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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2006 - Thèse n° 62 HOMEOPATHIE PREVENTIVE EN ELEVAGE CUNICOLE ETUDE ZOOTECHNIQUE ET ECONOMIQUE THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 18 Septembre 2006 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par MICHAUT Sandrine Marie Catherine Claude Née le 5 Mars 1980 à DIJON (21)

ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON A Flypp et Tina , mes compagnons de tous les jours pour lesquels je voulais être vétérinaire, reposez en paix. A Reine qui rythme mes jours,

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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON

Année 2006 - Thèse n° 62

HOMEOPATHIE PREVENTIVE EN ELEVAGE CUNICOLE ETUDE ZOOTECHNIQUE ET ECONOMIQUE

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie)

et soutenue publiquement le 18 Septembre 2006 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

MICHAUT Sandrine Marie Catherine Claude Née le 5 Mars 1980

à DIJON (21)

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Trop presé pa ka fé jou ouvré

Etre trop pressé ne fait pas se lever le jour…

Le chemin le plus court est toujours celui que l'on connaît.

Papy Daniel

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REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur Gharib de la Faculté de Médecine de Lyon qui nous fait l’honneur de présider notre jury de thèse.

Hommages respectueux.

A Monsieur le Maître de Conférence Grancher de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon qui a accepté de soutenir la réalisation de ce travail.

Profonde gratitude et merci de votre soutien.

A Monsieur le Maître de Conférence Gonthier de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon qui nous fait l'honneur de participer à notre jury de thèse.

Sincères remerciements.

A Madame Delignette-Muller de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon pour son aide précieuse.

Au Docteur Issautier, pour m'avoir proposé ce sujet d'étude, pour son investissement dans ce travail et pour tout ce que j’ai appris à ses côtés.

Sincères remerciements.

A Monsieur Guinebretière, pour m'avoir ouvert les portes de son élevage, pour sa motivation et son implication dans cette étude.

Tous mes vœux de réussite.

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A mes parents, auxquels je n'ai jamais trop su comment dire merci, voici le résultat de tout l'amour et les encouragements que vous m'avez apportés au cours de toutes ces années. Je n'aurais jamais réussi sans votre soutien. Merci de m'avoir transmis le goût des chiffres et de m'avoir initiée aux médecines alternatives. Je vous aime.

A mon Papy Daniel, pour son soutien infaillible et ses multiples attentions. Merci d'avoir toujours cru en moi. Je t'aime mon Papy.

A vous Suzanne, merci pour vos attentions et vos encouragements.

A Flypp et Tina, mes compagnons de tous les jours pour lesquels je voulais être vétérinaire, reposez en paix.

A Reine qui rythme mes jours, merci d'exister.

Aux Nouveaux Venus qui animent très bien la maison. Je veillerai sur vous.

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A ma tante Annick, grâce à qui j'ai rencontré Marie-Noëlle, merci pour le tuyau !

A ma grande-tante Sylvaine, mon 1er moteur de recherche sur le net et à Michel qui n'a pas pu jouer aux cartes pendant ce temps-là. Merci pour votre soutien et votre accueil.

Aux autres membres de ma famille qui m'ont toujours encouragée.

A mes amis,

Pierrick , ma soupape de décompression, pour toutes ces confidences échangées. Pour toujours !

Julie, l'indescriptible, éternelle amie aux milles attentions.

Cyril , pour toutes ces prises de tête et autres questions existentielles. Amitié sincère.

Maëlane, ma fidèle lectrice pour son soutien moral.

Martin , mon compatriote lyonnais et à sa lyonnaise préférée, Anne-Sophie, la douceur même, pour toutes ces petites soirées passées ensemble.

Laetitia et JB, amis des pires galères, parce que sans vous cela n'aurait pas été pareil…vous m'avez manqué.

Béton, mon éternel complice, même si nos chemins se séparent nous resterons liés.

Fifi , pour tous ces moments forts partagés et tous ceux à venir. Surtout ne change pas, je t'adore !

Hervé, pour ta soif de connaissances, ta bonne humeur et nos fous rires. Tu pourras toujours compter sur moi.

Brasse, pour toutes ces soirées et ces plans galères partagés ici et ailleurs. Reste le même !

Pour toi Agnès qui ne les mange pas, tu dois me maudire, cette thèse est un véritable livre d'horreur ! Garde cette légèreté qui te caractérise. Merci pour les soirées pyjama-vidage de sac.

Emilie, que de chemins tortueux entre nous, mais quand nous sommes sur la même ligne plus rien ne nous arrête. Alors reste à portée de galop !

Bertrand , le dur à cuire au cœur tendre, toujours prêt pour faire la bringue. Merci pour toutes tes attentions.

Allô le Freek ce message est pour toi si tu me reçois ! Merci pour ta joie de vivre tes délires mais surtout tes bons petits plats !

Julien, la force tranquille, toujours la tête sur les épaules, sans qui TD, comptes-rendus et partiels auraient été ennuyeux. Merci pour ta compagnie en soirée et autres repas craponnois.

Céline, pour ta compagnie en TD, toujours un truc à raconter, pratique pour les retours parisiens et les matinées en clinique ! Merci pour toutes les rentrées de soirées.

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Fanny, ma poulotte d'adoption, grâce à qui les méandres de l'administration n'ont pas eu raison de moi ! Merci d'avoir toujours été présente, tu es tout simplement géniale !

Dorine, pour ton naturel, ton soutien et toutes ces discussions partagées. Merci d'avoir été là !

Sandrine, ma poulotte zomonyme, tout l'inverse de son ancienne mais les zopposés zattirent. Merci pour ton punch (et non ti punch !).

Le trio infernal des mères de clinique, Anne-So, Anne et Anne-So (original !), sans qui les cliniques auraient été bien tristes et monotones. Spéciale dédicace à l'accro du Net pour nos échanges sonores…

Mes enfants coin-coin, Agate et Nelly, sans oublier les autres : Julie, Boro, Marie-Do, Wiebke et Catherine pour nos repas de clinique et l'ambiance qui va avec !

Le groupe de parents Caro, Cécilia et Damien, en souvenir de ces longues gardes…

Clément, Papy, Pin, Pignon, Nat, Lulu, Maëlle, Elise pour tous ces bons moments partagés.

Virginie , pour nos matinées chir-ragots et pour cette expérience Outre-Mer vécue ensemble. Merci pour ton soutien et ta légèreté.

A mes voisins,

GG, Isa, Flo et Fab, pour leurs délires, leur joie de vivre et leur équilibre. Merci, vous êtes ma bouffée d'air lyonnais.

A Stéphanie Lerouge et Chantal Masse, pour leur aide si précieuse et leur bonne humeur. Un grand merci.

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS................................................................................................................ 5

TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 9

TABLE DES ILLUSTRATIONS.......................................................................................... 12

TABLE DES ANNEXES ....................................................................................................... 15

INTRODUCTION.................................................................................................................. 16

PREMIERE PARTIE : FONCTIONNEMENT COMPARATIF D'ELEVA GES CUNICOLES RATIONNELS EN FRANCE ...................................................................... 17

I. L'ATELIER CUNICOLE RATIONNEL ....................... ............................................. 17

A. LES BATIMENTS [1, 4, 5]................................................................................................ 17 B. LE MATERIEL D'ELEVAGE [1, 5, 6, 7] ............................................................................. 22

1. Le choix des cages.................................................................................................... 22 2. Circuit d'eau et mangeoires ..................................................................................... 28

C. L'AMBIANCE .................................................................................................................. 30 1. Température et chauffage [1, 5, 7, 3] ...................................................................... 30 2. L'hygrométrie [5, 7, 3] ............................................................................................. 31 3. Vitesse de l'air et ventilation [3, 5, 6, 7] .................................................................. 31

a) La ventilation statique ou naturelle [5, 6] ............................................................ 32 b) La ventilation dynamique [5, 6] ........................................................................... 33

4. L'éclairage [1, 3, 5, 7].............................................................................................. 35

II. LE CYCLE DE PRODUCTION............................................................................... 36

A. LA CONDUITE DE LA REPRODUCTION............................................................................. 36 1. Conduite en bandes [8, 9] ........................................................................................ 36 2. Les reproducteurs [5, 7]........................................................................................... 37

a) Leur sélection ....................................................................................................... 37 b) Leur renouvellement ............................................................................................ 38

3. Modes de reproduction............................................................................................. 39 a) La saillie naturelle [7, 8] ...................................................................................... 39 b) L'insémination artificielle [8, 9, 10]..................................................................... 39 c) Préparation de la femelle à la saillie [8, 10, 11]................................................... 40

4. De la gestation au sevrage [5, 6, 7] ......................................................................... 42 a) Surveillance de la gestation.................................................................................. 42 b) Gestion de la mise bas.......................................................................................... 42 c) Le sevrage ............................................................................................................ 42

B. LES PRINCIPES DE L'ALIMENTATION ............................................................................... 43 1. Les principaux besoins ............................................................................................. 43

a) Besoins en eau [1, 12, 13] .................................................................................... 43 b) Besoins en énergie [5, 7, 12, 13].......................................................................... 45 c) Besoins en matières azotées [7, 12] ..................................................................... 45 d) Besoins en cellulose [5, 7, 12] ............................................................................. 45 e) Besoins en vitamines et minéraux [7, 12] ............................................................ 46

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2. Comportement alimentaire [7, 12, 14]..................................................................... 48 3. Conduite alimentaire................................................................................................ 49

a) Présentation de l'aliment [7, 12]........................................................................... 49 b) Rationnement des animaux [12, 14]..................................................................... 50

III. GESTION DU CHEPTEL CUNICOLE [1, 5, 7]..................................................... 51

A. RESULTATS INDIVIDUELS .............................................................................................. 51 B. RESULTATS DU CHEPTEL............................................................................................... 53

1. Concernant les reproductrices ................................................................................. 53 2. Au niveau des lapereaux .......................................................................................... 54 3. Organisation du travail............................................................................................ 54

IV. LE VOLET SANITAIRE DE L'ELEVAGE CUNICOLE........... .......................... 56

A. LES PRINCIPALES PATHOLOGIES.................................................................................... 56 1. Deux pathologies virales majeures .......................................................................... 56

a) La myxomatose [5, 15] ........................................................................................ 56 b) La maladie hémorragique virale [7, 15, 16] .........................................................57

2. Les affections respiratoires [5, 7, 15] ...................................................................... 57 a) Les origines bactériennes ..................................................................................... 58 b) Les origines virales .............................................................................................. 59 c) Les origines parasitaires....................................................................................... 59

3. Les affections digestives ........................................................................................... 60 a) La parésie cæcale [15].......................................................................................... 60 b) Les origines bactériennes [5, 15, 17, 18] ............................................................. 60 c) Les origines virales [7, 15]................................................................................... 61 d) Les origines parasitaires [7, 15, 17] ..................................................................... 62 e) L'entérocolite épizootique du lapin [15, 19, 20, 21] ............................................ 64

4. Les troubles de la reproduction [5, 7] ..................................................................... 65 5. Les affections cutanées [5, 7]................................................................................... 66

B. LES MOYENS DE LUTTE.................................................................................................. 67 1. Traitements médicaux .............................................................................................. 67

a) Vaccinations [1, 7, 15] ......................................................................................... 67 b) Autres traitements [1, 7, 15, 21]........................................................................... 69

2. Prophylaxie sanitaire [1, 5, 15] ............................................................................... 70 a) Au niveau des bâtiments ...................................................................................... 70 b) Au niveau du cheptel............................................................................................ 71

V. LES DIFFERENTES APPELLATIONS OFFICIELLES DE LA VIAN DE DE LAPIN ..................................................................................................................................... 72

A. LE BIO [22, 23, 24] ........................................................................................................ 72 1. Historique et réglementation.................................................................................... 72 2. Développement du bio.............................................................................................. 74

B. LE LABEL ...................................................................................................................... 75 1. Réglementation [22, 25]........................................................................................... 76 2. Une démarche collective certifiée [25] .................................................................... 77 3. Le lapin Label Rouge [26] ....................................................................................... 78

C. LE CERTIFIE [22, 27, 28]................................................................................................ 78

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SECONDE PARTIE : ETUDE COMPARATIVE DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES ET ECONOMIQUES D'ELEVAGES CUNICOLES RATIONNELS CLASSIQUES PAR RAPPORT A UN ELEVAGE UTIL ISANT L'HOMEOPATHIE............................................................................................................... 81

I. L'HOMEOPATHIE EN ELEVAGE............................................................................ 81

A. FONDEMENTS [29, 30, 31] ............................................................................................. 81 1. L'expérimentation sur des individus sains ............................................................... 81 2. La loi de similitude................................................................................................... 82 3. Les dilutions infinitésimales ..................................................................................... 83

B. MODALITES D'APPLICATION .......................................................................................... 84 1. La consultation homéopathique vétérinaire [29, 31, 32]..................................... 84 2. La prescription [29, 31] ........................................................................................... 85 3. Un cas particulier : l'isothérapie ............................................................................ 86

II. COMPARAISON DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES ET ECONOMIQUES D'ELEVAGES CUNICOLES RATIONNELS CLASSIQ UES PAR RAPPORT A CELLES D'UN ELEVAGE UTILISANT L'HOMEOPATH IE................ 87

A. MATERIEL ..................................................................................................................... 87 1. Présentation de l'élevage ......................................................................................... 87 2. Conduite d'élevage ................................................................................................... 88

B. METHODE...................................................................................................................... 90 1. Choix des médicaments homéopathiques [33, 35]............................................ 90 2. Mise en place et objectifs de l'étude......................................................................... 93

C. RESULTATS [34]............................................................................................................ 95 1. Généralités et définitions ......................................................................................... 95 2. Etude à valeur exploratrice : comparaison avec ses propres performances........... 96

a) Comparaison des taux annuels de fertilité ........................................................... 97 b) Comparaison des taux annuels de mortinatalité................................................... 98 c) Comparaison des taux annuels de mortalité au nid.............................................. 98 d) Comparaison des taux annuels de mortalité en engraissement ............................ 99

3. Comparaison avec le groupement Terrena............................................................ 100 a) Comparaison des taux annuels de fertilité ......................................................... 101 b) Comparaison des taux annuels de mortinatalité................................................. 102 c) Comparaison des taux annuels de mortalité au nid............................................ 103 d) Comparaison des taux annuels de mortalité en engraissement .......................... 104

4. Comparaison avec les normes nationales du programme Renaceb ...................... 105 a) Comparaison des taux annuels de fertilité ......................................................... 106 b) Comparaison des taux annuels de mortinatalité................................................. 107 c) Comparaison des taux annuels de mortalité au nid............................................ 107 d) Comparaison des taux annuels de mortalité en engraissement .......................... 108

D. DISCUSSION................................................................................................................. 109 1. Bilan économique................................................................................................... 109

a) Bilan financier .................................................................................................... 110 b) Bilan de productivité .......................................................................................... 112

2. Etude prospective de l'apport de l'homéopathie dans l'amélioration des performances zootechniques .......................................................................................... 114

CONCLUSION..................................................................................................................... 116

BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................... 122

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TABLE DES ILLUSTRATIONS Liste des figures Figure 1 : Tunnels de l'élevage étudié, de dimensions 30 m x 9,30 m avec entre les deux un sas de 4 m x 3 m. ...................................................................................................................... 18 Figure 2 : Différentes conceptions possible des bâtiments d'élevage. [6]................................ 19 Figure 3 : Silos avec deux vis séparées afin d'éviter le mélange des aliments médicamenteux et de l'aliment blanc.................................................................................................................. 20 Figure 4 : Fosse peu profonde raclée automatiquement et quotidiennement. .......................... 21 Figure 5 : Les différents systèmes d'évacuation des déjections. [4]......................................... 22 Figure 6 : Cage mère utilisée dans l'élevage étudié. ................................................................ 23 Figure 7: Cage d'attente ou de pré cheptel utilisée dans l'élevage étudié................................. 23 Figure 8 : Cage d'engraissement utilisée dans l'élevage étudié................................................ 24 Figure 9 : Cage type avec repose pattes en plastique............................................................... 24 Figure 10 : Disposition des cages en "flat-deck" dans l'élevage suivi. .................................... 26 Figure 11 : Schéma de quatre grands types d'agencement de cages grillagées. [7] ................. 26 Figure 12 : Schéma d'une boîte à nid. [7]................................................................................. 27 Figure 13 : Boîte à nid en plastique utilisée dans l'élevage étudié. .......................................... 27 Figure 14 : Cage mère avec accès circulaire à la boîte à nid dont l'ouverture est contrôlée par l'éleveur. ................................................................................................................................... 28 Figure 15 : Matériel d'abreuvement. [6]................................................................................... 29 Figure 16 : Matériel d'alimentation. [6] ................................................................................... 29 Figure 17: Estimation de la vitesse d'air à l'aide d'une flamme. [7]........................................ 32 Figure 18 : Principe de la ventilation statique. [5] ................................................................... 33 Figure 19 : Principe de la ventilation dynamique. [6].............................................................. 34 Figure 20 : Moyenne de consommation de matière sèche d'aliment complet granulé et de lait, par lapereau en croissance entre 0 et 12 semaines, race californienne. [12]............................ 48 Figure 21 : Evolution de la consommation d'aliment concentré équilibré (89 % de MS) par une lapine au cours d'une gestation et d'une lactation. [7] ....................................................... 49 Figure 22 : Modèle de "fiche femelle". [7] .............................................................................. 52 Figure 23 : Histogramme des taux annuels de fertilité de l'élevage......................................... 97 Figure 24 : Histogramme des taux annuels de mortinatalité de l'élevage. ...............................98 Figure 25 : Histogramme des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage. .......................... 99 Figure 26: Histogramme des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage. ....... 100 Figure 27 : Histogramme des taux annuels de fertilité de l'élevage et du groupement Terrena. .................................................................................................................................. 101 Figure 28 : Histogramme des taux annuels de mortinatalité de l'élevage et du groupement Terrena. .................................................................................................................................. 102 Figure 29 : Histogramme des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage et du groupement Terrena. .................................................................................................................................. 103 Figure 30 : Histogramme des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage et du groupement Terrena. .............................................................................................................. 104

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Figure 31 : Histogramme des taux annuels de fertilité de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI).................................................................................................................................. 106 Figure 32 : Histogramme des taux annuels de mortinatalité de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI).................................................................................................................................. 107 Figure 33 : Histogramme des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI). ................................................................................................................... 108 Figure 34 : Histogramme des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI)...................................................................................................... 109 Figure 35 : Evolution du chiffre d'affaire et de la marge brute rapportés au nombre d'inséminations artificielles par an, de l'élevage et de la moyenne du groupement Terrena. 110 Figure 36 : Evolution des coûts des vaccins et des traitements rapportés au nombre d'inséminations artificielles annuel, de l'élevage et de la moyenne du groupement Terrena. 112 Figure 37 : Histogramme du nombre annuel de lapins produits par rapport au nombre de femelles présentes par an, de l'élevage étudié et de Renaceb (d'après l'ITAVI) .................... 113

Liste des tableaux Tableau 1 : Synthèse bibliographique des recommandations de volumes et densités pour un format adulte de 4 kg et pour des lapins vendus à 2,35 kg en moyenne. .................................25 Tableau 2 : Recommandations d'ambiance en production cunicole. [2].................................. 32 Tableau 3 : Synthèse bibliographique des recommandations d'ambiance. [1]......................... 35 Tableau 4 : Réceptivité sexuelle et modifications anatomiques chez la lapine : taux d'acceptation de la saillie.......................................................................................................... 39 Tableau 5 : Quantités d'eau ingérées quotidiennement lors d'alimentation sèche. .................. 43 Tableau 6 : Normes physico-chimiques de l'eau de boisson [13]. ........................................... 44 Tableau 7 : Caractéristiques recommandées pour les aliments destinés aux lapins de différentes catégories élevés en système intensif. [12] ............................................................ 47 Tableau 8 : Récapitulatif des quantités d'aliments consommées par jour dans un élevage cunicole rationnel. .................................................................................................................... 50 Tableau 9 : Réglementation concernant l'élevage de lapins bio. [24]...................................... 73 Tableau 10 : Exemples de certifications de lapins(d'après ULASE). [28]............................... 79 Tableau 11 : Récapitulatif des taux étudiés calculés par rapport aux données brutes de l'élevage par an. ........................................................................................................................ 96 Tableau 12 : Récapitulatif des taux étudiés calculés par rapport aux données brutes de l'élevage d'août 2002 à août 2004............................................................................................. 97 Tableau 13 : Récapitulatif des taux étudiés obtenus d'après les relevés annuels du GTE de Terrena. .................................................................................................................................. 101 Tableau 14 : Récapitulatif des taux annuels de fertilités de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena. .............................................................................................................. 102 Tableau 15 : Récapitulatif des taux annuels de mortinatalité de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena. ......................................................................................................... 103 Tableau 16 : Récapitulatif des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena. ......................................................................................... 104 Tableau 17 : Récapitulatif des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena. ................................................................................ 105 Tableau 18 : Récapitulatif des taux étudiés obtenus d'après les relevés annuels du GTE de Terrena et ceux de Renaceb (d'après l'ITAVI). ...................................................................... 106

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Tableau 19 : Récapitulatif des données économiques de l'élevage obtenues d'après les relevés annuels du GTE de Terrena.................................................................................................... 110 Tableau 20 : Récapitulatif des données économiques annuelles du quart supérieur du groupement Terrena. .............................................................................................................. 111 Tableau 21 : Récapitulatif du nombre annuel de lapins produits par rapport au nombre de femelles présentes par an, de l'élevage étudié et de Renaceb (données fournies par l'ITAVI). ............................................................................................. 112 Tableau 22 : Récapitulatif du nombre annuel de kilogrammes de lapins vendus dans l'élevage par rapport au nombre d'inséminations artificielles de la même année..................................113

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TABLE DES ANNEXES ANNEXE 1 ............................................................................................................................ 118 ANNEXE 2 ............................................................................................................................ 119 ANNEXE 3 ............................................................................................................................ 120 ANNEXE 4 ............................................................................................................................ 121

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INTRODUCTION En quelques années, l'élevage cunicole est passé du mode familial au mode intensif. La conduite d'élevage a dû parallèlement évoluer et s'adapter à ce nouveau mode de production, notamment au niveau de la maîtrise de l'ambiance d'élevage. Néanmoins, la cuniculture reste un type d'élevage marginal avec peu d'éleveurs, évoluant sur un marché libre : il n'existe aucune subvention et le prix du kilogramme de lapin vif est libre, une cotation hebdomadaire est toutefois publiée. De plus, les lapins sont des animaux très sensibles à leur environnement, déclarant des affections à la moindre variation de ce dernier.

Par conséquent la réussite d'un tel élevage réside dans le contrôle de l'état sanitaire des animaux et la méthode la plus répandue est l'adjonction régulière d'antibiotiques et d'anticoccidiens dans l'alimentation des lapins, ce qui soulève la question des résidus médicamenteux dans la viande de lapin, certes à doses minimes lors du respect des délais d'attente.

Ainsi, la problématique est la suivante : comment maintenir un élevage performant en réduisant l'apport systématique d'antibiotiques ?

En ce qui concerne les animaux de rente destinés à la consommation humaine, l'apport de l'homéopathie permet d'éviter les résidus médicamenteux et répond aux exigences du consommateur souhaitant des aliments sans résidus toxiques ou médicamenteux.

Dans ce contexte, nous nous proposons d'étudier l'apport de l'homéopathie dans un élevage cunicole particulier, qui d'une part, a supprimé les antibiotiques dans la supplémentation des aliments distribués en engraissement et qui d'autre part, a mis en place un protocole de traitements homéopathiques aussi bien préventifs que curatifs administré à tous les stades de la production.

Dans une première partie nous présenterons ce qu'est un atelier cunicole rationnel, de la conception des bâtiments jusqu'à la conduite d'élevage, mais nous évoquerons aussi les affections rencontrées dans de telles structures. Par comparaison, nous préciserons à chaque fois les pratiques développées dans l'élevage de notre étude. Puis, dans une seconde partie, après avoir rappelé les fondements de l'homéopathie et précisé les traitements utilisés dans notre étude, nous analyserons les résultats technico-économiques de cet élevage en les comparant à ses propres performances avant l'introduction de l'homéopathie, ensuite à celles de son groupement et enfin aux données nationales.

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Première partie : fonctionnement comparatif d'élevages cunicoles rationnels en France

I. L'ATELIER CUNICOLE RATIONNEL

L'atelier cunicole rationnel correspond à un élevage spécialisé dont le nombre d'animaux exploités est important et dont le rythme de production est intensif. Le lapin, de par ses caractéristiques physiologiques et zootechniques est une espèce qui illustre l'impact de la zootechnie sur la pathologie. L'intégrité des moyens de défense naturelle des animaux est maintenue par une zootechnie adaptée. [1,2] Il importe que les animaux n'aient pas à lutter contre les agressions provoquées par leur environnement. [3]

A. Les bâtiments [1, 4, 5]

Le lapin étant un animal craintif il déclenche d'autant plus facilement des pathologies lorsqu'il est soumis à des stress répétés. De ce fait, les bâtiments d'élevage doivent être adaptés, c'est-à-dire être un outil de travail efficace permettant d'obtenir les meilleures conditions de production pour l'animal, mais aussi d'optimiser les interventions de l'éleveur. La facilité de leur accès est un facteur important à prendre en considération pour les enlèvements d'animaux et les livraisons.

L'implantation prendra en compte la protection de l'élevage par rapport à son environnement et aux différents facteurs de stress : terrain sec et perméable, isolé, à distance d'autres animaux ou de source de bruit inconstant. En effet, les lapins sont très sensibles aux bruits inhabituels mais peuvent supporter de fortes intensités sonores. De ce fait, la radio est souvent utilisée dans les élevages avec des volumes importants afin de couvrir les bruits environnants. Dans l'élevage étudié, la radio fonctionne de 5 heures à 22 heures et lors d'orages nocturnes elle est laissée allumée.

De plus, la législation impose des distances réglementaires en fonction des pollutions et des odeurs engendrées par de tels élevages. Les élevages considérés comme installations classées présentent une étude d'impact environnemental dans leur dossier de construction.

Les principaux types de bâtiments sont :

• un bâtiment "en dur", de maçonnerie avec ou sans fenêtres, cette dernière solution permettant un meilleur contrôle de l'isolation et de l'éclairement du bâtiment

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• un "abri tunnel", ressemblant à une serre, avec une armature métallique supportant une bâche plastique doublée, imperméable, dans laquelle est inséré le matériaux isolant (cf. Figure 1).

Les élevages, pour la plupart, sont tous de type naisseur (élevage des lapereaux jusqu'au sevrage) et engraisseur (élevage des lapins du sevrage à l'abattage). L'élevage étudié correspond effectivement à ce type de structure, par conséquent, seule cette organisation sera détaillée.

Figure 1 : Tunnels de l'élevage étudié, de dimensions 30 m x 9,30 m avec entre les deux un sas de 4 m x 3 m.

Un élevage peut se constituer de plusieurs bâtiments ou être entièrement installé dans un seul bâtiment divisé en plusieurs salles.

Indépendamment de l'importance de l'élevage, les bâtiments comportent plusieurs pièces ou cellules :

• les reproducteurs logent dans la maternité

• leurs petits après sevrage sont transférés en engraissement

• parfois, une salle supplémentaire peut être réservée au pré-cheptel de renouvellement, sinon celui-ci est souvent situé en maternité.

L'organisation des cellules d'élevage peut être longitudinale ou transversale, cette dernière permettant une conduite d'élevage en bandes multiples (cf. Figure 2).

En élevage dit "classique" un bâtiment ou une pièce est dévolue à un rôle : maternité ou engraissement, alors qu'en système d'élevage "tout plein-tout vide" le bâtiment présente deux salles identiques servant tour à tour de maternité et d'engraissement selon les changements de place des animaux (cf. Figure 2). Dans l'élevage étudié, l'éleveur pratique le "tout plein-tout vide", mais dans son cas ce sont les mères qui changent de salle d'élevage, les lapereaux restant dans la cage où ils ont été sevrés.

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L'engraissement, pour des raisons de moindre coût, peut se situer à l'extérieur sur un modèle d'élevage en plein air : les cages sont alors disposées en rang sur une aire bétonnée, leurs parois et leur couvercle faisant office de protection.

Figure 2 : Différentes conceptions possible des bâtiments d'élevage. [6]

Outre ces salles d'élevage, l'élevage est divisé en plusieurs parties :

• un sas :

Il isole les lapins par rapport à l'extérieur et sert à entreposer des tenues (vêtements et bottes) spécifiques à l'élevage. A l'entrée du sas, un pédiluve contenant une solution antiseptique assure la désinfection des bottes et évite l'introduction de germes par cette voie. Une cabine de douche peut se trouver avant l'entrée dans le sas ou dans ce dernier afin de maximaliser la prévention sanitaire, comme c'est le cas dans l'élevage étudié.

