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[email protected] Les dépressions post-natales. Docteur Éric CAMUS

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Les dépressions post-natales.

Docteur Éric CAMUS

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• 1) Introduction.

• 2) Repères épidémiologiques.

• 3) Conséquences sur les relations mère-bébé• et sur le bébé.

• 4) Difficultés du Diagnostic.

• 5) Un outil adapté : l’Échelle d’Édimbourgh.

• 6) Prise en charge.

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• INTRODUCTION :

• Pourquoi parler des DPN ?

• 1) Elles atteignent un adulte qui vient • d’être mère : changement d’identité et de

rôles, pertes des repères antérieurs.

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• 2) Elles entrainent un risque sur le développement psychologique du bébé exposé, d’où la nécessité d’une reconnaissance précoce et d’une prise en charge.

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3) Des études ont montré un lien entre la qualité des relations à deux mois et le développement cognitif à 9 et à 18 mois.

• 4) Reconnaissance dg, acceptation du dg et d’un traitement ou d’une prise en charge vont être rendus plus difficiles.

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• - SELEY et coll. (1996) ont montré que la moitié des femmes considérées comme déprimées par un observateur indépendant n’étaient pas détectées par les professionnels de santé.

• - Murray L. et coll. (1991) ont constaté que seulement 3% des dépressions post-natales étaient reconnues et traitées.

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• Un peu d’histoire ...

• - En 1845, ESQUIROL observe chez certaines femmes qui viennent d’accouchées des troubles modérés qui échappent aux psychiatres.

• - En 1858, MARCÉ : De la folies des femmes enceintes, des nouvelles accouchées et des nourrices. Il décrit la fièvre du lait et les dpn.

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• 2) Repères épidémiologiques.

• - entre le deuxième mois et la première année.

• - 13 % des accouchées, voire 10 à 15 % des accouchées.

• - La prévalence maximale se situe à 3 mois (18,5 %) et à 9 mois (18 %).

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• - Les facteurs de risques les plus prédictifs :

• 1) - les ATCD personnels et familiaux de dépression, en particulier postnatal ;

• - les ATCD biographiques tels une séparation prolongée ou une rupture d’avec les parents (surtout la mère) avant 17 ans ;

• - des ATCD de relations pauvres carentielles pendant l’enfance.

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• 2) les troubles psychologiques de la grossesse (pdt le dernier trimestre) sous forme anxio-dépressive. La dépression du pré-partum affecterait 10 à 20% des femmes enceintes.

• 3) la survenue d’évènements de vie négatifs ou des conditions de vie difficiles : isolement, absence de soutien social, les conflits conjugaux et la précarité.

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• 4) Dans les suites de couches : blues sévère et prolongé, complications périnatales, problèmes somatiques du bébé entrainant des séparations. Rôle du tempérement du bébé.

• facteurs de risques hormonaux• thyroïdiens• stéroïdes• non prouvés

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• ÉVOLUTION : • en cas de premier épisode

• - 73% guérissent spontanément dans le premier trimestre,

• - 25% dans le reste de la première année

• - 2% des femmes sont encore déprimées 18 mois plus tard.

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• En cas de récidive dépressive

• - 38% guérissent dans le premier trimestre,

• - 58% dans la première année

• - 4% le sont toujours à 18 mois

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• 3) Conséquences sur les relations mère-bébé et sur le bébé.

• 3.1) Les mères déprimées sont plus en retrait et moins engagées dans l’interaction

• dans le jeu• dans les interactions verbales• dans leur capacité à fournir un environnement

stimulant (objet, nouvelles stimulations) et de favoriser des contacts avec des personnes non-familières.

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• - difficultés à maintenir un engagement durable• - les soins maternels semblent difficiles, pas de

plaisir à donner des soins, rapidement débordée par des situations de stress.

• - particulièrement sensible et désorganisée aux situations de malaise du bébé, réagissent avec retard, plus indécises d’où majoration de l’irritabilité du bébé.

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• 3.2) Irritabilité , abaissement du seuil de tolérance aux manifestations d’agressivité du bébé. Rancune et culpabilité. Manifestations agressives corrélées à l’intensité de la DPN : l’agressivité de verbal peut devenir physique et aboutir à de la maltraitance.

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• 3.3) plus de difficultés à aider l’enfant à apprendre :• ne peuvent transmettre les stratégies de socialisation

habituellement utilisées par les parents pour faciliter à l’enfant la découverte de l’inconnu

• utilisent moins les explications, les suggestions et leur langage est moins complexe.

• se montrent plus critiques et l’encouragent moins à la réussite

• non réponse

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• 3.3) plus de difficultés à aider l’enfant à apprendre :• ne peuvent transmettre les stratégies de socialisation

habituellement utilisées par les parents pour faciliter à l’enfant la découverte de l’inconnu

• utilisent moins les explications, les suggestions et leur langage est moins complexe.

• se montrent plus critiques et l’encouragent moins à la réussite

• non réponse

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• 3.4) une réaction particulière aux mouvements d’autonomisation de leur enfant : confrontée aux perspectives d’un éloignement futur et d’une perte impossible à envisager, elle supporte mal les besoins de dépendance du bébé et le développement de son autonomie.

• - Incapacité à s’adapter subtilement aux variations de comportement de l’enfant.

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• 3.5) conséquences sur l’attachement et sur le comportement, plus souvent insecure, davantage de troubles du sommeil, de nervosité, de problèmes d’alimentation et de difficultés de séparation

• 3.6) Les mères déprimées ont des difficultés à utiliser leurs principes éducatifs concernant l’attitude parentale.

