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Ensemble Témoignons N° 27 page 1 Ens e m b l e t é m o i g n o n s LA VALDAINE BOURDEAUX DIEULEFIT Religion Liberté Violence ? N° 27 mars 2014 Sommaire Editorial 2 Mot de pasteur 3 Dossier : Religion, Liberté, Violence 4-7 Portrait 8-9 Dans nos villages 10 On en parle 11 Dans nos familles 12 Vie de notre communauté 13-15 Nos activités 16 Préjugés

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Ensemble Témoignons N° 27 page 1

Ensemble témoignons

LA VALDAINEBOURDEAUX DIEULEFIT

Religion

Liberté

Violence

?N° 27

mars 2014

Sommaire Editorial 2

Mot de pasteur 3 Dossier : Religion, Liberté, Violence 4-7 Portrait 8-9 Dans nos villages 10 On en parle 11

Dans nos familles 12 Vie de notre communauté 13-15

Nos activités 16

Préjugés

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Ensemble Témoignons N° 27 page 2

éditoPâques, autrefois, demain, aujourd'hui

- Dis-moi, Ezékiel, ces ossements peuvent-ils reprendre vie?

Je répondis :- Seigneur Dieu, c'est toi seul qui le sais.

Il reprit :- Adresse-toi de ma part à ces ossements, dis-leur :

"Ossements desséchés, écoutez ! Voici ce que le SeigneurDieu vous déclare : Je vais vous réanimer et vous reprendrez

vie".Ezékiel 37.3-5

Qu'autrefois Jésus ait été relevé d'entre les mortspour entrer dans une vie sans limite, je le crois.

Que demain, plus tard, dans un avenirqui n'appartient qu'à Dieu,

nous soyons à notre tour relevésde la poussière des tombeaux,je l'espère et je le crois.

Mais ce qui m'importe, c'est aujourd'hui.C'est qu'aujourd'hui,

soit à l'oeuvredans la vallée des ossements

où se dessèchent,où se pourrissent

des hommes sans joie et sans espoir,des hommes piétinés et oubliés,

des hommes salis et avilis,la même force

qui autrefois a relevé Jésusd'entre les morts

et qui demain nous relèvera de la poussière.C'est qu'aujourd'hui

dans ta vie et dans la miennela même force soit à l'oeuvre

pour tuer la mortla mort qui tue l'amour,

la mort qui tue la confiance,la mort qui tue l'espéranceet nous remettre debout.

Et cela, je le vois.Le Vivant fait vivre de sa vie dès maintenant.Ce que nous deviendrons appartient à Dieu,

mais dès à présent, avec le Relevé,nous sommes ses enfants.

Alain Arnoux

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Ensemble Témoignons N° 27 page 3

Mots de pasteurSe tenir humblement

à sa placeAu fil des ans, je me suis renducompte que le titre de pasteur sus-cite essentiellement deux sortes deréactions  : la con-fiance ou la crainte.Confiance de ceuxqui attendent despasteurs de l'amour,de l'écoute, de lacompréhension, uneparole qui réconfor-te, relève, délivre,aide à s'orienter.Crainte de ceux quisoupçonnent les pas-teurs de les juger, deles considérer com-me des proies à convertir, de vou-loir "sauver leur âme" et les faireentrer dans un moule.Bienheureux suis-je si je ne déçoispas trop les premiers ! En vérité, leurconfiance m'écrase : je ne suis pas àla hauteur. Et ce que je peux appor-ter de bon ne vient pas de moi. Bien-heureux suis-je si je ne fais pas tropécran entre le Christ et eux !Les autres, ceux qui se méfient, quicraignent les pasteurs, je peux lescomprendre. Moi-même, quandj'étais jeune, j'ai été traqué par desgens qui voulaient «  sauver monâme », obtenir de moi que je dise lesmots qu'ils attendaient, que jem'agenouille au banc de la péniten-ce, que je devienne comme eux, queje pense comme eux, que j'endosseleur uniforme et m'engage dans leurmilice chrétienne. Terrorisme spiri-tuel (qui devient chez certains duterrorisme tout court). Depuis, jedéteste les convertisseurs de toutesorte, religieux ou politiques, ceuxqui prétendent être les seuls à déte-nir la vérité et la juste manière devivre. Et je prie pour ne pas tomberdans le même travers.Mais ce n'est pas simple ! Le rôle dupasteur n'est-il pas, justement, de

convaincre les gens de donner leurvie à Dieu, de les instruire dans la« juste doctrine », de les guider surle « bon chemin », de rassembler le« troupeau », de chercher la « brebisperdue » ? L'ambiguïté du ministère

pastoral est là : on est à la fois char-gé de porter un message libérateur etrévolutionnaire qui s'appelle l'Evan-gile, on est aussi le permanent d'uneinstitution religieuse qui s'appelleune Eglise. Et on risque de mettre lemessage au service de l'institution,alors que ce devrait être l'inverse.Quand l'Eglise devient plus impor-tante que l'Evangile, quand elle de-vient le but au lieu d'être un moyen,quand les doctrines, les règlements,les organes deviennent un cadre oùon se croit chargé de faire entrer toutle monde, alors on entre dans ladictature spirituelle, et on défigurele message.Je ne crois pas que Jésus de Naza-reth ait voulu fonder une nouvellereligion, avec des rites, des doctri-nes, une hiérarchie... Je ne crois mê-me pas qu'il voulait réformer leJudaïsme. L'Eglise chrétienne estnée, après lui, du besoin qu'avaientceux qui l'ont pris au sérieux de serassembler, de rappeler et de procla-mer ses paroles et sa vie. Ceci estune autre histoire, inévitable sansdoute, avec ses risques de pétrifica-tion et de trahisons inhérentes à tou-te organisation humaine.

Jésus allait de lieu en lieu, il necherchait pas à créer et à organiserdes paroisses. Il racontait des histoi-res de la vie de tous les jours etlaissait chacun libre de les interpré-ter. Il lançait des paroles comme on

lance un ballon et... l'at-trape qui veut. Il pro-nonçait des parolespour faire réfléchir, ilétait parfois forcé depolémiquer, mais cha-cun restait libre de samanière de les recevoir,de les comprendre, d'yrester imperméable oude laisser sa parole fai-re son chemin en lui.Certains ont reçu de

son message apaisement, lumière etnouvelle orientation. Certains l'ontsuivi, se sont joints à ses disciples.D'autres sont restés des disciplescachés. D'autres se sont sentis agres-sés et l'ont repoussé. Il en est demême depuis vingt siècles.Et moi, pasteur, je suis comme tousles chrétiens. Je suis un de ceux quiont accepté l'amitié du Christ et dontcette amitié a changé et continue dechanger la vie. Mon rôle n'est pas deconvertir, de formater, de soumettre.Comme tout chrétien, mon rôle estjuste d'être un ami qui présente Jé-sus-Christ aux autres, comme on faitles présentations entre des amis quine se connaissaient pas. Ce qui sepasse après les présentations nouséchappe et ne nous regarde pas.

Alain Arnoux

Tenez, celle-là vous donnera une touche de théologien averti, de pasteur dynamique,proche de ses paroissiens, sans faire télévangéliste du tout

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Ensemble Témoignons N° 27 page 4

Dossier : Religion, liberté, violenceLa foi rendméchant...

