Upload
lamdang
View
214
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
DRAGAGE D’ENTRETIEN DU CHENAL D’ACCES
ET IMMERSION DES PRODUITS DE DRAGAGE
Rapport de suivi
Mai 2008
Comité de suivi – Septembre 2007 2
SOMMAIRE
Introduction ............................................................................................................. 3
1. Rappel sur les opérations ............................................................................. 4
1.1. Le dragage.........................................................................................................................4
1.2. Les zones d’immersion....................................................................................................6
2. Suivi des opérations de dragage.................................................................. 7
2.1. Suivi quantitatif.................................................................................................................7
2.1.1. Quantité de sédiments dragués ..................................................................................7
2.2. Suivi de la qualité chimique des sédiments ..................................................................9
2.2.1. Le chenal d’accès........................................................................................................9
2.3. Suivi de la qualité bactériologique des sédiments .....................................................13
3. Suivi des opérations d’immersion.............................................................. 14
3.1. Suivi de l’activité immersion .........................................................................................14
3.1.1. Plan de clapage.........................................................................................................14
3.1.2. Bilan des quantités clapées par sites de dépôt.........................................................15
3.2. Suivi bathymétrique des zones de dépôt.....................................................................15
4. Suivi de l’impact des clapages ................................................................... 17
4.1. Suivi de la qualité des sédiments .................................................................................17
4.1.1. Méthodologie .............................................................................................................17
4.1.2. Métaux lourds ............................................................................................................18
4.1.3. Micropolluants organiques ........................................................................................18
4.2. Suivi de la qualité de l’eau.............................................................................................19
5. Etudes et réflexions..................................................................................... 21
5.1. Benthos ...........................................................................................................................21
5.2. Halieutique ......................................................................................................................21
5.3. Valorisation des sédiments de dragage.......................................................................23
5.3.1. Le secteur du BTP.....................................................................................................23
5.3.2. Industrie de la verrerie et de la fonderie....................................................................24
5.3.3. Le rechargement de plages.......................................................................................24
5.3.4. Etude de marché et autres coûts ..............................................................................24
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 3
Introduction
Les dragages d’entretien et l’immersion des sédiments dragués de la partie estuarienne des
accès nautiques du Port Autonome de Rouen, en aval du front de salinité, sont autorisées au titre de
la Loi sur l’Eau et de la Loi immersion par arrêté interpréfectoral du 26 octobre 2004.
Cet arrêté définit les principes de contrôle et de suivi à mettre en œuvre par le pétitionnaire.
Le présent rapport notifie donc les principaux résultats du suivi pour 2007 sur la base du
protocole mis en place et validé par le comité de suivi en décembre 2005.
Ces suivis concernent :
- le suivi des opérations de dragage : aspect quantitatif et qualitatif (chimie et bactériologie)
- le suivi des opérations d’immersion : aspect quantitatif et bathymétrique
- le suivi de l’impact des clapages : aspect quantitatif (sédiments) et qualitatif (eau)
Un point est également réalisé sur l’avancement des études et réflexions en cours : benthos,
halieutique, valorisation des sédiments de dragage
Comité de suivi – Septembre 2007 4
1. Rappel sur les opérations
1.1. Le dragage
L’autorisation préfectorale précise les conditions opératoires des dragages d’entretien de la
partie « estuaire » du Port de Rouen (chenal de navigation, souilles des quais et des appontements)
afin d’assurer le maintien des performances des accès nautiques.
Les zones de dragage sont :
• Le chenal de navigation et ses talus depuis la limite aval de l’engainement (amorce du
chenal par rapport au fond avoisinant de l’estuaire) jusqu’au front de salinité (PK 325) en
amont de Port-Jérôme.
Les zones de dragage, au nombre de 5, sont localisées sur la figure 1 : zones 1, 2, 3, 4
et zone amont de Z4.
Figure 1 : Localisation des zones de dragage dans le chenal de navigation
• Les installations portuaires comprenant (Cf. figure 2) :
- les postes à quai en Seine d’Honfleur situés en aval du Pont de Normandie, sur
la rive gauche de la Seine ;
- les appontements de Fatouville et de Graves-Honfleur (AGH) situés en rive
gauche de la Seine, en amont du Pont de Normandie.
- le poste à quai de Radicatel, installé en amont du Pont de Tancarville.
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 5
3 quais en Seine
Honfleur
AppontementGraves-Honfleur
Appontement
de Fatouville
SSSSSSSSSS
NNNNNNNNNN
EEEEEEEEEEWWWWWWWWWW
Limite desalinité
Quai de Radicatel
Figure 2 : Localisation des installations portuaires
Les principales zones de dragage sont Z1-Z2 appelée communément « zone de
l’Engainement » et Z4-QSH appelée « zone de la Brèche ».
Les dragages sont réalisés par des
dragues aspiratrices en marche (DAM) utilisant
la technique hydraulique. A ce jour, c’est
essentiellement la DAM Daniel Laval, d’une
capacité de 5000 m3 en puits qui est en activité
pour le Port de Rouen dans l’estuaire.
