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Ce soirlà, Monsieur Lapin et ses amis ont peur d’aller se
coucher car ils viennent d’apprendre une nouvelle
terrifiante : le Loup est revenu !
Il est vivement conseillé de ne pas sortir et de fermer sa porte à clef !Tous les personnages des contes les plus célèbres (les Trois Petits Cochons, le Petit Chaperon Rouge, Pierre ainsi que Madame Chèvre et ses chevreaux) viennenttour à tour se réfugier chez Monsieur Lapin. Mais tout à coup, « toc toc toc », on frappe à la porte ! Qui est
ce ?...
Auteur et illustrateur de littérature de jeunesse, Geoffroy de Pennart a déjà
fait paraître une dizaine d’albums tous publiés chez Kaléidoscope. Le loup
est l’un de ses personnages récurrents avec une personnalité différente
suivant les histoires. Ses récits sont généralement peuplés de héros venus
de contes populaires comme le Petit Chaperon Rouge, Pierre et le Loup…
L’humour, toujours très présent, participe également à l’originalité de son
œuvre. Diplômé de l’École supérieure d'arts graphiques Penninghen,
Geoffroy de Pennart travaille parallèlement dans la communication d'entreprise. Il est aussi maquettiste et
graphiste.
Pour adapter cette œuvre très connue de
Geoffroy de Pennart, j’ai voulu être au plus
près du texte original : garder bien évidemment la structure répétitive du texte, mais aussi développer toutes les situations et tous les personnages présents dans le livre et les étoffer. Je me suis également beaucoup inspirée des autres œuvres de G. de Pennart.
Les enfants reconnaissent avec plaisir leshéros de leurs contes préférés. La rencontre de ces personnages est inattendue et donne
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des situations très amusantes. Quant à la répétition des entrées de chaque personnage, elle est bien
sûr divertissante, mais surtout, elle tient en haleine l’enfant qui sait très bien que le loup finira par arriver.
Il l’attend tout au long du spectacle et il ne sera pas déçu !!!
Karine Tabet
Karine Tabet a joué de nombreux spectacles sous la direction de JeanLouis MartinBarbaz, H. Vander Meulen
ou encore Patrick Simon. Elle a mis en scène la plupart des spectacles de la compagnie Les Nomadesques, dont
"Mort accidentelle d’un anarchiste" de Dario Fo, au Ranelagh en 2008. Elle est aussi l’auteur de deux pièces de
théâtre : "De l’autre côté" en 2005 et "A l’ombre" en 2008.
Le plaisir des enfants est bien évidemment de retrouver le visuel de
leur livre préféré ! Ainsi nous nous sommes efforcés, par le décor et
les costumes, d’être au plus près des illustrations de Geoffroy de
Pennart et nous évoluons dans un univers coloré et espiègle, plein
de fantaisie, d’humour… et de carottes ! Le jeu de scène, quant à
lui, est inspiré des cartoons : drôle, fou, rythmé, réglé comme du
papier à musique. Ainsi, les comédiens parviennent à faire exister
comme par enchantement pas moins de seize personnages
différents. Enfin, nous n’oublions pas de faire activement participer les enfants au spectacle. Et à la fin, quand
le loup arrive, ceuxci jouent un rôle essentiel, que je vous laisse découvrir…
Vincent Caire
Vincent Caire joue régulièrement sous la direction de JeanDaniel Laval au Théâtre Montansier de Versailles. Il
a signé plusieurs mises en scène, dont récemment "Beaucoup de Bruit pour Rien" de Shakespeare avec Gaël
Colin au théâtre Le Ranelagh. Au cinéma, on peut le voir dans "Entre Les murs" de Laurent Cantet, palme d’or
au festival de Cannes 2008.
Créée en 2002 autour de comédiens issus du studiothéâtre d’Asnières,
la compagnie Les Nomadesques va bientôt fêter ses 10 ans d’existence.
Vincent Caire et Karine Tabet en assurent aujourd’hui la direction
artistique et signent l’essentiel des mises en scène.
Parallèlement à ses créations habituelles, la compagnie se tourne
aujourd’hui vers le jeune public avec le désir de partager son véritable
coup de cœur pour l’oeuvre de Geoffroy de Pennart.
