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PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Du passage de la prise de risque à la Démarche qualité ; un outil possible : L’EPP PANASSIE Ivan -Mémoire de fin d’études- UE 5.6.S6- Analyse de la qualité et traitement des
données scientifiques et professionnelles.
-Rendu le 04 juin 2012
-IFSI du CHSD de Saint-Denis
-Directeur de mémoire : Mme BIGNON Véronique
2012
Promotion 2009-2012
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Note aux lecteurs :« Il s’agit d’un travail personnel et il ne peut faire l’objet d’une
publication en tout ou partie sans l’accord de son auteur »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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SOMMAIRE :
I. INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
II. LA SITUATION D’APPEL : ........................................................................................ 3
1 Situation ................................................................................................................................. 3
2 Analyse ....................................................................................................................... 4
3 Problématisation de départ ......................................................................................... 7
III. PHASE EXPLORATOIRE OU DE PROBLEMATISATION : ........................................ 8
III.1 Cadre de références théoriques et conceptuelles ......................................................... 8
1 Notion de gestion des risques ......................................................................... 8
2 Concept de qualité ................................................................................................... 9
2.1Démarche qualité .................................................................................... 11
2.2Notion de qualité des soins ..................................................................... 12
2.3L’évaluation médicale, démarche qualité ............................................. 13
3 L’évaluation des pratiques professionnelles ...................................................... 15
3.1 L’EPP, acteurs et méthodes .................................................................. 16
4 Le protocole de soins ............................................................................................ 17
III.2Enquête exploratoire : .................................................................................................... 19
1 Méthode de recherche ........................................................................................... 19
1.1Population ciblée .............................................................................. 19
1.2 Caractéristiques de cet échantillon ................................................. 19
1.3Choix de l’outil de l’enquête ........................................................... 20
1.4Guide utilisé pour la conduite de l’entretien .................................... 20
2 Analyse qualitative et quantitative ................................................................ 21
3 Les difficultés et limites rencontrées ............................................................ 34
III.3 Confrontation du cadre de référence et des résultats de l’exploitation : .............. 35
IV. PROBLEMATIQUE .............................................................................................................. 38
V. CONCLUSION ....................................................................................................................... 40
BILIOGRAPHIE ...................................................................................................................... 42
ANNEXES ........................................................................................................................................... 45
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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I. INTRODUCTION :
J’ai choisi pour sujet de recherche« l’évaluation des pratiques professionnelles » :
EPP. C’est un sujet qui commence à faire son apparition dans le vocabulaire hospitalier
depuis peu et qui semble être une démarche faisant partie intégrante des préoccupations de la
démarche qualité.
J’ai découvert son existence lors d’une réunion du comité des soins où je n’avais pas
compris la signification d’EPP. C’est une cadre de santé assise à côté de moi qui m’a expliqué
en quoi cela consistait. Son explication me donna envie d’en savoir plus.
Bien que ce soit peu connu,le nouveau cursus de formation en soins infirmiers intègre
le sujet de certification des établissements et des EPP dans une unité d’enseignement. C’est
ainsi que j’ai commencé à voir l’intérêt que peut avoir cet outil ; si cela entre dans notre
formation, c’est pour nous préparer et nous former sur une méthode d’évaluation qui devrait
se généraliser. Après quelques recherches, je ne comprenais toujours pas en quoi il pouvait y
avoir un lien entre ce domaine de l’expertise et celui du soin infirmier.
J’ai donc voulu exploiter une situation de soin rencontré lors de ma formation sur la
problématique du non port de gant. En effet, il semblerait que cet outil puisse aussi servir au
soignant pour améliorer sa pratique et mettre en exergue des mauvaises habitudes que l’on
croit bonne. Pour autant, le changement peut sembler peut évident à aborder et l’inconnu
ressemble souvent à un gouffre que l’on n’ose franchir. Alors, comment un outil servant à
voir de près nos pratiques et méthodes de soins peut trouver sa place dans l’agitation d’une
journée chargée de soins ? Et donc, je me pencherais surtout sur la question de : comment est
perçu l’outil d’évaluation des pratiques professionnelles par l’infirmier ?
Je vous inviterais tout d’abord àvoyager dans le passé afin de resituer certaines notions
en lien avec ma situation tel que la gestion du risque et le concept de qualité. En effet, pour
pouvoir exploiter ces notions, il faut d’abord comprendre l’origine de la démarche réflexive
sur la quête de satisfaction du consommateur. De cette quête va naître des agences
d’expertises dans les domaines de qualité et de gestion du risque que je vous présenterais.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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C’est ainsi, dans la continuité des choses et dans le but d’aider les établissements de santé à
recevoir la « certification » par la Haute Autorité de Santé, que va naitre l’outil d’évaluation
des pratiques : EPP. Pour autant il ne faut pas oublier que le soignant a besoin de référence sur
laquelle il peut s’appuyer afin de réaliser des soins conforme aux recommandations : le
protocole de soins.
Au travers d’une enquête auprès d’infirmières en réanimation nous allons essayer de
faire ressortir leurs ressentis sur l’EPP afin de voir les écarts possible entre le cadre théorique
et la pratique du professionnel. Enfin j’essayerai de vous proposer une hypothèse ou question
de recherche.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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II. LA SITUATION D’APPEL :
1 Situation
A ma deuxième année de formation en soins infirmiers, j’ai eu, lors d’un stage en
médecine interne, à prendre en charge une patiente, que je nommerais Mme B, qui fût à ce
moment précis et pour moi difficile à prélever au point de me mettre en difficulté. C’était une
patiente atteinte de drépanocytose qui était hospitalisée pour crise vaso-occlusive. Ce jour-là,
un bilan sanguin important était attendu par le médecin afin de savoir si l’on devait la
transfuser. C’est donc, un infirmier du service qui décida de s’occuper du prélèvement.
L’organisation du service veut, vu le nombre important de bilans sanguins à réaliser, qu’un
infirmier soit affecté aux prélèvements pendant que les deux autres s’occupent des autres
soins tels qu’un pansement complexe ou autre. Normalement, dans une situation dite
"simple", l’équipe me laissait faire tous les soins sur les patients que j’avais en charge dont les
prélèvements, mais là nous nous retrouvions dans une situation difficile. C’est donc après
avoir relevé les transmissions de l’équipe de nuit et planifié nos soins que chacun parti de son
côté. Mais après avoir fini nos soins, nous nous rendîmes compte que l’IDE chargé des
prélèvements tardait. En effet, il ne réussit pas à prélever Mme B, il passa le relai aux autres
IDE mais sans succès. Ils me proposèrent malgré tout de tenter le prélèvement si je le
souhaitais et si la patiente le voulait bien. Après réflexion, je lui exposais mon idée de tremper
son bras sous de l’eau assez chaude pendant au moins un quart d’heure le temps que je me
prépare et en suite de s’assoir sur son fauteuil bien droite. Je souhaitais par ce simple
processus dilater ses veines afin d’optimiser mes chances. Une fois prêt, je mis un gant à la
main gauche qui touche la peau et qui se trouve près du point de ponction, je prends l’aiguille
et réalise le prélèvement. Tout en remplissant les sept tubes je lui parle et elle me répond en
me faisant part de son soulagement de voir ce prélèvement fini. A ce même instant, alors que
les tubes finissent de se remplir, le cadre supérieur de santé entre dans la chambre et me voit
réaliser le prélèvement avec un gant manquant à la main droite. Elle me dit alors : « c’est quoi
ça ? Les gants jeune homme, les gants ! Il faut les porter ! ». Je tentais de lui expliquer la
situation, mais elle sortit aussitôt de la chambre ; je me sentais gêné. Le soin fini, je retourne
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au poste de soins et explique aux IDE que j’avais réussi le prélèvement mais que je l’avais
réalisé sans gants, plus exactement sans gant à la main droite qui tient l’aiguille.
2 Analyse
De ce fait, je me suis questionné sur les risques d’un point de vue sanitaire mais aussi
juridique pour moi et le patient. Quelle est la part de bénéfice/risque face à ce choix de ne
porter qu’un gant ? Après avoir réfléchi sur le sujet, j’ai réalisé que je mimais ce que je voyais
dans les services sans pour autant essayer de comprendre. J’ai aussi compris l’importance de
l’outil de "précaution standard" et de "recommandations"1 permettant de limiter les risques
d’accidents (notion que je développerais plus tard). Durant ma formation, j’ai eu plusieurs
occasions de voir sur le terrain des IDE ne portant pas de gants lors de la réalisation de soins
invasifs. Au-delà du jugement, j’essayais de comprendre pourquoi, malgré la connaissance
des risques qu’ils encourent, ils font le choix de faire certain actes invasifs tel que la prise de
sang ou la pose de perfusion sans porter de gants. Tout ce que je pus recueillir sur le terrain et
que je gardais comme acquis était « ne fais pas comme moi, tu es étudiant alors fait tout en
technique ! » ou « moi, à mon époque on n’apprenait pas à piquer avec des gants … je sens
mieux sans les gants…et dans les cas difficiles je me sens plus précis de piquer sans gants ».
On peut y trouver différentes raisons telles que la sensation d’être plus efficient, mais il y a
aussila reconnaissance par le mimétisme qui nous transpose à la place "du pair". Mais au
regard de cela, ces situations peuvent aboutir à des accidents si l’on prend pour référence un
IDE n’utilisant pas les gants. Il pourrait être intéressant de faire une étude comportementale
sur l’origine de cette prise de décision, mais je pense surtout me pencher sur la recherche
d’outils que nous avons à notre disposition pour optimiser le port de gants.
Etant en cours de formation infirmière, j’avais cette notion du "risque" et de ce qu’il
est "recommandé" de faire lors d’un soin invasif. Si on ne fait pas attention, on se retrouve
vite dans un acte de soin à risque sans respecter les recommandations de port de gants.
1Comité Technique National des Infections Nosocomiales. Les 100 recommandations pour lasurveillance et la
prévention des infections nosocomiales. Ministère de l'Emploi et de la Solidarité 1999 ; Numéro spécial : 120
pages.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Or, nous sommes dans une société qui demande des comptes où l’accident quel qu’il
soit, n’est plus "acceptable". En effet, il y a la pression des consommateurs, des médias et de
l’environnement sociétal ; mais aussi les contraintes économiques et nécessités de maitriser
les dépenses de santé ainsi que les exigences sécuritaires et obligations réglementaires qui ont
poussé à revoir notre système de santé. En moins de dix ans, l’organisation du système de
santé, le matériel de soins et la société ont subi d’énormes changements tels que
l’informatisation des dossiers de soins, le matériel à usage unique, l’accès par les usagers à
leur dossier de soins et surtout le World Wild Web qui devient une source d’information qui
change le statut de la relation soignant/soigné.
Pour ce qui est de l’organisation du système de santé, il faut déjà se resituer dans un
contexte influencé par des évènements de crises sanitaires qui auront marqué l’opinion du
public et donc les directives du système de santé.Les crises sont d’abord associées à des
problèmes d’organisation, au sens large du terme. La crise liée au SIDA a ainsi pu être
initialement analysée sous cet angle, avec la mise en évidence de l’incapacité des acteurs de
la Santé Publique à identifier cette menace, à reconnaître sa réalité et à réagir de façon
adéquate2. En effet, l’une des plus importante crise sanitaire, qui amènera le ministère de la
santé à penser autrement et donc à mettre en place des agences d’expertise dans le domaine de
la gestion des risques, fut celle du sang contaminé. Parmi les changements notables, la
création d’agences permettant de renforcer l’évaluation des pratiques médicales mais aussi
paramédicales furent les prémices d’une politique de gestion de risques et de qualité. Le texte
fondateur à l’origine de l’accréditation des établissements de santé est «l’ordonnance Juppé»
de 1996.Cette ordonnance crée l’agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé
(Anaes). En 2004, l’Anaes deviendra la Haute autorité de santé (HAS) avec comme nouvelle
mission, entre autre, la certification des établissements de santé. Enfin, en 2009 la loi HPST3
apporte la création de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le Programme pluriannuel
régional de gestion du risque. Les professionnels de santé, dont l’infirmier, doivent s’inscrire
dans ce qu’on appelle : une démarche qualité.
Cela demande donc d’être au fait de l’évolution des pratiques influencées d’une part
par l’exigence accrue de la qualité des soins mais aussi par l’évolution du matériel de soins.
2Setbon M. Pouvoirs contre sida. Paris : Seuil, 1993.
3LOI n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux
territoires
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Pour ce qui est des "précautions standards", LEBRAN Virginie4décrit cette démarche
nécessaire d’évolution des mesures de précautions dans un contexte de changement. Je cite5 :
Actuellement, nous assistons à l’émergence de nouveaux micro-organismes […], au
changement de prise en charge du patient […]. Le patient semble être lui-même de plus en
plus demandeur d’informations et de précautions d’hygiène à son égard. Dans ce contexte,
nos mesures de prévention de la transmission des germes se doivent, elles aussi, d’évoluer.
De plus, la part grandissante des produits hydro-alcooliques institue la friction comme la
méthode phare de prévention des contaminations manuportées.
Pour autant, bien que le système de santé soit dans une démarche de changement avec
une politique de gestion de risque et de démarche qualité, en 2008 les résultats de l’institut de
veille sanitaire sur la surveillance des accidents avec exposition au sang dans les
établissements de santé françaismontrent que sous un total de 709 établissements, on recense
16 282 AES. Parmi ces chiffres 7971 concernent des infirmiers et 1553 concernent des élèves
infirmiers pour un total de 9524 ce qui fait 58.5% des AES. Il est à noter, si l’on regarde le
tableau 63A et 63B6 que la fréquence du port de gants augmente bien que son taux ne dépasse
à peine les 50% lors d’une injection.Ces recueils de données7 nationales se sont fait de
manière volontaire. L’analyse, faite à posteriori, a servi à chiffrer un constat sur les AES en
France. Qu’en est-il sur le terrain ? Quelles préconisations sont prises etquels sont les outils
pour modifier les pratiques ?