Le sas constitue aussi, dans certains cas, une barrière entre la température extérieure et les lapins : l'air peut être chauffé ou refroidi avant d'arriver au niveau des animaux, rôle retrouvé dans l'élevage étudié.

• un magasin de stockage :

Il peut être commun avec le sas et sert à l'entrepôt du petit matériel et/ou de l'alimentation. La pharmacie et tous les documents du suivi de l'élevage y sont conservés.

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• un local de quarantaine :

Il sert à l'introduction de nouveaux animaux notamment des nouveaux reproducteurs. Le contact avec un ou deux lapins de l'élevage peut y avoir lieu durant quelques jours. Sur le terrain ce local est rarement retrouvé.

• un bac d'équarrissage :

Idéalement placé en dehors du bâtiment, il correspond souvent à un petit congélateur coffre où sont stockés les animaux morts ramassés chaque jour, en attendant le passage de l'équarrisseur.

• des silos situés à proximité du bâtiment :

Ils doivent être identifiés et facilement accessibles pour les camions de livraison. Les aliments y sont conservés hors de portée des animaux nuisibles. Dans le cas de l'utilisation d'un aliment blanc (sans traitement incorporé), il est nécessaire de consacrer un silo spécifique pour cet aliment et surtout indépendant au niveau du mécanisme de distribution. C'est ce qui est observé dans l'élevage suivi (cf. Figure 3).

Figure 3 : Silos avec deux vis séparées afin d'éviter le mélange des aliments médicamenteux et de l'aliment blanc.

• un quai d'embarquement pour l'enlèvement des lapins en fin d'engraissement.

• un système d'élimination des déjections :

Les quantités de déjections varient en fonction du logement, de l'alimentation et de l'intensité de la production.

Pour des animaux en élevage rationnel et consommant des aliments concentrés complets, la production de déjections est d'environ 0,5 à 0,8 litre d'urine par cage-mère et par jour et de 250 à 400 grammes de fèces par cage-mère et par jour. La cage-mère constitue l'unité de base de l'élevage et à travers elle c'est la notion de cages de reproductrices en activité qui est exprimée.

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Pour leur élimination il existe différents systèmes basés sur (cf. Figure 5) :

- l'élimination régulière : les déjections sont évacuées de façon journalière ou semi-hebdomadaire par un système de raclage (généralement automatique) qui passe d'un bout à l'autre de la rangée de cages et les entraîne vers une fosse extérieure. Dans ce cas, les fosses situées sous les cages sont peu profondes. Concernant l'élevage suivi, l'éleveur a choisi ce système avec un raclage journalier (cf. Figure 4).

Figure 4 : Fosse peu profonde raclée automatiquement et quotidiennement.

- l'accumulation : les déjections sont stockées en fosses profondes situées sous les rangées de cages. Au bout d'un mois, la dégradation commence et l'augmentation du volume se fait moins vite. La capacité de stockage de ces fosses est fonction de leur profondeur, elle varie de plusieurs semaines à plusieurs mois.

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Figure 5 : Les différents systèmes d'évacuation des déjections. [4]

Il est important de noter que les différents types de bâtiments ou de salles doivent être disposés dans un ordre particulier afin de respecter le principe de la "marche en avant" : aucun animal ne doit croiser un animal d'un autre stade de production.

Quarantaine � Pré-cheptel � Maternité � Engraissement � Vente [4]

B. Le matériel d'élevage [1, 5, 6, 7]

Le matériel d'élevage doit être choisi afin de résister aux dents des lapins, de n'occasionner aucune blessure, d'empêcher l'animal de fuir et de le protéger des autres espèces. [5]

1. Le choix des cages

La disposition des cages a une influence directe sur l'accessibilité, la surveillance et le confort des animaux, ainsi que sur les facilités d'évacuation des déjections.

La cage-mère, définie précédemment, correspond donc à une place de lapine reproductrice active dans une cage équipée d'une boîte à nid (cf. Figure 6).

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Figure 6 : Cage mère utilisée dans l'élevage étudié.

D'autres catégories de cages lui sont associées :

• les cages de mâles servant à la reproduction (aucun mâle reproducteur dans l'élevage suivi).

• les cages des futurs reproducteurs ou de pré-cheptel, les jeunes lapines de renouvellement y sont élevées en attendant l'âge de la mise à la reproduction.

• les cages d'attente où sont placées les lapines reproductrices adultes n'ayant pas mis bas dans l'attente de la prochaine mise à la reproduction (cf. Figure 7).

Figure 7: Cage d'attente ou de pré cheptel utilisée dans l'élevage étudié.

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• les cages d'engraissement destinées à l'élevage des lapereaux de leur sevrage à leur abattage (cf. Figure 8).

Figure 8 : Cage d'engraissement utilisée dans l'élevage étudié.

Pour les cages sans litière, essentiellement les cages à sol grillagé, l'ensemble de la structure est généralement en métal ou en bois. Le plus souvent, les cages sont grillagées intégralement ce qui facilite leur nettoyage et leur désinfection. Par contre, dans le cas de bâtiment plein air pour l'engraissement, les parois des cages peuvent être pleines, en tôle par exemple, afin d'assurer une protection contre les courants d'air aux lapins.

Le grillage métallique doit être à mailles soudées et ne pas présenter d'aspérités pour éviter les blessures au niveau des pattes des animaux. Dans l'élevage étudié, chaque cage est équipée d'un repose patte en plastique clipsé sur le grillage (cf. Figure 9), depuis leur utilisation les maux de pattes ont complètement disparus de l'élevage.

Figure 9 : Cage type avec repose pattes en plastique.

Ainsi, la cage grillagée indépendante présente le gros avantage d'être amovible et de pouvoir être nettoyée et désinfectée en dehors des cellules d'élevage. Cependant, le

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lapin est exposé à tous les courants d'air d'où l'importance de maîtriser l'ambiance du bâtiment.

La surface de la cage et son volume doivent correspondre aux besoins des animaux, dans ce but, des normes ont été établies (cf. Tableau 1).

Tableau 1 : Synthèse bibliographique des recommandations de volumes et densités pour un format adulte de 4 kg et pour des lapins vendus à 2,35 kg en moyenne.

Maternité Engraissement Pré-cheptel

Volume disponible 3 m3 / cage mère 0,25 m3 / place d'engraissement

1,5 à 2 m3 / futur reproducteur

Surface de la cage 0,25 à 0,30 m² /

reproducteur 0,05 m² / lapereau

0,15 à 0,20 m² / lapin

Nombre de cage pour 100 cages-mères

100 cages femelles avec boîte à nid

10 à 20 cages d'attente sans boîte à nid

14 à 15 cages mâles

150 cages de 8 lapins (1200 places)

20 à 30 cages

Concernant l'élevage étudié, le volume disponible est le même pour tous les animaux du fait, d'une part, des dimensions identiques des deux tunnels et d'autre part, de la non séparation du pré-cheptel et des femelles en attente, des autres animaux. Ce volume représente 1 200 m3 pour 330 cages mères soit 3,64 m3/cage-mère, correspondant aux normes préconisées. La surface des cages représente 0,30 m² et l'élevage comprend au total 660 cages femelles avec boîte à nid amovible et 216 cages de pré-cheptel, ce qui est dans les normes.

Il existe différents types d'agencement de cages grillagées (cf. Figure 11) :

• le "flat-deck" : les cages sont alignées sur un seul étage, les fosses à déjections se trouvent en dessous (cf. Figure 10). Ce système est préconisé en maternité car il favorise la surveillance des animaux et leur accessibilité (l'ouverture se faisant par le dessus). L'inconvénient est que la densité animale est diminuée et par conséquent le coût est plus important.

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Figure 10 : Disposition des cages en "flat-deck" dans l'élevage suivi.

• le système californien : les cages sont disposées sur deux étages, décalés sur le plan horizontal. La concentration des animaux dans le bâtiment est plus élevée, mais la surveillance et les manipulations des animaux sont plus délicates. Ce système est donc utilisé pour les cages de pré-cheptel et d'attente, méthode pratiquée par l'éleveur de l'exploitation étudiée.

• la batterie à plan incliné ou superposée : les cages sont superposées sur le plan vertical, la récupération des déjections se fait à l'aide de plaques en tôle inclinée ou non. L'augmentation de la concentration d'animaux est notable mais l'accès aux cages et la manipulation des animaux sont très difficiles, par conséquent cette disposition est rarement utilisée.

Figure 11 : Schéma de quatre grands types d'agencement de cages grillagées. [7]

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Concernant la boîte à nid, il faut souligner que c'est un des éléments les plus importants puisqu'elle est le premier habitat du lapereau. Or, la mortalité durant le pré-sevrage représente un pourcentage élevé de 10 à 40 % selon les élevages, d'où l'importance des caractéristiques de la boîte à nid qui doit assurer la protection des lapereaux en maintenant un milieu propice à leur développement (milieu propre, sec, à température stable et sain).

Ainsi, la boîte à nid peut correspondre à une boîte rectangulaire en bois (cf. Figure 12) ou plastique (cf. Figure 13), disposée à l'extérieur de la cage, de manière à ce que le fond soit plus bas que le plancher de la cage. Ceci permet d'empêcher les petits de sortir dans la cage trop tôt (avant l'âge de 10 à 15 jours), mais aussi de favoriser leur rentrée en cas de sortie. Sa disposition doit permettre à l'éleveur une surveillance aisée de la portée.

Figure 12 : Schéma d'une boîte à nid. [7]

Figure 13 : Boîte à nid en plastique utilisée dans l'élevage étudié.

Le fond peut être incurvé d'un côté pour faciliter le regroupement des lapereaux afin qu'ils maintiennent leur température élevée, lorsque la température extérieure s'abaisse. Il doit aussi être conçu pour laisser les urines s'écouler.

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La femelle accède à la boîte à nid par une entrée circulaire, dont la fermeture peut être contrôlée par l'éleveur, comme c'est le cas dans l'élevage étudié (cf. Figure 14).

Figure 14 : Cage mère avec accès circulaire à la boîte à nid dont l'ouverture est contrôlée par l'éleveur.

Pour obtenir un nid de bonne qualité, il est nécessaire d'apporter une litière en plus des poils de la lapine, des copeaux de bois tendre non traité ou de la paille peuvent convenir.

Dans l'élevage étudié, la surveillance de la mise bas permet à l'éleveur de transférer les lapereaux dans un nid propre comprenant des copeaux de bois tendre, les poils et les enveloppes fœtales non mangées par la mère sont retirés.

2. Circuit d'eau et mangeoires

Les lapins alimentés par des granulés doivent avoir de l'eau propre à volonté. Concernant les élevages en plein-air, le système utilisé doit prévenir les cas de gel.

Le système le plus employé et rencontré dans l'élevage suivi, est l'abreuvoir automatique à pipettes (cf. Figure 15), néanmoins il nécessite une certaine surveillance quant au gaspillage d'eau et à l'humidification engendrée des cages dus à l'apprentissage des lapins à se servir des pipettes. Il existe aussi un risque de privation d'eau, du fait de l'obturation difficilement visible du clapet des pipettes.

Le circuit d'eau se compose d'un ou plusieurs bacs de réserve (un bac pour chaque rangée dans le cas de l'élevage étudié), couverts, situés à une hauteur permettant de

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réduire la pression dans les canalisations (cf. Figure 15). Ils servent à la distribution de traitements via l'eau de boisson.

L'entretien du circuit doit être régulier afin d'éliminer les dépôts organiques et minéraux.

Figure 15 : Matériel d'abreuvement. [6]

L'alimentation est distribuée dans des mangeoires accessibles de l'extérieur de la cage, démontables et facilement nettoyables (cf. Figure 16). En général, elles sont en tôle galvanisée ou en matière plastique résistant aux dents des lapins.

La poussière d'aliment s'échappe par le fond perforé, le cloisonnement empêche les lapins d'y entrer et de souiller l'aliment et un rebord permet d'éviter le gaspillage.

Figure 16 : Matériel d'alimentation. [6]

Les capacités correspondent à plusieurs jours de distribution (2 à 3 jours).

Il existe différents systèmes de distribution automatique (chaîne avec vis sans fin, chariot monté sur rail…) souvent utilisés en engraissement. En maternité, il est préférable d'évaluer la consommation d'aliment pour repérer plus rapidement les problèmes d'alimentation révélant la présence d'animaux malades. L'éleveur de l'exploitation suivie, utilise la distribution automatique de l'alimentation à l'aide d'un trémie à vis.

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C.L'ambiance

L'élevage rationnel a permis d'obtenir une production plus régulière et continue, en protégeant notamment les animaux dans des bâtiments. Or les lapins sont très sensibles aux facteurs d'environnement tels que : la température, l'hygrométrie, la concentration en gaz, la vitesse d'air et la lumière. De ce fait, la maîtrise de ces paramètres s'est développée et la notion d'ambiance d'élevage est née.

En ce qui concerne le microbisme, il sera plus particulièrement étudié dans le volet sanitaire.

1. Température et chauffage [1, 5, 7, 3]

La température représente un paramètre important dans un élevage cunicole et mesurable facilement à l'aide de sonde.

Les recommandations sont les suivantes :

• dans la maternité 16 à 19°C afin d'obtenir 29 à 30°C au niveau des boîtes à nids. En effet, les lapereaux nouveau-nés sont dépourvus de fourrure et n'ont pas la possibilité d'ajuster leur consommation alimentaire pour pallier une température trop basse. Leur réserve de graisse brune les préserve à condition qu'ils restent groupés et que la température du nid soit d'au moins 28°C.

• en engraissement 12 à 14°C afin d'optimiser l'indice de consommation et la vitesse de croissance.

L'élevage étudié présente une température d'environ 20 à 21°C et ce pour la maternité comme pour l'engraissement.

Afin de réguler leur production de chaleur les lapins ingèrent de plus ou moins grandes quantités d'aliment. Concernant leurs déperditions de chaleur, ils jouent sur la position générale du corps, la fréquence respiratoire et la température périphérique (surtout celle des oreilles).

Ces systèmes de régulation sont efficaces pour une température ambiante comprise entre 0 et 30°C. Les températures élevées ont des répercussions néfastes sur la fécondité et provoquent des troubles digestifs du fait d'un abreuvement trop important, au-delà de 35°C les lapins font de l'hyperthermie.

Les lapins craignent surtout de brusques variations de température (variation de 3 à 5°C maximum dans une même journée).

Ainsi, l'isolation des bâtiments revêt un caractère important afin de maintenir une température ambiante optimale. Les tunnels de l'élevage étudié sont isolés avec de la laine de verre.

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Pour maintenir des températures dans les normes, stables, le chauffage des bâtiments s'avère nécessaire en hiver (système de canon à air chaud dans l'élevage étudié) et le refroidissement souhaitable en été par brumisation ou par aspersion de la toiture si l'isolation n'est pas satisfaisante et si la ventilation dynamique ne donne pas une baisse suffisante de la température. Dans certains nouveaux bâtiments, un système de "cooling" est mis en place permettant de rafraîchir l'air qui rentre dans les salles : il s'agit d'un panneau où de l'eau froide circule et rentre en contact avec l'air chaud extérieur. Les deux tunnels de l'exploitation étudiée sont équipés de ce système (comme le montre la Photographie 1) et chaque tunnel possède aussi, un ventilateur placé en hauteur au milieu du bâtiment, qui se déclenche lors de l'élévation trop importante de la température.

2. L'hygrométrie [5, 7, 3]

L'humidité relative de l'air ou hygrométrie est le rapport entre le poids réel de la vapeur d'eau contenu dans l'air et le poids d'eau maximum qu'il pourrait contenir s'il était saturé à la température considérée. Pour l'atelier cunicole, l'idéal se situe vers 60 à 70 %, dans l'élevage étudié les valeurs sont comprises entre 50 et 80 %. Cependant les lapins supportent bien des taux d'humidité élevés (dans le milieu naturel, les terriers ont souvent une hygrométrie proche de 100 %). Par contre, une hygrométrie trop basse (moins de 50 %) est néfaste : la formation de poussières est favorisée lesquelles dessèchent les voies respiratoires et irritent les muqueuses, augmentant ainsi la sensibilité des lapins aux infections.

Toutefois, si l'hygrométrie et la température sont trop élevées, l'évaporation ne s'effectue pas correctement et les animaux se trouvent dans une situation inconfortable voire prostrés. De plus, cette configuration favorise le développement des germes pathogènes.

Si l'hygrométrie est importante mais que la température est basse, de la condensation se forme sur les parois ce qui entraîne une augmentation des pertes de chaleur des animaux et des pathologies digestives et respiratoires.

Une bonne ventilation permet d'abaisser l'excès d'humidité produit par les animaux.

3. Vitesse de l'air et ventilation [3, 5, 6, 7]

La ventilation de l'élevage a différents objectifs : assurer les besoins en oxygène, évacuer les gaz nocifs produits par les animaux et maîtriser la température ainsi que l'hygrométrie du bâtiment. Ces différents rôles sont plus ou moins importants en fonction du climat, de la densité animale, du type de cage... Ainsi, des normes de débit de ventilation par kilogramme de poids vif de lapins présents dans la cellule d'élevage sont établies en fonction de la température, de l'hygrométrie et de la vitesse de l'air (cf. Tableau 2). Le système de ventilation doit donc être réglable afin de répondre aux besoins des animaux.

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Tableau 2 : Recommandations d'ambiance en production cunicole. [2]

Température °C

Hygrométrie %

Vitesse d'air m/s

Débit ventilation m3/h/kg

12-15 16-18 19-22 22-25

60-65 70-75 75-80 80-85

0,10-0,15 0,15-0,20 0,20-0,30 0,30-0,40

1 à 1,5 2 à 2,5 3 à 3,5 3,5 à 4

La mesure de la vitesse de l'air est possible avec un anémomètre à fil chaud, mais elle reste anecdotique car coûteuse. En revanche, l'estimation de cette vitesse peut se faire en observant la flamme d'une bougie (cf. Figure 17). Dans le cas de l'élevage étudié, la mesure de la vitesse de l'air est effectuée par un technicien du groupement, elle a révélé une vitesse de 0 à 0,1 m/s au niveau des animaux et de 0,4 à 0,5 m/s en dessous des cages, le débit quant à lui se situe autour de 4 m3/h/kg.

Figure 17: Estimation de la vitesse d'air à l'aide d'une flamme. [7]

Les gaz nocifs comprennent essentiellement : le gaz carbonique (CO2), émis lors de la respiration des animaux, l'ammoniac (NH3) et l'hydrogène sulfuré (H2S) issus des processus de fermentations des déjections. L'ammoniac est un gaz irritant qui altère fortement l'intégrité des voies respiratoires, de ce fait, la teneur maximale de ce gaz dans l'air respiré par les lapins ne doit pas dépasser 5 ppm. Cette teneur en ammoniac n'a jamais été mesurée dans l'élevage suivi.

Les courants d'air sont à proscrire car ils provoquent du stress et des pathologies respiratoires et digestives. La distance entre les animaux et l'entrée d'air doit être de 1,5 mètre minimum (1,8 à 2 mètres sont souhaitables).

Il existe deux types de ventilation : statique et dynamique.

a) La ventilation statique ou naturelle [5, 6]

C'est le système le plus simple et le moins onéreux, basé sur le principe suivant : la chaleur dégagée dans le bâtiment crée un flux d'air chaud ascendant. Il suffit donc

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d'évacuer ce flux par des ouvertures hautes au niveau du toit (cheminées ou lanterneaux). Quant à l'entrée d'air elle se fait par des trappes ou volets d'admission, suite à la dépression engendrée par la sortie de l'air chaud (cf. Figure 18). Le débit d'air est réglé pour la plupart des bâtiments à l'aide de trappes.

Figure 18 : Principe de la ventilation statique. [5]

Afin d'obtenir une bonne évacuation de l'air, les bâtiments ne doivent pas être trop larges (8 à 10 mètres) et doivent se situer en terrain dégager pour faciliter les entrées d'air. De plus, l'élevage doit présenter une faible à moyenne concentration d'animaux.

En pratique ce système est peu utilisé car il convient peu à la cuniculture.

b) La ventilation dynamique [5, 6]

C'est le système le plus courant actuellement, ici les différences de pression sont obtenues à l'aide de ventilateurs qui extraient ou pulsent l'air dans le bâtiment. Ainsi, il existe trois types de ventilation dynamique : en dépression, en surpression ou mixte (cf. Figure 19).

En dépression, les ventilateurs extraient l'air en bout de bâtiment. Les entrées d'air doivent être en nombre suffisant et bien situées afin d'assurer un renouvellement correct de l'air. L'extraction basse est réalisée au niveau des fosses à déjections ou par des couloirs de service creux et percés latéralement pour recueillir l'air du bâtiment. Tandis que l'extraction haute se fait par des ventilateurs situés au niveau des lanternaux. La vitesse de l'air est réduite dans le bâtiment. Le système est peu onéreux.

Dans l'élevage étudié, l'extraction de l'air est basse, elle est assurée par trois ventilateurs situés au-dessus de chaque fosse, d'une puissance maximale de 12 500 m3/h chacun, et un quatrième en partie haute, d'une puissance de 8 500 m3/h. L'air entre depuis le sas de préparation jusqu'à la salle d'élevage de chaque tunnel par des entrées d'air basses. De plus, il est admis depuis l'extérieur par l'intermédiaire de pad-coolings d'une surface de 9 m2 pour chaque tunnel.

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En surpression, les ventilateurs pulsent de l'air à l'intérieur du bâtiment et les sorties d'air s'effectuent par les orifices de sortie grâce à la surpression créée par les ventilateurs. Ce système permet de filtrer l'air entrant dans le bâtiment.

En surpression-dépression, les deux systèmes sont associés : l'air est pulsé dans le bâtiment par des ventilateurs, tandis que d'autres l'extraient.

Figure 19 : Principe de la ventilation dynamique. [6]

Les entrées d'air doivent être symétriques, réparties de façon homogène dans le bâtiment et aussi éloignées que possible des animaux. De même, les sorties d'air doivent être symétriques et équilibrées par rapport aux entrées d'air. Dans l'élevage étudié, l'entrée d'air se fait par le système de pad-cooling qui prend la majeure partie de la largeur du bâtiment.

Le réglage de la ventilation en fonction de la température s'effectue par modulation du débit des ventilateurs (variation de leur vitesse de rotation). Dans l'élevage suivi, le réglage est géré par deux boîtiers électroniques (un par tunnel) grâce à une sonde de température placée dans la salle d'élevage. De plus, un système très performant d'alarmes permet de prévenir l'éleveur lors d'une élévation trop importante de température.

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4. L'éclairage [1, 3, 5, 7]

Comme sur la plupart des espèces animales, la lumière a une influence sur la reproduction du lapin. Par conséquent, en maternité, le rôle de la lumière est important afin de réduire les variations saisonnières et de ce fait, d'étaler la production tout au long de l'année.

La photopériode adaptée aux lapines semble être de 14 à 16 heures d'éclairement par 24 heures, alors que celle correspondant le mieux aux mâles est seulement de 8 heures. Mais pour des raisons de facilité du travail et d'économie, il est courant de loger les reproducteurs dans la même cellule d'élevage, avec une photopériode de 16 heures par 24 heures, les mâles s'adaptant bien. C'est en effet, le système adopté par l'éleveur de l'exploitation étudiée, avec cependant une durée d'éclairement de 12 heures par 24 heures.

Il faut assurer une luminosité de l'ordre de 30 à 40 lux pour maintenir un taux de gestation correct.

Pour ce qui est de l'engraissement, l'éclairage n'est pas nécessaire. En effet, les lapins consomment plus d'aliment la nuit et sont beaucoup plus tranquilles dans l'obscurité, conditions nécessaires pour un engraissement correct. Pour ces raisons, les lapins peuvent rester dans l'obscurité et recevoir quelques heures de lumière artificielle au moment des interventions de l'éleveur : 1 à 2 heure par 24 heures, à heures fixes et d'intensité minimale de 5 à 10 lux ; ou subir le rythme de lumière naturelle si le bâtiment comporte des ouvertures. Dans l'élevage étudié, les lapins en engraissement subissent le même rythme d'éclairage que ceux en maternité.

Tableau 3 : Synthèse bibliographique des recommandations d'ambiance. [1]

Valeurs Paramètres d'ambiance Maternité et pré-cheptel Engraissement

Volume 3 m3 /cage mère, 2 m3 /place pré

cheptel 5 m3 /15-18 lapins

Température 16-18°C (maximum de 27-29°C) 12-14°C (maximum de 27-29°C) Vitesse d'air Entre 0,1 et 0,4 m/seconde au niveau des cages Débit d'air Entre 1 et 3 m3/heure/kg de poids vif

Renouvellement d'air Entre 0,8 et 8 volumes total par heure Gaz nocifs H2S, CO2 et NH3 < à 5 ppm

Hygrométrie 60-70 % (entre 55 et 80 % pour les extrêmes)

Eclairage 16 h/jour à 30-40 lux Pénombre/obscurité, lumière

naturelle ou éclairage à rythme régulier

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II. LE CYCLE DE PRODUCTION

La mise à la reproduction représente le début du cycle de production. La gestation dure 31 jours en moyenne (29 à 32 jours).

L'objectif de l'éleveur de l'exploitation suivie, est l'abattage et la vente de lapins de 73 jours, d'un poids vif de 2,6 kg, pour une durée d'engraissement de 6 semaines.

Pour satisfaire la demande de lapins "lourds", certains éleveurs gardent les lapins en engraissement une à deux semaines supplémentaires.

A. La conduite de la reproduction

Les caractéristiques physiologiques de la lapine, s'agissant de la reproduction, conditionnent le cycle de production. En effet, l'ovulation est provoquée par l'accouplement à condition que la lapine soit réceptive.

1. Conduite en bandes [8, 9]

L'éleveur peut donc imposer un rythme de reproduction à son cheptel afin de répartir sa charge de travail. De plus, la conduite en bandes, sous forme de lots regroupant des femelles présentant le même stade physiologique, permet d'optimiser le temps de travail et de diminuer les coûts d'enlèvement en fin d'engraissement.

Il existe deux types de rythme de reproduction :

• saillie effectuée 10 à 11 jours après la mise bas, autrement désignée méthode semi-intensive de reproduction à 42 jours (31 jours de gestation + 10 à 11 jours de repos avant la nouvelle saillie). Méthode pratiquée dans l'élevage étudié.

• saillie effectuée 48 heures après la mise bas, méthode de reproduction dite intensive.

La conduite d'une bande unique à 42 jours permet d'obtenir entre 8 à 9 séries de mise bas par an, avec un jour précis consacré à un type de travail tous les 42 jours : mise à la reproduction (saillie naturelle ou insémination artificielle), diagnostic de gestation, mise bas, sevrage et vente (cf. Figure 10). Lorsqu'il y a deux bandes, le cycle de travail se répète toutes les trois semaines et toutes les semaines avec six bandes.

Lorsque la conduite se fait en bande unique, les lapines non fécondées sont remises à la reproduction en même temps que les autres au cycle suivant ce qui constitue une perte économique, tandis qu'en bandes multiples elles peuvent être changées de bande et remises à la reproduction le plus tôt possible.

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Figure 10 : Schéma de conduite en bande unique à 42 jours d'après l'élevage étudié.

Gestation (31j) Lactation (33j)

Lapine MB1 IA Diagnostic Sevrage MB2 IA Diagnostic

par palpation

par palpation

Temps

0 11 22 33 42 53 64 73 >

(jours)

Jeune

Naissance Sevrage Abattage

Allaitement 6 semaines d'engraissement

2. Les reproducteurs [5, 7]

a) Leur sélection

Les reproducteurs les plus utilisés sont des reproducteurs hybrides issus de plusieurs croisements de races différentes. L'intérêt des croisements réside dans le phénomène d'hétérosis, c'est-à-dire que la plupart des performances zootechniques des animaux issus de croisements sont supérieures à la moyenne de celles de leurs parents. Ainsi, la sélection recherche à obtenir des lapins ayant de bonnes qualités de reproduction et une vitesse de croissance élevée.

La sélection est à l'origine de deux types de souche aux caractéristiques zootechniques différentes :

- la souche dite "maternelle", sélectionnée sur sa prolificité, son taux de fertilité et sa production laitière

- la souche dite "de chair", sélectionnée sur sa vitesse de croissance, sa masse musculaire, son rendement à l'abattage et son indice de consommation faible.

