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DOSSIER PEDAGOGIQUE CONCEPT CAR, BEAUTE PURE 29 novembre 2019 – 23 mars 2020

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DOSSIER PEDAGOGIQUE

CONCEPT CAR, BEAUTE PURE

29 novembre 2019 – 23 mars 2020

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

I – A PROPOS DES CONCEPT- CARS

1 – Définitions : qu'est-ce qu'un concept-car ? p. 32 – Chronologie : les concept-cars en 30 dates p. 5

II – A LA DECOUVERTE DE L'EXPOSITION

1 – Parcours de l'exposition p. 92 – Autour de l'exposition : les visites proposées p. 13

III – MORCEAUX CHOISIS : LES ŒUVRES INCONTOURNABLES

➢ Ettore Bugatti, Bugatti T28, 1921 p. 14➢ Giovanni Savonuzzi, Chrysler-Ghia Streamline X « Gilda », 1955 p. 15➢ General Motors, G. Giugiaro, Chevrolet Corvair Testudo Bertone, 1963 p. 16➢ Camille Jenatzy, Carrosserie Rheims & Auscher, La Jamais Contente,1899 p. 17➢ Pierluigi Torre, Lambretta Siluro, 1951 p. 18➢ Corradino d’Ascanio, Piaggio Vespa Siluro, 1951 p. 19➢ Salvatore Majorca, Moto Major 350, 1948 p. 20➢ Paul Arzens, L’Œuf, 1942 p. 21➢ Franco Scaglione, Alfa Romeo Giulietta Sprint Spider Bertone, 1956 p. 22➢ C.Trossi, A. Monaco, M. Revelli de Beaumont, Monaco-Trossi, 1935 p. 23➢ Wayne K. Cherry, Vauxhall SRV, 1970 p. 24 ➢ Hans Liebold, Bruno Sacco, Mercedes-Benz C111 – I, 1969 p. 25

PISTES PEDAGOGIQUES p. 26

BIBLIOGRAPHIE (pour aller plus loin) p. 28

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INTRODUCTION

Si comme l’affirmait en 1988 l’historien américain Clement Edson Armi, lesautomobiles seront dans quelques décennies universellement reconnues comme devéritables œuvres d’art, les concepts-cars peuvent dès aujourd’hui être considéréescomme d’indubitables chefs d’œuvre.

L’exposition Concept-car. Beauté pure organisée conjointement par le palais deCompiègne et la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais est le signe annonciateurdu renouveau du Musée national de la Voiture, premier musée au monde dédié à lalocomotion, qui fut ouvert à Compiègne en 1927.

Composée d’une vingtaine de véhicule, ainsi que de photographies, documents,dessins préparatoires, maquettes, elle présentera le véhicule automobile sous sa forme laplus proche de l’objet d’art : le concept-car. Apparu dès les années 1910, ce type devéhicule se présente en général sous la forme d’un exemplaire unique, réalisé à des finsd’étude d’aérodynamisme ou de style, ou plus tard de promotion commerciale.

Tous les plus grands constructeurs, ainsi que les designers et les maîtres-carrossiers, ont produit ce type de véhicule, que l’on dénomme aux Etats-Unis dreamcars. Souvent détruits après une présentation éphémère lors d’une saison, certains deces modèles sont parvenus jusqu’à nous.

L’exposition retrace la généalogie de ces objets singuliers. Elle sera la premièreconsacrée à cette thématique. Les véhicules exposés auront pour écrin les magnifiquessalles du Palais construit pour Louis XV. Ce dialogue entre l’architecture du XVIIIe siècleet le design du XXe siècle a pour but de mettre en valeur la forme automobile en tant quecréation témoignant de l’intelligence et de la sensibilité humaines au même titre qu’uneœuvre d’art.

I – A PROPOS DES CONCEPT- CARS

1 – Définitions : qu'est-ce qu'un concept-car ?

On peut définir un concept-car comme un projet de véhicule présenté publiquementcomme annonçant les développements futurs d’une marque, tant sur le plantechnologique que sur le plan stylistique.

Sous cette appellation générique, sont regroupés différents types de projetsexplorant un futur plus ou moins proche. Leur terminologie varie selon l’époque et l’originegéographique.

CARROSSERIE SPÉCIALE

Uniques ou reproduites à quelques unités, les carrosseries spéciales sont confectionnéessur mesure, mais toujours sur des bases mécaniques existantes. Courantes avant laDeuxième Guerre mondiale et personnifiant l’automobile de luxe, encore répandues enItalie jusque dans les années 1970, les carrosseries spéciales sont aujourd’hui tombéesen désuétude. La tradition de l’art de la carrosserie n’est perpétuée que par de raressurvivants.

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CONCEPT-CAR

S’il est difficile de remonter à l’origine de ce terme, on peut dire qu’il s’est affirmédans les trente dernières années du XXe siècle. L’appellation concept-car désigne laplupart des projets dévoilés publiquement lors des différents salons ou événementsautomobiles internationaux et correspondant à la présentation d’éléments de recherchestylistique ou techniques dédiés au futur de l’automobile. Le concept-car, sur le plan de laréalité matérielle, peut aussi bien être une carrosserie dépourvue d’organes mécaniquesqu’une voiture entièrement fonctionnelle, avec toutes sortes de possibilités entre ces deuxextrêmes.

Mais un concept-car peut être simplement la vision en avant-première d’un futurmodèle de grande diffusion ; il est alors plus ou moins conforme à celui-ci sur le plan deslignes et des volumes. Le style en est souvent exacerbé (BMW M8 Gran Coupé, 2018).

Dans d’autres cas, le concept-car est présenté comme indiquant un thème général,une orientation dans l’évolution du style et de la technologie d’une marque (PanhardDynavia, cat. 00 – concept-car qui ne disait pas son nom en son temps – ou Kia Proceeden 2017).

Enfin, il peut se présenter comme une simple recherche sans être lié à un modèleà venir.

DÉMONSTRATEUR

Automobile présentant l’aspect d’une voiture de série d’ores et déjà sur le marché, maiséquipée d’une mécanique expérimentale explorant des technologies inédites (ChryslerTurbine Special, 1954, ou Renault Zoe, 2019)

DREAM CAR

Cette appellation est apparue aux Etats-Unis au milieu des années 1930 (Dream Carréalisé par Briggs pour Ford et exposé à la Foire de Chicago en 1933 (fig. 00). Lespremières voitures répondant à cette dénomination ont en effet pour mission de fairerêver le public américain en suggérant un futur enchanteur, celui du New Deal. L’Amérique entretiendra l’esprit et le caractère utopiste des dream cars tout au long desannées 1950 et 1960, notamment à travers les Motorama itinérants. Dans ces véhicules,l’innovation technologique peut apparaître sous la forme de solutions très éloignées de lafonctionnalité réelle, voire utopiques.

ÉTUDE DE STYLE

Exploitant leur double compétence portant à la fois sur la maîtrise de la fabricationartisanale et sur l’aptitude à la création, les carrossiers (essentiellement italiens entre lesannées 1940 et 1970) se sont livrés à des exercices de recherche stylistique pure, sur unregistre volontiers artistique, parfois extrémiste, mais en utilisant des bases mécaniquesexistantes. De la BAT5 de Bertone à la Modulo de Pininfarina, elles répondent aux dreamcars américaines.

