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Dossier pédagogique La Rue sans tambour Vendredi 23 février Contacts Service Culturel | Mairie de Challans 02 51 49 18 99 [email protected]

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Dossier pédagogique

La Rue sans tambour

Vendredi 23 février

Contacts

Service Culturel | Mairie de Challans

02 51 49 18 99

[email protected]

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SOMMAIRE

I. Pourquoi venir au spectacle ? .......................................................................................................................................... 4

II. Préparer la venue au spectacle ....................................................................................................................................... 4

III. Le temps du spectacle ................................................................................................................................................... 9

1. Présentation du spectacle ..................................................................................................................... 9

2. Présentation de l’équipe artistique ..................................................................................................... 10

3. Le contexte artistique et culturel ........................................................................................................ 13

4. La rencontre « En bord de scène » ..................................................................................................... 22

IV. Après le spectacle ........................................................................................................................................................ 23

1. Le temps des souvenirs ....................................................................................................................... 24

2. Le temps de l’analyse .......................................................................................................................... 26

3. Le temps de l’expression critique ........................................................................................................ 28

V. Annexes ........................................................................................................................................................................ 29

1. Extraits du spectacle ............................................................................................................................ 29

2. Visuels du spectacle ............................................................................................................................. 29

3. Quizz sur le spectacle .......................................................................................................................... 29

4. Fiche “Mes souvenirs de spectateur” .................................................................................................. 29

5. Mots et métiers du spectacle vivant ................................................................................................... 29

6. Bibliographie ........................................................................................................................................ 29

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Préambule

Par l’intermédiaire du service culturel, la ville de Challans accueille chaque année près de 4 000

élèves sur les spectacles vivants, les rencontres d’artistes ou encore les visites du théâtre.

En effet, la volonté municipale est d’accompagner les plus jeunes dans leur démarche de

spectateur en favorisant les rencontres et les expériences sensibles. L’important est de permettre

à tous de recevoir les spectacles dans les meilleures conditions possibles afin de connaitre le

plaisir d’être spectateur, tout en se familiarisant avec l’univers du spectacle vivant.

L’objectif de ce dossier est de proposer aux enseignants différentes pistes pédagogiques. Sous la

forme d’une boîte à outils, ce document vise à faciliter le travail d’accompagnement des élèves aux

spectacles de la saison culturelle. Il appartient à chaque enseignant d’adapter ces propositions à

l’âge et aux connaissances de ses élèves.

Le dossier se décline en quatre parties :

1. Pourquoi venir au spectacle ?

2. Préparer la venue au spectacle

3. Pendant le spectacle

4. L’après-spectacle

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I. POURQUOI VENIR AU SPECTACLE ?

Donner à chacun le goût du spectacle vivant

Partager ensemble une découverte, une émotion

Favoriser l’expérience sensible

Eveiller la curiosité

Développer l’esprit critique

Entretenir l’imagination

II. PREPARER LA VENUE AU SPECTACLE

Avant d’aller voir un spectacle, l’idéal est de susciter la curiosité des enfants, leur donner envie !

La préparation de la sortie au spectacle n’est donc pas à négliger. S’il ne faut surtout pas tout dire

sur le spectacle qui va être vu, il est souvent motivant et productif d’aiguiser l’appétit des jeunes

spectateurs et de créer ainsi un horizon d’attente. Parler de la sortie au spectacle, c’est aussi

rassurer les plus jeunes sur ce qui va se passer (changement de lieu, pénombre de la salle de

spectacle, images, sons…) et ainsi les mettre dans des bonnes conditions pour apprécier la

représentation.

Le spectateur tient une place importante dans le déroulement du spectacle. En effet, sans

spectateur il n’y pas de spectacle ! Par définition, le spectacle dit « vivant » se déroule sous nos

yeux et il fait sens dans l’interactivité et l’énergie partagée entre les artistes et les spectateurs. Si

les réactions spontanées ne sont pas à bannir à tout prix, elles doivent néanmoins s’inscrire dans

le respect des artistes et des autres spectateurs. On peut expliquer aux élèves que d’une part ils

ne sont pas seuls dans la salle et que d’autre part, s’ils entendent et voient les artistes, ces mêmes

artistes les entendent et les voix aussi. Il est donc nécessaire de faire comprendre aux enfants,

sans toutefois être trop rigide, pourquoi on ne se comporte pas au théâtre comme dans n’importe

quel lieu. Chaque lieu possède des règles pour préserver le plaisir et le bien vivre-ensemble et il

convient donc à chacun d’adopter une attitude adaptée.

Afin de préparer la venue au spectacle, 3 types d’outils vous sont proposés :

1- « En tête d’affiche » pour travailler sur la curiosité avant le spectacle

2- La recette de l’apprenti-spectateur et des exemples abécédaires pour réfléchir au

comportement du spectateur

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1. « En tête d’affiche »

A partir de l’affiche du spectacle, les visuels et les informations qu’elle contient, l’enseignant peut

organiser un moment d’échange pour susciter la curiosité et l’envie d’aller voir le spectacle.

L’étude de l’image favorise l’expression orale des élèves. Ils sont invités à formuler leurs idées,

leurs émotions, leur point de vue, tout en faisant travailler leur imaginaire. L’analyse de l’affiche

peut permettre de formuler les premières hypothèses sur le contenu du spectacle (situation de

personnage, lieux, genre…) Elle est également l’occasion pour l’enfant d’apprendre à recueillir des

informations et d’acquérir un vocabulaire approprié aux domaines et techniques artistiques qui lui

seront utiles dans son futur parcours de spectateur. Comprendre à quoi sert une affiche et quelles

sont les informations qu’on y trouve est un bon moyen de se familiariser avec le monde culturel.