En élevage, ces deux souches sont croisées afin d'obtenir les lapereaux qui seront commercialisés. Pour se faire, une femelle de souche maternelle est croisée avec un mâle de souche chair.

La filière de production des lapins reproducteurs se divise comme suit :

- les sélectionneurs, ils définissent les caractères zootechniques recherchés sur des reproducteurs appelés arrières grands parentaux

- les multiplicateurs, ils assurent la reproduction des arrières grands parentaux et obtiennent ainsi des grands parentaux. Ces derniers sont

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accouplés et leurs petits constituent les reproducteurs dits parentaux retrouvés en élevage.

Ces différentes étapes permettent d'assurer la fourniture d'un cheptel performant.

L'éleveur de l'exploitation suivie utilise des lapins de souche Hyplus (standard blanc).

b) Leur renouvellement

Le taux de renouvellement dépend en partie du rythme de reproduction, plus celui-ci est intensif plus le renouvellement est rapide. Les lapines sont les plus concernées avec un taux annuel d'élimination de 120 à 140 % du cheptel (soit 8 à 10 % par mois). Dans l'élevage étudié le taux annuel de renouvellement se situe aux environs de 130 % du cheptel.

Les lapines sont réformées en moyenne après huit mises bas, sinon la réforme concerne les animaux en mauvais état sanitaire, présentant une mauvaise productivité ou étant infertiles.

L'éleveur a plusieurs possibilité afin de renouveler ses reproducteurs :

• achat de reproducteurs (mâle ou femelle) parentaux remplaçant directement les animaux éliminés ou morts. Le coût et le risque sanitaire lié à cette introduction régulière sont élevés. Le risque sanitaire peut être maîtrisé en achetant les reproducteurs les plus jeunes possibles. Ils peuvent êtres introduits dès l'âge de 1 jour et adoptés par des lapines bonnes laitières de l'élevage (technique suivie dans l'exploitation étudiée). Sinon, ils sont introduits vers 8 à 12 semaines et gardés 2 mois avant la mise à la reproduction.

• achat de reproducteurs grands parentaux afin de les multiplier dans l'élevage et d'obtenir des reproducteurs parentaux. Cette méthode nécessite peu de lapins par rapport au renouvellement direct des reproducteurs parentaux, donc le coût et le risque sanitaire lié à l'introduction des animaux sont réduits.

• auto-renouvellement, l'éleveur choisit des jeunes issus de ses meilleures femelles et les garde comme futurs reproducteurs (méthode également utilisée dans l'élevage étudié, les critères de sélection des meilleures mères sont : nombre de portées par an supérieur ou égal à 7, fertilité de 80 à 90 %, moyenne du nombre de lapereaux nés vivants par portée supérieure ou égale à 10, moyenne du nombre de lapereaux sevrés par portée supérieure ou égale à 9). Cependant, dans le cas de la saillie naturelle afin d'éviter la consanguinité, l'éleveur doit acquérir des mâles et/ou femelle auprès d'un sélectionneur. Le problème ne se pose pas en insémination artificielle. Néanmoins, malgré le faible coût, l'auto-renouvellement présente l'inconvénient d'une certaine dérive génétique et par conséquent d'une perte de production.

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Les lapines reproductrices sont placées en cage individuelle dans le pré-cheptel, à partir de 8 à 10 semaines d'âge (10 semaines dans l'élevage étudié), elles reçoivent une alimentation contrôlée pour éviter un engraissement excessif.

3. Modes de reproduction

a) La saillie naturelle [7, 8]

C'est une méthode encore très largement utilisée en France, avec de forts taux de réussite. Les jeunes lapines sont présentées au mâle pour la première fois entre 4 et 7 mois d'âge en fonction de leur race. Les mâles, quant à eux, saillissent pour la première fois vers l'âge de 5 mois. L'âge des reproducteurs à la première saillie doit correspondre à un poids équivalent à 80 % du poids adulte.

La mise au mâle se fait préférentiellement dans la cage de ce dernier, aux heures les moins chaudes de la journée, afin de ne pas le stresser et de réduire l'agressivité de la femelle. En rythme de reproduction intensif, il faut compter un mâle pour 7 à 8 femelles et ne pas le faire saillir plus de 2 ou 3 fois par jour et ce pas plus de 3 à 4 jours par semaine. Il est préférable de garder des mâles de réserve en cas de défaillance d'un mâle.

L'accouplement n'est possible que si la lapine est réceptive. La réceptivité est maximale lorsque la vulve est rouge et turgescente (cf. Tableau 4). Néanmoins, une femelle gestante peut accepter l'accouplement, surtout dans la deuxième moitié de gestation.

Tableau 4 : Réceptivité sexuelle et modifications anatomiques chez la lapine : taux d'acceptation de la saillie.

L'éleveur doit surveiller que l'accouplement ait bien eu lieu avant de remettre la lapine dans sa cage.

b) L'insémination artificielle [8, 9, 10]

En pleine expansion depuis la fin des années 1980, l'insémination artificielle facilite la conduite en bande en permettant d'avoir toutes les lapines au même stade de reproduction sans l'entretien d'un nombre conséquent de mâles. Il est à noter que le taux de fertilité (nombre de femelles gestantes par rapport au nombre de femelles saillies ou inséminées) après insémination artificielle est inférieur à celui observé en saillie naturelle car en général, toutes les lapines sont mises à la reproduction quelle que soit leur réceptivité.

Couleur de la vulve Blanche Rose Rouge Violette Œdème + 30 % 79,4 % 100 % 50 % Œdème - 17,3 % 58,3 % 93,9 % 27,7 %

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Il existe deux technique d'insémination artificielle de la lapine :

• un seul opérateur intervient : il maintient la lapine en position verticale et l'insémine à l'aide d'un pistolet recouvert d'une gaine à usage unique et équipée d'une paillette.

• deux opérateurs se partagent le travail : le premier présente la lapine en position horizontale (allongée sur le dos) au deuxième qui l'insémine avec une pipette coudée en verre. Cette méthode permettrait d'obtenir de meilleurs taux de fertilité, elle est employée dans l'élevage étudié.

Concernant la semence, elle peut être utilisée fraîche, réfrigérée ou congelée, et de ce fait à plus ou moins long terme après la mise en paillettes. Cependant, le taux de fertilité et la taille de la portée diminuent avec de la semence congelée. Dans l'élevage étudié, les femelles sont mises à la reproduction vers 20 semaines, les paillettes sont polyspermiques et la semence est inséminée fraîche.

c) Préparation de la femelle à la saillie [8, 10, 11]

� Maîtrise de la réceptivité sexuelle de la lapine

Les femelles nullipares sont les plus fertiles contrairement aux primipares qui nécessitent une stimulation de la croissance folliculaire. Les femelles allaitantes ont un taux de réceptivité, une fertilité et une prolificité diminués par rapport aux non allaitantes, cet écart est moindre après 11 jours de lactation. Les lapines qui ont une portée de taille importante présente une réceptivité diminuée lors de la mise à la reproduction suivante (d'où l'intérêt d'homogénéiser la taille des portées en pratiquant l'adoption). Le déficit énergétique provoqué par la lactation peut expliquer en partie la baisse de réceptivité de ces femelles.

Dans l'élevage étudié, toutes les femelles présentant un mauvais état sanitaire lors de l'insémination artificielle sont réformées.

Afin d'obtenir un maximum de lapines réceptives au moment de la mise à la reproduction, il est possible d'injecter de la PMSG (Pregnant Mare Serum Gonatropin) 48 heures avant la saillie ou l'insémination artificielle. La PMSG par son effet FSH (Follicule Stimulating Hormone) provoque une croissance folliculaire permettant d'accroître le nombre de follicules pré-ovulatoires et de ce fait augmente la réceptivité tout en conservant une prolificité homogène.

Cette méthode est utilisée préférentiellement sur les primipares et les femelles allaitantes, mais aussi chez les multipares ayant de mauvais résultats.

Concernant l'élevage suivi, toutes les femelles reçoivent de la PMSG 48 heures avant l'insémination artificielle.

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L'injection de prostaglandines 72 heures avant la mise à la reproduction permettrait une synchronisation de l'œstrus, aboutissant à des résultats équivalents à ceux de la PMSG injectées 96 heures avant la mise à la reproduction. Néanmoins, les mécanismes d'action des prostaglandines sur la synchronisation de l'œstrus restent inexpliqués et leur utilisation n'est donc pas très courante.

Des stress bénéfiques peuvent améliorer la réceptivité :

• le flushing alimentaire : les nullipares (dès l'âge de 12 semaines) et les non allaitantes (après le sevrage de la portée) sont rationnées, puis alimentées à volonté 6 à 7 jours avant la mise à la reproduction. Pratique rencontrée dans l'élevage étudié.

• le flushing lumineux : augmentation brutale de la durée quotidienne d'éclairement de 8 heures à 16 heures, 6 à 7 jours avant la mise à la reproduction, puis retour progressif à la durée initiale les jours suivants. Dans l'élevage suivi, 6 jours avant l'insémination artificielle la durée d'éclairement est passée de 12 à 16 heures, puis dans les 15 jours qui suivent elle est repassée à 12 heures.

• le stress de fermeture des boîtes à nid 24 à 36 heures avant la mise à la reproduction. Cette méthode peut remplacer l'usage de la PMSG chez les femelles allaitantes. Cette technique n'est pas utilisée par l'éleveur de l'exploitation étudiée : le matin même de l'insémination artificielle l'accès au nid est ouvert afin que les femelles allaitent les petits, après seulement elles sont inséminées et le nid reste par la suite accessible.

• le stress de variation du bruit : technique expérimentée dans l'élevage étudié, la radio qui fonctionne en continue de 5 heures à 22 heures avec un volume relativement élevé, est brutalement coupée à différents moments de la journée.

� Déclenchement de l'ovulation

L'ovulation étant provoquée par l'accouplement chez la lapine, une stimulation hormonale est donc nécessaire lors d'insémination artificielle. Ainsi, la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) ou ses analogues, est injectée systématiquement après l'insémination artificielle (afin de limiter le stress durant celle-ci). En effet, son action est immédiate, un pic de LH (Luteinizing Hormone) a lieu une demi-heure à une heure après l'injection.

L'élevage étudié suit le protocole utilisant la GnRH.

Ce protocole est également applicable en saillie naturelle pour améliorer la fertilité.

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4. De la gestation au sevrage [5, 6, 7]

a) Surveillance de la gestation

Le diagnostic de gestation se fait par palpation transabdominale 10 à 14 jours après la saillie fécondante (le 11ème jour dans l'élevage suivi). En effet, avant le 9ème jour la palpation est inefficace, et après le 14ème jour elle s'avère plus délicate car elle risque de provoquer un avortement. Dans tous les cas, l'éleveur doit faire preuve d'un savoir-faire et de douceur afin de ne pas causer un avortement.

Dès le 27ème ou 28ème jour de gestation, la boîte à nid garnie d'une litière suffisante, est mise à disposition de la lapine.

b) Gestion de la mise bas

La lapine présente un comportement caractéristique 48 heures avant la mise bas : elle prépare un nid avec les matériaux mis à sa disposition (paille, copeaux…) mélangés avec du poils qu'elle s'est arrachée.

La parturition ne nécessite pas d'assistance et l'éleveur n'intervient que par la suite pour contrôler les nids : comptage des lapereaux, élimination des morts, des petits trop chétifs et des enveloppes fœtales non consommées par la mère. Une surveillance des nids est nécessaire pendant la première semaine du fait de la forte mortalité des lapereaux. En effet, il existe une variation importante de la mortalité des lapereaux sous la mère selon les élevages, autour d'une moyenne générale de 5 % pour la mortinatalité (mortalité à la naissance) et de 7 à 15 % pour la mortalité naissance-sevrage, ce qui représente une mortalité globale au sevrage de l'ordre de 12 à 20 % des lapereaux nés. L'éleveur peut faire adopter des lapereaux jusqu'à 3 jours après la mise bas. Cette pratique consiste à homogénéiser les portées entre 8 et 9 lapereaux : il y a transfert des petits en surnombre vers des petites portées. L'adoption doit se faire entre lapereaux de taille équivalente et ayant 48 heures d'écart maximum.

Dans l'élevage étudié, immédiatement après les mises-bas, les nids sont nettoyés et les portées sont homogénéisées afin d'obtenir 10 à 11 lapereaux par femelle. De plus, l'éleveur enlève entièrement leur portée à 4 ou 5 des meilleures femelles afin qu'elles deviennent des mères nourricières. En effet, l'éleveur pratique l'allaitement contrôlé durant les 10 premiers jours : tous les matins il ouvre l'accès au nid, puis vérifie par palpation que chaque lapereau a bien bu, si ce n'est pas le cas, il place les lapereaux concernés avec les mères nourricières, ensuite il les fait adopter par des femelles qui n'ont que 9 petits.

c) Le sevrage

Les lapereaux commencent à manger des aliments solides vers 18 à 20 jours. Le sevrage (passage total à l'alimentation solide) des lapins est, en général, réalisé vers 28 à 35 jours (33 jours dans l'élevage étudié). Soit les lapereaux sont retirés et placés en cage d'engraissement, soit c'est la mère qui est changée de place (en particulier dans le

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système tout plein-tout vide). La boîte à nid est retirée vers le 21ème jour au moment de la montée sur grille des lapereaux.

Dans l'élevage suivi, ce sont les mères qui sont changées de bâtiment, ce dernier ayant subi un vide sanitaire de 3 jours après avoir été nettoyé et désinfecté.

La solution la plus rencontrée actuellement est encore la première. Ce transfert doit permettre à l'éleveur de vérifier l'état sanitaire des animaux et d'éliminer les lapins les plus petits et les plus fragiles.

B. Les principes de l'alimentation

Monogastrique herbivore, le lapin présente des besoins différents selon son âge et son stade physiologique. La consommation varie, elle aussi, au cours de la vie du lapin.

1. Les principaux besoins

a) Besoins en eau [1, 12, 13]

Alimenté à l'aide d'un aliment sec, granulé, en élevage rationnel, le lapin boit 1,5 à 2 fois plus que la quantité d'aliment ingéré. Une baisse de la consommation d'eau provoque une baisse de la consommation d'aliments et des néphrites pouvant conduire à la mort. Il est donc important de maîtriser la température du bâtiment car une élévation de température abaisse la consommation d'eau. La quantité d'eau bue est aussi fonction du stade physiologique des lapins (cf. Tableau 5).

Tableau 5 : Quantités d'eau ingérées quotidiennement lors d'alimentation sèche.

Stade physiologique Consommation moyenne d'eau en mL/kg de poids vif/jour

Lapine gestante et lapin en croissance 90 Lapine allaitante 200 à 250

Lapereau en engraissement 100 à 135 Ces normes sont également respectées dans l'élevage étudié.

La qualité de l'eau est également à prendre en compte (cf. Tableau 6), une eau de mauvaise qualité peut être à l'origine de troubles digestifs graves. De plus, le non respect des normes de certains paramètres physico-chimiques peut entraîner une détérioration du circuit d'eau ou encore des interactions indésirables avec les produits incorporés dans l'eau.

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Tableau 6 : Normes physico-chimiques de l'eau de boisson [13].

Température 8 à 15°C pH 6,5 à 7,5

Dureté (concentration en ions calcium et magnésium) Entre 15 et 30 Turbidité (matières organiques) <2 mg/L

Nitrites <0,1 mg/L Nitrates <50 mg/L

Ammonium <0,5 mg/L Manganèse <0,1 mg/L

Fer <0,2 mg/L Sulfates <30 mg/L

Phosphates <1 mg/L

Les altérations de la qualité de l'eau peuvent être corrigées par différents traitements. La chloration permet de désinfecter l'eau à moindre coût à condition de mettre en place une pompe doseuse précise, les lapins supportant mal les variations de concentration en chlore. Pour une désinfection efficace, la concentration en chlore doit être de 0,2 ppm en fin de rampe.

Une eau trop alcaline prédispose le lapin à des troubles digestifs, des produits acidifiants sont donc ajoutés dans l'eau pour leur pouvoir stabilisant du tube digestif. Il s'agit :

- d'acide chlorhydrique ou sulfurique, d'utilisation délicate, leur marge de protection étant faible

- d'acides organiques (acétique, citrique, propionique…), d'utilisation facile mais d'action probablement limitée au niveau antérieur du tube digestif

- d'un mélange d'acide organique et de peroxyde d'hydrogène dont l'action semble être bénéfique jusqu'au cæcum.

Lors de dureté trop élevée, l'eau peut être adoucie ou filtrée.

Concernant la qualité bactériologique de l'eau de boisson aucune norme officielle n'est actuellement définie, par conséquent il est considéré qu'elle doit être potable.

Le circuit d'eau ainsi que les bacs de stockage de l'eau doivent être nettoyés régulièrement, d'autant plus après l'utilisation de traitement dans l'eau de boisson.

Dans l'élevage étudié, les normes physico-chimiques sont respectées, un mélange d'acide organique et de peroxyde d'hydrogène est actuellement utilisé, l'eau est filtrée et le circuit d'eau et les bacs sont nettoyés à la fin de chaque lot et après la vermifugation.

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b) Besoins en énergie [5, 7, 12, 13]

L'énergie apportée par l'alimentation sert, d'une part, à l'entretien et à la thermorégulation de l'animal, et d'autre part, à assurer les productions de l'animal.

Cette énergie est fournie par les glucides (amidon essentiellement), un peu par les lipides et par les protéines en excès.

Les besoins énergétiques diffèrent selon la température du bâtiment (ils baissent si celle-ci augmente) et selon le stade physiologique des lapins. Ainsi, les lapines allaitantes présentent les besoins énergétiques les plus importants car le lait qu'elles produisent est très riche ( 2,6 fois plus riche en matières grasses et 4 fois plus riche en protéines que le lait de vache). Leur alimentation est donc composée d'un aliment de 2 600 à 2 700 kcal d'énergie digestible par kilogramme (kcal ED/kg). Les femelles gestantes mais non allaitantes et les lapins en croissance et en engraissement reçoivent quant à eux, un aliment à 2 500 kcal ED/kg.

Les aliments classiques comprenant 3 à 4 % de lipides couvrent les besoins spécifiques en acides gras essentiels (acides linoléique et linolénique).

Il est à noter que les lapines reproductrices et les lapins en croissance ajustent leur consommation alimentaire en fonction de la concentration énergétique des aliments, à condition que les protéines et autres éléments de la ration soient bien équilibrés.

c) Besoins en matières azotées [7, 12]

L'apport de matières azotées doit se faire uniquement sous forme de protéines et doit couvrir les besoins spécifiques en acides aminés essentiels, qui sont au nombre de 10 pour le lapin. L'intérêt de la cæcotrophie est limité en élevage rationnel à cause des besoins élevés des lapins en production intensive.

Le taux optimal de protéines que doit fournir la ration, se situe entre 15 à 16 % pour les lapins en croissance et entre 16 et 18 % pour les lapines reproductrices.

L'apport de protéines par rapport à l'énergie de la ration doit respecter un certain ratio (44 g/1 000 kcal ED en engraissement et 51 g/1 000 kcal ED pour les femelles reproductrices) sous peine de provoquer des troubles digestifs : lors d'excès de protéines par rapport à l'énergie de la ration, le développement de la flore digestive protéolytique est favorisé, engendrant une production excessive d'ammoniac dans le cæcum.

d) Besoins en cellulose [5, 7, 12]

Un lest est nécessaire au bon fonctionnement digestif des lapins, celui-ci est déterminé classiquement par le taux de cellulose brute, bien qu'en fait, seule la cellulose indigestible constitue le véritable lest. Il n'est malheureusement pas possible de mesurer cette dernière, de manière courante dans l'aliment.

Pour que l'effet de lest soit efficace, le taux doit être de 14 % dans la ration des jeunes en croissance et de 11 à 12 % pour celle des lapines allaitantes. De plus en plus, les éleveurs utilisent un aliment de sevrage enrichi en cellulose brute les 10 à 15 premiers

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jours d'engraissement. En effet, les éleveurs remarquent que dans les deux semaines suivant le sevrage, les lapereaux ayant consommé d'importantes quantités d'aliment solide sous la mère, présentent une chute de croissance et des troubles digestifs graves. Or, ces aliments "spécial allaitement", riches en protéines et relativement pauvre en cellulose brute indigestible, ne permettent pas un développement satisfaisant de la flore cellulolytique, nécessaire à la valorisation des aliments d'engraissement, plus riches en constituants pariétaux.

Cette nécessité de lest s'explique par le fonctionnement même du transit digestif du lapin. Lors de la formation des crottes dures, les contractions ascendantes et descendantes du colon proximal refoulent les petites particules et l'eau dans le cæcum, la fraction solide est quant à elle évacuée vers l'anus. De ce fait, si la ration ne contient pas suffisamment de lest, le refoulement vers le cæcum est important et le transit se trouve ralenti. Inversement, si le lest est trop élevé, le transit s'accélère entraînant une mauvaise digestion.

e) Besoins en vitamines et minéraux [7, 12]

Les connaissances concernant les besoins en vitamines et minéraux, sont encore très partielles. Néanmoins, il est sûr que les besoins en calcium et phosphore des lapins en croissance sont très inférieurs à ceux des lapines allaitantes, du fait de l'exportation importante de ces minéraux dans leur lait.

Par ailleurs, un déséquilibre entre les apports de sodium, potassium et chlore peut être à l'origine de néphrites et de troubles de la reproduction.

Les lapins ont besoin aussi bien de vitamines hydrosolubles (groupe B et vitamine C) que de vitamines liposolubles (A, D, E, K). La microflore du tube digestif des lapins synthétise des vitamines hydrosolubles que les lapins valorisent grâce à la cæcotrophie. Cet apport est suffisant pour couvrir les besoins d'entretien pour une production moyenne. Cependant, le phénomène de cæcotrophie ne se met en place que vers l'âge de trois semaines, par conséquent les lapereaux avant sevrage n'en bénéficient pas et répondent favorablement à une supplémentation en vitamines. Par contre, la supplémentation excessive en vitamines A et D, peut engendrer une mortalité accrue.

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Tableau 7 : Caractéristiques recommandées pour les aliments destinés aux lapins de différentes catégories élevés en système intensif. [12]

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2. Comportement alimentaire [7, 12, 14]

Le lapereau nouveau-né ne tête qu'une seule fois par jour. L'éleveur peut ainsi pratiquer l'allaitement contrôlé, en permettant l'accès au nid à la mère une fois par jour et en vérifiant que tous les lapereaux ont bu, comme nous l'avons déjà vu. La tétée ne dure que 2 ou 3 minutes.

Vers la troisième semaine de vie, les lapereaux commencent à ingérer de l'aliment maternel et un peu d'eau de boisson (cf. Figure 20). Rapidement, l'ingestion d'aliment solide devient prépondérante et les repas sont multiples : de 30 à 35 par jour.

Figure 20 : Moyenne de consommation de matière sèche d'aliment complet granulé et de lait, par lapereau en croissance entre 0 et 12 semaines, race californienne. [12]

Après le sevrage, les lapereaux prennent entre 25 et 30 repas par jour (très forte variabilité individuelle, certains pouvant faire jusqu'à 50 repas par jour), principalement l'après-midi et la nuit. Ce comportement alimentaire nocturne est de plus en plus marqué avec l'âge du lapin. Ils passent environ 3 à 4 heures par jour à manger. Ainsi, l'éleveur surveille la consommation alimentaire le matin et peut intervenir dans la journée s'il constate un problème.

Concernant la lapine reproductrice, une variation de sa consommation alimentaire est constatée au cours du cycle de reproduction : elle est minimale en fin de gestation, voire nulle chez les plus vieilles lapines, puis elle augmente rapidement après la mise bas pour devenir maximale au pic de lactation (cf. Figure 21). Par contre la consommation d'eau ne devient jamais nulle. Une lapine simultanément gestante et

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allaitante présente une consommation alimentaire comparable à celle d'une lapine simplement allaitante.

Figure 21 : Evolution de la consommation d'aliment concentré équilibré (89 % de MS) par une lapine au cours d'une gestation et d'une lactation. [7]

3. Conduite alimentaire

L'alimentation est d'autant plus importante en élevage rationnel, qu'elle correspond toujours au premier poste de dépenses, soit 75 % du prix de revient du lapin de chair hors main d'œuvre.

a) Présentation de l'aliment [7, 12]

En élevage rationnel, la ration alimentaire est constituée d'un aliment complet, élaboré à partir de cinq à dix matières premières, présenté sous forme de granulés.

Pour obtenir un mélange homogène, les matières sont broyées et transformées en farine. Les lapins ne peuvent être nourris avec de la farine, du fait de la présence de poussières qu'ils supportent très mal. Le mélange est donc aggloméré, afin d'obtenir des granulés aux dimensions optimales suivantes, pour éviter le gaspillage : 5 à 10 millimètres de longueur, 3 à 4 millimètres de diamètre. Les granulés doivent être non friables afin d'éviter la formation de poussières responsables de problèmes respiratoires.

Il est courant de supplémenter systématiquement en antibiotiques les aliments donnés aux lapins, à titre préventif contre les pathologies les plus fréquentes. Par ailleurs, l'utilisation de coccidiostatiques est aussi très répandue, afin de limiter le

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développement des coccidies. Néanmoins, les lapins reçoivent un aliment blanc quelques temps avant l'abattage, ce temps étant défini légalement, suivant les molécules utilisées dans la supplémentation.

Dans l'élevage étudié, l'aliment pour la maternité est supplémenté en coccidiostatiques (66 mg/kg de robénidine) et en antibiotiques (200 mg/kg d'oxytétracycline), de même pour l'aliment de sevrage (600 mg/kg d'oxytétracycline et 66 mg/kg de robénidine), par contre en engraissement, les lapins reçoivent qu'un aliment blanc.

b) Rationnement des animaux [12, 14]

En fonction des différentes catégories d'animaux présentes dans l'élevage, le mode d'alimentation varie. En général, des aliments spécifiques sont utilisés suivant les différents stades de production : les femelles allaitantes, le sevrage et l'engraissement.

Les femelles allaitantes, gestantes ou non, sont systématiquement nourries à volonté avec un aliment riche. Néanmoins, les femelles taries peuvent être rationnées avant la prochaine mise bas, afin d'éviter un engraissement excessif.

Les femelles vides en attente, les mâles reproducteurs et les animaux du pré-cheptel sont aussi rationnés, souvent avec l'aliment d'engraissement. Ainsi, ils ne reçoivent qu'une seule distribution d'aliment par jour, celle-ci a lieu le matin dans l'élevage étudié. Les animaux étant sensibles aux variations, la distribution doit se faire à heure régulière, avec la même quantité d'aliment.

En post-sevrage, les 10 à 15 premiers jours d'engraissement, les éleveurs utilisent de plus en plus des aliments spécifiques, comme nous l'avons déjà vu, enrichis en cellulose brute. L'alimentation en engraissement, durant 6 semaines en moyenne, est généralement donnée à volonté. Cependant, une limitation contrôlée du temps d'accès à la mangeoire pourrait permettre une légère restriction alimentaire entraînant une meilleure valorisation alimentaire, mais cela reste encore à confirmer.

Tableau 8 : Récapitulatif des quantités d'aliments consommées par jour dans un élevage cunicole rationnel.

Lapine allaitante et sa portée (pendant 28 jours)

350 à 380 g/j

Jeune en croissance (de 28 à 77 jours)

110 à130 g/j

Adulte à l'entretien 120 g/j Cheptel dans son ensemble 1 à 1,4 kg/j/cage-mère

Ainsi, il est facile de calculer l'indice de consommation global, il correspond à la quantité d'aliment nécessaire dans l'élevage pour produire un kilogramme de lapin vif vendu, soit en moyenne 4,4 kg d'aliment.

Dans l'exploitation suivie, les aliments utilisés sont : un aliment pour les femelles allaitantes jusqu'à 26 jours après la mise bas, ensuite, un aliment de péri-sevrage jusqu'à l'enlèvement des lapereaux de leur mère, puis un aliment sevrage et enfin un

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aliment dit de finition distribué 3 semaines avant la vente. De plus, l'éleveur pratique un rationnement en engraissement : les lapins reçoivent entre 70 et 80 grammes d'aliment par jour, puis l'aliment est distribué à volonté les 10 derniers jours avant la vente. L'indice de consommation global dans cet élevage est en moyenne de 3,3 kg d'aliment.

Un poste d'alimentation pour 6 à 10 lapins suffit généralement, avec une longueur de mangeoire de 7 à 8 cm. De même, un seul point d'abreuvement est nécessaire pour 10 à 15 lapins.

