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Dossier Quatri me Dimension - CinemaFantastique.net · étaient à merveille la présentation faite dans ce chapitre. ... véritable prison pour cet homme qui se meurt de solitude

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Menu Edito page 3 La Quatrième Dimension (1959 – 1964) page 4 Analyse de l’épisode Twilight : Le Solitaire (1959) page 7 Analyse de l’épisode Twilight : Question de temps (1959) page 9 Le visionnaire Rod Serling (1924 – 1975) page 11 Douglas Brode : « Rod Serling était un homme Vrai » ! page 13 Le Box de la quatrième saison sort enfin… page 19 La liste Twilight page 20

Damien, redac’ chef Cinemafantastique.net

Les évolutions technologiques ne cessent de faire des ravages, attirant à chaque fois une foule de dévots opportunistes qui se convertissent allègrement à chacune d’elles. L’I-phone avait à peine eu le temps de se développer côté étatsunien que la plupart des frimeurs européens s’étaient déjà débrouillés pour faire traverser les douanes amerloques à leur objet temporairement fétiche. Sur le marché de la vidéo, alors que le VHS termine sa lente agonie, le Blu-Ray emmerde tout un chacun et se pose comme une énième menacet des collectionneurs qui échafaudent dans l’ombre des salles de trophée qu’ils devront quelques années après sceller

de trophée qu’ils devront quelques années après sceller définitivement. Côté cinoches, les salles parent au plus pressé pour installer à la va-vite des infrastructures propres au phénomène stéréoscopique qui envahit peu à peu les salles obscures. Principalement en matière de cinoche de genre d’ailleurs qui s’enorgueillit, en à peine deux années, de l’immonde Scar 3-D, du sympathique mais sous-développé Voyage au centre de la Terre et du dispensable My Bloody Valentine, en attendant Destination finale 4, Piranha et Avatar. Phénomène de société traité par toute la presse cinéphilique qui se livre à d’éternels débats sur l’intérêt de développer cette technologie finalement pas si nouvelle, la 3D se pose surtout comme une nouvelle panacée aux carences créatives des majors d’Hollywood incapables de renouveler leur répertoire. Face au marasme contemporain, Cinemafantastique préfère revenir aux sources tout en collant paradoxalement à l’actualité. Aux waters, les trois premières dimensions réductrices et convenues, notre objectif de ce mois est celle d’une réalité plus malléable, plus flexible. La réalité de la Quatrième dimension. Intemporelle, la série créée par Rod Serling, qui signe à lui seul plus de 80% des scénars, souffle cette année ses cinquante bougies et, pour l’occasion, se paie la sortie du coffret de la quatrième saison. Une occasion rêvée pour nous de revenir sur cette fantastique épopée aux affiches prestigieuses sur lesquelles se bousculent entre autres les noms de Richard Matheson, Richard Donner, Robert Florey, Stuart Rosenberg. Sporadiquement ravivée par une seconde fournée télévisuelle dans les années 80 précédée d’un long métrage foireux où Spielberg, Miller, Dante et Landis s’acharnaient conjointement à faire renaître le mythe. Enfermé dans sa cave réaménagée pour l’occasion en salle de cinoche (deux caisses en guise de sièges et des prospectus électoraux pour toute nourriture), notre bon vieux Gore Sliclez a troqué un temps sa collection de Playboy pour se replonger intégralement (et sans vêtements) dans cette série à l’aune de laquelle nombre d’œuvres contemporaines sont construites. Mais, trêve de bavardages, pénétrez maintenant dans la quatrième dimension…

Bonjour, (…) Vous allez voir une série intitulée « La Quatrième Dimension ». C’est une série un peu spéciale. Les gens regardent la télévision pour se divertir. Le but vers lequel tend cette série, ce qu’on cherche à faire, c’est vous divertir. Cette série est le rêve de tout scénariste. Nous pensons que le public sera toujours attentif à une histoire bien racontée. Je ne cherche pas à exagérer la qualité de cette série, mais regardez ce que j’entends par une série spéciale. Les auteurs sont souvent de très mauvais narrateurs. Nous sommes meilleurs derrière un clavier. (…) Je peux vous dire que la Quatrième Dimension est unique. Cette série fera beaucoup parler et sera toujours très appréciée. C’est le genre de série qui collera le public à son siège. Mais seulement pour 26 minutes. (…) Voilà le pouvoir de cette série. Vous allez découvrir un autre programme de divertissement.

C’est en ces termes et sur le réseau CBS que Rod Serling présenta pour la première fois le 2 octobre 1959 son projet de série fantastique et de science-fiction dont le but était de « frapper le téléspectateur, de le choquer par la chute toujours inattendue, surprenante et singulière de chacune de ces histoires ». La Quatrième Dimension sera diffusée durant cinq ans (jusqu’au 19 juin 1964) et comptera 156 épisodes dont 138 de 26 minutes et 18 de 50 minutes. En France, la série sera diffusée sur l’ORTF à partir du 19 juin 1964 seulement.

La forme

Chaque épisode en noir et blanc répond à un format reconnaissable entre tous. La durée moyenne des épisodes est de 26 minutes et ceux-ci sont entrecoupés pour une annonce publicitaire. Le générique débute à chaque fois sur l’image surréaliste d’un désert lunaire et de grottes sur fond de musique envoûtante de Bernard Herrmann. Telle presque un gimmick, la voix de Rod Serling (qui écrira plus de 96 épisodes à lui tout seul) déclame pour chaque épisode une phrase introductive du genre : « Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de 4

paysages et de sons, mais surtout d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination. Un voyage au bout des ténèbres où il n’y a qu’une destination : la Quatrième Dimension. Les quelques notes de musique (écrite par le célèbre compositeur Bernard Hermann) devenues mythiques retentissent et l’épisode commence alors sur la voix narrative de Rod Serling himself qui nous présente en quelques mots le personnage qui sera le héros de l’histoire. Place enfin au feuilleton dont les caractéristiques techniques seront rarement modifiées durant les cinq années de sa diffusion : décors sobres, minimalistes et proches du huit-clos, peu de personnages et une musique douce, lancinante voire énigmatique qui accompagne l’épisode. La Quatrième Dimension fut également l’occasion pour de tous jeunes acteurs de se faire un nom. Citons parmi ceux qui réussirent une éblouissante carrière : Robert Redford, Peter Falk, Burt Reynolds, Martin Landau, Robert Duvall ou encore Charles Bronson.

