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SOMMAIRE Communiqué de presse Alexandre-François Desportes à Sceaux Alexandre-François Desportes en quelques dates Paysages La Ménagerie royale Chasses Un art de vivre Liste des œuvres exposées Informations pratiques Photos libres de droit disponibles sur le CD joint au dossier de presse

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Communiqué de presse

Mars 2014

Exposition

« L’ŒIL DU MAITRE. ESQUISSES D’ALEXANDRE-FRANÇOIS D ESPORTES (1661-1743), DES COLLECTIONS DE LA CITE DE LA CERAMIQUE »

Du 20 mars au 28 juin 2015 au Petit Château

du Domaine départemental de Sceaux

Le Conseil général des Hauts-de-Seine présente « L’ œil du maître. Esquisses d’Alexandre-François Desportes (1 661-1743) », en partenariat avec la Cité de la Céramiqu e – Sèvres et Limoges. Cette exposition sera l’occasion de (re)découvrir un fonds important et méconnu des collections de la manufacture de Sèvres : les esqui sses dessinées et peintes de François Desportes (1661-17 43). Connu par les grands décors animaliers qu’il réalisa pour les maisons royales, Desportes fut aussi un paysagiste attentif des campagnes jouxtant Paris, ainsi que l’inventeur de formes extraordinaires destinées à l’orfèvrerie. Talent prolifique et multiple, il a laissé un fonds d’atelier de plusieurs centaines d’œuvres, dont le musée de la Manufacture de Sèvres est, depuis 1785, le dépositaire.

Des cours d’histoire de l’art seront proposés en pa rallèle de l’exposition :

Mercredi 8 avril : Genèse et expansion de la nature morte en Europe Mercredi 15 avril : Le Modèle des Ecoles du Nord Mercredi 6 mai : La Nature morte en France au XVIIe siècle Mercredi 13 mai : François Desportes Mercredi 3 juin : Nicolas de Largillierre et Jean-Baptiste Oudry Mercredi 10 juin : Jean-Siméon Chardin Au Petit-Château, à 18h ; tarifs : cycle complet 30 € (tarif réduit 20 €), cours à l’unité 6 € (tarif réduit 4 €) Le musée du Domaine départemental de Sceaux a engagé, depuis plusieurs années, une politique visant à valoriser le patrimoine du territoire des Hauts-de-Seine et, plus largement, l’art de vivre en Île-de-France, un des objectifs de la vallée de la culture des Hauts-de-Seine.

Informations pratiques Musée du Domaine départemental de Sceaux - 92330 Sceaux

01 41 87 29 50 – domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net Tarifs Visite libre : plein tarif, 6 € ; tarif réduit, 4 €, groupe scolaire : 2 €

