Edgar Allan Poe

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  • Edgar Allan Poe

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    Allan Poe (homonymie).Edgar Allan Poe

    L'crivain en novembre 1848, daguerrotype de W.S.Hartshorn, Providence, Rhode Island.uvres principales

    Les Aventures d'Arthur Gordon Pym Ligeia La Chute de la maison Usher William Wilson Double assassinat dans la rue Morgue Le Masque de la Mort Rouge Le Puits et le Pendule Le Cur rvlateur Le Scarabe d'or Le Chat noir La Lettre vole Le Corbeau La Barrique d'Amontillado Hop-Frog Annabel Lee Le Portrait ovale

    Edgar Allan Poe (Boston, 19 janvier 1809 Baltimore,7 octobre 1849) est un pote, romancier, nouvelliste,critique littraire, dramaturge et diteur amricain, ain-si que l'une des principales gures du romantisme amri-cain. Connu surtout pour ses contes genre dont la bri-vet lui permet de mettre en valeur sa thorie de l'eet,suivant laquelle tous les lments du texte doivent concou-rir la ralisation d'un eet unique il a donn lanouvelle ses lettres de noblesse et est considr commelinventeur du roman policier. Nombre de ses rcits pr-gurent les genres de la science-ction et du fantastique.N Boston, Edgar Allan Poe perd ses parents, DavidPoe Jr. et Elizabeth Arnold, dans sa petite enfance ; il

    est recueilli par John et Frances Allan de Richmond, enVirginie, o il passe lessentiel de ses jeunes annes, si lonexcepte un sjour en Angleterre et en cosse, dans uneaisance relative. Aprs un bref passage lUniversit deVirginie et des tentatives de carrire militaire, Poe quitteles Allan. Sa carrire littraire dbute humblement par lapublication anonyme dun recueil de pomes intituls Ta-merlan et autres pomes (1827), signs seulement parun Bostonien . Poe sinstalle Baltimore, o il vit au-prs de sa famille paternelle et abandonne quelque peu laposie pour la prose. En juillet 1835, il devient rdacteur-assistant au Southern LiteraryMessenger de Richmond, oil contribue augmenter les abonnements et commence dvelopper son propre style de critique littraire. Lamme anne, vingt-six ans, il pouse sa cousine ger-maine Virginia Clemm, alors ge de 13 ans.Aprs lchec de son roman Les Aventures d'Arthur Gor-don Pym, Poe ralise son premier recueil dhistoires, lesContes du Grotesque et de lArabesque, en 1839. La mmeanne, il devient rdacteur au Burtons Gentlemans Ma-gazine, puis au Grahams Magazine Philadelphie. C'est Philadelphie que nombre de ses uvres parmi les plusconnues ont t publies. Dans cette ville, Poe a gale-ment projet la cration de son propre journal, The Penn(plus tard rebaptis The Stylus), qui ne verra jamais lejour. En fvrier 1844, il dmnage New York, o il tra-vaille au Broadway Journal, un magazine dont il devientnalement lunique propritaire.En janvier 1845, Poe publie Le Corbeau, qui connat unsuccs immdiat. Mais, deux ans plus tard, son pouseVirginia meurt de la tuberculose le 30 janvier 1847. Poeenvisage de se remarier, mais aucun projet ne se rali-sera. Le 7 octobre 1849, Poe meurt lge de 40 ans Baltimore. Les causes de sa mort nont pas pu tre dter-mines et ont t attribues diversement lalcool, unedrogue, au cholra, la rage, une maladie du cur, une congestion crbrale, etc.L'inuence de Poe a t et demeure importante, auxtats-Unis comme dans l'ensemble du monde, non seule-ment sur la littrature, mais galement sur d'autres do-maines artistiques tels le cinma et la musique, ou en-core dans des domaines scientiques. Bien qu'auteur am-ricain, il a dabord t reconnu et dfendu par des au-teurs franais, Baudelaire et Mallarm en tte. La cri-tique contemporaine le situe parmi les plus remarquablescrivains de la littrature amricaine du XIXe sicle.

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  • 2 1 BIOGRAPHIE

    1 Biographie

    1.1 Une famille de comdiens

    Edgar Allan Poe vers 1845. Gravure de John Sartain publie enfrontispice de l'dition de Griswold des uvres d'Edgar AllanPoe, J. S. Redeld, 1850, base sur une peinture l'huile de Sa-muel Stillman Osgood.

    Il nat le 19 janvier 1809 dans une modeste pen-sion de famille du 62, Carver Street, Boston, dansle Massachusetts[1]. Sa mre, Elizabeth Arnold (1787-1811) est la lle de deux acteurs londoniens, Henry (ouWilliam Henry) Arnold et Elizabeth Smith. la mort deson pre, en 1796, elle suit sa mre en Amrique. Arri-ve le 3 janvier Boston bord de lOustram, elle montesur les planches trois mois plus tard, ge d' peine neufans. Elle rejoint ensuite avec sa mre, qui meurt quelquetemps aprs, une petite troupe de thtre, les CharlestonPlayers[2].Durant l't 1802,, Alexandria, en Virginie, elle se ma-rie avec le comdien Charles Hopkins, qui meurt trois ansplus tard, le 26 octobre 1805. 18 ans, dj veuve, ellepouse un garon tuberculeux et alcoolique de 21 ans,David Poe Jr., dont le pre, le gnral David Poe Sr., uncommerant patriote de Baltimore originaire d'Irlande[3],stait illustr durant la guerre d'indpendance. DavidPoe Jr. avait abandonn ses tudes de droit pour senga-ger, en juin 1805, dans les Charleston Players[4]. C'est lqu'il a rencontr Elizabeth Arnold Hopkins, qu'il pousele 14 mars 1806[5]. l'poque, ils jouent au FederalStreet Theater de Boston. Elizabeth est danseuse et chan-teuse, mais David est alcoolique, tuberculeux et pitre

    acteur[2],[4].

    Plaque appose prs du lieu de naissance d'Edgar Allan Poe Boston[6].

    Edgar est le deuxime des trois enfants du couple. Sonfrre, William Henry Lonard, n le 30 janvier 1807,mourra le 1er aot 1831, l'ge de 24 ans, alcooliqueet tuberculeux, tandis que sa sur, Rosalie, ne le 20dcembre 1810, contractera douze ans une maladie in-connue, peut-tre une mningite, qui la laissera handica-pe mentale et ncessitera une mise sous tutelle duranttoute sa vie[2].En septembre 1809, la famille quitte Boston pour le NewYork Park Theater. Le 18 octobre, David Poe, qui asombr dans l'alcoolisme, joue son dernier rle ; il fuguequelques mois plus tard, en juillet 1810. Il meurt sansdoute peu aprs, en dcembre 1810. La mme anne,Elizabeth donne naissance une lle, Rosalie[4]. Elle faitune tourne dans le Sud, accompagne d'Edgar (WilliamHenry a t con son grand-pre paternel). Mais ma-lade, elle ne joue que par intermittence[2],[4].Le 9 octobre 1811, Richmond (Virginie), malade, elledoit saliter. Le 25 novembre, un journal local lance unappel la gnrosit des citoyens de Richmond, sous letitre Au cur humain : Mrs Poe, allonge sur sonlit de douleur et entoure de ses enfants, demande votreaide et la demande peut-tre pour la dernire fois ! . Le 8dcembre 1811[5], Elizabeth est emporte par le mal quila ronge, peut-tre la pneumonie, l'ge de 24 ans, aprsavoir jou prs de deux cents rles, laissant ses enfants or-phelins. Deux semaines aprs ses obsques, le thtre deRichmond brle pendant une reprsentation, et la troupe,prive de thtre, quitte la ville aprs avoir laiss Edgaret Rosalie la charit de la bourgeoisie de la ville[2].Tandis que William Henry demeure avec son grand-preDavid Poe et sa tante Maria Clemm, Edgar est recueillipar un couple de riches ngociants de tabac et de den-res coloniales de Richmond, John et Frances Allan, etRosalie (1810-1874) par les Mackenzie. Le 7 janvier1812, Edgar est baptis par le rvrend John Buchanan,vraisemblablement sous le nom d' Edgar Allan Poe etavec les Allan pour parrain et marraine[2].

  • 1.2 Une ducation d'aristocrate virginien 3

    Portrait d'Elizabeth Arnold Hopkins Poe, la mre d'Edgar AllanPoe.

    1.2 Une ducation d'aristocrate virginien

    Portrait d'Edgar Allan Poe peint par Samuel Stillman Osgooddans les annes 1840 (New York Historical Society).

    Edgar passe son enfance Richmond, chez ses parentsadoptifs, qui l'lvent avec tendresse. En 1814, peineg de 5 ans, il commence ses tudes primaires sous laconduite de Clotilda ou Elizabeth Fisher. L'anne sui-

    vante, il passe brivement, l'cole de William Ewing. En1815, en eet, John Allan (1780-1834), qui est d'originecossaise, dcide de partir en Grande-Bretagne pour ytudier le march et, si possible, ouvrir Londres unesuccursale. La Bible occupe une grande place dans la vied'Edgar, et ce malgr le rationaliste John Allan[7]. Edgar,qui a six ans, quitte l'cole de Richmond et embarque avecses parents et la jeune sur de Mme Allan, Ann MooreValentine (appele Nancy) Norfolk (Virginie) borddu Lothair[2].Dbarqus Liverpool le 29 juillet, les Alan gagnentd'abord l'cosse. Mais le march cossais se rvle mau-vais, et la famille sinstalle bientt Londres. Edgar suit,de 1816 1818, des tudes primaires l'cole des demoi-selles Dubourg (146 Sloan Street, Chelsea, Londres), oil est connu sous le nom de Master Allan [2] et tudienotamment la gographie, l'orthographe et le catchismeanglican[8], puis la Manor House School de Londres, Stoke Newington, dirige par le rvrend John Bransby[2](elle pourrait avoir servi de modle au collge de WilliamWilson[9]), sous le nom d' Edgar Allan [2]. Il suit destudes classiques et littraires solides[10], apprenant legrec, le latin, le franais et la danse. Il fait preuve d'uncaractre irritable et parfois tyrannique envers ses cama-rades, mais obtient de brillants rsultats scolaires, en la-tin et franais notamment[10]. L'cole mettant galementl'accent sur la condition physique des lves, Edgar de-vient un athlte accompli[8],[7]. En aot 1818, les Allanvisitent l'le de Wight, probablement l'occasion de va-cances, et peut-tre le site de Stonehenge[11]. Mais la si-tuation se dgrade. D'abord, sa mre adoptive, dont lasant a toujours t fragile, tombe srieusement malade,ce qui a pour eet de la rendre nerveuse, irritable. Parailleurs, en 1819, John Allan connat de graves ennuis -nanciers : la bourse de tabac seondre, puis un employl'escroque. Le jeune Edgar, qui est spar de sa famille,fait une premire fugue[7].Le 8 juin 1820, la famille Allan est Liverpool, o elleembarque sur le Martha. Arrive New York le 22 juilletaprs 31 jours de trajet, elle prend le 28 un steamboat destination de Norfolk et se rinstalle Richmond, le 2aot. Edgar reprend le chemin de l'cole, o il obtient, laussi, d'excellents rsultats, mais commence manifesterun certain penchant pour la solitude et la rverie[7]. En1823, les aaires de John Allan sont moribondes et la vie la maison des Allan sen ressent[7]. Edgar continue rdiger des pomes qu'il adresse aux lves de l'cole ose trouve sa sur[2].Les relations avec ses parents adoptifs sont ambivalentes.Il est encourag par sa mre dans ses travaux d'critures,mais les tours qu'il joue certains habitants de Richmondcausent le dsespoir de son pre[7]. Ce dernier prend om-brage du caractre assez er de l'adolescent, et sloigneprogressivement de son pouse, toujours malade. Ed-gar, trs attach Frances Allan (1784-1829), rprouvel'adultre de son pre adoptif[7]. John Allan voudrait voirEdgar devenir marchand, mais le jeune homme ne rve

  • 4 1 BIOGRAPHIE

    Sarah Elmira Royster, amour de jeunesse d'Edgar Allan Poe.

    que de posie et envisage, la rigueur, une carrire dansl'arme. Il trouve souvent refuge chez la mre d'un cama-rade, Jane Stith Stanard, qui est l'inspiratrice du pome Hlne[7] (1831). Son dcs, en 1824, aectera grande-ment Edgar[2].

