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Dossier de presse Exposition du 9 mars 2012 au 25 juin 2012 Aile Richelieu, Espace Richelieu Arles, les fouilles du Rhône Un fleuve pour mémoire Contact presse Coralie James [email protected] Tél. 01 40 20 54 44 / Fax : 54 52

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Dossier de presse Exposition du 9 mars 2012 au 25 juin 2012 Aile Richelieu, Espace Richelieu

Arles, les fouilles du Rhône Un fleuve pour mémoire

Contact presse Coralie James [email protected] Tél. 01 40 20 54 44 / Fax : 54 52

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Sommaire

Communiqué de presse page 2 Préface page 6 Panneaux didactiques page 7 Regard sur quelques œuvres page 12 Liste des œuvres exposées page 16 Catalogue de l’exposition page 20 C2RMF page 21 Visuels presse page 22 Partenaires et mécènes page 27

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Direction de la communication Contact presse Anne-Laure Béatrix Coralie James [email protected] -Tél. 01 40 20 54 44 / Fax : 54 52

Informations pratiques

Horaires Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h30, et jusqu’à 21h30 le mercredi et le vendredi.

Tarifs Accès avec le billet d’entrée au musée : 10 € . Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants titulaires du pass éducation, les demandeurs d’emploi, les adhérents des cartes Louvre familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous.

Communiqué de presse Exposition

Du 9 mars au 25 juin 2012 Aile Richelieu, espace Richelieu

Portrait de César, fondateur de la colonie d’Arles, marbre de Phrygie (Turquie). Fouilles du Rhône, Musée départemental Arles antique © Jean Luc Maby.

Exposition organisée en partenariat avec le musée départemental Arles antique et le conseil général des Bouches du Rhône.

Cette exposition est réalisée grâce au mécénat de Deloitte.

 

Arles, les fouilles du Rhône Un fleuve pour mémoire

En partenariat avec le musée départemental Arles antique, le musée du Louvre présente les pièces les plus spectaculaires découvertes dans le Rhône, lors des prospections et des fouilles systématiques qui y sont conduites depuis près de vingt-cinq ans par l’équipe du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) dirigée par Luc Long, avec le soutien de l’Association archéologie sous-marine 2Asm. Ces découvertes révèlent le riche passé de l’Arles romaine (Arelate) : de l’imposante architecture de la ville « double » qui s’est développé sur les deux rives du fleuve à son intense activité commerciale, en passant par des objets de la vie quotidienne, témoignages émouvants de ses habitants. Des objets rarissimes, en bronze notamment, sont présentés après des années d’études et de restauration : chapiteaux et colonnes, fragments de statues et de reliefs, pièces d’orfèvrerie romaines, amphores, lampes, armes…. Cet ensemble exceptionnel est exposé avec des oeuvres du musée Calvet d’Avignon, du Louvre, de Vienne et du musée de Turin qui apportent un éclairage différent et donnent des éléments de contexte. Vingt ans de  fouilles du Rhône  : Arles, un passé  fascinant  refait surface  Les fouilles archéologiques menées depuis plus de vingt ans dans le Rhône à Arles ont permis de mettre au jour des objets inestimables pour comprendre et reconstituer l’histoire du port de l’antique Arelate. Fragments architecturaux, objets et outils du quotidien, témoignages de la statuaire et de l’orfèvrerie romaine nous offrent un passionnant voyage au temps de la splendeur antique de la cité fluviale. Des films seront projetés afin de restituer les conditions extrêmes dans lesquelles sont réalisées les fouilles dans ce fleuve impétueux et dangereux. Ils témoignent des moments de découvertes et d’études des objets mis au jour. Ils seront accompagnés de restitution des techniques des objets en bronze par les ingénieurs du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), en étroite collaboration avec l’équipe scientifique du musée départemental Arles antique. Commissaires de l’exposition :  Claude Sintes, directeur du musée départemental Arles antique et Jean-Luc Martinez, directeur du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.

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Un débat passionnant autour de Jules César  

L’exposition reprendra une partie des éléments montrés lors de l’exposition du musée d’Arles en 2009, César, le Rhône pour mémoire, qui fut un énorme succès public, avec 400.000 visiteurs. A la cinquantaine d’œuvres prêtées par le musée départemental Arles antique, s’ajouteront des œuvres du musée du Louvre, du musée Calvet d’Avignon et du musée de Turin, qui prêtera en exclusivité l’unique buste de Jules César identifié comme tel jusqu’à la découverte en 2007 du buste d’Arles. La confrontation de ces deux portraits constitue un véritable événement scientifique.   Des découvertes extraordinaires qui font avancer la connaissance du monde an que 

L’exposition, très pédagogique, mettra l’accent sur l’apport de ces fouilles pour la connaissance du monde antique et la sollicitation de nombreux champs d’expertise pour interpréter ces objets découverts dans un contexte parfois chaotique et complexe : analyse des techniques antiques de fonte (avec la découverte d’objets rares en bronze et bronze doré, matériau très peu conservé de cette époque), détermination de l’origine géographique des marbres utilisés pour la statuaire, méthode d’identification des portraits des grands personnages, étude des échanges commerciaux sous l’empire romain, de l’évolution architecturale d’Arles etc…. Autant d’aspects qui permettent de faire avancer la connaissance archéologique de ce passé prestigieux. Parallèlement à l’exposition, des conférences à l’auditorium du Louvre, notamment en présence du directeur de la fouille, Luc Long, mettront en avant ces avancées scientifiques et archéologiques et présenteront le bilan des études et débats menés par les experts à partir de ces trésors inestimables.

Victoire en bronze, détail. Fouilles du Rhône, Musée départemental Arles antique © Jean Luc Maby.

Gaulois captif en bronze. Fouilles du Rhône, Musée départemental Arles antique © Jean Luc Maby.

Masque cornier d'un couvercle de sarcophage. Fouilles du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean Luc Maby.

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Statue de Neptune, marbre. Fouille du Rhône, Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby.

Chapiteau corinthien en calcaire. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean-Luc Maby.

A l’auditorium

Présenta on de l’exposi on Lundi 26 mars à 12 h 30 Arles, les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire par Jean-Luc Martinez, musée du Louvre. Conférence : Actualité de la recherche archéologique Entrée Libre dans la mesure des places disponibles. Lundi 21 mai à 12 h 30 Pour une vision renouvelée des ports antiques d’Arles. Bilan des recherches archéologiques subaquatiques dans le Rhône et en Camargue par Luc Long, DRASSM, Marseille.  Table ronde/ Débat Rendre à César…: les éléments du débat Mercredi 20 juin de 14h30 à 18 h Entrée Libre dans la mesure des places disponibles Depuis 2006, le musée du Louvre et le musée départemental Arles antique ont noué un partenariat. Riche de leur contexte de découvertes, les objets archéologiques trouvés dans le Rhône à Arles témoignent non seulement de productions artistiques, mais surtout apportent un enseignement précieux. Le portrait sorti du lit du Rhône, attribué à César, est au cœur des questions soulevées par les collections respectives des deux musées. Il permet aussi de favoriser un dialogue des spécialistes du portrait romain, français et étrangers, contribuant à la connaissance de cette œuvre. La table ronde du Louvre présentera ainsi au large public les diffé-rentes questions soulevées par la découverte du buste du Rhône – historiques, stylistiques et d’identification. La synthèse de cette table ronde sera présentée en introduction des « Rencontres autour de la sculpture romaine » qui se tiendront au musée départemental Arles antique les 18 et 19 octobre prochains et qui auront pour thème « Le portrait romain et ses débats ». Avec Jean-Charles Balty, Flemming Johansen, Luc Long, Jean-Luc Martinez, Paolo Moreno, Emmanuelle Rosso, Claude Sintes, Paul Zanker. Publications

Catalogue de l’exposi on César, le Rhône pour mémoire, musée départemental Arles antique. Sous la direction de Luc Long et de Pascale Picard. Actes Sud. 396 p., 300 ill., 40,50 €. Album de l’exposi on Arles, les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire Sous la direction de Jean-Luc Martinez. Coédition Actes Sud / musée du Louvre éditions. 48 p., 10 €.

