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n°209 octobre 2017 Dossier : Établissements hors contrat V V ers l’école de demain, vraiment ? e nseignant Magazine du Syndicat des enseignants de l’Unsa l

enseignantenseignants.se-unsa.org/IMG/UserFiles/Files/publications/... · 2017. 10. 6. · Ce portfolio présente les plus incroyables images de notre photographe en orbite : des

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Dossier : Établissements hors contrat

VVers l’école de demain, vraiment ?

enseignantMagazine du Syndicat des enseignants de l’Unsa

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Reporters sansfrontières (RSF)

consacre le nouveaunuméro de 100photos pour la libertéde la presse auximages de ThomasPesquet. En novembre 2016,Thomas Pesquet, plusjeune astronauteeuropéen, décollait dela Terre pour rejoindrela Station spatialeinternationale. Lancé pendant sixmois à 28 000 km/hautour de la Terredans la stationorbitale, ThomasPesquet a photo-graphié l'une et l'autreen observateurémerveillé. Ce portfolio présenteles plus incroyablesimages de notrephotographe enorbite : des métro-poles éclatantes demille feux nocturnesaux plateaux kenyansrouge vif éblouis desoleil.

100 photos pour la liberté de lapresse de Thomas Pesquet et RSF9,90 € en kiosques et librairies

100 PHOTOSPOUR LALIBERTÉ DE LA PRESSE

COTISATIONS 2016-2017

CRÉDIT D’IMPÔTS : 66 % de votre cotisationLa cotisation comprend notamment l’abonnement à l’Enseignant pour un montant de 36 € annuels.Titulaires

É C H E L O N SCLASSE NORMALE 32 4 5 6 7 8 9 10 11Instituteur

156 €

146 €

176 €

140 € 142 € 145 € 153 € 160 € 171 € 187 €

PE, Certifié, PSYEN, CPE, PLP, PEPS 159 € 163 € 167 € 172 € 182 € 195 € 208 € 223 € 238 €

PEGC, CE d’EPS, AE 143 € 150 € 157 € 166 € 174 € 185 € 195 €

Bi-admissible 159 € 167 € 176 € 183 € 193 € 208 € 224 € 239 € 249 €

Agrégé 178 € 192 € 204 € 217 € 232 € 250 € 267 € 284 € 296 €

HORS-CLASSE 1 2 3 4 5 6 7 HeA1 HeA2 HeA3

PE, Certifié, CPE, PLP, PEPS, PSYEN 205 € 219 € 234 € 253 € 270 € 285 €

Agrégé 244 € 253 € 267 € 284 € 296 € 318 € 330 € 347 €

HeA1 HeA2 HeA3

318 € 330 € 347 €

318 € 330 € 347 €

HeB1 HeB2 HeB3

347 € 362€ 381 €

PEGC, CE d’EPS 165 € 174 € 185 € 195 € 221 € 238 €

CLASSE EXCEPTIONNELLE 1 2 3 4 5PEGC, CE d’EPS 221 € 240 € 253 € 2270 285 €

Agrégé 296 €

PE, Certifié, PSYEN, CPE, PLP, PEPS 248 € 262€ 276 € 297 €

Non-titulairesContractuelindice < 400 105 € AED/AESH 73 €

indice 401 à 500 137 € CUI 50 €

indice > 500 171 € suppléant 83 €

RetraitésPension < 1400 € 104 €

Pension 1400 à 1850 € 128 €

Pension > 1850 € 138 €

Entrée dans le métierÉtudiant EAP 41 €

Stagiaire 88 €

Situations particulièresDisponibilité-congé parental 41 €

Temps partiel ou CPA

au prorata du temps de service

JE SUIS �Titulaire � StagiaireCorps :

� Instituteur � PE � Certifié � CPE � PLP � Peps � Agrégé � Bi-admissible � AE � PEGC � CE d’EPS � PsyEn (option............)

Je suis remplaçant � (précisez : ......................)Ma discipline 2nd degré : ..........................................................................................................................Fonctions particulières (adjoint,directeur, ASH, tuteur, formateur) : .............................................................

JE SUIS � Étudiant � EAP

JE SUIS NON-TITULAIRE � Suppléant � AESH � AED (précisez les fonctions) : ........................� Contractuel : Enseignant, Ce, Cpe, (précisez).........................................� Contrat aidé (CUI � Assistant handicap � Aide administrative

JE SUIS � Retraité

� Classe normale � Hors classe � Classe exceptionnelle� Temps complet � CLM, CLD � Disponibilité� Temps partiel : .......... % � Congé parental

Échelon : .......... Montant de la cotisation : ...................

Mode de paiement : � Chèque � Paiements fractionnés automatiques(*) :� Première demande � Renouvellement

J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : ................................................................................................

Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles seront utilisées pour vous donner des informations syndicales susceptibles de vous intéresser. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit

d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.

SITU

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� Nouvel adhérent � Renouvellement

Nom d’usage : .......................................................................... Prénom : ..........................................................Nom de naissance : ....................................................................... Né(e) le : ....................................................Adresse personnelle : .......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Téléphone : ................................................................ Portable : ........................................................................ Adresse mel : .......................................................................................................................................................Département de rattachement administratif : .......................................................................................................Nom et adresse de l’école/l’établissement d’exercice : ......................................................................................................................................................................................................................................................................

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Je rejoins le SE-Unsa

Anat Régie - Marie Ughetto

Tél : 01 43 12 38 15 [email protected]

Ce numéro est accompagné,pour les abonnés concernés,

d’un 4 pages Retraités, d’un flyer Ma permut ou Les muts, d’un 8 pagesNous, enseignants d’EPS

au SE-Unsa

Origine papier : ItalieTaux d’eutrophisation : 0,018%

Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppres sion dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique.

Prix au numéro : 4 €Abonnement : 36 €/an

Cyrille ChaleixCyrille Chaleix

Karine Avvenenti, Julie TincuMarie-Claire Chapet

G. Desmaison, S. Picard, N. Olry, R. LerouxRobert Leroux, Nathalie Olry

Dorothée CrespinJérôme Butavant

Ouezna MohellebiVincent (Tours)

FotoliaPhoto montage

209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 13

mél : [email protected]

nseignantel’

él’ ditorialso

mmaire

Depuis sa nomination, le ministre de l’Éducationnationale s’exprime beaucoup. À la télévision, à la radio, dans la presse écrite, il décline ses visions pour l’École. Lire,écrire, compter et respecterautrui, 100% de réussite au CP,développement des options aucollège, réforme du bac général et technologique, revalorisation de la voie professionnelle... Les annonces se succèdent, les priorités s’empilent. Les personnels, eux, sont certesrégulièrement remerciés mais c’est tout. Vouloir tout changer en se disant que les personnels « suivront » est une erreur. Pour le SE-Unsa, il faut serecentrer sur les professionnelspour continuer à faireprogresser l’École. Soutenirl’engagement des individus et des équipes, permettre àchacun de développer sescompétences, améliorerla mobilité, se préoccuper de leur qualité de vie au travail sont des leviers pourque chacun puisse construire son projet professionnel etpersonnel, utile et nécessaire à la réussite de l’École. Cela s’appelle la gestion desressources humaines. En lamatière, il est urgent que notreministère change de logiciel.

Stéphane Crochet

Le 02 octobre 2017

Et si le ministère se recentrait un peu sur les personnels ?

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SociétéOuragans

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UnsaOrdonnances

À la UneDiscours ministériel

Fonction publiqueMobilisation

ÉducationSegpaL’Enseignement supérieur en chantierProjet padagogique

PersonnelsRendez-vous de carrièreDirecteurs d’écoleCertifications complémentairesMa vie de CPEPsyEN

Les établissements hors contrats attirent 60 000 enfants. Du traditionnalisme religieux aux pédagogiesalternatives, zoom sur l’enseignement hors contrat, son fonctionnement et ses dérives.

