MEDIATION CULTURELLE Automne 2017

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

SOMMAIRE

pages 3 - 18

pages 3 - 8

page 9

pages 10 - 11

pages 10 - 15

LES EXPOSITIONS

Claire TABOURET & CA$H FOR GOLD LIKE SMOKE FOR MIRRORS AND LAND FOR SEA Présentation Parcours Maternelle Le Grand Voyage Parcours Elémentaire L’aventure en peinture Parcours Collège Horizons lointains et quêtes intérieures Parcours Lycée De la poudre aux yeux Parcours Croisé Claire Tabouret / Vincent Lamouroux Le désert est un atelier où l’artiste est explorateur

Vincent LAMOUROUX - NEW RUNWAY Présentation Parcours Maternelle Epopée et envolée au cœur du désert Parcours Elémentaire Dessine-moi une piste pour décoller Parcours Collège Fabriquer ses rêves Parcours Lycée Un rêve blanc

Harun Farocki - EMPATHIE Présentation Parcours Collège Le travail aux quatre coins du globe Parcours Lycée Filmer les mutations du monde

INFORMATIONS PRATIQUES Horaires Accueil groupe Contacts infos et réservations

pages 3 - 4

page 5

page 7

page 8

page 6

En couverture :The Gold Miners (trad. fr. : Les Chercheurs d’Or), Claire Tabouret, 201730 monotypes sur papier, échafaudage en aluminium, aimants.275 x 350 cm

page 12

page 14

page 15

page 13

page 20

page 20

page 20

page 20

page 18

page 19

page 16 - 17

pages 16 - 19

3

LES EXPOSITIONSClaire TABOURET& CASH FOR GOLD LIKE SMOKE FOR MIRRORS AND LAND FOR SEADu 26 août au 29 octobre 2017

Tired Gold Miner (red), trad. fr. : Le Chercheur d’Or Fatigué (rouge), 2017Acrylique sur toile 275 x 350 cm

Photo : Jeff McLane

PRÉSENTATION DU PRODUCTEUR

Astérides est une association œuvrant en art contemporain, implantée à la Friche de la Belle de Mai depuis 1992. Astérides soutient la jeune création en art contemporain à travers des programmes de résidence dédiés aux artistes et critiques d’art, un programme d’expositions, l’édition de publications et de multiples, l’organisation de workshops et de rencontres critiques.

une proposition de - Astérides

4

Claire TABOURET& CASH FOR GOLD LIKE SMOKE FOR MIRRORSAND LAND FOR SEADu 26 août au 29 octobre 2017 / 3ème étage de la Tour Panorama

PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION

L’exposition convoque différents temps et contextes avec des toiles produites par l’artiste en 2011 lors d’une résidence à Marseille et de nouvelles peintures réalisées cette année à Los Angeles : la première série, les Migrants, est inspirée d’images puisées dans l’actualité. Les œuvres plus récentes s’appuient sur des archives historiques de la ruée vers l’or aux USA. Les scènes sont peintes de mémoire et s’émancipent du modèle. Les strates d’histoires et de mémoire s’ajoutent aux couches successives de peintures et multiplient les lectures possibles, entre références collectives et imaginaire personnel.Réunies, ces images apparaissent ici comme plusieurs facettes d’une même quête humaine. Et comme une exposition dans l’exposition, des œuvres d’autres artistes constituent la toile de fond, le paysage où les peintures de Claire Tabouret ébauchent un récit : ses silhouettes troubles, embarquées dans un mystérieux voyage maritime, attendent d’apercevoir une terre ; avec humour, American Landscape (for Chuck Jones), l’oeuvre vidéo de Mungo Thomson en suggère une : le Far Ouest des cartoons de Tex Avery. Dans l’œuvre Lightning de Paul and Marlene Kos, la quête est poétique et réside dans l’impalpable, l’insaisissable furtivité des éclairs.Et la succession de lots mirobolants d’un célèbre jeu télévisuel dans la vidéo de Takashi Murata, Infinite Doors, fait écho à cet or que poursuivent les pionniers incandescents surgis des dernières toiles de Claire Tabouret.

MOTS-CLEFS

peinture - figuratif - portrait - scénographie, décor

représenter le monde - le contexte - le voyage, la quête

le désert - la valeur réelle / symbolique

L’ARTISTE

Claire Tabouret est née en 1981 en France. Sa pratique picturale se construit en couches successives de couleurs et fabrique des ambiances lumineuses, entre eau miroitante et apparition fantomatique. L’artiste collectionne des images issues de la presse, du web ou d’archives pour créer des œuvres où narration, actualité et fiction se croisent. Avec ce répertoire de documents, elle nourrit les thèmes qui la fascinent et les met en peinture. Quand elle quitte la France pour s’installer à Los Angeles, elle se passionne pour l’univers du grand ouest américain avec ses mythes et ses légendes. La traversée des territoires inconnus ainsi que l’attachement de l’artiste pour le désert et les plaines sauvages se reflètent ainsi dans ses dernières productions autour des chercheurs d’or et des pionniers américains présentées à la Friche. Ces portraits sont aussi liés à l’achat d’une maison dans le désert californien, ancienne résidence d’une chercheuse d’or. Cette découverte la plonge dans la consultation d’ouvrages et de films relatant la vie de ces pionniers des terres américaines.