PROTOTYPE

Selon l’acception courante, le prototype est un véhicule préfigurant un produit qui seraultérieurement développé sur le plan technologique ou esthétique et appelé le caséchéant à l’industrialisation. Certains projets aboutissent, tandis que d’autres ne serontjamais développés (Peugeot 402 Andreau, Renault Vesta…).

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SHOW CAR

Héritiers des dream cars, les show cars sont destinés à faire le spectacle dans les salons.Ils se projettent dans un futur lointain, voire utopique. Ces études ne sont pas promises àune commercialisation (Renault EZ-Ultimo, Rolls Royce 103EX…) et remplissent lafonction connue aujourd’hui sous le nom d’eye catcher. Le terme show car estrelativement récent.

Serge Bellu et Rodolphe Rapetti, extrait du Catalogue de l'exposition.

2 – Chronologie : les concept-cars en 50 dates

1895 – Le journal Le Figaro ouvre à ses lecteurs un « concours de dessins de voituressans chevaux ». Cet événement marque le début de la réflexion sur la forme automobile.

1896 - « Catapulte mouvante » (Pierre Selmersheim)Les Grands Magasins du Louvre organisent un concours pour aider « l’automobile [à]trouver sa forme ». Le jury, dirigé par l’architecte Franz Jourdain, récompense la maquettede l’architecte Pierre Selmersheim que ses contemporains décrivent comme « unecatapulte mouvante que l’on sent prête à dévorer l’espace ».

1899 - « La Jamais Contente » (Camille Jenatzy)Au volant de ce prototype à motorisation électrique, son concepteur et pilote, CamilleJenatzy, atteint 105,882 km/h. Grâce à sa carrosserie profilée, réalisée par le carrossierRheims & Auscher, la Jamais Contente est donc la première automobile à dépasser leseuil symbolique des 100 km/h.

1921 - Leyat HélicaInitialement destinées à être commercialisées, les étranges créations de Marcel Leyat seprésentent comme des avions sans ailes avec leur carlingue fuselée, réalisée en toiletendue, et leur propulsion assurée par une hélice arrimée en figure de proue.

1921 - Rumpler Tropfen-AutoCette automobile bouleverse l’architecture convenue en rejetant le moteur à l’arrière ;œuvre d’un avionneur, elle s’inspire d’une nacelle de dirigeable avec sa forme de goutted’eau (d’où son nom), son poste de pilotage avancé, sa surface vitrée panoramique et lecarénage du soubassement. Il en sera vendu une centaine d’unités.

1925 - « Voiture simultanée » (Sonia Delaunay)

Dans le cadre de l’Exposition des Arts décoratifs et industriels modernes à Paris, SoniaDelaunay dévoile les travaux qu’elle a réalisés pour le couturier Jacques Heim,notamment une torpédo dont la décoration « simultanée » est assortie aux vêtementsdont elle a imaginé les imprimés. Elle est en quelque sorte l’ancêtre des « Art Cars »modernes.

1933 - Dymaxion car (Richard Buckminster Fuller)Attraction de l’exposition de Chicago, la Dymaxion Car est un véhicule monocorps à troisroues dont le plan reprend la forme de la goutte d’eau. Le poste de pilotage se trouve enporte-à-faux en avant du train avant. Le moteur est rejeté au centre du véhicule pouroptimiser l’espace habitable. Le volume général ovoïde est incliné vers l’arrière.

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1935 - Voiture Maximum (Le Corbusier)En 1928, Le Corbusier a tracé les plans d’une voiture qui exploite au maximum le rapportentre habitabilité et encombrement. Sept ans plus tard, ce projet est présenté au concours« la voiture SIA deux places » organisé par la Société des Ingénieurs de l’Automobile. Cemonocorps, monocoque et compact peut transporter quatre personnes : la banquetteavant accueillant trois places de front, tandis qu’un quatrième siège, pliant, est aménagé àl’arrière, en travers. L’une des places avant est transformable en couchette.

1935 - Stout ScarabVéhicule conçu comme une « machine à voyager » par William B. Bush, ingénieuraéronautique. Dans la carlingue, le poste de pilotage est séparé de l’espace alloué auxpassagers. Le moteur est placé en porte-à-faux à l’arrière pour libérer un vaste volumehabitable. Neuf exemplaires sont réalisés, dont un offert par Roosevelt à De Gaulle.

1938 - Buick Y-JobCe grand cabriolet a été considéré comme le premier « concept-car » de l’histoire del’automobile ; il sera l’une des vedettes de l’exposition universelle de New York. Ce Y-Jobse distingue surtout par ses phares escamotables car pour le reste, il annonce sansaudaces le style des Buick du millésime 1946.

1939 - Citroën 2 CV-A (Flaminio Bertoni)Aboutissement du projet TPV (Tout Petit Véhicule) dont le lancement est programmé auSalon de l’automobile 1939… annulé pour des raisons évidentes. Ce prototype d’avant-série, chef-d’œuvre de frugalité, sert de base au modèle de série qui sera présenté en1948.

1941 - L’Œuf électrique (Paul Arzens)Formé aux Beaux-Arts de Paris, Paul Arzens conçoit une citadine astucieuse qui mariePlexiglas et Duralinox dans un volume tout en rondeurs, aux surfaces lisses, galbées etenveloppantes. L’Œuf, pionnier de toutes les véhicules urbains, est doté d’un moteurélectrique.

1946 - Mathis VL333Cette « voiture légère à trois roues et trois places, consommant trois litres aux100 km »s’inscrit dans la suite des études de Jean Andreau. Réalisée par Antem, elle mesure 3,40mètres de long et pèse seulement 385 kg grâce à l’usage intensif d’alliages légers. Ellepossède un excellent Cx (0,22) grâce à sa pointe effilée. 1948 - Panhard DynaviaLa caisse, ovoïde, s’approche de la forme idéale de la goutte d’eau. À l’Institutaérotechnique de Saint-Cyr, la maquette est gratifiée d’un Cx de 0,17. La ligne de la Dynade série lancée en 1953 devra beaucoup aux audaces de la Dynavia. 1951 - GM Le SabrePremier « dream car » réalisé par la General Motors après la Seconde Guerre mondiale.Ses éléments stylistiques significatifs sont le pare-brise panoramique, les pare-chocsensuite repris sur les Cadillac et la face avant évoquant le premier avion de chasse àréaction américain, le F-86 Sabre de North American Aviation.

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1954 - GM FirebirdParmi la pléthore des voitures de rêves qui sont présentés au cours des Motorama de laGM, la Firebird est la plus caricaturale avec sa posture de fusée posée sur quatre roues etson moteur à turbine qui occupe le cœur du fuselage.

1955 - Chrysler Gilda Streamline X (Ghia)Le créateur italien Giovanni Savonuzzi se plie aux tentations américaines et confère àcette étude de style élaborée pour Chrysler une ligne cunéiforme, acérée comme uneflèche. Ce véhicule annonce bien des développements à venir de la carrosserie.