Tout le monde, « croyant » ou«  incroyant  », a le droit decritiquer la pensée, la croyan-

ce, les pratiques des autres, et d'ex-primer les siennes. Ce droit, cetteliberté, nous les trouvons dans la Bi-ble chez Jésus et les prophètes del'Ancien Testament. Critiquer, cen'est pas la même chose que d'insul-ter les gens, les mépriser, les dévalori-ser, les rabaisser, les considérercomme des anormaux. Critiquer faitprogresser. Insulter bloque.Toute religion, toute idéologie, toutephilosophie, même belle au départ, atendance à se figer en doctrine qui seveut seule vérité universelle, et peutporter l'intolérance et devenir criminel-le, soit parce qu'elle est au pouvoir, soitpour le conquérir ou le reconquérir. Ilfaut avoir une réflexion critique sur sapropre histoire, sur ses propres textesfondateurs.Les limites de la liberté de cons-cience et de culte sont celles dudroit commun. La liberté de culten'autorise pas la propagation de la hai-ne, le dénigrement de l'autre...Quelque précaution que l'on prenne,quelque gage que l'on donne, quelquerespect que l'on ait pour l'autre, il suffitparfois d'exprimer une opinion diffé-rente, d'avoir une manière de vivre dif-férente, et même parfois simplementd'exister et d'être différent, pour qu'unautre se sente offensé. On rencontrecela, chez des « croyants » comme chezdes « incroyants ».La plupart des gens, « croyants »et «  incroyants  », se contententde slogans, de la répétition de phra-ses toutes faites (ex : « Je ne crois quece que je vois  » ou «  La Bible est laParole de Dieu »). Ils ont peur de réflé-chir à leurs convictions. Ou ils sont tropparesseux ou trop dispersés pour cela.C'est cette absence de réflexion, de cu-riosité et de connaissances qui fait, l'oc-casion aidant, les fanatiques, les acteursde pogroms, de guillotinades et de« guerres saintes ».Le Pape a eu raison de dire : « La libertéd'expression est un droit fondamental,

mais elle ne permet pas de se moquer dela foi d'un autre », si par là il a vouludonner aux chrétiens une ligne de con-duite. C'est une sagesse qui lie liberté etsens de la responsabilité, et qui donnel'amour du prochain comme manière devivre la liberté. Mais c'est sans doutetrop demander que d'attendre cette sa-gesse-là de tout le monde.Charlie Hebdo et d'autres ont le droit dese moquer de nous et de se moquer dece que nous avons de plus cher. Nousavons le droit de nous en sentir blessés,voire insultés, et nous avons le droit dele dire. Nous n'avons pas le droit, parrespect pour notre propre foi, de répon-dre à l'insulte par l'insulte. Et, par res-pect pour notre propre foi, nous avonsle devoir de nous demander ce qui estjustifié dans leurs moqueries et dansleurs insultes.Le respect que nous attendons desautres, «  croyants » et «  incroyants »,nous devons le leur accorder sans atten-dre. S'ils ne sont pas capables de dialo-guer, mais seulement d'insulter, on n'estpas obligé de continuer à chercher ledialogue. Mais on doit les protéger con-tre d'autres moins tolérants.Le problème des religions, c'estde confondre Dieu avec leur ba-zar religieux : lieux saints, rites, tradi-tions, objets personnels, doctrines etpratiques. C'est d'accorder à tout cela lamême importance qu'à Dieu. Et c'est dese prendre au sérieux et d'exiger pourtout cela le même respect que pourDieu. Bien petit Dieu en vérité, quecelui qui se laisserait enfermer là-de-dans, et qui aurait besoin, comme unLouis XIV quelconque, d'une étiquette,de courbettes, de mots et de gestes codi-fiés, pour se sentir honoré. C'est nousqui avons besoin de tout cela, pas lui. Etbien petit Dieu que celui qui aurait be-soin de nous pour le défendre, ou pire :pour le venger. C'est être bien préten-tieux que de le penser, ou bien bête,sans doute même les deux.Les prophètes ont tourné en dérision lesdieux des autres peuples, ils ont contes-té avec virulence la manière de vivre deleur propre peuple et la politique deleurs rois. Jésus a critiqué avec force lescroyants et les responsables religieuxde son propre peuple, leurs conceptionsde la vie, leurs pratiques et ce qu'ils

avaient de plus sacré (les règles de pu-reté, le sabbat, le temple et les sacrifi-ces). Il n'y a pas de paroles plusviolentes contre la religion en général,populaire ou instituée, que celles quenous trouvons dans la Bible.C'est parce qu'il était considéré com-me un blasphémateur, un transgres-seur, un destructeur du pouvoirreligieux et de la religion elle-même,que Jésus a été crucifié. Ceux qui leprennent au sérieux ne peuvent pasavoir la même attitude que ceux quil'ont condamné. Et par sa mort, exposénu sur une croix, seul face aux insulteset aux moqueries d'une foule qui croyaitrendre justice et venger l'honneur deDieu, Jésus a disqualifié à l'avance toutce qui sert de prétexte à humilier et àcondamner un être humain à mort.Pour finir, deux paroles.La première, bien connue, d'un théolo-gien protestant qui s'est opposé à« notre » Calvin au sujet du procès enhérésie et de la condamnation à mort deMichel Servet, Sébastien Castellion(1515 – 1563) ; la seconde d'un pasteurde la Drôme de la première moitié du

vingtième siècle, Gabriel Bouttier, lepère de notre cher professeur, pasteur etami Michel Bouttier.« Tuer un homme, ce n'est pas défendreune doctrine, c'est tuer un homme.Quand les Genevois ont fait périr Ser-vet, ils ne défendaient pas une doctrine,ils tuaient un être humain. On ne prouvepas sa foi en brûlant un homme, mais ense faisant brûler pour elle. »« La foi rend méchant. Il faut beaucoupd'amour pour la rendre supportable. »

Alain Arnoux

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Dossier : Religion, liberté, violence

Pour une lecturecritique

de la Bible

De plusieurs côtés, y com-pris musulmans, on de-mande aux musulmans de

lire le Coran de manière critique,pour ne pas donner une valeurintemporelle et éternelle à des pa-roles violentes dictées par des cir-constances historiques précises etdepuis longtemps disparues. C'esttrès difficile pour les musulmans,pour qui Dieu a dicté le Coran àMahomet.Or beaucoup de chrétienspensent de même que laBible est la Parole de Dieu.Ils ont, eux aussi, beaucoupde peine à accepter qu'onla lise de manière critique,c'est à dire qu'on cherche àconnaître l'histoire des tex-tes, les circonstances deleur apparition etc. Celafait presque trois sièclesmaintenant qu'on le fait, mais celasurprend toujours et cela scanda-lise encore souvent.Il a fallu un millénaire pourécrire la Bible ; c'est comme sion finissait aujourd'hui d'écri-re un livre commencé au mi-lieu du Moyen Âge. Elle contientdes textes violents, particulièrementdans le Premier Testament. Il y estquestion de mise à mort des ennemis(et de leurs enfants), de conquêteviolente, de massacres intégraux, depurification ethnique... On y trouvedes appels à la vengeance, des crisde haine, des ordres d'exclusion. Cestextes sont des chroniques histori-ques, ou des histoires fantasmées, oudes écrits de propagande. Par exem-ple, l'archéologie a démontré quel'installation des Hébreux en "terrepromise" ne s'est pas passée commele racontent les livres de Josué et desJuges. Il n'y a pas eu de conquêterapide ni de massacre de la popula-

tion cananéenne, mais installationlente et cohabitation. Seulement,cette cohabitation a favorisé un mé-lange ethnique et religieux, avecidolâtrie et sacrifices humains, queles prophètes ont considéré commela cause d'une catastrophe nationa-le  : la déportation à Babylone en639 av. JC. On a donc pensé qu'ilaurait mieux valu tous "les" tuer, eton a (ré)écrit l'histoire dans ce sens,aussi pour justifier ensuite une épu-ration ethnique dont les livres d'Es-dras et de Néhémie sont l'écho. On aaussi écrit l'histoire pour justifier etconsolider la prise du pouvoir royalpar la famille de David... Ces textes

sont l'écho de temps de troubles,d'humiliation ou de reconstruction.Dieu y est mis au service de causespolitiques, de haines nationales etd'ambitions très matérielles.Le problème, c'est quand cestextes servent encore, des siè-cles après, à justifier des vio-lences : génocide des Indiens enAmérique, apartheid en Afrique duSud, politique coloniale en Israël etPalestine... Lire la Bible de manièrecritique ne le permet pas. Car si onlit la Bible de manière critique, onvoit qu'en face de ces textes, il y ena d'autres qui s'opposent commedans un débat. Par exemple, en facedes textes nationalistes, racistes etsectaires d'Esdras et de Néhémie, ily a le livre de Ruth, écrit à la mêmeépoque pour dire : "La grand-mèredu grand roi David ? Une Arabe !" Ily a les prophètes et leur contestationvigoureuse de ceux qui croient queDieu leur a donné tous les droits...