J’ai pu assister et participer à la préparation du service en vue d’un audit de
certification. Par la suite, c’est-à-dire un an plus tard, les résultats nous reviennent mais cela
peut sembler bien loin pour une équipe. Ces résultats nous donnent les axes d’amélioration
pour être conforme aux exigences de l’HAS. Bien que l’audit soit fait dans le but d’améliorer
la qualité de soins entre autres et donc les pratiques des professionnels de santé, il ne reste
pour autant qu’un audit qui impose par la suite desmesures et projets d’amélioration des
pratiques pour que cela prenne tout son sens. Or, ces derniers temps, un outil qui émerge dans
4Infirmière hygiéniste à la Fondation Hopale de Berck-sur-Mer
5 Hygiène et sécurité dans les établissements de santé. AFNOR-Février 2010-MAJ 37. Article III-221. Page 2
6 Cf. annexe I : compléments de documents
7INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE-Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les
établissements de santé français en 2008-Résultats-p.4
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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le secteur de la santé et qui fait parti des critères de certification attire mon attention. Une
démarche qualité nouvelle via des évaluations de pratiques professionnelles : EPP.
En effet, en dehors de la démarche de certification de l’établissement sur l’indicateur
de nos pratiques ; en interne, cet outil apporte des méthodes d’analyses sur différents actes
dont les actes de soins infirmiers. N’étant pas encore généralisé et connu de tous, il me semble
intéressant de voir ce que cet outil pourrait apporter au soignant IDE dans sa pratique et de
voir comment il pourrait rompre les habitudes de soins qui ne sont plus d’actualité et qui
pourtant sont difficiles à perdre, tel que le non port des gants.
3 Problématisation de départ
Quelle perception a l’infirmier de l’outil d’évaluation EPP après en avoir fait l’expérience ?
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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III. PHASE EXPLORATOIRE OU DE PROBLEMATISATION :
III.1 Cadre de références théoriques et conceptuelles :
J’ai choisi de vous présenter deux concepts qui s’articulent autour de l’outil
d’évaluation des pratiques professionnelles afin de mieux cerner ce qui est prépondérant : la
notion de risque qui est omniprésente et que nous tentons d’identifier autour de nos actes afin
d’entrer dans un processus de gestion des risques, et la qualité vers laquelle nous tendons pour
le soin, pour le soignant et le soigné. Par ailleurs, une présentation des différents acteurs et de
l’évolution du processus du système de santé permettra de situer l’origine et la raison de cet
outil ; l’EPP. Pour finir, je vous parlerais d’un autre outil présent dans tous les services de
santé : le protocole de soins.
1 Notion de gestion des risques
La gestion des risques dans le milieu hospitalier est devenue une nécessité pour
l’amélioration et l’évolution des pratiques et de prise en charge des patients. Mais qu’est-ce
que le risque ?
Selon le Dictionnaire Hachette édition, 1989- Danger dont on peut jusqu’à un certain
point mesurer l’éventualité, que l’on peut plus ou moins prévenir.Pour le Dictionnaire
Larousse édition, 1997-Danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé.
Enfin, pour le Droit civil Dalloz 02- Évènement éventuel, incertain, dont la réalisation ne
dépend pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant causer un dommage. On
remarque, par ces définitions, que le risque est quelque chose qui semble difficile à prévoir ou
prévenir.
Selon Hervé LECLET8 et Claude VILCOT
9 « Le risque se définit comme un danger
éventuel plus ou moins prévisible, une éventualité d’évènements qui ne dépendent pas
8Président de la commission de normalisation AFNOR « qualité dans les établissements de santé »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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exclusivement de la volonté des exécutants ni des patients. Les risques constituent l’ensemble
des facteurs qui peuvent entraîner un dommage physique ou psychique plus ou moins grave
pour le malade et le personnel hospitalier à cause d’évènements non maîtrisés, intercurrents et
imprévus. La gestion des risques hospitaliers a été définie aux Etats-Unis, dans les années
1970, comme « un effort organisé pour identifier, évaluer et réduire, chaque fois que cela est
possible, les risques encourus par les patients, les visiteurs et les personnel ». Prévenir les
risques, c’est diminuer le nombre d’accidents ou d’incidents, et ainsi les pertes pour le
système de santé, l’établissement et tout secteur d’activité. C’est aussi agir en amont de la
gestion de la qualité car travailler sur l’un ne peut qu’influencer l’autre, tant qualité et gestion
des risques sont intimement liées. »
Il est vrai que le risque ne dépend pas forcément de l’ « exécutant ni du patient » mais
on remarque une chose ici ; elle va surtout dépendre de l’effort et de l’énergie accordés pour
l’identifier avec méthodologie.
On ne peut pas occulter le sens étymologique du mot « risque » qui nous rapproche
plus des contraintes budgétaires. En effet, risque (rhizikon) signifie « image d’un écueil » qui
en terme marin désigne le fait qu’une cargaison puisse être perdue. Mais cette image pleine de
sens se transpose dans n’importe quelle situation telle que le soin. La santé du patient que
j’engage lors d’un soin peut être perçue comme cette cargaison face au danger que pourrait
représenter cet acte.Il est donc important de bien dégager et cibler les risques potentiels liés
aux soins infirmiers.
Je ne vous parlerais pas du principe de précaution (PP) qui est aussi un modèle
anticipatif de prévention et de protection entrant dans un processus de gestion de risque, pour
ainsi passer à la notion de démarche qualité qui est étroitement liée aux procédés de gestion
des risques.
2 Concept de qualité
La norme ISO 8402-94 définit la qualité comme suit :
Ensemble des caractéristiques d'une entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins
exprimés et implicites.
9 Directeur de la qualité-Groupe Hoplale-Berck-sur-Mer
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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La norme ISO 9000:2000 la définit comme ceci :
Aptitude d'un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences.
La notion de qualité peut avoir plusieurs sens en fonction de son contexte d’utilisation
dans le monde de la santé. Les aspects organisationnels et relationnels occupent en grande
partie le devant de la scène pour les activités cliniques. Pour bien comprendre l’origine de la
notion de qualité il faut revenir dans les années 1920 où elle fut utilisée dans les industries de
production de masse (automobile, aviation…). En effet, le contrôle qualité fut indispensable
pour assurer un produit fini en bon état, ce qui donne une approche de la qualité par
prévention avec l’impulsion de l’armée américaine qui en 1940 développe la procédure MS
« Military standard ». Pour autant, dès 1911, des premières discussions sont faitessur la
normalisation et l’évaluation des milieux pour améliorer la qualité de la formation des
chirurgiens aux Etats Unis. C’est dans les années 1950 que la mise en place de programmes
de standardisions dans les hôpitaux pour les chirurgiens sera faite sur la base du volontariat au
Canada.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’assurance de la qualité est une
approche plus globale de la qualité ; l'Assurance Qualité est la capacité de l'entreprise à
prouver objectivement qu'elle a mise en place une organisation efficace, qui permet de fournir
des produits (ou services) de qualité conformes aux exigences spécifiées contractuellement.
Apparue autour des années 1980 dans le secteur privé, l’assurance qualité provient du
« besoin des clients qui désirent à l’avance que la qualité qui sera réalisée et qui leur sera
livrée satisfera leurs exigences » (Kélada, 1986). En plus du contrôle qualité, les
établissements de santé doivent rassurer l’usager en prouvant qu’ils agissent pour prévenir la
récurrence des problèmes.
En France, l’Association Française de Normalisation (AFNOR) fut créée en 1926 et
l’Association Française de Contrôle Industriel et Qualité (AFCIQ) en 1957. Elles enseignent
la gestion de la qualité depuis les années 70. Par la suite, les premières normes ISO
(International Organisation for Standardization) seront publiées en 1987. Enfin, l’Association
Française de l’Assurance Qualité (AFAQ) sera créée en 1988 avec le rôle d’auditer les
systèmes qualité.
De l'assurance Qualité des années 90, qui visait à garantir la réponse aux besoins
exprimés par le client, on est passé aujourd'hui à un système de gestion de la Qualité totale.
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14
Jean-Luc GALIZIA10
cible bien la nouvelle politique de santé en termes d’offre de soins et de
prise en charge globale de qualité : « l’accréditation place l’usager au centre du dispositif et
les établissements doivent mettre en place des actions d’évaluations qui permettent aux
patients de s’exprimer sur la qualité de leur prise en charge. « L’hôpital a pour mission
d’offrir des soins de qualité »11
, « les établissements de santé garantissent la qualité des
traitements, des soins et de l’accueil »12
. Dans cette logique, la démarche qualité se fixe pour
objectif d’optimiser le fonctionnement et l’organisation des structures, de réduire les
dysfonctionnements par l’amélioration des circuits de communication, la clarification des
procédures et la participation des professionnels ».
On voit donc que, surtout depuis l’industrialisation, les besoins ont changé. La
population consomme plus et attend une assurance de qualité du produit. Les établissements,
quant à eux, pour pouvoir satisfaire cette demande, nécessitent un moyen de contrôle
permettant de satisfaire le client ainsi que les dépenses de ces établissements. La recherche de
l’efficience amènera donc la notion et la méthode de démarche qualité.
2.1 Démarche qualité
Selon Jean François PILLOU13
, L'amélioration de la qualité, interne et externe,
permet à l'entreprise de travailler dans de meilleures conditions avec ses bénéficiaires, ce qui
se traduit par une relation de confiance et des gains sur le plan financier (augmentation des
bénéfices) ou humain (clarification des rôles, des besoins et de l'offre, motivation du
personnel).
Il s'agit toutefois d'un effort impliquant l'ensemble de l'entreprise et conduisant la
plupart du temps à des modifications des habitudes de travail, voire des changements
organisationnels. Ainsi on appelle «démarche qualité» l'approche organisationnelle
permettant un progrès permanent dans la résolution des non-qualités. Il s'agit d'une
démarche participative, c'est-à-dire à laquelle doit nécessairement participer l'ensemble de
l'entreprise et par conséquent nécessairement portée au plus haut niveau hiérarchique.
10
L'accréditation/certification et ses conséquences pour les établissements de santé : étude juridique et
perspectives-p4: http://www.adequationsante.com/assets/pdf/La-demarche-qualite-a-travers-l'histoire.pdf 11
Circulaire du 20 septembre 1974 relative à la charte des malades hospitalisés. 12
Circulaire n° 95.22 du 6 mai 1995 relative aux droit des patients hospitalisé, art.22. 13
Executive Vice President at CCM Benchmark Group
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15
La démarche qualité appelle donc les professionnelles (de santé) dans une
transversalité à mettre en place une organisation la plus efficiente possible pour le bien de
l’usager (ici le patient). Ceci afin qu’il puisse bénéficier d’une prise en charge qui soit en
phase avec ses besoins, et l’évolution des sciences et techniques de soins. Elle se doit aussi
d’apporter à l’établissement une assurance de cet engagement et d’une démarche de
rentabilité par une offre claire, de qualité et en accord avec le rapport besoin/offre.
2.2 Notion de qualité des soins
Zeynep OR et Laure COM-RUELLE de l’institut de recherche et documentation en
économie de la santé, l’IRDES, cite Donabedian pour tenter de définir la notion de qualité des
soins14
, « maximisent le bien-être des patients après avoir pris en compte le rapport
bénéfice/risque à chaque étape du processus de soins ». L’OMS définit la qualité comme la
capacité de « garantir à chaque patient l’assortiment d’actes thérapeutiques… lui assurant le
meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science, au meilleur
coût pour le même résultat, au moindre risque iatrogénique, pour sa plus grande satisfaction
en termes de procédures, résultats, contacts humains… ».
Elles rajoutent aussi que « la définition la plus largement employée vient de l’Institut
de médecine des Etats-Unis (IOM) qui précise que la qualité est la capacité des services de
santé destinés aux individus et aux populations d’augmenter la probabilité d’atteindre les
résultats de santé souhaités, en conformité avec les connaissances professionnelles du
moment ».
On comprend bien là que la démarche qualité autour du soin demande à avoir une
vision globale autour du patient. Rien ne doit être occulté, et tous les moyens dont nous
disposons doivent être envisagés pour offrir à celui-ci la réponse de soin la plus adaptée.
Pour cela, certaines dispositions doivent être prises, telle que l’évaluation médicale,
afin que les moyens envisagés soient en accord avec les moyens qui sont à disposition.
14
http://www.irdes.fr/EspaceRecherche/DocumentsDeTravail/DT19QualiteDesSoinsEnFrance.pdf
La qualité des soins en France : comment la mesurer pour l’améliorer ? Document de travail Workingpaper / DT
n° 18 /Zeynep Or (Irdes), Laure Com-Ruelle (Irdes) ; Décembre 2008
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16
2.3 L’évaluation médicale, démarche qualité
En juin 1987, est créé par décret15
auprès du ministère de la Santé un Comité national
pour l’évaluation médicale. Il a pour mission de recenser les initiatives et les opérations
d’évaluation dans le domaine médical, de susciter de telles initiatives et de participer à la
diffusion des résultats obtenus. Il doit émettre des recommandations sur les techniques
d’évaluation et sur les règles propres à garantir la fiabilité des informations diffusées.
En septembre 89, après un rapport demandé par le ministre de la solidarité, de la santé
et de la protection sociale, Claude EVIN, et suite à la décision de favoriser le développement
de l’évaluation en France, sera crééel’Agence nationale pour le développement de
l’évaluation médicale.
L’ANDEM (1989-1997)
L’Agence nationale pour le développement de l’évaluation médicale fut fondée par
une décision du ministère. Cette agence a pour but d’apporter une expertise dans le domaine
de l’évaluation médicale, des soins et des technologies médicales ayant un impact en termes
de santé publique. Les principales missions de l’ANDEM à sa création sont de rassembler la
documentation nationale et internationale sur l’évaluation médicale, d’inciter par des actions
de formation au développement de compétences en évaluation, de définir les bases
méthodologiques des procédures d’évaluation, de réaliser et d’assurer le suivi technique des
évaluations et des études sélectionnées avec l’avis du Conseil Scientifique, d’étudier l’impact
des études d’évaluation sur les professionnels de santé et le public et enfin de diffuser le
résultat de ces évaluations aux professionnels de santé, voire au grand public16
.Les points
importants à retenir sont d’une part la venue d’ ‟experts” scientifiques et d’autre part
l’évaluation des pratiques dans le but de proposer et de valider des méthodes et
recommandations de pratiques.
