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L’Encéphale (2009) Supplément 1, S1 journal homepage: www.em-consulte.com/produit/encep Éditorial J.-M. Azorin La schizophrénie, maladie du début de l’âge adulte, est aujourd’hui, à bien des égards, un concept qui peut paraître dépassé. L’évolution de nos conceptions remonte à environ dix ans où, dans les suites du modèle neurodéveloppemental, les recherches sur les marqueurs de vulnérabilité ont focalisé l’intérêt des psychiatres sur l’enfance du schizophrène. Le concept de vulnérabilité qui envisage cette notion sous l’angle d’un continuum d’intensité a naturellement débouché sur la mise en évidence d’une schizophrénie de l’enfance qui, quoique rare, n’en est pas moins réelle. Ces deux aspects sont traités par David Da Fonseca. À l’adolescence, si le tableau clinique se rapproche de celui décrit chez l’adulte, le diagnostic demeure cependant difÀcile en particulier le diagnostic différentiel avec les troubles affectifs, comme le montre Daniel Bailly. EnÀn l’allongement de la durée de vie moyenne des patients et les progrès de la prise en charge ont actualisé le problème de la schizophrénie chez le sujet âgé, aspects développés par Frédéric Limosin. Aborder la schizophrénie à travers les âges est aussi d’une certaine façon, poser la question de la prévention et des progrès thérapeutiques réalisés dans ce sens. Parmi ces derniers nous avons choisi de présenter certains modes de prise en charge développés dans la région marseillaise : un programme de réhabilitation sociale PRACS (Programme de Renforcement de l’Autonomie et des Capacités Sociales), un programme d’éducation au traitement neuroleptique et un programme de détection des prodromes, respectivement traités par Chloé Hervieux, Murièle Maurel et Thierry Bottai. Ces aspects de la schizophrénie jettent une lumière nouvelle sur la schizophrénie de l’adulte.

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L’Encéphale (2009) Supplément 1, S1

journa l homepage: www.em-consu l te .com/produi t /encep

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J.-M. Azorin

La schizophrénie, maladie du début de l’âge adulte, est aujourd’hui, à bien des égards, un concept qui peut paraître dépassé.L’évolution de nos conceptions remonte à environ dix ans où, dans les suites du modèle neurodéveloppemental, les recherches sur les marqueurs de vulnérabilité ont focalisé l’intérêt des psychiatres sur l’enfance du schizophrène. Le concept de vulnérabilité qui envisage cette notion sous l’angle d’un continuum d’intensité a naturellement débouché sur la mise en évidence d’une schizophrénie de l’enfance qui, quoique rare, n’en est pas moins réelle. Ces deux aspects sont traités par David Da Fonseca.À l’adolescence, si le tableau clinique se rapproche de celui décrit chez l’adulte, le diagnostic demeure cependant dif cile en particulier le diagnostic différentiel avec les troubles affectifs, comme le montre Daniel Bailly. En n l’allongement

de la durée de vie moyenne des patients et les progrès de la prise en charge ont actualisé le problème de la schizophrénie chez le sujet âgé, aspects développés par Frédéric Limosin.Aborder la schizophrénie à travers les âges est aussi d’une certaine façon, poser la question de la prévention et des progrès thérapeutiques réalisés dans ce sens.Parmi ces derniers nous avons choisi de présenter certains modes de prise en charge développés dans la région marseillaise : un programme de réhabilitation sociale PRACS (Programme de Renforcement de l’Autonomie et des Capacités Sociales), un programme d’éducation au traitement neuroleptique et un programme de détection des prodromes, respectivement traités par Chloé Hervieux, Murièle Maurel et Thierry Bottai.Ces aspects de la schizophrénie jettent une lumière nouvelle sur la schizophrénie de l’adulte.