Les pistes pédagogiques :

S’imprégner de l’univers du spectacle

Découvrir les professions liées au spectacle vivant

Identifier les acteurs culturels

Aborder l’aspect marchand du spectacle vivant (les logos des partenaires et financeurs)

Pour aller + loin :

Après avoir échangé autour du spectacle, il est possible d’envisager la réalisation d’une affiche par

les élèves. Cette action leur permet de hiérarchiser les informations dont ils disposent sur une

affiche, de développer leur sens artistique et de prendre connaissance des contraintes qu’il faut

prendre en compte pour la réaliser.

L’affiche créée avant le spectacle revient à un travail d’imagination et d’appropriation du spectacle.

Créée après le spectacle, c’est au contraire l’occasion pour l’élève d’exprimer plastiquement son

ressenti du spectacle. C’est aussi apprendre à définir les éléments importants qui doivent

apparaître sur une affiche.

Cet exercice peut aussi être imaginé en deux temps : une proposition d’affiche avant le spectacle

et une proposition après le spectacle afin de comparer les perceptions. Pour cela, prendre une

feuille A3, la plier en deux. Sur la partie supérieure, l’élève dessine ce qu’il s’attend à voir (à partir

du résumé du spectacle, des discussions en classe pour préparer la sortie au théâtre). Sur la

partie inférieure, l’élève dessine ce qu’il a vu, ce qui l’a le plus marqué et qui lui semble

représentatif du spectacle. On ouvre la feuille et on compare les deux. L’élève apprend à justifier

ses choix.

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2. La recette de l’apprenti-spectateur et abécédaire du spectateur

Ingrédients pour savourer un bon spectacle :

Une bonne dose de curiosité Une pincée d’envie Un soupçon d’attention Saupoudrer le tout d’imagination

Préparation

Se mettre en appétit en regardant les affiches

Penser à aller aux toilettes pour parcourir ce voyage sans halte

Débrancher tous les appareils électroniques pour brancher les « organiques »

Goûter cet instant où le silence s’installe et où la lumière s’éteint pour passer dans

l’univers du spectacle

Dégustation

Laisser reposer sa langue et son ventre pour mieux dévorer le spectacle avec les yeux et

les oreilles

Goûter aux différentes saveurs d’images, de sons, d’univers, de personnages…

Digestion

Partager ses émotions, ses sensations, en respectant les goûts et les couleurs de chacun

Recette de l’apprenti-spectateur

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Abécédaire du spectateur

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Le droit de ne pas lire. Le droit de sauter des pages. Le droit de ne pas finir un livre. Le droit de lire n’importe quoi. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible). Le droit de lire n’importe où. Le droit de grappiller. Le droit de lire à haute voix. Le droit de nous taire. » Daniel Pennac,

Comme un roman

Pour aller + loin :

A partir des ces différentes formes d’écriture autour des règles de spectateurs, il est possible de

proposer aux élèves de rédiger à leur tour une recette, un abécédaire ou encore d’imaginer les

droits et les devoirs du spectateur. Cette démarche permettra de les responsabiliser et de les aider

à comprendre l’importance d’adopter un comportement adapté au lieu.

Les dix droits du spectateur

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III. LE TEMPS DU SPECTACLE

1. Présentation du spectacle

La Rue sans tambour

Lucas chante… le matin pour réveiller ses parents, au petit déjeuner pour mettre l’ambiance, au déjeuner, au goûter,

au dîner… à l’apéro de l’opéra, quand il est tard un concerto ! Chanter lui donne de la force et de la confiance. Mais

dans sa ville, il y a une rue… une rue où il est interdit de faire de la musique, où il est interdit de chanter… une rue où

130 enfants ont disparu… c’est la rue sans tambour.

Légende musicale revisitée

Par LA CIE À DEMI-MOT

Avec : Julie Dessaint, Laurent Carudel, Bruno Le

Levreur, Victor ien Disse

En savoir + : ademimot44.wixsi te.com/ademimot

Vendredi 23 février

14 h 00

Théâtre Le Marais

À partir de 8 ans

50 mn

Egalement présenté en tout public

le dimanche 25 février à 16 h 00.

Tarif découverte.

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2. Présentation de l’équipe artistique

Laurent Carudel

Après avoir accroché des notes de musique aux mots des autres (dès 1997 comme musicien

professionnel), Laurent Carudel a senti le

besoin de poser sa propre parole. Conteur

professionnel depuis 2005, il a choisi la voie de

la création, espace de liberté essentiel à ses

yeux.

Laurent Carudel semble être tombé du ciel. Il a

gardé cette candeur propre aux enfants, aux

fous et aux poètes. Ses créations ? Des

histoires engagées, des récits de vie en

musique qui tissent des liens et qui font sens.

Entre humour et poésie, Laurent Carudel aime

dépeindre les paysages cachés de ces

quotidiens glissants...

Bruno Lelevreur

Bruno a débuté le chant à l’âge de 9 ans et depuis 17 ans, il

gagne sa vie en interprétant principalement du répertoire baroque

(Bach, Handel Vivaldi, Monteverdi…etc) sous la direction de chefs

reconnus tels que William Christie (Les Arts Florissants),

Laurence Equilbey (Accentus) ou encore Vincent Dumestre (Le

Poème Harmonique) avec qui il fait le tour du monde.

Il créé en 2013 son propre ensemble, « Cara Sposa ».

Parallèlement, il passe beaucoup de temps auprès des enfants de

tous âges pour leur faire « gouter » une petite cuillère de musique

baroque...

Ainsi, c’est tout naturellement qu’est né le premier spectacle à

destination du jeune public et des familles : Cactus. Forts de son

succès, Laurent Carudel et Bruno se lancent maintenant dans la

création d’un nouveau spectacle familial, « la Rue Sans

Tambour », afin que la petite cuillère ne cesse jamais de voyager

vers les générations futures !