15
Décret n°87-367 du 3 juin 1987 portant création du Comité nationale pour l’évaluation médicale. 16
ANDEM / ANAES ; FONDS DE L’EVALUATION MEDICALE (1987-2000) ; cotation MAN ;
HAS/2006/002/1-15 ; REPERTOIRE NUMERIQUE DETAILLE ; par Claire CHABANNES-GURVIL ; Janvier
2005
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
17
Conformément aux Ordonnances du 26 avril 1996, puis au décret n°97-311 paru au
Journal Officiel du 8 avril 1997, l’ANDEM est transformée en établissement public
administratif dénomméANAES : Agence nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé.
L’ANDEM est dissoute le 3juin 1997 par l’assemblée générale extraordinaire de son conseil
d’administration. Elle est transformée en établissement public administratif dénommé ANAES
: Agence nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé.
L’ANAES (1997-2004)
L’ANAES reprend les missions d’évaluationde l’ANDEM enrichies de nouvelles actions :
l’accréditation des établissements de soins, la nomenclature (c’est-à-dire l’émission d’avis
scientifiques et techniques, par le développement des études d’évaluation technologique, sur
la liste des actes, des prestations et des fournitures qui sont remboursés par l’assurance
maladie) et l’évaluation d’actions et des programmes de santé publique.
L’accréditation est une procédure externe à un établissement de soins, indépendante
de celui-ci ou de ses organismes de tutelle, effectuée par des professionnels, évaluant
l’ensemble de son fonctionnement et de ses pratiques.
Au 1er janvier 2005, l’ANAES sera intégrée dans une nouvelle entité : la Haute Autorité de
Santé (HAS).
L’HAS
La Haute Autorité de Santé (HAS), anciennement Agence Nationale d’Accréditation
et d’Evaluation de la Santé (ANAES), est chargée d’évaluer ; de promouvoir les bonnes
pratiques et le bon usage des soins ; d’améliorer la qualité des soins ; de veiller à la qualité
de l’information ; d'informer les professionnels de santé et le grand public.17
Elle propose entre autre une méthode d’élaboration et de sélection de «critères de
qualité pour l’évaluation et l’amélioration des pratiques professionnelles18
». On ne parlera
plus d’accréditation, mais plutôt de certification. En 2005 à débuté la deuxième phase de la
17
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_452559/presentation-de-la-has 18
http://www.has-sante.fr/
HAS / Service des recommandations professionnelles et Service évaluation des pratiques professionnelles / Mai 2007 : Guide
méthodologique, Élaboration de critères de qualité pour l’évaluation et l’amélioration des pratiques professionnelles
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
18
procédure de certification (V2-V2007), qui a fini en 2010, avec comme axe prioritaire :
l’évaluation des pratiques professionnelles.
3 L’évaluation des pratiques professionnelles
L’HAS a bien défini une politique des évaluations des pratiques professionnelles. Elle
définit l’EPP comme étant une démarche organisée d'amélioration des pratiques consistant à
comparer régulièrement les pratiques effectuées et les résultats obtenus, avec les
recommandations professionnelles. De plus, Le décret no 2005-346 du 14 avril 200519
relatif
à l’évaluation des pratiques professionnelles mentionne que l’EPP a pour but l’amélioration
continue de la qualité des soins et du service rendu aux patients par les professionnels de
santé. Elle vise à promouvoir la qualité, la sécurité, l’efficacité et l’efficience des soins et de
la prévention et plus généralement la santé publique, dans le respect des règles
déontologiques.L’EPP se définie aussi comme l’analyse de la pratique professionnelle en
référence à des recommandations et selon une méthode validée comportant la mise en œuvre
et le suivi d’actions d’amélioration des pratiques.
L’évaluation des pratiques professionnelles consiste à mesurer ce qui est fait dans la
pratique professionnelle, pour le comparer à la pratique attendue par les recommandations
professionnelles. Ces recommandations peuvent être issues des études cliniques, de la
réglementation, des conférences de consensus, etc. ; elles sont élaborées avec une méthode
explicite par les sociétés professionnelles. L’évaluation se fait en référence à des
recommandations et selon une méthode élaborée ou validée par la Haute Autorité de santé et
inclut la mise en œuvre et le suivi d’actions d’amélioration des pratiques.
Bien que cet outil ne soit pas, à ce jour, étendu aux autres professionnels de santé
exerçant une profession médicale ou paramédicale, ceux-ci sont impliqués dans la mise en
place de l'EPP à travers leur obligation de formation continue (loi du 9 août 2004) selon
laquelle « l'obligation de formation est satisfaite notamment par tout moyen permettant
d'évaluer les compétences et les pratiques professionnelles ».
19
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-08/decret_n_2005-
346_du_14_avril_2005_relatif_a_lepp.pdf
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
19
La pratique professionnelle de l’infirmier, comme du médecin, est soumise à des
recommandations. Il va donc de soit que l’IDE puisse, dans le but d’améliorer sa technicité et
la qualité de soins afin d’offrir au patient/client un service optimal et efficient, revoir une
procédure de soin avec les méthodes que propose l’EPP.
L’HAS précise qu’avec la version 2010 de certification, le souhait serait de déployer la
démarche d’EPP. Elle ajoute aussi que cette démarche peut être conduite de façon
transversale et peut être pluri-professionnelle. L’objectif étant de favoriser l'intégration des
démarches d’EPP dans le quotidien des professionnels et l'acquisition d'une culture pérenne
de l'évaluation.
On comprend alors que cet outil est destiné à tous professionnels et qu’il devrait servir
à améliorer leurs pratiques afin de pouvoir garantir auprès du client (en ce qui nous concerne
le : patient) un produit de qualité (le produit étant : la prise en charge).
3.1 L’EPP, acteurs et méthodes20
L’HAS définit les modalités de l’évaluation des pratiques professionnelles,
agrée les organismes chargés d’aider les médecins dans leur évaluation,
habilite les médecins qui accompagnent leurs confrères dans la démarche,
contrôle et évalue le dispositif.
L’audit clinique ou la revue de pertinence mesurent à posteriori les écarts entre
la pratique et des objectifs de qualité basés sur les recommandations
professionnelles. L’approche par processus part de la description du parcours
du patient, avec à chaque étape qui fait quoi ; elle permet d’écrire un chemin
clinique, de prévoir des aide-mémoires, d’intégrer des arbres de décision.
L’approche par résolution de problème se réfère à la médecine basée sur des
faits (evidencebasedmedicine) ou à la gestion des risques. L’analyse des
résultats de l’évaluation est de préférence collective, au sein de groupes de
professionnels libéraux ou d’équipes hospitalières. Cette analyse s’enrichit
alors de la participation de tous. Un regard extérieur est souhaitable pour
20
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_465639/epp-questions-reponses
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
20
faciliter la réflexion. Les actions d’amélioration peuvent prendre de
nombreuses formes, comme un dossier type ou un rappel automatique
informatique ; entre autres actions, l’évaluation de la pratique peut déboucher
sur un programme personnalisé de formation. Le suivi d’indicateurs, la tenue
de registres ou la maitrise statistique des processus en santé permettent de
vérifier l’impact de ces actions.
On peut retrouver sur le site internet de l’HAS des guides permettant de mettre en
place un programme d’EPP et des fiches de liaison : Projet EPP21
. Cela permet donc de
toujours rester en contact avec les établissements et acteurs de cette démarche.
4. Le protocole de soins
Je me permets de vous citer toute une partie de recherche de M. FORMARIER et L.
JOWC sur « l’approche scientifique des protocoles de soins infirmiers »22
pour vous
introduire une définition pertinente du protocole.
Le mot protocole vient du grec Prôtos : premier et Rolla : colle. Un « Prôtokollon »
était le premier feuillet collé sur des rouleaux et qui servait chez les latins et les byzantins de
formulaire dans les lettres officielles adressées à des rois ou des ministres. Par extension, le
protocole est « l’ensemble des usages, des formalités qu’on doit respecter dans certaines
circonstances et dans certaines cérémonies » (Larousse 3 vol.). Les scientifiques se sont
approprié ce concept pour désigner « un ensemble d’actions, de gestes successifs accomplis
conformément à un plan bien réglé pré-établi B (Dict. termes scientifiques).
On parle de protocole opératoire, de protocole de chimiothérapie, etc. Dans un
protocole scientifique, chaque action, chaque geste est pensé, réfléchi et fait l’objet d’une
recherche pour montrer son efficacité, sa logique interne, sa cohérence avec l’ensemble. Il est
toujours un objet construit à partir de recherches de concepts de données anatomiques,
physiologiques, biologiques, etc. Son utilisateur doit pouvoir justifier de son efficacité et de
son efficience (validité interne), il doit aussi pouvoir dire pourquoi ce protocole est meilleur
21
Voir annexe I : compléments de documents. 22
Recherche en soins infirmiers N’ 32 - Mars 1993 ; http://fulltext.bdsp.ehesp.fr/Rsi/32/75.pdf
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
21
ou moins bon qu’un autre (validité externe). Tous ces arguments lui sont fournis par les
résultats des recherches a beaucoup de recherches scientifiques n’ont pas seulement pour but
de nous donner une représentation de ce qu’il est possible de faire, mais elles ont aussi
comme objectif de légitimer des actions, et de les motiver».
Un protocole de soins infirmiers ne peut déroger à cette construction scientifique sous
peine de perdre son titre de protocole et de s’appeler « fiche technique » ou « check list ».
Par cette introduction, on comprend bien l’importance de la mise à jour de cet outil.
En effet, c’est le protocole qui est censé valider une méthode, un mode opératoire, une
pratique professionnelle sur un soin spécifique.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
22
III .2 Enquête exploratoire :
1 Méthode de recherche
1.1 Population ciblée
J’envisageais dans un premier temps de réaliser mes entretiens auprès de
professionnels IDE ayant été acteurs dans l’évaluation d’une pratique professionnel. Il s’est
avéré difficile de trouver lors de mes recherches un nombre important de ces IDE ciblés. Or,
j’ai eu la possibilité de rencontrer au sein d’un même service une équipe de deux IDE ayant
élaboré un projet d’EPP sur la pose, l’entretien et l’ablation du cathéter central ; et enfin deux
IDE ayant été audités pour cet EPP. Ces infirmiers font partie du service de Réanimation d’un
centre Hospitalier, lieu qui demande de la rigueur dans l’acte de soin. Ce profil correspondait
bien à l’objet de mon enquête, et je me suis donc décidé sur cette équipe composée de quatre
infirmières.
1.2 Caractéristiques de cet échantillon
L’équipe 1 qui est responsable en partie de l’élaboration de l’EPP sur les cathéters centraux
est composée de deux femmes :
La première,que je nommerais IDE1, est infirmière depuis 2002 et a commencé
directement dans ce service de réanimation. Elle est depuis 2005, coordinatrice des
prélèvements d’organes et depuis 2010 infirmière référent pour la formation des
nouveaux IDE de Réanimation.
La deuxième infirmière, que je nommerais IDE2, est diplômée depuis 1994 et est
arrivée en réanimation en 96. Elle a prit le poste en 2008 de responsable de
coordination de prélèvement d’organes et de cornée à la demande de l’agence de
Biomédecine.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
23
L’équipe 2 qui a été auditée est composée également de deux femmes :
La première infirmière, que je nommerais IDE3, est diplômée depuis Novembre 2007.
Elle a commencé par de la réanimation médicale, dans un autre hôpital pendant deux
mois, et a continué dans la réanimation de ce centre Hospitalier depuis février 2008.
La deuxième, que je nommerais IDE4, est diplômée depuis 1992 et est entrée
directement dans ce service de réanimation.
1.3 Choix de l’outil de l’enquête
J’ai choisi l’entretienafin de pouvoir aussi faire ressortir de cette enquête une analyse
affective par l’observation. De plus, il permet de rebondir sur des éléments inattendus qui
peuvent ouvrir de nouveaux horizons de recherche. Le thème étant difficilement connu de
tous, il me fallait donc tout naturellement aller à la rencontre de ces IDE pour cerner de près
ce qu’ils ont acquit de cette expérience ainsi que la perception qu’ils ont de l’EPP. J’ai choisi
cet outil sous la forme d’entretiens semi-directifs. La durée proposée était de 15 à 30 minutes
avec un enregistreur vocal (sous leur accord).
1.4 Guide utilisé pour la conduite de l’entretien23
Thème I : Présentation
-En premier lieu : la présentation de la personne, date d’obtention du diplôme, parcours
professionnel et ancienneté dans ce service.
Objectif :Personnaliser le sujet.
-1ère
question : Combien d’EPP avez-vous réalisé dans votre parcours professionnel ?
Objectif :Contextualiser l’entretien.
23
Voir annexe II : Outil d’enquête
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
24
Thème II : L’utilisation de l’EPP
-2ème
question : Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est, selon vous, l’EPP ?
-3ème
question : Qu’est-ce qui a amené la mise en place de ou des EPP que vous avez
réalisé ?
-4ème
question : Comment les mettez-vous en pratique dans votre service ?
-5ème
question: Comment sont transmis les résultats au sein de l’équipe ?
Objectif général :Mettre en avant la perception et la compréhension de l’outil.
Thème III : Difficultés liées à l’utilisation de l’outil d’EPP
-6ème
question: Pouvez-vous m’expliquer les difficultés rencontrées lors de la mise en
place de l’EPP, par vous et au sein de l’équipe ?
-7ème
question : Quels sont les changements que vous constatez sur l’application des
pratiques infirmières évaluées dans votre service ?
-8ème
question: Pour conclure, comment évaluez-vous cet outil en termes de
bénéfice/avantage ?
Objectif général : Définir les réticences face à l’utilisation de cet outil et ce qu’ils en
tirent ?