"Le Loup est revenu" est le septième spectacle de la compagnie parmi
lesquels "L’Ile des esclaves" de Marivaux, en 2003, "Mort accidentelle
d’un anarchiste" de Dario Fo, en 2006, "La Locandiera" de Goldoni, en
2007 et actuellement en tournée, "La double inconstance" de Marivaux,
en 2009. "L’île des esclaves" sera reprise au théâtre le Ranelagh de
décembre 2011 à mars 2012.
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« Adaptation très réussie (…) mise en scène énergique et inventive (…) dans la salle
c’est l’hystérie (…) une comédie déjantée à découvrir ab
»
»
« adaptation fidèle, pleine de rebondissements et d’humour. »
« Une adaptation jouée façon cartoon (…) un spectacle pour
»
« »
Le Loup est revenu !Adaptation : Karine Tabet, d’après l’œuvre de Geoffroy de Pennart
Mise en scène : Vincent Caire
AvecFranck Cadoux, Vincent Caire ou Aurélie Babled, Gaël Colin, Karine Tabet
Lumières : Marc Gingold
Costumes : Corinne Rossi
Masques : Mahaut d’Arthuys
Décor : Kakèko
Genre : théâtre
Public : enfants à partir de 3 ans
Durée : 50 mn
« »
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Entretien avec Geoffroy de Pennart
Quel est le livre de votre enfance ?Babar.
Décrivez votre atelier et votre table de travailC'est très mal rangé. Il y a une grande table, avec un téléphone dessus, ce qui est embêtant
parce qu'il sonne ; et puis quantité de papiers, de couleurs, de crayons. Audessus, sur le
mur, il y a des photos de ma femme et de ma fille, des dessins d'enfants…
Qu'auriez-vous voulu faire si vous n'étiez pas auteur-illustrateur ? Quels regrets en gardez-vous ?Quand j'étais petit, je voulais être conducteur de locomotive. Après, comme la plupart des
adolescents, j'étais bien embarrassé quand on me demandait ce que je voudrais faire plus
tard. J'ai toujours aimé le dessin, mais je ne savais pas qu'on pouvait en faire un métier.
Quand j'ai enfin compris ça, il était temps et j'ai commencé à en baver... Mais je n'ai aucun
regret, je voulais conduire des locomotives à vapeur !
À quel moment avez-vous décidé de devenir auteur-illustrateur ? Quel a été le moment décisif pour votre carrière ?Quand je suis sorti de l'école (de dessin), en 1973, je voulais illustrer des livres pour enfants.
Je suis donc allé voir les éditeurs, mais ils n'ont pas voulu de moi. Alors, j'ai renoncé et j'ai
commencé à gagner ma vie dans l'illustration publicitaire. Je ne pensais plus aux livres
lorsque des années plus tard, j'ai rencontré Isabel Finkenstaedt. Nous avons sympathisé et
quand elle a créé Kaléidoscope, elle m'a proposé de faire un livre. Un an ou deux ont passé
et je lui ai apporté mon premier livre, La reine des abeilles, d'après les frères Grimm. Je ne
suis vraiment devenu auteurillustrateur qu'avec mon deuxième livre Le loup est revenu !
Quelles sont vos influences ? Vos inspirations ?Je suis un grand admirateur de Tintin et du sens du récit chez Hergé. Il donne de bons
conseils, le fait par exemple qu'avant tout, les dessins doivent être immédiatement
compréhensibles. Comme peintres, j'aime beaucoup Dufy, Bonnard et Vuillard et bien
d'autres.... mais je ne pense pas que cela se voie dans mes dessins.
Comment choisissez-vous le nom de vos héros ?Des noms qui m'amusent comme Jean Toutou. Ou bien mes héros n'ont pas de nom. Pour
Boniface et Philibert, une histoire de gros et de maigre, j'ai joué sur la consonance des noms.
Sinon, je choisis des noms des personnes de ma famille : ma mère, ma fille, mes neveux, ma
grandmère. Sauf quand ce sont des personnages méchants.
Qu'aimez-vous le plus dessiner ?Les personnages et les chiens. Moins le reste. J'ai du mal à dessiner les arbres, mais j'y arrive
quand même, enfin j'espère.
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Qu'est-ce qui vous est indispensable pour écrire ? Pour dessiner ?
Du papier et un crayon. Et une gomme, très important. De la pression, aussi. Je ne suis pas sûr que je dessinerais si je n'y étais pas obligé.
Retrouve-t-on des gens de votre connaissance dans vos livres ?
Non, pas vraiment. On m'a dit que je ressemblais un peu à Jean Toutou.