Le fond

On le sait, Rod Serling, longtemps malmené par la censure qui lui refusa souvent des projets de série ou d’épisode, se servit de la science-fiction pour exprimer dans Twilight son besoin de présenter une société américaine comme lui la voyait réellement. Une Amérique en prise avec ses dérives du maccarthisme qui sévit quelques années

auparavant, sa ségrégation raciale malgré de timides révolutions sociales (comme la déségrégation des écoles) et l’arrivée de Martin Luther King, sa guerre froide entamée avec l’autre géant de la planète, l’URSS. Mais c’est aussi la fin du deuxième mandat d’Eisenhower, dernier rempart contre le communisme, qui donna à l’Amérique un autre visage avec sa conquête de l’espace, ses nouvelles autoroutes, l’extension de l’assurance-maladie, la retraite à 62 ans mais aussi l’accroissement des droits syndicaux. Une Amérique qui bouge vite, très vite face à une autre terriblement conservatrice et rebelle vis-à-vis de l’autorité centrale. L’avènement du Rock’n roll et du star-système donnèrent au pays une aura internationale et fort enviée dans le monde en plus de son statut assumé de leader militaire et économique. Une période donc qui donna matière à alimenter l’imagination débordante d’un Rod Serling qui n’en demanda pas tant Chaque épisode devient ainsi une métaphore et/ou une allégorie poétique et surréaliste d’un mal social qui soient divertissantes et qui donnent à réfléchir sur notre condition ou sur la société qui nous entoure. Cette réflexion qui nous interpelle prend souvent son impact dans la chute finale de l’épisode. Une chute rarement heureuse voire tout simplement injuste pour le quidam dépassé par ce que le narrateur définira souvent comme la Quatrième Dimension.

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Mais attention, qui dira science-fiction ou fantastique ne voudra pas dire pour autant vaisseau spatial, monstres à cinq pattes ou scènes de gore. La force de la série réside justement dans la sobriété et la suggestion savante de ses scènes. De véritables contes pour adultes, d’un réalisme tout simple qui contraste avec le scénario quant à lui étrange, parfois métaphysique, souvent (sur)réaliste. Des hyperboles scénaristiques qui raviront quelques 20 millions de téléspectateurs chaque semaine aux Etats-Unis.

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Pour mieux comprendre ce qu’est le format type d’un épisode de la Quatrième Dimension, CinemaFantastique vos présente deux épisodes phare de la saison 1 qui étaient à merveille la présentation faite dans ce chapitre.

Photos 1, 2 - Présentation d’un paysage lunaire sur une planète inconnue se trouvant à neuf millions de kilomètres de la terre. Un homme, criminel condamné injustement à cinquante ans d’isolement, se trouve seul dans une vieille voiture klaxonnant au vent. Une vieille voiture rafistolée qui ne peut l’emmener nulle part parce qu’il ne peut aller nulle part. L’homme est désespérément seul, vivant dans une petite maison isolée de tout. Une véritable prison pour cet homme qui se meurt de solitude depuis quatre ans, six mois et quinze jours… Le décors est planté : le désert, la chaleur et ces images de solitude. Décors sobre, minimaliste. Photo 3, 4 - Une fusée arrive, à son bord le commandant venu apporter de quoi soulager la peine du malheureux quatre fois par an. Mais cette présence humaine occasionnelle est trop courte car déjà le vaisseau doit partir. Touché par son malheur, le capitaine Allenby offre à Corry un cadeau spécial pour soulager son calvaire, une illusion qui peut-être sera son salut. La fusée semble comme inspirée de Tintin sur la Lune et les costumes des astronautes ressemblent à une sorte de mix entre l’uniforme de l’armée de l’air et une tenue légère de mécano avec des bandelettes argentées. Une nouvelle fois les accessoires se résument à très peu de choses car l’attention du téléspectateur doit se focaliser sur cette grande boîte que Corry ouvre enfin. Photo 5 - L’homme lit le mode d’emploi d’un robot, parfaite reproduction d’une très belle femme qui répond au prénom d’Alicia. Cet androïde (sorte de poupée gonflable du futur) a toutes les caractéristiques d’une femme, elle a été programmée pour penser, raisonner et ressentir des émotions. Elle ne peut contracter de maladies… Le rêve pour le solitaire en manque d’affection ! Point d’effets spéciaux pour ce robot, l’actrice est simplement vêtue d’une tunique serrée à la taille par une simple corde. Point d’antenne, de câbles ou de voix métallique.

Analyse de l’épisode Twilight : Le Solitaire (1959)

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Corry tente de la repousser, déçu et sans doute inquiet de cette nouvelle compagnie qui lui rappelle « la mémoire des femmes ». Mais Alicia a faim, ressent la tristesse et la douleur, elle possède une voix douce qui déjà fait chavirer le cœur de cet homme meurtri par la solitude. Elle aussi souffre de la solitude.

Photo 6 - Au bout d’un mois, Alicia et Corry vivent une relation étrange dont il est difficile pour ce dernier d’exprimer la nature de cette relation aussi totale qu’étrange. S’agit-il de la relation d’un homme par rapport à une femme ou celle de l’homme par rapport à la machine ? Alicia est-elle une projection de Kirby ? De toute façon sa vie n’est plus un enfer désormais… Photo 7 - Mais la fusée terrienne est de retour plus tôt que prévue. Allenby et ses hommes sont chargés d’un message très important : Corry est acquitté, il est libre ! Ils doivent repartir, décoller dans les vingt minutes. Malheureusement il ne reste de la place que pour une seule personne et vingt kilos de bagage. Quid d’Alicia ? Celle-ci ne peut rentrer… Le débat fait rage entre les deux hommes, entre la notion de robot et celle de cette nouvelle femme que Corry aime désormais. « Elle n’est pas un robot, c’est une femme » crie-t-il pour convaincre l’équipage ! Allenby comprenant son erreur et du temps qui leur reste tire une balle en direction d’Alicia. Photo 8 - Le mirage est terminé, Corry se retrouve en face de l’image d’une Alicia sans visage, une illusion qui fait place à la vision implacable d’une tête de robot faite de fils électriques, de puces et de boîtiers mécaniques. Seule image forte d’un épisode poétique basé sur un rapport différent entre l’homme et la machine. Une fois encore Rod Serling se veut témoin de son époque, celle qui voit l’Amérique et le monde qui découvrent l’ère de la haute technologie de pointe, de la robotique qui un jour peupleront notre planète de réalisations cybernétiques. Peut-on tomber amoureux d’un être qui n’est pas fait de chair et de sang ? Peut-on tomber amoureux d’une illusion ? Visionnaire, Serling ne fait rien d’autre que de poser déjà il y a cinquante ans les bases d’une réflexion tournant autour de l’homme et de ce virtuel qu’il crée tout autour de lui. La solitude ne guète-t-elle pas chacun d’entre nous dans un monde qui individualise de plus en plus l’homme ? Celui-ci ne cherche-t-il pas dans les nouvelles technologies le moyen de s’évader ou de connaître des émotions qu’il n’est plus capable de découvrir naturellement ? Depuis lors, le cinéma a repris mainte fois ce sujet rentable et passionnel. Le Solitaire (The lonely) est un de ces épisodes Twilight qui représente le mieux cet univers caractéristique qui fit les grandes heures de cette série dans les années 60. Un décors minimaliste, peu d’acteurs (ici cinq), des sujets contemporains (la fusée, la robotique), une approche surréaliste (la passion d’un homme pour un robot), une réflexion philosophique (qu’est-ce que l’amour véritable ?) et une chute finale injuste et implacable. Le tout en 25 minutes comme dans une pièce en trois actes avec son introduction, son développement et sa conclusion.

