Dossier pédagogique - GE.CH...Réalisation Frédéric Choffat 2016, Suisse, 52 mn, vo française âge légal: 12 ans, âge suggéré : 12 ans Générique du film Réalisation Frédéric

Dossier pédagogique

1 SEM Formation DIP Genève / [email protected]

RéalisationFrédéric Choffat

2016, Suisse, 52 mn, vo françaiseâge légal: 12 ans, âge suggéré : 12 ans

Générique du film

Réalisation Frédéric Choffat

Co-auteur Caroline Abu Sa'da

Image Frédéric Choffat

Son Ibanes Diaz, Martin Stricker, Frédéric Choffat

Montage Ana Acosta

Musique originale Nicolas Neidhart

Production Nicolas Wadimoff, Philippe Coeytaux, Akka Films, RTS

Co-production RTS

Lieux de tournage :

Espagne, France, Italie,Malte, Suisse

Avec par ordre d'apparition

Mamadou DialloCharles HellerReinier BuriPère Mussie ZeraiClaire SaasLorenzo PezzaniDan Haile GebreGiusi NicoliniWill TurnerKlaus VogelShevanYerusalemHatem GheribiRuby HartbrichDavid HöhneDemba JagneJohannes BayerAnton Shakiri

Et tous ceux qui ne sont pas nommés

L'argument

La Méditerranée charrie son lot de morts presque quotidien. Pour secourir les naufragés qui tentent la traversée et sauver des vies, une chaîne solidarité s'est mise en place, regroupant des scientifiques, des personnes issues des milieux associatifs ou de simples citoyens. Ils proviennent des quatre coins du continent européen. Avec Non assistance, le cinéaste genevois Frédéric Choffat rend compte de ces actions de sauvetages destinées à pallier les manques de l'Union européenne en matière de secours aux migrants.

Parmi eux, Charles Heller, un jeune chercheur suisse qui, en participant à la création de la plateforme WatchTheMed, documentant les cas de bateaux de migrants disparus en pleine mer, puis du système d’appel d’urgence AlarmPhone, destiné aux bateaux en perdition, nous montre que tout cela n’est pas une fatalité. Il est non seulement possible de sauver les migrants en mer, mais il est également nécessaire de penser aujourd’hui la migration autrement.


Ressource n°1 Bio-filmographie de Frédéric Choffat

Né en 1973 à Agadir (Maroc), de nationalité suisse et française, Frédéric Choffat a suivi une formation de photographe professionnel puis de réalisateur à l'ECAL/DAVI (Lausanne). Etabli en Suisse, il travaille régulièrement avec Julie Gilbert, pour des projets radio, théâtre et cinéma ou des installations et autres expositions photographiques, qui les conduisent à Mexico, Ramallah, Alger, Montréal, New York. Impliqué depuis plusieurs années sur les questions de migrations, à travers des œuvres, tant photographiques, dans les camps de réfugiés bosniaques en Croatie en 1993, qu’en court-métrage A Nedjad (Pardino de oro, Locarno 1998) ou long-métrage, La Vraie Vie est Ailleurs (1996), ou encore sur scène avec Julie Gilbert, Outrages Ordinaires (2011 – 2012), qui mêle théâtre et cinéma, relatant crûment le destin tragique des migrants jetés sur toutes les routes de l’exil. Il accepte pour la première fois en 2015 de réaliser un documentaire pour la télévision, Terminus Brig, car le sujet qu’on lui propose – le récit d’une famille syrienne refoulée de Suisse mérite d’être vu par le plus grand nombre.

• 2016 : Non Assistance, documentaire, RTS• 2015 : Terminus Brig, documentaire, RTS, TV5• 2011 : Mangrove, fiction, Festivals Locarno, Busan, Soleure• 2011 : Marcel Ophus et Jean-Luc Godard, La rencontre de Saint-Gervais, documentaire, Visions du Réel, Nyon• 2008 : Walpurgis, essai, Festivals Locarno, Mar del Plata• 2006 : La vraie vie est ailleurs, fiction, Festivals Locarno, Soleure, Mons, Moscou, La Havane, Sao Paulo• 2002 : Ocumicho sauvé par les diables, documentaire, Festivals CNRS Nancy, Locarno, Mexico• 2000 : Monde provisoire, fiction, Festivals Locarno, Riga, Trieste, Soleure• 1998 : A Nedjad, fiction, Festivals Locarno, Trieste, Londres, Sofia• 1997 : Beaivi, documentaire, Visions du Réel, Nyon, Split, Soleure • 1997 : Luchando frijoles, documentaire, Festivals Mexico, Paris, Locarno, Lisbonne

Frédéric Choffat Caroline Abu Sa'da

Brève présentation de Caroline Abu Sa'da, co-auteur du film

Dr Caroline Abu-Sada est titulaire d’un doctorat en science politique et dirige l’Unité de Recherche sur les Enjeux et Pratiques Humanitaires (UREPH) au sein de Médecins Sans Frontières (MSF) Suisse.