Horaires 14h – 18h30, fermé le lundi, fermé le 1er mai

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Alexandre-François Desportes à Sceaux Alexandre-François Desportes (1661-1743) est encore mal connu du grand public. Peintre animalier, paysagiste occasionnel (mais brillant), portraitiste rare, il fut l’un des agents de l’émergence du « grand goût français », à la transition des XVIIe et XVIIIe siècles. Au service de Louis XIV, du Régent puis de Louis XV, il participa à la décoration des grandes maisons royales et princières, où il se signala par de spectaculaires tableaux de chasse au cerf, au sanglier, au renard, au loup et même à l’ours… Il peignit aussi de magnifiques natures mortes mêlant, sur des consoles ou des tables de cuisine, du gibier, des fruits, des fleurs et des pièces d’orfèvrerie parmi les plus précieuses que l’on produisait en son temps. Au sommet de sa gloire, il se vit commander de grandes compositions décoratives représentant des buffets dressés, surchargés d’objets d’art et de mets raffinés. Trois raisons de rendre hommage à Desportes au Peti t-Château du Domaine départemental de Sceaux : La première n’est pas la moindre . Parmi les commanditaires de l’artiste figura en effet Louis-Alexandre de Bourbon, duc du Maine, fils légitimé (pour ne pas dire « bâtard ») de Louis XIV et de la Montespan, propriétaire du domaine de Sceaux que son épouse, la fastueuse duchesse du Maine, anima de ses célèbres Grandes Nuits. Desportes participa à la décoration de boiseries pour quelque salon du château, aujourd’hui perdues mais en partie documentées. Faire revenir le peintre sur les lieux de son œuvre peut forcer le hasard à en extraire quelques fruits du néant… La deuxième raison, plus immédiate, tient à la prés ence, au musée de la Cité de la Céramique-Sèvres & Limoges, du fonds d’atelier de D esportes, riche de quelque 650 dessins et esquisses à l’huile, principalement sur papier, acquis en 1784 du neveu de l’artiste par la surintendance des Bâtiments du roi, qui le déposa à Sèvres. L’idée était que les décorateurs sur porcelaine y trouvassent des modèles de sujets cynégétiques, de fruits ou de fleurs adaptables aux pièces alors produites par la manufacture. Mais le triomphe du néoclassicisme, immédiatement après, fit que ce fonds fut en réalité peu exploité. Il demeure un véritable trésor, non seulement du fait de sa préservation quasi miraculeuse (les fonds d’ateliers antérieurs au XIXe siècle sont de la plus grande rareté), mais encore du fait de l’immense talent de Desportes, doué d’une sensibilité à fleur de peau, à décrire la nature sous toutes ses formes et à travers toutes ses manifestations. Le fonds de Sèvres nourrit aujourd’hui – par une judicieuse politique de dépôts – une part des collections du musée de la Chasse et de la Nature, à Paris, ainsi que celles du musée de la Vénerie, à Senlis. Il était encore assez abondant pour qu’il fût possible d’en tirer quelques pièces remarquables, propres à manifester avec éclat les richesses insoupçonnées de la Cité de la Céramique, par bonheur établie sur l’actuel territoire des Hauts-de-Seine. Le partenariat entre le musée départemental et l’établissement national était logique. La troisième raison, enfin, est d’ordre purement es thétique : au travers de ses paysages, de ses scènes de chasse, de ses animaux exotiques et de ses natures mortes, Desportes exalta les formes, les couleurs et les textures des êtres et des choses qui, judicieusement assemblés, entourés de respect séculaire, accompagnés de rituels ancestraux, constituaient le fond légitime, car naturel, de l’art de vivre à la campagne, en Île-de-France, à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles.

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Les domaines de Versailles, de Meudon, de Marly, de Choisy, de Fontainebleau, de Chantilly, de Compiègne, ou de Sceaux bien sûr, étaient des lieux voués à la contemplation d’un équilibre fragile : celui de l’harmonie nécessaire entre une nature généreuse, mais capricieuse et omnipotente, et une humanité s’étant constituée, puis élevée sur l’oubli de sa préhistoire. Or nul plus que Desportes, en son temps, n’a su trouver, dans la peinture, cette expression juste d’un équilibre réconciliateur entre nature et culture. Chez lui, le pelage d’un tigre ou le plumage d’un faisan participent déjà d’un grand dessein poétique, ineffable et sacré ; tandis que l’objet façonné de mains d’homme est encore de boue, de fibre ou de métal natif. Dans ce juste milieu de l’être, les rituels mystérieux de la chasse, où la vie et la mort se poursuivent mutuellement, opèrent paradoxalement comme une symbiose fulgurante des deux entités, naturelle et humaine. La course éperdue du prédateur, devenu ivre de sa proie, est nécessaire à ce qu’il abolisse sa conscience coupable ; quant à la violence du choc ultime, elle permet à chacun de devenir l’autre, instantanément, la peur et la douleur ne venant qu’après. Comme pour punir celui qui aura triomphé… Commissaires de l’exposition : Dominique BREME Directeur du Musée du Domaine départemental de Sceaux Jean-Gérald CASTEX Conservateur au département des Arts graphiques du musée du Louvre

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Alexandre-François Desportes en quelques dates 1661, 24 février : fils de Pierre Desportes, laboureur, et d’Elisabeth Dugay, Alexandre-François naît à Champigneulle (Ardennes).

