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1 contribution pour l’ ECO-ZAC DANUBE Outils méthodologiques pour une participation citoyenne

EcoQuartier La participation citoyenne v2ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/61/41/73/Ressources/Gouvernance/Eco… · l’environnement, d’un soin apporté à l’architecture comme à

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contribution pour l’

ECO-ZAC DANUBE

Outils méthodologiques pour une participation citoyenne

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« Les nouvelles idées vivent trois stades : elles sont d’abord moquées,

ensuite combattues, et enfin considérées comme évidentes »

Arthur Schopenhauser

Version du 9 septembre 2008

Réalisation Eco Quartier Strasbourg

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Ce document fait suite à une première réunion d’échange au sujet du « projet de ZAC Danube », présidée par Alain Jund le 26 juin 2008 au nom de la Ville de Strasbourg. Se félicitant de l’initiative de la collectivité municipale de créer des « éco-quartiers » sur le territoire de la Communauté Urbaine, l’association Eco-Quartier Strasbourg a proposé de réaliser un travail d’approche de la méthodologie pouvant être mise en place pour une participation citoyenne active au projet urbain. Ce travail n’a pas la prétention de définir de manière précise et exhaustive les méthodes et outils à employer, mais a pour ambition de présenter notre approche du sujet, dans l’objectif de lancer le débat pour in fine définir une démarche partagée par tous les acteurs. Fondamentalement, nous sommes convaincus que le projet urbain nécessite un renouveau dans sa méthode de production puis dans sa gestion. Grâce à une démarche innovante impliquant les citoyens et les acteurs de la ville, Strasbourg a aujourd’hui les moyens de se doter d’un quartier-laboratoire qui pourra essaimer pour être porteur d’un nouveau sens d’urbanité, écologique et riche d’humanité.

Bruno PARASOTE

Président de l’association Eco-Quartier STRASBOURG

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SOMMAIRE

DEFINITIONS ET ENJEUX................................................................................... 5 PROPOSITIONS POUR L’ECO-ZAC DANUBE................................................. 10

A/ ORGANISATION DE LA GOUVERNANCE URBAINE ................................. 11 B/ 10 FICHES « BOITE à OUTILS »................................................................... 18

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DEFINITIONS ET ENJEUX

Eco-Quartier, Quartier Durable… De quoi parle t’on exactement ? Un Eco-quartier (terme composé inventé en 2000 pour notre association… et peut être par d’autres !) ou un Quartier durable (issu de la langue anglo-saxonne, pour certains ayant un sens plus large) désignent des quartiers qui se distinguent du fait d’un art de vivre apaisé, tenant compte de l’environnement, d’un soin apporté à l’architecture comme à l’espace public et d’une organisation sociale originale, favorisant l’échange et la convivialité. Pour décrire ces espaces de vie urbains, l’Association des Eco-Maires de France propose une définition qui nous suggérons de retenir (extrait de la charte « Pour un quartier Durable »1) : Un Quartier Durable ou un Eco-Quartier est « un territoire qui, pour sa création ou sa réhabilitation intègre dans une démarche volontaire :

- une conception et une gestion intégrant les critères environnementaux, - un développement social urbain équilibré favorisant la valorisation des habitants, la mixité

sociale et des lieux de vie collective, - des objectifs de développement économique, de création d’activités et d’emplois locaux, - les principes de la gouvernance que sont la transparence, la solidarité, la participation et le

partenariat. »

1 www.ecomaires.com

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A/ La gouvernance des projets d’éco-quartiers … Les nombreuses études des éco-quartiers remarquables aux niveaux national ou européen permettent de constater une relative hétérogénéité dans les démarches engagées et les objectifs attendus. Si les paramètres techniques, sociaux et environnementaux sont mesurables (quoiqu’il y ait également à ce sujet diverses approches : modèles HQE2R, etc.), les aspects liés à la participation citoyenne restent plus difficiles à appréhender et soulèvent la question de la gouvernance. L’Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies d’Ile de France fait même de la gouvernance un point incontournable de la réussite d’un projet d’éco-quartier : « Au-delà du traitement des thématiques environnementales, économiques et sociologiques, la réussite de l'aménagement des « éco-quartiers » repose également sur des dispositifs originaux de gouvernance. Ils sont mis en place dès le démarrage d'une opération et de façon durable, c'est-à-dire maintenus dans le temps. En effet, la participation, l'information et la formation des différents acteurs sont indispensables pour que les principes du développement durable soient bien compris, acceptés et intégrés dans les pratiques au quotidien de tous les habitants du quartier » 2.

Ainsi, initialement discrète, la « gouvernance urbaine » a ces dernières années pris une place plus affirmée dans les débats au sujet du développement durable. Au point de devenir pour certains le « 4ème pilier » de celui-ci (en plus du social, de l’environnement et de l’économie).

Si le cadre légal français oblige à la concertation en matière d’aménagement (notamment depuis la loi d’orientation pour la ville de 1991), les démarches entreprises relèvent souvent plus de l’opération de communication ou de l’intention3.

Mais comme le montrent de nombreux exemples européens, une gouvernance urbaine impliquant les acteurs de projets et les citoyens est une voie privilégiée pour aboutir à l’expérimentation et à l’innovation. Elle permet des champs d’explorations partagés (ou au moins discutés), elle est indispensable pour créer la diversité, le bien être en ville, comme l’efficacité environnementale nécessaires pour répondre aux problématiques de nos pays industrialisés. En conséquence : Il semble indispensable que la question de la gouvernance soit traitée de manière approfondie pour assurer la réussite du projet urbain de l’Eco-Zac Danube, le présent document se limite délibérément à cette thématique et plus précisément à une notion qui y est implicite, la participation citoyenne.

2 Extrait des conclusions du rapport « Quartiers durables - Guide d’expériences européennes » avril 2005-page 128 3 Quelques exemples ouvrent cependant la voie : voir sur http://www.participation-locale.fr/

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B/ La participation citoyenne [active] Dans sa définition des « écoquartiers », l’ e-dictionnaire Wikipédia indique que « de l’élaboration à la phase d’exploitation, les quartiers durables sont le résultat de l’action entreprise pas une multitude d’acteurs aussi variés que nombreux. […]. La participation citoyenne couplée au principe de subsidiarité est un élément essentiel d’un quartier durable. »4 Les enjeux liés à la participation citoyenne sont concrètement de deux ordres majeurs :

1. Proposer des habitats urbains différents, compétitifs et attractifs : pour inverser la tendance lourde de l’étalement urbain, où chaque famille cherche à construire « sa maison à la campagne », il est impératif que la construction en ville propose un cadre propice à la « vie familiale », répondant aux aspirations modernes et diverses de chacun et permettant l’expression des choix personnels de vie5 (telle que le propose dans l’idéal commun la « maison individuelle »).

