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Orthophonie - Orthoptie….. Deux professions complémentaires? Orthoptistes: Delphine Dehouck § Isabel Assathiany Orthophonistes: Aurélie Doucet § Laurence Rosière 04/12/2014

e mag. vos pratiques - GROUPE SOS€¦ · Dans la réalité, le ... qu'une petite douche. » L'appartement de L'Ephémère, en revanche, compte une baignoire et Samia Ghatem peut

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e mag. ^ I O

vos pratiques

Lucas Aubert, chef de service,et Malou Marker, CESF, en visiteà l'appartement d'une famille.

En attendant sa démolition,un immeuble de la SNCF a été,pour quelques mois, transformé

par le Groupe SOS en centred'hébergement d'urgence (CHU)

à destination de familles sansdomicile. Objectif : leur permettre

de trouver un hébergement ouun logement pérenne.

L e 30 juin 2017, le centre d'hé-bergement d'urgence (CHU)L'Ephémère (1) fermera défini-

tivement ses portes. A cette date,seront lancés les travaux de démoli-tion de cet immeuble situé à proximitéde la gare d'Austerlitz, sur un terraingéré par ICF Habitat, la filiale loge-ment de la SNCF. Le temps d'un hiveret d'un printemps, ce bâtiment oùhabitent encore 11 familles de salariésde la SNCF en attente de relogementest transformé en CHU à destinationde familles sans domicile. Une opéra-tion positive, tant pour ses occupantstemporaires que pour le bailleur

social : les familles bénéficient d'unappartement, tandis que le bâtiment,occupé, ne risque pas d'être squatté.

DES MOYENS HUMAINS POURUNE MISSION TRÈS BRÈVE

Pour le Groupe SOS, en charge duprojet, la réalisation d'un CHU tempo-raire est une première. A cet effet, d'im-portants moyens humains ont été déga-gés.Aux côtés de la directrice et du chefde service travaillent une secrétaire, troisCESF (conseillères en économie socialeet familiale), une éducatrice spécialisée,trois TISF (techniciennesde l'interventionsociale et familiale), un coordinateur

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a Dans cette temporalitétrès claire, nous devonstrouver une solutionpérenne. Cela donneenvie de s'investir !»

logistique et un veilleur de nuit. « Entredécembre et février, l'entretien a étéassurépar un salarié d'une société d'insertion.Depuis le 1er février, un agent techniqueest employé à plein temps pour assurerle nettoyage et les réparations », expliqueCarole Le Gai, directrice de la structure.

Intégralement financé par l'Etat parl'intermédiaire de la DRIHL (direction

un CHRS (centre d'hébergement et deréinsertion sociale) pour couple et leCHU Villa Fromentin. Un établissementdont est issueégalement Lise Bahin, édu-catrice spécialisée. Les profils de l'équipesont très variés en termes d'âge et d'ex-périences,mais pasquestion sur un projetde ce type de n'employer que des juniors.« Le coordinateur logistique, récemmentdiplômé, a travaillé dans l'humanitaireà l'étranger, le chef de service exerçaitauparavant au Canada... », détaille ladirectrice. Pour la douzaine de salariésqui œuvrent au quotidien au sein de cetétablissement provisoire, c'est une véri-table aventure. « Non seulement je n'ai

obtenir une orientation qui prenne encompte les différents critères, c'est trèscourt», concède Carole Le Gai.

35 FAMILLES AUX PARCOURSDIFFÉRENTS

Le 12 décembre dernier, l'équipe a prispossession des locaux. Une dizaine dejours plus tard, les premières familles ontintégré leur logement temporaire. Entre-temps, il a fallu relancer le chauffage dansdes logements inhabités pour certainsdepuis longtemps, meubler les apparte-ments (le mobilier a été loué à une sociétéspécialisée), récupérer de la vaisselle dansd'autres structures du groupe. Les

35 familles orientées par le 115 présententdes profils variés. «Ainsi, deux famillesn'ont pas réussi à retrouver un logementaprès que leur propriétaire a mis en ventecelui qu'elles louaient, détaille Lise Bahin.D'autres ont dormi dans des squares.Certaines ont déposé durant des annéesdes demandes de logement ou sont pas-séesà travers les mailles administrativeset n'ont été prises en charge que quinzejours par le 115.» Si la majorité desappartements sont occupés par une seulefamille, quelques-uns sont partagés. Afinde favoriser la prise en charge parl'équipe, les arrivées ont été échelonnées- jusqu'à trois par jour au maximum.Car L'Ephémère a pour but non seule-ment de mettre les familles à l'abri pen-dant les grands froids, mais aussi de leurtrouver un hébergement pérenne, voireun logement, avant la fermeture du CHU.

