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Dossier ressources enseignants Hugo Pra, lignes d'horizons | 1 dossier ressources enseignants

dossier ressources enseignants · 2018-09-19 · Dossier ressources enseignants Hugo Pratt, lignes d'horizons | 3 Le parcours de l’exposition Hugo Pratt (1927-1995) est un créateur

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Sommaire

Le parcours de l’exposition ...............................................................................3

Une sélection d’objets ethnographiques à voir dans l’exposition .......................... 7

Le parcours découverte pour les lycéens ..........................................................12

Le projet spécifique "Nouvelles d’ailleurs" pour les collégiens ............................13

Pistes d’exploitation pédagogique pour le 1er degré ........................................... 14

Pistes d’exploitation pédagogique pour le 2nd degré ...........................................15

Ressources ................................................................................................... 16

Informations pratiques et réservations .............................................................17

Première de couverture—Klar

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Le parcours de l’exposition Hugo Pratt (1927-1995) est un créateur dont le graphisme et l’art du récit sont reconnaissables entre tous. Il a peuplé notre imaginaire d’innombrables visages et enrichi notre géographie de lieux et d’horizons improbables.

En confrontant 130 de ses œuvres aux objets ethnographiques, l’exposition propose de poser un regard nouveau sur une œuvre monumentale et résolument moderne.

1. Hugo Pratt, créateur du Grand Large

Avant de s'élancer vers les géographies d'Hugo Pratt, le parcours de l'exposition s'attache à sa vie, à ses influences, à ses sources d'inspiration. Il fut Vénitien, Argentin, Américain, Européen, curieux du monde entier.

Son ouverture au monde et son inspiration ont été enrichies par la littérature anglo-saxonne dédiée à l'aventure (Robert-Louis Stevenson, Jack London), le cinéma de l'âge d'or d'Hollywood (Corto Maltese inspiré de l'acteur Burt Lancaster) et les bandes dessinées américaines (particulièrement celles de Milton Caniff).

Hugo Pratt naît à Rimini le 15 juin 1927 de parents vénitiens et d’ascendance britannique par son père. En 1937, la famille rejoint l’Éthiopie récemment conquise par l’Italie où son père a obtenu un poste. Lorsque prend fin la domination italienne en 1942, le jeune Pratt est rapatrié à Venise avec sa mère l’année suivante. Doué pour le dessin, il souhaite en faire son métier. Il est alors recruté par un éditeur argentin de bandes-dessinées en 1949. Il s’installe à Buenos-Aires et y demeure une dizaine d’années. Le retour en Europe est celui d’un auteur à la notoriété croissante qui séjourne à Londres, en Italie et en France.

En 1984, il s’installe en Suisse près de Lausanne, où il passera les dix dernières années de sa vie.

Une culture d’Occident

Les lectures de l’enfance et de l’adolescence se souviennent aux vies d’adultes. Celles d’Hugo Pratt relèvent des récits d’aventures d’auteurs essentiellement britanniques (Stevenson, Kipling, Haggard…) et américains (Curwood, Melville, Jack London…) mais aussi italien (Emilio Salgari). Son œuvre, qu’il qualifiait de “littérature dessinée” s’inscrit dans leur droite lignée. Les poètes français (Villon, Rimbaud) et, plus tard, la littérature sud-américaine (Borges, Lugones…) l’inspirèrent également.

Les inspirations du cinéphile

Hugo Pratt a fait de la bande dessinée comme d’autres ont tourné des films. Il était tout à la fois scénariste, metteur en scène, cadreur, monteur, chercheur d’effets spéciaux ou à la composition de la musique et de la bande-son. Ses aventures sont construites comme de véritables story-boards. Ses cases sont comme des plans : larges, serrés, en plongée ou contre plongée. Cet héritage est celui d’une passion qu’il voue très jeune à l’âge d’or du cinéma hollywoodien. L’exposition met en lumière quelques extraits de longs métrages qui le marquèrent, parmi lesquels His Majesty O'Keefe (Le Roi des îles) avec Burt Lancaster qui joua un rôle déterminant dans la création du personnage de Corto Maltese ou Footlight Parade, film musical américain, dont une scène chantée étonnante est à l’origine d’un autre personnage, féminin, Changhaï Li.