Photo 1 : Drague Daniel Laval
En raison des variations du régime hydraulique de la Seine et des conditions météorologiques,
les quantités draguées sont très variables d’un mois sur l’autre. Cette variabilité des paramètres
naturels ne permet pas de fixer par avance un volume définitif de sédiments à draguer. A titre
d’illustration, la moyenne des volumes de travaux de maintien des profondeurs du chenal et des
installations portuaires estuariennes, est de l’ordre de 4,5 millions de m3 in situ (d=1 ,8) par an de
sédiments sur les 5 dernières années.
Les interventions de dragage d’entretien sont de 3 natures différentes :
• Les dragages permanents du fait des taux de sédimentation importants. Ces dragages
ont lieu essentiellement sur la zone 1 et la zone 4.
• Les dragages périodiques qui concernent les quais d’Honfleur, les appontements et le
reste de la partie estuarienne du chenal de navigation.
• Les dragages exceptionnels issus d’événements exceptionnels, tels des tempêtes…
La fréquence et la répartition des travaux dépend notamment de l’intensité de la sédimentation
(conditions hydrosédimentaires) pour assurer les conditions de sécurité satisfaisante pour la
navigation et par là-même des conditions météorologiques et hydrauliques du fleuve.
Comité de suivi – Septembre 2007 6
1.2. Les zones d’immersion
L’autorisation préfectorale porte également sur l’immersion des sédiments de dragage.
Les opérations d’immersion par clapage des sédiments dragués font suite aux opérations de
chargement.
Les sédiments dragués pour l’entretien des fonds de la partie estuarienne du chenal de
navigation sont clapés sur trois sites :
• en mer dans la zone du Kannik, lieu principal de clapage des sédiments du Port de
Rouen, utilisé toute l’année. Ce sont environ 3 500 000 m3 de sédiments / an en
moyenne (+/- 10 %) qui sont clapés sur ce secteur.
• dans la Zone Intermédiaire, pour une partie minoritaire des sédiments dragués au
niveau de la Brèche (Z4) et en amont et représentant en moyenne 500 000 m3 par an.
Cette zone est utilisée uniquement entre octobre et avril.
• dans la Zone Temporaire Amont, zone de clapage d’urgence et d’intempéries, pour un
volume moyen estimé inférieur à 100 000 m3, variable selon les conditions
météorologiques.
Ces trois sites sont localisés sur la figure 3.
SSSSSSSSSS
NNNNNNNNNN
EEEEEEEEEEWWWWWWWWWW
Site du Kannik
Zone Intermédiaire
Zone TemporaireAmont
Figure 3 : Localisation des 3 sites d’immersion
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 7
2. Suivi des opérations de dragage
2.1. Suivi quantitatif
2.1.1. Quantité de sédiments dragués
D’après l’analyse des volumes dragués, les dragages d’entretien du chenal d’accès au Port de
Rouen et des installations portuaires à l’aval de la limite de salinité sont de l’ordre de 5,9 millions
de m3 in situ (d = 1,8) pour l’année 2007.
Le tableau 1 présente les volumes de sédiments dragués par mois pour l’année 2007 et pour
chaque zone de dragage.
Tableau 1 : Volumes dragués dans le chenal de Rouen en 2007 (m3 in situ d = 1,8)
On peut observer que les volumes dragués sont les plus importants sur les zones Z1 (secteur
de l’Engainement) et Z4 (secteur de la Brèche) qui correspondent aux principales zones de dragage
du Port.
Les quantités de sédiments dragués sur ces zones sont de 3,39 millions de m3 in situ de
sédiments à l’Engainement et de 2,18 millions de m3 in situ à la Brèche. En 2007, la tendance à la
répartition classique d’environ 2/3 de sédiments dragués à l’Engainement et 1/3 à la Brèche est
maintenue.
Tout comme les années 2005 et 2006, en 2007, les volumes dragués sur la zone Z4 amont
sont beaucoup plus importants que la moyenne (< 20 000 m3 in situ) , ceci est lié à l’hydrologie faible
de la Seine.
Mois Brèche Z4 amont TOTALZ1 Z2-3 Z4
Janvier 335 118 278 237 613 355
Février 199 675 238 867 438 542
Mars 295 175 199 889 495 064
Avril 250 498 292 045 542 543
Mai 375 339 234 976 610 315
Juin 478 038 138 771 616 809
Juillet 361 612 184 504 1 974 548 090
Août 346 263 136 044 87 678 569 985
Septembre 230 103 5 105 73 513 56 425 365 146
Octobre 139 134 31 701 101 874 86 434 359 143
Novembre 155 942 123 779 50 412 330 133
Décembre 222 650 177 666 40 391 440 707
Total 3 389 547 36 806 2 180 165 323 314 5 929 832
2007
Engainement
Comité de suivi – Septembre 2007 8
A noter que les volumes dragués ramenés à la densité 1,8 en 2007 sont supérieures à ceux
de 2006 (de l’ordre de 20 %) et s’expliquent par :
- des apports probablement plus importants à la fois à la Brèche et à l’Engainement. Pour
la Brèche, les apports supplémentaires prévus par les modélisations sont dus
essentiellement à Port 2000, les apports de l’Engainement sont, quant à eux, en cours
d’analyse.
- un matériau plus dense rencontré à l’Engainement. De ce fait, le volume concerné,
ramené à la densité 1,8 est plus important.
- un entretien plus accentué du chenal de navigation pour mieux tenir les sondes de
contrainte.