1673-1674 : l’enfant est confié à l’un de ses oncles, établi à Paris.

1676, 19 juillet : ayant sans doute manifesté quelque talent pour le dessin, il entre en apprentissage auprès du peintre animalier, flamand, Nicasius Bernaerts (1620-1678). Celui-ci initie son disciple à l’observation de toutes sortes d’espèces, notamment par la fréquentation de la ménagerie royale créée à Versailles dès 1663.

1680-1687 : l’artiste travaille à différents projets décoratifs, mal identifiés, comprenant des décors de théâtre.

1692 : il épouse Angélique Eléonore Françoise Baudot, dont il aura deux enfants.

1692-1694 : Desportes travaille aux Gobelins, à la restauration des cartons de la tenture des Indes, dont il repeint les animaux (autres travaux pour la tapisserie en 1719, 1720, 1722). Il créera de nouvelles compositions pour une deuxième tenture de même sujet en 1737-1741 (cartons conservés à Guéret, Reims et Lyon).

1695, 9 janvier : naissance de Claude-François Desportes, son premier enfant, qui deviendra peintre animalier, travaillera dans la manière de son père et écrira, sur lui, une biographie qu’il lira à l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1748.

1695-1696 : fait un séjour en Pologne, à la cour du roi Jean III Sobieski, où il peint essentiellement des portraits, fort appréciés.

1698, 31 mai : Desportes est « agréé » à l’Académie, première étape avant son accession au titre d’académicien, conditionnée par l’exécution et la livraison d’un morceau de réception.

1699, 1er août : l’artiste présente son morceau de réception à l’Académie et est reçu pour l’un de ses membres. Le tableau, qui demeure dans les collections de l’institution, est le fameux Autoportrait en chasseur aujourd’hui conservé au musée du Louvre. Le peintre expose au Salon (et à tous les suivants).

1700 : Louis XIV commande cinq tableaux à Desportes pour la ménagerie de Versailles.

1702 : pour la décoration de son château de Marly, le roi demande au peintre les portraits de ses plus belles chiennes (il sollicitera de nouveau le peintre, pour un projet identique, en 1714 ; Louis XV fera de même en 1738). Entièrement occupé par le service du roi et des grands du royaume, Desportes livre des œuvres pour Meudon (1702) et Marly (1705).

1704 : l’artiste est nommé conseiller à l’Académie ; Louis XIV lui accorde un logement au Louvre.

1712 : Desportes fait un séjour de six mois en Angleterre où il réalise des tableaux décoratifs pour quelques lords.

1717 : le Régent puis Louis XV continuent de solliciter abondamment le peintre qui réalise des ensembles pour les châteaux de La Muette (1717-1720), Versailles (1722-1724, 1729), Chantilly (1725), Compiègne (1738-1739), Choisy (1742)…

1726 : décès de l’épouse du peintre.

1743, 20 avril : décès de Desportes, dans son appartement des galeries du Louvre.