5

PARCOURS MATERNELLEDE 3 À 6 ANS

Le grand voyageDurée - 30 à 45 mn

Claire Tabouret a fait le voyage vers l’ouest américain, une traversée vers des histoires nouvelles.Dans sa peinture, elle imagine des aventuriers qui ont sillonné le désert ou l’océan à la conquête de leur rêve.Elle brosse de mystérieuses silhouettes, à bord d’un bateau, alanguies au sol, outil à la main, chapeau vissé sur la tête.Les paysages du fond apparaissent comme des étendues colorées, des paysages désertiques et de vastes supports à l’imaginaire.

L’exposition de Claire Tabouret devient la toile de fond d’un conte, les enfants participent à la narration en commentant les toiles. Qui sont les personnages sur les toiles ? Que font-ils ? Quels sont leurs outils ? Peut-on s’imaginer la longue route que ces hommes ont fait pour arriver dans ces paysages ?

PISTES PÉDAGOGIQUES

appréhender par les sens :observer, décrire, ressentir, écouterl’oeuvre comme support à l’imaginaire :imaginer, raconter, interpréterdécouverte d’un médium : la peintureappréhender les formes, les couleurs, les plans

The Gold Miners, trad. fr. : Les Chercheurs d’Or, 201730 monotypes sur papier, échafaudage en aluminium,

aimants, 275 x 350 cm

DEVENIR SPECT’ACTEURL’histoire d’un voyage

Comme extraits des tableaux, un ensemble d’images et d’objets, manipulés par la médiatrice, illustreront et augmenteront ce récit de voyage.La médiatrice invitera les enfants à participer pour découvrir les outils, les accessoires, les moyens de transport de ces personnages.

6

PARCOURS ÉLEMENTAIREDE 6 À 10 ANS

L’aventure en peintureDurée - 1h à 1h15

Pourquoi l’homme décide-t-il de prendre la route : le goût pour l’inconnu, le désir d’arpenter le monde, d’enrichir ses connaissances, la promesse d’une vie meilleure.La peintre réalise des portraits d’aventuriers courageux, lancés dans la quête d’un Eldorado : un pays où construire une nouvelle vie pour des réfugiés, la richesse pour les chercheurs d’or, une terre à explorer pour les pionniers...En toile de fond la vidéo de Mungo Thomson, American Landscape (for Chuck Jones), offre un décor aux récits dépeints par Claire Tabouret. Extraite d’un cartoon, la vidéo s’ouvre sur une route qui défile dans une vaste plaine aride et rocailleuse.

Au cours de la visite, les enfants seront invités à participer à l’exploration des tableaux et l’invention de récits liés aux sujets des tableaux. Des indices sur la démarche de l’artiste leur seront révélés au fur et au mesure de la visite à l’allure d’une chasse au trésor.

DEVENIR SPECT’ACTEURRécit de voyage

Par association d’images les enfants sont invités à imaginer un récit de voyage. D’abord à l’aide d’images puis à l’oral, chacun prendra le rôle du conteur. Qui est celui qui prends la route ? Comment voyage-t-il ? Dans quel but ? Vers quel paysage ?

PISTES PÉDAGOGIQUES

la peinture figurativele récit fictionnella mise en scène de l’œuvre / le décorla représentation d’un ailleurs réel ou imaginaire

The Gold Miners, trad. fr. : Les Chercheurs d’Or, 2017,30 monotypes sur papier, échafaudage en alumi-

nium, aimants, 275 x 350 cm.Photo : Jeff McLane

7

PARCOURS COLLÈGEDE 11 À 15 ANS

Horizons lointains et quêtes intérieuresDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

histoire des arts, arts plastiques :le geste artistique, la recherche, le temps de créationla scénographie, l’espace de l’œuvrele portrait en peinturefrançais et littérature :le voyage initiatique, la quête, l’eldoradole récit fictif, la narration (fiction et réalité)