La grande honnêteté de la Bible,c'est d'avoir conservé toutes les piè-ces des débats qui ont agité Israël,entre nationalistes et universalistes,pro-sacrifices et anti-sacrifices...Dans le Nouveau Testament, je nevois qu'une seule parole violentede Jésus, quand il dit qu'il n'est pasvenu apporter la paix, mais l'épée(Matthieu 10 / 34). Or il ne s'agit pasd'un appel à la guerre sainte, maisd'une constatation  : son messageprovoque des divisions, des conflitset des ruptures même au sein desfamilles, parce qu'il permet à chacunde s'affranchir des traditions et des

hiérarchies familiales etsociales, pour prendre po-sition personnellement. LeChrist avait une lecture cri-tique du Premier Testa-ment. On trouve dans leNouveau Testament l'échode débats entre repli sectai-re et universalisme au seindu christianisme naissant,mais on n'y trouve rien quijustifie la violence pour

quelque cause que ce soit ni la domi-nation sur les autres par quelquemoyen que ce soit. On y trouve justele contraire. Bien sûr, certains textesportent la marque de leur époque, onne peut pas le nier. Ils portent eneux-mêmes ce qui nous permet d'al-ler plus loin.On respecte les textes bibli-ques si on les prend pour ceque leurs auteurs ont vouluqu'ils soient : non pas une paroledictée par Dieu mais le compte-ren-du de leurs convictions, de leursquestions, de leurs débats. Les bon-nes traductions modernes ont desnotes qui le permettent  ; il y a enÉglise des rencontres bibliquesouvertes à tous où il est permis detout dire ; il y a d'excellents ouvra-ges très accessibles. On ne peut pasêtre fanatique, quand on n'a pas peurde réfléchir honnêtement.

Alain ARNOUX

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Dossier : Religion, liberté, violence

Si vous ne savez pas en-core quel cadeau offrir, je vousrecommande le livre autobiogra-phique de Jacques Lusseyran : « Etla lumière fut ». Un titre qui rap-pelle à la fois la Genèse et la nuitde Noël. Comment un enfant dehuit ans, devenu brusquementaveugle, peut-il découvrir la lu-mière et la joie ? Comment, grâceà cette lumière intérieure, malgrédes moments difficiles, peut-il à18 ans entrer en résistance, créerun réseau avec 600 de ses camara-des d’études ? Comment a-t-il pusortir vivant après avoir passé 15mois dans le camp de concentra-tion de Buchenwald ? La réponse,il la donne lui-même  : «  J’étaisincapable de m’aider …Mais ilrestait une chose qui dépendait demoi  : c’était de ne pas refuserl’aide du Seigneur. Ce souffle dontil me couvait… Lumière et joieétant devenues très abondantes au-dedans de moi, j’en faisais coulersur mes camarades  …La lumièrene vient pas du dehors. Elle est ennous, même sans les yeux ».Je sors de cette lecture remplie degratitude : la joie et la lumière donton parle tant à Noël, un homme lesa connues. Aveugle, loin de seplaindre, il a mis au service desautres cette force intérieure dansson combat pour la liberté et danssa compassion pour ses compa-gnons de captivité. Un témoignagequi me rappelle que c’est possi-ble !Marguerite CarbonareJacques Lusseyran, Et la lumièrefût, éditions du Félin, CollectionRésistance,

Ne vous en déplaiseUn poème de Nizar Kabbani *

J’entends éduquer mes enfants à ma manière; sans égard pour voslubies ou vos états d’âme…

J’apprendrai à mes enfants que la religion appartient à Dieu et non auxthéologiens, aux Cheikhs ou aux êtres humains. Ne vous en déplaise. J’apprendrai à ma petite que la religion c’est l’éthique, l’éducation et lerespect d’autrui, la courtoisie, la responsabilité et la sincérité, avant delui dire de quel pied rentrer aux toilettes ou avec quelle main manger. Sauf votre respect. J’apprendrai à ma fille que Dieu est amour, qu’elle peut s’adresser à luisans intermédiaire, le questionner à satiété, lui demander ce qu’elle sou-haite, loin de toute directive ou contrainte. Je ne parlerai pas du châtiment de la tombe à mes enfants qui ne sa-vent pas encore ce qu’est la mort. Sauf votre respect. J’enseignerai à ma fille les fondements de la religion, sa morale, sonéthique et ses règles de bonne conduite avant de lui imposer un quelcon-que voile. J’enseignerai à mon jeune fils que faire du mal à autrui ou le mépriserpour sa nationalité, sa couleur de peau ou sa religion est un grand pêchéhonni de Dieu. Je dirais à ma fille que réviser ses leçons et s’investir dans son éduca-tion est plus utile et plus important aux yeux d’Allah que d’apprendre parcœur des versets du Coran sans en comprendre le sens. Ne vous en déplaise. J’apprendrai à mon fils que prendre le prophète comme modèle com-mence par adopter son sens de l’honnêteté, de la droiture et de l’équité,avant d’imiter la coupe de sa barbe ou la taille de ses vêtements. Je rassurerai ma fille que son amie chrétienne n’est pas une mécréan-te, et qu’elle cesse de pleurer de crainte que celle-ci n’aille en enfer. Sauf votre respect. Je dirai qu’Allah a interdit de tuer un être humain, et que celui qui tueinjustement une personne, par son acte, tue l’humanité toute entière. Sauf votre respect.J’apprendrai à mes enfants qu’Allah est plus grand, plus juste et plusmiséricordieux que tous les théologiens de la terre réunis, que ses critè-res de jugement diffèrent de ceux des marchands de la foi, que ses ver-dicts sont autrement plus cléments et miséricordieux. Sauf votre respect …Nizar Kabbani, né le 21 mars 1923 à Damas, et mort le 30 avril 1998, à Londresétait un poète syrien, dont la poésie casse l’image traditionnelle de la femmearabe et invente un langage nouveau, proche de la langue parlée . Nizar est con-sidéré comme l'un des plus grands poètes contemporains de langue arabe.

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sion

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Dossier : Religion, liberté, violence

Journal des Églises Protestantes Unies de France de Bourdeaux, Dieulefit et la ValdaineIl est mis gratuitement à disposition de tous ceux qui en font la demande.