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Paysages Réputé pour la qualité de ses représentations anima lières, Desportes est moins connu pour son talent à peindre le paysage. Ce genre joue néanmoins un rôle déterminant dans l’économie générale de ses tableaux qui, pour la plupart, montrent des scènes de plein air. En arrière-plan de scènes de chasse ou de portraits, le paysage, élément passif, est en effet une condition première à la pertinence de l’ensemble des compositions de l’artiste, bien que le regard du spectateur se fixe essentiellement sur le premier plan, où se concentrent les éléments actifs. Poussé par le besoin de disposer de tels fonds de paysage, l’artiste en réalisa de petites esquisses à l’huile, d’autant plus naturalistes qu’elles étaient exécutées sur le motif, sans la nécessité, dans un premier temps, de les adapter à une composition particulière. De ce fait, ces études très spontanées, où l’on reconnaît sans peine la géographie physique du bassin parisien, anticipent sur la peinture de paysage de la première moitié du XIXe siècle, et l’on peut dire, sans se tromper, qu’elles sont sans aucun équivalent parmi les productions de l’Ecole française de la transition des XVIIe et XVIIIe siècles. D’ailleurs, leur modernité surprend toujours et enthousiasme les amateurs. Dans le prolongement de ses esquisses de paysages, Desportes réalisa aussi un grand nombre d’études d’arbres, de plantes, de rochers et, très généralement, de tout ce dont il avait besoin pour animer l’environnement naturel de ses compositions. Il poussait jusqu’à l’observation rigoureuse des feuilles d’arbres, des fleurs, des herbes et des mousses, dont il a laissé de généreuses et puissantes études documentaires. En cela, il adoptait une attitude de botaniste que ses confrères, peintres de fleurs, réservaient à l’étude des seules espèces ayant les vertus décoratives – c’est-à-dire essentiellement chromatiques – utiles à leurs desseins. La rareté des œuvres présentées n’en est que plus grande. La Ménagerie royale Les animaux exotiques fascinaient bien plus encore autrefois qu’aujourd’hui. Leurs représentations approximatives et, surtout, leur ra reté en Europe, rendaient leur vision immédiate et soudaine particulièrement saisi ssante. En outre, ces animaux étonnants apparaissaient tout à la fois comme des signes de la richesse du monde créé par Dieu et, paradoxalement, comme d’étranges anomalies. La frontière était alors ténue entre l’animal exotique et le monstre. Aussi les puissants eurent-ils toujours à cœur de posséder et de montrer de tels prodiges. Dès Charlemagne, au début du IXe siècle, les ménageries apparurent un peu partout en Europe et se multiplièrent durant tout le Moyen Age et à l’époque renaissante. En France, c’est Louis XIV qui donna l’impulsion décisive en créant simultanément deux ménageries, l’une à Vincennes (1661) et l’autre à Versailles (1663). Cette dernière, peu à peu abandonnée puis détruite au début du XIXe siècle, se composait d’un petit château offrant une entrée à deux pavillons symétriques, prolongés par une galerie centrale, donnant elle-même sur un pavillon octogonal. Autour de ce dernier se répartissaient, sous la forme de parcelles triangulaires rayonnantes, les enclos contenant les différentes espèces d’animaux que l’on pouvait ainsi admirer librement et en toute sécurité depuis le balcon panoramique. Pour le salon de ce pavillon, Nicasius Bernaerts avait peint des tableaux animaliers aujourd’hui répartis entre différents musées.

