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Licence professionnelle « Intervention sociale, langue des signes française » 1 26.04.2020 Entretien avec Stéphie-Rose Nyot Nyot fondatrice de « Je parle le bassa 2.0 » et « Je parle l'Afrique 2.0 » Par Anne Depetris Une langue meurt tous les 15 jours… comment Internet peut-il sauver les langues africaines ? « E-learning 2.0 », est-ce une solution pour préserver le patrimoine de ces langues ? Pourquoi une jeune cadre s’engage corps et âme pour la sauvegarde d’une langue qu’elle ne maitrisait pas et créer une plateforme linguistique afin de la préserver et de la transmettre ? Après avoir suivi, consulté et participé à sa page Facebook, j’ai voulu en savoir plus sur ses motivations, ses inspirations et son cursus. Je l’ai donc contactée dans un premier temps via ses réseaux pour savoir si je pouvais l’interviewer, et au vu de son enthousiasme et de sa gentillesse, elle a tout de suite dit oui et pris le temps de répondre par courriels aux questions que j’avais préparées au préalable.

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Licence professionnelle « Intervention sociale, langue des signes française »

1 26.04.2020

Entretien avec Stéphie-Rose Nyot Nyot

fondatrice de « Je parle le bassa 2.0 » et « Je parle l'Afrique 2.0 »

Par Anne Depetris

Une langue meurt tous les 15 jours… comment Internet peut-il sauver

les langues africaines ? « E-learning 2.0 », est-ce une solution pour

préserver le patrimoine de ces langues ?

Pourquoi une jeune cadre s’engage corps et âme pour la sauvegarde d’une langue qu’elle ne maitrisait pas et créer une plateforme linguistique afin de la préserver et de la transmettre ?

Après avoir suivi, consulté et participé à sa page Facebook, j’ai voulu en savoir plus sur ses motivations, ses inspirations et son cursus. Je l’ai donc contactée dans un premier temps via ses réseaux pour savoir si je pouvais l’interviewer, et au vu de son enthousiasme et de sa gentillesse, elle a tout de suite dit oui et pris le temps de répondre par courriels aux questions que j’avais préparées au préalable.

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Peux-tu te présenter succinctement ? Quel est ton parcours scolaire/universitaire ? Où es-tu née ?

Quelle(s) langue(s) parle ta famille ? Quelle est ta langue maternelle ?

Bonjour, je m'appelle Stéphie-Rose Nyot Nyot, je suis née en France, à Paris. Mes deux parents sont Camerounais. Ma langue maternelle est le français car c'est la langue que j'ai apprise, cependant je suis née et ai grandi dans le bilinguisme avec la langue bassa.

« Fondatrice des projets Je parle le Bassa et Je parle l’Afrique 2.0 (plus de 15K abonnés via les réseaux sociaux) qui ont pour objectif de promouvoir l’apprentissage des langues africaines, depuis janvier 2019, Stéphie-Rose anime une chronique hebdomadaire sur RFI sur la visibilité des langues africaines au XXIe siècle. Lors de la journée de la Francophonie, le 20 mars, elle a participé à l’édition spéciale de RFI au siège de l’OIF en compagnie de la Secrétaire Générale, Madame Louise Mushikiwabo. Stéphie-Rose a fait plusieurs apparitions médiatiques notamment avec TV5Monde, Le Point Afrique, BBC, France 24, ou encore Jeune Afrique ainsi que diverses conférences en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Cameroun.

Diplômée en communication internationale de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), elle a étudié et travaillé cinq ans hors de la France, notamment à Londres, Montréal et Accra.

Elle a commencé sa carrière en 2010, en communication, à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) à Accra. Elle s’est ensuite tournée vers l’enseignement à Londres pendant deux ans, avant de se consacrer à nouveau à la communication et à l’éducation et au patrimoine à l’UNESCO. Au cours des trois dernières années, elle était Digital Manager auprès de l’agence 35°Nord, agence de communication stratégique et relations presse spécialisée sur l’Afrique. Elle est actuellement chargée de projet numérique éducatif auprès de l’Institut Français à Paris et précédemment elle était consultante au département innovation à l’Agence Française de développement (AFD) à Paris. Stéphie-Rose est depuis ces dernières années identifiée comme la personne ressource en termes de plurilinguisme via les réseaux sociaux. »1

Comment t’es venue l’idée de créer « Je parle le bassa 2.0 » ? Parlais-tu couramment le bassa ?