Les peintures de Claire Tabouret sont figuratives et abstraites à la fois : elles représentent des personnages extraits de leur contexte, extirpés de leur situation géographique, historique ou médiatique et débarrassés de tous signes de reconnaissance.Inspirés d’images d’archives, les portraits peints de mémoire s’émancipent du modèle. Ils flottent au cœur de paysages imprécis, dont le traitement nébuleux ajoute au caractère indéfini de leur horizon et à l’incertitude de leur quête.Migrants embarqués en méditerranée, chercheurs d’or engagés dans le désert californien…Au cœur d’immensités d’eau ou de sable, ces sil-houettes nous font face, attendant d’apercevoir une terre, une pépite, le signe qu’un rêve se réalise.Au-delà de ces destinées singulières, c’est une histoire de quêtes que peint Claire Tabouret. Des quêtes à la fois réelles et symboliques qui meuvent l’humain, comme celle de Marlene Kos dans la vidéo Lightning (la foudre) où on l’aperçoit face caméra, attendant de voir tomber la foudre. Piégée dans la boucle de sa quête hasardeuse, elle répète inlassablement : « Quand je cherche à voir l’éclair, il ne tombe pas. Dès que je tourne la tête, il frappe. »

Quel lien unit ces quêtes : traverser mer et désert, contempler l’horizon, filmer, peindre ?

DEVENIR SPECT’ACTEURLettre d’un chercheur d’or

Chacun sera amené à se questionner sur ces portraits et ces trajectoires de vie « hors normes » afin de se mettre ensuite dans la peau d’un orpailleur du XIXème.A la suite d’une discussion collective, il sera proposé d’écrire la lettre d’un.e chercheur.se d’or à un membre de sa famille : qu’est-ce qu’il lui raconte ? Pourquoi est-il parti ? Que cherche-t-il ? Son espoir, ses rêves, ses projections…

Tired Gold Miner (yellow) Trad. fr. : Le Chercheur d’Or Fatigué (jaune), (détail), 2017,

Acrylique sur toile, 275 x 350 cmPhoto : Jeff McLane

8

PARCOURS LYCÉE15 ANS ET +

De la poudre aux yeuxDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

français, littérature :le voyage initiatique, la quête, l’eldoradohistoire, géographie :géopolitique et flux migratoiresfrontières, territoires et occupationssociété et médias :figures médiatiques et représentations historiques le média télévisuel et l’industrie du rêvel’influence des médias sur nos désirs

En fond sonore résonne Infinite Doors de Takashi Murata : collage vidéo « d’instants récompense » de la version américaine de l’émission TV Le Juste Prix. Dans une boucle infinie, des rideaux s’ovrent sur un mannequin dévoilant les lots mis en jeu sous les exaltations vocales du présentateur. Piégé dans ce flux tendu, mêlé d’excitation et de frustration, le regardeur est confronté aux mécanismes de manipulation de ces industries du rêve.À ces rêves consuméristes marqueurs de la 2nde moitié du XXème siècle (dont la TV et la voiture sont des symboles), s’ajoutent ceux d’autres espace-temps des deux séries de peintures de Claire Tabouret.D’une part, une série de portraits d’orpailleurs issus de la ruée vers l’or dans le désert californien au milieu du XIXème. D’autre part, une série en mer méditerranée où des silhouettes s’entassent sur des barques de fortune, renvoyant aux terrifiantes actualités de notre siècle.Chercheurs d’or en quête de fortune, migrants fuyant leur pays, en exil sur la route d’une terre promise…

Pour quoi est-on prêt à tout quitter, tout risquer, à traverser des immensités inconnues ?Les regards nous font face et nous questionnent : les rêves d’aujourd’hui suivent ceux d’hier et avec eux, leur lot d’illusions et de mirages.Mais que cherche-t-on ? De quoi rêve-t-on ?

Le Passeur, 2011Acrylique sur toile 200 x 250 cm

Photo : Irwin Leullier

DEVENIR SPECT’ACTEURRécit d’un exil

Chacun sera amené à se questionner sur ces portraits et ces trajectoires de vie « hors normes » afin de se demander ce qui pourrait nous pousser à tout quitter. A la suite d’une discussion collective, il sera proposé à chacun de se projeter dans un départ et d’écrire une lettre à quelqu’un de proche pour lui raconter son exil :Quelle est ma quête ? Pourquoi est-ce que je pars ? Où vais-je et qu’est-ce que je vais y chercher ?