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 9
2.2. Suivi de la qualité chimique des sédiments
2.2.1. Le chenal d’accès
2.2.1.1. Méthodologie
Le suivi qualitatif des sédiments dragués vise à évaluer le niveau de contamination de ces
sédiments par rapport aux normes GEODE (N1 et N2) et à suivre leur évolution.
La qualité des sédiments de dragage fait l’objet d’un suivi régulier annuel par le Port
Autonome de Rouen.
De façon à prendre en compte les variations saisonnières possibles, le protocole
d’échantillonnage pour les analyses chimiques des sédiments prévoit la réalisation de deux
campagnes par an : une campagne au printemps et une campagne à l’automne. Les prélèvements
ont généralement lieu en mars et en septembre.
Les échantillons de sédiments sont prélevés sur cinq zones homogènes, réparties de la façon
suivante :
• zone de dragage de la Brèche (Z4) : 2 échantillons BR1 et BR2 correspondant
actuellement aux parties amont et aval du Pont de Normandie.
• zone de l’Engainement (Z1-Z2) : 3 échantillons ENG1, ENG2 et ENG3 situés
respectivement entre les bouées 8-10, 6-8 et 4-6.
Ces cinq zones homogènes sont localisées sur la figure 4.
Figure 4 : Localisation des zones homogènes
Les prélèvements sont effectués avec une benne Shipeck et transmis pour analyse au
« Laboratoire de ROUEN ». Les analyses sont effectuées pour les paramètres définis par la Circulaire
du 14 juin 2000.
Comité de suivi – Septembre 2007 10
2.2.1.2. Métaux lourds
Les deux graphiques ci-après comparent les teneurs en métaux lourds des sédiments en 2007 aux
niveaux N1 et N2 de GEODE. Les carrés représentent les valeurs moyennes sur les zones de
dragage (respectivement l’Engainement et la Brèche), et les barres montrent la plage des valeurs
extrêmes observées sur la totalité des échantillons de la zone.
Figure 5 : Graphiques représentant les teneurs en métaux lourds dans les sédiments de dragage comparées aux niveaux GEODE
En 2007, une seule des teneurs maximales en métaux lourds de l’Engainement dépasse le
niveau N1 de GEODE pour le Mercure. Cependant il s’agit d’une valeur isolée de 0.52 mg/kg sec,
mesurée en mars 2007, au point de prélèvement dit « ENG 3 ». Dès octobre 2007, le retour à des
teneurs habituelles est observé avec une concentration de 0.06 mg/kg sec en ce même point de
prélèvement. Aucune des teneurs maximales en métaux lourds de la Brèche ne dépasse le niveau 1 défini
par GEODE. Les teneurs moyennes sont sensiblement du même ordre de grandeur qu’en 2006, voir
légèrement en baisse.
Les teneurs moyennes en métaux lourds des sédiments de dragage pour les deux
campagnes de 2007 vous sont proposés dans le tableau suivant. Les résultats, contrairement à 2006,
montrent une variation saisonnière notable. En effet, les teneurs mesurées en automne sont
inférieures à celle des prélèvements de printemps pour l’ensemble des métaux analysés.
Les teneurs rencontrées dans les sédiments de ces deux zones de dragage restent
cohérentes avec les bruits de fond géologiques (CETE,1970), géochimiques (GEODE) et les valeurs
moyennes naturelles trouvées dans le Bassin Seine Normandie (Cf. tableau 2).
Tableau 2 : Teneurs moyennes en métaux lourds des sédiments de dragage (en mg/kg de mat sèche).
Qualité des sédiments de dragage à l'engainement
2007
As Cd Cu Cr Hg Ni Pb Zn
N2
N1
Qualité des sédiments de dragage à la brèche
2007
As C d C u C r Hg Ni Pb Z n
N1
N2
Niveau
N1
mg/kg
sec
mars-07 oct-07 mars-07 oct-07 (GEODE) (CETE, 1970) (GEODE) (AESN, 1989)
As 7.73 5.63 5.50 4.65 25 6-10 4.4 -
Cd 0.63 0.40 0.45 0.20 1.2 0,2-0,3 0.5 0.75
Cu 15.33 8.00 10.00 3.00 45 5-14 35 12.5
Cr 51.67 33.00 39.50 21.00 90 17-70 45 25
Hg 0.32 0.19 0.21 0.08 0.4 0,02-0,25 0.2 0.1
Ni 16.00 13.33 12.00 8.00 37 9-25 20 12.5
Pb 41.00 31.00 31.00 16.00 100 2,5-35 47 30
Zn 101.67 72.67 78.00 42.50 276 26-75 115 100
Métaux
lourds
Engainement Brèche Bruit de fond
sédiments anciens
Bruit de fond
sédiments côtiers
Teneurs naturelles Bassin
Seine Normandie
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 11
2.2.1.3. Les micropolluants organiques
Les Polychlorobiphényls (PCB)
Les PCB totaux, pris en compte dans les différentes valeurs guides concernant les sédiments,
sont la somme de 7 congénères (28, 52, 101, 118, 138, 153, 180).
Les niveaux N1 et N2 de référence pour les PCB totaux sont désormais fixés par l’arrêté
interministériel du 14 juin 2000 :
• Niveau N1 : 500 µg/kg sec
• Niveau N2 : 1 000 µg/kg sec
Les résultats des analyses de PCB concernant les sédiments de dragage sur les zones de
l’Engainement et de la Brèche dans le tableau 3.