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Julie Dessaint

Diplômée des CRR de Paris, La Courneuve

et Nantes, elle a étudié la guitare puis la viole

de gambe auprès de Michel Grizard,

Emmanuel Balssa, Marion Middenway,

Daniel Cuiller, Ariane Maurette, Jean Tubéry,

Sébastien Marq, Marianne Muller.

Elle se produit régulièrement en tant que

soliste ou continuiste avec La Simphonie du

Marais (H. Reyne), L’Ensemble Desmarest

(R. Khalil), La Camera delle Lacrime (B.

Bonhoure), Cara Sposa (B. Le Levreur),

L’Ensemble Zaïs (B.Babel), La Chapelle

Musique du Val de Grâce (E. Ferchaud), Le Concert Etranger (I. Jedlin), dans les festivals tels que

« La Chaise-Dieu » « Ambronay » « Sinfonia en Périgord » «L’Abbaye de Sylvanes » « La Folle

Journée de Nantes », « Jean de La Fontaine », « Musique et Nature en Bauges », « Les Voûtes

Célestes », « Le Printemps des Arts de Nantes », « Le Printemps de Lanvellec », « Les Jardins

d'Agrément ».

Elle a créé aux côtés de Simon-Pierre Bestion l'ensemble « Europa Barocca » qui a récemment

interprété « Les Vêpres » de C. Monteverdi ainsi que « Trauermusik » de J.L.Bach. Elle a

récemment participé à l’enregistrement du CD « The Tempest » qui a reçu un diapason d’or.

Victorien Disse

Il commence la musique par la guitare où il

parcourt différents styles : flamenco, bossa

nova et guitare classique. Il se tourne ensuite

vers le jazz et intègre l’American school of

Modern Music ou il obtient son diplôme.

Ensuite, il commence la musique baroque

avec Miguel Yisrael et intègre la classe de

Benjamin Perrot avec le théorbe et la guitare

baroque au Conservatoire de Versailles. Il

participe aux jeudis musicaux avec le Centre

de Musique Baroque de Versailles et divers

productions avec les Conservatoires de Paris

ainsi que le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il se produit régulièrement sur

scène en Europe, en musique de chambre ou orchestre avec plusieurs ensembles (Faenza,

Baroque Nomade, ensemble La Passarola...). Il intègre la "Compagnie Ah!" dans la pièce de

théâtre "Un songe d'une nuit d'été" jouée à Paris. Il fonde en 2015 l'Ensemble Mitis avec la

harpiste Caroline Lieby.

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EQUIPE ARTISTIQUE

Sur scène :

Laurent Carudel / récit, chant

Bruno Le Levreur / chant

Julie Dessaint / viole de gambe, chant

Victorien Disse / théorbe, guitare baroque, chant

En coulisses :

Idée originale & écriture Laurent Carudel

Compositions musicales et arrangements Bruno Le Levreur, Julie Dessaint, Victorien

Disse et Laurent Carudel

Création lumière & scénographie Stéphane Bazoge & Laurent Carudel

Musique répertoire baroque et compositions originales

Regards extérieurs Jérôme Aubineau et Thierry Bénéteau

Accompagnement à distance Marien Tillet

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3. Le contexte artistique et culturel

La légende du joueur de flûte d’Hamelin

La légende

La légende du « joueur de flûte » naît en

Allemagne en 1284 alors que la petite ville

de Hamelin est infestée de rats, au grand

désespoir de ses habitants et de son maire.

Un jour, un joueur de flûte se présente en

proposant ses services. Celui-ci explique

pouvoir débarrasser la ville de ses rats

moyennant finances. Le maire et ses

habitants acceptèrent avec joie et c’est alors

que l’homme se mit au travail.

Le texte

Il existe de multiples versions de cette légende, mais voici celle des frères Jacob et Wilhelm Grimm qui ont publié Le Joueur de flûte de Hamelin dans le recueil Légendes allemandes en 1816. « La vie était facile pour les habitants d’Hamelin en Allemagne. Les pauvres n’étaient pas trop pauvres, et les riches avaient beaucoup plus que nécessaire. Au lieu d’être contents, ces gens se montraient égoïstes, et ne pensaient qu’à festoyer. Les parents trouvaient que les enfants leur causaient trop de soucis. C’est alors qu’un horrible événement eut lieu à Hamelin... En cette veille de Noël 1283, les habitants étaient en pleins préparatifs de la fête. Partout on pouvait humer les effluves de jambons et de dindes en train de rôtir, de gâteaux et de tartes en train de cuire. Au milieu de tout ce remue-ménage, personne ne remarqua un rat qui se faufilait à travers les portes de la ville. Il fut suivi d’un autre, puis d’un autre. Au bout de cinq minutes, il y avait une centaine de rats, au bout d’une heure ils étaient plus d’un millier. Et bientôt, la ville entière fut envahie. Les rats se glissaient sous les portes, grimpaient le long des gouttières, et tombaient en grappes dans les cheminées. Les gens essayèrent vainement de sauver quelque nourriture, mais les rats dévoraient tout. Bientôt il ne resta plus rien des préparatifs de la fête. Au matin de Noël, les rats étaient partout : dans les armoires, sous les lits, dans les chaussures, et jusque dans les berceaux. Épouvantés, les gens se rendirent à l’Hôtel de ville pour demander au maire de faire quelque chose. Lors d’une réunion d’urgence, le maire et ses conseillers mirent au point un plan à base de pièges et de poison pour débarrasser Hamelin des rats. Hélas, les rats se montrèrent si malins et si vigoureux qu’ils évitèrent les pièges et dévorèrent le poison comme si c’était du sucre. Le troisième jour, il n’y avait plus rien à manger. Alors les rats dévorèrent les oreillers, les livres, les chaises et les tables. Ils poursuivaient les chiens et tuaient les chats. Ils mordaient les gens dans leur lit, et personne ne pouvait plus dormir. Celui qui voulait s’habiller découvrait des rats nichés dans ses chaussures. Désespéré, le maire décida finalement d’offrir mille pièces d’or à la personne qui pourrait débarrasser la ville de ce fléau.