Une filiation : Milton Caniff

Né dans l’Ohio en 1907 et mort à New-York en 1988, Milton Caniff fut l’un des plus talentueux dessinateurs américains de bande dessinée. Ses séries Terry et les Pirates (1934) et Steve Canyon (1947) furent traduites et diffusées dans le monde entier. Par son exceptionnelle maîtrise du noir et blanc, son

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sens du découpage des images et le rythme de ses scénarios, il exerça une influence primordiale sur Hugo Pratt. Lorsqu’il choisit d’angliciser son nom d’Ugo Prat en Hugo Pratt en 1945, sans doute fit-il un clin d’œil graphique à la signature du maitre en doublant la consonne finale ?

Corto Maltese, naissance d’un héros

En 1967, Hugo Pratt débute la publication de La Ballade de la mer salée dans la revue Italienne Sgt Kirk. Il y créé le personnage de Corto Maltese, marin aventurier surgi des eaux, entravé sur un radeau comme un crucifié de la mer et recueilli par bien plus pirate que lui, un certain Raspoutine.

Trois ans plus tard, Hugo Pratt le choisit comme héros principal d’épisodes courts et adaptés à l’hebdomadaire Pif Gadget qui le font peu à peu connaître en France. Vient ensuite le succès public et critique d’un cycle rassemblant un total de 29 aventures censées se dérouler entre 1904 et 1925.

2. Horizons

C'est le cœur de l'exposition où le visiteur est en navigation libre, entre escales et parcours maritimes et terrestres. L'œuvre d'Hugo Pratt s'y déploie en labyrinthe à la rencontre des peuples et des cultures dont témoignent des dizaines d'œuvres et d'objets.

Les horizons d’Hugo Pratt sont ceux des voyages. À ces réalités s’ajoute l’imaginaire suscité par la littérature, le cinéma, le reportage, l’article savant et les rencontres ordinaires ou exceptionnelles. Parfois, son imagination prend le dessus et brouille les pistes. On assiste alors à la naissance d’une géographie "prattienne", en surimpression à la géographie réelle.

Autant de territoires qui deviennent des escales pour ses personnages : le Grand Océan (Océanie), les Amazonies, les Peuples du Soleil (Amérique précolombienne, île de Pâques), l’Afrique des masques et des guerriers, le temps des Indiens d’Amérique, et le Grand Nord canadien. Ces univers sont aussi ceux parcourus par les voyageurs, les géographes et les ethnologues d’Occident. Il en reste un dialogue mêlant cet héritage et les cultures et civilisations qui ont inspiré Hugo Pratt, mis en scène par des immenses reproductions de cases de bande dessinée d’où s’échappent les objets ethnographiques.

À la périphérie de ces installations spectaculaires, 130 planches et aquarelles originales s’inscrivent dans un parcours plus linéaire.

La carte des géographies“prattiennes”

Au cœur de ses géographies, un dispositif audiovisuel interactif figure la carte de l’imaginaire prattien. Comme une table d’orientation, il guide le visiteur dans cet espace labyrinthique, et l’amène à rencontrer les espaces réels ou rêvés, parcourus ou imaginés par Hugo Pratt avec les peuples qu’il y situe. Cette cartographie se cristallise autour de Venise, point d’origine de son imaginaire et de son rapport à la lumière et aux couleurs.

Le Grand Océan

Longtemps mystérieux en Occident, l’Océan Pacifique a fait rêver par les récits des grands navigateurs qui l’ont parcouru, par les descriptions des peuples qui habitent ses îles et archipels, par les figures récurrentes du cannibale, de la vahiné, du guerrier et du marin maori. C’est aussi la géographie des monstres marins, des volcans, des tempêtes, des naufrages et des héros disparus.

Amazonies

Le vaste bassin du plus grand fleuve du monde décrit par les conquistadores, géographes et explorateurs a fait rêver aux femmes guerrières qui lui ont donné son nom, aux cités d’or de Cibola et au royaume d’El Dorado. Ils ont aussi relaté les serpents géants, les caïmans, les piranhas, les maléfices de la forêt et les rencontres avec les réducteurs de tête.

