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L’école libératrice e l nseignant Magazine du Syndicat des enseignants de l’Unsa e e n°204 mars 2017 Dossier : Le sexisme et l’école

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L’école libératrice

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Dossier : Le sexisme et l’école

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Rejoignezle SE-Unsa

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Je suis : ❑ Stagiaire ❍ 1er degré 2nd degré

❑ Contractuel Précisez : enseignant, CPE, Copsy : .............................

❑ Titulaire• Premier degré - Instit/PE - Fonction : ...........................................

• Second degré - Discipline : ...........................................................

❍ Certifié ❍ PLP ❍ Agrégé ❍ Bi-admissible❍ AE ❍ CE ❍ PEGC ❍ CE d’EPS ❍ Cop❍ PEPS ❍ CPE ❍ DCIO ❍ Autre (préciser) : .....................

Échelon : .......... ❍ Classe normale ❍ Hors classe ❍ Classe exceptionnelle

Mode de paiement : ❑ Chèque ❑ Prélèvements fractionnés(*)

Cotisation : stagiaire = 60 € contractuel = 60 € titulaire = 80 €

J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature :

........................................................................................................................

Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.

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Publicité : Anat Régie - Marie UghettoTél : 01 43 12 38 15

[email protected]

Ce numéro est accompagné, pour les abonnés concernés, d’un flyer Tuteur

du second degré.

Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppres -sion dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique.

Prix au numéro : 4 €Abonnement : 36 €/an

Directeur de la publication : Cyrille ChaleixRédactrice en chef : Dorothée Crespin

Rédaction : Karine AvvenentiPhotographe : Marie-Claire Chapet

Graphisme : G. Desmaison, S. Picard, N. Olry, R. LerouxMaquette : Robert Leroux, Nathalie Olry

Responsable de la fabrication : Dorothée CrespinMise en ligne : Jérôme ButavantSecrétariat : Ouezna Mohellebi

Imprimerie : Vincent (Tours)Crédits photos : Fotolia

Couverture : Photos Marie-Claire Chapet

209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 13

mél : [email protected]

nseignantel’

él’ ditorial

sommaire

Il était une fois une vilaine sorcièrequi voulait faire croire qu’elles’était repentie, qu’elle était passéedu côté marine de la force, qu’elles’était débarrassée des oripeaux de sa naissance exigeant qu’on la nomme par son prénom deprincesse plutôt que par sonpatronyme à particule.... Que le méchant royaume surlequel elle régnait n’était plus celui de son illustre géniteur, exilépar ses soins depuis quelquetemps… Que le pacte signé avec le diable extrémiste était bel et bien jeté aux orties… Qu’elle n’utilisait plus ni poisons ni maléfices pour repousser les envahisseurs venus de contréesétrangères... Que sa garde ne recourait plus à l’intimidation, à la violence, au mensonge pour réduire au silence tous ceux qui se dresseraient sur son chemin... Qu’elle ne se contemplait plusdans le miroir déformant du rejet, de la division, de la stigmatisationet de la démagogie…Qu’elle ne s’abreuvait plus au puitsdu national-populisme, du racisme,de la xénophobie.Qu’elle était une sorte de Robindes bois en jupons, défenseure de la cause des opprimés, des malconsidérés, des mal nés et cerisesur le gâteau, des femmes !Le conte s’arrête là… La réalité est tout autre, les citoyens françaisdoivent fermer le livre au plus viteet agir pour que la sorcière nedevienne jamais la reine du Palais.

Stéphanie Valmaggia-Desmaison

Le 21 mars 2017

Un conte à dormir debout

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SociétéFormer à l’égalité femmes-hommes

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UnsaRésultats des élections TPE

À la UneRapport sur l’égalité femmes-hommes

Fonction publiqueDécret mobilité

ÉducationMotivation des élèvesDifférencier en classeProjections de la DeppÉpreuve orale du DNB

PersonnelsIndemnités dans le spécialiséPostes aux CRPEPermutations décevantesRésultats des mutations

(Parenthèses)

L’École, lieu de formationdes futurs citoyens, lieud’apprentissage et du vivre-ensemble échapperait-elleaux clichés et aux discriminations de genre ?Les enseignants ont-ilstous les outils afin de nepas reproduire les inégali-tés de la société au sein del’École ?

CPPAP n° 0219 S 06771 - ISSN n° 1241 - 039 X

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4 se-unsa.org

INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES

La députée affirme que « plusieurs éléments intrin-sèques produisent de l’iné-galité ».

La prise en comptemécanique de l’anciennetépour l’avancementLes femmes ayant subi des interrup-tions de carrière, notamment pour descongés parentaux, sont promouvablesplus tard. Cela a aussi des répercussionsdans le déroulement de carrière, pouraccéder à un autre corps par exemple.

La pression du « présentéisme »Une grande présence sur son lieu detravail, en proximité directe avec lahiérarchie, aurait un impact direct surla carrière. Comme on le sait, lesfemmes sont plus en peine d’assurercette quasi permanence physique surle lieu de travail en raison notammentde la question de la garde des enfantsqui se pose encore essentiellement auxfemmes.Le rapport incite ainsi chaque ministèreet administration centrale à établir une« charte des temps », préconisation déjàformulée dans le protocole d’accord

de 2013 relatif à l’égalité professionnelledans la Fonction publique mais qui nerevêtait pas de caractère contraignant.Pour rappel, le SE-Unsa a mené unecampagne sur le sujet et interpelé laministre pour qu’à l’Éducation nationaleon se préoccupe aussi de cette problé-matique, largement occultée par notreemployeur (plus de détails : http://ensei-gnants.se-unsa.org/Vie-pro-vie-perso-les-8-leviers-du-SE-Unsa).

La mobilité en questionLe rapport dénonce une valorisation« excessive » de la mobilité géogra-phique « aux dépens » de la mobilité

fonctionnelle dans le déroulement decarrière. S’il est apprécié « d’avoir bougéet connu des expériences variées »,Françoise Descamps-Crosnier rappelleque c’est un « obstacle important etparticulièrement pour les femmes dansun contexte culturel où, plus souventen charge de la cellule familiale, ellesprotègent celle-ci de tout événementparticulier ».

Stéphanie Valmaggia-Desmaison

(1) Lire le rapport surwww.lessocialistes.fr/sites/default/files/Rapport-force-

de-l-égalité-DEF-2.pdf (2) Étude du Centre d’études

de l’emploi publiée en février 2016

ÀÀLA UNE

La Fonction publiquepointée du doigtDans son rapport(1) remis au Premier ministre le 8 mars dernier, la députée socialiste Françoise Descamps-Crosnier épingle la Fonction publique tant pourses modes de management que ses mécanismes d’avancement, au détriment des femmes. Il y a encore du chemin à faire pour une réelle égalité professionnelle, même dans les services publics !

En 2010, l’écart derémunération entre leshommes et les femmesétait de 22,7 % dans la

Fonction publique d’État,de 17,5 % dans la

Territoriale et de 6,5 %dans la Fonction publique

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D épasser l’individualisme, lenombrilisme ou le quant-à-soipour s’inscrire dans un projet

commun solidaire. C’est ce que noustenterons de faire lors de nos trois joursde travaux à Perpignan,du 28 au 30 mars. Vouspourrez suivre cetévénement à distance envous rendant surl’espace spécial congrèsde notre site(*) maisaussi à travers lesréseaux sociaux avec labalise #congrèsSE. Au-delà de la résolutiongénérale organiséeautour de nos mandatsrevendicatifs, éducatifs,sociétaux et catégo-riels, les participantsseront amenés àadopter un texteinédit, une sorte decarte d’identitésyndicale, que nousavons appelé ADN(*). C’est le socle desprincipes, valeurs et orientations surlequel s’appuie l’ensemble de notreprojet syndical. Il est le fruit d’un travailde co-construction avec les adhérents,les militants locaux et nationaux.Comme tout ADN, il est unique et avocation à dire l’essentiel et le fonda-mental. Ce texte ramassé fonde lacolonne vertébrale de notre pensée etde notre action syndicale. Il est articuléautour de plusieurs axes : le cœur denotre métier (la réussite de chaqueélève), nos exigences pour despersonnels reconnus comme desprofessionnels, notre méthode syn-dicale (exigeants et combatifs), notrefonctionnement interne (démocratiqueet éthique), notre engagement pourune société humaniste et laïque… Retrouvez nos textes d’orientation surwww.se-unsa.org

S. V-D.(*) htttp://www.se-unsa.org/congres

CONGRÈS

LES FEMMES ET LE SE-UNSA

Parce que le SE-Unsa fait de l’engagementpour l’égalité entre les femmes

et les hommes un combat essentiel, il a décidéde fixer dans le cadre de son nouveau projetsyndical issu du congrès de Perpignan,plusieurs caps à franchir en termes defonctionnement interne et d’activité syndicale.Extraits… • « Le SE-Unsa doit veiller à faciliter et àaccompagner l’engagement des militants au sein de l’organisation syndicale etnotamment celui des femmes. Il s’engage à établir un diagnostic partagé sur les freins à l’engagement syndical de ces dernières.Cette démarche devra déboucher surl’adoption, en Conseil national, d’une chartedes bonnes pratiques ».• « Pour rendre effective la parité, nous devons,aussi bien nationalement que localement, nous fixer des objectifs. L’équipe nationale, les conseils syndicaux départementaux et académiques, les bureaux de sections, le centre de formation, doivent atteindre la parité femmes – hommes ».