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Le quatrième jour, un étranger arriva à Hamelin et demanda à voir le maire : – J’ai entendu dire que vous offriez mille pièces d’or à celui qui délivrerait la ville de ses rats. Le maire demanda: – Cela est vrai, mais qui êtes-vous ? – On m’appelle le Joueur de flûte. Je sais comment vous aider. – Très bien, acquiesça le maire, si vous pouvez nous débarrasser des rats, vous toucherez la récompense. L’étranger quitta l’Hôtel de ville et se dirigea vers la place du marché. Il commença à jouer une étrange mélodie sur une simple flûte en bois. Dès les premières notes, les rats cessèrent de manger pour écouter la chanson du Joueur de flûte. Puis, d’un même mouvement, tous accoururent des ruelles, détalèrent des maisons, et s’élancèrent hors des boutiques pour venir se rassembler autour de lui. Bientôt, la place du marché fut envahie de centaines de milliers de rats. Jouant toujours, l’étranger se mit à marcher à travers la ville. Les rats le suivirent et franchirent derrière lui les portes d’Hamelin. Lorsqu’il atteignit les berges de la rivière, le Joueur de flûte s’immobilisa sans cesser de jouer de son instrument. Poursuivant leur galop, les rats se précipitèrent dans la rivière. Quand l’homme arrêta de jouer, tous les rats d’Hamelin sans exception avaient été engloutis. Les gens se mirent à chanter et danser de joie, les cloches de la ville carillonnèrent à toute volée. Mais tout le monde avait oublié le Joueur de flûte, et lorsqu’il réapparut aux portes de la ville, le sourire du maire s’effaça. – J’ai tenu ma promesse, dit l’étranger, veuillez me donner les mille pièces d’or. – Ah ! répondit le maire, vous voulez dire les cinquante pièces d’or. Tenez, les voici. – Nous étions d’accord pour mille, pas pour cinquante, répartit le Joueur de flûte, ne manquez pas à votre promesse. – Vous croyez que nous allons vous donner mille pièces d’or pour avoir joué un petit air de rien du tout sur votre flûte ? Cela ne vous a guère demandé de travail. Je vous offre cinquante pièces d’or, c’est à prendre ou à laisser ! Le Joueur de flûte fixa froidement le maire. – Vous allez regretter ceci, dit-il, et il le quitta sans prendre la récompense. Les semaines passèrent et la vie reprit à Hamelin comme avant. La ruse du maire avait fait économiser mille pièces d’or à la ville, et c’est le seul souvenir que les gens gardaient du Joueur de flûte. Mais un matin, les habitants entendirent les doux accents d’une flûte, et ils comprirent que l’étranger était de retour. Comme il jouait son étrange et merveilleuse mélodie, tous les enfants d’Hamelin se rassemblèrent autour de lui en chantant, riant et dansant. Leurs parents tentèrent de les retenir, mais ils étaient sous le charme de la musique du Joueur de flûte. Sans la moindre crainte, les enfants suivirent l’étranger. En procession, ils franchirent le pont sur la rivière et disparurent derrière les montagnes. Ni le Joueur de flûte ni les enfants ne réapparurent jamais à Hamelin. Mais depuis ce jour-là, lorsque le vent souffle de derrière les montagnes, l’on peut entendre des rires d’enfants heureux. »

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Le contexte de la légende

La légende du joueur de flûte pourrait avoir plusieurs sources historiques.

La croisade des enfants

En 1212, lors d’une tentative pour libérer la terre sainte de l’emprise musulmane, une « croisade »

passa par Hamelin faisant probablement des recrues. De nombreux enfants embarqués

disparurent au cour de ce long et difficile voyage.

La bataille de Sedemude

En 1260, suite à une querelle locale, de nombreux jeunes d’Hamelin perdirent la vie au cours de la

bataille de Sedemude qui opposa plusieurs villes de la même région.

« La Mort Noire »

Au XIVè siècle la peste bubonique fait rage en Europe. Celle-ci est apportée par des rats infestés

de puces qui meurent par la maladie. Les puces passent alors aux humains qui meurent à leur

tour. Il s’agit d’un enchaînement semblable à celui de la légende du joueur de flûte. Ces souvenirs

de la « Mort Noire » pourraient expliquer la date plus tardive de certains témoignages écrits

concernant la disparition des enfants Hamelin.

La légende du joueur d’Hamelin est probablement un mélange entre mythe et réalité comme il en

existe d’innombrables dans toute l’Europe et au Moyen-Orient. Mais au fur et à mesure des siècles

cette légende a pris de l’importance pour les habitants à ce point que deux maisons du XVIè siècle

portent des inscriptions rappelant l’enlèvement d’enfants en 1284. De plus, dans une certaine rue,

la « Bungenstasse », qui serait le chemin emprunté par les petits ensorcelés, aucune musique

n’est autorisée de peur de mettre à nouveau en colère le joueur de flûte. Enfin, jusqu’au XIXè

siècle deux croix se dressaient sur la montagne pour marquer l’endroit où les enfants avaient

disparu. Cette légende a été immortalisée par le poète anglais Robert Browling, elle a ensuite été

reprise dans de très nombreux ouvrages et livres de contes comme celui des frères Grimm.

