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1 Dossier de presse Musée du Louvre Aile Sully, salles 20-23 Du 8 mars au 11 juin 2012 Jean-Philippe Toussaint LIVRE / LOUVRE Sommaire Communiqué de presse p. 2 Préface par Henri Loyrette p. 6 Entretien p. 7 Repères chronologiques p. 9 Publications p. 10 Liste des œuvres exposées p. 12 Liste des visuels disponibles p. 15 Programme détaillé du cycle de films p. 18 En partenariat média avec Libération, Télérama et Arte. Cette exposition bénéficie du mécénat en nature de Samsung Electronics France et de g.tec medical engineering.

Du 8 mars au 11 juin 2012 - Musée du Louvre...Aile Sully, salles 20-23 Du 8 mars au 11 juin 2012 Jean-Philippe Toussaint LIVRE / LOUVRE Sommaire Communiqué de presse p. 2 Préface

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Dossier de presse Musée du Louvre Aile Sully, salles 20-23 Du 8 mars au 11 juin 2012

Jean-Philippe Toussaint LIVRE / LOUVRE

Sommaire Communiqué de presse p. 2 Préface par Henri Loyrette p. 6 Entretien p. 7 Repères chronologiques p. 9 Publications p. 10 Liste des œuvres exposées p. 12 Liste des visuels disponibles p. 15 Programme détaillé du cycle de films p. 18

En partenariat média avec Libération, Télérama et Arte. Cette exposition bénéficie du mécénat en nature de Samsung Electronics France et de g.tec medical engineering.

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Jean-Philippe Toussaint Livre/Louvre

A l’occasion du cycle consacré aux arts du livre, le musée du Louvre donne carte blanche à Jean-Philippe Toussaint, écrivain et réalisateur belge. L’exposition intitulée Livre/Louvre associe photographies, vidéos, installations et performances de l’artiste pour « évoquer le livre sans passer par l’écrit ».

L’auteur engage une réflexion sur la lecture, le temps qui passe et la littérature. Il y est, entre autres, question de bibliothèque, de collection, et plus particulièrement de la collection Edmond de Rothschild du département des Arts graphiques. L’activité cérébrale est évoquée dans une installation qui associe des dessins de Le Brun à une cabine de douche expérimentale. Pour l’exposition, Jean-Philippe Toussaint a réalisé spécialement deux grandes compositions photographiques, Mardi au Louvre, qui évoque sous un jour inattendu la vie du musée le mardi, jour de fermeture, et un portrait de groupe d’écrivains contemporains librement inspiré de l’Hommage à Delacroix de Fantin-Latour. De même, mettant en rapport l’éternité de l’écrit et l’éphémère de la lecture, le manuscrit exceptionnel d’En attendant Godot de Beckett côtoie la huitième édition de La Divine Comédie de Dante, tous deux présentés en contrepoint de neuf tablettes électroniques ouvertes sur des traductions de La Divine Comédie de Dante en différentes langues.

Communiqué de presse Exposition Programmation

du 8 mars au 11 juin 2012 Aile Sully– salles 20 à 23

Jean-Philippe Toussaint Autoportrait au Louvre Photographie © J.P. Toussaint, 2012

Direction de la communication Contact presse Anne-Laure Beatrix Laurence Roussel [email protected] - T : 01 40 20 84 98 / Fax : 54 52

Informations pratiques

Lieu Les œuvres sont exposées dans les salles Sully au 2ème étage.

Horaires Tous les jours de 9h à 17h45, sauf le mardi. Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu’à 21h.45

Tarifs Accès avec le billet d’entrée au musée : 10 € .

Renseignements www.louvre.fr

Le catalogue de l’exposition La Main et le Regard. Livre/Louvre Jean-Philippe Toussaint. Coédition Le Passage / musée du Louvre éditions. 220p., 29€.

Jean-Philippe Toussaint, Néon Livre/Louvre Création 2012 © J.P. Toussaint

Commissaire de l’exposition : Pascal Torres, conservateur de la collection du Baron Edmond de Rothschild et de la Chalcographie du musée du Louvre

Jean-Philippe Toussaint est un écrivain et réalisateur belge né le 29 novembre 1957 à Bruxelles, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (1978) et titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine. Il est l’auteur de neufs romans, tous publiés aux éditions de Minuit, qui se caractérisent par un style et un récit minimalistes. Il a été en 1996 lauréat de la Villa Kujoyama et a obtenu le Prix Médicis du roman français en 2005 pour Fuir. Ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues. Le « dépouillement souriant » de ses textes est poussé à l’extrême dans ses réalisations cinématographiques.

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Aimer lire (2005-2012)

L’exposition ouvre sur un mur d’images constitué d’une série de 84 photos de Jean-Philippe Toussaint. Lumineuses et enlevées, elles montrent les effets du temps qui passe, puisque les livres sont presque toujours les mêmes alors que les vêtements changent et les visages évoluent. Dans cette même section, la collection Edmond de Rothschild est mise à l’honneur : sont présentés deux manuscrits exceptionnels, La Divine Comédie de Dante, ainsi que le manuscrit original d’En attendant Godot de Samuel Beckett, en contrepoint de neuf tablettes électroniques ouvertes sur des traductions de La Divine Comédie de Dante. L’Univers (que d’autres nomment la Bibliothèque)

Jean-Philippe Toussaint exprime, par une vaste installation lumineuse simulant la voûte céleste, l’analogie entre la bibliothèque et l’univers, où la bibliothèque savamment ordonnée est le monde. Le mot livre se révèle au centre de l’exposition, en témoignent les néons lumineux qui traduisent le mot en de nombreuses langues.

Mardi au Louvre Mardi au Louvre est une composition photographique originale de l’artiste visant à représenter la vie du Louvre le mardi, jour de fermeture, et faisant écho aux compositions de tableaux d’atelier. Les échelles, échafaudages et installateurs sont les principaux protagonistes de cette composition où trône le chef-d’œuvre de Delacroix, la Mort de Sardanapale. Portrait de groupe d’écrivains Librement inspiré du tableau Hommage à Delacroix de Henri Fantin-Latour, un portrait d’écrivains contemporains (Pierre Bayard, Emmanuel Carrère, Philippe Djian, Jean Echenoz, Olivier Rolin, Jean-Philippe Toussaint) posant autour d’une gravure de Delacroix, est exposé, instaurant un dialogue entre passé et présent. LIRE / LIVE, installation originale Enfin, une installation met en scène, dans une cabine de verre, un modèle vivant assis sur une chaise, lisant un livre, un casque d’électrodes sur la tête relié à un écran de contrôle enregistrant ce qui se passe dans son esprit pendant la lecture. Malgré l’environnement médical, cette apparente réalité scientifique n’est qu’un leurre, car il s’agit d’une création vidéo originale de Jean-Philippe Toussaint diffusée à l’écran à partir d’enregistrements issus de l’imagerie médicale. En vis-à-vis sont présentés trois Autoportraits en lecteur et des dessins anatomiques de Charles Le Brun provenant des collections du Louvre.

