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AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 21, NUMÉRO 3, ÉTÉ 2008 poste publication contrat numéro 40010582 DOSSIER SPÉCIAL LA COMMUNICATION RELATIONNELLE Rédacteur invité JACQUES SALOMÉ

DOSSIER SPÉCIAL LA COMMUNICATION RELATIONNELLE · Jacques Salomé, Sandra Thériault, Denis Watters Impression – Imprimerie Caractéra Ce magazine est imprimé sur du Chorus Art

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AQEP VIVRE LE PRIMAIRE, VOLUME 21, NUMÉRO 3, ÉTÉ 2008

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DOSSIER SPÉCIALLA COMMUNICATION

RELATIONNELLERédacteur invitéJACQUES SALOMÉ

SOMMAIRE

DOSSIER SPÉCIAL

31

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL48 Le programme Éthique et culture

religieuse : pour vivre ensemble dansle Québec d’aujourd’huiMARIE-JOSÉE GAUDREAU

DENIS WATTERS

MATHÉMATHIQUE, SCIENCE ET TECHNOLOGIE50 L’analyse technologique et

la conception technologiqueSTEVE MASSON

52 La Fontaine, un puits de sciencesANDRÉ LEMELIN

CHRONIQUESLes philo-fables

53 Les trois tamisMICHEL PIQUEMAL

Passion : chansons54 Dans un Spoutnik

MARTIN LÉPINE

Je rêve d’une école56 Apprendre le bonheur à l’école

JACQUES SALOMÉ

Mots d’enfants57 Un futur à moi!

LUCIE CARRIÈRE

CHARLOTTE REID

Rat de bibliothèque58 Littérature jeunesse

JACINTHE MATHIEU

JULIE ST-PIERRE

SANDRA THÉRIAULT

Fouinons ensemble62 Chroniques pédagogiques

SANDRA THÉRIAULT

Les secrets de Milmo : la communicationrelationnelle en classe

PRÉSENTATION05 Mot de la directrice de la revue

Vivre le primaireCAROLE CONSTANTIN

06 AQEP InfosMot du président de l’AQEPSTEPHAN LENOIR

DOMAINES GÉNÉRAUX DE FORMATION08 Soif de paix, Faim d’écoles

VÉRONIQUE GILBERT

10 Les stages de formation méconnuset particulièrement inspirantsLOUIS LAROCHE

12 Voyage chez les Inuits et les Mi’kmaqsMARIE-CLAUDE LAROUCHE

NICOLE LEBRUN

ANIK MEUNIER

15 La satisfaction des besoins de l’enfant, condition de son engagement à l’écoleROCH CHOUINARD

JEAN ARCHAMBAULT

COMPÉTENCES TRANSVERSALES18 Trouvez vite et mieux sur le Web

JULIE BEAUPRÉ

ALEXANDRE LANOIX

21 Des sites pour apprendre... à mieuxcommuniquer avec les autresMARTINE RIOUX

LA COMMUNICATION RELATIONNELLE22 Présentation du dossier

JACQUES SALOMÉ

23 Former des enseignants aux relationshumaines pour prévenir et réguler laviolence à l’école : luxe ou survie?MARIE-FRANÇOISE BONICEL

26 Cultiver la saine confrontationJANINE FORTIN

28 Retour sur une vie d’enseignée et d’enseignanteJACINTHE ASSELIN

31 Les secrets de Milmo : la communi-cation relationnelle en classeÉLIZABETH GUAY

LINDA LAPOINTE

34 L’impact de la méthode ESPEREà l’écoleKATHLEEN GEERLANDT

37 Les enfants, des chercheurs de véritéDOMINIQUE GEFFROY

39 Pour un apprentissage des compé-tences relationnelles à l’écoleJACQUES SALOMÉ

40 Quelques outils relationnels qu'il est possible d'utiliser dans une relation pédagogique avec les enfantsdu primaireJACQUES SALOMÉ

LANGUES42 Les logiciels et la nouvelle orthographe

CHANTAL CONTANT

ARTS46 Jouer l’artiste-visiteur ou le détective

à l’école ou au musée d’artANNE-MARIE ÉMOND

KIM DIONNE

28 Retour sur une vie d’enseignée et d’enseignante

PRÉSENTATION

CAROLE CONSTANTIN

La communication est partout : en soi, autour de soi, à propos de soi,

pour soi. Que fais-je lorsque je rédige cet éditorial? Je vous communique

ma réflexion, mon interprétation en regard du thème de notre

numéro spécial. Par conséquent, le choix des mots est un exercice

minutieux puisque je veux être précise, positive, réaliste et faire

grandir notre réflexion collective. La communication relationnelle

requiert d’autres compétences que la simple capacité de transmettre

des connaissances et procède d’une intentionnalité fort différente.

En effet, la communication relationnelle se rattache davantage à la

mise en place ou au maintien d’une santé psychologique fonda-

mentale pour notre bien-être global. Son postulat est fort simple et

repose sur notre capacité à dire nos besoins : celui d'être entendu et celui d'être respecté, reconnu En éducation, comme

dans diverses sphères de l’activité humaine, on comprend mieux l’importance d’une saine communication. Nous connaissons

maintenant les mécanismes internes qui bloquent l’apprentissage et qui sont souvent liés à des conflits émotionnels non

réglés. Dans nos écoles, on s’affaire depuis de nombreuses années à mettre en place divers programmes pour faciliter la

communication : Vers le Pacifique, la médiation par les pairs, la résolution de conflits, le conseil de coopération, l’autoévaluation,

etc. C’est un nouveau paradigme que nous devons tous apprivoiser… comme le petit prince, sa rose! Je vous offre, en terminant, ces

mots d’enfants de quatrième année, deux magnifiques élèves de ma classe qui m’ont permis de vivre ce moment inoubliable.

« Madame Constantin, j’aimerais vous parler. » me dit une élève. Après m’être informée de la situation, à savoir une situation

de rejet pour non appartenance au clan, rejet signifié par la chef sur un ton agressif et hargneux, j’ai entendu l’élève rejetée

me décrire ainsi les sentiments qu'elle avait exprimés à cette dernière : « Quand tu me parles sur ce ton, je sens de l’agressivité

en moi, je deviens méchante et je n’aime pas cela. ». Ces mots m’ont laissée médusée et reconnaissante. Médusée par la

franchise de la réponse, par la justesse des mots utilisés, par la pertinence du ton employé, par la volonté de remettre la violence

reçue à l’autre. Reconnaissante pour cette démonstration de sagesse et pour l’encouragement à poursuivre dans cette voie.

Tout de suite après, je me suis dit, c’est monsieur Salomé, notre rédacteur invité, qui serait ravi de cette réaction!

MOT DE LA DIRECTRICEDE LA REVUE VIVRE LE PRIMAIRE

Revue trimestrielle publiée par l'Association québécoisedes enseignantes et des enseignants du primaire, dontl'adresse de correspondance est C.P 65 002, PlaceLongueuil (Québec) J4K 5J4 tél.: 514-334-6313. Les textes apparaissant dans la revue Vivre le primairen'engagent que la responsabilité des auteurs et, à moinsde mention contraire, ne constituent pas une prise deposition de l'Association québécoise des enseignantes etdes enseignants du primaire (AQEP). Afin de donner auxauteurs des articles toute la reconnaissance à laquelle ilsont droit, il importe de préciser que la reproductiond'articles issus de la présente revue n'est autorisée qu'àdes fins éducatives, en mentionnant la source. En outre,un article publié depuis plus d'un an dans la revue Vivrele primaire peut être reproduit sur un site Web, mais à lacondition d'avoir au préalable obtenu l'accord écrit del'auteur et de l'AQEP. L'utilisation du féminin n'a d'autrebut que d'alléger les textes.

Dépôt légal, Bibliothèque nationale du Québec ISSN 0835-5169

Directrice de la revue – Carole ConstantinRédacteur en chef – Martin LépineDirectrice administrative – Sandra ThériaultComité de rédaction – Jacinthe Asselin, Sylvie Bisson,Geneviève Brassard, Anne Brault-Labbé, CaroleConstantin, Martin Lépine, Sandra Thériault, Josée Therrien Coordonnatrice de la revue – Jacinthe AsselinConception de la grille – orangetangoInfographie – Paquin design graphiqueSupervision linguistique – Marcel Chabot, Claudette JarryCollaborateurs au Volume 21 no 3 – Jean Archambault,Jacinthe Asselin, Julie Beaupré, Marie-Françoise Bonicel,Lucie Carrière, Roch Chouinard, Carole Constantin,Chantal Contant, Kim Dionne, Anne-Marie Émond, Janine Fortin, Marie-Josée Gaudreau, Dominique Geffroy,Kathleen Geerlandt, Véronique Gilbert, Élizabeth Guay,Alexandre Lanoix, Linda Lapointe, Louis Laroche, Marie-Claude Larouche, Nicole Lebrun, André Lemelin,Stéphan Lenoir, Martin Lépine, Steve Masson, Jacinthe Mathieu, Anick Meunier, Michel Piquemal,Charlotte Reid, Martine Rioux, Julie St-Pierre, Jacques Salomé, Sandra Thériault, Denis Watters

Impression – Imprimerie CaractéraCe magazine est imprimé sur du Chorus Art Silk, papier recyclé à 50%, contenant 15% de fibrespostconsommation et est 100% recyclable.

Abonnement : [email protected] ou coordonnées du siège social

4 numéros = 26,08 $ +TPS + TVQ = 30,00 $ 8 numéros = 47,82 $ +TPS + TVQ = 55,00 $1 numéro = 8,00 $ +TPS + TVQ

+ frais d'envoi au Québec = 9,20 $

Conseil d'administrationStéphan Lenoir, président et directeur du congrèsSandra Thériault, vice-présidenteLise Courtemanche, trésorièreJulie St-Pierre, secrétaireJacinthe Mathieu, responsable de la littérature jeunesseCarole Constantin, directrice de la revueMartin Lépine, rédacteur en chef de la revueJosée Therrien, administratrice Louise Groleau, administratrice

Siège socialC.P. 65 002, Place Longueuil, J4K 5J4Tél. : 514-334-6313, Télec. : 514-334-6313Courriel; [email protected] ou [email protected]

IMPRIMÉ SURDU PAPIER RECYCLÉ

Enseignante au 2e cycle du primaireÉcole Gabrielle-Roy

Vos élèves ont un trop-plein d’énergie ?Branchez-les sur une visite d’installation d’Hydro-Québec !Faites vivre à vos élèves une journée qui sort de l’ordinaire en visitant gratuitement une centrale, un barrageou un centre d’interprétation. Les visites d’installations comprennent des outils pédagogiques adaptés auxprogrammes du 3e cycle du primaire et de 3e et 4e secondaire.

Une activité brillante un peu partout au Québec !

(514) 289-2211, poste 2801 www.hydroquébec.com/professeurs

La communication est partout

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STÉPHAN LENOIR Président de l’AQEP

PRÉSENTATION AQEP INFOS

MES COMPÉTENCES, MA PROFESSIONAdapter ses interventions aux besoins et aux caractéristiques des élèves présentant des

difficultés d'apprentissage, d'adaptation ou un handicap. (compétence 7)

S’il y a un sujet en éducation qui soulève les passions, c’est bien l’intégration

des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage. Au

moment d’écrire ces lignes, la ministre de l’Éducation n’a pas encore présenté son

plan d’action à ce sujet, annoncé pour le printemps. Mais peu importe notre position

à l’égard des élèves en difficulté ou handicapés, nous nous devons d’être en

mesure d’adapter nos interventions aux besoins et aux caractéristiques des élèves

avec lesquels nous travaillons. Ceci implique inévitablement de nous questionner

régulièrement en regard de nos pratiques pédagogiques. Nous pouvons crier haut

et fort que les conditions ne sont pas optimales, qu’il n’y a pas assez d’argent, que

nous avons trop d’élèves dans nos classes, qu’il n’y a pas assez de professionnels

pour nous épauler… Mais, en même temps, nous clamons haut et fort que nous

sommes des professionnels et que nous voulons être reconnus comme tels. Alors,

agissons en professionnels et, en attendant de meilleures conditions, adaptons

nos pratiques. Comment y arriver? Je n’ai pas les réponses, mais y réfléchir et

essayer de nouvelles approches est déjà un début, d’autant plus qu’il n’y a cer-

tainement pas qu’une seule réponse à cette question puisque chaque élève en dif-

ficulté est différent. Que dit-on à un élève placé devant une difficulté? On lui dit

de persévérer, de relire la question, de chercher l’information pertinente, de

demander de l’aide, d’essayer… tout cela en se basant sur ses réussites antérieures.

Comme enseignant, nous pouvons certainement appliquer ce que nous

enseignons. Lorsque nous avons des élèves en difficulté dans nos classes, il ne

faut donc pas abandonner ou se décharger de nos responsabilités en décriant le

fait que nous n’avons pas les meilleures conditions pour leur venir en aide. Il faut

persévérer (Et espérer que le plan d’action du gouvernement nous apportera de

Seul nous ne pouvons pas changer le

monde. En équipe, qui sait ce que nous

pouvons accomplir…

Congrès de l’AQEP 2008 – Inscrivez-vousLe prochain congrès de l’AQEP aura lieu

les 29, 30 et 31 octobre 2008 à Québec

sous le thème « Mes compétences, ma

profession ». Ce thème, exploité pour la

2e année sur trois, vise à développer par-

ticulièrement quatre des douze compé-

tences professionnelles :

Agir en tant que professionnelle ou

professionnel héritier, critique et interprète

d’objets de savoirs ou de culture dans

l’exercice de ses fonctions. (compétence 1)

Communiquer clairement et correcte-

ment dans la langue d’enseignement, à

l’oral et à l’écrit, dans les divers contextes liés

à la profession enseignante. (compétence 2)

Piloter des situations d’enseigne-

ment-apprentissage pour les contenus à

faire apprendre, et ce, en fonction des

élèves concernés et du développement

des compétences visées dans le pro-

gramme de formation. (compétence 4)

Agir de façon éthique et responsable

dans l’exercice de ses fonctions. (com-

pétence 12)

En plus d’aborder une de ces compé-

tences, les ateliers couvriront les dif-

férents domaines de formation du

Programme de formation de l’école québé-coise et proposeront des communications

de recherche en lien avec le primaire.

De plus, Brault & Bouthillier offrira un

atelier de formation, « Tapis rouge »,

lors de la journée du mercredi en guise

de pré-congrès.

Le coût d’une inscription complète au

congrès est de 370 $. Cependant, les per-

sonnes qui s’inscriront avant le 4 octobre

2008, profiteront d’un rabais de 50 $.

Le programme officiel sera envoyé dans

toutes les écoles vers la fin du mois

d’août. En attendant, si vous souhaitez

obtenir plus de détails, n’hésitez pas à

communiquer avec nous ou à consulter

notre site Web.

Merci Carole!C’est avec regrets que le Conseil d’ad-

ministration a accepté la démission de

Mme Carole Constantin, directrice de la

revue. Malgré cette démission, elle a

tenu à poursuivre le travail jusqu’au

bout afin de vous livrer cette revue d’été.

Merci Carole pour ton engagement!

Devenez membreVous êtes étudiants au baccalauréat ou

aux études supérieures, enseignants,

orthopédagogues, conseillers pédagogi-

ques, directeurs, professeurs à l’université

ou retraités, pour le même prix que l’abon-nement à la revue Vivre le primaire,vous pouvez adhérer à l’association endevenant membre et ainsi profiter desavantages suivants :

4 numéros de la revue Vivre le pri-

maire par année;

15 % de rabais à l’achat de livres dans

certaines librairies indépendantes sur

présentation de la carte de membre;

un coupon-rabais de 20,00 $ chez

Brault & Bouthillier (pour les nouveaux

membres seulement);

accès à l’Intranet du site Web de l’AQEP;

possibilité de participer à des activités

de formation continue offertes par

l’Association;

être représenté auprès des différentes

institutions en éducation : MELS,

CPIQ, RAEQ, etc.;

et plus encore…

Bonnes vacances!Je termine en vous souhaitant de belles

vacances et un repos mérité. Bonne lecture!

bonnes nouvelles.)! Pour cela, nous

devons observer attentivement la situation

et l’analyser afin de bien comprendre la

difficulté de l’élève. Par la suite, nous

pouvons rechercher les informations

pertinentes auprès des parents et des

personnes-ressources afin de prendre

connaissance de son parcours scolaire

et des moyens qui ont été mis en place.

Nous pouvons également lire sur les

difficultés de nos élèves puisque presque

tous les troubles d’apprentissage et de

comportement sont documentés. Ceci

nous permettra de mieux comprendre,

donc de mieux agir. Finalement, utili-

sons l’expertise de nos collègues et

partageons cette responsabilité envers

nos élèves. Notre équipe-cycle, les pro-

fessionnels et la direction doivent par-

ticiper à trouver des solutions afin de

venir en aide aux élèves en difficulté,

c’est un travail de collaboration, c’est un

travail d’équipe! Et c’est en équipe que

le plan d’intervention doit être élaboré

et que la responsabilité doit être partagée

entre les différents intervenants incluant

les parents et l’élève.

Tout cela peut nous aider à adapter nos

pratiques pédagogiques et cette différen-

ciation peut prendre différentes formes :

intervenir de façon plus personnelle en

classe envers certains élèves en difficulté;

adapter certains travaux;

jumeler nos élèves en difficulté avec

des élèves plus forts;

organiser un décloisonnement en

tenant compte des besoins;

former des groupes de besoin;

etc.

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Depuis 1977, la Fondation Paul Gérin-Lajoie ne cesse de grandir et de sensi-

biliser toute une génération de jeunes à la nécessité de l’entraide. Sa devise,

« L’éducation pour tous », est d’ailleurs bien plus qu’un beau slogan : c’est d’abord

et avant tout l’affirmation d’un droit essentiel, trop souvent pris pour acquis dans

notre société. La conviction que l’accès à l’éducation est une force de transformation

sociale et un élément capital de lutte contre la pauvreté demeure la pierre angulaire

sur laquelle les nombreux projets de la Fondation Paul Gérin-Lajoie se construisent.

La Dictée P.G.L. : dans nos écoles depuis 17 ans Activité phare de la Fondation,

La Dictée P.G.L. réunit chaque année près de 210 000 écoliers du Canada et des

États-Unis. Beaucoup plus qu’un simple concours de dictées, La Dictée P.G.L. est

un projet éducatif qui vise à conscientiser les jeunes de façon concrète au partage

et à la solidarité et à leur donner l’occasion de faire un geste tangible en ce sens.

En 2007-2008, c’est sous le thème « En harmonie » que La Dictée P.G.L. offrait

des activités des plus originales afin de permettre aux enfants d’améliorer leur

français écrit et de s’initier au développement international tout en étant sensibilisés

à la protection de l’environnement. Les élèves de 5e et de 6e années ont égale-

ment la possibilité de participer à un concours international de dictées. Lors de

cette compétition internationale à saveur amicale qui s’est tenue le 18 mai 2008,

une centaine de championnes et champions, représentant leur région du Canada,

du Sénégal, du Mali, du Bénin, du Niger, du Burkina Faso et des États-Unis, se

sont d’ailleurs réunis à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm, à Québec, pour

La Grande Finale internationale de La Dictée P.G.L., qui a couronné les gagnants

des catégories « classes francophones » et « classes d’immersion en français ».

La Dictée P.G.L. offre aux jeunes une ex-

cellente occasion de vivre une expérience

concrète de solidarité et de partage par

le biais de la Cueillette du partage P.G.L.

Cette collecte de fonds permet aux écoles

participantes de conserver une partie de

l’argent amassé afin de mener à bien ses

propres projets pédagogiques. L’an

dernier, c’est 1 620 900 $ qui ont été

recueillis, dont 735 660 $ ont été réin-

vestis dans les écoles primaires du Canada.

Une somme de 885 240 $ a donc été

remise à la Fondation pour la réalisation

de ses programmes d’appui à l’éducation

de base en Afrique francophone et à Haïti.

De l’autre côté de l’AtlantiqueDivers projets orchestrés par la Fondation

ont pu bénéficier de ces généreuses

retombées. Convaincue que la participa-

tion des populations au développement

de leur communauté est un gage de

réussite, la Fondation Paul Gérin-Lajoie

SOIF DE PAIX, FAIM D’ÉCOLES

VÉRONIQUE GILBERT

DOMAINES GÉNÉRAUX DE FORMATION

s’engage à favoriser les initiatives locales

en offrant à leurs artisans un soutien et

un appui continuels par le biais de ses

équipes sur le terrain.

Par exemple, le projet d’Appui au mentorat

en éducation, que ce soit au Burkina Faso

ou au Bénin, et le programme de Coopé-

ration volontaire d’appui à la gouvernance

en Haïti, ont pour but de contribuer au

développement d’une éducation de base

de qualité. Des professionnels de l’éduca-

tion retraités ou en exercice appuient leurs

homologues et leur rôle est essentielle-

ment celui de l’accompagnement dans

l’action. Au Burkina Faso et au Bénin, le

projet repose sur le jumelage de mentors

et de conseillers canadiens, professionnels

de l’éducation, dans le renforcement au

quotidien. En Haïti, les conseillers volon-

taires canadiens sont jumelés aux inter-

venants scolaires haïtiens ainsi qu’aux

gestionnaires et membres du personnel

enseignant. Pour ces Éducateurs sans

frontières, travailler outre-mer représente

une occasion exceptionnelle de bâtir un

pont avec d’autres cultures tout en appor-

tant un accompagnement quotidien en

gestion scolaire, en amélioration de la

qualité de l’enseignement et en mobilisa-

tion communautaire. Depuis 2002, près

de 115 Éducateurs sans frontières ont

relevé ce défi stimulant et enrichissant!

Au Sénégal, des écoles primaires et se-

condaires de Saint-Louis ont accueilli,

cette année, 15 stagiaires de l’Université

Laval et de l’Université du Québec à

Montréal durant 2 mois. Ces futurs

enseignants ont ainsi élargi leurs hori-

zons et ce coenseignement a permis

d’enrichir enseignants, stagiaires et

élèves. Ces stages forment les uns,

apportent du soutien aux autres et ainsi

offrent la possibilité d’entrevoir ensemble

de nouvelles solutions et de nouvelles

stratégies pédagogiques. Ils permettent

de même à chacun de s’adapter aux réali-

tés changeantes et diversifiées du monde

contemporain.

Le programme de « Parrainage d’écoliers »

est aussi l’un des nombreux programmes

mis en oeuvre par la Fondation Paul

Gérin-Lajoie et a permis d’appuyer 825

élèves du Sénégal et d’Haïti l’an dernier.

Pour la plupart, ces enfants avaient une

généreuse marraine ou un généreux

parrain, mais d’autres ont eu l’appui de

toute une classe de jeunes collégiens

québécois qui ont décidé de faire un geste

de solidarité en appuyant la scolarité

d’un enfant. Ainsi, 40 classes ont reçu

la visite d’un membre de la Fondation

afin de les sensibiliser à la réalité des

enfants du Sénégal et d’Haïti, mais aussi

de leur montrer comment l’éducation est

le seul moyen pour tous de pouvoir

améliorer leur avenir. Cette visite permet

aux élèves d’ici de prendre conscience

de leur chance, mais aussi de leur respon-

sabilité en tant que citoyen du Monde.

P.G.L. retourne en AfriqueL’année scolaire 2007-2008 a aussi été

témoin d’une grande réalisation : cette

année, grâce aux efforts acharnés de

François Gérin-Lajoie, président-directeur

général de la Fondation, les écoliers

africains ont pu tenir entre leurs mains

les tout premiers outils pédagogiques de

La Dictée P.G.L. entièrement conçus et

réalisés en Afrique. Ces outils, adaptés

aux réalités quotidiennes de ces futurs

citoyens, ouvrent des débats collés sur

l'actualité! Pour souligner cet évènement,

monsieur Paul Gérin-Lajoie s’est rendu

à Bamako, au Mali, et à Saint-Louis, au

Sénégal, afin d'assister aux finales

nationales de cette version africaine de La

Dictée P.G.L., à laquelle plus de 120 000

enfants ont pris part et desquelles neuf

finalistes ont eu la chance de se rendre

au Canada. Cet émouvant retour en

Afrique francophone avait débuté par

une visite à Paris, où l’UNESCO a remis

à monsieur Gérin-Lajoie la médaille d’or

Einstein, une distinction soulignant sa

contribution exceptionnelle à la coopéra-

tion internationale.

Les projets mis en oeuvre par la Fonda-

tion Paul Gérin-Lajoie ne sauraient se

réaliser sans l’appui des professionnels

de l’éducation. Depuis 30 ans, ce sont

eux qui ouvrent les portes de leur école à

la Dictée P.G.L. et qui s’envolent vers

Haïti et l’Afrique francophone pour

partager généreusement leur savoir.

Trente ans de rêves communs, de soli-

darité, de partage et d’entraide. Trente

ans à écrire un monde meilleur, à essayer

d’étancher la soif de savoir des enfants

d’ici… et d’ailleurs. Nous vous invitons à

poursuivre votre appui à la Fondation

Paul Gérin-Lajoie pour au moins… les

30 prochaines années! Merci.

Fondation Paul Gérin-Lajoie

465, rue Saint-Jean, bureau 900

Montréal, Qc H2Y 2R6

Chargée de la promotion

et des événements

En collaboration avec l’équipe

de la Fondation Paul Gérin-Lajoie

[email protected]

Trente ans de rêves communs, de solidarité, de partage et d’entraide.

députés, des greffiers, des lobbyistes,

discuter du rôle des média dans une

démocratie avec des journalistes recon-

nus, et bien plus encore. Nous avons ri

de bon coeur lorsque nous avons simulé

une commission parlementaire portant

sur la consommation des légumes dans

la famille.

J’ai été impressionné par le nombre et la

qualité des personnes-ressources qui ont

généreusement offert leur temps pour

nous, les enseignants. Nous avons formé

des groupes de discussion et pu poser

des questions à une impressionnante

brochette de spécialistes. Comme pour

l’école d’été Historica, un efficace service

de traduction simultanée est disponible

tout au long de la semaine. J’ai particu-

lièrement apprécié les discussions avec

mes collègues des autres provinces et les

rencontres plus personnelles avec des

députés autour d’un bon repas.

Il en coûte 300 $ pour s’inscrire; en cas

de besoin, des bourses sont également

disponibles. Le Forum s’adresse aux

enseignants du préscolaire jusqu’à ceux

du cégep. Le dossier de candidature,

qui comprend une dizaine de questions

à développement et deux lettres de

recommandation, nécessite quelques

heures de préparation. Mais croyez-

moi, cet effort en vaut la peine! Un

forum similaire est occasionnellement

organisé à l’Assemblée nationale du

Québec, mais aucune future rencontre

n’a été annoncée.

Fondation Jeunes-PROJETLa fondation Jeunes-PROJET soutient

les projets des jeunes à l’école. Chaque

année, elle finance des centaines de

projets des plus variés. Pour encourager

les enseignants du primaire et du pré-

scolaire à vivre la pédagogie par projet

en classe, des groupes de coperfection-

nement sont organisés depuis plusieurs

années à Montréal et dans plusieurs

autres régions du Québec. À raison

d’une rencontre à chaque six semaines

environ durant l’année scolaire, des

enseignants de plusieurs écoles se

rassemblent autour d’un animateur

pour discuter de la pédagogie par pro-

jet , l ibrement, sans jugement. En

prime, chaque participant reçoit pour

sa classe un montant de 50 $ par ren-

contre, question d’encourager leurs

élèves à réaliser des projets à l’école.