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DES MURS DANS UN MONDE SANS FRONTIÈRES

Il faudrait que les scientifiques étudient le phénomène. Le béton connaîtun cycle comparable aux végétaux. Affirmation fort étrange : certes et

pourtant…Au printemps, le béton fleurit, les briques bourgeonnent, les murspoussent.Un peu partout dans le monde… En novembre 1989, à Berlin, on abattait unmur comme d’autres abattent les chênes. Depuis, plus d’une quarantaineont jailli de terre. Faciles à cultiver : pas d’irrigation, une brouette, quelques outils, du cimentLafarge comme fumier afin d’accélérer la pousse. Ici, en Hongrie ou bientôtaux États-Unis, on en sème un peu partout dans le monde. Certains, même,en élèvent de bien hauts autour de leur quartier. Partout des barrières quidivisent, séparent, fracturent les sociétés comme les haies dans le bocage.Si on est patient, on peut attendre qu’ils pourrissent voire accélérer leprocessus de quelques coups de pioches. Et il y restera alors des murs invisibles bien plus difficiles à déraciner.

Le projet du SE-Unsa

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6 se-unsa.org

PROMOUVOIRLES SERVICES PUBLICS

À l’heure ou beaucoup considèrent queles fonctionnaires et leurs missions

sont une variable d’économie budgétairepour l’État, l’Unsa-Fonction publiquerappelle les enjeux du Service public. Ellesouhaite faire mieux connaître auxélecteurs, mais aussi aux candidats à laprésidentielle, la force et les atouts desservices publics pour la France. Soigner,protéger, contrôler, sécuriser, défendre,éduquer… autant de missions assuréesau bénéfice de tous par les agents.

Rendez-vous sur www.unsa-fp.org pourdécouvrir Service public et Fonctionpublique, forces de la France

Débat présidentiel

RETRAITES

DÉCRET MOBILITÉ

Lors du Conseil commun dela Fonction publique (CCFP)du 6 mars, toutes les organi-sations syndicales ont rejetéle projet d’ordonnance surla mobilité proposé par le

gouvernement.L’article 4, qui prévoyait une remiseen cause du rôle descommissions administrativesparitaires (CAP) était, pourl’Unsa, inacceptable ! Illaissait supposer qu’unchangement de service,d’établissement public ou dedépartement ministériel sanschangement de résidence adminis-trative n’était pas un changement desituation, donc n’était pas unemobilité ! L’Unsa-Fonction publique s’estexprimée vivement contre ce passageen force et a donc voté contrel’ensemble du texte.

Néanmoins, l’Unsa-Fonction publiqueestimait que le projet d’ordonnanceaurait pu être un élément d’évolutionimportant car il pouvait favoriser à lafois une mobilité entre les versants dela Fonction publique et entre minis-tères.Pour l’Unsa-Fonction publique, les

mobilités doivent êtrefavorisées car les carrièress’allongentDemain, gérer sa carrière etpouvoir changer plusfacilement de mission seraun atout. C’est déjà une aspiration

pour un nombre croissant d’agents. Ledispositif proposé était en partiecohérent, mais le gouvernement n’apas entendu les alertes de l’Unsa lorsdes réunions préparatoires. Elle n’a pu que rejeter, par son vote, leprojet d’ordonnance.

Régis Louyot

FFONCTION PUBLIQUE

Plus de 50 % des hommes et 40 % des femmes âgés de 40 ans et plus sontpolyaffiliés (droits ouverts dans plusieursrégimes). Vérifier son relevé individuel de situation est indispensable pour fairevalider toutes ses périodes travaillées. Vous pouvez vérifier votre relevé en lignesur https://lc.cx/JszL.

Défendre les agents et leur statut

Ce texte aurait pu être un élémentd’évolutionimportant

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8 se-unsa.org

Encore un buzz révélateur d'uneproblématique de fond... Eneffet, le dernier en date surl’éducation concerne unodieux site Internet dénomméBonnenote.fr qui permet

d’acheter un devoir original réalisé par unrédacteur et transmis à l’élève via le site. Oui, c’est scandaleusement malhonnête,inégalitaire et choquant ! Évidemment lesite étant hébergé à l’étranger, vouloir lefermer est vain… Alors que faire ? Onpeut certes s’offusquer avec raison mais au fond, leproblème, ce sont les devoirs à la maison pris en comptedans l’évaluation ! La véritable inégalité se niche là,entre les élèves en capacité de travailler seul, ceux quibénéficient de l’aide de leurs parents et/ou de coursparticuliers et ceux qui ne s’en sortent pas… S'entraînerest assurément utile mais encore faut-il donner auxélèves les outils pour s’organiser et le faire efficacement.Renvoyer cet apprentissage à la maison, c’est le délégueraux familles en accentuant les inégalités. Noter le travailréalisé à la maison, c’est le plus souvent noter lesressources auxquelles l’élève a accès et non le travailde l’élève lui-même ! Avec un système scolaire qui accompagne vraiment lesélèves, dans la classe et dans l’établissement, pour leurapprendre à gérer leur travail personnel, Bonnenote.frferait immédiatement faillite…Encore une fois, sous la partie émergée du buzz, c’estun véritable enjeu de démocratisation scolaire qui secache !

Stéphanie de Vanssay

Acheter des bonnes notes, c’est possible

ÉÉDUCATION

DEVOIRS À LA MAISON

UN FILM QUÉBECOIS TRÈS PERCUTANT

1minute 54 c'est le chrono que doit atteindre Tim, 16 ans, sur 800 mètres, pour participer aux championnats. Il doit se dépasser

mais aussi gérer des relations compliquées avec ses camarades... Dépassement de soi, harcèlement, homophobie, Tim essaie de faire facemais c'est difficile quand les adultes ne voient pas ce qui se passe et quel'adolescent rejette brutalement leur aide. Un film à voir absolument quand

on est enseignant ! Le film est aussi accessibleaux collégiens (à partir de la 4e) et aux lycéens.Un dossier pédagogique(*) solide et completpermet de mettre en lien 1'54 avec le Soclecommun, l'EMC, le parcours citoyen et le parcours éducatif à la santé. Attentionnéanmoins à bien préparer le visionnage car le film est fort et sans concession. Pas de happyend : les choses tournent mal, très mal, et laprise de recul est difficile. Cela fait la force etla qualité du film mais peut désarçonner.

(*) Vous trouverez la bande-annonce et le lien vers le dossierpédagogique sur ecolededemain

Harcèlement

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9n°204 • mars 2017 • l’enseignant

ressentir de pression pour agir. L’actiondoit venir de lui.Le troisième besoin est le besoin deproximité sociale. L’humain est unanimal grégaire et, en particulier à l’ado-lescence, il a besoin de se sentirappartenir à un groupe, à une commu-nauté. Ce groupe est l’antidote qui luipermet de ne pas se retrouver seuldevant une tâche à accomplir. Ce peutêtre un groupe d’élève ou le groupequ’un élève forme avec l’enseignant quil’accompagne dans son travail.Que se passe-t-il quand ces besoins nesont pas satisfaits dans le cadre de laclasse ? Puisque ce sont des besoinsvitaux, l’élève s’arrange pour les satisfaireen dehors des attentes de l’enseignant.

Il rendra copie blanche pour ne pasmonter qu’il n’est pas compétent, ilchoisira de ne pas suivre les consignespour satisfaire son besoin d’autonomie,il s’agitera pour attirer l’attention. C’estune façon pour lui de s’affirmer commeun « sujet », d’agir.Leur théorie de Ryan Deci porte le nomde théorie de l’auto-détermination.L’intérêt de cette approche de lamotivation est qu’elle intègre unedimension émotionnelle.Comment l’enseignant peut-il s’emparerde cette théorie pour développer lamotivation des élèves ?C’est ce que nous verrons dans notreprochain article.

Caroline Tambareau

CE QUE DIT LA RECHERCHE SUR...

La motivation des élèves

La meilleure des motivation estcelle qui vient de soi. On parled’auto-détermination à s’engagerdans une tâche. Richard M. Ryan

et Edward L. Deci ont élaboré unethéorie pour comprendre de quoi cettemotivation était faite.

Au milieu du XXe siècle, unpsychologue, Abraham H. Maslow,décrit la motivation comme la consé-quence de la satisfaction d’un certainnombre de besoins, des plus physiolo-giques aux plus spirituels. Cette théorie,développée dans le monde du travail,au cœur du taylorisme triomphant, estmieux connue sous la forme de lapyramide de Maslow.