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Analyse de l’épisode Twilight : Question de temps (1959)

Photos 1, 2 - L’épisode débute avec un gros plan de l’intérieur d’une banque. Un employé se trouve derrière son guichet. Il s’appelle Henry Bemis. Il est myope, porte des lunettes avec de gros verres grossissants et il importune les clients en leur parlant du dernier livre qu’il a lu, souhaitant par là partager ses émotions. Mais le client peu intéressé part. Il se replonge alors dans la lecture de son roman qu’il cache en dessous de sa table. Le directeur s’en aperçoit, l’invite dans son bureau, le menace et le traite d’ « obsédé de la lecture ». Bemis lui confie que chez lui il est la proie d’une épouse tyrannique qui lui interdit la lecture du moindre écrit et que donc il ne lui reste que la banque pour assouvir sa passion dévorante. Contraste saisissant entre cet homme affable et souriant, amoureux de poésie et de littérature, et cette banque austère dirigée par un directeur attaché aux règlement, froid et détestant visiblement l’art de la littérature. Ce paradoxe social n’est évidement pas innocent de la part de Rod Serling qui place au cœur même d’une institution pragmatique et cartésienne comme celle de la banque, un petit homme amoureux de poésie à contre-courant de sa fonction qui visiblement n’est pas son premier choix. Photo 3 - Madame Bemis refuse donc de céder à son mari « l’art de la conversation pour des futilités » préférant pour sa part les invitations d’amis en faveur d’une soirée de bridge. Scène choc, madame Bemis, surprenant son mari dans la lecture d’un livre de poésie contemporaine, l’invite soudainement à lui lire des pages. Celui-ci, ravi de découvrir un soudain et surprenant intérêt de son épouse, découvre avec horreur que toutes les pages du livre ont été raturées au grand plaisir de madame Bemis. Pire, elle se saisit du livre et en déchire les pages sous les yeux mortifiés de son malheureux époux. Une scène choc pour un geste fort ! C’est l’art qu’on assassine, la poésie que l’on tente d’éradiquer. Celle-ci n’a plus sa place dans un monde tourné désormais vers l’argent et la réussite. à la question « Pourquoi t’acharnes-tu ainsi ? », madame Bemis lui répond un édifiant : « parce que je suis marié à un fou ». Folie que d’aimer donc la littérature.

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Photo 4 - Enfermé dans le coffre-fort pour sa pause de midi, Henry ne sait pas encore que la bombe H va exploser dehors et que cette salle des coffres sera son salut. Dehors plus rien n’existe, tout est rasé ! Des murs renversés, une voiture abandonnée et des peintures de décors apocalyptiques entretiennent l’illusion télévisuelle du chaos urbain. Effet minimaliste pour un réalisme efficace et suffisant. Photo 5 - L’homme est seul désormais ! « Les secondes, les minutes, les heures vont pouvoir s’écouler avec lenteur à l’infini pour Henry Demis. Celui-ci se retrouve seul dans un monde de désolation, il est le seul rescapé de la bombe atomique ». Prenant conscience de l’horreur de la situation, il tente de se suicider. Mais c’est alors qu’il découvre l’enseigne de la bibliothèque municipale et derrière elle des milliers de livres à lire… Henry est sauvé ! Photos 6, 7, 8 - Heureux, préparant ses livres en fonction des mois de l’année il en perd ses lunettes dans l’euphorie du moment. Celles-ci se cassent et Henry Demis se retrouve ainsi, tel Tental, à côté de son désir, de sa passion, de ces livres à portée de main, sans pouvoir jamais les lire. « C’est injuste » pleure-t-il ! « Le monde s’écroulait. Le petit homme aux lunettes avait enfin le temps, Henry Demis n’était plus rien dans la Quatrième Dimension ». Cette chute, caractéristique des issues souvent pessimistes de la série, clôt ainsi un épisode qui reste assurément un des meilleurs de la série. On y retrouve un thème cher à Rod Serling, celui de la littérature de plus en plus ignorée, bafouée face à un monde froid et individualiste peu propice à l’amour des mots mais plutôt porté vers la passion des chiffres. Qui n’a pas rêvé un jour de se retrouver seul, l’espace d’un instant (la Quatrième Dimension ?), pour assouvir sa passion. Arrêter le temps, le temps d’un livre, d’un film, d’une cigarette ou… d’une bière. Loin de tout, loin des hommes… Henry Demis est peut-être la projection d’un désir chez Rod Serling, celle de la liberté égoïste de penser, de vivre sans contraintes, sans jugement, sans censure. Paradoxe de cette histoire, c’est la bombe atomique qui va donner à Demis ce destin inespéré. Twilight est une nouvelle fois témoin de son époque. Nous sommes en 1959, au plus fort des tensions entre les deux blocs des puissances de ce monde, en pleine guerre froide qui crée la panique chez les américains qui construisent alors dans leur jardin des abris atomiques de survie dans des surenchères sécuritaires étonnantes. Une cruelle ironie qui ne laissa à l’époque personne indifférent..

