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DU COQ A L’ÄNE D’APRES LES MUSICIENS DE BRÊME DES FRER
SAISON 2011-2012
Opéra de Reims
13 rue Chanzy 51100 Reims
Location tél : 03 26 50 03 92
Jeudi 28 mars 18h30
Vendredi 29 mars 18h30
Durée : 50 minutes
Mise en scène : CAROLINE MUTEL
Direction musicale : SEBASTIEN D'HERIN
Ombres : PHILIPPE BEAU
Création vidéo : XAVIER MORTIMER
Sept musiciens (Cornet, violon, violoncelle,
viole de gambe, théorbe, percussions, clavecin):
LES NOUVEAUX CARACTERES
DU COQ A L’ÂNE, D’APRES LES MUSICIENS DE BRÊME DES FRERES GRIMM
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LES MUSICIENS DE BRÊME : DU CONTE AU SPECTACLE MUSICAL ............................................. 3
IL ETAIT UNE FOIS LES FRERES GRIMM… ................................................................................. 3
PRESENTATION GENERALE DU CONTE ....................................................................................... 4
L’HISTOIRE EN BREF ................................................................................................................. 4
UN CONTE TRES Populaire .................................................................................................... 4
PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES ................................................................................... 5
LETTRES ....................................................................................................................................... 5
EDUCATION MUSICALE............................................................................................................... 8
A LA DECOUVERTE DU MONDE… UNE PETITE GEOGRAPHIE ............................................ 12
HISTOIRE DES ARTS................................................................................................................. 13
LES OUTILS PEDAGOGIQUES ........................................................................................................... 14
POUR EN SAVOIR PLUS… ............................................................................................................ 14
LES CARNETS DE LECTURE ......................................................................................................... 15
LES MUSICIENS DE BRÊME, D’APRES LES FRERES GRIMM ............................................. 15
Les Musiciens de Brême, une interprétation sociale par Denis Thouard . 17
Les Vieux, CHANSON DE JACQUES BREL ............................................................................ 19
LA VIEILLESSE … SIMONE DE BEAUVOIR ............................................................................. 20
LES MUSICIENS DE BRÊME A L’OPERA DE REIMS ...................................................................... 21
LE JEUNE PUBLIC A L’HONNEUR… ........................................................................................... 21
BIOGRAPHIE DES ARTISTES ....................................................................................................... 22
L’ENSEMBLE DES NOUVEAUX CARACTERES ............................................................................ 25
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LES MUSICIENS DE BRÊME : DU CONTE AU SPECTACLE
MUSICAL
IL ETAIT UNE FOIS LES FRERES GRIMM…
Les frères Grimm, Jacob Grimm (1785-1863) et Wilhelm Grimm (1786-1859) sont deux linguistes,
philologues et collecteurs de contes. C’est pour cette dernière activité qu’ils demeurent aujourd’hui
très connus du grand public. Après avoir collectés et réunis des contes, ils les publièrent en deux
volumes sous le titre de Kinder und Hausmärchen, (Contes pour les enfants et les parents, 1812-
1829). Une nouvelle édition parut en 1857 ; elle contenait des histoires supplémentaires et devint le
fameux livre intitulé Contes de Grimm. Hänsel et Gretel fait partie de cette collection.
Aîné d'une famille de six enfants, orphelin
très jeune, Jacob Grimm connaît une
enfance difficile. Malgré la charge de
famille, il poursuit des études de philologie
à l'université de Marbourg, ainsi qu'à Paris.
Après divers emplois administratifs, il est
engagé comme bibliothécaire à Kassel, puis
comme chargé de cours en droit ancien, en
histoire de la littérature et en philosophie à
l'université de Göttingen. Grimm est l'auteur
d'une Grammaire allemande, considérée
aujourd'hui comme le fondement de la
philologie allemande. Mais c'est grâce aux
Contes populaires, réunis avec son frère,
Wilhelm, que Grimm est aujourd'hui connu.
Les plus célèbres de ces contes, 'Blanche
Neige et les sept nains' et 'Cendrillon' font
désormais partie du patrimoine culturel
mondial.
Source :
http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/
Avec son frère Jacob, Wilhelm Grimm fait ses
études à l'université de Marbourg tout en étant
critique littéraire. Puis il travaille dans la
diplomatie ainsi que dans diverses bibliothèques.
En 1830, il est engagé en tant que bibliothécaire
à l'Université de Göttingen, qu'il quitte pour des
motifs politiques sept ans plus tard. Invité avec
son frère par Frédéric-Guillaume IV de Prusse, il
s'installe définitivement à Berlin à partir de 1841
où il exerce la fonction de professeur. Il est
l'auteur de plusieurs livres sur la littérature et sur
les traditions populaires allemandes. En
particulier, il réunit une collection de contes
populaires à l'aide de son frère dans un recueil
baptisé 'Contes de Grimm'. Ils entament aussi la
rédaction d'un dictionnaire allemand, qui sera
achevé par d'autres érudits après la mort des
frères Grimm.
Source :
http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/
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PRESENTATION GENERALE DU CONTE
L’HISTOIRE EN BREF
Un âne, un chien, un chat et un coq, chassés par leur maître, s’enfuient
et veulent devenir musiciens à Brême. La route est longue et, chemin
faisant, ils aperçoivent une maisonnette qui leur ferait un gîte bien
accueillant. Ils sont surpris de découvrir que des brigands ont pris
possession des lieux. Cette fois, les quatre animaux ne déclarent pas
forfait et, après concertation, ils décident d’utiliser la ruse pour
effrayer les intrus et les déloger. Ils s’entraident pour grimper sur le
dos les uns des autres devant la fenêtre, se mettent tous ensemble, à un
signal donné, à pousser des cris intempestifs, avant de faire voler la
vitre en éclats et de sauter par la fenêtre. Epouvantés, les brigands
s’enfuient à toutes jambes.
Ce dénouement inespéré détournera nos quatre amis de leur chemin
vers Brême …
POURQUOI LES ANIMAUX VEULENT-ILS ALLER A BRÊME ?
UN CONTE TRES Populaire
Les quatre compagnons avaient probablement entendu parler de la formation musicale « StadtundRathsMusici » fondée en 1339 qui jouait à l’occasion de festivités et qui acceptait toujours dans ses rangs les musiciens ambulants de passage.
L’histoire se racontait déjà au Moyen Age et il existait de nombreuses versions de ce conte.
Autrefois, ce n’était pas des brigands que les animaux chassaient, mais des lions, loups, ours et
autres animaux héraldiques de la noblesse. En revanche, c’était toujours des animaux moins nobles,
errants, faibles, affamés ou vieux qui l’emportaient sur les forts, les nantis et les puissants.
Cet ordre inversé a fait le succès du conte auprès des gens du peuple qui
avaient pu connaître le même sort que les quatre animaux de l’histoire.
La renommée et la popularité du conte des Musiciens de Brême sont confirmées par les monuments
qui leur sont consacrés aux quatre coins du monde (Zélinograde en Asie Centrale, Osaka au Japon).
La ville de Brême a elle-même plusieurs monuments érigés en l’honneur des quatre compagnons.
PRIX DE LA SOLIDARITE DE BREME
Ces animaux ont servi de modèle pour le prix de la Solidarité de Brême, décerné tous les deux ans
depuis 1988. Avec le prix de la Solidarité, qui distingue des personnes luttant contre le
colonialisme et le racisme et en faveur de la liberté et de l’autodétermination, les Musiciens de la
ville de Brême sont devenus le symbole prouvant que l’alliance des faibles peut l’emporter sur les
forts.