À partir des années 80, Richard M. Ryanet Edward L. Deci vont reprendre cettenotion de satisfaction des besoins etdéfinir les trois besoins qui, selon eux,sont à la base de la motivation, en parti-culier dans le domaine scolaire. Le premier de ces besoins est le besoinde compétences. Pour satisfaire cebesoin, un élève doit se sentir capablede réaliser une tâche, éventuellementavec une aide. Il aura le sentiment d’uti-liser ses compétences avec efficacité.Le second besoin est le besoin d’auto-nomie. Il n’est jamais agréable d’avoirl’impression d’être un objet, de n’avoirà aucun moment le choix dans sesactions. Pour satisfaire son besoind’autonomie, l’élève doit se voirproposer des choix. Il ne doit pas ©

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CONFÉRENCE DE CONSENSUS

L e Cnesco(1) organisait, les 8 et 9 marsà Paris, une nouvelle conférence deconsensus dont la thématique était

la différenciation pédagogique (DP). À cette occasion, plusieurs chercheursont présenté leurs travaux à un juryd’experts qui devra proposer des préco-nisations courant avril sur le sujet.Les effets de la DP sur les résultats desélèves ont été assez peu étudiés par larecherche et les champs d’investigationsont vastes. Une certitude toutefois : laDP est une tâche complexe pour lesenseignants car « c’est une pédagogiedes processus. Elle met en œuvre uncadre souple où les apprentissages sontsuffisamment explicités et diversifiéspour que les élèves puissent travaillerselon leurs propres itinéraires d’appro-priation tout en restant dans unedémarche collective d’enseignementdes savoirs et savoir-faire communsexigés »(2). Cette démarche demandeune prise en compte de nombreuxfacteurs comme le montrent lespostulats de Burns(3), il n’y a pas deuxapprenants qui :• progressent à la même vitesse ;• soient prêts à apprendre en mêmetemps ;• utilisent les mêmes techniquesd’étude ;• résolvent les problèmes exactementde la même manière ;• possèdent le même répertoire decomportements ;• possèdent le même profil d’intérêt ;• soient motivés pour atteindre lesmêmes buts.La DP n’est pas une science exacte ; ellepeut provoquer les effets contraires àceux recherchés lorsqu’elle n’est pasassez pensée. Étant destinée à réduireles difficultés de certains élèves, la DP

doit d’abord identifier ces dernières. Lesdifficultés ne viennent pas forcémentd’un manque de connaissances. Les enseignants doivent se demanderpourquoi certaines connaissances ne

sont pas acquises. De plus, ce n’est pasle nombre mais plutôt le profil desélèves qui va permettre ou non defaciliter la différenciation pédagogique.Une bonne dynamique de groupe, desrapports constructifs entre élèvesfavorisent en effet l’entraide et le tutorat.

Des études ont montré quel’effet « enseignant » était plusimportant dans la réussite scolaire quele milieu familial et social dont sont issusles élèves.Le fait que la culture de l’École ne soitpas la même que la culture initiale denombreux élèves pose néanmoinsproblème. Ceux qui en sont loin aurontplus de mal à y entrer. À ce sujet, Chris-tophe Joigneaux utilise le terme dedifférenciation passive. Jean-Yves Rochexet Jacques Crinon, eux, montrent quele système scolaire sélectionne les élèvespour une large part sur ce qu’il ne leurenseigne pas. Des organisationspédagogiques différentes permettentd’apporter une aide plus accrue auxélèves. C’est le cas de la co-intervention(lorsque quelques élèves sont pris encharge par un autre intervenant endehors de la classe) et du co-ensei-gnement (deux enseignants dans lamême classe).Un des chercheurs conclut sur le faitqu’il faut garder un peu d’humilité vis àvis de la DP tellement le champ est vaste.Sur la base des travaux des chercheurs,les préconisations du jury seront là pourguider les enseignants qui sontconfrontés à la réalité de la classe tousles jours. Vous pourrez retrouver sur notre blog@ecolededemain plus d’informationset les liens des vidéos de la conférence.

Yannick Kiervel

(1) Conseil national d’évaluation du système scolaire(2) Halina Przesmycki, La Pédagogie différenciée,

(3) Ils mettent en évidence la complexité de la tâche del’enseignant pour satisfaire les besoins

de tous les élèves.

ÉÉDUCATION

La différenciation pédagogique

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Cette démarchedemande la prise

en compte denombreuxfacteurs

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n°204 • mars 2017 • l’enseignant 11

L es effectifs du second degrédevraient augmenter(1) en 2017 et2018. Selon les prévisions, il y aura

50 000 élèves de plus à la rentrée 2017 et17 000 de plus à la rentrée 2018. Au collège, les formationsdevraient gagner 26 000 élèvesà la rentrée 2017 et 29 500 à larentrée 2018. Cependant, lesSegpa continueraient à voirleurs effectifs diminuer l’annéeprochaine. Au lycée, les formationsgénérales et technologiques connaî-traient, selon les estimations, une fortehausse à la rentrée 2017 (environ 30 500élèves supplémentaires) tandis qu’unebaisse modérée (d’environ 4 500 élèves)pourrait se produire à la rentrée 2018.

Quant à la voie professionnelle, unediminution des effectifs est attendue en2017 (- 6 500) et 2018 (- 8 000). Dans le premier degré(2), le nombred’élèves devrait s’établir à 6 791 700 à la

rentrée 2017 soit 14 300 demoins qu’à la rentrée.Cette baisse se poursui-vrait à la rentrée 2018.C’est la première foisdepuis la rentrée 2011 quel’on constate cephénomène, essentiel-

lement pour des raisonsdémographiques. Il affectera les niveauxpréélémentaire et élémentaire avec uneaccentuation pour la maternelle en 2018.Au-delà de la démographie, ces prévi-sions reposent sur des hypothèses de

taux de scolarisation. Pour les 3 à 5 ans,l’hypothèse est que les taux restentidentiques à ceux de 2016 pour unedémographie en baisse. À la rentrée 2016, le taux de scolarisationà 2 ans a augmenté essentiellement enéducation prioritaire, passant de 19,3 %à 20,8 %. Dans l’hypothèse d’unepoursuite de l’augmentation de la scola-risation à 2 ans dans ces zones à larentrée 2017, ce sont environ 2 000enfants supplémentaires de cet âge quipourraient être scolarisés à la rentrée2017 et 3 000 à celle de 2018 mais ils necompenseront pas suffisamment lesdéparts en élémentaire.

Claire Krepper

(1) Tous les chiffres sur urlz.fr/3o2T(2) Tous les chiffres sur urlz.fr/4XgW

EFFECTIFS 2017-2018

Des variations selon les tranches d’âge

UN LIVRE UTILE

Dyslexie, dyspraxie, dysgraphie… En tant qu’enseignants, nous sommes nombreux à êtreconfrontés à ces troubles de l’apprentissage mais combien d’entre nous connaissent

réellement leurs origines, leurs mécanismes et les stratégies à adopter pour aider les élèves à les surmonter ? Dans son guide Les troubles Dys, la Fédération des Apajh (Association pouradultes et jeunes handicapés) propose des explications concrètes pour comprendre les Dys et des solutions pour favoriser les apprentissages. À la fois à l’usage des parents et des professionnels, ce guide pratique et concis se compose de quatre onglets : Connaître,Comprendre, Être accompagné, Accompagner les troubles Dys. Télécharger ou commander gratuitement le guide sur http://k6.re/=W0x0

Troubles dys

Les effectifs dusecondaireaugmententtandis que

ceux du primairebaissent

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DIPLÔME NATIONAL DU BREVET

C ette année 2017 sera celle de lamise en œuvre de la nouvelleversion du Diplôme national du

brevet. Parmi les nouveautés del’épreuve terminale, l’épreuve oraleinquiète les collègues. Il ne s’agit pascomplètement d’une nouveautépuisque la précédente version du DNB

comportait une épreuve orale d’histoiredes arts. Mais elle inclut cette annéedes dispositifs nouveaux (les EPI et lesparcours) et son poids dans l’épreuve(1/3 des points) donne une importanceaccrue aux compétences orales desélèves.

Quelle organisation ? Les épreuves orales se déroulerontentre le 15 avril et le 30 juin. L’épreuvese compose de 5 minutes d’exposésuivi de 10 minutes d’entretien avec lejury. L’épreuve peut être individuelleou en groupe (3 candidats maximum).Dans ce cas, tous les candidats doiventprendre la parole et disposent au totalde 10 minutes de présentation.Le candidat choisit de présenter unprojet réalisé (dans un cadre scolaireou non) durant sa scolarité au cycle 4,éventuellement en s’appuyant sur desdocuments. Cette épreuve peut êtreréalisée en langue étrangère ourégionale (si un enseignant de la disci-pline fait partie du jury). Il est doncessentiel que les candidats précisent,en amont de l’épreuve, le sujet de leuroral. Ce sujet peut être, par exemple,la présentation d’un voyage scolaire,d’un stage en entreprise, l’organisationd’une exposition, la participation à unconseil départemental des collégiensou une activité de jeune arbitre sportif.

Que doit-on évaluer lors de l’épreuve ? L’ensemble de l’épreuve est notée sur100 points : 50 points pour la maîtrisede l’expression orale et 50 points pourla maîtrise du sujet.

Les candidats doivent être évalués surla présentation orale de leur projet etnon pas sur le projet en lui-même. Lejury doit pouvoir comprendre ladémarche, les compétences et connais-sances acquises lors de ce projet etévaluer les compétences d’argumen-tation des candidatsDe nombreux sites académiques oud’associations professionnellesproposent des exemples de grillesd’évaluation de l’oral. Nous vousproposons sur notre blog ecolede-demain une grille d’évaluation qui n’apas vocation à être un modèle maisbien une source supplémentaire d’ins-piration.