Des questions subsidiaires complétaient ces entretiens de façon aléatoire24
2 Analyse qualitative et quantitative
Pour cette analyse, il sera difficile de faire une quantification des résultats car les
propos sont spécifiques à la personne entretenue. Cependant je tenterais de faire ressortir les
éléments qui se recoupent par le biais d’un court résumé25
de réponse avec les mots forts qui
ressortent tout en essayant de respecter une neutralité afin de ne pas interpréter leurs pensées.
24
Voir annexe III : Les enquêtes 25
Ils apparaissent en italique et entre guillemet «…», on peut les retrouver dans l’annexe IV : Outil d’analyse de
l’enquête
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
25
Question 1
Toutes ont participé au moins une fois à une et même évaluation des pratiques
professionnelles.
Question 2
De façon générale, elles emploient toutes le mot évaluer et le mot pratique. Pour ce qui
est de l’objectif, les IDE2 et 3 s’accordent à dire que c’est pour améliorer leurs pratiques ;
l’IDE3 est plus sur le protocole (guide de nos pratiques) qui doit évoluer avec l’arrivée de
nouveau matériel ; quant à l’IDE1 qui a participé à l’élaboration de l’EPP exprime surtout ce
qui doit être fait en amont.
L’équipe 1,
-L’IDE1 présente le processus en amont de l’élaboration d’une EPP ainsi que la méthode
précise qui a été choisi « audit clinique ». Mais on peut résumer ceci en : « L’audit clinique
est un des outils d’étude des pratiques professionnelles qui nécessite en amont de définir son
origine et son motif. »
-L’IDE2 élargit l’évaluation au matériel :
« Évaluer les pratiques pour les améliorer et les réajuster. »
L’équipe 2,
-L’IDE3 précise qu’ils partent d’un protocole de service et que leurs pratiques sont liées à
l’évolution des techniques :
« C’est partir d’un protocole de service, ici sur les cathéters centraux, pour revoir les
pratiques et évaluer comment le travail est réalisé afin de l’améliorer au regard de
l’évolution technique dans le but de limiter les infections nosocomiales. »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
26
-L’IDE4 tout comme l’IDE2 parle aussi de matériel, mais ici, l’EPP sert à mettre en place
ce nouveau matériel dans le service et à adapter un nouveau protocole qui soit en phase avec
celui-ci :
« Évaluer les pratiques avec un nouveau produit, pour aboutir à un nouveau protocole. »
En synthèse,toutes sont d’accord pour définir une méthode que l’on pourrait traduire ainsi
« Pointer au début ce qui ne va pas, évaluer en fonction de ce qu’on a vu… Pourquoi ça ne va
pas et après réajuster nos pratiques et puis encore réévaluer »26
, ainsi qu’un objectif
« l’évolution des techniques demande de revoir nos pratiques…pour limiter les infections
nosocomiales »27
Question 3
Les mots ressortant pour les 4 IDE sont cathéters centraux ainsi que la notion de
colonisation.
L’équipe 1,
-L’IDE1 parle surtout de son expérience à monter cette EPP, pour autant il en ressort les
termes de colonisation en lien avec les cathéters qui esténormeet qu’il faut minimiser :
« Suite aux résultats aux taux énormes sur l’étude de colonisation des cathéters centraux,
le chef de service nous a demandé de trouver une solution pour les minimiser. »
-L’IDE2 me précise que c’est une demande faite en dehors des obligations de
l’établissement, mais que cette EPP se fait en parallèle avec le CLIN. Pour résumer, sa
réponse serait :
26
Equipe 1, IDE2 entretien 2 27
Equipe 2, IDE3 entretien 3
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
27
« C’est le médecin qui a fait la demande en dehors des EPP prévues par l’établissement
car il y avait trop de cathéters centraux qui nous revenaient positifs. De plus il semblerait que
notre matériel et nos pratiques soient obsolètes. »
L’équipe 2,
-L’IDE3 utilise deux fois le mot protocole mis en lien avec la notion de revoir et nouveau,
et deux fois le mot changement en lien avec les lignes du cathéter et lepansement :
« Après avoir revu le protocole de service sur les cathéters centraux, il a été décidé de
revoir les méthodes dans le but de faire un nouveau protocole. »
-L’IDE4 soulève le constat en utilisant on a réalisé et insiste sur les cathéters dont
l’entretien n’est pas aux normes et apparaissent colonisés et me donne comme réponse:
« Suite au constat sur la colonisation des cathéters centraux et à la demande des
médecins. »
Synthèse : Pour les IDE1, 2 et4, la demande vient du médecin pour les 4 la raison est
plus ou moins claire : suite aux résultats sur l’analyse des cathéters centraux récupérés après
ablation qui revenaient positifs à la colonisation, il fallait revoir l’application du protocole en
lien avec chaque étape. De plus l’IDE2 précise que « au niveau de nos pratiques et de notre
matériel, on est obsolète ».
Question 4
L’équipe 1,
-IDE1 : on remarque bien par sa réponse que d’une part elle a participé à la mise en place
mais aussi qu’elle a intégré le vocabulaire en lien et les impondérables : c’est planifier, c’est
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
28
faire, analyser et trouver les axes d’amélioration. Encore une fois, sa réponse se situe en
amont de l’évaluation. Il semblerait que c’est cette étape qui l’a marquée.
« C’est, tout d’abord, faire une réunion avec les auditeurs afin de définir les acteurs, les
supports et pour planifier le tout. Ensuite, c’est ‟faire”, donc tester le support basé sur le
protocole de service afin de créer des critères puis on audite. Enfin on analyse et on trouve
des axes d’amélioration. »
-IDE2 : les termes employés sont précis et les verbes d’action relevés sont : informer,
distribuer, se baser, assister à, remplir (une grille de critère), dépouiller, mettre en forme et
enfin présenter. On voit bien tout le cheminement et la méthode employée. Le sujet principal
semble être le cathéter central dont il est étudié la pose, le pansement à J1 et J3 et enfin
l’ablation ceci, 50 fois par étape à l’aide du protocole. L’IDE2 aborde déjà les problèmes
rencontrés : « sauf la nuit bien sûre…là où on a eu le plus de mal…la nuit »
« On informe l’équipe du projet, distribue le protocole ; on se base sur 50 poses, pansements
et ablations. Puis on assiste aux soins afin de remplir la grille de critère. Une fois fini, on
dépouille les résultats pour les mettre sous forme de pourcentage afin de les présenter au
CLIN, ce qui nous permettra de rédiger un nouveau protocole de soin. »
L’équipe 2,
-IDE3 : ici nous retrouvons le mot évaluer 3 fois, ce qui semble être pour cette IDE un
moment fort du processus de l’EPP. De plus, elle a bien identifié les auditeurs : cadre
supérieure et les deux autres cadres, infirmière formatrice et infirmière de coordination des
prélèvements d’organes. Enfin, on peut remarquer une certaine implication et participation de
la part de cette IDE via « on les prévenait ».
« C’est l’équipe responsable de L’EPP qui évalue nos pratiques sur la pose ou sur le
changement de ligne à l’aide d’une grille de critères »
-IDE4 : pour elle c’est un peu confus. Il y a deux temps qui sont difficilement rattachables aux
propos des autres IDE. Pour autant, les points forts qui ressortent sont : le sujet de l’EPP
c’est-à-dire la pose, l’entretien et le changement de boitier de rampe et de tubulure en partant
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
29
du protocole de service dans le but d’en faire un nouveau. Pour ce qui est de la méthode, les
informations sont légères mais en résumé ça pourrait donner cela :
« En un premier lieu, un cadre nous a observé pendant les soins afin de voir si l’on
connaissait et appliquait bien le protocole. Suite au constat de non homogénéité de pratique,
il a été décidé de réaliser une EPP qui a été rédigée par le médecin avec des consignes sur les
différentes étapes. Après l’avoir soumis à l’équipe pour qu’elle donne son avis, un nouveau
protocole doit être mis en place après analyse des résultats »
En synthèse :
Sur cette question on voit bien les rôles différents qu’ont eu les deux équipes. L’une est basée
sur l’organisation en amont et sur les procédures importantes à respecter pour la réalisation de
l’EPP, alors que l’autre est plutôt axée sur comment l’évaluation se passe sur le terrain :
Observation, évaluation, remplir la grille de critère…
Question 5
L’équipe 1,
-IDE1 : la question a été occultée. Mauvaise gestion de ma part du guide d’entretien.
-IDE2 : pour elle, nous pouvons voir la confusion d’une part à travers ses mots : alors je
sais pas, il me semble, je pense, j’espère, c’est possible. Et d’autre part par l’intonation de sa
voix où l’on pouvait ressentir le doute. Quoiqu’il en soit, pour elle, ce serait donc surement
par le biais d’une réunion. A noter qu’elle a employé le terme être dispatché, ce qui peut
laisser croire que c’est aussi une méthode de service pour faire passer une information.
« Soit par le biais d’une réunion, soit dispatché à chacun »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
30
L’équipe 2,
-IDE3 : c’est intéressant car elle m’a donné les moyens possibles de transmission du
service : les cadres nous informent… noté sur les tableaux… une information orale de cinq
minutes… ils nous ont appelé et ils nous ont dit… c’est dit et écrit sur le tableau.
Contrairement à l’IDE4, elle, semble ne pas se plaindre d’un manque de transmission. Elle
avait, de plus, un ton assez dynamique et enthousiaste qui me laissa croire que ces modes
d’information étaient efficaces et suffisants pour elle. De plus, elle me fait savoir que
l’information se transmet aussi entre collègues afin que les absents puissent aussi être mis au
courant.
« Les résultats peuvent être transmis via les tableaux d’information ou bien ils nous appellent
pour nous donner oralement les résultats »
-IDE4 : on peut voir une problématique ressentie par l’IDE sur la transmission des données. Il
semblerait que toutes les informations ne soient pas forcément données à tous : car on n’a pas
toujours des résultats, pas tellement eu de retour, n’a pas eu de retour, pas d’aboutissement.
Il en découle deux choses, d’une part, la perte de motivation : ce n’est pas très motivant, et
d’autre part, une attente toujours présente : là j’espère …un retour. On pourrait donc penser
que l’IDE attende de ses supérieurs une considération en étant impliquée jusqu’au résultat de
l’EPP. Par contre, elle ne mentionne pas une méthode de transmission de données.
« J’aimerais que tous les résultats d’enquête soient transmis à l’équipe soignante »
En synthèse
Sur cette question, il semblerait que le mode de transmission ne soit pas bien défini.
Conclusion pour le thème 2 :
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
31
Pour ce qui est de la perception de l’outil d’EPP, les équipes 1 et 2 n’ont pas la même
expérience et donc partagent des ressentis à des moments différents mais aussi à des instants
qui se croisent dont le rôle n’est pas le même. Entre la mise en place et l’objet de celle-ci,
l’équipe 1 a bien assimilé les différentes étapes et les différents acteurs nécessaires pour le
bon déroulement de l’évaluation. L’équipe 2, quant à elle, a bien compris son rôle en tant
qu’auditée, et l’intérêt de l’évaluation. Enfin pour ce qui est de l’objectif, toutes étaient
conscientes de l’importance de revoir leurs pratiques dans le but d’améliorer un protocole qui
n’était plus à jour.
Question 6
L’équipe 1,
-IDE1 : elle annonce une problématique de temps : surtout des difficultés de temps, c’était
vraiment le temps, il nous a été reproché le temps. Mais elle nous présente aussi la méthode
d’enquête choisie, ici en quantité et non pas en un temps imparti. Il semblerait toutefois que la
quantité peut se confronter au temps et que l’expérience permet de juger la quantité exigée
pour ne pas se retrouver en difficulté de temps : c’était énorme en fait, car on nous a dit que
pour une bonne moyenne, 35 par étapes auraient suffis. Malgré ces difficultés, il apparait que
l’objectif a été atteint pour une bonne exploitation des résultats.
« Nous avons surtout eu des difficultés de temps car on s’est imposé un nombre d’échantillons
demandant 200 observations. Cette quantité nous a été reprochée dans le temps. »
-IDE2 : il semblerait que, comme pour l’IDE1, la plus grande difficulté fut le temps : C’était
vraiment un problème de temps. L’organisation du service fait que les soins sont aussi fait la
nuit et il semblerait que certains soins sont plus souvent faits la nuit. Or les auditeurs n’étaient
présents que la journée. Toujours dans les problèmes de temps, le week-end n’était pas
toujours couvert par un auditeur. Enfin, il y a le facteur humain, ici, le soignant qui devait
penser à prévenir les auditeurs dès lors qu’il y avait un soin en lien avec l’EPP.
« Surtout un problème d’organisation dans le temps et d’oubli »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
32
L’équipe 2,
-IDE3 : elle présente d’abord sa journée type : on a tellement de soins, on se dépêche, on
ne sait jamais ce qui peut nous attendre. Ensuite, elle fait le lien avec l’évaluation qui est
difficile à introduire : on oubliait de prévenir, il y a aussi des poses la nuit, il fallait nous
relancer pour qu’on n’oublie pas, dans la précipitation…tu oublies. Ici, on voit bien la
distance qu’il y a entre l’objet de l’EPP et l’objet de soin pour l’IDE. On comprend mieux
pourquoi le temps a son importance dans un service où le temps ne semble pas s’arrêter.
« La difficulté fut de trouver le temps pour ne pas oublier qu’il y a l’EPP »
-IDE4 : Encore une fois, il semblerait que l’IDE4 partage plus un problème général qu’un
problème lié à cette EPP. D’ailleurs les termes employés sont : dans le service on n’aime pas
le changement, les gens…ne voient pas pourquoi on changerait nos habitudes. Du coup, il
m’est difficile de traiter ses données qui ne sont pas son avis mais plutôt une interprétation.
Pour le reste on peut retenir tout de même le sentiment de longueur de temps dans un contexte
différent : ça créer toujours des longues discussions, bien que le toujours soit aussi une
généralité. D’autre part, elle pointe une autre problématique entre les habitudes et le matériel
utilisé : les habitudes vont changer parce que de la Bétadine on va passer à la
Chlorhexidine… Pour finir, deux autres points sont aussi à soulever. La peur que peut
occasionner le surplus de travail et la différence entre participer et mettre en place. Pour
résumer, L’IDE4 semble être prise par des généralités qui sont ou ne sont pas vraies, mais que
je ne peux me permettre d’interpréter. Il m’aurait fallu déceler cela dès l’entretien pour
réorienter ses propos à ce qu’elle a ressenti comme difficulté en lien avec la mise en place de
l’EPP.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
33
Synthèse :
Il est à noter que le temps fut le principal objet de difficulté à cette mise en place.