Se réapproprier la légende :

L’idée de départ pour la création de « La Rue Sans Tambour » n’était pas de réécrire la légende, mais d’inventer une suite contemporaine autour de cette rue par laquelle les enfants sont passés en quittant la ville, rue qui existe toujours à Hamelin : La Rue Sans Tambour. D’après les quelques éléments que la compagnie avait pu collecter autour de cette légende, un détail les a plus particulièrement intéressé : il a été interdit de jouer de la musique ou de danser dans cette rue pendant presque 5 siècles. En tant que conteurs et artistes, l’impact de l’imaginaire collectif sur le réel et inversement est évidemment une piste d'exploration fantastique. La compagnie est donc partie sur deux axes de travail liés à la légende : Comment grandir dans une société qui a peur ? L'art, et la musique en particulier ne sont-ils pas des outils d'émancipation contre ces peurs ?

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Note d’intention de Laurent Carudel

« À Hamelin, en Allemagne, il y a une rue maudite, une rue où il est interdit de faire de la musique, où il est interdit de danser, de chanter. C’est la rue sans tambour. C’est par cette rue que, le 26 juin 1284, 130 enfants ont disparu. La légende parle d’un joueur de flûte. Sa musique aurait envouté les enfants comme les rats. » Que se passerait-il si Lucas, 9 ans, perdu dans ses pensées en rentrant de l’école, oubliait l’interdiction et se mettait à chanter dans la rue sans tambour ? L’idée de faire revivre la légende est une façon de mettre en abîme une société face à son imaginaire, sa relation au monde de l’invisible. Une manière de s’attaquer au poids des croyances établies pour tenter d’ouvrir de nouveaux horizons dans un monde en transition… Nous avons eu envie de partir de la légende du « joueur de flûte d’Hamelin », car elle questionne la place de l’enfant et le rapport intime que nous avons avec la musique. Alors que les lettres du mot ARTS forment aussi celle du mot RATS, il semble que lorsque les seconds envahissent nos sociétés, les premiers en sont rejetés. Pourtant, c’est parfois dans l’obscurité que tout devient clair : revenir à l’essentiel ! L’essentiel... ce qui nous paraît fondamental, indispensable, nécessaire. La musique et les histoires ne sont-elles pas de cet ordre-là ? Fondamentales, indispensables, nécessaires. Nous croyons sincèrement que c’est avant tout une forme d’intimité qui nous relie à la musique et aux histoires, aux contes : un accès direct à celui qui écoute. Une proximité qui permet à ces deux formes artistiques de se glisser dans nos fêlures, d’esquiver nos carapaces intellectuelles pour chuchoter ce qu’elles ont à nous raconter au plus profond de nous. La musique est la langue des émotions pour reprendre les mots d’Emmanuel Kant. Avant de toucher, avant de voir, avant de gouter ou de sentir, avant même de naitre, nous entendons ! Musique savante et oralité sont toutes deux ancrées dans notre patrimoine et séparées depuis peu dans notre histoire. Alors que la musique ancienne s’est détachée, au fil des siècles, de son côté populaire, les histoires, les contes sont restés proches du grand public. À l’inverse même, les contes sont, pour beaucoup, destinés aux petites oreilles. En tentant de réunir à nouveau ces deux grandes formes artistiques, le projet devient double : poursuivre notre volonté de faire découvrir la musique baroque au plus grand nombre et en particulier au jeune public et ouvrir l’art de la parole à un public plus large. Cette création a l’ambition, à la manière de Jacques Demy dans The Pied Piper de 1981, d’ouvrir un chemin lumineux…

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La musique baroque

Histoire de la musique baroque

Le style Baroque est né en Italie à la fin du XVIè siècle. Il désigne les œuvres de la peinture, la

sculpture, l’architecture, la musique ou encore la littérature réalisées au cours de cette période.

Son faste, sa théâtralité, son exubérance et son absence apparente de rigueur en font un style

facilement reconnaissable. Ce dernier valorise le mouvement, la ligne courbe, l’inconstance, la

démesure, l’illusion et le jeu des apparences ainsi que le mystère. Ce sont toutes ces

caractéristiques qui sont à l’origine du mot barroco terme portugais qui désigne des perles de

forme irrégulière. D’abord utilisé de manière péjorative, ce terme ne porte aujourd’hui plus aucune

connotation négative.

L'ère de la musique baroque débute, conventionnellement, en Italie avec Claudio Monteverdi

(1567-1643) - véritable créateur de l'opéra (« Orfeo » - 1607) – et se termine avec les

contemporains de Jean-Sébastien Bach (21 mars 1685 - 28 juillet 1750) et Georg Friedrich

Haendel. Jean-Philippe Rameau et Georg Philipp Telemann, de par leur grande longévité,

composent leurs dernières œuvres dans les années 1760, mais bien avant cette décennie, les

compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style.

La période baroque est un moment important en ce qui concerne l'élaboration de la théorie

musicale. On y passe progressivement d’une musique modale héritée du Moyen Age (8 modes

ecclésiastiques du plain-chant) à la gamme tempérée et aux deux modes majeur et mineur légués

à la période classique. On aura entre-temps inventé et expérimenté de nombreux tempéraments et

posé les bases de l'harmonie classique. C'est également au cours de cette période que la musique

instrumentale s'émancipe et naît véritablement. Elle ne se contente plus d'accompagner ou de

compléter une polyphonie essentiellement vocale ; et même si elle emprunte encore, au début du

XVIIè siècle, ses formes à la musique vocale, elle ne tarde pas à élaborer ses propres structures,

adaptées à ses possibilités techniques et expressives.