Je participe activement à ces rencontres

depuis plusieurs années déjà et je peux

témoigner à quel point cette ressource

fut enrichissante dans ma carrière.

J’apprécie grandement les occasions de

réseautage qui me sont offertes, le sou-

tien de mes pairs et les discussions ô

combien rafraîchissantes.

Brault et BouthillierCette entreprise bien connue des ensei-

gnants offre des ateliers d’arts plastiques

dans son atelier de la rue Beaumont, à

Montréal. Environ une dizaine d’ateliers

différents sont offerts chaque année, les

samedis matins ou après-midis. Un

artiste-animateur chevronné guide les

participants dans un environnement

propice à la créativité. J’adore l’idée d’y

conclure ma semaine de travail dans la

détente et la bonne humeur. Chaque

atelier dure 2h30 et coûte 25 $. Il faut

s’inscrire en personne ou par téléphone

au 514 273-9186.

Amarrages sans frontièresAmarrages sans frontières propose la

découverte des communautés cul-

turelles dans la région de Montréal. On

peut s’inscrire à titre individuel aux

nombreuses activités offertes ou encore

proposer l’organisation d’une activité

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En tant qu’enseignant, j’ai ressenti très tôt le besoin de me perfectionner pour

augmenter mes connaissances et la qualité de mon travail. Après tout, enseigner

six matières parallèlement, ne serait-ce qu’au primaire, constitue un véritable défi.

J’ai bien sûr eu l’occasion de participer à de nombreuses sessions de formation à

l’école durant les journées pédagogiques et même à quelques journées péda-

gogiques régionales. Mais ce n’était pas assez pour étancher ma soif. Je me suis donc

inscrit à quelques congrès, comme celui tenu annuellement par l’AQEP. J’en suis à

chaque fois ressorti grandement inspiré, riche de réflexions et d’idées pratiques à

rapporter en classe. Malgré tout, je ressentais encore cette soif impérieuse d’ap-

prendre. À force de chercher, j’ai finalement repéré quelques stages de formation

moins connus et particulièrement inspirants. En voici une brève description com-

mentée. École d’été pour les enseignants Historica Vous voulez découvrir des

idées et des ressources pour l’enseignement de l’histoire? Cette formation d’une

semaine qui regroupe à chaque début d’été une quarantaine d’enseignants de

partout au pays est pour

vous. Le lieu de formation

change d ’une année à

l’autre; dans mon cas, les

rencontres ont eu lieu au département de l’éducation de l’université McGill, à

Montréal. En bref, l’École d’été Historica propose des rencontres avec des histo-

riens, des écrivains et des spécialistes en enseignement de l’histoire, fournit l’occa-

sion d’élaborer un projet de groupe et d’explorer de nombreuses ressources

éducatives. À titre d’exemple, nous avons échangé avec Jacques Lacoursière et

Rock Carrier (auteur de l’album Le chandail de hockey); de plus, la visite de

plusieurs musées et lieux historiques passionnants s’est greffée à notre horaire.

Mon équipe et moi avons imaginé et élaboré un projet de correspondance his-

torique entre deux classes qui fut testé avec succès dès l’année suivante. J’ai eu

l’occasion de participer à cette formation à deux reprises et j’ai passé une semaine

absolument extraordinaire dans les deux cas. L’idée de m’inscrire à une session de

formation durant l’été m’est d’abord

apparue incongrue, mais j’ai tôt fait de

me raviser : j’en suis ressorti chargé à

bloc, la tête pleine d’idées et de projets

pour les années à venir! Historica,

fondation à but non lucratif qui fait la

promotion de l’enseignement de l’his-

toire, est l’instigatrice de cette belle ini-

tiative. Les frais d’inscription sont de

500 $, que votre comité de formation

devrai t théoriquement vous rem-

bourser sans problème puisqu’aucune

suppléance ne sera nécessaire en été.

Un service de traduction simultanée est

disponible tout au long de la semaine

pour les participants et les invités. La

formation est destinée aux enseignants

de la 4e à la 8e année. D’autres sessions

de formation sont offertes aux enseignants

du deuxième cycle du secondaire.

Forum sur la démocratie parlementaire canadienneAussi désolant que cela puisse paraître,

je n’ai jamais, durant mes études uni-

versitaires menant au bac, suivi un seul

cours d’histoire ou d’univers social.

Comment un département d’éducation

d’une université sérieuse peut-il permettre

une telle aberration? Qu’à cela ne tienne,

j’ai décidé de prendre ma formation en

main et je me suis inscrit au Forum des

enseignants sur la démocratie par-

lementaire qui avait lieu du 27 octobre

au 2 novembre derniers à Ottawa. Notre

groupe, formé d’environ 70 partici-

pants provenant de presque toutes les

régions du Canada, a grandement

apprécié cette formation hors du com-

mun. Nous avons pu, entre autres,

nous familiariser avec le processus élec-

t o r a l , e x a m i n e r l e s r o u a g e s d u

Parlement, visiter la colline parlemen-

taire en long et en large, rencontrer des

LES STAGES DE FORMATION MÉCONNUSET PARTICULIÈREMENT INSPIRANTS

LOUIS LAROCHE

DOMAINES GÉNÉRAUX DE FORMATION

Enseignant au primaire

[email protected]

pour un groupe. Jean-Marc Descôteaux,

le président, demeure très flexible et

peut organiser des activités sur mesure

pour un groupe d’enseignants par

exemple, question de se préparer à l’en-

seignement culturel des religions. Il a

dé jà organisé , pour ma c lasse de

4e année, une journée durant laquelle

nous avons visité à tour de rôle une

mosquée, un temple hindou et une

synagogue juive, et avons bénéficié de

l’accompagnement d’un animateur spé-

cifique à chaque religion. Ce fut sans

contredit une des meilleures activités

que j’ai vécues avec mes élèves depuis que

je suis enseignant. À titre personnel,

j’ai même déjà participé à un sabbat en

famille, une expérience qui m’a ouvert

les yeux sur le judaïsme bien plus

qu’une simple lecture ou une formation

générale.

Camp de formation science et technologie-été 2008Une formation de trois jours parrainée

par l’AQEP aura lieu pour la première

fois, probablement à la fin du mois

d’août, à l’école des Métiers de l’aérospa-

tiale de Montréal. Le coût d’inscription

est de 100 $, incluant les repas. Je ne

peux me prononcer sur la valeur de cette

rencontre, mais je m’y suis inscrit

sans aucune hésitat ion! Contact :

[email protected] ou [email protected].

ConclusionSi vous connaissez ou entendez parler

de stages, d’ateliers ou de sessions de

formation prometteurs qui n’ont pas

été mentionnés dans cet article, écrivez-

moi pour m’en informer. N’hésitez pas

non plus à me contacter pour obtenir

des conseils ou de plus amples détails.

Référenceswww.histori.ca

www.parl.gc.ca/profs

www.jeunes-projet.qc.ca

www.braultbouthillier.com

www.amarragessansfrontieres.com

J’en suis à chaque fois ressorti grandementinspiré, riche de réflexions et d’idées

pratiques à rapporter en classe.

à cet aspect : d’une part, les élèves font

le relevé de ce qu’ils savent déjà des

Inuits et des Mi’kmaqs et d’autre part,

un remue-méninge organisé par l’en-

seignant permet d’obtenir une première

catégorisation sur les sociétés à l’étude

(territoire, culture, etc.). Il sera donc

facile pour l’enseignant de revenir

ultérieurement sur ces données ini-

tiales afin d’éliminer, le cas échéant, les

préjugés ou les stéréotypes qui auraient

pu s’y glisser.

L’image comme moyen d’accès aux réalités inaccessiblesQue ce soit pour observer ou illustrer

certaines réalités d’une culture ou

encore pour comparer les différences et

les ressemblances de diverses sociétés à

l’ é tude , l’ image demeure un des

moyens privilégiés pour accéder à ces

informations. Aussi, des ensembles de

100 images se rapportant aux thèmes

« Les Inuits du Nunavik et d’ailleurs vers

1920 » et « Les Mi’kmaqs » permettent

aux élèves de repérer des objets qui les

intéressent plus particulièrement dans

la réalisation de leur dossier Web. Il est

donc possible pour l’élève de se ques-

tionner sur les objets eux-mêmes (fonc-

tion, utilité, matériau, etc.), sur les

sociétés à l’étude (appartenance des

objets, caractéristiques de la société,

etc.) ou encore sur le type de lien entre

ces objets et ces sociétés et les terri-

toires à l’étude (sur le plan du climat,

des ressources utilisées, etc.).

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«Voyage chez les Inuits et les Mi’kmaqs» est une situation d’apprentissage et

d’évaluation (SAE) élaborée dans le cadre d’un projet de recherche collaborative

entre le Musée McCord, l’UQAM, la Société des professeurs d’histoire du Québec

et des partenaires du milieu scolaire. Elle s’adresse plus particulièrement aux

élèves de troisième cycle du primaire en univers social et à tous les intervenants

qui oeuvrent de près ou de loin dans ce domaine. Depuis quelques années, le

programme éducatif en ligne ÉduWeb propose l’exploitation pédagogique des

images, des jeux, des ressources disponibles sur le site du Musée McCord par des

activités originales à réaliser en ligne dans diverses disciplines au primaire et au

secondaire. Accordant une grande importance aux images, ces activités dévelop-

pent l'habileté à la recherche et à l’utilisation des technologies de l'information et

de la communication. Conçue avec l’apport de conseillers pédagogiques, mise à

l’essai et validée auprès des enseignants et des élèves du troisième cycle du pri-

maire, la situation d’apprentissage et d’évaluation «Voyage chez les Inuits et les

Mi’kmaqs » amène les élèves à s’ouvrir à la diversité des sociétés inuite et mi’kmaq

et de leurs territoires vers 1980, sous l’angle des objets traditionnels produits par

ces communautés. La production d’un dossier Web à l’aide de la banque d’images

du site du Musée permet ainsi aux élèves non seulement de sélectionner des

objets rapportés de ces communautés mais également de se questionner sur leur

origine et leur production ainsi que sur les raisons de leur utilité dans l’une ou

l’autre des sociétés inuite et mi’kmaq. Ainsi, en appliquant la démarche de

recherche et de traitement de l’information, les élèves sont amenés à relever, à

décrire et à comprendre les différences et les ressemblances dans l’organisation de

ces deux sociétés et cela, dans leurs contextes géographiques et historiques. Le

déroulement des activités d’enseignement-apprentissage se réalise selon les trois

phases prescrites par le programme de formation au primaire dans le domaine de

l’univers social. La phase de préparation est constituée, entre autres, de questions

mobilisatrices : « Vers 1980, tu pars en voyage visiter deux communautés autochtones

situées au bord de la mer : celle des Inuits et celle des Mi’kmaqs. Que t’attends-tu à y

voir? Selon toi, qu’est-ce qui risque de te surprendre le plus? Pourquoi? ». Les élèves

sont conviés à explorer les cultures autochtones à la fois par plusieurs jeux d’ob-

servation et d’association, et par des questions notées dans un carnet de route. Ils

visionnent également des clips vidéos sur ces cultures traditionnelles, disponibles

sur le site du Musée. La phase de réalisation, quant à elle, invite les élèves à

réaliser un journal de voyage. Ils doivent tout d’abord compléter leur collecte d’in-

formation sur le site Sociétés et Territoires, qui constitue en quelque sorte leur

guide de voyage. Ensuite, les élèves pré-

parent une présentation visuelle et

écrite sur le site du Musée, qui portera

sur deux objets traditionnels rapportés

de leur voyage dans chaque commu-

nauté. Par la sélection des images et par

les commentaires apportés sur celles-ci,

les élèves doivent expliquer, entre

autres, si ces objets sont toujours en

usage aujourd’hui et pourquoi. Ils

doivent ainsi préciser si l’objet inuit

pourrait avoir été fabriqué et utilisé par

les Mi’kmaqs, et inversement.

Enfin, la phase d’intégration permet aux

élèves de visionner les travaux réalisés

et de formuler les ressemblances et les

différences entre les sociétés ainsi

observées. L’enseignant peut alors

élargir la discussion sur le passage de la

t radi t ion à la moderni té dans les

sociétés autochtones. Il peut alors évo-

quer le contact avec les colons ou habi-

VOYAGE CHEZ LES INUITS ET LES MI’KMAQSLes ressources Web du Musée McCord mises à profit dans une SAE « Voyage chez les

Inuits et les Mi’kmaqs » pour le troisième cycle du primaire

DOMAINES GÉNÉRAUX DE FORMATION

MARIE-CLAUDE LAROUCHE, PH.D.

NICOLE LEBRUN, PH.D.ANIK MEUNIER, PH.D.

Coordonnatrice, ÉduWeb Musée McCordProfesseure, UQAMProfesseure, UQAM

tants d’origine européenne, qui s’est

effectué à une époque différente selon

la communauté autochtone.

Riche en images, jeux, outils et circuits,

l’aventure que poursuit l’élève à travers

le déroulement de la SAE «Voyage chez

les Inuits et les Mi’kmaqs » lui donne

accès à un nombre important de réalités

qui sont, de par leur nature, souvent

abstraites et lointaines dans l’espace-

temps. Aussi, un des premiers témoi-

gnages rapportés par des enseignants

expérimentateurs : « Ils ne savaient que

Femme transportant un bébé dans son amauti, vers 1925(MP-0000.598.65)

Site du Musée McCord : www.musee-mccord.qc.ca

Riche en images, jeux, outils et circuits, l’aventure que poursuit l’élève à travers le déroulementde la SAE « Voyage chez les Inuits et les Mi’kmaqs » lui donne accès à un nombre important de

réalités qui sont, de par leur nature, souvent abstraites et lointaines dans l’espace-temps.

Jeu d’association « Matières premières »

Site du Musée McCord

www.musee-mccord.qc.ca/fr/clefs/jeux

peu de choses à propos des ces deux nations.

Ce travail leur a permis d’acquérir de belles

connaissances et de comprendre certaines

réalités liées à la vie des gens. »

La prise en compte des connaissanceset des intérêts des élèvesLes élèves sont toujours fascinés par les

autres cultures qu’elles soient anciennes

ou actuelles. Toutefois, les connaissan-

ces ou les perceptions qu’ils ont de ces

sociétés peuvent s’avérer inexactes,

incomplètes ou insuffisantes. Ainsi,

une attention particulière a été accordée

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L’engagement dans les études est une condition essentielle de la réussite à l’é-

cole. Cette forme d’engagement se définit par l’ensemble des comportements et

des cognitions orientés vers la réalisation des différentes activités de la vie sco-

laire. Au niveau comportemental, il peut s’agir du respect des règles de vie, de

l’implication dans les activités d’apprentissage et de la participation à la vie sco-

laire. Au niveau cognitif, l’engagement se traduit par l’investissement psy-

chologique, comme l’attention et l’effort intellectuel, et par l’autorégulation, c’est-

à-dire l’action de planifier et de superviser l’exécution des tâches d’apprentissage,

de se réajuster au besoin et d’évaluer le résultat obtenu. La satisfaction desbesoins Plusieurs facteurs internes et externes à l’élève exercent leur influence

sur son niveau d’engagement. Cela dit, de nombreux chercheurs sont d’avis que la

satisfaction de certains besoins psychologiques exerce une influence détermi-

nante sur le niveau d’engagement dans les études. Ainsi, l’engagement serait-il à

son maximum lorsque l’environnement scolaire permet à l’élève de satisfaire ses

besoins psychologiques de base. Au contraire, lorsque l’environnement scolaire ne

permet pas à l’élève de satisfaire ses besoins, celui-ci aura tendance à adopter des

comportements d’évitement, peu propices à l’apprentissage et à la réussite. Ces

comportements peuvent être le refus de faire des efforts, de suivre les consignes,

de demander de l’aide, de participer à la vie du groupe ou de l’école. Ils peuvent

aussi devenir des problèmes de comportement et des causes d’absentéisme. De

plus, l’élève cherchera à satisfaire ses besoins ailleurs qu’à l’école et autrement que

par la réussite scolaire. Les besoins à satisfaire Certains chercheurs ont tenté

de déterminer les principaux besoins psychologiques des enfants en milieu sco-

laire. Bien que tous n’identifient pas le même nombre de besoins et qu’ils ne les

nomment pas tous de la même manière, nous pouvons dégager de leurs travaux

que les besoins de sécurité, de connec-

tivité, d’autonomie, de compétence et

de signifiance sont ceux qui semblent

les plus déterminants. Si l’élève peut

satisfaire ces besoins en milieu scolaire,

il aura tendance à adopter des com-

portements d’engagement à l’école. Si,

au contraire, il éprouve de l’insécurité,

de l’isolement, de l’incompétence à l’é-

cole, s’il a le sentiment d’y être contrôlé

et que ce qu’il y fait n’a pas de sens pour

lui, il aura tendance à adopter des com-

portements d’évitement. Par ailleurs,

on constate sur la figure 1 que les

besoins de l’élève sont organisés dans

notre modèle de façon pyramidale, un

peu à la manière du modèle de Maslow.

Ainsi, les besoins de sécurité et de con-

nectivité nous semblent-ils plus fonda-

mentaux. Ce qui ne veut pas dire que

les besoins de compétence, d’autonomie

et de signifiance sont moins importants,

mais plutôt qu’ils reposent sur les deux

autres besoins. Par exemple, un élève

qui ne se sent pas en sécurité à l’école

pourra refuser d’y aller, même s’il

accorde beaucoup de sens à ce qu’il y

fa i t… Examinons maintenant ces

besoins un à un.

LA SATISFACTION DES BESOINS DEL’ENFANT, CONDITION DE SONENGAGEMENT À L’ÉCOLE

ROCH CHOUINARDJEAN ARCHAMBAULT

DOMAINES GÉNÉRAUX DE FORMATION

ProfesseursUniversité de Montréal

Le carnet de route comme outil d’étude des sociétésLe carnet de route est l’outil qui accom-

pagne l’élève tout au long de son aven-

ture. Il lui permet de consigner, à l’aide

d’une grille, les principales caractéris-

tiques des sociétés inuite et mi’kmaq

sur les plans territorial, économique et

culturel, et d’identifier des objets tradi-

t ionnels propres à chacune de ces

sociétés. Les caractéristiques de cha-

cune des sociétés à l’étude peuvent être

également notées dans un diagramme

de Venn mettant ainsi en relief leurs

ressemblances et leurs différences.

Finalement, le carnet de route peut être

utilisé à bon escient pour aider l’élève

dans sa lecture de l’image; à titre d’ex-

emple, des questions du type : « Quelle

nation autochtone a fabriqué cet objet? »

et « À quoi servait-il? » exigent de la part

de l’élève de préciser ses observations

ou ses commentaires.

Les techniques propres à l’histoire et à la géographieDans la situation d’apprentissage,

l’élève est amené à suivre toutes les

étapes de la démarche et de recherche

de traitement de l’information propre à

l’histoire et à la géographie. Afin d’être

en mesure d ’ app l iquer une t e l l e

démarche, il doit utiliser, à cet effet, des

techniques telles que localiser un lieu

sur une carte, interpréter des docu-

ments iconographiques ou encore

repérer des informations historiques

dans un document. Aussi, l’élève se

familiarisera avec le territoire occupé

par les communautés inuite et mi’k-

maq par le site de Google Earth et par la

carte des zones géoculturelles et des

cultures autochtones sur les sites du

Musée McCord. De la même façon, il

pourra se documenter en recherchant

sur le site « Sociétés et Territoires » du

Service national du Récit, domaine de

l’univers social, les informations essen-

tielles sur les sociétés à l’étude.

Les élèves sont toujours fascinés par les autres culturesqu’elles soient anciennes ou actuelles.

Récipient avec couvercle (M114.0-1)

Mi’kmaq

Site du Musée McCord : www.musee-mccord.qc.ca

Amauti (M5837)

Inuit, Nunavimiut

Site du Musée McCord : www.musee-mccord.qc.ca

La présentation visuelle à l’aide du dossier WebLe dossier Web représente l’outil de

création qui permet à l’élève de réaliser

sa présentation (visuelle, écrite et

sauvegardée sur le site du circuit) sur

les objets traditionnels retenus pour les

sociétés inuite et mi’kmaq. Les élèves

expliquent les raisons du choix de ces

objets, leurs spécificités en tant qu’ob-

jets traditionnels, leur fabrication et

leur utilisation actuelles et la possibilité

d’être fabriqués par les membres de

l’autre société. Par la suite, cet album

est enrichi par les conclusions qu’ap-

portent les élèves sur les ressemblances

et les différences des sociétés à l’étude

ainsi que sur les forces et les faiblesses

de leur organisation sociale et territoriale.

1. http://earth.google.com/intl/fr/

Pour la SAE complète : www.musee-mccord.qc.ca/eduweb,

choisir « Activités Web », puis

« Voyage chez les Inuits et les Mi’kmaqs vers 1980 »

Site du Service national du Récit, domaine de l’univers social :

http://primaire.recitus.qc.ca.

Musée McCord, section ÉduWeb :

www.musee-mccord.qc.ca/eduweb

Figure 1 L’engagement dans les études en fonction de la

satisfaction des besoins de l’élève

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Le besoin de sécuritéL’enfant a tout d’abord besoin de se sen-

tir en sécurité. Il ne doit pas craindre

d’être molesté ou ridiculisé. L’école et

les enseignants peuvent répondre à ce

besoin en mettant en place des sys-

tèmes de règles claires, indiquant à cha-

cun ce qui est permis, ce qui ne l’est pas

ainsi que les attentes des adultes à l’en-

droit des élèves. Les règles doivent être

appliquées par tous, avec une fermeté

bienveillante et une attitude d’accepta-

tion inconditionnelle. Les conséquences

aux écarts de conduite doivent être con-

nues et être logiques relativement aux

manquements, c’est-à-dire directement

reliées aux écarts de conduite. Au con-

traire, l’imprécision des attentes et des

règles, l’incapacité des adultes de l’école

à maintenir l’ordre et la discipline et le

recours à la punition génèrent un cli-

mat d’insécurité très anxiogène pour

les enfants.

Le besoin de connectivitéL’enfant a aussi besoin de connectivité,

c’est-à-dire qu’il a besoin d’établir des

relations chaleureuses avec les élèves et

les adultes de l’école. La connectivité se

réfère aussi à l’émergence d’un senti-

ment d’appartenance envers son milieu

et au sent iment d ’ê t re accepté e t

reconnu. Au contraire, le fait de se sen-

tir isolé ou rejeté mène l’enfant à éprou-

ver des émotions très négatives de

colère, de honte ou de culpabilité. Plus

souvent qu’autrement, ces émotions

mènent au repli sur soi et au désen-

gagement. Le besoin de connectivité ne

signifie pas qu’il faille faire passer

toutes sortes de choses avant l’appren-

tissage, sous prétexte que les élèves de

l’école ont d’autres besoins plus pri-

maires, comme la faim et la socialisation,

et qu’ils ne pourront apprendre tant et

aussi longtemps que ces besoins ne

seront pas satisfaits. Cette approche

n’est pas soutenue par les recherches

sur les écoles efficaces qui concluent

toutes que ces écoles sont centrées sur

l’apprentissage et la réussite de tous.

Ainsi, les enseignants peuvent aider les

élèves à satisfaire le besoin de connec-

tivité des élèves en mettant l’accent sur

leurs réussites, leurs forces et leurs pro-

grès plutôt que sur leurs difficultés et

leurs erreurs et en favorisant la collabo-

ration entre les élèves plutôt que la

compétition. En effet, tenir compte des

différences entre les élèves en mettant

en place des situations d’apprentissage

qui favorisent la participation de tous,

constitue une excellente façon d’établir

des relations chaleureuses entre les

élèves en plus de les aider à développer

un sentiment d’appartenance à la classe

et à l’école.

Le besoin de compétenceLe besoin de compétence fait référence

à la nécessité pour chaque être humain

de sentir qu’il est capable. Tout élève a

besoin de connaître des réussites à l’école

pour maintenir une estime de soi posi-

tive et demeurer engagé. Il a par ailleurs

besoin de célébrer ses réussites et de

constater qu’il fait des progrès. Si l’élève

éprouve plutôt un sentiment d’incom-

pétence à l’école, il aura tendance à

diminuer l’estime qu’il a de lui-même,

à déprécier les apprentissages scolaires

et à s’engager dans d’autres sphères

d’activités, extérieures à l’école, afin de

se valoriser et de maintenir son équilibre

psychologique.

Le besoin d’autonomieL’enfant a aussi besoin d’autonomie. En

classe, ce besoin peut se traduire par la

possibilité, pour l’élève, d’effectuer des

choix relativement aux tâches scolaires,

à la manière de les réaliser, au contexte

social de leur exécution et par la possibilité

d’organiser son horaire de travail, bref

d’inculquer aux élèves des méthodes de

travail efficaces. Favoriser l’autonomie,

c’est aussi lui permettre de participer

au choix des règles et des procédures qui

régissent la vie du groupe, de contribuer

activement à la démarche évaluative et

de prendre une part active dans les déci-

sions qui le concernent. Le contraire de

l’autonomie personnelle est la régulation

externe. On entend par ce terme que

l’environnement social cherche à con-

trôler les comportements de l’élève sans

qu’il ait droit au chapitre. À cet effet,

plusieurs études ont montré que l’utili-

sation de récompenses annoncées au

préalable pour engager les élèves dans

leur travail scolaire est perçue par eux

comme une tentative de contrôle et que

cette pratique les détourne de la motivation

intrinsèque. Comme nous le mention-

nions dans notre précédente chronique,

cette pratique est malheureusement à la

base de la plupart des systèmes d’ému-

lation ou de récompenses en usage

dans les classes du primaire.

Le besoin de signifianceL’enfant a aussi besoin de donner du

sens à son vécu scolaire. Il doit pouvoir

relier ce qu’il fait à l’école à des buts

personnels et à ses intérêts. Il doit aussi

réaliser la pertinence et l’utilité dans la

vie de tous les jours des contenus abor-

dés en classe et des situations d’appren-

tissage. Lorsque ces conditions ne sont

pas réunies, l’enfant a tendance à

s’éloigner des situations d’apprentis-

sage parce qu’il en vient à les considérer

comme artificielles et déconnectées de

la réalité. Il importe donc de proposer

aux élèves des contenus et des tâches

qui font du sens et de constamment se

préoccuper de leur faire voir leur utilité

et leur pertinence. Il importe aussi

d’aider les élèves qui en ont besoin à se

donner des objectifs et des buts person-

nels à plus ou moins long terme en ce

qui regarde leur cheminement scolaire.

Cela contribue à ce qu’ils prennent

davantage en charge leur apprentissage

et à développer leur autonomie.

ConclusionFaire en sorte que les besoins de l’élève

soient satisfaits est un des éléments de

la motivation sur lesquels les enseignants

peuvent agir. En effet, il s’agit d’abord

d’être sensible aux signaux qui permettent

de savoir si le climat de la classe ou de

l’école permet de répondre aux besoins

de l’élève. Ensuite, il importe de mani-

fester des attitudes d’accueil, d’acceptation

et d’écoute pour que les besoins de

sécurité et de connectivité puissent être

comblés. En fait, il s’agit là d’attitudes

essentielles à qui veut réellement faire

apprendre de jeunes humains.