« Après avoir vécu cinq années loin de mon cocon familial, entre autres au Ghana, en Angleterre puis au Canada, c'est en 2013 que je suis revenue à Paris pour un stage auprès de l'Unesco au sein du programme Mémoire du monde et du département éducation pour tous. Durant cette période, je me suis réinstallée au sein de ma famille où l'on s'exprime en bassa. Avec une certaine détresse, j'ai réalisé que j'avais perdu une partie de ma compréhension de la langue bassa par manque d'écoute. En fait, je n'avais jamais su m'exprimer correctement en bassa, mais j'avais toujours compris quelques mots et phrases, alors que là…. »2

Pourquoi as-tu eu envie de le faire ? et pourquoi de manière numérique ?

1 Source : via : https://parleafrique.com/qui-sommes-nous 2 Source : via : https://www.lepoint.fr/culture/stephie-rose-nyot-nyot-les-langues-regionales-africaines-meritent-aussi-d-etre-parlees-27-12-2017-2182647_3.php

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Ma question a donc été la suivante : qu'allais-je pouvoir transmettre à mes futurs enfants alors que je perdais une partie de mon identité ?

Ayant toujours été intéressée par la diversité culturelle, les langues du monde et la communication digitale, j'ai décidé, après plusieurs recherches sur la langue, de lancer la page Facebook en 2013, avec l'aide de mes parents et de proposer une méthode ludique, colorée, moderne et participative.

Ainsi à travers JPLB 2.0, nous souhaitions démontrer que les langues africaines, à l'instar des langues dites de commerce, méritent aussi d'être parlées. Nous nous inscrivons donc dans une démarche interculturelle.

Avant de se lancer dans ce projet, le bassa était un besoin. Il reste toujours un besoin, je ne considère pas encore avoir atteint mon objectif avec ce projet. Nous avons, certes, pu rallier un certain nombre de personnes, mais au-delà de la langue bassa, nous souhaitons démontrer que les langues africaines régionales sont importantes et méritent de survivre, c'est pourquoi, depuis 2018 nous avons officiellement lancé « Je parle l'Afrique 2.0 : JPLA 2.0 ».

Comment apportes-tu tes supports pour enrichir tes contenus ? Que « faut-il » absolument mettre

en avant, selon toi, dans l’apprentissage d’une langue ?

As-tu fait des études de linguistique (= science qui étudie la langue comme système de signes) sur

cette langue ?

Le projet se déroule de manière participative, je propose des exercices puis j’écoute ; j’échange avec ma cible.

J'ai fait une licence LLCE anglais à l’université de Paris Est Créteil (UPEC), aves des cours de phonétique, de structure, puis un master en éducation et développement à l’université de Québec à Montréal (UQAM).

Comment valides-tu les prononciations ou l’écriture de tel ou tel mot ?

Avec les contributeurs3.

Existe-t-il plusieurs variations dans cette langue ? Si oui, en mets-tu une plus en avant qu’une

autre ?

Comme dans plusieurs langues africaines, il existe des variantes en fonction de la région, de la provenance des uns et des autres. Exemple : certains diront un cadeau « likebla » et d'autres diront « likebel », ce qui pourra être compris par d'autres comme une « offrande ».

De la plateforme « je parle le bassa 2.O » est également né « Je parle l’Afrique 2.0. » qu’est-ce ?

Comment procèdes-tu ?

3 https://parleafrique.com/qui-sommes-nous : des profils de personnes atypiques ayant une expérience personnelle et ou professionnelle en la matière.

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Est ce qu’il n’y a qu’une seule langue africaine ?

A date, il y a le bassa (Cameroun), le bambara, le douala (Cameroun), l’ewe (Togo), le lingala (République Démocratique du Congo), le wolof (Sénégal) - prochainement du kinyarwanda (Rwanda)4.

Quelle proportion de population penses-tu toucher avec tes diverses plates formes facebook,

instagram, tweeter ? Est-ce d’après toi le moyen le plus efficace pour continuer de faire vivre ces

langues, mieux qu’une trace écrite dans un livre ?

Pourquoi as-tu également créé un petit support ludique sous format papier, coloré ? Quel était

l’objectif ?