CPPAP n° 0219 S 06771 - ISSN n° 1241 - 039 X

4 se-unsa.org

DISCOURS MINISTÉRIEL

Jean-Michel Blanquer exercele ministère de la parole. Il l’aannoncé dès sa nomination :il n’y aura pas de nouvelleloi… C’est par ses discours,ses très nombreuses inter-

views et par ses messages aux recteurset inspecteurs qu’il compte faireévoluer la Refondation, voire la réduireà peau de chagrin. Pas besoin de nouvelle loi pour revenirsur la nouvelle organisation de lasemaine scolaire, il suffit de supprimerle verrou réglementaire et de laisser lesintérêts des adultes s’exprimer. Pasbesoin d’abroger la réforme du collège,il suffit, là aussi, de compter sur lesclasses moyennes et supérieures, cellesqui détiennent le pouvoir dans lesconseils d’administration de très

nombreux collèges, pour voir refleurirles options qui profitent d’abord à leursenfants. Pas besoin de remettre encause les nouveaux programmes decycle, il suffit de faireentendre que les repèresannuels sont indispen-sables et de compter sur lefait qu’une logique curri-culaire est beaucoup plusexigeante sur le planprofessionnel pour que,très vite, la forme scolairela plus classique reprenne ses droitsdans nos écoles et nos établisse-ments…Le ministre plaît à l’opinion publique :il sait rassurer en évoquant une écoledu passé, quelque peu mythifiée. Maisrend-il service aux élèves et aux

personnels ? On ne peut qu’en douterau vu de ses premières décisions. Toutefois, récemment, le ministre amontré qu’il était capable, certes très

(trop) tard, d’entendre nosfortes critiques du protocoled’évaluation nationale au CP.Il a demandé au directeurgénéral de l’enseignementscolaire d’adresser uncourrier aux enseignantsleur redonnant la main pourfaire les choix qu’ils jugent

les plus pertinents. Une capacité àécouter les critiques ? Peut-être unsigne d’ouverture sur lequel le SE-Unsaaimerait pouvoir compter pour fairevaloir son projet pour l’École... Alors, Dr Jean-Michel ou Mr Blanquer ?

Claire Krepper

ÀÀLA UNE

Dr JM et Mr BlanquerDécidément, ce nouveau ministre est bien difficile à saisir… Entre les gages qu’ilmultiplie en direction des plus conservateurs et les intentions qu’il affiche de« moderniser» le baccalauréat et le lycée ; entre les discours sur la confiance auxéquipe et une volonté d’imposer ses méthodes qui « marchent » ; entre le retouren force des « fondamentaux » et les propos réguliers sur l’importance des arts etde la culture, sur le bien-être et la bienveillance ; il faut bien le dire, on y perd unpeu son latin…

Un ministre qui plaît

à l’opinionpublique,

mais...

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D ans le cadre de son École de laconfiance et plus particuliè-rement dans son troisième axe

nommé École de la bienveillance, notreministre évoque enfin l’EPS… ou plutôtla pratique sportive !Surfant sur les bienfaits du sportet la dynamique Paris 2024,Monsieur Blanquerdécrit une EPS

exclusi-

vement dédiée à la promotion de lapratique sportive.« Dépassement de soi », «excellence »,« valeurs de l’olympisme », « passiondu sport »… on s’éloigne dangereu-sement des objectifs fixés par le Soclecommun de connaissances et de

compétences où maîtrise, respon-sabilité, organisation de

son travail personnel,langage du corps sont

les garants de la placeimportante accordée à

l’élève, ses compétenceset son projet personnel.

que l’organisation desJO 2024 dynamise et soutienne lesassociations sportives de nos établis-sements ainsi que les élèves, parents,enseignants et chefs d’établissementsqui les font vivre, nous nous devonsd’alerter sur cette confusion périlleuse

entre EPS et pratique sportive.Monsieur le Ministre, vous

avouerez qu’avec une tellevision réductrice et tronquéede notre métier, nous nepouvons, nous enseignantsd’EPS au SE-Unsa, qu’être

sceptiques et chercher encorecette confiance qui vous semble

si chère !Élisabeth Allain-Moreno

EPS

LA PSYCHO LOGIQUE

Notre ministre, dans ses inter-ventions publiques, n’a pas

(encore) fait mention de la psycho-logie… Comment professionnels et parents doivent-ils comprendrecette omission ? J.-M. Blanquer se revendiquepourtant des neurosciences et deleurs apports pour l’éducation.Affirmer bénéfique aux élèves lamaîtrise des quatre opérations enCP et CE1, sans tenir compte destravaux de recherche en psycho-logie cognitive au sujet del’apprentissage des mathéma-tiques, nous renseigne quant à laplace qu’il accorde à notre disci-pline parmi les neurosciences...

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RÉVOLUTION BY PHILIPPE

Tous les privilèges n’ont pas été abolis le 4 août 1789. Il en reste encorequelques-uns que le gouvernement s’empresse de faire disparaître.

Une catégorie est particulièrement concernée, celles des retraités. Ce sontdes personnes aisées, voire riches qui ne sont pas productives ! Il faut doncdiminuer leurs possibilités d’enrichissement. Deux mesures sont prisespour cela cette année : tout d’abord ne pas revaloriser les pensions àhauteur de l’inflation, puis ne pas compenser la hausse de la CSG. Encore un effort et ces rentiers seront mis au travail !

Stéphane Daval

Course à la confiance :pas de médaille !

La mobilisationse poursuitCourriers auxDasen à l’initiativedu SE-Unsa,rassemblementslocaux, interven-tions auprès des préfets… Les actions enfaveur de nos

collègues encontrat aidé se poursuivent et permettentquelquesavancées. Le détail sur notresite se-unsa.org.

CONTRATS AIDÉS

6 se-unsa.org

MOBILISATION

Le jour de carence fait sonretour. Institué à l’époquesarkozienne, abrogé sous lamandature Hollande, anon-cé par le candidat Macron, il devrait ressusciter.

Les annonces sont faites, ne manquentplus que les textes. Au-delà des préoc-cupations budgétaires, une des raisonsinvoquées tourne autour de la luttecontre le « micro » absentéisme desfonctionnaires. Ne vaudrait-il pas mieuxse poser les bonnes questions,

FFONCTION PUBLIQUE

notamment en matière de gestion desressources humaines, plutôt quevouloir faire des économies enpénalisant doublement des salariés enarrêt maladie ?

Dans le même temps, unehausse de la CSG est prévue enjanvier 2018. Parce qu’elle diminue lepouvoir d’achat des fonctionnaires,cette hausse va à l’encontre despromesses du président de laRépublique. Elle serait compensée par

une indemnité dégressive dont lemontant serait réduit à chaqueaugmentation de traitement. Neseraient concernés que les agents enposte avant le 1er janvier 2018, pas lesnouveaux recrutés. L’Unsa dit NON àla hausse de la CSG sans compensationintégrale ! Si compensation il y a, elledoit être intégrale et pérenne pourtous. Aucun agent public ne doit voirson pouvoir d’achat diminuer.Rétablissement du jour de carence,doutes sur la compensation de lahausse de la CSG, mais aussi report del’application entière du protocole derevalorisation des carrières, gel du pointd’indice… Ces mesures sont inaccep-tables. Le SE-Unsa appelle donc à une largemobilisation le 10 octobre.

Laëtitia Barel

EN BREFRéforme des retraites : ça ne traîne pas !Un haut-commissariat à la réforme desretraites a été créé et Jean-Paul Delevoyenommé à sa tête mi-septembre. Les discussions avec les différentes partiespuis le vote d’une loi-cadre sont prévus aucours du premier semestre 2018. Le gouvernement ne donne aucune indication quant à la date d’application decette loi. Le candidat Macron l’avait, lui,programmée pour le début de la prochai-ne mandature, en 2022. Décryptez la retraite à points sur se-unsa.com/retraiteparpoints

Le Forum de l’action publique se tiendrade novembre à janvier en lieu et place desÉtats généraux du Service public. Cetteconsultation à destination des usagers etdes agents est axée d’une part sur lesbesoins et les missions de Service publicrendu à la population, et d’autre part surles conditions de travail des agents. La restitution, courant février, s’articuleraavec le Plan d’action publique de 2022 etles remontées du Comité de pilotagenational. Les conclusions serviront de baseà la rédaction de feuilles de route ministé-rielles.

Contre des mesuresinacceptables

© Frog974

8 se-unsa.org

Frédéric a commencé sa carrière en CM2 puis adécidé de continuer dans l'enseignementspécialisé. Il a découvert très vite qu'il était plus àl'aise avec les adolescents. : « Si nous faisons tousle même métier, il est heureux que chacun trouvesa voie dans la diversité des lieux d’enseignement

et des élèves accueillis. Au-delà de la vocation, le plaisird’enseigner existe à tous les niveaux. Les difficultés du métier,présentes partout, sont bien plus faciles à surmonter quandon se sent à sa place devant les élèves». Son témoignage doitpermettre à tous, y compris à la hiérarchie, d'appréhender lacomplexité du travail en Segpa.