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PISTES D’EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES
LETTRES
QUESTIONNAIRE RELATIF A LA COMPREHENSION GENERALE DU CONTE :
PRESENTATION D’UN « CONTE EN RANDONNEE ».
Petite définition de rappel : « La randonnée » est un récit court et enlevé présentant une chaîne
de personnages, d’éléments ou d’événements qui se répètent jusqu’au dénouement final.
Voir rubrique : « pour en savoir plus » p. 14.
CARACTERISATION DES ANIMAUX : LEUR CARACTERE ANTHROPOMORPHIQUES ET
LEUR SPECIFICITE ANIMALE.
1. Pourquoi l’âne, le chien et le chat se font-ils chasser ?
Ils sont méchants.
Ils sont trop vieux.
Ils mangent trop.
2. Quel instrument l’âne souhaite-t-il jouer ?
Des timbales.
Du luth.
Du triangle.
3. Pourquoi le coq décide-t-il de partir ?
Pour ne pas être mangé.
Il ne s’entend pas avec les autres animaux de la ferme.
Pour pouvoir manger à sa faim.
4. Pourquoi les brigands fuient-ils la maison ?
Ils ont eu des coups de sabots de l’âne.
Ils ont cru entendre un fantôme.
Ils ont reçu des coups de bec du coq.
5. Comment se termine l’histoire ?
Les quatre animaux rejoignent la ville de Brême pour y jouer de la musique.
Les quatre animaux partent chacun dans une autre ville pour y jouer de la musique.
Les quatre animaux restent définitivement dans la maison des brigands.
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ETUDE DU VOCABULAIRE POUVANT CONSTITUER DES DIFFICULTES DE
COMPREHENSION POUR LES ELEVES : japper – un luth – des timbales – chagriner – le foyer
– une solive – des charbons ardents – un juge – un pendard - s’esquiver…
ETUDE DE TOURNURES DE PHRASES PEU COURANTES : être impropre au travail ; le vent
souffle du mauvais côté ; prendre la clef des champs ; gagner son pain ; se faire recevoir dans
la musique ; faire une figure triste comme une pluie de trois jours ; filer son rouet ; goûter
l’avis de ; promener son regard aux quatre vents ; ne pas être au goût de… ; s’en donner à
cœur joie ; chacun selon sa nature et sa commodité ; mettre en déroute ; ne pas entendre
raillerie ; se mettre en devoir de…
ETUDE DU SCHEMA NARRATIF ET ACTANTIEL DU CONTE.
THEMATIQUES ET DEBATS :
LA VIEILLESSE : demander aux élèves quelles tâches accomplissaient les quatre animaux à
la ferme : l’âne portait des fardeaux, le chat chassait des souris, le chien protégeait ses maîtres,
le coq servait de réveil matin. Ils comprendront ainsi pourquoi leurs maîtres estimaient qu’ils
étaient devenus inutiles, puisqu’ils ne pouvaient plus les accomplir. Puis introduire un débat
sur la vieillesse.
On lira avec profit les différents textes proposés autour de cette thématique dans
la rubrique : « carnets de lecture » pp.15-20.
SITUATION
INITIALE
LA
RENCONTRE
LA FUITE DES
BRIGANDS
L’UNION
CONTRE
LES
BRIGANDS
SITUATION
FINALE
Des maîtres
d’animaux
domestiques
(l’âne, le chien,
le
chat, le coq)
veulent se
débarrasser
d’eux
devenus
incapable
d’assumer leur
tâche à la ferme.
L’âne décide de
quitter la ferme
et
de se rendre à la
ville de Brême
pour devenir
musicien. Il est
bientôt suivi par
le
chien, le chat, et
le coq.
La nuit venue,
ils cherchent
une maison. Ils
en découvrent
une habitée par
des voleurs
qu’ils feront fuir
en faisant de
leurs cris une
terrible fanfare.
Ils s’installent
pour la nuit
après avoir bien
mangé.
Dans la nuit les
voleurs
cherchent à
rentrer dans
leur maison.
Mais le chien le
chat et le coq les
feront de
nouveau fuir.
Les quatre
animaux
s’installent dans
la maison et ne
se rendront
jamais à Brême.
Hélène Canu,
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LA SOLIDARITE, L’ENTRAIDE : face à l’adversité les quatre animaux s’entraident et
forment une entité collective capable de mettre en fuite les voleurs.
Ce conte permet donc de formuler à la fois un avertissement : « qui devient vieux n’est plus
rentable et on risque de se débarrasser de lui » ainsi qu’un conseil : « L’union fait la force ».
Il appartient aux professeurs d’évoquer la fameuse phrase des quatre mousquetaires « Un pour
tous, tous pour un » et d’interroger les élèves sur la solution choisie par les quatre animaux
pour voler la maison des voleurs. On pourra rapprocher ce dénouement inattendu des
« voleurs- volés » avec le conte des Mille et une nuits « Ali Baba et les quarante voleurs ».
LECTURES COMPARATIVES AVEC D’AUTRES CONTES
THEMATIQUES
REFERENCES LITTERAIRES
La maison qui abrite dans la forêt des créatures
malfaisantes
Hansel et Gretel, Le Petit Poucet
La lueur d’une maison dans la nuit dans une
forêt
Hansel et Gretel, Le Petit Poucet
Des brigands Ali Baba, conte des 1001 nuits
Conte en randonnée avec des animaux
La moufle, Le bonnet rouge
Conte de randonnée à structure répétitive
et dont la fin est une rupture. Un paysan russe part chercher du bois. En chemin, glissant sur la neige molle, il perd l'une de ses moufles. Cette moufle va être un refuge idéal pour de nombreux animaux transis de froid : une souris, une grenouille, un lapin, un renard, un loup et un ours. Tous, du plus petit au plus gros sont parvenus à se blottir dans cette moufle, malgré les réticences grandissantes des premiers. Mais, quand une fourmi que personne n'avait vue entre, là, la moufle craque...
CONTE UKRENIEN
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EDUCATION MUSICALE
FAIRE RELEVER ET EXPLIQUER TOUT LE VOCABULAIRE LIE A LA MUSIQUE
DANS LE CONTE
« Eh bien ! dit l’âne, je vais à Brême pour m’y faire musicien de la ville, viens
avec moi et fais-toi aussi recevoir dans la musique. Je jouerai du luth, et toi tu
sonneras les timbales. »
« Viens avec nous à Brême; tu t’entends fort bien à la musique nocturne, tu te
feras comme nous musicien de la ville. » Le chat goûta l’avis et partit avec
eux. »
« Tu as une bonne voix, et, quand nous ferons de la musique ensemble, notre
concert aura une excellente façon. »
« Ils commencèrent ensemble leur musique à un signal donné. L’âne se mit à
braire, le chien à aboyer, le chat à miauler, le coq à chanter. »
DECOUVRIR L’UNIVERS DE LA MUSIQUE BAROQUE
Le baroque couvre une grande période dans l’histoire de la musique et de l'opéra. Il s’étend du début
du XVIIe siècle environ au milieu du XVIIIe siècle, de façon plus ou moins uniforme selon les pays
considérés. De façon nécessairement schématique, l’esthétique et l’inspiration baroques succèdent à
celles de la Renaissance (apogée de la polyphonie et du contrepoint) et précèdent celles du classicisme
(1750-1800).