En outre, les besoins de compétence,

d’autonomie et de sens se rattachent

directement à l’apprentissage. Exprimer

la confiance que l’on entretient dans la

capacité des élèves de réussir et leur

offrir des situations d’apprentissage

assez larges et ouvertes pour que tous

puissent y trouver leur compte constituent

des réponses tangibles au besoin de com-

pétence. Apprendre aux élèves à réguler

leur processus d’apprentissage et à se

donner des méthodes de travail efficaces les

aide à devenir autonomes. Enfin, s’assurer

que les situations d’apprentissages sont

signifiantes et que les élèves ont bien

activé leurs connaissances augmentent

les chances qu’ils y trouvent du sens.

La satisfaction des besoins de l’élève est

une condition à son engagement et à sa

réussite. Dans les prochaines chroniques,

nous présenterons d’autres conditions

qui favorisent la motivation et l’appren-

tissage de l’élève.

L’enfant a besoin de donner du sens à son vécu scolaire.

..., le fait de se sentir isolé ou rejeté mène l’enfant à éprouver desémotions très négatives de colère, de honte ou de culpabilité.

que l’indication d’une source consultée

lors de la rédaction d’un travail. Il existe,

dans Internet, plusieurs sites où l’on peut

trouver aisément des milliers d’images

sur tous les sujets. Cependant, rien ne

garantit que leur contenu soit approprié

pour vos élèves.

Parce qu’il est souvent difficile d’établir

clairement les droits d’utilisation de ces

images, Carrefour éducation a pris l’ini-

tiative de créer une banque d’imageslibres de droits. Les organismes parte-

naires qui y ont contribué permettent

l’utilisation de ces 11 000 images dans

un contexte éducatif et non commercial.

Ces photographies et illustrations peu-

vent donc être utilisées à votre guise

dans votre site Web de classe, vos diapo-

ramas et ceux de vos élèves de même

que vos notes de cours.

Comment puis-je trouver des ressourcessur un thème particulier?Pour trouver des ressources pertinentes

reliées au thème du projet que vous ani-

mez en classe, Carrefour éducation pro-

pose plusieurs guides thématiques. Le

400e anniversaire de la ville de Québec,

les fêtes ou les journées spéciales, les

sciences, le domaine de l’univers social,

les domaines généraux de formation

sont autant de thèmes populaires abor-

dés par les enseignants qui rédigent les

guides thématiques. Pour accompagner

les meilleures ressources répertoriées

sur ces sujets, des pistes d’exploitation

pédagogique sont également fournies.

Quelles autres ressources d’intérêtdevrais-je connaître?En consultant Carrefour éducation, vous

y trouverez aussi les contributions de

nos partenaires :

Les actualités, présentées en collabo-

ration avec l’Infobourg, permettent

d’être à l’affût des événements impor-

tants du monde de l’éducation.

P r o f - I n e t p r o p o s e l e Re g i s t r e

Classes@Classe, un répertoire de 150

projets de communication permettant

aux enseignants et à leurs élèves de vivre

une activité avec une classe d’ici ou de

l’étranger.

Forvir répertorie et commente plus de

600 sites de formations virtuelles sur

divers sujets allant de l’utilisation de

logiciels courants à la fabrication du pain.

Le répertoire des activités éducativesde la Société des musées québécois per-

met de trouver rapidement une activité

culturelle animée par un musée de votre

région parmi les 500 qui sont offertes

sur le territoire québécois.

Enfin, le bulletin mensuel de Carrefour

éducation permet à ses abonnés de se

tenir au courant des nouveautés pro-

posées par ses partenaires. On peut s’y

inscrire gratuitement depuis la page

d’accueil du site.

Le mot de la fin…Grâce à ses nombreux partenariats,

Carrefour éducation s’impose comme

un site de référence pour les enseignants.

En plus d’y découvrir régulièrement des

contenus originaux, vous trouverez un

maximum de ressources pédagogiques

pertinentes dans un minimum de temps.

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Quel moteur de recherche devrais-je utiliser pour trouver des ressources

utiles à mon enseignement? Internet peut-il vraiment me faire gagner du temps

dans la planification de situations d’apprentissage? Comment puis-je maximiser

mon utilisation d’Internet pour ma planification de classe? Voilà quelques exem-

ples de questions que nous ont posées des enseignants lors des multiples collo-

ques et congrès auxquels nous avons participé au cours des dernières années.

Nous vous présenterons ici les réponses que nous leur avons données pour que

vous découvriez, vous aussi, le meilleur du Web édu-

catif. Quels sites Internet peut-on visiter pour trouversans s’épuiser des ressources éducatives de qualité?En raison des nombreuses tâches que vous avez à

accomplir, parions que le temps consacré à la recherche de

ressources éducatives dans Internet s’avère limité. Vous

pourriez chercher des contenus de qualité sur différents

sites, mais, à une seule adresse, vous trouverez la plupart des ressources dont

vous avez besoin pour vos activités professionnelles en enseignement.

Carrefour éducation, que vous trouverez à l’adresse www.carrefour-education.qc.ca,

vise à offrir aux enseignants de l’éducation préscolaire et de l’enseignement pri-

maire et secondaire un accès rapide, efficace et gratuit à des ressources perti-

nentes et validées pour faciliter et enrichir le développement des compétences

des élèves. En ligne depuis maintenant 8 ans et mandaté par le ministère de

l’Éducation, du Loisir et du Sport, Carrefour éducation réunit en un seul endroit

un vaste éventail de ressources pédagogiques reliées de près au Programme de for-

mation de l’école québécoise. Afin d’offrir des contenus de qualité, Carrefour éduca-

tion compte sur la collaboration de plusieurs individus et organismes spécialisés

en éducation. Toujours à l’affût des nouveautés pédagogiques disponibles sur le

Web, ces collaborateurs recensent, valident, classent et commentent les

meilleurs contenus répertoriés. Ainsi, les enseignants qui visitent le site ont

accès à des ressources fiables qui répondent à leurs besoins. Existe-t-il unmoteur de recherche spécifiquement conçu pour les enseignants? La plupart

des enseignants utilisent les moteurs de recherche populaires, comme Google et

Yahoo!, pour trouver les ressources qu’ils souhaitent utiliser en classe. Certes, ces

moteurs vous permettront d’obtenir un nombre imposant de résultats. Toutefois,

leur dépouillement demandera un investissement en temps considérable. Pour

échapper aux dédales du Web et éviter des heures en recherches vaines,

Carrefour éducation offre une alternative intéressante aux outils de recherche

traditionnels. Le moteur de recherche de Carrefour éducation permet de décou-

vrir diverses ressources pour lesquelles les enseignants ont un grand intérêt.

Pour le primaire, quelque 500 scénarios pédagogiques, 95 cyberquêtes (ces

« rallyes Internet » dont les élèves raffolent, vous connaissez?) et 85 situations

d’apprentissage et d’évaluation (SAE) y

sont répertoriés. Vous y trouverez aussi

2000 sites Web validés par notre équipe

d’enseignants collaborateurs, 680

commentaires de logiciels éducatifs et

930 vidéos éducatives. Classées par

cycles d’enseignement et disciplines,

ces ressources peuvent être aisément

repérées à l’aide de mots-clés.

Où puis-je trouver des images libres de droits?L’utilisation de plus en plus répandue du

Web incite à se préoccuper davantage de

la notion du droit d’auteur. Copier-coller

une image ou un bout de texte provenant

d’un site Internet exige la même rigueur

TROUVEZ VITE ET MIEUX SUR LE WEB

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

Carrefour éducation vise à offrir aux enseignantsun accès rapide, efficace et gratuit à desressources pertinentes et validées pour faciliter etenrichir le développement des compétences desélèves. www.carrefour-education.qc.ca

JULIE BEAUPRÉALEXANDRE LANOIX

[email protected]@grics.qc.caSpécialistes en sciences de l’éducationCarrefour éducationwww.carrefour-education.qc.caSociété GRICS

Pour les enseignants du primaire,Carrefour éducation est un outil de recherche unique quipermet de trouver : 500 scénarios pédagogiques, 95 cyberquêtes, 85 SAE, 2000 sites Web validés, 680 commentaires de logicielséducatifs, 930 vidéos éducatives et 11 000 images libres de droits.

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1COMPÉTENCES TRANSVERSALES

MARTINE RIOUXRédactrice en chef, L'École branché[email protected]

L’estime de soi à l’école

http://www2.csmb.qc.ca/estimedesoi/

Un bon site pour ceux qui ont à intervenir

dans ce domaine. Il fournit des pistes con-

crètes pour travailler et améliorer l’estime

de soi chez les élèves. Sécurité, identité,

appartenance, détermination et compé-

tence sont les clés du succès.

Ethnokids

http://www.ethnokids.net/

Les jeunes de 7 à 12 ans des quatre coins

du monde sont invités à présenter leur

mode de vie et leur culture. Ce site vise à

sensibiliser les jeunes à la diversité des

peuples et à prévenir l’intolérance.

Prof-Inet

http://prof-inet.cslaval.qc.ca/

Prof-Inet est une source d’information pour

les enseignants sur l’univers de la télécollabo-

ration. Il contient le Registre Classe@Classes,

une banque de projets télécollaboratifs.

Ceux-ci peuvent devenir source d’apprentis-

sage. Lorsque les enfants travaillent à dis-

tance pour bâtir un projet avec d’autres, ils

doivent s’assurer de bien se faire compren-

dre pour que le projet soit réussi.

Monde en tête

http://www.mondeentete.net/

Monde en tête est un projet d’éducation

au vivre-ensemble et à la citoyenneté qui

propose 43 activités pédagogiques dans

les domaines de la démocratie, de la

coopération, de la paix et des droits

humains.

Non à la violence

http://www.nonalaviolence.com

Ce site est rempli de renseignements

portant sur la violence et ses différentes

formes, en plus de démythifier plusieurs

croyances populaires sur le sujet. Les

jeunes pourront y trouver réponses à leurs

questions et même mettre à l’épreuve

leurs connaissances dans un quiz.

La voix des jeunes

http://www.unicef.org/voy/french/

Produit par l’UNICEF, ce site souhaite offrir

à tous les enfants un espace Internet inter-

national sûr, qui leur apporte du soutien et

dans lequel ils peuvent explorer, discuter et

collaborer sur des sujets liés aux droits de

l’homme et à l’évolution de la société.

En tant qu’adultes, nous le savons, ce

n’est pas toujours facile de bien se faire

comprendre des autres. Les non-dits et

les malentendus prennent parfois le

dessus, créant des conflits et brisant des

liens inutilement. Heureusement, pour

éviter de multiplier les situations problé-

matiques, il est possible d’apprendre à

mieux communiquer avec les autres.

De même, dès leur plus jeune âge, les

enfants doivent maîtriser l’art de la com-

munication relationnelle, réussir à se

faire respecter tout en respectant les

autres, s’exprimer tout en acceptant le

point de vue des autres. Cela peut parfois

représenter tout un défi. Voici donc une

sélection de sites Web qui vous don-

neront quelques pistes à explorer avec vos

élèves afin de les aider à mieux interagir

avec les autres.

Ces sites sont extraits du Guide annuel

2007-2008 – 475 sites Web pour réussir à

l’école de la collection L’École branchée.

Depuis six ans, l’équipe du magazine

L’École branchée fait le tour d’Internet pour

repérer les sites à caractère éducatif qui

pourront facilement se glisser dans la

boîte à outils de tous les élèves, enseignants

et parents internautes.

Pour avoir accès à d’autres sites, n’hésitez

pas à vous procurer un exemplaire du

magazine!

Prenez contact avec nous

par téléphone au (418) 658-9143sans frais au 1-888-458-9143ou visitez notre site Web

www.ecolebranchee.com

DES SITES POUR APPRENDRE… À MIEUXCOMMUNIQUER AVEC LES AUTRES

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L’anthropologie et l’histoire, quant à

elles, nous ont appris comment la vio-

lence depuis la genèse de l’humanité

s’est canalisée dans la construction du

langage, civilisée dans l’édification de

règles et de lois communes, choisies ou

imposées qui s’imposent en tiers contre

le chaos de l’indifférenciation, conquête

jamais achevée à ce jour!

La complexité des causes, du contexte,

de l’évolution de la société suppose

d’aborder ce phénomène sur beaucoup

de fronts. Nous ne poserons ici que des

pistes sur ce que la formation aux rela-

tions humaines des enseignants peut

apporter comme étayage et comme con-

tribution.

Comment en tant qu’enseignant con-

tribuer à utiliser ce formidable réservoir

de vie que constituent l’agressivité et sa

traduction en violence?

Comment explorer d’autres manières de

faire, d’être, et modifier sa représentation

du monde en libérant de l’énergie pour

l’action et le changement?

Il n’y a pas d’amour sans loi et pas de loi sans amour2

Les enfants sont en difficulté dans les

différents champs de leur vie, diffi-

cultés qui sont un terreau fertile pour

la violence. Parmi ces défaillances,

nous pouvons repérer :

Une relation à l’espace réel et symbo-

lique : comment trouver sa place dans

des milieux de vie, l'école, la famille, la

rue, la société, qui sont porteurs de

valeurs contradictoires?

Je me suis senti honoré par l’invitation qui m’a été faite, suite au Congrès de

l’AQEP de 2005, d’être le responsable du contenu du dossier sur la communica-

tion à l’école publié dans le présent numéro de la revue Vivre le primaire. Vous y

trouverez la contribution de Marie-Françoise Bonicel, maître de conférence à

l’Université de Reims, qui nous stimule par ses réflexions sur la violence à l’école.

Janine Fortin, formatrice en relations humaines, nous propose, apport impor-

tant, une ouverture à un apprentissage très concret de la responsabilité avec des

propositions claires pour une pédagogie de l’implication. Le témoignage de

Jacinthe Asselin, tiré de son expérience d’enseignée et d’enseignante, renvoie cha-

cune et chacun à sa propre histoire. Deux enseignantes québécoises, Linda

Lapointe et Élizabeth Guay, relatent l’expérience très vivante, concrète et directe-

ment applicable en classe qu’elles ont imaginée et vécue. Autre apport impor-

tant, celui de Kathleen Geerlandt, enseignante belge, qui a créé, sous forme de

comptines, un enseignement de la communication qui nous fait découvrir l’im-

pact de cet enseignement sur les enfants, les parents et sur nos propres collègues.

J’ai crû bon intégrer dans ce dossier l’article de Dominique Geffroy, formatrice à

Sherbrooke, dont le thème « les enfants chercheurs de vérité » me paraît au coeur

PRÉSENTATION DU DOSSIER

JACQUES SALOMÉPsychosociologue

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

FORMER DES ENSEIGNANTS AUX RELATIONS HUMAINES POURPRÉVENIR ET RÉGULER LA VIOLENCE À L’ÉCOLE : LUXE OU SURVIE?

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

MARIE-FRANÇOISE BONICELMaître de Conférence en psychologieclinique sociale - IUT de Troyes (France)Psychologue, gestalt-thérapeuteDiplômée de Sciences politiques etéconomiques [email protected]

Le territoire de l’éducation a changé de visage Mais alors que nous nous escrimons

à élaborer de nouvelles cartes, nous persistons à les lire avec, dans nos têtes, des modèles

anciens. L’école est en effet une communauté humaine, et comme telle, traversée par la

violence interne à chaque individu, aux groupes sociaux qui la composent et à sa propre

violence institutionnelle. Organisme vivant et poreux, elle est aussi contaminée par la

violence endémique externe, celle qui cristallise la difficulté du « vivre-ensemble » des

institutions, des groupes sociaux ou des nations. Est-ce la violence à l’école qui aug-

mente, ou notre inquiétude devant ses manifestations nouvelles et de plus en plus pré-

coces sur un terreau familial et social fragilisé? Comment, sinon éradiquer, du moins

contenir cette violence? La psychanalyse nous a permis de comprendre les méca-

nismes de cette violence fondamentale qui est au coeur du petit enfant englué dans

l’amour et la haine, l’illusion de la toute puissance infantile et le principe de plaisir. Si la

violence a ses raisons internes, elle s’inscrit cependant pour chacun, dans une relation

complexe avec son environnement. La violence est contagieuse et s’autoalimente de

blessures intimes en blessures intimes, elle s’avance masquée avant de faire irruption

brutalement dans les lieux de vie de l’enfant, et notamment à l’école. Elle se déploie

dans une spirale de blessures reçues et données et l’élève qui vit dans une société aux

repères défaillants, trop souvent sans personne1 (réelle) en face de lui, va exprimer en

réponse son agressivité incontrôlée soit dans l’explosion externe qui devient un mode

d’action (taxages, coups, injures, désir d’imposer sa loi à ses pairs), soit dans l’implosion

avec son cortège de symptômes de dévalorisation de soi, de stratégies d’échecs ou de

somatisations qui, à l’adolescence, peuvent aller vers les pathologies addictives

ou le suicide, et qui, chez les plus jeunes, s’expriment dans des jeux dangereux.

même de quelques-unes de nos interro-

gations, comme enseignants, accompa-

gnateurs ou parents. Finalement, j’ai

voulu me faire plaisir en présentant,

d’une part, des outils relationnels qui

me semblent indispensables pour cons-

truire une relation vivante entre un

adulte et un enfant et plus particulière-

ment entre un enseignant et un élève;

d’autre part, en proposant une démarche

pour développer les compétences rela-

tionnelles des enfants dans le cadre

d’une salle de classe.

Je pense avoir réuni dans ce dossier des

documents qui pourront insuffler non

seulement une espérance nouvelle dans

vos engagements professionnels mais

aussi vous apporter un soutien concret

pour devenir des enseignants relationnels.

J’ai voulu me faire plaisir en présentant, d’une part, des outils relationnels qui me semblent indispensablespour construire une relationvivante entre un adulte et un enfant et plus particulièrement entre un enseignant et un élève.

COMPÉTENCES TRANSVERSALES COMPÉTENCES TRANSVERSALES

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Se former à quoi? On parle actuellementde développement personnel professionnelSi la posture de l’enseignant est bien

asymétrique, il s’agit pourtant d’un tra-

vail d’alliance pour que chacun remplisse

sa mission, éducative pour l’un, d’ap-

prenant pour l’autre. « L’élève n’est pas un

vase qu’on remplit, mais un feu qu’on

allume » écrivait Bachelard. Mais com-

ment entretenir « ce feu-là » quand on est

mobilisé par l’anxiété quotidienne d’une

classe « à tenir » et non à faire vivre?

Pour aller dans ce sens, l’enseignant peutrenforcer ses compétences dans dif-férentes directions.

Se responsabiliser pour mieux permet-

tre à l’élève de le faire en quittant lui aussi

« le boulevard de la plainte pour le boule-

vard de la vie5 ».

S’autoriser à laisser circuler les forces

de vie qui sont en lui et manifester ses

désaccords, ses ressentis en distinguant

les personnes (élèves ou collègues) et les

actes, les sentiments et la relation.

Se former à l’écoute6 et apprendre à

communiquer autrement en distinguant

les besoins et les désirs, en se respectant

à travers des démarches qui les amènent

à oser demander, refuser, donner, recevoir,

en repérant les différents registres de la

communication (les faits, le ressenti, le

retentissement) et en entendant les

comportements des élèves comme des

langages.

S’appuyer sur les ressources de l’élève

ou les siennes propres souvent mécon-

nues, ainsi que sur celles du groupe-classe,

s’offrant comme autant de « tuteurs de

résilience » pour reprendre le terme de

Boris Cyrulnik.

Entendre en lui, sa propre violence

pour la transformer en une agressivité

créatrice et lui permettre d’expérimenter

des relations plus pacifiées et plus justes.

Accepter ses propres erreurs et accueillir

celles de l’élève, non pas comme une faute,

ni un échec, mais comme un tremplin.

S’entrainer pour lui-même à ne pas

s’autoriser à la violence mais à remettre

en valeur le verbe contre la « barbarie »

du geste ou du cri, pour mieux l’exiger

des élèves et désamorcer la brutalité

physique ou celle du langage brut.

Se former à créer un climat de sécurité

en étant garant du cadre, de la fluidité de

la rivalité fraternelle et en assurant ainsi

Une expression cadenassée qui ne per-

met pas, de revoir les faits, de dire l’of-

fense et le ressenti, la souffrance non

reconnue d’une blessure narcissique, le

mal être ou l’insécurité.

Une image de soi trop souvent négative

et qui ne fournit pas la sécurité intérieure

pour entrer en relation vivante avec les

autres, s’affirmer en s’acceptant pour

accepter l’autre.

Un manque de reconnaissance et d’ap-

partenance ne favorisant pas l’élaboration

d’une identité solide, notamment dans le

choc des cultures différentes.

Une difficulté à vivre les frustrations et

à distinguer les besoins et les désirs.

Une incapacité à se projeter dans un

avenir que les adultes présentent comme

un horizon obscurci, à passer du rêve au

projet, à donner du sens à sa vie.

Une tentation, favorisée par le climat

ambiant d’installer l’individu et notam-

ment l’enfant dans un statut de victime (de

la société de consommation, de parents

démissionnaires, du chômage du père…)

ce qui lui laisse le choix entre l’implosion

ou l’explosion.

Une carence des relations verticales qui,

en déficit d’une autorité qui « fait grandir »

l’enfant, s’appuie sur le pouvoir personnel.

Une carence à vivre des relations hori-

zontales saines avec les pairs, dans le

respect de la différence et de l’affirmation

de soi, et une relation à l’autre qui oscille

entre une volonté de puissance sur lui ou

une attitude de soumission.

Un abus des punitions arbitraires à la

place des sanctions étayées par la règle.

La tâche est immense pour affronter ces

situations qui font obstacle à la mission

que les enseignants ont reçu, de trans-

mettre du savoir. Le temps n’est plus aux

combats d’arrière-garde sur les tenants

du savoir et ceux de la pédagogie3. C’est

que pour transmettre ce savoir, les

enseignants ne peuvent qu’être aussi des

éducateurs et pour cela se former auxrelations humaines afin de restaurer une

culture du lien pour une école apaisée.

Je préciserai volontiers que ceux qui ont à

se former, ce sont tous les acteurs de l’é-

cole, enseignants, personnels éducatifs

ou de santé, responsables d’établisse-

ment4 ou personnels d’accueil, et, bien

sûr, les élèves, même si nous mettons

l’accent ici sur les enseignants.

Quand nous voyons la liste sans doute

incomplète des difficultés rencontrées

par les élèves, nous constatons qu’elles

sont aussi celles des enseignants eux-

mêmes (travailler en coopération, vivre la

hiérarchie, déficit de reconnaissance et

d’image de soi, etc.) tandis que d’autres,

les moins nombreuses sont plus spéci-

fiques (exercer son autorité, sanctionner…).

une sécurité de cheminement, en distin-

guant autorité et pouvoir et en s’appuyant

sur la dimension groupale de la classe.

Il pourra dans cette perspective enrichir

la vie de sa classe :

En favorisant ainsi un climat de con-

fiance, propice à la créativité grâce à la

soumission à des règles et non à la per-

sonne, en s’autorisant à la sanction et à la

responsabilisation dans une soumission à

des règles communes et non à la personne.

En développant son autorité — qui

autorise —, une fermeté qui ne ferme

pas, et non un pouvoir arbitraire sur l’élève

tout en confrontant l’enfant à la réalité

qui l’entoure.

En rétablissant du tiers dans la relation

par un rappel de la Loi, des règlements

intérieurs, des codes de vie qui assurent

une extériorité relative dans un conflit

violent et en faisant ainsi de l’école un

lieu pour apprendre à vivre en groupe, un

lieu de coopération et de formation à la

citoyenneté relié par des valeurs partagées.

Au besoin en s’exerçant à penser des

temps et espaces de médiation lorsque

les protagonistes, — dont lui-même ou

d’autres — se heurtent dans un affron-

tement de leurs réalités infiltrées par

leur imaginaire respectif.

En favorisant ce qui, dans son existence

donne du sens7, ouvre sur un horizon et

un avenir stimulant en réveillant le désir

réciproque d’apprendre et de vivre et con-

tribue à « agrandir la vie », selon la belle

expression de Jacques Salomé.

Se former comment?

La formation est comme le travail de la

terre, elle se fait dans la durée avec des

temps forts et des temps de maturation.

Se former :

C’est s’engager dans un travail sur soi, à

titre personnel ou un travail de groupe entre

collègues de différents établissements.

C’est mettre en place des formations aux

relations humaines dans l’établissement.

C’est aussi faire de la coformation dans

des groupes d’analyse de la pratique ou

dans des groupes de parole qui créent des

liens, de l’identité, de l’appartenance, de

la reconnaissance réciproque.

Sur le « Comment monter des forma-

tions? » on se référera notamment au

livre de Jacques Nimier8 et à son site

référencé. Nous avons dans diverses

publications, fait des retours sur des pra-

tiques de formation. Dans un article intitulé

« Une utopie à réalisation vérifiable au

Luxembourg »9 où nous avons fait une

relecture d’une expérience de plusieurs

années — et elle dure encore — de for-

mation à la communication relationnelle

inspirée de l’approche de Jacques Salomé

associée à d’autres courants.

L’utilisation des principes de la méthode

E.S.P.E.R.E du psychosociologue JacquesSalomé10, consacrée à la communication

relationnelle y a apporté des outils effi-

caces pour permettre de travailler les

représentations, les différenciations entre

les comportements et les personnes, le

repérage des systèmes destructeurs, en les

remplaçant par des relations plus créatrices

entre adultes et entre les enfants. Cet

ensemble donne lieu à un agencement

complet de règles d'hygiène relationnelle,

d'outils favorisant la mise en place d’une

communication efficace et des concepts

structurant la relation que nous offrons à

l’autre pour le quotidien de la vie et pour

l’école. 11

Quand on a mission d’éveiller les enfants

au désir d’apprendre, il importe que les

enseignants puissent faire de l’école un

laboratoire d’expérience pour une culture

de la non-violence, pour apprendre à vivre

ensemble « non pas pour avoir la paix,

mais pour permettre de vivre en paix ».

(Philippe Meirieu).

Pour compléter,voici une listede sites àconsulter:

http://www.institut-espere.com/ : la méthode

ESPERE initiée par Jacques Salomé y est

exposée ainsi que des adresses de formateurs

en France, en Europe et au Canada.

http://www.j-salome.com/ : site de Jacques

Salomé. Heureux qui communique, pour oser

vivre avec soi-même et avec autrui des com-

munications sans violence. On y trouvera des

textes, tous les livres de l’auteur ou sur l’auteur,

des informations sur de nombreuses vidéos

ainsi que l’annonce de conférences.

http://www.pedagopsy.eu/ : site de Jacques

Nimier qui contient une mine de renseigne-

ments, d’articles et de références bibliogra-

phiques, par un ancien professeur de maths et

professeur honoraire en psychologie clinique

de l’Université de Reims.

http://asso.etincelle.free.fr/ : site de l’associa-

tion Étincelles de Véronique Guérin et son

équipe, avec notamment le théâtre-forum, une

méthode vivante et efficace pour faire évoluer

les représentat ions et les at t i tudes en

développement relationnel, notamment en

formation d’enseignants.

http://www.interactions-tpts.net/ : site con-

sacré aux activités centrées sur l’articulation

entre transformation personnelle et transfor-

mation sociale.

http://psychomotivation.free.fr/ : site qui fait le

lien avec la revue de la Psychologie de la

Motivation et les activités de formation qui y

sont associées.