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Le 2 octobre 1959, les Américains découvrent à l’écran un homme à la voix envoûtante vanter les mérites d’une nouvelle série qu’il annonce révolutionnaire et intitulée The Twilight Zone. Indéniablement, l’homme a du charisme, le regard profond et le sourire charmeur, l’icône parfaite de l’Homme des fifties. Son nom : Rod Serling, scénariste à succès depuis ses deux Emmy Ewards remportés pour Patterns et Requiem for a Heavy Weight, deux pièces télévisées encensées par la critique et qui feront l’objet d’une adaptation au cinéma quelques années plus tard. Serling est né à Syracuse (état de New York) le 25 décembre 1924 dans une famille juive réformiste dont le papa était boucher. Féru de sports, le jeune homme devient boxeur amateur avant d’être enrôlé dans l’armée durant la seconde Guerre Mondiale comme parachutiste où

il recevra une série impressionnante de décorations pour ses nombreux mérites. Il ressortira de cette période militaire avec des flashbacks et des insomnies chroniques qui allèrent influencer en partie ses écrits qu’il débuta d’ailleurs pendant son incorporation. Très vite conscient de ses qualités d’écrivain, l’homme se doute que l’avenir est dans ces nouveaux médias qui s’immiscent dans le quotidien des gens. Le premier d’entre eux est la radio où il va tenter désespérément de vendre ses écrits malheureusement sans succès. Ses sujets, jugés trop novateurs à l’époque, ne sont pas acceptés. Un comble quand on sait que Serling fera partie d’une émission radio « The Zero Hour » de 1974 à 1975 en tant qu’invité émérite cette fois-ci. C’est en 1951 qu’il fera son entrée à la télévision en tant que free-lance pour des fictions régulières avant de connaître le succès que l’on sait avec ses deux pièces télévisées à succès. Nanti de trois Emmy Awards (ce qui fait de lui l’auteur le plus récompensé de l’histoire de la télévision US), Rod Serling sent qu’il est temps de passer à autre chose et propose un script à la chaîne de télévision CBS intitulé The Twilight Zone : The Time Element qui raconte l’histoire d’un homme qui tente par tous les moyens d’avertir les autorités militaires de la future attaque imminente de Pearl Harbour. On le voit, le scénariste tente déjà d’imposer un style nouveau à travers une histoire fantastique novatrice à l’époque pour le format télévisuel. Néanmoins CBS n’en voudra pas et c’est le producteur de Playhouse 90, une série à succès pour laquelle Serling collabora quelques fois, qui va financer le projet. Le succès est au rendez-vous et on décide très vite d’en tirer la série mythique que l’on connaît maintenant.

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L’homme au cigare, toujours habillé d’un costume cravate pour chaque apparition publique et dictant ses scripts sur dictaphone avant retranscription écrite par sa secrétaire, devient LA référence de la Science-Fiction télévisuelle devenant en 2004 la première personnalité (vivante et réelle) du Guide des « 25 Greatest Sci-Fi Legends » bien devant des personnages de fiction célèbres. Jugé gentil et très amical par ses pairs, il ne connaissait paradoxalement pas grand-chose à la SF et au Fantastique quand il s’est lancé dans l’écriture des épisodes de Twilight. Ce que l’on sait moins de lui c’est que l’homme ne connut pas le succès uniquement avec la Quatrième Dimension mais également comme scénariste pour des films cultes comme La Planète des Singes notamment. Il parviendra d’ailleurs à sublimer l’adaptation du livre de Pierre Boule en recréant un univers différent et des scènes inédites par rapport à la célèbre œuvre. Enfin, six ans après la fin de Twilight Zone, Rod Serling se lance à nouveau dans une série de qualité intitulée Night Gallery qui ne connut malheureusement pas le même succès que l’illustre précédente car jugée trop identique. Grand fumeur et souffrant, retrouvé inconscient par son voisin, l’homme décède le 28 juin 1975 aux urgences de l’hôpital de Rochester à la suite d’une insuffisance cardiaque due à la rupture d’une artère. Rod Serling avait à peine 50 ans… Il reste encore à ce jour l’incarnation même du précurseur du fantastique et de la science-fiction à la télévision dans les années cinquante, en plein boom du petit écran, celui qui allait imposer et faire découvrir un genre peu représenté et estimé à l’époque en touchant un grand nombre de fans à travers le monde.

Doug Brode est professeur d’université à Syracuse (Newhouse School of Public communications, Department of TV). L’homme est l’auteur du livre « Rod Serling and the Twilight Zone, the 50th anniversary tribute » consacré à Serling, le créateur de la Quatrième Dimension qu’il a d’ailleurs rencontré à maintes reprises peu avant sa mort. Avec l’aide de l’épouse de ce dernier, Carol Serling, Brode en

passionné qu’il est, nous parle un peu de cet homme qui révolutionna le monde de la télévision de son époque ce que malheureusement peu de personnes savent encore aujourd’hui au regard du peu de publications et de manifestations culturelles autour de l’anniversaire de la série. L’occasion pour CinemaFantastique de palier quelque peu à cela en offrant la parole à l’écrivain autant qu’au fan de la série qu’est Douglas Brode. - Qu’est-ce qui diffère votre livre des autres déjà écrits sur le même sujet ?

Mon livre a été écrit en collaboration avec Carol Serling, la veuve de Rod Serling. Elle n’avait jamais collaboré avec un autre journaliste auparavant et elle l’a fait cette fois-ci parce que j’étais un ami de son défunt mari. Elle a aimé mes 35 livres que j’ai écrits sur la culture populaire, les films et la télévision. Elle savait qu’elle pouvait me faire confiance et s’est donc confiée et a parlé de son mari comme jamais auparavant. Ajoutez à cela mes connaissances antérieures sur l’homme qu’il était et on peut dire que j’avais ainsi un avantage que d’autres auteurs n’avaient pas. L’idée de notre collaboration entre Mme Serling et moi a commencé il y a sept ans déjà lors d’une conversation entre nous à propos de Rod, l’homme, l’écrivain, le penseur, l’être social, l’individu… bref tout sur lui. J’ai ensuite comparé tout ce qu’elle m’avait dit avec les épisodes de la série Twilight, démontrant ainsi combien ces épisodes étaient éminemment autobiographiques. Cela n’avait jamais été développé auparavant. Des écrivains avaient bien tenté d’expliquer quel excellent travail de science-fiction ou plus exactement « d’imagination fantastique » Twilight était. D’autres se sont plutôt penchés sur l’approche sociale de la fin des années 50, début des années 60, à travers la série. J’ai d’ailleurs inclus un peu des deux dans mon livre mais je voulais vraiment faire quelque chose qui n’avait jamais été fait auparavant et démontrer que Rod Serling était le véritable premier auteur de la télévision, ne créant pas seulement une très grande série télévisée mais véhiculant également sa propre vision, sa propre expression du monde. - Comment était-il dans la vie privée? Comme n'importe qui d’entre nous, il y a ceux qui se retrouvent grandis avec lui et ceux pour qui ce n’est pas le cas. Ceux qui viennent pour le louer, pour paraphraser Shakespeare, ou l'enterrer. Je fais partie des premiers. J’ai rencontré Rod quand j’avais 27 ans et professeur dans un petit collège de province. Il était l’invité lors d’un débat et a offert un formidable dialogue avec des étudiants. Peu après, je me suis brièvement présenté et lui ai demandé s’il était possible de faire une brève interview avec lui et depuis je n’ai d’ailleurs cessé d’écrire diverses publications sur les films et la télévision.