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Préface de l’album Par Henri Loyrette,

Président-directeur du musée du Louvre

Le musée du Louvre est particulièrement heureux de pouvoir présenter à Paris une exposition imaginée par nos collègues d’Arles. “César, le Rhône pour mémoire”, organisée par le Musée départemental Arles antique en 2009, connut un succès mérité. Plus de quatre cent mille visiteurs se pressèrent pour admirer les oeuvres sorties patiemment du Rhône par l’équipe dirigée par Luc Long. Le musée d’Arles, sous la direction de Claude Sintes – il faut saluer ici le commissariat de cette exposition réunissant, autour de Luc Long, Pascale Picard, Jean Piton et Fabrice Denise –, réussit le pari de valoriser une recherche archéologique complexe menée dans un milieu hostile. Grâce à ce travail exemplaire et fort de ce succès public, l’agrandissement du musée rêvé par l’architecte Henri Ciriani et l’ancien conservateur Jean-Maurice Rouquette est désormais acquis. Il reve-nait donc au Louvre, que son exceptionnelle collection d’art romain prédisposait à une telle valorisation, d’avoir le privilège, avant que ces objets ne gagnent en 2013 leur nouvel écrin, de tirer les dernières conclu-sions de cette passionnante aventure archéologique. Car, comme souvent, les recherches se sont poursuivies après l’exposition. Le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre a souhaité ainsi donner l’occasion aux chercheurs du C2RMF et à l’équipe scientifique d’Arles d’évoquer ces derniers résul-tats. Pour l’archéologie romaine, au-delà de nos connaissances sur l’Arles antique et le commerce méditerra-néen de ce temps, les objets découverts dans le Rhône révèlent en effet les pratiques artisanales dans le domaine du bronze et du portrait romain. À n’en pas douter, la renommée du désormais célèbre César d’Arles permettra d’attirer l’attention sur ces études en cours. Cet événement est le fruit d’une longue collaboration entre nos deux musées, scellée par une convention de partenariat signée en octobre 2006 et renouvelée en 2009. Nos deux institutions se sont en effet rapprochées pour la restauration des mosaïques romaines, mais aussi pour imaginer ensemble des projets d’expositions. On rappellera ici les grandes expositions “Ingres et l’Antique” (2006, Montauban et Arles), “Praxitèle” (Louvre, 2007), “De l’esclave à l’empereur” (Arles, 2008), en attendant bientôt “Rodin et l’Antique” que le musée d’Arles prépare pour 2013. Il faut citer également les nombreuses expositions-dossiers montrées à Paris et Arles pour rapprocher des oeuvres des deux collections : autour de la sépulture de saint Hilaire d’Arles (2006-2007), de sarcophages paléochrétiens (2008) ou, plus récemment, l’exceptionnelle réunion à Paris des reliques de saint Césaire dans les salles du département des objets d’art du Louvre (2011). Le visiteur l’aura compris, l’exposition “Arles, les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire” qui s’ouvre au Louvre est donc le fruit de cette heureuse collaboration riche d’enseignement pour les deux musées, embléma-tique, voulons-nous croire, des nouvelles relations que, le musée du Louvre veut tisser avec les autres musées français, pour le plus grand plaisir du public et dans l’intérêt des collections françaises.  

Ce texte est extrait de la publication “Arles les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire”, sous la direction de Jean-Luc Martinez. Coédition : musée du Louvre Éditions /Actes Sud. 

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Arles, une cité fluviale et maritime Arelate duplex (Arles la double) « Ouvre, Arles la double, tes ports, aimable hôtesse, Arles, petite Rome en Gaule […] Coupée en deux par le courant du Rhône, tu fais une voie au milieu avec ton pont de bateaux. Par le Rhône tu reçois les commerces du monde romain. Tu ne les gardes pas, tu enrichis d ’autres peuples, d ’autres villes. » Ausone, vers 390 après J.-C. Située dans la basse vallée du Rhône à une trentaine de kilomètres de la mer Méditerranée, Arles présentait toutes les conditions pour devenir un centre politique et commercial important. Cette situation favorable devint un atout majeur à la suite des guerres contre Carthage, qui conduisirent Rome à contrôler les territoires reliant l’Italie à l’Espagne et à l’Afrique du Nord. La fondation en 46 avant J.-C. de la colonie romaine d’Arelate par Jules César avec les vétérans de la vie légion conduits par Tiberius Claudius Nero ne fit que renforcer cette vocation commerciale dont l’aménagement des installations portuaires est le signe le plus manifeste. En partenariat avec le musée départemental Arles antique, le musée du Louvre présente les résultats des décou-vertes faites dans le Rhône lors des prospections et des fouilles systématiques qui y sont conduites depuis près de vingt-cinq ans par l’équipe du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) dirigée par Luc Long avec le soutien de l’Association archéologie sous-marine 2Asm. Les ports d’Arles Point de jonction de la navigation fluviale et maritime et de la voie terrestre reliant l’Italie et l’Espagne, Arles se trouvait sur la grande route des vins italiens destinés à l’exportation et, dans le sens contraire, sur la route qui acheminait en Italie les métaux d’Occident. Seule la difficile communication avec la mer constitua un obstacle à cette situation géographique particulièrement favorable. La barre du Rhône, les courants et les bancs de sable dérivant formaient en effet des pièges à la navigation. À l’embouchure du Rhône, dite de Saint-Ferréol, à l’est des Saintes-Maries-de-la-Mer, les grands navires étaient contraints de décharger au niveau de ce qu’il faut considérer avec Luc Long comme l’avant-port d’Arles. Avec la fondation de la colonie romaine, Arles est dotée d’un port double, à la fois fluvial et maritime. Un pont de bateaux permanent, fierté des Arlésiens qui en firent l’un des symboles de leur ville, témoigne de l’utilisa-tion de la rive droite, le quartier de Trinquetaille situé face au centre politique et religieux installé rive gauche, pour abriter les entrepôts, les docks et sans doute les chantiers navals. Ce port double pouvait accueillir des embarcations fluviales, des navires de mer ou des bateaux adaptés aux deux milieux de navigation. Fouiller un dépotoir : la section urbaine du Rhône Depuis près de vingt-cinq ans, l’équipe du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), dirigée par Luc Long, conduit des prospections et des fouilles dans le Rhône et s’est atta-chée notamment à explorer la partie urbaine du fleuve traversant Arles. Une dizaine d’épaves ont été repérées dont deux navires fluviaux à fond plat (dénommés Arles-Rhône 3 et 5) qui ont livré un matériel d’une excep-tionnelle richesse présenté ici. Des contextes variés L’interprétation des objets retirés du fleuve est complexe : céramique remployée pour l’aménagement des berges du fleuve, rejet de l’activité portuaire, partie d’une cargaison transportant des denrées alimentaires ou des objets neufs d’importation, vaisselle de bord des marins, fragments collectés pour la récupération des ma-tériaux ou tombés dans le fleuve par le travail d’érosion qui entame la rive droite du quartier urbanisé de Trinquetaille… Les archéologues répertorient et classent donc ce matériel en fonction de typologies patiem-ment établies par matériaux et techniques.