La musique baroque se compose essentiellement de musique de chambre (dénommée ainsi car

destinée à l'époque à être jouée dans l'intimité des intérieurs d'amateurs fortunés) dont les thèmes

font référence à la religion, à la mythologie gréco-romaine ou encore au roi. Il s’agit d’un genre

musical écrit pour de petites formations instrumentales ne comprenant que quelques instruments,

sans chef d'orchestre.

Les pièces baroques se caractérisent par le culte du contraste. En effet, cultiver les contrastes est

un élément typique de la musique baroque : contraste entre fort et doux, aigus et basses, rapide et

lent, énergique et détendu, écriture en accords (verticale) et contrapuntique (horizontale), mesures

binaires et ternaires, texture orchestrale riche et écriture soliste.

Les instruments spécifiques

Quelques instruments sont spécifiquement liés à cette époque, on note notamment l’importance

des bois et des cordes dans la musique baroque Ces instruments atteignent leur apogée au XVIIè

et XVIIIè siècle avant de connaître le déclin voire l'oubli complet du milieu du XVIIIe siècle jusqu'au

début du XXè siècle ou plus tard.

la flûte à bec

le clavecin, l’épinette, le virginal : instruments à clavier à cordes pincées.

le luth

le théorbe

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les violes (Elles ont connu leurs heures de gloire pendant trois siècles, de 1480 à 1780.

Cette famille est constituée d’instruments de tailles différentes qui produisent des sons

aigüs, médiums, ou graves).

le violon baroque (A partir du XIXè siècle les violons ont subi des changements esthétiques

et sonores)

l'orgue

Les différentes formes musicales

Musique instrumentale (ex : Vivaldi, Monteverdi, Corelli, Bach concertos

Brandebourgeois...)

Musique vocale : œuvres polyphoniques religieuses (ex : Haendel Le Messie Alléluia),

Opéras et opéras ballets (ex : extraits de Purcell chœur des sorcières de Didon et Enée ou

King Arthur, Rameau Les Indes galantes...)

Musiques à danser du XVIIè siècle (ex : ballets de cour de Lully...)

Les grands compositeurs

Anglais : Henry Purcell, George Friedrich Haendel

Allemands: Heinrich Schütz, Johann Pachelbel, Jean-Sebastien Bach, Dietrich Buxtehude,

Johann Pachelbel, Georg Philipp Telemann

Français: Jean-Baptiste Lully, Jean-Philippe Rameau, Marc-Antoine Charpentier, François

Couperin, Michel-Richard Delaland, Michel Corette, Henry Desmaret, Marin Marais, Joseph

Bodin De Boismortier

Italiens : Claudio Monteverdi, Arcangelo Corelli, Antonio Vivaldi, Tomaso Albinoni,

Alessandro Scarlatti, Girolamo Frescobaldi, Giuseppe Torelli

Les ensembles de musique baroque

Il giardino Armonico fondé en 1985 sous la direction de Giovanni Antonini

Les Arts Florissants sous la direction de William Christie

La Petite Bande fondé en 1972 sous la direction de Sigiswald Kuijken

Le répertoire du spectacle se trouve en annexe

Pour aller + loin :

En musique :

Les instruments de la musique baroque

Les compositeurs et les grandes pièces de la musique baroque

En français/ Langues étrangères :

Les réécritures de la légende du joueur de flûte d’Hamelin

La littérature baroque

En art pastique/ Histoire des Arts :

L’art baroque en peinture, sculpture, architecture…

En histoire :

Les XVII et XVIII è siècle

Les instruments du spectacle

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4. La rencontre « En bord de scène »

Dans la mesure du possible, au cœur de la salle de spectacle, un temps d’échange avec les

artistes a lieu après la représentation. Cette rencontre dite « en bord de scène » fait de l’enfant un

spectateur privilégié. A cette occasion, les artistes abordent leurs parcours, dévoilent les phases

d’élaboration du spectacle. Cette rencontre-discussion est également l’occasion pour les élèves

de poser de questions et d’évoquer avec les artistes leur ressenti du spectacle. Cette expérience

donne à l’élève une approche de la scène et du spectacle, côté coulisses.

Pour aller + loin :

Cette rencontre peut être préparée en amont. Tel un journaliste, les élèves peuvent imaginer une

liste de questions à poser aux artistes. Les réponses viendront alors nourrir un éventuel article sur

le spectacle ou bien la rédaction d’un entretien.

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IV. APRES LE SPECTACLE

Donner aux élèves la possibilité d’exprimer leur ressenti, de construire une critique argumentée,

d’acquérir des références et des outils d’analyse du spectacle est essentiel pour qu’ils puissent

devenir des spectateurs avertis. Avant de réaliser un travail de retour sur le spectacle, il est

important de rappeler aux élèves qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. L’interprétation

d’un spectacle est propre à chacun car celui-ci convoque en nous des émotions, fait appel à des

souvenirs ou à des expériences qui nous sont tout à fait personnels. L’important est de leur

permettre un espace d’échange et de partage constructif et bienveillant afin qu’ils osent parler,

émettre leur avis sans retenu ni complexe et soient en mesure de construire une lecture critique et

argumentée du spectacle.

Il est possible d’imaginer « l’après spectacle » en trois temps :

1/ Le temps du souvenir : s’attacher au sensible, faire appel à ses émotions, retrouver les

images, les sons, les mots du spectacle...

2/ Le temps de l’analyse : Aller plus loin dans l’approche du spectacle, le remettre dans un

contexte social, artistique et culturel, tisser des liens entre la société, l’actualité, le monde

et la lecture qui en est faite par les artistes.