9

PARCOURS CROISÉ Claire TABOURET - Vincent LAMOUROUXCOLLÈGE - LYCÉE

Le désert est un atelier où l’artiste est explorateurDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

les différents médiums, pratiques et techniques artistiquesla recherche artistique, l’expérimentationle geste artistique, la projection, l’intervention, la figurationle voyage initiatique, la quête, l’explorationl’eldorado, l’utopie, le rêvereprésentation de l’espace entre réalité et imaginaire, espaces idéaux : le désert, l’océan, le ciel

Les expositions de Claire Tabouret et de Vincent Lamouroux dialoguent par de nombreux aspects : elles nous embarquent toutes deux aux confins de paysages désertiques, immensités de sable, de rocs, d’eau même ou de nuages, où d’étranges protagonistes s’aventurent, en quête de quelque chose. Un Eldorado, une utopie, un rêve.En faisant l’acquisition d’une petite cabane « off-the-grid » (isolé, à l’écart de tout services comme l’eau ou l’électricité), ancienne propriété d’une chercheuse d’or des années 1970, le nouveau sujet de Claire Tabouret lui apparaît. En écho à sa propre démarche artistique, les chercheurs d’or incarnent cette recherche à corps perdu, cette quête intérieure qui meut l’artiste comme le chercheur.En parallèle, c’est en concevant son projet d’une piste entre ciel et terre, « un tremplin pour l’imaginaire », que Vincent Lamouroux commence à penser le désert. Il entame des recherches sur différents territoires avant d’expérimenter celui qui sera le lieu de réalisation de son rêve, l’espace de tous les possibles. Cet espace est exploité par un petit avion jaune arpentant le désert du ciel, représentant l’artiste, de même que les chercheurs d’or chez Claire Tabouret. L’artiste est une figure solitaire, rêveuse, tournée vers l’horizon, cherchant dans l’immensité de paysages inconnus que le désert incarne avec puissance.Ces lieux ont des histoires multiples, ils ont vu s’aventurer de nombreux protagonistes, ont connu plusieurs strates d’occupations. Les artistes s’emparent de ces histoires qui leurs insufflent en retour des quêtes nouvelles, d’autres aventures artistiques…

Le parcours croisé de ces deux expositions permettra d’échanger sur des pratiques artistiques distinctes qui pourtant, abordent des démarches ou des questionnements similaires.Comment le geste de l’artiste incarne-t-il une intention, un rapport au monde, à la fois singulier et partagé ?

Vue de l’exposition © Fondation d’entreprise Ricardphoto : Guillaume Onimus

The Gold Miners, trad. fr : Les Chercheurs d’Or, 2017,30 monotypes sur papier, échafaudage en

aluminium, aimants, 275 x 350 cm.Photo : Jeff McLane

10

LES EXPOSITIONSVincent LAMOUROUX - NEW RUNWAYDu 26 août au 5 novembre 2017

PRÉSENTATION DU PRODUCTEUR

La Fondation d’entreprise Ricard s’inscrit dans le mécénat pour l’art développé par la société Ricard depuis presque vingt ans. Elle est le lieu d’émergence de toute une génération d’artistes. Elle a pour vocation de soutenir la création contemporaine française et d’en diffuser la connaissance sur le plan national et international. Créé en 1999, le prix de la Fondation d’entreprise Ricard a été le premier à récompenser de jeunes artistes de la scène artistique contemporaine. Chaque année, un curateur est invité à organiser à la Fondation une exposition autour d’un groupe d’artistes âgés de moins de 40 ans. L’un des artistes se voit alors attribuer un prix, décerné par un jury composé de collectionneurs d’art, de directeurs de musée et de curateurs d’éditions antérieures du prix Ricard. Le Prix consiste en l’achat d’une œuvre, qui est ensuite offerte au Centre Pompidou, ainsi qu’au financement d’un projet à l’étranger.

une proposition de -La Fondation d’entreprise RICARD

© Vincent Lamouroux

11

VINCENT LAMOUROUX - NEW RUNWAYDu 26 août au 5 novembre 2017 / Panorama

PRÉSENTATION DE L’EXPOSITIONVincent Lamouroux investit l’espace du Panorama avec sa dernière aventure artistique New Runway. La scénographie renvoie au traitement du paysage dans le cinéma avec une ouverture panoramique qui fait écho aux dimensions de l’écran de projection au format 16/9. L’exposition s’ouvre sur une vidéo de 7 minutes où l’artiste nous embarque dans un désert lointain. A travers les fenêtres d’une mystérieuse architecture, on observe une étrange machine à nuages en plein labeur. Minute après minute, une immense trainée blanche prend forme et dans le ciel, un avion approche. Vincent Lamouroux a orchestré la construction d’une piste de décollage matérialisée à la chaux blanche sur un sol rocailleux. Invitation au voyage et tremplin pour l’imaginaire, l’artiste intervient dans le réel pour jouer ses visions oniriques.Autour du film, des traces de l’aventure comme pour réinscrire ce voyage mental dans une réalité palpable : des cailloux du désert, la machine à nuages et quelques photographies forment une sorte de carnet de voyage.