Dans le cadre de MSF Suisse, elle a mené des missions en Irak, en Jordanie et au Niger.

Pour le compte de la FAO (Plan Alimentation et Agriculture de l'ONU) et de OXFAM-GB, elle a piloté plusieurs programmes de sécurité alimentaire à Gaza et dans les Territoires occupés de Palestine.

Elle fut également l'assistante de l'Ambassadeur de Palestine auprès de l'Unesco (Paris).

Elle a également travaillé au Liban, en Syrie, en Irak, en Palestine, en Centrafrique et au Kenya dans des contextes de déplacements de populations.

Ses activités dans le domaine académique (Universités de Londres, Genève, Fribourg, Chicago, CNRS Paris) et ses nombreuses publications en font une référence internationale dans le domaine humanitaire et des droits humains.


1-Présenter le film aux élèves en classe avant la projection en salle

Il s'agit de présenter cette activité comme un moment de liberté pédagogique et artistique. L'idée étant de créer de l'intimité entre les élèves et le film et de construire ensemble un chemin vers les migrants en Mer Méditerranée et des solutions concrètes pour leur venir en aide, menées par des chercheurs et des citoyens ordinaires de bonne volonté.

Ce dossier pédagogique permettra à chaque enseignant de se documenter et de s'inspirer des quelques pistes pédagogiques proposées.

Qu'est-ce un bon film?Par bon film, on entend ici un film qui élargit sa propre culture générale (connaissances d’autres réalités, du passé et d'aujourd'hui), procure des émotions de vrai spectacle cinéma (humour, joie, tristesse, suspens), donne un plaisir cinéphile (traitement du sujet, style, esthétisme) et surprend par son originalité globale. Remplissant aisément ces critères, le film NONASSISTANCE peut être considéré comme un bon film. Les nuances d'évaluation entre moyennement bon, très bon et autres superlatifs relèvent ensuite du jugement forcément subjectif de chaque spectateur.

Trois bonnes raisons de voir ce film:

Apprendre d'autres réalités - L'histoire tragique de réfugiés en Mer Méditerranée; - L'évolution de ces migrations par la Mer Méditerranée;- Les réponses de l'Union Européenne (UE) à ces migrations par voie maritime;- Les notions d'assistance à personne en danger.

Prendre conscience du pouvoir d' actions citoyennes

- La mise en lumière d'un lanceur d'alerte, Charles Heller;- Le suivi de volontaires dans des actions concrètes;- L'importance du réseau et des chaînes de solidarité;- Les pistes de réflexion et d'action suscitées par ce film.

Eduquer son regard de cinéphile - Analyse des quatre parti pris d'images dans ce documentaire- La Mer Méditerranée filmée comme un personnage central- Des entretiens tournés avec sobriété- Des témoignages bruts de réfugiés montrés comme des amis proches- Images de reportages, archives, du web, sans fioritures

Mots-clé pour entrer dans le film Mer Méditerranée - Migrants – Réfugiés - Canots - Insurgés - Navire militaire - Inaction Union Européenne - Naufrage – Assistance - Action citoyenne Volontaires – Société civile – Guerres - Assistance humanitaire - Plainte pénale pour non-assistance à personne en danger - Solidarité - Lampedusa - Malte


– Utiliser certains documents de ce dossier pédagogique avant et/ou après le visionnement de ce film. Exemples:

Affiche du film (cf. page une de ce dossier) - Travail individuel ou en duo par écrit: 1er exercice: décrire avec précision ce qu'on observe sur l'affiche; 2e exercice: commenter l'affiche avec ses interprétations, ses hypothèses sur l'histoire qui sera montrée, ses questions.- Restitution collective et l'enseignant complète en présentant le synopsis du film et la bio-filmographie du réalisateur.

Biographie et filmographie du réalisateur (cf. Ressource n°1)

Lire la biographie, rechercher les thèmes des films réalisés par le cinéaste et les commenter.

