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Du Profil moléculaire à la thérapeutique : les limites - Exemple des Tumeurs Neuroendocrines Digestives Dr Thomas Walter et Dr Cécile Vercherat 12/09/2014

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Du Profil moléculaire à la thérapeutique : les limites -

Exemple des Tumeurs Neuroendocrines Digestives

Dr Thomas Walter et Dr Cécile Vercherat 12/09/2014

• 2% des tumeurs digestives

• Incidence 3-5/100.000 hab

• Mais le second en prévalence (coût ++)

Yao, J Clin Oncol 2008

Tumeurs neuroendocrines gastroentéropancréatiques (TNE-GEPs)

Classification OMS 2010

BAS GRADE

HAUT GRADE

• Tumeur neuroendocrine, G1 – Morphologie bien différenciée – Index mitotique (IM) <2 (/2 mm²) et index Ki67 ≤2%

• Tumeur neuroendocrine, G2 – Morphologie bien différenciée – IM: 2-20 (/2 mm²) et index Ki67: 3-20%

• Carcinome neuroendocrine – Morphologie peu différenciée, type petites cellules – Morphologie peu différenciée, type grandes cellules

Tumeurs neuroendocrines gastroentéropancréatiques (TNE-GEPs)

Présentation des TNE

Hôpital E. Herriot

Intestin grêle

Côlon-rectum

Pancréas

Appendice Estomac

46% 34%

5% 5% 10%

1985-2000, 360 cas

• Tumeurs hétérogènes

• Tumeurs fonctionnelles (10-30%)

• Intégrées dans le cadre syndrome génétique

(10% des TNE duodéno-pancréatique)

• De multiples primitifs :

Hôpital Edouard Herriot, Lyon, 1985-2000, 360 cas

Distribution des cas métastatiques et non métastatiques au diagnostic

Un élément pronostique fondamental :

la présence de métastases

Facteurs pronostiques

La maladie : • Différenciation, • Grade histologique, Ki67 • Stade (métastases), nombres de site métastatique (os,

poumon,…), volume métastatique • Site primitif • Evolutivité naturelle • … Le patient : • Age • Comorbidité (cardio-vasculaire, ins rénale…) • Fatigue (PS) • ….

Stratégie thérapeutique

2. Contrôle de l’évolution tumorale 1. Contrôle

du syndrome sécrétoire

3. Conservation d’une

qualité de vie acceptable

Médecin nucléaire Oncologue

Chirurgien

Radiologue

Anatomopathologiste

Endocrinologue

Gastro-entérologue

TNEPs : quelles options thérapeutiques

Analogue

somatostatine Interféron Evérolimus ? chimiothérapie ???

TNE du tube digestif

TNE duodéno-pancréatique

Analogue

somatostatine

Evérolimus

Sunitinib

Folfox/Gemox

Temoz +/-

Capéci

Adria-strepto

Fu-Epiru-Dacarba

Radiothérapie

interne vectorisée

Radiothérapie

interne vectorisée Walter, Digest Liver Disea 2012

TNEPs : quelles options thérapeutiques Les traitements systémiques

Doublent la survie sans progression à 11 mois versus placebo

TNEPs : l'apport des thérapies ciblées

Deux problématiques :

1. Choix du traitement

- Traitements non comparés entre eux

- Aucun facteur prédictif de réponse aux traitements

- Très peu de marqueurs précoces de réponse aux

traitements

2. Echappement inévitable ?

- Quand ? Chez qui ? « flambée » de la maladie à

l’arrêt de la thérapie ciblée, jugée inefficace ?

- Faut-il associer (si possible ou substituer ?)

TNEPs : le choix initial puis l'échappement inévitable ?

Quel profil moléculaire pour les TNEPs?

Analyse moléculaire des TNEPs :

• Oncogènes et gènes suppresseurs de tumeurs habituels rarement impliqués (KRAS, SRC, Her2, cMyc, TP53, RB1...)

• Altérations moléculaires dans les TNEPs : • MEN1 • DAXX, ATRX • TSC2, PTEN, PI3KCA (voie mTOR)

MEN1, un gène cible mais quelle mutation?

• Pas de "hot spot" de mutation • Pathogénicité des variants faux-sens?

Wautot et al. 2002

Tests fonctionnels des variants : l'approche biologique

Bazzi et al. 2008

Les variants faux-sens de la protéine menin perdent la capacité à réguler l'apoptose et/ou l'expression de gènes cibles

Hamze, Vercherat et al., 2013

Tests fonctionnels des variants : l'approche métabonomique

Comparaison du métabolome de cellules surexprimant ménine sauvage ou mutée par analyse statistique de données obtenues en RMN.