Le mot baroque vient vraisemblablement du portugais barroco qui désigne des perles de forme
irrégulière. On l’a inventé pour qualifier, au début de façon péjorative, l’architecture baroque venue
d’Italie. Ce n’est que plus tard, en 1951, que le claveciniste français Robert Veyron-Lacroix l'a utilisé
pour la première fois pour qualifier la musique qui lui était contemporaine, lorsqu’il créa « L'Ensemble
Baroque de Paris ». Toute connotation péjorative a disparu depuis lors et le terme tend davantage
maintenant à désigner la période de composition (de 1600 à 1750) que le caractère de l’œuvre.
Tout au long du spectacle, des pièces de musique instrumentale et vocale tirées
principalement du répertoire allemand des XVIIe et XVIIIe siècles (avec des œuvres
comme la Sonate représentative et La Bataille de H.I. Biber ou encore le Capriccio
stravagante de Farina) viennent ponctuer la narration du conte. Quelques surprises
stylistiques, avec des œuvres décalées et des musiques plus anciennes ou
d’aujourd’hui, rythment le voyage et révèlent cette histoire connue de tous de manière
vivante et contemporaine.
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TEMPS ET LIEUX
L’ère de la musique baroque débute symboliquement en Italie avec l'opéra de Claudio Monteverdi
(1567-1643), L'Orfeo (1607), et se termine avec les contemporains de Jean-Sébastien Bach et Georg
Friedrich Haendel. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et Georg Philipp Telemann (1681-1767), de
par leur longévité, composent leurs dernières œuvres dans les années 1760 mais, bien avant cette
décennie, les compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style.
LES CARACTERES DE LA MUSIQUE BAROQUE
Le style baroque exprime beaucoup de contrastes :
- les oppositions de registres : grave / aigu
- les oppositions notes tenues / notes courtes
- les oppositions de modes : majeur / mineur
- les oppositions de dynamiques : forte / piano
- les oppositions Tutti / soliste ou tutti / ripieno
- l’opposition entre pièces d’invention proches de l’improvisation (prélude, toccata, fantaisie) et pièces
à l’architecture rigoureuse (fugue)
De nombreuses formes musicales sont créées pendant cette période d’un siècle et demi : certaines y
atteignent leur apogée (par exemple : la suite, le concerto grosso…) pour ensuite tomber dans l’oubli,
d’autres connaîtront une fortune qui durera bien au-delà de la fin du baroque : l’opéra, la sonate (qui
engendrera la symphonie), le concerto de soliste. LES INSTRUMENTS BAROQUES
L’ère baroque fut également une période de révolution pour tous les instruments de musique : certains
d’entre eux firent leur apparition, d’autres se modifièrent au point d’en être totalement renouvelés. Sur
le plan de l’écriture musicale, un langage spécifique, dédié à chaque instrument, fait son apparition.
Quelques instruments sont spécifiquement liés à cette époque où ils atteignent leur apogée (de la
facture comme de la littérature) avant de connaître le déclin voire l’oubli complet du milieu du XVIIIe
siècle jusqu’au début du XXe siècle ou plus tard.
LA FLUTE A BEC, LE CORNET A BOUQUIN
LE CLAVECIN
LE LUTH ET LE THEORBE
L’ORGUE est resté au XIXe siècle l’instrument privilégié de la liturgie, mais n’intéresse plus
guère les grands compositeurs jusqu’à César Franck. La facture de l’orgue à transmission
mécanique atteint son apogée, en France et dans les pays germaniques pendant les XVIIe et
XVIIIe siècles.
LES VIOLES DE GAMBE ont connu leurs heures de gloire pendant trois siècles, de 1480 à
1780.
Le spectacle fait entendre un
petit ensemble de musique de
chambre très représentatif de
la musique baroque avec :
cornet, violon, violoncelle,
viole de gambe, théorbe,
percussions, clavecin.
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ZOOM SUR LE CLAVECIN ET LE THEORBE Lors du spectacle, les musiciens seront placés sur scène ce qui permet aux élèves de bien voir et découvrir les instruments de musique et la façon dont les instrumentistes en jouent :
Les enseignants pourront notamment présenter la famille des cordes frottées mais surtout le clavecin et le théorbe souvent méconnus des élèves, petits et grands !
CROQUIS TIRE DU SYNTAGMA MUSICUM DE PRAETORIUS
FAIRE REMARQUER…
LES FONCTIONS
MUSICALES DU
CLAVECIN ET DU
THEORBE
A l’époque baroque, le clavecin et
le théorbe, quand ils ne jouent pas
en soliste, ont une fonction
d’accompagnement. Ils font ce que
l’on appelle couramment la basse
continue : accompagnement
d’ordre harmonique c'est-à-dire à
base d’accords soit plaqués (comme
au clavecin) soit égrainés (comme
au théorbe).
PHOTO DU SPECTACLE
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Le clavecin est l’instrument de musique baroque par
excellence. Il fait partie de la famille des instruments à
sautereaux avec l'épinette, le virginal... Cet instrument
à cordes pincées et à clavier était l’instrument du
continuo mais également un instrument soliste. Il
comporte un ou deux claviers, exceptionnellement
trois. Les cordes du clavecin sont fines et en métal.
Elles sont mises en vibration par le moyen de petites
pièces, appelées sautereaux. Chaque sautereau est
armé d'un bec ou plectre qui « pince » la corde à la
manière d'un joueur de luth lorsque le claveciniste
enfonce la touche correspondante. Le son émis est
amplifié par la table d’harmonie et le résonateur de
l'instrument.
Contrairement à une croyance commune, le clavecin
n’est pas l’ancêtre du piano. En effet, leurs
mécanismes et principes de construction sont très
différents, le piano étant un instrument à cordes
frappées. Le grand clavecin mesure en moyenne deux
mètres cinquante de long sur un mètre de large. Son
étendue couvre environ cinq octaves (le piano
moderne en comporte plus de sept).
Le clavecin est généralement accordé au diapason dit
baroque avec un « la » à 415 Hz (le diapason ou « la »
moderne est fixé à 440 Hz). L'écart entre ces deux
diapasons correspond approximativement à un demi-
ton.
Le clavecin fut considéré au milieu du XIXème siècle comme un instrument du passé. Sa remise à
l'honneur au tout début du XXème siècle s'inscrit dans le mouvement général de redécouverte de la
musique ancienne. Mais d'un point de vue musical, la musique de piano s'inscrit dans la lignée de celle
du clavecin : Haydn, Mozart et bien d'autres ont composé pour le clavecin avant de passer
progressivement au piano-forte.
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A LA DECOUVERTE DU MONDE… UNE PETITE GEOGRAPHIE
DECOUVRIR LA VILLE DE BRÊME
C’est une ville portuaire située le long du fleuve Weser, à environ 60 km au Sud de son embouchure en Mer du Nord, et à quelque 100 km au Sud-Est de Hambourg, déjà réputée et riche à l’époque où se racontait notre histoire. C’est le deuxième port allemand en tonnage et une ville industrielle importante dans les secteurs de la construction navale, de l’automobile (Mercedes), de l’aéronautique (EADS Airbus) et de l’agroalimentaire (Kellogg’s, Jacobs). Brême a été l’un des membres actifs de la ligue de la Hanse et en a tiré une grande richesse aux XIVème et XVème siècles. Rappelons que la Hanse ou ligue hanséatique était l’association maritime des villes marchandes de l’Europe du Nord, autour de la mer du Nord et de la mer Baltique. Elle a joué un rôle commercial, puis politique du XIIème au XVIIème siècles, avant de disparaître pendant la guerre de Trente Ans (1618 – 1648).