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• Cohn a montré l’absence de l’interaction suivante dans les dyades dépressives : l’enfant montre une réaction positive aux expressions positives de sa mère qui répond positivement. Si après une séquence de ce type, le bébé exprime un affect négatif, une mère non-déprimée restera dans une tonalité positive alors qu’une mère dépressive aura immédiatement une réaction négative.

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• Attention il existe une grande variabilité des comportements au sein du groupe des mères déprimées.

• Importance du père ...

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• 4) Difficultés du Diagnostic. • (Dayan 1999)• DPN Dépression• aggravation le soir /amélioration le soir• difficultés d’endormissement/réveil précoce• labilité émotionnelle/constance de l’humeur• rares idées suicidaires / assez fréquentes• perte d’estime de ses Q maternelles/ perte de l’estime de soi• anxiété fréquente, déplacée vers le bb/ anxiété moins fréquente• rareté du ralentissement psychomoteur/ fréquence +• risque de récidive lors d’une nvl G/ pas de risque

augmenté en post-partum

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• Diagnostics différentiels principaux :

• - le post-partum blues • - les psychoses du post-partum,

• - l’hypothyroïdie, • - le syndrôme de Cushing, • - l’utilisation de drogues psycho-actives.

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• 5) Un outil adapté : l’Échelle d’Édimbourg.

• autoquestionnaire évaluant en dix items le vécu subjectif de jeunes mères.

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• Echelle d’évaluation des DPN.

• Vous venez d’avoir un bébé ; nous aimerions savoir comment vous vous sentez. Nous vous demandons de bien vouloir remplir ce questionnaire en soulignant la réponse qui vous semble le mieux décrire comment vous vous êtes sentie durant la semaine (c’est à dire les sept jours qui viennent de s’écouler) et pas seulement au jour d’aujourd’hui.

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• Voici un exemple :• Je me suis sentie heureuse :• - oui tout le temps• - oui la plus part du temps• - non pas très souvent• - non pas du tout

• Merci de bien vouloir répondre aux autres questions.

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• Pendant la semaine qui vient de s’écouler :

• 1 J’ai pu rire et prendre les choses du bon côté :• - aussi souvent que d’habitude• - pas tout à fait autant• - vraiment beaucoup moins souvent ces jours ci• - absolument pas

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• 2 Je me suis sentie confiante et joyeuse en pensant à l’avenir :

• - autant que d’habitude• - plutôt moins que d’habitude• - vraiment moins que d’habitude• - pratiquement pas

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• 3 Je me suis reprochée sans raison d’être responsable quand les choses allaient mal :

• - non, pas du tout• - presque jamais• - oui, parfois• - oui, très souvent

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• 4 Je me suis sentie inquiète ou soucieuse sans motifs

• - non, pas du tout• - presque jamais• - oui, parfois• - oui, très souvent

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• 5 Je me suis sentie effrayée ou paniquée sans vraiment de raisons

• - oui vraiment souvent• - oui, parfois• - non, pas très souvent• - non, pas du tout

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• 6 J’ai eu tendance à me sentir dépassée par les évènements

• - oui, la plupart du temps, je me suis sentie incapable de faire face aux situations

• - oui, parfois, je me suis pas sentie aussi capable de faire face que d’habitude

• - non, j’ai pu faire face à la plupart des situations• - non, je me suis sentie aussi efficace que

d’habitude

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• 7 Je me suis sentie si malheureuse que j’ai eu des problèmes de sommeil

• - oui, la plupart du temps• - oui, parfois• - pas très souvent• - non pas du tout• 8 Je me suis sentie triste ou peu heureuse• - oui, la plupart du temps• - oui, très souvent• - pas très souvent• - non, pas du tout

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• 9 Je me suis sentie si malheureuse que j’en ai pleuré• - oui, la plupart du temps• - oui, très souvent• - seulement de temps en temps• - non, jamais

• 10 Il m’est arrivé de penser à me faire du mal• - oui très souvent• - parfois• - presque jamais• - jamais

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• Les items 3 /4/5/6/7/8/9/10 se cotent de 3 à 0

• Les items 1 et 2 se cotent de 0 à 3

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• - La sensibilité est le reflet de la capacité de l’échelle à repérer les états dépressifs.

• - La spécificité est la capacité de discrimination des sujets non déprimés.

• - La valeur prédictive positive prédit, pour un sujet donné, le risque qu’avec un score supérieur à la note seuil, ce sujet soit déprimé.

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• - La valeur prédictive négative prédit, pour un sujet donné, le risque qu’avec un score inférieur à la note seuil, ce sujet ne soit pas déprimé.

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• le score seuil est à 11 (pour une logique clinique)

• - avec une sensibilité égale à 0,8. • - une spécificité égale à 0,92.• - une valeur prédictive positive à 0,92. • - une valeur prédictive négative à 0,81.

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• On considère qu’une dépression post natale est avérée quand le score est supérieure ou égale à 11

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• Remarques :

• - EPDS comprend 2 items en rapport avec l’anxiété, mais pas la perte d’appétit, la perte de poids ou la diminution de la libido.

• - pas non plus de “depressive psychomotor retardation” : pb de concentration, mémoire perturbée, perte de l’élan vital (non spécifique du post-partum).

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• - La tristesse si elle n’est pas reconnue, concours aux faux négatifs.

• - Le score est aussi un index de sévérité

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• 6) Prise en charge.

• plusieurs types d’interventions possibles sur la base :

de conseils non directifs ou de guidance parentale,

de thérapie de soutien, brève, de soutien social de traitement chimiothérapique si

nécessaire.