2. Face à l’urgence environnementale, il est impératif de valoriser les initiatives

écologiques et de former des Eco-citoyens. En associant les citoyens aux projets urbains, il est possible de répondre à ces deux exigences : la participation citoyenne donne la voix à ceux qui veulent déjà agir et permet de diffuser l’information, de convaincre ceux qui sont moins sensibilisés (l’effet d’entraînement étant démontré comme un élément majeur dans les quartiers durables réalisés (cf. BedZED-GB, Eva Lanx Meer-NL ou Vesterbro-DK).

Le contenu de la gouvernance urbaine La gouvernance urbaine intégrant une participation citoyenne active constitue :

- un mécanisme permettant la prise en compte des idées, des contributions et ce, le plus tôt possible dans un projet urbain et ce pour appuyer, aider à LA DECISION,

- Une écoute ouverte avec l’ambition d’intégrer des points de vues variés pour contribuer à la connaissance des autres et permettre le rapprochement des objectifs,

- Une démarche encadrée par des règles indiquant les devoirs de chacun, les limites de l’exercice, - Une expérimentation locale, tenant compte des acteurs en présence, où le droit à l’erreur est

reconnu (l’apprentissage de ce fait aussi !) et où la prise en compte du temps est importante.

Elle ne constitue pas :

- La prise de DECISION elle-même, - Une écoute tous azimuts et ponctuelle, - Un alibi à des décisions prédéfinies, - La somme des intérêts particuliers, - Une représentation sociale partielle ou institutionnelle,

ci-contre : schéma du jeu des acteurs, en opposition au modèle pyramidal6

4 http://fr.wikipedia.org, critère de recherche : « écoquartier » 5 Les villes de Rennes, Le Havre, Douai ou de Lausanne identifient comme élément premier cet enjeu à leurs écoquartiers. 6 Schéma extrait de « Animer un projet participatif, modes d’emploi », Adels, 2005

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Ainsi, « Le principe de la participation appliqué à l’urbanisme est une pratique de la politique urbaine qui peut être comprise comme une offre en direction des habitants, comme un appel à l’invention ou à la réinvention de la cité par elle-même » 7, permettant de générer de nouvelles formes urbaines, de nouvelles pratiques et répondant également aux attentes de la population.

Pour autant, il existe évidemment des limites à l’exercice : Bien que « le développement durable implique une co-production des projets urbains, il est nécessaire de garder la maîtrise de l’objectif final (et du résultat concret dans une grande mesure) par l’élu. Aussi si l’identification des problèmes ou la demande d’actions et de solutions peut provenir des acteurs de terrain ou des habitants eux-mêmes, la décision ne peut être prise qu’au niveau politique » 9 : La collectivité (ou le maître d’ouvrage) doit définir ce qui est ou n’est pas négociable ainsi que les droits et les devoirs de chacun. Pour ce faire, des règles doivent être énoncées dès l’amorce du processus. Chaque théme programmatique ne peut, et ne doit pas, être concerté. Il est nécessaire que la collectivité (le politique) indique le plus tôt possible ses objectifs et les tolérances de discussion par rapport à ceux-ci… et surtout ne pas organiser de « pseudo concertation » sur un projet arrêté (voir par exemple la polémique au sujet du déplacement du stade de football de la Pontoise à Lausanne10 ou bien d’autres exemples en France !). 7 Extrait des travaux réalisés pour la charte de participation citoyenne de la Ville de Lausanne (CH) 8 Rapport réalisé par un collectif d’étudiants de l’ENA – Les éco-quartiers dans trois villes européennes : Freiburg, Helsinki et Strasbourg- Une contribution au développement urbain durable - juin 2008 9 Charlot-Valdieu Catherine et Outrequin Philippe, 2007, Développement durable et renouvellement urbain. Des outils opérationnels pour améliorer la qualité de vie dans nos quartiers (pages 79 et 273) 10 http://urbanites.rsr.ch/brunovayssiere/2008/05/23/pontaise-la-participation-est-une-escroquerie/

Un exemple par l’incontournable quartier Vauban (Fribourg en Brisgau –D) , reconnu comme le projet urbain le plus abouti en la matière : « La satisfaction des habitants résulte probablement aussi de leur identification avec le quartier, puisqu’ils y ont été associés lors de la conception. Le bon dialogue avec la ville a permis la prise en compte de leurs intérêts. Sans doute le succès du quartier Vauban est dû en grande partie à une participation active et remarquable à toutes les étapes. D’après nos différents interlocuteurs, le conseil le plus important qu’ils pourraient donner à d’autres villes souhaitant développer un tel quartier, ce serait d’y associer les citoyens. En l’occurrence, la ville de Freiburg continue cette démarche en invitant les citoyens à discuter son budget pour l’année 2009/10 »8. Les citoyens ont influencé concrètement le projet du quartier par : - la décision de laisser une grande partie du quartier sans voitures ; - la réduction du gabarit de l’allée Vauban,avec 1 voie par sens de circulation à la place de 2 ; - la création de rues de dessertes en cul de sac au lieu de réaliser des boucles de circulation ; - la création de la Maison des Citoyens dans une vieille caserne (au lieu de la démolir) ; - la mise en œuvre d’ateliers de conception des parcs publics. Le bilan de cette démarche participative conclut à une richesse indéniable du projet et indique que 10 à 15% des débats n’ont put être résolus par les ateliers participatifs, nécessitant l’arbitrage politique.

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… et des risques si la concertation n’est pas appliquée : Malgré une démarche conceptuelle exemplaire et une information de qualité des habitants, le quartier Bedzed (Beddington Zero Energy Development - Sutton-GB) n’a pourtant pas réussi à atteindre un ses objectifs en terme de consommation énergétique par habitant, entre autres, en raison « d’une non-appropriation de toutes les techniques mises en oeuvre : l’attitude des habitants est déterminante pour atteindre la plupart des objectifs» 11 et doit être prise en compte le plus tôt possible dans les études. Le défaut de concertation peut engendrer des échecs importants, à la hauteur des enjeux indiqués plus avant : non appropriation du quartier, mauvais usage des équipements, dégradation des lieux,… En conclusion : A l’éclairage des expériences des éco-quartiers européens, la participation citoyenne au projet ne constitue pas une garantie de qualité, mais représente la voie privilégiée d’un urbanisme partagé et novateur. Pour proposer un cadre de vie attrayant, pour permettre au plus grand nombre d’habiter la ville, comme pour éviter la fuite des « familles » en périphérie, la gouvernance urbaine alliant les citoyens est déterminante. Elle formera enfin autant d’« éco-citoyens relais » qui, ultérieurement, pourront sensibiliser les nouveaux habitants au fonctionnement du quartier. La participation citoyenne doit cependant être structurée et mise en œuvre dès les premières phases de projet. Elle doit ensuite bénéficier d’un suivi (pour ne pas dire d’un soutien) tout au long des études.