Jean-Philippe Toussaint, Aimer lire, détail Photographie © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Mardi au Louvre, état préparatoire. © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Autoportrait en lecteur © J.P. Toussaint, 2012

Je souhaiterais évoquer le livre sans passer par l’écrit. C’est, en quelques propositions plastiques, un hommage visuel au livre.

Cette exposition bénéficie du mécénat en nature de Samsung Electronics France et de g.tec medical engineering

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Dans la Salle audiovisuelle Du 3 mars au 11 juin, à partir de 14h, accès libre

Trois Fragments de Fuir / Louvre (2012) Une coproduction Les films des Tournelles, Louis Vuitton Malletier, le musée du Louvre.

Triptyque cinématographique, interprété par Dolores Chaplin et réalisé spécialement par Jean-Philippe Toussaint à l'occasion de l'exposition « LIVRE / LOUVRE », adapté de son roman Fuir, Editions de Minuit, Prix Médicis 2005.

LOUVRE : Marie apprend la mort de son père au musée du Louvre, elle fuit dans le musée à la recherche de la sortie. CHINE : Trois personnages fuient à trois sur une moto dans la nuit chinoise poursuivis par la police. ELBE : La mer accueille les larmes de Marie.

La caméra, souvent en mouvement, douce et vive, suit les rythmes des corps et l’agitation des esprits, serrant au plus près les personnages. Le film, baigné de musique et de lumière, exalte la sensualité des êtres et celle des espaces.

Sur le Web

Web-création LIVRE / LOUVRE Réalisé par Jean-Philippe Toussaint. Une coproduction musée du Louvre-Arte Développement. Pendant la durée de l’exposition, Jean-Philippe Toussaint propose plusieurs rendez-vous sur le Web, ponctuant des moments forts de son exposition et offrant aux internautes des surprises visuelles et des rencontres de lecteurs.

A l’Auditorium du Louvre

Samedi 5 mai, une journée « Lire le musée ». Jean-Philippe Toussaint ou la vérité sur une exposition

Organisée autour de Jean-Philippe Toussaint et animée par Arnaud Laporte, cette journée confrontera les amis de plume de l’auteur de Faire l’amour avec quelques images issues des murs du musée. Se prêteront à cet exercice qui nous en dira long sur le Louvre, Olivier Rolin, Emmanuel Carrère, Pierre Bayard, Philippe Djian, Jean Echenoz, Pascal Torres et Ange Leccia.

11h à 13h : Jean-Philippe Toussaint et Pascal Torres. Autoportrait au Louvre. Modération : Arnaud Laporte. 14h30 à 17h30 : Raisons et déraisons du Louvre. Avec Jean-Philippe Toussaint, Olivier Rolin, Emmanuel Carrère, Pierre Bayard, Philippe Djian, Jean Echenoz, Pascal Torres et Ange Leccia. Modération : Arnaud Laporte. 17h30 : Projection du film Trois Fragments de Fuir, de Jean-Philippe Toussaint. Fr./Bel., 2012, 20 min, coul. La Déraison du Louvre, d’Ange Leccia. Fr., 2005, 15 min, coul. Films présentés par Jean-Philippe Toussaint et Ange Leccia.

Jean-Philippe Toussaint Trois Fragments de Fuir 2012

Et aussi L’Urgence et la Patience de Jean-Philippe Toussaint Les Editions de Minuit.

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Vendredi 4 mai à 20h30 La Ricotta de Pier Paolo Pasolini It., Fr., 1963, 35 min, nb et coul. 2ème court-métrage du film collectif Rogopag de Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard, Pier Paolo Pasolini, Ugo Gregoretti. Avec : Orson Welles (le réalisateur), Mario Cipriani (Stracci)

La Patinoire de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel./It., 1999, 80 min, coul. Avec Tom Novembre, Mireille Perrier, Marie-France Pisier, Bruce Campbell, Dolores Chaplin.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

Samedi 5 mai à 17h30 Trois Fragments de Fuir de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel., 2012, 20 min, coul.

La Déraison du Louvre d’Ange Leccia Fr., 2005, 15 min, coul.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint et Ange Leccia.

Dimanche 6 mai à 15h La Jetée de Chris Marker Fr., 1963, 27 min, nb.

Berlin 10h46 de Jean-Philippe Toussaint et Torsten C. Fischer All., 1994, 70 min, nb, vostf. Avec Mireille Perrier, Herbert Knaup, Arthur Yussupow.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

17h30 The Love Nest (Frigo et la baleine) de Buster Keaton E.-U., 1923, 22 min, nb. The Love Nest est l’unique film que Buster Keaton ait écrit et réalisé seul.

La Salle de bain de John Lvoff Fr., 1989, 91 min, nb. Scénario de Jean-Philippe Toussaint et John Lvoff. Avec Tom Novembre et Gunilla Karlzen.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

Samedi 12 mai à 14h30

Le Permis de conduire Sketch de Jean Yanne et Lawrence Riesner. 5 janvier 1967, « Palmarès des chansons », 4 min.

La Sévillane de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel., 1993, 90 min, coul. Avec Mireille Perrier, Jean-Claude Adelin, Jean Yanne.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

17h Film De Samuel Beckett et Alan Schneider. 1964, 22 min, nb, silencieux (un son). Scénario de Samuel Beckett. Avec Buster Keaton.

Monsieur de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel., 1989, 90 min, nb Avec Dominic Gould, Wojtek Pszoniak, Eva Ionesco

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint Dimanche 13 mai à 15h Providence d’Alain Resnais Fr., 1977, 100 min, coul. Avec John Gielgud, Dirk Bogarde, Ellen Burstyn, David Warner…

17h30 La Notte de Michelangelo Antonioni It./Fr., 1961, 122 min. Avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti, Jeanne Moreau, Bernhard Wicki.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

Du 4 mai au 13 mai, cycle de films

Cinéma Ecrire, filmer. Parcours croisés. Vendredi 4, samedi 5, dimanche 6, samedi 12 et dimanche 13 mai 2012

Ecrivain-cinéaste, cinéaste-écrivain, deux parcours que mêle, avec esprit, élégance et humour, Jean-Philippe Toussaint depuis ses premiers courts-métrages, des parodies « bricolées » à l’aube de ses vingt ans. Après avoir écrit le scénario de La Salle de bain (réalisé en 1988 par John Lvoff), dans lequel Tom Novembre a élu domicile en ce lieu insolite, il passe à la réalisation en 1988 avec Monsieur, portrait d’un étrange personnage à la Hulot. Suit, en 1992, La Sévillane, un film avec Jean Yanne, où l’écrivain, qui adapte son roman, assure être devenu pleinement cinéaste. En 1994, Berlin 10h46 dessine en filigrane un portrait de Berlin en y croisant les destins de quatre personnages. La Patinoire, en 1999, rend un hommage « impertinent » au cinéma, figurant un cinéaste en équilibre (Tom Novembre) sur le terrain éminemment glissant d'une patinoire, face à une productrice déchaînée (Marie-France Pisier). Trois Fragments de Fuir, son nouveau film d’après son roman éponyme, est en partie tourné au Louvre et lui permet de retrouver Dolores Chaplin, déjà présente dans La Patinoire. Alors que Trois Fragments de Fuir sera projeté dans la salle audiovisuelle tout au long de l’exposition « LIVRE/LOUVRE », une rétrospective intégrale des films de Jean-Philippe Toussaint aura lieu à l’auditorium du 4 au 13 mai. Il y propose, en contrepoint, des œuvres rares ou singulières d’autres cinéastes qui permettent de croiser les disciplines et les parcours, interrogeant les notions de temps et de regard.