Les points de vigilance• Anticiper l’organisation des épreuvespour permettre aux élèves de présenterleur sujet afin que les jurys puissentêtre constitués sereinement.• Laisser la possibilité aux candidats deprésenter le projet de leur choix.• Harmoniser l’évaluation entre lesjurys.• Préparer les élèves à la présentationorale devant un jury. Cet entraînementpeut se faire tout au long du cycle enaménageant des temps d’oral (évaluésou non) au sein de la classe et enconstruisant avec les élèves des grillesd’évaluation.

Caroline Tambareau

ÉÉDUCATION

L’épreuve orale en question

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n°204 • mars 2017 • l’enseignant 13

D epuis 1972, existaient dans l’Édu-cation nationale des Conseillersde l’enseignement technolo-

gique (CET). Issus des branchesprofessionnelles, ils avaient pourmissions de présider les jurys de CAP

et BEP mais aussi de conseiller lesétablissements en chargede la formation techno-logique ou profession-nelle (lycée, CFA ouGreta). En aviez-vous déjàrencontré ? Rien n’estmoins sûr. La ministre, ensouhaitant renforcer larelation entre l’École etl’entreprise, a demandéque les missions de cesconseillers soient réinter-rogées et le réseaurevivifié. Un décret vient donc d’êtresoumis au Conseil supérieur de l’Édu-cation. Il redéfinit leur champd’intervention, renforce l’implicationau niveau régional ou académique desbranches professionnelles ou inter-professionnelles dans l’animation duréseau des CET et change leur nom.

En les dénommant dorénavantconseillers-entreprise pour l’École, leministère a voulu marquer l’élargis-sement de leur champ d’interventionqui ira de la 6e à la terminale et danstoutes les voies de formation du lycée.Leur rôle de conseil auprès des établis-

sements, des inspecteurset des recteurs sur toutesles questions ayant trait àla relation École-entre-prise est réaffirmé. Leurparticipation aux activitéscertificatives s’appuierasur leur qualité de profes-sionnels reconnus et ilsseront fortement incités àparticiper aux jurysd’examen. Le SE-Unsa aapprouvé ces évolutions.

Espérons que les branches profession-nelles jouent le jeu.

Thierry Patinaux

CONSEILLERS-ENTREPRISE POUR L’ÉCOLE

On dépoussière

Les missions des conseillers-

entreprise pour l’École doivent être

réinterrogées et le réseau

revivifié

CONSERVATION DES NOTES AUX EXAMENS

Afin de toujours mieux lutter contre le décrochage,

le ministère a décidé d’élargir la possibilité de conserver d’uneannée sur l’autre certaines noteslorsque les candidats ont échoué au CAP, BEP ou Bac. La nouveauté est que cette conservation sera possible à partir de la session 2018 même si l’élèvechange de spécialité, de voie ou de série. Bien évidemment, toutes les notes ne sont pas concernées. Le ministère a travaillé pour que les notes possibles à conserver soient de poids relatifs équivalents, le coefficient faisant foi. Pas question de conserver une note de maths obtenue au Bac ES en 2017 si on se présente au Bac S en 2018 ! Ces dispositions sont intéressantesmais elles montrent les limites d’un système à bout de souffle. Il serait temps de sortir des menusfixes par série pour offrir des parcoursplus individualisés où les modules de formation pourront s’acquérirprogressivement.

Décrochage scolaire

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REIS SOD

n°204 • mars 2017 • l’enseignant 15

Pour vous, c’estquoi le sexisme ? Sophie Gourion :Le sexisme re-groupe à la foisdes croyances et

des comportementsqui infériorisent,stigmatisent, délégi-timent une personneen raison de son sexe.Ses manifestationssont très diverses :des formes à l’appa-rence anodines(stéréotypes, « bla-gues », remarques)jusqu’aux plus graves(discriminations, vio-lences, meurtre).

Qu’est-ce qui vousa amenée à vousintéresser à cettequestion et à lancerà la fois un blog etun Tumblr ?S.G. : En licencedes Sciences de

Aujourd’hui, tout le monde ou presque se déclare pour l’égalitéfemmes-hommes. Pourtant, le sexisme et les discriminations subsistent.Les violences à l’égard des femmes aussi. Parce qu’il n’est jamais trop tôtpour apprendre à respecter l’autre, quel que soit son sexe, au SE-Unsa,

nous pensons que l’École joue un rôle majeur dans l’éducation à l’égalité.

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Le sexisme et l’École© fieldwork

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Le sexisme et l’École

Les jeunes sont très exposés auxmédias, publicités. Pensez-vous quecela joue un rôle déterminant dansleurs comportements ? S. G. : La publicité, par son aspectrépétitif et subliminal est particuliè-rement lourde de conséquences surla construction d’une identité.Comment apprendre à nos enfantsl’égalité femmes-hommes si lesfemmes qu’ils voient sur des affichessont à moitié nues pour vendre unréfrigérateur ou systématiquementmises en scène en tant que ménagèresou dans des rôles subalternes ? Lesstéréotypes de sexe véhiculés par cespublicités sont loin d’être anodins. Enattribuant des caractéristiquessupposées « naturelles » aux femmeset aux hommes et en définissant cequ’ils sont et ne sont pas, ces clichésenferment et limitent. Par ailleurs, ils contribuent à glorifierun idéal physique inaccessible, sourcepermanente d’insatisfactions et deculpabilité. Une étude menée enseptembre dernier par le Ministère desFamilles, de l’Enfance et des Droits desfemmes a d’ailleurs démontré que 82 % des femmes et 77 % des jeunesfemmes estiment que la publicitédonne une image qui donne descomplexes aux femmes.

Dans un tel contexte, commentpourrait-on améliorer l’éducation à lasexualité ?S. G. : En ce qui concerne l’éducationà la sexualité, je pense qu’il est néces-saire de sortir d’une perspective tropmoraliste ou stéréotypée, qui enfermeles adolescents dans des schémasnormatifs (ex : les filles ont moins debesoins que les garçons). Il pourrait être intéressant d’aller au-delà des questions purement liées auxmaladies et à la contraception etd’expliquer notamment ce qu’est leconsentement. Je pense que des inter-venants extérieurs, formés par-ticulièrement à ces questions et à lacible adolescente pourraient être unbon moyen de désamorcer ce sujet

Sophie Gourion est journalisteet rédactrice web free lance.

Elle tient un blog et un Tumblroù elle dénonce le poids desstéréotypes de genre. Elle se

définit elle-même comme « féministe à talons ». Depuis

mars 2016, elle est égalementchargée de mission communi-cation sur les réseaux sociauxau Ministère des Familles, de

l'Enfance et des Droits desfemmes

Le blog de Sophie Gourion :www.toutalego.com

Le Tumblr :lesmotstuent.tumblr.com

l’éducation, j’ai découvert Bourdieu àtravers son ouvrage Les héritiers, qui aété une vraie révélation. Découvrir quel’École, au lieu d’être un ascenseursocial, reproduisait en réalité les inéga-lités de façon implacable m’a conduiteà revoir ma vision du monde à traversle prisme des privilèges. Plus tard, entant que salariée et déléguée dupersonnel, j’ai été également amenéeà écouter et à mettre des visages surles souffrances et les injustices profes-sionnelles : plafond de verre,harcèlement, inégalités salariales sontdes problématiques qui touchentessentiellement les femmes. Quandj’ai ouvert mon blog, j’ai eu envie delutter à mon petit niveau contre cesinjustices en mettant davantage lesfemmes au premier plan, endécryptant le sexisme au quotidien, enessayant d’être pédagogue. Le Tumblrest né de mon découragement de voirpasser quotidiennement des articlesde presse qui minimisaient lesviolences faites aux femmes. Pourbeaucoup, ils n’étaient que des« perles » de journalistes isolées. Encréant le Tumblr, j’ai voulu montrer leuraspect systémique à travers l’accumu-lation que permet cet outil. À ce jour,il y a plus de 200 articles épinglés.

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parfois délicat à aborder avec lesélèves.

La mobilisation en faveur de l’égalitésuscite une réponse très forte desmouvements réactionnaires, y comprisdes femmes. Comment expliquez-vous ce phénomène des femmes quiluttent contre l’égalité ? S. G. : Les périodes de crise sontpropices aux crispations identitaires etau repli. On observe un peu partoutune offensive idéologique menée parles réactionnaires visant à enfermer lesfemmes dans leurs missions dites « naturelles » (mère, femme,ménagère). L’IVG et la liberté dedisposer de son corps sont remis encause partout dans le monde. AuxÉtats-Unis, 42 % des femmes ont votéen faveur d’un candidat misogyne, quis'est vanté d’avoir commis des agres-sions sexuelles. Comment des femmespeuvent lutter contre l’égalité ? D’abord car il est plus confortable derester dans les rôles auxquels la sociétévous assigne que de tenter de luttercontre : on dépense beaucoupd’énergie, on est souvent considéréecomme une pénible revendicatrice :

« Mais qu’est-ce qu’elles veulentencore ces bonnes femmes ? ». Brefcela apporte plus d’ennuis que degratifications. Certaines femmespensent aussi que se battre en faveurde l’égalité, c’est raviver la guerre dessexes. Se ranger du côté des hommes,c’est en quelque sorte acheter la paixsociale. Enfin, en vivant dans une

société où le masculin l’emporte systé-matiquement sur le féminin, ellespeuvent avoir repris à leur compte uncertain nombre de préjugés sexistes :une étude britannique a ainsidémontré que la moitié des commen-taires sexistes postés sur Twittervenaient des femmes.