11 « Guide des Quartiers Durables en Europe », ADEME convention pour Energie-Cités - janvier 2008 – page 11 : l’empreinte écologique prévue initialement de 1 planète par habitant n’est pas atteinte, et se positionne à 2 (tandis que la moyenne pour la Grande Bretagne se situe à 4).

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PROPOSITIONS POUR L’ECO-ZAC DANUBE

En respectant les fondamentaux de la municipalité en termes d’urbanisme, d’architecture, de mixité sociale, de déplacements, les objectifs de la gouvernance urbaine pourraient se résumer par : La conception d’un quartier valorisant les initiatives citoyennes existantes, stimulant celles à venir en informant, concertant, favorisant la co-production du quartier, La mise en place d’une organisation de projet pouvant à terme poursuivre les démarches d’éco-gestion (partielle ou complète) du quartier bâti. L’insertion physique et sociale du quartier dans son tissu urbain existant et en devenir. Pour atteindre ces objectifs, les propositions sont de deux ordres : A/ Mettre en œuvre un méthode de gouvernance urbaine permettant de :

1/ structurer les initiatives citoyennes, 2/ structurer la conduite des projets et la communication 3/ rester à l’écoute au-delà du quartier pour l’insérer dans son contexte urbain : l’EcoZAC, un quartier ouvert !

B/ Mettre en place des outils en cohérence avec cette organisation

Les 3 niveaux organisationnels ci-dessus nécessitent concrètement des outils pour fonctionner : 10 fiches « boîte à outils » sont proposées. Les fiches ne présentent pas exhaustivement tous les outils nécessaires aux projets, mais ceux qui sont essentiels à la gouvernance urbaine impliquant largement une participation citoyenne au projet.

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A/ ORGANISATION DE LA GOUVERNANCE URBAINE

1. Structurer les initiatives citoyennes Aussi louables puissent être les intentions, la direction d’un projet urbain nécessite un encadrement du jeu des acteurs. Pour réaliser les arbitrages nécessaires, l’organisation de la gouvernance doit permettre la coordination des initiatives citoyennes, le partage de l’information et la structuration des projets entre eux et avec la Ville. Pour y parvenir, une assemblée représentative ou une structure reconnue par la Ville peut jouer ce rôle de liant. Il est indispensable que celle-ci ait une entité propre pour : - dissocier clairement les pouvoirs publics de ce qui relève des initiatives citoyennes, - faciliter la visibilité des démarches participatives,

- offrir une plus grande liberté d’expression,

- permettre à la Ville (le politique) de se prononcer vis-à-vis des initiatives proposées (y compris

pouvoir prendre ses distances si nécessaire : effet NIMBY, contestation subjective, etc.).

Quatre exemples : - Association Forum Vauban pour Fribourg (D), partenaire de la Ville pour organiser les collectifs

et communiquer avec eux (jusqu’à 250 membres). La participation des habitants du quartier Vauban a été constante pendant cinq ans, depuis le concours d'architectes jusqu'aux travaux. La commune a dépensé 20 000 € par an pour soutenir le processus de concertation, allant jusqu'à l'embauche de militants. Au départ, la concertation a intéressé les étudiants et les “alternatifs” déjà présents sur le site dans les casernes non démolies. Elle a ensuite été élargie aux organisations écologiques puis aux acquéreurs potentiels. Les rencontres des habitants avec les services de la Ville ont eu lieu de façon régulière. A noter : Les EcoZAC de Batignolles et de Rungis, EcoAttitude (Genève) s’inspirent toutes de l’expérience du Forum Vauban.

- Fondation EVA pour Culemborg (NL) : Association à l’initiative d’un nouveau quartier (EVA Lanx

Meer) réunissant 250 logements. Le plan directeur du quartier a été conçu avec les habitants par le biais de plusieurs ateliers urbains, quartier en auto-gestion et permaculture.

- Le “Centre pour la rénovation de Vesterbro” (DK) (ou Vesterbro byfornyelscenter), unique en

son genre au Danemark, est un organisme semi-public financé par la ville mais indépendant, où travaillent architectes et conseillers sociaux chargés d'aider les habitants à s'organiser en groupes et réseaux d'échanges d'expériences.

- Le « Guide pour une maîtrise d’ouvrage privée » (NL)12, relatif à la création du quartier « De

Kersentuin » à Utrecht : « Un groupe de 15 personnes a répondu à l’appel à projets de la Ville et s’est organisé. Suite à des réunions d’informations, les candidats devaient signer des « accords de participation »… au final, le collectif a construit avec l’appui d’une agence immobilière, l’agence Portaal (garantie pour la collectivité) : 94 logements, une maison de quartier et un garage couvert pour un total de 15,5 millions d’investissement ! Un accompagnateur de projet, l’agence Bieb, externe au collectif d’habitants, assistait à toutes les assemblées. Au début, la municipalité a avancé les honoraires de cet accompagnateur.

12 septembre 2006 rédigé par le collectif du quartier « De Kersentuin » (NL)

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Ces exemples présentent des différences importantes dans les montages, mais une similitude : les démarches citoyennes ont été présentes dès l’amorce du projet urbain, elles ont été structurées et elles ont constitué un partenaire important à la collectivité, jusqu’à diriger le projet (De Kersentuin). Les initiatives citoyennes peuvent intervenir à deux niveaux : - En amont du projet urbain : Il s’agit alors de les structurer pour faciliter le dialogue et la

cohérence de celles-ci. Pour y répondre, une structure spécifique doit être proposée. L’organisation des équipes de conception doit être ouverte et prendre en compte ce nouveau type de production d’un quartier.

- En aval du projet urbain : Les acquéreurs, les locataires, les commerçants, etc. feront leur

apparition en fonction des phases de construction. Il convient de permettre leur adhésion au projet (par l’information, etc.) et de proposer un cadre à une participation à la vie future du quartier (échanges sociaux, lieux d’échanges, autogestion, etc.).