    Chambre d'Edgar Allan Poe l'universit de Virginie.

    la suite du dcs de son oncle William Galt, en mars1825, John Allan hrite de plusieurs centaines de mil-liers de dollars[11]. Cette somme lui permet de payer sesdettes et d'acheter un manoir en briques appel Mol-davia (pour 14 950 dollars). Entre 1821 et 1825, Edgarfrquente les meilleures coles prives de Richmond, o ilreoit l'ducation traditionnelle des gentlemen virginiens.Il est inscrit l'English Classical School de John H. Clarke(1821-1822)[2], qui lui fait lire Ovide, Virgile et Csar,

    puis Homre, Horace et le De Ociis de Cicron[11], puisil frquente le collge William Burke (1823-mars 1825)et l'cole du Dr Ray Thomas et de son pouse[2]. cette poque, il crit ses premiers vers satiriques, tousperdus aujourd'hui, except O Tempora ! O Mores ! Parailleurs, il est trs inuenc par l'uvre et le personnagede Lord Byron. Bon lve, il se montre excellent nageur etpassionn de saut en longueur. En juin ou juillet 1824, ilnage six ou sept miles le long de la James River, tandis queson matre suit sur un bateau. Du 26 au 28 octobre 1824,lors de son voyage aux tats-Unis, le gnral La Fayettevisite Richmond. Les volontaires juniors de la ville par-ticipent aux crmonies organises pour lui souhaiter labienvenue ; Edgar est lieutenant des volontaires[2].Le 14 fvrier 1826, il entre la nouvelle universit de Vir-ginie, Charlottesville[12], que vient de fonder Jeerson(elle a ouvert ses portes le 7 mars 1825), o il suit avecbrio des cours de langues ancienne et moderne[2]. MaisM. Allan lui a donn juste assez d'argent pour sinscrire.Excd par les dettes de jeu et les frais courants d'Edgar,qui slvent 2 000 dollars, alors qu'il vient de pas-ser avec succs ses premiers examens, John Allan refusede le rinscrire et le ramne Richmond en dcembre1826 pour l'employer dans sa maison de commerce. Parailleurs, il ruine ses anailles avec Elmira Royster (1810-1888) ; le pre de la jeune lle sempresse de la marier un riche ngociant, Alexander Shelton[2].

    1.3 Rves de gloire et prgrinations

    L'engagement de mariage d'Edgar Allan Poe et de VirginiaClemm (Life and Letters of Edgar Allan Poe, James A. Har-rison, 1900).

  • 1.4 Des dbuts littraires diciles 5

    Comme son beau-pre refuse de le renvoyer l'universit,il quitte sa famille adoptive, probablement le 24 mars1827[13], et sembarque sous le nom d'Henri Le Ren-net sur un bateau qui descend la James River jusqu'Norfolk[14]. Arriv Boston en avril, il espre survivre enpubliant ses pomes. Il y passe deux mois, comme acteurou soldat, on l'ignore. Le 26 mai, sous le nom d'Edgar A.Perry (pseudonyme qu'il rutilisera pour signer certainscontes), aprs stre vieilli de quatre ans, il sengage pourcinq ans comme artilleur de seconde classe dans l'armefdrale. la mme poque, il fait paratre ses frais,chez Calvin F.S. Thomas Boston, une mince plaquetteanonyme Tamerlan et autres pomes sur laquelle est ins-crit A Bostonian et dont 50 exemplaires peine sontvendus. Il n'en existe aujourd'hui que 12 exemplaires[2].En novembre, sa batterie est transfre Fort Moul-trie, sur l'le Sullivan (en), face Charleston (cette leservira de dcor au trs populaire Scarabe d'or). Mal-gr sa rapide promotion au grade d'articier, puis desergent-major (le 1er janvier 1829) et l'amiti de ses su-prieurs, Edgar sennuie. John Allan lui refuse la lettred'autorisation sans laquelle il ne peut dmissionner. Le 15dcembre 1828, la batterie d'artillerie o il sert est trans-fre au Fort Monroe en Virginie[2].

    Maison d'Edgar Allan Poe, au 203 North Amity Street, Balti-more. La chambre de Poe se serait situe sous les toits.

    Le 28 fvrier 1829, Frances Keeling Allan meurt. Elle estinhume le 2 mars au cimetire de Shockoe Hill. Prvenutardivement, Edgar n'arrive que le soir du jour des fun-railles de cette mre tant aime. Durant ce sjour, Edgarse rconcilie provisoirement avec son pre adoptif, qui

    accepte de l'aider dmissionner de l'arme et d'appuyer(schement) sa candidature West Point, cole des o-ciers de l'arme amricaine. Le 4 avril, Edgar est librde l'arme[2].Une nouvelle histoire de dettes entrane une nouvellebrouille entre les deux hommes. Libr de l'arme enavril 1829, sans le sou, Edgar va attendre son admission West Point Baltimore. Il sjourne auprs de sa tanteMaria Clemm (1790-1871), sur cadette de son pre, quia perdu son mari en 1826 et vit dans un extrme dnue-ment, entoure de sa mre impotente, Elizabeth CairnesPoe, d'un ls tuberculeux, Henry (1818-aprs 1836), etde deux lles, Elizabeth Rebecca (1815-1889) et Virginia(1822-1847), qui est perdue d'admiration devant soncousin, ainsi que du frre d'Edgar, William Henry. Danscette ville, il fait paratre un second recueil de pomes,Al Aaraaf, Tamerlan et pomes mineurs chez Hatch andDunning en dcembre 1829[2].Muni de chaleureuses lettres de recommandation de sesanciens ociers et d'une froide supplique de John Allan, ilse rend pied Washington, pour solliciter son admissiondans la prestigieuse acadmie de John Eaton, Secrtaire la guerre. Ses dmarches n'ayant obtenu aucun succs,il retourne Baltimore[2].Edgar est admis West Point en juin 1830. Il y fait debrillantes tudes, meilleures dans les disciplines acad-miques que dans les exercices militaires. John Allan, ce-pendant, se remarie avec Louisa Patterson, qui lui don-nera trois ls. Excd par l'avarice de John Allan, quilui refuse nouveau l'argent ncessaire ses tudes, etrfractaire la discipline, Edgar se fait volontairementrenvoyer de West Point[12] (en refusant de se rendre enclasse ou l'glise) aprs jugement de la cour martiale, le8 fvrier 1831. Le 6 mars, il quitte l'cole avec des lettresde recommandation de ses suprieurs[2].

    1.4 Des dbuts littraires diciles

    De retour Baltimore, chez Maria Clemm, il recherchevainement un emploi. Ses articles et ses contes sont tousrefuss. Enn, il envoie cinq nouvelles au concours duPhiladelphia Saturday Courrier, qui promet au gagnantun prix de 100 dollars. Il n'obtient pas le prix, mais sescontes (notamment Metzengerstein) sont publis, sans sonnom, en 1832 par le Saturday Courrier (qui les paie trsmal)[2].Ainsi commence sa carrire de journaliste. Dansl'indigence, il pratique aussi le mtier de pigiste ngreet continue son travail d'crivain, consacrant ses loisirset ses maigres revenus l'ducation de sa petite cousineVirginia. En 1831, il fait paratre chez Elam Bliss NewYork Pomes, seconde dition, ddi au corps des cadetsdes tats-Unis et prcd du premier manifeste critiqued'Edgar, la Lettre M (reprise par la suite sous le titreLettre B), qui bncie d'un accueil peu favorable[2].

  • 6 1 BIOGRAPHIE

    Couverture du Burtons Gentlemans Magazine, septembre 1839,premire publication de La Chute de la maison Usher, d'EdgarPoe.

    En 1833, le New England refuse de publier son premierrecueil : Contes du club de l'In-Folio. En revanche, enoctobre, il enlve le 1er prix du concours du BaltimoreSaturday Visiter avec le Manuscrit trouv dans une bou-teille, qui lui apporte une certaine notorit et l'amiti deJohn P. Kennedy, membre du jury et clbre romancier.Grce ses recommandations, il peut publier ses premierscomptes rendus de critique littraire au Southern LiteraryMessenger[2].En aot 1835, il est enn engag par Thomas W. Whitecomme directeur de la section littraire du journal. Tou-tefois, il n'est pas libre : il doit se conformer au pro-gramme de la revue, qui soutient la littrature sudiste,et satisfaire l'admiration infantile de T. W. White pourles discours des gentlemen virginiens. La grie d'Edgarapparat dans ses nombreux pamphlets contre les roman-ciers populaires (du Nord) de l'poque. Il sattaque no-tamment au best-seller de Theodore Fay, Norman Les-lie, coqueluche de New York et des journaux nordistestels le Knickerbocker, le Commercial Intelligencer ou laNorth American Review. Son talent de polmiste clate,et il rnove l'esprit du Southern. Ses oprations mdia-tiques, comme la srie : Autobiographies pastiches delettres d'crivains , font monter le nombre d'abonns aujournal[2].

    Il pouse clandestinement Virginia le 22 septembre 1835.Le 16 mai 1836, il l'pouse publiquement, et la jeunelle, qui n'a que 13 ans[12], le rejoint Richmond avecsa mre[2],[15].Toutefois, il sestime, juste titre, mal pay et ne supporteplus les reproches (sur son suppos alcoolisme, notam-ment) dont l'accable, en public, T. W. White, pour em-pcher son brillant rdacteur de prendre trop d'ascendantet garder le contrle de son journal. Aussi dcide-t-il dequitter le Southern[2].En fvrier 1837, il sinstalle New York, o la New YorkReview lui a fait une proposition. Mais le journal a cessde paratre quand il arrive. Mrs Clemm ouvre une pension Manhattan, o Edgar sinstalle avec Virginia. Il y achveLes Aventures d'Arthur Gordon Pym et y rvise Les Contesde l'In-Folio[2].

    1.5 Un crivain reconnu

    Fac-simil d'une lettre d'Edgar Allan Poe crite Philadelphie le16 septembre 1840 et publie dans le prospectus du Penn Maga-zine (dition de Dodd, Mead & Co, 1898).

    En 1838, il se xe Philadelphie pour reprendre ses acti-vits rgulires de journaliste appoint. Il tente d'y vivrede sa plume, mais ses quelques piges ne le sortent pas de lamisre. La mme anne paraissent Les Aventures d'ArthurGordon Pym, qui n'ont aucun succs[2].En juin 1839, William Burton ore Edgar la place de

  • 1.6 Esprances et errances 7

    rdacteur en chef adjoint au Burtons Gentlemans Ma-gazine. Il y est encore moins libre qu'au Southern, car ildoit servir l'opportunisme de Burton, qui lui a recomman-d de faire preuve d'indulgence dans ses comptes renduscritiques. Toutefois, il sentend bien avec Burton, et leurcollaboration permet au Gents Mag, qui publie La Chutede la maison Usher, Le Diable dans le beroi et WilliamWilson, de devenir le mensuel le plus en vue de Philadel-phie. En revanche, la publication en volume des Contesdu grotesque et de l'arabesque, en 1840, n'obtient qu'unsuccs d'estime. La mme anne, Edgar se livre une cri-tique de Longfellow, auquel il reproche le manque d'unitde ses textes, et inaugure une srie de dnonciations deplagiats[2].En janvier 1840, il entreprend la publication en livrai-sons successives d'un roman de l'Ouest, Le Journal de Ju-lius Rodman, mdiocre ction reste inacheve et pleined'emprunts aux journaux de voyage contemporains. Enjuin, il quitte Burton pour fonder le Pen Magazine, revuelittraire dont il serait le seul matre. Il fait circuler destracts aux plus grandes clbrits littraires amricaines,mais le projet choue lorsque le commanditaire, GeorgeGraham, se retire. En octobre, Graham, qui possde leSaturday Evening Post et le mensuel Casket achte pour 3500 dollars leBurtons GentlemansMagazine (qui comptealors 3 500 abonns) et le rebaptise Grahams Gentle-mans Magazine. Dans le premier numro parat le conteL'homme des foules[2].En juin 1841, Edgar est engag comme rdacteur asso-ci par son ami George Graham. Il touche un salaire an-nuel de 800 dollars. Pour la premire fois, il jouit d'unerelle indpendance. La plupart de ses grands articles etl'essentiel de son uvre critique ont paru dans les pagesdu Grahams Magazine. C'est galement la priode la plusheureuse de sa vie. Il poursuit ses attaques contre les cliques et les coteries de New York et de Boston,qui dictent leur loi aux diteurs et aux journalistes desgrands centres urbains. Le tirage de la revue passe 25000 exemplaires, chire exceptionnel pour l'poque[2].Un malheur vient cependant frapper sa famille. Un soir dejanvier 1842, alors qu'elle chante pour des amis, Virginiaest victime d'une hmorragie cause par la rupture d'unvaisseau de la gorge. Elle reste plusieurs mois entre la vieet la mort[2].Peu aprs, le 6 mars, Edgar rencontre Charles Dickens,en tourne aux tats-Unis, avec lequel il discute del'instauration d'un copyright international. Dickens luipromet de lui trouver un diteur en Angleterre. En mai,Edgar quitte le Grahams Magazine, repris par le projet defonder sa propre revue, baptise cette fois The Stylus[2].