Douglas Brode : « Rod Serling était un homme Vrai » !

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Il était impossible d’avoir quelqu’un d’aussi généreux et cordial que lui. Cette rencontre eut lieu à Syracuse, New York. Rod vivait près d’ Ithaca. J’ai roulé jusque là et nous avons déjeuné, parlé pendant des heures et j’ai raconté tout cela pour Show magazine. Je n’ai jamais vu chez lui ce désir extrême de garder tout privé que l’on retrouve chez d’autres célébrités par exemple. Pour moi, Rod Serling était certainement un homme vrai.

- Quelles étaient ses autres passions en dehors de l’écriture?

La politique sans nul doute mais il n’a jamais séparé les choses qu’il aimait, il n’a jamais compartimenté. C’est ce qu’il fit d’ailleurs si bien avec Twilight Zone. Ce n’était jamais du Fantastique juste pour le plaisir de faire du Fantastique. Il espérait toujours faire des épisodes qui soient à connotation politique, voire philosophiques. Il était profondément anti-guerre et viscéralement attaché aux droits civiques. Il souhaitait vraiment écrire sur ces thèmes pour la télévision mais les networks étaient effrayés à l’idée du risque d’offenser certains téléspectateurs et étaient donc plutôt mal à l’aise avec ça. Du coup, Rod eut l’idée de déguiser ses histoires en épisodes fantastiques et à partir de ce moment là il ne s’est plus arrêté, se rendant compte qu’il était libre de dire tout ce qu’il avait envie de dire tout simplement parce qu’à cette époque-là ces mêmes personnes ne prenaient pas la science-fiction au sérieux contrairement aux drames très en vogue.

- Il a été boxeur et parachutiste dans l’armée durant la guerre. Comment est-il devenu écrivain ?

Rod a toujours été écrivain. Vous ne devenez pas écrivain, vous naissez écrivain. Vous ressentez le besoin à partir du jour où vous prenez un stylo et écrivez quelques mots. Dans mon cas, dès mes trois ans et demi, avant d’apprendre à lire et à écrire, je dictais à ma mère mes idées qu’elle devait retranscrire. Rod a toujours voulu être un écrivain. Il a essayé la poésie mais s’est rendu compte qu’il n’était pas bon. Il a également écrit pour le journal de son école. Pendant qu’il était à l’armée il écrivait et même après avoir essayé la boxe il a écrit sur le sujet. C’est ce que les écrivains font : écrire sur tout ce qui se passe ou s’est passé dans leur vie.

Par exemple et pour l’anecdote, Rod était plutôt petit et avait écrit un scénario initialement intitulé « Requiem for a Lightweight » qui racontait ce qu’il avait vécu dans le milieu de la boxe et ce qu’il avait été. Il découvrit à temps que son scénario fonctionnerait mieux auprès du public si le boxeur était plus grand et plus large et changea donc le héros pour celui de Louis 'Mountain' Rivera (interprété par Anthony Quinn) pour la télévision d’abord et le cinéma. Ensuite le titre changea évidement en « Requiem for a Heavyweight » Mais toutes les informations et les expériences qu’il avait vécues en tant que boxeur se trouvaient dans le script. Les meilleurs scénarios proviennent souvent d’un écrivain qui connaît son sujet de l’intérieur. C’est pourquoi ses histoires de guerre sont si puissantes dans la Quatrième Dimension. Il participa en tant que soldat à l’invasion de Leyte Island et y tua même un homme. Ses histoires respirent d’authenticité et de conviction. 14

- Quelle était sa vision de la société américaine à cette époque là et en quoi cela a influencé ses scripts ? Rod sentait que les années Eisenhower étaient banales et très conformistes. Il a d’ailleurs développé ça de façon satirique dans de nombreux scénarios de Twilight et surtout dans "The Monsters Are Due On Maple Street" qui s’attaquait à l’hystérie collective du MacCarthysme. Les écrivains qui s’opposèrent à tout ça étaient appelés The Angry Young Men, un nom qui prit son origine en Angleterre mais fut transposé jusqu’en Amérique pour décrire la Beat Generation et Rod fut, à un certain degré, un de ceux-là bien qu’il vécut dans un quartier huppé du Connecticut et se sentit coupable de ça. Cette culpabilité est extrapolée dans l’épisode "Souvenir d’enfance » de la saison 1. Bref, la première année et demi de Twilight était une critique générale de cette époque car en tant que libéral il méprisait énormément ce conformisme ambiant. Après que Kennedy soit élu, dont Rod était un grand fan et supporter, les épisodes de Twilight devinrent plus optimistes reflétant ainsi l’humeur du pays. Mais après l’assassinat du président, l’Amérique sombra dans une profonde et sombre dépression tout comme Rod et sa série qui prit un visage plus obscur dans ses dernières années. Je pense d’ailleurs que c’est ce côté noir qui encouragea CBS à mettre un terme à la série. Pour le public moyen c’en était trop, tout comme de regarder un écran noir et blanc pendant une demi-heure. - Quelle étaient ses références littéraires?

Sa première influence était très certainement Shakespeare. Plusieurs des épisodes de la Quatrième Dimension avaient des titres inspirés des œuvres de Shakespeare. Dans ses introductions comme dans ses conclusions, Rod citait fréquemment l’auteur anglais. Il ne fut pas trop influencé par les termes d’écriture poétique du célèbre auteur mais plutôt par sa compréhension de la structure dramatique et par sa vision générale. Hamlet parle à Horatio de ses visions du fantôme de son père « dans l’œil de son esprit ». L’image d’ouverture de Twilight est justement un grand œil venant de la droite de l’écran. Shakespeare nous disait que toute la réalité ultime existe uniquement dans notre esprit. Rod Serling n’en disait pas moins au bout du compte…

- Pourquoi était-il tellement intéressé par la vision d’un gouvernement totalitaire ?