1956 - Renault Étoile FilanteConçue pour la vitesse pure, cette monoplace a été dessinée par Fernand Picard,directeur technique de la Régie Renault, et Albert Lory, le père des Delage de compétitiondes années 1920. Propulsée par une turbine Turboméca, elle atteint 308,9 km/h sur le lacsalé de Bonneville.

1956 - Fiat Eden Roc (Pinin Farina)Sur la base mécanique de la Fiat 600 Multipla, le carrossier échafaude une voiture ancréedans la civilisation des loisirs. Entièrement ouverte, elle est dépourvue de portière etéquipée de banquettes en bois qui ceinturent la partie arrière.

1963 - Sigma (Pininfarina)Bien avant que les Américains ne s’intéressent à la sécurité passive, le carrossierdéveloppe un prototype sur ce thème. Il est doté d’équipements qui améliorent laprotection : portes coulissantes, structure rigidifiée à résistance variable, colonne dedirection escamotable, rembourrages dans l’habitacle…

1972 - BMW Turbo En réponse au programme« ESV » (Experimental Safety Véhicule) lancé aux États-Unisen 1971 par le secrétariat d’État aux transports, le styliste français Paul Bracq - qui dirigealors le studio de BMW - optimise la sécurité passive avec des structures déformantes àl’avant et un habitacle protégé… sans négliger l’esthétique.

1975 - Toyota MP-1Le prototype de tous les monospaces et minivans qui fleuriront à partir des années 1980.Il en a les spécificités qui seront appliquées sur les premiers modèles commercialisés(Nissan Prairie, Plymouth Voyager) : habitacle surélevé, capot éludé, portes arrièrecoulissantes, intérieur modulable, accès pour fauteuil roulant.

1978 - CNR-PF (Pininfarina)En réaction aux chocs pétroliers, cette forme idéale étudiée en collaboration avec leConseil National de la Recherche (CNR) affiche un Cx record de 0,172 tout en préservantune habitabilité satisfaisante pour quatre personnes.

1982 - « C-Form » (Luigi Colani)Au cours des années 1970 et 1980, Luigi Colani applique le bio-design inspiré par desformes organiques à tous les objets de la vie quotidienne. De nombreux designers vontsubir son influence. En matière d’automobile, ce crédo est symbolisé par la « C-Form »dont le brevet a été déposé en 1967 et qui consiste en une aile retournée enfermée dansdes pontons.

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1987 - Renault Vesta IIAboutissement d’une série de prototypes visant une consommation minimale. Grâce à unCx de 0,186, la Vesta II bat un record mondial sur l’autoroute Bordeaux-Paris : elleeffectue les 501 kilomètres à la moyenne de 100,9 km/h en ne consommant que 1,941litre aux 100 km avec un moteur thermique trois-cylindres.

1997 - Chrysler CCVPrototype qui réinvente l’esprit de la Citroën 2 CV. Mais avant de se lire « two CV »,l’acronyme signifie aussi China Concept Vehicle. La carrosserie comporte un nombrelimité de composants qui sont en outre réalisés dans un matériau composite obtenu par lerecyclage des bouteilles en plastique.

2004 - BMW H2RCe roadster aérodynamique équipé d’un moteur V12 fonctionnant à l’hydrogène,chronométré à plus de 302 km/h, représente l’aboutissement des travaux menés parBMW depuis 2000 sur l’utilisation de l’hydrogène comme un substitut au pétrole.

2009 - BMW GinaEn point d’orgue de l’œuvre de Christopher Bangle, qui s’est employé à la tête de BMW àbousculer les idées convenues, ce projet explore les possibilités qu’offrirait unecarrosserie réalisée en matériau textile.

2011 - Toyota Fun-ViiMonocorps futuriste, la Fun Vii se distingue par sa carrosserie et son habitacle se transformant en écrans. Des messages peuvent s’afficher sur les flancs, tandis qu’à bord, les informations diffusées se fondent dans l’habitacle grâce à la technique de la réalité augmentée.

2014 - Google CarCe prototype annonce à lui seul plusieurs révolutions qui se préparent. En premier lieu,c’est une « self-driving car », c’est-à-dire qu’elle se déplace de façon autonome etautomatisée. Par ailleurs, cette initiative n’émane pas d’un professionnel de l’automobile,mais d’une entreprise de services technologiques. Dessinée par l’agence Gecko Design,la Google Car est construite par Roush Enterprises.

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II – A LA DECOUVERTE DE L'EXPOSITION

1 - Parcours de l'exposition

1 - GALERIE DES COLONNES – L'évolution du stylisme automobile : les concept-carsdes années 1920 aux années 1960

Bugatti 28 (Ettore Bugatti, 1921)Mulhouse, Musée national de l'Automobile

Moteur 8 cylindres en ligne, 2 995 cm3, 90 ch à 3 400 tr/min. Boîte de vitesses à 2rapports. Suspension avant à arbre rigide semi-elliptique, arrière à arbre rigideelliptique. Freins à câble.

Panhard Dynavia (Louis Bionier, 1948)Mulhouse, Musée national de l'Automobile

Traction avant. Moteur 2 cylindres opposés à plat 610 cm3 refroidi par air, 28 ch à 4400 tr/min. Suspension avant ressorts transversaux à lames superposés, arrière barrede torsion. Amortisseurs télescopiques hydrauliques.

Socéma Grégoire (Jean-Albert Grégoire, 1952)Le Mans, Musée des 24 heures

Moteur à turbine, 100 ch à 25 000 tr/min. Suspension à 4 roues indépendantes àflexibilité variable. Châssis en alliage d’aluminium coulé. Système de freinage Telma.Carrosserie en aluminium.

Chrysler Ghia Streamline-X "Gilda" (G. Savonuzzi, 1955) États-Unis, collection particulière

Conçue pour être équipée d’un moteur à turbine. Transmission automatique.Suspension avant à double triangulation, ressorts hélicoïdaux, arrière essieu rigide.Carrosserie en alliage léger.

Plymouth XNR (Virgil Exner – Ghia, 1961)France, collection particulière

Véhicule conçu sur base Plymouth Valiant. Moteur 6 cylindres en ligne, 3 682 cm3

(Plymouth Valiant modifié), environ 145 ch. Boîte automatique 3 vitesses. ChâssisPlymouth Valiant.

Chevrolet Corvair Testudo (Bertone – G. Giugiaro, 1963) Italie, collection particulière

Véhicule conçu sur base Chevrolet Corvair. Moteur 6 cylindres opposés à plat enposition arr., 2 683 cm3 refroidi par air, environ 142 ch à 5 200 tr/min. Boîte devitesses à 4 rapports. Suspension avant à double triangulation et ressorts hélicoïdauxavec barre stabilisatrice, arrière essieux oscillants et ressorts hélicoïdaux.

OSI Alfa Romeo Scarabeo II (Sergio Sartorelli, 1966)Arese, Museo Storico Alfa Romeo

Moteur 4 cylindres en ligne arrière en position transversale à double arbre à cames entête 1 570 cm3. 2 carburateurs Weber (Alfa Romeo GTA), 115 ch à 6 000 tr/min. Boîtede vitesses à 5 rapports. Châssis tubulaire. Suspension avant empruntée à la RenaultR8.