C’est un facteur, qui quel que soit la méthode choisie (ici quantitative) et après analyse de
cette situation, ne peut être exclu de l’élaboration d’une EPP. L’IDE3 et L’IDE2 mettent en
avant un autre facteur qui est celui du fonctionnement de service. En effet, ici, la pose de
cathéter de nuit et la fréquence de soins posent un problème d’audition et de disponibilité.De
plus, il est à noter que le fonctionnement de service avec la présence quasi systématique du
cadre habitue l’IDE à être dans une sorte de perpétuelle évaluation qui la désacralise. Il
semblerait que cela facilite une observation plus objective de la pratique du soignant.
Question 7
L’équipe 1,
-IDE1 : plusieurs données sont à relever : bien qu’ils connaissent le protocole...ils ont du
mal à l’appliquer ; ce sont des anciennes pratiques…on a du mal à travailler avec des
protocoles ; c’est très long !, y’a énormément d’étapes à respecter ;les gens ne travaillent pas
avec des protocoles, ils ont été formés d’une telle façon et ils continuent à travailler comme
ça. Le premier point annonce un constat sur la difficulté à appliquer un protocole. Le
deuxième point est une des explications possibles que l’IDE1 nous propose, c’est-à-dire la
difficulté à travailler avec un protocole qui pourrait être liée à une habitude ou une non
habitude d’utiliser ce support. Ensuite elle nous propose une autre explication en lien avec la
précédente qui est sur l’outil lui-même : c’est très long, certain le lisent en travers parce que
y’a énormément d’étapes à respecter. Et le dernier point revient plus sur le premier mais avec
la notion de formation qui annonce une identité professionnelle ancrée et difficile à perdre.
Pour autant, elle conclut avec un constat positif en lien avec l’audit qui amène le personnel à
s’appliquer.
Bien que l’IDE1 ai développé des points importants à mon enquête dans cette réponse, je ne
peux rien rapprocher à la question posée.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
34
-IDE2 : ne travaillant pas directement sur le terrain de soin, elle ne pouvait pas répondre à
cette question. Cela dit, elle parle de réévaluation et d’assurance. Ceci montre une certaine
dynamique de continuité dans la mise en place d’un nouveau protocole.
« Il est prévu de réévaluer les pratiques pour s’assurer que tout le monde ai bien compris le
nouveau protocole »
L’équipe 2,
-IDE3 : elle a une toute autre vision en ce qui concerne le changement des pratiques. Elle
développe la notion d’adaptation qui semble être requise pour le service de réanimation : dans
le service de réanimation, il y a beaucoup de changements…du coup on s’adapte facilement à
ces changements. Elle explique cela par la fréquence importante de soins : parce que c’est des
soins qu’on fait très souvent. En conclusion, on peut penser qu’elle ne voit plus le
changement car cela fait partie inhérente du service (changement de protocole, de matériel, de
personnel) et de ses pratiques (on s’adapte vite aux nouvelles méthodes).
« Personnellement je ne vois pas de changement car je m’adapte aux exigences du service où
le changement est omniprésent ; je parlerais plus d’adaptation »
-IDE4 : il y a dans sa réponse deux éléments : un qui semble plus tiré de l’affect avec un
sentiment de longueur : le changement c’est vachement long, il faut qu’on change nos
habitudes ; et l’autre qui parait être plus objectif avec un exemple : avant on voyait des
réfections de pansements de cathé centraux sans champs stérile et maintenant tous ceux que
je vois dans le service, tous le personnel met un champ stérile. En l’écoutant et en lisant ces
lignes, il n’apparait aucun sentiment négatif, ni même positif. Enfin, elle dit à un moment : Je
pense qu’ils vont le suivre parce que ils l’ont fait, ils ont participé à cette élaboration, ils
voient que finalement y’a un sens… Cette phrase a une certaine force de conviction et d’état
car elle est construite autour de verbes d’action, l’un donnant à l’autre par des mots de liaison
une logique presque inébranlable : ils vontparce qu’ils ont fait, ils ont participé ils voient un
sens.
« Le changement c’est long, mais oui j’ai pu constater sur un soin que le nouveau protocole
est suivi. »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
35
En synthèse :
L’équipe 1 :Elle ne m’apporte pas vraiment d’éléments de réponses directs. L’IDE1
parle surtout des problèmes liés à l’utilisation du protocole qui semblerait être un support peu
adapté pour l’apport d’un changement de pratique. L’IDE2 parle de ce qui serait fait : une
réévaluation pour vérifier la compréhension et la bonne application du nouveau protocole.
L’équipe 2 :Pour l’IDE3, le changement semble faire partie intégrante du service et ce
serait donc la capacité d’adaptation qui soit importante. Alors que pour l’IDE4 le changement
semble être long comme processus à mettre en place bien qu’elle constate un changement de
pratique sur le soin de pansement du cathéter central.
De façon générale, il était difficile pour les IDE de répondre à cette question n’ayant
toujours pas eu les résultats de l’audit et n’ayant du coup pas encore mis en place la nouvelle
procédure de soins sur les cathéters centraux
Question 8
L’équipe 1,
-IDE1 : elle conclut sur l’avantage de cet outil qui permet de se reformer sur un protocole,
sur l’objectif qui est selon elle pour entrer dans un axe d’amélioration et enfin sur le ressenti
général de l’outil : c’est bien perçu dans ce cadre-là.
« C’est un outil qui est bien perçu dans le sens où il permet de revoir nos pratiques et de les
améliorer »
-IDE2 : pour elle, il semblerait que cet outil soit bénéfique et que cela peut être qu’une bonne
chose qui permet de rattraper un retard par rapport au nouveau matériel. De plus, la notion
de nouveauté permettrait d’avoir un regard et de faire attention à leurs pratiques. Enfin, elle
conclut en pointant du ‟doigt” une autre problématique : Qui surveille l’évolution des
techniques et du matériel ? Qui peut être l’élément moteur de la mise en place d’une
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
36
évaluation des pratiques professionnelles ? En effet : si on ne vérifie pas l’évolution des
techniques, on se retrouve avec un protocole vieux et complètement dépassé et pas au goût du
joursi y’a personne pour demander de revoir ça.
« C’est un outil qui permet de nous mettre à jour sur l’évolution du matériel et des
techniques ; c’est une bonne chose. Cela dit, il faut qu’il y ait quelqu’un pour les surveiller
afin de mettre en place l’EPP »
L’équipe 2,
-IDE3 : c’est pour elle un outil qui permet d’identifier les mauvaises pratiques afin de
nous faire évoluer et la notion d’identifier semble être important pour elle car il permet
d’apporter une réponse et donc une solution : Mais savoir le pourquoi du comment ça apporte
vraiment de quoi nous améliorer et de quoi avancer. On peut donc supposer pour elle que :
« Cet outil permet de cibler un problème dans les pratiques, de comprendre pourquoi c’est un
problème et d’y apporter une réponse. C’est donc un bon moyen d’évoluer d’améliorer nos
pratiques »
-IDE4 : elle semble être demandeuse d’un tel outil qui permettrait une homogénéisation des
pratiques : il faut absolument en faire pour qu’on fasse tous la même chose et qu’on ait une
ligne de conduite. Et elle conclut par deux points, bien qu’il ne soit pas encore connu de tous,
on y échappera pas, ce qui laisse à penser que c’est un outil qui va se généraliser dans les
pratiques d’analyse ; et enfin, cet outil a pour finalité le patient et la qualité de prise en charge
qu’on peut lui apporter.
« C’est un outil qui en se généralisant permettra d’homogénéiser nos pratiques pour le bien
du patient, mais il n’est pas encore connu de tous »
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
37
En synthèse :
De façon générale, cet outil semble être bien perçu par l’ensemble des IDE
interrogées. De plus, elles font le même constat sur ce que cela apporte dans leurs pratiques.
Cela dit quelques éléments se détachent. L’IDE4 répondait surtout sans prendre position et en
employant des termes généraux. Toutefois elle a abordé l’homogénéisation des pratiques.
Conclusion pour le thème 3 :
Comme le dit l’IDE4, c’est un outil encore peu connu, notamment par ceux qui
l’utilise pour évaluer. Il est compréhensible donc que l’équipe 1 comme l’équipe 2 aient
rencontré des difficultés liées au temps et à l’organisation du service. En effet, ce service, très
particulier par les soins qu’il demande impose au soignant une disponibilité de tous les
instants. Or pour ce qui est de l’audit, comme nous avons pu le voir, il n’est pas question
d’être présents en permanence. Du coup, la nuit et les week-ends furent des temps de
difficultés. Enfin pour l’équipe 2, il fut surtout question de ne pas oublier de prévenir les
auditeurs qu’un soin allait être réalisé, et ceci alors que, comme le dit l’IDE3, dans la
précipitation…tu oublies.
Pour ce qui est du changement que cela apporte, les avis sont très différents. Ce que je
peux en conclure, c’est que ça dépend déjà de la dynamique même de l’IDE et qu’il faut
semble-t-il savoir être patient pour voir des changements visibles.
Quoiqu’il en soit, cet outil a été bien perçu par les quatre infirmières et elles y voient
un intérêt pour leurs pratiques mais aussi pour le bien du patient.
3 Les difficultés et limites rencontrées
Avant tout ce fut des difficultés de conduite d’entretien. En effet, il m’a été difficile de
voir lorsque l’IDE n’était plus dans le sujet de la question pour la réorienter. On se laisse
facilement emporter là ou l’audité veut nous mener si ce sujet, même étant hors contexte, lui
tient à cœur. L’intérêt qu’il lui porte nous est facilement transmit si on ne fait pas attention, et
c’est ce qui m’est arrivé à plusieurs reprise. Le temps fut une autre contrainte ne me
permettant pas d’auditionner plus d’IDE.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
38
III.3 Confrontation du cadre de référence et des résultats de
l’exploitation :
Revenons tout d’abord sur le concept de qualité, et les notions de démarche qualité et
qualité de soins pour voir les points de convergences entre mon cadre de référence et
l’enquête.
Nous sommes dans une société où la démarche de satisfaction pour les besoins de
l’usager fait partie des éléments moteurs de la politique d’offre. Il a fallu pour cela trouver des
moyens de contrôler si le ‟produit fini” était à la hauteur de la demande et des besoins du
client, et si ce même produit était réalisé dans les conditions les plus rentables pour
l’entreprise tout en utilisant des techniques qui soient les plus adaptées. Pour cela, il faut donc
aussi trouver un moyen de vérifier si les méthodes utilisées sont à jour.
Nous avons vu que pour apporter une qualité des soins, il faut que certaines
dispositions soient prises, telle « que l’évaluation médicale, afin que les moyens envisagés
soient en accord avec les moyens qui sont à disposition. »
Or, l’objet même de mon enquête montre que cette équipe d’infirmières interrogées
ainsi que le service de Réanimation sont dans ce que l’on appelle une démarche qualité. En
effet, si l’on reprend la question 2 de mon enquête, l’IDE3 parle d’évolution des techniques et
de la nécessité de se mettre à jour afin d’améliorer la prise en charge et de limiter les
infections nosocomiales. L’évolution du matériel doit être suivie aussi comme nous le
mentionnent l’IDE2 et l’IDE4 sur cette même question :évaluer les pratiques avec un
nouveau produit. On voit bien aussi que ces IDE sont acteurs dans cette démarche en ayant
bien compris et en sachant transmettre l’objet de cette EPP.
Ensuite, pour ce qui est de l’évaluation et de l’outil EPP. Si nous reprenons la mention
du décret du 14 avril 2005, il est dit que l’EPP a pour but l’amélioration continue de la
qualité des soins et du service rendu aux patients par les professionnels de santé. Elle vise à
promouvoir la qualité, la sécurité, l’efficacité et l’efficience des soins et de la prévention. De
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
39
plus l’HAS rajoute que « cette démarche peut être conduite de façon transversale et peut être
pluri-professionnelle. »
Nous avons puremarquer que la mise en place de cette EPP sur les cathéters centraux
fut pluri-professionnelle. Tous les acteurs impliqués sur l’utilisation de ces cathéters furent
audités comme nous le dit28
l’IDE1 : où forcement entre en jeu les médecins et les
infirmiers…ou les aide-soignant même qui peuvent être amené à servir le médecin. De plus,
les IDE me précisent que pour l’élaboration de cette EPP il y a eu comme acteurs : les
différents cadres, chef de service et médecins, médecin du CLIN et infirmiers du service.
Pour ce qui est du « suivi d’indicateurs, la tenue de registres ou la maitrise statistique
des processus en santé permettent de vérifier l’impact de ces actions. » Les deux équipes ont
bien de critères et indicateurs permettant de formuler des statistiques et l’équipe 1 précise la
méthode employée et qui vérifie l’impact de ses actions.
Pour conclure sur les points de convergence, nous allons maintenant parler du
protocole de soins. Comme je l’ai conclue dans la partie du cadre de référence sur ce point, il
est important que cet outil soit mis à jour et Comme le mentionnent M. FORMARIER et L.
JOWC, Un protocole n’est jamais définitif, il doit être réactualisé et évalué régulièrement,
cette dimension fait partie du savoir scientifique qui est en permanence re-questionné29
. Ici
encore, l’EPP sujet de mon enquête visait à revoir un protocole qui semblait obsolète selon
l’IDE2 et dont le chef de service à demandé une évaluation afin de pouvoir proposer un
nouveau protocole qui soit à jour et en phase avec le matériel et les techniques de soins.
Enfin, il est à noter une mention de l’IDE4 sur l’homogénéisation des pratiques. Il y
aurait espoir qu’en plus du protocole de soins, l’EPP soit un élément favorisant la mise à jour
des pratiques et donc leur homogénéisation.
