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Actualités pharmaceutiques n° 487 Juillet-Août 2009
Transmise à l’homme
par un moustique
du genre Culex,
l’encéphalite japonaise
est une arbovirose
due à un flavivirus,
propagé par les
oiseaux sauvages et
les porcs domestiques.
La mise à disposition
d’un nouveau vaccin
efficace et bien toléré,
constitue une avancée
réelle dans le contrôle
de la maladie.
L’encéphalite japonaise est endémique dans les régions tropica-
les du sud de l’Asie, avec une transmission maximale durant la saison des pluies. Elle survient sous forme d’épidémies en été et au début de l’automne dans les régions tempérées. Les prin-cipaux pays concernés sont la Chine, la Corée, le Japon (zones rurales) et certaines régions d’Océanie. Cette maladie est
la principale cause d’encépha-lite virale en Asie avec 30 000 à 50 000 nouveaux cas par an.L’encéphalite japonaise est le plus souvent asymptomatique ; environ 1 cas sur 250 évolue en encéphalite. Lorsqu’elle est symptomatique, l’infection est caractérisée, après une incuba-tion de 4 à 14 jours, par la triade “fièvre élevée-céphalées-cons-cience altérée”. Le début est brutal, généralement marqué par des douleurs abdominales et des nausées. Des frissons, des vomissements, des myal-gies, une photophobie, une rai-deur de la nuque, des parésies, des tremblements, un syndrome pyramidal ou extrapyramidal peuvent être observés. En l’ab-sence de traitement spécifique disponible à ce jour, les séquel-les neuropsychiatriques sont fréquentes, jusqu’à 30 % des cas chez les enfants et les per-sonnes âgées, et le taux de mor-talité atteint 30 à 50 %.
La vaccination, seule solution efficaceLe contrôle de l’encéphalite japonaise via une action sur les moustiques ou les porcs est
impossible. En effet, l’isolement, la vaccination ou l’abattage des porcs n’est pas envisageable pour des raisons économiques ; quant aux programmes de contrôle des moustiques (pesticides) et aux mesures de protection person-nelle (répulsifs, moustiquaires), ils n’ont pas fait la preuve de leur pleine efficacité.Le vaccin disponible jusqu’à pré-sent (Je-Vax®) ne l’était que de manière restrictive, sous auto-risation temporaire d’utilisation (ATU), et était mal toléré. Sa fabri-cation a été interrompue car il a été associé à de rares mais sérieux effets secondaires.Ixiaro® est un vaccin adsorbé sur hydroxyde d’alumine hydraté, produit sur cellules Vero. Son immuno génicité a été éva-luée dans un essai clinique de phase III, multicentrique, rando-misé, auprès de 867 sujets sains. L’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé – prouver sa non-infériorité par rapport à Je-vax® – a été atteint : à J56, le taux de séro conversion dans le groupe vacciné par le premier était de 96,4 % (après deux doses) versus 93,8 % pour le groupe vacciné par le second (trois doses). La moyenne géo-métrique des titres obtenus était deux fois plus importante pour Ixiaro® (243,6 contre 102).Sept jours après la première injection, 97,3 % des sujets avaient développé des anticorps protecteurs. Une séroconversion était observée chez 99 % des sujets à 2 mois, chez 95 % à 6 mois et chez 83 % d’entre eux à 12 mois. La sécurité du vac-cin a été évaluée chez plus de 3 500 patients dans les essais
cliniques : des effets indésirables ont été rapportés chez 40 % des sujets, effets le plus souvent légers, apparus dans les trois premiers jours suivant la vaccina-tion et s’amendant en quelques jours. Les plus fréquents sont des céphalées (20 % des cas) et des myalgies (13 % des cas).
En pratiqueIxiaro® est indiqué chez l’adulte (18 ans et plus) pour l’immuni-sation active contre l’encépha-lite japonaise. Son administra-tion doit être envisagée chez les sujets exposés à un risque d’infection par le virus lors d’un voyage ou dans le cadre de leur activité professionnelle. Elle n’est pas recommandée chez l’enfant et l’adolescent en raison de l’absence de données concernant la sécurité d’emploi et l’efficacité.Ixiaro® est administré par injec-tion dans le muscle deltoïde (avant-bras) ou, en cas de risque hémorragique, par voie sous-cutanée. La première immunisa-tion doit être effectuée au moins une semaine avant l’exposition potentielle au virus de l’encépha-lite japonaise. Deux injections sont nécessaires, l’une à J0, l’autre à J28. Pour une bonne protection, le schéma complet (deux injections) devra avoir été terminé au moins une semaine avant l’exposition potentielle. �
Carole Émile
Pharmacien biologiste,
Hôpital de Montfermeil (93)
SourceCommuniqué de presse du laboratoire Novartis, avril 2009.
Prophylaxie
Du nouveau pour les voyageurs, un vaccin contre l’encéphalite japonaise
Grippe A : l’OMS a décrété le niveau d’alerte 6 L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, concernant la grippe A (H1N1)
et par la voix du Dr Margaret Chan, son directeur général, que les critères définissant
une pandémie étaient remplis. Elle a donc déclenché, pour la première fois depuis
40 ans, le niveau d’alerte maximal, le niveau 6. C’est le rapide développement
du virus (1 250 nouveaux cas par jour) qui a influencé cette décision. Mi-juin,
30 000 cas avaient été décrits dans soixante-dix pays alors que « l’OMS continue
à recommander qu’aucune restriction ne soit apportée aux voyages et qu’il ne soit
procédé à aucune fermeture de frontières ». Les autorités françaises ont, quant à
elles, choisi de maintenir pour l’instant le niveau 5. E.D.
Source : OMS (www.who.int).
Pandémie