III. GESTION DU CHEPTEL CUNICOLE [1, 5, 7]

La gestion d'un cheptel cunicole demande une organisation rigoureuse, en effet dans une même exploitation se trouvent des animaux à des stades physiologiques différents nécessitant des soins particuliers en fonction du cycle de production, et ce rythme est d'autant plus soutenu que le renouvellement est rapide lors de conduite en bandes multiples. Ainsi, les interventions doivent être planifiées : insémination, diagnostic de gestation, préparation de la mise bas, sevrage, engraissement.

Les informations doivent donc être enregistrées à deux niveaux : de façon individuelle et au niveau du cheptel.

L'analyse régulière de ces données permet d'établir un bilan technico-économique de l'exploitation.

A. Résultats individuels

Chaque animal reproducteur doit être identifié au préalable, soit directement sur l'animal (bagues, agrafes ou tatouage), soit au niveau de la cage (fiche). Le numéro attribué à chaque animal figure sur tous les documents le concernant.

Les données relatives à la carrière de l'animal sont enregistrées sur des fiches :

- les fiches femelles (cf. Figure 22) : le numéro de cage, le numéro d'identification de la femelle (lorsqu'il existe) et son origine sont indiqués. Les résultats concernant la reproduction sont aussi reportés sur la fiche : date de la saillie, le numéro du mâle (lors de saillie naturelle), le résultat de la palpation, la date de la mise bas, le nombre de lapereaux nés vivants et nés morts, le nombre de lapereaux éliminés et adoptés, le nombre de lapereaux sevrés ainsi que le poids vif total lors du sevrage. Les traitements effectués peuvent y figurer.

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Les fiches femelles permettent d'évaluer les performances reproductrices des lapines, ainsi que leur état sanitaire, données importantes pour décider d'une éventuelle réforme.

Figure 22 : Modèle de "fiche femelle". [7]

- les fiches mâles : elles indiquent le numéro d'identification et l'origine du mâle, la date des saillies avec le numéro des femelles correspondantes, le résultat du diagnostic de gestation et le nombre de lapereaux nés.

La fiche mâle permet de contrôler les capacités de production de l'animal, et de ce fait repérer rapidement les sujets stériles ou présentant de mauvaises performances.

- les fiches d'engraissement : elles ne sont quasiment pas utilisées en pratique. Elles indiquent les dates de démarrage et de fin d'engraissement, le nombre de lapereaux et leur poids à l'entrée, le nombre de sortant et leurs poids, la mortalité quotidienne, la quantité d'aliment consommé et les traitements effectués.

Dans l'élevage étudié, toutes ces informations sont relevées et enregistrées par micro-informatique.

Ces enregistrements individuels sont par la suite regroupés au sein de registres hebdomadaires de maternité et d'engraissement.

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B. Résultats du cheptel

Les données individuelles collectées permettent le calcul des performances du cheptel, résultats directement reliés à la gestion économique de l'élevage et sa rentabilité.

1. Concernant les reproductrices

Les résultats permettent d'établir différents taux.

Le taux d'occupation des cages mères, il indique le nombre de femelles en production et permet de gérer au mieux les besoins en reproductrices : des lapines non allaitantes peuvent être disposées en cage d'attente pour remplacer les lapines mortes ou réformées dans les cages mères.

Le taux de fertilité correspondant au taux de mise bas par saillie, encore appelé taux de gestation. Un rythme de reproduction trop intense peut abaisser ce taux.

Le nombre de mise bas par femelle et par an, dépend de la valeur génétique du cheptel, du mode de conduite de l'élevage et de la technicité de l'éleveur.

L'intervalle entre deux mises bas par femelle et par an, permet de juger le rythme de production et reste déterminant pour la productivité numérique.

Pour réduire cet intervalle et augmenter le nombre de portées par lapine et par an, deux niveaux d'action sont possibles :

- le temps de repos entre la mise bas et la prochaine présentation au mâle ou insémination artificielle.

- la période entre cette présentation au mâle et la première saillie fécondante (dépendant de la réceptivité de la femelle, du taux de fertilité et de la conduite d'élevage).

Par conséquent, la présentation au mâle doit se faire rapidement et être renouvelée régulièrement en cas de refus, de plus, la palpation permet de diagnostiquer précocement les lapines non gestantes. D'un point de vue économique, il est nécessaire que le taux d'occupation des cages mères soit maximal et que les lapines improductives soient éliminées rapidement.

Le taux de renouvellement annuel des reproductrices tient compte de la mortalité et des réformes des femelles. Ce taux est élevé afin de garder de bonnes performances de reproduction, par ailleurs il est un bon indicateur du rajeunissement ou vieillissement du cheptel.

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2. Au niveau des lapereaux

Deux niveaux de collecte de données sont à considérer : la maternité et l'engraissement.

Concernant la maternité, de la naissance au sevrage, voici les données enregistrées :

- Le nombre de lapereaux nés vivants au total par mise bas correspond à la prolificité des reproductrices. Ce taux dépend du potentiel génétique des reproducteurs.

- Le nombre de lapereaux nés au total par femelle et par an, dépend de la prolificité moyenne du cheptel et du nombre de mises bas par an.

- Le nombre de lapereaux sevrés par mise bas et le nombre de lapereaux sevrés par femelle et par an déterminent quant à eux un niveau de production. Le nombre de lapereaux sevrés par femelle et par an, correspond à la productivité numérique annuelle et indique les performances globales au niveau de la maternité.

Le taux de mortalité jusqu'au sevrage est calculé en tenant compte du nombre total de lapereaux nés (vivants et morts), de ce fait il inclut la mortinatalité. Ce taux a tendance à augmenter lorsque la taille des portées devient importante, l'adoption et l'homogénéisation des portées permet de contrecarrer cette tendance.

Les résultats pris en compte de l'engraissement jusqu'à l'abattage sont les suivants :

- Le taux de mortalité en engraissement. Celui-ci est souvent important, c'est l'un des obstacles majeurs de la production cunicole.

- Le nombre de lapereaux produits par femelle et par an, permet l'évaluation de la production cunicole annuelle. Les principaux facteurs influençant ce résultat sont la prolificité, l'intervalle entre deux mises bas et la mortalité globale des lapereaux.

Le poids moyen vif des lapins de chair vendus, le prix moyen hors taxe au kilogramme vif de lapin de chair, l'indice de consommation global et le prix moyen hors taxe au kilogramme d'aliment permettent une première approche économique de l'élevage.

La marge sur le coût alimentaire par cage mère et par an représente la différence entre les produits de la vente de lapins et les charges des aliments. Elle est liée à la productivité numérique et à l'indice de consommation.

Néanmoins, ces données restent insuffisantes pour établir un bilan économique global, d'autres facteurs sont à prendre en considération comme par exemple les investissements.

3. Organisation du travail

Dans une structure rationnelle de production il faut compter de 12 à 20 heures de travail par semaine pour 100 lapines en reproduction.

Pour les élevages de taille importante, l'adoption d'un plan hebdomadaire d'organisation du travail lors de conduite en bandes, permet à une seule personne

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travaillant 8 heures par jour d'élever 250 à 300 lapins. Dans une telle organisation, c'est toute une cellule d'élevage qui est concernée par un type de travail un jour donné : les saillies sont groupées à une date fixe, ce qui permet un groupage des autres activités (palpation, sevrage). Cependant, le contrôle des nids ou la distribution de l'aliment doivent être effectués tous les jours.

Les temps fixes passés par opérations sont alors réduits grâce à un regroupement dans l'espace (cellule d'élevage) et dans le temps des animaux. Cette organisation du travail a pour objectif de réduire la main-d'œuvre par lapin produit et par conséquent le coût de production.

Concernant le planning de travail, il en existe différents types comme par exemple :

• le "planning casier" pour la maternité, il est constitué de 4 rangées de 31 cases correspondantes à un jour du mois, la première colonne est réservée aux saillies, la seconde aux contrôle de gestation, la troisième aux mises bas et la dernière aux sevrages. Ainsi, chaque matin l'éleveur relève sur son cahier d'élevage les opérations à réaliser et lorsque celles-ci ont été effectuées, la fiche femelle est déplacée et mise dans une case de la rangée correspondant à l'opération suivante en respectant la période de temps nécessaire.

• les systèmes informatiques de gestion individuelle des performances, ils sont capables en fonction du rythme de production de l'élevage de fournir chaque jour la liste des opérations à réaliser.

Dans l'élevage étudié, le planning est informatisé, l'éleveur s'occupe seul des animaux avec 2 à 3 heures chaque matin pour le nettoyage, l'allaitement contrôlé, et le relevé des températures minimales et maximales, ainsi que celui de la consommation d'eau sur les dernières 24 heures. Par contre, les inséminations artificielles nécessitent deux équipes de deux personnes, elles sont réalisées en 2 heures, les enlèvements mobilisent quatre personne et prennent 2 heures pour charger 3 000 lapins, le nettoyage en fin de bande se fait également à quatre personnes et demande une journée, enfin, les transferts des animaux d'une salle d'élevage à l'autre sont réalisés à deux en 2 heures 30 pour 480 animaux.

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IV. LE VOLET SANITAIRE DE L'ELEVAGE CUNICOLE

Il existe deux niveaux sanitaires dans un élevage cunicole : la maternité et l'engraissement. S'agissant de la maternité, l'état sanitaire des lapines influe sur l'état de santé des lapereaux, et de ce fait sur leur survie. Quant à l'engraissement, les pathologies causant des pertes diminuent la production finale de lapins.

Les pertes économiques peuvent devenir considérables lors de taux de mortalité importants et de diminution des performances dans un élevage.

Par conséquent, la prévention est primordiale à tous les niveaux, de même que la mise en place de traitements appropriés lors de pathologies cliniquement visibles.

A. Les principales pathologies

1. Deux pathologies virales majeures

a) La myxomatose [5, 15]

Elle est encore très présente en France, tant sur les lapins de garenne que sur les lapins d'élevage. Elle est classée dans les maladies réputées légalement contagieuses et de ce fait, doit faire l'objet de déclaration en mairie.

Cette maladie est provoquée par un poxvirus, très résistant dans le milieu extérieur, le formol est cependant très actif et il est recommandé pour désinfecter le matériel. Il existe différentes souches qui n'ont pas toutes la même pathogénécité. La myxomatose est très contagieuse, la contamination se faisant par piqûre d'insecte, par transmission via la semence du mâle ou par simple contact (entre animaux ou par du matériel contaminé). La maladie se développe dans un milieu humide et doux, donc plus facilement au printemps et à l'automne. Les pertes engendrées par cette pathologie sont encore très lourdes.

Les formes classiques sont :

- la forme aiguë : l'évolution de la maladie est rapide et la mortalité est forte, la tête et les organes génitaux sont œdématiés. Cette forme tend à disparaître.

- la forme nodulaire classique : les symptômes sont cutanés avec l'apparition de nodules préférentiellement au niveau des paupières, des oreilles, du nez et des organes génitaux.

La forme atypique est une forme chronique respiratoire, elle est présente dans les élevages industriels à forte densité, son diagnostic différentiel avec une pasteurellose est difficile car les signes cliniques prédominants sont un coryza et une blépharite. Toutefois, quelques nodules très réduits apparaissent.

Dans tous les cas, la mortalité est variable en fonction des souches et de la sensibilité des animaux. La guérison est rare et non souhaitable car l'animal devient un porteur

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sain qui peut contaminer le reste de l'élevage. Enfin, il n'existe aucun traitement d'où la nécessité d'une bonne prophylaxie sanitaire et médicale.

b) La maladie hémorragique virale [7, 15, 16]

Aussi désignée par le sigle de son nom en anglais, VHD (Viral Hemorragic Disease), cette maladie, due à un calicivirus, atteint essentiellement des lapins adultes et les jeunes après sevrage. La résistance du virus dans le milieu extérieur est relativement importante, cependant il est inactivé par le formol et détruit par l'eau de javel, la soude et les phénol.

La transmission orale apparaît comme étant la voie privilégiée, bien qu'expérimentalement toutes les voies d'inoculation reproduisent la maladie, ce qui n'exclut aucune voie de transmission naturelle. De ce fait, les élevages de type fermier qui distribuent des fourrages verts sont plus vulnérables.

Le tableau clinique doit être considéré comme celui d'une hépatite virale sous sa forme "fulminante" provoque la mort très rapidement, en deux à trois jours, après l'apparition des premiers symptômes. Ceux-ci sont frustres du fait de l'évolution rapide de la maladie : le lapin présente beaucoup de difficulté à respirer peu de temps avant sa mort, il est en hypothermie, une épistaxis et du sang à l'anus sont présents dans 10 % des cas.

A l'autopsie, les lésions sont caractéristiques : syndrome hémorragique touchant principalement l'appareil respiratoire, le foie et les intestins ; congestion des reins, de la rate et du thymus ; hypertrophie importante du thymus et du foie, ce dernier présente des décolorations (aspect de "foie cuit") et des dessins lobulaires très marqués.

Le diagnostic est presque posé de par l'évolution très rapide de la maladie, qui entraîne 50 à 80 % de pertes en cinq à sept jours sans aucun symptôme digestif, et de par le tableau lésionnel. Néanmoins, les lésions peuvent être semblables à celles rencontrées lors de pasteurellose suraiguë. La confirmation du diagnostic se fait par des analyses de laboratoire.

Aucun traitement n'est envisageable du fait de la rapidité d'évolution, seule la vaccination lors d'épidémie permet une réduction relative des pertes. Les prophylaxies médicale et sanitaire restent les seuls moyens de lutte contre cette maladie.

2. Les affections respiratoires [5, 7, 15]

Ce sont des maladies fréquentes chez le lapin où l'environnement joue un rôle prépondérant car il affecte la muqueuse pituitaire des cornets naseaux, véritable filtre

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de l'air respiré. La qualité de l'air respiré (poussières, gaz carbonique et d'ammoniac), la ventilation (notamment la vitesse de l'air et la présence de courants d'air) et l'hygrométrie sont des facteurs à maîtriser comme cela a été décrit précédemment, pour prévenir l'apparition des affections respiratoires en préservant l'intégrité de la muqueuse pituitaire.

Les premiers symptômes observés sont un jetage clair et fluide et des éternuements fréquents, le lapin se frotte le nez avec ses antérieurs. Ce stade correspond à un coryza banal, autrement dit une atteinte des voies respiratoires supérieures. Le jetage devient ensuite purulent, les éternuements diminuent et une toux peut apparaître. Ce coryza purulent peut rester stationnaire ou évoluer en pneumonie. Lors de pneumonie, le jetage, les éternuement et la toux peuvent disparaître. Dans ce cas, les seuls symptômes observables sont un ralentissement des mouvements respiratoires et des difficultés à inspirer.

Chez les jeunes, la croissance est ralentie voire nulle, la mortalité peut être importante chez les lapereaux allaités. Les femelles peuvent mourir brutalement pendant la gestation ou la lactation. Ces affections sont donc à l'origine de chute de production importante. Les complications sont fréquentes : diarrhée, abcès, otite (torticolis),abcès…

L'autopsie révèle la présence de pus dans les cornets naseaux, ainsi que l'atrophie de leurs muqueuses ; les poumons sont congestionnés et par endroit hépatisés, très souvent ils présentent des abcès de taille importante.

a) Les origines bactériennes

La pasteurellose à Pasteurella multocida est la pathologie qui prédomine en fréquence et en gravité. Il existe plusieurs souches différentes de pasteurelles dont la pathogénicité varie, de plus, la pasteurellose peut revêtir de multiples formes comme provoquer des abcès, des mammites, des métrites ou des otites. Les animaux présentant ces formes suppuratives externes doivent être éliminés.

La pasteurellose peut se déclarer sans coryza préalable, si les animaux ne sont pas traités l'évolution de la maladie aboutit à la mort. La majorité des adultes sont des porteurs sains.

La transmission se fait principalement par contact direct entre animaux, avec l'éleveur ou du matériel contaminé. La transmission aérienne est peu fréquente et nécessite que l'air soit chargé en particules. Cette bactérie est peu résistante dans le milieu extérieur.

Néanmoins, d'autres germes peuvent être isolés dans l'appareil respiratoire : klebsielles, staphylocoques, streptocoques, bordetelles, colibacilles, salmonelles ou listeria. Ils apparaissent souvent comme des agents de complication secondaire ou d'association.

Cependant, concernant les klebsielles, leur isolement est de plus en plus fréquent depuis 1998 et la klebsiellose apparaît comme une maladie à part entière. La bactérie

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mise en cause est Klebsiella pneumoniae, bactérie ubiquiste présente dans les flores respiratoires, digestives et cutanée des lapins, mais aussi dans l'environnement. La transmission se fait de la mère au lapereau ou par l'environnement.

Il existe trois formes : une septicémie foudroyante (spectaculaire et forme la plus fréquente), une forme aiguë ou subaiguë avec des avortements, une mauvaise croissance des lapereaux et un taux de mortalité chez les adultes augmenté de 5 à 10 % par rapport à la moyenne habituelle de l'élevage et une forme chronique avec de nombreux porteurs sains.

Une forte mortalité pouvant atteindre les 60 % des lapereaux de 14 à 28 jours d'âge est observée.

A l'autopsie, une entérite hémorragique est observée, le foie est décoloré et friable, la rate est hypertrophiée, il y a un oedème du poumon avec un épanchement pleural important. Ces lésions ressemblent à celles observées lors de salmonellose, c'est pourquoi pour poser un diagnostic de certitude il faut corréler les isolements de Klebsiella pneumoniae sans enrichissement à partir d'organes différents dont le poumon avec la présence de lésions décrites précédemment et avec les aspects cliniques.

Dans l'élevage étudié cette pathologie est présente de façon endémique.

Cet isolement de plus en plus fréquent de klebsielles est à mettre en relation avec les changements de conduite thérapeutique et prophylactique des années 2000 et 2001 : l'utilisation quasi systématique de tiamuline en supplémentation alimentaire afin de lutter contre les bactéries à Gram positif (or toutes les souches de Klebsiella pneumoniae isolées y sont résistantes) et la diminution de l'utilisation d'antibiotiques actifs sur Klebsiella pneumoniae dans la supplémentation alimentaire.

De plus, c'est une zoonose dont il faut se méfier.

b) Les origines virales

Hormis la myxomatose qui provoque de plus en plus fréquemment des pneumonies, aucune virose respiratoire n'a été décrite. Il semble fort probable qu'il existe des affections virales respiratoires comme chez les autres espèces animales, mais la gravité tient surtout aux complications bactériennes secondaires.

c) Les origines parasitaires

Plusieurs espèces peuvent se développer dans les poumons : protostrongle, ligatule. C'est cependant relativement rare chez le lapin domestique car des hôtes intermédiaires (escargot, chien) sont nécessaires. Le diagnostic n'est possible qu'en laboratoire. [7]

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3. Les affections digestives

La pathologie intestinale est sans conteste le type de pathologie qui entraîne le plus de pertes économiques et limite le développement de l'élevage cunicole. Les jeunes lapins après sevrage (de 4 à 10 semaines d'âge) sont le plus touchés, en effet, avant le sevrage il est rare de rencontrer des affections digestives si les conditions d'hygiène sanitaire et alimentaire sont bonnes, et chez les adultes, elles ne sont en général que la conséquence ultime d'une autre affection. Effectivement, la pathologie intestinale peut être due à l'action spécifique d'un agent pathogène, mais elle peut aussi se présenter en complication d'agressions non spécifiques comme par exemple en changement brutal d'environnement. Tout se passe comme si, quelle que soit la nature de l'agression, le lapin réagissait par une perturbation du fonctionnement intestinal, et dans la majorité des cas par un syndrome diarrhéique. [7]

Les conditions d'ambiance jouent donc un rôle non négligeable et les causes spécifiques sont surtout bactériennes et parasitaires, le rôle des virus restant secondaire.

a) La parésie cæcale [15]

Elle correspond à un syndrome constipation du cæcum se traduisant par des douleurs abdominales et la mort de l'animal. Elle touche essentiellement les lapins âgés de 50 jours et la période sensible dure deux semaines. Cependant, les lapines semblent aussi très sensibles vers 10 à 15 jours de lactation, ce qui correspond à une période de forte ingestion.

Les symptômes se traduisent par une prostration importante et une baisse de consommation. A la palpation, dans les cas les plus marqués, le blocage du cæcum est perçu.

L'autopsie révèle un contenu cæcal dur et desséché, du mucus dans le colon, une vessie pleine et distendue, et dans 2/3 des cas une hépatisation rouge des poumons.

La prévention passe avant tout par une bonne conduite d'élevage et une maîtrise des paramètres d'ambiance.

b) Les origines bactériennes [5, 15, 17, 18]

Il convient tout d'abord de rappeler les caractéristiques particulières de la flore digestive du lapin :

- la flore colibacillaire est peu élevée (102 à 103/g de contenu cæcal)

absence de Clostridium perfringens avant la 4ème semaine d'âge. Augmentation à 105-106 lors du sevrage, puis réduction à 104 par la suite.

- la flore anaérobie facultative est représentée essentiellement par les streptocoques, les lactobacillus étant rares ou absents.

- la flore anaérobie stricte domine, notamment Bacteroïdes à 108-109/g de contenu caecal.

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Le plus souvent c'est un élément exogène (aliment, antibiotique, moisissure, stress) ou endogène (modification du transit ou du pH intestinal) qui provoque une perturbation de l'équilibre de cette flore et aboutit à la multiplication excessive de certaines bactéries en particulier les clostridies et les colibacilles, dont le pouvoir entéropathogène est lié à l'élaboration de toxines. [17]

D'autres bactéries comme les klebsielles peuvent intervenir, notamment dans les entérites congestives au nid.

Concernant les clostridies, d'une part, la prolifération de Clostridium perfringens de type E produisant une toxine iota, dans l'intestin du lapin provoque une entérotoxémie généralement mortelle. Les animaux atteints sont le plus souvent les lapines autour de la mise bas et les lapins en pleine croissance. Les animaux sont ballonnés, leurs contenus intestinaux et cæcaux sont liquides avec une production de gaz importante, le foie est aussi dégénéré. La rapidité de la putréfaction est caractéristique.

D'autre part, des Clostridium spiriforme sont aussi fréquemment rencontrés chez les lapins de tout âge, la libération de leur toxine dite iota like est à l'origine d'une destruction des villosités intestinales et d'une entérite hémorragique. Les animaux atteints présentent souvent un tympanisme marqué. Cette bactérie est surtout retrouvée dans les stades terminaux des troubles digestifs et dans 86 % des cas, elle est associée à d'autres agents pathogènes. De plus, l'utilisation de certains antibiotiques comme le lincomycine ou la clindamycine, favorisent particulièrement la multiplication de cette bactérie, de même qu'une consommation protéique importante qui induit une alcalinisation du contenu cæcal favorable au développement de Clostridium spiriforme.

Dans le cas des colibacilles, leur augmentation est directement liée à l'augmentation du pH cæcal, de plus la moindre perturbation (sevrage, courant d'air, coccidiose latente…) peut entraîner une diarrhée colibacillaire. Dans 90 % des cas d'entérite, une nette augmentation de la flore colibacillaire est remarquée.

Néanmoins, il existe des colibacilles ayant un pouvoir entéropathogène intrinsèque : ils se fixent à la paroi intestinale et provoquent des diarrhées mortelles chez toutes les classes d'âge. Le sérogroupe O109 touche les animaux avant le sevrage, tandis que le sérogroupe O103 rhamnose négatif prédomine dans les épidémies de diarrhée post sevrage. La transmission se fait essentiellement par contact (entre animal, par les déjections).

Les lésions observées sont celle d'une congestion de la partie terminale de l'intestin grêle, du cæcum et du côlon. Le contenu cæcal est liquide parfois hémorragique et les microvillosités intestinales sont détruites.

c) Les origines virales [7, 15]

Il existe très peu de travaux sur les virus entéropathogènes du lapin.

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Les rotavirus, bien connus dans les systèmes d'élevage en conduite en bande, ils y sont fréquemment rencontrés lors de sevrage tardif et de la mise en lot, sont retrouvés dans 10 à 30 % des cas de diarrhée chez le lapin, selon la saison. Toutefois, ils sont surtout considérés comme agents pathogènes secondaires. Ils touchent les animaux jeunes et provoquent des diarrhées osmotiques car ils perturbent la dégradation des disaccharides. La mortalité peut être très rapide et survenir en un à deux jours après le début des symptômes. A l'autopsie, l'intestin grêle est congestionné et dilaté. Le diagnostic clinique est impossible, le recours à un laboratoire permet de mettre en évidence le virus sur un prélèvement de fèces ou de muqueuse intestinale.

Les coronavirus sembleraient pouvoir être présents dans les intestins de lapins diarrhéiques. Cependant, leur véritable rôle pathogène n'a pas été prouvé. [7]

d) Les origines parasitaires [7, 15, 17]

Toutes les grandes familles de parasites existent chez le lapin : trématodes, cestodes, nématodes et protozoaires. Les parasites les plus souvent rencontrés sont les coccidies et les oxyures, ceci est dû aux différents cycles des parasites. En effet, beaucoup de parasites sont hétéroxènes, ce qui signifie que pour se multiplier et se développer il est nécessaire qu'ils vivent successivement chez plusieurs hôtes. Les parasites monoxènes (un seul hôte) quant à eux ont une forme larvaire ou une forme adulte qui ne se développe que dans le milieu extérieur et sous certaines conditions. C'est pourquoi, en élevage rationnel peu de parasites différents sont observés car les cycles hétéroxènes sont difficiles. Seuls les parasites rencontrés en élevage rationnel seront abordés.

Les protozoaires

Les coccidioses constituent l'étiologie majeure des maladies parasitaires chez le lapin. Presque toutes les coccidies du lapin font partie du genre Eimeria, elles sont monoxènes et ont une spécificité très poussée vis-à-vis de leur hôte. L'oocyste est la forme de dispersion et de résistance des parasites dans le milieu extérieur, il est caractérisé par une extraordinaire résistance, notamment aux agents chimiques. L'oocyste est expulsé dans les selles sous sa forme non sporulée et non infestante, il lui faut des conditions favorables de température, d'humidité et d'oxygénation afin de devenir sporulé et infestant.

Il n'existe pas de lapins indemnes de coccidies, les adultes sont des porteurs sains. De plus, la pathogénicité est différente d'une espèce à l'autre. Le plus souvent, la manifestation clinique de cette pathologie est liée aux conditions d'environnement : tout stress est susceptible de déclencher une coccidiose quel que soit l'âge de l'animal. Par conséquent, le diagnostic de coccidiose est souvent difficile à faire, et nécessite un comptage et typage en laboratoire. A partir de 5 000 oocystes par gramme de fèces, un traitement doit être mis en place.

Au moins 11 espèces parasitent le lapin, une seule parasite le foie les autres étant à localisation intestinale.

La coccidiose hépatique ne provoque des pertes économiques qu'au niveau de l'abattage, lorsque le foie apparaît ponctué de nodules blanchâtres. En effet, dans des

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conditions naturelles d'infestation, elle n'est jamais mortelle et entraîne rarement des baisses de performance. En outre, il est relativement facile de l'éliminer par des mesures sanitaires et hygiéniques très strictes durant quelques semaines et par la prophylaxie médicale (anti-coccidiens classiques en prévention distribués dans l'alimentation).

Selon l'espèce, les coccidies intestinales peuvent provoquer une simple baisse de croissance jusqu'à une diarrhée mortelle. Les principaux signes cliniques sont la diarrhée, l'amaigrissement, la sous consommation d'eau, la forte contagion et la mort.

Si les lapins n'ont jamais été en contact avec les coccidies, l'âge n'intervient pas dans la réceptivité aux coccidies. Par contre, les animaux de 10 à 11 semaines présentent une diarrhée moins importante mais la chute de poids et la mortalité sont plus importantes que chez les lapins plus jeunes. Cependant, après un premier contact avec les coccidies, les lapins sont relativement bien immunisés.

Les lésions sont fonction de l'espèce de coccidies, chacune ayant un site préférentiel de développement. L'iléon peut être oedémateux et blanchâtre, et présenter une segmentation bien nette, la paroi du cæcum peut apparaître épaissie, blanchâtre, voire présenter des striations rougeâtres et des plaques de nécrose. Sur le plan histopathologique seule l'hypertrophie des cellules de l'épithélium intestinale est observée et quelques îlots cellulaires sont détruits dans la profondeur des cryptes de Lieberkühn.

Les cryptosporidies sont très proches des Eimeria, elles provoquent une diarrhée très liquide ainsi qu'une mortalité importante chez les lapereaux non sevrés. Après le sevrage, seules des entérites sub-chroniques sont observées. Les cryptosporidies entraînent une atrophie des villosités intestinales ce qui diminue les capacités d'absorption de l'intestin et provoque un retard de croissance. Cette pathologie est rare en élevage rationnel.