Propos recueillis par Linda Ben Jemaa

n°204 • mars 2017 • l’enseignant 17

L’AVIS DU SYNDICAT

Quand on parle de sexisme, on pense souvent au harcèlement ou auxviolences faites aux femmes. Mais le sexisme fait, aussi, du mal aux

enfants. Une étude américaine récente montre que dès 6 ans, les filles secroient moins intelligentes que les garçons. Sous couvert de goûts ou de qualités « naturelles » (ex : les femmes sontsensibles, les hommes sont courageux), on assigne aux garçons et aux fillesun rôle dans la société et dans le monde du travail. Aujourd’hui, en France,seuls 17 % des métiers sont mixtes, c’est-à-dire que la part des emploisoccupés par des hommes ou des femmes représente, dans ses métiers, entre40 % et 60 % de chaque sexe. Les femmes sont particulièrement sous-représentées dans les métiers, en pleindéveloppement, du numérique qui constituaient pourtant la deuxième filièrecomportant le plus de femmes ingénieurs de 1972 à 1985. Pour le SE-Unsa,l’École doit s’emparer de la lutte contre les stéréotypes qui découragent filles et garçons à s’orienter vers les filières dominées par l’autre sexe.

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École maternelle

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Le sexisme et l’École

Depuis sa création, l'écolematernelle est, par son appel-lation, rattachée à la maman,à la maternité, à la femme. Lamaternelle : un lieu féminin ?

Un lieu où les enfants des deux sexesrencontrent peu d’hommes ? C’est laloi du 16 juin 1881, proposée etdéfendue par le Ministre de l’Ins-truction publique, Jules Ferry, quidéfinit l’école maternelle publiquecomme une école gratuite, laïque maisnon obligatoire. La loi Goblet du 30octobre 1886 confirme la place del’école maternelle comme premierniveau de l’école primaire.Mais l’historien de l’éducation, ClaudeLelièvre, indique qu’à cette époque, les grilles de salaires sont différentespour les instituteurs et les institutrices.Et les institutrices d’écoles maternelles,jusqu’à la Grande Guerre, ont 10 heuresde service par jour en hiver, 12 en été(contre 6 heures par jour dans l’élémen-taire). Elles sont privées du congé dujeudi. Leurs grandes vacances sont

réduites à 6 semaines (contre 8semaines) qui doivent être prisessuccessivement par les maîtressesd’une même école.Il faut attendre la loi du 6 octobre 1919pour que l’égalité de traitement soitobtenue. Depuis 1977, les hommespeuvent exercer en maternelle, mais denos jours, 93 % des enseignants enmaternelle sont des femmes, ainsi que99 % des agents territoriaux spécialisésdes écoles maternelles (Atsem).« Surtout n’accompagne pas les élèvesaux toilettes, laisse faire l’Atsem », ouencore « pour les enfants, c’estimportant d’avoir un maître ». Voilà ce que peuvent entendre lesprofesseurs des écoles exerçant enmaternelle.Cela pose la question de la représen-tation des métiers et de leur assignationde genre, mais aussi la difficulté denotre École à désarmer les stéréotypes,comme l’a récemment indiqué unrapport du Haut conseil à l’égalité entreles femmes et les hommes.

Est-elle sexiste ?

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ess #SEXISMEPASNOTRE-GENRE

Quatre femmes sur 10 ont étérécemment victimes d’injustices ou

d’humiliations dans le monde profes-sionnel ou le milieu scolaire, simplementparce qu’elles sont des femmes. Sur lesréseaux sociaux, le hashtag #Sexismepas-notregenre permet à chacun et à chacunede partager un témoignage ou uneinitiative visant à lutter contre le sexisme.Le but est de permettre une prise deconscience des différentes expressions dusexisme, de la plus anodine sous formed’humour aux plus extrêmes violences.Cette campagne lancée en septembrepour préparer le 8 mars par le Ministèredes Familles de l’Enfance et des Droits desfemmes permet de mettre en lumière et delabelliser des actions contre le sexisme.Plus d’informations sur https://lc.cx/JPFD

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n°204 • mars 2017 • l’enseignant 19

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Le harcèlement de rue désigne des comportements, dans les espacespublics et semi-publics, visant à interpeler des personnes verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux,humiliants, menaçants, insultants en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. 100 % des utilisatrices des transports en commun déclarent avoir été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement de rue ou d’agressions sexuelles(*). De plus en plus d’associations ou de citoyens ont choisi de réagir. Les sites stopharcelementderue.org ou Paye ta shnek relaient les témoi-gnages de victimes de harcèlement de rue et proposent des solutionsaux témoins pour intervenir pacifiquement et donc faire changer la société.

(*)Source : Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, mars 2015

STOP AU HARCÈMENT DE RUE !

ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ

Il y a urgence à adopter un plan national d’éducation à la sexualité.C’est le constat réalisé par le Haut conseil à l’égalité (HCE).

Le SE-Unsa partage cet avis. L’éducation à la sexualité tout au long de la scolarité est indispensable pour lutter contre les stéréotypes, le sexisme et l’homophobie. Face aux tabous de la société et à la diversité des informations quipeuvent circuler, l’École doit fournir aux jeunes un espace d’infor-mation fiable, d’échange serein et sans jugement sur les sujets qui les préoccupent. Le HCE relève 4 grandes priorités d’actions : • mieux connaître et reconnaître la sexualité des jeunes ;• renforcer la politique interministérielle d’éducation à la sexualité ;

• organiser, financer, évaluer et renforcer la visibilité de l’action de l’Éducation nationale en matière d’éducation à la sexualité ;• responsabiliser les autres espaces clés de socialisation des jeuneshors-école pour prendre en compte leur parcours de vie.Le SE-Unsa, membre du Groupe national d’information et d’éducation à la sexualité (Gnies), interpelle depuis plusieurs années les pouvoirs publics sur l’importance d’une réelle politiqued’éducation à la sexualité. Cette thématique ne doit pas êtrecantonnée au seul domaine des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT). L’École ne peut agir seule, c’est toute la société qui doit évoluer pourlever les tabous et lutter contre le sexisme et les discriminations liées à l’orientation sexuelle. Retrouvez l’intégralité du rapport sur le site du Haut conseil à l’égalité

POUR ALLER PLUS LOIN

Lancée le 1er février 2017, Matildaest une toute nouvelle plate-forme

vidéo en faveur de l’égalité dessexes. Plus de 80 vidéos sont

disponibles avec leurs ressourcespédagogiques. Certaines fonction-

nalités (notamment le téléchargement des vidéos)

et ressources (scénarios pédago-giques, espaces collaboratifs)

nécessitent une inscription à l'aided'une adresse académique.

www.matilda.education/

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RÉMUNÉRATION DES ENSEIGNANTS SPÉCIALISÉS

Après près de trois ans denégociations, le ministèrevient d’arrêter la nouvellearchitecture de la rémuné-ration des enseignants quiexercent dans certains

établissements, dispositifs et structuresde l’enseignement spécialisé. Voici ledétail des nouvelles propositions.

Pour les PE• Création d’une indemnité pourexercice dans certaines structures del’enseignement spécialisé et adapté :1 765 € ;• Versement de l’Isae, mesure nouvellepour les enseignants de Segpa, d’Éreaet d’Ulis collège qui fait suite à lapétition lancée par le SE-Unsa il y a troisans : 1 200 € ;• Versement de l’Indemnité de fonctionparticulière (IFP) aux spécialisés : 834 €• Suppression de l’Indemnité spéciale(IS) : 1 559 €.

Pour les PLP• Nous avons demandé et obtenu l’IFP

pendant une période de cinq ans dèslors qu’ils seront en poste en Segpa,Érea ou Ulis et dans l’attente d’obtenirle Cappei (voir encadré) : 834 €.• Création d’une indemnité pour les activités de coordination et desynthèse : 1 765 € ;• Isoe : 1 206 € ;• Suppression de l’IFSS : 462 €.

Pour les certifiés • Nous avons demandé et obtenu l’IFP

pour les titulaires du Cappei (voirencadré) : 834 €

Les référents handicap• Indemnité pour mission particulière(IMP) qui se substituera à l’actuelle : 2 500 € soit un gain de 1 700 € ;• IFP : 834 €.