Le contexte socio-politique (cf. Ressource n°2 )A faire lire aux élèves avant la projection !

Les chiffres attestant de la tragédie et les réponses officielles de l'Union Européenne ainsi que de certains pays membres..

Les insurgés de l'histoire du film(cf. Ressource n°3)A faire lire aux élèves avant la projection !

Portrait de personnes qui ont réagi à l'indifférence coupable de l'Union Européenne et que ce film met en lumière.

The left-to-die-boat Froide (cf. Ressource n°4)A faire lire aux élèves avant la projection !

La tragédie à l'origine de la première action de Charles Heller, lanceur d'alerte suisse.

Activité pédagogique n°1A faire lire aux élèves avant la projection !A travailler après la projection

Témoignages de réfugiés.

Activité pédagogique n°2A travailler après la projection

Manières de prêter assistance

Activité pédagogique n°3A travailler après la projection

Sauver des vies, un acte volontaire et évident

Pour en savoir davantage sur les insurgéset leurs soutiens dans ce film

A explorer avant ou après la projection

WATCH THE MED http://www.watchthemed.net/

THE ALARM PHONE https://alarmphone.org/fr/

SEA WATCH https://sea-watch.org/en/

SOS MEDITERRANEE http://www.sosmediterranee.fr/

MOAS https://www.moas.eu/

MEDECINS SANS FRONTIERES http://www.msf.ch

GISTI http://www.gisti.org


Prolonger la portée pédagogique du film après la projection

1- Conseils généraux

– Il s'agit d'offrir à l'élève une autonomie dans sa compréhension des images du film. Pour cela, le passage obligé est de l'inciter à exprimer ses émotions, ses questions, ses remarques, ses opinions, et à en débattre avec les autres élèves. Au final, le groupe devrait être capable d'atteindre une dimension de créativité nouvelle dans cette reconstruction des regards portés sur le film.

– Exemple de structure de la discussion: leur demander d'abord d'exprimer leurs émotions, puis ce qu'ils ont appris en regardant ce film, leurs questions, leurs remarques sur la structure narrative, le langage cinématographique et la technique etenfin leurs hypothèses sur le sens de l'histoire.

– Il est important de rappeler aux élèves avant de telles discussions qu'il n'y a pas un regard unique sur un film mais autant de regards qu'il y a de spectateurs.

– Il est possible de revoir l'intégralité ou des séquences du film sur dvd en classe avant de mettre en place de telles discussions. (Le dvd devrait être prochainement disponible au SEM-Documentation).

2- Autres activités pédagogiques

Les activités qui suivent sous forme de fiches visent à explorer les richesses de ce film tant au niveau du contenu que de la forme.

Elles sont conçues selon leurs apports aux disciplines du plan d'étude et sont donc intégrables aux différentes disciplines abordées en classe.

Restituer le sens des images et du film, c'est l'objectif qui sous-tend ces activités pédagogiques. Le sens d'un film se construit chez le spectateur à partir de trois éléments en interaction:– l'intention de l'auteur du film– le contenu du film, ce qui est raconté, ce qui est montré– le système de compréhension du spectateur, ses valeurs, ses références, son affectivité


Activité pédagogique N°1 : Témoignages de réfugiés

Objectifs: 1- Relater les témoignages des réfugiés intervenant dans le film NON ASSISTANCE2- Exprimer réactions, émotions et éléments de réflexion

Dispositifs: 1- Par groupe de deux ou plus, les élèves remplissent ce tableau 2- Au cours de la discussion collective, l’enseignant-e pourrait demander aux élèves de caractériser chacun des témoins par une ou deux répliques du film

Les réfugiés Résumé de leur témoignage Réactions

Mamadou Diallo, Sénégal

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Shevan, Kurdistan syrien

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Yerusalem, Erythrée

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Demba Jagne, Gambie

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Ressource n°2 Le contexte socio-politiqueextrait du dossier de la production du film

En 2014, ce sont 207'000 personnes selon le HCR qui ont traversé la mer Méditerranée pour tenter de rejoindre l’Europe. La même année, plus de 3400 personnes sont mortes noyées alors que le système Mare Nostrum, dont on a tant vanté les mérites, était en action depuis un an. Cette opération a été stoppée faute de soutien des pays européens en novembre 2014.