Un dernier protozoaire peut être rencontré, il s'agit de Giardia lamblia, flagellé responsable de météorisation. Ce parasite est facilement identifiable à partir du contenu cæcal. Seul, il ne semble pas suffire à l'apparition d'une entérite.

Les helminthoses

Les oxyures (Passalurus ambiguus) sont assez fréquents. Ce sont des vers ronds monoxènes mais qui présentent aussi un cycle d'autoinfestation. Leur pouvoir pathogène ne s'exprime qu'en cas d'infestation massive, provoquant une diarrhée ou une parésie cæcale. De plus, une irritation de la région anale avec un prurit important peut être observé, créant un retentissement sur l'état général de l'animal avec des complications possible de mycoses.

Le diagnostic peut être réalisé soit juste après abattage en examinant le contenu cæcal soit par coproscopie.

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e) L'entérocolite épizootique du lapin [15, 19, 20, 21]

A la fin de l'année 1996, un nouveau syndrome digestif grave est apparu dans les élevages rationnels des Pays de la Loire. Cette maladie dénommée Entérocolite Epizootique du Lapin (E.E.L), s'est rapidement étendue aux autres régions de France et en Europe [19]. Il est estimé que 90 à 95 % des élevages ont été ou sont encore touchés par l'entérocolite.

Elle atteint préférentiellement les lapins en engraissement entre 6 et 14 semaines d'âge, mais des cas sont aussi observés sur les jeunes sous la mère et sur les reproducteurs.

Cette affection se caractérise par une période de sous consommation alimentaire, deux à trois jours avant l'apparition des signes cliniques. Puis les animaux manifestent des signes de douleur : prostration, coliques, mordillements de cages, leur consommation d'eau diminue, ils présentent alors de la constipation. En phase finale, une diarrhée aqueuse de faible intensité apparaît associée à la présence de mucus dans environ 10 % des cas, et les animaux présent un ballonnement abdominal prononcé, dû à la dilatation de tous les segments du tractus digestif.

La mortalité est élevée de l'ordre de 30 à 80 % des lapins en engraissement, ce qui correspond à une mortalité journalière comprise entre 0,5 et 2 %.

Les lapins peuvent contracter la maladie par voie orale ou par simple contact entre eux ou avec du matériel d'élevage contaminé.

A l'autopsie : l'estomac est systématiquement dilaté par un contenu gazeux, le cæcum est dilaté, il présente un contenu variable (liquide ou en voie d'assèchement) souvent hétérogène (parésie totale ou partielle), l'intestin grêle est aussi dilaté, son contenu est très liquide et clair (peu de particules alimentaires), le côlon peut être vide, contenir du liquide ou bien dilaté par la présence d'une forte quantité de mucus, dans ce dernier cas la diarrhée est mucoïde.

D'une manière générale, il n'y a aucune lésion macroscopique de congestion ou d'inflammation ni au niveau de la paroi digestive (notamment le cæcum) ni sur aucun autre organe, ceci distingue cette affection des autres maladies connues du lapin qui affectent le tractus digestif (coccidioses, colibacilloses, clostridioses). Toutefois, ces lésions peuvent être modifiées dans le cas de complications bactériennes et/ou parasitaires, ce qui rend alors le diagnostic de l'EEL difficile.

Au niveau microscopique, la muqueuse gastrique et le cæcum présentent rarement des lésions, la muqueuse de l'intestin présente des lésions constantes, principalement épithéliales. Une dégénérescence neuronale au niveau des ganglions coeliaques et mésentériques est observée. Ces ganglions appartiennent au système nerveux autonome, leurs lésions sont à l'origine d'une perturbation de l'activité motrice de l'intestin, ce qui correspond à la définition de la dysautonomie.

Une origine alimentaire a d'abord été suspectée et différentes hypothèses ont été étudiées (matières premières, premix, pesticides, mycotoxines…). Cette origine est maintenant écartée mais l'aliment reste un vecteur passif puisque plusieurs expérimentations ont montré qu'un aliment repris dans les mangeoires d'un élevage contaminé peut transmettre la maladie [19].

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Outre les observations venant du terrain, les différentes reproductions expérimentales de l'EEL ont démontré l'intervention d'un agent infectieux dans le développement de la maladie. Concernant le rôle direct d'un germe bactérien, l'absence de lésions nécrosantes et suppurées, jointe au faible nombre de bactéries observées au niveau du tube digestif, n'est pas en faveur de l'évolution primitive d'une maladie bactérienne classique. En revanche, le caractère épizootique, la diffusion de l'agent pathogène, la transmissibilité de l'EEL, l'absence d'efficacité des antibiotiques pour éradiquer la maladie, arguent en faveur d'une étiologie virale[19].

D'autres parasites pourraient faire l'objet de recherches. Des protozoaires flagellés pourraient être en cause, leur prévalence étant sûrement sous-estimée, du fait de leur disparition rapide après la mort de l'animal [21].

4. Les troubles de la reproduction [5, 7]

Les résultats de la reproduction dans l'élevage cunicole s'apprécient par la quantité et le poids des lapereaux sevrés. Tous les facteurs qui limitent cette production sont à considérer comme des troubles de la reproduction [5].

Une lapine est capable de produire plus de 60 lapereaux par an dans des conditions zootechniques idéales. La santé des mères est la première garantie de la santé des lapereaux lors du sevrage.

Les stérilités sont dues soit à un refus de saillie soit à des saillies ou des inséminations artificielles non fécondantes.

Les principales causes de refus de saillie sont :

- un état d'engraissement trop important des lapines ou leur épuisement du fait de gestations trop rapprochées

- la présence de mammites, très fréquentes, dues à différents germes : staphylocoques, pasteurelles, streptocoques ou colibacilles, l'évolution se faisant soit vers une induration soit vers une suppuration

- les chaleurs estivales qui entraînent une baisse de la vitalité des mâles

- un défaut dans la durée et/ou l'intensité d'éclairement.

Les causes de saillie non fécondante sont les mêmes, cependant il faut ajouter l'influence néfaste de certains traitements : l'excès de sulfamides, vaccination au moment de la saillie, excès de vitamine D entraînant des dépôts de calcium dans les reins…Néanmoins, il peut aussi s'agir de dysfonctionnement neuro-hormonal comme chez toutes les espèces.

Concernant les avortements, des facteurs infectieux (Salmonelles, Listéria…) ou des stress importants (manipulation en fin de gestation, visiteurs…) peuvent en être à l'origine. La chlamydiose due à Chlamydia psitacci est à l'origine de refus de saillie, d'avortement précoce, d'hémorragie péri-partum, d'hydrocéphalie et d'une faible viabilité des lapereaux nouveau-nés.

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Les métrites, souvent associées aux mammites et aux troubles respiratoires, constituent l'une des affections majeures de l'élevage cunicole. Elles sont à soupçonner lors de l'augmentation du nombre : de femelles stériles, de mammites et d'avortement. Le diagnostique est nécropsique : l'utérus est épaissi et mal rétracté au niveau de l'implantation des embryons de la dernière portée, parfois il est envahi d'abcès (pyomètre). Les germes les plus souvent impliqués sont non spécifiques (Pasteurelles, Staphylocoques).

Les torsions de l'utérus sont assez fréquentes et souvent en relation avec une taille de portée très élevée et le manque de quiétude de la femelle. Elles sont découvertes à l'autopsie sur les femelles mortes au cours de la gestation.

Les retards de mise bas sont observés lorsque la portée ne comprend que quelques lapereaux (un à trois). Les rétentions fœtales sont alors fréquentes.

Les abandons de portées et le cannibalisme seraient essentiellement dus à de mauvaises conditions d'élevage.

En élevage intensif, de 25 à 30 % des femelles meurent sans symptômes prémonitoires le plus souvent. Cette mortalité est observée en milieu de lactation chez les jeunes femelles et en fin de gestation chez les femelles plus âgées. Cette affection s'apparente à une maladie métabolique comme la fièvre vitulaire rencontrée chez les ruminants ou l'éclampsie chez la chienne. L'étiologie est encore incertaine et il n'existe pas de traitement curatif. Parfois, la mortalité est réduite par des traitements préventifs à base de calcium au moment de la mise bas [7].

5. Les affections cutanées [5, 7]

Les origines des affections cutanées peuvent être parasitaires (acariens, champignons) ou bactériennes (staphylocoques, streptocoques…).

L'otacariose du lapin est une gale du conduit auditif externe due à un acarien (Psoroptes cuniculi). Elle est contagieuse par contact direct entre les animaux ou par contamination du matériel d'élevage. Le plus souvent les deux oreilles sont atteintes sous l'aspect d'une otite céruminipare peu prurigineuse. Si la gale n'est pas traitée, il y a généralement complication bactérienne (atteinte de l'oreille moyenne avec torticolis) qui nécessite la réforme. Le traitement à base de produits insecticides en application local, peut être efficace si la maladie est traitée tout au début. Cependant, tous les animaux doivent être traités plusieurs jours de suite.

Les mycoses et principalement la teigne sont répandues en élevage rationnel lorsque le milieu est trop humide. La teigne provoque des dépilations circulaires sur la tête principalement puis sur les pattes antérieurs et sur tout le corps. Les poils semblent tondus, la peau est irritée et enflammée. Il n'y a pas de prurit sauf en cas de surinfection. C'est une affection très contagieuse, transmissible aux autres animaux (chat et chien) mais aussi à l'homme. Les traitements sont longs et onéreux : antimycosique dans l'alimentation pendant dix jours et nettoyage et désinfection fréquents du matériel d'élevage. Les animaux trop atteints devront être éliminés.

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Au niveau bactérien, les staphylocoques sont les germes les plus rencontrés dans les lésions suppuratives, notamment Staphylococcus aureus. Il est présent chez de nombreux porteurs sains, au niveau de la peau et des muqueuses. La transmission se fait par contact entre animaux, via l'éleveur ou par le matériel d'élevage.

Les septicémies staphylococciques des lapereaux au nid commencent par l'apparition de pustules cutanées sur la totalité du corps et entraînent rapidement la mort de la portée entière. Les autres formes de staphylococcies comprennent les abcès cutanés, les métrites, et les "maux de pattes".

Les "maux de pattes" touchent communément les reproducteurs. En effet, le contact permanent avec le grillage de la cage entraîne des meurtrissures de la face inférieure des pattes et une inflammation de la peau. Ces plaies sont souvent surinfectées par des staphylocoques et se transforment alors en abcès plantaires. Les abcès chroniques sont fréquents sous les pattes postérieures. La douleur importante amène l'animal à ne plus s'alimenter et à refuser la saillie. Dès que les abcès deviennent purulents ou que les pattes antérieures sont atteintes, l'affection devient incurable et les animaux doivent être éliminés.

Les abcès sont fréquents suite aux attaques entre animaux, surtout lorsque la densité est importante ou que les animaux sont dérangés. La localisation des abcès est variable : mamelles, espace sous-maxillaire, articulations…

B. Les moyens de lutte

1. Traitements médicaux

Les traitements peuvent être préventifs ou curatifs lorsque les signes cliniques entraînent des pertes dans l'élevage.

a) Vaccinations [1, 7, 15]

La vaccination est un moyen efficace de protéger un élevage, à condition qu'elle soit faite sur des animaux sains selon un protocole prédéfini. Tout l'effectif de l'élevage doit être concerné.

L'utilisation et la maintenance du matériel de vaccination sont des points clé de la réussite de la vaccination. En effet, il faut éviter toute transmission accidentelle d'agent pathogène en changeant d'aiguille, dans la mesure du possible, entre chaque animal ou en utilisant un appareil réalisant des injections intra-dermiques. Cette mesure est d'autant plus importante lors de l'utilisation de vaccins vivants qui empêche la désinfection du matériel par des produits antiseptiques. Les appareils réalisant des injections intra-dermiques doivent être vérifiés afin que la dose vaccinale distribuée soit toujours adaptée.

Les vaccinations couramment rencontrées en élevage cunicole sont contre la myxomatose et la maladie hémorragique virale.

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La vaccination contre la myxomatose reste l'une des premières prophylaxies médicales des lapins. C'est aussi une de celle qui suscite le plus d'effets dits indésirables : échecs vaccinaux pour certains ou complications infectieuses (pasteurellose) pour d'autres. En effet, il existe deux types de vaccins vivants : hétérologue (à base de virus du fibrome de Shope) ou homologue. Le vaccin hétérologue présente une bonne innocuité mais se révèle moins efficace que le vaccin homologue. Toutefois, ce dernier reste plus délicat à utiliser car il peut provoquer une immunodépression assez sévère pour déclencher une pasteurellose au sein de l'élevage.

Le protocole vaccinal proposé pour utiliser au mieux les avantages des vaccins est le suivant :

- primo-vaccination à l'âge de quatre semaines avec le vaccin hétérologue et un rappel vers dix semaines d'âge avec le vaccin homologue

- rappels tous les quatre mois avec le vaccin homologue.

La vaccination contre la VHD est d'autant plus importante qu'il n'existe pas de traitement curatif à l'heure actuelle. Des vaccins inactivés et adjuvés, produits à partir de lapins contaminés, sont disponibles et présentent une efficacité et une innocuité très bonnes. Ils sont administrés par voie sous-cutanée et l'immunité se met en place en cinq à sept jours maximum. De ce fait, en cas de maladie déclarée dans un cheptel il est possible et même conseillé de vacciner tous les animaux pour réduire les pertes.

Le protocole vaccinal est le suivant :

- primo-vaccination à l'âge d'un mois et un rappel à l'âge de deux mois

- rappels tous les six mois

Les lapins destinés à la consommation reçoivent une injection unique ou ne sont pas vaccinés.

Un vaccin combinant les valences VHD et myxomatose existe, il s'administre par voie intra-dermique à l'aide d'un appareil équipé d'une tête "trois points".

Des vaccins appelés auto-vaccins peuvent être utilisés. Ils sont élaborés à partir de souches bactériennes isolées dans l'élevage : pasteurelles, staphylocoques, clostridies…Ces vaccins sont spécifiques et plus adaptés à la pathologie de l'élevage considéré. Néanmoins, les souches utilisées peuvent être moins immunogènes que celles utilisées dans les vaccins proposés dans le commerce. L'utilisation d'auto-vaccins se fait au niveau de la maternité afin que l'immunité acquise par les femelles soit transmise aux lapereaux [1].

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b) Autres traitements [1, 7, 15, 21]

Des traitements à titre préventifs sont utilisés afin de permettre aux lapins de lutter contre les infestations parasitaires les plus fréquentes et de supporter les périodes de stress.

Un programme de vermifugation à base de lévamisole ou de fenbendazole est en général effectué tous les 2 mois. La protection contre les parasites externes (acariens ou champignons) dépend du statut de l'élevage.

Des traitements sont utilisés classiquement de façon continue dans l'alimentation à titre préventif. Il s'agit des coccidiostatiques dont les principaux sont : robénidine, sulfadiméthoxine ou toltrazuril ; cette supplémentation se faisant aussi bien en maternité qu'en engraissement, le rythme d'administration étant fonction du produit. Cependant, la supplémentation est arrêtée 15 jours avant l'abattage. Parfois, l'alimentation est aussi supplémentée avec des antibiotiques en faible concentration. Cette supplémentation est différente en maternité et en engraissement, elle se fait notamment pour diminuer l'incidence de l'entérocolite épizootique du lapin.

Des apports médicamenteux peuvent se faire à certains moments critiques du cycle de production pour maintenir l'état général des reproductrices.

Autour de la mise bas, un hépatoprotecteur ou des vitamines sont souvent administrés dans l'eau de boisson durant trois jours avant et après la mise bas. Cet apport permet de stimuler la reprise de la consommation qui suit la mise bas et de soutenir la fonction hépatique. Il est aussi conseillé lors de fatigue importante ou de baisse d'appétit.

Après la mise bas, une injection de gluconate de calcium peut s'avérer utile chez certaines lapines dont la production de lait est importante.

Enfin, lors d'affections déclarées dans l'élevage, le recours à l'antibiothérapie de façon ponctuelle permet de limiter les pertes économiques. Le choix des molécules se fait de manière raisonnée, en fonction de leur action spécifique contre les germes en cause et de leur modalité d'administration. Le plus souvent, l'autopsie et la bactériologie effectuées par un laboratoire vétérinaire sur les animaux atteints, permet d'identifier les agents pathogènes responsables de la maladie et d'obtenir un antibiogramme leur correspondant. D'après les résultats, les antibiotiques sont ensuite choisis selon leur diffusion, leur temps de distribution et d'action. Pour traiter l'ensemble des animaux, il est préférable de choisir un antibiotique pouvant s'administrer par l'eau de boisson, par contre, pour traiter une catégorie précise d'animaux, il est conseillé d'utiliser un antibiotique injectable.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que certains antibiotiques agissant sur la flore Gram positif sont toxiques pour le lapin, comme par exemple l'ampicilline, la lincomycine ou la clindamycine, et que d'autres sont à déconseiller par voie orale : chloramphénicol, pénicilline, érythromycine, tylosine. De plus, en dehors peut être de la néomycine et des tétracyclines, l'antibiothérapie chez le lapin présente toujours un risque de troubles digestifs [7].

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2. Prophylaxie sanitaire [1, 5, 15]

La pathologie des lapins est à considérer comme le résultat d'un déséquilibre rendant l'animal réceptif à des agents parfois pathogènes mais souvent opportunistes. Ainsi, des agressions non spécifiques constituent le facteur déclenchant en épuisant les capacités de défense de l'organisme et en fragilisant les animaux vis à vis des agents infectieux spécifiques.

La prophylaxie sanitaire vise à réduire au minimum la pression néfaste de l'environnement sur les lapins pour les rendre moins réceptifs aux agressions microbiennes.

a) Au niveau des bâtiments

L'éleveur doit penser constamment à protéger ses lapins des maladies précédemment décrites et ceci dès la conception même de son élevage. Comme nous l'avons déjà vu, l'aménagement des bâtiments d'élevage doivent respecter certaines normes (orientation, aération, température, volume…) afin d'assurer un environnement adapté aux besoins des lapins.

De plus, des protections vis à vis de l'extérieur sont indispensables : pédiluve avec une solution désinfectante à l'entrée du bâtiment, tenues spécifiques à l'élevage pour les visiteurs (dont il faut limiter le nombre), luttes appropriée contre les vecteurs d'agents pathogènes (dératisation, moustiquaires au niveau des ouvertures), utilisation de la musique en continue pour habituer les animaux à un certain niveau sonore et éviter ainsi une nervosité trop accrue lors de bruits extérieurs.

Rappelons que les valeurs extrêmes des différents paramètres de l'environnement sont néfastes pour les animaux, mais se sont surtout les variations qui engendrent le plus de stress. Ces agressions non spécifiques épuisent les lapins en sollicitant constamment leurs systèmes de défense les rendants plus réceptifs aux agents pathogènes.

Une des agressions majeures subies par les lapins reste le microbisme de l'élevage. Cette pollution de l'environnement par des germes demeure inévitable, il convient de maîtriser son niveau pour limiter les effets néfastes sur l'état général des animaux. Le nettoyage suivi de la désinfection des bâtiments (y compris les sols et les murs des locaux annexés à la salle d'élevage) et du matériel d'élevage (cage, abreuvoir…) restent les seuls moyens de combattre ce microbisme et doivent être réalisés régulièrement (après chaque sevrage et après l'engraissement d'une bande).

La poussière et les poils peuvent être aspirés. Le nettoyage doit mettre à nu les matériaux des surfaces et des cages, par conséquent il s'effectue avec de l'eau sous pression, le but étant d'éliminer toute matière organique qui inhibe de manière générale l'action des désinfectants utilisés par la suite.

La désinfection suit le nettoyage, elle se fait à l'aide de produits bactéricides, virucides et fongicides. Le matériel démontable ou mobile est donc préférable car il peut être sorti de l'élevage et subir un trempage d'une journée au minimum. Il est donc

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préférable de posséder du matériel supplémentaire afin de parer aux problèmes de gestion du temps. La désinfection du bâtiment et des cages non démontables peut se faire par pulvérisation ou par un appareil fournissant de la vapeur d'eau sous pression.

Au bout d'un certain temps, l'efficacité de la désinfection devient moins bonne et la mortalité chez les jeunes ne cesse lentement d'augmenter, c'est alors qu'il faut faire le vide sanitaire. Ce vides sanitaire est indispensable mais représente un manque à gagner car il correspond à un arrêt de production de 4 à 10 semaines. Il faut donc en tenir compte dans les prévisions budgétaires.

Le vide sanitaire consiste à vider le bâtiment de tous les animaux et de tous le matériel. Le matériel et le local sont entièrement nettoyés et désinfectés, puis une fois le matériel remis en place un vide total, portes et issues closes, doit être respecté sur une durée de 8 jours au minimum et de 15 jours de préférence. Néanmoins, dans certains élevage se vide total est difficile à appliquer notamment lors de la conduite en bandes multiples, les animaux restant présent dans la maternité. Le vide sanitaire est plus facilement réalisé au niveau de l'engraissement lors de la conduite en bande unique à 42 jours. En effet, entre la vente du lot d'engraissement et l'arrivée des lapereaux sevrés suivants, il existe un délai d'une semaine. C'est aussi à ce niveau que se trouve l'intérêt du système "tout plein tout vide" avec une seule bande : le bâtiment est constitué de deux salles identiques qui reçoivent à tour de rôle les lapines et, au moment du sevrage, ce sont les mères qui sont déplacées dans l'autre salle, cette dernière ayant été entièrement vidée, nettoyée et désinfectée après la vente du lot d'engraissement une semaine auparavant.

b) Au niveau du cheptel

Concernant les animaux, il est important de limiter leur stress car c'est un facteur favorisant prépondérant dans le déclenchement des affections, notamment les troubles digestifs. Par conséquent, il faut limiter les manipulations inutiles, la présence de visiteurs, mais aussi distribuer l'alimentation de façon régulière et contrôler correctement tous les paramètres de l'environnement.

Lors du sevrage, période critique pour les lapereaux, il est conseillé de le faire par portée, afin d'éviter les changements de milieu de vie des animaux et de diminuer les bagarres. De plus, le mélange de microbisme entre lapereaux issus de mères différentes ne se fera pas.

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V. LES DIFFERENTES APPELLATIONS OFFICIELLES DE LA VIANDE DE LAPIN

Il existe aujourd'hui en France quatre signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine : l'agriculture biologique (communément appelé le Bio), l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), le Label Rouge et la Certification de Conformité (CCP). Néanmoins, concernant le lapin, actuellement il n'existe pas d'AOC.

A. Le bio [22, 23, 24]

L'agriculture biologique constitue un mode de production qui trouve son originalité dans le recours à des pratiques culturales et d'élevage soucieuses du respect des équilibres naturels. Ainsi, elle exclut l'usage des produits chimiques de synthèse, des organismes génétiquement modifiés (OGM) et limite l'emploi d'intrants [22].

Visant à la préservation des sols, des ressources naturelles, de l’environnement et au maintien des agriculteurs, l’agriculture biologique est souvent considérée comme un ferment de l’agriculture durable. Elle se distingue par son mode de production fondé notamment sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique.

L’élevage, de type extensif, fait appel aux médecines douces et respecte le bien être des animaux.

Tout au long de la filière, les opérateurs de l’agriculture biologique respectent un cahier des charges rigoureux qui privilégie les procédés respectueux de l’écosystème et non polluants [23]

1. Historique et réglementation

L’agriculture biologique est née de l’initiative d’agronomes, de médecins, d’agriculteurs et de consommateurs qui, dans les années 1920, ont généré de nouveaux courants de pensées reposant sur des principes éthiques et écologiques, et initié un mode alternatif de production agricole privilégiant le travail du sol, l’autonomie et le respect des équilibres naturels.

En 1980, les pouvoirs publics français reconnaissent officiellement l’agriculture biologique. Une Commission Nationale est créée, chargée de l’organisation et du développement de l’agriculture biologique en France et de l’homologation des cahiers des charges.

Le règlement communautaire 2092/91 concernant le mode de production biologique du 24 juin 1991 reprend en grande partie les principes et définitions des textes législatifs français pour les appliquer dans un premier temps aux productions végétales, et depuis le 24 août 2000, aux productions animales avec le vote du

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règlement CE n°1804/99 (Règlement Européen des Productions Animales Biologiques, appelé communément REPAB).

Les fondements de l’agriculture biologique, basés sur la non utilisation de produits chimiques de synthèse, ont été traduits en des règles rigoureuses :

- principe de production, de préparation et d’importation,

- listes positives de produits utilisables (fertilisation, traitements, transformation…),

- définition des pratiques par type d’élevage,

- principes de contrôle, de certification, de sanction et d’étiquetage.

Comme le REPAB le permettait, la France a élaboré un cahier des charges complétant ce règlement, le CC-REPAB-F, et prévoyant certaines dispositions plus strictes que le règlement européen. En outre, afin d'unifier les interprétations du REPAB-F, un guide de lecture "productions animales" a été rédigé [23]. Dans ce sens, l'exemple le plus connu reste la limitation française du nombre de traitements allopathiques.

S'agissant de l'élevage de lapins bio, le cahier des charges se trouve en annexe et le tableau 9 résume la réglementation concernant les animaux. Il est à noter que dans un tel système d'élevage la lapine ne doit pas faire plus de 6 portées par an, ce qui implique une saillie après sevrage.

Des expériences ont montré que la production de lapins sur prairie est possible en toutes saisons [24].

Tableau 9 : Réglementation concernant l'élevage de lapins bio. [24]

Pour être commercialisé comme issu de l’agriculture biologique, tout produit doit avoir été contrôlé et certifié par un organisme de contrôle agréé par les pouvoirs

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publics. Les contrôles annuels (minimum deux) portent sur l’ensemble du système de production : parcelles agricoles, lieux de stockage, transformation, registre d'élevage…Des prélèvements pour analyse peuvent être effectués afin de vérifier la non utilisation de produits interdits (pesticides, OGM…). Un certificat est délivré par l’organisme certificateur pour les produits jugés conformes à la réglementation en vigueur au vu des résultats des contrôles [23]. En cas de non-conformité, l'éleveur risque un certain nombre de sanctions allant de la remarque simple à la suppression de la qualification.

L’étiquetage des produits biologiques est une donnée fondamentale, un outil de transmission de la confiance au consommateur, pour lequel les mentions portées sur l’emballage constituent la principale source de renseignements et de transparence. L'étiquetage doit respecter les règles générales mais doit obligatoirement comporté les mentions spécifiques minimum suivantes : la référence au mode de production "Agriculture Biologique", le nom et/ou le numéro d’agrément de l’organisme certificateur, le pourcentage précis d’ingrédients agricoles biologiques lorsque les produits finis en contiennent entre 70 % (le minimum légal) et 95 %.

La marque AB permet aux professionnels qui le désirent et qui respectent ses règles d’usage d’identifier de manière spécifique leurs produits. Elle guide le consommateur et facilite son choix grâce à une reconnaissance visuelle rapide.

En mars 2000, la Commission européenne a créé un logo complété de la mention facultative "Agriculture biologique - Système de contrôle CE" (Règlement (CEE) n° 2092/91). Ce logo peut être utilisé à titre volontaire par les producteurs, dès lors que l'inspection a montré que leurs méthodes et leurs produits répondaient aux conditions fixées par les règlements de l’Union européenne [23].

2. Développement du bio

Même si elle reste marginale en France (1,9% des surfaces), l’agriculture biologique est en pleine expansion.

Fin 2004, la France comptait 11 059 exploitations pratiquant l’agriculture biologique sur 534 037 ha, soit 1,93 % de la surface agricole utile (SAU) nationale. En 10 ans, le nombre d'agriculteurs bio a triplé et les surfaces certifiées bio ont été multipliées par cinq.

Toutefois, après une progression ininterrompue depuis 1995, les surfaces et le nombre d'exploitations ont diminué de 3% par rapport à 2003. Les surfaces certifiées bio ont progressé de 15% en un an (+62 000 ha). Dans le même temps, les surfaces en conversion ont diminué de 79 000 ha par rapport à 2003.

Si la consommation de produits biologiques en France est ancienne, elle a connu depuis les années 90 un fort développement. Le baromètre perception et consommation des produits biologiques réalisé en octobre 2004 montre que 44% des Français consomment régulièrement des produits biologiques, dont 22% au moins une

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fois par semaine et autant au moins une fois par mois, soit une augmentation significative par rapport à la précédente vague réalisée en 2003.