3/ Le temps de l’expression critique : mettre des mots sur ses émotions, faire entendre le

ressenti que chacun éprouve face à l’œuvre, partager autour du spectacle, organiser sa

pensée…

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1. Le temps des souvenirs

Cette activité vise à solliciter la mémoire immédiate et sensorielle des élèves en prenant appui sur

l’expérience sensible qu’ils viennent de vivre car le spectacle est avant tout un moment d’émotion.

Faire ressurgir chez les élèves les sensations vécues pendant le spectacle c’est leur donner envie

de revivre l’expérience et donc pourquoi pas d’aller voir d’autres spectacles.

Le réveil du corps

On peut aider et guider les élèves dans le temps qui doit rappeler les images, les sons et les

sensations de la représentation en s’appuyant sur un réveil du corps et des sens. Pour cela on

réalise un exercice à la fois basé sur la relaxation et sur la concentration.

On demande à chacun de s’installer dans l’endroit de son choix le plus confortablement possible

(s’asseoir, s’allonger au sol, s’adosser, croiser ou allonger les jambes...) et de fermer les yeux,

relâcher la tête, la nuque. On instaure le silence et demande aux élèves de se concentrer sur leur

respiration, de faire le vide.

L’enseignant guide ce temps de remémoration en demandant à chacun de retrouver ses souvenirs

: Retracer le chemin de l’école au théâtre (en bus, à pieds…), l’arrivée dans le théâtre (on a été

accueilli par qui ?, quand on est arrivé dans le hall du théâtre, les visages ou les images qui ont

retenu l’attention) puis l’entrée dans la salle (à côté de qui j’étais assis ? faisait-il froid ou chaud ?

Y avait-il du monde ? Y avait-il déjà un décor sur le plateau ou le rideau était-il fermé ?), les

derniers instants avant le début du spectacle (je faisais quoi, je pensais à quoi ?), la lumière

s’éteint, le silence se fait, le spectacle commence…

On peut aussi faire se souvenir aux élèves avec précision d’un accessoire ou d’un costume, d’une

musique ou d’un effet sonore... Bien sûr la mémoire de chacun est sélective et ici c’est

l’enseignant qui guide et choisit, selon sa lecture du spectacle, les moments qui lui semblent

cruciaux, mais l’important est d’amener les élèves vers la précision presque « anatomique » de la

reconstruction d’une image du spectacle pour ensuite nourrir une analyse précise.

Quelques temps encore pour se replonger, se remémorer et aborder ensuite le voyage retour avec

délicatesse, revenir à son point de vue dans la salle et ouvrir doucement les yeux.

Le but de cet exercice est de permettre un recentrage et une mobilisation des sens et de la

mémoire.

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Mettre des mots sur ses sensations

A la suite de ce temps de remémoration, on peut demander aux élèves de noter les quelques

mots, images et sensations qui leurs viennent à l’esprit ou bien leur demander de noter ce dont ils

se souviennent en débutant toujours leurs phrases par « je me souviens ».

On peut également demander aux élèves d’imaginer un portrait chinois du spectacle :

- Si le spectacle était une couleur ce serait…

- Si le spectacle était une musique ce serait…

- Si le spectacle était une matière ce serait…

- Si le spectacle était une odeur ce serait…

- Si le spectacle était une émotion ce serait…

- Si le spectacle était un animal ce serait…

- Si le spectacle était un objet ce serait…

- Si le spectacle était un élément de la nature ce serait…

Portrait chinois du spectacle

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2. Le temps de l’analyse

Pour aider à l’analyse et à la lecture raisonnée du spectacle, on peut prendre appui sur une grille

qui met en avant les différents champs d’un spectacle vivant : forme, récit, organisation, espace,

son… Il s’agit alors de revenir avec le plus de précisions possible sur certains éléments du

spectacle, sans entrer dans le subjectif. Cette phase s’intéresse davantage à tout ce qui participe à

la construction d’un spectacle, s’interroger sur la forme pour mieux saisir le fond. Par la suite, la

description la plus précise et objective possible servira de matière à l’élève pour élaborer une

analyse critique et argumentée du spectacle.

Grille d’analyse du spectacle (à adapter à l’âge des élèves)

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3. Le temps de l’expression critique

Après s’être remémoré le spectacle et après avoir passé en revue tous les éléments qui

construisent ce dernier, il est bon d’accompagner l’élève dans l’élaboration d’une lecture critique et

argumentée du spectacle. Les deux étapes précédemment citées à savoir le temps du souvenir et

le temps de l’analyse permettent à la fois de prendre appui sur l’expérience sensible vécue

pendant la représentation tout en s’appuyant sur des connaissances solides du spectacle (Cf grille

d’analyse du spectacle). La matière alors « collectée » au cours des activités précédentes permet

de justifier son point de vue.

Cette démarche critique nécessaire à la formation d’un spectateur averti peut prendre différentes

formes. Les différents exercices ludiques proposés ci-dessous visent à apprendre aux enfants à

ordonner leur pensée.

Quelques pistes pédagogiques

L’annonce radio : préparation d’une annonce radio qui fasse la promotion du spectacle ou

l’intervention d’un critique ou d’un spectateur faisant par de son avis sur le spectacle, qu’il

soit bon ou mauvais.

L’interview : écrire l’interview du ou des artistes ou bien du metteur en scène par un

journaliste.

L’article de journal : rédiger un article de journal revenant sur la représentation du spectacle

avec des citations de spectateurs, des artistes ou du metteur en scène.