Tableau 3 : Teneurs en PCB des sédiments de dragage
Les PCB sont peu présents dans les sédiments dragués dans le chenal du Port de Rouen. La
qualité des sédiments est très satisfaisante puisque tous les échantillons présentent des teneurs
largement inférieures au niveau N1, à l’Engainement comme à la Brèche. L’analyse par congénère ne
montre également aucun dépassement du niveau N1 (Cf. annexe 1).
Les composés organostanniques (MBT, DBT, TBT)
Pour les composés organostanniques dans les sédiments de dragage, il n’existe pas de
niveaux officiels. Au sein de GEODE, des niveaux ont été proposés par l’IFREMER et sont en cours
de validation. Ces niveaux sont :
• « Niveau N1 : 100 µg/kg »
• « Niveau N2 : 400 µg/kg ».
Les résultats des analyses en TBT et ses dérivés sur les sédiments de dragage sont
représentés sur le tableau 4.
Zone 2007
Minimum
Maximum
Moyen
Minimum
Maximum
Moyen
N1 (GEODE)
N2 (GEODE)
26.90
15.17
500
1000
Somme des PCB (µg/kg)
Engainement
7.40
71.00
28.40
Brèche
7.30
Comité de suivi – Septembre 2007 12
Tableau 4 : Teneurs en µg/kg de MBT, DBT et TBT des sédiments de dragage
D’après les analyses, les teneurs en TBT et ses dérivés (MBT, DBT) sont faibles dans les
sédiments de dragage, tant à l’Engainement qu’à de la Brèche, et sont toutes inférieures au niveau N1
en cours de discussion.
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)
Les HAP se composent d’un grand nombre de produits constitués de plusieurs noyaux
aromatiques qui doivent faire l’objet d’un suivi régulier. C’est la somme de 16 des plus représentatifs
d’entre eux qui est prise en compte pour les sédiments. Il n’existe pas à ce jour de norme française
sur ces composés (les niveaux de ces substances sont actuellement en cours de discussion au sein
de GEODE).
La somme des 16 HAP est reprise dans le tableau 5 pour les zones de l’Engainement et de la Brèche.
Tableau 5 : Teneurs en HAP des sédiments de dragage
La somme des 16 HAP est supérieure à l’engainement qu’à la Brèche pour l’année 2007. La
teneur moyenne à l’engainement est de 1.2 mg/kg, valeur à la hausse en comparaison à 2006, tandis
que celle de la brèche est identique à 2006 avec 0.73 mg/kg.
2.2.1.4. Analyse du risque lié aux sédiments de dragage du chenal
L’IFREMER et GEODE ont élaboré un logiciel GEODRISK permettant l’analyse du risque lié
au clapage des sédiments de dragage. Cette démarche établit le calcul d’un « score de risque » lié au
procédé d’’immersion des sédiments.
Les résultats pour les sédiments de dragage du chenal de navigation pour les deux zones
draguées sont présentés dans le tableau 6. Les scores de risque liés aux teneurs en contaminants
sont faibles à négligeables pour tous les échantillons analysés en 2007 pour l’Engainement et la
Brèche. Le constat de le légère augmentation des teneurs en Chrome et Mercure sur la zone de
l’engainement se répercutent dans ce calcul d’où le passage de scores de risques indiqués comme
Zone 2007 (µg/kg) MBT DBT TBT
Minimum 2.00 2.00 2.00
Maximum 3.70 8.60 4.60
Moyen 2.45 3.76 2.65
Minimum 2.00 2.00 2.00
Maximum 2.80 4.20 2.00
Moyen 2.20 2.80 2.00
Engainement
Brèche
Zone Année 2007
Minimum
Maximum
Moyen
Minimum
Maximum
Moyen
Brèche
131.65
1628.84
730.91
Somme des 16 HAP (µg/kg)
Engainement
150.68
2453.06
1191.02
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 13
« négligeables » en 2006 à « faible » en 2007 (Cf. annexe 2).
Tableau 6 : Résultats de Geodrisk des zones de dragage
2.3. Suivi de la qualité bactériologique des sédiments
La dernière analyse complète de la qualité bactériologique des sédiments du chenal d’accès a
été réalisée en 2005 conformément au protocole de Mme PETIT. La suivante a lieu cette année, en
2008, et les résultats vous seront donc présentés lors du comité de suivi en 2009.
2007 ENG1 ENG2 ENG3 BR1 BR2
mars négligeable 0.3 (faible) 0.9 (faible) négligeable 0.3 (faible)
octobre négligeable 0.3 (faible) négligeable négligeable négligeable
Comité de suivi – Septembre 2007 14
3. Suivi des opérations d’immersion
3.1. Suivi de l’activité immersion
3.1.1. Plan de clapage
Un plan de clapage de la zone d’immersion du Kannik est proposé afin de répartir au mieux
les dépôts. La zone autorisée pour l’immersion a été découpée en 7 zones numérotées A, B, C, D, E,
F, et G (Cf. figure 6).