Le parcours de l’exposition Textes des panneaux didactiques de l’exposition

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Vaisselle et mobilier de terre cuite Les amphores et les fragments de céramique sont les plus nombreux. Ces milliers de récipients collectés attestent l’importance du commerce rhodanien aux Ier et IIe siècles après J.-C. depuis et vers l’Italie, l’Espagne ou l’Afrique transportant l’huile, le vin et les sauces de poissons. Le fleuve a parfois permis de conserver de manière exceptionnelle les étiquettes posées sur le col des amphores. Certains de ces objets en terre cuite appartiennent à la catégorie des articles de luxe importés, comme l’exceptionnel lustre à vingt becs découvert en 2009. D’autres plus modestes relèvent de la céramique commune. Parfois des traces d’usage ou des graffitis, le bec noirci pour une lampe, permettent de distinguer la vaisselle de bord des cargaisons d’objets neufs. Bronzes de récupération et cargaison d’objets de luxe Pour les objets de bronze, certains fragments de statues peuvent avoir été collectés intentionnellement pour récupérer ce précieux alliage de cuivre et d’étain. C’est sans doute le cas pour un bras féminin et une épaule drapée. Ces objets peuvent également avoir été arrachés à la rive droite du fleuve. Un glaive exceptionnel a été découvert avec son fourreau dans un milieu où les ossements humains et le lapidaire conservé semblent arrachés à la nécropole voisine. Le Rhône a également livré de la vaisselle en bronze de luxe importée d’Italie. Ces vases paraissent neufs et doivent appartenir à une riche cargaison. L’urbanisation de la rive droite du Rhône : le quartier de Trinquetaille Les fouilles explorant la partie urbaine du fleuve traversant Arles ont permis de repérer de vastes dépotoirs en bordure de la rive droite sur plusieurs kilomètres de longueur et plusieurs mètres d’épaisseur. Protégés des courants les plus forts débouchant du virage nord du fleuve, ces grands dépotoirs ont livré des milliers d’objets notamment dans le secteur situé entre les deux ponts modernes au sud d’Arles. L’interprétation des fragments d’architecture et de sculpture découverts reste complexe en raison des conditions particulièrement difficiles de l’exploration mais révèle l’importance méconnue de l’urbanisation de la rive droite de l’Arles antique. Fragments de sculptures d’une ville en ruine Plusieurs sculptures montrent des traces de remplois ou sont si fragmentaires qu’on suppose qu’elles ont peut-être appartenu à la cargaison d’un pierreux qui ramassa des objets dans une ville en ruine. Un relief a par exemple été réutilisé en plaque d’égout. Pour autant ces oeuvres pourraient attester l’existence de cultes et de sanctuaires jusque-là non repérés à Arles. C’est le cas pour le relief dédié aux Dioscures mais aussi pour un curieux fragment appartenant à une statue colossale d’une Artémis d’Éphèse dont le culte avait été introduit par les Grecs à Marseille. De même, certaines sculptures semblent arrachées à la nécropole du quartier de Trinque-taille : un masque cornier décorant le couvercle d’un grand sarcophage ou un petit portrait féminin par exemple. Enfin plusieurs fragments de statues ou de statuettes doivent appartenir à la catégorie des sculptures décoratives domestiques et rappellent que, comme Vienne, la cité d’Arles a développé, rive droite, de vastes quartiers d’habitation. La révélation d’une architecture monumentale L’abondance et les dimensions des fragments d’architecture découverts dans le Rhône révèlent l’importance de l’urbanisation de la rive droite de l’Arles antique. Certains modules inférieurs à deux pieds romains révèlent des monuments funéraires mais plusieurs blocs d’un module supérieur compris entre 2,5 et 3,5 pieds appartien-nent à des édifices publics correspondant au moins à la taille de la Maison Carrée de Nîmes. Le marbre mais aussi le calcaire des carrières voisines de Fontvieille ont été utilisés pour tailler chapiteaux, corniches et co-lonnes dont l’existence oblige à réviser également la chronologie de l’occupation antique de cette rive du fleuve. Si les fouilles de et sous la « cour à portiques » de Trinquetaille révélaient déjà un habitat antérieur à l’époque flavienne (69-96 après J.-C.), le style de certains chapiteaux et corniches confirme l’existence d’une parure monumentale dès l’époque julio-claudienne (27 avant J.-C. - 68 après J.-C.).

Le parcours de l’exposition Textes des panneaux didactiques de l’exposition

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Entre mer et fleuve Depuis plusieurs années les découvertes d’objets antiques se multiplient dans le Rhône entre la ville d’Arles et l’embouchure, révélant un potentiel archéologique hors normes. Les fouilles subaquatiques ont permis de localiser plusieurs épaves piégées par les bancs de sable au large des Saintes- Maries-de-la-Mer. Découvertes fortuites entre Arles et la mer Au seuil de Terrin, un rétrécissement situé à quinze kilomètres en aval d’Arles, un casque en bronze d’époque républicaine a été ramassé lors d’un dragage de gravier en 1969. Cette découverte rappelle que, dans ce secteur, Marius avait fait creuser vers 102 avant J.-C. un canal pour permettre la navigation directe jusqu’à Arles. Dans les années cinquante des épaves, raclées par les chalutages, commencent à être signalées en mer et aux embouchures grâce aux remontées d’amphores, de lingots de cuivre ou de plomb. Parfois le hasard permet de belles surprises comme un petit faune de bronze remonté des filets en 1967 ou une superbe statuette d’Hercule signalée en 2011 et dont on ne connaît pas la provenance exacte. Les épaves des Saintes-Maries-de-la-Mer Dès 1986 le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) entrepre-nait des prospections de reconnaissance dans le Rhône, conduites par Luc Long. Depuis 2004, ces campagnes sont désormais annuelles. À l’embouchure du fleuve, plus d’une trentaine d’épaves antiques chargées de matières premières (bloc de marbre, métaux en barres ou en lingots) ont été répertoriées au large des Saintes-Maries-de-la-Mer. La remontée de nombreux objets en bronze, de grande qualité d’exécution, fera même envisager la présence d’une épave chargée d’oeuvres d’art, repérée depuis sous le n° SM4.

Le parcours de l’exposition Textes des panneaux didactiques de l’exposition

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César, un portrait du fondateur d’Arles

Portrait identifié comme César découvert en prospection subaquatique par Luc Long en 2007 dans le lit du Rhône, rive droite. 50-40 avant J.-C.. Marbre du Dokimeion. (Phrygie, actuelle Turquie). Le buste était conçu pour être fixé sur un pilier hermaïque. L’arrière de la tête et du cou est découpé selon deux plans. Le plan inférieur, derrière le cou, a gardé deux goujons ferreux. Il servait à fixer des morceaux de marbre qui complétaient la tête. Les têtes composées de plusieurs pièces assemblées sont une pratique cou-rante dans l’art romain. L’identification difficile des portraits tardo-républicains L’apparence physique de Jules César (101-44 avant J.-C.) nous échappe presque complètement. Malgré les descriptions littéraires, aucune sculpture ne porte une inscription antique permettant une identification cer-taine. Seules des monnaies frappées de son vivant montrent un homme au long cou ridé, au menton petit mais prononcé, aux joues creuses. Depuis la fin du XIXe siècle, les savants ont donc cherché à identifier son portrait en marbre à partir de ces indices. On a ainsi regroupé une demi-douzaine de têtes autour du portrait de Turin découvert à Tusculum et présenté pour la première fois ici aux côtés du César d’Arles. Cependant, la plupart de ces portraits, et notamment ceux d’une autre série plus idéalisée, sont des effigies posthumes, érigées pour des raisons politiques – mais aussi de piété filiale – par son successeur et fils adoptif, Octave devenu l’empereur Auguste. Ils appartiennent à la tradition du portrait de la fin de la République que l’on nomme « portrait aristocratique » où sont accentués les marques de l’âge et les défauts physiques. C’est à tort que cette veine artistique est par-fois appelée « vériste », car en réalité elle tend à l’exagération dans le but d’incarner l’idéal aristocratique de severitas, frugalitas ou auctoritas (sérieux, sobriété, responsabilité). Le César d’Arles C’est dans un tel contexte qu’il faut juger le portrait découvert en 2007 par Luc Long dans le lit du Rhône et publié par le même chercheur en 2009. Quand on le compare aux portraits de César identifiés comme tels jusqu’alors, il est abusif de dire que ce n’est pas le même homme. On ne peut que constater qu’il n’appartient pas aux groupes imaginés par les savants. La différence essentielle qui sépare le portrait du Rhône du groupe de « Tusculum », c’est le nez busqué et la forme de la tête, beaucoup plus ronde. L’air triste du personnage, la tête penchée, l’expression sombre obtenue par un renfoncement des yeux dans leur orbite, montrent l’influence du portrait grec, une autre veine artistique du portrait romain du Ier siècle avant J.-C. Il est temps de noter que les caractéristiques techniques des pièces rapportées à l’arrière de la tête comme le marbre importé de Phrygie (Turquie actuelle) désignent clairement un sculpteur grec de talent. Certes, on a découvert un autre portrait de tradition républicaine dans le Rhône, présenté ici ainsi que de nombreux frag-ments rappelant l’abondance des portraits dans la cité arlésienne. Le portrait d’Arles pourrait donc représenter un colon de la première génération. Mais pour lequel de ces hommes si ce n’est pour le fondateur de la colo-nie, même on aura pris soin de faire appel à un marbre grec et à un artiste d’un tel talent ?