A date, JPLB 2.0 compte plus de 13K abonnés et JPLA 2.0 plus 2K, nous espérons continuer d'accroitre ce nombre en mettant à disposition du contenu de qualité. Le digital permet de viraliser et de pérenniser tout type de contenu car il a plus d'impact qu'un support papier.

Le support papier traditionnel reste important en termes d'ancrage et d'authenticité.

Tout ceci à un coût en termes de temps, de personnes et d’argent, comment le finance-tu ?

Grâce à la campagne de financement en 2013 ainsi que des apports personnels.

Les langues que tu fais vivre à travers ces outils, sont-elles toutes officiellement reconnues comme

langues ? (Si non, pourquoi, selon toi, cette absence ou ce manque de reconnaissance ?)

Elles sont officiellement reconnues comme langues mais en raison du passé par lequel elles sont passées, plusieurs ne sont pas utilisées dans le domaine de l'administratif, scolaire etc. Elles sont plutôt utilisées de manière informelle, dans le cadre familial. Cependant, évitons de généraliser, le kinyarwanda qui sera prochainement accessible sur notre site web à une histoire différente.

Tu as une rubrique tous les jeudis dans La Vie ici sur RFI, radio écoutée par de nombreux auditeurs

en Afrique, tu as récemment été invitée pour la journée de la langue maternelle à l’Unesco… peux-

tu nous en dire plus ? Est-ce une « fierté » pour toi ? As-tu l’impression d’avoir « atteint ton

objectif » ?

Oui bien-sûr, je fais ce travail par passion et être reconnue dans le domaine en étant partie de rien est un véritable honneur, de surcroit par des institutions de renoms. J'ai également été reçue à l'Elysée l'année dernière. Il s'agit de booster, l'objectif est loin d'être atteint mais ces reconnaissances, ces rencontres, ces évènements et ces échanges aident à rester motivée lors de passage à vide.

4 Voir https://parleafrique.com/courses

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Et cela est sans compter la multitude de mails, de commentaires, de messages d'encouragements et de demandes pour telle ou telle langue ou thème qui ne cessent d’arriver, etc. La mission ne fait que démarrer.

D’où vient ta volonté ? ton entêtement ? ta « flamme » ?

Lorsque je démarre quelque chose j'aime aller à fond et jusqu'au bout. J'adore, l'humain, la culture et

cela m'attriste de voir qu'une bonne partie de la population mondiale reste marginalisée et sans

écoute.

Il s'agit pour moi d'un devoir de mémoire, de transmission pour les générations en cours et à venir.

Un développement durable, la sauvegarde d'un patrimoine linguistique immatérielle.

La diversité culturelle nous enrichit : protégeons-la !

Crois-tu en la « résilience » d’une langue ?

Oui !

Penses-tu qu’il y a des langues plus « visuelles » que d’autres ?

Je ne suis pas experte en linguistique et encore moins en langue du monde, mais des langues telles que l'italien, l'espagnol et quelques langues africaines sont effectivement très expressives.

Si ton enfant était sourd, que ferais-tu (d’un point de vue linguistique) ?

Lorsque j'étais enfant, une de mes meilleures amies avait des parents sourds. J'étais toujours impressionnée de voir avec quelle facilité elle parvenait à échanger avec eux. J'échangeais aussi avec sa maman qui lisait sur mes lèvres, je me souviens que j'aurais aimé pouvoir interagir davantage avec eux, je me sentais frustrée mais trop jeune pour le comprendre et l'exprimer.

Si j'étais dans cette situation, je ferais de mon mieux pour qu'il exprime tout ce qu'il souhaite via la langue des signes, mais aussi par l'écriture et le dessin.