Il m’est difficile de cibler des points de divergences. Il y a, avant tout, la notion de
changement escomptée par la démarche d’EPP qui, bien que n’ayant pas de résultat, n’ait pas
attendue de la même façon par les différentes IDE interrogées.Il semblerait difficile mais
indispensable que le changement opère. Pourtant comme je l’ai déjà mentionné, L’EPP se
28
Voir annexe III entretien : présentation 1 29
Recherche en soins infirmiers N’ 32 - Mars 1993, Page 78
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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définie aussi comme l’analyse de la pratique professionnelle en référence à des
recommandations et selon une méthode validée comportant la mise en œuvre et le suivi
d’actions d’amélioration des pratiques. Ce qui sous-entend une démarche de changement des
pratiques en vue de les améliorer. Bien que les infirmières interrogées semblent entrer dans
cette démarche, l’objectivité du changement n’apparait pas clairement. Il apparait que les
habitudes soient une source qui rassure car elles sont propres à l’utilisateur. Le changement
pousserait celui-ci à abandonner une pratique qui lui est familière pour une autre pratique
qu’on lui “impose” sous le prétexte d’une démarche qualité avec tout ce que cela sous-
entend.
Il serait important donc, de valoriser cette démarche et d’accentuer, pourquoi pas, les
gains que cela peut lui apporter dans sa pratique. Il est vrai que nous pouvons avoir tendance à
nous fixer sur l’objet d’une enquête et en oublier les futurs porteurs.
Enfin, il ressort de l’enquête des éléments à approfondir. En effet, sur la question des
résultats de l’audit et de manière plus générale sur la transmissions de données au sein d’un
service, il apparait qu’il n’y a pas de science exacte et pourtant il y a semble-t-il une forte
demande de considération à travers ces transmissions. Encore une fois, la notion de
valorisation ressort et pour rendre honneur à une telle démarche d’évaluation des pratiques
professionnelles, il faut ne pas oublier rapporter le gain (ici les résultats) aux producteurs (les
professionnelles participants dont les IDE). Comme nous le dit l’IDE4 :C’est un peu
dommage parce qu’on travaille sur un truc et on n’a pas d’aboutissement.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
41
IV. PROBLEMATIQUE
Après analyse des confrontations du cadre de référence et des résultats de l’enquête,
j’ai voulu revenir sur un point qui me semble important : Le protocole de soins. C’est un outil
qui est là pour garantir la qualité de la pratique de soins ; il fait foi. Au-delà de ça, il est aussi
là pour guider les pas du soignant qui découvre un soin. J’ai été marqué par mon enquête sur
tous les propos que j’ai pu recueillir autour du protocole.
Premièrement l’IDE4 nous parle d’une incitative du cadre pour vérifierl’homogénéité
des pratiques sur un soin :là il y avait un cadre qui venait nous voir pour s’assurer et voir si
on connaissait et appliquait bien le protocole du service. En fait on s’est rendu compte qu’on
ne faisait pas tous la même chose. On remarque là, que bien qu’ayant un protocole, les
pratiques ne sont pas les mêmes.
Ensuite, l’IDE3 nous explique comment de nouvelles données émises sur un
protocole peuvent être transmises au sein de l’équipe : Si y’a un changement dans les
protocoles par exemple, c’est les cadres qui nous informent et c’est aussi noté sur les
tableaux. Bien que cela semble être satisfaisant pour cette IDE, je me pose la question sur le
contrôle de la bonne acquisition de l’information. Comment peut-on s’assurer que l’IDE ayant
lu la note sur le tableau applique bien les nouvelles recommandations ? Il n’est pas là
question de juger, mais plutôt d’y trouver une solution car, en effet, tout l’enjeu de la question
d’amélioration et d’homogénéisation des pratiques est là. Il est question de relai. L’EPP, bien
qu’étant un nouvel outil de démarche qualité permettant d’améliorer nos pratiques, doit
trouver un relai pour la pérennité de ce qu’elle apporte.
L’IDE4 nous dit ensuite : quand il y a un changement de protocole ça créé toujours
des longues discussions sur des choses où les gens ne sont pas d’accord, et ne voient pas
pourquoi on changerait nos habitudes. Il y a là, un sujet à discussion. Il n’est pas évident de
trouver la réponse à tout, cela dit, il faut me semble-t-il redonner à ces infirmiers la possibilité
de voir ce qui les a motivé à devenir des soignants et retrouver cette dynamique de curiosité,
de vouloir apprendre. C’est dès le cours de la formation infirmière que nous découvrons que
ce métier nous offre toujours à apprendre. Qu’en est-il de cette dynamique qui nous pousse à
faire partager nos découvertes ? La prise d’habitude semble s’installer vite et il faut rester
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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vigilent face à cela sinon il nous sera difficile d’être acteur face au patient (et non l’auditeur)
d’une démarche qualité efficiente.
Une autre problématique vient directement du protocole. Comme le soulève l’IDE1 :
c’est très long !, y’a énormément d’étapes à respecter et je pense aussi que ce sont des
anciennes pratiques…on a du mal à travailler avec des protocoles, même si c’est une aide, les
gens ne travaillent pas avec les protocoles. Mais je pense aussi que certain le lisent en
travers, parce que y’a énormément d’étapes à respecter. En effet, le temps lui-même étant
une problématique pour le soignant qui doit planifier ses soins, faire avec les imprévus et
autres ; prendre le temps de lire un protocole et de l’intégrer peut s’avérer difficile et encore
plus problématique.
Comment peut-on réconcilier l’infirmier avec un outil prévu justement pour le couvrir
dans ses actes s’il le suit à la lettre ? Il a y déjà l’informatisation des protocoles qui pour la
génération ‟internet” sera un moyen plus ludique et plus facile d’accès. De plus, pour un
service tel que celui de réanimation où j’ai effectué mon enquête, il y a dans chaque chambre
une base informatique permettant de consulter le dossier de soins du patient ainsi que toutes
les informations et sources proposées par l’hôpital. Il semblerait donc, que dans cette
démarche l’accès aux protocoles soit simplifié. Il serait donc possible par exemple, lors d’un
soin complexe où l’IDE a des doutes sur la méthode à appliquer, de consulter le protocole
directement dans la chambre du patient juste avant d’attaquer le soin.
Il n’en reste pas moins la problématique de la lisibilité. En effet, un protocole trop
long et difficile à lire de par sa complexité dans l’écriture, ou sa mise en forme, semble
freiner l’infirmier dans sa lecture.
Pour autant, dans la situation oùnous l’imaginons, que l’accès soit simplifié, que la
lisibilité du protocole soit bien plus claire et accessible à tous ; n’y aurait-il pas un problème
dans le changement des habitudes des pratiques soignantes ? L’habitude, la dextérité, la
méthode, semblent être des éléments participatif de l’identité professionnelle que l’infirmier
se forge, et avec laquelle il exprime son savoir-faire. Il serait donc intéressant de voir s’il n’y
pas une dualité entre la quête et la sauvegarde d’identité avec la réel volonté de participer à la
démarche qualité ?
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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V. CONCLUSION
Ce travail de recherche sur la question de la perception qu’a l’infirmier de l’outil
d’évaluation EPP après en avoir fait l’expérience, m’a amené à entreprendre l’analyse de : la
gestion des risques, la qualité, la démarche qualité, la qualité des soins, l’évaluation médicale,
l’évaluation des pratiques professionnelles et enfin, le protocole de soins. Après avoir réalisé
mon enquête autour de l’outil d’EPP auprès d’infirmières en réanimation ayant elles même
travaillées dans cette démarche qualité, il m’a fallu confronter les résultats de cet enquête avec
mon cadre conceptuel.
Il en ressort de ces entretiens, différents points dont un que je tiens à vous faire part en
conclusion. L’enquête n’est pas une chose aisée. Cela demande de bien maitriser son sujet de
recherche, mais aussi d’avoir une certaine facilité dans la conduite de l’entretien. Ayant fait le
choix de le faire en semi-directif, il y avait la possibilité que l’interlocuteur sorte du sujet.
N’étant pas encore un expert en la matière de conduite d’entretien, il m’est arrivé de ne plus
être dans le sujet de mon enquête sans m’en rendre compte. Malgré cela, cela a permisd’
ouvrir le débat et de mettre en exergue certaines notions que je n’avais pas préalablement
développé.
De plus, il aurait pu être intéressant d’ouvrir cette enquête à un plus grand nombre
d’infirmiers et dans des services diversifiés, pour avoir une vision plus holistique sur le sujet.
En effet, le service où j’ai été reçu est très spécifique et a un fonctionnement qui lui est
propre.
Pour autant, cette enquête m’a permis de soulever différents points de convergences
avec le cadre théorique tel que l’objet dela démarche qualité. Il semblerait que cette volonté
du ministère de la santé soit bien intégrée par les infirmiers qui sont participatifs et
promoteurs dans cette démarche.
Bien qu’il y ait une réelle volonté dans la démarche d’améliorer ses pratiques en vue
d’apporter aux patients et aux établissements de santé une offre qui soit la plus efficiente, il
semblerait que la pratique infirmière soit confrontée à une autre problématique.
En effet, il en ressort de mon analyse que la volonté de changement puisse être parfois
mise à mal par cette volonté qu’a l’infirmier de sauvegarder son identité professionnelle.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
44
Enfin, dans la perspective de poursuivre mes recherches, je me suis interrogé sur la
part de bénéfices que peut l’outil EPP et sa valorisation dans la pratique infirmière.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
45
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Décret n°87-367 du 3 juin 1987 portant création du Comité nationale pour l’évaluation
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Décret n°97-311 du 7 avril 1997 relatif à l'organisation et au fonctionnement de
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Décret n° 2005-346 du 14 avril 2005 relatif à l'évaluation des pratiques
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http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-hospitaliere/chronologie/
http://www.sante.gouv.fr/la-loi-hopital-patients-sante-et-territoires.html
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2009-08/decret_n_2005-
346_du_14_avril_2005_relatif_a_lepp.pdf
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ANNEXES :
Annexe I : Compléments de documents
Annexe II : Outils d’enquête
Annexe III : Les enquêtes
Annexe IV : Outil d’analyse de l’enquête
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Annexe I : Compléments de documents
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Annexe II : Outils d’enquête
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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PANASSIE Ivan
IFSI du Centre Hospitalier de Saint-Denis
Promotion 2009-2012
GUIDE D’ENTRETIEN
Type d’entretien : Semi directif
Outils : Enregistrement vocal, prise de notes
Personne ciblé : 2/3 IDE Réanimation ; 2 IDE SMUR
Durée : 15/30 minutes
Usage : Renfort des recherches et analyses bibliographique.
But : Cibler la perception par l’IDE de l’EPP ainsi que son utilisation (méthode/bénéfice)
Thème I : Présentation de l’IDE :
-Parcours professionnel :
-Combien d’EPP avez-vous eu à réaliser dans votre parcours professionnel ?
Thème II : Utilisation de l’EPP :
Objectif :Mettre en avant sa perception de l’EPP
-Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est, selon vous, l’EPP ?
-Qu’est-ce qui a amené la mise en place de ou des EPP que vous avez réalisé ?
-Comment les mettez-vous en pratique dans votre service ?
-Comment sont transmis les résultats au sein de l’équipe ?
Thème III : Difficultés liées à l’EPP :
Objectif :Définir les réticences face à cet outil
-Pouvez-vous m’expliquer les difficultés rencontrées lors de la mise en place des EPP, par vous et au sein de
l’équipe ?
-Quels sont les changements que vous constatez sur l’application des pratiques infirmières évaluées dans votre
service ?
-Pour conclure, comment évaluez-vous cet outil en termes de bénéfice/avantage ?
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Présentation 1 : IDE1
Pouvez-vous me présenter votre parcours en quelques mots ?
Je suis infirmière depuis 2002, j’ai commencé directement en réanimation, ça fait maintenant 9 ans
que j’y suis. Et je suis depuis deux infirmières référents dans le service et j’ai commencé également
depuis 2005 la coordination des prélèvements des organes.
Vous avez déjà eu à faire des EPP et dans quelle cadre ?
J’ai monté l’EPP. En fait on a eu à faire une étude des colonisations des cathé centraux qui s’appelle
« réa cath » car en 2009 on a eu un taux énorme de colonisation, énormément d’infection. On nous a
donc demandé de réaliser une EPP suite à ça pour voir si on peut trouver une solution pour minimiser
les colonisations sur cathéter central suite aux résultats.
Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est selon vous une EPP ?
Etude des pratiques professionnelles. Y’a en fait différentes EPP, nous on a fait un audit clinique, c’est
à dire qu’on a observé des pratiques, identifié les partenaires et la structure. Il faut toujours définir
l’origine et le motif de l’audit clinque. En suite le but, voilà.
D’où vient la demande ?
Elle venait du chef de service
Et pour ce qui est de la méthode que vous avez employé
Donc c’est…. (Regarde ses document) le type d’étude, c’était une approche prospective avec des
critères d’inclusion et d’exclusion,…. voilà type audit clinique. C’est la méthode qu’on a choisi mais
après y’en a d’autres du type auto évaluation (pas fait dans ce service)
Comment l’avez-vous appliqué dans le service ? Comment l’avez-vous mis en place ?
Alors, avant tous, ce qu’on a fait c’est une première réunion avec l’ensemble des partenaires qui allait
participer à cet audit en tant qu’auditeur, définir quels allaient être les acteurs en suite on a établi le
support, on a établi différentes dates de réunion pour voir l’avancement. En fait, Les 4 grands points
pour réaliser un audit c’est planifier, c’est faire, analyser et trouver les axes d’amélioration. Apres on a
testé le support écrit pour voir si tous les auditeurs comprenaient bien la même chose, comme on était
plusieurs à auditer, ce support était basé sur le protocole de service auquel on a établi des critères. On
a testé le support d’audit et après on a réalisé l’audit avec les recueils de données justement. On était
trois personnes à auditer et on c’est vraiment basées sur ce protocole de service.
Qui était audité ? Médecin ou médecin et infirmier ?
Les deux, parce que ce qu’on a fait on a étudié 50 poses de cathé où forcement entre en jeu les
médecins et les infirmiers…ou les aide-soignant même qui peuvent être amené à servir le médecin. On
audité 50 poses, 50 réfections de pansement à 24h, 50 à 72h et 50 ablations. Donc c’est vraiment du
coup de la pose à l’ablation.