L’ARTISTEVincent Lamouroux est un plasticien français né en 1974 à Saint-Germain-en-Laye.Pluridisciplinaire, l’artiste s’intéresse particulièrement à l’installation et à l’architecture, l’implication du corps et l’expérience physique sont cen-trales dans sa démarche. New Runway s’inscrit dans la continuité de deux pièces réalisées avec de la chaux dont il exploite à la fois la valeur picturale, chromatique, ainsi que la matérialité et la capacité à couvrir et unifier.

MOTS-CLEFS

l’aventure - le voyage

land art - le désert - le paysage

projection picturale - fiction cinématographique

12

PARCOURS MATERNELLEDE 3 À 6 ANS

Epopée et envolée au cœur du désertDurée - 30 à 45 mn

PISTES PÉDAGOGIQUES

appréhender par les sens : observer, écouter, ressentir, décrire et imaginerinventer des récits, raconter des histoirespersonnifier des objets : attribuer des apparences, langages, sentiments aux différents éléments du film

Le film de Vincent Lamouroux est monté comme une fiction sans personnages, narrant la création d’une piste dans le désert. Les éléments présents (un vieux bâtiment désaffecté, une machine à chaux et un avion) y sont pensés comme des protagonistes au travers desquels la visite sera contée :L’histoire se déroule dans un désert lointain où depuis très longtemps réside un vieux bâtiment isolé aux confins de ce paysage de cailloux. Personne n’était venu le visiter depuis des années. Un jour, il vit arriver une étrange créature. Elle s’agitait dans un vacarme assourdissant et faisait beaucoup de poussière.Soudain, un gros nuage blanc se forma dans le paysage et le vieux bâtiment n’y voyait plus rien à travers ses grandes fenêtres. Puis, peu à peu, il aperçut une longue trainée blanche se dessiner au sol…Mais qu’est-ce que cela peut bien être ? C’est alors qu’apparut dans le ciel, un petit avion jaune…

Autour du film sont installés différents éléments qui seront des supports à la visite contée : la machine à nuage, des cailloux du désert, des photographies… autant de souvenirs d’une aventure rêvée dans un paysage lointain.

DEVENIR SPECT’ACTEURSe conter des histoires

La visite est contée de manière à susciter l’imaginaire et les projections de chacun. Objets et visuels ludiques serviront de support à la narration et inciteront les enfants à intervenir pendant le conte, à proposer leurs visions et y intégrer leurs rêves…

New Runway, photographie (détail)Vincent Lamouroux, 2017

© Fondation d’entreprise Ricard

13

PARCOURS ÉLÉMENTAIREDE 7 À 11 ANS

Dessine-moi une piste pour décollerDurée - 1h à 1h15

PISTES PÉDAGOGIQUES

donner du sens à nos sens : observer, écouter, ressentir, décrire et imaginerdévelopper un regard personnel : interpréter et argumenterpersonnifier et symboliser : relier deux choses différentes par des attributs et des symbolesprojeter matériellement et mentalement : projeter des idées, des formes, des rêves dans un espace donné (réel ou fictif)

Lorsque l’artiste crée, il intervient dans le monde : il y inscrit sa vision, un regard, un geste, un imaginaire. L’intervention de Vincent Lamouroux dans un paysage désertique est une manière d’opérer sur une immense toile. Ici, il projette de la chaux dont la matérialité vient lisser et sublimer l’espace : un grand monochrome blanc, une zone de tous les possibles, un espace pour rêver.Par l’action d’un avion, figure métaphorique de l’artiste rêveur, cette grande trainée blanche se transforme en piste pour voler, du beau milieu de nulle part vers des horizons infinis.Le film de l’artiste propose une piste blanche, un tremplin pour décoller vers son imaginaire intérieur.

L’installation qui environne le film : cailloux du désert, machine à chaux, photographies extraites du film, s’étalent à la manière d’un carnet de voyage, les reliques d’une aventure en terre inconnue, les indices d’un rêve fou.

DEVENIR SPECT’ACTEURProjeter ses rêves dans un espace

Pour Vincent Lamouroux, l’espace de ses rêves est blanc et désertique, il y est un avion et les rêves s’en-volent vers le ciel…De quelles couleurs sont nos rêves ? Où naissent-il et où vont-ils ? A partir de photographies de paysages, chacun sera invité à recouvrir une zone choisie afin de projeter ses propres rêves dans un décor personnel.