On aboutit enfin à une clarification etune harmonisation du régime indem-nitaire des collègues exerçant dans ces

20 se-unsa.org

PPERSONNELS

structures. Elle contribue à une lisibilitéplus grande du « maquis » indemni-taire. Grâce à l’action que nous avonsconduite avec notre pétition Pas d’Isae,pas d’enquête ! signée par plus de 1 000référents, ces collègues sont enfinreconnus financièrement. Ces mesurespermettent à 85 % des collèguesconcernés d’être gagnants. C’est doncmieux mais le SE-Unsa ne peut se satis-faire que des collègues continuent à yperdre : notre combat se poursuit poureux. Ainsi, par exemple, nous veilleronsau bornage des heures de coordinationet de synthèse et concernant les profsréférents en Segpa, nous demandonsle rapprochement Isae/Isoe en créantune part variable qui prenne en compteles missions de professeur principal.

Gilles Laurent

CAPPEI

Pour la première fois, et à lademande du SE-Unsa, les certifiés,

titulaires et contractuels PLP en CDI

auront accès au Certificat d’aptitudeprofessionnelle aux pratiques del’éducation inclusive. Ils bénéficierontde conditions particulières, pourobtenir cette certification.

Détails sur se-unsa.org

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Une étape décisive est franchie

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21n°204 • mars 2017 • l’enseignant

M algré une parution très tardive, on connaît enfin larépartition par académie et type de concours des13 021 postes offerts au CRPE 2017, auxquels il faudra

ajouter les 500 postes supplémentaires prévus pour la sessionexceptionnelle de Créteil. Avec 110 postes offerts de plusqu’en 2016, l'augmentation du recrutement annoncée endébut de quinquennat se confirme bien ! Une bonnenouvelle notamment pour les femmes qui représententtoujours 8 admis sur 10.Il est à noter tout de même une certaine disparité des évolu-tions de postes offerts selon les académies, mettant en avantdes besoins différents.Concernant le concours externe qui représente la grandemajorité du recrutement, on retient de fortes augmentations

CRPE 2017

Enfin de bonnes nouvelles !

LES MODALITÉS SONT ENFIN DÉFINIES

La constitution initiale du corps des psychologues de l’Éducation nationale(PsyEN) se fera par l'intégration automatique de l'actuel corps des

directeurs de centre d’information et d’orientation (DCIO) et conseillersd’orientation-psychologues (Copsy). Concernant les professeurs des écoles(PE) exerçant au 1er septembre 2017, les faisants-fonction de psychologuesscolaires et titulaires d’un des titres ou diplômes prévus dans le décret n° 90-255 du 22 mars 1990, ils pourront opter pour l’intégration ou ledétachement dans le corps des PsyEN. Le droit d'option devra être formuléavant le 31 mai 2017. Les intégrations ou les détachements seront prononcésà la date du 1er septembre 2017. Le changement de spécialité ne sera paspossible au moment de l’entrée dans le nouveau corps. La situation des PE

ayant eu une carrière d’instituteur est quant à elle précisée. Ne restez pas seul pendant la procédure administrative. Le SE-Unsarépondra à vos questions et vous accompagnera dans vos démarches.

Plus d’infos sur sur urlz.fr/4Xia

PsyEN

pour les académies de Lyon (+ 32,7 %), de la Guyane (+ 30 %),de Poitiers (+ 27,4 %) ou encore de Toulouse (+ 25,9 %) mais aussi quelques baisses pour Bordeaux (- 19,4 %) et Nantes (- 19,3 %).Excepté pour Amiens, Dijon, Nantes ou encore Rennes, onnote une nette augmentation des postes offerts au troisièmeconcours parfois au détriment du concours externe. C’est lecas de Créteil, Montpellier ou Versailles, trois académiesayant connu toutefois de fortes augmentations de postesofferts à l’externe ces dernières années.

Élisabeth Allain-Moreno

Retrouvez tous les chiffres sur www.se-unsa.orgrubrique Je suis entrant dans le métier > Concours

À partir de quel âge ?Pour quelle pension ?Comment celle-ci est-elle calculée ? Commentles enfants sont-ils prisen compte ? Commentpuis-je bénéficier d’undépart anticipé enraison de mon état desanté ? Vous vous posezde multiples questionssur votre retraite ? Pourvous aider dans votreréflexion et votreprocessus de décision,le SE-Unsa met à dispo-sition(*) le guide 2017 Et si je préparais ma

retraite ? Les estimationsdu montant de lapension sont réservéesà nos adhérents.

(*) en ligne surhttp://k6.re/eB4kR

GUIDE PRÉPARER SA RETRAITE

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Il est adressé à l’autorité hiérarchique dont dépendl’agent. Ce dernier a deux mois pour contester l’acteadministratif et l’administration a deux mois pourrépondre. Si l’administration rejette le recours ou si elle ne répondpas, l’agent peut engager un recours contentieux.

Avant tout recours,contactez votre sectionlocale qui peut vousaider.

LE RECOURS GRACIEUX

Il est également possible de produiredans un délai de moins d’un an, un recours adressé au supérieur hiérarchique de l’auteur de la décision (exemple, la décisiond’un chef d’établissement peut êtredéférée au recteur). Ce recours peutêtre mené indépendamment du recours gracieux.

LE RECOURS HIERARCHIQUE

SYNDICAT UTILE

L’agent peut porter une contestationcontre un acte devant la juridiction administrative compétente (exempletribunal administratif).Ce recours est soumis à un délai de deuxmois. Le passage par l’étape du recoursgracieux donne un délai supplémentaire.

Pour contacter votre section du SE-Unsa : [email protected]

(remplacer « xx » par le n° du département), ou [email protected]

(remplacer « nom » par le nom de votre académie)

Les recours administratifs

Un agent peut contester une décision administrative explicite ou implicite en intentant un recours. Trois modes sont possibles :

gracieux, hiérarchique, contentieux.Principe général : tout délai de recours part à compter

de la réception de l’acte administratif.

LES FICHES DU SE-Unsa

LE RECOURS CONTENTIEUX

À NOTER :

La loi du 18 novembre 2016 prévoit, dans son article 5, que les recours contentieux formés par

des agents de la Fonction publique puissent fairel'objet d'une médiation préalable obligatoire dansdes conditions fixées par décret dont la publicationest prévue au 1er trimestre 2017.

Attention, il faut que le recours soit enregistré au greffe avant une datelimite de deux mois !

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PPERSONNELSpremier degré

23n°204 • mars 2017 • l’enseignant

LA NOTE DESERVICE EST PARUE

Les promotions à la hors-classe seront étudiées

avant la fin de l’année scolaire.Retrouvez les éléments debarème sur http://k6.re/S6ff8

Hors-classe 2017

DES INDEMNITÉS AUSSI CONCERNÉES

Le point d’indice a été augmenté de 0,6 %au 1er février 2017. Les indemnités indexées

sur la valeur du point d’indice connaissent par conséquent une revalorisation.C’est le cas par exemple de l’ISSR dont voici les nouveaux montants :moins de 10 km 15,38 €10 à 19 km 20,02 €20 à 29 km 24,66 €30 à 39 km 28,97 €40 à 49 km 34,40 €50 à 59 km 39,88 €60 à 80 km 45,66 €par tranche supplémentaire de 20 km : 6,81 €

D’autres indemnités sont concernées :l’indemnité péri-éducative, le taux de rémuné-ration des heures supplémentaires effectuées pour le compte des collectivitésterritoriales, l’indemnité de fonctions particulières ou encore l’indemnité d’affectation en Segpa/Érea. En savoir plus sur http://k6.re/REIWx

Conséquences sur la retraiteTous les collègues ayant validé leur service actif d’instituteurconservent la possibilité d’undépart anticipé. Seuls ceux quioptent pour l’intégration directedans le corps des PsyEN verront leur âge d’annulation de la décote repoussé. Ce paramètren’intervient que si le nombre de trimestres nécessaire n’est pasatteint. Renseignez vous auprès de votre section départementale :http://enseignants.se-unsa.org/Departements

PSYEN

Des engagements à concrétiserLa ministre a présenté « 16 engagements pour le métier de directeur d’école ». Pour le SE-Unsa, si des éléments mentionnéspeuvent améliorer les conditions d’exercice, ce document aurait du aller plus loin dans les engagements, en abordant, entres autres,la question du temps ou de l’aide humaine. Plus d’informations sur http://k6.re/anpc5

DIRECTION D’ÉCOLE

en bref...

Des résultats nationaux décevantsLes mutations nationales ont livré leur verdict. Le taux de satisfaction de 23,95 % est similaire à celui de 2016, très loin des 30 %, qui n’ont plus été dépassés depuis 2010.Seuls 4 009 des 16 740 participants obtiennent un de leurs vœux. Ces résultats, à un niveaurelativement bas, laissent trop de collègues dans l’impasse. Les collègues séparés de leurconjoint ne sont satisfaits qu’à hauteur de 49 % : on reste loin des 60 % de 2010.

De trop nombreux collègues se retrouvent dans des situationsurgentes : le SE-Unsa souhaite la tenue d’un groupe

de travail ministériel destiné à étudier les cas les plusproblématiques. Pour les non-satisfaits, ce sont à présent

les demandes d’exeat-ineat qui s’ouvrent à eux.