Distribution : Bourdeaux : Renée-France Laurie – Dieulefit : Fernand et Maria Bernard –La Valdaine : Françoise Jolivet.Comité de rédaction : Alain Arnoux, Sonia Arnoux, Eliane Blanchard, Marguerite Carbonare,Françoise Jolivet, Geneviève Gougne, Jean Lienhart, Charles-Daniel Maire,Mise en page : Charles- Daniel Maire.Directrice de la publication : Christine EstranginImprimé par L’IMEAF, 26160 La Bégude de Mazenc

Ce livre écrit en2006 est vrai-ment d’actualité.Il commence parun beau portraitde son grand-pè-re maternel  : vi-gneronauvergnat, com-muniste athée, ila transmis à son

petit-fils son amour de la vie, son sensde la justice, son esprit critique, sagénérosité  »Il a découvert ainsi qu’ilpouvait y avoir «  une grandeur del’athéisme aussi respectable que cellede la foi » (page 19)Comment pouvait-il passer de ce mon-de à celui de la mosquée que, toutjeune, il fréquentait, encouragé parl’amour de sa mère convertie à l’islamà travers le soufisme ? Il constatait queces deux mondes ne communiquaientguère. Sa mission sur terre était-elle deles faire communiquer ? Dans son der-nier chapitre « Self islam », il apporteun message d’espoir en décrivant unnouvel islam en train de naître, dans lespays musulmans, mais surtout en Euro-pe «  où la vie spirituelle de l’hommeest une affaire personnelle et privée ».Il se sent libéré, disponible pour cetengagement au nom de «  l’islamd’Europe » et pour «  tout remettre à laliberté de chaque musulman.  ». Moi,protestante, je me retrouve bien dansson souhait, page 221 : » Que chacunécoute sa propre conscience ». Malheu-reusement, l’auteur réalise que beau-coup confondent «  liberté avecimpiété ». Alors, il va plus loin dans sarecherche sur l’islam. Le prophète ditque le musulman doit passer de l’islam(soumission) à l’imam (la foi), puis àl’ihsan (l’excellence). Non pas obéirmécaniquement de façon collective,mais seulement à ce qu’on estime êtrebon pour soi ». Il faut donc découvrirses propres besoins spirituels, d’où letitre « Self islam ».Cette recherche d’un islam plus moder-ne et plus spirituel, difficile à atteindreet demande une éducation et un travailsur soi poursuivis toute la vie.

Marguerite CarbonareAbdennour Bidar, Self islam

Editions Non conforme Seuil

Martyrs d’aujourd’huiUne lettre d’Égypte

«  Ils furent lapidés, mis à l’épreuve, sciés, ils furent tués par l’épée, ils allèrentça et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, oppri-més, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne. » (Hébreux 11.37-38).

Chers amis,

Nous traversons des temps très tristes en Egypte : 21 jeunes hommes chrétiensont été brutalement égorgés par Daech en Lybie dimanche 15 février. La vidéomacabre de cette exécution a choqué tout le pays et a uni chrétiens et musul-mans comme jamais auparavant. Aussitôt que cette vidéo a été rendue publique,dimanche soir, le Président, dans un message à la nation, a déclaré un deuil na-tional de 7 jours. Peu après, les Forces aériennes égyptiennes ont bombardé descibles de Daech en Lybie.Le lendemain, lorsque j’arrivais à mon bureau, me sentant triste et déprimé, jerencontrai une jeune collaboratrice qui me dit qu’elle était « très encouragée ».Je ne pouvais pas imaginer ce qui, au monde, pouvait l’encourager !« Je suis encouragée, dit-elle, parce que maintenant je sais que ce que l’on nousa enseigné dans les livres d’histoire au sujet des Chrétiens Egyptiens qui ont étémartyrisés pour leur foi, ce n’est pas seulement un fait historique mais qu’il y ades chrétiens qui, de nos jours, sont assez courageux pour faire face à la mortplutôt que de renier leur Seigneur ! Lorsque j’ai vu ces jeunes gens prier alorsqu’on les préparait pour l’exécution, et que plusieurs d’entre eux s’écriaient « ÔSeigneur Jésus » au moment où on leur coupait la gorge, j’ai réalisé que le mes-sage de l’Evangile peut encore nous aider à compter fermement sur les promes-ses de Dieu, même face à la mort ! »Je ne pense pas que je pourrai, à l’avenir, relire ce chapitre 11 de l’Epître auxHébreux sans revoir dans mon esprit l’image de ces hommes vêtus d’une combi-naison orange accompagnés chacun par un exécuteur au masque noir, tout de noirvêtu.Ces hommes exécutés étaient de simples travailleurs Egyptiens qui étaient allésen Lybie pour trouver un gagne-pain. Ils ont été capturés et exécutés parDaech, selon la vidéo, parce que faisant partie des « Gens de la Croix ».Le but de cette vidéo était de susciter des luttes sectaires en Egypte entreChrétiens et Musulmans. Ces Islamistes extrémistes cherchaient clairement àprovoquer les 10 millions de Chrétiens d’Egypte pour qu’ils s’élèvent violemmentcontre leurs voisins musulmans.Mais la réaction de compassion des Musulmans, dans tout le pays, a adouci lecoup que les Chrétiens ont ressenti. Jusqu’à présent les Chrétiens d’Egypte ontréagi avec retenue, s’en remettant à Dieu dans leur peine.Le Président et nombre de leaders politiques ont exprimé leurs condoléances auPape Copte d’Egypte. Le Premier Ministre est allé dans le petit village d’où ve-naient la plupart de ces jeunes gens, s’est assis sur le sol en compagnie de leurfamille pour témoigner de sa solidarité. Tout cela envoie un message clair commequoi les Chrétiens font intégralement partie du tissu sociétal Egyptien.

Ramez Atallah (Traduit par Claude Decrevel)Directeur général

Société Biblique d’Egypte

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Ensemble Témoignons N° 27 page 8

Portrait

Anne-Laure Reboul

Nous voici dans la librairie«  Sauts et gambades  »d'Anne-Laure Reboul,

rue du Bourg à Dieulefit. Un bonfeu de bois m’accueille dès l'entréetout comme le magnifique sourired'Anne-Laure. Le cadre est cha-leureux, toute l'installation parti-cipe à créer un lieu où l'on se sentbien : la disposition des étagères,les couleurs et l'éclairage, le petitcoin dédié aux enfants. Le cadreest idéal pour choisir tranquille-ment un livre.Anne-Laure, pouvez-vous vousprésenter, êtes vous dieulefitoise ?Je suis née à Valence, puis après 4

années en région parisienne, j'ai vé-cu dans la Drôme puis 20 ans àLyon. Je suis la fille aînée de Chris-tine et Philippe Reboul, j'ai quatrefrères et sœurs.Je viens d'ouvrir cette librairie, c'estpour moi l'aboutissement d'un rêvequi vient de loin puisque j'ai fait des

études de libraire et j’ai travaillédans ce domaine depuis plusieursannées.Je ne savais qu'il existait des étudesparticulières pour les libraires.J'ai fait à Lyon un DUT informationet communication option métiers du

livre.Qu'avez-vous fait avant de pouvoirréaliser votre rêve  : votre proprelibrairie ?Après mes études, j'ai travaillé dansdifférentes librairies à Lyon : Deci-tre pendant plusieurs années, puis àVilleurbanne, ensuite dans une peti-

te librairie dans laquelle j'étais laseule salariée, puis les difficultés dela libraire qui m'employait l'ont con-trainte à se séparer de moi. J'ai alorstravaillé dans un centre d'appel.Ce changement total de milieu a dûêtre bien difficile pour vous..

Non, cela a été une bonne école : j'yai appris à gérer la clientèle, à faireface au mécontentement, à désamor-cer l’agressivité. Puis mon poste aévolué et je suis devenue responsa-ble des grands comptes .Vous avez eu une bonne prépara-tion pour la gestion de la clientèleet la gestion financière. Mais pour-quoi une librairie, il y a d'autresmétiers du livre, peut-être avecmoins de risques ?J'ai préféré la librairie plutôt que detravailler en bibliothèque, j'ai le sen-timent d'avoir plus de décisions àprendre, qu'il y a plus de mouve-ment. C'est vrai qu'il y a plus derisques mais j'ai besoin de prendredes risques et puis faire de l'argentn'est pas ma priorité.Comment avez-vous choisil'implantation de votre librairie ?Mon aspiration et mon cœur meportaient vers Dieulefit, la librairieexistante venait de fermer, J'ai pensépouvoir y réimplanter mes racines .Je suis d'ailleurs heureusement sur-prise de découvrir une vie socialevivante et riche.Vous avez choisi comme enseigne«  Sauts et gambades  » quelle estl'origine de ce nom  surprenantpour une librairie ?J'ai trouvé cette expression dans« Les essais » de Montaigne dans unpassage où il exprime tous les plai-sirs de la lecture. Je me suis appro-prié l'expression. Pour moi c'étaitune bonne représentation de la lectu-re qui permet de glaner au fil duhasard. Je veux ma librairie généra-liste : livres pour enfants, pour ados,de la littérature, de la psychologie,des sciences humaines. Une formede liberté dans le choix.Ce local a été transformé on nereconnaît plus du tout l'ancienneboutique de la poterie.J'ai eu la chance et le bonheurd'avoir la participation très active detoute ma famille  : mon père, mamère, mes frères, mes sœurs mononcle et ma tante. Ils ont mis tout