Vue de l’exposition © Fondation d’entreprise Ricardphoto : Guillaume Onimus

14

PARCOURS COLLÈGEDE 11 À 15 ANS

Fabriquer ses rêvesDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

l’œuvre et sa mise en scènecinéma : la construction d’un récitart et fictiontraitement du paysage dans l’art : le land art

Dans l’exposition, nous découvrons le caractère pluridisciplinaire de l’œuvre de Vincent Lamouroux : photographies, naturalia, ready-made, une création in situ et une vidéo, objet filmique et témoignage d’une action performative. La vidéo se déroule autour d’un fil narratif : la construction d’une piste d’atterrissage.Trois éléments symbolisent des personnages : le bâtiment est l’observateur de la scène ; la machine à chaux figure le travailleur et l’avion représente le poète.Ce dernier rappelle l’avion de St Exupéry, l’aventurier, celui qui va vers l’inconnu et explore le monde. C’est aussi une métaphore de l’artiste qui vole au-dessus du pragmatisme du réel, un rêve éveillé.L’espace scénographique propulse le spectateur dans un paysage, celui de la projection et celui visible à travers l’ouverture panoramique sur la ville.

DEVENIR SPECT’ACTEURPoser un voile sur le réel

Intervenir dans les paysages est une pratique récurrente dans l’histoire de l’art, notamment avec les artistes du Land Art.A la suite de la visite, une déambulation dans l’espace de La Friche sera ponctuée d’observations et d’interventions sur le site. Pour reprendre le geste de l’artiste, il s’agira de réaliser un recouvrement d’éléments pour le transformer en espace de projection.Quels éléments vont être cachés ? Qu’est-ce que provoque cette disparition dans le paysage ?

Vue de l’exposition © Fondation d’entreprise Ricardphoto : Guillaume Onimus

15

PARCOURS LYCÉE15 ANS ET +Un rêve blancDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

le geste de l’artiste :geste multiple / intervention dans le paysageart et récit / réalité et fictionl’art et la représentation du monde :la société des images / l’industrie du rêvel’industrie du cinéma / la publicité

Dans son intervention artistique Projection, en 2016, Vincent Lamouroux a recouvert de chaux blanche l’intégralité d’un môtel sur le mythique Sunset Boulevard,à Los Angeles. Cette voie relie la ville à l’océan, réputée pour son activité noctambule est célébrée dans de nombreux films. La chaux blanche a la caractéristique de renvoyer la lumière et unifie les matières. En posant ce voile sur l’architecture et les palmiers environnants, l’artiste crée une respiration dans un lieu surreprésenté et saturé de sollicitations visuelles.Pour l’exposition New Runway, il reproduit cette expérience performative à l’échelle d’un paysage. Son intervention dans le désert californien relève d’une ultime appropriation d’un territoire chargé d’histoires, à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, terres indigènes puis propriété de l’armée.La surface ainsi recouverte évoque une peinture monochrome, un espace de projection comme un tremplin vers l’imaginaire. Filmer la construction de cette piste de décollage positionne l’artiste en tant que réalisateur d’une autofiction, une invitation à jouer son propre film.

DEVENIR SPECT’ACTEURRecouvrir le réel

Depuis les bâtiments de La Friche, on pose le regard sur le paysage environnant, la ville. Comment créer un espace de respiration dans ce tissu urbain dense ? Comment y créer un espace de projection ? Les élèves sont invités par une technique simple de recouvrement d’une image à transformer un morceau de ville en un espace blanc. La notion de point de vue sera mise en jeu. Les éléments cachés, reconsidérés dans leur apparence modifiée, induiront une nouvelle lecture du paysage.

Vue de l’exposition © Fondation d’entreprise Ricardphoto : Guillaume Onimus

16

LES EXPOSITIONS

PRÉSENTATION DES PRODUCTEURS

Une coproduction Harun Farocki Filmproduktion avec le Goethe-Institut et la Friche la Belle de Mai. Une exposition du 40e anniversaire du Centre Pompidou.

Le Goethe-Institut a pour mission de promouvoir la langue allemande à l’étranger et de diffu-ser la culture allemande dans le cadre d’une coopération culturelle internationale. En France, il organise et soutient une multitude de manifestations culturelles, puisant dans la large variété qu’offre la culture allemande et promeut les rencontres interculturelles.

Commissariat : Antje Ehmann. Aussi auteur et réalisatrice, elle a collaboré avec Harun Farocki au projet Labor in a Single Shot (trad. fr. : le travail en un seul plan), en 2011.

une proposition de -Harun Farocki FilmproduktionLe Goethe InstitutLa Friche la Belle de Mai

HARUN FAROCKI - EMPATHIEDu 25 novembre 2017 au 1er avril 2018

Vue de l’installation vidéo Arbeiter verlassen die Fabrik in elf Jahrzehnten (trad. fr. : travailleurs quittant l’usine en onze décennies), 2006,dans l’exposition « Harun Farocki », à Prague, 2009

© Jirí Thýn

17

HARUN FAROCKI - EMPATHIEDu 25 novembre 2017 au 1er avril 2018 -5e étage de la Tour Panorama