Références

1. Nous voulons parler ici, d’une personne capabled’être debout et de se confronter à l’enfant, à traversdes gratifications et des frustrations.

2. Jean-Marie Petitclerc. La violence et les jeunes. Éd. Salvator, 1999, 140 p.

3. Sur la complexité comme approche globale, onpourra consulter le site de Jacques Nimier de mêmeque sur la violence.

4. M.-F. Bonicel. Former les chefs d’établissements à lacomplexité, p. 159 à 180. In École changer de cap,Contributions à une éducation humanisante. Ouvragecollectif. Éd. Chronique Sociale, 2007, 280 p.

5. Voir l’article sur le site TP/TS.

6. Jacques Salomé. Relation d’aide et formation à l’entretien. Éd. Septentrion, 2003, 242 p.

7. Jacques Lecomte. Donner un sens à sa vie. Odile Jacob, 2008.

8. Jacques Nimier. La formation psychologique desenseignants. ESF, 1996.

9. Marie-Françoise Bonicel. Une utopie à réalisationvérifiable. In Revue de psychologie de la motivation, n°3, juin 2001.

10. Jacques Salomé. Heureux qui communique. Éd. Pocket Évolution, 2003, 93 p.Jacques Salomé. Pour ne plus vivre sur la planèteTaire. Éd. Albin Michel, 1999, 93 p.

11. Jacques Salomé, Minuscules aperçus sur la difficultéd’enseigner. Éd. Albin Michel, 2004, 165 p.

« La porte du changement nes’ouvre que de l’intérieur. »

Carl Rogers

« Soyez vous-même le changement quevous voudriez voir dans le monde. »

Gandhi

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Je préciserai volontiers que ceux qui ont à se former, ce sont tous lesacteurs de l’école, enseignants, personnels éducatifs ou de santé,

responsables d’établissement ou personnels d’accueil, et, bien sûr, les élèves, même si nous mettons l’accent ici sur les enseignants.

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CULTIVER LA SAINE CONFRONTATION

JANINE FORTINFormatrice en relations humainesMéthode [email protected]://www.acrq-janinefortin.com

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

Charte relationnelle : une opportunité de libertéL’élaboration d’une charte de vie rela-

tionnelle à l’école est un moyen qui per-

met aux élèves et aux enseignants de

définir séparément leurs apports, leurs

limites et leurs zones d’intolérance. Elle

peut être rédigée en début d’année sco-

laire, puis revisitée et réactualisée

régulièrement au cours de différentes

phases qui marquent les étapes du vivre-

ensemble.

Les élèves comme les enseignants ont

des apports qui méritent d’être exprimés,

mis en valeur, par des actes concrets. Ils

ont aussi des attentes qu’il est possible de

différencier en besoins et en désirs. Ils

ont les uns et les autres des zones de vul-

nérabilité et de tolérance variables.

En travaillant à mettre sur pied cette

charte, lorsque les élèves expriment

leurs attentes, les enseignants en profi-

tent pour mieux différencier les besoins

et les désirs. Ils préciseront qu’ils répon-

dront aux attentes considérées comme

des besoins. En ce qui concerne les

désirs, les enseignants se positionneront

en précisant les désirs auxquels ils colla-

boreront, ceux qui ne seront pas pris en

compte et les désirs auxquels ils s’op-

poseront, car perçus comme néfastes et

dangereux pour l’enfant ou l’entourage.

La charte, une fois terminée, peut être

affichée en salle de cours et remise à

chaque élève. Ceci leur permet de se con-

fronter à la réalité de la vie de l’école et

d‘intégrer une loi qui les confrontera à

des droits et à des devoirs, à des possibles

et à des obligations. « L’obéissance à la

loi qu’on s’est prescrite est liberté » disait

Jean-Jacques Rousseau.

Structurer la paroleQuand on peut se dire (passer de l’im-pression à l’expression) et être entendu

(passer de l’expression à la communica-tion), quand on peut écouter… alors on

peut communiquer, c’est-à-dire mettre

en commun. Pour permettre la rencontre

et structurer la parole à l’école, quatre

niveaux doivent être pris en compte : celui

des faits, du ressenti, du retentissement

et le niveau des idées ou du concept.

Le fait : Il est précis, observable et

mesurable. C’est le niveau qui permet

de raconter ce qui s’est passé, comment

cela s’est passé, à quel endroit, etc. Le fait

permet de présenter la situation.

Par exemple, il peut s’agir d’une parole

dévalorisante, d’un geste violent qui a été

posé, d’un évènement qui s’est imposé.

Le ressenti : C’est ce qui est éprouvé, il

faudra donc apprendre à mettre des

mots sur ce qui est ressenti à l’intérieur

de soi. Le ressenti est lié aux émotions

que l’on vit en lien avec le fait. Il est sou-

vent difficile de nommer l’émotion, car il

y a souvent eu répression de cette émotion

très tôt dans l’histoire de l’un ou de l’autre.

Il conviendra d’entendre les émotions

comme un langage avec lequel nous ten-

tons de montrer (ou de cacher) ce qui

retentit ou résonne en nous. Les émo-

tions traduisent le réveil de blessures

anciennes, de zones sensibles ou de vul-

nérabilité, de situations inachevées.

L’expression de l’émotion (colère, peur,

tristesse, joie…) permet de mieux s’y

confronter plutôt que d’y réagir. Trop

souvent, nous plaçons un comporte-

ment-écran ou un sentiment-écran qui

masque le sentiment réel et qui nous isole

ainsi de la réalité de notre vie intime et

de celle de l’autre. Il nous appartient d’en

prendre consc ience pour ne p lus

entretenir des non-dits et pouvoir ainsi

passer du réactionnel au relationnel en

acceptant l’expression des émotions.

Le retentissement : Tout acte, toute parole

retentit, résonne dans notre propre his-

toire. Le retentissement est le premier

obstacle à l’écoute de l’autre et à l’écoute

de soi. Cette réactivation plus ou moins

consciente de situations anciennes pro-

duit un brouillage de la communication

qui empêche d’écouter et d’entendre

l’autre, quand ce qu’il nous dit réactu-

alise un événement douloureux ou

gênant qui nous appartient. Pour que la

communication puisse être productive, il

faut alors reconnaître la source du reten-

tissement, entendre que cet évènement

fait partie de notre vie personnelle et se

responsabiliser dans la prise en charge

de la partie blessée en nous.

Le concept ou l’idée : Ce niveau représente

une distanciation par rapport à la situa-

tion, un point de vue plus élevé. C’est le

moment où l’on peut généraliser. C’est

un registre indispensable, car il permet

de réfléchir sur ce qui est vécu, de poser

des balises, des repères, de structurer les

émotions et le partage.

Développer l’aptitude à reconnaître et à

utiliser adéquatement ces quatre niveaux

permet d’établir des bases de communi-

cation solides et surtout fructueuses

pour la plus grande satisfaction de toutes

les parties engagées.

Rester à l’écoute de soi chaque fois que cela sera possiblePasser du réactionnel au relationnel

pour ne pas réagir contre l’autre, mais

rester à l’écoute de soi, en cohérence avec

ce qui est réveillé, re-stimulé en nous.

Nous sommes invités à clarifier l’impact

produit par le comportement d’un

enfant pour avoir avec lui des relations

plus vivantes, pour ne pas tomber dans

la tentation du réactionnel, dans le piège

de la punition (à ne pas confondre avec

la sanction) pour pouvoir le confronter

par une sanction à sa responsabilité.

Je vous invite à lire « Découvrir la com-

munication relationnelle dès l’enfance »,

de Kathleen Geerland et Jacques Salomé,

aux Éditions Jouvence. C’est un petit

bijou de livre à parcourir comme un livre

d’art et surtout comme un message d’in-

telligence et d’intuition qui permet de

faire découvrir les bases de la communi-

cation relationnelle aux petits de 5 ans.

J’en ai extrait la comptine suivante :

ACCOMPAGNER LES ÉMOTIONS Si un ami a du chagrinSur son épaule pose ta mainAccompagne sa respirationLaisse s’écouler l’émotion

Référence

Geerland, K. et Salomé, J. (2002). Découvrir la com-munication relationnelle dès l’enfance. Éd. Jouvence.

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

Un enfant peut grandir à l’école, soit en cherchant à s’identifier, soit encore en

luttant contre les enseignants, les règles ou les structures institutionnelles. Pour

pouvoir se construire, il devra rencontrer des repères ou des balises, des gratifications

et des interdits, des autorisations et des limites. Pour les enseignants, il ne s’agit

pas de se transformer en parent, ce n’est pas leur rôle. Disons qu’à défaut de père

(fonction structurante de la relation), ce sont des « re-pères » dont les jeunes ont

besoin pour développer une aptitude à la liberté d’être. Et cela relève du domaine des

enseignants. La rencontre des différences La confrontation avec autrui permet la

rencontre des différences. Elle invite au changement et au dépassement des conflits

ou des oppositions qui pourraient être liées à ces différences. Elle laisse germer des

réajustements possibles. Chaque fois que l’on peut proposer des relations de saine

confrontation, on donne plus d’espace pour grandir. Il n’est point besoin de disqua-

lifier l’autre ou de le juger, de dénier son point de vue, de s’opposer à lui… Il faut

plutôt vérifier notre capacité d’apposer notre point de vue face à celui de l’autre. Une

seule lettre de différence entre opposition et apposition, et pourtant cette différence

crée les possibles d’un échange et d’une évolution mutuelle. Au-delà de la rencon-

tre, chaque enseignant ou élève arrive en classe avec son histoire, ses attentes, ses

zones d’intolérance et des modèles ou des habitudes de partage. La relation péda-

gogique se construira dans la saine confrontation entre nos apports (ce que l’on peut

donner ), nos attentes (ce dont j’ai besoin) et nos zones d’intolérance, qui vont se

confronter à leurs apports (participation et résultats), leurs besoins (de bouger, de

parler, de découvertes ou de connaissances nouvelles) et leurs propres zones d’in-

tolérance (points sensibles de vulnérabilité chez

chacun). Tout cela à travers trois registres à ne

pas confondre : le registre relationnel (Demander/

Donner/Recevoir/Refuser); le registre des senti-

ments qui représente la dimension affective, émo-

tionnelle; le registre des désirs qui représente l’ima-

ginaire. Ce dernier pourra se dire et être entendu

mais ne sera pas nécessairement toujours comblé :

il représente la rencontre avec la réalité et donc avec

des frustrations et des contraintes inévitables.

Un jeune se structure à l’intérieur d’une relation faite de gratifications et de frustrations

face à laquelle il peut se soumettre, s’opposer… ou se confronter.

Crédit des illustrations : Françoise Malnuit

Dans ce texte, je souhaite vous faire part à la fois de mes découvertes, de mes

regrets, de mes espoirs concernant ma pratique d’enseignante au primaire et des

expériences que j’ai vécues en tant qu’élève au primaire et stagiaire en formation.

J’ai souvenir, il y a bientôt 50 ans… de ma première journée en première année qui

fut douloureuse, et ce, pendant une longue période de l’année. J’ai eu droit quoti-

diennement à des coups de règles sur les doigts. Ce qui m’a valu un début de

bégaiement. Eh oui, je devais être possédée du démon, selon les croyances de

l’époque, puisque j’écrivais de la main gauche. Comprenez qu’aujourd’hui, je

puisse être restée un peu diablesse… C’est mon brin d’humour… Puisque j’étais

gauchère et que je ne voyais pas ce que j’écrivais, l’apprentissage se révéla difficile. De

plus, la maîtresse d’école utilisait le crayon rouge pour effectuer les corrections et

j’ai appréhendé longtemps les traces abondantes qu’il laissait sur mes feuilles tous

les vendredis de mon primaire. Je me revois encore toute rouge de honte devant

mes pairs lorsqu’elle me remettait mes résultats accompagnés de réprimandes, de

commentaires dévalorisants, de disqualifications… Je me souviens aussi des

travaux de copie à faire pour avoir osé exprimer mes préoccupations face à mes

piètres résultats scolaires, pour avoir tourné la tête, pour avoir posé une question hors

du sujet, pour je ne sais plus… Salomé (1997) explique qu’il y a cinq phénomènes

qui génèrent, entretiennent et nourrissent les rapports dominant/dominé : 1

L’injonction (parler sur l’autre, le définir, l’étiqueter). 2 La menace directe ou indi-

recte vient s’ajouter à la répression imaginaire de celui qui en est l’objet (imaginer

que l’autre va faire, va dire, ne pas faire ou ne pas dire quelque chose qui nous sera

préjudiciable ou dangereux!). 3 La dévalorisation, la disqualification, les juge-

ments de valeur négatifs associés à l’autodévalorisation ou à la victimisation.

RETOUR SUR UNE VIE D’ENSEIGNÉEET D’ENSEIGNANTE

JACINTHE ASSELINEnseignante à la retraite

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

4 La culpabilisation qui consiste à ten-

ter de rendre l’autre responsable de ce

que nous ressentons ou éprouvons.

5 Le chantage (pression morale, affec-

tive ou manipulatoire pour infléchir le

comportement ou la conduite de l’autre).1

Je me rappelle aussi d’une enseignante

au primaire, qui pour des raisons qui lui

appartenaient, avait décidé de lire à tous

les élèves de la classe ses cinq coups de

coeur portant sur nos compositions

écrites ayant pour sujet : Mon secret bien

gardé. De prime abord, l’idée ne m’avait

pas enchantée mais rapidement je m’é-

tais ravisée, car dans mon esprit, je

n’avais pas perçu de danger, me jugeant

nulle dans ce domaine.

La lecture des textes se continua suivie,

pour chacun, de l’appréciation de l’en-

seignante. Je goûtais à plein les histoires

lues que je trouvais très belles. Je rêvais

de posséder un jour un pareil talent pour

l’écriture. Puis, au quatrième texte, ce que

j’entendis m’a paru plus familier. Soudain,

j’ai compris, j’avais reconnu l’auteure.

Mon coeur cessa de battre! L’enseignante

me regardait d’un sourire bienveillant et

j’ai réalisé que je n’entendais plus sa

voix. Le seul souvenir qui me reste de

l’événement est celui du retour à la mai-

son : j’avais alors déclaré à ma mère que

j’avais mal à la tête. Je suis restée alitée

pendant trois jours. C’est douloureux

parfois de recevoir des compliments!

Surtout quand on n’est pas habitué!

J’ai souvenir, il y a maintenant 30 ans…dans le cadre de ma formation en tech-

nique d’éducation spécialisée, d’un

stage en milieu scolaire qui fut pour

moi le stage le plus marquant de ma

carrière d’enseignante. On m’avait confié

la responsabilité d’accompagner un tout

petit garçon de 6 ans inscrit dans une

classe nommée à l’époque Troubles graves

de comportements. Ce garçon avait une

grave difficulté à s’exprimer verbalement.

Et comme il ne se sentait pas écouté, il

avait des comportements violents.

Le seul moment de la journée où, en

groupe, i l avait un comportement

« adéquat », était lors de la première

activité quotidienne en classe. À l’arrivée,

les élèves, l’enseignante et la stagiaire

(moi) s’assoyaient en cercle. Au milieu

du cercle était déposé un objet servant

de bâton magique. Ce bâton, lorsqu’il

était pris par quelqu’un (consigne

plusieurs fois reformulée durant l’année

scolaire), donnait la possibilité de pouvoir

parler de soi, de ses ressentis, de ses

vibrations, en ayant comme auditeurs

ses pairs et son enseignante.

Salomé (1997) écrit : « Quand je prends

et que j’ai le bâton de parole, je peux

dire ce que je sens, ce que j’ai vu, ce que

je pense et même ce que je sais! »

« Le bâton de parole signifie que j’ai

quelque chose à dire et que je souhaite

être entendu. Il confirme que je ne

serai pas interrompu. »2

J’ai souvenir, i l y a 25 ans… en tant

qu’enseignante au primaire d’une fillette

de première année. Je la vois encore

avec ses grands yeux bruns qui regar-

daient un peu partout autour d’elle

avant de donner en catimini un bout de

papier à un autre élève. Ce geste m’a

incitée à réfléchir et à discuter avec elle

en classe pendant une récréation.

Ensemble, surtout l’élève, nous avons

trouvé une idée géniale afin de favoriser

la communication par l’écriture mais

surtout d’offrir la possibilité de s’ex-

primer au moment où on en sent le

besoin sans frein et sans déranger ses

pairs. La boîte aux lettres était créée!

Chacun pouvait y déposer un mot à l’in-

tention d’un autre. Peu à peu, au fil des

semaines et des mois, cette boîte à pris

des proportions inattendues. Encore

aujourd’hui, je reçois des lettres de mes

anciens élèves. Les petits de première

année sont à une étape cruciale pour

développer leur goût pour l’écriture,

d’où l’importance d’encourager les pos-

sibilités d’échanger par ce moyen!

Beaucoup de souvenirs me reviennent,

en particulier ceux liés à la correction

de dictées ou de textes écrits. Par exem-

ple, lors de la correction, je notais ainsi

les travaux des élèves, 8/10 ou 40/44,

afin qu’ils soient à même de connaître

le nombre de bons mots réussis. Je

changeais régulièrement de couleur

de stylo afin qu’ils puissent voir les

couleurs de l’arc-en-ciel se déplacer

tout au long des pages. Dans tous les

cahiers, j’apposais un collant accompagné

d’un commentaire d’encouragement.

Bravo pour tes efforts! Je te fais un

câlin! Un petit clin d’oeil pour toi! Je

pense à toi! Bel effort! J’avais pour cha-

cun d’eux un mot différent. Chaque

remise de cahiers , de feui l les , de

travaux, s’effectuait personnellement.

En aucun temps, les autres élèves n’étaient

mêlés au résultat de l’un ou l’autre de ses

pairs. La correction était, pour moi, un

moment intime avec eux, une relation

personnalisée. Cette pratique fut instau-

rée dans toutes mes classes, autant en

classe d’aide qu’en classe ordinaire.

Un souvenir moins heureux que je

porte encore en moi, presque comme

une blessure, est une intervention que

j’ai faite vers la fin de ma pratique d’en-

seignante. Je n’ai pas entendu ce que

mon élève de 6e année tentait de me

dire avec son comportement répétitif

non acceptable. Je ne voyais que son

comportement (pas l’enfant!). Son com-

portement qui réveillait chez moi beau-

coup de colère, un sentiment d’injustice,

de rejet. Utilisant des mots blessants, je

n’ai cessé de la réprimander, de la déva-

loriser, de la culpabiliser : « Tu crois que

c’est bien de faire peur ainsi à une

petite de 2e année! Qu’est-ce que ça te

donne d’agir ainsi! Tu te sens coura-

geuse d’être sur le dos d’une plus petite

que toi!... tu… tu… tu… »

Un jour, aurai-je le courage de lui pro-

poser de me remettre symboliquement

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Ce garçon avait une grave difficultéà s’exprimer verbalement. Et comme il ne se sentait pas écouté, il avait des comportements violents. Ensemble, surtout l’élève, nous avons trouvé une idée géniale afin

de favoriser la communication par l’écriture mais surtout d’offrirla possibilité de s’exprimer au moment où on en sent le besoin sans frein et sans déranger ses pairs.

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

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cette violence que j’ai déposée en elle

durant toute une année scolaire? « Les

mots sont nécessaires pour communi-

quer mais ne sont pas suffisants! »

Paroles de Jacques Salomé

Aujourd’hui… à ma retraite, je suis entrée

dans un processus de formation per-

sonnelle. Formation qui porte sur la

communication relationnelle, la méthode

ESPERE. Je peux même me permettre

de dévoiler que nous sommes en plein

projet d’une formation des maîtres à

l’université. Pendant ce temps, une

commission scolaire ira de l’avant pour

que tout son personnel puisse suivre la

formation. Cette initiative sera instaurée

aussi auprès des parents.

Mon rêve, dans un avenir très rapproché :

créer une école pilote où tous les inter-

venants accepteraient de se former à la

méthode ESPERE, pour qu’ils puissent

enseigner à leur tour la communication

relationnelle!

Jacques Salomé (2004) répond à la

question : Pourquoi enseigner la com-

munication à l’école?

Les raisons sont multiples et touchent

aux différents stades de notre évolution

et à nos conditions de vie actuelles.

Voici une de ses cinq réponses : « Et

puis, force est de constater, qu’il y a un

appauvrissement, une maltraitance de

la communication intime (conjugale,

familiale, sociale…). Une sorte d’hémor-

ragie des repères, une carence dans la

transmission de valeurs, une dégrada-

tion de la fiabilité dans les engagements.

Je crois qu’il serait possible de réhabiliter

des actions de bientraitance, pour une

communication non violente. »3

À partir de ce questionnement, M. Salomé

nous fait des propositions concrètes

pour une méthodologie de la communi-

cation relationnelle. Il termine son

chapitre en écrivant ceci :

Apprendre à devenir coauteur de sa propre vie est un chemin qui commence tôt dans la vie d’un enfant.

S’il n’est pas découvertdans le milieu familial,il peut être proposé à l’école,dès la maternelle,et s’enrichir tout au long de la scolaritéet bien au-delà encore.

Mes derniers propos prendront la forme

de remerciements… pour vos regards,

vos gestes, votre souffle nouveau, vos

intérêts, votre compréhension, votre

sollicitude, votre accompagnement, vos

clarifications…

À vous, mon enseignante de 3e année

qui m’avez écoutée avec intérêt lors

d’un souper au resto. Je me rappelle

encore que je n’avais pas réussi à manger

tout mon plat de spaghetti. J’avais telle-

ment parlé, tellement parlé. J’ai toujours

avec moi cette belle poupée que vous

m’aviez offerte. Elle aura 50 ans dans 5 ans.

À vous, ma prof associée et ma super-

viseure de stage au CEGEP pour vos

encouragements. Vous avez reconnu

mes compétences et vous m’avez mis

en confiance. J’ai, grâce à vous, pour-

suivi mes études à l’université.

À vous, mes élèves pour vos enthou-

siasmes, votre spontanéité, vos stimula-

tions et vos étonnements. Grâce à vous,

j’ai grandi.

À vous, M. Salomé, pour notre pre-

mière rencontre il y a 5 ans et, par la

suite, pour nos nombreux échanges qui

m’ont permis de me découvrir.

J’invite les enseignantes et les ensei-

gnants à lire le texte : Supplique d’unenfant à ses enseignants, qu’on peut

trouver dans deux livres de M. Salomé :

Car nous venons tous du pays de notre

Enfance et dans Minuscules aperçus sur la

difficulté d’enseigner.

Je vous recommande aussi la lecture du

texte : Adresse d’un enseignant à sesfuturs élèves, tiré du livre Minuscules

aperçus sur la difficulté d’enseigner. Ce

sont des textes qui m’ont profondément

touchée! Bonne lecture!

Références

1. et 2. SALOMÉ, J. (1997). Pour ne plus vivre sur laplanète TAIRE (2e éd.). Paris : Éditions Albin Michel.

3. SALOMÉ, J. (2004). Minuscules aperçus sur la dif-ficulté d’enseigner. France : Éditions Albin Michel.

SALOMÉ, J. (2000). Car nous venons tous du pays denotre Enfance. Paris : Éditions Albin Michel.

Mon rêve, dans un avenir très rapproché : créer une école piloteoù tous les intervenantsaccepteraient de se former à la méthode ESPERE, pour qu’ils puissent enseigner à leur tour la communication relationnelle!

D’autres auteurs ont influencé l’ap-

proche que nous avons élaborée pour les

jeunes. Il s’agit de Marshall Rosenberg,

par son livre sur la communication non

violente, de Daniel Goleman, pour ses

ouvrages sur l’intelligence émotionnelle

et de Danie Beaulieu, par ses techniques

d’impact en classe.

Comment vous présenter notre appro-

che en quelques pages? C’est un che-

minement de dix années ponctuées

d’expérimentations, de questionne-

ments et de discussions qui continue

d’évoluer au fil du temps… Alors, nous

avons pensé vous livrer un aperçu de

notre vécu où l’intégration des principes

de communication relationnelle est

omniprésente.

LES SECRETS DE MILMO :LA COMMUNICATION RELATIONNELLEEN CLASSE

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

ÉLIZABETH GUAYÉcole Entramis, RepentignyLINDA LAPOINTEÉcole Bernard-Corbin, LachenaieEnseignantes à la commission scolairedes Affluents et Formatrices encommunication relationnelle pour lesenseignants : Les secrets de [email protected]

Nos pratiques en communication relationnelle ont été influencées par un sémi-

naire dirigé par Jacques Salomé en 1997. Charmées par la méthode de ce psychoso-

ciologue nous avons pris conscience de règles et d’outils de communication rela-

tionnelle nous permettant de mieux vivre dans nos milieux scolaires. Bien que

notre premier rôle d’enseignantes est de transmettre des connaissances, nous

avons observé que plusieurs enfants de nos classes avaient des difficultés autres

que scolaires : divorce, mortalité, maladie, situation familiale difficile, manque de

concentration, mal de vivre, colère, frustration... Ayant à coeur la réussite de nos

élèves et afin d’éviter l’épuisement professionnel, nous avons créé du matériel pour

les enfants qui s’inspire grandement de la méthode E.S.P.È.R.E 1 de Jacques

Salomé. Les secrets de Milmo est donc une approche où l’on retrouve des règles,

des outils et des activités en communication relationnelle. Au fil des années,

notre pratique de la communication relationnelle s’est enrichie des recherches sur

le fonctionnement du cerveau. Selon Sousa, avant que les élèves ne se concentrent

sur un enseignement cognitif, ils doivent se sentir en sécurité sur les plans

physique et émotionnel.2 C’est donc à partir de l’enseignement des trois étages du

cerveau (reptilien, limbique et néocortex) que la communication relationnelle entre

en jeu. D’abord, il est essentiel de bien comprendre leur interdépendance. Pour

accéder au traitement de l’information (néocortex), l’être humain doit voir ses

besoins de base comblés pour être en sécurité (reptilien) et doit apprendre à enten-

dre et à gérer ses ressentis, ses émotions (limbique). La communication relation-

nelle s’avère une approche intéressante pour donner des moyens concrets à l'enfant

afin qu'il puisse mieux gérer son cerveau limbique qui est le siège des émotions.

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

Voici un schéma de ce processus :Site internet : www.hypnofeel.com

vous rendre service. De plus, certains

enfants nous présentent des comporte-

ments qui peuvent déranger et affecter

notre climat de classe. Longtemps, nous

nous sentions démunies face à ce pro-

blème et nous tentions tant bien que mal

de faire disparaître ces comportements

désagréables. Avec la communication

relationnelle, nous avons appris qu’un

comportement envoie des messages.

Quand les difficultés vécues par un être

humain ne se sont pas verbalisées, elles

s'expriment par des comportements ou

des maladies.

Pour nous, maintenant, un élève qui

présente des comportements dérangeants

tels que l’agitation, le refus de travailler,

le manque de concentration, l’impo-

litesse… veut nous communiquer un

message. Pour l’amener à une prise de

conscience de son attitude, nous pou-

vons utiliser la visualisation externe.