PLACE DU MARCHE A BREME
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HISTOIRE DES ARTS
THEMATIQUE : « arts, créations, cultures" et plus précisément "l’œuvre
d’art, la création et les traditions (populaires, régionales) qui nourrissent
l’inspiration artistique (contes, légendes, récits et sagas, mythes
dionysiaques, héroïques, épiques, etc.). »
Cette thématique, traitée de manière transversale, permettra d’étudier la
façon dont les artistes se sont appropriés le conte célèbre des frères
Grimm.
L’image archétypale des Musiciens de Brême est celle des animaux
s’escaladant les uns les autres correspondant à un moment-clé du conte :
« Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre
pour chasser les brigands ; enfin ils se
montrèrent. L’âne se dressa d’abord en posant ses
pieds de devant sur la fenêtre, le chien monta sur
le dos de l’âne, le chat grimpa sur le chien, le coq
prit son vol et se posa sur la tête du chat. »
On trouve notamment de nombreuses représentations statuaires en
Allemagne (Brême, Syke, Bremervôrde, Köln-Sülz) comme dans d’autres
des pays : Riga en Lettonie, à Atlanta aux Etats-Unis, à Zelenograd en
banlieue de Moscou en Russie.
STATUAIRE A RIGA
L’artiste contemporain milanais Maurizio Cattelan s’est aussi inspiré, à partir de 1996, de ces
différentes représentations statuaires dans trois sculptures, aux intitulés énigmatiques : The first, they
said, should be sweet like love, the second bitter, like life, and the third soft, like death, Love saves life
et Love lasts forever. Cette relecture en trois actes, amplifiant le principe de la taxidermie jusqu’à ne
laisser que les os, semble offrir une vision macabre et désenchantée du conte.1
1 Pour en savoir plus sur cet artiste milanais ainsi que sur la portée symbolique de ces trois œuvres,
on pourra consulter le site : http://ressources-cla.univ-fcomte.fr/gerflint/France7/anna.pdf.
STATUE DE BRONZE DU
SCULPTEUR GERHARD MARCKS
DE 1951
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LES OUTILS PEDAGOGIQUES
POUR EN SAVOIR PLUS…
BIBLIOGRAPHIE
GRIMM, Contes, éditions José Corti, 2009.
Les musiciens de Brême mis en musique pour récitant, chœur d’enfants et ensemble
de chambre. Billaudot
Durée du CD : 40 minutes
WEBOGRAPHIE
SITES EN LIEN AVEC LE SPECTACLE
http://www.nouveauxcaracteres.com/
http://www.cmbv.fr
SITES PEDAGOPGIQUES EN LIEN AVECLE CONTE DE GRIMM
http://ecoles.ac-rouen.fr/circ_dieppe.../conte/...conte.../conte-randonne.doc Autour du conte en randonnée : dossier pédagogique.
http://www.globaleducation.ch/globaleducation_fr/resources/AN_Ln/
Musiciens_de_Breme_Mme_Wernli.pdf
Dossier pédagogique pour les éditions Paloma.
http://ecoles.ac-rouen.fr/circdarnetal/new2/file/.../musiciensbremepeda.pdf Dossier pédagogique complet au niveau littéraire correspondant à une
exploitation pédagogique pour le cycle 2. Il est réalisé par Mme
Hélène Canu, Conseillère Pédagogique Circonscription St Valéry-en-
Caux.
http://feeclochette.chez.com/Grimm/musiciens.htm
Le conte Les Musiciens de Brême des frères Grimm.
http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/les-musiciens-de-breme.php
Théâtre d’ombres et de silhouettes d’après le conte des frères Grimm (image ci-contre).
http://www.musictory.fr/musique/Jacques+Brel/Les+Vieux
Brel chante Les Vieux.
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LES CARNETS DE LECTURE
LES MUSICIENS DE BRÊME, D’APRES LES FRERES GRIMM
Un homme avait un âne qui l’avait servi fidèlement pendant de longues années, mais dont les
forces étaient à bout, si bien qu’il devenait chaque jour plus impropre au travail. Le maître songeait à
le dépouiller de sa peau ; mais l’âne, s’apercevant que le vent soufflait du mauvais côté, s’échappa et
prit la route de Brême : « Là, se disait-il, je pourrai devenir musicien de la ville ».
Comme il avait marché quelque temps, il rencontra sur le chemin un chien de chasse qui jappait
comme un animal fatigué d’une longue course. « Qu’as-tu donc à japper de la sorte, camarade ? » lui
dit-il. « Ah ! répondit le chien, parce que je suis vieux, que je m’affaiblis tous les jours et que je ne
peux plus aller à la chasse, mon maître a voulu m’assommer ; alors j’ai pris la clef des champs ; mais
comment ferais-je pour gagner mon pain ? » - « Eh bien ! dit l’âne, je vais à Brême pour m’y faire
musicien de la ville, viens avec moi et fais-toi aussi recevoir dans la musique. Je jouerai du luth, et toi
tu sonneras les timbales. » Le chien accepta et ils suivirent leur route ensemble.
À peu de distance, ils trouvèrent un chat couché sur le chemin et faisant une figure triste comme une
pluie de trois jours. « Qu’est-ce donc qui te chagrine, vieux frise-moustache ? » lui dit l’âne. « On
n’est pas de bonne humeur quand on craint pour sa tête, répondit le chat, parce que j’avance en âge,
que mes dents sont usées et que j’aime mieux rester couché derrière le poêle et filer mon rouet que de
courir après les souris, ma maîtresse a voulu me noyer ; je me suis sauvé à temps : mais maintenant
que faire, et où aller ? » - « Viens avec nous à Brême; tu t’entends fort bien à la musique nocturne, tu
te feras comme nous musicien de la ville. » Le chat goûta l’avis et partit avec eux.
Nos vagabonds passèrent bientôt devant une cour, sur la porte de laquelle était perché un coq qui criait
du haut de sa tête. « Tu nous perces la moelle des os, dit l’âne, qu’as-tu donc à crier de la sorte ? » -
« J’ai annoncé le beau temps, dit le coq, car c’est aujourd’hui le jour où Notre Dame a lavé les
chemises de l’enfant Jésus et où elle doit les sécher ; mais, comme demain dimanche on reçoit ici à
dîner, la maîtresse du logis est sans pitié pour moi ; elle a dit à la cuisinière qu’elle me mangerait
demain en potage, et ce soir il faudra me laisser couper le cou. Aussi crié-je de toute mon haleine,
pendant que je respire encore. » - « Bon ! dit l’âne, crête rouge que tu es, viens plutôt à Brême avec
nous ; tu trouveras partout mieux que la mort tout au moins : tu as une bonne voix, et, quand nous
ferons de la musique ensemble, notre concert aura une excellente façon. » Le coq trouva la proposition
de son goût, et ils détalèrent tous les quatre ensemble.