Parce que c’était ce qu’il détestait le plus. Rod détestait les extrémistes, il détestait le communisme extrême comme le fascisme. Il n’aimait ceux qui étaient un peu trop à droite et ceux qui étaient un peu trop à gauche. Il condamna la mort de Kennedy sur le dos des extrémistes des deux bords. Il croyait profondément dans la grand Amérique centriste, un peu traditionaliste dans certains cas, progressiste dans d’autres. C’est ce qui le caractérisait le mieux. Aucun totalitarisme ne trouvait grâce à ses yeux, il détestait autant Staline que Hitler. - Dans le film The Man de 1972 il adoptait le roman d’ Irving Wallace qui racontait l’histoire du premier président noir américain des Etats-Unis. Un film prémonitoire. Il aurait été heureux de voir la victoire de Barack Obama non ?

Rod aurait adoré vénérer et embrasser le sol foulé par Barack Obama. Parce que Barack est une sorte de Rod libéral, plutôt FDR (Franklin D. Roosevelt) et Rod adorait Roosevelt. Pour Rod, le fait qu’Obama répète qu’il n’est pas un président noir Américain mais un président Américain à qui il lui est arrivé tout simplement de naître (moitié) noir est une merveilleuse déclaration. Tout comme Rod ne se voyait pas comme un juif Américain mais comme un Américain qui est né juif point. Ce n’était pas pour renier une origine ethnique mais plutôt pour souligner son statut et sa propre place dans une seule identité. La façon que nous avons de voir les autres comme ils sont réellement. Barack et Rod voyaient le monde de la même façon. J’aurais tellement souhaité voir Rod vivre l’élection de Barack comme président. Il aurait ouvertement pleuré de joie. Je sais qu’il l’aurait fait !

- Etait-il un visionnaire selon vous?

Il était clairement un visionnaire pour tout le monde. C’est « La Vision » qui permet à Twilight Zone de vivre encore cinq décennies après sa création, quand tant d’autres séries TV de cette époque ont tout simplement disparu. Et c’est ce que j’essaie d’expliquer dans mon livre: What 'The Vision' really was all about.

- Est-ce vrai qu’il ne connaissait pas grand-chose à la Science-Fiction et au Fantastique avant d’écrire les scénarios de Twilight ?

Oui c’est vrai. Il n’en connut d’ailleurs pas plus par après non plus. Rod Serling ne s’est jamais considéré comme un écrivain de Science-Fiction et de nombreux écrivains de Science-Fiction ne le considèrent d’ailleurs pas comme un des leurs. Il est plutôt comme un F. Scott Fitzgerald car oui c’est un fait que certains écrits de Fitzgerald peuvent faire penser à de la Science-Fiction, notamment "The Diamond as Big as the Ritz", mais on ne peut pas dire pour autant que l’auteur de The Great Gatsby et Tender is the Night soit un écrivain de Science-Fiction. Rod estimait toujours que « l’imagination fantasy » (un terme qu'il préférait plus) qu'il a créée était exagérée et que ses oeuvres plus réalistes comme Requiem for a Heavyweight ou Patterns, étaient sous-estimées quand les gens analysaient sa carrière. - Selon vous qu’est-ce qui faisait le succès de la série ?

Tout ce que j’ai déjà dit un peu auparavant. Si on dit de Twilight Zone que c’est une série de science-fiction je n’ai pas grand-chose à dire là-dessus mais c’est un peu réducteur. Pas que ce soit péjoratif de qualifier celle-ci ainsi mais c’est comme dire que Shakespeare a écrit simplement quelques comédies, quelques contes et quelques tragédies. C’est ce que pensent certains mais c’est oublier qu’il a transcendé tous les genres littéraires. Il écrivait pour tout le monde et pour le plus populaire des medias de son temps, le théâtre. À une époque différente et pour un média différent, la télévision, Rod a fait de même.

- Quelle était l’influence de sa femme Carol sur sa carrière?

Vous connaissez l’expression : derrière chaque grand homme il y a une grande dame ? Et bien c’est vrai ! Durant leurs premières années de mariage et alors qu’ils vivaient dans une maison d’étudiant du collège Antioch, c’est Carol qui insista pour que Rod présente un de ses scénarios à un concours pour la télévision. Il le fit et remporta le concours. Ce fut le début de tout, elle fut toujours pour lui une amie autant qu’une critique qui n’hésitait jamais à lui dire quand un de ses scripts n’était pas bon.

- C’est le cinquantième anniversaire de la série et pourtant il n’y a pas tellement d’évènements culturels pour fêter cela. Comment expliquez-vous cela ?

Je ne sais pas et je ne souhaite pas m’exprimer là-dessus car pour moi tout le monde devrait célébrer ça dans les rues.

- Quelle fut son influence sur la télévision de maintenant?

Pour la première fois, l’auteur scénariste d’une série est également le

réalisateur et le producteur exécutif de celle-ci. Je peux également vous dire qu’il aurait trouvé les séries de maintenant sans substance. 17

- Comment était-il lors de la première diffusion en octobre 1959? Nerveux et passionné. Horrifié aussi de savoir que peut-être cela ne fonctionnerait pas et qu’il se retrouverait pauvre. Son père avait été un épicier riche qui avait tout perdu à la fin de sa vie. Et toute sa vie, Rod avait attendu jusque là avec patience et travail ce qui allait lui arriver en cette fin d’année 59.

- Que pensez-vous personnellement de la Science-Fiction ou du Fantastique aujourd’hui?

Je pense que c’est plus approprié pour les jeunes d’aujourd’hui comme la science-fiction le fut pour nous dans les années 50 et 60. Cela ne me parle pas vraiment. Je pense que les scénarios sont moins importants maintenant que les effets spéciaux au contraire de Twilight justement parce qu’à l’époque il n’y avait tout simplement pas de budget pour cela.

- Vous êtes l’auteur de plus de trente livres sur les films des années 50 mais aussi sur Steven Spielberg, Denzel Washington et aussi sur les thrillers érotiques à petits budgets...