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Etant originaire du Cameroun et parlant cette langue bassa, le parcours de Stéphie-Rose Nyot Nyot me parle tout particulièrement. En effet, ma langue maternelle est également le français et j’ai baigné dans ce bilinguisme d’une manière plus « inclusive ». De retour de l’école, ma tante et moi (car benjamines de la famille) étions amenées à parler cette langue en famille, à écouter des histoires, des contes en bassa. Je pouvais aussi apprendre à la lire via les seuls supports papiers existants qui étaient la bible ou des chants de chorale traduits ou crées en bassa. Aujourd’hui, mère de famille, je me suis posé la question de la transmission de cette langue et de ce patrimoine culturel. La communauté bassa est une ethnie parmi les 240 ethnies vivant au Cameroun5. L’esclavage, la colonisation sont des pans de l’histoire qui ont marqué négativement la survie des cultures et des langues autochtones. Aujourd’hui, les désaccords entre les représentants des différentes communautés et les représentants de l’Etat ont eu pour conséquence d’écarter l’enseignement de ces langues dans les écoles camerounaises. Quelles langues privilégier par rapport aux 240 autres ? Y aurait-il assez de personnels compétents pour les enseigner ? Des questions qui n’ont pas trouvé de réponse. La diaspora 6 semble se préoccuper de cette question du fait notamment de la distance géographique avec leur pays, leur région et leur culture. J’ai trouvé dans ce projet une lueur d’espoir sur la survie de cette langue. Ma contribution est quotidienne, quand je me souviens d’un mot, d’une histoire ou d’une comptine, je les transmets à la communauté qui suit ces pages ainsi qu’à mes enfants. J’ai d’ailleurs remarqué que ces derniers ont toujours été réceptifs aux comptines dans cet apprentissage ou au support papier. Un jour viendra peut-être où ils voudront l’apprendre autrement.

Les cours en licence professionnelle « intervention sociale, langue des signes française » ont souvent fait écho en moi face à la résilience des langues minoritaires et par essence la communauté qui la compose. L’histoire de la langue des signes et le fait d’encourager l’oralisme décidé lors du congrès de Milan en 1880 ont freiné l’essor de cette langue. Malgré ces 100 ans « d’interdiction », la langue des signes française a survécu, avec des séquelles indélébiles sur les personnes mais aussi par la disparition de nombreux signes.

La communauté scientifique, les chercheurs : historiens, sociologues, linguistes et ethnologues contribuent à laisser une trace écrite sur la langue des signes françaises, et la communauté Sourde. La trace écrite est-elle la seule piste à suivre ? A l’heure où la plupart des informations et échanges passent par les réseaux sociaux et Internet, comment garder des traces de cette langue visuelle ? Comment enseigner au plus grand nombre cette langue, en plus des livres qui sont en 2D (2 dimensions). La plateforme proposée par « Je parle le bassa 2.0 » et « Je parle l'Afrique 2.0 » pourrait être un modèle à suivre pour un projet spécifique avec les langues de signes. C’est une piste à explorer.

5 https://www.prc.cm/fr/le-cameroun/presentation 6 https://www.glossaire-international.com/pages/tous-les-termes/diaspora.html Le terme diaspora désigne la dispersion d'un peuple dans différents pays du monde. Aujourd'hui, par extension, diaspora désigne aussi le résultat de la dispersion, c'est-à-dire l'ensemble des membres d'une communauté dispersés dans plusieurs pays

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Référence et indication bibliographiques

- Je parle le bassa 2.0, « Bi Banga bi hop bassa », Alphabet en langue Bassa, Bassa Alphabet, 2018.

- Delaporte, Yves (2007). Dictionnaire étymologique et historique de la langue des signes française. Origine et évolution de 1200 signes. Les Essarts-le-Roi : Editions du Fox.

Indications sitographiques

- https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/4251/files/2020/04/Corpus-du-lexique-de-la-langue-des-signes-camerounaise.-Pauline-Wierzbicki.-2020.pdf

- https://fr.unesco.org/feedback/rsvp-21022020

- https://www.glossaire-international.com/pages/tous-les-termes/diaspora.html

- https://www.lepoint.fr/culture/stephie-rose-nyot-nyot-les-langues-regionales-africaines-meritent-aussi-d-etre-parlees-27-12-2017-2182647_3.php

- https://parleafrique.com/jpla-2-0-a-la-journee-internationale-de-la-langue-maternelle-unesco

- https://parleafrique.com/qui-sommes-nous

- https://www.prc.cm/fr/le-cameroun/presentation

- http://www.rfi.fr/fr/emission/20190404-diversite-langues-africaines

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Annexes – sitographie et photos commentées

https://parleafrique.com/jpla-2-0-a-la-journee-internationale-de-la-langue-maternelle-unesco

Photographie de Stéphie-Rose Nyot Nyot avec Madame Tarcila Rivera Zea, militante quechua, membre de l'Instance permanente des Nations Unies, fondatrice et directrice exécutive de Chirapaq (Centre des Cultures autochtones du Pérou), a consacré plus de 20 ans à lutter pour la reconnaissance des peuples et cultures autochtones du pays lors de la journée internationale de la langue Maternelle (21 février).