Ils ne pouvaient atteindre la ville de Brême le même jour ; ils arrivèrent le soir dans une forêt où ils
comptaient passer la nuit. L’âne et le chien s’établirent sous un grand arbre, le chat et le coq y
grimpèrent, et même le coq prit son vol pour aller se percher tout au haut, où il se trouverait plus en
sûreté. Avant de s’endormir, comme il promenait son regard aux quatre vents, il lui sembla qu’il
voyait dans le lointain une petite lumière ; il cria à ses compagnons qu’il devait y avoir une maison à
peu de distance, puisqu’on apercevait une clarté. « S’il en est ainsi, dit l’âne, délogeons et marchons en
hâte de ce côté, car cette auberge n’est nullement de mon goût. » Le chien ajouta : « En effet, quelques
os avec un peu de viande ne me déplairaient pas. »
Ils se dirigèrent donc vers le point d’où partait la lumière ; bientôt ils la virent briller davantage et
s’agrandir, jusqu’à ce qu’enfin ils arrivèrent en face d’une maison de brigands parfaitement éclairée.
L’âne, comme le plus grand, s’approcha de la fenêtre et regarda en dedans du logis. « Que vois-tu là,
grison? » lui demanda le coq. « Ce que je vois ? dit l’âne, une table chargée de mets et de boisson, et
alentour des brigands qui s’en donnent cœur joie. » - « Ce serait bien notre affaire », dit le coq. « Oui,
certes ! reprit l’âne, ah ! Si nous étions là ! »
Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre pour chasser les brigands ; enfin ils se montrèrent. L’âne
se dressa d’abord en posant ses pieds de devant sur la fenêtre, le chien monta sur le dos de l’âne, le
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chat grimpa sur le chien, le coq prit son vol et se posa sur la tête du chat. Cela fait, ils commencèrent
ensemble leur musique à un signal donné. L’âne se mit à braire, le chien à aboyer, le chat à miauler, le
coq à chanter puis ils se précipitèrent par la fenêtre dans la chambre en enfonçant les carreaux qui
volèrent en éclats. Les voleurs, en entendant cet effroyable bruit, se levèrent en sursaut, ne doutant
point qu’un revenant n’entrât dans la salle, et se sauvèrent tout épouvantés dans la forêt. Alors les
quatre compagnons s’assirent à table, s’arrangèrent de ce qui restait, et mangèrent comme s’ils avaient
dû jeûner un mois.
Quand les quatre instrumentistes eurent fini, ils éteignirent les lumières et cherchèrent un gîte pour se
reposer, chacun selon sa nature et sa commodité. L’âne se coucha sur le fumier, le chien derrière la
porte, le chat dans le foyer près de la cendre chaude, le coq sur une solive ; et, comme ils étaient
fatigués de leur longue marche, ils ne tardèrent pas à s’endormir.
Après minuit, quand les voleurs aperçurent de loin qu’il n’y avait plus de clarté dans leur maison et
que tout y paraissait tranquille, le capitaine dit : « Nous n’aurions pas dû pourtant nous laisser ainsi
mettre en déroute » et il ordonna à un de ses gens d’aller reconnaître ce qui se passait dans la maison.
Celui qu’il envoyait trouva tout en repos ; il entra dans la cuisine et voulut allumer de la lumière ; il
prit donc une allumette, et comme les yeux brillants et enflammés du chat lui paraissaient deux
charbons ardents, il en approcha l’allumette pour qu’elle prît feu. Mais le chat n’entendait pas raillerie
; il lui sauta au visage et l’égratigna en jurant. Saisi d’une horrible peur, l’homme courut vers la porte
pour s’enfuir ; mais le chien qui était couché tout auprès, s’élança sur lui et le mordit à la jambe ;
comme il passait dans la cour à côté du fumier, l’un lui détacha une ruade violente avec ses pieds de
derrière, tandis que le coq, réveillé par le bruit et déjà tout alerte, criait du haut de sa solive :
« Kikeriki ! ».
Le voleur courut à toutes jambes vers son capitaine et dit : « Il y a dans notre maison une affreuse
sorcière qui a souillé sur moi et m’a égratigné la figure avec ses longs doigts ; devant la porte est un
homme armé d’un couteau, dont il m’a piqué la jambe ; dans la cour se tient un monstre noir, qui m’a
assommé d’un coup de massue, et au haut du toit est posé le juge qui criait : « Amenez devant moi ce
pendard ! » Aussi me suis-je mis en devoir de m’esquiver. » Depuis lors, les brigands n’osèrent plus
s’aventurer dans la maison, et les quatre musiciens de Brême s’y trouvèrent si bien qu’ils n’en
voulurent plus sortir.
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Les Musiciens de Brême, une interprétation sociale par Denis Thouard,
Directeur de recherche au CNRS (en philosophie)
« Il faut avoir parfois entendu ou lu sous des vêtements extrêmement divers ces contes de
Grimm pour qu’ils commencent à s’imposer dans leur vigueur subversive.
Les musiciens ne sont pas des musiciens, mais des laissés pour compte. Ils sont rejetés par
une société qui les a utilisés tant qu’elle pouvait, et maintenant que les voilà trop vieux et
qu’ils ne peuvent plus fournir la même quantité de profit à leurs maîtres, on s’en sépare, ou
bien on les destine à la casserole.
L’âne ne peut plus porter. Le coq est mis au chômage de sa basse-cour. Le chien ni le chat ne
sont plus d’aucune utilité à faire fuir voleurs ou souris.
Aucune assurance ne vient compenser cette péremption sociale, dont la violence s’exprime au
mieux dans la dernière perspective qui leur est offerte : être mangés.
Contre cet avenir qui n’en est pas un, ils se rebellent, indignés à leur façon. Ils aspirent à une
sécurité qu’ils n’ont jamais connue et rêvent de devenir fonctionnaires de la ville de Brême.
Ils forment une bande autour du minimum qui leur reste : un peu d’art, un peu de musique. La
bande est le moment de la recomposition d’une solidarité qui a fait défaut dans la société telle
qu’elle est. Dans celle-ci, ce qui ne sert plus est jeté. C’est autrement plus vrai de notre société
que de celle des contes. Mais c’est une vérité que ceux-ci portent déjà.
Ceux qui sont repoussés de toute part ne se repoussent pas mutuellement. Ils font bande. Ils
font société. Ils font société autour d’un projet qui a l’art pour moyen et la sûreté pour fin. Ils
refont la société en artistes baladeurs, mais autour d’une revendication sociale. Ils luttent
contre ce qui a fait défaut.
Ces canards boiteux sont usés par une vie de travail, de service, de domesticité, dont ils n’ont
pu attendre aucune gratitude. Ensemble, ils réinventent l’art. Un art effrayant, sans doute,
qu’on n’écoutera pas pour se distraire.
Ils n’ont qu’une visée lointaine et la fantaisie avec eux. Le but les sauve. Où que soit et quoi
que soit « Brême ». C’est devenu leur utopie.
Ils sont dans la forêt. Il fait noir et l’espérance commence à peser peu contre le ventre vide, le
froid, l’incertitude où passer quelques heures dans la nuit. Mais une lueur les attire.