N’hésitez pas à prendre avec

les sections départe-mentales du SE-Unsa

qui vous aideront dans lesdémarches. RDV sur http://ensei-

gnants.se-unsa.org/Departements

Hausse du point d’indice

CHANGEMENT DE DÉPARTEMENT

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L es opérations de mutations inter-académiques sont finies et ellesauront été éprouvantes. Les

candidats sont parfois passés par toutesles émotions. L’important désormaisest de cerner les dysfonctionnementsafin d’améliorer le système. Être porteurde solutions, c’est être constructif. C’estaussi ça le SE-Unsa !

Les projets par SMSMalgré le désaccord de toutes lesorganisations syndicales représenta-tives, la Direction générale des ressour- ces humaines du ministère a réitéré lacommunication par SMS des projets auxcandidats à la mutation. Au-delà del’erreur de fichier qui a créé la plusgrande confusion chez les collègues,ces informations ne sont, comme sonnom l’indique, qu’un projet. Son envoine respecte pas le travail des élusparitaires qui détectent dans lesdocuments nombre d’erreurs basiques,notamment sur de nombreuses situa-tions de mutations simultanées, maisaussi sur les prises en compte desbonifications. Elles doivent êtredétectées avant la tenue des commis-sions en toute sérénité, bienveillanceet équité des participants.

Les concours réservés Le problème de l’affectation deslauréats des concours réservés esttoujours d’actualité. La bonification quileur est octroyée est largement insuf-fisante pour leur permettre de resterdans leur académie, là où ils ont étécontractuels, là où ils ont rendu serviceà l’administration, là où ils ont leursattaches. La plupart des collèguesconcernés par un éloignementdécident de démissionner et deredevenir contractuels, un non-sens entermes de gestion des ressourceshumaines ! Le SE-Unsa demande qu’ilssoient affectés sur leur académied’origine.

Un bilan 2017 mitigéSur 29 000 demandeurs de mutation, 43 % ont obtenu satisfaction selon le critère du ministère : lorsqu’un desvœux émis est obtenu. Un tiers des demandes de mutationcomprend une ou plusieurs prioritéslégales (rapprochement de conjoint,handicap, affectation en éducationprioritaire) et sont satisfaites à 76 %.

Néanmoins, les possibilités de mutationdans certaines disciplines profession-nelles, en technologie, en SII (sciencesindustrielles de l’ingénieur) et endocumentation ainsi que dans certainsDom sont toujours aussi restreintes. Le SE-Unsa demande qu’un groupe de travail soit réuni pour trouver dessolutions de fluidification.

Angélina Bled – Éric Mampaey

La mobilité est un droit pour tous les fonctionnaires,pourtant, dans l’Éducation nationale, les collègues

rencontrent des problèmes pour différentes raisons. Le SE-Unsa porte des propositions pour améliorerl’équité lors des phases de mutations.

Le calibrageLe ministère attribue un volume de postes que lesrectorats ventilent dans chaque corps et disciplines. Pour le SE-Unsa, le dialogue social doit se faire au niveaudes Comités techniques académiques (CTA). Cela permettrait des échanges entre rectorats et organisationssyndicales afin de coller au plus près des besoins réels.

La RQTHLa Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapépose de réelles questions d’équité. D’abord, celle de la reconnaissance pour les ascendants qui n’est pasbonifiée dans le cadre de l’inter. Pourtant, bon nombre de collègues sont confrontés à l’obligation de mobilité,alors qu’ils font face à des soucis d’organisation pourleurs parents dépendants. De plus, la bonification au titre du handicap n’est pas délivrée de façon identique surl’ensemble du territoire malgré la circulaire ministériellede cadrage. Il est nécessaire d’informer et de former tous les acteurs qui sont concernés par ce dispositif.

La situation socialeDans la même ligne des dossiers médicaux, les dossierssociaux doivent pouvoir apporter une bonification pour faire face aux situations sociales des agents parfois dramatiques. Elles sont à considérer avec sérieuxet attention.

Le CimmLe SE-Unsa revendique que les demandes de points de Centre des intérêts moraux et matériel soient analyséeset validées par le Dom demandé par le collègue.

Le RRELe rapprochement de la résidence de l’enfant est bonifiéde 150 points, quel que soit le nombre d’enfants del’agent. Le SE-Unsa demande qu’il devienne une prioritélégale au même titre que le rapprochement de conjoint.Le nombre d’enfants et le temps de séparation doiventpeser dans cette bonification.

Le SE-Unsa sera toujours vigilant et force de propositions afin d’améliorer l’équité de traitement de la mutation de nos collègues. Le SE-Unsa se dispose dès maintenant pour accompagner tous les agents dans la construction de leur projet pour les mutations intra-académiques.

MUTATIONS 2017

PERSONNELSsecond degré

24 se-unsa.org

Derrière le barème, l’humain

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LLa mobilité est un droit pour tous les fonctionnaires,pourtant, dans l’Éducation nationale, les collègues

rencontrent des problèmes pour différentes raisons. Le SE-Unsa porte des propositions pour améliorerl’équité lors des phases de mutations.

Le calibrageLe ministère attribue un volume de postes que lesrectorats ventilent dans chaque corps et disciplines. Pour le SE-Unsa, le dialogue social doit se faire au niveaudes Comités techniques académiques (CTA). Cela permettrait des échanges entre rectorats et organisationssyndicales afin de coller au plus près des besoins réels.

La RQTHLa Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapépose de réelles questions d’équité. D’abord, celle de la reconnaissance pour les ascendants qui n’est pasbonifiée dans le cadre de l’inter. Pourtant, bon nombre de collègues sont confrontés à l’obligation de mobilité,alors qu’ils font face à des soucis d’organisation pourleurs parents dépendants. De plus, la bonification au titre du handicap n’est pas délivrée de façon identique surl’ensemble du territoire malgré la circulaire ministériellede cadrage. Il est nécessaire d’informer et de former tous les acteurs qui sont concernés par ce dispositif.

La situation socialeDans la même ligne des dossiers médicaux, les dossierssociaux doivent pouvoir apporter une bonification pour faire face aux situations sociales des agents parfois dramatiques. Elles sont à considérer avec sérieuxet attention.

Le CimmLe SE-Unsa revendique que les demandes de points de Centre des intérêts moraux et matériel soient analyséeset validées par le Dom demandé par le collègue.

Le RRELe rapprochement de la résidence de l’enfant est bonifiéde 150 points, quel que soit le nombre d’enfants del’agent. Le SE-Unsa demande qu’il devienne une prioritélégale au même titre que le rapprochement de conjoint.Le nombre d’enfants et le temps de séparation doiventpeser dans cette bonification.

Le SE-Unsa sera toujours vigilant et force de propositions afin d’améliorer l’équité de traitement de la mutation de nos collègues. Le SE-Unsa se dispose dès maintenant pour accompagner tous les agents dans la construction de leur projet pour les mutations intra-académiques.

D ’après les différents textes qui régissent le service desenseignants, l’évaluation des élèves est prise en comptepar l’Isoe et la « participation à des dispositifs d’éva-

luation » fait partie de ces missions liées qui sont leprolongement du service.Plusieurs changements majeurs marquent l’année scolaireau collège : mise en œuvre du nouveau DNB et de sonépreuve orale, de l’évaluation des domaines du socle en finde cycle et de bilans périodiques plus développés que lesbulletins classiques. Le SE-Unsa exige des consignes claires pour limiter les saisieset, plus largement, une augmentation de l’Isoe pour mieuxreconnaître l’investissement des enseignants dans cesmissions liées, telles que l’évaluation. Une rémunération spécifique est prévue pour les épreuvesde fin d’année. Pour le SE-Unsa, elle doit s’étendre à l’épreuveorale du brevet comme à toutes les épreuves orales d’unexamen national. Les surveillances hors des heures de courspour les brevets blancs sont une « zone grise » dans les textesréglementaires. Le SE-Unsa regrette ce flou et revendique une rédaction sansambiguïté de la définition des « missions liées ». Les heuresde surveillance hors temps de service doivent êtrerémunérées sous forme d’HSE.

Nicolas Anoto

25n°204 • mars 2017 • l’enseignant

ÉVALUATION DES ÉLÈVES

Nos missionsNos revendications

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n°204 • mars 2017 • l’enseignant 27

ÉLECTIONS TPE

L’Unsa a réalisé de bons résultats pour lesélections TPE. Au plan national, dansles régions, les départements et lesbranches professionnelles, ilssont le fruit de l'investis-sement de toutes les

composantes de l'Unsa. Lesmilitantes et les militants du SE-Unsa ont pris part activement àla campagne et nous pouvonsêtre fiers de notre mobilisationcollective.

L’Unsa réalise uneprogression et est laseule organisation à lefaire.Les élections dans les TPE ne repré-sentent qu'une partie des voixprises en compte pour déterminerla représentativité inter-professionnelle nationale des organi-sations syndicales. Pour être représentatifinterprofessionnel au plan national, il fauten effet obtenir au moins 8 % des voix enajoutant les résultats dans quatre types d’électionsprofessionnelles : • Délégués du personnel (entreprise de 11 à 50 salariés), • Comités d’entreprises (entreprise de plus de 50 salariés), • TPE/particuliers employeurs (entreprise de moins de 11salariés),• Chambres d’agriculture. Il en est de même pour la représentation dans les conventionscollectives et les branches professionnelles qui, elles, prennenten compte les élections DP, CE et TPE. Ces résultats consolidésseront communiqués par le ministère du Travail le vendredi31 mars. C’est donc à ce moment-là que nous aurons connais-sance de la mesure de notre progression globale, au planinterprofessionnel comme dans les conventions ou branches. Dans de nombreuses régions, l’Unsa est mieux placée que

des organisations syndicalesreprésentatives ce qui est la

preuve que notre offresyndicale séduit celles

et ceux des entre-prises de moins de

onze salariés quifont confiance etsoutiennent unsyndicalismeefficace etutile. Un syndica-lisme « quis’occupe demoi » commele proposait le

slogan de notrecampagne.