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Desportes passa de longues heures à la Ménagerie royale où il multiplia les esquisses rapides à la pierre noire, à la sanguine et à la craie blanche. Il les annotait quelquefois, pour en rectifier certains détails qu’il jugeait insatisfaisants, puis en brossait de belles esquisses à l’huile dont beaucoup, de toute évidence, furent exécutées sur le motif. Ces études lui furent particulièrement précieuses lorsqu’il se vit commander, pour être tissés aux Gobelins, les cartons de la tenture des Nouvelles Indes (1735-1740). Chasses Privilège seigneurial, la chasse était parmi les ac tivités royales et princières les plus auréolées de gloire sous l’Ancien Régime. Aucun roi n’eût pu, d’ailleurs, se soustraire à cet exercice sans mettre immédiatement en péril une part de son autorité. Les forêts giboyeuses d’Île-de-France constituaient alors le terrain familier d’équipages luxueux. Au premier rang de ces espaces sauvages, la forêt de Fontainebleau avait attiré François Ier qui y avait fait construire le château où il séjournait lorsqu’il venait traquer les bêtes « rousses et noires ». Et tous les rois de France – y compris Louis XIV, qui s’arrêtait chez son fils, à Sceaux, lorsqu’il allait ou revenait de la chasse – sacrifièrent au rituel du déplacement et de l’installation de la cour, pour plusieurs semaines, à Fontainebleau. D’autres châteaux, nombreux, construits sur des territoires assez grands d’Île-de-France, eurent ainsi, presque par destination, la fonction de relais de chasse. Aussi Desportes, connu pour ses talents de peintre animalier et pour sa capacité à composer de grands tableaux, fut-il sollicité tout au long de sa carrière pour décorer les grandes maisons royales ou princières : Meudon (résidence du Grand Dauphin, fils de Louis XIV et chasseur impénitent), Marly, La Muette, Compiègne, Choisy... Le maître de Desportes, Nicasius Bernaerts, était d’origine flamande et avait été, lui-même, élève de Frans Snyders, collaborateur de Pierre-Paul Rubens à Anvers. De cet héritage prestigieux, le peintre français avait retenu le sens aigu de la composition dynamique, fort utile dans la représentation de scènes mouvementées et violentes. Rubens lui-même avait brossé des chasses au lion, au tigre, à l’hippopotame, et Snyders avait peint de belles natures mortes de gibier. Tout cela nourrit l’imaginaire de Desportes qui, au moment où l’Ecole française s’ouvrait à l’influence des Ecoles du nord, à partir des années 1680, trouva assez naturellement à faire reconnaître ses mérites. Et de même qu’il dessinait en coloriste, assez souvent dans la technique dite « aux trois crayons », l’artiste se sentit pressé de transcrire à l’huile, sur papier, les premiers éléments de couleur et de matière le conduisant à son accomplissement dans la peinture. Un art de vivre Attentif aux aspects les plus secrets de la nature, du règne végétal au monde animal, Desportes ne pouvait manquer d’exalter, et même de célébrer l’harmonie de leurs beautés assemblées. Aussi composa-t-il de généreuses natures mortes à vocation décorative, réunissant chiens, chats, gibier, tourtes et jambons, fleurs, fruits et légumes, autour de belles pièces de porcelaine ou d’orfèvrerie. Il mettait ainsi en scène tout un art de vivre où l’homme, avant de penser au profit immédiat qu’il pouvait tirer de cette profusion, suspendait son geste et s’arrêtait à la contemplation d’un mystère qui ne lui devait rien ; celui, bien sûr, de la nature en sa perfection.

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Cette production, très prisée des amateurs de l’époque, appela de la part de l’artiste un nombre considérable d’études dessinées qu’il transposait immédiatement – comme pour les plantes ou les animaux – en autant d’esquisses à l’huile sur papier et parfois sur toile. Celles-ci combinent, de façon presque paradoxale, un sens aigu du détail qui n’empêche en rien le pinceau de courir assez librement sur le support. C’est, en fait, la captation et le rendu sensibles et intelligents des textures, qui permettent au peintre, à la jonction du dessin et de la couleur, de trouver une harmonie qui lui est propre. Ici onctueuse et là crayeuse, la matière se plie aux injonctions du ressenti immédiat de l’artiste, dont l’œil et la main s’interrogent réciproquement, urgemment et incessamment, dans la résolution d’une œuvre désirée imminente. Cette part de spontanéité, que l’on voit aux esquisses de Desportes, se perdait un peu, bien sûr, au cours de leur transposition sur des toiles appelées, par leur destination au cadre luxueux de grandes maisons, à une plus grande finition. C’est alors la cohérence du clair-obscur dans l’articulation des éléments de composition et l’étude attentive des tons locaux – autre grande compétence de Desportes – qui venaient enrichir ce que les esquisses n’avaient pu arrêter. Et l’on voit ici que, de proche en proche, du croquis de premier jet à la toile achevée, en passant par l’esquisse à l’huile, l’artiste ne relâchait jamais son attention, sa rigueur ni son exigence de perfection. Voilà ce qui le différencie de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), peintre animalier et son grand concurrent, dont le coloris cherchait davantage l’artifice et dont l’écriture plus leste malmenait parfois – mais avec quel brio ! – le motif de ses tableaux. Plus contemplatif et plus méthodique, Desportes apparaît alors comme le seul vrai précurseur de Jean-Siméon Chardin (1699-1779) qui trouvera, à la connaissance des œuvres de son aîné, la base de ses premières méditations.