Le parcours de l’exposition Textes des panneaux didactiques de l’exposition

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Le Gaulois captif d’Arles

Cette représentation d’un captif, les mains ligotées dans le dos doit appartenir à un monument commémorant la conquête des Gaules par César. Des monnaies romaines de l’époque de César montrent un tel trophée, un Gaulois nu un genou à terre et une femme assise dans une attitude de soumission la tête baissée symbolisent la victoire de Rome sur les Barbares. Six pièces coulées à la cire perdue puis assemblées par soudage La statue de captif découverte en 2007 dans le Rhône à Arles, malgré de modestes dimensions (échelle 1/2), est un précieux témoignage des techniques de fabrication de la grande sculpture en bronze d’époque grecque et romaine. Les récentes recherches effectuées au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) dans ce domaine ont montré que la réalisation de tous les grands bronzes antiques reposait sur la maîtrise de deux procédés très élaborés : - Le procédé indirect de fonte en creux à la cire perdue. Grâce à ce procédé, il était possible de reproduire par moulage des formes géométriques très complexes, et de préparer des parois métalliques extraordinairement fines. De plus, le fondeur conservait la possibilité de modi-fier le modèle d’origine. Cela semble avoir été le cas ici : le Captif, sans doute imberbe au départ, a été pourvu d’une barbe et d’une moustache en ajoutant ces détails sur la cire. - Le procédé de soudage par fusion au bronze liquide. L’assemblage s’effectuait de façon efficace et très spectaculaire : du bronze liquide était directement versé sur les pièces à joindre. Nous savons maintenant que la soudure ne pouvait réussir qu’à la condition d’un transfert de chaleur suffisant, et nécessitant pour cela l’utilisation de composés très spécifiques (flux de soudure). L’existence de « secrets d’artisans » explique sans doute pourquoi ce savoir-faire a été définitivement perdu à la fin de l’Antiquité. La Victoire d’Arles Ce très rare relief d’applique en bronze doré a pu orner un édifice public d’Arles, les écoinçons d’un arc de triomphe par exemple. Une reprise à froid de la surface au niveau du mollet droit du vêtement semble attester la présence d’une deuxième victoire disparue. La composition d’origine pouvait donc réunir deux victoires en vol placées l’une derrière l’autre. Une dorure exceptionnellement bien préservée du fait de conditions d’enfouissement particulières dans le lit du Rhône Grâce à un milieu pauvre en oxygène et au développement à la surface de l’objet de concrétions extrêmement dures, la dorure est très bien conservée et une étude détaillée de la technique a pu être menée au Centre de re-cherche et de restauration des musées de France (C2RMF). Deux éléments essentiels très rarement observés ont ainsi pu être mis en évidence : - La présence d’un adhésif de la famille des saccharides. Ce dernier a été caractérisé par des analyses en chromatographie en phase gazeuse et a pu être observé en mi-croscopie optique. Il n’a pas été possible de déterminer la nature exacte du composé (gomme, miel, amidon), celui-ci étant en partie dégradé, mais la détermination de la famille est déjà une information très importante. - L’existence d’une protection de surface appliquée dès l’Antiquité sur la dorure. Une cire naturelle – probablement d’abeille – a été mise en évidence par les analyses et les examens, localisée entre la partie supérieure de la feuille d’or et les concrétions. Cet élément n’avait à ce jour pratiquement jamais été mis en évidence pour la statuaire en métal antique.

Le parcours de l’exposition Textes des panneaux didactiques de l’exposition

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Le Neptune, découvert en 2007, a été offert par exemple par une corporation de bateliers : les renunclarii  ou “transbordeurs”, mot qui dérive de renunclus désignant une “petite embarcation”. Proche d’un célèbre type statuaire connu par un relief de la collection Torlonia à Rome représentant le grand port de Rome, le dieu de la mer protecteur du commerce maritime et de la navigation convient particulièrement bien pour une corporation qui voulait ainsi rappeler ses succès. Le donateur, un certain Publius Petronius Asclepiades – selon l’inscription des années 200 apr. J.-C. –, n’a pas lésiné sur les frais, important une statue taillée dans du marbre du mont Pentélique (Athènes). La célèbre inscription sur bronze du Louvre, provenant du Liban, évoque une autre corporation, celle des naviculaires d’Arles. Le préfet de l’Annone – le service administratif chargé de l’approvisionnement de Rome – répond aux inquiétudes de cette puissante association d’armateurs privés d’Arles chargée d’acheminer

Regard sur quelques œuvres

Ce texte est extrait de la publication “Arles les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire”, sous la direction de Jean-Luc Martinez. Coédition : musée du Louvre Éditions /Actes Sud. 

Statue de Neptune Arles, trouvé dans le Rhône en quatre morceaux en 2007, vers 160-180 apr. J.-C. (?), marbre du mont Pentélique (Athènes), h. 1,57 m, Musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.05.1966. Importée de Grèce, cette statue de Neptune rappelle fièrement la fortune des bateliers arlésiens. Le support en forme de monstre marin a été retaillé à l’arrière : on y dé-couvre un petit Cupidon

Victoire en bronze doré, Arles, découverte dans le Rhône en 2007 époque augustéenne, h. 76 cm, l. 36,5 cm, ép. moyenne 7,9 cm, 13,92 kg, Musée dépar-temental Arles antique, inv. RHO.2007.5.1961. Ce relief unique était probablement utilisé comme parement décoratif d’un édi-fice public. Cette figure féminine est une personnification de la Victoire. Au service d’un discours politique, elle exprime la suprématie d’une Rome omni-présente qui marque visuellement sa puissance en terre conquise. Lacunaire, elle a perdu ses bras, ses ailes et ses attributs.

Ce relief en bronze, dont la couverte d’or fait la particularité, représente une Victoire dont les ailes et les bras manquent. Le gauche, en ronde bosse, tombait le long du buste ; il est arraché à l’emplacement de la soudure qui le fixait. Vêtue, dans la tradition grecque, d’un chiton ceinturé à la taille et maintenu par des boutons d’attache au-dessus des épaules, cette Victoire avait les bras nus, tandis que la finesse du vêtement laisse deviner le corps et sa position. Le mouvement du drapé gonflé vers l’arrière évoque l’air qui s’engouffre et plaque le textile dans le sens du vol. L’aplomb du corps repose sur la pointe du pied droit représenté de profil. La jambe gauche, dont on devine le genou, de face, a perdu son pied mais le volume de la jambe indique qu’il était flottant et représenté lui aussi de face. L’angle de l’orteil droit, perpendiculaire au coup-de-pied, donne le point d’appui et fixe le degré d’inclinaison d’une Victoire prenant son  vol.  Le  visage rond est en haut relief de trois quarts et le regard est dirigé dans le sens de la course.

D’inspiration hellénique, la coiffure et le profil du nez font référence à la facture classique des figures féminines de type praxitélien. Ce relief d’applique constituait la partie d’un décor rapporté sur un édifice. La dorure, épaisse et rarement si bien conservée, outre son caractère ostentatoire, se substitue dans le temps à l’éclat naturellement doré du bronze poli qui est instable et sensible aux conditions environnementales. L’or n’est pas seulement destiné à décorer, mais également à protéger, ce qui plaide en faveur d’un relief exposé à l’extérieur, régulièrement entretenu.

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Une riche iconographie, conjuguée à l’examen visuel de la pièce, peut cependant permettre d’imaginer les éléments qui auraient complété la Victoire du Rhône. Il est probable qu’elle ait fait partie d’un ensemble, comme le soutient la reprise à froid d’un pli qui, au bas du chiton, est désépaissi. Ce détail suggère la superposition d’un autre élément et permet d’envisager l’hypothèse d’une frise de Victoires (…). La Victoire d’Arles participe d’un langage politique omniprésent dans le répertoire décoratif de l’architecture. Elle donne sans doute l’exemple d’une certaine persistance hellénistique dans l’architecture monumentale d’époque augustéenne.  