C’est un moyen concret et puissant pour

être moins réactionnel. Il s’agit de dif-

férencier l’élève de son comportement.

Pour ce faire, nous prenons un objet qui

représente le comportement de l’enfant

et nous lui montrons l’objet en lui di-

sant : « Voici ton comportement avec

lequel je suis en difficulté. J’apprécie

t’enseigner mais je ne peux accepter ce

comportement. Je pense que tu veux

dire quelque chose par cette attitude et

je t’invite à t’occuper de ce que tu vis. Tu

peux parler à quelqu’un, écrire ce qui

t’envahit pour retrouver le calme en toi.

En plus, tu seras davantage disponible à

apprendre. »

Cette façon de faire préserve l’estime de

soi des enfants et leur donne du pouvoir

sur leur vie. Pour l’enseignant, il est

apaisant de faire la différence entre l’en-

fant et son comportement avec la visuali-

sation externe. Sans chercher de solution,

l’intervenant responsabilise l’enfant face

à ses comportements et a le sentiment de

l’aider sans s’épuiser.

Nous sommes bien conscientes que ce

court article est une sensibilisation à la

communication relationnelle à l’école.

Ce que nous pouvons assurer, c’est que

cette forme d’intervention apporte un

bien-être et nous outille à mieux vivre

avec les difficultés présentes dans nos

classes. Le sentiment de culpabilité de

tout prendre en charge s’estompe et

laisse place à la responsabilisation.

Voulant partager ce cadeau de la vie,

nous of frons de la format ion aux

enseignants depuis l’an 2000 sous le

thème « Les secrets de Milmo ». Une

série de cinq rencontres permet de se

familiariser avec les principes de la com-

munication relationnelle pour enfant.

Nous avons également écrit un livre qui

explique les premiers pas vers la com-

munication relationnelle dans une

classe. Il paraîtra à l’automne 2008 chez

Impact Éditions. Étant donné la richesse

de cette approche et de son impact dans

nos vies, nous souhaitons continuer

d'en propager les bienfaits par d'autres

ouvrages.

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entre eux et nous. Voici une illustration

expliquant ce principe :

Après avoir montré ce problème, nous

faisons une demande à l’aide du mes-

sage clair.

Ce tableau explique les différentes étapes de

ce dernier.

L’utilisation du message clair permet de

rester calme, de nous positionner en

respectant nos besoins et de garder un

bon climat. Cette façon de communi-

quer donne aussi de bons résultats dans

d’autres situations de classe et dans nos

vies personnelles. D’ailleurs, le retour de

Pour débuter la journée, une référence

au cerveau limbique s’impose. Nous

demandons à nos élèves de faire une

période d’introspection afin d’identifier

le ressenti qui les habite. Des picto-

grammes d’émotions sont affichés en

classe pour que les élèves puissent s’y

référer. Par la suite, nous les invitons à

s’exprimer sur ce qui les envahit afin de

libérer leur cerveau limbique pour

accéder plus facilement au cortex. Ce

moment peut prendre une quinzaine de

minutes selon le nombre d’élèves qui

ont le besoin de partager leur vécu.

Certains élèves préfèrent ne pas parler

mais écrire ce qu’ils vivent. L’important

c’est qu’ils en prennent conscience afin

qu’ils agissent sur les difficultés qui les

empêchent peut-être d’apprendre. Notre

rôle consiste alors à écouter les enfants,

à faire preuve d’empathie à leur égard

afin de les amener à se responsabiliser.

L’exercice ne vise pas à trouver des solu-

tions. Il existe des ressources pour les

dif ficul tés majeures, car nous ne

sommes pas des thérapeutes. Accorder

du temps à la libération des ressentis a

un impact positif sur le climat de la

classe et sur la qualité des relations

entre les individus d’un groupe.

De nos jours, enseigner requiert une

grande patience, car les élèves ont un

grand besoin de parler… Ce qui irrite

beaucoup les enseignants. Comment

peut-on s’occuper de notre besoin de

silence sans perdre le contrôle? Qui a le

besoin de silence? C’est nous! Il nous

appartient de nous positionner clairement

et concrètement face à notre problème.

Pour être entendus, l’utilisation de

l’écharpe relationnelle est un atout.

Montrer le lien qui nous unit avec les

jeunes vaut mille mots... Nous pouvons

leur faire l’illustration que lorsque nos

demandes de silence ne sont pas respec-

tées, un noeud se forme dans l’écharpe

L’utilisation du message clair permetde rester calme, de nous positionner en respectant nos besoins et de garderun bon climat.

récréation peut être un moment propice

pour montrer aux enfants les liens qui

les unissent et leur apprendre une façon

de communiquer qui permet de régler

les conflits de manière harmonieuse.

Encore ici, l’utilisation de l’écharpe rela-

tionnelle et le message clair viendront

Le sentiment de culpabilité detout prendre en charge

s’estompe et laisse place à laresponsabilisation.

Longue vie à la communication rela-

tionnelle!

Références

Salomé, Jacques. Pour ne plus vivre sur la planèteTAIRE. Éd. Albin Michel, 1997. Citation 1.

SOUSA, David. Un cerveau pour apprendre. LaChenelière, 2002. Citation 2.

Rosenberg, Marshall B. Les murs sont des fenêtres(ou des murs). France, Les Éditions Jouvence, 2005.

Goleman, Daniel. L’intelligence émotionnelle,Comment transformer ses émotions en intelligence?,version française. Paris, Éd. Robert Laffont, 1997.

Beaulieu, Danie, Ph.D. Fascicules d’Impact en classe,volume 1, primaire. Québec, Éd. Académie Impact,2002.

créé, par exemple, des coeurs de dimen-

sions croissantes pour montrer le senti-

ment d’amour et ses fluctuations, un

grand tuyau en plastique transparent

pour montrer la relation, une fausse crotte

ou un flacon de poison pour montrer les

messages négatifs que nous pouvons

adresser sous différentes formes à autrui

mais aussi à nous-même…

La visualisation externe étant un procédé

pédagogique, je l’utilise, d’une part,

pour montrer aux enfants un schéma

de base, une règle d’hygiène relation-

nelle que je désire aborder avec eux et,

d’autre part, pour les mises en pratique

où l’enfant évoque une situation dans

laquelle il se sent en difficulté.

Cela me permet, par exemple, de matéria-

liser la relation parentale, de la différencier

de la relation conjugale, d’observer et

de mettre en mots ce qui se passe lors34+3

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d’une séparation, d’un divorce… Dans ce

cas précis je pense que pour certains

enfants c’est la seule mise en mots struc-

turante qu’ils pourront vivre et s’ils peu-

vent entendre que c’est la relation entre

l’homme et la femme qui se transforme

ou s’arrête mais que leur papa/père restera

toujours leur papa/père et pareil pour

leur maman/mère, c’est très rassurant.

Un autre exemple, une fillette a un jour

exprimé qu’elle n’aimait pas être em-

brassée par son papa sur la bouche parce

que c’était mouillé. (Au passage beau-

coup de parents le font…). Nous avons

réalisé une visualisation où elle a choisi

un symbole qui montrait son « dégoût »,

cherché ensemble ce qui lui était possi-

ble de faire pour que cela s’arrête… de

manière relationnelle.

Quelques jours plus tard, la maman

m’a raconté avec le sourire qu’un soir

lorsque son mari avait voulu embrasser

leur fille, celle-ci avait dit : « Non papa!

Les bisous sur la bouche c’est pour ta

femme, ton amoureuse, moi je préfère

des bisous sur mes joues ». Quel posi-

tionnement clair du haut de ses 5 ans!

Je tiens à rappeler que j’utilise la méthode

ESPERE dans un cadre pédagogique et

que si, lors d’une mise en mots, un enfant

venait à parler de faits mettant en danger

sa santé physique ou morale ou si ses

paroles et ses comportements tradui-

saient un état préoccupant, j’aurais avec

lui un entretien individuel où je lui pro-

poserais selon le cas d’en parler à ses

parents, au médecin ou au psychologue

scolaire.

Lors de ces ateliers il m’arrive aussi de

revenir sur une situation conflictuelle

qui n’a pu être réglée. Quand un conflit

éclate dans un rang ou lorsque la cloche

retentit, dans ce cas je confirme ce que

j’entends, je vois et propose éventuelle-

ment à l’enfant en attendant la séance

lui permettant d’écrire, de dessiner ou

de trouver un objet pour représenter

son émotion.

Vous noterez que cela ne prend pas plus

de temps et pourtant quelle différence!

Plus les enfants grandissent plus ils

sont à même d’intégrer un grand nombre

de règles d’hygiène relationnelle et de

recourir de manière autonome au

matériel mis à leur disposition. J’ai pu

constater, par exemple, que les enfants

de 5 à 8 ans venaient spontanément

déposer au fil des jours le dessin d’un

cauchemar fait la nuit, dans la boîte à

peur ou le jouet du cobaye retrouvé

mort, dans la boîte à tristesse. Je pouvais

ensuite revenir sur l’une ou l’autre situa-

tion pour permettre à l’enfant de mettre

des mots dessus, lui proposer une dé-

marche symbolique, dans laquelle, il est

étonnant de le constater, les enfants

entrent avec bien plus de facilité que les

adultes. Souvent d’une séance à l’autre ils

la mettaient en pratique : « Tu sais

madame Kathleen, j’ai acheté avec mes

sous une petite plante avec des fleurs

roses, ça montre tout l’amour que j’ai

encore pour mon petit cobaye qui est

mort, je vais bien m’en occuper... ».

L’IMPACT DE LA MÉTHODE ESPERE À L’ÉCOLE

KATHLEEN GEERLANDTÉducatrice à la maternelle et [email protected]

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

Cela fait une dizaine d’années que je pratique la méthode ESPERE de Jacques

Salomé auprès d’enfants de maternelle dont je suis l’éducatrice. Pendant un an

j’ai enseigné à un groupe d’enfants de 5 à 8 ans et j’anime aussi des ateliers des-

tinés à des jeunes de 8 à 10 ans. Ces différentes expériences me permettent d’avoir

aujourd’hui la conviction que l’utilisation de la méthode ESPERE apporte un cli-

mat plus positif au sein de la classe en donnant une place aux besoins relationnels

si souvent maltraités ou ignorés. J’ai découvert la méthode ESPERE lors d’une

conférence de Jacques Salomé sur la relation de couple. Cet outil pédagogique

s’est tout de suite imposé à moi tant par sa forme que par son fond, comme une

réponse concrète et efficace au mal-être des enfants, à la violence et l’autoviolence

de plus en plus fréquentes dans nos écoles. En effet, beaucoup d’enfants arrivent

le matin avec un fardeau fait de colère, de tristesse, de peur. Non seulement ces

sentiments négatifs freinent l’apprentissage mais, de plus, s’ils ne peuvent à un

moment être exprimés, entendus et reconnus, ils risquent de se dire malgré tout

en entraînant l’enfant dans une escalade de comportements violents ou de repli

sur lui, de somatisation… C’est pourquoi il me semble essentiel de prévoir

chaque jour un court temps de parole où l’enfant qui le désire peut se dire et être

entendu par le groupe-classe. De plus je propose chaque semaine un atelier de

communication relationnelle où les règles d’hygiène relationnelle sont abordées et

les outils, (l’écharpe relationnelle, le bâton de parole, la visualisation…) sont utilisés.

En fait, je me suis appuyée sur les outils proposés, avec comme objectif de les

adapter davantage aux enfants étant donné que les notions abordées telles qu’une

relation, un sentiment, une émotion, restent pour eux relativement abstraites. J’ai

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

Dans la classe il existe en permanence un espace

relationnel où sont disposés un bâton de parole,

des boîtes à sentiments, le « coeurconsole » pour les câlins

chagrins, le coussin à colères, la boîte à bisous, la poubelle

relationnelle, quelques écharpes…

Dans la classe il existe en permanence

un espace relationnel où sont disposés

un bâton de parole, des boîtes à senti-

ments, le « coeurconsole » pour les

câlins chagrins, le coussin à colères, la

boîte à bisous, la poubelle relationnelle,

quelques écharpes…

Et puis il y a un outil fabuleux dont on

peut abuser, qui a des effets apaisants

immédiats, qui rend bien souvent le

sourire c’est LA CONFIRMATION.

Je vais vous donner un exemple qui se

produit environ 5 fois par récréation.

Un enfant en pleurs vient se plaindre à

l’enseignante qui surveille.

L’enfant : « Madame, Nadia elle m’a tapé

comme ça très fort dans mon ventre. »

L’enseignante : « Oh, Ce n’est pas possi-

ble, vous ne pouvez pas jouer un peu

gentiment, non! Allez ça va passer, ne

joue plus avec elle! »

Même situation avec la confirmationL’enseignante : « Oui, elle t’a tapé dans le

ventre et tu as mal, (parfois déjà l’enfant

repart jouer), tu te sens triste ou en

colère? Triste… oui je vois cela… » (Il

repart apaisé)

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DOMINIQUE GEFFROYFormatrice en communication relationnelleMéthode ESPERE de Jacques Salomé[email protected]

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

Un jour mon fils de 10 ans me dit : « Maman, qu’est-ce que tu as? » Au lieu de

m’empresser de répondre : « Rien. », comme j’aurais eu tendance à le faire en temps

ordinaire, je me mets à l’écoute en lui retournant : « Tu te demandes ce que j’ai! ».

Il enchaîne alors : « Tu ne respires pas comme d’habitude! ». Cet enfant avait

senti quelque chose et il était venu vérifier si son ressenti était juste. Sa question :

« Maman qu’est-ce que tu as? » était sa façon à lui de chercher à valider une impression

plus ou moins claire, plus ou moins consciente. Si je lui avais répondu: « Rien. », il en

aurait déduit qu’il ne pouvait pas se fier à son ressenti (puisque son parent est, par

définition, celui qui sait, celui qui ne peut mentir). En effet, en d’autres circons-

tances, j’aurais pu répondre « Rien! » pour le rassurer, pour éviter de l’inquiéter,

pour ne pas le mêler à mes affaires personnelles, pour le protéger ou encore, ce qui

arrive bien souvent, parce que j’aurais moi-même été persuadée que je n’avais rien,

ce qui était en fait le cas ce jour-là. J’ai donc porté une attention particulière

lorsqu’il m’a posé la question. En la reformulant, en me mettant à son écoute au

lieu de me dépêcher de lui répondre, je lui offris la possibilité d’en dire davantage.

J’ai pu alors avoir accès aux indices qui lui faisaient dire que j’avais quelque chose.

En fait, il s’agissait pour moi d’un état intérieur plus ou moins conscient.

« Moi, j’ai laissé ma peur d’écrire trop

lentement à la maison (une tortue en

peluche) et j’ai pris avec moi mon désir

d’écrire bien et un peu plus vite (un

lapin en peluche) ».

Pour conclure, je veux vous raconter

une anecdote qui est arrivée avec le

bâton de parole. Celui-ci est utilisé

régulièrement comme facilitateur, pour

que la parole circule mieux dans le

groupe. Quand un enfant le tient il peut

s’exprimer et les autres enfants doivent

se taire et l’écouter. Cependant, le bâton

de parole n’est pas utilisé systématique-

ment, car je trouve qu’il peut parfois

être un frein ou figer les échanges. Un

jour que j’essayais péniblement de donner

les consignes de l’activité de l’après-midi,

une petite fille est allée chercher le bâton

de parole et me l’a tendu en disant : « Tiens

madame Kathleen, prend le bâton pour

parler, c’est mieux!»

Ce sont des moments merveilleux où vous

découvrez que non seulement l’outil

proposé est devenu réellement fonc-

tionnel dans la classe mais qu’en plus le

fait que ce soit un petit bout de 5 ans

qui vous le rappelle… montre bien l’im-

mense réceptivité des enfants à déve-

lopper des capacités de savoir-être,

savoir-créer et savoir-devenir.

Références

Salomé, J. (1997). Pour ne plus vivre sur la planèteTAIRE. Paris : Éditions Albin Michel.

Geerlandt, Kathleen (2002). Découvrir la communi-cation relationnelle dès l’enfance. France : ÉditionsJouvence.

J’ai témoigné par la suite qu’en effet

« j’avais bien quelque chose ». Par sa

question et son commentaire, il m’avait

obligée à m’écouter pour entendre ce

qui justifiait cette interpellation de sa

part. J’ai fini par lui dire : « Je me sens

dans ma vie comme toi dans ta cham-

bre lorsqu’elle est en désordre et que tu

ne sais plus par quel bout la prendre. »

Il m’a lancé : « Ok! » et il est reparti vers

ses occupations sans plus de question-

nements. En fait, ma réponse lui avait

permis de mettre des mots sur ce qu’il

ressentait confusément. C’était clair, la

vérité était dite, la tension intérieure

était tombée, il n’y avait pas lieu d’aller

plus loin. Les enfants sont des chercheurs

de vérité mais ils n’ont pas besoin d’avoir

le détail de son contenu.

Ma fille avait une habileté particulière

pour venir déstabiliser les adultes qui la

côtoyaient. Elle avait le don de « piquer

des crises » comme ces derniers avaient

l’habitude de dire. À l’époque, je n’avais

pas encore appris la communication

relationnelle, ce qui m’aurait permis

d’entendre les comportements comme

des langages et donc de me mettre à l’é-

coute des multiples langages de ma fille

comme ce jour où j’ai cru qu’elle avait

dégondé la porte d’entrée de l’appartement

d’une amie.

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

LES ENFANTS, DES CHERCHEURS DE VÉRITÉ« Moi, j’ai laissé ma peur

d’écrire trop lentement à la maison (une tortue enpeluche) et j’ai pris avec moimon désir d’écrire bien et un peu plus vite (un lapinen peluche) »

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satisfaction des besoins relationnels);

langage de la revendication (face à des

manques inévitables et aux frustrations

liées à la pression du consumérisme, à la

culture des désirs…).

Chacun de ces objectifs peut être traité

séparément, suivant les attentes et les

besoins particuliers de telle ou telle école,

mais l’ensemble de ces thèmes devrait

faire l’objet d’un programme inscrit dans

la durée, avec un suivi jusqu’à l’université

ou à la sortie d’un cycle d’enseignement.

Références

Alain Braconnier. Le guide de l’adolescent. Odile Jacob.

T.Berry Brazelton. Ce dont chaque enfant a besoin.Éd. Marabout.

Gérard Guillot. L’autorité en éducation. Éd. ESF.

Jean Marie Petitclerc. Et si on parlait de la violence.Éd. Presse de la Renaissance.

Edith Tartar Goddet. Développer les compétencessociales des adolescents. Éd. Retz.

Marie-Josée Auderset. La confiance en soi, ça se cul-tive. Éd. de la Martinière.

Jacques Salomé. Pour ne plus vivre sur la planètetaire. Albin Michel.

Alors qu’elle m’avait demandé si je pou-

vais la ramener chez elle en voiture et que

je lui avais répondu que cela irait plus

vite en métro, elle était partie en colère,

claquant la porte avec violence. Courant

à sa suite, je l’interrogeai sur cette réaction

et elle me cria dans la rue : « Pourquoi ne

m’as-tu pas dit que tu préférais rester avec

ton amie? ». Elle avait senti juste, je n’avais

pas eu accès à ma vérité et n’avais pas pu la

lui exprimer ou bien n’avais-je pas eu le

courage de la dire… D’une façon ou d’une

autre j’avais menti, inconsciemment

bien sûr, mais menti tout de même.

Un enfant qui démontre des comporte-

ments atypiques, veut dire quelque chose

de lui d’une part, et aussi nous renvoyer,

nous les adultes, à notre propre réalité inté-

rieure lorsqu’elle manque de cohérence.

Cette enfant m’a obligée à être au plus

près de ma vérité. À chaque fois que,

consciemment ou même inconsciem-

ment, ce que j’exprimais n’était pas en

accord avec ce que je ressentais, pensais

ou vivais, elle me manifestait par un

comportement ou par des paroles, une

réaction forte et parfois violente.

Aujourd’hui je peux dire que si la fonction

des parents est de permettre aux enfants

de s’aimer, de se développer en auto-

nomie, en responsabilité et en capacité

à se relier aux êtres vivants dans le respect

d’eux-mêmes et des autres, la fonctiondes enfants est de faire grandir leursparents et aussi les adultes en général.

Nos enfants savent. Ils savent sans

savoir qu’ils savent. Ils ne savent pas

consciemment mais ils sentent. Ils vont

intuitivement chercher à savoir par des

questions, des commentaires, des com-

portements dont nous ne décoderons

pas le sens et que nous aurons, trop

souvent, de la difficulté à accueillir.

En fait, les enfants sont reliés aux adultes

qui les entourent comme des antennes

sont reliées aux émetteurs d’ondes

radio. Ils vont capter ce que nous émettons,

que nous soyons conscients ou non de

ce que nous vivons. Ils vont recevoir des

signaux qu’ils vont intérioriser incon-

sciemment mais qu’ i ls vont nous

refléter par des interpellations diverses,

sous forme de comportements, de

paroles, d’actes qui vont nous surprendre

et aussi sous forme de somatisations.

Permettre à un enfant de s’aimer c’est

avant tout lui offrir une relation de

qualité. Une relation de qualité est unerelation dans laquelle moi, l’adulte, je suisen contact avec ma propre vérité, une

relation dans laquelle je me définis et

me positionne en accord avec cette

vérité. Je peux me dire, me révéler, au ni-

veau de mes sentiments, de mes ressen-

tis, de mes besoins, de mes désirs, de

mes attentes ou encore de mes croyances

sans pour cela étaler ma vie.

C’est donc nourrir la relation de « mes-

sages Je » à partir de l’une ou de l’autre

des quatre positions relationnelles dudemander, du donner, du recevoir ou durefuser sans déposer chez l’enfant des

poisons relationnels tels que les injonc-

tions à répétition, les menaces, les dis-

qualifications, les culpabilisations ou

encore le chantage.

Pour agrandir la vie en soi et chez l’enfant,il est préférable de renoncer à comprendrepour entendre ses multiples langages.Jacques Salomé propose pour cela unoutil fabuleux : la confirmation.

Confirmer un enfant c’est accueillir ce

qu’il est en train de dire que ce soit avec

des mots, avec des comportements ou

avec des somatisations. C’est dire OUI etrépéter ce qui est exprimé pour lui per-

mettre d’être entendu (ce qui ne signifie

pas l’approuver). À partir de là et de là

seulement, il sera possible d’avoir accès

à ce qui est en jeu en lui et aussi chez

soi, adulte en cheminement.

Jacques Salomé propose aussi la miseen application de règles d’hygiène rela-tionnelle. Pour avoir accès à ce qui est

vivant en l’enfant et en nous, voici trois

règles en particulier :

Je ne confonds pas celui qui parle avec

ce dont il parle, j’entends le problème et

j’écoute la personne qui le vit.

Derrière chaque question, il y a une

interrogation.

Je ne perds pas de temps à m'interroger

sur le pourquoi du comportement ou

des conduites de l'autre, c'est-à-dire à

tenter d'en chercher la raison. Je peux

plus simplement les entendre comme

des langages avec lesquels il tente, à sa

façon, de dire ou de crier l’indicible ou

l'insupportable.

Permettre à un enfant de s’aimer c’est avant tout lui offrir une relation de qualité.

POUR UN APPRENTISSAGE DES COMPÉTENCES RELATIONNELLESÀ L’ÉCOLE

JACQUES SALOMÉPsychosociologue

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

Le mouvement pour enseigner des communications plus vivantes à l’école, mou-

vement amorcé il y a quelques années, semble aujourd’hui bien acquis et compris.

Les projets prennent de la consistance, de l’ampleur, il y a de plus en plus d’écoles

qui ont su créer un programme pour favoriser chez l’enfant l’acquisition de compé-

tences dans le domaine des relations, compétences pour pouvoir mieux se confronter

et s’intégrer à son entourage proche et moins proche. Ces programmes sont mis en

oeuvre dans des ateliers de parole, des groupes de partage, des « cours de vie rela-

tionnelle », des temps de rencontres et de mise en pratique… Ces compétences

sont ouvertes autour de beaucoup d’enjeux et touchent à beaucoup de domaines.

Dans les lignes qui suivent, je vais en évoquer quelques-unes pour baliser l’ampleur

du travail qui se réalise et donner une petite idée de l’immensité de ce qui reste à

faire! Renforcer les compétences personnelles et relationnelles des enfants pour

prévenir les addictions et les dépendances, cela en s’appuyant plus particulièrement

sur des ancrages à renforcer chez l’enfant comme la confiance en soi, l’estime de soi,

l’amour de soi et le respect de soi. Pour confirmer aussi les ancrages d’une commu-

nication en réciprocité autour du savoir-demander, savoir-donner, savoir-recevoir,

savoir-refuser. Former les enfants à la médiation et à la gestion des conflits qui peuvent

surgir en classe et dans les cours de récréation. Il s’est avéré que beaucoup d’enfants

et d’adolescents vont bien, beaucoup ont des potentialités relationnelles naturelles et

beaucoup ont des capacités de réflexion, des aptitudes à prendre des responsabilités

et des engagements qu’ils peuvent mettre au service de leur pairs dans une même

classe ou une même école. Favoriser l’acquisition d’outils et de règles d’hygiènerelationnelles utilisables au quotidien pour mieux communiquer et développer, en

particulier, ce que j’appelle l’écoute active : une écoute centrée sur la personne (et

non sur le problème ou la difficulté), une écoute permettant à l’enfant de dire son

ressenti (comment il a vécu tel événement, telle situation), une écoute qui deviendra

agissante quand on apprend à ne pas rester prisonnier de l’intention ou de la bonne

volonté pour passer du désir au projet et du projet à la réalisation. Quand, de même,

on veut changer quelque chose dans ce qu’on vit (sortir de la victimisation) et qui ne

nous convient pas (passer de la passivité ou de l’opposition à la confrontation).

Sensibiliser à la responsabilité affective et sexuelle pour démystifier les pseudo-

amours, pour apprendre à ne pas confondre ses propres sentiments avec ceux de

l’autre, pour oser reconnaître ses propres désirs et accepter de ne pas les imposer,

pour mieux se définir face aux désirs de l’autre, pour mieux entendre ses peurs, ses

résistances et ses possibles, pour pouvoir respecter ses valeurs et ses croyances.

Développer des compétences sociales pour permettre à l’enfant de pouvoir se confron-

ter à la loi, à des règles, aux exigences et aux contraintes de la réalité; pour l’aider à mieux

différencier ses besoins de ses désirs; pour le soutenir et l’appuyer dans l’affirmation

de soi (et non dans la passivité ou l’opposition) et lui permettre de passer de l’affron-

tement à la confrontation. S’ouvrir à des communications vivantes et en santé en

acceptant d’entendre que la violence est un langage : langage ultime du désespoir

(face à des traumatismes parentaux ou sociaux); langage de l’impuissance (à trouver

une place fiable dans le monde d’aujourd’hui); langage de la frustration (liée à la non

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QUELQUES OUTILS RELATIONNELS QU'ILEST POSSIBLE D'UTILISER DANS UNERELATION PÉDAGOGIQUE AVEC LESENFANTS DU PRIMAIREPour construire une relation vivante, durant le temps d’une année scolaire, nous proposons

aux enseignants de s’appuyer sur quelques outils relationnels tirés de la méthode ESPERE.