régionale et interdépartementale de l'hé-bergement et du logement), le CHU pro-pose 160 places pour un prix de journéede 22 € par personne - un tarif modiquedu fait que le bâtiment est mis à dispo-sition gratuitement. Pour faire fonction-ner L'Ephémère, le Groupe SOS a notam-ment recruté en interne. Carole Le Gai ytravaille depuis quatre ans, dirigeant déjà

jamais travaillé dans un CHU hivernal,mais j'ai été séduite par l'idée d'être pré-sentede l'ouverture jusqu'à la fermeture,raconte Lise Bahin. Dans cette tempora-lité très claire, nous devons trouver unesolution pérenne. Cela donne envie des'investir ! » Le défi est de taille : faire ensorte que les familles hébergées sortentdu circuit de l'urgence. «Six mois pour

JoevcoorlogisBrocard, CESF, avecune mère. Ci-dessus,Clémentine RuelloCESF (au fond),et Carole Le Gai,directrice.

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« Pour cette raison, nous avons obtenuqu'il n'y ait plus d'entrée à partir defévrier», explique Carole Le Gai.

Les TISF ont joué un rôle crucial pouraccompagner l'entrée dans ce CHU aty-pique. « Nous avons beaucoup travailléavec l'équipe technique et avec le pres-tataire loueur de meubles. Il a fallu, parexemple, réaliser des doubles des clés »,se souvient Maelle Couffon. Courantjanvier, une laverie a été installée. Ce sontles TISF qui gèrent le planning sur lequelles familles s'inscrivent. Elles les accom-pagnent pour mettre leur linge à laver, àsécher, puis le récupérer. Au-delà de cestâches d'intendance, elles sont aussi char-gées de créer des moments collectifs. Bienque leur action ne s'inscrive que dans uncourt laps de temps, elles ont ainsi réussià obtenir une inscription de l'établisse-ment à la ludothèque du quartier. Ellesorganisent également des sorties pour lesfamilles, entre autres à la ménagerie dujardin des Plantes, située juste à côté. Destemps précieux pour ces familles donttous les enfants ne sont pas scolarisés.En effet, les changements incessants d'hé-bergement conduisent parfois à une dé-scolarisation des enfants. En outre, leCHU ne réalisant pas de domiciliationdes familles, les enfants ne vont pas - saufexception - dans les écoles du quartier.

UNE MÉDIATION AVECLES ANCIENS HABITANTS

Sur le papier, l'idée de faire profiterdes familles sans toit d'un logement dansun bâtiment en attente de démolition estséduisante. Dans la réalité, le projet anécessité tout un processus d'accompa-gnement. Difficile, en effet, pour les11 dernières familles habitant les bâti-ments - et pour certaines, depuis long-temps - de voir arriver ces nouveauxvenus. « Nous avons organisé, un moisen amont, une rencontre avec la SNCF,ICF, la DRIHL et les locataires réunisen association. Ceux-ci ont exprimé devives craintes, notamment en termes detranquillité », raconte la responsable. Desappréhensions prises très au sérieux parl'équipe. Pendant le premier mois, lesportes du CHU ont été grandes ouvertesafin d'écouter les doléances des locataires.« Nous jouons un rôle de médiation aveceux. Au début, parfois, les portes d'entréedes immeubles restaient ouvertes et leshabitants craignaient que des SDF neviennent squatter. Nous avons aussi par-

fois dû intervenir pour des problèmes debruit», relate Clémentine Ruello, CESF.« Chaque fois que les poubelles débor-dent ou que des mégots trament, c'estforcément le CHU », s'amuse-t-elle. Passéle premier mois de cohabitation, le pro-tocole de prise des doléances s'est for-malisé. «En cas de problème, nousdemandons de remplir une fiche. Celaévite que les mécontents, toujours lesmêmes, ne viennent s'épancher pendantune demi-heure. » Elle n'entend cepen-dant pas caricaturer ces anciens loca-taires, dont les réactions ont été trèsdiverses : « Certains ont spontanémentproposé des vêtements et des affairespour les familles. Ils ont aussi été ravisde participer à la galette organisée par leCHU. Et quand ils expriment de l'in-

d'entre eux, il n'était pas possible de cui-siner, il n'y avait même pas de micro-ondes, la seule solution était d'acheterde la nourriture dans des fast-foods, maisça coûte cher, dénonce-t-elle. On nous aégalement envoyés dans un établissementoù il y avait des punaises, les enfantsétaient pleins de boutons. Nous avonsprotesté et décidé de partir. » Du côté du115, aucune solution alternative n'a étéproposée et la famille a été contrainte depasser une semaine dehors.