Pouvez-vous m’expliquer les difficultés rencontrées lors de la mise en place des EPP ?
Alors c’était surtout des difficultés de temps, par ce que c’est vrais que du coup quand on regarde un
petit peu y’a différentes choses quand on doit faire une audite c’est de savoir quel nombre
d’observation on veut réaliser. Nous on s’est retrouvé du coup à faire 200 observations, donc la
difficulté c’était vraiment le temps.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Vous vous étiez imposé un temps à parti ?
Alors non, soit on s’impose un temps soit un nombre, une quantité de cathé à observer. Nous on s’est
imposé une quantité de cathé, mais du coup il nous a été reproché dans le temps. Car normalement une
audite ça se fait en 6mois max.
Via les résultats vous êtes satisfait ?
Alors, on est arrivé quasiment a 50 observations par étape sauf pour les ablations ou là on nous a
stoppé. Par rapport au temps, on nous a dit « c’est trop long, on stop là » donc il nous en manquait un
petit peu au niveau des ablations et peut-être un tout petit peu au niveau de la pose, mais c’était
énorme en fait, car on nous a dit que pour une bonne moyenne, 35 par étapes auraient suffis, mais bon
pour que l’échantillon soit correcte au niveau de l’exploitation des résultats, on voulait essayer de faire
un maximum.
Par rapport à cet audit, changement dans les pratiques infirmières visibles ?
Oui par ce que de toute façon, en lui-même y’a pas de surprise. C’est à dire qu’avant de réaliser
l’audite, on a prévenu l’équipe, et on leur a redonné a chacun le protocole de la pose de cathé central,
donc déjà ils ont pu revoir le protocole. Maintenant des surprises, on en a eu puisque quasiment tous
les infirmiers connaissaient bien le protocole mais au niveau pratique ils ont du mal à l’appliquer.
Pouvez-vous identifier les causes des difficultés de la mise en pratique :
Oui sur celui-là, c’est très long !, y’a énormément d’étapes à respecter et je pense aussi que ce sont des
anciennes pratiques…on a du mal à travailler avec des protocoles, même si c’est une aide, les gens ne
travaillent pas avec les protocoles, les gens ont été formé d’une telle façon et ils continuent à travailler
comme ça. On l’a surtout vue sur l’ablation. Bien que ce soit écrit noir sur blanc sur le protocole, ils
sont persuadé qu’il faut la faire de telle manière sans respecter le protocole. Mais je pense aussi que
certain le lisent en travers, parce que y’a énormément d’étapes à respecter surtout sur le pansement à
72h sur l’entretien des lignes et l’ablation. Sur la pose y’a pas eu trop de problèmes mais le protocole,
on voit qu’il n’est pas appliqué correctement.
Du moment où on est audité y’a aussi du mieux car les gens s’applique et on verra après les résultats
de l’audite si on a eu moins d’infections.
Pour conclure, comment évaluez-vous cet outil en termes de bénéfices/avantages ?
Bah le bénéfice c’est que ça permet de reformer les soignant sur le protocole et sur la manière de faire,
c’est bien perçu dans ce cadre-là. Les gens on comprit que c’était dans un axe d’amélioration.
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Présentation 2 : IDE2
Pouvez-vous me décrire votre parcours professionnel ?
Je suis diplômée depuis 94, j’ai fait l’école ici à l’IFSI du CHSD. J’ai fait un an et demi en
pédiatrie et après je suis arrivée en 96 en réanimation. A partir de…je sais plus si c’est 2004
ou 2005, j’ai fait la formation pour devenir infirmière coordinatrice de prélèvements
d’organes. Du coup, je faisais infirmière et je prenais des astreintes pour faire les
prélèvements. A partir de 2008, y’a un post à plein temps qui s’est libéré, enfin qui a été créé
sur l’hôpital pour qu’on mette en place l’activité de prélèvement de corné à la demande de
l’agence de Biomédecine. Du coup je ne fais que ça maintenant dont 90% des prélèvements
sont des cornés. Je donne aussi des cours à l’IFSI, d’aide soignantes et aussi à l’école
d’IBODE à Aubervilliers et puis après je m’occupe de tous les hôpitaux de notre réseau qui ne
font pas du tout l’activité de prélèvement mais qui font du recensement. Donc je me déplace
sur les hôpitaux pour rencontrer les proches et autres.
Combien d’EPP avez-vous réalisé dans votre parcours professionnel ?
Eh bien, c’est la première. C’était une demande surtout des médecins et étant moi détachée et
bien on m’a demandé si je voulais faire partie de l’équipe avec l’infirmière de formation
puisqu’elle n’est pas là tous les jours, donc c’était surtout en complément pour pouvoir faire
les questionnaires, les audits.
Seriez-vous me dire si cette demande venait directement des médecins ou si cette
demande était en lien avec une accréditation en cours et qui serait du coup une
démarche de l’hôpital ?
Alors je pense que c’est une demande des médecins, mais via ce qui doit être fait au niveau de
l’établissement, puisque je crois qu’il y a un certain nombre d’EPP qui doit être fait sur
l’établissement et c’est vrais que c’est le docteur […] qui fait partie du CLIN, vue le nombre
de cathé centraux qui nous revenaient positifs, a dit que ce serait bien qu’on fasse une EPP au
niveau de nos cathé pour voir où on en est et changer nos pratiques parce qu’en plus on s’est
rendu compte que nous, au niveau de nos pratiques et de notre matériel, on est obsolète.
C’était donc une bonne chose…
Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est selon vous une EPP ?
C’est, comment dire,… quelque chose qui est mis en route pour évaluer les pratiques sur
vraiment quelque chose de donné dans un service. Donc évaluer les pratiques, évaluer le
matériel et après mettre des actions en place pour justement améliorer quelque chose qui ne va
pas dans le service. Pointer au début ce qui ne va pas, évaluer en fonction de ce qu’on a
vue…pourquoi ça ne va pas et après réajuster nos pratiques et puis encore réévaluer.
Comment les mettez-vous en place dans le service ? Méthodes utilisées et autres
Du coup, nous on a déjà informé le personnel qu’il y allait avoir une EPP sur les cathéters
centraux. Ce qui a été fait en premier, c’est qu’on a distribué à tout le monde, que ce soit
médecin, infirmières, aides-soignantes, le protocole du cathé ; donc aussi bien la pose, le
pansement et l’ablation. Pour que tout le monde ai accès au protocole, et après on s’est basé
sur un nombre d’évaluation, donc 50 poses, 50 pansements à J1 et à 72H et 50 ablations. Du
coup dès qu’il y avait un soin de cathé, alors sauf la nuit bien sûre, moi ou les autres auditeurs
on assistait au soin et on remplissait la grille de critère que nous avions mis en place. Ça a
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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duré un peu plus de 6 mois, ce qui a été le plus rapide c’était les pansements parce que c’est
vrais que c’est quelque chose qui revient souvent. Par contre, là où on a eu du mal, c’était sur
la pose du cathé, par ce qu’on s’est rendu compte que le plus souvent, la pose s’effectue la
nuit. Et les ablations ça été fait plus rapidement mais c’est pareil, on a eu plus de mal à le
finir. Une fois fini, et bien nos questionnaires ont été dépouillé, ont été mis en forme de
pourcentage pour mieux voir ce qui ressortait et donc, une fois cela fait, y’a une présentation
qui a été fait au CLIN, une en réunion de Cadres et donc après y’a un nouveau protocole qui a
été fait à la suite de ça…
Par vous ?
Alors non, ça a été fait par le docteur demandeur de cet audit et par le CLIN, il sera ensuite
validé par le CLIN, avec normalement une proposition de nouveau matériel, pas les cathés
mais les rampes et tubulures. Et surtout, y’aura un changement des antiseptiques puisqu’a
priori y’aura plus du tout d’utilisation de Bétadine, on va passer à la Chlorhexidine.
En amont, le questionnaire a été réalisé comment ?
Alors ça c’est l’infirmière responsable de formation qui s’en est occupée en fonction du
protocole, elle a fait les questions en fonction du protocole en détaillant bien chaque phase.
Nous on l’a testé avant pour déjà bien voir si nous même on comprenait bien les critères et
après on l’a testé sur quelques personnes pour si il était compris ou pas. Par cette étape a été
très rapide, en une semaine quinze jours. On a fait aussi des simulations, parce qu’il y avait
des choses qui semblaient claire et qui en fait ne l’étaient pas et du coup il nous a fallu une
semaine quinze jours pour qu’on réponde de la même façon pour éviter qu’il y ai justement de
l’interprétation.
Comment prévoyez-vous de transmettre ces résultats au sein de l’équipe ?
Alors je sais pas si il y a une réunion qui va être fait ou si ça va être dispatché par personne,
euh… il me semble qu’il devait y avoir une réunion de prévu mais c’est vrai que ça a été un
petit peu chamboulé parce que en parcours de route ma collègue responsable des formations
s’est retrouvée en congé maternité euh donc du coup voilà euh… c’est pour ça que le DR () a
fait le protocole de son côté parce qu’il y avait le CLIN qui poussait derrière pour avoir les
résultats, mais bon je pense que euh enfin j’espère que les résultats vont être…mais est-ce que
ça va être présenté en même temps que le nouveau protocole, c’est possible.
Et ce nouveau protocole, comment devrait-il être mis en place ?
Je ne sais pas, bon c’est vrais qu’il a été validé le mois dernier par le CLIN donc euh, a priori
ça devrait être fait dans peu de temps. Il faut savoir que le matériel va aussi être amené à
changer. A l’heure actuelle on a nos rampes dans des boitiers roses à quatre voies ou on s’est
rendu compte, notamment en faisant les questionnaire, que c’est plus un bouillon de cultures
qu’autre chose parce que cette mousse qui est à l’intérieure n’est jamais humidifié à la
Chlorhexidine, quand t’ouvre les boitiers, il manque la moitié des bouchons, voir tous les
bouchons. Donc, du coup, il existe sur l’hôpital des rampes avec des valves anti-reflux et donc
du coup il n’y aurait plus du tout de bouchon et ces rampes serait laissé comme ça parce que
le boitier c’est pire qu’autre chose, on va donc virer complétement ces boitiers rose et on va
passer sur les valves anti-reflux plutôt que les bouchons.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de la mise en place de cet
EPP ?
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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On n’a pas eu beaucoup de difficultés parce que euh après on a principalement travaillé avec
les IDE et les AS, et nous étant là tous les jours et bien ce n’était pas si compliqué mais bon
c’était surtout quand les cathé étaient posé la nuit ou la bon on ne pouvait pas les évaluer.
Pour les week-ends, quand la cadre sup était là et bien elle le faisait, par contre bah du coup
c’était vraiment un problème de temps, on était bloqué à ce niveau-là. Sinon, et bien de temps
en temps y’avait des oublis de la part des IDE pour nous signaler qu’il faisait une pose ou
autre de cathé, mais bon était vigilante et on rappelait aux équipes de nous le signaler. Sinon
et bien il n’y a pas eu de difficultés particulières.
Avez-vous pu constater des changements dans les pratiques infirmières depuis cet EPP ?
Bah le problème, c’est que depuis cet EPP, je ne suis pas retournée réévaluer leurs pratiques,
donc a priori je pense que ça serait… on va mettre ça en place quand le nouveau protocole sur
un très court temps, pour voir justement si tout le monde à bien comprit ce nouveau protocole
et comment les gens travail mais je vous avouerais que je ne suis pas retourné vérifier
comment les IDE faisait.
Il y aurait donc réévaluation qui serait prévue ?
Oui, c’est le Dr (chef de pôle) qui demande que quand le nouveau protocole va être mis en
place, va y avoir une phase de réévaluation justement pour s’assurer que tout le monde l’a
bien compris. Nous qui l’avons fait ça semble simple, mais ce n’est pas toujours évident, et
justement pour s’assurer que tout le monde fait de la même façon et de la bonne façon.
Pour conclure :
Et bien je pense que ça peut être que bénéfique, mais maintenant il faut voir ce que cela va
donner quand on va avoir tout mis en place, mais je pense que ça ne peut qu’être qu’une
bonne chose. Effectivement en en discutant autours de nous, on s’est rendu compte que on
était très très en retard par rapport au nouveau matériel, parce que a priori y’a beaucoup de
service sur l’hôpital qui utilisent déjà ses valves anti-reflux. La Chlorhexidine, euh tout le
monde utilise la Chlorhexidine pour faire les pansements alors que nous on est encore à la
Bétadine, donc…euh je pense que ça peut être qu’une bonne chose. Et puis le fait de mettre
quelque chose de nouveau en place, voilà, les gens vont faire attention à leurs pratiques. Alors
c’est vrais que si on ne fait pas attention et si on ne vérifie pas l’évolution des techniques bah
on se retrouve avec on protocole vieux et complètement dépassé et pas au gout du jour si y’a
personne pour demander de revoir ça.
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Présentation 3 : IDE3
Pouvez-vous me présentez votre parcours professionnel ?
J’ai eu mon diplôme en novembre 2007, j’ai fait deux moi à la réa de Bichat en réa médicale
et en suite depuis Février 2008 je suis ici en réa.
Combien d’EPP avez-vous réalisé dans votre parcours professionnel ?
Et bien une seule ici.
Pouvez-vous m’expliquer ce qu’est une EPP selon vous ?
En fait, par rapport à un soin particulier on regarde comment tu travail, ta méthode, tes
techniques et après, par rapport à ça on voit si on améliore le protocole qui est mis en place.
C’est pour améliorer le protocole et aussi le soignant et ses pratiques dans le service
En fait, vous partez d’un protocole que vous avez déjà ?
Oui, on part du protocole qu’on a dans le service, on fait nos soins par rapport à celui-ci et
après comme l’évolution des techniques demande de revoir nos pratique, par exemple nous
notre ancien protocole sur les cathéters centraux date de 2002 si je ne dis pas de bêtise. Après
et bien on voit comment on travail, ils évaluent notre travail et ils regardent par rapport aux
infections lié aux cathé centraux, du coup ils évaluaient notre pratique pour pouvoir en suite
améliorer nos pratiques pour limiter les infections nosocomiales et toutes les infections liées
aux cathé centraux.