Le Bâton de parole Il s’agit de choisir un objet (proposé dès le début de l’année)

qui peut se tenir avec une seule main et qui symbolisera pour l’ensemble des par-

ticipants d’un groupe donné, la possibilité d’une prise de parole individuelle, pour

tenter d’exprimer quelque chose de personnel, un savoir, un ressenti ou une opinion.

Le groupe s’engage à écouter celui qui a pris le bâton de parole et celui qui le prend

par la suite s’engage lui aussi à ne pas parler sur celui qui l’a précédé. Le bâton de

parole permet à la fois une prise de parole mieux répartie, une écoute possible et

renforce la confiance de celui qui parle quand il se sent entendu. Le fait de « prendre »

le bâton de parole suscite souvent de l’enthousiasme, du plaisir, rend à la parole

qui circule une possibilité renforcée d’être mieux entendue, reçue. Exemple debâton de parole Une vieille cuillère en bois, sur laquelle a été dessinée d’un coté

une bouche (désir de parler) et de l’autre une oreille (désir d’être entendu)

représente pour celui qui la prend la possibilité de s'exprimer et son besoin d’être

entendu. Et, pour celui qui la demande, la possibilité de répondre, de s’exprimer,

de donner son point de vue, à partir de ses connaissances ou de son propre

ressenti, sans parler sur celui qui vient de s'exprimer avant.

JACQUES SALOMÉPsychosociologue

DOSSIER LA COMMUNICATIONRELATIONNELLE

L'écharpe relationnelle À partir du principe que nous sommes

toujours TROIS dans une relation (l’autre,

la relation et moi), visualiser la relation

par une écharpe permet la conscientisa-

tion du lien, du canal entre deux êtres et

confirme qu’une relation ayant deux

bouts, je ne suis responsable que de ce

que j’envoie à mon bout, que l’autre est

responsable du sien. C’est à travers

cette relation que circuleront les apports,

les demandes et les attentes des ensei-

gnants et des élèves.

Exemple d'écharpe relationnelleUn morceau de tissu d’un mètre de long,

sur cinq à dix centimètres de large. À

chaque extrémité, sur une face, est marqué

Moi et, sur l'autre face, est marqué l'Autre.

La visualisation externeÀ l’aide d’un objet librement choisi par

l’enfant, l’inviter à montrer, à représenter

ce qu’il a dit, ce qu’il a fait, ce qu’il ressent

ou éprouve… La visualisation permet de ne

pas confondre l’enfant et son comporte-

ment, la personne et le problème, notre

attente et le résultat.

Exemple de visualisationL'enseignant prend un objet qui repré-

sente le retard d'un enfant. « Comme je ne

veux pas te confondre avec ton retard, je

te vois toi, ici, et je visualise ton retard,

là, par cet objet. Comme je ne veux pas

que tu me confondes avec mon irritation,

je la visualise (autre objet) et je te montre

que mon irritation est en rapport avec

ton retard et ne s’adresse pas à toi. Mon

irritation et la sanction que je te donne

n'est pas liée à toi comme personne,

mais à ton retard.»

La symbolisationLa symbolisation est une extension de

la visualisation (en donnant du sens à un

objet qui va « exprimer » une dimension

particulière de notre constellation rela-

tionnelle) : ainsi je peux symboliser

mon désir que cet élève travaille mieux,

et « montrer » mon désir et surtout lui

faire entendre que j’en prends soin…

puisqu’il est chez moi (au lieu de l’im-

poser ou de culpabiliser l’autre de ne

pas l’avoir satisfait).

Exemple de symbolisation« Comme je ne veux pas te confondre

avec le travail que tu m’as remis, je ne

veux pas non plus être confondu avec

ma déception (montrer un objet). C’est

vrai que j’attendais un travail plus complet,

plus cohérent en rapport avec ce que je

t’avais apporté durant le cours. Je te

montre ma déception, l’évaluation que

j’ai faite porte sur ton travail et non sur

toi. Je garde l’espoir (montrer un objet,

qui devient un symbole quand je le

garde et en prend soin) de pouvoir te

donner, la prochaine fois que tu me

remettras un travail, une meilleure

appréciation ».

L’actualisationL’actualisation permet de replacer

chaque événement dans son contexte,

de dynamiser la situation sans l’enfermer

dans un schéma en conserve.

Exemple d'actualisation « Je ne veux pas m'enfermer en mettant

sur toi une étiquette d'enfant insuppor-

table, bagarreur ou semeur de désordre.

J'ai envie de voir aussi les autres aspects de

toi. Je sais que tu es le meilleur gardien de

but de ton quartier, que tu es considéré

comme le meilleur copain qu'ils aient

jamais eu par deux garçons de cette classe,

je sais aussi que tu es courageux, dès

qu’il s’agit de déclencher une bagarre,

tu fonces dans la mêlée…»

La confirmationLa confirmation est une attitude rela-

tionnelle de cohérence et de congruence,

s’appuyant sur la reformulation (redire

ce que je viens d’entendre), ce qui con-

firme à l’autre qu’il a été entendu, mais ce

qui permet aussi de remettre chez l'autre

ce qui lui appartient quand je ne peux

adhérer ou prendre sur moi ce qui vient

de lui.

Exemple de confirmation« Quand je reçois de toi un message

positif ou qui est bon pour moi, je te

confirme que ce qui vient de toi me fait

plaisir. Quand je reçois de toi un message

négatif ou qui n'est pas bon pour moi,

je te le restitue en te disant « cela est

ton point de vue, cela t'appartient, cette

violence est la tienne, je la laisse chez toi. »

J’invite aussi à la réciprocité : si je t'envoie

un message positif j'espère que tu me

confirmeras l'avoir reçu. Si je t'envoie

un message négatif, j'espère que tu le re-

déposeras chez moi… symboliquement! »

L’enseignant ou l’adulte s’engage ainsi

à prendre la responsabilité de voir re-

venir vers lui des jugements de valeur,

des critiques sur la personne, des dis-

qualifications ou des dévalorisations

qu’il aurait déposés réactionnellement

sur un enfant.

La poubelle relationnelleIl s’agit d’un objet réel, à destination

symbolique. Poubelle « spéciale » dans le

sens où elle ne sert qu’à ça, dans laquelle

chacun peut déposer ce qui lui vient de

l'autre et qui n'est pas bon pour lui.

Les boîtes à tristesse, à colèreCe sont des boîtes personnalisées, dans

lesquelles les enfants peuvent déposer

le reliquat des « pollutions », des tensions

émotionnelles ramassées en dehors de

l'école, avant la classe ou pendant les

récréations… et qui constituent de véri-

tables parasitages quand elles sont

« gardées » à l’intérieur… durant toute

la durée du cours.

Principe d’autoresponsabilisation et d’implicationQuand un enseignant accepte de se

remettre en cause devant un élève et

prend sur lui la gestion de son propre

bout de la relation, il devient fiable et

confirme son autorité (autorité : capacité

d’influencer autrui pour lui permettre à

la fois de développer ses ressources et

d’accepter ses limites).

Exemple de responsabilisation« Plutôt que de déposer un reproche ou

de poursuivre une critique, je choisis de

montrer le désir que j'ai d'un changement

chez toi. J'ai placé dans ce vase une rose

et cela symbolise mon désir que tu

puisses travailler mieux en français. Je

te montre clairement que ce désir est

important pour moi et que je vais en

prendre soin. » L’enseignant témoigne

ainsi qu’il peut prendre soin de ses propres

attentes, qu’il peut prendre en charge

ses frustrations, ses déceptions et ses

peurs ou blessures narcissiques (de

n’avoir pu obtenir de l’élève ce qu’il

attendait de lui et d’avoir donc échoué

dans la transmission de tout ce qu’il

voulait faire « passer » à l’élève), sans

les déposer sur l'enfant. « C'est bien

moi qui suis déçu de tes mauvais résultats

scolaires, je fais quelque chose pour

ma déception, car autrement je serai

amené à te demander de faire quelque

chose aussi pour ma déception. » Ce sera

toute la différence entre une sanction (je

te responsabilise par rapport à ce que tu

as fait et une punition (je te fais payer

en plus, ma propre inquiétude, décep-

tion ou colère). Si l’adulte ne fait rien en

regard de ses attentes, il sera obligé de

demander à l’enfant de le faire pour lui,

de les gérer pour soi et donc risquer

d’être encore plus déçu et de s’engager

dans un cycle de reproches ou de dévalori-

sations de son interlocuteur! Et, ce faisant,

d’être entraîné non seulement à déposer

sa déception sur les épaules de l'autre

mais aussi ses propres sentiments

négatifs à son égard. Donc, c'est bien à

lui de prendre en charge sa déception

plutôt que de la déposer à l'autre bout

de la relation.

Références

J. Salomé. T’es toi quand tu parles. Pocket.J. Salomé. Heureux qui communique. Pocket.

COMPÉTENCES TRANSVERSALES

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vous de ces prismes avec vos élèves,

comme outil d’apprentissage en français.

Prenons l’exemple d’un court texte : Le

quincailler prépare de la soupe à l’ognon.

Le prisme des rectifications vous indi-

quera que ce texte comporte deux gra-

phies touchées par les rectifications de

l’orthographe, et que ces deux graphies

apparaissent sous leur forme rectifiée

(quincailler, ognon). Il donne donc les

statistiques des graphies rectifiées (2) et

des graphies traditionnelles (0). Que le

texte soit constitué d’une seule phrase

ou qu’il contienne des centaines de

pages, peu importe : vous obtiendrez les

statistiques de votre document. Le

prisme surligne en couleur les graphies

rectifiées pour permettre à vous et à vos

élèves de mieux les repérer (voir figure

A) et, en un simple clic de souris, vous

pouvez passer d’une graphie rectifiée à la

suivante dans le texte grâce aux flèches

des prismes. C’est tout simplement

génial, et instructif! Vous pouvez faire la

même chose avec les graphies tradition-

nelles, avec les classes de mots (passer

d’un nom à l’autre, passer d’un verbe à

l’autre dans le texte), avec les fonctions

(passer d’un GN sujet au suivant), etc.

Figure A. Ici , la fonction Prismes Inspection Rectifications d’Antidote met

en évidence les graphies nouvelles, et donne

les statistiques des graphies rectifiées et tra-

ditionnelles contenues dans le texte.

[© Druide informatique inc.]

Les corrections automatiquesSaviez-vous que la plupart des program-

mes de traitement de texte disposent

d e p u i s l o n g t e m p s d ’ u n e o p t i o n

(généralement activée par défaut) de

« correction automatique » ou d’« auto-

correction »? La fonction de correction

au tomat ique permet de co r r ige r

automatiquement certains mots recon-

nus pour être souvent mal orthographiés.

Par exemple, si vous tapez la forme fau-

tive recomandé (avec un seul m), votre

texteur va probablement en corriger

l’orthographe pour recommandé sans

vous en avertir, et ce, sitôt que vous

aurez tapé sur la barre d’espacement.

Cette option est souvent très utile (elle

permet aussi, par exemple, de corriger

automatiquement des erreurs comme

buletin en bulletin, de corriger veulliez en

veuillez), mais elle devient gênante dans

la mesure où certaines graphies recti-

fiées (comme reconnaitre, sans accent

selon la nouvelle orthographe) sont

«corrigées » malencontreusement par

les versions anciennes de la plupart des

programmes de traitement de texte. Si

vous possédez une ancienne version

d’un programme de traitement de texte

sur votre ordinateur (ex. : Word de

Office 2003 ou une version antérieure),

vous voulez certainement éviter que cer-

taines graphies rectifiées ne soient

automatiquement changées, à votre

insu. Il existe, heureusement, une solu-

tion simple pour éviter un tel désagré-

ment sans avoir à vous procurer une

mise à jour. La procédure présentée ici

est valable dans la version française de

Word; les autres texteurs fonctionnent

de manière assez semblable en principe.

Elle ne prend que quelques minutes, et

votre texteur ne convertira plus à votre

insu des graphies nouvelles en graphies

anciennes. Il suffit de la faire une fois.

Pourquoi pas maintenant? Installez-

vous devant votre ordinateur.

Procédure pour neutraliser les corrections automatiques indésirables1 Dans votre texteur (ex. : Word), allez

dans le menu Outils, puis cliquez sur

Options de correction automatique…

2 Dans l’onglet Correction automatique

(voir figure B), sélectionnez une paire de

mots touchés par les rectifications

orthographiques, comme reconnaitre

reconnaître, et cliquez sur le bouton

Supprimer.

Figure B. Liste des paires de mots de l’op-

tion de correction automatique de Word de

Office 2003 [© Microsoft Corporation]

3 Vous pouvez aussi créer les paires

inverses : reconnaître reconnaitre, afin

que votre texteur vous corrige de vos

vieilles habitudes si vous tapez incon-

sciemment une graphie ancienne. De

même, si vous peinez à écrire un mot

particulier en nouvelle orthographe,

vous n’avez qu’à créer une correction

automatique spécifique (par exemple,

oignon ognon).

4 Dans les entrées fautives du type

acroître accroître, remplacez la graphie

ancienne (à droite) par la graphie nou-

velle (ici, accroitre).

La nouvelle orthographe n’est pas obligatoire, mais recommandée. Informez vos

élèves et vos collègues de l’existence des rectifications de l’orthographe française.

Lorsque vous rédigez, consultez le petit livre Vadémécum de l’orthographe recommandée

en cas de doute, ou utilisez un outil informatique, par exemple le système de

prismes d’Antidote, qui permet de visualiser en quelques secondes tous les mots

de votre texte qui sont touchés par les rectifications. Outils électroniques à jour En 2003, les logiciels de correction ProLexis (Europe) et Antidote (produit au

Québec par Druide informatique inc.) ont intégré toutes les nouvelles graphies

dans leurs dictionnaires. La correction d’un texte se fait dorénavant selon les choix

suivants : corriger le texte en appliquant la nouvelle orthographe, corriger en

orthographe traditionnelle, ou accepter les deux orthographes. Le géant Microsoft s’est

mis de la partie en 2005 en intégrant lui aussi la nouvelle orthographe dans ses produits.

Pour ceux qui ont Office 2003, des mises à jour gratuites sont disponibles en ligne à

www.orthographe-recommandee.info/label/microsoft.htm. Pour les éditions plus

récentes des produits de Microsoft, les rectifications orthographiques sont déjà

intégrées dans les logiciels dès l’achat (Office 2007, Word, Outlook, Encarta,

Works, etc.). D’autres produits comme la suite logicielle libre OpenOffice.org et

d’autres correcteurs indépendants (Cordial, Myriad, Petit ProLexis…) intègrent

aussi les graphies rectifiées. Un label de qualité spécifique a été créé pour les cor-

recteurs informatiques qui sont conformes à l’orthographe moderne. Ce sceau,

gage d’une intégration parfaite de la nouvelle orthographe, est décerné par le site

www.orthographe-recommandee.info. D’autres informations sont disponibles dans

la rubrique « Correcteurs informatiques et label de qualité » de ce site. Utiliser lanouvelle orthographe Passer à l’orthographe rectifiée est probablement plus sim-

ple que vous ne le croyez. La raison d’être des rectifications étant d’uniformiser, de

régulariser, de simplifier ou d’éliminer des incohérences, vous devriez y parvenir

sans trop d’efforts. Voyez sur le site www.nouvelleorthographe.info l’hyperlien

numéro 3, qui explique en détail les nouvelles règles que nous vous avons présen-

tées dans nos précédentes chroniques. Imprimez notamment le résumé d’une

page. Si vous avez encore des doutes, ayez à portée de main la liste du Vadémécum

de l’orthographe recommandée (4,50 $ en librairie) de manière à pouvoir vous y

reporter en rédigeant. Si vous n’aviez pas coutume, jusque-là, de vous servir de

l’informatique pour corriger vos propres textes, faites-le. Les logiciels sont main-

tenant capables de repérer, dans un texte, toutes les graphies nouvelles ou toutes les

graphies anciennes. Les prismes d’Antidote Les prismes du correcticiel

Antidote RX (et de la version antérieure Antidote Prisme) permettent de jeter un

coup d’oeil rapide à tous les aspects de vos textes : les catégories lexicales (classes de

mots), les groupes de mots (ex. : GN, GV), les fonctions syntaxiques (ex. : sujet), les

conjugaisons et… les rectifications

orthographiques. Donc, en plus de pou-

voir corriger votre texte en appliquant la

nouvelle orthographe, Antidote vous

offre la possibilité de visualiser dans

votre document tous les mots écrits en

ancienne orthographe, ou tous les mots

écrits dans leur nouvelle forme. Servez-

CHANTAL CONTANT Chargée de cours en grammaire du français écrit à l'UQAMLinguiste responsable de la révision du Bescherelle - L'Art de [email protected]

Passer à l’orthographe rectifiée est probablement plussimple que vous ne le croyez.

LES LOGICIELSET LA NOUVELLE ORTHOGRAPHEJe vous invite aujourd’hui à vous servir des outils informatiques comme le correcteur de

Word ou celui d’Antidote pour vous aider à maitriser l’orthographe modernisée. Ces logiciels

ont été mis à jour pour tenir compte maintenant de la nouvelle orthographe en vigueur.

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Parcourir l’ensemble des mots de la liste en ordre alphabétique

et en détruire les paires indésirables prend quelques minutes

seulement. Lorsque vous parcourrez la liste, surveillez par-

ticulièrement les graphies

anciennes à détruire comme

ambiguë, apparaître, appa-

raît, asseoir, chariot, connaît,

connaître, disparaît, dispa-

raître, événement, imbécillité,

paraître, reconnaît, reconnaître,

réglementation. Ce sont celles qui figurent dans la plupart des

listes de correction automatique, et qu’il faut supprimer.

Si les paires de mots dans la liste des corrections automatiques

indésirables ne sont pas supprimées, vous pourriez vous

retrouver dans des situations surprenantes, voire inco-

hérentes. Imaginons que vous souhaitiez écrire : je veux con-

naitre et maitriser cette matière. Dans certaines versions de

texteurs, on trouve dans la liste de correction automatique

la substitution traditionnelle connaitre connaître, mais on

ne trouve pas de substitution maitriser maîtriser. Les anci-

ennes listes de correction automatique étant ainsi faites,

votre phrase deviendra malheureusement : je veux connaître

et maitriser cette matière! Ce qui n’est pas fautif en soi, mais

pas très élégant quand on veut un document de qualité.

D’où l’importance de modifier vos listes de correction

automatique au plus vite si vous ne disposez pas d’une version

à jour de votre texteur.

Pour en savoir plusAvec le plan d’action mis en place cette année par le mi-

nistère de l’Éducation, vos élèves sont appelés à écrire plus

souvent. N’oubliez pas qu’aucun élève ne peut être pénalisépour avoir utilisé les nouvelles graphies rectifiées.

Pour recevoir de l’information périodique gratuite sur

la nouvelle orthographe, écrivez au GQMNF

([email protected])

ou visitez www.nouvelleorthographe.info

(voir l’hyperlien numéro 11 et aussi le numéro 8).

Participez aussi aux ateliers de formation offerts à l’un des

congrès de cet automne (AQEP à Québec les 30 et 31 octobre,

ou AQPF à Trois-Rivières les 6 et 7 novembre), ou demandez

au GQMNF les détails pour une formation dans votre école

lors d’une demi-journée pédagogique.

Les prismes d’Antidotepermettent de visualiser

tous les mots de votretexte qui sont touchés par

les rectifications.

La lecture en cadeauMD - 9e édition

Grâce à vos dons,27 755 enfantsdéfavorisésreçoivent unlivre neuf!Distribution en mai 2008

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Acquérir une connaissance à travers l’art dépasse largement une accumulation

factuelle; c’est par la possibilité de saisir ce qu’on regarde et de comprendre comment

cette perception de l’objet fait un tout avec soi que l’apprentissage commence. Pour

favoriser une meilleure compréhension du monde et amener les élèves à être plus

réceptifs à leur environnement, l’accès à la culture à l’école semble indispensable.

L’école n’est pas la seule à intégrer la dimension culturelle dans la formation des

élèves du primaire, puisqu’elle peut collaborer avec des partenaires tels le musée

d’art. De ce fait, afin d’illustrer la richesse de ce partenariat, nous allons développer

différentes activités du domaine des arts, plus spécifiquement des arts plastiques

qui pourront avoir lieu dans l’un ou l’autre de ces milieux. Dans le Programme

de formation de l’école québécoise, les arts plastiques sont une discipline qui amène

l’élève à une compréhension sensible de son environnement. C’est par le

développement des compétences que l’élève s’approprie des moyens efficaces de

réaliser et d’apprécier l’image qu’il a de lui-même, celle de ses camarades ainsi

que l’image du patrimoine historique, culturel et médiatique. Ainsi, l’apprécié contribue

à l’acquisition des habiletés de voir chez l’élève. Développer le regard amène

l’élève à représenter, exprimer et symboliser sa pensée par le biais de l’image. Le

but est de faire sortir l’art du musée et de ne pas le considérer comme une matière

à enseigner exigeant connaissances et compétences spécifiques, mais de montrer

qu’il appartient au quotidien. L’apprentissage le plus efficace demeure celui qui

requiert la participation de l’élève. Au lieu

d’être un réceptacle en attente d’informa-

tion, l’élève doit s’impliquer, et cette impli-

cation suppose l’augmentation possible

d’interaction entre ses connaissances antérieures et ses agirs avec l’ensemble des

matières scolaires. En multipliant les accès, nous désarçonnons la notion téléo-

logique qui peut être affectée à l’apprentissage. D’une façon ou d’une autre, l’être

humain se doit de s’investir dans ce qu’il apprend, et c’est ce qui est possible de

faire à l’école et au musée d’art. Les activités qui seront proposées sont en lien

avec le domaine des arts et aussi avec les compétences transversales telles que les

compétences d’ordre intellectuel, d’ordre personnel et social, puis de l’ordre de la

communication. De plus, plusieurs compétences disciplinaires pourront être

exploitées telles que : celles du domaine des langues, en français (écrire des

textes variés); celles du domaine des arts, en arts plastiques (réaliser des créa-

tions plastiques personnelles et médiatiques et apprécier des oeuvres d’art, ses

réalisations et celles de ses camarades). Afin de présenter nos activités en lien

avec le Programme de formation de l’école québécoise, nous utiliserons les « quatre

règles d’or » développées par les éducateurs du musée du Louvre, lesquelles

démontrent l’importance que revêt le regard dans l’expérience muséale :

1 Ressentir : fixer ce qui particularise le

regard.

La première étape consiste à donner

libre cours à l’intuition et à la sensibilité

de l’élève en l’invitant à consigner ses

impressions par des notes ou des croquis.

2 Observer et regarder : organiser le

regard, mettre en rapport l’élève et les oeuvres.

Enrichir le regard au contact de l’oeuvre.

La seconde étape permet d’affirmer le

sens de l’observation en établissant

méthodiquement le relevé minutieux

des éléments plastiques afin de garantir

l’oeuvre d’interprétations hâtives et

erronées.

3 Analyser et comprendre : repérer et com-

prendre le vocabulaire plastique. Aiguiser

le regard par des activités de découverte.

Construire les réseaux de correspondances

nourries par l’histoire de l’art et une approche

interdisciplinaire.

Les informations apportées dans la

troisième partie s’organisent autour de

la découverte visuelle de l’oeuvre. Elles

contribuent à une meilleure compréhen-

sion en situant les aspects historiques,

théoriques, sociologiques et techniques

de l’oeuvre.

ANNE-MARIE ÉMOND

KIM DIONNE

ARTS

Professeure en didactique des [email protected] Auxiliaire de [email protected]é des sciences de l’éducationDépartement de didactiqueUniversité de Montréal

L’apprentissage le plus efficacedemeure celui qui requiert la

participation de l’élève.

4 Comparer et juger : tisser un réseau de

correspondances et préparer des attitudes

fondamentales telles que l’autonomie de

réflexion et l’esprit critique.

La quatrième étape consiste à s’inspirer

des oeuvres pour regarder autrement

l’environnement quotidien.

Nous vous présentons deux activités à

réaliser tant en milieu scolaire que muséal.

Préalables aux activités, voici quelques

exercices que vous pouvez faire à l’école

pour développer les capacités d’attention,

d’observation et de communication chez

l’élève :

1 L’élève colorie un dessin selon les

consignes de son enseignant.

2 L’élève fait la lecture du livre Où est

Charlie?

3 L’élève répond aux questions de l’en-

seignant sur les ressemblances et les

différences entre les objets de son envi-

ronnement.

Activité en milieu scolaireApprécier sa création et celle de ses cama-

rades : Faire voyager, par l’imaginaire,

les élèves dans un autre lieu soit dans

une galerie d’art ou dans le salon d’un

artiste. Exposer les oeuvres. Les élèves

deviennent des artistes qui visitent une

exposition d’envergure. L’enseignant

peut jouer le rôle d’un journaliste qui

recueille les commentaires des visi-

teurs-artistes.

a. Les artistes spontanément font des

croquis des oeuvres qu’ils préfèrent et

prennent des notes avant d’être inter-

viewés par le journaliste (ressentir).

b. Le journaliste approche certains

artistes pour les questionner sur les élé-

ments plastiques de l’oeuvre observée

(observer et regarder).

c. Le journaliste voulant prendre une

photo pour son article demande aux

visiteurs-artistes de prendre une pose

qui représente les émotions ressenties

face à une oeuvre aimée ou détestée

(analyser et comprendre).

d. Impressionnés, les visiteurs-artistes

retournent à leur atelier afin de rédiger

leur journal de bord pour raconter l’ex-

périence vécue et produire une oeuvre

inspirée de cette dernière. Ces oeuvres

seront réunies sous forme de livre où

seront inclus tous les croquis, les com-

mentaires et les textes des visiteurs-

artistes. Ce livre sera exposé dans la

classe, dans l’école ou à la maison (com-

parer et juger).

Activité au musée d’artApprécier une oeuvre d’art : Les élèves et

l’enseignant se rendent au musée. Les

élèves deviennent des détectives. L’ensei-

gnant ou l’éducateur muséal devra avoir

choisi des oeuvres dans la section d’art

moderne, soit d’art abstrait, car il fournit

aux détectives une liste d’informations

pour retrouver les oeuvres perdues. Les

informations consignées nécessitent

l’utilisation du vocabulaire plastique.

Les élèves ne reçoivent pas tous les

mêmes informations.

a. Première information : Les détectives

font des croquis des oeuvres contenant

les indices proposés. Par exemple, trouve

l’oeuvre disparue qui est composée de

formes arrondies avec des couleurs

chaudes (ressentir).

b. Deuxième information : L’enseignant

ou l’éducateur muséal qui représente

l’enquêteur en chef questionne ses

détectives pour connaître les éléments

plastiques de l’oeuvre disparue (observer

et regarder).

c. L’oeuvre disparue est retrouvée. Les

détectives doivent reconstruire la scène

de l’objet disparu mystérieusement. Les

détectives rédigent leur rapport sous

forme de bande dessinée. Le rapport

doit contenir : le lieu de la disparition,

les personnes impliquées, l’objet disparu,

le déroulement de l’enquête selon les

informations reçues et la réaction du

directeur du musée lorsqu’il a su que

l’oeuvre dont il parle tant avait disparu,

puis la découverte de l’objet en dévoilant

où l’oeuvre était cachée tout ce temps

(analyser et comprendre).

d. Impressionné, l’enquêteur en chef

décide de donner les rapports aux jour-

nalistes pour que ceux-ci fassent la une

des quotidiens (comparer et juger).