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V. ANNEXES

1. Extraits du spectacle

2. Visuels du spectacle

3. Quizz sur le spectacle

4. Fiche “Mes souvenirs de spectateur”

5. Mots et métiers du spectacle vivant

6. Bibliographie

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Extraits du spectacle

Liens internet non exhaustifs pour les morceaux baroques du spectacle Voix et continuo : A prince of glorious race - Purcell (1659-1695) : https://www.youtube.com/watch?v=ZrFAimV9MJ4(soprane) Canzonetta Spirituale sopra alla nanna - Tarquinio Merula (1595-1665) https://youtu.be/W0ZV8IklstY(Soprane) Wond’rous Machine - Henry Purcell (1659-1695) : https://youtu.be/td1CbtMZOoc (Basse) Sound the trumpet- Henry Purcell (1659-1695) : https://m.youtube.com/watch?v=tQxTkTw4cCY The Plaint - Henry Purcell (1659-1695) : https://youtu.be/YMyV7e3VKzs (Contre-ténor) Zaïn - extrait des Lamentations de Jérémie - Jan Dismas Zelenka (1679-1745) Nos Esprits Libres et contents - Pierre Guédron (1566-1620) : https://youtu.be/UAmUQieNFSc Instrumentaux : Musette - Livre 3 - Marin Marais (1656-1728) : https://m.youtube.com/watch?v=B_oJDc8mcSk Canario - Johann(es) Hieronymus Kapsberger (1580-1651) - improvisation https://www.youtube.com/watch?v=4DTXAGGPFrw&feature=youtu.be Arpegiatta - Johann(es) Hieronymus Kapsberger (1580-1651) : https://www.youtube.com/watch?v=sEXeht9LILU Fandango – improvisation La géorgienne - Marin Marais (1656-1728) : https://www.youtube.com/watch?v=nqRVifyGl5(2 violes) Les enfants entendront aussi une composition originale « LRST », ainsi qu’une comptine traditionnelle « Le petit Lucas »

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7.

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Bibliographie

SITES http://ademimot44.wixsite.com/ademimot http://www.jmfrance.org POUR ALLER PLUS LOIN

Sur la légende du joueur de flûte d’Hamelin

Grimm Jacob, Le joueur de flûte de Hamelin / d'après un récit ancien recueilli par les

frères Grimm - Paris : Minedition, 2009.

Cohen Olivier, Le joueur de flûte d'Hamelin / Paris : T. Magnier, 2006

Baumann Kurt, Le Joueur de flute de Hamelin / Anvers : Lotus, 1978

Mathieu François, Le Joueur de flûte de Hamelin / Paris : Sorbier, 1996

Barta Jiri, Krysar le joueur de Flûte d'Hamelin : un conte médieval... fantastique / Bois-

Colombes : Les Films du Paradoxe, 1985.

Sur la musique baroque

Desprat Jean-Paul, Gilles, la musique au temps du Roi-Soleil / compositeur, Marc-Antoine Charpentier ; compositeur, Jean-Baptiste Lully ; compositeur, Marin Marais. - Paris : Gallimard Jeunesse, 1999.

A voix haute : l'héritage des castrats / compositeur, Georg Friedrich Händel, Antonio Vivaldi, Giovanni Battista Pergolesi, Francesco Cavalli, Johann Sebastian Bach, Claudio Monteverdi, Benjamin Britten, William Byrd, Tan Dun - [London] : Virgin Classics, Compilation P 1998.

Monsieur de Sainte Colombe, Concerts à deux violes esgales : tome II; Jordi Savall -

Wieland Kuijken [basses de viole]. - Ivry-sur-Seine : Auvidis, P 1992.

Duetti / Philippe Jaroussky - Max Emanuel Cencic ; Les Arts Florissants ; dir. William

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Corbiau Gérard, Farinelli, il castrato : bande originale du film de / Gérard Corbiau, Ewa Mallas-Godlewska, Derek Lee Ragin, Talens lyriques (Les) ; chef d'orchestre, Christophe Rousset. - France : Auvidis, P 1994

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Laurens Guillemette (mezzo-soprano), Lettera amorosa / Guillemette Laurens, Claudio Monteverdi, Giovanni Gerolamo Kapsberger, Sigismondo D'India, Alessandro Piccinini, Giulio Caccini, Luca Pianca. - Hamburg : Teldec, P 1993.

La Musique au temps des Castrats / Gluck - Vivaldi - Allegri - Charpentier - Broschi. -

France : distrib. Auvidis, P 1989-92.

De Visée Robert, Pièces de théorbe / Robert De Visée, José Miguel Moreno. - Espagne :

Espanoleta : distrib. Média 7, P 1996.

Marais Roland, Pièces de viole, Livre II, 1738 : Suites I - IV / Roland Marais ; Petr Wagner

[viole de gambe] ; Et Ensemble Tourbillon. - [Belgique] : Accent : distrib. Abeille, P 2009,

cop. 2010.

Le Levreur Bruno (contreténor), Remember; Ensemble Cara Sposa. - Rezé (44) :

Compagnie A Demi-Mot, [2016].

Telemann Georg Philipp, Trios et quatuors, avec viole de gambe; La Rêveuse. - Nantes :

Mirare : distrib. Harmonia mundi, P 2014. -

Deller Alfred (contreténor), Les Trois corbeaux : chants traditionnels de ménestrels et

élisabéthains = The Three ravens / Alfred Deller, Desmond Dupré. - France : distrib.

Arcade, P 1956.

Kuijken Wieland (viole de gambe), Viola da gamba [=Viole de gambe] - solo recital / Abel -

Ortiz - Schenck - Telemann - Simpson - Hume ; Wieland Kuijken [viole de gambe]. - Japon

: Nippon Columbia, P 1993.

Savall Jordi (viole de gambe), Les Voix humaines / Abel, Bach, Marais, Sainte-Colombe ;

Jordi Savall, viola da gamba. - Bellaterra (Espagne) : Alia Vox, P 1998.

Sur les arts vivants http://en-scenes.ina.fr

NB : Tous les ouvrages et les CD sont disponibles à la Médiathèque Diderot.