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Les Peuples du soleil

Olmèques, Mayas du Yucatan, Toltèques, Aztèques de Mexico, Incas des Andes… toutes les grandes cultures et civilisations amérindiennes fascinent écrivains et cinéastes depuis des siècles. Pyramides et sacrifices humains, religions du soleil et architectures monumentales, mythes merveilleux, oiseaux célestes, canaux et jardins, Hugo Pratt a saisi et mêlé cet univers ainsi restitué en liberté débridée dans Mú, La cité perdue, achevant un long périple scandé de multiples escales comme sur une carte mystérieuse trouvée à Saint-François-du-Désert dans la lagune de Venise.

Masques et guerriers

En 1959, Ann de la Jungle est la première création dont Hugo Pratt assure tout à la fois le scénario et les dessins. On y retrouve l’influence de la bande dessinée américaine (Tim Tyler’s Luke de Lyman Young) et des éléments de son adolescence en Éthiopie également utilisés dans la création de la série Les Scorpions du désert. L’Afrique est aussi présente dans Les Éthiopiques et dans Cato Zoulou avec des références liées à de nouveaux voyages et de nouvelles lectures.

Le temps des indiens

Wheeling est une petite ville de l’État de Virginie Occidentale marqué par les guerres de la fin du 18e siècle. C'est le lieu où s’entremêlent la résistance de nations indiennes et l’inexorable avancée des colons, alors que commence la guerre d’indépendance américaine et que subsistent des traces de présence française. C’est à partir de cette ville et de son histoire dont il devient peu à peu un remarquable connaisseur qu’Hugo Pratt développe sa restitution en textes et images d’un certain Ouest américain.

Le grand Nord

Marqué par la lecture des œuvres de James-Oliver Curwood et de Jack London, Hugo Pratt donne son tribut au Grand Nord canadien et à sa police montée dans l’album Jesuit Joe. Il y restitue la violence de la nature et celle des Hommes. Il prend plaisir à dessiner la masse sombre des forêts, le blanc de la neige et des fleuves gelés, la rutilance des uniformes et la précision ethnographique des objets et des vêtements indiens.

3. Imaginaires

La bande dessinée est l'art d'animer les images par la succession d'illustrations. Ce mouvement narratif se produit d'une case à l'autre, afin que l'histoire prenne vie. C'est une œuvre totale que cette partie de l'exposition propose d'illustrer par un espace en "lanterne magique" où s'animent silhouettes, étoiles et quartiers de lune, ombres et nuages.

Corto Maltese entame une joyeuse danse macabre. Le Vaudou est paroxysme. Le chaman s'aventure dans l'avenir. Les papillons sont des Dieux et les derviches tournent sans fin. Hugo Pratt fut un grand symphoniste des bruits de l’aventure : il aimait les danses et les transes, les bruits du vent et le claquement des armes, la cornemuse et les orchestres de jazz et les bandonéons du Tango.

4. Bibliothèque

Les pages de Lignes d'Horizons ont une bibliothèque pour dernier chapitre. On y retrouve toute l'œuvre d'Hugo Pratt, tous les récits mettant en scène Corto Maltese mais aussi les séries des Scorpions du désert et de Sgt Kirk, la saga de Wheeling, l'Afrique de Cush, d'Ann de la Jungle et de Cato Zoulou, les Cangaceiros de L'homme du Sertão,les cieux lointains d'Antoine de Saint-Exupéry et la lagune de Venise comme ultime décor de Morgan, sa dernière œuvre.

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Galerie de portraits

De tous les livres de sa vaste bibliothèque, des cartes parcourues, des articles découverts, des illustrations étudiées, il a imaginé des centaines de personnages : des premiers rôles, des seconds couteaux, des héroïnes, des figurants, isolés ou en foules. Hugo Pratt a sans doute été le plus grand démiurge de la bande dessinée. Pour la première fois, l’exposition présente l’intégralité des 390 portraits en noir et blanc des personnages créés et nommés par Pratt : de Cush, guerrier rebelle africain à “Bouche dorée”, sorcière brésilienne, en passant par Raspoutine, le double maléfique de Corto Maltese et Jesuit Joe, indien métis à la gâchette facile….

Une vie en revues

Cet univers foisonnant se retrouve aussi dans l’infinie variété des couvertures de revues et magazines qu’il réalisa au long de sa vie. La bande dessinée a d’abord été connue par la presse quotidienne, par les magazines et les revues dont la couverture hebdomadaire ou mensuelle assurait le succès. Ce qu’avait bien compris Hugo Pratt qui en réalisa des centaines, tout au long de sa vie artistique. L’exposition donne un aperçu de la multitude de revues qui publièrent Pratt en présentant un mur de “unes” originales : Misterix, Hora Cero, Corriere dei Piccoli, Sgt Kirk, Frontera, Asso di Picche...

