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Survol La rocade de Troyes. Le département de l’Aube est l’un des premiers à avoir acquis la BD Parcelllaire pour nourrir sa plate- forme mutualisée. DÉPARTEMENT DE L’AUBE DOSSIER LE GRAND PARTAGE DES DONNÉES POURQUOI LES PLATES-FORMES D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE FLEURISSENT DANS LES RÉGIONS FRANÇAISES. N°59 JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 2010 ign.fr ET LA GÉOGRAPHIE PREND VIE ZOOM LA NOUVELLE DIMENSION DU NUMÉRIQUE DÈS 2011, LES PHOTOS AÉRIENNES ACQUISES PAR LA CAMÉRA NUMÉRIQUE V2 DE L’IGN SERONT À LA FOIS EN COULEURS… ET EN HAUTE DÉFINITION.

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SurvolLa rocade de Troyes.Le départementde l’Aube estl’un des premiers à avoiracquis la BD Parcelllairepour nourrir sa plate-formemutualisée.DÉPARTEMENT DE L’AUBE

DOSSIER

LE GRAND PARTAGEDES DONNÉESPOURQUOI LES PLATES-FORMES D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUEFLEURISSENT DANS LES RÉGIONS FRANÇAISES.

N°59 JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 2010 ign.fr

ET LA GÉOGRAPHIE PREND VIE

ZOOM LA NOUVELLE DIMENSION DU NUMÉRIQUEDÈS 2011, LES PHOTOS AÉRIENNES ACQUISES PAR LA CAMÉRA NUMÉRIQUE V2DE L’IGN SERONT À LA FOIS EN COULEURS… ET EN HAUTE DÉFINITION.

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AUSOMMAIREDUNUMÉRO59 JUILLET,AOÛT,SEPTEMBRE2010

AOÛT31AurillacRencontre avec l’Association françaisede l’information géographique (Afigéo).

SEPTEMBRE1er AU3Paris, Chalet de la Porte JauneSymposium de la Commission IIIde l’International Society forPhotogrammetry and Remote Sensing(ISPRS), PCV 2010, co-organisépar la SFPT, l’ISPRS et l’IGN.

29AU30VersaillesSIG 2010, conférence francophone Esri.Organisateur : Esri France.Le rendez-vous phare dumondede la géomatique.

OCTOBRE5AU7Salon européen du littoralRendez-vous pour la 2e éditiondu salon européen du littoral, avecune offre complète de serviceset de technologies à destination descollectivités territoriales gestionnairesde l’espace côtier français et européen.

7AU 10Saint-Dié-des-VosgesFestival international de géographie.Le thème de cette année est« La forêt, or vert des hommes ?Gestion, protection, exploitationdurable ». La Russie est le pays invitéd’honneur.

14. Journée «Evolution et perspectivesde la géodésie » à l’IGN (Saint-Mandé).

16 ET 17. Journéesgrandpublic pourles 70ansde l’IGN.

20AU22Paris Hôtel de ville7e forum international de lamétéo sur lethème«Lesmenacesmétéorologiques :inondations, un enjeu socio-économiquemajeur denotre siècle ».

TRIMESTRIEL DE L’INSTITUTGÉOGRAPHIQUE NATIONAL

Direction générale9, avenue de Paris, 94300 Vincennes.Siège social73, avenue de Paris, 94165 Saint-Mandé Cedex.Tél. : 01 43 98 80 00.ISSN : 1624-9305.CPPAP : 0211 B 07727.

Directeur de la publicationPatrice Parisé.Rédacteurs en chefVéronique Lehideux, Philippe Truquin.Rédacteur en chef adjointJean-Marc Bornarel.Comité de rédactionE. Aracheloff, M. Bacchus, B. Bèzes, S. Carvalheiro,C. Cecconi, J.-E. David, X. Della Chiesa, V. Deregnaucourt,Y. Kerzale, T. Klimek, A. Lamendour, M. Laniesse,D. Lasselin F. Lecourt, G. Martinoty, C. Molina,S. Paquier, C. Parisot, C. Sabah, A. Sandrin, J.-M. Viglino.

Ont participé à ce numéroGeneviève de Lacour, Catherine Sabah,Bernard Bèzes, Thierry Mercier, MarcProvot, Alain Puiseux, Franck Tertre.Conception éditoriale et graphiqueAgence Cinquième Colonne,tél. : 04 73 87 15 27www.agencecinquiemecolonne.comCouverturePascal BourguignonConseil général de l’AubeImpression IGNDépôt légal sept. 2010

DOSSIER 6-12

LA BELLE CROISSANCEDES PLATES-FORMESD’INFORMATIONC’est désormais au niveau des régionset des départements que se bâtissentles plates-formes d’échanges de données.Analyse.

L’informationgéographique est

désormais utilisée pour mettreen œuvre la plupart despolitiques publiques, qu’ellessoient menées par l’État, lescollectivités territoriales ou leursétablissements.Le caractère bien souventinterdépendant de cespolitiques, notamment dans lesdomaines des transports, del’aménagement, de l’urbanismeet de la protection de l’environ-nement, a suscité ces dernièresannées la création de plates-formes localesd’information géographique qui visent àmutualiser les données «métiers»produites par les différentes autorités ouinstitutions publiques intervenant sur unmême territoire. Parce qu’elles permettentune meilleure compréhension de l’espaceet de son utilisation par les élus, lesadministrations, les citoyens ou lesassociations, simplifient la gestion desterritoires et évitent les duplications deréférentiels, à la fois coûteuses et sourcesde complexité inutile, ces plates-formestendent aujourd’hui à se généraliser. Ellesconstituent des éléments del’infrastructure nationale d’informationgéographique que la directive européenne

Inspire nous invite à bâtir.Ce numéro d’IGN Magazineillustre au travers d’exemplesconcrets la dynamiqueterritoriale qui est à l’œuvre,dont le caractère spontané estrévélateur de l’intérêt qu’elleprésente pour tous ceux qui yparticipent sur une basevolontaire. L’Institutgéographique nationalcontribue au développementde ces plates-formes enfournissant à leurspromoteurs une

représentation socle et polyvalente duterritoire national, régulièrement mise àjour, que chacun des adhérents peututiliser pour y reporter ses propresdonnées et assurer ainsi une«superposabilité» d’ensemble facilitantl’exploitation des informations concernées.Dans certains cas, pour aller plus loindans la mutualisation des données, l’IGNest membre des groupements qui seconstituent.En poursuivant activement cette politiqued’accompagnement du développement desplates-formes d’information géographique,l’IGN favorise le partage d’informationsentre les acteurs et sert le développementdurable des territoires.

2 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

ACTUALITÉ EDITORIALAGENDA

L’IGN SERT LEDÉVELOPPEMENTDURABLEDESTERRITOIRES»

L’éditorial de…MichèlePappalardoCommissaire généraleau développement durable

DR

CONSEILGÉNÉRALDEL’AUBE

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ACTUS 3-5

Une carte géantede la biodiversitéLes nouveautéscartographiquesL’IGN dans la presseLe Géoportail fait le point

ZOOM 18-21

La caméranumérique V2Le LOEMI teste et peaufineune nouvelle versionde sa caméra numérique,version «neuf têtes»et panchromatisme.

QUESTIONS,RÉPONSES 15

ENSG 14-15

GÉOPORTAIL16-17

Posez vos questionssur ign.fr

Des travaux pratiquesde topométrie…grandeur nature.

CARTESSURTABLE 22

ClaudeKergomardProfesseur de géographieà l’Ecole normalesupérieure.

EN POINTE

AuMuséum d’Histoire naturelle, promenez-voussur la carte géante de la biodiversité�Dépliée, elle mesure 400m2.Et repliée? N’insistez pas, ellen’est pas faite pour cela : lacarte de la biodiversité enFrance, réalisée à l’occasion del’Année internationale de labiodiversité par le Muséumnational d’Histoire naturelleet l’IGN, ne se tient pas à boutde bras.Posée au sol, elle est faite pourque l’on s’y promène, un pied àNantes, l’autre à Quimper ou

La Rochelle. Qui n’a joué, étantenfant, à être un géant ?La carte a été réalisée à l’échelledu 1 : 70000 sur les fonds car-tographiques de l’Institut géo-graphique national, à partirdes données de l’INPN (Inven-taire national du Patrimoinenaturel).

DEVOIR D’INVENTAIRE

Elle représente notamment lesréserves naturelles, les parcs

nationaux et marins et lesZnieff (Zones naturelles d’in-térêt écologique faunistique etfloristique).Elle est surtout l’occasionunique de rassembler et deprésenter au public les donnéesdes inventaires d’espèces etd’espaces naturels, qui sont unélément majeur de la politiquede protection de la nature.Comment protéger celle-ci sansinventaires ? Ceux-ci ont été

réalisés en collaboration avecde nombreux établissementspublics et associations natura-listes. La carte porte notam-ment vingt et une fiches illus-trées décrivant des espèces ani-males ou végétales représenta-tives d’un milieu, d’une régionou d’un statut de protectionparticulier. Retrouvez cettecarte sur geoportail.fr. Maiscette fois, il est interdit demarcher sur l’écran.