Enseigner en Segpa, c’est être confronté àtous les niveaux du collège : « Je suis donc un profcomme les autres… avec 21 h de cours et non 18 ! », estimeFrédéric. Enseigner en Segpa, c’est être « zen », surtout avecles 3e, notamment ceux qui entrent en classe. Même si lesbavardages et les interactions sont courants, la parole del'enseignant est respectée. Frédéric s'exprime posément etn'intervient pas forcément dans les discussions des élèves.Les portables sont autorisés dans l'établissement mais pasdans les salles. « Dans ma classe, j'ai pris la liberté de lesautoriser : ce serait un combat long et inutile que je me refusede mener », nous explique Frédéric.Face aux élèves de Segpa , il faut en effet aller à l’essentiel. Enfin d’année scolaire, les élèves mettent la dernière touche audossier qu'ils doivent rendre dans le cadre du CFG (Certificatde formation générale). C'est un travail qui demande concen-

ÉÉDUCATION

SEGPA

Nous sommes allés à la rencontre deFrédéric et de ses classes de Segpa(*)

au collège Sophie Germain de Strasbourg.

tration et précision. Ceux qui ont terminé aident les autres :cette collaboration est l’un des objectifs pédagogiques del'enseignant. Selon Frédéric, « si l’évaluation des compétencesdes élèves de Segpa se fait au niveau du palier 3, c’est le palier4 qui sert de référence pour l’orientation. Le niveau des élèvesen lecture et écriture est trop faible. Impossible pour les élèvesd’être en concurrence avec les élèves des classes ordinaires.Quand l’institution agit ainsi, elle oublie le “a“ de Segpa, c’estpresque discriminatoire. Les référentiels de compétences utilessont plutôt ceux des CFA (Centre de formation d’apprentis)qui, eux, sont adaptés. »Le but de l'enseignant est de permettre aux élèves sortant dela Segpa d'entrer en formation professionnelle en lycée ouen apprentissage avec des mesures d’orientation adaptées.Ce n’est pas le cas dans ces conditions.Après les 3e, ce sont les 5e qui entrent dans la salle. Avant decommencer le cours, une régulation est nécessaire à causede problèmes de violence entre élèves. La question de lajustice est abordée. Les élèves ont plutôt du mal à y répondre.Frédéric leur explique alors ce que provoque la puberté et,chez les garçons, la sécrétion de la testostérone. Ils écoutentcalmement, ils savent qu'ils sont concernés et que cela toucheune façon de se comporter qu'ils ne maîtrisent pas.

Selon Frédéric, c’est sympa !

9n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

En 2016, 86 300 élèves y sont scolarisés soit plus de 30 000élèves de moins en vingt ans.• 61,6 % sont des garçons.• 8,5 % des élèves n'ont pas d'année de retard alors que dansl'enseignement hors Segpa, ils sont 87,4 %.• 63,7 % des élèves de 3e Segpa se sont inscrits en CAP.• À l’échelle nationale, plus de 72 % des élèves de Segpa appar-tiennent à une famille d’une catégorie sociale défavorisée alorsque la moyenne des collèges est inférieure à 40 %. • Le principe de l’inclusion individuelle dans une classe ordinaire,prévu dans la circulaire Segpa d’octobre 2015, n’est pas répanduà l’exception ici et là d’élèves pour qui on envisage une sortie del’enseignement adapté.

Quel que soit son lieu d’exercice, aucun enseignant etpersonnel d’éducation ne fera sa carrière sans rencontrer unélève en difficulté ou en situation de handicap. Le SE-Unsa vouspropose des repères pour agir dans notre mémo Élèves à besoinséducatifs particuliers à demander sur enseignants.se-unsa.org/Memo-EBEP.

Le groupe suivant, des 4e, est très calme et quelque peuclairsemé. Les élèves reviennent de stage et s’expriment surleur expérience et ce qu'ils en ont pensé. Ce sont eux qui onttrouvé les lieux de stage. Pour Frédéric, « dans le monde del'entreprise, ils se gèrent mieux car ils n'ont pas les regards deleurs pairs. Ces derniers peuvent créer une tension diffici-lement surmontable pour certains, d'où l'importance de lapatience et de la bienveillance. » L'enseignant leur expliqueles modalités de l’orientation qui approche et comment ilspeuvent accéder aux diplômes leur permettant de pratiquerdifférents métiers directement après la Segpa. Ils sontattentifs, tout cela est très concret.

D’après Frédéric, « une des problématiquesde la Segpa est la concentration de beaucoupde difficultés chez les élèves : retard scolaire,problèmes de comportement, troubles de l'apprentissage...La façon dont on les aborde est primordiale. Plus que jamais,l'exigence et la bienveillance doivent être au cœur de lapédagogie. Il faut prendre son temps pour installer un rapportde confiance ». Le professeur oscille entre distance et proximitéavec les élèves. La parole respectueuse peut aussi être autori-taire si besoin mais il y a une justesse de ton qui fait que la

plupart des élèves la comprennent et la respectent. PourFrédéric, « cela ne s'est pas fait en un jour. Pour arriver à ceclimat de classe, il aura fallu deux mois. Deux mois de bras defer mais deux mois nécessaires. Deux mois qui permettent detravailler dans une ambiance sereine alors que certaines classesétaient considérées comme ingérables par d'autres collègues. »Enfin, selon Frédéric, « être aguerri à ce type de public permetde savoir quelles pédagogies mettre en œuvre mais tout celan’est possible qu’avec une solide formation ». Hélas, ce sonttrop souvent des jeunes enseignants sans formation qui rallientles postes restés vacants. La formation spécialisée reste unvaste chantier que le SE-Unsa réclame depuis des années.

Yannick Kiervel(*) Section d’enseignement général et professionnel adapté

Le MESRI(*) veut avancerrapidement sur la réussitedes étudiants en licence.Pas moins de 11 groupesde travail sont organiséschaque semaine enseptembre et octobre,soit 55 réunions. Celles-ci doivent aboutirà des propositions dontcertaines, seront à mettreen œuvre dès la rentrée2018. Le SE-Unsa s’yinvestit pleinement afind’y porter ses mandats.Les réflexions en coursvous sont présentées surces deux pages.

C es groupes de travail sont peut-êtrel’occasion de faire avancer ledossier « bac -3/bac +3 » qui, bien

qu’inscrit dans la loi de Refondation de 2013, a été délaissé par la majoritéprécédente. Pour le SE-Unsa, le taux deréussite à bac +3 ne pourraprogresser que si l’onparvient à proposer auxjeunes Français des parcoursplus cohérents de la secondeà la licence. Pour cela, il estnécessaire, d’une part, derevoir la structuration du lycée généralet technologique avec une organisationplus souple des voies et des séries et,d’autre part, de faire évoluer le bac tantdans ses composantes que dans sesfinalités. Il est en effet avéré que lesséries actuelles sont restées très

étanches et que le bac ne dit pas grandchose des compétences acquises parles élèves en vue d’une poursuited’études. Combien d’élèves passent lebac S sans appétence particulière pourles sciences et pour ne plus en faire

après le lycée ? Combiend’élèves s’orientent ou sontorientés vers la voie techno-logique par défaut ? À l’heure où le MESRI va pro -poser une liste de prérequispour chaque licence, il seraittemps que les lycéens

sachent, en sortant du lycée, quellessont effectivement leurs compétencesafin de se situer dans le maquis desformations post bac.

Thierry Patinaux

(*) Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

ÉÉDUCATION

Vers des avancées

se-unsa.org

POUR TOUS LES PUBLICSReconnaître tous les potentiels, prendre encompte la diversité des compétences et proposerdes formations pour tous, c’est l’objectif trèsambitieux de ce groupe de travail qui associesyndicats, associations et représentants de lasociété civile. Il s’intéresse en particulier à ceuxqui ont le plus de difficultés à acquérir undiplôme de l’enseignement supérieur : certainsbacheliers professionnels et technologiques maisaussi des bacheliers généraux « décrocheurs »parfois dès les premiers mois post bac.

FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE (FTLV)Le périmètre de travail de ce groupe n’étant pasclairement délimité, la première réunion fut doncconsacrée à cerner le sujet afin de le mettre enperspective avec l’objet de la concertation :permettre l’accès du plus grand nombre auxcertifications de l’enseignement supérieur. Malgréles positions divergentes sur le concept de FTLV,nous devrions, au cours des prochaines séances,mener une réflexion sur les jalons de mise enœuvre et les mesures d’accompagnement(moyens humains et financiers) pour ce faire.

Des parcours pluscohérents de la seconde à la licence

n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

À l’occasion de la concer-tation autour de laréussite en licence, un

groupe de travail « orientationet information au lycée » seréunit chaque semaine. Il estvrai que l’information sur lesformations post bac et lesmétiers passe diffi-cilement. De même, lesprocédures d’orien-tation sont loind’être optimales etces difficultés expli-quent une partie de l’échecen licence.Pourtant, des dispositifs ontété récemment créés pourtenter d’améliorer les choses.Depuis 2009, l’accompagne -ment personnalisé com-porte un volet « orientation ».Malheureusement, il est sous-investi par les équipes. À la rentrée 2015, le parcours« avenir » a été mis en placede la 6e à la terminale. Il estsans doute trop tôt pourévaluer ses effets. Il n’em -pêche que, d’après unepremière enquête de la

Direction générale de l’ensei-gnement scolaire, seulement53 % des lycées ont inscrit ce dispositif dans leur projetd’établissement. C’est inquié -tant. Par ailleurs, même si l’Oni -sep(*) produit de nombreux

documents infor-matifs à destinationdes élèves et desenseignants, forceest de constaterqu’ils ne sont paslus par tous. Il y a

donc urgence à progresserdans ce domaine. Notre système édu catifmanque sans doute depersonnels qualifiés. Avec unPsyEN EDO (ex CoPsy) pour

1480 élèves, nos collèguessont souvent débordés.Pourtant, l’information etl’orientation des lycéensdoivent être prises en chargeen équipe. Les enseignantsmanquent cruellement deformation sur ces sujets. Des propositions de for -mation continue en matièred’orientation doivent se multi-plier dans les plans acadé-miques de formation. Intro-duire cette problématiquedès la formation initiale desenseignants, avec des notionsde sociologie et de psycho-logie, semble indispensable.