“Hugo Pratt, trait pour trait”

Le documentaire part sur les traces d'Hugo Pratt à Venise, où il a passé son enfance, mais aussi en Afrique, en Argentine, en Amazonie, au Brésil, à Londres, Gênes, Paris, et Lausanne. Des archives inédites permettent également de voyager aux côtés de Pratt et de l'entendre évoquer ses souvenirs.

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Une sélection d’objets ethnographiquesà voir dans l’exposition

Masque, kavat 2009 Papouasie-Nouvelle-Guinée, Archipel Bismarck, Nouvelle- Bretagne, village de Goalim, population Baining Écorce battue, bois, pigments Musée des Confluences Inv. 2009.20.3

Le peuple Baining vit en petits groupes éparpillés dans la jungle des montagnes de la péninsule de la Gazelle, dans l’Est de l’île de la Nouvelle-Bretagne, province de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Baining ont développé un art cultuel qui se manifeste par la confection de masques évoquant les esprits de la forêt. Ces masques (Kavat en langue vernaculaire) sont mis en scène à l’occasion des danses rituelles nocturnes. Les porteurs surgissent de la forêt aux sons d’un orchestre composé de chanteurs et de percussionnistes. Ils viennent braver un gigantesque brasier allumé et entretenu par

les enfants de la tribu. Les danseurs traversent les flammes, piétinant miraculeusement des braises volatiles. À l’issue de ces danses nocturnes, les masques constitués essentiellement de rotin et de tapa sont brûlés et détruits dans la forêt. Quelques rares spécimens arrivent à échapper à la destruction.

Un masque Kavat est présenté dans les planches qu’Hugo Pratt a dessiné pour l’album "La ballade de la mer salée", 1967.

Écorce battue peinte, maro smo Indonésie, Nouvelle-Guinée occidentale, province de Papouasie, lac Sentani Agus Ongge Seconde moitié du 20e s. Écorce battue (broussonetia papirifera) et pigments naturels Musée des Confluences Inv. 2004.4.2

Le tapa est un textile non tissé, omniprésent en Polynésie et dans quelques îles de Mélanésie. Sa réalisation est presque toujours confiée aux femmes. Il est fabriqué à partir de l’écorce interne d’un arbre, le plus souvent le Broussonetia papyrifera, une variété de mûrier.

Le mode de fabrication du tapa est une opération très élaborée, comportant tout une série d’actions, logiques et cohérentes. De l’idée de créer un tapa jusqu’à sa réalisation, plus d’une quinzaine d’opération peuvent se succéder.

Le tapa, selon ses motifs, marque le rang de la personne qui le porte. C’est un bien de prestige qui s’offre à des moments solennels et celui qui reçoit ce genre d’objet doit en redonner de similaires à une occasion équivalente.

Une écorse battue peinte, maro smo, est présenté dans les planches qu’Hugo Pratt a dessiné pour l’album "La ballade de la mer salée", 1967

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Carte de navigation Seconde moitié du 20e siècle Îles Marshall Bois, cauris et papier Musée des Confluences, Lyon Inv. 2007.25.3

Les marins qui partaient autrefois à la conquête des îles du Pacifique Sud, avaient une connaissance remarquable de la navigation leurs permettant d’explorer et de peupler des terres lointaines. Ils utilisaient des cartes de navigation constituées de coquillages et de coraux qui représentent

les îles, fixés sur une armature de bois, dont les lignes droites ou courbes indiquent respectivement les courants maritimes et la direction de la houle.

Les cartes des îles Marshall ne sont toutefois pas des cartes maritimes à proprement parler. Elles servaient avant tout à l’enseignement de la navigation. Les jeunes apprenaient à identifier les vents et les courants, et le sens de la houle qui leur indiquait comment atteindre l’île désirée. Contrairement aux cartes traditionnelles, elles étaient étudiées et mémorisées avant le voyage et n’étaient pas consultées pendant le déplacement.

C’est dans ces eaux d’Océanie qu’apparaît pour la première fois, en 1967, le personnage de Corto Maltese.

Une carte de navigation est présentée dans les planches qu’Hugo Pratt a dessiné pour l’album "Capitaine Cormorant", 1962.