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2 - SALLE DES GARDES – Vitesse et aérodynamisme : les véhicules de record

Jamais contente (1899)Compiègne, Musée national de la Voiture

2 moteurs électriques sur l’essieu arrière attaquant directement les roues motrices, 50 kW. 6allures de marche à commande par pédale. 80 ou 100(selon les sources) accumulateursFulmen. Suspension par ressorts semi-elliptiques. Direction à barre franche commandée parlevier. Freins à câble. Châssis acier. Carosserie en tôle partinium rivetée. 4 roues identiques enboisamovibles. Pneumatiques Michelin.

Lurani Nibbio record (Giovanni Lurani, 1935)Italie, collection particulière

Moteur bicylindre en V 500 cm3 refroidi par air à compresseur, environ 50 ch à 7 500 tr/min (MotoGuzzi). Boîte de vitesses à 4 rapports. Transmission par chaîne. Suspension avant à ressorts àlames semi-elliptiques, arrière essieu rigide et ressorts helicoïdaux.

De Coucy des records (Enguerrand de Coucy, 1948)Allemagne, collection particulière

Prévue pour recevoir un moteur 500 cm3. Suspension avant à roues indépendantes, arrièreessieu De Dion. Transmission boîte-pont. Châssis tubulaire. Carrosserie en aluminium.

Vespa “Siluro” Piaggio (C. D’Ascanio – V. Casini, 1951) Milan, Museo della Scienza e della Tecnologia L. da Vinci

Moteur deux-temps à 2 pistons opposés opérant dans le même cylindre, 124,69 cm3, carburateurDell’Orto. Boîte de vitesses à 3 rapports. Suspension avant à ressorts helicoïdaux, arrièrecoussinets en caoutchouc et amortisseurs.

Lambretta “Siluro” 125cc record (Innocenti – P. Torre, 1951) Modène, collection Umberto Panini

Moteur monocylindre deux-temps 125 cm3 refroidi par air à compresseur, 20,75 ch.

LinTo Aermacchi record (Lino Tonti et Massimo Pasolini, 1955)Italie, collection particulière

Moteur monocylindre 75 cm3 refroidi par air et alimenté par un mélange essence-benzol-alcool,8,95 ch. Boîte de vitesses à 4 rapports.

Velam Isetta de record (Velam, 1957)France, collection particulière

Véhicule conçu sur base Velam de série (ISO Isetta modifié). Moteur deux-temps 2 cylindresparallèles à chambre de combustion commune 236 cm3 refroidi par air forcé par turbine, 10 ch à4 500 tr/min. Boîte de vitesses à 4 rapports. Suspension avant à roues indépendantes suranneaux de caoutchouc, arrière 2 demi-ressorts à lames et amortisseurs télescopiques. Freinshydrauliques sur les roues avant. Carrosserie en plaques d’aluminium.

MOC Kawasaki (Philipp Moch, 1975)France, collection particulière

Moteur transversal Kawasaki 4 cylindres 900 cm3 suralésé à 1 100 cm3 (kit Yoshimura), 4carburateurs Keihin Racing. Transmission par chaîne. Boîte de vitesses à 5 rapports. Cadretubulaire en treillis intégrant le moteur comme élément porteur. Carénage en polyester

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3 – ANTICHAPELLE – Les motocyclettes

Moto Fiat Major 350 (Salvatore Majorca, 1948)Allemagne, collection particulière

Moteur monocylindre 347 cm3 refroidi par air canalisé. Boîte de vitesses à 4 rapports.Transmission par arbre. Suspension par tampons en caoutchouc intégrés aux roues.

4– ANTICHAMBRE DOUBLE – Les voitures de ville : des voitures aux dimensions concentrées

Œuf d’Arzens (Paul Arzens, 1942)Mulhouse, Musée national de l'Automobile

Véhicule à 3 roues. Poids 65 kg hors moteur (30 kg) et accumulateurs (200 kg). Moteurélectrique 60 V 100 A, puis à partir de 1958 monocylindre deux-temps 125 cm3, 5,5 ch à 5 300tr/min. Châssis à tube unique en Duralinox relié à la fourche de la roue arrière. Carrosserie enalliages d’aluminium et Plexiglas.

Reaf 50 (Vsevolod Bahchivandzhi, 1950)Riga, Motor Museum

Moteur 2 ou 4 cylindres (?) quatre temps refroidi par eau (base GAZ 67) en position arrière,circulation du liquide de refroidissement par le châssis tubulaire. Transmission hydrauliquesemi-automatique.

5 – SALLE A MANGER DE L'EMPEREUR – Du concept à la série

Alfa Romeo Giulietta Bertone (Franco Scaglione, 1955)France, collection particulière

Véhicule conçu sur base Alfa Romeo Giulietta. Moteur 4 cylindres en ligne à double arbre à cames en tête 1 290 cm3, 65 ch à 6 100 tr/min (80 ch à 6 500 tr/min pour la Sprint Veloce, équipée de 2 carburateurs Weber). Groupe cylindre et culasse en aluminium. Caisse autoporteuse. Suspension avant à roues indépendantes, arrière essieu rigide.

6 – SALON DES NOCES – Inspiration aéronautique

Hélica Leyat (Marcel Leyat, 1921)Italie, collection particulière

Traction par hélice. Moteur aéronautique ABC Scorpion bicylindre 1100 cm3 refroidi par air, 30ch à 2 750 tr/min, ou Anzani bicylindre 1 200 cm3 refroidi par air. Suspension à 4 rouesindépendantes. Roues arrière directrices. Freins à l’avant. Carrosserie : fuselage encontreplaqué (technique aéronautique).

Monaco Trossi (Augusto Monaco, Carlo Felice Trossi, 1935)Italie, Turin, Mauto

Traction avant. Moteur deux-temps placé en avant de l’essieu antérieur, 8 couples de 2cylindres répartis en étoile (type aéronautique), 2 carburateurs Zenith, 2 compresseurs Zoller,3 982 cm3 refroidi par air, 250 ch à 6 000 tr/min. Boîte de vitesses à 4 rapports du type àengrenage à simple prise.Châssis tubulaire en treillis en manganése-molybdène. Suspensionà 4 roues indépendantesà quadrilatères transversaux articulés. Amortisseurs Siata à frictionréglables depuis le tableau de bord. Freins hydrauliques à double cylindre de commande.

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7 – SALON DES CARTES

MGC N34 (Marcel Guignet,1938)France, collection particuliere

Moteur 4 cylindres en ligne en position inversée "tête en bas" 600 cm3 refroidi par air, 30 ch à5 000 tr/min (inspiré par le Renault Bengali aéronautique). Boîte de vitesses à 3 rapports.Transmission par arbre. Cadre en alliage d’aluminium coulé et double berceau tubulaireboulonné. Suspension avant à parallélogramme, arrière coulissante. Freins a tambours.

8 - SALON DE FAMILLE

Fiat Stanguellini 1200 Spider « America » Bertone (Franco Scaglione, Celso Stanguellini, 1957) France, collection particulière

Vehicule conçu sur base Fiat 1100 TV. Moteur 4 cylindres en ligne 1 221 cm3 (Fiat 1100 TVmodifié). 2 carburateurs Weber, 59 ch. Boîte de vitesses à 4 rapports. Châssis Fiat 1100 TVmodifié.