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« C’est, en quelques propositions plastiques, un hommage visuel au livre » – c’est par cette phrase laconique que Jean-Philippe Toussaint nous propose de parcourir le Louvre. Portant non seulement un regard d’écrivain mais aussi de cinéaste et de plasticien, il s’empare tout à la fois de l’extraordinaire fonds d’estampes, de dessins et de livres rares de la collection Edmond de Rothschild, mais aussi des galeries de peintures, d’antiques et de sculptures qui deviennent, sous sa plume, matière à lire, à écrire, à filmer, matières de rêves, pourrait-on dire en citant Michel Butor pour qui le Louvre, depuis La Modifi-cation jusqu’au texte onirique qu’il consacra aux Croisés de Delacroix, constitue lui aussi un aliment de création littéraire. « LIVRE / LOUVRE », dans sa concision métaphorique, se veut une rencontre, un par-tage, un parcours à travers le palais du Louvre, dans la contemplation des oeuvres qu’il rassemble et dans l’incitation au regard du spectateur qui devient attention du lecteur. C’est un pari que nous lançons avec enthousiasme pour tenter de rendre accessible un point de coïncidence entre le regard et le texte, l’oeuvre cinématographique et le musée, la création plastique et l’écrit : le Livre et le Louvre. Si cette rencontre originale vient prendre place au sein d’une réelle tradition d’ouverture du Louvre à toutes les formes de la création contemporaine (où musique, danse, arts du spectacle, arts plastiques, littérature rivalisent d’invention pour répondre à la complexité protéiforme de nos collections), « LIVRE / LOUVRE » s’inscrit tout particulièrement dans la continuité du programme d’expositions de la collection Edmond de Rothschild consacrées à l’art et à l’histoire du livre, depuis la première Renaissance florentine jus-qu’au XVIIIe siècle. Cette rencontre inédite entre le livre, l’estampe et le dessin classiques et l’évocation avant-gardiste du livre numérique prend elle-même place au sein d’une plus vaste réflexion menée sur l’héritage humaniste où l’imprimé tient le rôle fondateur que l’on sait. Gageons que ce caprice esthétique, littéraire, cinématographique et plastique mis en scène par Jean-Philippe Toussaint rejoindra le désir du public de redécouvrir les livres monuments de la civilisation occidentale dont la collection Edmond de Rothschild au musée du Louvre demeure l’un des principaux sanctuaires.

Préface Par Henri Loyrette,

président-directeur du musée du Louvre

Extraits du catalogue de l’exposition La Main et le Regard. Livre/Louvre. Jean-Philippe Toussaint. Coédition Le Passage / musée du Louvre éditions.

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Sylvain Bourmeau : Je vais commencer par le lieu dans lequel nous nous trouvons. Un des personnages de Fuir, Marie, traverse le Louvre, et le Louvre traverse votre oeuvre, furtivement, brièvement. Cette fois, vous avez non seulement décidé de traverser le Louvre, mais de vous y arrêter un moment.  

Jean-Philippe Toussaint : Oui, cette scène de Fuir où Marie quitte le Louvre en courant est en quelque sorte fondatrice de l’exposition. C’est grâce à cette scène que j’ai fait la connaissance de Pascal Torres. C’est parce que j’ai situé cette scène au Louvre qu’on s’est rencontrés, et c’est parce que cette rencontre s’est faite que l’exposition a pu avoir lieu, grâce à l’ouverture d’esprit d’Henri Loyrette, le président-directeur du Louvre. Donc, en 2003, quand j’ai situé cette scène de Fuir au Louvre, d’une certaine façon, sans le savoir, je préparais déjà l’exposition. Un détail amusant, c’est que Chen Tong, mon éditeur chinois, m’a dit : « Mais pourquoi tu as situé cette scène au Louvre ? Parce que le Louvre, c’est quand même très ancien, ce n’est pas très contemporain. Pourquoi pas plutôt Beaubourg ? » Et moi, qui attache en effet toujours beaucoup d’importance à l’aspect contemporain de mon travail, je me suis dit : pourquoi pas Beaubourg, en effet ? Surtout que j’y avais pensé en écrivant le livre. J’avais même réuni de la documentation sur le grand escalier mécanique de Beaubourg qui donne sur Paris, j’avais même pensé un moment situer la scène là, au Centre Pompidou : Marie fuyant le Centre Pompidou en descendant en courant les grands escalators vitrés. Mais, finalement, j’ai renoncé parce que ce n’était pas mon idée initiale. Peut-être que Beaubourg était en effet plus contemporain, mais mon idée, ou mon fantasme, c’était le Louvre. Le Louvre n’est peut-être pas emblématique de l’art contemporain, mais, contrairement à l’idée que peut s’en faire quelqu’un qui vit en Chine, c’est quand même un lieu de création très vivant.  

S. B. : Pour autant, il n’aurait pas suffi que cette scène existe dans un roman pour que l’exposition se fasse. Il fallait aussi qu’à côté de votre travail d’écrivain, vous ayez développé depuis un certain nombre d’années, une autre démarche artistique, plasticienne, ou d’artiste contemporain. J’aimerais que vous explicitiez la façon dont vous articulez, dont vous pensez et dont vous vivez ces deux démarches. D’un côté écrire, et de l’autre produire des oeuvres plastiques en utilisant différents médiums, que ce soit la photographie ou les installations. J.-P. T. : On peut dire que, tout à fait inconsciemment, cela fait trente ans que je prépare l’exposition au Louvre. Finalement, il s’agit d’une sorte d’aboutissement, parce que dans cette exposition sera réuni tout ce que je fais depuis des années, c’est-à-dire à la fois le livre, l’image, la photographie, les arts plastiques, le cinéma. Ce que je voulais faire, je le dis explicitement en présentation de l’exposition, c’est un hommage visuel aux livres : je voulais rendre hommage aux livres sans passer par l’écrit. Ce qui ne m’empêche d’ailleurs pas de continuer à écrire (parallèlement à cette exposition, je sors un recueil sur la littérature, L’Urgence et la Patience, aux Editions de Minuit). Mais, ce livre-ci, La Main et le Regard, je l’ai imaginé comme un prolongement de l’exposition, je l’ai conçu presque exclusivement d’un point de vue visuel. évidemment, cela n’exclut pas qu’il y ait des textes, une préface, un avant-propos, un entretien, des notes, etc.