Tête réduite Tsantsa 19e siècle Pérou, Equateur, population Jivaro Tête humaine, bois, fils de coton Musée des Confluences Inv. 60001269

Les têtes réduites sont des objets rituels du peuple shuar (indiens Jivaros), réalisés à partir des têtes de leurs ennemis. La technique de rétrécissement de ces "curiosités" terrifie et fascine à la fois. Très prisées en Europe dès la seconde moitié du 19e siècle, elles intègrent les collections muséales et privées. Cela favorise l’émergence d’un trafic de faux, confectionnés notamment à partir de têtes de singes.

La tête réduite est un motif récurrent dans l’œuvre de Pratt.

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Coiffe Roach Première moitié du 19e siècle Amérique du Nord, région des Plaines Poils de cerf et dindon Dépôt des Œuvres pontificales missionnaires, Lyon Musée des Confluences Inv. D979-3-64

Historiquement, ce type de coiffe, appelée Roach, était utilisé dans la région des Plaines, du Plateau, des Grands lacs et des Forêts de l’Est. Il s’agit d’une coiffe masculine portée directement sur le haut de la tête, dressée comme une touffe ou une crête et maintenue

à l’aide d’une attache (Roach Spreader) resssemblant à un peigne, fait d’os, souvent sculpté et peint, de métal ou de cuir. Des poils d’animaux tels que des poils de barbe de dinde, des poils de porc-épic et des poils de queues de cerf étaient utilisés pour leur confection. Les coiffes Roach étaient généralement portés par les guerriers et les danseurs. Aujourd’hui, ces coiffes peuvent être vues couramment au court des pow-wow, où elles sont encore portées par les danseurs masculins de beaucoups de nations différentes.

Ce type de coiffe est présenté dans l’illustration d’Hugo Pratt appelée "Indiens, 1969" et utilisée pour la publicité des cuisines Dixie.

Bouclier Début du 20e s. Afrique du Sud, groupe Nguni, population Zoulou Peau de vache, bois Musée des Confluences Inv. 2002.3.6

Défensif, le bouclier manipulé par les soldats nguni revêtait également un caractère offensif. Sa grande taille permettait en effet de déséquilibrer plus facilement l'adversaire lors d'une poussée offensive et éventuellement de le plaquer à terre. Mais le bouclier était aussi un insigne de distinction, selon ses dimensions et surtout la couleur de ses poils, le nombre, la proportion et la répartition des taches de couleur, qui permettaient de reconnaitre le régiment de son porteur. Chez les Zoulous par exemple, le bouclier à robe rousse était celui des hommes mariés, tandis que ceux entièrement noirs étaient donnés aux guerriers inexpérimentés. Chaque soldat pouvait néanmoins, à force de courage, se voir remettre des boucliers sur lesquels les taches blanches gagnaient en proportion, au fur et à mesure des exploits guerriers. L'isihlangu zoulou, entièrement blanc, était l'apanage des soldats âgés et très respectés.

Un bouclier de ce type est présenté sur la couverture italienne "Cato Zoulou" réalisée par Hugo Pratt en 1987. Une photocopie peinte à la gouache de cette couvertue est présente dans l’exposition.

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Boomerang 19e s.- 20e s. Australie Bois Musée des Confluences

Les boomerangs dit "retournant", généralement de petite taille et très incurvés ne sont bombés que d’un seul côté ce qui permet de créer lors du jet un différentiel de pression sur l’aile qui provoque une courbe dans la trajectoire et donc son retour, selon le principe dit de "Bernoulli". Les boomerangs

"retournants" étaient essentiellement utilisés dans les régions du Sud-Est pour effrayer les vols d’oiseaux et les rabattre vers des filets disposés généralement derrière le lanceur (et non pas pour atteindre directement le gibier). Ce type de boomerang était aussi destiné aux jeux et aux compétitions festives. Les modèles unidirectionnels ou "bâtons de jet" étaient lancés sur la cible et la touchaient directement ou après un rebond sur le sol qui démultipliait la force de l’impact. Les plus grands boomerangs étaient aussi utilisés dans les combats au corps à corps à la manière d’une épée ou d’une masse d’arme. Grâce à ces utilisations intensives, sa durée de vie était relativement courte et l’arme se brisait au bout de quelques semaines. Pour cette raison, les boomerangs portent généralement moins de motifs gravés ou peints que les propulseurs et les boucliers.