-0,0020

-0,0015

-0,0010

-0,0005

0,0000

0,0005

0,0010

0,0015

0,0020

-0,006 -0,004 -0,002 0,000 0,002 0,004 0,006

tPS

[2]

tPS[1]

Endtumortotal-CL.M7 (OPLS/O2PLS-DA), PS-Endtumortotal-CL

tPS[Comp. 1]/tPS[Comp. 2]

Colored according to classes in M7

R2X[1] = 0,223991 R2X[2] = 0,0168986 Ellipse: Hotelling T2 (0,95)

No Class

1

3

2

47

11

1520

24

28

3137

40

45

49526063

64

65

727381

83

84

91929698108

111

113114115

117120

121123

1510

1419

22

2630

34

39 44

4650 535666

67

707175

787987

889093

94

95100

102

112

116

118

119122

26

9

1317

21

2529

3336 41

43

48

55

5862

3

8

1216

1823

27

32

35

3842

47

51

54

57

61

68

69

74

76778082

858689

9799

101

103

104

105106

107109

110

SIMCA-P+ 12 - 2011-11-14 19:12:31 (UTC+1)

WT

Ctrl -

p.A541T

p.H317Y

p.A160T

Analyse supervisée :

Tests fonctionnels des variants : l'approche métabonomique

Blaise, Lopez, Vercherat et al., 2013

Discrimination du métabolisme basal de cellules surexprimant les formes sauvage ou mutées de ménine

MEN1, un gène cible mais quelle voie cible?

• Pas d'analogue de menin • Pas de fonction précise pour menin • Implication dans de nombreuses voies de signalisation

Voie de signalisation dérégulée sans mutation identifiée...

• Mutations de facteurs de la voie mTOR dans 14% des TNEPs (analyse moléculaire)

• Dérégulation de la voie mTOR dans ≈ 80% des TNEPs

• Dépistage moléculaire doit être complété par de l'immunohistochimie

Quelle molécule choisir?

Slomovitz B M , and Coleman R L , 2012

• Développement rapide de nombreuses molécules... • Mutation et dérégulation d'une voie sont-elles synonymes de réponse aux

thérapies les ciblant?

Facteurs de croissance : VEGF, IGF1…

PTEN

TSC1/2

mTORC1

4EBP1

Récepteur Tyrosine Kinase

IRS1/2 PI3K

AKT

Rheb

mTOR

Raptor LST8

p70S6K

S6 eIF4E

Traduction

Sclérose tubéreuse de

Bourneville (TSC2)

=> Voie mTOR activée

=> TNE pancréatique

PTEN et TSC2 sont des

gènes suppresseurs de

tumeurs

Monsieur G. 52 ans….

Facteurs de croissance : VEGF, IGF1…

Evérolimus

PTEN

TSC1/2

mTORC1

4EBP1

Récepteur Tyrosine Kinase

IRS1/2 PI3K

AKT

Rheb

mTOR

Raptor LST8

p70S6K

S6 eIF4E

Traduction

Sclérose tubéreuse de

Bourneville (TSC2)

=> Voie mTOR activée

=> inh de mTOR Bissler, NEJM 2008

Monsieur G. 52 ans….

ATCD:

Diagnostic de Sclérose Tubéreuse de Bourneville en 1986.

Tubaires sur IRM cérébrale.

TNE pancréatique:

Splénopancréatectomie gauche (aout 2005): TNE 8 cm,

grade 2 (Ki67=6%). Puis apparition de métastases

hépatiques et osseuses en 2008, octréoscan +.

Traitement :

- Progression sous analogue somatostatine (tt ciblé ?).

- Mise sous évérolimus en juillet 2010.

Monsieur G. 52 ans…

Avant évérolimus,

Juillet 2010 Octobre 2011, RO>50%

Toujours sous évérolimus

actuellement (26 mois)

Facteurs de croissance : VEGF, IGF1…

PTEN

TSC1/2

mTORC1

4EBP1

Récepteur Tyrosine Kinase

IRS1/2 PI3K

AKT

Rheb

mTOR

Raptor LST8

p70S6K

S6 eIF4E

Traduction

Perte dans 14 %

TNE pancréas

sporadique 15-20% ont au moins une

mutation sur la voie mTOR

Perte dans 9 %

Missiaglia, JCO 2010

PTEN et TSC2 sont des

gènes suppresseurs de

tumeurs

Perte TSC2 ou PTEN dans TNE pancréatique est un facteur pronostic

Missiaglia, JCO 2010

• Facteur de mauvais pronostic

• Facteur prédictif de réponse à evérolimus?

PTEN

élevé

PTEN bas

SSP

TSC2

élevé

TSC2 bas

Des chimiothérapies cytotoxiques devenant plus ciblées ?