Une Victoire et des dauphins La Victoire du Rhône est à notre connaissance l’unique exemplaire d’une telle applique en bronze doré. Seule la frise des dauphins conservée à Vienne (Isère) offre des éléments de comparaison aussi bien pour la fonte que pour la dorure. Découverts fortuitement en 1840 dans le Rhône, les dauphins se composent de sept fragments – deux têtes, un corps en deux morceaux, trois queues – datés au plus tard au IIe siècle apr. J.-C. et publiés autrefois par Stéphanie Boucher.

L’étude est cependant à reconsidérer à la lumière des restaurations et des analyses technologiques récentes me-nées en parallèle de celles réalisées sur la Victoire. On sait maintenant que cette frise imposante, bien que très lacunaire, représente l’attelage de deux dauphins, peut-être chevauchés d’un Éros. Ces reliefs permettent d’imaginer l’existence de parements décoratifs monumentaux constitués de motifs répétés en frise, ce qui pourrait être le cas de la Victoire du Rhône. La proximité, tant géographique qu’historique, la similitude du contexte de découverte et le principe identique de reliefs ornementaux dorés destinés à des édifices publics sont autant de points communs. La technique de fonte est proche, ce qui conduit à l’hypothèse de pratiques communes à la vallée du Rhône.

Gaulois captif, Arles, découvert dans le Rhône en 2007. Dernier quart du Ier siècle av. J.-C., bronze, technique de fonte à la cire perdue sur négatif, h. 63,5 cm, l. 28 cm, ép. 44,5 cm, 18,96 kg, Musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.6.1962. La barbe et la moustache ont été directement sculptées dans la cire et ajoutées, ce qui a considérablement transformé le modèle initial. D’autres détails ont proba-blement été repris, toujours dans la cire, dans le but d’accentuer les volumes, les cheveux et les poils pubiens par exemple. La facture, la qualité d’exécution et le sujet de ce bronze en font d’emblée une oeuvre exceptionnelle. Sa découverte vient renouveler le champ de nos connaissances. La sculpture paraît entière, mais ce n’est qu’une illusion confirmée par l’absence des yeux. Le regard vide, orienté par le mouvement de la tête, suffit à suggérer que cet homme captif n’était pas seul, mais appartenait à un groupe auquel il a vraisemblablement été arraché, comme l’indique la lacune sous le genou gauche. Bien que l’oeuvre elle-même soit parfaite-ment conservée, la cohérence de la lecture originale de ce groupe nous échappe. Ainsi, le plus difficile n’est pas de commenter le visible, mais de comprendre le contexte de cette oeuvre. Si plusieurs compositions sont possibles, l’hypothèse de l’appartenance à un trophée reste la plus probable. (…)

Sa chevelure abondante est dessinée sans désordre, sa barbe courte et sa moustache, bien ciselées (…). Le nez puissant conduit aux arcades sourcilières tout juste proéminentes, qui soulignent les orbites vides de grands yeux rapprochés. Autant de stigmates qui, bien que traités en nuances, désignent une spécificité ethnique. Cette différence anthropologique de l’Autre, du Barbare, s’exprime, bien que la nudité héroïque lui soit concédée. Vaincu, il ploie sous le coup de la défaite dans une attitude de grande dignité, mais avec une arro-gance savamment rendue qui met en exergue la puissance du vainqueur et la gloire de sa victoire.

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Dans le détail, l’anatomie de cet homme captif est déformée : une jambe plus courte, un torse désaxé, l’attache des bras trop épaisse, les bras trop courts, de longs pieds, mais le tout s’équilibre dans la vision d’ensemble. De ce point de vue, l’oeuvre est une prouesse, et c’est là sa particularité et sa force. Ce cons-tat permet d’envisager qu’elle a été fondue dans un atelier où sont reproduits des modèles issus de matrices déjà exploitées. La fonte de cette sculpture est remarquablement bien exécutée, les détails de fabrication ne sont visibles qu’au prix d’un examen attentif et averti. La quali-té du bronze, tant dans son alliage que dans son assemblage, témoigne d’une haute technicité, celle d’un atelier confirmé. Les différentes pièces de l’oeuvre, réalisée en six parties coulées d’une seule venue, ne présentent quasiment pas de défauts ; les plaquettes de réparure sont rares et les soudures en cuvettes discrètes. Ce travail s’accompagne de finitions soignées qui jouaient initialement d’un effet de polychromie. (…) Tributaire d’une indéniable influence hellénistique, l’allure de ce corps athlé-tique trahit l’écho d’archétypes (…) dont la connaissance passe par le filtre de répliques maintes fois déclinées et réinventées selon les contextes. Ce prin-cipe de réappropriation engendre des maladresses, comme c’est ici le cas, mais laisse subtilement poindre le référent grec et reste indissociable de la tradition pergaménienne de la représentation du Galate. Il faut sans doute imaginer la même source d’inspiration pour le Gaulois blessé du Louvre, une œuvre d’époque impériale du Ier ou du IIei  siècle apr. J.-C. La perfection du rendu anatomique de cette sculpture dessine bien la sinuosité de la colonne vertébrale sous le coup de la violence du mouvement. Un effet identique est adapté maladroitement pour composer le Captif du Rhône qui, malgré tout, participe du même style.

Portrait identifié comme César, découvert en pros-pection subaquatique par Luc Long en 2007 dans le lit du Rhône, rive droite, à l’est du pont de la N 113. 50-40 av. J.-C., marbre du Dokimeion (Phrygie, actuelle Tur-quie), h. 39,5 cm. Musée départemental Arles Antique, inv. RHO.2007.05.1939. Le buste était conçu pour être fixé sur un pilier hermaïque. L’arrière de la tête et du cou est découpé selon deux plans. Le plan inférieur, derrière le cou, a gardé deux goujons ferreux. Ils servaient à fixer des morceaux de marbre qui complétaient la tête. Les têtes faites de plusieurs pièces assemblées sont une pratique courante dans l’art romain. Suétone, Plutarque, Dion Cassius et tous les histo-riens antiques qui ont rappelé la vie de Caius Julius Cæsar dans leurs écrits nous dépeignent un person-nage ambigu, rude guerrier, mais non dénué de co-quetterie, à la fois démesuré et modéré, aspirant à la royauté tout en refusant la couronne. Pour le malheur des historiens de l’art, il semble que cette ambiguïté ait contaminé ses portraits et troublé l’image que nous avons gardée de lui. En effet, nul n’a jamais découvert aucune statue, aucun buste, aucune tête en même temps qu’une inscription ou un indice indubitable permettant de l’attribuer avec certitude à César.