Les produits de l’agriculture biologique respectent en premier lieu la réglementation générale concernant les produits agroalimentaires (notamment pour les aspects sanitaires et marchands). Les règlements propres à l’agriculture biologique introduisent des règles supplémentaires qui peuvent influer sur les différentes composantes de la qualité des produits correspondants. Ainsi les principales différences en faveur des systèmes de culture biologique mises en avant dans les publications scientifiques sont :

- moins de résidus de pesticides dans les aliments,

- moins de nitrates,

- une tendance à plus de matière sèche dans les produits et donc à un apport nutritionnel plus important à matière ingérée égale, notamment en vitamine C, fer, magnésium…

- une meilleure protection de l'environnement et un meilleur respect et entretien de la biodiversité à tous les niveaux.

De plus, la réglementation en agriculture biologique implique :

- la non utilisation d'OGM,

- l’interdiction des pratiques ionisantes (irradiation des aliments),

- la très forte limitation des substances médicamenteuses allopathiques et des additifs,

- la limitation des traitements en transformation…

Afin de promouvoir le développement de l'agriculture biologique, des aides à la conversion sont accordées et la formation des agriculteurs est assurée par les établissements de formation agricoles.

Des actions de recherche appliquée et d’expérimentation sont conduites par différents organismes (instituts techniques, fermes expérimentales, etc.) en concertation avec l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB).

B. Le Label

Créé par la loi d'orientation agricole de 1960, le label est une certification qui atteste qu'un produit agricole ou une denrée alimentaire possède un ensemble de caractéristiques préalablement fixées qui établissent un niveau de qualité supérieure. Ce produit doit se distinguer des produits de l'espèce habituellement commercialisés, notamment par ses conditions de production ou de fabrication. L'écart qualitatif par rapport aux produits courants similaires doit être directement perceptible par le

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consommateur final, tant sur le plan gustatif qu'au niveau de l'image qu'il véhicule [22].

1. Réglementation [22, 25]

Le Label national est désigné couramment par "Label Rouge", du nom de la marque collective qui l'illustre de façon obligatoire et qui est la propriété du ministère de l'agriculture et de la pêche [22].

Le Label Rouge est le seul signe officiel qui atteste qu'une denrée alimentaire ou qu'un produit agricole possède un ensemble de caractéristiques spécifiques préalablement fixées et établissant un niveau de qualité supérieure. Pour l'obtenir, il faut démontrer que le produit se distingue des autres par un écart qualitatif significatif par rapport aux produits courants similaires.

Pour obtenir un niveau de qualité supérieure, les caractéristiques spécifiques des produits sous label sont consignées dans un "cahier des charges". Tous les maillons de la chaîne agroalimentaire de la sélection de la souche, de la race, de la variété végétale jusqu'aux conditions de mise sur le marché sont mobilisés. Les exigences qualitatives et les contraintes qui en découlent, portent aussi bien sur la production et la transformation, que sur la commercialisation [25].

Tout label est détenu par une structure collective, qui rassemble généralement l'ensemble des opérateurs de la filière concernée, communément qualifiée de "groupement qualité". Lors de la demande de label, le produit doit apporter la preuve de sa qualité supérieure, notamment par des analyses sensorielles, ainsi que des tests organoleptiques, confiés à des jurys de consommateurs, mais aussi à des collèges de spécialistes des produits. Le cahier des charges fait l'objet d'une consultation publique, d'une expertise réalisée par des personnalités qualifiées issues des instituts de recherche et des instituts techniques professionnels. La Section "Examen des référentiels" de la Commission nationale des labels et des certifications (CNLC) émet un avis sur ces cahiers des charges. Le respect du cahier des charges par les opérateurs est contrôlé par des organismes certificateurs privés agréés au vu de leur indépendance, de leur impartialité, de leur compétence et de l'efficacité de leurs contrôles.

Le positionnement "haut de gamme" du label rend indispensable une réactualisation périodique des critères de labellisation pour tenir compte d'une part, des évolutions scientifiques et techniques, et d'autre part de l'amélioration du niveau de qualité des produits courants, afin de maintenir un écart significatif avec ces derniers.

Il est possible de certifier l'origine géographique d'un produit dans le cadre du label : dans ce cas, la législation impose que la dénomination géographique soit enregistrée en Indication Géographique Protégée (IGP). Ceci suppose qu'une qualité déterminée, une réputation ou une autre caractéristique du produit puisse être attribuable à cette

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origine géographique, et que sa production, et/ou sa transformation aient lieu dans l'aire géographique délimitée [22].

2. Une démarche collective certifiée [25]

Le Label Rouge est obligatoirement une démarche de filière associant les partenaires de la chaîne alimentaire, producteurs, transformateurs et fournisseurs mais aussi, parfois, distributeurs et consommateurs, au sein de structures appelées "groupements qualité". Le caractère collectif de la démarche confère une forte originalité au Label Rouge et aussi une parfaite traçabilité. Cette organisation assure la pérennité des démarches Label Rouge. Elle constitue en effet le moyen concret d'adapter réellement l'offre à la demande, de répartir équitablement la plus value en rémunérant à son juste prix les efforts consentis par les différents intervenants d'une filière et de garantir la place qui est due aux agriculteurs dans les démarches qualité.

La traçabilité est inhérente à la démarche Label Rouge. En effet, l'organisme certificateur doit donner une habilitation à tous les opérateurs intervenant dans le processus d’élaboration d’un produit Label Rouge. Ainsi la mise en cohérence et le contrôle des informations permettent d’assurer la traçabilité du produit. A l’heure où de nombreuses informations apparaissent dans les rayons et sur les étals, le logo LABEL ROUGE apposé sur un produit signifie que la qualité est reconnue par le Ministère de l’agriculture et le Ministère de la consommation.

L'étiquetage d’un produit avec label et/ou IGP comporte trois éléments essentiels (logo, plage informative et mentions valorisantes) et constitue pour les producteurs le moyen privilégié d'informer le consommateur. Le logo Label rouge par sa présence sur l’étiquetage atteste que le produit est de qualité supérieure et que cette qualité est directement perceptible par le consommateur final. Dans quelques cas, pour certains produits des Ardennes, de Franche-Comté, de Lorraine, du Nord Pas-de-Calais, de Midi-Pyrénées et de Savoie, le logo Label Rouge est remplacé ou complété par le logo du label régional. Le logo du label régional est accordé à des produits qui présentent le même niveau de qualité que le label Rouge mais qui comportent en outre des caractères typiques, traditionnels ou représentatifs d'une région, produits protégés par une IGP.

Sur l'étiquette figurent les principales caractéristiques du produit sous label ou IGP permettant de comprendre en quoi il se différencie du produit courant. Il peut s'agir du mode d'élevage (élevé en plein air), du mode d'alimentation, du taux de sucre, de la qualité de la matière première (lait cru, porc fermier,…), du mode d’élaboration (pâté à l’ancienne) ou de l'origine géographique en cas d'IGP.

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3. Le lapin Label Rouge [26]

Depuis 1997, le lapin bénéficie de l'appellation Label Rouge. Son élevage traditionnel et une alimentation à base de fourrage lui confèrent une chair ferme et goûteuse appréciée des gastronomes.

Les animaux proviennent de croisements de races sélectionnées pour leur qualité de viande et leur croissance lente, ils ont une fourrure colorée.

Les lapins Label Rouge sont élevés dans des bâtiments clairs à lumière naturelle, de taille limitée (salles d'élevage maximum 400 m², un lot Label maximum par salle d'élevage). Les lapereaux sont nés et élevés à la ferme. La densité d'élevage est modulée en fonction de l'âge des lapins, avec un maximum de 12 lapins par m² en engraissement.

Leur alimentation est composée à 100% de végétaux et minéraux, sans supplémentation en antibiotiques dits "de croissance", dont 2/3 au moins de fourrages, céréales, graines d'oléagineux et protéagineux.

Ils sont abattus à 91 jours minimum.

Les lapins Label Rouge peuvent être présentés entiers ou découpés. Leur poids moyen entier est de 1,450 kg. La limite de consommation est de 7 jours maximum après abattage.

C.Le certifié [22, 27, 28]

Créée par la loi du 30 Décembre 1988 et mise en application par le décret du 25 Septembre 1990, la certification de conformité atteste qu'une denrée alimentaire ou qu'un produit agricole non-alimentaire et non-transformé est conforme à des caractéristiques spécifiques ou à des règles préalablement fixées portant, selon les cas, sur la production, la transformation, le conditionnement ou l'origine.

Les caractéristiques spécifiques du produit reposent sur des critères objectifs, mesurables contrôlables et significatifs pour le consommateur consignés dans un cahier des charges, qui peut être élaboré par une structure collective ou un opérateur individuel. Les caractéristiques certifiées peuvent donc être relatives notamment à la composition du produit, à ses caractéristiques organoleptiques ou physico-chimiques, ou à certaines règles de fabrication.

La certification de conformité est délivrée par des organismes certificateurs privés, agréés par les Pouvoirs Publics au regard de leur indépendance, de leur impartialité, de leur compétence et de l'efficacité de leurs contrôles.

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Le produit certifié comporte sur son étiquetage le nom de l'organisme certificateur ainsi que les caractéristiques certifiées, et éventuellement le logo "Critères Qualité Certifiés". Comme dans le cadre du "label" et sous les mêmes conditions, il est possible de certifier l'origine géographique d'un produit dans le cadre de la certification de conformité : dans ce cas, la législation impose que la dénomination géographique soit enregistrée en Indication géographique protégée (IGP).

Les caractéristiques d'un lapin certifié peuvent concerner son alimentation, son âge à l'abattage ou le fait d'être élevé en plein air, des exemples de certifications sont donnés dans le tableau 10.

Depuis, 1996 le tonnage de lapins certifiés a nettement progressé, pour preuve en 2003 15 % du volume des lapins abattus concernaient des lapins certifiés contre 12 % en 2001 [34].

Tableau 10 : Exemples de certifications de lapins(d'après ULASE). [28]

Code Désignation Caractéristiques Lieu de production Organisme certificateur

LA 08-97 lapin entier et

découpe

1 – race rustique 2 – élevé en clapier 3 – alimenté avec 100% de végétaux, minéraux et vitamines 3 – durée d’élevage : 91 jours min.

Coopérative agricole Lapins d’anjou

CERTIS

LA 08-99 lapin

1 – Durée de l’élevage : 90 jours min. 2 – Alimenté avec 100% de végétaux, minéraux et vitamines

Aquitaine lapin QUALISUD

LA 13-97 lapin

1 – Durée d’élevage : 90 jours min. 2 – Alimenté avec 100% végétaux, minéraux et vitamines 3 – Elevage en petits enclos et finition sur paille

Lapin Qualité Bretagne

CERTIS

CC/05/94 lapin

1.Lapins logés au grand air pendant 40 jours min. 2. Alimentation 100 % végétale, minérale et vitamines 3. Lapins suivis et identifiés de l’élevage aux points de vente

Syndicat « Lapin de la vallée du Soleil »

BVQI France

CC/09/00 lapin de chair en

carcasse et découpe

1.Alimentation 100% végétale, plus minéraux et vitamines 2. Durée d’élevage : 72 jours min.

AILHF QNPC

CC/16/00 lapins de chair

entiers et découpe

1.Alimenté avec 100% de végétaux et minéraux enrichis en vitamines, 2. Durée d’élevage de 70 jours min. 3. Suivi et identification de l’élevage jusqu’au point de vente.

LAPINORD AVICERT

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CC/22/00 lapin de chair

1.Nourri avec une alimentation 100% végétale, minérale et vitaminique 2. Durée d’élevage de 70 jours min. 3. Suivi et contrôlé de la naissance à la vente

Les Fermiers du Val de Loire

BVQI ŒUFS

CC/23/00 lapin

1. Durée d’élevage de 70 jours min. 2. Les lapins sont nourris à partir d’aliments d’origine exclusivement végétale enrichis en minéraux et vitamines

Bretagne Lapins Rozanig

BVQI France

CC/38/96 lapin entier et

découpe

1.L’alimentation des lapins est d’origine exclusivement végétale, enrichie en vitamines et minéraux 2. Durée d’élevage de 70 jours min. 3. Les lapins sont suivis et contrôlés de l’éleveur au point de vente

Société Loeul et Piriot

BVQI France

CC/40/00 lapin entier et

découpe

1 – Alimentation 100 % végétale, minérale et vitaminique 2 – Durée d’élevage : 72 jours min.

Huttepain Bouix QUALI OUEST

CC/54/00 lapin

1.Alimentation : 100% de végétaux, de minéraux et vitamines dont 65% de céréales, de fourrages et tournesol 2. Durée d’élevage : 70 jours min. 3. Identifié de l’élevage au point de vente

LAPIN ANGEVIN CERTIS

CC/56/97 lapin

1.Logement au grand air. 2. Alimentation composée exclusivement de végétaux, minéraux et vitamines.

CPLB (Coopérative des producteurs de lapins du bocage)

Qualité France S.A.

CC/73/97 lapins de chair

entiers et découpe

1.Alimentés avec des matières premières d’origine végétale, enrichie en minéraux et vitamines dont un minimum de 35% de luzernes et tournesol 2. Durée d’élevage de 70 jours min.

Association Cuninormandie

AVICERT

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Seconde partie : étude comparative des performances zootechniques et économiques d'élevages cunicoles rationnels classiques par rapport à un élevage utilisant l'homéopathie

I. L'HOMEOPATHIE EN ELEVAGE

L'homéopathie, du Grec "Homios", (similaire, semblable) et "Pathos", (souffrance, maladie) est un procédé thérapeutique qui a pour but d'administrer (à dose infinitésimale) à un malade déterminé, la substance capable de reproduire expérimentalement (à dose pondérale et chez un sujet sain) la même maladie ou le même ensemble de troubles [29]. Le texte fondateur de l'homéopathie, Essai sur un nouveau principe pour connaître les vertus curatives des substances médicinales, date de 1796. A cette époque, la médecine n'avait pas beaucoup évolué depuis Hippocrate : saignées, médicaments utilisés par tradition et non après expérimentation sur l'homme ou sur l'animal… Hippocrate décrivait deux voies d'action des médicaments : la voie des contraires et celle des semblables. Hahnemann va s'intéresser à celle des contraires peu explorée et exploitée depuis Hippocrate. La voie des semblables correspond à l'homéopathie tandis que la voie des contraires ou autres moyens dérivatifs est appelée allopathie [30].

La découverte de l'homéopathie est attribuée à Samuel Hahnemann (1755-1843). Mais l'homme connaît depuis des temps reculés le principe du traitement du mal par le mal. Hippocrate (né en 460 av. J.C.) disait " L'application des semblables fait passer de la maladie à la santé ". De fait, Hahnemann a posé les bases de cette méthode, réalisé les premières expérimentations en montrant l'action des médicaments sur des individus sains, puis il a démontré, en soignant avec succès les malades de son époque, l'immense champ d'action de l'homéopathie.

A. Fondements [29, 30, 31]

1. L'expérimentation sur des individus sains

L'homéopathie n'a cessé de progresser depuis ses débuts grâce à l'expérimentation, à l'observation et à la déduction. Hahnemann a fait de l'expérimentation sur l'homme sain des substances médicamenteuses, la base de ses découvertes. Actuellement, en allopathie, l'expérimentation sur l'homme sain permet de mesurer les effets secondaires non désirés des substances médicinales. L'expérimentation sur l'homme sain n'est plus

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pratiquée pour connaître le potentiel thérapeutique d'une substance selon les préceptes de Hahnemann. Par contre, les données toxicologiques récoltées lors d'intoxications accidentelles ou volontaires par certaines substances nocives utilisées à doses pondérales, permettent d'enrichir la matière médicale homéopathique et peuvent être à l'origine de nouvelles thérapeutiques homéopathiques.

La description des troubles observés chez un individu sain, après administration d'une substance soit à doses nocives, soit à doses infimes mais pendant un temps suffisamment prolongé, constitue une partie de la pathogénésie. La dernière partie est formée de l'ensemble des symptômes guéris chez un malade qui a reçu ce médicament. Un symptôme d'un point de vue homéopathique se caractérise par : sa nature (manifestation objective et subjective du symptôme), sa localisation (tissu, organe, latéralité), ses modalités (d'aggravation ou d'amélioration), son étiologie et par les symptômes qui l'accompagnent (fièvre avec disparition de la soif, diarrhée avec muqueuses ictériques…). Les symptômes sont valorisés en fonction de leur modalité d'apparition et constituent ensuite la matière médicale de la substance étudiée.

Pour exemple, voici comment est née l'utilisation d'une plante d'Argentine, le Solanum malacoxylon, dans le traitement de certaines maladies rhumatismales. En 1898, François Lignière, vétérinaire, décrit une maladie endémique qui décime le bétail des pampas d'Argentine. Cette maladie est caractérisée, entre autres, par une raideur des membres, une difficulté à marcher et une hypercalcémie. En 1927, Von Collier trouve l'origine de cette maladie. Il s'agit de l'ingestion par les animaux des feuilles d'un arbuste, le Solanum malacoxylon. En 1981, Gilbert Benyamine, médecin, a l'idée d'utiliser cette plante en dilutions homéopathiques, pour traiter la périarthrite calcifiante de l'épaule de l'homme. Pour l'instant seule l'expérience pratique, non contrôlée par une recherche clinique en double aveugle, semble confirmer les résultats obtenus dans le traitement de cette affection. Il est à noter, que cette plante est aussi utilisée en allopathie sur la base de ses propriétés calcifiantes dans les cas de mauvaise absorption du calcium, d'hypoparathyroïdie et d'hypocalcémie.

2. La loi de similitude

Appelée aussi principe de similitude ou loi des semblables, mise en évidence par Hippocrate, cette loi a été systématiquement explorée et exploitée par Hahnemann. Elle exprime la similitude que l'on peut trouver entre le pouvoir toxique d'une substance et son pouvoir thérapeutique. Le principe est le suivant : une substance qui provoque des troubles chez l'homme ou l'animal sain est capable de guérir ces troubles chez l'individu malade, pourvu qu'ils s'expriment par des symptômes semblables.

Ce n'est pas une loi universelle : certaines substances provoquent des symptômes en dose toxique qu'elles ne guérissent pas en dilutions infinitésimales. Réciproquement, certains symptômes sont guéris par des substances en dilution, sans que ces substances ne les provoquent en expérimentation chez l'homme sain ou en toxicologie à dose pondérale.

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La similitude peut être recherchée au niveau du symptôme (nausée, constipation, œdème…), au niveau de la maladie (eczéma, allergie…), ou au niveau des modalités réactionnelles du malade lors de la maladie (transpiration ou agitation pendant la fièvre, raideur des articulations plus ou moins importante…).

L'utilisation des médicaments homéopathiques ne peut pas se limiter ni se résumer à l'application de la loi de similitude. Il faut de nombreuses confirmations cliniques pour vérifier si la "loi" s'applique, comment elle s'applique, et dans quels cas elle ne s'applique pas. C'est en notant leurs observations que les médecins homéopathes améliorent continuellement la matière médicale homéopathique, c'est-à-dire le recueil des symptômes sur la base desquels un médicament homéopathique peut être prescrit légitimement.

3. Les dilutions infinitésimales

Elles sont issues de la méthode des dilutions successives qui aboutissent à un niveau particulier de concentration, appelé infinitésimal. Le principe est le suivant : la substance est mélangée avec quatre-vingt-dix-neuf parts d'excipient liquide, puis le mélange est agité, c'est la dynamisation afin de rendre le mélange actif. Cette première dilution au 1/100ème correspond à l'appellation "1 CH". Les dilutions suivantes sont obtenues en effectuant une dilution au 1/100ème de la solution précédente. Il existe aussi un autre procédé de dilutions : les dilutions korsakoviennes notées "K", du nom du médecin Russe Korsakov qui inventa le procédé de fabrication.

Selon les substances médicamenteuses prescrites, tout en restant dans le champ de l'homéopathie, des doses pondérales ou des doses faibles voire "ultramoléculaires", peuvent être employées avec des effets modulés ou assez différents, ou même parfois opposés. En fait, tout dépend de la substance et de l'effet recherché. Le terme "ultramoléculaire" illustre le fait que la concentration théorique en molécules n'a, au-delà d'un certain niveau de dilution, plus aucun sens. En effet, le nombre théorique de molécules dans une molécule-gramme de substance, c'est-à-dire le fameux nombre d'Avogadro, est de 6,023 x 1023. Donc après la douzième dilution au centième, il n'existe théoriquement plus une seule molécule dans un litre de solution.

Il n'y a, à ce jour, pas encore d'explication sur le fait que certaines substances ne sont vraiment efficaces que très fortement diluées, et d'autres au contraire présentent un effet optimum en basse dilution.

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B. Modalités d'application

1. La consultation homéopathique vétérinaire [29, 31, 32]

La première chose à faire lors d'une consultation homéopathique est d'observer l'animal : sa démarche, son attitude…

En médecine vétérinaire, l'interrogation du malade passe forcément par celui du propriétaire. L'enquête, qui vise à déterminer le début et les conditions d'apparition de la maladie ainsi que les modalités réactionnelles du malade, peut être alors plus ou moins fructueuse, selon la clarté et la richesse des réponses du propriétaire. Dans tous les cas, il faut laisser parler le propriétaire, lui poser des questions ouvertes pour ne pas lui suggérer de réponses et passer en revue tous les appareils fonctionnels de l'animal (locomoteur, urinaire, respiratoire, circulatoire…). L'examen clinique doit ensuite être minutieux.

La consultation d'un animal de rente, contrairement à celle d'un animal de compagnie, va souffrir quelques fois du manque d'observation imputable à l'éleveur.

Cependant, tous les symptômes subjectifs de l'animal, et quelque soit l'animal, dont le propriétaire se fait l'interprète doivent toujours être considérés avec circonspection.

Dans un élevage, le principe de l'individualité est considéré différemment. L'interrogatoire homéopathique va alors mettre en évidence tous les facteurs responsables de la maladie, les causes apparentes, qu'elles soient de nature bactérienne, physiologique (peur, agressivité…), traumatique, métabolique, environnementale (coup de chaleur, excès d'ammoniac…) ainsi que les causes d'aggravation et d'amélioration subjectives ou objectives des signes morbides (amélioration par l'air frais, la boisson fraîche…).

A partir des données récoltées, le vétérinaire détermine :

- les signes étiologiques

- les signes pathologiques classiques (diarrhées, ulcères, troubles de la reproduction…)

- les conditions d'aggravation ou d'amélioration (aération, froid, humidité, facteurs diététiques…)

- les facteurs de risques bien identifiés (âge, sexe, race, niveau de production…).

La recherche dans la matière médicale du médicament homéopathique correspondant à l'ensemble de l'histoire morbide de l'élevage se complète par l'examen des lésions organiques des animaux autopsiés.

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En prescrivant sur les symptômes caractéristiques du troupeau, le plus souvent d'ordre fonctionnel ou lésionnel, les médicaments correspondants règleront les problèmes aigus de la majeure partie des individus de l'élevage.

2. La prescription [29, 31]

Chaque symptôme peut renvoyer à plusieurs médicaments. Plus les symptômes du malade sont précis et plus le nombre de médicaments possibles se réduit, plus leur similitude devient étroite et plus leur chance d'efficacité augmentent. Il suffit en général d'un petit nombre de symptômes de grande valeur pour obtenir le diagnostic du médicament homéopathique.

Il existe schématiquement trois manières de construire un traitement homéopathique : la prescription uniciste, pluraliste ou complexiste.

Deux cas peuvent alors se présenter :

- aucun médicament ne couvre tous les symptômes : il faut les couvrir en associant plusieurs médicaments alternativement ou successivement voire simultanément. C'est la technique qu'utilisent les homéopathes pluralistes ou complexistes.

- un médicament qui regroupe le maximum de symptômes du patient est sélectionné, il est dénommé le Simillimum. Il est donné une seule fois. C'est ce que recommandait Hahnemann et c'est ce qu'appliquent les homéopathes unicistes.

D'après l'expérience des vétérinaires homéopathes traitant des troupeaux, un seul médicament ne peut suffire, le plus souvent plusieurs médicaments seront associés. Un complexe est un ensemble de médicaments homéopathiques à polarité organique ou fonctionnelle, il est prescrit avec un raisonnement thérapeutique classique : à telle maladie, tel complexe homéopathique. D'ailleurs, certains complexes ont aussi été étudiés et mis sur le marché par les laboratoires homéopathiques. Il peut aussi être élaboré sur mesure pour un groupe d'animaux malades, on parle de préparations magistrales complexes prescrites par le vétérinaire homéopathe traitant.

Ce procédé de dilution au centième ou au dixième (CH ou DH) et de dynamisation des préparations des souches (d'origine animale, végétale ou chimique) est décrit à la Pharmacopée française. On obtient alors un médicament homéopathique, par exemple : Arnica 5 CH présenté sous différentes formes galéniques.

La forme goutte est d'emploi pratique pour les animaux d'élevage et de compagnie. Dans ce type de préparation l'excipient est de l'éthanol titré à 15 % en médecine vétérinaire et à 30% en médecine humaine.

Les granules constituent l'une des formes spécifiques de l'homéopathie. Constitués d'un mélange de saccharose et de lactose, ils peuvent être administrés tel quel ou être dilués dans de l'eau, ou mélangés à l'aliment.

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Les globules sont des sphérules de saccharose et de lactose mais de diamètre plus petit et conditionnés dans des tubes-doses. Cette présentation est souvent utilisée pour les dilutions élevées. Cette dose est prise en une seule fois.

Les poudres sont une forme galénique pratique pour soigner de gros effectifs d'animaux, notamment en élevage industriel. Elles peuvent être administrées directement dans la nourriture ou mises en solution dans l'eau de boisson. Les comprimés sont obtenus par compression des poudres.

Au niveau injectable, il existe des présentations sous forme d'ampoules. Toutes les ampoules injectables peuvent être administrées par voie orale.

S'agissant de la voie externe, il est possible d'utiliser des pommades, onguents, collyres ou autres…

Les suppositoires existent aussi mais leur emploi est moins pratique en médecine vétérinaire.

3. Un cas particulier : l'isothérapie

L'isothérapie est une méthode thérapeutique apparentée à l'homéopathie, à la seule différence que les souches utilisées pour les préparations proviennent d'organes ou de tissus d'animaux malades. Les préparations sont ensuite administrées aux animaux du même élevage pour stimuler leurs défenses immunologiques.

L'homéopathie peut compléter tout autre thérapeutique. En effet, le vétérinaire, pour soigner un animal comme un élevage, doit s'appuyer sur la totalité des moyens thérapeutiques existants : rétablir une hygiène de vie par l'aménagement de l'environnement et par les mesures diététiques, prescrire le ou les médicaments nécessaires (allopathiques, homéopathiques…), et même intervenir chirurgicalement si nécessaire.

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II. COMPARAISON DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES ET ECONOMIQUES D'ELEVAGES CUNICOLES RATIONNELS CLASSIQUES PAR RAPPORT A CELLES D'UN ELEVAGE UTILISANT L'HOMEOPATHIE

A. Matériel

1. Présentation de l'élevage

L'éleveur chez qui l'étude a été entreprise, a créé son élevage en Novembre 2000, il travaillait auparavant dans une structure de sélection de lapins reproducteurs.

L'élevage est composé de 400 femelles de souche Hyplus pour 330 cages-mères, ce qui permet de livrer des lots de 2 500 lapins en moyenne par bande.

Les bâtiments d'élevage sont formés de deux tunnels identiques (30 m x 9,30 m x 4,50 m) reliés par un sas sanitaire (4 m x 3 m). Ils disposent d'une charpente métallique et d'une isolation en laine de verre placée entre les deux bâches.

Cette conception de bâtiment permet d'appliquer le système d'élevage "tout plein-tout vide", ici ce sont les mères qui changent de salle d'élevage, les lapereaux restant dans la cage où ils ont été sevrés.

Les animaux sont logés dans des cages polyvalentes réparties en trois rangées dans chaque tunnel, selon la disposition "flat-deck". Les cages d'attente et de pré-cheptel sont plus petites que les cages-mères, car il n'y a pas la partie réservée au nid. Les fonds grillagés des cages sont équipés de repose-pattes en plastique, ces accessoires ont permis de faire disparaître complètement les maux de pattes au sein de l'élevage. La boîte à nid en plastique est amovible, son accès est contrôlé par l'éleveur.

Les déjections sont récoltées dans une fosse peu profonde raclée quotidiennement.

L'alimentation est distribuée automatiquement par des trémies à vis dont la capacité est de 150 kg ce qui équivaut à une autonomie de 3 à 4 jours. Les aliments sont stockés à l'extérieur dans trois silos pourvus de vis séparées afin d'éviter le mélange des aliments supplémentés en médicaments avec l'aliment blanc. L'eau est distribuée par un système de pipettes.

Concernant la température, elle est maintenue entre 20 et 21°C en maternité comme en engraissement. L'hygrométrie, quant à elle, se trouve autour de 50 à 80 %.