Outre la chasse et le combat, les boomerangs étaient utilisés comme outils multifonctions : couteaux, marteaux, bâtons à fouir et outils à faire du feu par friction sur un bouclier de bois souple. Dans le contexte de déplacements réguliers où les Aborigènes étaient contraints de réduire leurs possessions matérielles au minimum, cet outil était particulièrement adapté aux conditions de vie semi-nomades. Si le boomerang comme arme de chasse a été aujourd’hui largement remplacé par le fusil, son utilisation dans les cérémonies rituelles perdure dans le centre et le nord du pays. De manière générale, les boomerangs de cérémonies sont plutôt larges et ne possèdent pas de bords fuselés. Ils proviennent principalement de la région du Désert Central et Occidental, dans le Kimberley, la région de Fitzmaurice et la Terre d’Arnhem. Les boomerangs de cérémonies sont utilisés comme accessoires de danse et comme instruments de percussion, proches des bâtons musicaux. Pour produire un son, les extrémités de deux boomerangs sont frappées en cadence l’une contre l’autre, créant un son sec et rythmé.

Des boomerangs sont présentés dans les planches qu’Hugo Pratt a dessiné pour l’album "Capitaine Cormorant", 1962.

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Canot traditionnel 2001 Edmond Dubé Canada, Québec, population Atikamekw de Manawan Bois de cèdre et de bouleau, racine d'épinette Musée des Confluences Inv. 2001.11.1

Le canoë est le moyen de transport emblématique des Indiens d’Amérique du Nord. Embarcation légère, de forme étroite et longiligne, effilée aux extrémités, il est propulsé à la pagaie simple en position agenouillée.

Les Amérindiens du Nord-Est construisent depuis plus de 2500 ans ces embarcations en écorce parfaitement adaptées au réseau de lacs et rivières de cette région et efficaces en raison de leur structure et des matériaux utilisés pour leur fabrication. Imperméable, l’écorce de bouleau qui recouvre l’armature est particulièrement légère.

Depuis le 17e siècle jusque dans les années 1820, ces embarcations furent adoptées sur place par les explorateurs, les missionnaires et voyageurs pour la traite des fourrures, par les Euro-américains pour aller à la chasse ou à la pêche.

Un canoë est représenté dans une aquarelle qu’Hugo Pratt a réalisé pour la couverture de "L’Homme du Grand Nord", 1980.

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Parcours découverte

Thèmatique L’œuvre d’Hugo Pratt en regard d’objets ethnographiques qui l’ont inspiré.

Type de médiation Parcours découverte

Durée 1 h 30

Espaces Salle 11

Publics cibles Groupes scolaires - lycées

Nombre une classe entière

Description de l'activité

Accompagnés et guidés par le médiateur, les élèves réalisent un parcours conçu comme un voyage entre réel et imaginaire. Ils découvrent l’œuvre d’Hugo Pratt en regard d’objets de cultures du monde qui l’ont inspiré.

Objectifs généraux

– Découvrir qui était Hugo Pratt, son œuvre, ses influences artistiques. – Découvrir des collections qui prennent vie dans le récit de l’auteur – Explorer une scénographie immersive qui utilise les codes de la BD

Outils Objets de médiation

À découvrir dans ce parcours

Une scénographie immersiveDes planches de BD en regard d’objets de collections ethnographiques :

– Masque kavat, Papouasie-Nouvelle-Guinée, 2009 – Écorce battue peinte, Nouvelle-Guinée occidentale, seconde moitié du 20ème – Bouclier tafa, Ethiopie, avant 1919 – Tête réduite Tsantsa, Pérou, 19ème siècle – Coiffe amérindienne

Une carte des géographies "prattiennes"Un espace immersif en lanterne magiqueUne galerie de portraits des personnages imaginés par Hugo Pratt

lignes d’horizonsHugo Pratt

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Parcours découverte

Thèmatique L’œuvre d’Hugo Pratt en regard d’objets ethnographiques qui l’ont inspiré.

Type de médiation Parcours découverte

Durée 1 h 30

Espaces Salle 11

Publics cibles Groupes scolaires - lycées

Nombre une classe entière

Description de l'activité

Accompagnés et guidés par le médiateur, les élèves réalisent un parcours conçu comme un voyage entre réel et imaginaire. Ils découvrent l’œuvre d’Hugo Pratt en regard d’objets de cultures du monde qui l’ont inspiré.