9 - ENTREE DU MUSEE DE LA VOITURE – Les nouvelles lignes des années 1970

Vauxhall SRV (Wayne Cherry, Chris Field, 1970)Luton, Vauxhall Heritage Centre

Berline 4 portes. Conçue pour recevoir le moteur Vauxhall 4 cylindres en ligne 2 300 cm3,incliné "Slant-4" en position transversale arrière. Suspensions et aérodynamisme ajustablesélectriquement depuis le poste de conduite.

Mercedes-Benz C111 - I (Bruno Sacco, 1969)Stuttgart, Musée Mercedes-Benz

Moteur Wankel à 3 pistons rotatifs, injection Bosch, allumage transistorisé, 280 ch. Boîte devitesses à 5 rapports. Suspensions triangulées montées directement sur la plateforme.Carrosserie en fibre de verre.

10 – COUR DES CUISINES

MGB EX 234 Prototype (Pininfarina)France, collection particulière

Moteur 4 cylindres en ligne (MGB ou MG Midget). Boîte de vitesses à 4 rapports et overdrive.Châssis plateforme en acier intégrant des pièces mécaniques BMC de série. SuspensionHydrolastic.

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2 – Autour de l'exposition : les visites proposées

Visites conférence de l’expositionDurée : 1h - Tarif : 46 €

> Premier regard sur les concept-cars (tous niveaux)Avec cette visite découverte, posez un premier regard sur les concept-cars et

apprenez-en plus sur les notions de design, de création automobile et d'aérodynamisme.

> A deux voix (à partir du cycle 3, durée 1h30 / 68 €)Explorez le génie des concept-cars avec cette visite à deux voix. Un conférencier

et un ingénieur designer vous dévoileront les solutions techniques et esthétiquesinnovantes proposées par ces véhicules originaux.

Visite contée (cycles 2 et 3)Durée : 1h - Tarif : 120 €

> Vroum Venez écouter les histoires improbables de ces mystérieux véhicules

Visites-ateliersDurée : 2h - Tarif : 84 €

> Mon premier concept-car (cycles 2 et 3)Découvrez l'histoire des surprenants véhicules exposés et comprenez les étapes

présidant à la réalisation d'un concept-car, avant d'en imprimer un en 3D !

> Un rêve de 3D (cycle 4 et lycée)Initiez-vous à l'impression 3D grâce aux concept-cars.

Coffret pédagogique (à partir du cycle 3)5 séances d'1h – Tarif : 230 €

Pendant 5 séances, les élèves aborderont le concept-car sous les angles historique, technique et artistique. Pour mieux comprendre les étapes de la création de ces véhicules particuliers, ils seront ensuite invités à réaliser leur propre concept-car en atelier.

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III – MORCEAUX CHOISIS : LES ŒUVRES INCONTOURNABLES

Retrouvez ici les œuvres considérées comme incontournables par le commissaired'exposition.

Ettore BugattiBugatti T28, 1921Concept-carMulhouse, Musée national de l’Automobile

➢ Salon de l'Automobile de Paris en octobre 1921, puis de Londres en 1922.➢ Moteur à huit cylindres en ligne, rompant ainsi avec la production de quatre

cylindres en ligne.➢ Innovation dans le système de suspension, pour le silence et donc le confort des

passagers.➢ Recherches sur aérodynamisme des carrosseries demeurent très empiriques à

l'époque, même si les premières théories apparaissent.➢ Le type 28 est donc bien un concept-car, mais aussi une démonstration de

performances et un banc d'essai pour des innovations qui intégreront ou inspirerontles modèles suivants, sportifs ou de tourisme.

➢ Avec ce prototype, l'image de la marque se transforme puisque sa productiond'avant-guerre consistait essentiellement en voiturettes à quatre cylindres,d'environ 1,5 litres.

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Giovanni SavonuzziChrysler-Ghia Streamline X « Gilda », 1955Concept-carEtats-Unis, collection Bradley Calkins

Fruit de la collaboration entre Chrysler et la carrosserie Ghia où sa ligne est conçuepar Giovanni Savonuzzi, directeur technique de Ghia entre 1953 et 1957, cette voiture estl’un des prototypes les plus marquants de l’histoire du design automobile. Présentée auSalon de Turin de 1955, elle y reçoit le nom de Gilda, en hommage au personnageinterprété par Rita Hayworth dans le célèbre film de Charles Vidor (1946).

Ancien ingénieur aéronautique, Savonuzzi explore ici dans un esprit extrémistel’aérodynamisme appliqué au véhicule à turbine. Les lignes étirées, issues d’unemaquette étudiée en soufflerie, se déploient depuis un avant en coin, aux pharesescamotables, dans une tension continue qui aboutit aux ailes arrière en forme dedérives. La carrosserie en aluminium repose sur un châssis tubulaire spécifique, quicependant ne recevra jamais du vivant de Savonuzzi la turbine pour laquelle il a étéconstruit. Ce véhicule de démonstration n’a pas été utilisé sur route, bien que certainessources indiquent qu’il a été équipé à un moment donné d’un moteur OSCA de 1 491 cm3.L’intérieur sobre et futuriste, à l’image d’un cockpit, enserre les passagers dans dessièges assez étroits en dépit de la taille imposante de la carrosserie, dont les surfacesunifiées visent à plaquer le châssis au sol à grande vitesse afin de lui assurer uneadhérence maximale. Le profil triangulaire de la Ghia « Gilda » annonce tout un pan dudesign automobile des années 1960 et 1970.

Longtemps exposé au musée Henry Ford à Dearborn (Michigan), ce véhicule estaujourd’hui conservé dans une collection particulière.

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General Motors, Giorgetto GiugiaroChevrolet Corvair Testudo Bertone, 1963Concept-carItalie, collection particulière

Fondée en 1912, la carrosserie Bertone connaît une expansion considérabledurant les années 1950, grâce à sa collaboration avec Alfa Romeo et aux contrats signésavec General Motors. En 1960, Chevrolet s’attaque au marché européen en présentantune voiture à tendance sportive selon des critères inhabituels pour les États-Unis : laCorvair, dont le nom évoque le modèle Corvette, déjà produit par la marque et bien connupour ses performances élevées. L’architecture de la Corvair s’inspire de Porsche : il s’agitdu seul coupé américain équipé d’un moteur à 6 six cylindres opposés à plat, monté àl’arrière et refroidi par air.

Parallèlement au lancement du modèle, General Motors décide d’étudier lapossibilité de lui offrir une carrosserie italienne. Au début des années 1960, deux châssisCorvair Monza (version raccourcie et renforcée) sont envoyés à cet effet à Turin, l’un chezBertone et l’autre chez Pininfarina. Parallèlement Bill Mitchell, à la tête du design deGeneral Motors, fait élaborer de son côté un prototype « maison ». Manifestement,Chevrolet réfléchissait au développement sportif du véhicule, ce qui est d’ailleurs confirmépar l’évolution ultérieure de la Corvair : durant les premières années de production, laclientèle pourra bénéficier de motorisations de plus en plus puissantes, la versionturbocompressée de 1965 atteignant 180 chevaux.