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leur cœur et tous leurs talents danscet aménagement, ils ont presquetout fait ! Cela leur a pris beaucoupde temps et d'énergie. Regardez ici,dans la restauration nous avons gar-dé en médaillon un morceau de lafresque de Charles Combe. Cettefresque peint une femme en train delire sur la terrasse de la maison. Elleest en mauvais état, elle va être res-taurée par Nicolas Small, artistedieulefitois .Toute votre famille a été solidairede votre projet, que pouvez-vousencore nous dire de votre héritagefamilialJe suis issue d'une famille protestan-te depuis plusieurs générations. Mesparents m'ont transmis une certainehonnêteté intellectuelle, un huma-nisme qui fait passer l'ouverture auxautres avant le profit. L'écrit tenaitune grande place dans notre famille,j'ai toujours vu mes parents lire, ilsnous proposaient des livres, ils nousracontaient des histoires.Comment faites vous le choix desouvrages que vous proposez à vosclients lecteurs ?J'ai différents critères de choix.J'achète les nouveautés, j'écoute lesdemandes des clients, j'ai constituéun fonds avec les livres que j'aiaimés et je suis attentive aux coupsde cœur de mon entourage. Je dé-couvre que les clients sont curieux etsont friands de découverte. La lectu-re est avant tout un plaisir, chacunva être sensible à un aspect différent

d'un livre  : l'écriture, l'expression,mais il y a toujours une découverte .Puisque vous parlez de découverte,quels sont vos projets pour vosclients lecteurs ?Le 28 février Eric Lhomme, auteurde bandes dessinées pour la jeunes-se, viendra rencontrer ses lecteurset signer ses livres à la librairie àl'occasion de la sortie du deuxièmetome de «  Terre dragon  »  : «  Lechant du fleuve ».Un autre projet me tient particulière-ment à cœur : une animation à l'oc-casion du Printemps des poètes le 22mars, le thème choisi cette année estl' «Insurrection poétique »Merci Anne-Laure pour cette bellerencontre, je vous souhaite joie etréussite dans votre nouvelle vie delibraire à Dieulefit. A ces vœux jepeux associer les nombreuses per-sonnes qui vous ont rencontrée etm'ont parlé chaleureusement devous.Merci à vous tous de votre intérêt etde votre soutien.

Propos recueillispar Eliane Blanchard

Le coup de coeurde la libraire

RomanAmine, chirurgien israélien d’originepalestinienne, a toujours refusé deprendre parti dans le conflit qui oppo-se son peuple d’origine et son peupled’adoption, et s’est entièrement con-sacré à son métier et à sa femme,Sihem, qu’il adore. Jusqu’au jour où,au cœur de Tel Aviv, un kamikaze sefait sauter dans un restaurant, se-mant la mort et la désolation. Toutela journée, Amine opère les victimesde l’attentat, avec pour tout réconfortl’espoir de trouver le soirl’apaisement dans les bras de Si-hem. Mais quand il rentre enfin chezlui, au milieu de la nuit, elle n’est paslà. C’est à l’hôpital, où le rappelle sonami Naveed, un haut fonctionnairede la police, qu’il apprend la nouvelleterrifiante : non seulement il doit re-connaître le corps mutilé de sa fem-me mais on l’accuse elle, Sihem,d’être la kamikaze… Amine ne peuttout d’abord admettre que sa femme,qui n’a jamais manifesté un attache-ment particulier à la cause palesti-nienne, ait pu commettre un acteaussi barbare. Pourtant, il doit serésoudre à accepter l’impossiblequand il reçoit le mot qu’elle lui alaissé. Alors, pour comprendre com-ment elle a pu en arriver à une telleextrémité, il s’efforce de rencontrertous ceux qui l’ont poussée à cegeste fou. Et doit écouter sans répitune vérité qu’il ne peut pas entendre.

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Dans nos villages

Les cimetières familiaux protestants

Jean-Claude ROUCHOUSE, président de l'Asso-ciation de Sauvegarde des Cimetière Familiaux de la Drôme a donnéune conférence le 14 mars à Comps sur les ci-

metières familiaux protestants.Un peu d’histoireAprès l’Edit de Nantes, de 1598 à 1618, les pasteurs pro-testants pouvaient encore enregistrer les décès. Mais à par-tir de 1664 les temples protestants sont détruits, lespersécutions s’intensifient. C’est l’époque de l’apparitionde la Croix huguenote (voir encadré). En 1685 : Révocation de l’Edit de Nantes : le protestantis-me est interdit en France. Les protestants n’ont plusd’existence légale, «  Ils sont interdits de sépulture en terrechrétienne » et les inhumations des protestants ne sont plusenregistrées par les prêtres catholiques. Les familles protestantes enterrent leurs mortsla nuit, dans les champs, sans signe distinctif, c’est pourquoi il n’y a pas de trace despremiers cimetières protestants.C’est seulement avec l’Edit de tolérance, en 1787, que les protestants recouvrent uneexistence civile, ils peuvent avoir leurs cimetières familiaux. Les pins ou les cyprèsmarquent leur présence. Souvent dans un enclos de murs en pierres sèches, en bordurede champs, à côté des jardins, au milieu des champs, ou dans un petit bois avec desstèles de pierre, souvent fermés à cause des animaux.Des juifs et des catholiques sont enterrés dans les cimetières protestants en tant queconjoint ou connaissance. Il existe aussi des cimetières familiaux catholiques. SousNapoléon Bonaparte, les protestants peuvent être enterrés dans les cimetières munici-paux, dans une partie qui leur est réservée (comme au Poët-Laval). En 1881, lescimetières ne sont plus confessionnels et dépendent de la gestion des communes. Lescitoyens de toute confession peuvent y être enterrés, sans séparation matérielle.On recence 400 cimetières protestants familiaux dans le Diois, et 200 dans le pays deBourdeaux, quelques autres, comme au Poët-Laval : le cimetière familial des descen-dants Brès, à Robert, et des descendants Cook à Pigoulet. Il reste beaucoup de

communes où les cimetières familiaux nesont pas recensés.

La croix hugue-note, appeléeainsi depuis la

fin du XIXe siècle,est composée d'unecroix de Malte, lesbranches sont re-liées entre elles parun motif circulaire

sur lequel on distingue 4 fleurs delys et qui forme entre chaque bran-che un cœur, à la fois symbole del'amour de Jésus pour nous et rap-pel de son commandement aimez-vous les uns les autres (JeanXIII,34). Les pointes aux extrémitésde chaque branche sont arrondiesen forme de boules et au nombrede huit comme les béatitudes. Enbas, la colombe en pendentif repré-sente évidemment le Saint-Espritqui descend du ciel sur nous.

Et aujourd’hui ?

S'il est pratiquement impossibled'ouvrir un cimetière privé, onpeut utiliser ceux qui existent,

en demandant une autorisation pré-fectorale. Ce n'est pas toujours com-mode pour les Pompes Funèbres etpour les fossoyeurs, mais pour avoirprésidé un grand nombre de servicesfunèbres dans des cimetières fami-

liaux, et par tous les temps, jedois dire que je trouve tou-jours cela émouvant, simple,plein d'une sobre grandeur. Etje songe à ces temps où il n'yavait pas de temple et presquepas de pasteurs, et où l'onallait directement de la mai-son au cimetière de famille.Là un ancien, qui était un voi-sin et un paysan comme lesautres, lisait quelques versetsde la Bible, faisait chanter unestrophe de psaume et réciter leNotre Père, et c'était tout. Etc'était bien.

