.
Il faut rapprocher ces deux univers totalement opposés.
Un engagement officiel public non tenu doit, selon des modali-
tés à finaliser, donner lieu à la possibilité de révoquer par refe-
rendum le chef de l’administration municipale donc le maire.
C’est une question de contrat démocratique local.
C’est le seul moyen pour redonner désormais de la confiance
dans l’existence même d’engagements au moment où la parole
politique n’a plus aucun crédit. Or, sans confiance, la vie publique
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tourne à vide.
Que visent ces changements radicaux ?
Remettre sur des bases saines la relation entre citoyens et élus.
Les citoyens sont la raison d’être d’une politique.
Leur bien-être, leurs espoirs, leurs objectifs doivent être ceux des
collectivités locales. Et non pas l’inverse.
Sur tous ces engagements, il n’y aura pas de compromis.
Et il faudra agir vite.
Cette élection est d’abord un enjeu terrible pour la nouvelle géné-
ration aujourd’hui tentée dans des proportions sans précédent
par le départ vers l’étranger.
Cette nouvelle génération doit retrouver de l’idéalisme, de l’ambi-
tion, de l’espoir.
Elle doit aimer entreprendre, commercer, innover, prendre des
risques.
Elle doit adorer réussir, conquérir, ne pas avoir de limites.
Le premier de nos devoirs, c’est que cette nouvelle génération
vive dans un pays plein d’avenir, plein de rêves. Bref, celui que
nous avons connu quand nous avions leur âge.
Notre responsabilité, c’est de conduire ce changement.
Partageons cette volonté, alors de beaux jours sont devant nous.
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