Objectifs généraux

– Découvrir qui était Hugo Pratt, son œuvre, ses influences artistiques. – Découvrir des collections qui prennent vie dans le récit de l’auteur – Explorer une scénographie immersive qui utilise les codes de la BD

Outils Objets de médiation

À découvrir dans ce parcours

Une scénographie immersiveDes planches de BD en regard d’objets de collections ethnographiques :

– Masque kavat, Papouasie-Nouvelle-Guinée, 2009 – Écorce battue peinte, Nouvelle-Guinée occidentale, seconde moitié du 20ème – Bouclier tafa, Ethiopie, avant 1919 – Tête réduite Tsantsa, Pérou, 19ème siècle – Coiffe amérindienne

Une carte des géographies "prattiennes"Un espace immersif en lanterne magiqueUne galerie de portraits des personnages imaginés par Hugo Pratt

lignes d’horizonsHugo PrattProjet "Nouvelles d’ailleurs" à destination des collégiensÀ destination de 12 classes de collège – cycle 4

Le projet "Nouvelles d’ailleurs", en partenariat avec la Délégation Académique aux Arts et à la Culture du rectorat de Lyon, s’adresse aux classes de cycle 4 : les élèves d’une même classe se placent dans la position d’explorateurs imaginaires. Ayant découvert et rencontré sur une autre planète une population d’humains, ces explorateurs décrivent l’environnement géographique et son écosystème, ainsi que les caractéristiques de la population, sous la forme de petits textes consignés dans un carnet de voyage.

Ce projet s’articule autour de plusieurs temps forts au musée :

− La participation des classes au parcours thématique "Mondes lointains" intégrant l’exposition "Hugo Pratt, lignes d’horizon"

− La rencontre de l’auteur et ethnologue Jean-Yves Loude

− Une exposition des carnets de voyages illustrés par un artiste.

Pour de plus amples informations et pour vous inscrire, merci d’adresser votre demande à : [email protected]

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Pistes d’exploitation pédagogique pour le 1er degréÀ destination de classe de CM1 /CM2

Les domaines et les compétences à travailler

− Français > Comprendre et s’exprimer à l’oral

− Français > Écrire >> Produire des écrits variés.

− Culture littéraire et artistique > Enjeux littéraires et de formation personnelle >> Vivre des aventures

− Arts plastiques

• Expérimenter, produire, créer

• Mettre en œuvre un projet artistique

• Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art > Question centrale : La représentation plastique et les dispositifs de présentation :

» Les différentes catégories d’images, leurs procédés de fabrication, leurs transformations

» La narration visuelle.

» La mise en regard et en espace

− Histoire des arts

• Identifier : donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime une œuvre d’art.

• Analyser : dégager d’une œuvre d’art, par l’observation ou l’écoute, ses principales caractéristiques techniques et formelles.

• Situer : relier des caractéristiques d’une œuvre d’art à des usages ainsi qu’au contexte historique et culturel de sa création.

• Se repérer dans un musée, un lieu d’art, un site patrimonial.

Des mises en situation avant la visite au musée

Lectures sensibles : affiche et bande annonce vidéo de l’exposition

Des mises en situation pendant la visite au musée

− Une lecture sensible d’un objet de l’exposition

− Des analyses plastiques d’images : les procédés utilisés par le dessinateur Hugo Pratt

• Bande dessinée : quels sont les critères qui permettent de classer une œuvre dans la bande dessinée ?

• Analyse de l’image : la notion de cadrage

• Les objets du réel intégrés dans le récit

• Les choix scénographiques de l’exposition Hugo Pratt, lignes d’horizons

Des situations pédagogiques en classe après la visite

− Histoire des arts : trois entrées envisageables

• Entrée chronologique ; les années 1960

• Entrée thématique : le voyage

• Entrée notionnelle : la citation, le détournement

− Productions écrites et dessinées

• Bande dessinée à partir d’objets collectés sur un itinéraire

• Carnet de voyage imaginaire

Voir dossier pédagogique complet à télécharger sur le site départemental Art et culture du Rhône :

http://www2.ac-lyon.fr/ressources/rhone/arts-culture/spip.php?article697&lang=fr

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Pistes d’exploitation pédagogique pour le 2nd degréL'exposition entre en résonance avec le programme d'histoire-géographie du collège et du lycée dans la mesure où les planches exposées et le choix des objets ethnographiques donnent à voir et à interroger la diversité du monde, à travers le regard de Corto Maltese, et au-delà d'Hugo Pratt. L'exposition interroge nos représentations du monde d'aujourd'hui, à l'heure de la mondialisation. Au-delà, elle invite à la transdisciplinarité : les prolongements sont riches en français comme en arts plastiques pour saisir la richesse de l'imaginaire d'Hugo Pratt qui dessine ici une géographie foisonnante, entre rêve et réalité.