C’est donc dans le but d’améliorer d’un part le protocole, mais aussi vos pratiques ?
Oui exactement
Qu’est ce qui a amené la mise place de cet EPP, et ce que cela a changé ?
On a revu le protocole qui était en place dans le service, et du coup après les résultats, il y
aura un nouveau protocole qui sera mis dans le service par rapport aux changements de ligne,
pose de cathé, changement de pansement à J1 à 72h, mais apparemment c’est surtout à la pose
qu’ils vont revoir les méthodes car on n’est pas vraiment en norme au niveau de l’asepsie.
Ce protocole est spécifique à la réanimation ?
C’est en fait un protocole de l’établissement qu’on peut retrouver sur l’intranet. Mais c’est
vrais que ce protocole reste spécifique à notre service car y’a que là qu’on pose ces cathé
centraux et si y’a besoin en urgence qu’un autre service pose un cathé central et bien ils
viennent dans notre service pour qu’on le pose dans ce qu’on appelle la salle d’exploration.
Comment avez-vous mis en place dans votre service cette EPP ?
En fait, c’est la cadre sup et les deux autres cadres, l’infirmière qui forme le personnel et la
responsable de coordination des prélèvements d’organes qui nous évaluaient. Et bien en suite,
on sait généralement quand on va devoir poser ou faire un changement de ligne, du coup on
les prévenait pour qu’ils viennent nous évaluer. C’est surtout pour les poses de cathé et
changement de ligne qu’ils venaient et ils nous évaluaient et ils notaient nos pratiques…
Y’avait-il un questionnaire ?
Nan en fait, c’était juste de l’observation avec une grille de critère qu’ils remplissaient.
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Alors vous n’avez pas encore eu les résultats, …
Nan, on n’a pas encore refait le protocole, on fonctionne toujours avec l’ancien mais par
contre on a des nouveaux cathé qui sont en essai avec un système anti-reflux. Alors dans la
pose et la pratique ça va pas changer grand-chose…si quoique si par ce que dans les
nouveaux y’a tout dedans, alors qu’avant on donnait le champ, tout ça et tout et ça va faire
moins de…
C’est un set en fait ?
Oui c’est ça, et à l’intérieur, y’a les quatre champs, y’a de quoi suturer, compresse et
quasiment tout le nécessaire pour la pose…du coup t’as moins de geste à faire qui favorise les
fautes d’asepsie.
Du coup, vous améliorer vos pratiques et protocole aussi selon l’évolution du matériel ?
Alors oui, mais cela reste un test, car il faut voir si tout le monde aime ce matériel et si ils
trouvent que c’est vraiment utile par rapport au service et nos pratiques.
Entre infirmiers, comment faites-vous pour la transmission de ces nouvelles pratiques ?
Si y’a un changement dans les protocoles par exemple, c’est les cadres qui nous informent et
c’est aussi noté sur les tableaux. Et on a aussi souvent une information de cinq minutes où le
cadre nous appel tous et il nous dit il faut faire ça, ça et ça, même pour les cathé ils nous ont
appelé et ils nous ont dit qu’il y avait un nouveau cathé à l’essai et si par exemple il y a un
changement du protocole de base sur la pose de compresse plus tegaderm on met un méopor
à la place et bien c’est dit et écrit sur le tableau.
Généralement par la suite tout le monde le sait dans l’équipe ?
Après oui c’est transmis, même si tu étais en vacances et bien à ton retour tes collègues
t’informe des changements et ils te disent maintenant pour ça il faut faire comme ça, ça et ça.
Pouvez-vous m’expliquer les difficultés rencontrées lors de la mise en place des EPP, par
vous et au sein de l’équipe ?
Bah en fait, nous dans la foulée on a tellement de soins à faire, on se dépêche de faire nos
soins car on sait jamais ce qui peut nous attendre, si y’a un entrant qui va arriver ou autre que
des fois on oubliait de prévenir nos cadres qu’on avait des changements de ligne, même à la
pose par ce que souvent le problème aussi c’est que les poses se font la nuit donc là y’avait
pas d’évaluateur présent. Du coup la journée ils venaient nous voir et nous relancer pour
qu’on n’oublie pas de les prévenir si y’avait une pose, un changement ou ablation sinon c’est
vrais que dans la précipitation tu fais ton soin rapidement et puis tu oublis.
Et lorsque que vous arriviez à être évalué, y’avait des difficultés ? Vous étiez gêné, ou
aviez-vous le sentiment d’être jugé ?
Euh, non parce que ce sont nos cadre, donc on les connait bien, donc on faisait comme
d’habitude parce que c’est fréquent même en dehors de cette évaluation que les cadres entre
lors de nos soins dans les chambres pour nous donner des infos et du coup on a l’habitude de
faire nos soins un peu comme si on était tous le temps évalué, enfin du coup on stress pas,
notre attitude change pas.
Est-ce que vous constatez des changements sur vos pratiques suite à cet EPP bien que
vous n’ayez pas encore les résultats ?
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Après ça dépend, par ce que on essaie toujours de faire le maximum pour nous, mais tout
dépend des personnes. Personnellement je ne vois pas d’évolutions mais c’est possible que les
nouveaux IDE ou ceux qui viennent d’un autre hôpital peuvent dire « a tiens moi je ne faisais
pas comme ça ou je n’avais pas encore vue ça » et du coup bah on échange.
Et si par exemple, dans la pose de cathé y’avait un changement de méthode avec un
nouveau protocole qui imposerait des techniques nouvelles et des gestes différents, vous
y verriez une difficulté pour s’adapter ?
Non, a vrais dire, par ce que ici dans le service de réanimation, il y a beaucoup de changement
entre les protocoles, le matériel, le personnel qui change aussi, du coup a force on s’adapte
facilement à ces changements. C’est aussi parce que c’est des soins qu’on fait très souvent, du
coup bah au bout de quelque jours on s’adapte vite aux nouvelles méthodes.
Pour conclure, comment évaluez-vous cet outil en termes de bénéfices/avantages ?
Et bien cette EPP, ça permet de nous même évoluer, de faire moins de faute, de changer nos
pratique qui étaient mauvaise en les identifiant, du coup je trouve que c’est un bon point.
Surtout que souvent on dit « oui bah le cathé il est infecté, ou ça, ça va pas… » Mais savoir le
pourquoi du comment ça apport vraiment de quoi nous améliorer et de quoi avancer.
Donc au-delà de la pratique c’est aussi un outil qui vous amène à réfléchir ?
Oui parce que du coup, bah, je réfléchi a ce que je fais et je me demande si vraiment ce que je
fais c’est bien ou pas et on échange aussi entre nous, par exemple juste avant que vous veniez,
je faisais un soin avec une méthode pour aider un IDE et lui ne faisait pas comme moi, du
coup et bien ça lui a apporté quelque chose et c’est comme ça qu’il faut faire. Ca enrichi nos
pratiques.
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Présentation 4 : IDE4
Je suis diplômée depuis 1992 et je suis entrée en réanimation directement.
Combien d’EPP avez –vous réalisé dans votre parcours professionnel ?
Euh…. 3 ou 4 mais euh c’est tout ressent les EPP, 3 ou 4 mais pas plus.
Pouvez-vous m’expliquer en quelques mots ce qu’est une EPP ?
Evaluation des pratiques professionnelles, haha déjà je sais ça, haha…bah c’est en fait un
outil euh qui va servir à savoir comment on utilise euh… comment on va utiliser un nouveau
produit par exemple un nouveau cathéter, on fait des évaluations…sur la pose, l’entretien,
ensuite euh on voit ou sont les erreurs et ça abouti à un nouveau protocole qui sera suivi dans
le service.
Qu’est ce qui a amené la mise en place de la dernière EPP ?
En fait, on a réalisé ça parce que on a réalisé que les cathé centraux était colonisé que les
entretiens n’étaient pas forcement aux normes parce que à l’ablation et bien les cultures nous
revenaient positive.
Savez-vous qui a commandité cette EPP ?
Ouai c’est les médecins et cadre du service qui lors d’une réunion de concertation nous ont
justement proposé de travailler sur les cathés.
Comment les avez-vous mis en place ?
Sur celui-ci c’est le médecin qui a rédigé donc l’EPP a savoir ce qu’elle voulait qu’on fasse,
déjà a la pose, euh ensuite l’entretien, le changement de boitier de rampe et de tubulure, donc
elle a fait un papier que j’ai lue et proposé deux ou trois truc et voilà en suite le groupe
responsable de la réalisation de cet EPP a soumis ce protocole à l’équipe qu’a donné aussi son
avis les retour ont été fait au docteur responsable du pôle, et en fait ça en est là pour le
moment. On n’a pas encore les résultats. Donc du coup, bah le nouveau protocole n’est pas
encore en cour dans le service.
Vous souvenez vous d’une autre EPP que vous avez réalisé dans le service ?
Une autre EPP était également sur les cathé centraux, ou là il y avait un cadre qui venait nous
voir pour s’assurer et voir si on connaissait et appliquait bien le protocole du service. En fait
on s’est rendu compte qu’on ne faisait pas tous la même chose, et donc c’est pour ça qu’a été
mis en place ce dernier EPP pour la mise en place du nouveau protocole.
Les résultats, comment vous ont-ils été retransmis, du moins ceux de l’avant dernière
EPP ?
Bah c’est un peu le problème car on n’a pas toujours des résultats, donc bon on n’a pas
tellement eu de retour. C’est plutôt les infirmiers qui ont participé à la mise en place du
dernier EPP qui s’en ont occupé et nous et bien on n’a pas eu de retour. C’est un peu
dommage parce qu’on travaille sur un truc et on n’a pas d’aboutissement c’est que du coup ce
n’est pas très motivant, mais bon là j’espère qu’avec le docteur responsable du pôle sur le
nouvel EPP on aura un retour.
Sur la mise en place des EPP, quelles furent les difficultés rencontrées ?
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Bah euh, les difficultés c’est que dans le service on n’aime pas le changement, donc quand il y
a un changement de protocole ça créé toujours des longues discussions sur des choses où les
gens ne sont pas d’accord, et ne voient pas pourquoi on changerait nos habitudes et c’est ça en
fait qui est vachement dure euh dans un service c’est de faire changer les habitudes. Mais
justement sur la dernière EPP qu’on vient de faire, les habitudes vont changer parce que de la
Bétadine on va passer à la Chlorhexidine, nos tubulures pour l’alimentation parentérale on les
changera toute les 24h alors que là c’est toute les 72h, donc ça va apporter un peu de travail
en plus et ça aussi ça fait peur. Voilà, sinon par contre au niveau travail sur l’outil, en général
ça se passe bien et les gens sont motivés de bonne volonté pour participer mais dès qu’il est
fait pour le mettre en place c’est là où c’est dure.
Ce n’est pas tant l’évaluation qui pose des soucis si je comprends bien ?
Ouai, ce n’est pas tant l’évaluation, c’est la mettre en pratique et ça c’est euh difficile ouai.
Avez-vous pu constater des changements dans les pratiques bien que le dernier
protocole ne soit pas encore en place ?
Euh, oui non ce n’ai pas le but de garder ses habitudes, donc c’est long euh le changement
c’est vachement long mais on essaie de respecter euh, mais c’est un peu difficile.
Mais, après avoir réalisé ses soins autours du cathé en technique en suivant bien le
protocole proposé, pensez-vous que par la suite le personnel suit ces nouvelles
propositions de pratique ?
Je pense qu’il vous le suivre parce que ils l’ont fait, ils ont participé à cette élaboration, ils
voient que finalement y’a un sens car voilà nos cathé revenaient colonisé, donc en effet c’est
qu’on ne travaillait pas bien. Donc faut que tout le monde suive ce nouveau protocole pour
justement éviter ce risque d’infection et faut qu’on change nos habitudes. Par exemple, avant
on voyait des réfections de pansements de cathé centraux sans champs stérile et maintenant
tous ceux que je vois dans le service, tous le personnel met un champ stérile, donc ça apporte
quand même des choses, mais c’est vrais que c’est long.
Pensez-vous que la mise en place d’EPP entre infirmier et non forcement à la demande
du chef de service ou de pole serait possible ?
Bah le problème c’est que ça a déjà été mis en place, on se retrouvait en petit groupe, ceux qui
voulait par exemple travailler sur les cathé centraux ou artériel, ou sur la pose de sonde
urinaire, on se retrouvait en petit groupe et euh les gens étaient d’accord pour travailler
dessus, mais le problème c’est que c’était pendant nos jours de repos et bah du coup les gens
ne venaient pas forcement et c’était vachement difficile pour les motiver. Mais euh, je trouve
ça vachement intéressant de lire un protocole, de voir si tout le monde le connait bien et de
voir s’il y a des choses à changer ou à réactualiser. Le chef de service a essayé de mettre ça en
place le mardi après-midi pendant la réunion de service, il relisait un protocole pour déjà nous
remettre en tête les protocoles et voir si on avait des propositions à faire, mais encore une fois
le temps et aussi y’a un problème avec les protocoles, c’est qu’ils sont d’une part pas très bien
classé et surtout y’a personne pour vraiment s’en occuper. Donc c’est un peu l’enfer. Mais
bon, j’ai entendu dire qu’il y aurait un projet de mettre les protocoles sur la bases
informatiques, donc du coup tu pourras directement les consulter de la chambre si t’as un
doute sur la marche à suivre, donc ça c’est bien.
Pour conclure, comment évaluez-vous l’EPP ?
PANASSIE Ivan- ESI- IFSI du CHSD de Saint-Denis- Promotion 2009-2012
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Et bien je pense qu’on y échappera pas et que c’est bien, enfin il faut absolument en faire pour
qu’on fasse tous la même chose et qu’on ait une ligne de conduite surtout en sachant que c’est
un outil qui est fait pour le patient donc bon, c’est bien. Mais ce n’est pas encore connu de
tous encore, donc on verra avec le temps si c’est bien perçu de tous.