Entretien Par Sylvain Bourmeau

(extraits)

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Tout cela est nécessaire, mais l’essentiel est visuel, chaque page doit pouvoir être appréhendée d’un seul regard. Pour moi, il est important de rechercher toujours la spécificité du médium. Cela me plaisait de donner un livre purement littéraire à Minuit, sans image et sans illustration sur la couverture, et de concevoir un livre purement visuel pour accompagner l’exposition. (….) S. B. : Mais dès le départ, l’idée était de faire un portrait de groupe ? J.-P. T. : L’idée de départ, c’était de faire une variante contemporaine du tableau Hommage à Delacroix de Fantin-Latour. Je me suis dit : les livres, la littérature, c’est aussi des auteurs vivants. Pour ma part, je connais quelques écrivains contem-porains, certains sont même des amis, pourquoi ne pas faire appel à eux pour faire un portrait de groupe aujourd’hui comme Fantin-Latour l’a fait au XIXe siècle. J’ai beaucoup réfléchi à la composition de la photo. Ce qui m’a intéressé, c’est la façon dont je pouvais travailler les détails : Fantin-Latour se représente avec sa palette de peintre, et moi je me mets en scène avec le déclencheur à distance de l’appareil-photo. Il y a là comme une équivalence : je me représente en train de faire la photo, comme Fantin-Latour se représentait en train de peindre. Ensuite, c’est la présence de l’ordinateur sur la photo qui, pour moi, est le détail qui va vraiment situer la photo au coeur des années 2010. Parce que avant on n’utilisait pas l’ordinateur pour le retour-image, du coup cela donne une dimension très contemporaine à la photo, qui pour le reste demeure très classique. (…) S. B. : L’exposition ne prend pas la forme d’un parcours, c’est une forme moins imposée que celle du livre. J.‐P.  T.  :  L’exposition a une cohérence d’ensemble parce que toutes les salles sont centrées autour du livre. Il y a même quelques correspondances d’une salle à l’au-tre, la multiplication des langues des tablettes électroniques fait écho aux multiples traductions du mot LIVRE dans l’installation L’Univers. Il y a une cohérence par salle, et une cohérence d’ensemble. C’est vrai que cette richesse des langues dans L’Univers me plaît beaucoup. Dans La Patinoire, déjà, j’avais joué avec les diffé-rentes langues comme s’il s’agissait de sons, peu importait leur signification, elles avaient comme une beauté de couleurs. Un livre aussi peut être pris comme un ob-jet, indépendamment de ce qu’il contient, les langues peuvent êtres vues comme des couleurs indépendamment de ce qu’elles véhiculent. Et c’est très beau aussi. Le simple fait de voir le mot LIVRE dans une vingtaine de langues en néons de toutes les couleurs me plaît beaucoup. On est évidemment dans le concept, dans la lu-mière, dans la couleur, mais cela me touche, cela m’émeut, parce que je sais ce que cela représente, je sais ce qu’est un livre… Ce n’est pas parce que je fais l’éloge extérieur du livre, de son enveloppe externe, que je n’ai pas conscience qu’il y a aussi l’intérieur du livre, et que la littérature – comme la peinture, c’est Léonard de Vinci qui le dit – est cosa mentale.

Extraits du catalogue de l’exposition La Main et le Regard. Livre/Louvre. Jean-Philippe Toussaint. Coédition Le Passage / musée du Louvre éditions.

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LIVRES

Aux Éditions de Minuit La Vérité sur Marie (Paris: Minuit, 2009) La Télévision (Paris: Minuit,1997 Fuir (Paris: Minuit, 2005) La Réticence (Paris: Minuit,1991) Faire l'amour (Paris: Minuit,2002) L'Appareil-photo (Paris: Minuit,1989) La Mélancolie de Zidane (Paris: Minuit, 2006) Monsieur (Paris: Minuit,1986) Autoportrait (à l'étranger) (Paris: Minuit,2000) La Salle de bain (Paris: Minuit,1985)

FILMS

Les Films des Tournelles La Salle de bain, 1989 un film de John Lvoff Monsieur, 1990 La Sévillane,1992 Berlin, 10 heures 46, 1994 (en collaboration avec Torsten Fischer) La Patinoire, 1999 Faire l'amour, une lecture japonaise, 2005 (en collaboration avec Pascal Auger) Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, 2007 (en collaboration avec Ange Leccia) Pour Robbe-Grillet, 2008 Fuir/Travelling, 2008

EXPOSITIONS

Bruxelles, Chapitre XII Osaka, CASO, 2001 Bruxelles, Galerie-1, Civa, 2002 Toulouse, Fondation Espace Ecureuil pour l'Art Contemporain, 2006 Pau, Parvis3, 2007 Patrimonio, Domaine Orenga de Gaffory, 2008 Canton, 2009

Repères chronologiques

de Jean-Philippe Toussaint

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mars 2012beaux-arts

note d’intentionJean-Philippe Toussaint, à propos de son livre LA MAIN ET LE REGARD, LIVRE/LOUVRE :« Le livre est une partie intégrante de l’exposition. Je l’ai conçu comme une création visuelle autonome, une composition lumineuse, insolente, mélancolique et colorée. Ce qui m’intéresse, c’est de mettre en relation des éléments qui ne sont pas nécessairement équivalents, une gravure de Dürer et une photo de Zidane, des tableaux de la Renaissance et des mains de lecteurs dans le métro de Tokyo. J’essaie de créer des correspondances, aussi bien horizontales – la page de gauche par rapport à la page de droite – que verticales – telle page par rapport à celle qui suit ou à celle qui précède. Il y a là des images de l’exposition au Louvre, mais aussi des images de mes films, des images personnelles, des images intimes de mon propre cerveau captées par les techniques les plus récentes de l’imagerie médicale. Dans cette façon de mettre toutes ces images en relation, parfois j’illustre, je complète, et il en ressort une harmonie de sens ou de tonalité, parfois je heurte, je bouscule, j’entrechoque, et cela crée un dynamisme, un appel d’air, un contraste, un déséquilibre. »

Collection : Essais Beaux-ArtsPages : 240Format : 17 x 24 cmBroché avec rabats200 illustrationsISBN : 978-2-84742-185-9Diffusion Seuil – Volumen

2 rue de la Roquette 75011 Paris • Tél. 01.48.07.57.66 • www.lepassage-editions.fr

Prix (t.t.c.) : 29 €Mise en vente : 1er mars 2012

lepassage

relations presse régionale et étrangère, librairies et salons

Vincent Eudeline • 01.48.07.10.30 • [email protected]

relations presse nationale

Charlotte Rousseau • 01.48.07.52.23 • [email protected]

Jean-Philippe Toussaint est né à Bruxelles en 1957. Il est écrivain, cinéaste et plasticien. Ses livres, parmi lesquels La Salle de bain (Minuit, 1985), L’Appareil-photo (Minuit, 1989), La Télévision (Minuit, 1997), Faire l’amour (Minuit, 2002), Fuir (Minuit, 2005 ; Prix Médicis), La Vérité sur Marie (Minuit, 2009 ; Prix Décembre), sont traduits en une trentaine de langues.