    1.6 Esprances et errancesEn mars 1843, il se porte candidat un poste del'administration qui lui laisserait le temps d'crire, grceaux contacts de son ami F. W. Thomas. Toutefois, malgr

    Portrait d'Edgar Allan Poe reproduisant un daguerrotype quiappartenait Sarah Anna Lewis, ralis pendant le sjour Lo-well, Massachusetts, probablement au dbut de l't 1849.

    le soutien de Robert Tyler, le ls du prsident des tats-Unis, il ne peut obtenir aucun poste. Pendant la campagneprsidentielle de 1840, il avait rdig plusieurs pamphletspolitiques opportunistes contre le candidat dmocrateMartin Van Buren (Le Diable dans le beroi) et son colis-tier Richard Mentor Johnson (L'Homme qui tait refait),pour obtenir les bonnes grces du parti whig. De retour Philadelphie le 13 mars, il vit nouveau de maigrespiges[2].En 1844, Edgar sinstalle dans le nord de Manhattan, la ferme Brennan, o il travaille avec acharnement uneHistoire critique de la littrature amricaine qui ne verrajamais le jour. Par ailleurs, il crit des Marginalia, brvesnotes journalistiques souvent tires de ses articles ant-rieurs. Enn, il accepte un emploi subalterne au New YorkMirror de son ami Nathaniel Parker Willis et remet plustard son projet du Stylus[2].Le 28 janvier 1845, il publie Le Corbeau, qui a un succsextraordinaire. Paru dans l'Evening Mirror, le pome estrepris dans de nombreux journaux. Sa renomme gran-dit. Une slection de ses contes parat chez les prestigieuxditeurs Wiley et Putnam New York, puis un recueilde pomes, Le Corbeau et autres pomes en novembre1845[2].Plusieurs de ses comptes rendus critiques sont publisdans le Broadway Journal de Charles Frederick Briggset John Brisco, hebdomadaire d'information artistiqueet culturelle. Le 22 janvier 1845, il devient collabora-teur permanent du journal et lance une campagne clbre New York sous le nom de Guerre Longfellow :

  • 8 1 BIOGRAPHIE

    Edgar et Outis , un correspondant anonyme (Edgarlui-mme selon certaines hypothses), changent de vio-lentes diatribes, l'une ridiculisant Longfellow, l'autre ac-cusant Le Corbeau de plagiat. En juillet, Edgar parvient liminer Briggs, l'un des deux actionnaires du journal.En octobre, Brisco cde ses parts Edgar, qui concr-tise alors son rve, en devenant l'unique propritaire del'hebdomadaire. Toutefois, il saline les journalistes etle public bostonien lors d'une confrence, volontairementobscure, sur son pomeAl Aaraaf. Le 3 janvier 1846, Ed-gar dpose le bilan du Broadway Journal pour cause dedettes[2].

    Cottage des Poe Fordham.

    En mai, Virginia tant de plus en plus malade, la fa-mille sinstalle Fordham, quartier du Bronx, dans lagrande banlieue de New York. Il apprcie les jsuites del'universit de Fordham et ne frquemment dans soncampus, conversant avec les tudiants et les professeurs.La tour du clocher de l'universit de Fordham lui inspirele pome Bells. cette poque, Edgar tombe grave-ment malade et, ne pouvant plus crire, sombre dans lamisre. Le foyer est soutenu par une amie, Marie LouisShew, mais leur pauvret est telle qu'un entrelet dansle New York Express du 5 dcembre appelle les amis dupote l'aide[2].

    Chambre de Virginia Poe dans le cottage des Poe Fordham.

    Le 30 janvier 1847, Virginia dcde Fordham, l'gede 24 ans. Edgar, gravement malade, est soign par Mrs

    Shew et Maria Clemm. cette poque, il est trs occuppar son projet de pome en prose, Eureka ou Essai surl'univers matriel et spirituel. Il sengage dans une qutefrntique d'amitis fminines avec Mrs Lewis, dont ilcorrige les pomes sentimentaux contre rtribution, avecMrs Nancy Locke-Richmond (qui habite Lowell, dansle Massachusetts), dont il sprend et qui sera l'Annie desderniers pomes, enn, avec Mrs Sarah Whitman (qui vit Providence, dans le Rhode Island), potesse spiritua-liste qui il adresse le second pome Hlne et qu'ildemande en mariage. En novembre 1848, dans des cir-constances assez obscures, il absorbe une forte dose delaudanum qui manque de l'empoisonner. De plus, il sestmis boire, lors de la maladie de Virginia, entre 1842et 1847, et il est victime de crises d'thylisme. Il souremme un moment d'une attaque de paralysie faciale[2].Le 13 novembre, Mrs Whitman accepte de l'pousersil renonce l'alcool. Le 23 dcembre, Providence, ildonne devant deux mille personnes sa clbre confrencesur Du Principe potique (qui ne sera publie qu'aprs samort). Deux jours plus tard, 25 dcembre, doivent treclbres les noces avec Mrs Whitman. Toutefois, le len-demain, celle-ci reoit une lettre anonyme lui apprenantde prtendues relations immorales entre Edgar et unede ses amies. De plus, on lui apprend que son anc a pas-s la nuit boire avec des jeunes gens dans une tavernede la ville. Aussitt, elle dcide de rompre avec lui[2].De retour Fordham, Edgar reprend son projet de revuelittraire avec E.H.N. Patterson. Aprs une visite MrsRichmond, il entreprend un voyage dans le Sud pour ras-sembler des fonds en faveur de sa revue. Parti de NewYork le 30 juin 1849, il sjourne tout l't Richmond,o il retrouve Elmira Royster Shelton, veuve depuis lamort de son mari en 1844, avec laquelle il songe se ma-rier, et redonne sa confrence sur Le Principe potique,qui rencontre un trs grand succs. Il la refait galement Norfolk (Virginie)[2].

    1.7 Une mort mystrieuseLe 27 septembre, Edgar quitte Richmond en bateau pourBaltimore, o il dbarque le lendemain. On perd alors satrace pendant quatre jours[2].Le 3 octobre 1849, Joseph W. Walker envoie un mes-sage au Dr James E. Snodgrass : Cher Monsieur, Ily a un monsieur, plutt dans un mauvais tat, au 4e bu-reau de scrutins de Ryan, qui rpond au nom d'Edgar A.Poe, et qui parat dans une grande dtresse et qui dit treconnu de vous, et je vous assure qu'il a besoin de votreaide immdiate. Vtre, en toute hte, Jos. W. Walker. L'endroit o Edgar rapparat, plus connu sous le nom de Gunners Hall , tait une taverne, qui (comme souvent l'poque) servait de lieu de vote pendant les lections[2].Le Dr Snodgrass et Henry Herring, l'oncle d'Edgar,viennent chercher l'crivain, qu'ils prsument ivre.D'aprs les dirents tmoignages, au lieu de son cos-

  • 1.8 La tombe d'Edgar Poe 9

    Portrait de Virginia Poe sur son lit de mort, peint en 1847.

    tume de laine noir, il portait un manteau et un pantalond'alpaga de coupe mdiocre, vieillis et salis, et dont lescoutures avaient lch en plusieurs points, ainsi qu'unepaire de chaussures uses aux talons et un vieux chapeautout dchir, presque en lambeaux, en feuilles de palmier.La chemise tait toute chionne et souille, et il n'avaitni gilet ni faux-col[2].Conduit au Washington College Hospital, il alterne entredes phases de conscience et d'inconscience. Aux ques-tions qu'on lui pose, il rpond par des phrases incoh-rentes. Son cousin, Neilson Poe, venu lui rendre visite, nepeut le voir. Edgar meurt, ociellement d'une conges-tion crbrale , le dimanche 7 octobre, 3 h ou 5 h dumatin. Il est inhum dans le cimetire presbytrien de laville, le Westminster Hall, maintenant intgr l'cole dedroit de l'universit du Maryland[2].Plusieurs thories ont t mises pour expliquer la mortd'Edgar. On a prtendu, ainsi, qu'il serait mort dessuites d'une trop grande consommation d'alcool. D'autresmettent en avant des ennuis de sant. En 1847, il avaitt victime d'une longue maladie qui lui aurait caus unelsion au cerveau. De mme, en 1848, le Dr John W.Francis aurait diagnostiqu une maladie du cur, diag-nostic qu'Edgar Poe aurait d'ailleurs rejet. Enn, dansses lettres Maria Clemm, les 7 et 14 juillet, il indiquequ'il est malade, parlant d'une amlioration de son tat le19. Parmi les maladies qui auraient pu causer sa mort, ona parl de la tuberculose, de l'pilepsie, du diabte ou dela rage[2].Autre hypothse mise en avant : il aurait retrouv des an-ciens de West Point, qui l'auraient invit boire. Rentrant

    Copie photographique du portrait d'Edgar Allan Poe, peint parOscar Halling la n des annes 1860 partir du daguerrotype Thompson , l'un des derniers portraits de Poe raliss en 1849.

    seul, dans un tat d'ivresse, il aurait t vol et battu pardes brutes et aurait err dans les rues pendant la nuit, avantde sombrer inconscient[2].Cependant, la thorie la plus largement admise est qu'ilaurait t victime de la corruption et de la violence, quisvissaient de manire notoire lors des lections. De fait,la ville tait alors en pleine campagne lectorale (pourla dsignation du shrif, le 4 octobre) et des agents desdeux camps parcouraient les rues, dun bureau de vote lautre, pour faire boire aux nafs un cocktail dalcool et denarcotiques an de les traner ainsi abasourdis au bureaude vote. Pour parfaire le stratagme, on changeait la te-nue de la victime, qui pouvait tre battue. Le faible curd'Edgar Poe n'aurait pas rsist un tel traitement[2].

    1.8 La tombe d'Edgar Poe

    Poe est enterr lors d'une crmonie rduite sa plussimple expression et plac dans une tombe non marquequi progressivement sera recouverte d'herbes.En 1860, sa famille se mobilise pour orir une pierretombale de marbre blanc au pote nglig de Baltimoreportant l'pitaphe : Hic Tandem Felicis Conduntur Reli-quae. Edgar Allan Poe, Obiit Oct. VII 1849 et sur l'autreface l'inscription : Jam parce sepulto , mais la pierre estdtruite accidentellement avant mme sa mise en place.Grce une souscription initie en 1865 et relaye par les

  • 10 2 SA PERSONNALIT

    Monument plac en 1913 l'emplacement originel de la tombed'Edgar Poe, dans le cimetire presbytrien de Baltimore.

    lves de l'universit du Maryland, Poe est rinhum le1er octobre 1875 sur un nouvel emplacement, et une vri-table crmonie est organise sur sa nouvelle tombe le 17novembre qui mentionne cette fois une date de naissanceerrone (20 janvier au lieu du 19). Le nouveau monumentn'a aucune pitaphe, mme si plusieurs suggestions ontt faites en particulier par Oliver Wendell Holmes. Lapierre tombale mentionne seulement les noms et les datesde ses occupants. En 1885, les restes de Virginia Poe, en-terrs en 1847 New York, ont t apports Baltimoreet inhums avec ceux de Poe et de Maria Clemm, d-sormais runis. Ce monument sera dgrad par le temps,remplac par un monument en bronze, lui-mme vol etremplac[2].Ce n'est nalement qu'en 1913 qu'une autre pierre com-mmorative est repositionne, d'abord au mauvais en-droit, puis nalement l'emplacement originel de latombe d'Edgar Poe, dans le cimetire presbytrien deBaltimore avec l'pitaphe suivante tire du pome LeCorbeau : Quoth the Raven, Nevermore. (Le corbeaudit : Jamais plus ! )[16],[17].Depuis 1949, les admirateurs de Poe se runissent chaqueanne sur sa tombe, l'anniversaire de sa naissance, le 19janvier. l'occasion du bicentenaire de sa naissance, des fun-railles solennelles, prsides par John Astin ont t orga-nises par le Poe House and Museum de Baltimore le 11octobre 2009, son enterrement n'ayant pas t annoncpubliquement en 1849 et l'assistance autour de son cer-

    cueil stant alors rsume dix personnes[18].Chaque 19 janvier de 1949 2009, une mystrieuse per-sonne a dpos sur sa tombe trois roses et une bouteillede cognac[19].

