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Durée environ 5 minutes Attendez que la musique de
Tchaïkovski commence et cliquez pour avancer
VIVRE… Diaporama n° 1 sur
3 : De nos jours…?
Une histoire deJean-Michel BOLLINGER
Ce diaporama est illustré avec des photos de l’actrice
Rachel Bilson
De la supériorité de la femme sur l’homme, sans machisme aucun.
Elle-même au début, ne s’était aperçue de rien, avait ignoré la
première rencontre.
Tout s’était produit à son corps défendant.
Le changement initial s’était opéré si insidieusement qu’elle n’avait pas éprouvé la plus petite sensation, le
moindre petit frisson qui parfois préviennent, pas plus que n’avait
soufflé en elle l’arrière arrière pensée qui provoque une question
nouvelle.
Rien qui soit palpable.
On aurait pu comparer cette absence de conscience à la première journée qui s’étire après l’hiver et qui nous
échappe,
ou à ce champ ensemencé que l’œil voit de terre puis vert pâle au regard
suivant,
sans que le cerveau ait saisi l’étape au cours de laquelle s’enracine la
plante pour oser sa première ascension vers la lumière.
Elle n’avait pas changé quoi que ce soit dans ses habitudes.
Elle dormait,
mangeait,
plaisantait,
travaillait comme si de rien n’était.
Elle songeait le soir à ce qu’il fallait rapporter à l’appartement.
Elle papillonnait, toujours pieds nus sur la moquette,
tantôt rêvant sur des fils de grands silences,
tantôt reprenant scrupuleusement les notes de sa thèse sur
« L’engagement du poète René Char dans l’écriture et dans la Résistance :
similitude ou contradiction ».
Elle aimait à se contempler nue après la douche, satisfaite de sa psyché -
délicat miroir ovale déniché dans une brocante, cerclé d’un vieux bois de
chêne qu’elle avait seule décapé puis verni,
façon toute personnelle de glisser une part d’elle-même dans les reflets
d’en face - elle aimait à démêler soigneusement ses longs cheveux
bouclés et souriait en pensant à son petit ami.
La lecture du soir (inexplicable adoration pour Agatha Christie)
restait le dérivatif de prédilection, celui qui permet de se lover dans le
canapé
et de sentir le sommeil s’emparer du corps : les membres jaillissent
parfois de leur torpeur, secoués d’une décharge électrique
imprévisible ;
les muscles de la bouche se relâchent imperceptiblement... alors même la plus belle des filles perd la
grâce naturelle de son visage, réveillée par un filet de bave
s’échappant de ses lèvres entrouvertes.
Il faudrait perdre cette habitude lorsqu’ils vivraient ensemble.
Les jours s’étiraient dans un ronronnement de chatte
bienheureuse.
La division cellulaire à l’intérieur de son corps se multipliait pourtant
depuis une semaine.
Son organisme se modifiait à une vitesse insoupçonnée.
La nature y dirigeait de pharaoniques travaux
mais elle n’en devinait rien, habituée à ses vingt-quatre ans d’insouciance
insolente.
Ce diaporama fait partie d’une trilogie de trois diaporama intitulés: «Vivre… »
Vivre… diaporama numéro 1 « Commencement »
Vivre… diaporama numéro 2 « A quoi servent les cuboteurs »
Vivre… diaporama numéro 3 « La mort est une récession »
Musique extrait du Ballet de « La Belle
au Bois Dormant » de Tchaikovsky
Photos InternetDaniel 25 janvier 2009 [email protected] Ce diaporama numéro 57 est strictement privé. Il est à usage non commercial.