Présenté au Salon de Genève en 1963, le prototype de Bertone y fait sensation parla pureté et la simplicité de ses lignes. Il est entièrement dû au crayon du jeune designerGiorgetto Giugiaro, qui l’a conçu et en a dirigé l’élaboration en à peine deux mois, NuccioBertone lui laissant entière liberté. Le nom de Testudo (tortue) peut sembler paradoxalpour une voiture de sport. Il fait allusion à la pliure continue ceinturant la caisse à lamanière d’une carapace, soulignée par la forme longiligne des deux pare-chocs. Lemoteur ne nécessitant aucune prise d’air à l’avant, celui-ci est plongeant et aussi plat quepossible, et intègre les phares escamotables, qui se fondent dans la ligne générale,comme les feux arrière noyés dans les pare-chocs et pour lesquels on utilisa semble-t-ilpour la première fois le polycarbonate. L’accès à l’intérieur se fait par une coupolebasculant vers l’avant du véhicule, solution également employée pour le prototype de BillMitchell et que l’on retrouvera par la suite sur nombre de concept-cars. La formerectangulaire du volant évoque l’aéronautique et le dessin en L de la planche de bord esttrès original : la voiture étant extrêmement basse (1060 mm), les compteurs principauxsont répartis verticalement sur la droite afin d’abaisser le sommet du tableau de bord et delaisser au pilote un champ de vision aussi dégagé que possible.

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Camille Jenatzy, Carrosserie Rheims & AuscherLa Jamais Contente,1899Voiture de recordChâteau de Compiegne, Musée national de la Voiture

Même si elle n’a jamais pu s’imposer, la voiture électrique a connu un véritablesuccès à la fin du XIXe siècle et dans les premières années du XXe siècle.

En témoigne cette voiture monoplace avec une caisse aérodynamique en alliaged’aluminium, en forme de torpille. Conçue par Rheims et Auscher, la carrosserie est peinteen gris avec une banderole rouge à droite et à gauche garnie de lettres dorées « Lajamais contente ». En dessous, en lettres blanches, on peut lire « De Camille Jenatzy –Record du monde 1899 par 105 km à l’heure avec accumulateurs Fulmen 1899 ».

En effet, le journal La France automobile lance en 1899 un défi de vitesse quel’ingénieur belge Camille Jenatzy décide de relever. C’est donc au volant de « La jamaiscontente » que le 29 avril 1899, sur les routes d’Achères (Yvelines), Jenatzy franchit pourla première fois de l’histoire automobile le cap des cent kilomètres à l’heure.

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Pierluigi TorreLambretta Siluro, 1951Motocyclette de recordItalie, collection Umberto Panini

Destiné à riposter au record établi par Piaggio, élaboré par Pierluigi Torre, leLambretta Siluro va plus loin dans la recherche d’aérodynamisme. Fait exceptionnel àl’époque pour un deux-roues, le pilote est entièrement inclus dans une carrosserie profiléequi se referme sur son casque par deux volets situés en partie supérieure. Si l’on excepteles prises d’air à l’avant, le véhicule offre une surface entièrement fluide. Le moteur est unmonocylindre de 125 cm3 deux temps issu de celui qui équipe les scooters, mais dotéd’un compresseur.

L’ingénieur Torre, ancien élève de la faculté d’ingénierie mécanique et électrique deTurin, d’abord versé dans l’industrie aéronautique, est recruté par Ferdinando Innocenti en1946. C’est lui qui, au départ de Corradino d’Ascanio, sera à l’origine du scooterLambretta, apparu en 1947 et concurrent de la Vespa. Ce véhicule reprendra au Vespa Siluro le record mondial de vitesse dans la catégorie« moins de 125 cm3 » : le 8 août 1951, Romolo Ferri dépasse à son bord les 201 km/h surautoroute entre Munich et Ingolstadt.

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Corradino d’AscanioPiaggio Vespa Siluro, 1951Motocyclette de record Milan, Museo Nazionale della Scienza e della Tecnologia Leonardo da Vinci

Durant l’après-guerre, les principaux fabricants de motocyclettes se lancent dansune course aux records internationaux de vitesse susceptibles de leur procurer unepublicité importante. Les succès du scooter vont inciter les marques produisant ces deux-roues à entrer elles aussi en lice dans ce type d’épreuve. La lutte qui opposera entre 1949et 1951 les deux firmes italiennes Vespa (Piaggio) et Lambretta (Innocenti) pour laconquête du record de vitesse dans la catégorie « moins de 125 cm3 » est l’un desépisodes mémorables de l’histoire automobile.

Cette Vespa Siluro (en italien « torpille ») est l’œuvre de l’ingénieur Corradinod’Ascanio. Sorti en 1914 du Politecnico de Turin, il se consacre à l’aviation, secteur qu’ildéveloppera chez Piaggio à partir de 1933. Après la guerre, les usines Piaggio étantdétruites, la recherche aéronautique est interdite à l’Italie vaincue. D’Ascanio est recrutépar Ferdinando Innocenti, qui lui demande de créer un véhicule inspiré des scootersCushman amenés par les soldats américains en Italie. En désaccord avec Innocenti quantà la technique de construction du carénage de ce véhicule, D’Ascanio démissionne pourretrouver Piaggio, où il poursuivra ses travaux, donnant naissance en 1946 à la célèbreVespa.

Cet engin de record n’a rien en commun avec les scooters dont il assure lapromotion. Mû par un moteur 125 cm3 deux temps à deux pistons opposés à plat opérantdans le même cylindre, conception mécanique originale, il présente une carrosserieprofilée, fruit des recherches de son auteur dans le domaine aéronautique, qui place lepilote en position agenouillée, le buste allongé reposant sur un support intérieur. Uncasque spécial profilé en forme de torpille l’intègre dans la ligne fluide de l’ensemble. Le9 février 1951, sur l’autoroute Rome-Ostie, Dino Mazzoncini, aux commandes de cevéhicule, atteint 171,102 km/h, obtenant ainsi le record mondial de vitesse dans lacatégorie « moins de 125 cm3.

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Salvatore MajorcaMoto Major 350, 1948Motocyclette expérimentaleNeckarsulm, Zweirad- und NSU-Museum

Construite à Turin auprès du département aviation de Fiat sous la direction del’ingénieur Salvatore Majorca, cette motocyclette demeurée à l’état de prototype témoigned’une recherche technique et stylistique très en avance sur les conceptions de son temps.Le carénage prend en compte le corps du pilote qu’il enserre, laissant seulement émergerle buste. Cette enveloppe sculpturale n’est autre qu’une coque porteuse : à cet égard plusproche dans sa structure de l’automobile que de la moto, la Major 350 n’a pas àproprement parler de cadre. La direction commandée par biellettes permet de déporter laroue avant. Les suspensions sont intégrées aux roues, sous la forme de tampons encaoutchouc reliant le moyeu à la jante qui absorbent les aspérités de la route, dispositifdécoulant des recherches de Majorca sur les trains d’atterrissage des avions. Équipéed’un monocylindre de 347 cm3 refroidi par air canalisé et d’une boîte de vitesses à quatrerapports, la Major 350 était susceptible de recevoir également un bicylindre àrefroidissement liquide, d’où les deux échappements aérodynamiques en nageoires quel’on trouve ici en prévision de cette configuration.