Comme beaucoup d'autres familles,celle de Haby N. a subi d'incessants chan-gements d'hôtels. « Nous étions hébergésdepuis trois semaines dans un hôtel àMeaux, en Seine-et-Marne. Le dernierjour de la prise en charge, nous n'avionsaucune nouvelle. Nous avons ramassé

mquiétude à propos des enfants, c'est avecbeaucoup de bienveillance », ajoute latravailleuse sociale. Cette cohabitationqui avait suscité certaines inquiétudes sepasse jusqu'à présent sans heurts.

Pour les familles hébergées au CHU,quitter l'univers des hôtels qui n'ont sou-vent de sociaux que le nom est un véri-table soulagement. Haby N. (2) a dûquitter le Sénégal pour fuir des violencesconsécutives à un mariage forcé. Si ellea obtenu le statut de réfugiée, son nou-veau mari, père de ses trois enfants, estquant à lui encore en attente d'une régu-larisation. Avec sa famille, elle a été héber-gée dans des hôtels. «Dans la plupart

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La laverie collectivegérée par les TISF.

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iin, éducatrice;ée, chezille accueillie.

« Savoir où on vadormir dansles prochains moispermet de respirer »

toutes nos affaires et sommes partis lesamener chez des amis à Saint-Denis, enSeine-Saint-Denis. A 22 heures, nousavons appris que nous avions une cham-bre. .. à Meaux, dans l'hôtel en face duprécédent ! » Avec obligation de s'y rendrele soir même, au risque de voir cesser laprise en charge... Pour permettre le main-tien de la scolarisation de leur petite fillede 5 ans, ces parents ont donc dû se résou-dre à la confier à leurs amis dionysienspendant la semaine. Ces multiples démé-nagements n'ont pas seulement mis endanger la cohésion de leur famille, maisaussi la santé de la jeune femme. Atteinted'une grave maladie, elle ne parvient pasà se soigner correctement. « J'ai fait desexamens à Trappes, mais je n'ai pas pules récupérer, il m'a fallu en refaire denouveaux à Saint-Denis », regrette-t-elle.On comprend que, pour cette famille, unappartement au sein du CHU offre un

deux enfants de 7 et 5 ans. « Medhi aconvulsé dans la rue et a été conduit àl'hôpital Robert-Debré», sesouvient-elle.Prise en charge par le SAMU social, lafamille a d'abord été hébergée dans unhôtel à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).« Pendant le mois que nous sommes restésà l'hôtel, je n'ai pas pu le laver. Il n'y avaitqu'une petite douche. » L'appartement deL'Ephémère, en revanche, compte unebaignoire et Samia Ghatem peut enfindonner le bain à son fils. «Mes enfantsont changé. Medhi a pris du poids, Mariampeut courir partout. Et moi aussi je revis,je n'ai plus de vertiges», se réjouit cettemère qui a réussi à faire scolariser sa filledans l'école du quartier.

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véritable répit. « Je peux cuisiner tran-quillement le tieb » (plat sénégalais à base

de riz), se félicite la jeune mère. « QuandHaby est fatiguée, elle peut aller se reposerdans une autre pièce pendant que je m'oc-cupe des enfants, et surtout nous sommestous ensemble ! », ajoute son mari.

Même sentiment de revivre pour SamiaG. Atteint d'une maladie génétique rare,son fils Medhi est lourdement handicapé.En Algérie, où vit la famille, il n'existeaucun traitement. Samia Ghatem est doncvenue en France dans l'espoir de le fairesoigner. Après avoir épuisé ses économiesen louant une chambre à des « marchandsde sommeil», elle a dormi dehors avec ses

UNE CHANCE DE REPRENDRESA VIE EN MAIN

Pour ces deux familles comme pourla trentaine d'autres, l'entrée au CHUest bien plus qu'une simple mise à l'abri.

C'est la possibilité d'une reprise en mainde leur vie, l'occasion de sortir de la ges-tion de l'urgence. « Savoir où on va dor-mir dans les prochains mois permet derespirer», insiste Lise Bahin, éducatricespécialisée. Il ne faut cependant pas per-dre de temps. Aussi le travail d'orienta-tion est-il lancé très vite par les travail-leurs sociaux, qui réalisent un diagnosticdans les trois semaines - au plus - sui-vant l'arrivée de chaque famille. Les troisTISF jouent à cet égard un rôle impor-tant. Dans les moments conviviauxcomme dans le quotidien, elles nouentavec les familles hébergées une relationqui aide à mieux cerner leurs besoins.« Certaines mères sont démunies dans ledomaine du soin aux enfants, d'autresfamilles peuvent éprouver des difficultésdans la gestion du budget», expliqueBetty Bonheur, l'une des TISF. Un apportprécieux dans les évaluations conduites

par leurs collègues travailleurs sociaux.« Nous avons créé un système de coréfé-rence, avec une éducatrice ou une CESFet une TISF, mais nous avons aussi beau-coup d'échanges informels», préciseMaelle Couffon, sa collègue.