Photographie de Stéphie-Rose Nyot Nyot aux côtés de Madame Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation. Ancienne membre de la Commission nationale pour la promotion de la culture italienne à l’étranger au Ministère des affaires étrangères (2006-2011). Sénatrice de la République d’Italie (2013-218) et Ministre de l’éducation, des universités et de la recherche (2014-

2016).

https://parleafrique.com/rencontre-au-musee-du-quai-branly

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Supports pédagogiques en ligne https://parleafrique.com/courses

Choix de la langue d’apprentissage

Contenu de la formation :

Une formation pour débutant qui

est prévu pour 2 heures. Des

bases de langue bassa en écriture

simplifiée et accompagnée d’un

audio pour maîtriser les sonorités

pour le coût de 5 euros mensuel.

Les salutations : les salutations /affirmation / négation / politesse

Apprendre à compter : les chiffres et les nombres

Apprendre à communiquer : le genre

Les verbes au présent : le verbe être / le verbe avoir

Test I : saluer, s’affirmer, compter, le genre

La temporalité : les jours de la semaine, les mois de l’année

Les animaux : animaux

Phrases affirmatives / négatives : phrases affirmatives / négatives partie I et II

Test II : la temporalité : semaine et mois, phrases affirmatives / négatives

Boutique :

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Supports papier – livret :

Images du livre « Bi banga bi hop bassa » photographiées par Anne Depetris : page de garde et

préface.

Photographie de la lettre W représentant le champ

Photographie de la page P représentant l’orange.

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Photographie de la page M représentant l’eau

Photographie de la page H et la page I représentant le poisson et l’oiseau

Images de quelques phrases pour débuter, règles de politesses en langue bassa.

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Remerciements….

Je tenais à remercier

Madame Stéphie-Rose Nyot Nyot, fondatrice des projets Je parle le Bassa et Je parle l’Afrique

2.0 qui a sans hésitation voulu répondre à mes questions. Je la remercie pour sa gentillesse, sa

sincérité et sa générosité. Merci d’avoir voulu partager sans retenue quelques dessous de cette

incroyable aventure linguistique, culturelle et humaine.

Madame Mélanie Hamm, la responsable de cette licence professionnelle qui m’a encouragée

pour cette interview qui me tenait à cœur, tout en me guidant pour mon questionnaire.

L’équipe enseignante et les intervenants de la licence professionnelle « intervention sociale, langue des

signes » qui nous ont soutenues et encouragées dans ce projet.

M. Marc Bruant, Directeur du Crous d’Aix-Marseille, qui a autorisé et financé en partie ce

projet et m’a autorisée à poursuivre cet objectif de formation engagé depuis plusieurs années.

Mme Marie-Aude Mestre ancienne responsable de formation du Crous qui a toujours cru en

moi. Mme Marianne Schuhler, la responsable du service social du Crous et mes collègues

assistantes sociales qui m’ont apporté leur soutien en assumant la charge de travail que j’aurais

difficilement pu absorber durant les périodes intenses de cette formation.

Ma grand-mère Bernadette qui continue de me transmettre cette langue ainsi qu’aux nouvelles

générations. Une pensée bien plus qu’émue à mon regretté grand-père Jean-Henri qui n’a cessé

de transmettre cette culture, à travers l’histoire, les contes, les proverbes, etc. Il est parti bien

trop tôt, avant que je ne prenne réellement conscience de cette richesse et que je puisse en garder

une trace vidéo et/ou écrite.

A mes oncles et tantes, à ma mère Claudine qui continue de me parler régulièrement en bassa,

qui met tout en œuvre pour la transmettre en héritage à ma sœur Alexandra et ses petits-enfants.

A mes jeunes enfants (6 ans et 18 mois au début de cette licence) qui je l’espère par nos

échanges et l’initiation à la langue bassa, pourront un jour être fiers de leur patrimoine

linguistique et culturel.

Et à tous ceux que je ne pourrai citer mais qui œuvrent de près ou de loin pour la survie et la

transmission de cette langue : je leur dis MERCI.