Sous l’égide de la marque de pneumatiques Pirelli, cette moto sera présentée lorsde la Foire de printemps de Milan en 1948, puis tombera dans l’oubli avant deréapparaître au musée de Neckarsulm.

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Paul ArzensL’Œuf, 1942Concept-carParis, Conservatoire national des arts et métiers, en dépôt au Musée national de l’Automobile de Mulhouse

Étonnante de simplicité, d’harmonie et de modernisme, cette voiture fut créée detoutes pièces par le peintre Paul Arzens pour son seul plaisir. Il ne cherche pas à lavendre, mais à concevoir pour la première fois une voiture complète afin de conserver samobilité en ville tout en défiant la pénurie de carburant de cette époque.

Quoi de plus emblématique pour un « designer » que la forme de l’œuf qui hantetoutes les recherches en aérodynamique et lui confère cette allure digne des meilleursdessins animés.

Sa demi-coque en aluminium poli est rigidifiée par un châssis composé d’un tubeaxial en duralinox sur lequel reposent des consoles recevant les batteries et un plancherpour la banquette. La roue motrice se trouve au bout d’une fourche élastique à l’arrièretandis que les roues directrices se trouvent à l’avant sous une tôlerie caissonnée formantauvent.

Assis au volant, il suffit d’actionner une petite pédale. Le point mort se trouve aumilieu de sa course. En appuyant, la voiture freine. En levant le pied, elle passesuccessivement quatre vitesses commandées par des relais. Un bouton de contrôledisposé sur la pédale ne permet de démarrer qu’en première. Elle offre une visibilité sanségale, augmentée par des portes elles aussi en plexiglas thermoformées. Descriptif :

- Carrosserie en alliages d’aluminium fermée par du plexiglas dont la technique defabrication fut introduite en France en 1938- Motorisation d’origine : électrique, 60V et 100A pour une autonomie de 100km à7Okm/h pour une personnes seule ou 60 km pour deux personnes- Depuis 1958 : moteur monocylindre à deux temps de 125cm3 ; 5.5CV à 5 300 t/mn- Poids à vide : 65 kg auxquels s’ajoutaient 240kg d’accumulateurs, 30 kg pour lemoteur électrique, soit un total d’environ 350kg, sur 2.10 mètres de longueur et 1.25mde largeur

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Franco ScaglioneAlfa Romeo Giulietta Sprint Spider Bertone, 1956Concept-carFrance, collection particulière

En 1954, l’importateur new-yorkais d’automobiles de luxe Max Hoffman confie àAlfa Romeo la réalisation d’un petit roadster sportif dérivé du coupé Giulietta Sprint, dont ilse propose d’acquérir 600 exemplaires. Afin d’aboutir à une création susceptible derencontrer les goûts du marché, Alfa Romeo met en concurrence deux des carrossiersitaliens les plus renommés de l’époque, Bertone et Pininfarina, et leur livre deux châssis àchacun.

Ce prototype est l’un des deux réalisés par Bertone et dessinés par FrancoScaglione, qui conçoit une automobile très moderne : phares carénés, ailerons arrière trèsprononcés qui évoquent le prototype Alfa Romeo B.A.T 7 (1954), pare-brise enveloppant,feux arrière nichés dans la ligne de poupe et pare-chocs à peine indiqués.

Bien que les Américains aient préféré le projet de Bertone à celui de Pininfarina,c’est ce dernier – moins coûteux à réaliser – qui sera choisi pour la production de série.Le prototype de Bertone restera un exercice de style témoignant d’une époque d’audacecréative.

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Carlo Felice Trossi, Augusto Monaco, Mario Revelli de BeaumontMonaco-Trossi, 1935Monoplace de compétitionTurin, Museo Nazionale dell’Automobile di Torino

Cette voiture est symptomatique du contexte de la compétition automobile desannées 1930 et du développement de ce qui va devenir la formule 1, catégorie sportivequi, dès cette époque, draine vers les Grand Prix alors en pleine expansion un public deplus en plus nombreux.

Elle est construite par l’ingénieur Augusto Monaco à la demande du comte CarloFelice Trossi, célèbre pilote engagé sous la bannière de Mercedes-Benz puis sous celled’Alfa Romeo. De conception révolutionnaire, la Monaco-Trossi demeure à ce jourl’unique monoplace européenne de Grand Prix à traction avant. Propulsée par un moteurseize cylindres composé de huit paires de cylindres deux temps en étoile refroidis par airen porte-à-faux avant, elle est dotée d’une architecture et d’une mécanique qui sont detoute évidence empruntées à l’aéronautique. Chaque groupe de deux cylindres disposed’une chambre de combustion unique. Mario Revelli de Beaumont, alors chargé desvoitures de sport chez Fiat et bientôt créateur pour Giovanni Battista « Pinin » Farina dustyle dit « flamboyant », participe à la création de la carrosserie.

Inscrite au Grand Prix d’Italie à Monza en 1935, la Monaco-Trossi prend part auxessais avec Trossi au volant mais est retirée avant le départ, probablement en raison desdifficultés de pilotage générées par la répartition des masses, ainsi que de problèmes derefroidissement. La traction avant est, à cette époque, une solution mécanique nouvelle etl’expérimenter dans une épreuve sportive représente une entreprise audacieuse. Latentative d’Augusto Monaco repose sans doute sur l’exemple de Harry Miller qui, à partirde 1924, a fait appel à la traction avant pour certaines de ses monoplaces d’Indianapolis.Conduites par des pilotes de renom, les Miller dominent la principale épreuve américainesans discontinuer de 1928 à 1934, la première victoire d’une traction avant ayant lieu en1930. Les Tracta, construites par Jean-Albert Grégoire et Pierre Fenaille, également àtraction avant, ont aussi acquis une réputation flatteuse en raison de leurs prestations aux24 Heures du Mans à partir de 1927. Malgré l’exemple de ces quelques prédécesseurs, laMonaco-Trossi témoigne de la volonté de mettre sur la piste une voiture à l’architecturetotalement expérimentale, cumulant les caractéristiques techniques les plus novatrices.Dans cet unicum de l’histoire automobile, le choix de l’inédit, loin d’être rationnel, relèved’un esprit aventureux et d’une exploration technique et esthétique aboutissant àl’impossible.

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Wayne K. CherryVauxhall SRV, 1970Concept-carLuton, Vauxhall Heritage Centre

Firme anglaise fondée en 1857 pour produire des moteurs marins, Vauxhallconstruit sa première automobile en 1903. Le rachat de la marque par General Motors(GM) en 1925 va avoir pour conséquence la création de voitures qui, bien que demeurantd’esprit européen, sacrifient par quelques détails au style d’outre-Atlantique, aboutissantdans les années 1950 et 1960, à l’instar de ce que l’on observe en Allemagne chez Opel(autre fabricant du groupe GM) ou en France chez Simca, à des modèles que lesobservateurs de l’époque décrivent comme des voitures américaines de format réduit.

En 1962, GM recrute Wayne K. Cherry, jeune designer fraîchement émoulu de l’ArtCenter College of Design, célèbre établissement de Pasadena, alors dénommé Art CenterSchool.