BestiaireSur les 400m2

de la carte, toutesles espèces protégéesde France.

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 3

Des cartes de qualité survotre téléphone portable

DOMENEC

H

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CARTEÀLACARTELITTORAL&DÉCOUVERTE

L’ORIGINE La carte est issued’un partenariat entre l’IGNet le Service hydrographiqueet océanographique de la Marine(SHOM).LE CONTENU La descriptioncontinue du littoral métropolitaina été réalisée par l’assemblagedes cartes marines du SHOMet des cartes terrestresau 1 :25 000 de l’IGN le longdu trait de côte défini par lesdeux établissements (Histolitt®).Deux cartographiesde référence.LE PUBLIC Compagne idéaled’une carte nautique,elle enrichira vos loisirs de bordde mer. Découvrez ce serviceet personnalisez votre carte(échelle, orientation, titre, photode couverture…) sur la boutiqueloisirs de l’IGN : http://loisirs.ign.fr,rubrique carte à la carte.

GUIDEDELECTUREDESCARTESANCIENNES

� Elles ont des couleurs passées,des pleins, des déliés, uneprécision relative… et comme lescartes au trésor de Stevenson,font toujours rêver. Maiscomment les lire aujourd’hui ?L’ouvrage de Laurent Costa etSandrine Robert est un guide delecture des cartes élaborées àpartir du XVIIIe par les Ponts etChaussées, le Dépôt de la guerre,le Service historique de l'Arméede terre, l’IGN, le Service ducadastre ou le BRGM ; un outilde travail qui concerne les fondsles plus accessibles. Il s'adresseaux archéologues, mais peutaussi intéresser les historiens, géographes, architectes, urbanisteset toute personne intéressée par l'évolution du territoire oueffectuant des recherches sur les fonds cartographiques, commeles généalogistes.Errance Editions 104 pages, 44 € TTC.

ENBIBLIOTHÈQUE

NOUVEAUTÉSCARTOGRAPHIQUES

LESSIXTOP25DELARÉUNIONFONTPEAUNEUVE

L’ORIGINE La campagne 2009a pris en compte les évolutionssouvent spectaculairesde ce département au reliefremarquable.LES NOUVEAUTÉS Le Pitonde la Fournaise a demandé uneattention particulière, en raisonde l’effondrement récentdu cratère Dolomieu. Les couléesde laves de 2002, 2004et 2007 ont modifié le tracé dela côte (secteur du Grand Brûlé).La nouvelle représentationa été obtenue en exploitantla BD Ortho® et les mesures Lidar(laser aéroporté) effectuéespar l’IGN sur l’ensemble de l’Île.A noter aussi le développementdes infrastructures routières(route des Tamarins)et touristiques (sentiersde randonnée et gîtesdans le secteur des Cirques).

4 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

ACTUALITÉ PROSPECTIVE

Les agents duministèredécouvrent Litto3D� Le 3mai dernier, l’IGN et leSHOM(Service hydrographiqueetocéanographiquede lamarine)ont animé aux côtés de la direc-tion régionale de l’environne-ment, de l’aménagementetdu lo-gementduLanguedoc-Roussillonune première conférence sur leprogramme Litto3D® au minis-tère de l’écologie, de l’énergie, dudéveloppement durable et de lamer, à la Défense. Dédiée auxagentsduministère, la rencontrea été l’occasion de présenterLitto3D®, ses objectifs, ses enjeuxet de valoriser son utilisation enLanguedoc-Roussillon.Développépar le SHOMet l’IGN,le programme Litto3D® vise àproduire un référentiel altimé-trique continu terre-mer sur lafrange littorale du territoire fran-

çais. Contribuant à l’améliorationde la connaissance des milieuxterrestres et marins, il est le so-cle de données nécessaire à lamise en œuvre de nombreusesapplications et politiques pu-bliques. La région Languedoc-Roussillon en témoigne: elle ex-ploite les levés Litto3D® pourmieux connaître lamorphologiede sa façade littorale, la protégerde l’érosion, suivre son évolutionet l’aménager. L’outil Litto3D®

ouvre des perspectives de gou-vernance et de gestion intégréedu littoral. Un prochain rendez-vous aura lieu le 19octobre, de 12à 14 heures à l’Arche Sud à LaDéfense. Il permettra cette foisaux agents du ministère de dé-couvrir les activités spatiales del’Institut.

Un nouveau portail pourles géomètres experts� Lors du 40e congrès nationaldes géomètres experts, le 25 juinà Marseille, l’IGN a signé avecl’Ordre des géomètres experts(OGE) un accord prévoyant lamise enplace duportail géofon-cier. Ce portail favorise la déma-térialisation et la diffusion desdonnées géographiques et fon-cières produites par les géomè-tres experts, intégrées dans le ré-férentiel foncier unifié (RFU).Ce dernier sera abondé par desdonnées de l’IGN, de la directiongénérale des finances publiques(DGFip), et de l’association des

maires de France (AMF). Auxtermes de l’accord, l’IGNpermetà l’OGE d’utiliser, via l’API duGéoportail, des données de réfé-rence (issuesduRGE®, du réseaugéodésique, et de la photothèquenationale) pour localiser les in-formations dans le portail géo-foncier. En retour, l’OGE met àdispositionde l’IGNdesdonnéesfoncièrespermettantd’enrichir leRGE® et sa BD Parcellaire®. Ildonne aussi accès au réseau depoints Teria pour constituer leRéseau géodésique permanent(RGP) administré par l’IGN.

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EndirectLitto3D : un nouvel outilpour les agents duMEEDDM.

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� L’Odeadom (Office de déve-loppementde l’économieagricoled’outre-mer) a fêté son 25e anni-versaire en publiant un ouvragequimet en avant l’évolution desfilières agricoles ultramarines…et celle de l’Office et de ses com-pétences.L’IGN aparticipé à l’élaborationde L’Odeadom depuis 25 ans auservice de l’agriculture d’outre-mer enmettant àdispositiondesphotographies aériennes desDom et Ctom*. Le livre réalisé

sous la directiondePaul Luu, di-recteurde l’Odeadom,met enva-leur le travail des femmes et deshommes attachés à leur terroir,et souligne le rôle de l’agriculturedans l’économie locale.L’Odeadométait présent lors dudernier Salonde l’agriculture, du27 février au 7mars 2010. Il a puprésenter au public l’ambitieuxprogramme de développementde l’agriculture endogène.*DOM: Département d’outre-mer.CTOM: Collectivité territorialed’outre-mer.

POINTSDE REPERES

L’IGNet pagesjaunesse lancentdans la navigation«immersive»

Pour enrichirleurs servicesen ligne, l'Institutgéographique national

et l'annuaire pagesjaunesproposeront dans les mois àvenir des outils de navigation« immersive ».Autrement dit, à l'instar duStreet View de Google Maps,il va devenir possiblede plonger dans les cartesurbaines pour se baladerdans les rues et découvrir,tel un simple piéton,l'ensemble des bâtimentsqui s'y trouvent.Du côté de l'IGN, qui depuisbientôt dix ans numérisel'ensemble du territoirenational, l'objectifest de proposer un systèmede visualisation de hautequalité permettantde répondre à des besoinsprofessionnels. BaptiséiTowns, le nouveau servicede cartographie de l'IGNoffrira ainsi une précisionde l'ordre du centimètre.[…]Côté navigation, iTownsdevrait également offrirun système de localisationbasé sur le nom de rue,des lieux et monumentsconnus, mais aussi, grâceà un procédéde reconnaissance optiquede caractères, sur les textesinscrits sur les façades (nomsde magasins, affiches…) […]Le service cartographiquede pagesjaunes devraitquant à lui offrir la navigationimmersive en toute find'année. […] BaptiséUrbanDive, ce nouveauservice […] destiné à un publicde « jeunes urbains » […]offrira égalementdes systèmes permettantà chaque utilisateur de créerdu contenu et ainsi, dansl'esprit des réseaux sociaux,de partager ses points de vueet ses impressionssur des lieux accessiblesvia cet outil cartographique. »

TPE-PME.COM25 MAI 2010

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 5

Le Géoportail propose de nouveauxfonds de carte… et de nouveaux accès� Le 2 juin, l’IGNprésentait à lapresse et aux professionnels, àParis et en présence de plu-sieurs de ses partenaires, les ri-chesses et les dernières fon-tionnalités du Géoportail. Ce-lui-ci a été créé en 2006 et dé-veloppé sous la maîtrise d’ou-vrage duministère duDévelop-pement durable et la comaîtrised’œuvre de l’IGN et du BRGM.