Pascal Priou

UUNSA

Votre mobilisation a payé

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES

Faire des listes Unsa dans toutes les entreprises Depuis le 1er janvier 2016 et jusqu’au 31 décembre 2020, un nouveau cycleélectoral est en cours. Notre ambition est que chaque salarié puisse avoir lapossibilité de voter pour une liste Unsa.Vous pouvez donc parmi vos proches,vos amis faire la promotion de notre

syndicat pour aider à notre développement.C’est très simple, connectez vous surwww.unsa.org/Creer-sa-section-syndicale-UNSA.html

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28 se-unsa.org

ENFANTS EN DANGER

ÉGALITÉ FILLES-GARÇONS

L’École et les personnels d’édu-cation jouent un rôle essentieldans la construction del’égalité filles-garçons. Pour cefaire, ils ont besoin d’outils etde formations adaptés ; telles

sont les conclusions du Haut conseil àl’égalité entre les femmes et les hommesdans un rapport de février 2017(1). Le SE-Unsa s’associe pleinement à celui-ci et à ses recommandations quireprennent les éléments de notre contri-bution. La formation initiale et continuedes enseignants et CPE doit êtredéveloppée sur tout le territoire de lamême façon. Actuellement, la qualitéde l’offre dépend des initiatives localesdes Espé et des rectorats. Pour le SE-Unsa, les mêmes moyens doivent êtremis en œuvre que pour la formation àla laïcité, notamment les formateurs etréférents académiques.Le rapport souligne aussi l’importance

des outils pédagogiques concernant lesreprésentations des femmes et deshommes. Si la banque de données enligne du réseau Canopé s’étoffe petit àpetit, le travail reste entier sur lesmanuels scolaires. De l’apprentissage de la lecture au CP

aux mathématiques au lycée, les stéréo-types sexistes sont présents dans tousles manuels(2).Pour le SE-Unsa, il est impossible decontinuer à exiger des enseignants etCPE qu’ils transmettent les valeurs del’égalité filles-garçons sans leur fournirles formations et les outils nécessaires.Cette question, au cœur de nombreuxdébats de société et dont l’enjeu estreconnu, ne peut plus être prise à lalégère.

Linda Ben Jemaa

(1) en ligne sur http://k6.re/1rM4Y(2) Le Centre Hubertine Auclert propose différentes

études de manuels sur http://k6.re/jsarw

SSOCIÉTÉ

Difficile sans formation

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iner

Dans le doute, agissez !Environ deux mineurs de moins de 15 ans meurent chaque jour enFrance sous les coups de leurs parents.Mieux prévenir et repérer les violencesfaites aux enfants, tels sont les objectifsdu plan interministériel lancé fin février. Chacun a un rôle à jouer...Plus d’informations sur lc.cx/Jseb

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(Economie)En Norvège, la participation croissante desfemmes au monde du travail depuis 1972 a euun plus grand impact sur le PIB norvégien quel’ensemble de la richesse pétrolière.

Source : rapport de l'ins-titut de recherches sociales d'Oslo

(Taxe rose)Les produits pour femmes coûtent 7 % de plus que ceux pour hommes.Les jouets pour les filles coûtent 7 % de plusque ceux pour les garçons.Les produits d’hygiène à cible féminine coûtent13 % de plus.

n°204 • mars 2017 • l’enseignant 29

8 marsL’idée d’une journée internationale des droits

des femmes remonte à 1910 et vient de

Copenhague. Rien à voir avec la légende

des couturières de New-York en 1857. C’est

Lénine qui officialise la date du 8 mars

en 1921 et l’ONU l’institutionnalise en 1975.

Il faut attendre 1982 pour que la France

s’en empare.

(Carton rouge)« Les femmes doivent gagnermoins que les hommes, parcequ’elles sont plus faibles, ellessont plus petites et elles sontmoins intelligentes. »

Propos d’un eurodéputé d’extrême droite au Parlement européen

(Pussy hat)Depuis la Marche des femmes àWashington en janvier, ce bonnetserait en passe de devenir le symbolede la cause féminine. Il existe surinternet des modes d’emploi si voussavez tricoter. Visiblement, des créateurs commencent à le décliner en badges, sacs…

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Tous nos coups de cœur à lire, voir ou écouter sur www.se-unsa.org

30 se-unsa.org

Paul est le seul survivant d'une chute d'un ascenseur au cours de laquelle, entre autresoccupants, sa fille aînée venue le voir est morte. Aprèssa sortie du coma et le retour au domicile conjugal,Paul démissionne. Il change de métier et devientpromeneur de chiens au grand dam de son épouseégocentrique, caricature vivante d'une société aveugleet avide de profits, et qui le trompe d’ailleursardemment… Virtuose de l’humour noir et du belusage de la langue française, Jean-Paul Dubois qui aécrit le roman dont s’inspire la pièce, nous entraînedans une comédie en dix chapitres, mélancolique et fulgurante, cruelle et lucide, mais surtout drôle.Didier Bezace a eu la bonne idée de confier le rôle titre à Pierre Arditi quidonne, comme à son habitude, toute la puissance et les nuances nécessairesau personnage complexe de Sneijder.Après son passage à Paris, la pièce voyagera dans l’hexagone afin d’en faireprofiter le plus grand nombre… Qu’on se le dise !

Le cas Sneijder au Théâtre de l’Atelier www.theatre-atelier.com

Si vous avez prévu dedécouvrir les beautés de la vallée de La Dordogne, n’oubliez pas d’allerdécouvrir le Gouffre de Padirac. Caviténaturelle d’un diamètre de 33 mètres et d’une profondeur de 75 mètres, on ydescend par trois ascenseurs. Accessibleuniquement à pied, on découvre uneroche sculptée et polie par des sièclesd’érosion. La visite se poursuit sur desbarques. La rivière, d’habitude profondede 50 cm, se transforme en lac de 4 m

de profondeur appelé Lac de la Pluie. Apparaît alors une stalactitesaisissante du haut de ses 60 m de longueur. Plus loin dans les entraillesde la terre, nous découvrons le Grand Dôme, véritable cathédralesouterraine de 94 m de hauteur…Conscient de la valeur de ce patrimoine scientifique et géologique et dans une volonté de démocratisation, le gouffre de Padirac met à disposition des ressources pédagogiques sur son site Internet.

Gouffre de Padirac ouvert à partir du 30 mars, infos sur www.gouffre-de-padirac.com

Remarquable destin, que celuid’Amory Clay... Elle reçoit à la naissance un prénommasculin, échappe à la mort orchestrée par son proprepère et découvre sa passion pour la photographie avecson oncle qui lui offre son premier appareil. Parce qu’ilfaut faire ses armes, elle fait des portraits, des photos de famille. Puis, sur les conseils de son oncle, elle partpour le Berlin des années 30 d’où elle rapporte desphotos scandaleuses. On la retrouve à New York, dansla photographie de mode puis à Londres où elle risquesa vie lors du défilé fasciste des Chemises noires.

Elle est encore présente sur le front européen avec les troupes américainesen 1944. Dans les années 60, elle se sentira obligée de témoigner, via sonappareil, de l’horreur du Vietnam avant de retourner définitivement enAngleterre. Un destin multiple où elle mènera sa vie amoureuse comme sa vie professionnelle : libre.

Les vies multiples d’Amory Clay, William Boyd, Éditions Points, 2016

Tout n’est pas rose pour cettejeune maman, caissière dans un super-marché, qui élève seule son petit Lulu,unique rayon de soleil d'une vie particuliè-rement difficile. Alors quand un inconnu,client de son magasin, s’intéresse à elle, elles’en méfie de prime abord puis se laisse peuà peu attendrir par cet homme généreux quiva lui tendre la main au point d’en modifiercomplètement sa vie. L’auteure, Agnès Ledig,a commencé à écrire après le décès de l’unde ses trois enfants, atteint d’une leucémie,pour renouer avec les bonheurs simples

de la vie. Son roman transpired’humanité, de douceur etd’empathie : à consommer sans modération !

Juste avant le bonheur,Agnès Ledig, Pocket, 2014

Pour passer de bonsmoments, voici un cahieravec plus de 40 paper toys à détacher et à monter sur le thème des chats. Des paper toys hyper faciles à réaliser et cela sans colle, adhésif ou ciseaux. En bonus, des explications en vidéo, si besoin est, pour les monter sans difficulté. Existe aussi les paper toys Ninjas, et àparaître fin avril les paper toys chiensainsi que les paper toys monstres. À partir de 8 ans.

Mes super paper toys chats D. Stark/M. Tabet, Glénat créatif kids,

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