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Dès 1882, Johann Jacob Bernoulli, dans le premier volume de sa Römische  Ikonographie, dénombre une soixantaine de portraits appelés traditionnellement “César”, face auxquels il avoue son désarroi : donner un visage à César, c’est une Sisyphusarbeit, une tâche digne de Sisyphe. La critique à laquelle il se livre à partir de ce matériel lui permet déjà de distinguer les deux séries dans lesquelles aujourd’hui encore on s’accorde à re-connaître le dictateur de 45 av. J.-C. (…) « On date les portraits des Césars Chiaramonti et Camposanto de la fin des années 40 av. J.-C. Ce sont donc des portraits posthumes, érigés pour des raisons politiques – mais aussi de piété filiale de la part d’Octave –, dont les traits, dans la tradition du portrait romain posthume, sont très certainement idéalisés, “épurés”, rendus intemporels. Dans ces conditions, pour reconnaître le “vrai” visage de César, le seul recours réside dans les monnaies émises à son effigie (fig. 41). Les numismates – tel Andreas Alföldi, qui l’étudie en 1958 – privilé-gient l’émission de Marcus Mettius, un denier portant la légende QVART(VM) / CAESAR DICT(ATOR), préci-sément daté de janvier 44 av. J.-C. (…) En 1943, Maurizio Borda, en examinant un portrait découvert sur le site de Tusculum, lors des fouilles menées par Lucien Bonaparte entre 1804 et 1820, établit le lien entre cette tête et le denier de 44 av. J.-C. On retrouve en effet sur la tête de marbre les mêmes traits physiques que sur la monnaie. Le portrait de Tusculum n’est pas isolé : une demi-douzaine d’autres représentations de César en partage les particularités, notamment les traits, l’expression du visage et la coiffure. Malheureusement, ces autres portraits sont soit très mutilés (collections privées de Florence et Rome), soit très restaurés (Musée archéologique national de Naples), soit d’authenticité douteuse (statue de la résidence de Munich). Il existe donc bien un ensemble de portraits proches du visage de César figuré sur les monnaies de 44 av. J.-C., mais il faut reconnaître que nous manquons d’une tête de série proche du portrait original en ronde-bosse. (…) La pénurie de portraits fiables dont nous souffrons provient sans doute du fait qu’à l’époque de César il n’y a pas d’organisation pour diffuser un portrait officiel. Certes, il existe des portraits qui sont copiés dans le cercle familial – au sens large, en incluant les clients, affranchis, etc. –, chez les amici, dans les groupes de partisans. Mais l’organisation de la diffusion du portrait impérial, avec différents types procédant chacun d’un modèle initial réalisé en présence du souverain, puis moulé, diffusé dans tout l’empire et recopié avec une fidélité sans doute réglementaire, c’est Auguste qui la mettra au point, probablement après sa victoire définitive d’Actium (31 av. J.-C.). En réalité les portraits de César n’ont sans doute pas été aussi nombreux que ceux des empe-reurs, ni aussi uniformes, strictement fidèles à un ou plusieurs types.

Il faut juger sur cet arrière-plan le portrait découvert en 2007 par Luc Long dans le lit du Rhône (fig. 44) et publié par le même chercheur en 2009, à l’occa-sion de l’exposition d’Arles sur ces fouilles subaqua-tiques. Quand on le compare aux portraits des groupes “Chiaramonti/Camposanto” et “Tusculum”, on ne peut que constater qu’il n’appartient pas à ces groupes. L’expression est différente. L’air triste du personnage – la tête penchée, le regard sombre obte-nu par un renfoncement des yeux dans leur orbite – montre l’influence du portrait hellénistique, une autre veine artistique du portrait romain du ier siècle av. J.-C., à côté de la tradition “aristocratique”. Mais, la différence essentielle qui sépare le portrait du Rhône du groupe “Tusculum”, c’est la forme de la tête, beaucoup plus ronde que sur les représentations assurées de César. En revanche, il est abusif de dire que ce n’est pas le même homme car il est indiscutable qu’il partage de nombreux traits avec le portrait “aristocratique” de Tusculum : coiffure, rides du front, joues creuses, rides du lion, sillon nasogénien, fossette à la com-missure des lèvres, plis dans le cou. Ce portrait af-fiche indiscutablement les traits de César.

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Liste des œuvres exposées

Fragment d’un mausolée : scène de halage Découvert en 1910 à Cabrières-d’Aygues IIe-IIIe siècle après J.-C. Calcaire coquillier Avignon, musée Calvet, legs Marc Deydier, 1919, inv. 16.273 Portrait monumental de l’empereur Auguste (27 avant J.-C. - 14 après J.-C.) Trouvé en mer en 1987 au large des Saintes-Maries-de-la-Mer Vers 20 avant J.-C. Marbre de Carrare (Italie) Arles, musée départemental Arles antique, inv. FSM 87.00.1 Fragment d’un mausolée (?) : emballeurs Connu depuis 1757 ; Arles, nécropole de la « Pointe » de Trinquetaille IIIe siècle après J.-C. Calcaire. Arles, musée départemental Arles antique, inv. FAN.92.00.471 Neptune Arles, trouvé dans le Rhône en quatre morceaux en 2007 Vers 160-180 après J.-C. (?) Arles, musée départemental Arles antique, de la statue plus ancienne. inv. RHO 2007.05.1966 Fragment de plaque inscrite découpée en forme de disque : lettre du préfet de l’Annone, Claudius Julianus, aux naviculaires d’Arles Découvert en 1899 près de Beyrouth (Deir el-Kamar, Liban) Vers 201 après J.-C. Bronze Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, no usuel Br 4093 Film extrait de l’émission « Des Racines et des Ailes », Eclectic Production/Christelle Chary-2ASM/ GDF SUEZ Carnets de fouilles Luc Long, conservateur en chef du patrimoine, directeur des fouilles du Rhône (DRASSM) Années 2006-2007, 2008, 2009

Fragments d’une statue de Bacchus Arles, découverts dans le Rhône en 2007 Vers 180 après J.-C. Marbre ; hauteur estimée de la statuette : 90 cm Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1943,1955 (plinthe avec jambe et pied droit),1957 (plinthe et pied gauche) Portraits

Portrait (funéraire ?) d’une jeune fille Arles, découvert dans le Rhône en 2007 Règne de l’empereur Claude (41-54 après J.-C.) Marbre. Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1941 Fragment d’un portrait masculin en buste sur piédouche Arles, découvert dans le Rhône en 2007 Début du IIe siècle après J.-C. Marbre Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1946 Esculape Arles, découvert dans le Rhône en 2007 Réplique antique IIe siècle après J.-C. (?) d’après un original grec disparu crée au IVe siècle avant J.-C. Arles, Musée départemental Arles antique RHO.2007.00.1944 Fragments de statues et de reliefs votifs

Tête de Vénus Arles, découverte dans le Rhône en 2008 Vers 200-250 après J.-C. (?) Marbre de Naxos (Grèce) ? Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-15019 Fragment de relief votif dédié aux Dioscures Arles, découvert dans le Rhône en 2007 IIe siècle après J.-C. Marbre Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1953

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Fragments d’une statue de Bacchus Arles, découverts dans le Rhône en 2007 Vers 180 après J.-C. Marbre ; hauteur estimée de la statuette : 90 cm Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1943,1955 (plinthe avec jambe et pied droit),1957 (plinthe et pied gauche) Fragment d’une grande statue d’ Artémis d’Éphèse : pôlos (haute tiare) à décor en relief Arles, découvert dans le Rhône en 2007 IIe siècle après J.-C. Marbre de Thasos (carrière du cap Vathy, Grèce) Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1947 Masque cormier d’un couvercle de sarcophage: Bacchus Arles, découvert dans le Rhône en 2007 Vers 250 après J.-C. Marbre Arles, Musée départemental Arles antique RHO.2007.00.1948 Fragments d’architecture

Chapiteau corinthien Arles, découvert dans le Rhône en 2007 Période julio-claudienne (27 avant J.-C. - 68 après J.-C.) Calcaire jaune des carrières de Fontvieille (Bouches-du-Rhône) Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1968 Fragment de corniche modillonaire Arles, découvert dans le Rhône en 2007 Période julio-claudienne (27 avant J.-C. - 68 après J.-C.) Calcaire jaune des carrières de Fontvieille (Bouches-du-Rhône) musée départemental Arles antique, inv. X-16203 Lampes

Lampe décorée d’un ours attaquant un boeuf Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16096 Lampe à décor de chameau Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2005.00.6 Lampe décorée d’une scène érotique Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2004-Z2.180

Lampe décorée de la chèvre Amalthée (?) Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16095 Lampe à décor de gladiateur Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2004.Z2.580 Lampe à deux becs Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2004.Z2.579. Lampe à décor de crabe Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2005.PIR.235 Lampe à décor de tortue marine Atelier de Fos-sur-Mer Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16093 Lampe décorée d’un éros Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.90.00.1 Lampe décorée d’un Jupiter trônant Atelier égyptien Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16097 Fragment de lampe à décor d’aurige victorieux Atelier italique Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2004.Z2.8 Lustre à vingt becs Arles, découvert en 2009 dans le Rhône Fin du Ier siècle après J.-C. Terre cuite Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2009.A43.19