Thierry Patineaux

(*) Office national d'information sur les enseignements et les professions

Tout reste à faire... ou presque !

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Sans doute

un manquede personnel

STAPS

Augmenter le nombre de places en première année, créer de nouvellesantennes : voici les premières solutions évoquées lors de la concertation

sur les Staps (*), filière en tension. Avec la fin annoncée du tirage au sort (mode de sélection massivement utilisé en Staps), il y a urgence à solutionner la situation des milliers de lycéens écartés chaque année de la filière.L’Unsa Éducation sera vigilante à ce que de vraies solutions à long terme soienttravaillées afin que l’amélioration de l’orientation prévale sur la sélection !

(*) Sciences et techniques des activités physiques et sportives

Telle l’Arlésienne, la rénovation des bacs professionnels « Vente » et « Commerce » se faitattendre. Le regroupementprévu de ces deux optionsest une évolution logique. Le tronc commun deseconde permettra auxélèves de découvrir pen-dant une année les deuxvalences et donc de mieuxappréhender leur orienta-tion à l’issue des deuxpériodes de formation en milieu professionnel. De fait, il serait pertinentde remettre, au plus vite,ce projet à l’ordre du jourde la Commission spéciali-sée des lycées.

BACS PROS

PROJET PÉDAGOGIQUE

À chaque rentrée, de nombreuxcollègues qui voulaient se lancerdans un nouveau projet se

heurtent à un refus de leur hiérarchie.Ils l’ont pourtant peaufiné et voilà qu’onleur oppose un « Non, ça ne va pas êtrepossible, c’est interdit... »Il est très difficile de fairerevenir un supérieurhiérarchique sur un refus.Alors comment faire ? Et bien, le secret résidedans la mise en placed’un contexte rendant le« non » impossible.

il fautéchanger avec des collè-gues qui l’ont fait avantvous. Non seulement celavous permettra d’éla-borer votre projet enévitant certaines erreursqu’ils auront repéréesmais vous pourrez déter-miner les points d’atten-tion, les éléments quipourraient effrayer ou« coincer ». Documentez-vous sur lesmises en œuvre de pro -jets similaires ayantdonné lieu à des publica-tions sur des sitesinstitutionnels ou d’asso-ciations pédagogiques etde chercheurs. Faitesbien figurer dans votreprojet toutes ces réfé -

Pas toujours facile de faire accepter son projet pédagogique par son responsable hiérarchique, quece soit un IEN (inspecteur de l’Éducation nationale)dans le 1er degré ou un chef d’établissement dans le2nd degré. Voici quelques conseils pour vous y aider.

rences. Bien sûr, appuyez-vous sur lesprogrammes, les parcours, le Soclecommun, les directives ministérielles,les rapports qui pourraient être en lien,la recherche…

en le soumettant pour aviset conseils. L’objectif est double :améliorer votre projet et surtoutpouvoir le présenter avec la mention« projet élaboré avec l’aide de… ». De qui ? Cela dépend de votre projetmais aussi et surtout des personnes

dans les différents serviceset organisations qui pour -ront être intéressées parvotre projet. N’hésitez pasà demander conseil auxcollè gues de votre secteur,à votre section syndicalelocale qui peut aussi vousconseiller utilement. Celapeut être le Cardie(Conseiller académiqueRecherche-développement,innovation, expérimenta -tion), le Dan (Déléguéacadémique au numé ri -que), votre antenne CANOPÉ,le CLEMI, votre conseillerpéda go gique de circons-cription (CPC) etc.Évitez de demander l’auto-risation ! En effet, l’idéal estd’informer votre chef d’éta-blissement ou votre IEN sanssolliciter frontalement uneautorisation qu’il risqueraitde vous refuser. Si vous luiprésentez un projet, bien« ficelé », documenté, relu,complété, validé, élaboréavec le Cardie, le Dan, CANO -PÉ, le CLEMI, le CPC... il nepourra pas vous interdire dele mettre en œuvre. Le toursera joué... À vos projets !

Stéphanie de Vanssay

ÉÉDUCATION

Comment le faire accepter ?

12 sse-unsa.org

Le secret réside dans la mise en place d’un contexte rendant le « non » impossible.

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n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

Quels sont lesdifférents cou-rants de l’ensei-gnement horscontrat en FranceCaroline Fourest :

Je pense qu'il faut distinguer deuxcatégories de hors contrat. Il y a lesécoles hors contrat qui cherchentde nouvelles pistes pédagogiques,et puis il y a la question des établis-sements confessionnels. Certainesécoles se contentent de délivrerun enseignement sélectif, d'autresvont jusqu'à délivrer une visionantirépublicaine de la citoyenneté.Je pense aux écoles sous influencede l'Opus Dei (certaines sont souscontrat), ou des catholiques tradi-tionalistes qui ont incité leursélèves à manifester contre lemariage pour tous. Je pense aussiau réseau d'écoles mises en placepar l'UOIF(*). Dans les deux cas, nous sommesface à la résurgence de cesfameuses congrégations reli-gieuses qui ont toujours essayéd'éduquer contre la République.Aujourd'hui, il n'existe plusd'hommes d'État suffisammentlaïques pour avoir le courage deles remettre à leur place.

L’enseignement privé regroupe des établissements sous contrat avec l’Éducation nationale, mais aussi des établissements hors contrat.

Ces derniers attirent 60 000 enfants dans des structures très diverses, allantdu traditionalisme religieux jusqu’aux pédagogies dites alternatives.

Zoom sur l’enseignement hors contrat, son fonctionnement et ses dérives.

Établissementshors contrat «© Georges Blond

Établissements hors contrat

Caroline Fourest est essayiste, éditorialiste, scénariste,réalisatrice, et co-fondatrice de la revue féministe, antira-ciste et laïque : ProChoix. Elle enseigne à Sciences-Po« Faire ou défaire la société : entre multiculturalisme etuniversalisme ». Elle est également l’auteure denombreux ouvrages, dont Génie de la Laïcité paru en2016 aux éditions Grasset.

Pourquoi le ministère de l’Éducationnationale ne réagit-il pas davantage ?C. F. : L'ancienne ministre, Najat Vallaud-Belkacem, a envoyé de nombreuxinspecteurs sur le terrain. Or, cesinspecteurs ne sont pas formés pourenquêter sur les possibles endoctrine-ments. Ils ne savent pas toujoursrepérer le « double discours » qui y estdiffusé : leur métier est d'évaluer desdispositifs pédagogiques.Pour comprendre ce qui se joue dans

se-unsa.org

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© Kobold

ses écoles, il faut lire les témoignagesd'anciens professeurs ou militantscomme Mohammed Louizi, qui a décrit,dans son livre Pourquoi j'ai quitté lesFrères musulmans, les séances d'endoc-trinement qu'il a observées.Et lorsque des rapports alarmants sontrédigés sur le niveau des élèves desétablissements hors contrat, ils restentbien souvent dans les tiroirs par peurde rallumer la guerre scolaire quiterrorise tant les gouvernants.L'ancienne ministre a néanmoins eu lecourage d'avoir voulu renforcer lesconditions requises pour ouvrir uneécole hors contrat. Cela lui a valu lebarrage de la droite qui prétenddéfendre l'ordre républicain, mais sebat pour l'éclatement de la citoyennetéet la concurrence de l’École publique.

Justement, que pensez-vous du dévelop-pement actuel du réseau d'écolesEspérance banlieues, soutenu par denombreux politiques (dont Jean-MichelBlanquer) ? C. F. : Cela m'inquiète de voir que lenouveau ministre de l'Éducationnationale ait donné une interview à lasulfureuse association SOS Éducation,

qui voit dans sa nomination une « excel-lente nouvelle pour l'École et pournotre pays ». Car SOS Éducation, commeCréer son école, font partie de cesréseaux qui savent parfaitement profiterdu libéralisme pour ouvrir des écolesconfessionnelles. La fondation Espérance banlieuesaffiche des élèves en uniforme qui fontdes levées de drapeaux ; cela peutdonner le sentiment d'une restaurationde l'ordre et de la discipline. Maisderrière cette belle affiche se joue aussile risque d'une libéralisation de l'Écolevia le chèque éducation.