Une structure des initiatives citoyennes permettra de répondre à cette double attente, par une évolution dans le temps en fonction des phases de projet.

PROPOSITION 1 : UNE STRUCTURE DES INITIATIVES CITOYENNES Des initiatives d’autopromotion sont déjà présentes pour le projet DANUBE, il faudrait que toutes les initiatives présentes et à venir se regroupent dans une structure propre à elles (tels le Forum Vauban ou De Kersentuin). Celle-ci pourrait être co-dirigée avec la Ville (tels EVA Lanx Meer ou Vesterbro). A priori de type associative, cette structure aurait les missions : - de coordonner, faciliter la rencontre des citoyens impliqués -ou souhaitant s’impliquer- dans des projets,

- de communiquer, partager l’information,

- d’exprimer un avis au nom des projets d’initiatives citoyennes

- d’encourager l’implication citoyenne émergeante.

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2. Structurer la conduite des projets et la communication La conception puis la réalisation d’un quartier fait appel à des partenaires multiples et complémentaires…ayant des intérêts divergents. Pour permettre aux projets d’avancer, certains éléments doivent être prédéfinis par la collectivité, certains autres nécessitent une négociation avec la collectivité et entre acteurs de projets. Les limites de cet exercice doivent être fixés par les pouvoirs publics (qui restent évidemment décisionnaires). Ce type de démarche est classique et est partiellement encadré par la loi. Dans l’application, la mise en œuvre est parfois plus désordonnée, voire chaotique : projets ne tenant pas suffisamment compte des masques solaires des opérations voisines, créant un sentiment oppressant, des gênes visuelles ou sonores, des incohérences de l’aménagement spatial, etc. Autant d’éléments renforçant un sentiment de « trop de densité », car non contrôlé et pouvant être mieux géré. Pour coordonner les acteurs et les projets, permettre l’émergence d’idées novatrices et encourager les qualités architecturale et urbaine, il est proposé d’afficher clairement les objectifs ambitieux de la Ville et de mettre en place un espace de rencontres et de discussions des projets.

Deux exemples : - Kronsberg (D) : Pour assurer la communication environnementale du quartier de Kronsberg, la

Ville de Hanovre a institué une agence environnementale, nommée KUKA, dotée du statut de SARL : 51% de son capital est détenu par la ville et 49% par un consortium d'acteurs locaux, investisseurs, architectes…

Installée au départ dans une baraque de chantier, au coeur même du quartier, elle a compté jusqu'à huit salariés. Son rôle de relais d'information et de médiateur entre les différents acteurs l'a amenée à éditer plusieurs publications parmi lesquelles des prospectus, bulletins d'information -dont le magazine de quartier “La Vie de Kronsberg”- et des fiches informatives, à organiser des débats, discussions, évènements, séminaires et ateliers, à élaborer des conseils personnalisés, à réaliser des sessions de formations et des supports visuels (affiches, expositions, diaporamas et vidéos clips), à présenter en ligne sur Internet ou encore à mettre en place des procédures de concertation publique.

- Lille/ quartier des Rives de la Haute Deûle : Exemple français remarquable ! Un Comité d’acteurs et 3 collèges (promoteurs-financeurs / Constructeurs de la Ville / habitants et associations) ont été constitués. 12 ateliers ont été organisés pour définir un référentiel éco-quartier partagé par la Ville et les acteurs. De nombreuses réunions thématiques ont eu lieu : voir le site euratechnologies -mag.com, qui forme outil de communication et plate-forme d’échange.

- Angers/ Quartier des Capucins : Depuis 2004, pour 240 ha à urbaniser (20 000 habitants),

création d'un comité de suivi (par tiers : citoyens/techniciens/élus), d'un conseil consultatif du quartier, etc.

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PROPOSITION 2 : UNE METHODE ORIGINALE DE CONDUITE DES PROJETS Créer une plate-forme d’échange en dehors des lieux de rencontres « institutionnels », par une structure organisationnelle et des moyens propres, pour mettre en place un lieu de débat original au projet urbain Danube, rassemblant :

- la Ville et ses services, - les concepteurs du plan d’urbanisme, des espaces publics, … - les promoteurs, bailleurs sociaux, groupes d’autopromotion, - la structure en charge des initiatives citoyennes,

… complété par les personnes/structures qualifiées selon les thèmes abordés. Cette organisation permettra de définir de manière partagée les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs de la collectivité, définir et inventer les outils permettant de réaliser une opération à la hauteur de ses enjeux. Elle permettra aux acteurs de communiquer entre eux et vers l’extérieur.

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3. Les liens entre la ZAC et la ville : Débattre et informer ouvertement

Comme l’indique le Maire de Narbonne, M. Michel Moynier, «pour créer un écoquartier, il importe de ne pas se concentrer exclusivement sur le quartier mais de considérer la ville dans son entier »13. Pour assurer une acceptation du projet et créer les jonctions fonctionnelles nécessaires à la ville, l’Eco-ZAC DANUBE devra tenir compte de son environnement, peuvent être cités entre autres :

- l’axe Strasbourg-Kehl, comptant un trafic important et des nuisances sonores subies par les riverains actuels comme futurs, La qualification en axe urbain permet de limiter l’effet « barrière » entre le site de la ZAC et le quartier du Neudorf, mais cet axe restera un obstacle à un rapprochement fonctionnel. Les espaces attenant au bassin DANUBE auront ainsi certainement une identité propre (approche insulaire !) et un fonctionnement très différent des tissus anciens neudorfois jouxtant le site.

- la présence d’équipements publics et privés imposants, n’ayant pas encore de liens fonctionnels entre eux et avec les activités des quartiers alentours (archives municipales et du Département, locaux de commerces : Siehr et Opel, etc.), constituant autant des masses grises dans le canevas urbain. Des synergies peuvent éventuellement être trouvées, la présence de ces équipements est en tout cas à prendre en considération.

- Des équipements d’agglomérations jouxtant le site. Le quartier profite d’un grand potentiel en terme de proximité à la ville et bénéficie d’une qualité de service exceptionnelle qu’il faudra valoriser… en tenant compte toutefois des interactions (notamment en terme de stationnement) que peuvent générer les équipements de culture et loisirs (Multiplex, Médiathèque, etc. : surtout s’il est conçu un quartier « sans voitures »…).