DES CARTES EN FLUX

Grâce à son API (applicationprogramming interface, biblio-thèque de programmation), lescouches d’informations duGéo-portail peuvent désormais êtreaffichées en flux dans les SIG,sur tout site Internet et sur lesterminauxmobiles (lire pages 16et 17).Visitée par plus d’un milliond’internautes chaque mois, laplus grande bibliothèque nu-mérique de données géogra-phiques permet la visualisationde photos aériennes, de cartes,la représentation du parcellairecadastral et du bâti, de l’hydro-graphie... en 2D et en 3D surl’ensemble du territoire national,y compris l’outre-mer. Il permetaussi d’accéder à des couches

BaiedeSaint-PierreetMiquelon L’une des photosaériennes fournies à l’Odeadompour le livre-anniversaire.

d’informations d’intérêt publicprovenant de différents pro-ducteurs de données et de les su-perposer entre elles, ou à cellesde l’IGN.

RÉSEAUX ET ADRESSES

Depuis juin 2010 le Géoportailpropose aux internautes de nou-veaux fonds de cartes à grandeéchelle, réalisés à partir desbases de données de l’IGN(BDTopo®, BD Adresse®, BD Carto®,BD Alti®). La couche « cartesIGN» affiche ainsi les réseauxroutier et ferré, les bâtiments,

l’hydrographie, la végétation,les noms et numéros de rues,jusqu’à l’échelle du 1:2000.Unenouvelle couche voit le jouravec la mise à disposition desmêmes thèmes aux échelles1 : 4 000 à 1 : 1 000 de France-Raster®, coédité par l’IGN et lasociété Cartosphère. Comment yaccéder ?Dans l’écran de visualisation duGéoportail, cochez « cartesIGN» ou «France raster » dansle répertoire «Cartes» dumenuet descendez le curseur de zoomjusqu’à l’échelle 1: 2000.

L’agricultureultramarine vue du ciel

OuverturesVacanciers, enseignants,élus, professionnels…Des usagers différentspour un Géoportailpolyvalent.

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On les appelle «infra-structures de donnéesgéographiques». Ou

parfois «plates-formes d’échangesd’informations». Ou bien encore«plates-formes locales de mutua-lisation de données géogra-phiques»... Les appellations va-rient, mais recouvrent une mêmeréalité: les données géographiquesse partagent et s’échangent deplus en plus. Leur acquisition etleur gestion se mutualisent. Pourles acteurs et élus locaux, l’unionfait la force, et l’outil d’aide à laprise de décision a su se rendre in-dispensable à chaque fois qu’ils’est agi d’aménager le territoire, oude réagir à un événement.

«Lors de la tempête Klaus, à l’état-major de zone, en cellule de crise,nousavions rassemblé les différentsservices essentiels, les opérateurs...Grâce à la cartographie de ces dé-gâts fournie par le Groupement

d’intérêt public aménagement duterritoire et gestiondes risques (GIPATGeRi), les opérateurs ont su cequ’ils pouvaient faire. Les moyenshumains ont pu commencer à dé-gager les arbres, d’abord sur les axes

principaux. Cela a été fait en cinqjours. Si nous n’avions pas eu cettecartographie, nous n’aurions paspu intervenir aussi rapidement.Nous avons donné un accès Extra-net protégé aux acteurs, publics et

privés, qui ont pu suivre le déga-gement des pistes après Klaus.»Le témoignage du colonel LucCorack, chef d’état-major intermi-nistériel de la zone de défense et desécurité Sud-Ouest, décrit parfai-

La France compte désormais 49 plates-formes d’information géographique,et la famille n’a pas fini de s’agrandir. Grâce à la directive Inspire ? Oui. Maisaussi et surtout parce que le partage d’informations a fait les preuves deson efficacité dans l’aménagement du territoire. Le point.

LEGRANDPARTA

Dans chaque département, chaque région, la créationd’une plate-forme d’échanges d’informations géographiquesest liée à une histoire particulière, une affaire de terroir. »

DOSSIER

6 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

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tement le rôle de ces plates-formesetmet en lumière les avantages dela mutualisation des données géo-graphiques. Dans chaque départe-ment, chaque région, la créationd’une plate-forme d’échanges d’in-formations géographiques est liéeà une histoire particulière, une af-faire de terroir.

INTÉRÊTS COMMUNS

HervéMollet est le responsable dela plate-forme mutualisée du

AGEDESDONNÉESEncommunLe départementde l’Aube (ici lepériphérique de Troyes)est un pionnierde la mutualisation desbesoins d’informationgéographique…et des ressources.

QUELQUES EXEMPLES DE PLATES-FORMESGéoVendéeDépartement de la VendéeC’est l’une des premièresplates-formesdépartementales de France,constituée en association loi1901. Toutes les communes etcommunautés de communesdu département sontpartenaires.

PigmaRégion AquitaineLes SDIS (Servicedépartemental d’incendieet de secours) ont un rôlefondateur, avec les DFCI,au sein du GIP ATGeRi crééen 2005.

GéoCentreRégion CentreLa plate-forme est portée par

le GIP Récia. Elle est en coursde montage avec l’appui fortdu BRGM.

CrigePACARégion PACAC’est l’une des plus anciennesplates-formes de France :la première convention a étésignée en 1994. Le démarrageopérationnel de la structurea eu lieu en 2003.

CraigRégion AuvergneLa plate-forme est portée parl’Etat, la Région et les quatredépartements auvergnats.Créée en 2007, elle bénéficiedu soutien de l’Europe(programme FEDER),du soutien de Vetagrosup,et doit se structurer trèsprochainement en GIP.

conseil général de l’Aube, qui estl’undespremiers services enFranceà avoir acquis la base de donnéesBD Parcellaire de l’IGN. Il revientsur l’origine de la mutualisation.«Nous avons identifié un besoincommun, celui d’un cadastre nu-mérisé sur l’ensemble du départe-ment.Nousavonspris consciencedece que nous sommes plus forts àplusieurs.»La mise en commun des donnéesgéographiques au niveau local a

souvent pour origine un regroupe-ment d’intérêts. Dans l’Aube aussi,pour réduire les coûts, le conseil gé-néral a offert aux collectivités uneplate-forme de services. Résultat,l’achat de la BD Parcellaire a coûtéle quart duprix originel tout en cou-vrant 100% du territoire.Le conseil général a un rôle de cen-trale d’achat—cela compte lorsqu’ils’agit de négocier les prix. Mais samission est aussi de faciliter les si-gnatures des conventions

CONSEIL GÉNÉRAL DE L’AUBE

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 7

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d’échanges entre les différents par-tenaires. Et ça marche. «On sentmonter la demandedes communes.Il s’agit d’un outil très intéressantpour les collectivités.Mais il resteunpoint noir: les élus et les secrétairesdemairie ne se sentent pas toujoursà l’aise pour utiliser l’outil infor-matique.» Pour aider à les former,le conseil général a donc désignéune personne de référence. PourHervéMollet, « les collectivités ontdroit à un suivi, un service dédié.C’est la raison pour laquelle nousavons décidé de désigner un inter-locuteur unique.»Toute initiative régionale naît d’uneimpulsion locale. La Vendée nedérogepas à la règle. Fort de son ex-périence réussie d’informatisationdes communes, le départements’est engagé dans une logique demutualisation des données géo-graphiques. «Puisque, dans les an-nées 1993-1994, les communes nous

avaient fait confiance pour l’infor-matisation des réseaux, elles l’ontrenouvelée pour le partage des in-formations géographiques», ex-plique Dominique Caillaud, prési-

dentd’Afigéo, l’Association françaisepour l’information géographique,mais aussi député de Vendée. Etlorsque la région Pays de la Loire avoulu développer en 2006-2007 saplate-forme régionale, Géopal, elles’est appuyée sur l’exemple deGéo-Vendée.

L’ÉCHELON IDOINE

Autre échelle, autre configuration.Pour le président d’Afigéo, « la ré-gion est le seul lieu où l’on peutcoordonner l’action de l’État et descollectivités locales. Mais monterune structure au niveau régionalpossède un autre avantage: la ré-gion est le support idéal pour l’ob-tention des crédits européens destyle Feder (Fonds européen dedéveloppement régional).» Avecquel statut? Les plates-formes ré-gionales trouvent dans les Grou-pements d’intérêt public, ou scien-tifique —les GIP ou GIS—, un ca-

CadastreA l’origine de la créationde la plate-forme dudépartement de l’Aube,la nécessité d’uncadastre numérisé.