Les zones A, B, C et D sont les zones de clapage utilisées en alternance par rotation
annuelle :
• de mai 2006 à janvier 2007 : zone C
• de janvier 2007 à janvier 2008 : zone D
• de janvier 2008 à janvier 2009 : zone C et D pour remplissage optimum
• de janvier 2009 à octobre 2009 : zone A
La zone B constitue une zone de clapage permanente, autorisée pendant toute cette période
en zone de « repli meteo » ou d’urgence.
Les zones E, F et G sont destinées aux clapages des petites dragues ou dragues moyennes
(pour la zone E : 5 000 m3 maxi) en conditions de pleine mer avec un gros coefficient de marée en
règle générale.
Pour la période d’octobre 2004 jusqu’à mai 2006 les clapages ont été réalisés sur les zones E
et C.
Figure 6 : zone de dépôt du Kannik : organisation des clapages
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 15
3.1.2. Bilan des quantités clapées par sites de dépôt
Le tableau 7 présente la répartition mensuelle en volume in situ des sédiments immergés sur
chaque site pour l’année 2007.
On peut ainsi observer que 61,4 % des sédiments dragués dans le chenal de navigation du
Port sont clapés au Kannik, représentant 5,51 millions de m3 (volume in situ d = 1,8).
La zone intermédiaire est utilisée à partir du mois de novembre et ce, jusqu’au mois d’avril,
conformément à l’arrêté préfectoral. Les quantités clapées sur ce site en 2007 sont de l’ordre de
381 000 m3.
La zone temporaire amont, comme indiqué dans le dossier d’enquête publique, n’est utilisée
qu’en cas d’urgence pour la sécurité de la navigation ou en cas de mauvaises conditions
météorologiques. Les quantités clapées sont faibles en 2007 (22 000 m3) et sont très inférieures à
100 000 m3.
Tableau 7 : Répartition par sites d’immersion des sédiments dragués (m3 in situ d = 1,8) en 2007
3.2. Suivi bathymétrique des zones de dépôt
L’objectif du suivi bathymétrique est de contrôler la répartition des dépôts et leur évolution
morphologique.
Pour le dépôt du Kannik, les levés bathymétriques pour 2007 et 2008 figurent en annexe 3. Le
levé de 2007 a été réalisé en avril et est comparé au levé de mai 2008. Un levé différentiel entre ces
deux plans a été effectué pour permettre la comparaison.
On peut ainsi observer que, sur cette période, les modifications sur le dépôt du Kannik se situent
principalement sur la partie Ouest correspondant à la zone D du plan de clapage.
Pour la Zone Temporaire amont, les levés bathymétriques mars 2007 et mars 2008 figurent
en annexe 4.
Mois Kannik Zone Intermédiaire Zone temporaire amontJanvier 529675 83 679
Février 427401 11 142
Mars 419528 65 839 9 697
Avril 457625 83 889
Mai 611737Juin 616809
Juillet 548089Août 569984
Septembre 365146Octobre 349037 3 435
Novembre 264368 57 430 7 137
Décembre 359891 75 369 5 446
TOTAL 5 519 290 380 783 22 280
Total clapage
2007
5 922 353
Comité de suivi – Septembre 2007 16
On peut remarquer que les dépôts de sédiments, très limités sur ce secteur, n’entraînent pas de
modification significative des fonds puisqu’il s’agit d’un site dispersif. Les sédiments ne restent pas en
place. On peut même noter une légère érosion du site vers le Nord du chenal.
Pour la Zone Intermédiaire, les levés bathymétriques ont été réalisés en septembre (avant
utilisation du site) et en mai (après son utilisation). Les levés qui figurent en annexe 5 sont donc les
levés de septembre 2006 et mai 2007 ainsi que les levés de septembre 2007 et mai 2008.
On peut établir un comparatif pour l’utilisation de ce site sur la période de septembre 2006 à
mai 2007. Les levés bathymétriques montrent qu’il y a une légère érosion des fonds sur la période
considérée, malgré les dépôts, lié à des conditions hydrodynamiques fortes du site.
De même, la comparaison des levés entre la période de septembre 2007 et mai 2008 montre
peu d’évolution des fonds entre ces deux périodes : ce qui confirme bien que les sédiments ne restent
pas sur place mais sont repris par les courants de marée.
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 17
4. Suivi de l’impact des clapages
4.1. Suivi de la qualité des sédiments
4.1.1. Méthodologie
La majorité des sédiments clapés au Kannik (≈70 %) reste sur place. Il s’agit principalement
des sables. Les fines (≈30 %), quant à elles, sont emportées par les courants de marée et recirculent
dans l’estuaire, rejoignant le fond turbide général d’origine.
Les autres sites d’immersion (Zone Intermédiaire et Zone Temporaire Amont) sont des sites
dispersifs à l’hydrodynamisme fort. Aucun dépôt pérenne n’y est possible.
Le suivi des sédiments des zones d’immersion n’est donc effectué que sur le dépôt du Kannik.
Deux zones sont actuellement suivies (Cf. figure 7) :
• KA1 : zone représentative du dépôt plus récent
• KA2 : zone représentative des dépôts plus anciens.
Figure 7 : Localisation des zones KA1 et KA2
Un échantillon représentatif de chaque zone est constitué à partir de plusieurs prélèvements
unitaires et est envoyé au Laboratoire pour analyses. Les paramètres suivis sont ceux préconisés
dans la Circulaire du 14 juin 2000.