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Liste des œuvres exposées 1 – Paysage Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 16 x L. 52,2 Inv. : Pp § 4.1814.12 2 – Paysage Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 22 x L. 50 Inv. : Pp § 4.1814.13 3 – Paysage Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 25,5 x L. 53 Inv. : Pp § 4.1814.22 4 – Paysage Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 17,2 x L. 49,5 Inv. : Pp § 4.1814.11 5 – Paysage Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 14 x L. 42,5 Inv. : P § 2.1814.72 6 – Paysage Vers 1676-1691 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 20 x L. 48 Inv. : Pp § 4.1814.15 7 – Souches d’arbres et chardon en fleur Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 28,8 x L. 48,7 Inv. : F § 7.1814.62 8 – Chardon et patience Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 29,9 x L. 50,6 Inv. : F § 7.1814.61 9 – Feuilles de marronnier et de hêtre Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 61,4 x L. 58,4 Inv. : F § 7.1814.33 10 – Branches de rosiers Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 52,5 x L. 33 Inv. : Fp § 3.1814.19

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11 – Bouillon-blanc Vers 1680-1700 Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier, H. 14,9 x L. 14,6 Inv. : F § 7.1814.65 12 – Jeunes pieds de bouillon blanc Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 32,7 x L. 29 Inv. : F § 7.1814.15 13 – Volubilis roses et bleus Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 53 x L. 62,5 Inv. : F § 7.1814.30 14 – Taureau Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 27,7 x L. 46,2 Inv. : F § 6.1814.163 15 – Chevaux et autres animaux dans une cour de fer me Vers 1680-1700 Technique, H. 227 x L. 302 Inv. : F § 6.1814.173 16 – Faisan mort Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 18 x L. 56 Inv. : Fp § 26.1814.142 17 – Faisan mort Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 20 x L. 71 Inv. : F § 6.1814.7 18 – Sanglier chargeant Vers 1680-1700 Pierre noire et sanguine sur papier, H. 36,2 x L. 36,2 Inv. : F § 6.1814.191 19 – Chien blessé, sur le dos Vers 1692-1695 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier / collé sur carton, H. 32,7 x L. 57 Inv. : F § 6.1814.119 20 – Chien dressé sur une patte, et deux chiens Vers 1692-1695 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 36 x L. 44 Inv. : Fp § 6.1814.108 21 – Chien arc-bouté Vers 1692-1695 Pierre noire, craie blanche et sanguine sur papier / collé sur carton, H. 40 x L. 47,5 Inv. : F § 6.1814.124