CONSEILGÉNÉRALDEL’AUBE

DOSSIER LE GRAND PARTAGE DES DONNÉES

8 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

INSPIRE, EN COURSDE TRANSPOSITIONEN FRANCE

Entrée en vigueur enmars 2007,la directive européenne vise à établirune infrastructure d’informationgéographique pour la protectionde l’environnement. Elle impose auxcollectivités de partager les donnéeset en favorise l’accès par le public.La plupart desmétadonnéesdevront être créées pour le 24décembre 2010. Plus d’infossur inspire.ign.fr

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dre juridique sécurisant. «Les GIPsont surtout adaptés à de grandsprojets ; la structure permet de col-lecter du financement grâce à unhabillage juridique qui rassure.Par contre, la mise en place de cegenre de montages est complexe»,confie le député vendéen.Chaque région possède sa propre

histoire territoriale. Les plates-formes naissent au gré des be-soins du terrain.En régionAquitaine, la plate-formePigma a germé grâce à la volontédes sylviculteurs et des SDIS d’ho-mogénéiser leurs cartes pourmieux gérer le massif forestier. Lacartographie a été initiée autour

des DFCI (Défense de la forêtcontre les incendies) et des SDIS aumilieu des années 1990. Avec42000 kmde pistes à entretenir aucœur de la forêt landaise, la miseà jour des données de terrain,comme la localisation des pointsd’eau et des ponts, est essentiellepour la bonne gestion des incen-

dies. Il fallait pouvoir coordonneret échanger les données. PourPierre Macé, le directeur du GIPAménagement du territoire et ges-tion des risques (ATGeRi), « l’idéeest née de la volonté d’obtenir lemême support de description duterritoire entre les services, avecpour facteur clé le SIG.»Un chan-

gement total de paradigme pour larégion: on passait d’une connais-sance orale du terrain à uneconnaissance écrite et informatisée.Le GIP a été constitué en 2005. Ilregroupe l’État, les SDIS, l’ARDFCI(Association régionale desDFCI) etses unions, et l’Office national desforêts. Son premier achat ? La BDTOPO® de l’IGN. «La plate-formea facilité la mutualisation desachats et le gain de connaissancedu territoire», explique PierreMacé.Souvent, les photographies aé-riennes constituent le premierachat, parce qu’elles donnent unevision objective du territoire. Ils’agit d’une base de données facileà gérer, puisqu’accessible sans com-pétence particulière; alors que lamanipulation des données vecto-rielles nécessite des compétencestechniques plus élaborées.Mais pour que les collectivités,

VolumesUne visualisation desbâtiments à partir dela BD TOPO, créée parl’Agence d’urbanismede développement etd’aménagement de larégion troyenne(Audart).

AUDART

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 9

La région est le seul lieu où l’on peut coordonner l’actionde l’État et des collectivités locales [...] Elle est le supportidéal pour l’obtention des crédits européens de style Feder. »

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REY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICEREY-SAINT-SULPICE

BREVIANDESBREVIANDESBREVIANDESBREVIANDESBREVIANDESBREVIANDESBREVIANDESBREVIANDESBREVIANDES

BUCHERESBUCHERESBUCHERESBUCHERESBUCHERESBUCHERESBUCHERESBUCHERESBUCHERES

LA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUCLA CHAPELLE-SAINT-LUC

LAVAULAVAULAVAULAVAULAVAULAVAULAVAULAVAULAVAU

PONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIEPONT-SAINTE-MARIE

SAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLASSAINT-JULIEN-LES-VILLAS

SAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURESAINTE-MAURE

SAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERTSAINT-PARRES-AUX-TERT

TROYESTROYESTROYESTROYESTROYESTROYESTROYESTROYESTROYES

SimulationsUn extrait du Plan de préventiondu risque d'inondation (PPRI)de la vallée de la Seine.

Halte au feuLa plate-formeaquitaine Pigma estnée de la volonté dessylviculteurs (DFCI) etdes SDIS de protégerla forêt landaise contreles incendies.

même les plus petites, puissent s’in-vestir, les utilisateurs doivent s’ap-proprier l’outil. La coordination ré-gionale doit le rendre accessible enanimant des groupes de sensibili-sation ou d’apprentissage. Avecses seize salariés, le GIPATGeRi a les moyens de remplircette mission pédagogique.

UN OUTIL POLITIQUE

L’intérêt du SIG est stratégiquelorsque les élus sont amenés à dé-fendre des projets d’aménagementdu territoire, ou pour gérer descrises telles que Xynthia ou latempête Klaus.Lors des cinquièmes rencontres desdynamiques régionales en infor-mation géographique, organiséespar l’Afigéo les 3 et 4 juin derniersà Orléans, le consensus était géné-ral. Depuis cinq ans, tous les ac-teurs de l’information géogra-phique le constatent, le nombre de

plates-formes croît demanière ex-ponentielle. Mais s’ils considèrentqu’il s’agit d’un outil d’aide à laprise de décision dont l’intérêt estdemutualiser et de fédérer lesmé-tiers, de faciliter les échanges, decentraliser les connaissances, touss’accordent à dire qu’il ne doit pasêtre piloté par les seuls techniciens

et informaticiens. Une plate-formedoit être portée par des élus qui ontsaisi tout l’intérêt des échangesd’informations géographiques.Lors de ces rencontres, FrançoisSalgé, chargé de mission au mi-nistère de l’écologie, de l’énergie, dudéveloppement durable et de lamer, a rappelé que «la directive eu-

ropéenne Inspire a donné unebonne impulsion en matièred’échanges d’informations géogra-phiques ». Francis Merrienconfirme : pour le chef de la mis-sion de l’information géographiqueauMEEDDM, Inspire a donné unnouveau souffle au partage desdonnées géographiques. «La di-

rective a rendu obligatoires despartages devenus récemment tech-niquement possibles.» Une direc-tive dont l’objectif est la mise enœuvre de services Internet de ca-talogage, de découverte, de visua-lisation, et téléchargement desdonnées pour en faciliter l’accèsaux utilisateurs. «Avec Inspire la

ARDFCI+

GIPATGERIAUDART

10 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

DOSSIER LE GRAND PARTAGE DES DONNÉES

L’information géographique, c’est un investissementsur l’avenir. Le défi à relever est de traiter cette informationdemanière uniforme sans délaisser certains territoires. »

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Le rôlede l’IGN

1L ‘IGN doit produireet diffuser

de l’informationgéographique.

2Il doit adapterson offre

à la mutualisationdes moyens. Aiderà ce que l’acquisitionpar les collectivités soitcohérente, à ce que lesystème fonctionne bien.

3L’IGN remplit unrôle pédagogique

et d’accompagnementdes données misesà disposition, en aidantà établir des règlesd’utilisation etde modification.

DFCIInfrastructures dedéfense de la forêt contreles incendies à Saumos(33), au 1 :25 000.

recherche et la découverte seronttoujours gratuites, la consultationpresque toujours également, maisle téléchargement pourra êtrepayant.» En Europe, chaque Étatdoit posséder sa structure de coor-dination pour lamise enœuvre dela directive Inspire. En France, lesmissions du CNIG, le Conseil na-tional de l’information géogra-phique, vont être revues pour luiconfier cette tâche, avec le supporttechnique de l’IGN. Sa compositionva évoluer afin que collectivités lo-cales et acteurs du monde écono-mique y soient mieux représentés.Chef de lamission de l’informationgéographique auministère, FrancisMerrien estime que « les organisa-tionsmises enplace pour les plates-formes régionales d’échange d’in-formations géographiques pour-raient devenir des structures ré-gionales de coordination Inspire etque des structures de coordination

de niveau infra-régional serontaussi probablement créées ».

COORDINATION NATIONALE

Le rôle qu’endosse l’IGN au coursdu processus de mutualisation estprimordial. Comme le souligneChristine Villain, responsable ducentre interrégional Nord / Ile-de-France de l’IGN, « nos ingénieursfacilitent la communication lors dumontagedepartenariats et l’IGN in-tervient dans la signature deconventions entre les acteurs d’uneplate-forme ».Pour Hervé Le Men, chargé de lamaîtrise d’ouvrage déléguée duservice public, «ces plates-formesrégionales contribuent à convain-cre, à fédérer des expressions de be-soins, en donnant une expressionnationale à une demande régio-nale». L’unede sesmissions au seinde l’IGN est demettre en place despartenariats avec les acteurs locaux,

ou de les renforcer quand ils exis-tent. Il faut trouver les bons inter-locuteurs pour le partage des don-nées; une mission que les pom-piers, par exemple, remplissentparfaitement.Une adresse qui change, une nou-velle maison non répertoriée dansun lotissement, et c’est la catas-trophe: leurs informations doiventimpérativement être à jour. Desconventions d’échange ont été for-malisées. Fin 2008, un peu moinsd’une cinquantaine de partena-riats avaient été paraphés par lesServices départementaux d’incen-die et de secours et l’IGN. Chaqueannée, une douzaine de conven-tions supplémentaires sont signées.«L’information géographique estun investissement sur l’avenir,conclutHervé LeMen. Le défi à re-lever est de traiter cette informationdemanièreuniforme sansdélaissercertains territoires.»