Cette année, en avril, l’Europe s’est réveillée avec plus de 700 morts en un seul weekend, portant les records vers des sommets toujours plus astronomiques. «700 morts sur une seule journée, c’est le genre de chiffres qu’on ne rencontre que dans une zone de conflit intense » déclare alors MSF. A partir de quand commence l’intolérable ? Les avis divergent selon le pays, selon la position politique, économique. Les solutions proposées également.

Il y a aujourd’hui cinq types de réponses officielles: • Frontex, la surveillance des frontières. L’Union Européenne a triplé son budget au printemps 2015, l’amenant de 3 à 9.5 millions d’euros par mois, soit la même somme qui faisait fonctionner en 2014 Mare Nostrum. Mais la tâche officiellede Frontex n’est plus le secours aux migrants, mais bien la surveillance des frontières. Les zones de surveillance en mer sont limitées aux territoires maritimes italiens et maltais et n’approchent plus la Libye. • EuroSur, un système global de surveillance réunissant caméras, satellites, balises, bateaux tissant un filet permettant théoriquement de voir même les petites embarcations. Le constat est qu’aucun des derniers naufrages récents n’a pu être évité grâce à EuroSur, la surveillance ne permettant aucune action de sauvetage, un peu comme un centre ville quadrillé de caméra de surveillance sans personne pour les regarder. • Les campagnes de sensibilisation en Afrique pour décourager les candidats à l’exode vers le Nord. Aucun résultat probant n’a pu être documenté jusque là, et l’expérience des militants sur le terrain semble montrer que les candidats sont tous au courant de ce qui les attend, mais que cela ne les dissuade pas. • Faire des camps sur place et ainsi demander aux pays du Sud (Tunisie, Libye, Algérie) de prendre en charge l’accueil des migrants. Certains camps sont devenus de véritables cauchemars et le but de leurs occupants reste toujours de s’en échapper pour tenter la traversée. • Enfin, la force militaire pour verrouiller les frontières, faire la guerre aux passeurs, et détruire à l’aide de drones, parexemple, les bateaux sur la côte sud de la Méditerranée. Mais rien ne peut garantir que les bateaux visés soient vides, ni exclure que ce ne soit pas là des bateaux de pêche. La phase préparatoire de ce plan EUNAV FOR a débuté le 22 juin, etla Libye a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accepterait aucune ingérence dans ses eaux territoriales. Quant à l’accueil en Europe des réfugiés échoués sur les côtes italiennes et grecques, la Commission Européenne tente de faire accepter par les Etats la répartition et donc l’accueil de 40'000 migrants en suivant un système de quotas. François Crépeau rappelle que ces fameuses «hordes de migrants» ne constituent qu’une infime proportion (0,0004 % en 2014) des 500 millions d’Européens. Il dénonce la réduction du problème à celui des passeurs, et compare l’échec des politiques répressives au fiasco de la prohibition aux Etats-Unis: «La mafia créée par l’interdiction de l’alcool a seulement puêtre vaincue lorsque la vente de l’alcool a été légalisée, régulée et taxée».

La Grande Bretagne a signifié, elle, son refus de soutenir une nouvelle opération de secours en disant que «cela engendrait un appel aux migrants, et engendrait en retour plus de morts.» . La France de François Hollande a fermé la frontière franco-italienne à Vintimille pour stopper les flux tandis que l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy a comparé ce problème de migration à une fuite d’eau. Quant à la presse grand public, elle se déchaîne, le tabloïd anglais The Sun déclarant : «faire quelques trous au fond de tout ce qui peut ressembler à un bateau serait également une bonne idée. Ne vous trompez pas. Ces migrants sont comme des cafards». Pour pallier ce manque de volonté politique, plusieurs initiatives civiles ont vu le jour. Le MOAS, fondé par un couplede milliardaires basé à Malte, a mis en circulation un bateau, en partenariat avec MSF, qui en a par ailleurs affrété deux autres. Sea Watch vient d’effectuer son premier périple de 12 jours, et SOS Méditerranée, une ONG franco-allemande, souhaite également affréter un navire. Les auteurs de ces initiatives le martèlent : ils ne cherchent en aucun cas à exonérer l’Union Européenne de ses responsabilités politiques ni à devenir un sous-traitant des activités de Frontex, mais bien à mettre en lumière le manque flagrant de moyens mis à disposition pour tenter de sauver quotidiennement des migrants (déjà près de 3500 morts depuis début 2015).