En mars 2012, il publiera également, aux éditions de Minuit, L’Urgence et la Patience, un recueil sur la littérature.

contenu du livre« Je souhaiterais évoquer le livre sans passer par l’écrit. C’est, en quelques propositions plastiques, un hommage visuel au livre », déclare Jean-Philippe Toussaint à propos de l’exposition LIVRE/LOUVRE, pour laquelle le musée du Louvre lui a donné carte blanche.Dans le prolongement exact de cette exposition, LA MAIN ET LE REGARD, LIVRE/LOUVRE est un ouvrage qui, par l’image et non par l’écrit, entend rendre hommage au livre ; mise en abyme apparemment paradoxale et pourtant naturelle pour un écrivain, Jean-Philippe Toussaint, qui est aussi cinéaste et plasticien .

Cet ouvrage accompagne l’exposition LIVre/LOuVre de Jean-Philippe toussaint, organisée au musée du Louvre, salles sully, du 7 mars au 11 juin 2012.

Cet ouvrage est publié en coédition avec le musée du Louvre.

la main et le regard. livre/louvreJean-Philippe Toussaint

9 782847 421859

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À paraître le 1er mars 2012 aux Éditions de Minuit

Jean-Philippe Toussaint

L’Urgence et la Patience 112 pages – 11 euros 978-2-7073-2226-5 L’urgence, qui appelle l’impulsion, la fougue, la vitesse — et la patience, qui requiert la lenteur, la constance et l’effort. Mais elles sont pourtant indispensables l’une et l’autre à l’écriture d’un livre, dans des proportions variables, à des dosages distincts, chaque écrivain composant sa propre alchimie, un des deux caractères pouvant être dominant et l’autre récessif, comme les allèles qui déterminent la couleur des yeux. Table des textes : Le jour où j’ai commencé à écrire – Mes bureaux – L’urgence et la patience – Comment j’ai construit certains de mes hôtels – Littérature et cinéma – Lire Proust – Moi, Rodion Romanovitch Raskolnikov – Le jour où j’ai rencontré Jérôme Lindon – Pour Samuel Beckett – Le ravanastron – Dans le bus 63

Jean-Philippe Toussaint est né à Bruxelles en 1957. Il est écrivain et cinéaste. Du 8 mars au 11 juin 2012, il présente l’exposition LIVRE/LOUVRE au musée du Louvre dont le catalogue d’exposition, La Main et le Regard, paraîtra aux éditions Le Passage en mars 2012. Livres parus aux Éditions de Minuit : La Salle de bain, 1985 (collection « double », 2005) Monsieur, 1986 L’Appareil-photo, 1989 (collection « double », 2007) La Réticence, 1991 La Télévision, 1997 (collection « double, 2002) Autoportrait (à l’étranger), 2000 Faire l’amour, 2002 (collection « double », 2009) Fuir, 2005 (prix Médicis 2005) (collection « double », 2009) La Mélancolie de Zidane, 2006 La Vérité sur Marie, 2009 À paraitre également le 1er mars 2012 en collection de poche :

Autoportrait (à l’étranger), « double » n°78 Nouvelle édition augmentée d’une préface et d’un inédit de l’auteur (Le Mans) 128 pages – 6 euros Contact presse : 01 44 39 39 27/[email protected]

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Salle 20 Dante (Florence, c. 29 mai 1265 - Ravenne, 14 septembre 1421) La Commedia [La Divine Comédie] Col comento di Christophoro Landino… [enrichie des commentaires de Cristoforo Landino], Florence, Nicolò di Lorenzo, 30 août 1481 Cette huitième édition de la Divine Comédie de Dante fut publiée à Florence et datée du 30 août 1481. Elle est enrichie des commentaires de Cristoforo Landino, professeur d’éloquence et de poésie à l’université de Florence et membre de l’Académie platonicienne fondée par Cosme de Médicis. Le graveur florentin Baccio Baldini ( ?, vers 1436 - Florence, 12 décembre 1487) a réalisé, d’après les dessins de Sandro Botticelli, une suite de dix-neuf estampes en manière fine illustrant l’Enfer de la comédie. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection du baron Edmond de Rothschild, L.58 L.R. Baccio Baldini ( ?, vers 1436 - Florence, 12 décembre 1487) Virgile fait apercevoir Béatrice à Dante (L’Enfer, chant III) 1481 Burin, manière fine Musée du Louvre, département des Arts graphiques, collection du baron Edmond de Rothschild, 3772 LR Samuel Beckett (Foxrock, Dublin, 13 avril 1906 - Paris, 22 décembre 1989) En attendant Godot Le manuscrit est composé d’un cahier de 142 folios. Le corps du texte mentionne trois dates : 9 octobre 1948, 9 décembre 1948 et 29 janvier 1949, étapes probables de l’écriture du manuscrit. Le manuscrit comporte différentes corrections et plusieurs variantes du texte publié aux Éditions de Minuit en 1952. 1948-1949 Manuscrit autographe Bibliothèque nationale de France, Richelieu - Arts du spectacle, donation de la famille de Jérôme Lindon, 2006, RESERVE MY-440 Patrick Soquet et Jean-Philippe Toussaint L’Enfer 2012 Œuvre multimédia, 9 tablettes Galaxy Tab 10.1 Vidéo feu : Jean-Philippe Toussaint, Laurent Chanut Montage, programmation : Patrick Soquet, avec Kinoma Software by Marvell Le texte du chant III de l’Enfer de Dante en neuf langues : italien, anglais, espagnol, français, japonais, chinois, tchèque, grec, russe Propriété de l’artiste