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Amphores ibériques à sauces de poissons Arles, découverte dans le Rhône en 2001 Époque romaine Terre cuite Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16242 Amphores ibériques à sauces de poissons Arles, découverte dans le Rhône en 2004 Fin du Ier siècle après J.-C. Terre cuite Cinq « étiquettes » sont bien conservées sur le col mais sont peu lisibles. Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2004.Z1.751 Fragments de statues en bronze

Bras gauche d’une statue féminine (Victoire ?) Arles, découvert en 2007 dans le Rhône Ier - IIe siècle après J.-C. (?) Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.10.1963 Fragment d’une statue drapée : épaule droite Arles, découvert en 2005 dans le Rhône Époque romaine Bronze doré Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16079 Anse de cruche décorée de figures mytholo-giques : têtes de Minerve et Hercule Arles, découverte en 1992 dans l’épave SM4 aux Saintes-Maries-de-la-Mer Ier siècle après J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. STM.92.00.7 Casque en bronze de type étrusco-italique Arles, trouvé sur le seuil de Terrin en 1969 Vers 100 avant J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. X 16069 Porte-lampe (?) : faune Arles, trouvé en 1967 au large des Saintes-Maries-de-la-Mer 1er siècle avant J.-C. Arles, musée départemental Arles antique, inv. STM.67.00.15

Glaive dans son fourreau Arles, découvert dans le Rhône en 2001 Première moitié du Ier siècle après J.-C. Fer et cuivre Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16071 Vaisselle de bronze

Casserole Arles, découverte dans le Rhône en 2003 Première moitié du Ier siècle après J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16072 Amphore avec anses décorées de monstres ma-rins Arles, découverte en 2005 dans le dépotoir au-dessus de l’épave Arles-Rhône 3 Première moitié du Ier siècle après J.-C. Bronze et incrustation (d’argent ?) Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16075 Cruches à anse verticale décorées d’une tête de Ménade et d’un motif végétal Arles, découvertes dans le Rhône en 2003 Ier siècle après J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16073 et X-616074 Décor de couvercle de lampe : danseur Arles, découvert en 2003 dans l’épave SM4 aux Saintes-Maries-de-la-Mer Seconde moitié du Ier siècle après J.-C. Bronze, fonte pleine Arles, musée départemental Arles antique, inv. X-16080 Applique d’accoudoir de lit de banque (fulcrum) en bronze Arles, découverte en 1992 dans l’épave SM4 (?) aux Saintes-Maries-de-la-Mer Seconde moitié du 1er siècle après J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. STM.92.00.1 Gaulois captif Découvert dans le Rhône en 2007 Fin du Ier siècle avant J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.6.1962

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Victoire Découverte en 2007 dans le Rhône Ier siècle après J.-C. Bronze doré Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO. 2007.5.1961 Portrait identifié comme César Découvert en prospection subaquatique par Luc Long en 2007 dans le lit du Rhône, rive droite 50-40 avant J.-C. Marbre du Dokimeion (Phrygie, actuelle Turquie) Arles, Musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.05.1939 Portrait de César du type dit de Tusculum Découvert entre 1804 et 1820 sur le site de Tusculum, près de Frascati (Italie), lors de fouilles de Lucien Bonaparte Vers 44 avant J.-C. (?) Marbre blanc à grain fin Turin (Italie), Museo di Antichità, inv. Duc. N. 2098 Portrait d’homme : colon anonyme de la pre-mière génération d’Arles (?) Découvert dans le Rhône en 2007 Ier siècle après J.-C. (?) Marbre blanc italien de Carrare Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.00.1940 Fragment d’un cadre circulaire en forme de bouclier (imago clipeata) : torsade, frise de feuilles de laurier, fleurs de lotus et palmettes, file de perles Découvert dans le Rhône en 2007 Ier siècle après J.-C. (?) Marbre Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.05.1949 Hercule Arles, provenance exacte inconnue, déclaré en 2011 Ier siècle avant J.-C. - 1er siècle après J.-C. Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. STM 2011.00.1 Deux grands dauphins Bronze corps : 97 x 45 - tête : 74 x 60 Vienne, Musée des Beaux-Arts INV. R 1998-2-43

Bras gauche d’une statue féminine (Victoire ?) Arles, découvert en 2007 dans le Rhône Ier - IIe siècle après J.-C. (?) Bronze Arles, musée départemental Arles antique, inv. RHO.2007.10.1963

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Publications

Album de l’exposi on 

Arles, les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire Sous la direction de Jean-Luc Martinez Album de l’exposition présentée au musée du Louvre du 9 mars au 25 juin 2012, Richelieu. L’ouvrage présente les pièces les plus emblématiques découvertes lors de la fouille du Rhône : objets rarissimes en bronze, fragments architecturaux, statues et orfèvrerie romaines, objets votifs, amphores, casques, bijoux provenant du musée départemental Arles antique, du Louvre, du musée Calvet d’Avignon et du musée de Turin (une magnifique buste de César). Située dans la basse vallée du Rhône, en bordure du fleuve et à une trentaine de kilomètres de la mer Méditerranée, Arles présentait toutes les conditions pour devenir un centre politique et commercial important, ce que ces fouilles récentes ont mis au jour.

Catalogue de l’exposi on du musée départemental Arles an que César, le Rhône pour mémoire. 20 ans de fouilles archéologiques dans le fleuve à Arles Sous la direction de Luc Long et de Pascale Picard.

L’exposition Arles, les fouilles du Rhône. Un fleuve pour mémoire fait suite à celle présentée au Musée départemental Arles antique du 24 octobre 2009 au 2 janvier 2011 César, le Rhône pour mémoire. 20 ans de fouilles archéologiques dans le fleuve à Arles. Le commissariat général scientifique était assuré par Luc Long, conservateur en chef du Patrimoine et directeur de fouilles (DRASSM).

Commissariat scientifique : Pascale Picard, conservateur du Patrimoine, Musée départemental Arles antique. Jean Piton, archéologue chercheur associé au CNRS, centre Camille-Jullia.

coédi on Musée départemental Arles an que / Actes Sud Pages : 396 Format : 22 x 28 cm 300 illustrations.

ISBN : 978-2-7427-8610-7

Coédition : musée du Louvre Editions / Actes Sud Pages : 48 Format : 22 x 28 cm, Broché Illustrations: 50

EAN : 978-2-330-00639-6 Distribution : UD

Prix (TTC) : 10 euros

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Le Centre de recherche et de restauration des musées de France a été sollicité pour son expertise dans l’étude et la restauration de statues antiques en bronze récemment découvertes dans le Rhône à Arles, qui furent notamment l’objet en 2009 de l’exposition « César, le Rhône pour

mémoire- 20 ans de fouilles dans le fleuve à Arles ». A l’occasion de l’exposition « Arles, les fouilles du Rhône, un fleuve pour mémoire » qui se déroulera du 9 mars au 25 juin 2012, au musée du Louvre, il a de nouveau été fait appel au C2RMF pour mener à bien des études plus approfondies sur ces statues, et conduire de nouvelles opérations de restauration.

Les études du C2RMF ont porté sur deux statues en bronze: un Captif, genou à terre et mains entravées dans le dos, et une Victoire en applique, vêtue d’un chiton ceinturé

à la taille et dont la surface était entièrement dorée. Tous deux apportent des éléments particulièrement inédits sur les techniques de fabrication de la grande statuaire antique en bronze.

L’étude du Captif a mis en évidence que la fabrication d’un grand bronze reposait sur la maîtrise de deux techniques de fabrication très élaborées. D’une part le procédé indirect de fonte en creux à la cire perdue qui donne la possibilité de reproduire par moulage les géométries les plus complexes, de préparer des parois extrêmement fines, tout en conservant la possibilité de modifier le modèle d’origine. Et d’autre part, le procédé de soudage par fusion du bronze liquide, une technique très spectaculaire qui permettait l’assemblage des différentes pièces de la statue, et dont le savoir-faire a été totalement oublié à la fin de l’Antiquité.

la Victoire, quant à elle, a permis d’étudier une dorure à la feuille exceptionnel-lement bien conservée du fait de son immersion dans le Rhône (milieu pauvre en oxygène et développement de concrétions extrêmement dures en surface). Grâce à cet excellent état de conser-vation, le C2RMF1a, pour la première fois, identifié la na-ture de l’adhésif ,de la famille des sucres (gomme, miel , amidon ...), utilisé pour coller les feuilles d’or sur le bronze et découvert l’existence d’une protection de surface à base de cire, appliquée dès l’Antiquité sur la dorure.