    2 Sa personnalit

    Copie du manuscrit original de The Spirits of the Dead, unpome d'Edgar Allan Poe.

    Dot d'une vaste intelligence, Edgar Allan Poe tait unhomme trs courtois mais d'une frocit sans gale, qui lebrouilla avec de nombreuses personnes. Ses amis taienttoujours frapps par sa tenue soigne l'excs et la clartde son locution. De mme, ses manuscrits se distinguentpar la fermet, la rgularit et l'lgance de son critureet ne comportent que peu de ratures. Trs souvent, il cri-vait sur des feuilles de bloc-notes qu'il collait les uns auxautres de manire former des rouleaux trs stricts. Uneanalyse graphologique de ces manuscrits a t ralise,et elle rvlerait une intelligence ne dormant jamais ,d'une indpendance extrme l'gard des conventions, etqui contrle, ou cherche toujours contrler, une extra-ordinaire sensibilit, somme toute, un crbral [20].Dans son travail, il se mait du premier jet, du sponta-n. Press par le besoin d'argent, il livrait le plus souventdes contes non revus aux journaux ou revues auxquelsils taient destins. Toutefois, lors des republications, ilapportait ceux-ci d'importants changements, toujoursdans le sens d'un meilleur resserrement du texte. Durantles derniers mois de son existence, il rvisa de prs sesctions et ses crits thoriques ou critiques en vue de lapremire grande dition de ses uvres, qui parut New

  • 2.1 Poe et l'alcool 11

    York en 1850.Trs conscient de son intelligence, logicien, il aimait fairemontre de ses capacits analytiques. Ainsi, lors de la pu-blication en feuilleton de Barnab Rudge (1841), romande Dickens, il aurait devin la n de l'intrigue avant laparution des dernires livraisons. De mme, Le Mystrede Marie Roget est inspir d'un fait rel, l'assassinat deMary Cecil Rogers New York en 1841, dont le corpsavait t retrouv dans l'Hudson, prs de la rive du NewJersey. Dans une lettre date du 4 juin 1842, il expliqueque, dans son conte, en faisant faire Dupin une ana-lyse trs longue et rigoureuse de la tragdie et en re-prenant les opinions et les arguments de la presse , ildmontre le caractre fallacieux de l'opinion reue eta indiqu l'assassin d'une manire qui donnera un nou-vel lan l'enqute , expliquant que la jeune femme n'apas t assassine, comme on le pensait, par une bandede voyous[21].Sa supriorit dans l'art d'crire fut aussi marque parquelques canulars, o il appliqua sa thorie de l'eet. Le13 avril 1844, il t paratre dans un numro spcial duNew York Sun un conte, Le Canard au ballon, prsentcomme un fait rel. Par cette adroite mystication, il mar-quait son retour sur la scne littraire new-yorkaise[22].Quant La Vrit sur le cas de M. Valdemar, conte paruen 1845, l'diteur, qui le publia comme un pamphlet, etles journaux qui le reprirent dans les ditions anglaises leprsentrent comme un rapport scientique (parce qu'ilsavaient t dups). Elizabeth Barrett Browning lui cri-vit pour louer la puissance de l'crivain et cette facultqu'il a de transformer d'improbables horreurs en chosesqui paraissent si proches et si familires [23].Idaliste, il tait aussi trs ambitieux, ce qu'il ne cachaitpas. Il cona un jour John Henry Ingram : J'aime lagloire, j'en raole ; je l'idoltre ; je boirais jusqu' la liecette glorieuse ivresse ; je voudrais que l'encens monte enmon honneur de chaque colline et de chaque hameau etde chaque ville et de chaque cit sur terre [24].Ds l'enfance, il lisait Byron, dont l'inuence devait mar-quer ses premiers pomes, Coleridge et la plupart des ro-mantiques de son poque. Par la suite, il devait se d-marquer de ces auteurs et se signala par des critiques as-sez froces contre Coleridge. Il connaissait aussi parfai-tement la littrature classique et gotait particulirementPope. Il professa une grande admiration pour Ondine,conte de Friedrich de La Motte-Fouqu, pour Shelley[25],pour le gnie de Dickens (notamment pour Le Magasind'antiquits), pour Hawthorne. En revanche, il exprimaitde svres critiques l'gard de Carlyle, d'Emerson (qu'ilconsidrait comme la respectueuse rplique du pre-mier), de Montaigne, dont l'emploi de la digression dansses Essais tait en contradiction avec ses ides sur la n-cessaire unit d'un texte. De mme, sil pouvait dire deJohn Neal que son art est grand, il est d'une nature le-ve , il mettait en avant ses checs rpts () dansle domaine de la construction de ses uvres , due, selon

    Dvoilement de la nouvelle tombe d'Edgar Allan Poe au cimetirede Westminster, Baltimore.

    lui, soit une dcience du sens de la totalit , soit une instabilit de temprament [26].Malgr ses eorts, il ne vcut jamais dans une relle ai-sance, mais connut souvent la misre, mme sil bnciade son vivant d'une relle clbrit, surtout par ses acti-vits de journaliste et son pome Le Corbeau.

    2.1 Poe et l'alcool

    L'alcoolisme de Poe a t dmesurment exagr, poursuggrer que sa vie aurait t une longue suite de beuve-ries et le disqualier en tant qu'auteur. D'abord, il paratdraisonnable de considrer qu'il ait pu crire ou conce-voir ses pomes ou ses contes sous l'inuence de l'alcool,ne serait-ce qu'en raison de la longueur, de l'arrondi et dela construction soigne de ses phrases. Ensuite, son irtavec l'alcool tait intermittent - sil lui arrivait de boireplusieurs jours de suite, il pouvait ne pas toucher unegoutte d'alcool pendant des mois ou des annes[27].Avant 1841, il n'existe aucun document tmoignant deses rapports l'alcool. En avril 1841, il crivit au docteurJ. Evans Snodgrass : Je suis temprant jusqu' la ri-gueur... aucune priode de ma vie je n'ai t ce que leshommes peuvent appeler intemprant... Mon tempra-ment sensible ne pouvait supporter une excitation qui taitde chaque jour chez mes compagnons. Pour faire court, ilest parfois arriv que je sois compltement ivre. Pendantquelques jours, aprs chaque excs, j'tais invariablementclou au lit. Mais cela fait maintenant quatre annes en-tires que j'ai abandonn toute espce de boisson alcoo-

  • 12 3 SES CRITS

    Portrait d'Edgar Allan Poe, par William Abbott Pratt (1818-1879) Richmond (Virginie) en septembre 1849. Les deux da-guerrotypes pris par Pratt lors de cette sance sont les derniers avoir t raliss avant la mort de l'auteur Baltimore en octobre1849.

    lise - quatre ans, l'exception d'un seul cart... quandj'ai t incit recourir occasionnellement au cidre, dansl'espoir de soulager une attaque nerveuse . Il est possiblequ'il ait dcouvert l'alcool l'universit en 1826, commenombre d'autres jeunes gens, mais l'un de ses camarades atmoign du fait qu'il tait rput, parmi les professeurs,pour sa sobrit, son calme et sa discipline. Par la suite, ilest demeur de longues annes sans boire il obtint troislettres de recommandation lors de son dpart de l'armeen 1829. Sa consommation aurait repris West Point,mais les tmoignages ce sujet sont douteux. Plus tard,l'un de ses amis a fait tat d'une consommation modrede liqueur, durant son sjour Baltimore, en 1832[27].C'est Richmond, en 1835, qu'on trouve les premirestraces avres d'une consommation d'alcool excessive,mais occasionnelle. Dans sa lettre Snodgrass, Poe ex-plique : Pendant une brve priode, quand j'habitais Richmond et publiais le Messenger, j'ai certainement c-d la tentation, avec de longs intervalles, suscite detous cts par l'esprit de convivialit du Sud . Aprsplusieurs annes de sobrit, la suite de son dpartdans le Nord, il semble qu'il se soit remis boire, en di-verses occasions, l'poque de la maladie de son pouse,la succession des amliorations intermittentes et des re-chutes l'ayant fait sombrer dans la dpression. Vers la nd'aot 1849, Poe rejoignit la division Shockoe Hill desSons of Temperance, Richmond. Quant aux rumeursd'alcoolisme, elles sont fondes sur le fait que, d'une part,

    il ne supportait pas l'alcool, et que, d'autre part, plusieurspersonnes, soit qu'elles fussent fches avec lui (commeThomas Dunn English), soit qu'elles pussent se comptercomme ses ennemis, ont prot de ces quelques occur-rences o il est apparu ivre pour gnraliser et prtendrequ'il tait alcoolique, cela an de le blesser et de salir sonhonneur, puis sa mmoire[27],[28]. De mme, si le vin estun thme frquent, dans les contes de Poe, il apparattoujours sur un mode satirique ; les personnages dcritscomme des connaisseurs sont gnralement ivres ou sots ;le plus noble des vins n'apparat pas comme un moyen derendre la vie plus agrable ou plus riche, mais comme unpige pour l'imprudent et le faible. Le vin servait Poe demtaphore travers lui, il se moquait des prtentionsde l'Homme et dnonait ses tares[29].

    3 Ses crits

    Tombe d'Edgar Poe, de Virginia et de Maria Clemm Baltimoredepuis 1875.

    L'ambition d'Edgar Poe tait de crer une vritable litt-rature nationale. En eet, cette poque, l'inuence eu-ropenne tait prpondrante et la production du vieuxcontinent auait aux tats-Unis dont la littrature hormis Washington Irving et James Fenimore Cooper ne brillait gure que par ses histoires d'horreur l'auteurle plus connu tant alors Charles Brockden Brown etses romans sentimentaux. ce titre, son uvre de cri-

  • 13

    tique littraire fut marque par une vritable exigence dequalit, ainsi que la dnonciation des facilits et des pla-giats. Longfellow fut la plus illustre de ses victimes ; ilne rpondit jamais ses accusations, encore que ses amisse ssent un plaisir, en rponse, de calomnier Edgar Poedans les milieux littraires new-yorkais[28].Edgar Poe a laiss d'importants crits thoriques, inuen-cs par August Wilhelm Schlegel et Coleridge, qui per-met de donner sens son uvre. Ses rexions littrairesrenvoient ses conceptions cosmogoniques. Dans Eure-ka, il explique que l'univers, l'origine, tait marqu parl'unicit. Il a clat par la suite en quelque chose quel'on pourrait rapprocher de la thorie du Big Bang, maisil aspire retrouver son unit. De mme, en littrature,l'unit doit l'emporter sur toute autre considration. D'ola thorie de l'eet unique qu'il dveloppe dans Philoso-phie de la composition (traduit par Baudelaire sous le titredeGense d'un pome) : le but de l'art est esthtique, c'est--dire l'eet qu'il cre chez le lecteur. Or, cet eet ne peuttre maintenu que durant une brve priode (le tempsncessaire la lecture d'un pome lyrique, l'excutiond'un drame, l'observation d'un tableau, etc.). Pour lui,si l'pope a quelque valeur, c'est qu'elle est composed'une srie de petits morceaux, chacun tourn vers un ef-fet unique ou un sentiment, qui lve l'me . Il asso-cie l'aspect esthtique de l'art l'idalit pure, armantque l'humeur ou le sentiment cr par une uvre d'artlve l'me et constitue, de ce fait, une exprience spiri-tuelle. Le pome, le conte, le roman ne doit tendre quevers sa ralisation, et toute digression doit tre rejete.De mme, le roman thse, o l'intrigue est entrecoupede dissertations sur tel ou tel sujet, est proscrire. Adver-saire du didactisme, Poe soutient, dans ses critiques lit-traires, que l'instruction morale ou thique appartient un univers dirent du monde de la posie et de l'art, quidevrait seulement se concentrer sur la production d'unebelle uvre d'art[28].L'univers, dit-il, est un pome de Dieu, c'est--dire qu'ilest parfait. Mais l'Homme, aveugle aux uvres de Dieu,ne voit pas cette perfection. C'est au pote, qui a l'intuitionde cette perfection, grce son imagination cratrice, dela faire connatre l'humanit. Mais certains potes m-galomanes, guids par ce que les Grecs anciens appelaienthubris, au lieu d'admettre l'impossibilit de l'imitationparfaite de l'intrigue de Dieu par l'Homme, prtendentse livrer une concurrence sacrilge. Marqus non parl'imagination cratrice, mais par la fancy une fantai-sie dlirante crant l'erreur, l'illusion , ils ne voientpas la perfection de la cration divine ; leur esprit aveu-gl interprte le monde en fonction de leur cur, de leurpropre tourment intrieur ; ils sont vous au nant par leurambition promthenne. Dans la premire catgorie, onpeut citer le chevalier Auguste Dupin (Double assassinatdans la Rue Morgue, Le Mystre de Marie Roget et LaLettre vole), William Legrand (Le Scarabe d'or) ou lebaron Ritzner von Jung (Mystication). De mme, danscertains contes, l'illusion est rvle par un parent au nar-

    rateur vreux qui a fui une pidmie de cholra dans LeSphinx, par des lunettes qu'on ore au narrateur myopedans Les Lunettes, par la rvlation des causes psychoso-matiques de la sorte de catalepsie dont soure le narra-teur dans L'Enterrement prmatur. Dans la seconde ca-tgorie, la gure la plus marquante est Roderick Usher,dont l'inuence nfaste contamine le regard du nar-rateur et lui fait voir comme surnaturels des phnomnesqui ont, en fait, une explication rationnelle (Poe dissmi-nant adroitement les indices de cette explication dans letexte)[28].