Je travaille actuellement sur cinq livres en meme temps. Le prochain sera SHOOTING STARS OF THE SMALL SCREEN qui est une encyclopédie sur les stars des séries télévisées de western. Il sortira en octobre 2009 et sera publié par l’université du Texas. Je travaille également sur l’ouvrage DREAM WEST: POPULAR CULTURE AND POLITICAL CORRECTNESS sur les films de western qui devinrent des séries télé. En janvier 2010 sortira mon premier livre graphique THE YELLOW ROSE OF TEXAS illustré par le brillant Joe Orsak. Le premier tome sera consacré à l’histoire d’Alamo à travers les yeux d’une femme afro-américaine, Emily Morgan qui a inspiré cette célèbre chanson folk. Enfin, un autre livre sera consacré à l’ère Kennedy à travers un thriller intitulé BLACK FRIDAY, en collaboration avec William Deane qui a récemment pris sa retraite des News de CBS à New York et a bien connu cette époque…

Un grand merci Doug…

18

Le cinquantième anniversaire de la série Twilight rime avec la sortie très attendue le 24 mars de la quatrième saison dans un box DVD qui fait suite aux trois premiers déjà parus. Cette saison est particulière par rapport aux précédentes en raison du format choisi : 50 minutes au lieu des 26 habituelles. Des épisodes qui ne furent jamais doublés en français et diffusés très tardivement en France en 2001 sur Série Club. Autant dire que ce box est donc un véritable collector que les fans francophones attendent depuis très longtemps et qui commençaient à douter de sa sortie. Le coffret est donc en VOSTF, proposé par l’éditeur français Corporation (Universal) et comprendra les bonus suivants :

- la version colorisée de l’épisode « Miniature » - une prise ratée de Rod Serling - le documentaire de 90 minutes consacré à Rod Serling lui-même (Rod Serling :

Submitted for your Approval) produit en 1995, inédit en France et édité DVD en son temps chez Image Entertainment en 1999.

Caractéristiques techniques : Image : DVD 9 - 4/3 – Format 1.33 Son : Dolby Digital 2.0 mono Anglais, Français Sous-titres : Français Voir liste des épisodes dans le chapitre consacré à la Quatrième Dimension.

Le Box de la quatrième saison sort enfin…

19

Saison 1 (1959-1960)

N° Titre français Titre original Réalisation

01 Solitude Where Is Everybody? Robert Stevens

02 Pour les anges One for the Angels Robert Parrish

03 La Seconde Chance Mr. Denton on Doomsday Allen Reisner

04 Du succès au déclin The Sixteen-Millimeter Shrine Mitch Leisen

05 Souvenir d'enfance Walking Distance Robert Stevens

06 Immortel, moi, jamais ! Escape Clause Mitch Leisen

07 Le Solitaire The Lonely Jack Smight

08 Question de temps Time Enough at Last John Brahm

09 La Poursuite du rêve Perchance to Dream Robert Florey

10 La Nuit du jugement Judgment Night John Brahm

11 Les Trois Fantômes And When the Sky Was Opened Douglad Heyes

12 Je sais ce qu'il vous faut What You Need John Brahm

13 Quatre d'entre nous sont mourants The Four of Us Are Dying John Brahm

14 La Troisième à partir du soleil Third from the Sun Richard L. Bare

15 La Flèche dans le ciel I Shot an Arrow Into the Air Stuart Rosenberg

16 L'Auto-stoppeur The Hitch-Hiker Alvin Ganzer

17 La Fièvre du jeu The Fever Alvin Ganzer

18 Le Dernier Vol The Last Flight William Claxton

19 Infanterie Platon The Purple Testament Richard L. Bare

20 Requiem Elegy Douglas Heyes

21 Image dans un miroir Mirror Image John Brahm

22 Les Monstres de Maple Street The Monsters Are Due on Maple Street Ron Winston

23 Un monde différent A World of Difference Ted Post

24 Longue vie, Walter Jameson Long Live Walter Jameson Tony Leader

25 Tous les gens sont partout semblables People Are Alike All Over David Orrick

26 Exécution Execution Ron Winston

27 Le Vœu magique The Big Tall Wish Ron Winston

28 Enfer ou Paradis A Nice Place to Visit John Brahm

29 Cauchemar Nightmare as a Child Alvin Ganzer

30 Arrêt à Willoughby A Stop at Willoughby Robert Parrish

31 La Potion magique The Chaser Douglas Heyes

32 Coup de trompette A Passage for Trumpet Don Medford

33 Un original Mr. Bevis Robert Parrish

34 Neuvième Étage The After Hours Douglas Heyes

35 Le Champion The Mighty Casey Douglas Heyes

36 Un monde à soi A World of His Own Ralph Nelson

La liste Twilight

20

Saison 2 (1960-1961)

N° Titre français Titre original Réalisation

37 King Neuf sans retour King Nine Will Not Return Buzz Kulik

38 L'Homme dans la bouteille The Man in the Bottle Don Medford

39 L'Homme et son double Nervous Man in a Four Dollar Room Douglas Heyes

40 Allez-vous-en, Finchley ! A Thing About Machines Dave McDearmon

41 L'Homme qui hurle The Howling Man Douglas Heyes

42 L'Œil de l'admirateur The Eye of the Beholder Douglas Heyes

43 Les Prédictions Nick of Time Richard L. Bare

44 Les Robots du Dr. Loren The Lateness of the Hour Jack Smight

45 Retour vers le passé The Trouble With Templeton Buzz Kulik

46 Futurographe / Une curieuse caméra A Most Unusual Camera John Rich

47 La Nuit de Noël Night of the Meek Jack Smight

48 Poussière Dust Douglas Heyes

49 Le Retour Back There Dave McDearmon

50 Rien que la vérité The Whole Truth James Sheldon

51 Les Envahisseurs The Invaders Douglas Heyes

52 Un sou pour vos pensées A Penny for Your Thoughts James Sheldon

53 Sans escale de vie à trépas Twenty-Two Jack Smight

54 L'Odyssée du vol 33 The Odyssey of Flight 33 Justus Addiss

55 M. Dingle / Le surhomme Mr. Dingle, the Strong John Brahm

56 Parasites Static Buzz Kulik

57 Le Manipulateur The Prime Mover Richard L. Bare

58 Conversation avec l'au-delà Long Distance Call James Sheldon

59 Au bord du gouffre / La piste de l'ouest

A Hundred Yards Over the Rim Buzz Kulik

60 Rendez-vous dans un siècle The Rip Van Winkle Caper Justus Addiss

61 Le silence est d'argent The Silence Boris Sagal

62 Peine capitale Shadow Play John Brahm

63 L'Esprit et la Matière The Mind and the Matter Buzz Kulik

64 Y a-t-il un martien dans la salle ? Will the Real Martian Please Stand

Up

Montgomery

Pittman

65 L'Homme obsolète The Obsolete Man Elliot Silverstein

Saison 3 (1961-1962)