L'intérêt de la République, surtout en cemoment, c'est que davantage de parentsscolarisent leurs enfants dans l'Écolepublique laïque, comment leur redonnerenvie ? C. F. : Pour moi, cela devrait êtrel'obsession d'un ministre de l'Éducationnationale au lieu de chercher par tousles moyens à autonomiser, voire àatomiser l'Éducation. Rien n'est plusurgent, pour notre avenir et mêmenotre sécurité, que de refabriquer descitoyens. Et pour cela, en effet, il fautque les parents aient envie de mettre

leurs enfants dans des écoles publiqueset donc que ces écoles leur donnentenvie... Cela suppose de retrouver lesens d'une École républicainerespectée, donnant aux élèves, auxparents et aux professeurs la fierté d'enfaire partie. Notre École publique doitfabriquer du commun, en acceptant des'adapter, sur la forme, aux nouveauxmodes d'écoute et de curiosité de cettegénération, sans rien concéder, sur lefond, en termes d'ambitions et deculture générale.

Cela suppose de concentrer les moyensdu public sur l'École publique ?C. F. : Bien sûr, qu'on le veuille ou non,cela demande de baisser drastiquementle nombre d'élèves par classe dans lesquartiers où les enfants ont le plusbesoin d'apprendre. Or, selon l'Obser-vatoire des inégalités, 75% des pauvresvivent en dehors des zones prioritaires.Ainsi, le dédoublement des CP en REP

ne profitera pas à l'immense majoritédes élèves qui auraient besoind'effectifs allégés pour mieuxapprendre. Cette mesure n'est pas à lahauteur du défi qui est devant nous. Leseul moyen de trouver l'argent néces-saire, est de ne pas le donner à ceux quien ont moins besoin : les écoles privées.Elles peuvent déjà sélectionner et fairepayer des droits d'entrée ; pourquoileur donner en prime de l'argent publicpour concurrencer l' École publique ?Ce sont des millions qui partent ainsivers le privé au lieu de servir à rehausserl'attractivité de l' École publique. Il fauten finir avec la loi dite Debré et en venirà cette revendication, simple et raison-nable, du Cnal : « À école publique,fonds publics. À école privée, fondsprivés. » Malheureusement, cela n'estni dans l'ADN ni dans les priorités d'ungouvernement qui croit avant tout àl'individualisation et à la libéralisation.

Propos recueillis par Rémy-Charles Sirvent

(*) Union des organisations islamiques de France

n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

L’AVIS DU SYNDICAT

La galaxie du hors contrat mérite toute notre attention, car même si la liberté d’ensei-gnement est un droit fondamental, l’État doit s’assurer que les apprentissages sont

conformes aux valeurs de la République. Il doit aussi faire la lumière sur ses finance-ments, qui, par l’intermédiaire de fondations, alimentent ces réseaux. Au-delà del’éducation, source de tout, le SE-Unsa affirme que l’enseignement public incarne unevision humaniste et pluraliste de la société. Parce que l’éthique laïque inclut naturel-lement le civisme, la générosité, la solidarité et la liberté de conscience, nous aurions tortde croire que la superposition de systèmes scolaires, public et privé, soit simplement leproblème de l’École. Pour le SE-Unsa, l’École publique offre l’expérience de la fraternitédans le plaisir d’apprendre en accueillant sans discrimination tous les enfants présentssur notre sol, qu’ils soient filles ou garçons, croyant en tel ou tel dieu ou pas. Elle porteainsi l’espoir de notre avenir commun.

Des écoles alternatives horscontrat se développenten proposant différentesapproches : Montessori,Steiner, ou d’inspiration

écologique. Ces écoles accueillent lesdéçus de l’Éducation nationale et ceuxqui souhaitent offrir à leur enfant unepédagogie ciblée. Le ministre lui-mêmevante ce phénomène. Pourtant,quelques points méritent notrevigilance. Pour ouvrir un établissementhors contrat, il faut être titulaire du bac,avoir plus de 21 ans et un casier judiciairevierge ; aucun diplôme n’est requis pourles enseignants contrairement au public.Les frais de scolarité oscillent entre 3 000 et 7 000 € par an. À ce sujet, leprogramme électoral de François Fillonprévoyait d’étendre le financementpublic au hors contrat. Enfin, les bilansdes inspections qui y sont menées nesont pas accessibles. L’enseignement

public, lui, sait s’adapter et innovergratuitement, en visant l’intérêt général,sans trier les élèves et exclure parl’argent. C’est son honneur et sa fierté,et il ferait encore davantage si l’on inves-tissait fortement dans la formationcontinue. Non, les pédagogies alterna-tives et innovantes ne sont pas unmonopole des établissements horscontrat. Que ce soit dans les établisse-ments expérimentaux (ex : collègeClisthène de Bordeaux, école-collègeDecroly de Saint Mandé, microlycée deReims…) ou que ce soit dans n’importeautre établissement public, les ensei-gnants innovent au quotidien pouraccompagner les élèves dans la réussite.Pour le SE-Unsa, seule l’École publiqueporte l’espoir de notre destin commun,en accueillant sans distinction les élèvesà l’âge où ils tissent les liens les plus forts : l’enfance.

Catherine Ambeau

se-unsa.org

Établissements hors contrat

L’ACTION DU CNAL

Je suis très honoré d'assurer laprésidence du CNAL (Comité

national d’action laïque) et de m’ins-crire dans son action. Le Comiténational d’action laïque est le collectifhistorique de défense et depromotion de la laïcité dans l’École. Ilrassemble cinq organisations : laFédération des conseils de parentsd’élèves, la fédération des DDEN,l’Unsa-Éducation, le SE-Unsa et laLigue de l’enseignement. Il assureune mission de vigilance et engagedes actions militantes en favorisant lerassemblement de toutes les organi-sations laïques. Le CNAL est un lieud’échange privilégié entre ses organi-sations fondatrices. Il permet de fairele point sur les grandes questionséducatives, avec un souci commun :améliorer l’École publique et laïque,car elle est l’École de tous et la seuleÉcole libre. Le CNAL s’engage cetteannée dans un programme d’étudesur la mise en application du principede laïcité dans les écoles et établisse-ments scolaires.

Jean-Paul Delahaye, président du Cnal

Un monopole duhors contrat ?

© herreneck

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n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

Au delà des contrôles desétablissements hors

contrat, l’intérêt généralvoudrait que les rapportssoient publiés. C’est ce quedéfend le SE-Unsa. En effet, despans entiers de l’enseignement deSVT ou d’histoire escamotés ourevisités, des méthodes d’appren-tissage dépassées, des situationsde « conditionnement » ont étéobservés dans l’académie deVersailles, à Marseille, dans le Pas-de-Calais, le Bas-Rhin… C’est ce qu’ont rapporté en 2017des journalistes - du Canardenchaîné, de L’Obs, des Infiltrés -qui ont eu accès à des bilans d’ins-pections d’établissements horscontrat et/ou ont enquêté sur lesujet.

gnement à domicile. De plus, lesapprentissages doivent être progressifset réalisés en fonction des cycles del’enseignement obligatoire. Ce décretcomble un vide juridique qui permettaità des établissements ou des familles decontester la validité des contrôles,

arguant que seuls lesattendus de fin de socleétaient exigibles desautorités. Pour le SE-Unsa,le Conseil d’État a vu juste :il est indispensable quel’État puisse vérifier queces élèves bénéficient dedispositifs éducatifs conti-

nus et adaptés à leur âge. Désormais,l’Éducation nationale doit se doter desmoyens humains nécessaires à cescontrôles afin qu’aucun enfant ne puissese situer en dessous des radars de laRépublique.

Yannick Kiervel

Un contrôle indispensable

Dans sa décision, leConseil d’État liste lesassociations ou syndicatsqui se sont opposés audécret : le syndicat despersonnels de l'ensei-gnement privés CGT, lesyndicat de l'ensei-gnement privé CFTC, laFNEC FP-FO (ForceOuvrière), le syndicat del'enseignement privé CFE-CGC, l'associationFédération des écolesSteiner-Waldorf, l'asso-ciation Printemps del'Éducation, l'associationCréer son école, laFondation pour l'école, etc.