    Manuscrit dEulalie, avec la signature d'Edgar Allan Poe.

    Dans La Lettre vole (en anglais, The Purloined Letter),Edgar Poe imagine une intrigue o un certain D. (peut-tre un frre du hros, le chevalier Auguste Du-pin, comme semble l'indiquer la citation de la tragdieAtre et Thyeste de Crbillon pre : Un destin si fu-neste, / S'il n'est digne d'Atre, est digne de Thyeste. )vole une dame de qualit une lettre compromettante.Pour la cacher aux policiers, qui surveillent ses allers-retours et fouillent son htel pendant son absence, il lamet bien en vidence dans un tableau accroch au mur.L'aveuglement des policiers, l'esprit mdiocre, renvoie l'aveuglement des hommes, incapables de saisir la per-fection de l'intrigue de Dieu. Quant D. , Poe le dcritcomme domin par la fancy, au contraire du chevalierDupin, qui nit par l'emporter, grce son imaginationcratrice[28].La narration, chez Poe, est marque par la polysmie,dont tmoignent les nombreux jeux de mot, dans lestextes tragiques comme dans les textes comiques. Le nar-rateur, qui se signale le plus souvent par des lectures n-fastes (littrature fantastique l'allemande, romans go-thiques, sotrisme, mtaphysique), dcrit une histoiredforme par sa fancy, il ne matrise pas son criture,dans laquelle plusieurs indices permettent d'apprhenderla ralit sous-jacente[28].Nombre d'histoires d'Edgar Poe, principalement cellesqui devaient gurer dans les Contes de l'In-Folio, qu'ellesrelvent du tragique ou du comique, appartiennentau registre de la parodie. Son but est de dmontrerl'inconsistance des fausses gloires de son temps, dont seuls

  • 14 4 POSTRIT

    quelques-uns ont chapp l'oubli. Ainsi, Metzengersteinimite les horreurs inventes dans les romans gothiques,comme Le Chteau d'Otrante d'Horace Walpole ou Leslixirs du diable d'Ernst Theodor Amadeus Homann.L'histoire repose sur la croyance en la mtempsycose,pour laquelle Edgar Poe a toujours manifest un profondmpris et qui relevait pour lui de l'alination mentale.Dans Le Duc de l'Omelette, il se moque des manirismeset du style aect de Nathaniel Parker Willis. Dans Unvnement Jrusalem, qui reprend un roman de HoraceSmith, Zilhah, a Tale of the Holy City (1829), il ridiculisel'orientalisme des romantiques. Quant Manuscrit trouvdans une bouteille, il reprsente un pastiche des rcits devoyage. De mme, des contes comme Brnice raillent lesoutrances auxquelles se livraient les revues de l'poque.Le Roi Peste, de son ct, dmonte les mcanismes duroman Vivian Grey (1826), rcit plein de fantaisie d-bride travers lequel, non sans incongruit, BenjaminDisraeli entendait dnoncer l'ivrognerie. De mme, dansComment crire un article la Blackwood et A Pre-dicament, la satire dnonce l'absurdit des contes sen-sation, qui faisaient la fortune du Blackwoods Magazine,trs clbre revue d'dimbourg. Quant l'hrone, Psy-ch Zenobia, c'est une femme de lettres amricaine, un bas-bleu , Margaret Fuller, dont les sympathies pourles transcendantalistes susaient nerver Poe[28].Plus largement, quand l'actualit ne venait pas lui fournirun sujet, il puisait assez souvent dans ses nombreuses lec-tures (que favorisait son travail de critique littraire) pourconcevoir et construire ses uvres de ction. Ainsi, HopFrog est inspir de l'accident advenu Charles VI lors dubal des ardents, tel que l'a dcrit Jean Froissart dans sesChroniques. De mme, William Wilson est directementinspir de la trame d'un pome dramatique que Byron au-rait eu l'intention d'crire, dont Washington Irving avaitrvl le contenu dans The Gift en 1836. Nathaniel Haw-thorne stait lui-mme servi de ce matriau pour rdigerHowes Masquerade[28]. Il sest galement inspir, pour sanouvelle La Barrique d'Amontillado, de La Grande Bre-tche d'Honor de Balzac[30].Il pouvait aussi faire appel, comme tout crivain, sonexprience personnelle. Ainsi, Un matin sur le Wissa-hicon relate au dpart une promenade qu'il avait faite Mom Rinkers Rock et la rencontre d'un daim apprivoi-s, mme sil sloigne vite de la simple transcription desouvenirs pour se livrer une contemplation merveillede la nature et une rexion sur l'altration des paysagescre par la prsence humaine, et plus largement sur lesrapports entre l'industrie humaine et la beaut (sa descrip-tion perdant tout ralisme pour basculer dans l'onirisme etorir un coup d'il phmre sur une vision cleste)[28].

    4 PostritArticles dtaills : Inuence littraire d'Edgar Allan Poe,Inuence d'Edgar Allan Poe et Poe dans la culture popu-

    laire.Edgar Poe est un auteur prolique, qui laisse deux ro-

    Frontispice de la 8e dition d'An American Anthology (1787-1900) d'Edmund Clarence Stedman. Figurent, avec Poe, degauche droite et de haut en bas, Henry Wadsworth Longfellow,Walt Whitman, John Greenleaf Whittier, William Cullen Bryant,Oliver Wendell Holmes, James Russell Lowell et Sidney Lanier.

    mans, de nombreux contes et pomes, outre ses essais,ses critiques littraires et son abondante correspondance.Une partie importante de ses contes et pomes ont ttraduits en franais[31] par Charles Baudelaire et StphaneMallarm. D'une trs grande qualit littraire, ces traduc-tions comportent cependant quelques erreurs et libertspar rapport l'original, parfois graves pour la comprhen-sion de la pense de Poe[32],[33],[34]. Si les pomes ont pufaire l'objet de retraductions, le rle jou par Baudelairedans la clbrit de Poe en Europe empche tout travailen ce sens, et seuls les textes qu'il a laiss de ct ont faitl'objet de traductions plus rcentes. On trouve plusieurscontes et pomes de Poe en accs libre sur le web.Pendant longtemps, l'image d'Edgar Poe fut tronque ;elle l'est encore dans une partie importante du public[35].Poe fut victime d'un pasteur baptiste bien-pensant, parailleurs littrateur jaloux, Rufus Griswold (1815-1857) le pdagogue vampire , selon le mot de Baudelaire, qui sacharna dtruire son image[36]. Le 9 octobre1849, dj, il crivait dans le New York Tribune : Ed-gar Poe est mort. Il est mort Baltimore avant-hier. Cefaire-part tonnera beaucoup de personnes, mais peu enseront attristes. () L'art littraire a perdu une de sesplus brillantes et de ses plus bizarres clbrits[28]. Parla suite, charg avec James Russell Lowell et NathanielParker Willis d'assurer l'dition des uvres posthumes

  • 15

    Illustration du Corbeau d'Edgar Allan Poe par Gustave Dor, en1884.

    de Poe[37], il rdigea une notice biographique parue entte du troisime tome, chef d'uvre d'ambiguts sug-gestives, de faux vraisemblables, de mensonges masqus,d'imaginations superbement joues selon Claude Ri-chard. Il prtendit ainsi qu'il tait alcoolique, mlanco-lique, c'est--dire victime d'un dsquilibre mental, etque c'tait un personnage sinistre qui avait des clairsde gnie . Les lgendes qu'il forgea eurent longtempsseules droit de cit, malgr les protestations des amis dePoe (Sarah Helen Whitman, John Neal, George Rex Gra-ham, George W. Peck, Mrs Nichols ou Mrs Weiss)[38].C'est grce aux travaux de John Henry Ingram (1880)[39],James A. Harrison (1902)[40] et Arthur Hobson Quinn(1941)[41] que la vrit sur le travail de l'crivain futrtablie, avec l'dition, en 1902, des uvres compltesde Poe, dite Virginia dition, qui comporte dix-septvolumes[28],[42].En France mme, o ses uvres ont connu trs tt unlarge cho, grce essentiellement aux eorts de CharlesBaudelaire, nombre d'tudes tmoignent d'une mcon-naissance assez large du pote amricain. Une part deslgendes qui se colportent ont d'ailleurs t transmises parBaudelaire, lui-mme, qui sest reconnu dans cette imagede l'crivain hant et misrable et l'a prsent avec tropd'insistance comme le parangon des potes maudits[43]et sulfureux. Mme sil dnonce largement les lgendescolportes par Rufus Griswold (parmi lesquelles celle de

    l'alcoolisme de Poe), rappelant que, selon plusieurs t-moins, il ne buvait gnralement que fort peu, il dcritce suppos alcoolisme comme un moyen mnmonique,une mthode de travail [44]. De mme, il lui attribue sespropres penchants pour la drogue[28].

    Illustration dUlalume par Dante Gabriel Rossetti (conserve auBirmingham City Museum and Art Gallery).

    Plus tard, en 1933, Marie Bonaparte se livra une im-portante tude psychanalytique, qui est frquemment ci-te parmi les grandes critiques de Poe et de son uvre,et qui a eu une grande inuence sur la rception del'uvre de Poe, ne serait-ce qu'en raison de son analysedes textes de Poe suivant le prisme de la psychanalysefreudienne. Cela dit, plusieurs critiques considrent sonouvrage comme assez contestable dans sa manire de re-produire et d'amplier certaines lgendes vhicules parGriswold. Par exemple, elle arme qu'Edgar Poe auraitaperu, dans sa petite enfance, ses parents faisant l'amour,dduisant de cet vnement des complexes dont tmoi-gneraient, selon elle, ses textes. Inuence par les l-gendes rptes l'envi depuis Griswold, qui prsententPoe comme un tre neurasthnique, alcoolique, drogu,marqu par la fatalit[45], elle fait partie des analystesqui considrent que Poe a crit une uvre largementautobiographique, transcrivant sur le papier ses propresterreurs[46]. Pour ce faire, si elle corrige certaines erreursde la traduction de Baudelaire[47], elle se livre elle-mme certaines dformations, pour justier son propos. Ain-si, la phrase : Si dans maintes de mes productions, laterreur a t le thme, je soutiens que cette terreur n'estpas d'Allemagne, mais de l'me que j'ai dduit cetteterreur de ses seules sources lgitimes et ne l'ai pous-se qu' ses seuls rsultats lgitimes. , tire de la pr-face des Contes du grotesque et de l'arabesque, devient,sous sa plume : Si dans maintes de mes productions, laterreur a t le thme, je soutiens que cette terreur n'estpas d'Allemagne, mais de mon me . Pour ces critiques,cette lecture ignore pour une part le travail de l'crivain

  • 16 5 HOMMAGES

    et mconnat la pense de Poe, que l'auteur prtend qua-lier de ncrophile en partie refoul en partie subli-m [48],[49],[50]. Ainsi, selon le psychanalyste douardPichon, les tudes des psychanalystes sur les artistes,reprsentes surtout, en France, par celles de Laforguesur Baudelaire et de Marie Bonaparte sur Edgard Poe,contiennent maints lments intressants, mais Freud a lebon sens d'crire que la psychanalyse ne peut rien nousdire de relatif l'lucidation artistique[51] . Par ailleurs,et dans une perspective trs dirente de celle d'une Ma-rie Bonaparte ou d'un Ren Laforgue, Jacques Lacan agalement livr un commentaire psychanalytique de lanouvelle intitule La Lettre vole[47].