Le système de ventilation est dynamique. L'extraction de l'air est assurée dans chaque salle par quatre ventilateurs : trois ventilateurs en partie basse, au-dessus de chaque fosse, d'une puissance maximale de 12 500 m3/h chacun, et un quatrième en partie

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haute, d'une puissance de 8 500 m3/h. L'air est admis depuis l'extérieur par l'intermédiaire de pad-coolings de 9 m2 protégés par un filet brise-vent, installés dans le pignon de chaque tunnel. Cet air passe ensuite à travers des volets orientables en PVC depuis le sas de préparation jusqu'à la salle d'élevage de chaque tunnel. Enfin, un générateur d'air chaud fonctionnant au gaz, est utilisé pour chauffer les salles après leur nettoyage. Tout ce système de ventilation-climatisation est géré par deux boîtiers (un par tunnel) et un système d'alarme s'active lorsque les paramètres de ventilation ne sont plus dans les normes.

Le réglage de la ventilation se fait suivant la température extérieure, l'hygrométrie et l'âge des lapins.

Les lapins sont éclairés 12 heures par 24 heures, aussi bien en maternité qu'en engraissement.

Tous visiteurs, techniciens et même l'éleveur lui même sont invités à prendre une douche et revêtir une tenue spéciale avant d'entrer dans les bâtiments d'élevage.

2. Conduite d'élevage

L'objectif de l'éleveur est de vendre les lapins à l'âge de 73 jours ayant été engraissés pendant 6 semaines, pour un poids moyen final de 2,6 kg.

L'éleveur suit une conduite en bande unique, avec une insémination artificielle 10 à 11 jours après la mise bas. Cette conduite correspond à une méthode semi-intensive de reproduction à 42 jours.

Le taux de renouvellement annuel équivaut à 130 % du cheptel, les femelles peu prolifiques ou négatives au diagnostic de gestation sont réformées. Le renouvellement est assuré, d'une part, par l'achat de reproducteurs parentaux à l'âge de un jour que l'éleveur fait adopter aux meilleures femelles nourricières, et d'autre part, par un auto-renouvellement en sélectionnant des lapereaux issus des meilleures mères.

Le protocole suivi pour l'insémination artificielle, seule mode de reproduction de l'élevage, est le suivant : injection de PMSG 48 heures avant l'IA et injection de GnRH lors de l'IA. Des flushings alimentaire et lumineux ont lieu durant les 7 jours précédents l'IA. L'IA se fait avec deux opérateurs. Le diagnostic de gestation est effectué par palpation abdominale le 11ème jour après l'IA.

Lors des mises-bas, l'éleveur élimine les lapereaux les plus chétifs et homogénéise les portées pour obtenir 10 à 11 petits par mère. Il enlève entièrement la portée à 4 ou 5 des meilleures femelles, afin qu'elles deviennent des mères nourricières. En effet, l'éleveur pratique l'allaitement contrôlé durant les 10 premiers jours : chaque matin il ouvre l'accès au nid, puis vérifie par palpation que chaque lapereau a bien bu ; si ce n'est pas le cas, il place les lapereaux concernés avec les mères nourricières, et ensuite les fait adopter par des femelles qui n'ont que 9 petits.

Le sevrage a lieu à 33 jours. Ce sont les mères qui changent de bâtiment, lequel subit préalablement, un vide sanitaire de 3 jours.

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La consommation d'eau est très surveillée par l'éleveur car son augmentation est l'un des premiers signes de troubles digestifs.

Le protocole alimentaire est le suivant :

L'aliment pour les femelles allaitantes donné jusqu'à 26-27 jours après la mise bas, est supplémenté en coccidiostatiques (66 mg/kg de robénidine) et en antibiotiques (200 mg/kg d'oxytétracycline). Un aliment de péri-sevrage est ensuite donné jusqu'à l'enlèvement des lapereaux de leur mère, il est supplémenté en antibiotiques (600 mg/kg d'oxytétracycline). Puis les lapereaux reçoivent jusqu'à l'âge de 50 jours, l'aliment de sevrage également supplémenté (66 mg/kg de robénidine et 600 mg/kg d'oxytétracycline). Enfin, pour la dernière moitié de l'engraissement, les lapins reçoivent un aliment blanc dit de finition (sans aucune supplémentation).

De plus, l'éleveur pratique un rationnement en engraissement : les lapins reçoivent entre 70 et 80 grammes d'aliment par jour de façon fractionnée en fonction de leur âge (jusqu'à 10 repas par jour), ce qui permet de bien contrôler la consommation. Dès que des signes de troubles digestifs apparaissent la quantité quotidienne d'aliment est diminuée. Par contre, sur les 10 derniers jours d'engraissement les animaux reçoivent à manger à volonté. L'indice de consommation, qui est le poids moyen d'aliment que l'éleveur a acheté pour nourrir tous ses lapins afin de pouvoir vendre 1 kg de lapin vivant, dans cet élevage est en moyenne de 3,3 kg d'aliment par an.

Toutes les informations relatives à l'élevage : nombre d'IA, nombre de mise bas, mais aussi relevé des températures et de la consommation d'eau et d'aliment…sont relevées et enregistrées par micro-informatique, l'éleveur ayant créé lui-même un programme pour la gestion technique de son élevage.

Les enregistrements quotidiens sont par la suite regroupés au sein de registres hebdomadaires de maternité et d'engraissement.

Concernant la prophylaxie médicale, l'éleveur a, pour protocole de vaccination, le schéma suivant :

- à 4 semaines d'âge, vaccination contre la Myxomatose SG33 puis rappel toutes les 36 semaines

- à 11 semaines d'âge, vaccination contre la Myxomatose et la maladie hémorragique virale (VHD) (Dercunimix®) puis rappel toutes les 36 semaines.

Il vermifuge les animaux toutes les 6 semaines à partir de la palpation en utilisant de l'oxfendazole (Oxfényl 9,06 %®).

Concernant les pathologies propres à l'élevage, l'éleveur a noté une recrudescence de klebsiellose qui ne rétrocédait pas au traitement antibiotique classique. De ce fait, il s'est tourné vers l'isothérapie. Des prélèvements d'organes sont effectués sur les lapins malades et un laboratoire assure la fabrication des médicaments isothérapiques en 9

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CH. Ces derniers sont distribués systématiquement aux lapins 21 jours après la mise bas pendant 6 à 10 jours.

B. Méthode

Cette étude est un essai ouvert, historique, les résultats de l'élevage sont comparés dans un premier temps à ses propres résultats de l'année 2002 (année sans traitement homéopathique), puis dans un deuxième temps à la moyenne des élevages appartenant au groupement Terrena, et enfin à la moyenne nationale.

L'éleveur a toute liberté d'utiliser d'autres médicaments et de changer d'alimentation.

1. Choix des médicaments homéopathiques [33, 35]

Il est difficile dans un élevage cunicole d'administrer un médicament particulier à chaque individu comme le conseille la loi de similitude. En effet, les étiologies sont souvent multiples, et les stades pathologiques variés. Par conséquent, la solution thérapeutique réside dans l'emploi de complexes homéopathique adaptés aux moments de l'apparition des symptômes.

L'éleveur utilise les complexes suivants : PVB Etats fébriles®, PVB Drainage hépatique® et PVB Diarrhées®. Il utilise aussi Lycopodium clavatum en dilution 7 CH et Silicea en dilution 9 CH. Tous les traitements homéopathiques sont distribués sous forme liquide.

Pour comprendre l'utilisation de ces médicaments dans cet élevage industriel rationnel de lapins, nous donnons ici seulement leurs propriétés et leurs indications, car il nous a semblé fastidieux de résumer la pathogénésie de chaque composant, celle-ci étant décrite dans les matières médicales données en référence bibliographique.

• PVB Etats fébriles®

La composition de ce complexe est la suivante :

- Belladonna 4 CH

- Bryonia 4 CH

- Pyrogenium 7 CH

- Ferrum phosphoricum 5 CH

- Baptisia tinctoria 5 CH

- Echinacea angustifolia 3 CH

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- Mercurius solubilis 4 CH

- Apis mellifica 5 CH

- Aurum metallicum 5 CH

- Arsenicum album 4 CH

- Psorinum 7 CH

Ce complexe associe des médicaments reconnus en homéopathie pour leur indication dans les processus inflammatoires et suppuratifs touchant l'état général. Il stimule les défenses de l'organisme et permet de lutter contre une agression microbienne. Il est utilisé chez tous les animaux en prévention ou en traitement adjuvant lors d'états fébriles et inflammatoires.

Dans l'élevage cunicole étudié ici, il est administré avant la mise bas et quelques jours après, en prévention de l'inflammation et des risques de complications inhérents à cette mise bas.

• PVB Drainage hépatique®

La composition de ce complexe est la suivante :

- Taraxacum dens leonis 3 DH

- Chelidonium majus 5 CH

- Carduus marianus 3 CH

- Cynara scolymus 3 DH

- Lycopodium clavatum 5 CH

- China 3 DH

- Solidago virga aurea 3 CH

- Sulfur 7 CH

- Hydrastis Canadensis 3 CH

- Berberis vulgaris 3 CH

Ce complexe a une action épurative sur la sphère hépatique lors de dysfonctionnements se traduisant par des lourdeurs post-prandiales avec météorisation, une inertie intestinale (parésie cæcale), une mauvaise élimination biliaire pouvant aller jusqu'à l'ictère, cela vaut principalement chez les sujets sédentaires.

Il est utilisé dans le traitement de l'insuffisance hépatique fonctionnelle, pour stimuler la sécrétion biliaire et comme dépuratif.

Concernant son utilisation au sein de l'élevage cunicole, il est administré aux femelles gestantes pour améliorer leur métabolisme hépatique mis en danger par les conditions d'élevage industriel.

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• PVB Diarrhées®

La composition de ce complexe est la suivante :

- Podophyllum peltatum 5 CH

- Mercurius corrosivus 5 CH

- Veratrum album 5 CH

- Colchicum autumnale 5 CH

- Natrum sulfuricum 5 CH

- Phosphoricum acidum 5 CH

- China 3 CH

- Ricinus communis 5 CH

- Ipeca 3 CH

- Chelidonium majus 3 CH

- Calcarea carbonica 7 CH

- Arsenicum album 5 CH

Ce complexe correspond aux différents symptômes et modalités de la diarrhée rencontrés lors de gastro-entérite aiguë ou chronique, d'infection ou toxi-infection alimentaire ou enfin d'un mauvais fonctionnement du métabolisme hépato-rénal. Il permet aussi d'éviter les complications associées à la diarrhée sur l'état général et le passage à la chronicité : amaigrissement, jaunisse, entérite chronique.

Il est utilisé en prévention ou comme traitement des diarrhées (diarrhées de sevrage ou de surcharge) et des gastro-entérites des jeunes et des adultes. Il peut aussi être utile dans le traitement des météorisations.

Les lapins étant des sujets sensibles au syndrome diarrhéique tout au long de leur vie économique, l'emploi de ce complexe dans l'élevage suivi se fait donc selon les périodes à risques évaluées par l'éleveur.

• Lycopodium clavatum

C'est un médicament dont l'activité est centrée sur la fonction hépatique. Il est recommandé notamment lors d'hypocholie, d'hyperazotémie, d'acétonémie et pour son activité anti-toxique.

Le profil des sujets justifiant l'administration de ce médicament est le suivant : sujet asthénique, accumulant des déchets métaboliques du fait du blocage des émonctoires, notamment rénal (état d'hyperazotémie) et cutané (peau sèche), présentant une inflammation des muqueuses (respiratoire et digestive) avec sécrétions épaisses ou non, et dont la faim est vorace mais vite rassasiée et se fait ressentir plutôt la nuit.

Les principaux signes cliniques orientant vers Lycopodium clavatum sont : les affections chroniques d'évolution progressive avec insuffisance hépatique, les troubles digestifs et de l'élimination aboutissant à une atteinte nutritionnelle.

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L'utilisation de ce médicament pour les lapins d'élevage industriel rationnel se justifie donc du fait de leur sensibilité digestive, de leur état proche de l'acétonémie de par le rythme de production élevée et de leur habitude d'alimentation nocturne.

• Silicea

C'est un médicament à triple rôle : rôle de soutien tissulaire, rôle de protection des tissus conjonctifs et rôle de défense cellulaire non spécifique de l'organisme.

Le profil des sujets répondant bien à l'administration de ce médicament est le suivant : sujet agité qui trésaille au moindre bruit, hypersensible au froid et aux courants d'air, dont la moindre inflammation chronique a tendance à suppurer.

Les principaux signes cliniques qui orientent vers ce médicament sont : l'hypersensibilité nerveuse avec fatigue importante, coryza chronique, bronchite chronique et suppurations traînantes et/ou récidivantes.

L'emploi de ce médicament se justifie chez le lapin par le caractère anxieux de ces animaux, leur sensibilité aux courants d'air et la fréquence de plaies suppuratives telles que les abcès des pattes d'origine initialement traumatique mais qui tardent à guérir.

2. Mise en place et objectifs de l'étude

L'étude couvre la période janvier 2002 à décembre 2004 sur les animaux élevés dans les tunnels : activité naisseur-engraisseur.

L'objectif de l'éleveur est d'obtenir les mêmes résultats en terme de poids à l'abattage, soit 2,6 kg / lapin à 73 jours en utilisant une supplémentation homéopathique capable de pallier l'interdiction de l'utilisation de certains antibiotiques dans l'alimentation des lapins.

En effet, l'arrêt de l'utilisation de la Tiamuline fin 2003, utilisée quotidiennement dans l'aliment en engraissement (Tiamutine® Prémélange Tiamuline 6,5 conseillé pour éviter l'entérocolite des lapins) à la dose de 52 ppm, a provoqué une perte de poids de 300 g / lapin à l'abattage. Par conséquent, l'éleveur a mis en place un protocole d'administration de traitements homéopathiques à partir d'août 2003.

Quant à l'objectif de l'étude, il est double : améliorer les performances de l'élevage (mortinatalité, poids à l'abattage…) et remplacer l'arrêt de la supplémentation de certains antibiotiques (comme la Tiamuline).

Concernant l'administration des traitements homéopathiques à la maternité, elle se fait selon le schéma suivant (cf. Figure 23) :

- si le diagnostic de gestation est positif, les femelles reçoivent PVB Drainage hépatique® jusqu'à 4 jours avant la mise bas.

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- 4 jours avant la mise bas, les lapines reçoivent PVB Etats fébriles® (prévention de l'inflammation) et Lycopodium clavatum en dilution 7 CH, et ce jusqu'à 9 jours après la mise bas.

- 9 jours après la mise bas, elles reçoivent Silicea en dilution 9 CH pendant 7 jours.

A 21 jours après la mise bas des médicaments isothérapiques en 9 CH sont distribués pendant 10 jours pour prévenir la klebsiellose.

A l'engraissement, les traitements homéopathiques sont administrés selon les besoins : PVB Drainage hépatique®, PVB Etats fébriles®, PVB Diarrhées®, isothérapie.

Figure 23 : Schéma d'administration des traitements homéopathiques dans l'élevage.

PVB Drainage hépatique

PVB Etats fébriles

Lycopodium clavatum 7 CH

Silicea 9 CH

Gestation (31j) Lactation (33j)

Lapine MB1 IA Diagnostic Sevrage MB2 IA Diagnostic

par palpation par palpation

Temps

0 11 22 33 38 42 51 53 60 64 73 >

(jours)

Jeune

Naissance Sevrage Abattage

Allaitement 6 semaines d'engraissement

Lycopodium clavatum 7 CH

PVB Diarrhées ou Etats frébiles

Tous les traitements sont mélangés avec de la poudre de silice (Orth-O-Clair®) dans l'eau de boisson comme il a toujours été fait dans cet élevage : 12 à 25 mL de chaque produit homéopathique dans 6 L d'Orth-O-Clair®, puis l'éleveur dilue 2 L du mélange dans 100 L d'eau qu'il distribue une fois par jour. Pour un lapin de 2,6 kg cela représente 7,5 mL du mélange dilué par jour.

Si les lapins sont en nombre supérieur à 1 000, des pompes doseuses sont utilisées pour éviter le dépôt dans les bacs de réserve d'eau de boisson.

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C.Résultats [34]

Avec le concours de diverses structures comme les groupements de producteurs ou les services techniques de firmes commerciales, les éleveurs de lapins enregistrent régulièrement les données technico-économiques permettant de décrire le fonctionnement de leur élevage. Les systèmes de gestion technico-économique (GTE) sont établis à partir de ces chiffres relevés sur une période représentative d'environ douze mois.

Dans notre étude, les moyennes ont été calculées à partir des résultats de chaque bande sur la période qui nous intéressait, sachant que sur une période d'environ douze mois il y a 9 bandes.

1. Généralités et définitions

En étudiant les résultats technico-économiques de son élevage, un éleveur peut se rendre compte de quelle amélioration il doit apporter à son élevage.

Les résultats de la GTE permettent de mettre en évidence des points faibles, de ce fait si un niveau bas de performances ou une chute de celles-ci est constaté, l'éleveur aidé de son encadrement technique (vétérinaire et technicien) doit en rechercher les causes : soit au niveau du bâtiment et de l'ambiance, soit au niveau de la conduite d'élevage.

Les données des GTE sont regroupées au niveau national par l'Institut Technique de l'Aviculture (ITAVI) et en fonction du mode de gestion des élevages elles donnent lieu à deux types de données synthétiques annuelles :

- RENALAP qui correspond aux élevages conduits en saillie naturelle avec suivi individuel des reproductrices

- RENACEB qui correspond aux élevages pratiquant l'insémination artificielle avec une conduite en bande des reproductrices.

Dans notre étude, nous utiliserons les résultats de la GTE du groupement Terrena auquel appartient l'élevage suivi, ce qui permettra une étude régionale et pour la comparaison avec les moyennes nationales nous utiliserons les données de la GTE Renaceb.

L'étude statistique qui va suivre est une étude à valeur exploratrice, elle est fondée sur un préjugé favorable concernant l'efficacité d'un traitement homéopathique en préventif dans un élevage cunicole.

La loi statistique appliquée pour comparer les fréquences est un test du khi-deux d'ajustement. Les conditions d'utilisation du test sont vérifiées : la taille de l'échantillon est bien supérieure à 30, et la multiplication de la taille de l'échantillon avec la fréquence théorique est à chaque fois supérieure à 5.

Nous considérons pour la suite de l'étude que l'année civile 2002 est l'année de référence sans aucun traitement homéopathique et que l'année civile 2003 correspond à

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la mise en place des traitements homéopathiques, ceci afin de pouvoir effectuer des comparaisons avec les moyennes annuelles du groupement Terrena et de Renaceb.

Ainsi, la valeur théorique sera assimilée tout d'abord à la valeur correspondante de l'année 2002, puis à la valeur correspondante de la même année du groupement Terrena et enfin à la valeur correspondante pour l'année étudiée des résultas GTE de Renaceb. Néanmoins, il nous sera possible de comparer les résultats de l'éleveur entre eux sur la période stricte correspondant à la mise en place des traitements homéopathiques, soit d'août 2002 à août 2004.

L'hypothèse nulle est la suivante : il n'existe pas de différence significative entre les moyennes comparées. L'hypothèse nulle est rejetée si p < 0,05, et plus la valeur de p est petite plus la différence observée est significative.

Certains paramètres sont très importants pour interpréter les résultats technico-économiques des élevages, particulièrement le taux de fertilité, le taux de mortinatalité, le taux de mortalité au nid et le taux de mortalité en engraissement.

Le mode de calcul de ces différents taux est précisé en annexe 2.

Les deux premiers taux reflètent la conduite d'élevage et l'état sanitaire au niveau des reproductrices. Les taux de mortalité, quant à eux, soulignent la présence de problèmes pathologiques et leur incidence au sein de l'élevage.

2. Etude à valeur exploratrice : comparaison avec ses propres performances

Pour chaque paramètre étudié l'hypothèse nulle sera la suivante : la valeur du paramètre étudié n'est pas liée à l'année de production. Pour rappel, l'hypothèse nulle est rejetée si p < 0,05, et plus la valeur de p est petite plus la différence observée est significative.

Les taux étudiés ont été calculés par rapport aux données brutes de l'élevage (cf. Tableau 11 et 12).

Tableau 11 : Récapitulatif des taux étudiés calculés par rapport aux données brutes de l'élevage par an.

Année 2002 2003 2004

Taux de fertilité 89,30 86,70 91,87 Taux de mortinatalité 5,32 4,89 4,72 Taux de mortalité au nid 4,47 2,39 4,05 Taux de mortalité en engraissement 3,43 7,03 3,74

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Tableau 12 : Récapitulatif des taux étudiés calculés par rapport aux données brutes de l'élevage d'août 2002 à août 2004.

Août 2002-2003 2003-2004

Taux de fertilité 89,30 86,70 Taux de mortinatalité 5,45 4,38 Taux de mortalité au nid 3,21 3,20 Taux de mortalité en engraissement 6,23 4,51

a) Comparaison des taux annuels de fertilité

Le taux de fertilité, comme nous l'avons vu précédemment, reflète la conduite d'élevage mais surtout l'état sanitaire au niveau des reproductrices. D'après l'histogramme de la figure 23 la fertilité a diminué en 2003 comparé à 2002, mais elle a augmenté en 2004 par rapport à 2002.

Figure 23 : Histogramme des taux annuels de fertilité de l'élevage.

848586878889909192Taux de

fertilité

2002 2003 2004

Années

Les différences observées entre chaque année sont significatives. Il y avait 1,03 fois plus de chance que les lapines soient fertiles en 2002 par rapport à 2003, de même il y avait 1,03 fois plus de chance qu'elles soient fertiles en 2004 par rapport à 2002. Par contre, en 2004, les lapines avaient 1,06 fois plus de chance d'être fertiles qu'en 2003. Concernant la période d'août 2002-2003 par rapport à août 2003-2004, le taux de fertilité était plus important sur la première période avec 1,03 fois plus de chance que les lapines soient fertiles.

La baisse observée du taux de fertilité durant l'année de la mise en place des traitements homéopathiques est à relativiser car c'était l'année de la canicule. Or, les lapins supportent mal les températures élevées et malgré l'isolation et les systèmes de ventilation présents dans les tunnels les animaux ont souffert de cette chaleur. Il est intéressant de noter l'amélioration de ce taux durant l'année 2004, surtout par rapport à 2002.

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b) Comparaison des taux annuels de mortinatalité

Le taux de mortinatalité à l'instar du taux de fertilité indique l'état sanitaire de la maternité. D'après l'histogramme de la figure 24 la mortinatalité a régulièrement diminué de 2002 à 2004.

Figure 24 : Histogramme des taux annuels de mortinatalité de l'élevage.

4,4

4,6

4,8

5

5,2

5,4Taux de mortinatalité

2002 2003 2004

Années

Les différences observées entre les années 2002 et 2003, et 2002 et 2004 sont significatives. Il y avait 1,09 fois plus de risques que les lapereaux meurent en 2002 par rapport à 2003, de même il y avait 1,13 fois plus de risques qu'ils meurent en 2002 par rapport à 2004. Par contre, la différence observée entre 2003 et 2004 n'est pas significative (p = 0,32), autrement dit elle n'est pas liée à l'année (donc au changement de traitement ou autres modifications de la conduite d'élevage).

Concernant la période d'août 2002-2003 par rapport à août 2003-2004, le taux de mortinatalité était plus important sur la première période avec 1,24 fois plus de risques que les lapereaux meurent.

Ces résultats montrent que la mise en place des traitements homéopathiques n'a pas entraîné de préjudice quant à l'état sanitaire de la maternité. Il est néanmoins important de souligner, qu'au cours des années l'éleveur a su améliorer les conditions d'hygiène et par conséquent diminuer le taux de mortinatalité.

c) Comparaison des taux annuels de mortalité au nid

Le taux de mortalité au nid, souligne la présence de problèmes pathologiques au sein de la maternité. D'après l'histogramme de la figure 25 ce taux a baissé en 2003 comparé à 2002, mais il a augmenté en 2004 dépassant les valeurs des deux années précédentes.

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99

Figure 25 : Histogramme des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage.

00,5

11,5

22,5

33,5

44,5Taux de

mortalité au nid

2002 2003 2004

Années

Les différences observées entre chaque année sont significatives. Il y avait 1,87 fois plus de risques que les lapereaux meurent en 2002 par rapport à 2003, de même il y avait 1,10 fois plus de risques qu'ils meurent en 2002 par rapport à 2004. Par contre les lapereaux avaient 1,70 fois plus de risques de mourir en 2004 qu'en 2003.

Concernant la période d'août 2002-2003 par rapport à août 2003-2004, la différence observée n'est pas significative (p = 0,9), autrement dit elle n'est pas liée à la période étudiée.

Ainsi, le taux de mortalité au nid a baissé depuis la mise en place des traitements homéopathiques.

Rappelons aussi, que l'éleveur pratique l'allaitement contrôlé et que selon certains auteurs, cette pratique utilisée durant les dix premiers jours post-partum aurait des répercussions significatives sur le taux de mortalité des lapereaux comparée à l'allaitement libre. En effet, ces lapereaux semblent moins sensibles au stress et les causes de mortalité seraient donc restreintes à l'inanition et aux conséquences néfastes de la présence de la mère dans le nid à savoir salissures et blessures.

d) Comparaison des taux annuels de mortalité en engraissement

Le taux de mortalité en engraissement est un indicateur de la présence de problèmes pathologiques au sein de l'unité d'engraissement. D'après l'histogramme de la figure 26 ce taux est plus élevé en 2003 et 2004 comparé à 2002.

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100

Figure 26: Histogramme des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage.

0

1

2

3

4

5

6

7

8Taux de mortalité en

engraissement

2002 2003 2004

Années

Les différences observées entre les années 2002 et 2003, et 2003 et 2004 sont significatives. Il y avait 2,05 fois plus de risque que les lapins meurent en 2003 par rapport à 2002, de même il y avait 1,88 fois plus de risque qu'ils meurent en 2004 par rapport à 2003. Par contre, la différence observée entre 2002 et 2004 n'est pas significative (p = 0,06), autrement dit elle n'est pas liée à l'année.

Concernant la période d'août 2002-2003 par rapport à août 2003-2004, la différence observée est significative, les lapins avaient 1,36 fois plus de risque de mourir lors de la première période.

Au constat de la forte mortalité observée en 2003, une précision reste à apporter. L'éleveur a en effet, procédé à une élimination importante de lapins pour des raisons d'imposition, il ne souhaitait pas passer dans une tranche supérieure d'impôt. De ce fait, nous avons un biais concernant l'année 2003. Par contre, si nous considérons la période exacte de mise en place des traitements homéopathiques nous constatons que malgré l'élimination de certains lapins en 2003, la période avec l'homéopathie a eu moins de mortalité au nid. De plus, en 2004, le taux de mortalité en engraissement est voisin de celui de 2002, l'homéopathie a donc permis de maintenir ce taux à une valeur raisonnable alors qu'il n'y avait plus de supplémentation en antibiotiques dans l'alimentation.

Globalement les résultats obtenus avec l'utilisation des traitements homéopathiques sont encourageants car aucune baisse importante n'est à constater, soit les résultats s'améliorent soit ils se maintiennent.

Nous allons maintenant comparer les résultats de cet élevage à ceux de son groupement pour la même période que précédemment.

3. Comparaison avec le groupement Terrena

Pour chaque paramètre étudié l'hypothèse nulle sera la suivante : la valeur du paramètre étudié n'est pas liée à la conduite d'élevage de notre éleveur. Pour rappel,

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l'hypothèse nulle est rejetée si p < 0,05, et plus la valeur de p est petite plus la différence observée est significative.

Pour une analyse plus juste, nous utiliserons les données annuelles du GTE de Terrena et non les taux obtenus d'après les résultats bruts de l'élevage. En effet, ceci correspondent à une année administrative et non civile comme le sont ceux de Terrena. (cf. Tableau 13).

Tableau 13 : Récapitulatif des taux étudiés obtenus d'après les relevés annuels du GTE de Terrena.

2002 2003 2004 Elevage étudié

Terrena Elevage étudié

Terrena Elevage étudié

Terrena

Taux de fertilité

89,30 80,70 86,70 80,76 91,87 81,75

Taux de mortinatalité

Inconnue Inconnue 5,30 5,74 4,51 5,38

Taux de mortalité au

nid 4,60 8,00 2,64 8,01 3,19 7,39

Taux de mortalité en

engraissement 3,10 7,70 4,73 8,79 3,02 8,70

a) Comparaison des taux annuels de fertilité

Comme l'illustre l'histogramme de la figure 27, il existe une nette différence des taux de fertilité en faveur de l'élevage. Cet écart est très significatif (pour 2002 p = 5,63.10-38, pour 2003 p = 1,01.10-19, pour 2004 p = 7,33.10-55), il l'est d'autant plus en 2004 avec la nette amélioration du taux de fertilité par rapport aux deux années précédentes alors que le taux moyen de fertilité du groupement Terrena reste stable.