- un tissu associatif existant dynamique (ARAN, etc.) qui souhaite à juste titre être informé et participer activement à l’élaboration du schéma urbain du quartier DANUBE, en espérant par là même des améliorations du cadre de vie des quartiers existants plus anciens (circulation, transit, stationnement, etc.).

13 Observatoire de la ville sur les quartiers durables – colloque du 3 décembre 2007

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Deux exemples : - Vesterbro : Exemplarité du quartier réhabilité en collaboration avec ses habitants. Afin de suivre

et de planifier les études d'impact environnemental, la municipalité a créé un comité consultatif. Ce dernier est composé de groupes cibles intégrant des enseignants, des chercheurs et des représentants des associations de protection de l'environnement, investis dans différents ateliers de travail.

- Bordeaux, Association Bruit du Frigo : Création d’événements sur le devenir de la ville et de quartiers à enjeux… Provocateurs de débats sur la ville, plaçant l’humain et son environnement au centre de toute approche urbanistique.

PROPOSITION 3 : UN LIEU DE DEBAT ET D’INFORMATION OUVERT SUR L’EXTERIEUR Prolonger le lieu de débat initié en juin 2008 en le structurant et en rassemblant de manière large les divers acteurs et personnes intéressées par ce sujet. Sous la forme de rencontres thématiques, de collèges d’acteurs, de conférences, l’EcoZAC DANUBE peut devenir le creuset d’une réflexion plus large :

- pour répondre aux attentes et questionnements des quartiers avoisinants ; - organiser le fonctionnement du quartier en fonction de son contexte urbain ; - informer de l’avancement des études, profiter des apports d’intervenants

extérieurs pour parfaire le projet et pour valoriser les expériences entreprises. Ce lieu peut également se décliner sous d’autres formes afin d’inciter les nouveaux habitants et personnes intéressées par le projet à s’y associer.

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En guise de synthèse : Les 3 niveaux organisationnels, tous en lien avec la Ville, peuvent se résumer ainsi : UNE STRUCTURE DES

INITIATIVES CITOYENNES

UNE METHODE ORIGINALE DE CONDUITE DES

PROJETS

UN LIEU DE DEBAT ET D’INFORMATION

OUVERT SUR L’EXTERIEUR

OBJECTIFS

Permettre l’éclosion des collectifs citoyens, les guider et sécuriser les

démarches

Guider les projets, les coordonner entre eux, définir les moyens à

mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés pour le quartier

Insérer le projet dans son contexte urbain, organiser son

fonctionnement, informer et valoriser le retour

d’expérience

ACTEURS CIBLES

1. Les citoyens porteurs de projets et d’innovation pour l’EcoZAC DANUBE

2. Dans un second temps, les citoyens

souhaitant participer à la vie du quartier

1. Tous les porteurs de projets

2. Intervenants ext.

ponctuels selon besoins

Organisation ouverte et à géométrie variable : 1. En direction des

professionnels 2. Mais aussi en direction

des acquéreurs,… souhaitant connaître le projet et s’y associer au fur et à mesure de son

avancement EXEMPLES D’ACTIONS

Réunions de travail des collectifs entre eux,

d’information, communication par

divers médias entre les collectifs et vers le

public, etc.

Groupes de travail pour définir les outils nécessaires, les

montages opérationnels permettant d’atteindre les

objectifs, réunions de coordination des projets, communication vers les

acheteurs, vers les futurs habitants, etc.

Organiser des rencontres thématiques, des

collèges d’acteurs, des conférences, etc. (voir les fiches boîtes à outils aux

pages suivantes)..

TYPE DE STRUCTURE

Structure indépendante, associative (ou autre)

Plate forme d’échange en dehors des lieux de

rencontres « institutionnels »

à définir en fonction des missions confiées (voir

ci-dessus)

TEMPORALITES

Dès les premières initiatives, peut devenir centre de vie du quartier

construit

Au moment du lancement opérationnel

du quartier

Est déjà initié, mais est à

structurer et à faire évoluer selon les phases

de projets

MOYENS NECESSAIRES

Un espace de rencontre et de réunion propre au projet, et installé sur le site. Selon la portée

attendue, un soutien financier de la Ville serait nécessaire pour tenir des permanences, diffuser

l’information, etc. (voir les fiches boîtes à outils aux pages suivantes).

Moyens organisationnels

de la Ville

[1] [2] [3]

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B/ 10 FICHES « BOITE à OUTILS » Une fois l’organisation établie, reste à la doter d’outils adaptés. Parmi ceux-ci, il est proposé ceux répertoriés aux pages suivantes. Les outils peuvent être utilisés dans le contexte réglementaire actuel, et avec des moyens simples : pour preuve, des exemples concrets accompagnent chaque thématique (y compris des exemples français !). Les outils sont organisés par fiches, touchent des domaines divers et parfois sans liens, c’est pourquoi les fiches fonctionnent librement les unes par rapport aux autres. En reprenant les numérotations [1], [2], [3], la case « mise en œuvre » des fiches indique également la(les) structure(s) concernée(s) par l’outil proposé : [1] / structure des collectifs citoyens [2] / structure de conduite des projets [3] / structure en lien avec la ville (l’EcoZAC, un quartier ouvert) Pour également désigner la structure publique pilote d’opération, est ajouté : [0] / La Ville de Strasbourg (ou la CUS). Sommaire des fiches :

1. Identification/ Information 2. Référentiel Danube

3. Charte de co-production du projet

4. Maison des projets

5. Ateliers urbains

6. Planétomètre

7. Accompagnement pour éco-construire

8. Espaces à partager

9. Conseil de gestion

10. Plus d’outils ?

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1

IDENTIFICATION/INFORMATION

outils déboîtés, ils boitent d’où à boîte d’outils

BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Dès l’amorce du projet et pendant sa réalisation, il faut donner de l’élan à l’initiative novatrice, en faire la promotion et surtout lui donner de la visibilité.

MISE EN OEUVRE

[0] Par la Ville, en relation avec des professionnels de la communication et des associations, les acteurs du projet. [0] / [1] / [2] En utilisant les médias (presse, radio mais surtout internet) qui peuvent servir également de support publicitaire pour renforcer l'identité du quartier et attirer de nouveaux habitants et de nouvelles initiatives.

PUBLIC CONCERNE

Grand public. Il s’agit de toucher par une communication large utilisant divers médias tous les publics susceptibles d’être concernés.