    5 Hommages

    Statue d'Edgar Allan Poe, par Moses Ezekiel (1917), la facultde droit de l'universit de Baltimore.

    Depuis 1917, une statue d'Edgar Allan Poe ralise parMoses Ezekiel est installe dans le campus de la facult dedroit de l'universit de Baltimore, l'initiative de l'EdgarAllan Poe Memorial Association of Baltimore, fonde enavril 1907 par le Womens Literary Club of Baltimore[52].Une statue en bronze de l'auteur, uvre de Charles Ru-dy, a t oerte la ville de Richmond par le Dr GeorgeEdward Barksdale. Installe avec un socle de granit rosesur le square prs du Capitole de l'tat de Virginie le 30janvier 1959, elle a t inaugure le 7 octobre suivant[53].Une plaque commmorative a t appose le 19 janvier1989, pour le 180e anniversaire de sa naissance, sur la fa-ade d'un immeuble prs de Carver Street (actuellement,Charles Street South)[6],[54],[55], dans le quartier de BayVillage, Boston, o il a vu le jour. Puis, le 27 avril 2009,

    Statue d'Edgar Allan Poe, prs du Capitole de l'tat de Virginie, Richmond (Historic American Buildings Survey, Librairie duCongrs, Washington).

    lors du bicentenaire de sa naissance, le maire de Boston,Thomas Menino, a inaugur avec Paul Lewis, professeur Boston College, le square Poe, situ dans le mme quar-tier, l'angle de Boylston Street et de Charles Street, enface du Boston Common[56],[57].L'universit de Virginie, Charlottesville, conserve lammoire d'Edgar Allan Poe et de la chambre o il a v-cu de fvrier 1826 mars 1827. On a donn son nom l'alle (Poe Alley) qui borde le btiment.La West 84th Street, New York, a t baptise Ed-gar Allen Poe Street . Elle est situe dans l'Upper WestSide, au nord-ouest de Manhattan, entre Riverside Parket Central Park, et coupe par Broadway. C'est l que setrouvait la ferme des Brennan, o les Poe ont vcu quelquetemps entre 1844 et 1845[58]. On trouve galement uneplace son nom dans le Bronx, proximit du cottage oles Poe ont habit entre 1846 et 1849[59].En 1927, une voie a t ouverte dans la zone de la butteBergeyre, situe dans le quartier du Combat, au sud-ouestdu 19e arrondissement de Paris, proximit du parc desButtes-Chaumont ; elle a t baptise rue Edgar-Poe l'anne suivante[60].Plusieurs autres rues portent son nom dans le monde,notamment Berkeley, Bologne, Carhaix-Plouguer,Fontaine-le-Comte, Hartsdale (tat de New York),Le Havre, Laredo (Texas), Mrignac, Nmes, Niort,

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    Palerme, Palo Alto, Portland, Providence, Reggiod'milie, Richmond, So Jos dos Pinhais, San Diego,Staten Island, Tours, Woodmere (tat de New York),Xbia ; des avenues Ames, Cleveland, Dayton, EastMeadow, Lithopolis (Ohio), Mount Pleasant (Carolinedu Sud), Newark, Northridge (Ohio), Somerset (NewJersey), Staord (Virginie), Urbana, Vandalia (Ohio),Westeld, Worthington (Ohio) ; des places Baldwin(tat de New York), Faireld, Piscataway, Shelton, SouthPlaineld (New Jersey), Westerville (Ohio) ; des cours Annandale (Virginie), Kendall Park (New Jersey) et Mor-ganville (New Jersey), Norfolk, New Windsor (tat deNew York), North Wales (Pennsylvanie), Roxbury (NewJersey), Staten Island, Williamstown (New Jersey).Plusieurs coles ont adopt son nom, notamment lescoles lmentaires dArlington Heights (Illinois), deSuitland, dans le comt de Prince George (Maryland)(Maryland), ou de Girard Estate, au sud de Philadelphie,inscrite dans le NRHP depuis le 4 dcembre 1986, ain-si que lcole lmentaire et secondaire (Junior HighSchool) de San Antonio. Paris, un lyce priv souscontrat, le lyce Edgar-Poe , porte son nom depuis sacration en 1965 dans le 10e arrondissement de Paris[61].

    6 Demeures conserves

    The Edgar Allan Poe National Historic Site, Philadelphie(Pennsylvanie).

    La plus ancienne des maisons existant encore o ait v-cu Poe se trouve Baltimore. Elle est conserve sous laforme dun Muse Edgar Allan Poe. Poe est cens avoirvcu dans cette maison 23 ans, quand il sinstalla unepremire fois avec Maria Clemm et Virginia ainsi que sagrand-mre et, peut-tre, son frre William Henry Leo-nard Poe. Elle est ouverte au public, de mme que le sigede la Socit Edgar Allan Poe[62].Poe, son pouse Virginia et sa belle-mre Maria ont, parla suite, lou plusieurs maisons Philadelphie, mais seulela dernire de ces maisons est encore debout. La maisonde Spring Garden, o vcut lauteur en 1843-1844, est au-jourdhui conserve par le Service des parcs nationaux en

    Muse Edgar Allan Poe de Richmond.

    tant que Site historique national Edgar Allan Poe. Elle sesitue entre la 7e rue et la rue Spring Garden et est ouvertedu mercredi au dimanche de 9 heures 17 heures[63].La dernire maison de Poe, un cottage dans le Bronx, New York, est galement conserve[64].La plus ancienne maison de Richmond, baptise Virgi-nia , o Poe na jamais vcu, est aujourdhui le sige dunMuse Edgar Allan Poe, centr sur les premires annesde lcrivain auprs de la famille Allan[65].

    7 Adaptation de ses uvresArticle dtaill : Liste d'adaptations d'uvres d'EdgarAllan Poe la tlvision et au cinma.

    7.1 The Fall of the House of Usher (1839)Au cinma[66] la premire adaptation est le lm franaismuet en 1928 La Chute de la maison Usher ralis parJean Epstein. Suit un court mtrage muet d'horreur am-ricain la mme anne : The Fall of the House of Usher[67]ralis par James Sibley Watson and Melville Webber.Il faut attendre 1960 pour voir La Chute de la maisonUsher[68], lm fantastique amricain ralis par RogerCorman. Dans les annes 2000 plusieurs lms ont t ra-liss. The Fall of the Louse of Usher[69] lm d'horreur an-glais de Ken Russell interprt par lui-mme et MedivalBbes. L'anne suivante : Descendant[70] lm hollandaisen anglais avec Katherine Heigl et Jeremy London. En2004 : Usher crit et ralis par Roger Leatherwood. Eten 2006, The House of Usher[71] lm policier ralis parHayley Cloake.Trois opras ont galement t crit : La Chute de lamaison Usher opra inachev (il travailla sa partitionde 1908 1917, mais ne l'acheva jamais) en un acte etdeux scnes que Claude Debussy composa sur son proprelivret. Une premire version de The Fall of the House of

  • 18 8 UVRES

    Usher par Glass et une seconde The Fall of the House ofUsher un opra rock du chanteur anglais Peter Hammill,fondateur du groupe Van der Graaf Generator, et rditen 1999 dans sa version dnitive.

    7.2 The Tell-Tale Heart (1843)

    La premire adaptation eu lieu en 1914 : La Consciencevengeresse (The Avenging Conscience ou Thou Shalt NotKill en anglais)[72] lm amricain ralis par D. W.Grith. Puis Le Cur rvlateur (The Tell-Tale Heart)en anglais)[73] court-mtrage amricain ralis par JulesDassin, sorti en 1941. Un nouveau court mtrage amri-cain de moins de dix minutes portant le mme titre TheTell-Tale Heart[74] sort en 1953. Un troisime lm por-tant le mme titre original sort en 1960, il sagit d'unlong mtrage d'horreur de 78 minutes ralis par ErnestMorris[75]. En 2009 sort le long mtrage anglo-amricainTell tale[76] ralis par Michael Cuesta avec Josh Lucas,Lena Headey et Brian Cox. En 2012, Ryan Connolly sortun court-mtrage d'horreur psychologique Tell.Le jeu vidoTheDark Eye dans ses nigmes fait rfrence Poe et The Tell-Tale Heart.

    7.3 The Raven (1845)

    The Raven a t adapt six fois au cinma commenceren 1915 par un lm muet[77] sur la biographie d'EdgarAllan Poe ralis par Charles Brabin avec Charles Bra-bin dans le rle d'Edgar Poe. Puis en 1935 sort le lmhorreur amricain Le Corbeau (The Raven)[78] de LewLanders avec Boris Karlo et Bla Lugosi. En 1963 sortle lm fantastique amricain Le Corbeau[79] de RogerCorman avec nouveau Boris Karlo, Jack Nicholsonet Vincent Price. La quatrime adaptation The Raven[80]sort en 2006 dirige par le ralisateur allemand Ulli Lom-mel. En 2011 le ralisateur britannique Richard Driscollsort Evil Calls : The Raven[81]. En 2012 la sixime adap-tation se nomme L'Ombre du mal (ou Le Corbeau au Qu-bec) (The Raven)[82], qui est un thriller amricain ralispar James McTeigue.

    8 uvres

    8.1 Thtre

    Politien[83] (Politian, Richmond, Southern LiteraryMessenger, deux livraisons, dcembre 1835janvier1836, inachev)

    Edgar Poe, le fantme de Baudelaire, adaptationlibre de la correspondance de Baudelaire et de Bar-bey d'Aurevilly par Grald Stehr, TriArtis ditions,mai 2013, ISBN 978-2- 916724-46-1.

    8.2 Romans Les Aventures d'Arthur Gordon Pym (The Narrativeof Arthur Gordon Pym ofNantucket, deux livraisons,Southern Literary Messenger, janvier-fvrier 1837 ;en volume, juillet 1838)

    Le Journal de Julius Rodman (The Journal of JuliusRodman, six livraisons, Philadelphie, Burtons Gent-lemans Magazine, janvier-juin 1840), inachev

    8.3 Essais Lettre B (Letter to M., Poems, New York, Elam

    Eliss, 1831 ; Letter to B , Richmond, Southern Li-terary Messenger, juillet 1836)

    Le Joueur d'checs de Maelzel (Maelzels ChessPlayer, Richmond, Southern Literary Messenger,avril 1836)

    Philosophie de l'ameublement (The Philosophy ofFurniture, Philadelphie,Burtons GentlemansMaga-zine, mai 1840)

    Quelques mots sur l'criture secrte (A Few Wordson Secret Writing, Philadelphie,Grahams Magazine,juillet 1841)

    Exorde (Exordium, Philadelphie, Graham 's Maga-zine, janvier 1842)

    La Philosophie de la composition (The Philosophyof Composition, Philadelphie, Grahams Magazine,avril 1846), titre exact de La Gense d'un pome

    L'Art du conte Nathaniel Hawthorne (Tale-Writing-Nathaniel Hawthorne, Godeys Ladys Book,novembre 1847)

    Eureka (Eureka : A Prose Poem, New York, Wiley& Putnam, mars 1848)

    Le Fondement de la mtrique (The Rationale ofVerse, Richmond, Southern Literary Messenger,octobre 1848)

    Marginalia (New York, J. S. Redeld dcembre1850), recueil posthume de brefs textes parus dansdivers journaux entre 1844 et 1849

    Du Principe potique (The Poetic Principle, SouthernLiterary Messenger, 31 aot 1850), posthume

    8.4 Contes et nouvellesVoir la catgorie ddie : Catgorie:Nouvelle d'EdgarAllan Poe

    Metzengerstein (Philadelphie, Philadelphia SaturdayCourier, 14 janvier 1832)

  • 8.4 Contes et nouvelles 19

    Le Duc de l'Omelette (The Duc De L'Omelette, Phi-ladelphie, Philadelphia Saturday Courier, 3 mars1832)

    Un vnement Jrusalem (A Tale of Jerusalem,Philadelphie, Philadelphia Saturday Courier, 9 juin1832)