ARDFCI+

GIPATGERI

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Mutualiser les donnéesau niveau régional, est-cela solution ?C’est le seul lieu où l’on peut coor-donner l’action de l’État et celle descollectivités locales. C’est le bonétage parce que la Région est bienplacée pour récupérer les infor-mations qui viennent d’en haut etd’en bas. Il faut souligner que cesont souvent des initiatives lo-cales qui ont permis de dynamiserles structures régionales.

La Vendée est pionnièreen matière de mutualisationdes données géographiques.Quelle est l’évolution au niveau national ?Il y a cinq ans, seules quatre à cinq régions possé-daient une plate-forme d’échange d’informations. La

bascule s’est faite il y a peu de temps avec unchangement de perception du rôle de l’outilSIG. Il aide à la gestion des catastrophes na-turelles, des réseaux ou de l’aménagement duterritoire. Aujourd’hui, tout lemonde avance.Chaque région, département se compare àl’autre et partage son expérience. Les SIG, trai-tant des mêmes thématiques, doivent êtrecompatibles d’une région à l’autre. Le SIG estdonc un outil fédérateur.

Selon vous, quelle est la thématique quipourrait bénéficier le plus de cet outil ?L’eau est une thématique stratégique souventanalysée de manière cloisonnée par de mul-tiples organismes. Or, l’eau conditionne le dé-veloppement d’un territoire. Mutualiser les

données pourrait limiter les rétentions d’informa-tions ou les faire circuler plus rapidement, notam-ment en cas de crise.

49 plates-formespolymorphes

Il existe en France49 plates-formesd’informationgéographique dont :6 nationales ;31 régionales ;12 départementales.L’Etat est présentdans toutes les plates-formes (96%),à des niveauxde participation variés.Les collectivités,elles, sont présentesdans deux cassur trois (71 %). Lesdouze plates-formesdépartementalessont majoritairementgérées parles conseils généraux.Les plates-formesrégionales sont plushétérogènes. Il existeaussi des plates-formes spécifiquesaux filières bois(Alsace et Lorraine)et des plates-formestransfrontalièresregroupantl’Allemagne, la Suisseet la France.

Statut juridique4% des plates-formes sontregroupées en GIPou GIS (groupementd’intérêt publicou scientifique),8 % en syndicatou régie, 16 %en association.Mais la plupart (71 %)n’ont aucunepersonnalité morale.

3 questions à...DominiqueCaillaudPrésident de l’Afigéo(Association françaisepour l’informationgéographique)et député de Vendée.

LE SIG ESTUNOUTIL FÉDÉRATEUR»

IGN

DR

DOSSIER LE GRAND PARTAGE DES DONNÉES

AfigéoEn juin 2010 à Orléans,les rencontresde l’association.

12 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

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JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 13

QUESTIONS RÉPONSES

1. Peut-on télécharger les premières photographies aériennesde la France prises par l’IGN dans les années 1950-1960 ?� Depuis deux ans mainte-nant, l’IGN s’est lancé dans unambitieux programme de dé-matérialisation du fonds patri-monial de la Photothèque na-tionale. Chaque semaine, 4 000clichés anciens sont numérisés :3 000 plaques de verre —sup-port utilisé jusqu’en 1966 pourla photo aérienne en format13 × 18 cm puis 18 × 18 cm —plus 1 000 images sur film, duformat 18 × 18 cm au 30 × 30cm en passant par le 24 × 24cm, majoritaire dans nos col-lections.Chaque année, 200 000 docu-ments, témoins irremplaçablesd’un passé révolu, sont ainsi

sauvegardés et archivés en nu-mérique. 450 000 fichiers sontdéjà répertoriés. En ajoutant les150 000 issus de la premièreversion de la BDOrtho, obtenuepar numérisation des négatifscouleur originaux, ainsi que les400 000 scènes acquises direc-tement en numérique de façonsystématique depuis 2005 grâceaux caméras éponymes, on ob-tient un million de photos aé-riennes sous forme numérique!Mais cette révolution technolo-gique n’aurait que peu d’intérêtpour les amateurs et utilisateursde ces produits si elle ne s’ac-compagnait d’unemise en ligneprogressive.

C’est pourquoi le site ign.fr of-frira progressivement la visua-lisation gratuite de ces trésorsdu patrimoine photographiquefrançais –lequel est le plus an-cien du monde, grâce aux dé-couvertes et inventions de Ni-céphore Niepce et au survol deParis en ballon par Nadar, dontnous célébrons cette année lecentenaire de la mort.Le téléchargement des fichiersrelatifs à ces prises de vues his-toriques est proposé au formatcompressé JPEG2000, et il estaussi gratuit. On pourra ainsi,sans bourse délier, voyager dansla quatrième dimension de l’es-pace-temps...

Bernard BèzesChef-adjoint du servicede la documentationgéographique de l’IGN.

IGN

2. Comment fonctionnent les images en 3D ?� La vision humaine peut per-cevoir le relief grâce à la sté-réoscopie. Les yeux sont séparéspar un intervalle d’environ 60mm; à cause de cet écart,l’image vue par l’œil droit est lé-gèrement différente de cellevue par l’œil gauche. L’analysede ces différences par le cerveaupermet de reconstituer le relief.En dehors de l’holographie,tous les procédés de vision enrelief fonctionnent sur lemêmeprincipe. Il faut obtenir deuximages à partir de points de vuelégèrement différents et délivrerà l’œil droit l’image de droite età l’œil gauche l’image degauche. L’ensemble de ces deux

images s’appelle un couple sté-réoscopique.Voici trois procédés stéréosco-piques, parmi les plus courants,de reconstitution du relief.1.Anaglyphes: on extrait unecouleur de l’image droite et lacomplémentaire à cette cou-leur de l’image gauche puis onsuperpose ces deux images.L’observation se fait avec des lu-nettes comportant des filtres co-lorés complémentaires (en gé-néral rouge et cyan).2.Lumière polarisée: les deuximages sont projetées avec desfiltres polarisants orientés avecun décalage angulaire de 90°. Lespectateur est équipé de lu-

nettes polarisantes dont les fil-tres droit et gauche ont lamêmeorientation que ceux des pro-jecteurs.3.Projection alternée: le pro-jecteur envoie alternativementsur l’écran les images gauche etdroite. Le spectateur est équipéde lunettes clignotant en syn-chronisation avec le projecteurdemanière à ce que chaqueœilvoie l’image qui lui est destinée.

Le portrait qui figure ci-contreest une photo « anaglyphe », toutcomme la vue des Alpes de la page24 : les lecteurs d’IGNMagazineayant conservé les lunettes 3Dqui leur ont été distribuéesla verront en relief. Les autresconstateront un léger flou, dû audécalage des couches de couleur.

Thierry MercierChef adjoint du servicede la cartographie à l’IGN

IGN

TémoignageParis en 1949, en noiret blanc et sur plaquede verre…

IGN

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C’est depuis ses centres deForcalquier (Alpes deHaute-

Provence) et de Roussillon, dans leLuberon (Vaucluse) que l’Ecole na-tionale des sciences géographiquesa noué, au fil du temps, de nom-breux partenariats avec des collec-tivités ou organismes de recherchelocaux. C’est ainsi qu’enmai 2009,les élèves géomètresde 1re annéeontpu réaliser le levé de l’Observatoirede Haute-Provence (OHP) situé àSaint-Michel l’Observatoire...

L’OBSERVATOIRE OBSERVÉ

Il s’agissait de compléter un levédéjà commencé par d’anciennes

promotions d’élèves géomètres etingénieurs sur un site de plus d’unkilomètre carré. Ce projet, d’unedurée de trois semaines, leur a per-mis de réaliser toutes les étapesd’un levé : mise en place et calculd’un canevas de points d’appuisavec rattachement au réseau géo-désique français RGF93, levé de dé-tails par tachéométrie ou GPStemps réel, dessin du plan de lazone sous Autocad.De plus, dans le cadre du pro-gramme Elpoa (Étoile laser poly-chromatique couplée à OptiqueAdaptive), J. Schmitt, membre del’OHP, a demandé que l’onmesure

le plus précisément possible ladistance entre l’emplacement d’unfutur laser et trois points fixes detrois télescopes de l’observatoire.Cette opération, assez lourde, a per-mis aux élèves de mesurer... toutela rigueur dont il fallait faire preuvepour calculer avec une précisioncentimétrique unedistance, nondi-recte, de plus de 320 mètres.