Alain ArnouxCimetière Brès - à l’arrière-plan les tombes de Paul Brès et de sa fille Geneviève Lienhart

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>>> On en parle...

Journée Mondialede Prière

« Comprenez-vous ce que j’ai fait pour vous? »

C’est à partir de ce thème que s’est déroulée la JournéeMondiale de Prière préparée cette année par les fem-mes chrétiennes des iles Bahamas qui sont impliquées

dans la JMP depuis 65 ans.Vendredi 6 mars, une cinquantaine de personnes à Dieulefit, unetrentaine à Puy-Saint-Martin ainsi que les paroissiens qui ontparticipé au culte à Dieulefit le dimanche suivant, ont prié avec etpour la population de cet archipel lointain. Les différentes iles (30habitées sur 700) invitaient à la prière, qu'elle soit de louange, derepentance ou d'action de grâce. : « Dieu créateur, tu nous appellesà venir en ce lieu, de tous les pays et aussi de l'ile d'Andros pournous plonger dans l'océan intarissable de ta grâce... ». Le pointculminant de la célébration était le lavement des pieds (Jean13/1-17) que ces femmes nous invitaient à faire en obéissance àJésus qui s’est humilié lui-même : « Si je vous ai lavé les pieds,moi le Seigneur et Maitre, vous devez vous aussi vous laver lespieds les uns les autres ». Cet amour infini de Jésus transforme lesvies : la migrante se sent accueillie, la malade soignée, la désespé-rée bénie… « Seigneur, comme ton amour est profond et absolu !Apprends-nous à te ressembler, à prendre pour modèle ton amourabsolu et ton hospitalité bienveillante envers tes enfants ». Aprèsce signe fort, chacun était invité à réfléchir à cet amour sans limitede Dieu et comment cela se concrétisait dans sa vie. L'offranderecueillie participera au soutien de projets en faveur des femmessouffrantes ou victimes de violence, d'enfants déficients aux Baha-mas ainsi qu'une aide pour huit orphelinats en Haïti. Ces momentsde prière ont été très recueillis et profonds. La chorale œcuméni-que à Dieulefit a entrainé et soutenu les chants. Un momentconvivial et fraternel autour de buffets bien garnis ont clos d’unefaçon agréable ces rencontres.

Katy Croissant

L’équipe de dames qui a préparé la célébration

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Dans nos familles

Église Protestante Unie de Francecommunion luthérienne et réformée

Églises de Bourdeaux – de Dieulefit – de Puy-Saint-Martin, La ValdainePasteurs Sonia et Alain Arnoux, Presbytère, 14 Montée des HLM, 26220 Dieulefit

Sonia Arnoux, tel 04 75 90 88 34, courriel : [email protected] Alain Arnoux : tel 09 75 28 35 71 et 06 77 43 14 53, courriel : [email protected]

Pays de BourdeauxPrésident du Conseil Presbytéral : Jean-Pierre Tressère, Qua Christol, Bourdeaux. Tel : 04 75 53 31 27Trésorière : Françoise Peneveyre, Célas, 26400, Saou. Courriel : [email protected] Tel : 04 75 76 04 58Secrétaire : Renée France Laurie, que Gardons, 26460, Poët-Célard Tel : 04 75 53 30 60Correspondante Réveil : Françoise PeneveyrePour vos dons et offrandes, libellez vos chèques à l'ordre de ÉPU du pays de Crédit Agricole Bourdeaux N° 03605086000

Pays de DieulefitPrésidente du conseil presbytéral : Mireille Soubeyran, 87, Rue des Reymond, La Sablière, 26220 Dieulefit,Courriel  : [email protected] Tel : 04 75 00 13 03Trésorière : Catherine Cadier, 6 bis, chemin du Lavoir, 26220 Dieulefit,Courriel : [email protected] Tel : 04 75 46 40.44Secrétaire : Jean Rabaud, les Hauts Hubacs, 26220 Dieulefit. Courriel : [email protected] Tél : 04 75 46 42 45Correspondante Réveil : Cathy Croissant, qua de la Piscine, 26220 Dieulefit. Tél : 04.75.46.80.78Courriel : [email protected] Tel : 04 75 46 80 78Secrétariat : 10, rue du Bourg, 26220, Dieulefit. Courriel : [email protected] Tel : 04 75 46 42 54Pour vos dons et offrandes libellez vos chèques à l'ordre de ERF Pays de Dieulefit CCP 2168 46 A - Lyon

Puy-Saint-Martin – La ValdainePrésidente du Conseil Presbytéral : Christine Estrangin, 215 impasse Fayn, 26160, Saint Gervais S/R, Tel : 04.75.53.81.24Courriel : [email protected]ésorière : Charlette Lamande, 115 ch. de la Garenne, 26450, Puy-Saint-Martin. Tel : 04.75.90.42.10Courriel : [email protected]étaire : Françoise Jolivet, 26160, Salettes. Courriel : [email protected] Tel : 04 75 90 48 05Correspondante Réveil : Eliane Blanchard, 85, rte de Montélimar, 26450 Cléon-d'Andran, Tél : 04 75 50 23 87Courriel : [email protected] vos dons et offrandes : libellez vos chèques à l’ordre de l’EPU Puy St Martin-La Valdaine. CCP 2867 36 T Lyon

L'Evangile a été annoncé aux obsèquesde :Monique Mounin née Kistler, 84 ans, le 20 décembre (Saou),Jean-Marie Tache, 68 ans, le 6 janvier (Dieulefit),Luc Boisjeol, 80 ans, le 6 janvier (Dieulefit),Pierre Rodet, 82 ans, le 17 janvier (Félines-sur-Rimandoule),Denise Mounin née Gougne, 86 ans, l e 26 janvier (Bourdeaux),Henriette Armand née Jouve, 95 ans, le 4 février (Crupies)René Barnavon, 82 ans, le 4 février (Orcinas),Simon Patonnier,

Jade Croissant a été baptisée le 4 janvier à Dieulefit.

Jean-Marie Ta-che a fait partiede la premièreéquipe du journalde la paroisse de-Dieulefit en 1988.On peut retrouverson portrait pu-blié dans le N° 22sur le site. Il nepouvait déjà plusrépondre auxquestions que dubout des doigtssur son ordinateur

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Journéeinter-générations

Le 1er février 2015 nous avons vécuune première dans les paroissesMontélimar - Le Teil et Puy St-

Martin - La Valdaine. Dans le cadre de lacatéchèse nous avons organisé une jour-née famille à Puy St-Martin. C’était lapremière fois que les familles de Montéli-mar étaient invitées à rejoindre celles dePuy St-Martin – La Valdaine (qui sontdéjà allées plusieurs fois à Montélimar).Nous étions 66 personnes au culte, dontune bonne vingtaine d'enfants et d'adoles-cents, à écouter une histoire racontée parla pasteure Sonia Arnoux sur le thème duservice rendu à autrui et de l’amour duprochain. Nous étions accompagnés partrois guitares, un clavier et un hautbois.Plusieurs intervenants assuraient les par-ties liturgiques. Sonia nous a proposé ungeste concret par le «  lavement desmains » et chacun était appelé à essuyerles mains de son voisin en tant que servi-teur. Un papier anonyme trouvé sur unbanc à la fin du culte montrait la profon-deur de l’action de Dieu parmi nous. Ildisait  : « Je veux me laver de ma colèrequi m’empêche d’aider les autres ».La journée a continué par un repas parta-gé. Nous étions 46, un nombre inattendu,et il a fallu rassembler toutes les chaisesprésentes sur le lieu. Nous étions bienserrés et l’amour fraternel s’est exprimépar les plats copieux que chacun avaitapportés et l’attention accordée à celui quin’avait pas encore une place assise.Après le repas nous nous sommes divisésen trois groupes :1) partage sur les engagements concretsau service du prochain2) atelier manuel pour fabriquer un objetà offrir à quelqu’un3) jeux théologiques pour grands et petitsPour terminer, nous nous sommes ras-semblés pour résumer ce qui a été vécudans les groupes et une bonne conclusiona été chantée par les paroles suivantes  :« Je t’aime de l’amour du Seigneur, car jevois en toi la gloire de mon Roi ».De rassembler ces deux paroisses nous apermis de découvrir un nouvel endroit, denouvelles personnes. C’était l’occasion dedonner et recevoir et ainsi mettre l’autreen valeur.La joie de cette journée nous rend impa-tients de revivre de tels moments au moisde juin prochain.