    Perte d'haleine (Loss of Breath, Philadelphie, Phila-delphia Saturday Courier, 10 novembre 1832)

    Bon-Bon (Philadelphie, Philadelphia Saturday Cou-rier, 1er dcembre 1832)

    Manuscrit trouv dans une bouteille (MS. Found ina Bottle, Baltimore, Baltimore Saturday Visiter, 19octobre 1833)

    Le Rendez-vous (The Assignation, Richmond, Go-deys Ladys Book, janvier 1834)

    Brnice (Berenice, Richmond, Southern LiteraryMessenger, mars 1835)

    Morella (Richmond, Southern Literary Messenger,avril 1835)

    Lionnerie (Lionizing, Richmond, Southern LiteraryMessenger, mai 1835)

    Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall (TheUnparalleled Adventure of One Hans Pfaall, Rich-mond, Southern Literary Messenger, juin 1835)

    Le Roi Peste (King Pest, Richmond, Southern Litera-ry Messenger, septembre 1835)

    Ombre (Shadow - A Parable, Richmond, SouthernLiterary Messenger, septembre 1835)

    Quatre btes en une (Four Beasts in One - The Homo-Cameleopard, Richmond, Southern LiteraryMessen-ger, mars 1836)

    Mystication (American Monthly Magazine, juin1837)

    Silence (Silence - A Fable, Baltimore, BaltimoreBook, automne 1837)

    Ligeia (Baltimore American Museum, septembre1838)

    Comment crire un article la Blackwood (Howto Write A Blackwood Article, Baltimore, BaltimoreAmerican Museum, novembre 1838)

    Une position scabreuse (A Predicament, Baltimore,Baltimore American Museum, novembre 1838)

    Le Diable dans le beroi (The Devil in the Belfry,Philadelphie, Saturday Chronicle and Mirror of theTimes, 18 mai 1839)

    L'Homme qui tait refait (The Man That Was UsedUp, Philadelphie, Burtons Gentlemans Magazine,aot 1839)

    La Chute de la maison Usher (The Fall of the Houseof Usher, Philadelphie, Burtons Gentlemans Maga-zine, septembre 1839)

    WilliamWilson (Philadelphie,TheGift : A Christmasand New Years Present for 1840, octobre 1839)

    Conversation d'Eiros avec Charmion (The Conversa-tion of Eiros and Charmion, Philadelphie, BurtonsGentlemans Magazine, dcembre 1839)

    L'Homme d'aaires (The Business Man, Philadel-phie, Burtons Gentlemans Magazine, fvrier 1840)

    Philosophie de l'ameublement (Philadelphie, mai1840)

    Pourquoi le petit Franais porte-t-il le bras encharpe ? (Why the Little Frenchman Wears HisHand in a Sling, Philadelphie, Tales of the Grotesqueand Arabesque, 1840)

    Prface des Contes du Grotesque et de l'Arabesque(Philadelphie, 1840)

    L'Homme des foules (The Man of the Crowd, Phila-delphie, Grahams Magazine, dcembre 1840)

    Double assassinat dans la rue Morgue (The Murdersin the Rue Morgue, Philadelphie, Grahams Maga-zine, avril 1841)

    Une descente dans le Maelstrom (A Descent into theMaelstrm, Philadelphie, Grahams Magazine, mai1841)

    L'le de la fe (The Island of the Fay, Philadelphie,Grahams Magazine, juin 1841)

    Colloque entre Monos et Una (The Colloquy of Mo-nos and Una, Philadelphie, Grahams Magazine,aot 1841)

    Ne pariez jamais votre tte au diable (Never Bet theDevil Your Head, Philadelphie, Grahams Magazine,septembre 1841)

    lonora (Eleonora, Philadelphie, The Gift for1842, 4 septembre 1841)

    La Semaine des trois dimanches (Three Sundays in aWeek, Saturday Evening Post, 27 novembre 1841)

    Le Portrait ovale (The Oval Portrait, Philadelphie,Grahams Magazine, avril 1842)

    LeMasque de la Mort Rouge (TheMasque of the RedDeath, Philadelphie,GrahamsMagazine, mai 1842)

  • 20 8 UVRES

    Le Jardin paysage (The Landscape Garden, Snow-dens Ladies Companion, octobre 1842), texte fon-du plus tard dans Le Domaine d'Arnheim

    Le Mystre de Marie Roget (The Mystery of MarieRoget, Snowdens Ladies Companion, novembre etdcembre 1842, fvrier 1843)

    Le Puits et le Pendule (The Pit and the Pendulum, TheGift : A Christmas and New Years Present, 1843)

    Le Cur rvlateur (The Tell-Tale Heart, The Pio-neer, janvier 1843)

    Le Scarabe d'or (The Gold-Bug, Philadelphie, Dol-lar Newspaper, 21 et 28 juin 1843)

    Le Chat noir (The Black Cat, Philadelphie, UnitedStates Saturday Post, 19 aot 1843)

    De l'escroquerie considre comme l'une des sciencesexactes (Diddling, intitul l'origine : Raising theWind ; or, Diddling Considered as One of the ExactSciences, Philadelphie, Philadelphia Saturday Cou-rier, 14 octobre 1843)

    Un matin sur le Wissahicon (Morning on the Wissa-hiccon, The Opal, automne 1843)

    Les Lunettes (The Spectacles, Dollar Newspaper, 27mars 1844)

    Le Canard au ballon (New York, 13 avril 1844) Souvenirs de M. Auguste Bedloe (A Tale of the Rag-ged Mountains, Godeys Ladys Book, avril 1844)

    L'Enterrement prmatur (The Premature Burial,Dollar Newspaper, 31 juillet 1844)

    Rvlation magntique (Mesmeric Revelation, Co-lumbian Magazine, aot 1844)

    La Caisse oblongue (The Oblong Box,Godeys LadysBook, septembre 1844)

    L'Ange du bizarre (The Angel of the Odd, ColumbianMagazine, octobre 1844)

    La Lettre vole (The Purloined Letter, The Gift : AChristmas and New Years Present, automne 1844)

    C'est toi l'homme !, d'abord traduit sous le titre :Ecce homo (Thou Art the Man, Godeys Ladys Book,novembre 1844)

    La Vie littraire de Monsieur Thingum bob, ancienrdacteur en chef de L'Oie soiarde (The Litera-ry Life of Thingum Bob, Esq., Richmond, SouthernLiterary Messenger, dcembre 1844)

    Le Mille Deuxime Conte de Schhrazade (TheThousand-and-Second Tale of Scheherazade, Go-deys Ladys Book, fvrier 1845)

    Petite Discussion avec une momie (Some Words witha Mummy, The American Review, avril 1845)

    Puissance de la parole (The Power of Words, Demo-cratic Review, juin 1845)

    Le Dmon de la perversit (The Imp of the Perverse,Philadelphie, Grahams Magazine, juillet 1845)

    Le Systme du docteur Goudron et du professeurPlume (The System of Doctor Tarr and ProfessorFether, Philadelphie,GrahamsMagazine, novembre1845)

    La Vrit sur le cas de M. Valdemar (The Facts inthe Case of M. Valdemar, The American Review,dcembre 1845)

    Le Sphinx (The Sphinx, Arthurs Ladies Magazine,janvier 1846)

    La Barrique d'Amontillado (The Cask of Amontilla-do, Godeys Ladys Book, novembre 1846)

    Le Domaine d'Arnheim (The Domain of Arnheim,Columbian Ladys and Gentlemans Magazine, mars1847)

    Mellonta Tauta (Flag of Our Union, fvrier 1849) Hop-Frog (Flag of Our Union, 17 mars 1849) Von Kempelen et sa dcouverte (Von Kempelen andHis Discovery, Flag of Our Union, 14 avril 1849)

    Un Entrelet aux X (X-ing a Paragrab, Flag of OurUnion, 12 mai 1849)

    Le Cottage Landor (Landors Cottage, Flag of OurUnion, 9 juin 1849)

    Introduction du recueil Le Club de l'In-Folio (1850,posthume)

    Le Phare (The Light-House, Londres, Notes andQueries 25 avril 1942, manuscrit incomplet)

    8.5 Pomes Posie (Poetry, crit en 1824, dition posthume) , temps ! , murs ! (O, Tempora ! O, Mores !, crit

    en 1825, dition posthume, non authenti par Poe) Tamerlan (Tamerlane, juillet 1827, Tamerlane andOther Poems)

    Chanson (Song, juillet 1827, Tamerlane and OtherPoems)

    Imitation (Imitation, juillet 1827, Tamerlane andOther Poems)

    Un rve (A Dream, juillet 1827, Tamerlane andOther Poems)

  • 8.5 Pomes 21

    Le Lac (The Lake, juillet 1827, Tamerlane andOther Poems)

    Les Esprits des morts (Spirits of the Dead, juillet1827, Tamerlane and Other Poems)

    L'toile du soir (Evening Star, juillet 1827, Tamer-lane and Other Poems)

    Rves (Dreams, juillet 1827, Tamerlane and OtherPoems)

    Stances (Stanzas, juillet 1827, Tamerlane and OtherPoems)

    Le Jour le plus heureux (The Happiest Day, 15septembre 1827, The North American)

    Margaret (To Margaret, vers 1827, dition post-hume)

    Seul (Alone, crit en 1829, dition posthume) Isaac Lea (To Isaac Lea, crit vers 1829, dition

    posthume)

    la rivire (To The River , 1829, Al Aa-raaf, Tamerlane, and Minor Poems)

    (To , 1829, Al Aaraaf, Tamerlane, andMinor Poems)

    La Romance (Romance, 1829, Al Aaraaf, Tamer-lane, and Minor Poems)

    Le Pays des fes (Fairy-Land, 1829, Al Aaraaf, Ta-merlane, and Minor Poems)

    la science (Sonnet - To Science, 1829, Al Aaraaf,Tamerlane, and Minor Poems)

    Al Aaraaf (Al Aaraaf, 1829, Tamerlane, and MinorPoems)

    Un acrostiche (An Acrostic , crit en 1829, ditionposthume)

    Elizabeth (Elizabeth, crit en 1829, dition post-hume)

    Hlne (To Helen, 1831, Poems) Un pan (A Pan, 1831, Poems) La Dormeuse (The Sleeper, 1831, Poems) La Cit dans la mer (The City in the Sea , 1831,Poems)

    La Valle de l'angoisse (The Valley of Unrest, 1831,Poems)

    Israfel (Israfel, 1831, Poems) nigme (Enigma, 2 fvrier 1833, Baltimore SaturdayVisiter)

    Fanny (Fanny, 18 mai 1833, Baltimore Saturday Vi-siter)

    Le Colise (The Coliseum, 26 octobre 1833, Balti-more Saturday Visiter)

    Srnade (Serenade, 20 avril 1833, Baltimore Satur-day Visiter)

    quelqu'un au paradis (To One in Paradise, janvier1834, Godeys Ladys Book)

    Hymne (Hymn, avril 1835, Southern Literary Mes-senger)

    Elizabeth (To Elizabeth, septembre 1835, SouthernLiterary Messenger, rdit sous le titre : To FsS. Od en 1845)

    Ode la reine de mai (May Queen Ode , crit vers1836, dition posthume)

    Chanson spirituelle (Spiritual Song, crit en 1836,dition posthume)

    Hymne latin (Latin Hymn, mars 1836, Southern Li-terary Messenger)

    Ballade de noces (Bridal Ballad, janvier 1837, Sou-thern Literary Messenger, publi d'abord sous letitre : Ballad)

    Zante (Sonnet - To Zante, janvier 1837, SouthernLiterary Messenger)

    Le Palais hant (The Haunted Palace, avril 1839,American Museum)

    Un sonnet - Le silence (SilenceA Sonnet, 4 janvier1840, Saturday Courier)

    Lignes sur Joe Locke (Lines on Joe Locke, 28 fvrier1843, Saturday Museum)

    Le Ver vainqueur (The Conqueror Worm, janvier1843, Grahams Magazine)

    Lnore (Lenore, fvrier 1843, The Pioneer) Une chanson de campagne (A Campaign Song, crit

    en 1844, fragment - dition posthume)

    Terre de songe (Dream-Land, juin 1844, GrahamsMagazine)

    Impromptu. Kate Carol (Impromptu. To Kate Ca-rol, 26 avril 1845, Broadway Journal)

    F (To F, avril 1845, Broadway Journal,rdit sous le titre :To Frances le 6 septembre 1845dans le Broadway Journal)