Enfin, nous souhaitons que ces activités

d’apprentissage vous permettent d’inté-

grer la dimension culturelle et d’équilibrer

les approches sensibles et théoriques qui

font partie intégrante des arts.

JOUER L’ARTISTE-VISITEUR OU LE DÉTECTIVE À L’ÉCOLE OU AU MUSÉE D’ART

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Le nouveau programme Éthique et culture religieuse sera offert à tous les élèves

du Québec à la rentrée scolaire 2008, du secteur public comme du secteur privé. Ce

programme constitue l’aboutissement d’un long processus amorcé au début des

années 1960 au cours duquel le système scolaire québécois est passé de structures et

d’orientations essentiellement confessionnelles, catholiques et protestantes, à des

structures laïques. Élaboration et mise en oeuvre du programme Au ministère de

l’Éducation, du Loisir et du Sport, la production de ce nouveau programme est le

résultat d’efforts concertés d’un grand nombre d’intervenants. En effet, près d’une

quinzaine de professionnels ont participé à sa rédaction. Une quarantaine d’enseignants

et de conseillers pédagogiques ainsi qu’une vingtaine d’experts universitaires issus

de l’ensemble des régions du Québec ont également contribué à son élaboration. Le

projet de programme a aussi fait l’objet d’une expérimentation dans huit écoles du

Québec auprès de 128 enseignants et de 3735 élèves. De plus, il a été validé par les

grands partenaires éducatifs du Ministère et a fait l’objet d’une importante consultation

menée par le Comité sur les affaires religieuses auprès d’une trentaine de personnes

et de groupes intéressés par le volet « culture religieuse ». La mise en oeuvre du

programme d’éthique et culture religieuse se prépare depuis juin 2005. Dans

chaque région du Québec, de même que pour le réseau anglophone et pour le

secteur privé, des ressources issues du Ministère, des Universités et des Commissions

scolaires ou des établissements d’enseignement privés sont mises à contribution.

Ainsi, depuis 2006, plus de 400 forma-

teurs sont engagés dans la formation

auprès du réseau scolaire pour accompa-

gner plus de 26 000 enseignants.

Un programme à deux volets : l’éthique et la culture religieuseLe programme Éthique et culture reli-

gieuse offre aux élèves de tous horizons

les outils nécessaires à une meilleure

compréhension de notre société et de

son héritage culturel et religieux. Il vise

deux grandes finalités, soit la reconnais-

sance de l’autre et la poursuite du bien

commun.

La formation en éthique permettra à

l’élève de faire des choix basés sur la con-

naissance des valeurs et des repères

présents dans la société. Pour ce qui est

de la formation en culture religieuse, elle

visera la compréhension de plusieurs

traditions religieuses dont l’influence

s’est exercée et s’exerce toujours dans

notre société. À ce sujet, mentionnons

qu’un regard privilégié sera porté sur le

patrimoine religieux du Québec. L’im-

portance historique et culturelle du

catholicisme et du protestantisme y sera

donc particulièrement soulignée.

L’importance historique et culturelle ducatholicisme et du protestantisme seraparticulièrement soulignée.

La pratique du dialogueDe plus, à travers les deux volets du pro-

gramme, les élèves feront l’apprentissage

de la pratique du dialogue. Cette pratique

développera chez ces derniers des apti-

tudes et des dispositions leur permettant

LE PROGRAMME ÉTHIQUE ET CULTURE RELIGIEUSE :POUR VIVRE ENSEMBLE DANS LEQUÉBEC D’AUJOURD’HUI

MARIE-JOSÉE GAUDREAU

DENIS WATTERS

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

Agente de communicationDirection des communicationsResponsable du programme d’éthique et culture religieuseDirection des programmesMinistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport

de penser et d’agir de façon responsable

par rapport à eux-mêmes et à autrui. Elle

leur permettra également de développer

un esprit d’ouverture et de discernement

par rapport au phénomène religieux. Elle

leur fera acquérir la capacité d’agir et

d’évoluer avec intelligence et maturité

dans une société marquée par la diversité

des croyances.

Des apprentissages particuliers au primaireAu primaire, les élèves s’approprieront

des éléments essentiels de l’éthique et de

la culture religieuse. Les élèves vont

notamment réfléchir sur les valeurs et

les prescriptions sociales en fonction de

réalités vécues en famille, avec leurs

amis, en classe et à l'école. Par exemple, en

s’interrogeant sur le bien-fondé d’établir

un code de vie dans une famille ou une

classe, ils se prépareront à reconnaître

des valeurs et des normes qui balisent la

vie de groupe et la vie en société.

De plus, à partir des réalités de leur milieu

de vie, les élèves découvriront les princi-

pales caractéristiques de différentes tra-

ditions religieuses et ce qu’elles ont en

commun. Cette découverte se fera à partir

d'éléments concrets décelés par les

élèves dans leur environnement immé-

diat, éléments dont ils apprendront pro-

gressivement la signification : fêtes,

jours fériés, lieux de culte, vêtements,

rites, célébration des grands passages de

la vie, etc. Enfin, tant en éthique qu’en

culture religieuse, ils enrichiront leur

réflexion et leurs connaissances en

échangeant des idées et en discutant

avec les autres.

Des avantages certainsL’avènement du programme d’éthique et

culture religieuse offre de multiples

avantages. Par exemple, au lieu de

favoriser leur regroupement sur la base

de leur horizon de croyances séculières

ou religieuses, le programme d'éthique et

de culture religieuse fournira à tous les

élèves, sans distinction, des outils essen-

tiels à la compréhension de la société

d'ici en leur faisant partager l'héritage

culturel et religieux du Québec. De plus,

un programme commun d’éthique et

culture religieuse s'intègre bien au

Programme de formation de l'école

québécoise et répond mieux aux orien-

tations de la réforme du curriculum en

rendant plus efficaces l'établissement de

liens avec les autres disciplines et la

poursuite de projets intégrant, par

exemple, l'histoire, la géographie, la lit-

térature, les arts, etc.

Le programme d'éthique et de culturereligieuse fournira à tous les élèves, sansdistinction, des outils essentiels à la com-préhension de la société d'ici.

Les défis du personnel enseignantPour le personnel enseignant, la mise en

oeuvre du programme d'éthique et culture

religieuse comporte des exigences nou-

velles quant au comportement profes-

sionnel à adopter. En effet, comme les

deux volets du programme renvoient à

des dynamiques personnelles et fami-

liales complexes et parfois délicates, un

devoir supplémentaire de réserve et de

respect s'imposera au personnel ensei-

gnant. Il ne devra donc pas faire valoir

ses croyances ni ses points de vue.

L’enseignant ne devra pas faire valoir sescroyances ni ses points de vue.

Ainsi, sa première responsabilité sera

d’accompagner et de guider ses élèves

dans leur réflexion éthique, dans leur

compréhension du phénomène religieux

et dans leur pratique du dialogue. Il jet-

tera ainsi des ponts entre le passé, le

présent et le futur, notamment en ce qui

a trait à la culture québécoise. Comme

les questions éthiques qui se posent

dans le monde contemporain sont com-

plexes, il devra savoir repérer des ten-

sions, des valeurs et des normes qui s’y

rattachent et faire preuve de rigueur

lorsqu’il les traitera en classe. Il devra

également aborder les expressions du

religieux avec tact afin d’assurer le

respect de la liberté de conscience et de

religion de chacun. Pour favoriser chez

les élèves une réflexion sur des questions

éthiques ou une compréhension du

phénomène religieux, l'enseignant devra

aussi faire preuve d'un jugement profes-

sionnel empreint d'objectivité et d'im-

partialité. Ainsi, pour ne pas influencer

les élèves dans l'élaboration de leur point

de vue, il s'abstiendra de donner le sien.

Afin d'encourager chez les élèves la

reconnaissance de l'autre et la poursuite

du bien commun, l'enseignant s'ef-

forcera de créer un climat propice au dia-

logue. Pour cela, il devra aider les élèves

à maîtriser les outils qui sont nécessaires

pour élaborer et interroger des points de

vue dans différents contextes. Il les

encouragera à s'exprimer librement sur

les sujets abordés en classe et les invitera

à chercher des éléments de réponse aux

questions soulevées. Ainsi, l'enseignant

favorisera l'ouverture à la diversité des

valeurs, des croyances et des cultures.

L'enseignant favorisera l'ouverture à ladiversité des valeurs, des croyances etdes cultures.

Tout au long de l'apprentissage, l'en-

seignant aidera les élèves à passer de la

simple expression d'opinions à la clarifi-

cation de points de vue et à leur analyse

afin d'en évaluer la pertinence et la

cohérence . Ains i , i l permet t ra le

développement d'un sens critique qui

aidera les élèves à comprendre que

toutes les opinions n'ont pas la même

valeur. Dans ce contexte, l'enseignant

posera des questions pour amener les

élèves à apprendre à penser par eux-

mêmes. Étant donné les apprentissages

visés dans ce programme, l'enseignant

suscitera le questionnement chez les

élèves, les encourageant à analyser, à

partager et à synthétiser leur pensée.

Site InternetAfin de soutenir la mise en oeuvre du

programme, le ministère de l’Éducation,

du Loisir et du Sport a mis à la disposi-

tion du personnel enseignant différentes

ressources dans son si te Internet

(mels.gouv.qc.ca/ecr) : on y retrouve, en

outre, le programme en version navigable,

une foire aux questions, des dossiers de

formation portant sur les concepts-clés

du programme, sur le comportement

professionnel attendu et sur les compé-

tences du programme. On y retrouve

aussi des exemples de situations d’ap-

prentissage et d’évaluation et des outils

d’évaluation. Des vidéos viennent égale-

ment illustrer plusieurs de ces éléments.

Au cours des mois qui viennent, ce site

sera enrichi par l’ajout de nouvelles

ressources.

Dans cette chronique intitulée Enseigner la science et la technologie au pri-

maire qui paraît deux fois par année (aux numéros d’hiver et d’été), vous trouverez

de l’information et des idées pour vous aider à mieux enseigner la science et la tech-

nologie dans votre classe et pour stimuler la curiosité scientifique et technologique

de vos élèves. Dans la chronique précédente (hiver 2008), nous vous proposions

deux types de problèmes d’ordre scientifique (la vulgarisation scientifique et l’ex-

périmentation scientifique) susceptibles de favoriser le développement des com-

pétences de vos élèves dans le domaine de la science et de la technologie. Dans les

lignes qui suivent, nous présentons deux autres types de problèmes, mais d’ordre

technologique cette fois (l’analyse technologique et la conception technologique).

L’analyse technologique Contrairement à la vulgarisation scientifique et à l’ex-

périmentation scientifique, le but de l’analyse technologique n’est pas de répondre

à une question concernant un phénomène naturel, mais plutôt de comprendre le

fonctionnement d’un objet technique (exemple : perceuse électrique, planche à

roulette, horloge, etc.). Pour réaliser une analyse technologique, il faut d’abord

cerner la problématique à l’origine de la fabrication de l’objet étudié. Pourquoi cet

objet a-t-il été créé? À quel besoin répond-il? En plus d’identifier le besoin auquel

l’objet répond, il faut également identifier le cahier des charges, c’est-à-dire

l’ensemble des contraintes que le concepteur de l’objet a dû respecter lorsqu’il l’a

conçu (grosseur maximale de l’objet, prix de vente visé, durabilité de l’objet, etc.).

Prenons par exemple l’analyse technologique d’une boussole. Le besoin auquel cet

objet technique se rapporte est lié à la nécessité de s’orienter dans des endroits

inconnus. Le cahier des charges que devait respecter le concepteur peut varier d’une

boussole à l’autre, mais, en général, une boussole doit être portative donc légère et

petite. Elle doit également être résistante, fiable et coûter entre x $ et y $ selon le

marché visé. Les délais de production, ainsi que les ressources humaines et

matérielles disponibles peuvent également faire partie du cahier des charges.

Après l’identification du besoin à l’origine

de l’objet et du cahier des charges, il faut

procéder à l’analyse structurelle de l’objet.

Cette analyse consiste à identifier les

structures, c’est-à-dire les différentes

parties d’un objet. Pour la boussole, il y a

un boîtier composé d’une ou de plusieurs

pièces, une aiguille aimantée souvent

placée sur une tige en métal agissant

comme pivot, une feuille de papier indi-

quant les points cardinaux, etc. Cette

étape requiert souvent le démontage de

l’objet, ce qui permet souvent aux

élèves de se familiariser avec certains

outils (tournevis, pince, etc.). Durant

l’analyse structurelle, on peut demander

aux élèves de dessiner chacune des parties

de l’objet et de les identifier. Une fois

les structures identifiées, il faut procéder

à l’analyse matérielle de l’objet, c’est-à-

dire identifier les matériaux choisis

pour chacune des parties de l’objet, ainsi

que les raisons justifiant ce choix. Ainsi,

le plastique a été choisi pour construire

le boîtier de la boussole parce que ce

matériau est léger et rend la boussole

plus résistante, alors que la tige sur

MATHÉMATIQUE SCIENCE ET TECHNOLOGIE

STEVE MASSON

L’analyse technologiquepeut porter sur n’importe

quel objet, mais les objetsplus simples offrent souvent

des opportunités d’apprentissage plus riches pour les élèves. Ainsi, optezpour des objets comme un vieux jouet ou une horloge qui comportent un mécanisme.

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Doctorant en éducationUniversité du Québec à Montré[email protected]

laquelle repose l’aiguille est plutôt en

métal, parce que l’utilisation de ce

matériau contribue à réduire le frottement

entre la tige et l’aiguille, ce qui permet à

l’aiguille de tourner sans contrainte.

Maintenant que l’analyse structurelle et

matérielle est réalisée, il reste à expliquer

le fonctionnement de l’objet au moyen

d’une analyse fonctionnelle qui consiste,

d’une part, à identifier la fonction de

chacune des parties identifiées au cours

de l’analyse structurelle et, d’autre part,

à décrire de quelle façon les différentes

parties de l’objet interagissent pour

répondre au besoin à l’origine de l’objet.

Revenons à l’exemple de la boussole : il

faudrait dire que l’aiguille de la boussole

est attirée par le champ magnétique ter-

restre et que, comme l’aiguille est posée

sur une tige métallique, elle peut tourner

librement et pointer en direction nord.

Pour éviter que l’aiguille tombe, et pour

protéger la boussole contre les intempéries,

un boîtier recouvre l’ensemble des pièces.

Le boîtier empêche également le vent de

faire tourner l’aiguille de la boussole.

La conception technologiqueLa conception technologique a pour but,

non pas de comprendre le fonction-

nement d’un objet, mais d’en construire

un. La problématique, première étape

d’une conception technologique, vise à

bien identifier le besoin auquel répond

l’objet que l’on veut construire et à justi-

fier l’importance de ce besoin dans la

vie des gens. On appelle parfois cette

étape une analyse de besoin ou une

analyse de marché. La problématique sert

éga lement à é tab l i r l e cahier des

charges, c’est-à-dire l’ensemble des con-

traintes à respecter lors de la conception.

Après avoir défini la problématique

entourant l’objet, le concepteur doit

réaliser un plan de l’objet à construire

en prenant soin d’identifier les matériaux

qui seront utilisés pour la construction

de chacune des parties de l’objet, ainsi

que les techniques d’assemblage des

matériaux (ruban adhésif, colle, clous,

velcro, ficelle, etc.). Le choix des matériaux

doit également être justifié. Après la

conception sur papier de l’objet, et avant

de débuter la construction proprement

dite, il est conseillé d’identifier les dif-

férentes étapes de la construction afin

de favoriser son bon déroulement

(couper quatre pailles en deux, ensuite

coller les pailles avec de la colle, etc.).

Finalement, il faut passer à l’évaluation

du produit qui consiste à juger de l’effi-

cacité de l’objet en regard du besoin

auquel il essaie de répondre.

Pour mieux illustrer les étapes d’une

démarche de conception technologique,

utilisons l’exemple d’un projet d’expo-

sciences développé par deux élèves de

cinquième année, l’aspirateur silencieux.

Ces élèves partent de l’idée que les gens

n’aiment pas le bruit produit par les

aspirateurs parce qu’il les empêche

d’écouter de la musique en faisant le

ménage. Pour combler ce besoin, les

élèves proposent de construire un aspi-

rateur silencieux. En fait, ils proposent

de modifier un vieil aspirateur afin de le

rendre plus silencieux. Pour y arriver,

ils ont l’idée d’ajouter un isolant sonore

autour de l’aspirateur. Ensuite, ils éta-

blissent le cahier des charges. L’isolant

sonore doit être flexible pour entourer

l’aspirateur et ne doit pas obstruer la

sortie d’air, sinon l’aspirateur ne fonc-

tionnera plus. Avant de débuter leur

construction, ils réalisent une courte

recherche documentaire qui les amène

à conclure que tel matériau est le plus

approprié. Puis, ils dessinent un plan

de leur aspirateur silencieux et, juste

avant de commencer la construction, ils

discutent des différentes étapes à réaliser

pour le construire. Ils procèdent ensuite

à l’assemblage de l’isolant autour de

l’aspirateur. Finalement, ils évaluent

l’efficacité de leur invention en vérifiant

si l’aspirateur aspire toujours et en com-

parant le niveau sonore de l’aspirateur avec

et sans isolant à l’aide d’un sonomètre.

En terminant, quelques conseils pra-

tiques. L’analyse technologique peut

porter sur n’importe quel objet, mais

les objets plus simples offrent souvent

des opportunités d’apprentissage plus

riches pour les élèves. Ainsi, optez pour

des objets comme un vieux jouet ou une

horloge qui comportent un mécanisme.

Ayez en classe une boîte d’objets diver-

sifiés pouvant être démontés et analysés

par les élèves durant leurs périodes

d’activités libres. Pour réaliser une con-

ception technologique en classe, il n’est

pas nécessaire d’avoir en sa possession

de véritables outils (marteau, scie, etc.).

En mettant à la disposition des élèves

des matériaux habituellement réservés

au bricolage (carton, pailles, tubes de

carton, bâtonnets de bois, etc.), ils

seront en mesure de couper avec leurs

mains ou des ciseaux les divers matériaux

et de les assembler avec du ruban adhésif,

de la ficelle ou des bandes velcro.

Démarches associées à quatre types de problèmes d’ordre scientifique et tech-nologique. La section ombragée a été présentée dans le numéro d’hiver 2008.

L’ANALYSE TECHNOLOGIQUE ET LACONCEPTION TECHNOLOGIQUE

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Les Fables de La Fontaine peuvent-elles servir à initier les jeunes à la science? Bien

sûr, répond Christian Goichon, auteur de l’ouvrage La Fontaine, Un puits de sciences,

publié à la Bibliothèque de la Science se Livre, par la Société de la promotion de la

science et de la technologie, en 2005. Celui-ci s’est inspiré des fables du célèbre fabuliste

du XVIIe siècle pour intéresser les enfants aux sciences naturelles. Une escapadelittéraire et scientifique Christian Goichon a étudié les sciences avant de se spécialiser

en psychoéducation. Intéressé par la promotion de la culture scientifique et technique,

il privilégie une approche basée sur la lecture et l’humour. « J’explore le monde du

roman jeunesse pour identifier des contenus intéressants et créer des activités qui les mettent

en valeur », explique-t-il. Un jour, dans une bouquinerie de Strasbourg, en France, il

met la main sur une magnifique édition ancienne des Fables, illustrée par Gustave

Doré. Il redécouvre l’oeuvre avec plaisir et conçoit l’idée qu’il mettra un an et demi à

réaliser : construire, pour les enfants de 9 à 12 ans, un outil de culture scientifique

autour d’un certain nombre de fables. « Je me vois encore comme un gamin allongé

dans le salon… J’ai tout lu une première fois. J’ai retenu une cinquantaine de fables, que

j’ai relues pour considérer l’éventail des thématiques scientifiques. J’en ai conservé 14, à partir

desquelles j’ai créé des activités pour éveiller la curiosité et susciter la réflexion chez les

enfants. » Ethnographe de l’imaginaire Christian Goichon, qui se décrit comme

un ethnographe de l’imaginaire, a créé un personnage, Isidore Dupuis, pour nous

faire découvrir d’une façon originale l’univers de La Fontaine. Ce dernier aurait

laissé traîner sur la margelle d’un puits un manuscrit annoté de ses pensées et de ses

réflexions au sujet des Fables de La Fontaine. Ainsi est né ce titre en forme de jeux de

mots, La Fontaine, Un Puits de Sciences, un ouvrage accessible et joliment illustré.

On y trouve, pour chacune des 14 fables choisies, le texte original et son illustration

par Gustave Doré, les réflexions philosophiques d’Isidore Dupuis ainsi que des

pistes de recherche sur les thèmes suivants : les sciences, le français, la culture et la

société. Puits de fables La fable très connue, « La cigale et la fourmi », devient

ainsi prétexte à plusieurs activités pédagogiques. L’auteur suggère de répertorier les

expressions dans lesquelles on retrouve l’un ou l’autre des personnages de la fable,

par exemple, « avoir des fourmis dans les pieds », d’écrire la fable en inversant les

rôles : « La fourmi chanteuse » ou de créer la fable des économes : « La fourmi et

l’écureuil ». La fable permet aussi de s’intéresser à des questions amusantes et

instructives. Est-ce que les insectes sont les meilleurs amis de l’Homme? Quels sont

les fourmis, cigales ou insectes célèbres dans l’Histoire? Quels mythes les Premières

Nations et les anciens Égyptiens ont-ils créés avec les insectes? Puisque les

insectes sont aussi une excellente source de protéines, un chef cuisinier, Jean-Louis

Thémis, professeur à l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec fournit

quelques recettes savoureuses : spaghetti à l’huile d’olive et aux fourmis, grillons au

chocolat et grillons du Parlement. Ce dernier délice aurait paraît-il séduit les papilles

gustatives de nos députés québécois. Les informations nécessaires pour obtenir

d’autres recettes et pour se procurer les ingrédients indispensables, c’est-à-dire des

insectes comestibles, sont aussi disponibles dans le livre. Dans la rubrique « sci-

ence », on découvre notamment que La Fontaine aurait fait un piètre entomologiste.

Le scientifique Claude Labrecque nous apprend que la cigale n’a pas pu chanter

« tout l’été » puisqu’elle ne vit qu’une

semaine ou deux. Impossible pour elle

de « se trouver fort dépourvue quand la bise

fut venue ». De plus, elle ne mange ni

mouche ni vermisseau, mais préfère sucer

la sève des racines. Voilà pour le clin d’oeil

scientifique!

Chacune des quatorze fables propose

des pistes de recherche autour de dif-

férents thèmes. La fable « Les membres

de l’estomac » permet de se familiariser

avec le système digestif alors que « Le

torrent et la rivière » nous invite à décou-

vrir l’utilisation et le transport de l’eau de

l’Antiquité jusqu’à nos jours.

Les enseignants peuvent communiquer

par courrier électronique avec les scien-

tifiques qui ont participé à l’ouvrage afin

de poursuivre l’échange. « Un vrai livre

interactif! », indique Christian Goichon.

Cet ouvrage un brin farfelu est destiné à

tous les amoureux des sciences et de la

langue et aux personnes en quête d’ac-

tivités pédagogiques insolites et drôles

qui suscitent tout de même une vraie

réflexion…

MATHÉMATIQUE SCIENCE ET TECHNOLOGIE

LA FONTAINE, UN PUITS DE SCIENCES

ANDRÉ LEMELIN JournalisteSociété pour la promotion de la science et de la technologie (SPST)

Enseignant et écrivainSite Internet :http://www.michelpiquemal.com/

Les trois tamis Inspiré d’une petite fable du philosophe grec Socrate

Un jour, un homme vint trouver le philosophe Socrate et lui dit :

— Écoute, Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s’est conduit.

— Je t’arrête tout de suite, répondit Socrate. As-tu songé à passer ce que tu as à me

dire au travers des trois tamis?

Et comme l’homme le regardait d’un air perplexe, il ajouta :

— Oui, avant de parler, il faut toujours passer ce qu’on a à dire au travers des trois

tamis. Voyons un peu! Le premier tamis est celui de la vérité. As-tu vérifié que ce que

tu as à me dire est parfaitement exact?

— Non, je l’ai entendu raconter et…

— Bien! Mais je suppose que tu l’as au moins fait passer au travers du second tamis, qui

est celui de la bonté. Ce que tu désires me raconter, est-ce au moins quelque chose de bon?

L’homme hésita, puis répondit :

— Non, ce n’est malheureusement pas quelque chose de bon, au contraire…

— Hum! dit le philosophe. Voyons tout de même le troisième tamis. Est-il utile de me

raconter ce que tu as envie de me dire?

— Utile? Pas exactement…

— Alors, n’en parlons plus! dit Socrate. Si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon,

ni utile, je préfère l’ignorer. Et je te conseille même de l’oublier…

Dans l’atelier du philosophe… Raconter ce qu’on a entendu dire nous brûle souvent la langue. Ne vaudrait-il pas mieux, comme

Socrate, passer d’abord ces propos au travers des trois tamis? Quels sont les dangers des propos rapportés et des rumeurs?

Source : Michel Piquemal et Philippe Lagautrière (2003). Les philo-fables. Paris : Albin Michel jeunesse, p. 42-43. ISBN 2-226-14020-4

MICHEL PIQUEMAL

CHRONIQUES LES PHILO-FABLES

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8 ce projet d’écriture sur papier et, ensuite,

de retranscrire la version finale directe-

ment dans le site Web du projet KEO.

Les élèves pourraient aussi suggérer à

leurs parents ou à des amis de rédiger, à

leur tour, un message d’espoir qui sera lu

dans 50 000 ans.

Dans le lecteurDans la prochaine chronique de « Passion :

chansons », nous quitterons notre pla-

nète pour quelques instants et nous

partirons à la dérive avec Dumas et des

enfants qui jouent à l’avenir.

Discographie de Daniel Bélanger• L’échec du matériel (2007)

• Déflaboxe (2003)

• Rêver mieux (2001)

• Tricycle (1999)

• Quatre saisons dans le désordre (1996)

• Les insomniaques s’amusent (1992)

Références

• Site de Daniel Bélanger : http://www.danielbelanger.com/• Site pour voir le vidéoclip Dans un Spoutnik :http://www.subcommunication.com/voir.php?idpage=68&langue=fr• Site du projet KEO :http://www.keo.org/fr/pages/default.html

Dans un SpoutnikParoles et musique : Daniel Bélanger

© Les Disques Audiogramme inc.

Après une première écoute. Distribuez

aux élèves une copie des paroles de la

chanson de Daniel Bélanger. Demandez-

leur de répondre oralement à quelques

questions : Qu’est-ce qu’un Spoutnik?

Qu’y a-t-il dans le Spoutnik de la chanson?

Que sont les six milliards de solitudes?

Comment peut-on être « seuls ensemble »?