Qui sont ceux quis’opposent ?L

En juillet dernier, le Conseild’État a validé le décret proposépar Najat Vallaud-Belkacem enoctobre 2016. Ce texte indiqueque l’acquisition des connais-

sances et compétences par les enfantsinstruits dans leur famille et les élèvesdes établissementsprivés hors contrat« est progressive etcontinue danschaque domainede formation dusocle commun decon-naissances, decompétences et deculture, et doit avoir pour objet d’amenerl’enfant, à l’issue de la période de l’ins-truction obligatoire, à la maîtrise del’ensemble des exigences du soclecommun». Ainsi, le socle commun s’impose àl’enseignement hors contrat et à l’ensei-

Les apprentissagesdoivent être

progressifs et réalisésen fonction des cycles

de l’enseignementobligatoire

© Bits and Splits

se-unsa.org

PPERSONNELS

La réforme de l'évaluation despersonnels en œuvre à larentrée 2017 crée des rendez-vous de carrière aux 6e, 8e et9e échelons. Au SE-Unsa,nous revendi-

quons que, dans cenouveau dispositif d’éva-luation, les enseignants nesoient plus considéréscomme des « adultes perpé-tuels élèves » mais commedes professionnels recon -nus experts de leur pra-tique. Ces rendez-vous doivent être desmoments d'échange sur les compé-tences acquises et sur les perspectivesd'évolution professionnelle.Pour préparer votre RDV, nous vous

Rendez-vous de carrière

conseillons de vous appuyer sur le« document de référence de l'entre -tien » à remettre à votre évaluateur enamont ou lors de l’entretien. Il est unsupport de présentation de vos compé-

tences, démarches,réalisations mais ausside votre engagementdans votre établis-sement, de votre analysede vos pratiques et devos souhaits d’évolution. Afin de favoriser ledéveloppement person -

nel et professionnel, le SE-Unsa vousaccompagne dans la préparation de votre rendez-vous de carrière surse-unsa.com/ preparercarriere.

Frank Hialé

TOUS RECLASSÉS !

Dans le cadre du protocolePPCR(*), une nouvelle grille

d’échelons a été mise en place au 1er septembre 2017. Le reclassementest en cours dans les départementset académies et peut-être en avez-vous déjà reçu la notification surI-Prof : qu'est-ce que cela signifie ? Chaque personnel va être reclassédans la nouvelle grille d’échelons en fonction de l’ancienneté détenue dans l’échelon occupé au 31 août dernier. La règle quiprévaut à ce reclassement est : pas de perte d’indice donc pas de perte de salaire ! Concrètement, pour certains, il n'y a pas de changement direct sur la rémunération. Pour d’autres, le passage dans l’échelon supérieurpeut avoir lieu dès maintenant etdonc plus tôt que prévu par les anciennes grilles. Dans ce cas,l’augmentation de salaire corres -pondante apparaîtra sur la paied’octobre avec effet rétroactif.Pour tous, il est important de vérifierque le reclassement effectué parl'administration est correct car ilimpactera les futures opérations degestion (avancement, mutations...).Contactez votre section locale du SE-Unsa pour vérifier votrereclassement !

(*) Parcours professionnels, carrières et rémunérations

Ces rendez-vousdoivent être

des momentsd’échange sur les

compétencesacquises

Quand partir ? Avecquelle pension ? Aurai-jeune décote ? Pour vousaider à prendre votre déci-sion en toute connais-sance de cause, le SE-Unsamet à disposition le guide2018 « Et si je préparais maretraite ? » sur se-unsa.com/preparermaretraite

RETRAITE

Tous les fonctionnaires, titulaires ou non, stagiaires, àtemps complet ou à temps partiel, peuvent cumulercertaines activités. On distingue trois types d’activités :• les activités librement autorisées ;• les activités accessoires soumises à autorisationpréalable ;• les activités interdites.

Votre situation est particulière,vous avez besoin d’une infor-mation supplémentaire, d’un traitement personnalisé... ?Contactez-nous.

POUR QUI ET POUR QUELLES ACTIVITÉS

L’agent qui souhaite créer ou reprendre uneentreprise doit, au moins trois mois avant la date decréation ou de reprise, adresser une demande écrited’autorisation à l’autorité hiérarchique dont ildépend. Cette forme d’activité est incompatible avecun temps plein.L’autorisation est accordée pour une duréemaximale de deux ans et peut être renouvelée pourune durée d’un an.

CRÉATION OU REPRISED’UNE ENTREPRISE

SYNDICAT UTILE

Ne nécessitant pas d’autorisation :• gérer son patrimoine ; • produire des œuvres d’esprit ;• exercer une activité bénévole sans but lucratif ;• exercer une profession libérale découlant de lanature de ses fonctions.

Pour contacter votre section du SE-Unsa : [email protected]

(remplacer « xx » par le n° du département), ou [email protected]

(remplacer « nom » par le nom de votre académie)

Cumuler plusieurs activités

Un enseignant ou CPE doit consacrer l'intégralité de son activitéprofessionnelle à son emploi dans

la fonction publique. Toutefois, il peut être autorisé, sous certaines

conditions, à exercer d'autresactivités (lucratives ou non) à titreaccessoire. Le SE-Unsa, syndicatutile, vous aide à y voir plus clair.

LES FICHES DU SE-Unsa

ACTIVITÉS LIBRES

Occasionnelles ou régulières, mais limitées dansle temps. Elles sont compatible avec votre fonction et n’ontpas de conséquences sur votre emploi :• activité à caractère sportif ou culturel ;• conjoint collaborateur au sein d’une entreprise ; • aide à domicile à un ascendant, à un descendant, àson conjoint ; • services à la personne…La demande écrite est à adresser au recteur/Dasenà l’aide d’un formulaire type. L'administrationdispose d'un mois pour répondre.

ACTIVITÉS À TITRE ACCESSOIRE

Toutes les activités pouvant porter atteinte aufonctionnement normal, à l’indépendance ou à la neutralité du Service public.

ACTIVITÉS INTERDITES

PPERSONNELS

22 se-unsa.org

Évaluations en CP

L a baisse des contrats aidés impacte directement l’aideadministrative à la direction d’école : de moins en moinsde directeurs bénéficient de cette aide.

Face à cette situation, le SE-Unsa appelle les directeurs àprioriser les tâches à destination des élèves et des enseignantset à répondre aux demandes institutionnelles par « Sans aideadministrative, je ferai quand je pourrai ».

En effet, si ces personnels disparaissent desécoles, les missions, elles, continuent d’exister. La créationde l’aide administrative en 2006, soutenue alors par le seul

SE-Unsa, constituait une première réponse à la -déjà avérée-surcharge de travail des directeurs. Mais, depuis toujours, lesecrétariat administratif est soumis aux aléas de la politiquede l’emploi aidé.Pour le SE-Unsa, les missions remplies par les personnels enemploi aidé sont durables. Il faut donc prévoir des postesdurables. L'absence de postes pérennes de secrétariat dansles écoles met en lumière l’absence de statut de celles-ci quiles empêche d’avoir leurs propres moyens de fonction-nement.

Xavier Suelves

IsaeLe ministère indique que les directeurs de Segpa ne sont paséligibles à l’Isae au motif qu’ils perçoivent un certain nombred’indemnités et que leur service ne s’opère pas « majoritairement »en présence d’élèves. Nous contestons cette approche que nous jugeons injuste. Le SE-Unsa demande au ministère de revoir son choix car, s’il devaitrester en l’état, il serait vécu comme une non-reconnaissanceprofessionnelle pour des personnels qui sont quotidiennement aucœur des projets d’orientation des élèves parmi les plus éloignés dusystème éducatif, ce qui est l’essence même de l’Isae.

Nouvelles indemnitésSelon une circulaire envoyée aux académies, les nouvelles indem-nités pour les enseignants spécialisés publiées au BO de mai 2017seront versées avec la paie d’octobre. Un plus pour beaucoupd’entre eux qui ne nous fait pas oublier que certains y perdentnotamment en Segpa : notre combat se poursuit pour eux.

PERSONNELSpremier degré

ET MAINTENANT ?

Les évaluations proposées ont été préparées en catimini.Le ministère a reconnu qu’il s’agissait de protocoles non-

scientifiques destinés à évoluer. En effet, entre des duréesde passation bien trop courtes, les absences de compé-tences ou des exercices nécessitant des manipulations, laliste des points à revoir est longue. D’ailleurs, comme lepréconisait le SE-Unsa, le ministère a assoupli le dispositifpar un courrier aux écoles. La mise en place pratique relèvede la responsabilité pédagogique. Les enseignants ont puainsi augmenter le temps donné aux élèves, améliorer lesconsignes et choisir les exercices à utiliser. Le SE-Unsa vouspropose de vous exprimer en remplissant notre enquête surse-unsa.com/evalcp. Vous pourrez formuler un avis global mais aussi desremarques précises que nous ferons remonter au ministère.