AU-DESSUS DES ARBRES

Les élèves sont intervenus auprèsde l’O3HP (Oak Observatory atOHP, Observatoire du chêne pu-bescent), à la demande des cher-cheurs, pour établir un plan pré-

RéglageDétermination du centrede rotation du téléscopede 80 cmà l’Observatoirede Haute-Provence.

EXERCICESSUR MESURESA l’Observatoire de Haute-Provence ou perchés dans les chênes,aux pieds de la cathédrale et de la citadelle de Forcalquier comme à l’ombred’un barrage, les élèves géomètres de 1re et 2eannées ont effectué durantl’été 2009 des travaux de topométrie de haut vol, et de haute précision.

ENSG EN PRATIQUE

14 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

CAROLE THOMAS

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cis des passerelles implantéesdans la canopée d’une chênaie del’observatoire. Ce levé permettraensuite de cartographier, via unSIG, les zones d’expérience sur leschênes.

LA CATHÉDRALE EN 3D

Les géomètres de 2e année ont puréaliser des travaux tout aussi in-téressants, en des lieux remar-quables, pour leurs projets de find’année. Tout d’abord, à la de-mande de Cristina Varano, docto-rante au LAMM (Laboratoire d’ar-chéologie médiévale méditerra-néenne), ils ont effectué un levé en3D par laser-scanner de la cathé-drale de Forcalquier. Ce levé, d’uneprécision de l’ordre du centimètre,leur a permis d’établir un ensem-ble de coupes dans le nuage de

points et de livrer les plans en 2Dvoulus par l’archéologue.

UN BARRAGE, UNE CITADELLE

C’est avec deux chantiers d’aus-cultation dont le suivi est assurépar les géomètres de 2e année de-puis 2007 que les travaux pra-tiques de topométrie s’achèvent. Ils’agissait d’abord de surveiller lebarrage de la Laye, géré par la So-ciété du Canal de Provence. L’aus-cultation s’est faite avec les meil-leurs instruments et les techniquestopométriques les plus précises, auniveau des mesures tachéomé-triques et du nivellement, pour at-teindre une précision millimé-trique. Le second chantier consis-tait à effectuer, à la demande desservices techniques de la mairie,une surveillance altimétrique du

NivellementOpération de nivellementà la citadellede Forcalquier.

AuscultationExamen du barrage de la Laye,à Limans ; une retenue d’eaude 3,3 millions de mètres-cube.

CoupeLaser-scanner, coupeet nuages de pointsde la cathédralede Forcalquier.

CanopéeLes élèves géomètresont relevé le plandes passerellesde la chênaiede l’observatoire.

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 15

site de la citadelle de Forcalquier,où des tassements importants ontété constatés. Un réseau de nivel-lement a donc été construit pourmettre en évidence d’éventuelsmouvements. Reconnaissants, nospartenaires attendent les nouvellespromotions avec impatience…

LAURENTHEY

DEL

LAURENTHEY

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LAURENTHEY

DEL

ENSG

ENSG

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LE GÉOPORTAILDEVIENT MOBILE

Grâce à l’API du Géoportail, on peutdésormais naviguer en 3D, suivre sonitinéraire au 1 :25 000 ou superposerdes cartes sur son iPhoneou un appareil équivalent.

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1. ApplicationGeolivessur iPhoneVisualisation d’une randonnéesur les cartes 1 : 25 000 issuesdes flux Géoportail dansl’application Geolives.Cette application compatible avec l’iPhoneutilise les cartes IGN et photographiesaériennes issues du Géoportail. Elle donne laposition sur la carte en utilisant le GPS dutéléphone et permet de télécharger et devisualiser la collection de randonnées de lacommunauté Geolives. L’utilisateur y trouveainsi des idées pour établir ou renouveler sesrandonnées. Une autre fonctionnalitéoriginale affiche sur la carte les pointsd’intérêts géolocalisés de l’encyclopédieen ligneWikipédia, et permet ainsi deconsulter des articles en lien avec le lieu oùl’utilisateur se trouve.

GÉOPORTAIL

L’API Géoportail (applica-tion programming inter-

face) est une bibliothèque de pro-grammation qui permet le déve-loppement d’applications et deservices utilisant les données IGNdisponibles sur le Géoportail.Cette API, déjà largement utiliséesur le web, vient d’apparaître surun nouveau segment qui a le venten poupe : les smartphones, ou«téléphones intelligents».Ces appareils mobiles proposentdepuis quelques semaines des ap-plications utilisant l’API.

Format de pocheLa région de Malaucènesur le Géoportail… etsur Geolives.

IGN

CARTES EN MAINS

Ce sont des applications de ran-donnée qui permettent de navi-guer principalement sur les cartesà l’échelle 1: 25000 et sur les pho-tographies aériennes. Elles per-mettent notamment de superpo-ser les différentes cartes du Géo-portail, de naviguer en 3D ou desuivre ses itinéraires grâce auGPS embarqué dans son télé-phone.On peut désormais avoir à toutmoment une carte IGN à portéede la main…

IGN

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2. ApplicationTwonavsur iPhoneDrapage en 3D des cartes1 : 25 000 issues des fluxGéoportail dans l’applicationTwoNav.Cette application permet de transformerson iPhone en un véritable GPS denavigation de route et de randonnée.Pour la navigation en randonnée, elle utiliseles cartes IGN et photographies aériennesissues du Géoportail couplées à desfonctions très avancées : gestion de pointsd’intérêts personnels, suivi d’itinérairespréparés, compatibilité avec de nombreuxformats de cartes. Pour la navigationroutière, elle contient également les cartesTéléAtlas qui permettent un guidage vocalsur les routes de France et dans d’autrespays d’Europe.

AvotremainLe drapage 3D surle Géoportail (ci-dessus)et sur Twonav (à gauche).

IGN

IGN

3. Application iPhigéniesur iPhoneet iPadSuperposition des parcellescadastrales et photographiesaériennes issues des fluxGéoportail dans l’applicationiPhigénie.

Cette application permet de visualiser lescartes, photos aériennes et parcellescadastrales du Géoportail sur les appareilsApple iPhone et iPad.L’application dans sa version de base donnela position en temps réel et affiche desinformations telles que la vitesse, le cap etl’altitude. Une version plus avancée existe :elle offre d’ores et déjà une localisation parrecherche de noms de lieux et offrira bientôtla gestion des tracés GPS et de fondscartographiques OpenStreetMappermettant une utilisation à l’étranger.

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IGN

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C’est une pupille quadruple, unœil composite de 50cm de dia-mètre, monté sur un trépied.

Quatre objectifs convergents munis de fil-tres de 67mmde diamètre, qui louchent unpeu, et juste derrière eux quatre capteursCCD de 39 mégapixels (MP). Les objectifssontmontés en batterie sur une plate-formegyrostabilisée. Depuis un quatrième étagedu siège de l’IGN à Saint-Mandé, ils sontbraqués sur le rocher du zoo de Vincennes.Jean-Philippe Souchon, chef de projet auLaboratoire d’optoélectronique et demicro-informatique—plus connu sous l’acronymede Loemi —, déclenche la prise de vue de-puis un écran tactile. Le rocher de carton-pâte surgit quatre fois sur l’écran decontrôle, dans quatre fenêtres. Les imagessont en noir et blanc. Chacune correspondà une couleur du spectre : rouge, vert, bleu,proche infrarouge. Pour obtenir une imageen couleurs, il suffit de les superposer.

D’ordinaire, cette caméra dite V2 survole à360 km/h les départements français. Au-jourd’hui, elle est en révision et réglages.Elle a remplacé en 2009 la version I de« seulement » quatre fois 16 MP, mise enservice en 2002. Et elle s’apprête à connaî-tre une évolution décisive, actuellement entest, annoncée en production au prin-temps 2011 : le passage à la prise de vue enPanchro+XS, permettant à la fois la couleur,une fauchée de plus de 14400 pixels et unerésolution minimale très fine de 5 cm depixel-sol. L’histoire de la caméra numériquedéveloppée à l’IGN est encore courte, maisdéjà pleine de rebondissements. La voici.

1. La genèseEt si l’on cessait de numériser des photosaériennes argentiques, réalisées au format23 X 23cm, pour les acquérir directementen numérique ? Au début des années 1990,

Pan-sharpening : le noir et blanc affine la couleur> Le pan-sharpening est issu des techniques spatiales. Il consiste à acquérir simultanément uneimage multispectrale «basse résolution» et une mosaïque d'images noir et blanc «haute résolution».On fusionne ensuite le tout à l'aide d'un algorithme afin d'obtenir une image couleur «haute résolution».