N° Titre français Titre original Réalisation

66 Deux Two Montgomery

Pittman

67 L'Arrivée The Arrival Boris Sagal

68 L'Abri The Shelter Lamont Johnson

69 La Route de la mort The Passersby Elliot Silverstein

70 Le Joueur de billard A Game of Pool Buck Houghton

71 Le Miroir The Mirror Don Medford

72 Vengeance d'outre tombe The Grave Montgomery

Pittman

73 C'est une belle vie It's a Good Life James Sheldon

74 Le Musée des morts Deaths-Head Revisited Don Medford

75 Le Soleil de minuit The Midnight Sun Anton Leader

76 La Vallée immobile Still Valley James Sheldon

77 La Jungle The Jungle William Claxton

78 Il était une fois... Once Upon a Time Norman Z. McLeod

79 Cinq personnages en quête d'une sortie Five Characters in Search of an

Exit Lamont Johnson

80 La Grandeur du pardon A Quality of Mercy Buzz Kulik

81 Rien à craindre Nothing in the Dark Lamont Johnson

82 L'Excentrique M. Radin One More Pallbearer Lamont Johnson

83 Les Chaussures diaboliques Dead Man's Shoes Montgomery

Pittman

84 La Chasse au paradis The Hunt Harold Schuster

85 Règlements de compte pour Rance McGrew

Showdown With Rance McGrew Christian Niby

86 Jeux d'enfants Kick the Can Lamont Johnson

87 Un piano dans la maison A Piano in the House David Greene

88 Les Funérailles de Jeff Myrtlebank The Last Rites of Jeff Myrtlebank Mongomery Pittman

89 Comment servir l'homme To Serve Man Richard L. Bare

90 Le Fugitif The Fugitive Richard L. Bare

91 La Petite Fille perdue Little Girl Lost Paul Stewart

92 Personne inconnue Person or Persons Unknown John Brahm

93 Le Petit Peuple The Little People William Claxton

94 À quatre heures Four O'Clock Lamont Johnson

95 Le Menteur Hocus-Pocus and Frisby Lamont Johnson

96 L'Échange The Trade-Ins Elliot Silverstein

97 Le Cadeau The Gift Allen H. Miner

98 La Marionnette The Dummy Abner Biberman

99 Un passé infini Young Man's Fancy John Brahm

100 La Fée électrique I Sing the Body Electric James Sheldon

101 L'Ange gardien Cavender Is Coming Christian Nyby

102 La Relève de la garde The Changing of the Guard Robert E. Miller

Saison 4 (1963)

N Titre français Titre original Réalisation

103 A Son Image Dans Son Image

In His Image Perry Lafferty

104 La Trente-Sonder Grave The Thirty-Fathom Grave Perry Lafferty

105 La Vallée de l'ombre Valley of the Shadow Perry Lafferty

106 Il est Vivant Il est Alien

He's Alive Stuart Rosenberg

107 Muet Mute Stuart Rosenberg

108 Le Navire De La Mort Le Vaisseau De La Mort

Death Ship Don Medford

109 Jess-Belle Jess-Belle Buzz Kulik

110 Miniature Miniature Walter Grauman

111 L'imprimante Du Diable La Presse Diabolique

Printer's Devil Ralph Senensky

112 Pas De Temps Comme Le Passé No Time Like the Past Jus Addiss

113 Parallèle Le Parallèle

The Parallel Alan Crosland Jr.

114 Je Rêve Du Génie I Dream of Genie Robert Gist

115 La Nouvelle Exposition The New Exhibit John Brahm

116 Je Pense Tard A CliffordVille Of Late I Think of Cliffordville David Lowell Rich

117 L'incroyable monde de Horace Ford The Incredible World of Horace Ford Abner Biberman

118

Jeudi, Nous Quittons La Maison Jeudi, Nous Retournons à la maison Nous Repartons A La Maison

On Thursday We Leave For Home Buzz Kulik

119 Passage Sur Le Lady Anne Croisière Sur Le Lady Anne

Passage on the Lady Anne Lamont Johnson

120 Le Bard The Bard David Butler

Saison 5 (1963-1964)

N° Titre français Titre original Réalisation

121 Amour paternel In Praise of Pip Joseph M.

Newman

122 Sam Kelly Steel Don Weis

123 Cauchemar à 20 000 pieds Nightmare at 20,000 Feet Richard Donner

124 Une curieuse montre A Kind of a Stopwatch John Rich

125 La dernière nuit d'un jockey The Last Night of a Jockey Joseph M. Newman

126 La poupée vivante Living Doll Richard C. Sarafian

127 Le vieil homme dans la caverne

The Old Man in the Cave Alan Crosland Jr.

128 Oncle Simon Uncle Simon Don Siegel

129 Sonde 7 - Fort et clair Probe 7 - Over and Out Ted Post

130 Les fantômes du septième de cavalerie

The 7th is Made Up of Phantoms Alan Crosland Jr.

131 La fontaine de jouvence A Short Drink from a Certain

Fountain Bernard Girard

132 Le rythme du temps Ninety Years Without Slumbering Roger Kay

133 Retour en force Ring-A-Ding Girl Alan Crosland Jr.

134 Prends le volant You Drive John Brahm

135 Un lointain lendemain The Long Morrow Robert Florey

136 Le Recyclage de Salvadore Ross

The Self-Improvement of

Salvadore Ross Don Siegel

137 Portrait d'une jeune fille amoureuse

Number Twelve Looks Just Like

You Abner Biberman

138 Les blousons noirs Black Leather Jackets Joseph M. Newman

139 Appel nocturne Night Call Jacques Tourneur

140 Très affectueusement, Agnès

From Agnes - With Love Richard Donner

141 L'espace d'un moment Spur of the Moment Elliot Silverstein

142 La rivière du hibou An Occurrence at Owl Creek

Bridge Robert Enrico

143 La reine du Nil Queen of the Nile John Brahm

144 Qu'est-ce qu'il y a à la télé ?

What's in the Box Richard L. Bare

145 Les masques The Masks Ida Lupino

146 Un matin noir I Am the Night - Color Me Black Abner Biberman

147 Chut ! Sounds and Silences Richard Donner

148 César et moi Caesar and Me Robert Butler

149 La chambre de la mort The Jeopardy Room Richard Donner

150 Etape dans une petite ville Stopover in a Quiet Town Ron Winston

151 La rencontre The Encounter Robert Butler

152 La résurrection Mr. Garrity and the Graves Ted Post

153 Automation The Brain Center at Whipple's Richard Donner

154 L'homme à la guitare Come Wander with Me Richard Donner

155 Qui a peur de qui ? The Fear Ted Post

156 La piscine ensorcelée The Bewitchin' Pool Joseph M. Newman

FIN

Dossier CinémaFantastique.net Mars 2009

Réalisé et mis en page par Gore Sliclez