Pas une étoile, la lueur d’un bouge. Le salut passe par l’inversion de la rapine ordinaire. La
bande des musiciens va chasser la bande des brigands. Les animaux malades de la société du
profit vont se venger des voleurs. Ils vont montrer qu’on peut voler les voleurs, effrayer les
effrayants, les puissants. Ils en font la démonstration en exhibant leur véritable solidarité,
l’appui mutuel de la pyramide animale, les uns sur les autres, alors que les voleurs,
littéralement, se débandent. Les voleurs sont le visage découvert de la société bourgeoise
d’oppression qui les a presque tués après les avoir usés jusqu’à la corde. Le retournement est
parfait. Leur opposition les renverse, forte de ce qu’ils n’ont pas. Le chant suffit à les faire
enfuir.
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Pour sûr, ils ne sont pas adeptes du bel canto. Ils chantent faux sans doute et leur guitare n’a
que des cordes cassées. Qu’importe. Leur appropriation de l’art les dote d’un pouvoir
magique qui non seulement effraierait les « honnêtes gens » qui n’avaient plus besoin d’eux,
mais qui est aussi en mesure d’éloigner les voleurs de grand chemin, qui sont la vérité des
précédents. La voix qu’on ne reconnait pas d’ordinaire aux animaux est la force qui a brisé le
carreau. La porte d’un nouveau domicile leur a été ouverte par un art farouche qu’ils se sont
inventé comme un cri de guerre.
Pourquoi les brigands se sont-ils laissé intimider ? Il faisait nuit, la fatigue et le vin ont joué
sur leur imagination, révélant une profonde mauvaise conscience. L’intranquillité du crime les
a poussés hors de la cabane. Ce moment de vérité n’a de sens que comme l’inversion des
outrages subis en commençant, qui ont jeté ces animaux pelés sur la grand’ route. Ils évacuent
une société de peur et de tromperie par l’artifice même de l’art qu’ils improvisent. L’envie
leur tient lieu de talent. Car peu de choses les séparerait des brutes qu’ils parviennent à
chasser, si ceux-ci n’étaient encore qu’un produit des maîtres ingrats. La contre-société des
brigands repose sur un ensemble de croyances et d’illusions, comme le monde des maîtres.
Leur tentative de reconquête de la maison échoue parce que leur imagination est prise par la
peur où toutes les superstitions, voire toutes les religions s’engouffrent. La déformation du
récit du brigand envoyé en éclaireur, et battu par les animaux réveillés de leur sommeil en une
scène rejouant les châtiments infernaux, est la contrepartie du pouvoir improbable de l’art qui
a permis aux quatre musiciens d’entrer dans la maison. Cette scène de jugement dernier est
dans la tête du brigand. Les musiciens n’en n’ont pas idée, loin qu’ils l’aient aucunement
préméditée. La contre-société ne fait que révéler l’étroitesse de la société, qui se prend à son
propre piège. Plutôt que de se déjuger de leur première frayeur, les brigands préfèrent
entériner un conte qui les dépossède. Tant il leur est impossible de se remettre en question.
L’abandon du but de la sécurité municipale est la conséquence de sa réalisation précoce dans
l’asile forestier qui s’est offert à eux. Brême, ou tout autre but lointain, attendra. Les animaux
ont-ils simplement pris la place des anciens maîtres en les chassant sous la figure des voleurs
qu’ils sont en vérité ? Ils restent plutôt fidèles à leur premier refus. Ils ne se glissent pas dans
des rôles déplaisant, dans le confort de l’intérieur bien propre, mais s’installent librement dans
la maison pour y couler des jours tranquilles, faits de musique et de convivialité. Car ils
gardent l’élan artistique pour lequel ils n’ont sans doute pas de génie particulier, mais qu’ils
se plaisent à cultiver comme une façon d’exister sans exploiter. Il se peut que les sonorités
rauques des premiers essais se fassent avec le temps plus mélodieux. Où qu’ils inventent une
véritable musique pour le seul plaisir de la jouer.
Dans la forêt, pour les arbres silencieux, plutôt que pour les bourgeois de Brême. Ils
préservent leur refus d’un monde réellement sauvage en se fixant aux marges de la société, en
des forêts que personne n’ose traverser de nuit, pas même ces pleutres brigands.
Le salut entrevu dans la sécurité du fonctionnariat a fait place à la bonne grâce d’une liberté
dans les marges, où la lyre cabossée qu’ils manipulent et accompagnent de leur voix éraillée
réinvente une autre société. C’est à quoi servent les contes. »
Retrouver cet article sur le site http://multitudes.samizdat.net/Les-Musiciens-de-
Breme-une
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Les Vieux, CHANSON DE JACQUES BREL
Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend
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LA VIEILLESSE … SIMONE DE BEAUVOIR
Avant qu’elle ne fonde sur nous, la vieillesse est une chose qui ne concerne que les autres.
Ainsi peut-on comprendre que la société réussisse à nous détourner de voir dans les vieilles gens nos
semblables.
Cessons de tricher ; le sens de notre vie est en question dans l’avenir qui nous attend ; nous ne
savons pas qui nous sommes, si nous ignorons qui nous serons : ce vieil homme, cette vieille femme,
reconnaissons-nous en eux. Il le faut si nous voulons assumer dans sa totalité notre condition humaine.
Du coup, nous acceptons plus avec indifférence le malheur du dernier âge, nous nous sentirons
concernés nous le sommes. Il dénonce avec éclat le système d’exploitation dans lequel nous vivons.
Le vieillard incapable de subvenir à ses besoins représente toujours une charge. Mais dans les
collectivités où règne une certaine égalité - à l’intérieur d’une communauté rurale, chez certains
peuples primitifs – l’homme mûr, tout en ne voulant pas le savoir, sait, cependant que demain sa
condition sera celle qu’il assigne aujourd’hui au vieillard. C’est le sens du conte de Grimm, dont on
retrouve des versions dans toutes les campagnes. Un paysan fait manger son vieux père à l’écart de la
famille, dans une petite auge de bois ; il surprend son fils en train d’assembler des planchettes : « c’est
pour toi quand tu seras vieux », dit l’enfant. Du coup, l’aïeul retrouve sa place à la table commune.
Entre leur intérêt à long terme et leur intérêt immédiat, les membres actifs de la communauté inventent
des compromis. L’urgence des besoins oblige certains primitifs à tuer leurs vieux parents, quitte à
subir plus tard le même sort. Dans les cas moins extrêmes, la prévoyance et les sentiments filiaux
tempèrent l’égoïsme. Dans le monde capitaliste, l’intérêt à long terme ne joue plus : les privilégiés qui
décident du sort de la masse ne redoutent pas de le partager. Quant aux sentiments humanitaires, en
dépit de bavardages hypocrites, ils n’interviennent pas. L’économie est basée sur le profit, c’est à lui
que pratiquement toute la population est subordonnée : on ne s’intéresse au matériel humain que dans
la mesure où il rapporte. Ensuite on le jette. « Dans un monde en mutation, où les machines font des
carrières très courtes, il ne faut pas que les hommes servent trop longtemps. Tout ce qui dépasse 55
ans doit être mis au rebut », a dit récemment au cours d’un congrès le docteur Leach, anthropologue de
Cambridge.