Ressource n°3 Les insurgés de l'histoire du filmextrait du dossier de la production du film

Charles HellerCharles Heller, 34 ans, est un chercheur, cinéaste, qui décide d’agir suite à la lecture du récit d’un naufrage en Méditerranée qui coûtera la vie à 63 personnes en mars 2011. Vivant entre Tunis, Londres et Berne, Charles va être le porteur de notre histoire. C’est lui que nous allons suivre et qui nous guidera dans la découverte de son réseau d’activistes et de militants.

Charles Heller Père Mussie Zeraï

Père Mussie ZeraiLe père Mussie Zerai, 39 ans, un Érythréen arrivé en Italie il y a 20 ans, est l’ange gardien de bon nombre de personnes qui se lancent dans la traversée de la Méditerranée. Son numéro de téléphone est griffonné jusque sur les murs des geôles libyennes, dit-on, et les gens savent qu’on peut compter sur lui. Mussie Zerai est maintenant installé près d’Aarau pour l’Eglise abyssinienne d’Érythrée et d’Ethiopie. C’est lui qui reçoit en 2011 l’appel du left-to-die boat et transmet sans succès l’information aux gardes-côtes italiens. Il est l’inspirateur du AlarmPhone.

L’équipe du Sea WatchDeux entrepreneurs allemands, Harold Hoepnner et Matthias Kuhnt, ont décidé d’investir dans la rénovation et le lancement d’un vieux navire hollandais. Si l’investissement initial est le leur, le reste des frais a été financé grâce à une campagne de crowd-funding. L’idée est de fournir, avec une équipe de 8 bénévoles sur le pont médecins, logisticiens, etc.des vivres et des gilets de sauvetage aux migrants qu’ils repèrent en mer, sans les prendre à bord. L’idée est venue lors du 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, lorsque les deux comparses se sont rappelés les images des migrants d’Allemagne de l’Est qui fuyaient la dictature soviétique, et se sont aperçus que finalement, les conséquences de la criminalisation de l’immigration en Méditerranée n’étaient pas bien différentes de celles de la construction du Mur.

Le Sea Watch Claire Saas (GISTI)

Claire Saas du GISTIMilitante de la première heure, Claire Saas est à la fois juriste et chargée d’étude au Gisti (Groupe d’information et de soutien aux Immigrés). Elle est surtout l'une des chevilles ouvrières de la construction de la plainte contre la France, la Belgique, les EtatsTUnis et d’autres pour non assistance à personne en danger, avec d’autres membres du GISTI et du réseau Migreurop.


Activité pédagogique N°2 : Manières de prêter assistance

Objectif - Décrire brièvement les actions d'assistance relevées dans le film Non Assistance- Indiquer les avantages de chacune de ces actions

Dispositifs Travail individuel ou en petits groupes puis discussion générale. Pourrait amorcer la rédaction d'articles sur les différentes manières de prêter assistance aux réfugiés en péril en Mer Méditerranée

Les actions d'assistance Brève description Avantages de chaque action

Watch the Med

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Alarm Phone

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Sea Watch

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Moas (Migrant Offshore Aid Station) MSF

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Activité pédagogique N°3 : Sauver des vies, un acte évident et volontaire

Objectif - Décrire brièvement l'action de personnes volontaires pour sauver des réfugiés en Mer Méditerranée- Exprimer ses réactions et commentaires

Dispositifs Travail individuel ou en petits groupes puis discussion générale. Pourrait amorcer la rédaction d'articles sur l'engagement citoyen ou à propos du film.

Les volontaires Brève description de leur action Réactions et commentaires

Reinier Buri, Serrurier, NL

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Mussie Zeraï, Prêtre, CH

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Ruby Hartbrich,Etudiante, D

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David Höhne, Manager club électro, D

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Johannes Bayer, Ingénieur, S

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Ressource n°4 The left-to-die-boat (traduction de l'auteur : Le bateau laissé-pour-mort)

Extrait du dossier de la production du film

Ce qui a fait, qu’un jour, Charles Heller a décidé d’agir Printemps 2011, l’OTAN et une coalition de pays partenaires, sous la houlette des Nations Unies demandant à la communauté internationale de protéger le peuple libyen, pilonnent la Libye. Le pays est à feu et à sang. La population tente de s’enfuir par tousles moyens. Les radars militaires du monde entier quadrillent la région. Le 27 mars 2011, une embarcation de type Zodiac, gonflable, quitte la côte libyenne entre 1 et 2 heures du matin. A son bord, 72 migrants, entassés dans ce navire de 10 mètres de long. Destination du voyage, Lampedusa.