Qu'est ce qui est le plus passionnant dans votre métier ?
Les rencontres et les échanges avec les lecteurs, enfants et adultes. Les héros dans lesquels les jeunes lecteurs se retrouvent… Je me suis aperçu que les enfants aiment bien retrouver les personnages qu'ils connaissent. J'ai fait revenir Lucas, le loup sentimental dans Le déjeuner des loups. La personnalité de Lucas a été définie au départ et elle n'a pas changé. C'est un sentimental, mais avant tout c'est un loup. Il n'est pas question qu'un loup mange de la salade (à la rigueur des pâtes aux truffes !). Je peux intervenir sur ses sentiments mais pas sur sa nature profonde. L'humour… L'humour, je n'y pense pas vraiment. Mes histoires
sont essentiellement basées sur les sentiments. Après, je les raconte à ma manière. Quand on est un lapin, c'est terrible d'apprendre que le loup est revenu, même dans un journal qui s'appelle La Feuille de chou ! (mais comment pourrait s'appeler un journal de lapin ? Hein ? Comment ? )
Mon premier livre (en tant qu'auteur)Au départ, je pensais que j'étais incapable d'imaginer une histoire pour les enfants. Isabel m'a suggéré d'illustrer un conte classique et elle m'a donné une pile de livres de contes (que j'ai tous lus !). C'est comme ça que j'ai choisi La reine des abeilles. Après, j'ai proposé des histoires de mon cru, mais ça n'allait pas. Je me souviens qu'Isabel me disait, entre autres choses, que pour faire une bonne histoire, il fallait créer une tension. Je crois que c'est la lecture de tous ces contes et ce conseil précis qui sont à l'origine de l'idée de mon deuxième livre, Le loup est revenu !Au départ j'ai écrit l'histoire en vers et ça commençait comme ça :C'est le soir,Il est tard,Monsieur Lapin est terrifié,À l'idée d'aller se coucher,Car dans le journal, il a luQue le loup était revenu !L'histoire a été acceptée, mais (heureusement) pas les vers.
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Des textes et des loups
Fables
LE LOUP ET L'AGNEAU
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas audessous d'Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Comment l'auraisje fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau ; je tette encor ma mère
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Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos Bergers et vos Chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Làdessus, au fond des forêts
Le loup l'emporte et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
LE LOUP ET LE CHIEN
Un Loup n'avait que les os et la peau ;
Tant les Chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers.
Mais il fallait livrer bataille
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
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Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? Rien d'assuré, point de franche lippée.
Tout à la pointe de l'épée.
Suivezmoi ; vous aurez un bien meilleur destin.
Le Loup reprit : Que me faudratil faire ?
Presque rien, dit le Chien : donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiant ;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire ;
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façon :
Os de poulets, os de pigeons,
........Sans parler de mainte caresse.
Le loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant il vit le col du Chien, pelé :
Qu'estce là ? lui ditil. Rien. Quoi ? Rien ? Peu de chose.
Mais encor ? Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peutêtre la cause.
Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? Pas toujours, mais qu'importe ?
Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
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ContesLe Loup et les Sept Chevreaux, des frères Grimm
Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault / les frères Grimm
Les Trois Petits Cochons, conte traditionnel européen datant du XVIIIe
siècle
Pierre et le Loup, de Sergueï Prokofiev
PoèmeLa Vie du Loup
Frissonnant sous la courbure des neiges vides
Le loup court à travers champs
Il cherche tout un passé d’alexandrins solidesQui le tuaient avec noblesse certes
Mais qui le faisaient cependant mourir
Il voudrait s’en nourrir afin que disparaissentCes massacres accumulés tout au long de ces hivers
Que n’amollissait point la fée électricitéAlors on ne parlerait plus de lui
Lorsque viendrait le printemps
Oiseau rare et sublime
Il irait passer les deux saisons bleues
Dans les réserves de l’ÉtatEt revenue la neige il fumerait son cigare
En regardant ses petits façonner des boules
Et madame enfin tranquille chanter
Les différentes formes acquises
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Par le satellite effectuant sa rotation
Quelles que soient les saisons.
Raymond Queneau, « La Vie du Loup », in Battre la campagne. © Éditions Gallimard.
Proverbes et expressions
« Se jeter dans la gueule du loup »
« Marcher à pas de loup »
« Une faim de loup »
« Entre chien et loup »
« Faire entrer le loup dans la bergerie »
« Quand on parle du loup on en voit la queue »