Liste des œuvres exposées

Vitrine recto verso Charles Le Brun (Paris, 24 février 1619 - Paris, 12 fé-vrier 1690) Deux Études d’yeux humains Giambattista della Porta s’était intéressé au fonctionne-ment de l’œil humain qu’il comparaît à celui d’une chambre obscure munie d’une lentille de verre, alors que l’étude du siège de la perception visuelle occupait de nombreux savants européens de l’époque. Le Brun s’intéresse davantage à l’expression des yeux et à leur forme – comme il l’avait déjà montré dans ses trois études d’yeux d’après l’antique (cf. Inv. 28263 verso) – qu’à l’étude scientifique de l’œil. Comme tous ses contemporains, Le Brun n’a pas ignoré l’ouvrage du père Étienne Binet (1569-1639), l’Essay des Merveilles de Nature et des plus nobles artifices nécessaires à tous ceux qui font profession d’éloquence (Rouen, 1621), dont le chapitre XII est entièrement consacré à l’œil. Le Brun veut montrer, comme l’indique d’ailleurs l’anno-tation portée sur le dessin, que les yeux levés au ciel sont le propre de l’homme. 1671 Pierre noire, sur papier blanc jauni. Annoté, en haut, à la plume et encre noire : O / Mouvement Singulier Qui n’appartient qu’à l’Espece de l’homme et en bas au milieu, à la plume et encre noire : ‘A’ (orné), au milieu, le long du bord vertical droit, à la pierre noire : ‘A’. Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Cabinet des dessins, Inv. 28223 recto Charles Le Brun (Paris, 24 février 1619 - Paris, 12 fé-vrier 1690) Étude d’un cerveau Il s’agit d’une copie d’après la planche 48 de l’ouvrage de Vésale, De Humani Corporis Fabrica (Bâle, 1543). 1671 Pierre noire, sur papier blanc jauni. En bas au milieu, inscription à la pierre noire : 149 Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Cabinet des dessins, Inv. 28223 verso Jean-Philippe Toussaint Mains 2012 40 photographies montées sur aluminium de 30 x 40 cm Propriété de l’artiste Jean-Philippe Toussaint Aimer lire 2005-2012 84 photographies de 30 x 45 cm Propriété de l’artiste

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Salle 21

 Jean-Philippe Toussaint L’Univers 2012 Installation lumineuse, 22 néons Propriété de l’artiste El universo (que otros llaman la Biblioteca) se compone de un número indefinido, y tal vez infinito, de galerías hexa-gonales, con vastos pozos de ventilación en el medio, cer-cados por barandas bajísimas. (...) A izquierda y a derecha del zaguán hay dos gabinetes minúsculos. Uno permite dormir de pie; otro, satisfacer las necesidades finales. (...) En el zaguán hay un espejo, que fielmente duplica las apa-riencias. Los hombres suelen inferir de ese espejo que la Biblioteca no es infinita (si lo fuera realmente ¿a qué esa duplicación ilusoria?); yo prefiero soñar que las superficies bruñidas figuran y prometen el infinito... Jorge Luis Borges, Ficciones, “La Biblioteca de Babel” L’univers (que d’autres nomment la Bibliothèque) se com-pose d’un nombre indéfini, et peut-être infini, de galeries hexagonales, avec au centre de vastes puits d’aération bor-dés par des balustrades très basses. […]À droite et à gau-che du couloir il y a deux cabinets minuscules. L’un per-met de dormir debout ; l’autre de satisfaire les besoins fé-caux. […] Dans le couloir il y a une glace, qui double fidè-lement les apparences. Les hommes en tirent conclusion que la Bibliothèque n’est pas infinie ; si elle l’était réelle-ment, à quoi bon cette duplication illusoire ? Pour ma part, je préfère rêver que ces surfaces polies sont là pour figurer l’infini et pour le promettre...

Jorge Luis Borges, Fictions, « La Bibliothèque de Babel » Traduction Ibarra, Gallimard, coll. « Folio », 1983

Salle 22 Les métaphores de l’écriture

Martin Schongauer (Colmar, vers 1450 - Brisach, 1491) La Tentation de saint Antoine Burin Musée du Louvre, département des Arts graphiques, col-lection du baron Edmond de Rothschild, 216 L.R. Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 - Nuremberg, 1528) Melencolia I 1514 Burin Musée du Louvre, département des Arts graphiques, col-lection du baron Edmond de Rothschild, 574 L.R.

 

 

Jean-Philippe Toussaint Quelques amis écrivains qui passaient ce jour-là au Lou-vre par hasard à qui j’ai demandé de poser avec moi à l’improviste devant un autoportrait de Delacroix 2012 Photographie montée sur aluminium, 150 x 225 cm Propriété de l’artiste Jean-Philippe Toussaint Mardi au Louvre 2012 Photographie, 249 x 500 cm Propriété de l’artiste

Salle 23

 Sur le mur de gauche en entrant : Sébastien Leclerc (Metz, 1637 - Paris, 1714), d’après Charles Le Brun (Paris, 1619 - Paris, 1690) Caractères des Passions, gravés sur les desseins de l’Il-lustre Mons’ Le Brun par S. Le Clerc. La suite gravée des Caractères des Passions, publiée par Sébastien Leclerc « Chez N. Langlois rue Saint-Jacques à la Victoire, avec Privilège du Roy » en 1692, est consti-tuée de vingt planches oblongues gravées à l’eau-forte au simple trait (à l’exception du titre), et numérotées dans l’angle inférieur droit. Cette suite illustre la conférence consacrée à « l’Expression des Passions », donnée par Charles Le Brun à l’Académie royale de peinture en 1671. De gauche à droite, et de haut en bas : La Tranquillité [25832 LR], La Joie [25833 LR], L’Admi-ration [25834 LR], L’Étonnement [25835 LR], L’Atten-tion et l’Estime [25836 LR], L’Horreur [25859 LR], La Frayeur [25860 LR], La Tristesse [25861 LR]. 1692 Eau-forte Musée du Louvre, département des Arts graphiques, col-lection du baron Edmond de Rothschild, Inv. 25832 LR à 25836 LR ; 25859 LR à 25861 LR NB. LR ou L.R. Jean-Philippe Toussaint Trois Autoportraits en lecteur 2012 Image 15 x 15cm, obtenue par résonance magnétique, retouchée et tirée sur papier Fine Art Etch 300 grammes Propriété de l’artiste Charles Le Brun (Paris, 24 février 1619 - Paris, 12 février 1690) Tête d’homme vue de dessus, la calotte crânienne enlevée Cette étude pour l’intérieur d’une boîte crânienne est co-piée de la partie supérieure de la planche 70 de la De Hu-mani Corporis Fabrica de Vésale (Bâle, 1543). 1671 Pierre noire sur papier blanc jauni. Annoté et coté, à la pierre noire en lettres majuscules Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Cabinet des Dessins, inv 28234 recto

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Charles Le Brun (Paris, 24 février 1619 - Paris, 12 février 1690) Cerveau, cervelet et nerfs crâniens de l’homme vus de côté Il s’agit d’une copie dessinée de la partie supérieure de la planche 49 du quatrième livre de la De Humani Corporis Fabrica de Vésale (Bâle, 1543), consacré au système ner-veux ; on y voit le cerveau, le cervelet, les nerfs crâniens et sympathiques vus du côté droit. 1671 Pierre noire, plume et encre noire sur papier. Cotations en majuscules à la plume et encre noire Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Cabinet des Dessins, inv 28237 recto