Des chimiothérapies cytotoxiques devenant plus ciblées ?

Mécanismes d’action du témozolomide

• Témozolomide induit méthylation en position 06

de la Guanine => mort cellulaire

• MGMT (enzyme) restaure l’ADN dans sa forme normale

• Donc pas de MGMT => meilleure réponse tumorale !

mort

cellulaire

MGMT : comment l’étudier

Deux moyens :

1.Expression de MGMT déterminée par immuno-

histochimie

2. Méthylation du promoteur de MGMT

Une perte d’expression de MGMT est associée

à l’hyperméthylation de son promoteur

Expression de MGMT déterminée

par immuno-histochimie

Immuno-histochimie de MGMT (clone MT 23,2. INVITROGEN):

Problèmes de reproductibilité, de variabilité

interobservateur, artéfact, qualité du matériel, scores…

MGMT neg

TNE iléale

MGMT pos

TNE pancreatique

Contrôle

positif

interne

Coloration

hétérogène

MGMT positif

uniquement en

périphérie d’une

TNE colique

Méthylation du promoteur

de MGMT

3’ 5’

Pyroséquençage

MSP: methylation specific

polymerase chain reaction

Exon 1

Site d’initiation de la transcription

promoteur

Site ATG de la traduction

Frequence des sites CpGs

Difficile à mettre en place, mais reproductible !

Utilisée en neuro-oncologie (glioblastome):

methylation > IHC

Parmi 5 techniques, Pyro et MSP sont les meilleures Hegi, NEJM 2005; Quilien, Cancer 2012

Méthylation du promoteur

(PyroS) de MGMT, IHC et SSP

Immunohistochimie

p<0.001

Pyrosequencage

p=0.001

MGMT neg

19.5 mois

MGMT pos: 9.7 mois

MGMT promoteur « M »

20.2 mois

MGMT promoteur «NM »

9.7 mois Temps en mois Temps en mois

Méthylation du promoteur

(PyroS) de MGMT, IHC et SG

Immunohistochimie

p=0.004

Pyrosequencage

p=0.014

MGMT neg

105 mois

MGMT pos

32 mois

MGMT

promoteur « M »

88 mois

MGMT promoteur

«NM » 41 mois

Temps en mois Temps en mois

Traitements systémiques

des TNE du pancréas

Une piste pour demain

Analogue

somatostatine

Evérolimus

Sunitinib Gemox

Temoz +/-

Capéci

Adria-strepto

Fu-Epiru-Dacraba

MGMT, un prérequis avant un traitement par alkylant ?

MGMT méthylé/ perte de MGMT en IHC= 1/4 - 1/3

MGMT non méthylé/ persistance de MGMT en IHC

Les combinaisons thérapeutiques, nouvel espoir?

• Combinaisons de plusieurs thérapies ciblées

• Combinaisons d'une traitement cytotoxique conventionnel et d'une thérapie ciblée

Nécessité d'essais cliniques avec un rationnel fort (recherche translationnelle préclinique) Effets secondaires???

Thérapie vraiment ciblée?

• Interactions des voies de signalisation : la thérapie ciblée, frappe chirurgicale ou arme de destruction massive?

Les limites de la thérapie ciblée

• La thérapie ciblée implique : • Avoir un facteur cible (gène) ou une voie cible (immunhistochimie) • Avoir un inhibiteur ou un agoniste • De connaître les interactions avec d'autres voies de signalisation ou les

rétrocontrôles sur la voie

• Les solutions : • Associations • Séquence de traitement

• Les problèmes et questions :

• Quel rationnel pour quel traitement? • Essais cliniques : cohortes importantes • Effets secondaires • Echappement

CRCL – U1052 Audrey Pierrot

Annie LACHERETZ-BERNIGAUD Colette ROCHE Julien BOLLARD

Patrick MASSOMA PEH Philippe BERTOLINO

Martine BLANC Carole FERRARO-PEYRET

Martine CORDIER-BUSSAT Jean-Yves SCOAZEC

Chang ZHANG

Anipath Nicolas GADOT

Armelle PAQUET Lucie BEAULIEU

Hôpital E. Herriot Valérie HERVIEU

Marie-Odile JOLY-PHARABOZ Catherine LOMBARD-BOHAS

LMT/Anican Isabelle GODDARD

Virginie MAUCAUDIERE Emilie SERVOZ

Armelle CHAPPOT DE LA CHANONIE

Centre de Résonance Magnétique Nucléaire à Très Hauts Champs - Villeurbanne

Benjamin Blaise Bénédicte Elena Lyndon Emsley

Claire Lopez Mathilde Bayet-Robert

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05/11/2014 37