NUMÉRIQUE:L’HISTOIRES’ACCÉLÈRELa conversion à la photographie aérienne numérique intégrale ne dateque de 2005. Mais la caméra V1 de l’IGN a déjà laissé place en 2009à une V2 deux fois plus performante. En attendant une évolution en 2011 :le passage à un système grand format ayant recours au pan-sharpening.

ZOOM

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Travail d’équipeDe gauche à droite Christian Thom, chefde laboratoire, Christophe Meynard(conception logicielle), Olivier Martin(conception mécanique et électronique),et Jean-Philippe Souchon, chef de projet.

ACC

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d’où dépasse le gros nez rond de l’objectif,le tout relié à un tiroir d’acquisition. La pre-mièremission en vol a lieu en janvier1996,au-dessus d’Amiens. Les images sont pro-metteuses. À partir de 1998, on teste descapteurs de 16 MP.Les capteurs ordinaires – ceux des appa-reils photo – ont une grille dite « Bayer ».Ils sont en couleurs. Certains de leurspixels accueillent les photons du spectrerouge, d’autres les verts, ou les bleus. C’estla séparationRVB, qui est aussi celle de l’œilhumain. Le Loemi teste également unCCD Bayer de 6 MP dans une tête de ca-méra ; mais les images ainsi obtenuesmanquent de définition. Du bruit optiqueapparaît – des pixels aberrants ou encoredes artefacts colorés. La configuration de laV1, puis de la V2 actuelle, naît à cemoment-là : pour contourner l’obstacle, on utilisequatre capteurs noir et blanc, photogra-phiant chacun la même image avec lemême luxe de détails, mais chacun dansune couleur du spectre. Chacun est munid’un filtre qui sélectionne les photonsrouges, bleus, ou verts. Ensuite, on super-pose. Le proche infrarouge, invisible à l’œilnu, apporte peu à la reconstitution. Mais ilpermet de visualiser les zones humides oul’évolution de la végétation. Certains util-

JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010 IGN MAGAZINE / 19

Version2.0La face avant de la caméra numériqueV2, ici en configuration «neuf têtes»et Panchro +XS.

sateurs apprécient, dont l’Inventaire fores-tier national. Suivant les missions, lesconfigurations et le nombre de caméraspeuvent changer. C’est un système quel’on a conçu, pas un appareil unique.

2. La V1 ou le débutde la production numériqueLaproduction avec laV1 commence en2002.En 2005, la conversion est achevée : cet été-là, la campagne de prise de vues de l’IGN sefait intégralement ennumérique. Le passageà la production a exigé des trésors d’ingé-niosité, des campagnes entières de tests, deréglages et de procédures. C’est que la prisede vue aérienne systématique depuis un ap-pareil volant à 100 m/s (soit 360 km/h) àl’aide de quatre caméras synchronisées s’ap-parente assez joyeusement à une recherchede la difficultémaximale. Comment contrer

IGN

Le système deprise de vue

numérique sedécompose en deuxsous-systèmes. Lesquatre (ou parfois cinq)têtes de camérasdisposées en croixau centre du supportcomposent le sous-système couleur. Ellesacquièrent l’informationcolorée dans les canauxrouge, vert, bleu, procheinfrarouge, etpanchromatique oujaune. Les quatrecaméras inclinées auxquatre coins du supportforment le sous-systèmenoir et blanc chargéd’acquérir unemosaïquehaute résolution forméede4 images de 39mégapixels. Le disqueprincipal du support fait49,6 cmde diamètre.C’est ce support que l’onfixe sur la plate-formeinstallée dans l’avion.

Ce qu’ilfaut voirpar Jean-PhilippeSouchonChef du ProjetCAMv2 au Loemi

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le Loemi est chargé d’une mission d’évan-gélisation, confiée à Christian Thom. Laphoto numérique balbutie. Personne ne pa-rie qu’elle aura la peau de l’argentique. L’in-dustrie associée fait ses premiers pas. Elleest suspendue aux progrès et à la taille crois-sante des capteurs.Le capteur est la pièce maîtresse. C’est luiqui remplace la pellicule d’un appareil ar-gentique. Ce rectangle de silicium aligne, enrangées et en colonnes, desmillions de cel-lules photosensibles : les pixels – ce sonteux – accueillent à bras ouverts les pho-tons, les transforment en charges élec-triques, puis en signaux numériques vial’électronique de la caméra. Rassemblés parle processeur, les signaux forment uneimage.Les caméras dumarché ne font pas l’affaire.Le Loemi décide de construire ses propresappareils en utilisant lesmeilleurs capteursdisponibles. Ce seront des Kodak de 6 MP– 3072 X 2048 pixels exactement. Le pre-mier prototype ressemble à un caméscopedébutant : un boîtier rectangulaire ren-fermant le capteur et les cartes d’acquisition

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tème GPS de l’avion, pour localiser les mil-liers de clichés.Avant tout cela, bien sûr, il a falluconstruire les corps des caméras, quin’existaient pas. Les capteurs Kodak, les ob-jectifs Rollei ou les filtres Schott sontachetés. Mais l’atelier de mécanique del’IGN a conçu les premiers boîtiers, au-jourd’hui sous-traités, et leur plate-forme.Les caméras sont également étalonnées etréglées avant chaque campagne de prise devue : il faut régler leur mise au point et leparallélisme des têtes sur des mires, en la-boratoire et à l’extérieur (des repères sontinstallés sur une façade de Saint-Mandé!),après avoir fixé les procédures correspon-dantes. Il faut tester et étalonner chaquecapteur CCD : ses imperfections nativessont enregistrées dans un fichier infor-matique, son CV individuel, qui ne lequitte jamais.

3. La V2et ses perfectionnementsLa conception de la V1 remontait à la findes années 1990. En matière informa-tique, une éternité... En 2006, Kodak pro-pose à l’IGN des capteurs de 39 MP desti-nés aux appareils « grand format » desphotographes de studio ou de publicité. Enoutre, se souvient Jean-Philippe Souchon,certains des composants des camérasn’étaient plus fabriqués. Sans compterl’exigence croissante des utilisateurs, civilsou professionnels. Avec son pixel-sol maxi-mal de 20cm (la taille minimale d’un dé-tail observable sur une image, lire encadré),la V1 n’était plus dans le coup.La V2, équipée de quatre têtes de 39 MP

dans sa configuration classique, a assuré sapremière campagne de prises de vues en2009. Mais elle est plus qu’une V1 perfec-tionnée et remise à jour. Les capteursCCD, qui ont atteint le format d’une cartede crédit, se vident plus vite que les anciensde leurs mégaoctets d’informations. Nonseulement leur fréquence de lecture est su-périeure, mais ils se déchargent chacun pardeux canaux différents – imaginez unesalle de cinéma à deux sorties – dans lescartes électroniques qui recueillent les in-formations, puis recollent les deuxmoitiésd’image pour n’en faire qu’une. La durée deprise de vue, stockage compris, est tombéeàmoins de 2 secondes, contre 3,2. Ce n’estqu’un premier pas : la V2 a été pensée dèsl’origine pour le procédé d’acquisition avecpan-sharpening, testé depuis l’hiver 2008-2009, et qui permettra un bond qualitatifénorme.

4. 2011, huit têtesbien rempliesLa V1 et la V2 actuelle superposent trois ouquatre spectres pour obtenir une image cou-leur. La V2 nouvelle génération s’apprête,elle, à superposer des images noir et blancà haute définition et une image couleur àbasse définition, pour obtenir... une imagecouleur haute définition – ou plus exacte-ment une excellente imitation. Dans la V1,les quatre objectifs couvrent chacun lamême zone, ce que l’on parvient à obtenir

le mouvement de l’avion ? Il faudrait ra-lentir sa vitesse – impossible à cause ducoût de l’heure de vol et de la stabilitémoindre de l’avion – ou déplacer la caméraen sens inverse du vol. La solution ? Lacompensation de filé électronique : on

commence à « vider » le CCD ligne parligne durant le temps d’exposition de ma-nière à ce que l’image qui se forme sur lecapteur suive lemouvement du sol. Ce pro-cédé électronique de précision a été l’un desapports du Loemi dans le domaine. Il fautaussi synchroniser les quatre têtes pourqu’elles prennent la même photo, tout enorganisant un très léger décalage puisqueles quatre spectres n’ont pas le mêmetemps de pose. Les caméras ne se déclen-chent et ne se ferment donc pas exacte-ment en même temps – une question demillisecondes. C’est le milieu des temps depose qui est synchronisé, pour éviter les dé-bords de couches de couleurs sur lesimages. Prenez en main un quotidien encouleurs un jour où il est mal imprimé, etvous comprendrez. En vol, les têtes des ca-méras sont aussi synchronisées avec le sys-

La V2 a été pensée pourle procédé d’acquisitionavec pan-sharpening, testédepuis l’hiver 2008-2009,et qui permettra un bondqualitatif énorme.