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22 – Arrière-trains de chien Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 19,2 x L. 41,5 Inv. : F § 6.1814.106 23 – Nonette à l’arrêt Vers 1710-1711 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier / collé sur carton, H. 35,6 x L. 51,9 Inv. : F § 6.1814.132 24 – Chien renversé sur le dos Vers 1692-1695 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier / collé sur carton, H. 35 x L. 53,4 Inv. : F § 6.1814.123 25 – Cerf couché de profil et détail de l’avant-corps Vers 1680-1700 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 27 x L. 43,5 Inv. : F § 6.1814.147 26 – Faon couché Vers 1700-1720 Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier, H. 15,9 x L. 19 Inv. : F § 6.1814.153.1 27 – Faon couché de dos Vers 1700-1720 Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier, H. 12,6 x L. 19,1 Inv. : F § 6.1814.153.2 28 – Cerf couché, corps de cerf Vers 1700-1720 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 26,3 x L. 42,3 Inv. : F § 6.1814.152.1 29 – Deux lévriers tête-bêche Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 61 x L. 51 Inv. : F § 6.1814.91 30 – Chien de la meute royale et deux détails Vers 1700 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 23,5 x L. 39 Inv. : F § 6.1814.131 31 – Tête de chien Vers 1700 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier / collé sur carton, H. 12,5 x L. 9 Inv. : F § 6.1814.116 32 – Tigre de profil droit et détail de pattes Vers 1680-1700 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier / collé sur carton fin, H. 29,5 x L. 62 Inv. : F § 6.1814.186

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33 – Tête de tigre Vers 1680-1700 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 18,5 x L. 17 Inv. : F § 6.1814.187 34 – Lion couché et détails de pattes et de gueules Vers 1680-1700 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 27,5 x L. 44 Inv. : F § 6.1814.188 35 – Lion couché Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 29 x L. 54 Inv. : Fp § 2.1814.65 36 – Lionne couchée Vers 1680-1700 Pierre noire sur papier, H. 18 x L. 26,5 Inv. : F § 6.1814.189 37 – Ours brun de profil Vers 1680-1700 Pierre noire et sanguine sur papier, H. 15,3 x L. 19,1 Inv. : F § 6.1814.168 38 – Ours dans diverses attitudes Vers 1680-1700 Pierre noire et sanguine sur papier / collé sur carton, H. 25,5 x L. 41,5 Inv. : F § 6.1814.167 39 – Avant-corps de singe de profil Vers 1680-1700 Pierre noire et sanguine sur papier, H. 17,2 x L. 8,4 Inv. : F § 2.1814.92 40 – Dromadaire et détail de tête Vers 1680-1700 Pierre noire sur papier, H. 24,5 x L. 36 Inv. : F § 6.1814.87 41 – Autruches Vers 1692-1693 Huile sur toile, H. 82 x L. 101 Inv. : Fp § 2.1814.26.1 42 – Deux flamants face à face Vers 1692-1693 Huile sur toile, H. 67,5 x L. 51 Inv. : F § 6.1814.58 43 – Ciel nuageux au soleil couchant Vers 1692-1700 Huile sur papier collé sur carton, H. 28 x L. 33 Inv. : P § 2.1814.67

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44 – Deux aras ararauna Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 37,6 x L. 30,5 Inv. : Fp § 6.1814.20 45 – Cacatoès Avant 1713 Huile sur papier / collé sur carton fin, H. 25,5 x L. 31 Inv. : F § 6.1814.19 46 – Cacatoès perché Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 21 x L. 43 Inv. : Fp § 2.1814.117 47 – Etude de toucans Vers 1676-1691 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur panneau de chêne, H. 59,6 x L. 69,2 (avec cadre) Inv. : F § 6.1814.17 48 – Chat et côtelettes Vers 1710-1715 Huile sur papier / collé sur carton, H. 49 x L. 60,4 Inv. : F § 6.1814.142 49 – Abricots et feuilles Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 32,5 x L. 51 Inv. : MF p § 5.1814.21 50 – Zette 1714 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 32 x L. 36 Inv. : Fp § 2.1814.131 51 – Nature morte au gibier et à la coupe de fruits Vers 1714 Pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier, H. 26 x L. 43 Inv. : F § 6.1814.224 52 – Pièces d’orfèvrerie sur fond rouge Vers 1727-1733 Huile sur toile, H. 100 x L. 123 Inv. : Mp § 5.1814.24 53 – Console Vers 1710-1720 Huile sur papier / marouflé sur toile, H. 37 x 30,3 Inv. : Mp § 5.1814.29 54 – Le Concert Vers 1700-1710 Huile sur papier / collé sur carton / collé sur bois, H. 25 x L. 29 Inv. : Mp § 5.1814.1