DU CONCRET

- Logo, charte visuelle (voir exemples ci-dessous) - Slogan, accroche pour donner force au projet (exemple d’Utrecht : « Initiative

cherche preneur » pour le quartier du Leidsche Rijn, « La Métamorphose » pour Lausanne), - Revue (type les « Echos du Quartier » de l’association Eco-Quartier Strasbourg). - Carte en ligne des projets (voir le site de la Ville de Stuttgart), - Intranet, vidéos (exemple : http://video.lematin.ch/video/iLyROoafYVqa.html) - etc.

DES EXEMPLES

Kronsberg (D): Pour assurer la communication environnementale du quartier de Kronsberg, la ville a institué une agence de communication et de médiation environnementale, nommée KUKA, dotée du statut de SARL : 51% de son capital est détenu par la ville et 49% par un consortium d'acteurs locaux, investisseurs, architectes… Installée, au départ, dans une baraque de chantier, au coeur même du quartier, elle a compté jusqu'à huit salariés. Son rôle de relais d'information et de médiateur entre les différents acteurs l'a amenée à éditer plusieurs publications parmi lesquelles des prospectus, bulletins d'information -dont le magazine de quartier “La Vie de Kronsberg”- et des fiches informatives, à organiser des débats, discussions, évènements, séminaires et ateliers, à élaborer des conseils personnalisés, à réaliser des sessions de formations et des supports visuels (affiches, expositions, diaporamas et vidéos clips), à présenter en ligne sur Internet ou encore à mettre en place des procédures de concertation publique. Hammarby (S): Un réseau Intranet a été créé afin de permettre aux entreprises locales de dialoguer directement avec les résidents du quartier. Lille, Vesterbro (DK), Fribourg en Brisgau/Vauban (D), etc. : Logo, site internet, forum, magazine du quartier et des projets, etc. (voir notamment Lille sur http://www.euratechnologies-mag.com)

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REFERENTIEL DANUBE

outils déboîtés, ils boitent d’où à boîte d’outils

BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Créer un référentiel du quartier Danube, intégrant notamment la démarche et les objectifs de la Ville dans un 1er volet (fondamentaux techniques et conceptuels) ainsi que les règles de fonctionnement des équipes de projets (charte de production du projet : voir fiche 3) dans un 2nd volet.

MISE EN OEUVRE

[0] / [2] Initié par la Ville, éventuellement complété/amendé en concertation avec les acteurs de projets.

PUBLIC CONCERNE

Tous les acteurs, les participants aux débats du projet

DU CONCRET

Cet outil peut se concrétiser sous la forme d’un document auquel chaque intervenant devra se conformer et formera le socle de la méthode et des objectifs de réalisation du quartier. Il sera signé par tous les acteurs. Le référentiel décrit les objectifs énergétiques à atteindre, les ratios dévolus à la place de la voiture, les matériaux proscrits, etc. Il définit les règles d’attribution de terrains (voir fiche 7 : éco-construire). Il décline les conseils, dispositifs mis en place pour atteindre ces cibles et est complété par une méthodologie de projet.

DES EXEMPLES

Lille : Afin d’impulser « un nouvel art de ville, pour un nouvel art de vivre » intégrant une haute qualité de vie pour les habitants et la notion d’éco quartier sur son Grand Projet Urbain, la ville de Lille a mis en place en 2006 une mission de concertation, le comité d’acteurs écoquartiers, qui doit permettre d’identifier les moyens et les ressources locales mobilisables pour aller vers l’aménagement d’éco-quartiers.

Lyon : Référentiel Habitat Durable du Grand Lyon. Il exige par exemple moins de 60kWh/m²/an pour toutes les constructions neuves sur les ZAC ou terrains qui lui appartiennent.

Lausanne, projets d’éco-quartiers Sud et Nord : La Ville a développé dans le cadre d’une démarche participative de grande ampleur (La Métamorphose), un référentiel de « Treize principes de développement durable pour un éco quartier à Lausanne » (http://www.lausanne.ch)

Hanovre, quartier Kronsberg : La Ville a élaboré une norme applicable aux constructions, elle est complétée par des manuels de mise en œuvre pour préciser de manière opérationnelle les exigences demandées.

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3 CHARTE DE

CO-PRODUCTION DU PROJET

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BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Par un dispositif précis, définir les règles de fonctionnement des espaces mis à disposition, de la participation citoyenne et des ateliers pour permettre l’émergence de lieux de débats et d’innovation de projet puis de fonctionnement du quartier.

MISE EN OEUVRE

[0] Initié par la Ville, éventuellement complété/amendé en concertation avec les acteurs de projets. 3 niveaux de co-production doivent être précisés :

1. L’information : permet d’énoncer et d’expliquer des orientations fondamentales, les bases incontournables Eléments non négociables mais devant être partagés.

2. La consultation : permet de proposer diverses solutions dans l’objectif de retenir les avis puis d’opérer à la décision Choix restreint pour contenir le risque et/ou les contraintes limitant les solutions possibles.

3. La concertation ou la négociation : permet d’élaborer une solution en collaboration directe avec les personnes concernées Forme à privilégier pour la co-production du projet avec les acteurs et permettre l’innovation ; cela nécessite une ouverture des débats et un temps suffisant pour trouver des solutions sortant du champs commun.

PUBLIC CONCERNE

Tous les acteurs, les participants aux débats du projet

DU CONCRET

La charte devra être discutée (mieux encore serait validée) par tous les acteurs, elle s’appliquera à tous pour le bon fonctionnement des débats. Elle permettra de développer la co-production du projet par le biais d’ateliers urbains (voir fiches 4, 5 et 6), de rencontres thématiques, etc.

DES EXEMPLES

Vauban : Le forum Vauban a contribué à la réflexion du quartier et pendant 5 ans a co-produit avec la Ville de Fribourg en Brisgau le quartier Vauban. Il est estimé que 10 à 15% des débats ont finalement du être tranchés par la Mairie, les débats ne permettant plus de décision. Lausanne, projets d’éco-quartiers Sud et Nord : La Ville a mis en place un dispositif complet de gouvernance urbaine novateur intégrant la participation citoyenne (en cours d’exécution pendant l’année 2008) dont l’objectif est que « les citoyens et groupes représentatifs soient invités à donner librement leurs avis, avec la garantie qu’ayant mobilisé leurs capacités d’imagination et de réflexion, leur sens critique, ils seront écoutés» (charte citoyenne de Lausanne). La Ville de Lausanne a pour ce faire désigné un consortium qui mènera les débats et a engagé une vaste campagne d’information. Si la démarche n’est pas sans failles, elle a le mérite de placer la participation citoyenne et les enjeux urbains au centre du projet et de donner la possibilité aux citoyens de s’exprimer.