DIRECTEURS D’ÉCOLE

Q uatre types de certifications existent : • les arts (4 options : Cinéma et audio-visuel, Danse, Histoire de l’art et

Théâtre) ;• l'enseignement en langue étrangère dansune discipline non linguistique (sectionseuropéennes des collèges et lycées) ;• le français seconde langue (principa-lement l’enseignement du français dans lesclasses d’accueil pour la scolarisation desélèves nouvellement arrivés en France) ;• l’enseignement en langue des signesfrançaise.Le passage des certifications est organiséà l’échelle académique : note de serviceen juin, inscription entre septembre etnovembre, constitution d’un dossier etpassage d’épreuves orales entre octobreet février le plus souvent. L’examen estouvert aux personnels enseignantstitulaires ou stagiaires, voire contractuels,avec des restrictions selon l’examenenvisagé. Des rapports académiques de jurys reviennent surles différentes étapes (dossier, entretien) et les attentes dujury. Les certifications peuvent permettre de postuler surcertains postes du mouvement intra-académique (postesspécifiques). Les sections académiques du SE-Unsa peuventvous informer plus précisément et suivre votre candidature. Pour le SE-Unsa, ces certifications complémentaires doivent

23n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

PPERSONNELSsecond degré

Segpa, Érea, Ulis

NOUVEAU RÉGIME INDEMNITAIRE ETCAPPEIÀ cette rentrée, un nouveau régime indemnitaire remplacel’indemnité de 462 € et la rémunération liée aux heures decoordination et de synthèse. Sont créées :• Une indemnité de 1 765 € pour exercice dans certainesstructures de l’enseignement spécialisé et adapté ;• L’IFP (indemnité pour fonction particulière) de 834 € pour les enseignants du 2nd degré titulaires ou en CDI détenant le2CA-SH, le Capa-SH ou le Cappei(*) et assurant au moins undemi-service en Segpa, Érea ou Ulis. Les collègues n’étant pastitulaires de ces certificats pourront, grâce à un régime transi-toire, bénéficier de l’IFP pendant quatre ans à compter de cetterentrée.

En ce qui concerne le Cappei, les collègues non titulaires du 2CA-SH ou du Capa-SH et qui étaient déjà en poste l’anpassé pourront, pendant cinq ans, obtenir le Cappei avec uneprocédure simplifiée en se présentant uniquement àl’épreuve 1. C’est une séance pédagogique d'une durée de 45minutes avec un groupe d'élèves, suivie d'un entretien de 45minutes avec la commission.Les détenteurs du 2CA-SH ou du Capa-SH bénéficient aussid’une procédure simplifiée. Ils devront uniquement seprésenter à l’épreuve 3. Il s’agit de la présentation d'une actionconduite pendant 20 minutes par le candidat, suivie d'unéchange de 10 minutes avec la commission.

(*) Certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive qui se substitue au Capa-SH et 2CA-SH

CERTIFICATIONS COMPLÉMENTAIRES

Le SE-Unsa vous accompagne !

être plus facilement accessibles, avec une préparationintégrée à la formation continue. Le nombre d’indemnitéspour missions particulières doit être augmenté pour recon-naître les missions remplies par ces enseignants.

Nicolas Anoto

© Antonio Diaz

PPERSONNELS

P lus que la responsabilisation, ce sont l’implication et laforce de conviction des adultes qui sont déterminantes.Lutter contre le harcèlement revient à constituer un

front commun des adultes, professionnels et parents d’élèves.Cette posture éducative, alliant fermeté et déterminationface aux agresseurs, n’empêche en rien la bienveillance. Lacapacité à détecter rapidement les situations et à apporterune réponse d’équipe cohérente améliore significativementles chances de résolution des problèmes. Quant aux élèves,ils sont à la fois le public prioritaire des actions de sensibili-sation et des partenaires incontournables désireux des’impliquer dans cette prévention.

La priorité doit être la formation despersonnels. Sous l’impulsion du ministère, des effortsont été faits depuis 2013 mais le contenu des stages proposésaux enseignants est bien souvent plus informatif que didac-tique. La remarque d’un professeur de collège à l’issue d’uneformation de ce type : « maintenant, le harcèlement, on saitce que c’est, mais qu’est-ce qu’on peut faire ? » illustre ledésarroi des collègues. L’autre priorité pour les personnelsest d’intégrer un principe de vigilance active à notre cultureprofessionnelle et de partager l’information selon un

A l’issue d’un parcours encollège parfois douloureux,l’entrée en lycée professionnelrequiert un accueil spécifique.L’accompagnement bienveillantdes nouveaux élèves est décisifen vue de leur réussite. L’appren-tissage du vivre ensemble étantun enjeu prioritaire, la cohésionentre les élèves et les personnels

via un projet fédérateur permetde maintenir la motivation sur les trois années. Sarah, CPE dansles Vosges, s’est attelée à cetteproblématique en coordonnantune semaine de l’intégration.Retrouvez son témoignage surse-unsa.com/intgrationlycepro

PERSONNELSsecond degré

MA VIE DE CPE

Bertrand Gardette, CPE dans l’académie de Clermont-Ferrand, s’est emparé de laquestion de la lutte contre le harcèlement scolaire. Voici quelques-unes de sespréconisations.

24 se-unsa.org

Prévenir le harcèlement scolaire

protocole préalablement défini. Ainsi, l’isolement d’un élèvedans une classe doit activer ce principe de vigilance. L’infor-mation est ensuite à partager avec l’ensemble de l’équipepédagogique afin de se concerter sur les stratégies à adopterpour favoriser l’intégration. Le simple fait, pour les élèves,de constater que l’information circule au sein de l’équipepédagogique et que la réponse éducative est cohérente suffità dissuader une majorité d’agresseurs potentiels. En savoir plus sur se-unsa.com/harcelement

Bertrand Gardette

© pololia

Stagiaires et tuteursLe SE-Unsa vientd’adresser un courrierau ministre avec 8autres organisationsde psychologues pourlui demander de tenirses engagements prislors du chantiermétier. Nous demandons queles stagiaires puissentfaire leur stage ensituation dans uneacadémie limitrophedes 7 académies oùsont placés les centresde formation. Cettepossibilité facilitera la vie des stagiairespendant leur annéede formation etpermettra àdavantage de psycho-logues d’accéder à lafonction de tuteur. Ils’agit d’une simplemesure d’équité entreles personnels.

C’est quoi une CAP ?La Commission adminis-trative paritaire estl’instance consultativenationale et acadé-mique qui gère votrecarrière : mobilitégéographique, mobilitéprofessionnelle,avancement d’échelonet de grade. Le SE-Unsa souhaitevous y représenter.

PPERSONNELS

Avec la créationde ce nouveaucorps, les PsyEN vont élireleurs représen-tants dans les CAP ennovembre 2017.Le SE-Unsa et le SNP (*) ontsigné un accordélectoral autourde revendica-tionscommunes.

(*) Syndicat national des psychologues

Élections pro : top départ !

PsyEN

PSYEN

n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

n°209 • octobre 2017 • l’enseignant

ORDONNANCES

Le président de la République a signé les ordon-nances modifiant le Code du travail. L’Unsa adénoncé leur caractère déséquilibré au profit dupatronat et au détriment des salariés. Nous avonslargement diffusé et popularisé notre position autravers de communiqués de presse, de trois livrets

explicatifs et d’une pétition à retrouver sur unsa.org.Nous partagions avec les autres syndicats un certain nombrede critiques sur ces ordonnances. Toutefois, il a été impos-sible de se réunir pour les porter ensemble. L’Unsa regrettecet état de fait qui a anesthésié nos capacités de réaction etsurtout affaiblit l’efficacité de l’action syndicale.La CGT est à l’origine de ce manque d’union. Eneffet, dès fin juin, alors-même qu’elle ne connaissaitencore strictement rien des ordonnances à venir,elle a décidé de préempter le 12 septembre commedate de manifestation contre « la casse du Code du travail ». La CGT a ainsi bloqué toute initiativeconstruite en intersyndicale pour régler desproblèmes internes. C’est une faute lourde qui, infine, aide bien le gouvernement. Début septembre, une intersyndicale nationale aété conviée par la CGT excluant la participation del’Unsa ! Lors de celle-ci, la seule option présentéepar la CGT a été le ralliement pur et simple à samanifestation du 12. Ceci revient à neutraliser touteinitiative commune car aucune organisation ne peut

accepter de devoir manifester en disparaissant. Il en sera demême pour les manifestations du 21 septembre, conçues parla CGT comme faisant suite à celles du 12.Cette pathétique situation montre que l’unité syndicale estun combat. L’Unsa ne se soumettra pas à une telle vision dusyndicalisme. Avec les autres syndicats réformistes, nousentendons bousculer ces pratiques hors d’âge car nos critiquesrestent évidemment d’actualité et tout n’est pas encore joué.Nous pèserons sur les décrets d’application avec l’enjeu majeurque représente celui sur les moyens alloués à la nouvelleinstance représentative du personnel.

Pascal Priou

UUNSA

Et si on faisait du syndicalisme efficace ?

L’UNSA PARTOUT ET POUR TOUS

En mars 2017, Les résultats de la 2e mesure d’audience de la représentativité syndicale ont été très clairs concernant l’Unsa :

nous continuons notre développement. Nous progressons enpourcentage et en voix. Nous gagnons en représentativité dans de nouvelles conventions collectives nationales. Forts de ces résultats, notre seule option est de poursuivre et d’amplifier notre développement afin de devenir en 2021 une organisation interprofessionnelle encore PLUS représentative. Seule l’implantation de listes Unsa dans un maximum d’entreprisesnous permettra de réaliser cet objectif. Chaque adhérent du SE-Unsa peut faire la promotion de l’Unsa parmi ses proches pour implanter l’Unsa partout et pour tous.