Yvonne Schaechtelin(Montélimar)

Parlons finances !

On n'aime pas, mais il fautbien  ! La situation financièrede nos paroisses est dans une

grande fragilité, qui reflète leur affai-blissement  : non, Dieulefit et Bour-deaux ne sont plus de grosses paroissesprotestantes. Depuis de nombreuses an-nées, elles vivent de la solidarité desautres paroisses de la Région, car leurcontribution financière ne couvre pas lecoût des postes pastoraux (ce que nousenvoyons à la Région sert à payer lespasteurs et les autres salariés, à assurerla solidarité entre les Régions et lesparoisses, à financer le fonctionnementde l’Église, les Facultés de théologieetc.). D'autre part elles ont de la peine àfaire face aux dépenses locales. Depuisde nombreuses années aussi, la paroissede Dieulefit a puisé dans ses réservesimmobilières pour compléter sa contri-bution à la Région et ne pas avoir dedettes envers elle, et cela commence àsonner le creux.La Région vientde baisser consi-dérablement lacontribution qu'el-le attend de nosparoisses (- 22 %).Les paroisses deDieulefit et dePuy-St-Martin /La Valdaine étu-dient l'avenir deleurs immeubles(Que garde-t-on  ? Que transforme-t-on ? Que vend-on  : les presbytères, laMaison Fraternelle, tout, y compris lestemples  ?...) Est-on obligé de gardertous ces immeubles qui nous coûtentcher et attirent, finalement, peu de pro-testants ? Pour vivre, une communautéchrétienne n'a pas forcément besoin debâtiments, cela s'est déjà fait. Et quesignifie l'attachement affiché par cer-tains pour des temples où ils ne mettentjamais les pieds  ? Doit-on les garderpour eux et y dépenser un argent quiserait mieux utilisé pour des causes plusutiles ?Seule une minorité de foyers recensésdans nos paroisses participe à la viematérielle de l’Église. D'autres ne lefont pas parce qu'ils ne peuvent pas, lamajorité parce que cela ne l'intéressepas. Mais tous veulent trouver, pour unmariage ou un enterrement, un temple(chauffé en hiver) et un pasteur. Cela ne

sera plus longtemps possible, parce quele nombre de ceux qui font vivrel’Église sans attendre un mariage ou unenterrement, pour que les autres trou-vent temple et pasteur, se réduit d'annéeen année. À titre indicatif, pour avoirune température supportable en hiverdans le temple de Dieulefit, pour unservice funèbre qui dure une demie-heure, il faut le chauffer 24 heures àl'avance, et cela coûte très cher, pluscher que ce que donnent en général lesfamilles à cette occasion. À titre indica-tif aussi, pour les familles qui ne parti-cipent pas habituellement à la vie del’Église, une offrande de 150 € pour unservice funèbre est... un minimum ac-ceptable. Cela ne va pas dans la pochedes pasteurs, mais dans la caisse del’ÉgliseIl n'est ni sain ni normal que, par exem-ple, douze donateurs assurent la moitiédu budget de Dieulefit. Ils donnentbeaucoup et le font avec conviction, etnous les en remercions. Mais il serait

plus sain qu'il yait beaucoup plusde petits dona-teurs qu'actuelle-ment, et que lespetits donateursactuels (que nousremercions aussi)fassent un effort,dans toutes nosparoisses. Autre-fois, pour donner

un ordre de grandeur, on disait : le prixdu journal chaque jour. C'est sans douteencore valable, mais à chacun selon soncœur et selon ses possibilités.Ceci nous concerne tous ! On peut don-ner à l’Église pour des tas de raisons :parce qu'on aime Dieu et qu'on vit del’Évangile ; parce qu'on tient à trouvertemple et pasteur le jour où on en aurabesoin ; parce qu'on attache de l'impor-tance à une certaine culture protestan-te... à chacun de voir. Je veux croire quenos paroisses ne sont ni condamnées àun déclin irréversible ni en fin de vie,mais qu'elles peuvent trouver un nou-veau souffle et un nouveau rayonne-ment (pas seulement sur le planfinancier). Mais nos paroisses, ce nesont pas les autres, c'est nous tous... sivous le voulez bien !

Alain Arnoux,pasteur qui préférerait

vous parler d'autre chose...

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Vie deVie de

Commucréent à travers les visites. La visiteauprès des personnes retirées de lavie active est un moment privilégié,un moment de rencontre, d'écoute,de partage. Le temps d'une visite, lapersonne visitée est reconnue dansson être différemment de l'existencequi se manifeste dans le soin. Leplus souvent ces visites sont amica-les entre personnes qui se connais-sent depuis longtemps.

Parmi nous,certains vou-draient fairedes visitesmais n'osentpas. D'autresfont des visiteset ont rencon-tré des diffi-cultés.C'est ainsi

qu'est née la nécessité de créer ungroupe de visiteurs qui visiteraientau nom de l'église , et qui pourraientse retrouver pour avoir le soutiend'un groupe qui vit des situationssimilaires.Si la visite se fait au nom de l'Égliseet avec le soutien, la prière de toutela communauté, elle est une vérita-ble visite pastorale. Notre pasteureSonia Arnoux a animé une rencontrele 10 mars dernier de toutes les per-sonnes qui se sentent interpelléespar ce ministère. Cette équipe pour-rait ainsi former un réseau de visi-teurs qui aurait un ancrage dansl'Église comme l'ont actuellementles visiteurs d'hôpitaux.

Sonia Arnoux

Les visites

Depuis de nombreuses an-nées un groupe de visi-teurs intervient auprès

des malades et des résidents desdifférents établissements de santéde Dieulefit. Ces visiteurs se réu-nissent régulièrement pour réflé-chir, se soutenir, prier ensemble.Cette équipe ressent la nécessitéd'être renforcée.Les membres denos communau-tés, à présent em-pêchés departiciper aux as-semblées, auxdifférentes ren-contres parcequ'ils sont mala-des, très âgés etqu'ils ne sortentplus, apprécient les visites. La lectu-re du témoignage de GenevièveGougne donne toute la dimensionhumaine et spirituelle de ce que re-présente la visite.La visite est ce que l'on attend tradi-tionnellement du pasteur.Aujourd'hui, chaque village n'a pas«son  »  pasteur. Les activités dupasteur s'étendent à un ensemble deplusieurs paroisses (MontélimarDieulefit Bourdeaux La Valdaine),il pratique la solidarité avec les Égli-ses sans pasteur et participe mêmeà un Grand Ensemble. Ses activitéssont extrêmement diversifiées. Lepasteur ne peut pas supprimer tou-tes ses activités pour visiter toutesles personnes isolées. Nombreux sont ceux qui visitentdéjà et ont ressenti toute la richessedes échanges et des liens qui se