Comité de suivi – Septembre 2007 18
4.1.2. Métaux lourds
Résultats des analyses en 2007
Les résultats des analyses en métaux lourds obtenus pour les sédiments du Kannik en 2007
sont représentés sur la figure 8.
On peut observer que les sédiments présentent des teneurs en métaux lourds largement
inférieures au niveau N1 de GEODE ; cette bonne qualité de sédiments étant liée à la très faible
proportion de vase au Kannik.
Figure 8 : Graphique représentant les teneurs en métaux lourds dans les sédiments du Kannik comparés aux niveaux GEODE
4.1.3. Micropolluants organiques
Les résultats des analyses concernant les Polychlorobiphényls (PCB), les composés
organostanniques et les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) dans les sédiments du
Kannik pour l’année 2007 sont repris dans le tableau 8.
Les analyses montrent que les sédiments constituant les fonds du site d’immersion du Kannik
sont de bonne qualité.
Les PCB sont inférieures au seuil de détection analytique (teneurs très faible en comparaison
aux niveaux GEODE). Il en est de même pour le TBT et ses produits de dégradation.
Les concentrations en HAP sont faibles. La teneur en HAP total en mars 2007 montre un
retour à une valeur cohérente : 49.8 µg/kg. La mesure de mars 2006 sur KA2 (898,9 µg/kg) était donc
bien une valeur isolée, anormalement élevée.
Qualité des sédiments de dragage au Kannik
2007
0.00
1.00
2.00
3.00
As Cd Cu Cr Hg Ni Pb Zn
N2
N1
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 19
Tableau 8 : Teneurs en micropolluants organiques des sédiments du Kannik (2007)
4.2. Suivi de la qualité de l’eau
Comme chaque année, en 2007, un contrôle chimique et bactériologique a été effectué sur
l’eau de la zone de clapage du Kannik, conformément au protocole mis en place par Mme PETIT. Les
prélèvements ont été effectués en juin 2007.
Les résultats chimiques sont présentés dans le tableau 9.
A titre d’information, les teneurs rencontrées dans les eaux du Kannik sont comparées au
point de suivi de la qualité de l’eau de la Seine, le plus proche, c’est-à-dire le point de Honfleur
(prélèvement de juin 2006).
Tableau 9 : Qualité chimique des eaux du Kannik comparée aux eaux de Seine à Honfleur
Les résultats montrent globalement des eaux peu chargées en nutriments au Kannik (azote et
phosphore), contrairement aux eaux de Seine (nitrates notamment).
Pour les teneurs en métaux lourds, les concentrations sont globalement inférieures à celles de
l’eau de Seine.
2007 ΣΣΣΣ 7 PCB (µg/kg) MBT(µg/kg) DBT (µg/kg) TBT (µg/kg) ΣΣΣΣ 16 HAP (µg/kg)
Minimum <7 <2 <2 <2 25.7
Maximum <7 <2 <2 <2 49.8
Moyen <7 <2 <2 <2 36.4
Niveau N1 500 100
Niveau N2 1000 400
PARAMETRES KA1 KA2 Seine à Honfleur
Analyse qualité générale
Azote ammoniacal (mg/l) 0,04 0,05 0.04
Nitrates (mg/l) 2,5 2,1 22.7
Nitrites (mg/l) 0,03 0,03 0.01
Orthophosphates (mg/l) 0,07 0,06 0.49Phosphore total (mg/l) 0,05 0,05 0.67
O2 dissous (mg/l) 8,3 8,4 /
Salinité (°/00) 30,94 31,29 /
Chlorophylle a et Phaéopigments
Chlorophylle a (mg/m3) 10,5 12,0 5.5
phaéopigments (mg/m3) 3,1 3,6 15.9
Micropolluants
Cadmium (µg/l) 0,04 0,04 0.06
Cuivre (µg/l) 0,72 0,76 2.94
Plomb (µg/l) 0,3 0,3 0.9
Zinc (µg/l) 2,2 1,8 7.5
Mercure (µg/l) 0,007 <0,005 0.03
Nickel (µg/l) 0,8 0,6 1.8
Chrome (µg/l) 1,3 1,6 0.3Arsénic (µg/l) 0,9 0,8 6
Comité de suivi – Septembre 2007 20
Les résultats bactériologiques sont présentés dans le tableau 10 et sont comparés aux
critères de qualité des eaux de baignade (extrait de l’annexe 1 du Décret n°81-324 du 07/04/81).
G : nombre guide caractérisant une bonne qualité pour la baignade vers laquelle il faut tendre
I : Nombre impératif qui constitue la limite supérieure au*delà de laquelle la baignade est considérée de mauvaise qualité
Tableau 10 : Qualité bactériologique des eaux du Kannik
Pour les eaux de baignade, les critères bactériologiques à suivre sont les coliformes totaux,
les streptocoques fécaux et E. Coli. La présence de ces germes dans l’eau indique une contamination
d’origine fécale plus ou moins forte en fonction des concentrations relevées.
Dans le cas présent, l’eau de la zone d’immersion du Kannik ne présente pas de
contamination d’origine fécale : les germes sont quasi absents et l’eau est conforme à la norme de
qualité bactériologique pour l’eau de baignade.