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Ressources

Le site internet de l’exposition : www.expositionpratt.fr

Les ouvrages parus à l’occasion de l’exposition :

− Hugo Pratt, lignes d’horizons, Musée des Confluences, éditions Courtes et Longues.

− Hugo Pratt, lignes d’horizons, catalogue RMN

Documentaire Trait pour trait, réalisation : Thierry Thomas, Production : ARTE France, Quark Productions

La bibliographie d’Hugo Pratt est consultable sur le site : www.cong-pratt.com

Une sélection d’ouvrages sur Hugo Pratt :

− Michel Pierre, Corto Maltese – Mémoires, Casterman, 1988

− Dominique Petitfaux, De l’autre côté de Corto, Casterman, 1990, édition définitive, 2012

− Dominique Petitfaux, Le Désir d’être inutile, Robert Laffont, 1991, édition définitive, 1999

− Michel Pierre, Les femmes de Corto Maltese, Casterman, 1994

− (Collectif), Le Monde extraordinaire de Corto Maltese, Géo/Casterman ,2002

− Gianni Brunoro, Corto comme un roman, Casterman, 2008.

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Informations pratiques et réservation

Tarifs

Vous pouvez choisir de visiter une exposition librement avec votre classe ou en présence d’un médiateur culturel :

Pour une visite autonome, l’accès est gratuit. La réservation est obligatoire. Elle permet de convenir de la durée et du choix des expositions visitées.

Pour un parcours, atelier, ou toute autre activité avec une médiation culturelle, le coût est de 4 euros/élève, sur réservation seulement.

Réservation

Toute visite au musée avec un groupe scolaire doit faire l’objet d’une réservation préalable.

Calendrier des réservations année scolaire2018/2019

Pour un projet de visite avant le 1er janvier 2019 : ouverture des réservations le 15 juin 2018

Pour un projet de visite à partir du 1er janvier 2019: ouverture des réservations le 1er octobre 2018

Renseignements et réservations

Par téléphone au 04 28 38 12 00 : les conseillers sont à disposition du lundi au vendredi de 10 h 00 à 17 h 00 (hors jours fériés).

Pour les projets spécifiques, les questions ou demandes sont à formuler à l’adresse suivante : [email protected]

Modalités de réservations

Les demandes de visite avec médiation doivent être adressées, au plus tard, trois semaines avant la date souhaitée de la visite.

Les demandes de visites autonomes doivent être adressées, au plus tard, le vendredi précédant la semaine de la visite.

Accueil des classes :

Les groupes scolaires sont accueillis du mardi au vendredi à partir de 9 h sur réservation uniquement.

Les groupes sont attendus 15 minutes avant l’heure de l’activité. En cas de retard, le musée écourtera l’activité d’autant. Au-delà de 15 minutes de retard à partir de l’horaire de l’activité, la visite n’est plus garantie.

Informations pratiques

Musée des Confluences 86 quai Perrache 69002 Lyon

Transports en commun

Arrêt musée des Confluences Tramway— T1 Bus— C7, C10, 15, 63 Depuis la gare Part-Dieu : Métro B arrêt Debourg puis tram T1 Depuis la gare de Perrache : Tram T1

Parking voitures

Parking du Musée, rue Vuillerme (parking payant, réduction musée après validation du ticket au musée)

Parking Tony Garnier, avenue Tony Garnier (parking payant)

Dépose bus

Les groupes en autocar peuvent être déposés à proximité du musée, sous l’autopont de l’autoroute A7.

Ce point de dépose ne permet pas le stationnement des autocars.

Lettre d’information

Chaque mois, suivez toute l’actualité du musée en vous abonnant à la lettre d’information : www.museedesconfluences.fr/newsletter