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MAISON DES PROJETS

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BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Offrir physiquement un lieu des débats, un espace de présentation, d’exposition du quartier.

MISE EN OEUVRE

[0] Par la Ville, sur un espace du futur quartier, dans une forme à définir en fonction des opportunités, des participants, des moyens budgétaires…

PUBLIC CONCERNE

Ouvert à tous et en lien avec la ville pour y faciliter l’accès.

DU CONCRET

Ce lieu peut avoir les usages suivants : - Expositions de plans, maquettes, photos,… - Espace d’expression libre… - Salle de réunion, (voire restaurant, bistrot, salle de jeu : voir exemple ci-dessous !) - Espace d’accueil avec vitrines des technologies vertueuses du développement durable et des aides financières, (voir les centres Alter alsace Energie, l’ADEME, …).

DES EXEMPLES

Nantes, quartier Breil-Malville , Le bistrot du porche : Lieu des débats d’un quartier en [re]devenir… tout en étant un restaurant temporaire du quartier (géré par EMMAÜS). Son succès va conduire la Ville à le pérenniser au-delà du projet en cours.

Maison du Projet Mayenne/Capucins : réunions de projet, conférence communication, information des études et des chantiers.

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ATELIERS URBAINS

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BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Donner aux organisations citoyennes, aux acteurs des lieux d’expressions et un cadre aux échanges pour débattre notamment des espaces publics et des liens avec les espaces privés.

MISE EN OEUVRE

[0] / [2] Animé de préférence par un intervenant extérieur (un professionnel, une association) qui réalisera également les synthèses et fera office de médiateur, la mise en œuvre fait appel à un site dédié et des échéances programmés. Les débats doivent pouvoir être dirigés de façon claire et ouverte, en respectant une charte et des règles préétablies (voir fiches 2 et 3).

PUBLIC CONCERNE

Tous les acteurs du projet urbain : PERSONNES CONCERNEES FONCTION LORS DES ATELIERS Personnes politiques Initiatrices et décisionnaires des ateliers Services de l’administration pub. Experts techniques internes à la Ville Urbanistes, architectes, etc. Experts conceptuels et techniques extérieurs Professionnels de l’immobilier Porteurs de projets privés Collectifs (autopromotion, etc.) Porteurs de projets privés et/ou gestionnaires Habitants Experts d’usage

DU CONCRET

Dans un espace dédié, au mieux au sein du quartier (voir fiche 4), les ateliers thématiques peuvent porter sur des sujets variés ( conception des parcs, gestion des déplacements, du stationnement, de l’autopartage, des abords de voirie, etc.). Se posera dans ce cadre la question de garder ou non des espaces libres (dents creuses, parcs, etc.) pour une réalisation ultérieure avec les habitants, évolutive et non déterminée des les premières esquisses de projet (où les habitants ne peuvent participer puisque encore non identifiés !).

DES EXEMPLES

Nantes, quartier Breil-Malville : La Ville a fait appel à l’association Bruit du Frigo (www.bruitdufrigo.com) pour mener des « ateliers urbains utopiques », qui ont débouché concrètement sur des projets simples (et d’autres utopiques !) pour la vie et la rénovation du quartier. Le lieu des débats (bistrot du Porche, voir fiche 4) sera pérennisé vu son succès, des projets issus de ce processus sont inscrits pour l’année 2009 au budget de la Ville. Fribourg en Brisgau, quartier Vauban (D) : Le forum Vauban a été mandaté par la Ville de Fribourg pour les organiser ; suite aux nombreux échanges, des principes fondamentaux ont été définis et ont renforcé l’innovation écologique et sociale de ce quartier, désormais connu de tous (ou presque…). Lausanne (CH) : La municipalité a mandaté le « Consortium lausannois Critères, Plates-bandes & co » pour mener l’ensemble des débats participatifs. Un budget spécifique est dédié à ces ateliers. Ils sont très structurés mais également ambitieux !

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PLANETOMETRE

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BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Disposer d’outils performants de mesure des qualités environnementales dès l’amorce du projet, pour in fine pouvoir déterminer l’empreinte écologique du quartier. Les résultats servent à son suivi (outil de vérification des objectifs à atteindre) et à son retour d’expérience (roue de Deming).

MISE EN OEUVRE

[0] / [1] / [2] Par l’apport d’un bureau d’études spécialisé ou par un collège technique ad hoc, il s’agit de déterminer et de compiler les bilans carbones des projets avant leur validation. Il doit être demandé aux porteurs de projets de réaliser les études nécessaires (notamment par les bureaux techniques) pour réaliser les évaluations (tels les dossiers Effinergie de la Région Alsace/Ademe, avec extension aux matériaux employés, etc.).

PUBLIC CONCERNE

Tous les porteurs de projets (études et réalisation) et les habitants, gestionnaires (usages et retour d’expériences)

DU CONCRET

Lors de la conception des projets, il devra être demandé aux porteurs privés ou publics des renseignements concernant les objectifs chiffrés et la qualité des techniques et matériaux employés. Ces données seront vérifiées par un organe dépendant de la maîtrise d’ouvrage puis feront l’objet d’une validation ou de préconisations.

DES EXEMPLES

Peu de quartiers ont mis ce type de système en place, La Revue Durable qui a consacré son numéro 28 de février 2008 aux écoquartiers indique « … sur les économies d’énergie et de matière, points forts des écoquartiers, les données sont très lacunaires… » : quartiers difficilement comparables, données souvent partielles, etc. BedZED (GB) : Grâce à des études énergétiques du projet urbain, les concepteurs avaient pour objectif 1 planète en fin d’étude. Il s’avère après expérience que le bilan est de 2,4 planètes exactement (pour 4,3 dans le reste de ce pays !). Les outils mis en place ont permis cette quantification et d’afficher certes des résultats n’atteignant pas les objectifs, mais tout de même 2x plus performants que la moyenne nationale.

Quartier Eco-Viiki d’Helsinki (FN) : Ce quartier de 1700 habitants (photo) a fait l’objet d’une évaluation précise sur la base d’un référentiel spécifique (critères « PINWAG »).

Kronsberg (D) : Analyse des cycles de vies pris en compte dans la conception des projets (logiciel GEMI). L’expérience démontre que les analyses permettent pour tous ces quartiers de vérifier l’efficacité des dispositifs mis en oeuvre et servent les projets futurs. Ils rendent crédibles les ambitions des municipalités/groupes d’acteurs concernés.