PARAMETRES KA1 KA2
Bactériologie G I
Coliformes thermotolérants (/100ml) 9,2 23 500 10 000
Streptocoques fécaux (/100ml) <15 <15 100 /
Escherichia coli (/100ml) <15 <15 100 2000
Spores bactéries anaérobies sulfito-réductrices (/100ml) <15 <1 / /
Salmonelles (/l) Absence Absence / /
Norme eau baignade
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 21
5. Etudes et réflexions
5.1. Benthos
L’impact des dépôts de sédiments de dragage sur le benthos fait l’objet d’un suivi tous les cinq
ans par le Port Autonome de Rouen sur les sites du Kannik, la zone intermédiaire et leurs zones
d’influence. Une campagne a été réalisée en mars/avril 2008 dont les résultats sont en cours
d’exploitation. Une nouvelle campagne serai effectuée à l’automne 2008. Les résultats seront
présentés dans le dessin de demande de renouvellement.
5.2. Halieutique
En ce qui concerne les prélèvements directs éventuels de poissons par la drague lors de son
activité, le Port a mené une réflexion avec différents partenaires (Maison de l’Estuaire, Cellule de Suivi
du Littoral Normand, Comité Régional des Pêches) sur les méthodes d’échantillonnages à mettre en
place dans le puits de la drague.
Les contraintes préalables, inhérentes aux caractéristiques dimensionnelles, mécaniques et
au respect des conditions de sécurité à bord des dragues aspiratrices en marche actuellement en
service dans l’estuaire de la Seine sont de premier ordre :
� La puissance de pompage du mélange eau + sédiment est extrêmement élevée, y compris à
la sortie des conduites qui surplombent le puits.
� La vitesse de remplissage du puits (5 000 m3) est élevée, le niveau maximal étant obtenu
seulement au bout de 20 minutes à 1 demi-heure .
� Le matériel dragué déversé dans le puits est un mélange dont la fraction surnageante est
liquide.
� Il n’existe pas de dispositif permettant au personnel de descendre dans le puits pendant les
opérations de dragages, ce qui atteste du danger à envisager ce genre d’interventions.
Plusieurs solutions ont été envisagées :
- Echantillonnage à partir du déversoir de surverse,
- Echantillonnage à partir du refoulement dans le puits,
- Echantillonnage dans le partie liquide avec des havenets,
Les 2 premières solutions n’ont pas été retenues, car techniquement difficilement réalisables.
En effet, l’installation d’un filet ou d’un treillis métallique sur le déversoir semble difficile du fait
des débits de surverse très importants et de la forme du déversoir sui nécessite une réalisation sur
mesure en atelier.
Comité de suivi – Septembre 2007 22
De plus, étant donné la hauteur du déversoir par rapport au fond du puits, un échafaudage est
nécessaire pour mettre en place et récupérer à la fin de la manipulation le filet installé, ce qui peut
engendrer un coût élevé du fait du temps de mobilisation de la drague.
De même, l’installation d’un filet sur la conduite de refoulement du puits n’est pas réalisable en
raison de la largeur du puits, du nombre de déversoirs (16 déversoirs, 8 de chaque côté) et de la
pression en sortie.
La solution qui semble la plus facile à mettre en œuvre, à moindre coût, est l’échantillonnage
dans la partie liquide avec des havenets (filet « haveneau »).
Cette solution présente l’avantage de pouvoir être réalisée pendant toute la durée de
l’opération de dragage : chargement, densification, transport.
De plus, si le chargement est suffisamment dense, lors du clapage, en ouvrant uniquement le
clapet, l’eau présente en surface s’infiltrera à travers les matériaux chargés mais les matériaux
resteront, ce qui peut permettre de voir l’intégralité du chargement sec et de remarquer les poissons
présents.
Le Port prévoit la réalisation d’un essai de pêche dans la drague Daniel Laval à l’automne
2008.
PORT AUTONOME DE ROUEN
Dragage et immersion : rapport de suivi
Comité de suivi – Septembre 2007 23
5.3. Valorisation des sédiments de dragage
La caractérisation des sédiments sur le plan chimique et géotechnique est une première étape
essentielle, étude réalisée en 2006, pour entreprendre la valorisation des sédiments.
La deuxième étape est de déterminer, en fonction de ces caractéristiques, les débouchés et
usages possibles ainsi que les coût concernés pour déterminer la faisabilité d’une valorisation des
sables de dragage. Ce travail a été confié à une étudiante de Master Pro de l’Université de Rouen,
dans le cadre d’un stage de 6 mois, au printemps-été 2007.
Le stage consistait à étudier les possibilités de valorisation des sédiments de dragage de
l’estuaire : déterminer en fonction des caractéristiques des sédiments, les débouchés possibles,
réaliser une étude des coûts pour les usages possibles et mener une étude de marché pour
déterminer la demande potentielle en sable fin dans la région.
Les caractéristiques des sédiments de dragages ont été présentés dans le rapport de suivi
2006.
Au vu des caractéristiques des sédiments, les principaux domaines de valorisation étudiés sont :
- le secteur du BTP,
- l’industrie,
- le rechargement de plages.
5.3.1. Le secteur du BTP
���� La fabrication du béton
Le béton est fabriqué à partir de granulats (sable) aggloméré par liant qui peut être
hydraulique (ciment) ou hydrocarboné (bitume).