Charles Le Brun (Paris, 24 février 1619 - Paris, 12 février 1690) Trois Études du système nerveux de la tête de l’homme Il s’agit là d’une mise au net, par Charles Le Brun, de trois autres dessins représentant chacun une tête vue de profil, un cerveau et une tête vue de face (Inv. 28223, 28233, 28238) d’après la De Humani Corporis Fabrica de Vésale (Bâle, 1543). 1671 Traits de pierre noire et de sanguine autour des yeux. Plume, encre brune, lavis jaune. Cercle à la sanguine autour de l’œil gauche, sur papier blanc jauni et taché. Trois feuilles assem-blées verticalement Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Cabinet des Dessins, inv 28236 recto

 

 

 

Vidéo, 15 minutes Propriété de l’artiste

Jean-Philippe Toussaint Lire/Live Pour réaliser la vidéo Lire/Live, je suis parti d’images scientifiques créées par différents logiciels à partir de don-nées réelles de l’activité cérébrale. Peu à peu, discrètement, s’opèrent des glissements dans la vidéo et, à partir d’ima-ges réelles de l’activité cérébrale, vraisemblables, proches de ce qu’on pourrait véritablement enregistrer dans un cer-veau humain en activité pendant la lecture, je vais progres-sivement vers la fiction et le fantasme. Je commence avec des images scientifiques, des images plausibles, et, petit à petit, j’y intègre toutes sortes d’autres images, que je trans-forme, retravaille, truque, agrandis, ralentis, décolore, sa-ture, éclaire ou densifie. Il s’agit d’images que j’ai tournées moi-même dans d’autres circonstances, des images faites en Corse avec ma caméra en marge des séances de prise de vues de la série Aimer lire, des images d’eau et de piscine faites à Singapour, des images faites dans le cockpit d’un Boeing 777, mais aussi d’images prises à la volée avec mon téléphone portable et des images capturées sur Inter-net, des images d’archives, des images d’actualités, des images sportives, des images pornographiques. Il me plaît qu’une grande partie de ces images soient des images que j’ai faites moi-même, que je transforme simplement pour la circonstance, pour les faire devenir la matière du flux céré-bral – imagination, pensée, fantasme – qui se meut dans l’esprit du lecteur. La vidéo est plus ou moins articulée en grands chapitres, LES NUAGES, LE FEU (l’autodafé, le livre, Dante, l’enfer), L’EAU, L’AIR, L’HISTOIRE (le pop art, Kennedy, Merckx), et LE LOUVRE (Sardanapale, les statues antiques dénudées, le sexe, la pornographie), mais c’est très sibyllin, c’est loin d’être immédiatement perceptible. De plus, il y a des leitmotive, des images ré-currentes, obsessionnelles, qui reviennent en permanence, des flashs de couleurs, rouges, jaunes, oranges, qui évo-quent l’activité cérébrale et structurent la vidéo du début à la fin.

Jean-Philippe Toussaint, La Main et le Regard (coédition Le Passage/Musée du Louvre éditions, 2012)

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Visuels de l’exposition LIVRE / LOUVRE. Jean-Philippe Toussaint du 8 mars au 11 juin 2012 Les visuels sont libres de droit pendant l’exposition. Ils peuvent être utilisés uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition. Merci de mentionner le crédit photographique et de nous envoyer une copie de l’article : Musée du Louvre, Direction de la communication, 75058 Paris cedex 01

Jean-Philippe Toussaint Néon LIVRE/LOUVRE Création © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Autoportrait au Louvre Photographie © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Autoportrait au Louvre Photographie © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Visuel de l’exposition LIVRE/LOUVRE Création © J.P. Toussaint, 2012

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Jean-Philippe Toussaint, Aimer lecture, Détails Photographies © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint, Mains, Détails Photographies © J.P. Toussaint, 2012

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Jean-Philippe Toussaint Mardi au Louvre, champ vide, état préparatoire Détails © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Autoportrait en lecteur © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Dolores Chaplin dans Trois Fragments de Fuir / Louvre © J.P. Toussaint, 2012

Jean-Philippe Toussaint Mardi au Louvre, Détails © J.P. Toussaint, 2012

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Cinéma Ecrire, filmer. Parcours croisés. Vendredi 4, samedi 5, dimanche 6, samedi 12 et dimanche 13 mai 2012 Vendredi 4 mai 20h30 En présence de Tom Novembre (sous réserve). La Ricotta It., Fr., 1963, 35 min, nb et coul. 2e court-métrage du film collectif Rogopag de Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard, Pier Paolo Pasolini, Ugo Gregoretti Avec : Orson Welles (le réalisateur), Mario Cipriani (Stracci). Un cinéaste en plein tournage d'une œuvre dont le thème est la Passion du Christ. Pasolini inscrit, dans ce film tourné en noir et blanc, deux tableaux vivants représentant la Déposition du Christ (Le Rosso,1521 et Pontormo,1518). « Je n'arrive pas à concevoir des images, des personnages, des compositions de figures qui échappent à la vocation de mes débuts ». Pier Paolo Pasolini.

La Patinoire de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel./It., 1999, 80 min, coul. Avec Tom Novembre, Mireille Perrier, Marie-France Pisier, Bruce Campbell, Dolores Chaplin. « Il y a un double choix de faire un film comique et de faire un film sur le cinéma, de rendre hommage au cinéma tel que je le conçois. C’est peut-être un hommage impertinent, mais pas une satire ou une caricature. J’envisage tout cela de manière heureuse et joyeuse » Jean-Philippe Toussaint

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint. Samedi 5 mai 18h Trois Fragments de Fuir de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel., 2012, 20 min, coul.

La Déraison du Louvre d’Ange Leccia Fr., 2005, 15 min, coul.

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint et Ange Leccia.

A l’auditorium Du 4 au 13 mai 2012

Programme détaillé du cycle de films Ecrire, filmer. Parcours croisés.

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Dimanche 6 mai 15h En présence de William Irigoyen, journaliste. La Jetée de Chris Marker Fr., 1963, 27 min, nb. « Ceci est l'histoire d'un homme marqué par une image d'enfance. La scène qui le troubla par sa violence, et dont il ne devait comprendre que beaucoup plus tard la signification, eut lieu sur la grande jetée d'Orly, quelques années avant la début de la Troisième Guerre Mondiale. Jamais cet enfant, devenu adulte, n'oublia le visage de la jeune femme et la chute de l'homme dans le vide, au bout de la jetée ». « Dans les couloirs des musées, dans les salles, sombres et claires des musées, sous tous les prétextes, avec toutes les hypocrisies, sous ses formes les plus divagantes, les hommes ne cherchent qu’une seule chose, la réponse à une seule question : tout le désir du monde.»