Le mot « rebut » dit bien ce qu’il veut dire. On nous raconte que la retraite est le temps de la
liberté des loisirs ; des poètes ont vanté « les délices du port ». Ce sont des mensonges éhontés. La
société impose à l’immense majorité des vieillards un niveau de vie misérable que l’expression «
pauvre vieux » constitue presque un pléonasme ; inversement : la plupart des indigents sont des
vieillards. Les loisirs n’ouvrent pas aux retraités des possibilités neuves ; au moment où il est enfin
affranchi des contraintes, on ôte à l’individu les moyens d’utiliser sa liberté. Il est condamné à végéter
dans la solitude et l’ennui, pur déchet. Que pendant les quinze ou vingt dernières années de sa vie un
homme ne soit plus qu’un laissé-pour-compte, cela manifeste l’échec de notre civilisation : cette
évidence nous prendrait à la gorge si nous considérions les vieillards comme des hommes, ayant une
vie d’homme derrière eux, et non comme des cadavres ambulants. Ceux qui dénoncent le système
mutilant qui est le nôtre devraient mettre en lumière ce scandale. C’est en concentrant ses efforts sur le
sort des plus déshérités qu’on réussit à ébranler une société. Pour démolir le système des castes,
Gandhi s’est attaqué à la condition des parias ; pour détruire la famille féodale, la chine communiste a
émancipé la femme. Exiger que les hommes restent des hommes pendant leur dernier âge impliquerait
un radical bouleversement. Impossible d’obtenir ce résultat par quelques réformes limitées qui
laisseraient le système intact : c’est l’exploitation des travailleurs, c’est l’atomisation de la société,
c’est la misère d’une culture réservée à un mandarinat qui aboutissent à ces vieillesses déshumanisées.
Elles montrent que tout est à reprendre, dès le départ.
SIMONE DE BEAUVOIR,
LA VIEILLESSE, Gallimard, 1970
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LES MUSICIENS DE BRÊME A L’OPERA DE REIMS
LE JEUNE PUBLIC A L’HONNEUR…
L'intention des Nouveaux Caractères et de la metteur en scène Caroline Mutel est de s'adresser à tous
mais plus particulièrement au jeune public avec un spectacle mêlant le merveilleux et la découverte
grâce notamment au croisement des différents langages artistiques. En effet, le spectacle est conçu
comme une véritable œuvre de scène, mais il présente aussi différentes formes artistiques : la voix, les
instruments de musique, le récit et les ombres.
« Prenez quelques musiciens, si vous les laissez aller à leur penchant naturel, ils vont se donner en
spectacle et vous raconter une belle histoire, pour vous faire rêver. Mais si l’idée leur venait de vous
faire peur ? Alors ce ne serait plus un rêve mais un cauchemar ! Un cauchemar peuplé d’ombres et de
bruits que tous les enfants vivent un jour ou l’autre. Et s’ils ne peuvent s’endormir sans un de ces
contes toujours un peu effrayants, ils savent bien que les peurs de la nuit leur feront oublier celles du
jour pour s’éveiller heureux, une étrange musique au cœur. » CAROLINE MUTEL
UN CONCERT-SPECTACLE AUX
MULTILES FORMES D’EXPRESSIONS
ARTISTIQUES
DU COQ A L’ANE EST UN SPECTACLE QUI
MELE L'ART DU CONTE ET DU RECIT A LA
MUSIQUE DE CHAMBRE, A LA VOIX
LYRIQUE ET AUX OMBRES CHINOISES.
C’est en s’amusant du conte des frères Grimm
que les jeunes musiciens de cet ensemble
baroque, virtuoses et passionnés, se proposent
de faire découvrir aux jeunes spectateurs la
musique baroque et ses instruments : clavecin,
viole de gambe, théorbe, violoncelle, cornet,
percussions et chant.
Illustré par des ombres magistralement
animées, mêlant le merveilleux du récit à
l’invention de la mise en scène, ce concert-
spectacle donne à découvrir des œuvres rares
dans lesquelles se glissent parfois des cris
d’animaux ou l’ambiance sonore d’une taverne.
Le spectacle est conçu comme une véritable
œuvre de scène et présente différentes formes
artistiques : musique vocale, instrumentale,
théâtre et les ombres.
UNE MISE EN SCENE LUDIQUE DU
CONTE DES FRERES GRIMM…….
Le récit est celui du conte Les musiciens de
Brême des Frères Grimm. Tout au long du
spectacle, des pièces de musique
instrumentale et vocale tirées
principalement du répertoire allemand des
XVIIe et XVIIIe siècles (avec des œuvres
comme la Sonate représentative et La
Bataille de H.I. Biber ou encore le
Capriccio stravagante de Farina) viennent
ponctuer la narration du conte. Quelques
surprises stylistiques, avec des œuvres
décalées et des musiques plus anciennes ou
d’aujourd’hui, rythment le voyage et
révèlent cette histoire connue de tous de
manière vivante et contemporaine. Le
spectacle est soutenu par les ombres
conçues pour le spectacle par Philippe
Beau, montées et diffusées en vidéo par
Xavier Mortimer.
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BIOGRAPHIE DES ARTISTES
CAROLINE MUTEL
Caroline Mutel est chanteuse lyrique, comédienne et
metteur en scène.
Après la Maîtrise de Radio France, Caroline Mutel
complète ses études musicales par une formation d'art
dramatique sous le parrainage d’Antoine Vitez. Elle
intègre en 1999 la troupe de l'Opéra de Lyon, chante
notamment sous la direction de Louis Langrée
(L'Enfant et les sortilèges) et de Marc Minkowski
(Orphée aux enfers) et participe à plusieurs autres
productions comme Le Médecin malgré lui (C.
Gounod) ou L’Ivrogne corrigé (C.W. Gluck). Depuis
2005, elle collabore régulièrement avec plusieurs
formations spécialisées dans la musique ancienne. Elle
aborde des rôles comme : Nérine dans Médée de
Charpentier avec le Concert Spirituel (Arsenal de
Metz, Opéra royal de Versailles, Auditorium de Lyon,
enregistré chez Armide), Belinda dans Didon et Enée
de Purcell, Lavinie dans Enée et Lavinie de P.
Colasse, Thétis dans Les Fêtes de Thétis de C. de
Blamont (enregistré chez MBF) ou encore de la
première soprano dans Fairy Queen de Purcell avec
Les Nouveaux Caractères (Opéra de Rennes, Château
de Versailles, Théâtre des Arts de Vannes). Appréciée
pour l’étendue de son répertoire, elle chante également
des rôles du répertoire lyrique comme Lisa dans Le Pays du Sourire de F. Lehar (Opéra d’Avignon et
de Toulon), llia dans Idomeneode Mozart (Opéra de Rennes), ou de la Femme dans La Voix Humaine
de Poulenc (Opéra de Tbilissi-Géorgie). Elle est sollicitée par La Cité de la Musique pour chanter le
rôle de Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart sous la direction d’E. Krivine et par les Chorégies
d’Orange pour le rôle de Kate Pinkerton dans Mme Butterfly de Puccini sous la direction de Y. Sado.
En récital avec orchestre, elle aborde des œuvres comme Des KnabeWunderhorn de Malher avec
l’orchestre de l’Opéra de Tours ou encore Les Noces de Stravinski avec l’Orchestre National de Lyon.
Avec piano, elle se consacre principalement aux mélodies françaises et italiennes lors de concerts en
France et à l’étranger (Slovénie, Bulgarie, Italie).
Cette saison Caroline Mutel sera à l’Opéra de Tours pour Carmen de Bizet, à l’Opéra de Metz et de
Saint-Etienne pour L’Amour masqué d’A. Messager, à l’Opéra de Nice pour Aïda de Verdi. Elle
reviendra chanter à l’Opéra d’Avignon avec, entre autres, La Clémence de Titus (Servilia) de Mozart,
Véronique (rôle-titre) d’A. Messager et La Cenerentola (Clorinda) de Rossini.