28 se-unsa.org

OURAGANS

Récemment, les ouragansIrma, José et Maria ontdéferlé sur les Antilles : lesdévastations considérablesqui en résultent deman-deront des années de

réparations. D’après John Mutter,professeur en sciences de la Terre et del’environnement à l’université Columbia,ces phénomènes climatiques impactentplus fortement les habitants pauvres,pour lesquels la prévention, la survie etla reconstruction sont plus difficiles.Dans ce contexte, le monde de l’Édu-cation et de l’Économie sociale etsolidaire sont mobilisés pour permettreaux enfants de traverser au mieux cetteépreuve. Le SE-Unsa s’engage donc avecSolidarité laïque. Faire un don àSolidarité laïque, c’est offrir à tous lesélèves des kits scolaires et des équipe-ments sportifs. Votre don est essentielpour permettre aux enfants, notammentles plus fragiles, de retrouver

rapidement, et le plus sereinementpossible, le chemin de l’École. Pour leSE-Unsa, les questions environnemen-tales conditionnent notre avenir

commun. La solidarité est nécessaire :pour les Antilles, elle est vitale eturgente.

Rémy-Charles Sirvent

SSOCIÉTÉ

Le SE-Unsa s’engage avec Solidarité laïque

Le ministre veut créer une « cellule laïcité » : chiche !Le SE-Unsa apprécie que le ministre s’intéresse à la question laïque et propose des pistes de travail à cette cellule : œuvrer pour quel'enseignement religieux ne soit plus obligatoire en Alsace etMoselle, agir pour empêcher les dérives observées à l'occasiond'inspections d'établissements privés hors contrat. Par ailleurs,depuis la rentrée 2014, un dispositif similaire existe déjà : desréférents laïcité-radicalisation sont déployés en appui aux acteurs de terrain. Le ministère devra éclaircir ses positions.

La PMA (procréation médicalement assistée) est autorisée pour les couples de femmes ou les femmes célibataires dans certains paysd'Europe comme l'Espagne. En juin, le Conseil consultatif national

d’éthique s’y est déclaré favorable. Alors que la secrétaire d'État àl'égalité hommes-femmes a annoncé l’examen de l’ouverture de laPMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires en 2018, leministre de l’intérieur ne trouve pas cela prioritaire. À l’heure où denombreuses françaises vont pratiquer des PMA à nos frontières, il esttemps de sortir de l’hypocrisie.

Carton rouge Face au tollé provoqué par un exercice de mathématiques visant àcalculer l’évolution du nombre de migrants échoués sur une île, leséditions Nathan ont retiré un de leurs manuels de la vente. Tant mieux, car il est indigne d’instrumentaliser la souffrance decelles et ceux qui fuient la guerre et la misère.

Saint Martin après le passage de l’ouragan Irma.

(Addition égalitaire)Un restaurant de Melbourne enAustralie propose aux hommes de payer 18 % de plus que les femmes pour un même repas.Pourquoi ? Pour compenser les inégalités de salaires entrehommes et femmes estimées à 18 %. Le débat est lancé !

(Sécurité)Pour cet hiver, grâce auReflective Spray, il est

désormaispossible derendre le sacà dos, leschaussuresou lemanteau d’un écolierréfléchissantà la lumière.Ainsi, les

automobilistes le voient de loin et ont le temps des’arrêter pour le laissertraverser.

n°209 • octobre 2017 • l’enseignant 29

((Octobre rose)Le 27 septembre 2017, la TourEiffel s’est parée à nouveau derose pour les 25 ans du Ruban

Rose en signe de soutien à la 24e campagne d'Octobre

rose en France.

(Memorybox)Le site Cheerz.comlance la MemoryBox. C’est un écrin àsouvenirs pour vosphotos même cellesde votre téléphone. Elle est vendue

accompagnée d’uncode pour commander

plusieurs fois dans l’année des tirageslivrés chez vous.

(Belle et en bonne santé)Voici une application qui vous permet de décrypter les composants dans

vos produits de beauté. Avec Clean beauty, vous prenez en photo la

liste des ingrédients présente sur le produit et l’appli repère ceux

qui sont controversés et les allergènes.

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Tous nos coups de cœur à lire, voir ou écouter sur www.se-unsa.org

se-unsa.org

Confident royal est adapté dulivre de Shrabani Basu qui racontel’histoire d’une amitié improbable entre la reine Victoria et un employé venu toutdroit d’Inde à l’occasion du jubilé d’orcommémorant les 50 ans de son règne.Victoria, qui trouve le temps un peu longtout en se questionnant sur la durée et les obligations de son règne, retrouve,petit à petit, une réelle joie de vivre et une forme d’humanité grâce à l’amitié et à la loyauté d’Abdul. Des liens forts qui neseront pas du goût de tout le monde, enparticulier de sa famille et de ses proches,mais que la reine saura imposer et faire respecter.C’est la deuxième fois que Judi Dench interprète la reine Victoria, à des moments différents de sa vie. C’est un véritable régal de laretrouver, qui plus est, dirigée par Stephen Frears. Une histoire trèstouchante pleine de sensibilité avec des décors et des paysagessublimes.

Confident royal de Stephen Frears, avec Judi Dench, Ali Fazal, Eddie Izzard

Tricot, couture, cuisine, bricolage, le succès du salon« Créations et savoir-faire » prouve que le « fait-maison », débarrassé de son étiquette un temps vieillotte, est désormaispratiqué de 7 à 107 ans. Fierté de faire soi-même, envie depersonnalisation, déception sur la qualité ou le choix proposésen boutiques, les raisons du succèssont multiples. Côté mode parexemple, de jeunes marques depatrons de couture, de tissus, de tricot,dépoussièrent (enfin !) l’univers dufait-main et sont de plus en plusprésentes en merceries ou sur internetpermettant à tous de trouver sonbonheur.

Salon Créations et savoir-faire, du 15 au 19 novembre 2017,

Paris Porte de Versailles.

Le Musée national de l’Histoire de l’immigration vous invite, pour ses 10 ans, à un nouveau rendez-vous : le festivalWelcome ! Migration et hospitalité. Ce festivalartistique pluridisciplinaire met l’hospitalité àl’honneur et s’engage pour l’accueil deréfugiés. Un film, un spectacle de théâtre, unconcert, une performance chorégraphique,une sculpture peuvent être autant de contre-points aux préjugés, à la méconnaissances et àla peur de l’autre.Welcome ! réunit des artistes qui semobilisent pour que l’accueil des migrantsreste une valeur forte de notre sociétédémocratique. Face à l’hostilité, ils font œuvred’hospitalité. Loin des représentations quitraitent les populations migrantes comme desflux indifférenciés, ilsfont voir et entendrece que les deman-deurs d’asile veulent,désirent, pensent,sont.

Welcome ! Migration et hospitalité

du 21 septembre au 24 novembre 2017 au

Musée national de l’Histoire de l’immigration (Paris)

www.histoire-immigration.fr

Francisco Boix fut un des témoinsà charge au procès deNuremberg en janvier 1946.Sous le titre du «photo-graphe de Mauthausen»,les auteurs nous racontentla vie de cet exilé espagnoldans le camp d’extermi-nation durant 3 longuesannées.

Un récit terrifiant mais pudique qui met en avantla volonté de survie de Francisco afin de pouvoirtémoigner un jour. Il vole donc des négatifsphotographiques qui présentent les exactionsdes nazis. Il viendra les remettre au tribunalaprès la libération, tenant ainsi son engagementcontre vents et marées. S’adaptant au tragiquedu récit, le dessin réaliste se fait parfois carica-tural pour accentuer l’horreur de certainessituations. Un gros dossier documentaire en fin d’ouvrageapporte un complément d’informations sur cet épisode peu connu de l’abomination hitlérienne. Un témoignage poignant sur labarbarie humaine.

Le photographe de Mauthausen de Rubio et Colombo, Éditions Le Lombard, 168p. - 19,99€

Une petite fille apprendqu’elle doit porter des lunettespour la première fois de sa vie.Préoccupée par la réaction de sescamarades de classe et par la peurd’être la seule à en porter, elle fait tout pour ne pas avoir à en choisir une paire chez l’opticien. Elle ne veutpas de lunettes, un point c’est tout !Sa maîtresse, avec l’aide de la maman,pour apaiser les angoisses de la petite

fille, va lui démontrer que ce n’est pas si grave que cela et quemême, ça peut être bien ! Un album réconfortant.

Mes premières lunettes, S. Kusunoki,/M. Taruishi , Éditions Nobi Nobi-12,50 €