On signalera aussi la venue d’une ex-ceptionnelle pièce de comparaison :

le relief de grands dauphins de Vienne découvert en 1840 dans le Rhône. Éga-lement dorés, ces dauphins présentent de troublantes analogies techniques avec la Victoire d’Arles, et pourraient ainsi témoi-gner d’une fabrication propre à un atelier de la vallée du Rhône.

A l’occasion de l’exposition au musée du Louvre, le C2RMF a coproduit avec le musée départemental Arles Antique un film multimédia retraçant les découvertes effectuées par le C2RMF sur les techniques de coulée, de soudage et de dorure des grands bronzes antiques, en se basant sur

les exemples du Captif et de la Victoire découverts en 2007 dans le Rhône à Arles. Cette vidéo sera présentée durant l’exposition et sera aussi consultable sur le site http://technologies.c2rmf.fr/arles/, et sur celui du musée départemental Arles Antique: http://www.arles-antique.cg13.fr/

Par ailleurs, et également pour cette nouvelle exposition, le C2RMF a eu la charge de la restauration d’une petite statuette en bronze, d’un homme en pied, qui prendra place parmi les autres pièces.

1. en collaboration avec le CICRP de Marseille

communiqué de presse

Publications sur le sujet:

- MILLE, B., NICOT, F. & ROBCIS, D. 2009. Traitements de restauration et étude technique de la Victoire en bronze doré, in César, le Rhône pour mémoire, vingt ans de fouilles dans le fleuve à Arles, catalogue de l’exposition sous la direction de Luc Long et Pascale Picard, Actes Sud, p. 172-178.- MILLE, B. & ROBCIS, D. 2009. Note sur la technique de fabrication du Captif, in César, le Rhône pour mémoire, vingt ans de fouilles dans le fleuve à Arles, catalogue de l’exposition sous la direction de Luc Long et Pascale Picard, Actes Sud, p. 162-165.- AZEMA, A. & MILLE, B. 2010. La grande sculpture antique en bronze assemblée par soudage par fusion, Soudage et techniques connexes, Mars-Avril 2010, p. 20-22.

- MILLE, B. & ROBCIS, D. sous presse. Le cas des grands bronzes antiques : étudier pour restaurer ou restaurer pour étudier ? in KAIRIS, P.-Y., SARRAZIN, B. & TRÉMOLIÈRES, F. (eds.), La restauration des peintures et des sculptures, Armand Colin, p. 354-368.-MATHIS F., DESCAMPS S., ROBCIS D. AUCOUTURIER M. 2005, Original surface treatment of copper alloy in ancient Roman Empire: chemical patination on a Roman strigil, Surface Engineering, 21/5-6, p. 346-351- AUCOUTURIER M., DARQUE-CERETTI 2007, The surface of cultural heritage artefacts: physico-chemical investigations for their knowledge and their conservation, Chemical Society Review, 36, 1605–1621

service communication C2RMF 01 40 20 56 65/ 01 40 20 24 05

Le Captif d’Arles, bronze, musée départemental Arles Antique. Image de synthèse obtenue à partir d’un scan 3d. En rouge, mise en évidence des soudures qui se présentent sous la forme de cordons ponctués de cuvettes, © C2RMF, G. BLAISE et D. KOLIN.

Les grands dauphins de Vienne, bronze doré, musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Vienne. Détail des têtes dans leur nouvelle disposition (en attelage), © C2RMF, D. BAGAULT.

Ecaille de dorure prélevée sur la Victoire : de haut en bas : concrétions, dorure, produits de corrosion contaminés par des concrétions, musée départemental Arles Antique, © C2RMF/ Y. VANDENBERGHE

La Victoire, bronze doré, musée départemental Arles Antique, détail de la radiographie face, © C2RMF/T. BOREL

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Visuels de l’exposition  

Arles, les fouilles du Rhône  Un fleuve pour mémoire 9 mars  – 25 juin 2012  Les visuels sont téléchargeables sur le site Louvre.fr / PRESSE / Pack média L’utilisation des visuels a été négociée par le musée du Louvre pour un format maximum 1/4 page A4: ils peuvent être utilisés avant, pendant et jusqu’à la fin de l’exposition, et uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition. Pour toute utilisation en couverture, en pleine ou 1/2 page, vous devez vous acquitter des droits directement auprès du photographe et prendre contact avec Jean-Luc Maby : 06 03 03 24 87 / [email protected] / http://www.jean-luc-maby.com. Merci de mentionner le crédit photographique et de nous envoyer une copie de l’article. Musée du Louvre, Direction de la communication, 75058 Paris cedex 01 ou [email protected].

Direc on de la communica on  Contact presse Anne‐Laure Beatrix  Coralie James anne‐[email protected]  [email protected] ‐ Tél. : 01 40 20 54.14 / Fax : 54 52

1. Portrait d’homme : César, fondateur de la colonie d’Arles (?), marbre de Phrygie (Turquie). Fouille du Rhône. Musée départe-mental Arles antique © Jean–Luc Maby.

1bis et 1ter. Portrait d’homme : César, fondateur de la colonie d’Arles (?), marbre de Phrygie (Turquie). Fouille du Rhône. Musée départemen-tal Arles antique © Jean–Luc Maby

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2. Statue de Neptune, en quatre parties, marbre. Fouille du Rhône, 2007,. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

3 et 3bis (détail). Gaulois captif, en bronze. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

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5. Victoire, en bronze. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

5Bis. Victoire (de face), en bronze. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

Portrait monumental de l'empereur Auguste Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

4. Esculape. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

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6. Chapiteau corinthien en calcaire. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean-Luc Maby

8. Masque cornier d'un couvercle de sarcophage. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

9. Anse de cruche décorée de figures mytholo-giques. Fouille du Rhône. Musée départemen-tal Arles antique © Jean–Luc Maby

7. Portrait monumental de l’empereur Auguste (27 av. J.-C. – 14 apr. J.-C.),. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

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10 et 10bis. Glaive dans son fourreau. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

12. Fulcrum (Applique d'accoudoir de lit de banquet). Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

11 Lustre à 20 becs Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean-Luc Maby

13. Cruche. Fouille du Rhône. Musée départemental Arles antique © Jean–Luc Maby

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Partenaire  de  référence  du  monde  des  arts,  le  cabinet  de  conseil  et  d’audit  Deloi e  est  fier          d’apporter son sou en à l’exposi on du Louvre « Arles, ville an que » qui se déroulera du 9 mars au 25 juin 2012.   Membre du réseau mondial Deloi e Touche Tohmatsu (présent dans 150 pays à travers le monde), Deloi e construit en France, année après année, une poli que de partenariats    culturels et citoyens qui reflètent les valeurs de diversité et d’ouverture sur le monde auxquelles le Cabinet est fortement a aché. Comme le souligne Alain Pons, Président de la   direc on générale de Deloi e :  « Être présents  là où  s’expriment  les  forces,  les  formes,  les modes de pensée et d’ac on d’hier et d’aujourd’hui – par extension, la science, l’art et la   culture ‐, c’est inves r dans l’avenir. »  Depuis  plusieurs  années,  Deloi e  s’engage  en  faveur  de  la  culture  en  associant  son  nom  à  des       manifesta ons  ar s ques  de  belle  facture.  Au  travers  de  la  Fonda on  Deloi e,  Deloi e  et                 In Extenso se mobilisent également autour d’ini a ves citoyennes dans le domaine de l’éduca on et du développement solidaire.  Leader  mondial  des  services  professionnels,  Deloi e  mobilise  en  France  des  compétences               diversifiées  pour  répondre  à  l’éventail  des  besoins  de  ses  clients,  de  toutes  tailles  et  de  tous           secteurs. Les presta ons de Deloi e couvrent une pale e d’offres très large : audit, consul ng & risk services, juridique et fiscal, financial advisory et exper se comptable.  www.deloitte.fr www.fondationdeloitte.com

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