J'étais malade, etvous m'avez visité...Durant ces longs mois d'hospitalisa-tion aux quatre coins de la Drôme,chers soeurs et frères, vous avezpartagé avec moi la Parole, vous avezprié dans mes diverses chambres, autéléphone, ou chez vous, ou encorelors des cultes et des messes.J’étais étranger... Cette phrases'adresse à mes enfants. Le terme «étranger » peut évoquer le fait quepour une famille, accaparée par letravail, les enfants, ce soit un tempsd'adaptation et un bouleversement duquotidien. Je fus reçue trois semaineschez mon fils et ma belle-ille....j'étais en prison, et vous êtes venusvers moi...Prison ? Oui prison de notre humanité !Où se heurtaient Stress ! Angoisse !Doute ! Souffrances ! Émotions ! Bri-sons ces verrous, abattons ces mu-railles, revêtons l'armure de Dieuafin qu'aux mauvais jours nous res-tions debout, résistants ! Prenons sur-tout le bouclier de la foi qui éteindratous les projectiles enflammés du ma-lin.Que chacun soit remercié pour l'aideamicale, matérielle ou spirituelle dontvous m'avez entourée au cours de cesquatre mois loin de Bourdeaux. La sé-paration fut allégée, le joug plus doux,car l'Eternel n'a jamais abandonné mamain et j'ai compris combien les visi-tes étaient précieuses pour les isolés.Je salue le labeur des visiteuses deséquipes oecuméniques pour tous les

temps de célébra-tion auxquels j’aieu le bonheur departiciper.

GenevièveGOUGNE

Tel 06 44 80 37 00..Email

[email protected]

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l’Églisenosnautés

Prier, manger,réfléchir ensemble

Nous vous avons déjà parlé des soirées"Trois en Un". Le principe est simple :c'est une soirée en trois temps  : untemps de prière, un temps de repas, untemps de partage. En fait nous essayonsde rassembler en une seule soirée desréunions qui sont réparties sur plu-sieurs soirées dans la plupart des pa-roisses. L'heure est choisie pour que lespersonnes qui travaillent puissent yparticiper. C'est ouvert à tous, prati-quants du dimanche ou non, protes-tants ou non, croyants ou non. Chacunvient selon ses possibilités et ses envies.Certains ne viennent que pour le tempsde prière, d'autres que pour le temps departage, personne, pour le moment,n'est venu que pour le temps de repas,mais on peut.Le temps de prière : nous sommes enco-re en période de rodage. Nous apprenonsà prier ensemble, ce qui n'est pas évidentpour des protestants «  classiques  », par

nature secrets et individualistes. Commedes catholiques, des orthodoxes, des com-munautés monastiques, nous apprenons àdire ensemble les psaumes de la Bible etdes prières préparées. Comme des évan-géliques, nous apprenons à prier sponta-nément à haute voix, personne n'en estempêché, personne n'y est obligé. Il y abeaucoup de silence, de recueillement,chacun fait sienne la prière des autres. Onchante aussi. Un texte biblique est lu, ilest médité en silence, il n'y a pas de« sermon » : là on rompt quelque peu avecnotre protestantisme très cérébral et ba-

vard. C'est en quelque sorte un culte, maisdifférent de celui du dimanche. Prier ainsicrée et renforce des liens et une vraiecommunion spirituelle. Ce n'est pas nom-briliste, il n'y a pas d'épanchement person-nel  : la prière est très tournée vers nosvillages et tous les peuples de la terre,l'actualité, les responsables politiques, lesautres Églises et les chrétiens dans lemonde entier, les souffrants... Pour vospasteurs, c'est devenu une source d'encou-ragement et de joie. Nous ne pouvons quevous recommander de surmonter voscraintes et d'essayer !Le temps de repas : là, on est en terrainconnu  ! La soupe est préparée à tour derôle (et après, on échange des recettes).On partage ensuite pain et fromages di-vers (on fait des découvertes). On voitapparaître des pâtisseries. Il y a des spé-cialistes des bonnes bouteilles. On fêtemême des anniversaires. Entre rires etconversations sérieuses, c'est plus qu'unmoment de convivialité, c'est un momentde communion, où l'on apprend à se con-naître encore mieux.

Le temps de partage  : c'est à Dieulefitque l'offre est la plus riche. Le premiermardi du mois, c'est réflexion sur un textebiblique ; le deuxième mardi, c'est partagesur un sujet de vie d’Église ; le troisièmemardi, on choisit entre atelier de narrationbiblique ou atelier de lecture du NouveauTestament en grec (tout le monde ap-prend, même ceux qui ont déjà fait dugrec)  ; le quatrième mardi c'est partagesur un sujet d'actualité. À Bourdeaux et àPuy-St-Martin, où la rencontre est men-suelle, c'est toujours un partage biblique.

Comme rien n'est trop préparé, c'est par-fois un peu « fouillis », on se perd parfoisun peu, il est parfois difficile de retrouverle fil... mais c'est toujours enrichissant,jamais triste, et on peut apprendre à ren-dre cela encore plus profitable. Si vousn'êtes pas protestant, si vous n'êtes pascroyant, venez : votre apport est bienve-nu !La saison froide et les jours courts ontdiminué la participation, mais le prin-temps pointe son nez  ! Je crois que cesrencontres peuvent vraiment aider à re-nouveler notre vie communautaire,l'ouvrir et faire naître de nouvelles possi-bilités. C'est dans une rencontre «  Troisen Un » qu'est née l'idée du « calendrierde l'Avent vivant  », qui a fait s'ouvrirbeaucoup de maisons aux voisins plus oumoins connus pendant tout le temps del'Avent  : peut-être que cela pourrait per-mettre de proposer des rencontres dequartiers toute l'année  ? D'autre part, letemps de prière des "Trois en Un" com-mence à avoir une influence sur la maniè-re de prier au culte du dimanche. Et là, enplus, maintenant on peut avoir souvent untemps de partage après le « sermon ».Nous ferons bientôt une évaluation de cessoirées, pour les améliorer.

Alain ARNOUX

N.C.

Page 16: E sembletémoig o BOURDEAUX DIEULEFIT LA VALDAINEerp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/N_27.pdf · té avec virulence la manière de vivre de leur propre peuple et la politique de leurs

Printemps 2015

DieulefitTous les

dimanches 10h30Sauf le 3e du mois

à la Bégude

La Bégudede Mazenc

Bourdeaux2e et 4e dimanche

du mois 10h30

1er dimanche dumois 10h30

Cultes

Puy Saint-Martin

Le 3e dimanchedu mois à 10h30

Ce journal est en couleurSur le site internet : http://erp.dieulefit.pagesperso-orange.fr/index.htm

Semaine sainteet temps de Pâques

Jeudi saint 2 avril : à 19 h à La PailletteVendredi saint 3 avril : célébrations œcuméniques à l'église de Bourdeaux (17 h 30) et au temple de Dieulefit (19 h)Pâques 5 avril : à 10 h 30 culte

à Dieulefit, Bourdeaux et Puy-St-Martin

Ascension 14 mai : culte à 10 h 30 à La Bégude-de-Mazenc

Pas de culte à Bourdeaux le 12 avril

Culte unique à La Bégude-de-Mazencles dimanches 19 avril, 17 mai et 21 juin

Att

en

tio

n

Journée commune aux trois paroissesle dimanche 31 mai, à Dieulefit, à partir de 10 h 30.

Fête d’Égliseà Puy-St-Martin

le dimanche 5 juillet

Prière œcuméniqueau Carmel du Poët-Laval

les vendredis 17 avril, 22 mai, 19 juin à 18 h

Prière œcuménique à Puy-St-Martinles samedis 11 avril, 9 mai, 13 juin à 18 h

(salle catholique)

Pentecôte 24 mai : culte à 10 h 30 à Dieulefit et Bourdeaux

Conférence« Qu'est-ce que le protestantisme libéral ? »

Mercredi 3 juin, 20 h,au temple de La Bégude-de-Mazenc,

avec Mme Sylvie Quéval,ancienne rédactrice en chef de la revue "Évangile et Liberté"