Comment expliquer la « logique » de la

langue qui fait écrire solitudes avec un s et

ensemble sans s? Avant de faire entendre

une seconde fois la chanson en utilisant

le vidéoclip, invitez les élèves à proposer

une façon de transformer cette chanson

en vidéo. Comment pourrait être fait le

vidéoclip de cette chanson?

Après une deuxième écoute et le vision-nement du vidéoclip. Si vous avez eu la

chance de présenter le v idéocl ip ,

demandez aux élèves ce qu’ils pensent

de cette oeuvre. Comment le réalisateur a-

t-il interprété la chanson du compositeur?

Invitez-les à répondre aux questions du

projet KEO à l’aide de la chanson : Qui

sommes-nous? Quels sont nos espoirs?

Quel avenir voulons-nous ensemble?

Amenez les élèves à faire ressortir les

éléments de réponse proposés par l’au-

teur-compositeur. Que répondrait

Daniel Bélanger à ces trois questions

du projet KEO?

Pour terminer l’activité, invitez les écoliers

à se placer en équipe de un(!), deux ou

trois pour rédiger le message qu’ils

aimeraient envoyer dans le satellite de

KEO. Il serait intéressant de commencer

Quand certains soirs tu t’ennuies tropRegarde dans le ciel tu pourras voirComme une lumière qui avance lentementD’abord on croit en une étoileC’en n’est pas une :C’est moi dans un Spoutnik

Si tu penses que c’est trop petitPour un comme moi et mon gabaritFaut dire ce n’est pas mon corps qui voyageNon moi je suis dans mon litMais mon esprit lui est dans un Spoutnik

Six milliardsSix milliards de solitudesSix milliards ça fait beaucoupSix milliardsSix milliards de solitudesSix milliards ça fait beaucoupDe seuls ensemble

Ce que j’y fais ne regarde personneMais puisque tu me le demandes si gentimentJe vais te le dire ce que j’y chercheTout simplement juste un endroitÀ mettre à l’envers et poser mon Spoutnik

Poser là mon satellite où c’est la fêteOù les gens ne s’en font plusPour quelques heuresEt qui retourneront là d’où ils viennentPlus forts, plus vraisÀ demi invincibles

Six milliardsSix milliards de solitudesSix milliards ça fait beaucoupSix milliardsSix milliards de solitudesSix milliards ça fait beaucoupDe seuls ensemble

Dans un SpoutnikDaniel Bélanger, osons l’avouer d’emblée, est le plus moderne de nos auteurs-composi-

teurs-interprètes. Chacun de ses albums, des Insomniaques s’amusent (1993) à L’échec

du matériel (2007), crée un nouveau mètre étalon lors de sa sortie. Pensons ici particulière-

ment à l’album techno-pop Rêver mieux (2001), mais aussi à un objet étrange Déflaboxe

(2003), album dans lequel Bélanger présente un combat de boxe musical particulier

impliquant un pugiliste payé pour perdre. Les collaborations de cet auteur avec Luce

Dufault, Sylvie Paquette, Ariane Moffatt ainsi que ses compositions pour quelques

films marquants du cinéma d’ici (Le dernier souffle et L’audition) confirment d’ailleurs

son omniprésence dans le monde musical québécois.

MARTIN LÉPINE Enseignant au 2e cycle à l’Externat Mont-Jésus-MarieÉtudiant au doctorat en éducation (didactique) à l’Université de Montré[email protected]

CHRONIQUES PASSION: CHANSONS

Titre de l’album : Rêver mieux

Auteur-compositeur-interprète :

Daniel Bélanger

Année de publication : 2001

© Audiogram

Les présentationsDe cette discographie abondante, nous

retenons l’album Rêver mieux, album

qui a remporté en 2002 le Félix de l’al-

bum pop-rock et le Juno de l’album

francophone de l’année au Canada. La

chanson que nous utilisons pour cette

chronique s’intitule Dans un Spoutnik,

chanson dont le vidéoclip est absolument

incontournable pour son originalité et

sa qualité.

Des pistes didactiquesAvant l'écoute de la chanson. La chanson

de Bélanger, Dans un Spoutnik, vous

servira de point de départ pour une

réflexion plus grande sur les habitants

de la Terre et sur l'Univers dans lequel

nous vivons. Nous vous proposons de

présenter aux élèves le projet KEO, projet

soutenu par l’UNESCO depuis 1999

qui permet d’envoyer dans l’espace un

satellite contenant des messages écrits

pour nos lointains petits-enfants. Ces

messages reviendront sur Terre dans

50 000 ans! Bien que le lancement ait

été prévu pour 2006, il est toujours

possible de soumettre des textes à KEO.

Si le matériel informatique le permet,

visitez avec les élèves le site Internet

http://www.keo.org/fr/pages/default.html.

Dans la section « L’aventure KEO », les

créateurs du site présentent leur projet

de façon animée. Les élèves sont ainsi

amenés à répondre aux trois questions

suivantes : Qui sommes-nous? Quels sont

nos espoirs? Quel futur voulons-nous

ensemble? En 6000 caractères, tout être

humain peut produire un texte pour ses

descendants et l’envoyer directement

dans l’espace!

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JACQUES SALOMÉ

CHRONIQUES JE RÊVE D’UNE ÉCOLE

Apprendre le bonheur à l’écoleAu cours de l’année 2007, en Allemagne, un proviseur de Lycée a décidé de mettre en place

dans son établissement une nouvelle option pour ses élèves : « Apprentissage du bonheur ».

Il y aurait d'ores et déjà de nombreux inscrits dans cette nouvelle matière, ce qui

le soutient et l’encourage dans sa démarche. Aux élèves qui feraient ce choix, cela

pourrait apporter des points supplémentaires pour l’obtention du bac local, ceux-ci

devraient alors présenter un rapport sur ce qu'ils ont appris sur le bonheur, sur le

développement de leur capacité à être plus heureux au cours de leur année d'en-

seignement de cette nouvelle « matière ». Apprendre ce qu'est le bonheur... à

l'école, le reconnaître quand il passe à notre portée, renoncer à le maltraiter quand

nous le rencontrons, voilà quelques perspectives intéressantes pour le mieux-être

de chacun et qui devraient faire leur petit bonhomme de chemin. Elles pourraient

en effet déboucher sur un enseignement de la communication relationnelle

autour de quelques règles d’hygiène relationnelles communes, qui favoriseraient

des échanges excluant les relations domimant-dominé, mettant en échec les relations

de dépendance, rejetant les violences et permettant de ne pas garder en soi les

messages toxiques qui peuvent circuler journellement dans l’univers d’un enfant

au moment des communications familiales, scolaires ou sociales. Je crois que le

bonheur peut s’apprendre au travers d’un apprentissage pour cultiver la paix en

soi et accéder à un bien-être en soi fondé sur trois ancrages. Oser s’aimer. Non

pas d’un amour narcissique ou égocentrique, mais d’un amour de bienveillance,

de tolérance, d’acceptation de soi avec ses ressources et ses limites. Oser serespecter. En apprenant l’autonomie, en sortant des dépendances, en refusant les

relations toxiques. Oser se responsabiliser, à la fois à partir des conséquences de

nos actes et en prenant en charge ce qui nous arrive. En permettant ainsi à des

enfants de se réconcilier avec leur histoire familiale, de recadrer un certain nombre

d’événements qui ont pesé sur leur enfance, de s’affirmer et de se positionner vis-

à-vis de leurs besoins (et pas seulement de leurs désirs), je peux imaginer quels

changements s’ouvriraient dans leur vécu et donc dans leurs relations au monde.

Je ne suis pas naïf au point de croire que le bonheur est un état permanent,

mais je suis persuadé qu’il est accessible à chacun quand les conditions de sa

présence sont réunies et cela d’autant

plus, si nous avons appris très tôt à en

accueillir la présence au présent, dans

ses manifestations multiples.

Références

• Pourquoi est-il si difficile d’être heureux. Albin Michel.• Le courage d’être soi. Pocket.

En octobre dernier, à l’occasion d’une situation d’écriture, mes élèves alors âgés de 11 ou 12

ans avaient à se projeter momentanément dans le futur, à l’âge de 25 ou 30 ans, et à imaginer

ce qu’ils étaient devenus, ce qu’ils faisaient, où ils se trouvaient et qui les entourait. J’ai été

agréablement surprise des textes rédigés par ce groupe d’élèves. Ce qui m’a le plus

impressionnée, c’est de constater que tous, sans exception, se projetaient de façon très

positive dans l’avenir. Certains étaient mariés, d'autres vivaient en union libre, quelques-uns

étaient heureux en solitaires. Tous exerçaient des professions qu’ils aimaient, nombreux

étaient ceux qui parlaient plusieurs langues et la très grande majorité avait des enfants.

Un futur pour moi!Bonjour, je me présente, je me nomme Charlotte Reid, j’ai 28 ans et je suis la plus grande

styliste de tous les temps. J’ai commencé ma carrière à 17 ans en étant mannequin. J’ai

monté d’un grade à 20 ans en devenant stagiaire auprès des plus grandes stylistes de la

mode. À 24 ans, je suis devenue styliste et, en 2022, j’ai reçu le prix de la plus grande styliste

de l’année. À 27 ans, j’ai accouché de 2 adorables jumelles que mon amoureux Rick (qui a

30 ans) et moi, avons nommé Amanda et Amandine. J’habite à Montréal mais ma famille

et moi allons déménager à Blainville pour rejoindre une amie de longue date. Elle se

nomme Karine et je l’ai rencontrée en troisième année du primaire à l’école Gabrielle-Roy

de Boisbriand. Parlons voiture, j’ai une P-T Cruiser orangé/bronze et Rick a une Corona

bleue. Nous avons aussi un berger allemand brun et 2 poissons rouges. Notre chienne

s’appelle Delphine et nos poissons, Bob et Bobi. Pour finir, mes parents sont à la retraite

et ils se portent très bien! Je vous souhaite un futur aussi plaisant que le mien!

LUCIE CARRIÈRECHARLOTTE REID

CHRONIQUES MOTS D’ENFANTS

EnseignanteStyliste

Lucie Carrière

Charlotte Reid

Psychosociologue

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JACINTHE MATHIEU 1er cycleJULIE ST-PIERRE 2e cycleSANDRA THÉRIAULT 3e cycle

CHRONIQUES RAT DE BIBLIOTHÈQUE

Comment parler simplement d’une maison qui a de l’histoire

et du prestige. Québec Amérique tient une place de choix dans

le marché du livre jeunesse québécois. La maison a été fondée

en 1974 et publie une grande variété de livres, autant des

ouvrages de références que des romans. Vous y trouverez de

tout pour tous les âges de nos lecteurs en herbe.

ALBUMS La « Série Petit Bonhomme »

est destinée aux enfants de 6 ans et plus,

alors que la « Série Louna » s’adresse aux

petits dès l’âge de 3 ans.

ROMANS La « Collection Mini-Bibo »

offre des textes courts et des illustrations

généreuses. Petit géant, Solo et Mathieu

sont les héros de cette collection pour les

lecteurs de 6 ans et plus.

« Bilbo » est une collection qui s’inspire

de l’humour, de l’aventure et du suspense

pour séduire les premiers lecteurs de

romans dès l’âge de 7 ans. Les images y

occupent encore une place importante

mais se font plus discrètes au fur et à

mesure que le lecteur progresse.

« Collection Contes pour tous » publie les

grands succès cinématographiques de

Rock Demers sous forme de romans

pour les enfants de 9 ans et plus.

La « Collection Gulliver », présente des

voyages au pays des mystères, du suspense

et de la magie. Émotion garantie! Elle

s’adresse aux lecteurs de 9 ans et plus.

Jacinthe Mathieu1961-2008

L’AQEP a le regret de vous annoncer le

décès de Jacinthe Mathieu, survenu le

25 mai 2008. Elle était membre du con-

seil d’administration de l’Association

depuis quelques années et occupait la

fonction de conseillère pédagogique à la

commission scolaire des Draveurs.

L’AQEP offre ses condoléances à sa

famille et à ses proches.

Aujourd’hui, ta route prend fin.

Aujourd’hui, la nôtre s’affaisse.

Un moment d’arrêt s’impose.

Pour se souvenir…

Se souvenir de ton enthousiasme

pour l’enseignement,

De l’énergie que tu as déployée

pour son avancement.

Se souvenir de ta passion

pour la littérature,

Et de ton émerveillement

suite à tes lectures.

Se souvenir de ton amour du français,

De ton travail pour corriger l’imparfait.

Se souvenir de ton talent en peinture,

De tes toiles sur les murs.

Se souvenir de ton amitié,

Et des moments partagés.

Se souvenir que tu es maman…

…d’une petite fille de cinq ans.

Au-delà de cet affaissement,

la route continue.

Mais elle ne sera jamais plus la même

sans toi.

Tu nous manqueras…

DOCUMENTAIRES Québec Amérique

Jeunesse publie également des ouvrages

de références riches en contenu ency-

clopédique et en images, dont ceux de la

collection « Atlas » qui offrent un contenu

encyclopédique validé par des experts et

contiennent plusieurs illustrations, ceux

de la collection « Génius » qui marient la

référence à la fiction et, finalement, ceux

de l’encyclopédie d’aventure « Trésors

ingénieux ».

La série « Les guides de la connaissance »

propose des ouvrages encyclopédiques et

des cédéroms sur des thèmes aussi variés

que le corps humain, l’univers et la terre.

Des « Fiches d’exploitation pédagogiques »

accompagnent plusieurs romans. Les

élèves pourront vivre des expériences

enrichissantes à partir de la lecture

d’oeuvres littéraires. Elles suggèrent des

activités de lecture, d’écriture, de com-

munication orale et de grammaire du

texte en lien avec le Programme de forma-

tion de l'école québécoise.

www.quebec-amerique.com

GILLES TIBO ET CAROLINE MÉROLAS

Ritou le raton rêveur

Dominique et compagnie

LUCIE PAPINEAU ET JULIE COSSETTE

Petits monstres Les mousses

Collection À pas de loup

Dominique et compagnie

Ritou est un raton persévérant qui doit travailler

fort pour atteindre ses rêves. Il rêve de laver

toutes sortes de choses : du plancher, aux

vaisseliers en passant par la lune, il veut tout

nettoyer. On découvre qu’il lui faudra beaucoup

de courage pour mener son projet à terme.

La collection Estime de soi permet aux ensei-

gnants de discuter avec leurs élèves de questions

importantes de la vie. La connaissance de

soi, la confiance, le sentiment de compétence

et plusieurs autres sujets sont traités dans

ces livres. Germain Duclos, psychoéducateur

et orthopédagogue bien connu, en a écrit la

préface qui propose aux parents et aux ensei-

gnants des conseils pour l’accompagnement

des enfants.

Pistes pédagogiques

Communication orale, éthique

Échanger avec les élèves sur leurs rêves et

sur la façon de les réaliser.

Est-ce que mes rêves sont réalistes et

qu’est-ce que je pourrais espérer qui soit plus

facilement atteignable?

Délicieuse cette histoire de chaussettes perdues.

À chaque lavage, il y en a au moins une qui dis-

paraît… Juju décide alors de faire une recherche

scientifique sur le phénomène bien connu de

toutes les mamans, la chaussette orpheline! Les

enfants feront la connaissance des mousses,

drôles de petits monstres responsables des

disparitions.

Cette aventure s’ajoute à la collection À pas

de loup (niveau 2) qui propose des textes de

500 mots à nos lecteurs débutants.

Un circuit d’activités est proposé sur le site

de la maison d’édition.

www.dominiqueetcompagnie.com/pedagogie

Activités pédagogiquesCommunication orale

D’après toi, où sont les chaussettes perdues?

Fais une enquête à la maison pour trouver

leur cachette. Discute avec tes camarades de

tes trouvailles.

Mathématique

Trouver d’autres solutions pour « sauver »

les chaussettes orphelines.

RITOULE RATON RÊVEUR

PETITS MONSTRES LES MOUSSES

GILLES TIBO ET JOSÉE MASSE

La petite princesse et le prince

Mes premières histoires

Éditions Imagine

La collection Mes premières histoires chez

Imagine est conçu pour faire découvrir très

tôt à l’enfant le bonheur de se faire raconter

des histoires ou encore de les lire lui-même.

Les histoires de princesses restent un classique

pour nos petits et en voici une un peu inusitée.

Notre petite princesse est jalouse du prince

qui habite le royaume près du sien. Elle envie

tout ce qu’il a et veut toujours avoir des biens

plus gros et plus beaux que les siens. Turlupino,

Turlipini, Turlipinette! Que fera-t-elle du prince

aux cheveux d’or?

Pistes pédagogiques

Éthique et culture religieuse

Discuter avec les élèves de la jalousie.

Est-ce que j’ai déjà été jaloux ou jalouse?

Écrire et afficher des solutions pour ne pas

envier nos amis.

LA PETITE PRINCESSE ET LE PRINCE

CHRONIQUE RAT DE BIBLIOTHÈQUE JACINTHE MATHIEU, 1ER CYCLE

AQ

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20

08

CHRONIQUE RAT DE BIBLIOTHÈQUE SANDRA THÉRIAULT, 3E CYCLE

60+6

1

FRANÇOIS BARCELO

Premier roman pour Momo de Sinro

Québec Amérique jeunesse, 2008

Dans cette neuvième aventure de Momo,

l’auteur innove. En plus de raconter un nouvel

épisode étonnant, instructif et très drôle,

M.Barcelo donne la plume à son héros afin

qu’il puisse écrire son propre roman, lequel

est inclus à la fin du livre. Momo doit sur-

monter tous les obstacles et les étapes que

doit rencontrer un écrivain dans sa démarche

de production. Le personnage de Momo est

charmant, drôle, débrouillard et inventif. Ce

livre est un excellent déclencheur pour un

enseignant qui souhaite faire écrire un mini-

roman à ses élèves. Il ouvre la porte à plusieurs

activités qui peuvent se vivre en classe en lien

avec l’écriture d’un roman.

PREMIER ROMAN POUR MOMO DE SINRO

DANIÈLE SIMPSON

Roses rouges et autres peurs bleues

Vents d’Ouest, 2008

Le roman est un portrait à la fois réaliste et assez

touchant d’une jeune fille aux prises avec les

dures réalités de la vie. Rapidement, les

lecteurs qui ont des parents séparés s’identi-

fieront à l’héroïne parce que le personnage

de Fanny incarne leurs pensées, leurs

valeurs, leurs frustrations et leur vécu. C’est

une belle leçon de vie teintée de lumière mal-

gré les déceptions et les craintes. Ce livre

pourrait permettre à des jeunes de voir la sépa-

ration de leurs parents sous un autre angle.

Tout comme Fanny, le lecteur apprendra cer-

tainement à mieux se connaître et à affronter

les défis de la vie avec courage et lucidité.

ROSES ROUGES ET AUTRES PEURS BLEUES

CHRONIQUE RAT DE BIBLIOTHÈQUE SANDRA THÉRIAULT, 3E CYCLE

NADYA LAROUCHE

Les voleurs de dinosaures

Vents d’Ouest, 2008

LES VOLEURS DE DINOSAURES

Ce roman d’aventures se déroule dans un

musée d’histoire et de sciences naturelles.

Pour Ludovic, passer une belle journée d’été au

musée ne fait certainement pas partie de ses

activités préférées, sauf si la vedette de l’endroit

est un gigantesque squelette de tyrannosaurus

rex. C’est donc en compagnie de sa bonne

amie Maya qu’ils vivront cette merveilleuse

aventure. Quelque chose qui devait être là et qui

n’y est pas. Il n’en faut pas plus pour stimuler

l’intérêt de nos deux comparses qui devront

se transformer en détectives afin de démasquer

le mystérieux voleur du musée. Ce livre permet

de traiter du courage, de détermination et de

l’importance de la solidarité..

GILLES TIBO

Ma meilleure amie

Éditions Québec Amérique, 2007

DANIELLE SIMARD

Ma machine à idées

Éditions du Renouveau Pédagogique

Collection Maxi Rat de bibliothèque, 2007

BERTRAND GAUTHIER

Oscar n’est pas un braillard

Éditions du Renouveau Pédagogique

Collection Maxi Rat de bibliothèque, 2007

MA MEILLEURE AMIE

MA MACHINE À IDÉES

OSCAR N’EST PAS UN BRAILLARD

Petit album abordant la mort. C’est l’histoired’un enfant malade qui est à l’hôpital depuislongtemps. La Mort vient lui rendre visite. Audébut, elle ne se laisse pas apprivoiser. Au fildes visites, la Mort devient la meilleure amiede l’enfant. Ainsi, celui-ci connaît mieux la mortet peut arrêter d’en avoir peur. Finalement,elle passe de bons moments avec lui.

C'est en fait une lecture qu'il faut aborder avectact. Il est donc primordial, à mon avis, de bienpréparer le terrain. Une discussion sur le choixdu thème, sur les émotions que les élèvesressentent, sur l’anticipation, sur la mort,permettra aux élèves de mieux apprécier cetrès bel album. Les illustrations méritentqu’on s’y attarde et qu’on observe le choixdes couleurs.

L’utilisation de ce livre en classe peut se faire,à mon avis, en groupe-classe afin de discuterde la mort. Il faudra cependant y consacrerplusieurs périodes afin de bien faire le tour dece sujet délicat. La fiche pédagogique nousguide dans ces discussions. Elle offre différentesquestions à proposer aux élèves après chacundes chapitres. Elle présente également uneliste de livres qui traitent de la mort. On voussuggère aussi, après le sixième chapitre, dene pas dévoiler une illustration et d’inviter lesélèves à illustrer ce qu’ils ressentent à la manièrede l’illustratrice.

Ce mini-roman raconte l’histoire de Lya, une

petite fille fort imaginative. Elle trouve plusieurs

solutions à différents problèmes de sa vie

d’enfant. Elle aimerait bien pouvoir faire des

choses que les adultes font.

Lya suggère que les jeunes écrivent de vrais

livres puisqu’ils connaissent ce que les

jeunes aiment. Ce chapitre pourrait permettre

la présentation d’Alexandra Larochelle, une

très jeune écrivaine.

Ce livre pourrait servir d’amorce à un projet :

« Quand je serai grand(e), je… ». Il pourrait

aussi servir d’amorce pour une situation d’écri-

ture : « J’imagine que mes parents aimeraient…

s’ils pouvaient redevenir enfants».

Ce livre raconte l’histoire d’Oscar qui vit un

problème d’intimidation à l’école. De plus, il

surprend une conversation entre son père et

sa mère qui le met tout à l’envers.

Ce livre pourrait permettre, dans un thème

sur les animaux, de faire des jeux de mots

avec les noms des animaux et leurs carac-

téristiques (par exemple, dans le livre, on parle

du chameau comme d’une limousine du désert).

Plusieurs proverbes se retrouvent aussi dans

ce roman, ce pourrait être le prétexte pour

apprendre les différents proverbes en lien avec

un thème commun (les animaux, la nourriture…).

L’épilogue de l’histoire veut faire comprendre

aux jeunes qu’il est important de discuter

avec nos parents d'un point qui nous dérange

afin de se sentir mieux.

CHRONIQUE RAT DE BIBLIOTHÈQUE JULIE ST-PIERRE, 2E CYCLE

AQ

EP VV

IIVVRR

EE LLEE

PPRR

IIMMAA

IIRREE ,

VO

LUM

E 21

, NU

MÉR

O 3

,ÉTÉ

20

08

CCHHRROONNIIQQUUEESS

ANDRÉE GAUDREAU

PhonoSons

Chenelière éducation, 2006

LOUISE LAFORTUNE ET LINDA ALLAL

Jugement professionnel en évaluation

Pratiques enseignantes au Québec et à Genève

Presse de l’Université du Québec, 2008

ELISABETH VERDICK

ET MARJORIE LISOVSKIS

GRRRR!!! Comment surmonter ta colère

Éditions Impact, 2008

Apprendre tout en jouant est la solution

gagnante que vous propose le jeu PhonoSons.

Ce dernier vise à éveil ler la conscience

phonologique des jeunes enfants. Avec ce

jeu, les enfants de cinq à sept ans peuvent

jouer avec les syl labes, les rimes et les

phonèmes de plusieurs façons. Six jeux sont

prévus de manière à explorer différentes

opérations. Chaque jeu comporte cinq séries

de cartes afin de permettre aux enfants de

pratiquer suffisamment ou de jouer à plusieurs.

Il est ainsi possible de jouer seul, à deux, en

équipes ou en grand groupe. J’ai découvert ce

jeu amusant et c’est pourquoi je vous le pré-

sente malgré qu’il ne soit pas vraiment récent.

Ce travail de recherche impliquant les pratiques

enseignantes au Québec et à Genève a débuté

il y a cinq ans par une pratique d’accompagne-

ment et s’est étendu dans une démarche de

pratique réflexive auprès d’enseignants de

l’Outaouais. En lisant ce livre, j’ai réalisé la

place prépondérante et fondamentale que le

jugement professionnel en évaluation prend

dans notre pratique quotidienne. Ce livre pro-

pose des pistes de réflexion et d’action qui

intéresseront les enseignants de tous les

cycles. Il permet de mieux comprendre le

jugement professionnel en évaluation et de

démystifier comment s’exerce et se développe

le jugement en évaluation des apprentissages.

C’est un excellent ouvrage de réflexion que je

vous suggère de lire sans hésitation.

Puisqu’il est important d’apprendre à maîtriser

la colère pour qu’elle ne gâche pas notre vie

ou celle des autres, ce petit guide pratique

propose des moyens efficaces pour y parvenir.

Ainsi, le livre présente cinq étapes pour modérer

la mauvaise humeur, six étapes pour résoudre

les problèmes de colère, des indices pour

connaître les « boutons de colère » et les

« signes d’avertissement » physique de la

colère. Il présente en plus des façons de

décompresser et de se calmer, le mode d’emploi

du « radar de la colère » et, finalement, plusieurs

autres stratégies utiles pour ne pas perdre la

tête quand la mauvaise humeur apparaît. Tout

ceci est présenté dans un langage simple avec

beaucoup d’illustrations.

JUGEMENT PROFESSIONNEL EN ÉVA-LUATION - PRATIQUES ENSEIGNANTES

AU QUÉBEC ET À GENÈVE

GRRRR!!! COMMENT SURMONTER TA COLÈRE

62+6

3

Pour cette chronique, j’ai déniché pour vous trois références qui pourront certainement

vous être utiles dans votre travail au quotidien dès septembre prochain. Les sujets sont

variés et ils sont en lien direct avec votre pratique pédagogique. Je vous propose donc

un jeu (Chenelière éducation 2006) qui permet à l’élève de première année de jouer

avec les syllabes, les rimes et les phonèmes de multiples façons. Dans un tout autre

ordre d’idées, je vous présente un guide pratique pour les enfants colériques publié

par les éditions Impact qui explique bien, avec des mots simples, comment l’enfant

peut surmonter sa colère. Ce livre peut servir autant à l'enseignant et aux parents qu'à

l'enfant. Finalement, je vous suggère un livre vraiment d’actualité, un incontournable

de la pratique enseignante. Il s’agit d’un ouvrage portant sur le jugement professionnel

en évaluation. À mon avis, ce document de recherche devrait être lu par tous les

enseignants du Québec! Bonne lecture.

SANDRA THÉRIAULT EnseignanteÉcole Notre-Dame-des-VictoiresCommission scolaire de Montré[email protected]

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