A 16h52, alors qu’ils n’ont plus ni nourriture, ni boissons, les migrants appellent à l’aide d’un téléphone satellite le Père Zerai, Erythréen basé à Aarau, pour l’informer de leur prochaine panne sèche, loin de toutes côtes, et demander des secours. Le père Zerai transmet immédiatement l’information au centre MRCC à Rome, qui obtient leur localisation GPS et en informe les services de sauvetage maltais et le QG de l’OTAN, puis lance un signal de détresse à tous les navires se trouvant dans lesmêmes eaux. Deux ou trois heures plus tard, ils sont survolés par un avion militaire, sur lequel les migrants peuvent lire “ARMY” ou “RESCUE ARMY”, puis repart. Convaincu d’être sauvé dans les heures qui suivent, le « capitaine » du bateau jette son téléphone à l’eau afin de ne pas être repéré comme passeur. Leur dernier signal satellite est signalé à 19h08.

Après 4-5 heures d’attente, sans signe de secours, les migrants tentent de rejoindre un des bateaux de pêche passant pas loin, mais les pêcheurs refusent d’intervenir. L’hélicoptère revient, et le personnel militaire lance huit bouteilles d’eau, quelques paquetsde biscuits et repart. Suite à cela, un navire de pêche indique aux migrants la direction à suivre pour rejoindre Lampedusa, mais ils tombent en panne sèche au petit matin. Dès lors, l’embarcation va dériver en haute mer.

Après plusieurs jours de dérive, entre le 3 et le 4 avril, les migrants rencontrent un navire militaire avec un ou deux hélicoptères sur le pont. Ils sont à 10 mètres du bâtiment, le personnel militaire prend des photos, mais ne leur porte aucune assistance.

L’embarcation continue de dériver, jusqu’à rejoindre les côtes libyennes, près de Zlitan, le 10 avril. Au total, le bateau a dérivé 14 jours, et sur les 72 personnes à son bord, seuls 11 ont survécus. Deux personnes vont encore mourir après leur arrivée, l’une sur la plage et l’autre durant leur cinq jours d’incarcération par l’armée libyenne. Au final, 63 personnes périrent, ne laissant que 9 survivants à cette tragédie.

Mais à ce moment là, personne ne connait les détails de cette chronique d’une mort annoncée. Personne ne sait la sordide inaction de tous ces navires ou hélicoptères croisés. Néanmoins, le Groupe d’information et de soutien des immigrés(GITSI), publie un communiqué :

« Aujourd’hui, awacs, drones, avions, hélicoptères, radars et bâtiments de guerre surveillent tout ce qui bouge en Méditerranée. Ils ne peuvent pas ne pas voir les bateaux des exilés originaires d’Afrique subsaharienne qui cherchent à fuir la Libye. (…) En n’intervenant pas, ils se rendent coupables de non assistance à personne en danger. Ceci ne peut rester impuni. »

Charles Heller et son collègue Lorenzo Pezzani décident d’offrir leur aide au GISTI pour essayer de documenter les violations des droits des migrants en mer. Leur idée est assez simple : Est-ce que les outils de surveillance normalement utilisés pour détecter les migrants « illégalisés » ne pourraient pas être retournés contre les surveilleurs eux-mêmes? Est-ce que la violence perpétrée sur mer laisse aussi des traces que nous pourrions documenter ?

C’est ainsi qu’ils vont créer le projet « Forensic Oceanography », dans la suite du projet Forensic Architecture qui vise à fournir des preuves aux équipes juridiques qui cherchent à combattre l’impunité des Etats et des groupes armés.

Ils vont alors chercher les traces des appels, identifier les positions successives du bateau, grâce à des cartes satellites et au travail d’un océanographe, répertorier les navires, hélicoptères, civils ou militaires, ayant croisé la route de l’embarcation de ces infortunés, documenter au maximum les preuves du drame de ce qui va vite devenir The Left-to-Die Boat Case.

Ces données, résultat d’un incroyable travail de recoupement, vont permettre aux avocats du GISTI de déposer des plaintes pénales auprès de plusieurs Etats liés à l’OTAN (l’OTAN n’étant en tant que telle subordonnée à aucune juridiction), et d’étayer au maximum leur accusation.

Les plaintes pénales sont aujourd’hui toujours en cours.


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Dossier pédagogique - GE.CH...Réalisation Frédéric Choffat 2016, Suisse, 52 mn, vo française âge légal: 12 ans, âge suggéré : 12 ans Générique du film Réalisation Frédéric