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7 ACCOMPAGNEMENT

POUR ECO-CONSTRUIRE

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BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Anticiper les crises de l’énergie à venir et loger les plus démunis. Apporter de la qualité et de la diversité à un quartier par la promotion des initiatives originales et novatrices, notamment l’auto-promotion ou les opérations en chantiers participatifs pour public social fragile (cf. SUSI à Vauban, La Baraque à Louvain-la Neuve).

MISE EN OEUVRE

[0] Par la Ville en mettant en place le conseil, les dispositifs techniques comme financiers pour l’éclosion de la diversité et l’accompagnement de celle-ci.

PUBLIC CONCERNE

Tous les acteurs, notamment les collectifs de construction. Pour répondre à cet enjeu il est impératif d’associer les acteurs de l’habitat social mais également de rechercher les associations, personnalités pour des alternatives innovantes et compétitives.

DU CONCRET

- Conseils avec outils méthodologiques, soutien par des aides financières (et coordination avec les systèmes incitatifs déjà en place).

- Hiérarchisation de la vente des terrains, par exemple : 1/projets passifs, 2/autopromotion<50kWh/m²/an, puis 3/promotion classique<50kWh/m²/an, 4/ promotion classique<80kWh/m²/an, 5/ …

A noter : la Ville de Hanovre pour le quartier Kronsberg a parallèlement mis en place un système de pénalité avec vérification par expertise après construction.

DES EXEMPLES

Pays Bas, Allemagne : De nombreux collectifs en autopromotion existent… Strasbourg/ Collectif Eco-Logis : Exemple local le plus avancé : 11 familles, 1500m² de construction avec contenu écologique (matériaux et rendement énergétique < 50kWh/m²/an) et espaces communs, auto-direction du projet, etc.

BEDZED (GB) : 200 000 livres anglaises ont été accordées à l’association PEABODY pour faciliter l’achat des terrains de Beddington. Lyon : Aide systématique de l’agglomération aux projets ne consommant pas plus de 80kWh/m²/an ( subvention de 35% du surinvestissement) et 50 kWh/m²/an (40%).

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ESPACES A PARTAGER

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OBJECTIFS IDENTIFIES

Créer des lieux propices à la vie sociale du quartier, permettant la rencontre, l’échange et l’entraide… dès le début de la conception du projet urbain.

MISE EN OEUVRE

[1] / [0] Par les habitants en premier lieu, en s’appuyant sur la collectivité pour aider les initiatives qui entrent dans le champs des possibles …

PUBLIC CONCERNE

Les habitants du quartier avec possibilité d’ouverture des structures au-delà du quartier, selon les besoins et possibilités…

DU CONCRET

Voici quelques exemples d’espaces partagés possibles, autogérés, bien que dans ce domaine les limites dépendent surtout des personnes en présence ( !) :

INTERIEURS: maison de quartier, crèche collective, espaces associatifs, laverie, collectif d’achat, … EXTERIEURS : marché bio (AMAP, …), Jardins potagers collectifs, parcs, aires de rencontres (jeux, bancs et tables, etc.), aires de compostages,…

DES EXEMPLES

Maison de quartier à Vesterbro (DK) : construit pour l’îlot Hedbygade, contenant 300 logements dans des immeubles en R+5 à +6.

A noter que la mixité sociale est très forte dans ce quartier, l’enjeu pour la Ville de Copenhague étant

de la préserver (objectif difficile à atteindre).

Haus 037 à Vauban (D) : Ancien baraquement de caserne, ce bâtiment est devenu le centre du quartier à la demande des habitants.

Autogéré, il est le lieu des fêtes et des associations. Il accueille également une crèche.

Eva Lanxmeer (NL) :Parc collectif, en auto-gestion et partagé par les résidents de l’îlot : espaces verts, terrasses, jeux pour enfants,

espace pour le compost, etc. Le quartier pratique également la permaculture.

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CONSEIL DE GESTION

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BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

Associer les partenaires du projet et les gestionnaires du quartier à une démarche participative commune pour faire vivre le quartier, informer, sensibiliser, coordonner, etc.

MISE EN OEUVRE

[0] / [1] / [2] / [3] A définir selon les organisations présentes, celles à venir (syndics de copropriétés, etc.), le périmètre défini.

PUBLIC CONCERNE

Les habitants du quartier, les commerçants, les collectivités et entreprises de gestion.

DU CONCRET

Par des réunions à échéance fixe, le quartier peut proposer un lieu de rencontre et de partage pour développer des actions propres au quartier ou allant au delà. L’amplitude des actions sera fonction de la volonté des habitants à y participer… Un espace peut être prévu à cet effet dès la conception du quartier, pour inciter et faciliter le fonctionnement ultérieur.

DES EXEMPLES

Pour la friche industrielle GWL Terrein à Amsterdam (NL), après la réhabilitation du site, une association regroupant la municipalité, les locataires et des associations de propriétaires a pour mission de faire respecter la charte environnementale et gérer la vie du quartier. Un salarié payé par les cotisations des habitants s’y emploie.

Bedzed (GB) : Travail important auprès des habitants après leur installation, pour la sensibilisation à l’éco-citoyenneté ; projet d’employer un concierge « Green caretaker ». Forum Vauban anime le réseau du quartier Vauban de Fribourg et gère un bâtiment dédié à des actions collectives : HAUS 037.

Collectif de la Friche Dupaty (F) : collectif à Bordeaux qui travaille avec les écoles, les équipements et associations locales pour faire vivre un quartier et créer des espaces de rencontre, de vie ( notamment le « Jardin de ta soeur » )

Kronsberg (D) : Kuka mène des actions incitatives et de sensibilisation (par exemple par la subvention de 50 euros par équipement classe A, la dotation d’ampoules basse consommation, etc. Ecoquartier de Neuchâtel (CH) : Elaboration d’un guide « use it » à destination des habitants

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PLUS D’OUTILS ?

outils déboîtés, ils boitent d’où à boîte d’outils

BOITE A OUTILS

OBJECTIFS IDENTIFIES

C’est la fiche des outils à inventer ! Tout projet urbain peut (doit !) créer ses propres outils. Cette fiche est là pour le rappeler !

MISE EN OEUVRE

[0] / [1] / [2] / [3]

PUBLIC CONCERNE

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DU CONCRET

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DES EXEMPLES

Le quartier de l’EcoZAC DANUBE peut en devenir un !