PRÉSENTATION DE L’EXPOSITIONL’exposition monographique Empathie, présentée pour la 1ère fois à la fondation Tapies en 2016 (Barcelone), réunit neuf installations vidéos réalisées entre 1995 et 2014. Ce corpus emblématique de l’œuvre de Harun Farocki explore nos sociétés au travers de deux thématiques qui jalonnent toute son œuvre : le travail et l’image.Du local au global, de la fin du XIXe au début du XXIe siècle, son investigation sur les mutations des systèmes de productions et les conditions ouvrières délivrent un constat acerbe sur notre monde sous le prisme du travail. Son dernier projet Labor in a single shot (trad. fr. : le travail en une seule prise), issu de workshops menés de 2011 à 2014 menés en collaboration avec la curatrice et artiste Antje Ehmann, forme un répertoire colossal de gestes de travailleurs dans 15 villes du monde.Plus ancienne, l’installation vidéo Workers leaving the factory in 11 decades (trad. fr. : 11 siècles de sorties d’usine - 2006) compile de multiples images de tous domaines (archives, fiction, documentaire, publicité) traitant ou montrant simplement des ouvriers sortant de l’usine. La mise en parallèle d’images hétéroclites, technique rhétorique souvent utilisée par l’artiste, suggère au spectateur des pistes de lecture et associations nouvelles. C’est avec Interface (1995) qu’il explore le processus de mise en relation de deux images à l’écran. S’appuyant sur un discours filmé du dictateur roumain Ceausescu où le caméraman détourne la caméra de l’homme pour filmer la rue, l’artiste examine l’effet produit par la confrontation d’une image et de sa « contre-image ».Renouvelant sans cesse ses formes, les réalisations d’Harun Farocki mêlent fiction et réalité à partir d’images à la fois nouvelles et récupérées, de l’archive au documentaire, en passant par la performance artistique.

MOTS-CLEFS

le travail - l’industrialisation - le geste technique, artisanal - la mecanisation

l’oeuvre vidéo - le documentaire - l’installation vidéo

la fabrication des images - le statut des images

L’ARTISTEDisparu en 2014 à l’âge de 70 ans, l’artiste et cinéaste allemand Harun Farocki est l’auteur d’un corpus de plus de 90 oeuvres filmiques allant du documentaire aux installations complexes et multiples, qui explorent le monde contemporain.Engagée, sa démarche renouvelle sans cesse ses formes pour questionner l’image et son fonctionnement, ses processus de production, ses mécanismes d’apparition et ainsi, sa réception « Il faut être aussi méfiant envers les images qu’envers les mots. [...] Ma voie, c’est d’aller à la recherche d’un sens enseveli, de déblayer les décombres qui obstruent les images ». Tout au long de son œuvre, il pose un regard critique sur l’institution sociale dont le travail est pivot, notamment par l’investigation de sujets tels que l’industrialisation et la substitution de l’homme par la machine, la confiscation des savoir-faire et les conditions du monde ouvrier.

18

PARCOURS COLLÈGEDE 11 À 15 ANS

Le travail aux quatre coins du globeDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

l’ère industrielle et la modernité, la substitution de l’homme par la machine, la mécanisation des tâchessavoir-faire et développement techniqueartisanat vs industrie, techniques et technologies, traditions et modernismesle progrès, entre utopie et dystopiel’évolution du travail, la déshumanisationle geste et la posture (de l’artiste, du travailleur, du regardeur)le cinéma : la pratique artistique, les procédés filmiques, l’histoire du cinéma…

Dans les sociétés traditionnelles comme dans les plus industrialisées, du geste manuel à la mécanisationdes tâches, Harun Farocki explore les procédures contemporaines du travail.Dans son dernier projet Labor in a single shot (trad. fr. : le travail en une seule prise), issu de workshops menés de 2011 à 2014, en collaboration avec la curatrice et artiste Antje Ehmann, des centaines de jeunes artistes témoignent, au travers d’une vidéo de moins de 2min, d’une activité économique dans leurs pays. Chaque film traite du travail, dans sa réalité locale : payé et non payé, matériel ou immatériel, traditionnel ou récent, visible ou invisible. Ainsi, ces témoignages issus de 15 mégalopoles du monde forment un large répertoire de gestes de travailleurs, livrant un constat inédit sur le travail et ce qu’il révèle de nos sociétés actuelles.Au-delà de la production d’objets, c’est la production d’images que questionne l’artiste : il interroge ainsi le journalisme, la publicité mais aussi la vidéosurveillance (source d’image principale dans Gegen-Musik, 2004 (trad. fr. : contre-musique). Sa propre pratique de réalisateur cinématographique est constamment à l’épreuve : quelles images produire aujourd’hui ? Comment donner à voir celles d’hier ? De quelle façon les éclairer autrement pour ne pas les re-produire ?