Figure 27 : Histogramme des taux annuels de fertilité de l'élevage et du groupement Terrena.

74

76

78

80

82

84

86

88

90

92Taux de fertilité

Elevageétudié

Terrena Elevageétudié

Terrena Elevageétudié

Terrena

2002 2003 2004

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En comparant les taux de fertilité de l'élevage à ceux de la moyenne des élevages du quart supérieur du groupement Terrena selon les données du tableau 14, nous constatons que l'élevage étudié a des valeurs supérieures. Néanmoins cet écart n'est pas significatif pour l'année 2003 (p = 0,2), mais est très significatif pour les deux autres années (pour 2002 p = 1,88.10-8, pour 2004 p = 2,30.10-23).

Tableau 14 : Récapitulatif des taux annuels de fertilités de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena.

2002 2003 2004

Elevage étudié 89,30 86,70 91,87

Quart supérieur de Terrena 86,00 86,04 86,08

Ainsi, l'élevage se trouve parmi les meilleurs élevages du groupement Terrena concernant le taux de fertilité. D'ailleurs, l'écart entre ses résultats et le quart supérieur est devenu significativement plus important en 2004, du fait d'une amélioration de son taux de fertilité alors que celui du quart supérieur du groupement de Terrena reste stable.

b) Comparaison des taux annuels de mortinatalité

Concernant le taux de mortinatalité de l'année 2002, nous n'avons pu l'obtenir car il n'était pas calculé par Terrena à cette époque.

L'histogramme de la figure 28 montre que le taux de mortinatalité de l'élevage étudié est significativement inférieur à celui de la moyenne du groupement Terrena (pour 2003 p = 4,7.10-4, pour 2004 p = 1,24.10-12)

Figure 28 : Histogramme des taux annuels de mortinatalité de l'élevage et du groupement Terrena.

0

1

2

3

4

5

6Taux de mortinatalité

Elevage étudié Terrena Elevage étudié Terrena

2003 2004

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Pour la comparaison du taux de mortinatalité de l'élevage avec celui de la moyenne des élevages du quart supérieur du groupement Terrena, selon les données du tableau 15, nous constatons que l'élevage étudié a des valeurs inférieures. Néanmoins cet écart n'est pas significatif pour l'année 2003 (p = 0,87), mais est très significatif pour l'année 2004 (p = 5,24.10-7).

Tableau 15 : Récapitulatif des taux annuels de mortinatalité de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena.

2003 2004

Elevage étudié 5,30 4,51

Quart supérieur de Terrena 5,32 5,11

Les résultats de l'élevage, en ce qui concerne le taux de mortinatalité, le placent dans les meilleurs élevages de son groupement. L'écart est même significativement creusé durant l'année 2004.

c) Comparaison des taux annuels de mortalité au nid

Comme l'indique l'histogramme de la figure 29, le taux de mortalité au nid de l'élevage étudié est nettement inférieur à celui de la moyenne du groupement Terrena. Cette différence est très significative (pour 2002 p = 6,66.10-95, pour 2003 p = 1,49.10-236, pour 2004 p = 2,71.10-157).

Figure 29 : Histogramme des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage et du groupement Terrena.

0123456789Taux de

mortalité au nid

Elevageétudié

Terrena Elevageétudié

Terrena Elevageétudié

Terrena

2002 2003 2004

La comparaison du taux de mortalité au nid de l'élevage avec celui de la moyenne des élevages du quart supérieur du groupement Terrena, selon les données du tableau 16, révèle que l'élevage étudié a des valeurs nettement inférieures. Ces différences sont très significatives (pour 2002 p = 2.10-3, pour 2003 p = 1,43.10-138, pour 2004 p = 2,75.10-58).

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Tableau 16 : Récapitulatif des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena.

2002 2003 2004

Elevage étudié 4,60 2,64 3,19

Quart supérieur de Terrena 6,80 6,31 5,37

Ainsi, l'élevage se trouve parmi les meilleurs élevages du groupement Terrena concernant le taux de mortalité au nid.

d) Comparaison des taux annuels de mortalité en engraissement

L'histogramme de la figure 30 indique que le taux de mortalité en engraissement de l'élevage étudié est nettement inférieur à celui de la moyenne du groupement Terrena. Cette différence est très significative (pour 2002 p = 2,29.10-171, pour 2003 p = 5,43.10-110, pour 2004 p = 1,33.10-222), elle l'est d'autant plus pour 2004 alors que les lapins ne reçoivent plus la supplémentation en antibiotiques dans l'alimentation depuis 2003, mais qu'ils reçoivent les traitements homéopathiques. De plus, il ne faut pas oublier qu'en 2003, l'éleveur a procédé volontairement à une élimination importante de ses lapins en engraissement.

Figure 30 : Histogramme des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage et du groupement Terrena.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9Taux de mortalité en engraissement

Elevageétudié

Terrena Elevageétudié

Terrena Elevageétudié

Terrena

2002 2003 2004

En comparant les taux de mortalité en engraissement de l'élevage à ceux de la moyenne des élevages du quart supérieur du groupement Terrena selon les données du tableau 17, nous constatons que l'élevage étudié a des valeurs inférieures. Ces écarts sont très significatifs (pour 2002 p = 5,34.10-65, pour 2003 p = 4,09.10-6, pour 2004 p = 5,23.10-46).

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Tableau 17 : Récapitulatif des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage et du quart supérieur du groupement Terrena.

2002 2003 2004

Elevage étudié 3,10 4,73 3,02

Quart supérieur de Terrena 5,50 5,40 4,98

L'élevage, de part ses résultats concernant le taux de mortalité en engraissement, se trouve parmi les meilleurs élevages du groupement Terrena.

Cette dernière comparaison est d'autant plus significative car elle touche la partie de l'élevage ayant supporté le plus de changements dans la conduite d'élevage, à savoir l'arrêt de la supplémentation en antibiotiques dans l'alimentation et l'administration de traitements homéopathiques.

Il nous reste à comparer les résultats de notre élevage aux résultats nationaux pour des conduites d'élevage équivalentes, autrement dit avec les moyennes de Renaceb.

4. Comparaison avec les normes nationales du programme Renaceb

Pour chaque paramètre étudié l'hypothèse nulle sera la suivante : la valeur du paramètre étudié n'est pas liée à la conduite d'élevage de notre éleveur. Pour rappel, l'hypothèse nulle est rejetée si p < 0,05, et plus la valeur de p est petite plus la différence observée est significative.

Pour une analyse plus juste, nous utiliserons les données annuelles du GTE de Terrena et non les taux obtenus d'après les résultats bruts de l'élevage. En effet, ceci correspondent à une année administrative et non civile comme le sont ceux de Terrena et ceux du programme Renaceb. Les données concernant le programme Renaceb nous ont été gracieusement fournies par l'ITAVI (cf. Tableau 18).

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Tableau 18 : Récapitulatif des taux étudiés obtenus d'après les relevés annuels du GTE de Terrena et ceux de Renaceb (d'après l'ITAVI).

2002 2003 2004 Elevage étudié

Renaceb Elevage étudié

Renaceb Elevage étudié

Renaceb

Taux de fertilité

89,30 77,80 86,70 78 91,87 79,10

Taux de mortinatalité

Inconnue 6,10 5,30 6,40 4,51 5,80

Taux de mortalité au

nid 4,60 15,2 2,64 15,10 3,19 9,50

Taux de mortalité en

engraissement 3,10 10,10 4,73 10,40 3,02 9,40

a) Comparaison des taux annuels de fertilité

La différence observée, sur l'histogramme de la figure 31, entre les taux de fertilité annuels de l'élevage étudié et de Renaceb, est nettement en faveur de notre élevage.

Figure 31 : Histogramme des taux annuels de fertilité de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI).

70

75

80

85

90

95Taux de fertilité

Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb

2002 2003 2004

Ces différences observées sont très significatives (pour 2002 p = 3,76.10-60, pour 2003 p = 9,15.10-37, pour 2004 p = 4,97.10-78) d'autant plus que le taux de fertilité moyen du programme Renaceb reste relativement constant.

L'élevage se trouve donc au-dessus de la moyenne nationale concernant le taux de fertilité.

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b) Comparaison des taux annuels de mortinatalité

Comme précisé précédemment, nous n'avons pu obtenir le taux de mortinatalité de l'année 2002, car il n'était pas calculé par Terrena à cette époque.

L'histogramme de la figure 32 indique que le taux de mortinatalité de l'élevage étudié est significativement inférieur à celui de la moyenne de Renaceb (pour 2003 p = 9,33.10-17, pour 2004 p = 2,92.10-24).

Figure 32 : Histogramme des taux annuels de mortinatalité de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI).

0

1

2

3

4

5

6

7Taux de mortinatalité

Elevage étudié Renaceb Elevage étudié Renaceb

2003 2004

L'élevage a donc de meilleurs résultats, s'agissant du taux de mortinatalité, que la moyenne nationale des élevages similaires.

c) Comparaison des taux annuels de mortalité au nid

L'histogramme de la figure 33, montre que le taux de mortalité au nid de l'élevage étudié est nettement inférieur à celui de la moyenne de Renaceb. Cette différence est hautement significative (pour 2002 et 2003 l'indice p ne peut être calculé tellement sa valeur est faible, pour 2004 p = 5,97.10-281).

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Figure 33 : Histogramme des taux annuels de mortalité au nid de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI).

0

2

4

6

8

10

12

14

16Taux de mortalité au nid

Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb

2002 2003 2004

Cette importante différence montre bien la haute technicité de notre éleveur. En effet, la maîtrise du taux de mortalité au nid est l'un des points clés de l'élevage car les lapereaux sont très sensibles à leur environnement et les pertes à ce niveau là de la production ont de lourdes répercussions économiques. De ce fait, c'est à ce stade de la production qu'il faut maîtriser au mieux les conditions d'élevage.

d) Comparaison des taux annuels de mortalité en engraissement

D'après l'histogramme de la figure 34, le taux de mortalité en engraissement de l'élevage étudié est nettement inférieur à celui de la moyenne de Renaceb. Cette différence est très significative (pour 2002 l'indice p ne peut être calculé tellement sa valeur est faible, pour 2003 p = 3,29.10-183, pour 2004 p = 1,41.10-261). L'écart observé est d'autant plus remarquable pour l'année 2004, car les lapins ne reçoivent plus la supplémentation en antibiotiques dans l'alimentation depuis 2003 et ils reçoivent les traitements homéopathiques. Concernant l'année 2003, il ne faut pas oublier non plus que l'éleveur a procédé volontairement à une élimination importante de ses lapins en engraissement et malgré cela le taux de mortalité en engraissement est nettement inférieur à celui de Renaceb.

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Figure 34 : Histogramme des taux annuels de mortalité en engraissement de l'élevage et de Renaceb (d'après l'ITAVI).

0

2

4

6

8

10

12Taux de mortalité en engraissement

Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb

2002 2003 2004

Une fois de plus, cet écart important entre les résultats de Renaceb et ceux de notre élevage révèle la haute performance de ce dernier.

En conclusion de ces différentes comparaisons, nous pouvons affirmer que la technicité et la conduite d'élevage que maintient l'éleveur, lui permettent de classer son élevage parmi les meilleurs élevages de son groupement et de Renaceb. Il semble évident que si les changements effectués au sein de cet élevage (arrêt de la supplémentation en antibiotiques dans l'alimentation en engraissement et utilisations de traitements homéopathiques) avaient été faits dans un élevage de technicité moindre, les résultats auraient été moins bons, avec une forte probabilité de résurgence de pathologies tant en maternité qu'en engraissement. La technicité de notre éleveur nous a permis d'explorer pleinement le potentiel des traitements homéopathiques.

D.Discussion

1. Bilan économique

Avant toutes autres choses, il est important de préciser que la production cunicole n'est pas au beau fixe ces dernières années avec notamment, une diminution du tonnage abattu et un début de stabilisation des achats des ménages après plusieurs années de déclin.

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a) Bilan financier

Le bilan financier sera restreint au chiffre d'affaire ramené au nombre d'inséminations artificielles par an et à la marge brute dégagée par rapport au nombre d'inséminations artificielles par an. Nous nous intéresserons aussi à l'évolution du coût des traitements durant les trois années étudiées (cf. Tableau 19).

Tableau 19 : Récapitulatif des données économiques de l'élevage obtenues d'après les relevés annuels du GTE de Terrena.

2002 2003 2004 Elevage étudié

Terrena Elevage étudié

Terrena Elevage étudié

Terrena

CA / IA (€) 28,39 22,64 24,59 23,30 28,20 24,21 Marge brute

/ IA (€) 12,99 7,15 7,24 6,59 12,13 7,07

Vaccins / IA (€)

0,23 0,26 0,41 0,36 0,29 0,36

Traitements curatifs / IA

(€) 0,34 0,64 0,36 0,59 0,22 0,73

D'après le graphique de la figure 35, il apparaît clairement une chute des résultats de l'élevage en 2003. Or, c'est précisément au cours de cette année que l'éleveur a pratiqué volontairement une élimination importante de lapins, afin de ne pas passer dans la tranche d'imposition supérieure. Nous avons donc un biais dans l'interprétation des résultats financiers. Néanmoins, ses résultats sont toujours plus élevés que ceux du groupement Terrena et après la baisse de 2003 ils reviennent en 2004 à des valeurs comparables à 2002.

Figure 35 : Evolution du chiffre d'affaire et de la marge brute rapportés au nombre d'inséminations artificielles par an, de l'élevage et de la moyenne du groupement Terrena.

0

5

10

15

20

25

30

2002 2003 2004

Années

Euros

CA / IA éleveur

CA / IA Terrena

Marge brute / IA éleveur

Marge brute / IA Terrena

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111

Concernant la comparaison des résultats financiers de l'élevage avec ceux du quart supérieur du groupement Terrena (cf. Tableau 20), nous retrouvons la baisse de l'année 2003, mais par contre les résultats de l'élevage se trouvent en-dessous de ceux des meilleurs élevages de Terrena avec toutefois, un écart peu important. En 2004, le chiffre d'affaire de l'élevage reste encore en-dessous de ceux des meilleurs élevages, à l'inverse de la marge brute de l'élevage qui elle, redevient supérieure.

Malgré son élimination massive de 2003 et bien que l'éleveur ait changé sa conduite d'élevage en supprimant les antibiotiques dans l'alimentation des lapins en engraissement et en utilisant des traitements homéopathiques aussi bien en préventif qu'en curatif, il a réussi à se maintenir proche des meilleurs élevages de son groupement et à garder des résultats constants mise à part l'année 2003 pour les raisons déjà exposées.

Tableau 20 : Récapitulatif des données économiques annuelles du quart supérieur du groupement Terrena.

2002 Quart supérieur

de Terrena

2003 Quart supérieur

de Terrena

2004 Quart supérieur

de Terrena CA / IA (€) 27,13 28,73 29,47

Marge brute / IA (€)

11,20 13,15 11,02

Vaccins / IA (€)

0,37 0,22 0,32

Traitements curatifs / IA

(€) 0,55 0,24 0,63

Au niveau des coûts des traitements préventifs, l'élevage étudié présente des valeurs plus faibles par rapport à la moyenne de Terrena sauf pour l'année 2003, comme l'illustre la figure 36, le constat est le même s'agissant de la comparaison avec les meilleurs élevages de Terrena. Après la hausse observée en 2003, le coût des vaccins retrouve une valeur proche de celle de 2002.

Les coûts des traitements curatifs de l'élevage restent très nettement inférieurs à ceux de la moyenne du groupement Terrena, et ce malgré la minime hausse observée en 2003 pour l'élevage étudié. L'écart se creuse même en 2004, le groupement accusant un coût annuel de traitements trois fois supérieur à celui de notre élevage. Par contre, comparés aux meilleurs élevages de Terrena, les coûts des traitements curatifs de l'élevage sont plus élevés en 2003. Cependant, en 2004 la différence s'inverse avec un rapport de 2,86. De plus, le coût des traitements curatifs de l'élevage devient inférieur à celui de 2002.

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Figure 36 : Evolution des coûts des vaccins et des traitements rapportés au nombre d'inséminations artificielles annuel, de l'élevage et de la moyenne du groupement Terrena.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

2002 2003 2004Années

Euros

Vaccins / IA éleveur

Vaccins / IA Terrena

Traitements curatifs /IA éleveurTraitements curatifs /IA Terrena

Ainsi, l'utilisation des traitements homéopathiques a permis de réduire nettement le coût annuel des traitements curatifs.

b) Bilan de productivité

La productivité globale d'un élevage se calcule en ramenant le nombre de lapins produits au nombre de femelles présentes dans l'élevage par an (cf. Tableau 21).

Tableau 21 : Récapitulatif du nombre annuel de lapins produits par rapport au nombre de femelles présentes par an, de l'élevage étudié et de Renaceb (données fournies par l'ITAVI).

2002 2003 2004 Elevage étudié

Renaceb Elevage étudié

Renaceb Elevage étudié

Renaceb

Lapins produits /

femelle / an 63,34 46,60 52,45 45,10 61,10 47,30

D'après l'histogramme de la figure 37, la productivité de l'élevage est nettement supérieure à celle de Renaceb. Toutefois, une baisse est à noter en 2003, mais celle-ci est à mettre en relation avec les éliminations volontaires faites durant cette année. L'année suivante, l'élevage a retrouvé une productivité proche de celle de 2002.

Ainsi, la productivité a été maintenue malgré les changements de la conduite d'élevage.

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Figure 37 : Histogramme du nombre annuel de lapins produits par rapport au nombre de femelles présentes par an, de l'élevage étudié et de Renaceb (d'après l'ITAVI)

0

10

20

30

40

50

60

70Lapins produits / femelle / an

Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb Elevageétudié

Renaceb

2002 2003 2004

Le gain économique d'un élevage correspond au rapport du kilogramme de lapins produits par an sur le nombre d'inséminations artificielles.

D'après le tableau 22, le gain économique a subi une baisse en 2003 pour la même raison qu'évoquée pour la productivité, mais il a retrouvé en 2004 une valeur proche de celle de 2002.

Par rapport à la moyenne du groupement Terrena, le gain économique de l'élevage est toujours supérieur, par contre il est inférieur à celui des meilleurs éleveurs de Terrena pour les années 2003 et 2004. Cette différence tend à se réduire considérablement en 2004.

Tableau 22 : Récapitulatif du nombre annuel de kilogrammes de lapins vendus dans l'élevage par rapport au nombre d'inséminations artificielles de la même année.

2002 2003 2004

Elevage étudié

Terrena

Quart supérieur

de Terrena

Elevage étudié

Terrena

Quart supérieur

de Terrena

Elevage étudié

Terrena

Quart supérieur

de Terrena

Kg de lapins /

IA 17,70 14,30 16,60 15,49 14,22 17,31 17,12 14,73 17,58

Les pertes en engraissement sont les plus coûteuses, d'autant plus si elles se situent en fin d'engraissement. Néanmoins, une perte indirecte au niveau du poids des lapins est aussi à prendre en compte. En effet, elle entraîne un déficit non négligeable au niveau des revenus.

D'après le tableau 22, nous pouvons constater que malgré l'arrêt de la supplémentation en antibiotiques et pour des pertes en engraissement comparables, le nombre de

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kilogrammes de lapins produits par rapport à l'IA en 2004 est sensiblement égal à celui de 2002. Ainsi, la maîtrise des conditions d'élevage et la mise en place du protocole de traitements homéopathiques ont permis de pallier la chute de production attendue suite à l'arrêt de la supplémentation en antibiotiques à l'engraissement.

2. Etude prospective de l'apport de l'homéopathie dans l'amélioration des performances zootechniques

Cette étude n'avait qu'un rôle d'exploration des potentiels des traitements homéopathiques au sein d'un élevage cunicole performant. Cette étude rétrospective a permis de montrer qu'au sein d'une structure où les conditions d'élevage sont bien maîtrisées, l'arrêt de la supplémentation en antibiotiques dans l'alimentation distribuée aux lapins en engraissement en parallèle avec la mise en place de l'administration de traitements homéopathiques aussi bien préventifs que curatifs, n'entraîne pas de pertes économiques. Au contraire, l'élevage s'est maintenu à des valeurs comparables à l'année de référence.

Il faut toutefois noter que notre étude comporte plusieurs biais et par conséquent ne saurait conclure de façon certaine quant à l'apport des traitements homéopathiques. En effet, les éliminations effectuées en 2003 sur des lapins en engraissement faussent les résultats. De plus, l'éleveur mélange tous les traitements homéopathiques avec de la silice ce qui constitue un autre biais dans la mesure où les traitements ne sont pas administrés purs et où la silice à un rôle d'absorbant des toxines entériques.

Par conséquent, aux vues des résultats prometteurs de l'étude, il serait intéressant d'effectuer une expérience rigoureuse pour évaluer l'apport des traitements homéopathiques préventifs et curatifs au sein de cet élevage.

Ainsi, en acceptant un coefficient de risque de 5 %, si nous voulons connaître à plus ou moins 1 %, le pourcentage de mortalité en engraissement après un traitement uniquement homéopathique, sachant qu'il est admis que la mortalité en engraissement est comprise entre 7 et 10 %, d'après les calculs, il faudrait des lots de 3 458 lapins, soit le double pour une expérimentation de type traitement homéopathique versus placebo.

Depuis un an, l'éleveur a décidé d'arrêter totalement l'emploi des antibiotiques au sein de tout son élevage, tant en supplémentation dans l'alimentation qu'en traitement curatif. Cherchant constamment à améliorer les performances zootechniques et économiques de son élevage, l'éleveur serait intéressé pour participer à des expériences concernant les traitements homéopathiques.

La motivation de cet éleveur a déteint quelque peu au sein de son groupement, par conséquent il est actuellement en train d'initier une dizaine d'éleveurs à l'emploi de traitements homéopathiques préventifs et curatifs dans leurs élevages.

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En Septembre 2006, est prévu une analyse organoleptique de la viande de lapin produite sans aucun apport d'antibiotiques.

Enfin, il reste à l'éleveur à valoriser financièrement ce travail d'élevage sans aucun antibiotique, statut non reconnu par la législation actuelle. Il serait judicieux de créer une appellation certifiée centrée sur ce mode d'élevage exempt d'antibiotiques. De son côté l'éleveur pense plus à installer sa propre chaîne d'abattage sur place afin de pouvoir fixer le prix de vente de ses lapins et par conséquent valoriser son travail. En attendant il vient de créer un site internet afin de promouvoir la viande de lapins élevés sans antibiotiques.

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CONCLUSION

Ce travail avait pour but de présenter dans un premier temps la production cunicole, son organisation et ses exigences sanitaires, et dans un second temps, d'étudier l'apport de l'homéopathie comme traitement préventif et curatif au sein d'un élevage cunicole performant.

Nous avons pu constater que les lapins sont des animaux sensibles aux affections, d'autant plus si les conditions d'ambiance de l'élevage sont défavorables. L'expression clinique des affections, dans la majorité des cas, présente une composante digestive. Or, cette sensibilité digestive est la principale cause de mortalité en élevage cunicole rationnel. Par conséquent, les animaux reçoivent dans l'alimentation en pratique courante, une supplémentation en régulateurs de la flore intestinale sous forme d'antibiotiques et de coccidiostatiques.

Enfin, le développement actuel de l'agriculture biologique et de la demande croissante des consommateurs d'une alimentation plus "saine", sans résidus médicamenteux, impliquent d'une part, une très bonne maîtrise des conditions d'élevage et d'autre part, l'utilisation de traitements dits naturels.

Dans ce contexte, nous avons évalué l'efficacité de traitements homéopathiques distribués de façon préventive, mais aussi curative, dans un élevage de haute technicité.

Il en résulte que les bilans techniques et économiques de cet élevage restent significativement meilleurs que la moyenne des résultats du groupement auquel il est adhérant, ainsi que de la moyenne nationale concernant des conduites d'élevage similaires.

Néanmoins, concernant la comparaison avec ses propres résultats avant l'utilisation de l'homéopathie, les améliorations significatives ne touchent pas l'ensemble des paramètres techniques étudiés. D'un point de vue économique, on note une stabilisation des résultats, après une légère baisse, l'année suivant la mise en place du protocole.

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Cette exploration des potentiels des traitements homéopathiques apparaît très prometteuse, il resterait à démontrer leur efficacité réelle par une expérience scientifique rigoureuse. Il serait intéressant de suivre l'évolution des résultats technique et économique de cet élevage, car il est passé depuis un an à un système d'élevage sans aucune utilisation d'antibiotiques.

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ANNEXE 1

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ANNEXE 2

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ANNEXE 3

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ANNEXE 4

- Nombre de nés totaux : nombre de lapereaux nés vivants + nombre de lapereaux morts nés

- Nombre de lapereaux morts nés : nombre de lapereaux morts entre la naissance et le 3ème jour

- Nombre de lapereaux nés vivants : nombre de lapereaux nés et vivants au 3ème jour après la mise-bas (y compris les lapereaux éliminés à la naissance)

- Nombre de lapereaux éliminés à la naissance : nombre de lapereaux éliminés entre la naissance et le 3ème jour après la mise-bas

- Nombre de lapereaux d’un jour ajoutés : nombre de lapereaux d’un jour achetés à l’extérieur (de la GTE) ou transférés et ajoutés aux nés vivants

- Nombre de lapereaux éliminés au nid : lapereaux éliminés entre le 4ème jour après la mise bas et le sevrage

- Nombre de lapereaux morts au nid : lapereaux morts entre le 4ème jour après la mise bas et le sevrage

- Nombre de lapereaux sevrés : nombre de lapereaux qui entrent à l’engraissement (y compris les futurs reproducteurs). Les lapereaux éliminés au sevrage ne sont pas comptés (ils sont inclus dans les éliminés au nid).

- Nombre de lapereaux sevrés ajoutés : nombre de lapereaux achetés sevrés – nombre de lapereaux vendus sevrés. Ce critère peut être positif ou négatif.

- Nombre de lapins morts en engraissement : nombre de lapereaux morts entre le sevrage et la sortie de l’engraissement

- Nombre de lapins éliminés en engraissement : nombre de lapereaux éliminés entre le sevrage et la sortie de l’engraissement y compris les lapereaux non valorisés au moment de la vente

- Nombre de lapins produits : nombre de lapereaux sevrés + nombre de lapereaux ajoutés – nombre de lapins éliminés et morts durant l’engraissement

- Fertilité = nombre de femelles gestantes x 100 / nombre de femelles inséminées

- Mortinatalité = nombre de morts-nés x 100 / nombre de nés totaux

- Taux de mortalité au nid = (nés vivants + lapereaux d'1 jour ajoutés - éliminés jusqu'à 3 jours après la mise-bas - sevrés) x 100 / (nés vivants + lapereaux d'1 jour ajoutés - éliminés jusqu'à 3 jours après la mise-bas)

- Taux de mortalité en engraissement = (sevrés + sevrés ajoutés - lapins produits) x 100 / (sevrés + sevrés ajoutés)

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MICHAUT SANDRINE

HOMEOPATHIE PREVENTIVE EN ELEVAGE CUNICOLEETUDE ZOOTECHNIQUE ET ECONOMIQUE

Thèse Vétérinaire : Lyon , Septembre 2006

RESUME :

Les lapins, animaux particulièrement sensibles aux variations de leur environnement, expriment le plus souvent de façon digestive l'atteinte de leur état général. Il est donc courant de supplémenter leur alimentation en antibiotiques. Cependant, l'évolution de l'élevage cunicole vers un mode rationnel accroît la nécessité de maîtriser les conditions environnementales des lapins. Si cette maîtrise est optimale, il est envisageable de réduire, voire supprimer, l'utilisation d'antibiotiques et d'instaurer un protocole de traitements homéopathiques tant préventifs que curatifs.Ainsi, nous avons étudié les résultats zootechniques et économiques d'un élevage cunicole ayant appliqué une telle conduite d'élevage, notamment en les comparant aux données régionales et nationales. L'étude conclut que l'éleveur a maintenu des performances compétitives et a même amélioré certains paramètres.

MOTS CLES :- HOMEOPATHIE- ELEVAGE- CUNICOLE- ZOOTECHNIE

JURY :Président : Monsieur le Professeur Claude GHARIB

1er Assesseur : Monsieur le Professeur Denis GRANCHER2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Alain GONTHIER

DATE DE SOUTENANCE : 18 Septembre 2006

ADRESSE DE L’AUTEUR :

8 rue du Tressaut55800 MOGNEVILLE