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SEBASTIEN D’HERIN
Sébastien d’Hérin est chef d’orchestre et
claveciniste.
Gustav Leonhardt, Pierre Hantaï, Bob van
Asperen, Kenneth Gilbertet Christophe
Rousset, ont été ses maîtres. Ses études ont
été couronnées de quatre premiers prix du
Conservatoire de Paris (clavecin, basse
continue, et pianoforte) et du Conservatoire
d'Amsterdam.
Il s’est affirmé depuis comme un musicien,
claveciniste, pianofortiste de talent, apprécié
pour son esprit curieux, sa force de
conviction et sa liberté de son. Il s’exprime :
comme continuiste, demandé par les plus
grands chefs baroques (Jean-Claude
Malgoire, Marc Minkowski, Hervé Niquet, Jean Tubery…), comme collaborateur et assistant
(Laurence Equilbey, Hervé Niquet, Emmanuel Krivine), ou comme soliste et chambriste (La
Bergamasca, et les Musiciens de Monsieur Croche). Il a aimé jouer avec Skip Sempé, qu’il admire
pour ce qu’il offre : les plus riches, les plus délirantes et les plus poétiques enluminures baroques que
l’on puisse imaginer. Aujourd’hui, il est aussi invité comme chef d’orchestre (Opéra de Rennes,
Orchestre Léonard de Vinci-Rouen, Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, Orchestre National de
Montpellier Languedoc Roussillon) et s’affirme dans la direction musicale.
Convaincu que « l’harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l'on aime » (La Bruyère,
Les Caractères-1696), il fonde en 2003 avec Caroline Mutel, les Nouveaux Caractères. Avec cet
ensemble, il a déjà produit et dirigé, entre autres : Fairy Queende Henry Purcell (Opéra de Rennes),
Egine, Ballet héroïque de Colin de Blamont (Galerie des Batailles, Château de Versailles, CMBV), Le
Mythe d’Enée opéra de Henry Purcell et de Pascal Colasse, (Opéra de Rennes, mise en scène de
Benjamin Lazar). Il a également dirigé Philémon et Baucis, opéra de Joseph Haydn (Opéra de
Bordeaux – ONBA et Orchestre Leonard de Vinci à Rouen ; mise en scène Emilie Valantin).Sébastien
d’Hérin a enregistré avec les Nouveaux Caractères Les Fêtes de Thétis de Colin de Blamont (MBF) et
un disque consacré à Rameau, avec Les Musiciens de Mr Croche et la mezzo-soprano Karine
Deshayes (Alpha). Il prépare plusieurs productions, dont Les Surprises de l’Amour de Rameau ainsi
qu’un double Pygmalion de Rameau et Cherubini.
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PHILIPPE BEAU
Philippe Beau, artiste spécialiste des ombres
chinoises conçoit en tant que scénographe des
jeux d'ombres et de lumière pour des expositions
ou des spectacles.
Il est le créateur d’un procédé unique et
spectaculaire : les ombres en relief. Auteur,
créateur et consultant, il est devenu un spécialiste
reconnu mondialement dans le domaine de
l'ombre. Des metteurs en scène de cinéma et de
théâtre, publicitaires, chorégraphes,
photographes, plasticiens et scénographes font
régulièrement appel à lui pour élaborer un travail
spécifique autour des ombres, la magie ou les
mains.
En 2001, il présente au Centre Pompidou, en
collaboration avec Maurice Saltano, un hommage
à Jean Boullet sous la forme d'un spectacle de
magie et d'ombres chinoises.
En 2005, il collabore avec le Cirque du soleil pour concevoir une séquence magique d'ombres
chinoises au cœur de leur spectacle KÀ mis en scène par Robert Lepage et présenté en permanence au
MGM Grand à Las Vegas.
En 2006, il est conseiller artistique pour Sombrero de Philippe Decouflé et crée l'événement en
présentant au Grand Palais un spectacle unique d'ombres monumentales.
Il conçoit, pour le festival de Printemps de Debrecen, un spectacle d'ombres qui rend hommage au
cabaret Le Chat Noir de Montmartre et à Erik Satie.
En 2007, il réalise, pour le musée de la Mode de Paris, la scénographie Ombres et Lumières autour des
robes haute couture créées par Jean-Paul Gaultier. Après avoir travaillé sur les campagnes publicitaires
de Hermès International, Préfon, Amora, Maille, Cortal Consors en tant qu’ombromane /concepteur
d'ombres, il crée, en 2008, les ombres pour les dernières publicités de HP. Il participe à la
traditionnelle Fête des lumières de Lyon en présentant une performance d'ombres.
De 2006 à 2009, il conçoit et présente un spectacle d'ombres expérimentales qui sera présenté à la
Cité des sciences et de l'industrie.
En 2009, la photographe Valérie Belin réalise avec lui un portrait exposé à la galerie d'art
contemporain Jérôme de Noirmont. Il donne actuellement son spectacle au Crazy Horse Saloon à
Paris.
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L’ENSEMBLE DES NOUVEAUX CARACTERES
Envisagé par Sébastien d’Hérin comme une synthèse musicale entre un idéal, forcément utopique, et
des expériences professionnelles variées, l’ensemble revendique la pratique historique, mais rejette
l’étiquette baroque trop souvent galvaudée. Convaincu qu’il faut se nourrir du passé pour envisager
chaque œuvre de manière contemporaine, l’ensemble des Nouveaux Caractères, cristallisé autour de la
voix, souhaite valoriser un répertoire : « L’opéra et les formes musicales d’inspiration théâtrale ».
Les Nouveaux Caractères ont été accueillis par de nombreuses scènes et festivals lors de concerts de
musique de chambre (Centre Culturel d’Ambronay, Centre lyrique de Clermont-Ferrand, Festival de
Besançon…), de récitals (avec C. Mutel au Château de Champs-sur-Marne ou encore K. Deshayes à
l’Abbaye-aux-Dames à Saintes…), de partenariats (Auditorium du Louvre avec le Jeune Chœur de
Paris)et déjà de plusieurs représentations d’opéras en concerts (Centre de Musique Baroque de
Versailles) et en scène (Opéra de Rennes et Grand Théâtre de Vannes).
Appréciés pour leur force d’interprétation et leur engagement artistique, Les Nouveaux Caractères se
sont associés en 2009 à Accentus et Laurence Equilbey pour le Membra Jesu Nostri de Buxtehude.
En 2010, ils ont interprété Les Surprises de l’Amour de Rameau, données au Festival d’Utrecht, au
Festival de Bruges en août, au Centre de Musique Baroque de Versailles en octobre.
« Rien n’est plus dangereux dans la société qu’un homme sans caractère, c’est-à-dire
dont l’âme n’a aucune disposition plus habituelle qu’une autre. On se fie à l’homme
vertueux, on se défie du fripon. L’homme sans caractère est alternativement l’un et
l’autre, sans qu’on puisse le deviner, et ne peut être regardé ni comme ami, ni comme
ennemi ; c’est une espèce d’anti amphibie, s’il est permis de s’exprimer de la sorte, qui
n’est bon à vivre dans aucun élément. »
Encyclopédie de Diderot et d’Alembert