Photo : Vergleich über ein DrittesTrad. fr. : Comparaison par un tiers

© Harun Farocki, 2007

DEVENIR SPECT’ACTEURRegard sur le travail

Les œuvres de Harun Farocki délivrent des témoignages, ou de simples constats, qui mettent en perspective notre monde par le biais de nos pratiques et activités quotidiennes. Pour l’artiste, les images témoignent autant que les mots. Il sera proposé à chacun de témoigner avec ses propres mots et à l’écrit sur leur vision du travail : celui de demain, fantasmé, celui qu’ils rencontrent au quotidien ou qui les a marqués, etc.Comment vous représentez-vous « le travail » ? Que racontent les gestes sur les activités et de quelle manière ces activités génèrent des gestes et postures spécifiques ?

19

PARCOURS LYCÉE15 ANS ET +Filmer les mutations du mondeDurée - 1h30

PISTES PÉDAGOGIQUES

la vidéo en art contemporain :l’histoire du cinéma / la vidéo expérimentalele processus de l’oeuvre : faire apparaître les caractéristiques techniques, sémantiques et artistiquesl’œuvre et le monde : l’artiste parle de notre monde contemporain à travers le prisme politique, social et économique. mise en parallèle de l’œuvre avec l’histoire de la production industrielle au xxe siècle et la hiérarchisation du tissu social.

Photo : Schnittstelle (trad. fr. : interface)© Harun Farocki, 1995

Les films d’Harun Farocki recèlent des inventions et innovations dans la manière de traiter les images. Pour parler du monde, l’artiste use d’un répertoire d’images comme d’un vocabulaire, et renouvelle sans cesse les formes, les références et ses sources d’inspirations.Dans Workers leaving the factory in eleven decades, il utilise douze extraits issus du champ de la publicité, du documentaire ou du cinéma diffusés dans autant de moniteurs formant ensemble une installation. Simultanément, on assiste à la sortie d’usine d’ouvriers à travers les époques, en commençant par la sortie de l’usine Lumière filmée par les Frères Lumière en 1895, premier plan cinématographique de l’histoire. Cette succession d’images agit comme un état des lieux de la société industrielle du XXe siècle et les conditions de travail des ouvriers.Il utilisera le diptyque d’images, notamment dans Comparaison via third (trad. fr. : comparaison par un tiers) pour constater les différents techniques de fabrication d’une brique à travers le monde. Dès 2000, il détourne aussi des vidéos de surveillance à des fins critiques. Ses installations proposent une relecture des images produites par les dispositifs de contrôle, les médias et le cinéma grâce à des systèmesde montage, de collage, d’analyse commentée d’image, de succession ou de diffusion simultanée de vidéos. Face à ce défilé d’images, le spectateur est invité à se questionner sur la fabrication des images et peut-être, à engager un point de vue critique.

DEVENIR SPECT’ACTEURStory-board

Ce temps d’échange propose aux élèves de s’interroger sur l’univers du travail.Il s’agira d’imaginer une journée-type d’un travailleur de leur choix, ses conditions de travail, ses outils, l’évolution de son travail dans 50 ans. Une discussion qui pourrait au final prédéfinir le story-board écrit ou imagé d’un documentaire radiophonique sur différents métiers.

20

INFORMATIONS PRATIQUES

AUTOMNE 2017

HORAIRES D’OUVERTURE DES EXPOSITIONSDu mercredi au vendredi de 14h à 19h Samedi et dimanche de 13h à 19h

LIEULa Tour Panorama de la Friche Belle de Mai41, rue Jobin, 13003 Marseille

ACCUEIL DES GROUPES réservation indispensable

Du mardi au vendredi de 9h à 17hGratuité pour les groupes scolaires et sociaux (et accompagnateurs)Infos sur http://www.lafriche.org/fr/scolaires-et-centre-sociaux

VISITE COMMENTÉE Week-end sans réservation, compris dans le droit d’entrée

Les samedis, visite en famille, à 14h30Les samedis, visite 60 minutes, à 16h30Les dimanches, visite 90 minutes, à 15hInfos sur http://www.lafriche.org/fr/jeune-public-et-famille

INFORMATIONS ET RESERVATIONS AUPRES DES MEDIATRICES Cécile Egger, Marine Tesseyre, Capucine Tible mediation@lafriche.org+33(0)4 95 04 95 47

EXPOSITIONS A VENIRLes Instants Vidéo, Nos Désirs font désordre, du 11 novembre au 10 décembre 2017Les Bancs Publics, IKBAL, du 25 novembre au 18 février 2018

VISITES ENSEIGNANTS Réservation nécessaireClaire TABOURET / Vincent LAMOUROUXMaternelle : Mercredi 20 septembre à 14h30Elémentaire : Mercredi 20 septembre à 16hSecondaire : Mardi 26 septembre à 17h30