    Eulalie (Eulalie, juillet 1845, American Review : AWhig Journal)

  • 22 9 BIBLIOGRAPHIE

    pigramme pour Wall Street (Epigram for WallStreet, 23 janvier 1845, Evening Mirror)

    Le Corbeau (The Raven, 29 janvier 1845, EveningMirror)

    Le Droit divin des rois (The Divine Right of Kings,octobre 1845, Grahams Magazine)

    Une valentine (AValentine, 21 fvrier 1846, EveningMirror, publi originellement sous le titre : To HerWhose Name Is Written Below)

    Le Mdecin bien-aim (Beloved Physician, crit en1847, inachev, dition posthume)

    Profondment en terre (Deep in Earth, crit en 1847,inachev, dition posthume)

    M. L. S (1847) (To M. L. S, 13 mars1847, The Home Journal)

    Ulalume (Ulalume, dcembre 1847, American WhigReview)

    Lignes sur la bire (Lines on Ale, crit en 1848, di-tion posthume)

    Marie Louise (To Marie-Louise, mars 1848, Co-lumbian Magazine)

    Une nigme (An Enigma, mars 1848, Union Maga-zine of Literature and Art)

    Hlne (To Helen, novembre 1848, SartainsUnion Magazine)

    Un rve dans un rve (A DreamWithin A Dream, 31mars 1849, The Flag of Our Union)

    Eldorado (Eldorado, 21 avril 1849, Flag of OurUnion)

    Pour Annie (For Annie, 28 avril 1849, Flag of OurUnion)

    ma mre (To My Mother, 7 juillet 1849, Flag ofOur Union)

    Annabel Lee (Annabel Lee, 9 octobre 1849, NewYork Daily Tribune, dition posthume)

    Les Cloches (The Bells, novembre 1849, SartainsUnion Magazine, dition posthume)

    9 Bibliographie: document utilis comme source pour la rdaction

    de cet article.

    9.1 Publications en volume du vivantd'Edgar Poe

    (en) Tamerlan and Other Poems, Boston, Calvin F.S. Thomas, 1827.

    (en) Al Aaraaf, Tamerlane and Minor Poems,Baltimore, Hatch and Dunning, 1829.

    (en) Poems, second edition, New York, Elam Bliss, 1831.

    (en) The Narrative of Arthur Gordon Pym fromNantucket, New York, Harper & Brothers, janvier-fvrier 1837.

    (en) The Narrative of Arthur Gordon Pym fromNantucket, Londres, Wiley & Putnam, 1838.

    (en) The Conchologists First Book, Philadelphie,Haswerl, Barrington et Haswell (rimpr. 1840,1845) (1re d. 1839).

    (en) Tales of the Grotesque and Arabesque,Philadelphie, Lea & Blanchard, 1840, 2 volumes -publis 750 exemplaires.

    (en) The Prose Romances of Edgar A. Poe (con-tenant : The Murders in the Rue Morgue et The Manthat was used up), Philadelphie, William H. Gra-ham, 1843, publi probablement 250 exemplaires.

    (en) The Raven and other Poems, New York, Wiley& Putnam, 1845.

    (en) Tales, New York, Wiley & Putnam, 1845.

    (en) Eureka, New York, Wiley & Putnam, 1848.

    9.2 ditions posthumes des uvresd'Edgar Poe

    (en) The Works of the Late Edgar Allan Poe (di-tion de Rufus Griswold), volumes 1-2, New York, J.S. Redeld, 1850 ; vol. 3, 1850 ; vol. 4, 1856 (di-tion posthume prpare par Edgar Poe, rimprimpar Redeld jusqu'en 1859 puis par W. J. Widdle-ton jusqu'en 1871).

    (en) The Works of Edgar Allan Poe (dition deJohn Henry Ingram), 4 volumes, dimbourg, Black,1874-1875 (plusieurs rditions avec d'importantescorrections et rvisions).

  • 9.3 Traductions classiques en franais 23

    (en) The Works of Edgar Allan Poe (avec un m-moire de Richard Henry Stoddard) 6 volumes, NewYork, A. C. Armstrong & Son, 1884 ; Londres,Kegan Paul, Trench, 1884 (8 volumes, New York,George P. Putnams Sons, A. C. Armstrong & Son,1884).

    (en) The Works of Edgar Allan Poe (ditiond'Edmund Clarence Stedman et George EdwardWoodberry), 10 volumes, Chicago, Stone & Kim-ball, 1894-1895.

    (en) The Complete Works of Edgar Allan Poe (di-tion de James Albert Harrison, avec des notes deRobert Armistead Stewart), 17 volumes, New York,Thomas Y. Crowell and Company, 1902 (ditionbaptise : The Virginia Edition et The MonticelloEdition, cette dernire version ayant un papier d'unplus grand format).

    (en) The Complete Poems of Edgar Allan Poe (pr-face et mmoire de James Howard Whitty), Boston& New York, Houghton Miin Co., 1911.

    (en) Politian, an unnished tragedy by Edgar A. Poe :edited from the original sources, including the au-tograph manuscripts in the Pierpont Morgan Libra-ry (dition de Thomas Ollive Mabbott), Richmond,The Edgar Allan Poe shrine, 1923.

    (en) The Collected Works of Edgar Allan Poe (di-tion de Thomas Ollive Mabbott) :

    Volume 1 : Poems, Cambridge, The Belk-nap Press of Harvard University Press, 1969(rimpression, 1979 puis, sous la formede livres brochs, sans un certain nombred'annexes, Harvard, 1980 ; rmpression avec letexte complet, University of Southern Illinois,2000) ;

    Volumes 2-3 : Tales and Sketches, Cambridge,The Belknap Press of Harvard UniversityPress, 1978 (rimpression, 1979 ; Universityof Southern Illinois, 2000).

    (en) The Collected Writings of Edgar Allan Poe (di-tion de Burton Ralph Pollin) :

    Volume 1 : The Imaginary Voyages (com-prenant : The Narrative of Arthur GordonPym, The Unparalleled Adventure of one HansPfaall et The Journal of Julius Rodman), Bos-ton, Twayne Publishers, 1981 ;

    Volume 2 : The Brevities : Pinakidia, Margi-nalia and Other Works, New York, GordianPress, 1985 ;

    Volumes 3 & 4 : Writings in The BroadwayJournal : Nonctional Prose, New York, Gor-dian Press, 1986 ;

    Volume 5 : Writings in the Southern Litera-ry Messenger : Nonctional Prose, New York,Gordian Press, 1997.

    9.3 Traductions classiques en franaisDs son vivant, Edgar Allan Poe a t traduit en de nom-breuses langues, et par d'innombrables auteurs ou rdac-teurs, clbres ou inconnus du public, et avec des rsultatslittraires comme commerciaux plus ou moins heureux.En langue franaise nous connaissons essentiellement lestraductions faites par Charles Baudelaire, mais contraire-ment l'ide rpandue une recherche approfondie dansles archives historiques des journaux, gazettes et quoti-diens de l'poque, et dans la presse nationale mais aussirgionale, montre que Baudelaire fut loin d'tre le pre-mier tenter de faire connatre Edgar Poe au public fran-ais (avant lui il y eut Gustave Brunet ds 1844, AlphonseBorghers ds 1845, Emile Forgues en 1846, et IsabelleMeunier en 1847). Il existe notamment sur le site web of-ciel de lEdgar Allan Poe Society of Baltimore une excel-lente tude trs complte sur les nombreuses traductionset tentatives de traductions de luvre d'Edgar Allan Poede son vivant... et jusqu'au centenaire de sa mort en 1949et jusque dans la presse rgionale franaise[84]. Une paged'une importance considrable pour les bibliographes tantelle donne de sources inattendues mais prcises et vri-ables, objets potentiels de visites des archives histo-riques de la presse ou des bibliothques de nos villesde province. Nous nous contenterons de citer ici les deuxprincipaux traducteurs connus du public franais : Baude-laire et Mallarm, ainsi qu'un traducteur plus tardif maisimportant, Flix Rabbe, qui a publi en 1887 un livre de355 pages contenant une traduction en franais de plu-sieurs contes et pomes parmi ceux rests jusque l nontraduits, un ouvrage rdit rcemment en eBook gratuit.Charles Baudelaire :

    Le Corbeau, Paris, Michel Lvy Frres, 1856[85]. Histoires extraordinaires, Paris, Michel Lvy frres,

    1856.

    Nouvelles histoires extraordinaires, Paris, Michel L-vy frres, 1857.

    Les Aventures d'Arthur Gordon Pym (roman), Paris,Michel Lvy frres, 1858.

    Histoires grotesques et srieuses, Paris, Michel Lvyfrres, 1865.

    Stphane Mallarm :

    Le Corbeau, Paris, R. Lesclide, 1875. Les Pomes d'Edgar Poe, Bruxelles, Deman, 1888 ;

    Paris, Lon Vanier, 1889.

  • 24 9 BIBLIOGRAPHIE

    Flix Rabbe :

    Derniers Contes, Paris, Savine, 1887. 355 pages[86].

    9.4 ditions modernes d'Edgar Poe uvres en prose, Gallimard, coll. Bibliothque de

    la Pliade , 1932, 1184 p., dition de la traductionde Charles Baudelaire, en annexe ses uvres, ta-blie par Yves-Grard Le Dantec[87].

    Contes, Essais, Pomes, ditions Robert Laont,coll. Bouquins , 1989 , une dition de r-frence avec un appareil critique tendu. Introduc-tion gnrale ( Le mythe de Poe ), chronologie,introduction aux contes ( Les contes de Poe oules modes de la contamination ), introduction auxessais ( Poe critique ), notes et bibliographie deClaude Richard, professeur de littrature anglaise l'universit Paul-Valry Montpellier III, introduc-tion aux pomes ( Pote irrvocablement ? ) deRobert Kopp, professeur l'universit de Ble.

    Ne pariez jamais votre tte au diable et autres contesnon traduits par Baudelaire, Gallimard, coll. Fo-lio , 1989, traduction et appareil critique d'AlainJaubert.

    Histoires, essais et pomes, Lgf, coll. La Pocho-thque Classiques Moderne , 2006 , ditiontablie par Jean-Pierre Naugrette, avec la collabo-ration de Michael Edwards, Franois Gallix (AutresHistoires non traduites par Baudelaire), France Jai-gu et James Lawler, avec une nouvelle traduction del'ensemble des pomes de Poe.

    Les Lettres d'amour Helen, ditions Dilecta, 2006, 110 p., traduction de Ccil Georges-Bazile etLaurence Piccinin.

    Marginalia et autres fragments, ditions Allia, 2007,157 p., traduction de Lionel Menasch.

    9.5 tudes en langue franaise Arvde Barine, Nvross : Homann, Quincey, Ed-

    gar Poe, G. de Nerval, Paris, ditions Hachette, 1898, 362 p. (lire sur Wikisource).

    Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe : sa vie et sesouvrages (prface) , Histoires extraordinaires, Pa-ris, Michel Lvy, 1856, p. VII-XXXI (premire di-tion dans la Revue de Paris en mars-avril 1852 ; di-tion moderne tablie par Claude Richard : CharlesBaudelaire, Edgar Allan Poe : sa vie et ses ouvrages,Paris, L'Herne, coll. Condences , 1994).

    Charles Baudelaire, Notes nouvelles sur Edgar Poe(prface) , Nouvelles histoires extraordinaires, Pa-ris, Michel Lvy frres, 1857, p. V-XXIV.

    Nicole Biagioli, POEtique et traduction : traduc-teurs et traductions de Poe dans le domaine fran-ais , Loxias, no 28 : Edgar Poe et la traduction , 15 mars 2010 (lire en ligne).

    Nicolas Isidore Boussoulas, La Peur et l'univers dansl'uvre d'Edgar Poe : une mtaphysique de la peur,Paris, Presses universitaires de France, 1952.

    Jacques Cabau, Edgar Poe par lui-mme, Paris,Seuil, coll. Microcosme , 1960 .

    Jean-Franois Chassay (dir.), Jean-Franois Ct(dir.) et Bertrand Gervais (dir.), Edgar Allan Poe.Une pense de la n, Montral, Liber, 2001. Actesdu colloque tenu l'universit du Qubec les 15 et16 octobre 1999[88].

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    Henri Justin, Baudelaire, traducteur des contes de Poe ou auteur d histoires extraordinaires ? ,Loxias, no 28 : Edgar Poe