Il ressort de l’étude que les sables de dragage sont trop fins pour être utilisés comme granulats à part
entière. Ils pourraient être utilisés comme correcteur granulométrique d’un béton. Cette utilisation
représente cependant de faible volume et nécessite de laver les sédiments pour éliminer la fraction
fine (argile, matière organique) d’où des coûts élevés.
���� Travaux routiers
Les sables trouvent différentes utilisations dans les travaux routiers, notamment comme
remblais, couche de forme et couche d’assise de chaussées.
Pour la couche d’assise de chaussées, les sables de dragage de l’estuaire ne peuvent être utilisés en
raison de leur granulométrie trop fine.
L’utilisation en couche de forme est possible avec ajout de chaux et de ciment. Les sables doivent
être cependant traités à la chaux (1 à 2 %) pour éliminer les matières organiques et les argiles, et par
un liant hydraulique, d’où des coûts de traitement élevés 6 à 9 € par tonne de sédiment pour un faible
volume valorisé.
Comité de suivi – Septembre 2007 24
Les sables de dragage pourraient être utilisés pour la réalisation de remblais. Cette utilisation
nécessite cependant un ajout de chaux (2 à 3 %) afin de neutraliser les argiles et la matière
organique. Le coût de traitement est faible (3 à 4 € par tonne) et le volume valorisé est important.
A noter que ces sables de dragage de l’estuaire ont déjà fait l’objet dans le passé, de valorisation en
remblai :
- en 1989 : remblai d’accès au Pont de Normandie (200 000 m3 de sable non traité)
- en 1990 : remblai lors d’une extension de la plate-forme EXXON à Notre-Dame-de-
Gravenchon (400 000 m3 de sable non traité).
5.3.2. Industrie de la verrerie et de la fonderie
Les sables fins sont utilisés en verrerie ou pour réaliser des moules et des noyaux (intérieur
de la pièce) pour des alliages de métaux en fusion.
Les sables de dragage ont une granulométrie qui correspond à celle des sables utilisés pour la
verrerie (0,1 à 0,3 mm) mais la teneur en silice n’est pas assez importante pour cette utilisation (85 %
de silice contre 95 % minimum nécessaires en verrerie).
5.3.3. Le rechargement de plages
Les sédiments de dragage ont une qualité bactériologique qui permettrait de les valoriser en
rechargement de plages. Cependant, la fine granulométrie de ces sables ne correspond qu’à la
granulométrie de quelques basses plages normandes (Honfleur, Pennedepie) qui ne nécessitent pas
un apport de sable (côte stabilisée).
5.3.4. Etude de marché et autres coûts
L’étude de marché a mis en évidence que de nombreux facteurs influencent les prix de la
valorisation : coût de dragage lié à la mise à terre, coût du transport, coût de traitement (si besoin).
Il est donc difficile de déterminer un coût précis d’une valorisation. Les deux facteurs
prépondérants sont : le coût du dragage (lié au coût élevé de la drague) et le coût de transport,
directement liés à la quantité de sable à valoriser.
Ainsi, le choix de la chambre de dépôt et de la drague à utiliser dans le but d’une future
valorisation dépendra principalement de la localisation de la demande et des quantités demandées.
Il faut noter que les sables fins sont déjà en excédent dans la région. Ils proviennent des
carrières situées en Vallée de Seine souvent issues des lavages, criblages et concassages de
granulats alluvionnaires ou des découvertes de carrières.
L’utilisation des sédiments de dragage sera sans doute amenée à se développer dans les
années à venir du fait du tarissement de la ressource en granulats dans la Vallée de la Seine.
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Teneurs des différents congénères des PCB dans les sédiments de dragage dans le
chenal de navigation, comparées aux niveaux GEODE
ANNEXE 2 : Fiches de calculs des scores de risques : logiciel GEODRISK
ANNEXE 3 : Levés bathymétriques de 2006 et de 2007 de la zone de dépôt du Kannik et levé
différentiel
ANNEXE 4 : Levés bathymétriques de 2006 et 2007 de la Zone Temporaire Amont et levé différentiel
ANNEXE 5 : Levés bathymétriques de septembre 2005 - mai 2006 et de septembre 2006 – mai 2007
sur la zone de dépôt Intermédiaire
ANNEXE 1
Teneurs des différents congénères des PCB
dans les sédiments de dragage dans le chenal de nav igation, comparées aux niveaux GEODE
Teneurs en PCB dans les sédiments de dragage en 200 7
dans le chenal de navigation
25 25 50 25 50 50 2550 50 100 50 100 100 50
N1 GEODEN2 GEODE
µg/kg PCB 28 PCB 52 PCB 101 PCB 118 PCB 138 PCB 153 PCB 180
min 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.40 1.00max 6.90 6.60 10.20 10.20 16.40 13.30 7.40moy 2.10 2.75 4.17 4.08 6.13 5.90 3.27min 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.30 1.00max 1.70 3.00 3.70 3.50 6.10 5.30 3.60moy 1.18 1.70 2.05 1.98 3.20 3.15 1.93
2007
Lieux
Engainement
Brèche
ANNEXE 5
Levés bathymétriques de septembre 2006 – mai 2007,
et d’octobre 2007 et de mai 2008,
sur la zone de dépôt Intermédiaire