Lors de cette phase de diagnostic, laréalisation d'une fiche SIAO (service inté-gré d'accueil et d'orientation) au moyendu logiciel adéquat est cruciale. Celle-cireprend l'identité des membres de lafamille, et récapitule aussi de nombreusesinformations (situation administrative,emplois...). «Nous nous sommes aper-

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çus que de nombreuses familles avaientdéjà une fiche SIAO mais ne le savaientpas, personne n'ayant pris le temps deleur expliquer, déplore ClémentineRuello. Elles changent souvent de lieuxet voient donc rarement lesmêmes assis-tants de service social. En outre, ceux-cisuivent énormément de dossiers et nedisposent que de très peu de temps pourdonner lesexplications nécessaires.Alorsque nous, nous n'avons qu'une dizainede suivis, ce qui nous permet de prendrele temps », apprécie-t-elle.

IMPLIQUER LES FAMILLESDANS LE PROCESSUS

Associer au maximum les familles àces démarches est une priorité pourl'équipe. Ainsi, dès le début de l'évalua-tion, le travailleur social montre à lafamille le fonctionnement du logiciel etlui explique son utilité. Ensemble, ilsremplissent la fiche SIAO. Puis, dans unsecond temps, une réunion est organiséeavecle chef de service,letravailleur socialconcerné et la famille. La fiche est alorslue à haute voix, discutée et éventuelle-ment amendée ou complétée. « Il existesouvent un décalage entre lesdésirs de lafamille et la réalité de la situation dulogementen Ile-de-France. Entre ce qu'elleveut - légitimement, d'ailleurs - et cequ'elle peut», explique Lucas Aubert, lechef de service. Un décalage d'autantplus difficile à vivre que cesfamilles atten-dent un logement depuis longtemps. « Lelogement proposé nesera pas celui qui aétérêvé, confirme Lise Bahin, et il nesera

Maelle Couffon(au centre) etBetty Bonheur,TISF. Ci-contre,ClémentineRuello, CESF.

Aubert. Les échanges entre celles-ci etlesprofessionnels favorisent l'émergencedesolutions. A l'image du CHRS diffus,qui permet de maintenir un accompa-gnement social en offrant une solutionà ceux qui ne souhaitent pas partager lessanitaires et la cuisine.

La fiche et ses préconisations, com-plétées par un rapport social, sont trans-mises au SIAO, qui formule ensuite despropositions. D'ici la fin juin, toutes lesfamilles devraient se voir proposer unesortie de l'urgence. Une tâche difficile,en raison de la durée de vie très courtedu CHU et du « marché » très contraintdu parc social en Ile-de-France. Des situa-tions ont néanmoins déjà été débloquées.A la mi-février, sur les 35 familles, deux

peut-être pas aussi satisfaisant que celuiqu'ils occupent actuellement. »

Si, au départ, obtenir un appartementdans le parc social est le souhait de laquasi-totalité des familles, dans lesfaits,une orientation en CHRS peut parfoiss'imposer. « Quand la situation adminis-trative est compliquée, que la famille n'apas de revenus, que des dettes ont étécontractées pendant la période d'erranceou que le renouvellement de la demandede logement social n'a pas été effectué,un logement n'est pasaccessible», recon-naît Lucas Aubert. «Mais pour qu'unefamille puisse réaliser un choix éclairé, ilfaut qu'elle ait tous leséléments », ajouteLise Bahin. C'est la famille, en effet, quipossède le dernier mot : elle peut main-tenir sa préconisation, le CHU ajoutantla sienne à côté. «Nous n'avons pas eucette situation, lesfamilles comprennentceque nous proposons », tempère Lucas

ont quitté le CHU, l'une pour un loge-ment social, l'autre versun CHRS diffus.Sept sont encours de réorientation : unedans un logement social, une deuxièmedans une résidence sociale, cinq autresen CHRS. Pour sa part, Haby N. a étéorientée vers un appartement dans le Val-de-Marne via Solibail (3). Si elle ne vapas s'installer à proximité de l'hôpitalDelafontaine à Saint-Denis, cette nouvellestabilité devrait lui permettre de pouvoirse soigner correctement et de pouvoirenfin, avec toute sa famille, prendre unnouveau départ. « Quand j'étais à l'hôtel,j'avais parfois pu trouver du travail, maisje nepouvais pas le garder.Je vais pouvoirtravailler ! », sefélicite-t-elle. m

(1) CHU L'Ephémère : 21-27, boulevardde l'Hôpital, 75013 Paris.(2) Les noms des familles ont été anonymisés.(3) Dispositif d'intermédiation locative qui aidedes familles en difficulté à accéder au logementgrâce à un système de sous-location.

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