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55 – Buffet 1742-1743 Huile sur papier / marouflé sur toile, H. 62,8 x L. 68,7 Inv. : Mp § 5.1814.22 56 – Pièces d’orfèvrerie Vers 1731-1732 Huile sur toile, H. 82 x L. 96 Inv. : Mp § 5.1814.26 57 – Coupes de fruits Vers 1725-1740 Huile sur toile, H. 54 x L. 65 Inv. : Fp § 3.1814.12 58 – Trois tulipes épanouies Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 29,1 x L. 29,1 Inv. : F § 7.1814.74 59 – Coussin aux glands d’or Vers 1692-1700 Huile sur papier / collé sur carton, H. 27,7 x L. 53,5 Inv. : F § 8.1814.6 60 – Singes et paniers de fruits Vers 1716-1720 Huile sur papier / collé sur carton, H. 32 x L. 14,5 Inv. : D § 11.1873.2.7 61 – Le Singe équilibriste Vers 1716-1720 Huile sur papier / collé sur carton, H. 32,3 x L. 14,5 Inv. : D § 11.1873.2.6

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Informations pratiques L’exposition a lieu du 20 mars au 28 juin 2015. Petit-Château du Domaine départemental de Sceaux 9, rue du Docteur Berger 92330 Sceaux Bus : ligne 192, arrêt parc de Sceaux RER B : station Bourg-la-Reine ou parc de Sceaux Renseignements / Réservations : 01 41 87 29 71 Site internet : domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net Exposition au Petit Château, ouverte tous les jours sauf le lundi de 14h à 18h30, fermé le 1er mai. Tarifs : 4 euros - tarif réduit : 2,50 euros. Ce tarif donne accès aux collections permanentes et à l’exposition À bicyclette – Collection de Robert Grandseigne et d’Emmanuel Déhan Groupe scolaire : 1 € (comprenant l’accès aux collections permanentes et à l’exposition À bicyclette – Collection de Robert Grandseigne et d’Emmanuel Déhan). Gratuité sur présentation d’un justificatif : handicapés et leur accompagnateur, moins de 12 ans, journalistes, étudiants, agents du département des Hauts-de-Seine en activité ou retraités, membres de l’association des Amis du musée du Domaine départemental de Sceaux, de l’association des Amis de la Maison de Chateaubriand et de l’association du musée et des jardins Albert Kahn. Tarif réduit sur présentation d’un justificatif : demandeurs d’emploi et allocataires du RSA, familles nombreuses, seniors à partir de 65 ans, jeunes de 12 à 18 ans, enseignants.

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Photos libres de droit disponibles pour la presse

5 – Paysage - ©CG92/Vincent Lefebvre

7 – Souches d’arbres et chardon en fleur - ©CG92/Vincent Lefebvre

23 – Nonette à l’arrêt - ©CG92/Vincent Lefebvre

33 – Tête de tigre - ©CG92/Vincent Lefebvre

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35 – Lion couché - ©CG92/Vincent Lefebvre

46 – Cacatoès perché - ©CG92/Vincent Lefebvre

47 – Etude de toucans - ©CG92/Vincent Lefebvre

49 – Abricots et feuilles - ©CG92/Vincent Lefebvre

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50 – Zette - ©CG92/Vincent Lefebvre

55 – Buffet - ©CG92/Vincent Lefebvre

56 – Pièces d’orfèvrerie - ©CG92/Vincent Lefebvre

59 – Coussin aux glands d’or - ©CG92/Vincent Lefebvre

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www.hauts-de-seine.net2-16, bd Soufflot - 92015 Nanterre Cedex - Tél. : 01 47 29 30 31 - Fax : 01 47 29 34 34