La Vauxhall SRV (Styling Research Vehicle) est l’un des concept-cars les plusmarquants de son temps et crée la sensation au Salon de Londres. Elle est représentativede la recherche de plusieurs constructeurs européens visant alors à créer un véhiculeoffrant à quatre passagers les mêmes performances qu’une voiture de sport de hautniveau (Lamborghini Marzal, 1967 et Espada, 1968), objectif déjà réalisé par la Facel-Vega Facel II (1961). Tandis que les autres concepteurs étaient restés fidèles dans cetteperspective au schéma du coupé 2 + 2 (quatre places, deux portes), Cherry opte pour uneberline construite comme une voiture de compétition : il choisit notamment pour le moteurla position « centrale arrière ». Inspirée par les voitures d’endurance de l’époque, hauted’à peine plus de 1 m, la carrosserie de la SRV ne se révèle comme une berline quelorsqu’on distingue ses deux portières arrière en ailes de mouette, aux poignéesdissimulées. Il en est de même de l’aérodynamisme réglable depuis le poste de pilotageen fonction de la vitesse : le profil avant est à géométrie variable et la suspension peutêtre ajustée en marche. Si l’assise est fixe, la position des commandes (volant, pédales,levier de vitesse) est réglable, tandis que le tableau de bord est monté sur une platinemobile qui s’éclipse à l’ouverture de la portière pour adopter l’emplacement idéal une foisle conducteur au volant.

Pure étude de style, la SRV est construite en bois, fibre de verre et aluminium. Sonmoteur est faux et son essieu arrière n’est pas relié au châssis de manière fonctionnelle.Elle représente, en particulier par son intérieur évoquant celui d’un vaisseau spatial,l’aboutissement rationnel des dream cars américains de l’ère précédente, qui avaientexploité, souvent sur un plan strictement visuel, les analogies entre automobile etaéronautique.

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Hans Liebold, Bruno SaccoMercedes-Benz C111 – I, 1969Concept-carStuttgart, Mercedes-Benz Museum

Présentée pour la première fois au Salon de Francfort en septembre 1969, laMercedes-Benz C111 a d’emblée été perçue comme un jalon essentiel dans la futurologiede la locomotion. Elle associait à un dessin totalement original et efficace, d’une grandesobriété, des solutions techniques viables bien qu’encore expérimentales à l’époque. Sil’on prend en compte les évolutions successives du modèle, de la C111 I présentée ici à laC111 IV (1979), ce concept peut être défini comme celui d’une voiture laboratoire : ligne etaérodynamisme, confort, sécurité, modes de production de l’énergie, rendement, recordsde vitesse et d’endurance seront les thèmes traités par les ingénieurs et les stylistes de lafirme de Stuttgart.

Bien que le principe du moteur rotatif, établi dès le XIXe siècle, ait suscité un certain

intérêt dans les années qui avaient suivi la Première Guerre mondiale, c’est vers 1950 etgrâce aux travaux de l’ingénieur allemand Felix Wankel que cette technique a étéappliquée à l’automobile. En 1961, Mercedes-Benz avait acquis de NSU les droits pour laproduction de moteurs rotatifs et, en 1968, il est décidé d’étudier la réalisation d’un coupéde grand tourisme utilisant ce type de motorisation. En février 1969, les dessins relatifs auprojet, à l’occasion duquel Mercedes-Benz met en œuvre pour la première fois laconception assistée par ordinateur, sont achevés, sous la direction de Hans Liebold. Unepetite série de six exemplaires est produite dans le courant de l’année, Mercedes-Benzayant envisagé initialement de réaliser au moins vingt-cinq voitures, ce qui lui auraitpermis de s’inscrire officiellement dans les épreuves internationales d’endurance.

Le moteur placé en position « centrale arrière », la ligne plongeante intégrant lesoptiques escamotables, les portes « papillon », qui d’ailleurs rappellent la Mercedes-Benz300 SL (1954), sont des éléments caractéristiques du design expérimental de cetteépoque. La carrosserie est réalisée en fibre de verre collée sur le châssis, techniqueemployée chez Porsche pour les véhicules de compétition (Porsche 904, 1964). L’auteuren est Bruno Sacco qui, entré chez Mercedes-Benz en 1958, y fera toute sa carrière,devenant chef du bureau de style en 1975. Il est, avec le Français Paul Bracq, le créateurde l’identité stylistique Mercedes-Benz.

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PISTES PEDAGOGIQUES

Avant la visite

Pour mettre les élèves en situation de comprendre au mieux ce qu'ils vont voirdans l'exposition, il paraît nécessaire :

➢ pour tous les niveaux, d'aborder la question : " Qu'est-ce qu'un concept-car ?".

✔ pour les cycles 1,2 et 3, l'enseignant pourra utiliser la première partie de cedossier (p. 3-4) et présenter aux élèves un ou deux exemples retenus parmi les"morceaux choisis" (p. 14)

✔ pour les autres, il s'agira de demander aux élèves de faire une rechercheinternet et d'en faire une restitution orale par petits groupes à partir d'un oudeux exemples choisis librement.

➢ pour les plus grands, de réaliser une frise chronologique sur l'histoire del'automobile.

Pour tout cela, on pourra conseiller aux élèves de consulter, entre autres, les sites :- www.c hateaudecompiegne.fr (Musée national de la Voiture)- www.citedelautomobile.com (Musée de l'automobile de Mulhouse)- www.lemans-musee24h.com (Musée des 24 Heures du Mans)- www.mtcc.mc (Musée de l'Automobile de Monaco)

ou encore les articles :- fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_l'automobile- fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'automobile

➢ toujours pour les plus grands, de travailler sur "un morceau choisi" pour leprésenter, le cas échéant, à ses camarades le jour de la visite. Pour cela les élèvespeuvent utiliser le jeu "En voiture Simone..." mis en place par le château sur sapage Facebook (via le messenger).

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Pendant la visite

➢ dans le cas d'une visite libre, demander aux élèves de présenter à leurs camarades"le morceau choisi" sur lequel ils ont travaillé.

➢ demander aux élèves qui le peuvent, de prendre des photos des concept-carsqu'ils préfèrent, dans leur intégralité mais aussi des détails de la carrosserie, del'intérieur des véhicules, etc.

➢ demander aux élèves qui le peuvent de faire un croquis de profil de certainsconcept-cars pour mettre en évidence les lignes du véhicule et sonaérodynamisme.

Après la visite

➢ pour tous les élèves, revenir avec la classe sur la visite de l'exposition pour vérifierqu'ils ont bien compris ce qu'était un concept-car mais aussi un certain nombre denotions associées comme l'innovation, le design, etc. à définir en fonction de l'âgedes élèves.

➢ on peut alors imaginer, du moins pour les plus grands, organiser un débat autourde la question : "La voiture est-elle un objet d'art ?"

➢ pour les plus jeunes, à partir des photos prises par les enfants ou lesaccompagnateurs pendant la visite mais aussi d'autres documents, on peutimaginer un travail de découpage et d'assemblage des images pour demander auxélèves d'imaginer leur propre concept-car.

➢ pour les plus grands, on pourra leur demander d'intégrer les photos prises dansune frise chronologique retraçant l'évolution des concept-cars.

➢ enfin, pour tous les niveaux, on peut demander aux élèves d'imaginer et dedessiner leur propre concept-car.

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