Berlin 10h46 de Jean-Philippe Toussaint et Torsten C. Fischer All., 1994, 70 min, nb, vostf. Avec Mireille Perrier, Herbert Knaup, Arthur Yussupow « Un portrait de Berlin à travers les parcours croisés de quatre personnages (un architecte, une photographe, un tueur et un joueur d’échecs), dont les chemins vont se croiser un jour par hasard à un carrefour à 10 heures 46, puis de nouveau diverger, s’éloigner, se perdre et tenter de se rejoindre » Jean-Philippe Toussaint

Films présentés par Jean-Philippe Toussaint

17h30 En présence de de John Lvoff, cinéaste. The Love Nest (Frigo et la baleine) réal. Buster Keaton E.-U., 1923, 22 min, nb. Après une rupture amoureuse, Buster décide de quitter le monde de ses semblables. Il embarque sur un bateau de fortune et devient navigateur solitaire. Durant un voyage de plusieurs jours, il rencontrera des baleines, des pirates, subira des explosions en tous genres, inventera un nouveau système de pêche, et terminera son voyage initiatique de façon inattendue. The Love Nest est l’unique film que Buster Keaton ait écrit et réalisé seul.

La Salle de bain de John Lvoff Fr., 1988, 91 min, nb. Scénario de Jean-Philippe Toussaint et John Lvoff. Avec Tom Novembre et Gunilla Karlzen. Il a fini par s’installer dans la salle de bain de l’appartement. Comme la peinture de Mondrian lui plaît, son immobilité, son absence de toute perspective du mouvement, le blanc et le noir géométriques de la salle de bain le rassurent. Il y prend le temps de lire, allongé dans la baignoire, il y trouve le temps de méditer. Et puis les Polonais sont arrivés. Les deux peintres exposés à la galerie ; Edmondsson leur a demandé de repeindre la cuisine, mais elle n’a pas encore décidé de la couleur. Ils préparent des poulpes pour le dîner… Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

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Samedi 12 mai 14h30 En présence de Sylvain Bourmeau, journaliste (sous réserve). Le Permis de conduire Sketch de Jean Yanne et Lawrence Riesner. 5 janvier 1967, « Palmarès des chansons », 4 min. Lawrence Riesner joue le rôle d'un examinateur du permis de conduire et Jean Yanne, celui d’un candidat peu accommodant... La Sévillane de Jean-Philippe Toussaint. Fr./Bel., 1993, 90 min, coul. Avec Mireille Perrier, Jean-Claude Adelin, Jean Yanne. La Sévillane ; c’était L’Appareil-photo, dans le roman. Une adaptation libre. « C’est-à-dire oublier davantage le livre, c’est-à-dire être vraiment cinéaste et pas du tout écrivain. J’ai réagi finalement avec assez peu de respect pour l’auteur du livre ». Le narrateur s’est décidé à passer son permis de conduire. Mais il ne s’est pas encore décidé à apporter les photos d’identité nécessaires pour compléter son dossier. Alors il revient tous les jours voir la fille de l’auto-école… Films présentés par Jean-Philippe Toussaint. 17h En présence de Jean-François Robain, chef opérateur. Film De Samuel Beckett et Alan Schneider. 1964, 22 min, nb, silencieux (un son) . Scénario de Samuel Beckett. Avec Buster Keaton. Le scénario s’ouvre sur la célèbre formule de Berkeley, Esse est percipi, être c’est être perçu, thèse centrale de sa philosophie idéaliste. Mais, renversant la formule en non esse est non percipi, Beckett cherche ici les conditions du non-être. Film est une mise en scène des conditions pour échapper à l’objectif, autrement dit à l’œil et à la perception. L’essai aboutit au constat de l’impossibilité de cette non existence car, même si le regard extérieur est supprimé, reste « l’insupprimable perception de soi.»« Il apparaîtra à la fin du film que l’œil poursuivant est celui non pas d’un quelconque tiers, mais celui du soi », écrit Beckett. Monsieur de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel., 1989, 90 min, nb. Avec Dominic Gould, Wojtek Pszoniak, Eva Ionesco. Monsieur pourrait s’appeler Hulot mais il n’a pas l’appétence physique de Nicolas ni la gestuelle de Tati. Et puis d’ailleurs son patronyme est en vacances. Monsieur travaille dans un bureau, rapports, reçus, brazilez-vous au son d’une cafetière électrique. Monsieur a une fiancée. Elle lui présentera son nouveau fiancé. Cela ne l’étonnera pas : pas plus que son père qui essaye son moteur de hors-bord sur la table de la cuisine. Monsieur prendra le thé avec le nouveau fiancé de sa fiancée. Monsieur traverse le monde comme étranger à ce monde si étrange. Il semble se laisser guider par les événements. A moins qu’il n’observe. W. C. Fields dirait « qu’un poisson mort peut flotter en suivant le courant, mais que seul un poisson vivant peut nager en le remontant ». Monsieur, lui, fait l’avion, les bras en croix. Il se promène ainsi. Il lui arrive de se cogner. Aux portes. Il se cogne aussi aux gens… Films présentés par Jean-Philippe Toussaint.

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Dimanche 13 mai 15h Providence d’Alain Resnais. Fr., 1977, 100 min, coul. Avec John Gielgud, Dirk Bogarde, Ellen Burstyn, David Warner… L'histoire se passe dans l'imagination de Clive Langham, un écrivain célèbre, au cours d'une nuit solitaire dans Providence, sa riche villa, la veille de son anniversaire. Le narrateur souffre et boit pour oublier la douleur. Il se débat pour concevoir sa dernière œuvre, un roman dans lequel il explore des aspects de lui-même. En même temps, il est submergé de cauchemars : au cours d'un coup d'état, de nombreuses personnes arrêtées sont parquées dans un stade de football. Petit à petit les personnages qu'imagine Clive sont happés par son cauchemar, le rêve et le roman se fondent, ainsi que les rapports entre les personnages. 17h30 La Notte de Michelangelo Antonioni It./Fr., 1961, 122 min. Avec Marcello Mastroianni, Monica Vitti, Jeanne Moreau, Bernhard Wicki. Un couple d’intellectuels, l'écrivain à succès Giovanni Pontano et sa femme Lidia, après quelques années de mariage, vivent à présent dans la grisaille de l'ennui et d'une incommunicabilité croissante. Un soir, après s’être ennuyé dans une boîte de nuit, le couple se rend à la soirée d’un richissime industriel qui souhaiterait que Giovanni écrive l'histoire de son entreprise. Dans la grande et luxueuse villa de son hôte, séparé un temps de Lidia, Giovanni passe un moment avec Valentina, la fille de l’industriel, tous deux essayant de tromper leur mal de vivre dans une brève et pathétique étreinte. Pendant ce temps, Lidia est escortée par un prétendant qu’elle repousse lorsqu’il devient trop pressant. Au bout d’une longue nuit d’ennui, l'aube surprend Lidia et Giovanni dans le jardin silencieux de la villa désertée. Ils trouvent enfin le courage de se parler, évoquant leur bonheur enfui et la lassitude de leur vie. On comprend que le couple, en plein désarroi, va se donner une dernière chance lorsque Giovanni embrasse soudain Lidia avec ferveur. Films présentés par Jean-Philippe Toussaint Salle audiovisuelle Tous les jours, en mars, avril et mai, à partir de 14h. Trois Fragments de Fuir de Jean-Philippe Toussaint Fr./Bel., 2011, 20 min, coul.