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L’effet papillonLes quatre caméras noir et blanc couvrentchacune un quart de l’image. La photocouleur vient s’y superposer.

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A la fêteA droite, le détail d’une fête foraine à Creil,extrait de l’image principale acquise auprintemps 2009, avec un pixel-sol de 10 cm.

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ObjectifLes têtes de caméra sont interchangeableset modifiables. Ici avec un objectif Rolleide 135mm et un filtre panchromatique.

La photo argentique utilisait uneunité familière : l’échelle de prise de

vues. Une photographie aérienne au1 : 30000 par exemple couvrait unezone d’environ 6,9 km par 6,9 km. Onnumérisait ensuite ces clichés au pas de21 µm (21 micromètres) ou de 28 µm.Dans le cas des 21 µm, on aboutissait àune image numérisée d’environ 11000pixels de côté, le pixel-sol équivalentétant de 63 cm. Dans le cas des 28 µmde pas de numérisation, on obtenait uneimage d’environ 8200 pixels de côtéavec un pixel-sol équivalent de 82 cm.Il existait des échelles de PVA plusgrandes (1 : 14500 par exemple) qui

donnaient des pixels-sol équivalentsplus fins. La définition de l’imagenumérique va dépendre de l’altitude del’avion, de la focale de l’objectif et de lataille (exprimée en micromètres) despixels du capteur CCD. Ceux descapteurs de 39MP actuels mesurent6,8 µm, soit 0,0068 millimètre. Ilsautorisent, avec un avion volant à 100m/s et avec un recouvrement entreclichés de 60%, un pixel-sol minimumde 10 cm. C’est plus qu’il n’en faut pourcartographier. Mais c’est ce queréclament certains utilisateurs dedonnées géographiques ou lesapplications 3D.

Une définition en pixels-sol

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à quelques pixels près. Dans la future V2,quatre caméras noir et blanc à strabisme di-vergent enregistreront quatre images dis-tinctes, mais formant une fois réunies unrectangle parfait. Chaque capteur CCDfournira une image extrêmement précise,avec par exemple un pixel-sol de 10 cm.Quatre autres caméras – rouge, vert, bleuet proche infrarouge – couvriront elleschacune la totalité du rectangle, en utilisantun objectif d’une focale deux fois inférieure,et avec une résolution également deux foismoindre. Superposez le tout : vous obtenez

une image noir et blanc à 10cm de défini-tion, et une couleur à 20cm. Fondez le toutavec un logiciel de traitement d’images :le résultat obtenu s’approche d’une imagecouleur à 10 cm de définition, les couleursétant partiellement recréées par ordinateur.Des industriels utilisent le même systèmede recréation des images. Mais aucun neparvient à un tel ratio, dit rapport de pan-sharpening, entre pixels couleurs et pixelsnoir et blanc. Surtout, cette image ne me-sure plus 7200 × 5500 pixels, mais 14400× 11000. Sa fauchée est double de l’actuelle,

ce qui permet de diviser le nombre de pas-sages aériens par deux et de travailler deuxfois plus vite. Pour les premiers essais, leshuit têtes de la caméra ont été divisées endeux groupes, chacun utilisant l’une destrappes de l’avion. Elles sont désormais re-groupées sur une seule plate-forme gyros-tabilisée. Le passage à la production resteprévu pour la campagne 2011.

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CARTES

SURTA

BLE

22 / IGN MAGAZINE JUILLET-AOÛT-SEPTEMBRE 2010

Lignes de vie1951 L'arrière-arrière-petit-fils de PaulineKergomard, fondatricede l'école maternelleen France et cousined'Elisée Reclus, naîtà Nancy.

1981 Après unmémoire de maîtrisesur la neige, à 30 ans,il termine sa thèsesur les glaces marinesdu Spitzberg.

Issu d'une lignée degéographes, il devientprofesseur agrégéd'histoireet de géographieet enseigne d'aborddans le secondaire.

1994 Rattaché aulaboratoire d'optiqueatmosphérique,il donne des coursde géographieà l'Université de Lille.

1998 Nommédirecteur du labora-toire de géographiedes milieux anthropi-sés à l'Universitédes sciences de Lille.

2003 Devientprofesseur à l'Écolenormale supérieurede Paris.

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D'où vient cette passion des régions polaires ?C'est avant tout un récit de Jules Verne qui m'aimpressionné: Les aventures du capitaine Hat-teras. Depuisma plus tendre enfance, j'étais à lafois fasciné par la haute montagne, par l'alpi-nisme grâce aux dessins de Samivel, mais aussipar la neige et les régions froides. Étudiant enclasses préparatoires, j'ai fait beaucoup d'alpi-nisme. Ensuite, en maîtrise, j'ai étudié la neigedans le cadre de mon mémoire puis j'ai fait mathèse sur le climat et l'extension des glaces ma-rines au Spitzberg. L'occasion pour moi de dé-couvrir « en vrai » et pour la première fois les ter-ritoires polaires qui, enfant, m'ont tant fait rêver.

En quarante ans de carrière, avez-vous puobserver des changements du paysage ?J'ai travaillé dans des régions variées au Canada,en Côte d'Ivoire, au Spitzberg. Mais que ce soitdans le massif des Écrins, que je fréquente as-sidûment depuis 1971, ou dans les régions po-laires, je n'ai pu que constater le recul du froid,de la neige. D'ailleurs, je suis surpris que l'onpuisse douter des changements climatiques quis'opèrent dans le monde. Autre constat, les ré-gions urbanisées ont beaucoup progressé cesdernières années avec la consommation des es-paces et surtout la réduction des espaces natu-rels. Un phénomène devenu frappant depuis lesannées 1990. En parallèle, les sciences, ellesaussi, ont évolué, avec notamment la montée enpuissance des SIG, de l'outil informatique quipermet de mieux visualiser dans l'espace cestransformations.

Quel est, selon vous, le rôle de la géographiedans l'étude de ces changements climatiques ?La géographie permet de faire le lien entre unpaysage et la présence humaine. Elle étudie lamanière dont les sociétés humaines peuvents'adapter et la vulnérabilité desmilieux. C'est unoutil intéressant puisqu'il facilite l'intégration dephénomènes de natures différentes.

Quel rapport entretenez-vous avecles scientifiques des sciences dites «dures»?Le rapport n'est pas toujours facile. Les géo-graphes doivent apprendre à penser en utilisantdes méthodes de reproductibilité des expé-riences, en quelque sorte appliquer une rigueurtoute scientifique. Mais le géographe essayeaussi d'influencer ses collègues géophysiciens ouocéanographes pour qu'ils ne réduisent pas lesphénomènes à des équations. À la croisée des dis-ciplines, la géographie doit rapprocher les pointsde vue. Les sciences humaines et sociales devantaller vers une vision plus globale.

Quel est, selon vous, le rôle du géographedans la société ?La géographie tient un rôle essentiel dans la prisede consciencedesphénomènes climatiques, et no-tammentgrâceà l'enseignement.D'ailleurs, j'ai tou-jours accordé beaucoupd'importance àmonacti-vitéd'enseignantetà ladirectiondes thèses.Engéo-graphie, nous sommes confrontés à des phéno-mènesqui sepassentàdifférenteséchelles.Comme,par exemple, la questionde l'aménagementdes es-paces naturels qui doit être associée aux change-ments climatiques, à l'épuisement des ressourcesnaturelles. Lagéographie interagit avecdifférenteséchelles de réflexion : il faut doncpenser global, etagir local ! Et bien sûr confronter ces deux réalités.

Quel moment fort garderez-vousde votre carrière ?Aujourd'hui, je ne fais plus de terrain, mais j'engarde lanostalgie, celle de l'engagementphysique,de l'exploration,mais aussi le souvenir des lieux etsurtout de la lumière, si particulière aux pôles.

BiblioUn livre

en préparation :Changementclimatique,changementsdu monde

Changementclimatique :des causes physiquesà la géographiedes risques, Regardscroisés sur l'économien°6, La Découverte,2009.

Environnementet gouvernancedes territoires :enjeux, expériences,et perspectivesen région Nord/Pas-de-Calais, Pressesuniversitairesdu Septentrion, Lille,2008.

The use of GISin climatology ;challenges in fine-scale applications.Examplesin agrometeorologicaland urban climatestudies, 2007

L'Arctique faceau changementclimatique, Annalesde Géographie, 2007

ClaudeKergomardLes petits garçons qui lisent trop Jules Verne finissent parfois, maisparfois seulement, titulaires de la chaire de géographie de l’Ecole normalesupérieure. Rencontre avec Claude Kergomard, géographe, alpiniste,climatologue, qui n’a pas oublié ce qu’il doit à son enfance.

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La géographie permetde faire le lienentre un paysage

et la présence humaine. »

AGENCECINQUIEMECOLO

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