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E ´ DITORIAL / EDITORIAL Ce nume ´ro d’OBE ´ SITE ´ a le me ´rite d’avoir e ´te ´ pre ´pare ´ pendant les vacances d’e ´te ´. Un immense merci a ` tous ceux qui ont participe ´a ` sa conception et a ` sa re ´alisation et surtout a ` nos auteurs. Que l’on nous pardonne les quelques imperfections qui demeurent ! C’est un plaisir que de susciter l’inte ´re ˆt de nos lecteurs, d’e ´veiller leur curiosite ´ en soulignant certains points, faits ou e ´ve ´nements qui sont pre ´sente ´s dans ce nume ´ro. Ainsi, la flore intestinale de ´sormais appele ´e microbiote intestinale a pu e ˆtre qualifie ´e de « biore ´acteur ae ´robie ». Elle est en effet capable d’influencer le statut nutritionnel et me ´tabolique de l’ho ˆte et joue peut-e ˆtre un ro ˆle dans le de ´veloppement de l’obe ´site ´. Les derniers travaux publie ´s a ` ce sujet ont de ´ja ` fait couler beaucoup d’encre. En voici une synthe `se. Bien peu d’e ´quipes mesurent la de ´pense e ´nerge ´tique de repos (DER) et la composition corporelle des personnes massivement obe `ses. L’article de Ritz et al. montre que les e ´quations de pre ´diction de la DER sont inadapte ´es ou souvent prises en de ´faut dans cette population. Il confirme que la masse grasse joue un ro ˆle significatif mais mineur, me ˆme dans les cas d’obe ´site ´ tre `s se ´ve `res. La masse maigre et la masse grasse repre ´sentent en moyenne 87 et 67 kg respectivement pour les hommes et 63 et 65 kg pour les femmes (poids moyen : 154 et 126 kg respectivement pour les hommes et les femmes et IMC : 50 et 48 kg/m 2 ). L’e ´tude de Lecerf et Waysfeld a le grand inte ´re ˆt d’avoir e ´te ´ re ´alise ´e en dehors du « circuit me ´dical » chez 1 000 sujets en surpoids ou obe `ses qui ont e ´te ´ recrute ´s par te ´le ´phone. Ces personnes rapportent leur souffrance : ge ˆne sociale, culpabilite ´..., mais aussi leur peur de perdre du poids... L’enque ˆte nous montre aussi qu’environ la moitie ´ seulement des personnes qui cherchent volontairement a ` perdre du poids a consulte ´ un professionnel de sante ´ et que le recours au spe ´cialiste est peu fre ´quent. Nous apprenons gra ˆce a ` la revue de J.-P. Prade `re que l’obe ´site ´ est un facteur de risque ou un facteur aggravant pour diverses ne ´phropathies et que l’insuffisance re ´nale est a ` rajouter a ` la longue liste des complications de l’obe ´site ´. Les phe ´nome `nes de lipotoxicite ´ et de de ´po ˆts ectopiques de lipides concernent e ´galement le rein ! Enfin, comme il se doit, ce nume ´ro vous propose trois revues scientifiques passionnantes sur le peptide atrial natriure ´tique, la cathepsine S et le ro ˆle des adipokines dans l’insulinore ´sistance. Bonne lecture ! O. Ziegler Obes (2007) 2: 209 © Springer 2007 DOI 10.1007/s11690-007-0062-8

Éditorial / Editorial

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EDITORIAL / EDITORIAL

Ce numero d’OBESITE a le merite d’avoir ete prepare pendant les vacances d’ete. Un immensemerci a tous ceux qui ont participe a sa conception et a sa realisation et surtout a nos auteurs.

Que l’on nous pardonne les quelques imperfections qui demeurent !

C’est un plaisir que de susciter l’interet de nos lecteurs, d’eveiller leur curiosite en soulignantcertains points, faits ou evenements qui sont presentes dans ce numero. Ainsi, la flore intestinaledesormais appelee microbiote intestinale a pu etre qualifiee de « bioreacteur aerobie ». Elle est eneffet capable d’influencer le statut nutritionnel et metabolique de l’hote et joue peut-etre un roledans le developpement de l’obesite. Les derniers travaux publies a ce sujet ont deja fait coulerbeaucoup d’encre. En voici une synthese.

Bien peu d’equipes mesurent la depense energetique de repos (DER) et la compositioncorporelle des personnes massivement obeses. L’article de Ritz et al. montre que les equations deprediction de la DER sont inadaptees ou souvent prises en defaut dans cette population. Ilconfirme que la masse grasse joue un role significatif mais mineur, meme dans les cas d’obesitetres severes. La masse maigre et la masse grasse representent en moyenne 87 et 67 kgrespectivement pour les hommes et 63 et 65 kg pour les femmes (poids moyen : 154 et 126 kgrespectivement pour les hommes et les femmes et IMC : 50 et 48 kg/m2).

L’etude de Lecerf et Waysfeld a le grand interet d’avoir ete realisee en dehors du « circuitmedical » chez 1 000 sujets en surpoids ou obeses qui ont ete recrutes par telephone. Ces personnesrapportent leur souffrance : gene sociale, culpabilite..., mais aussi leur peur de perdre du poids...L’enquete nous montre aussi qu’environ la moitie seulement des personnes qui cherchentvolontairement a perdre du poids a consulte un professionnel de sante et que le recours auspecialiste est peu frequent.

Nous apprenons grace a la revue de J.-P. Pradere que l’obesite est un facteur de risque ou unfacteur aggravant pour diverses nephropathies et que l’insuffisance renale est a rajouter a la longueliste des complications de l’obesite. Les phenomenes de lipotoxicite et de depots ectopiques delipides concernent egalement le rein !

Enfin, comme il se doit, ce numero vous propose trois revues scientifiques passionnantes sur lepeptide atrial natriuretique, la cathepsine S et le role des adipokines dans l’insulinoresistance.

Bonne lecture !

O. Ziegler

Obes (2007) 2: 209© Springer 2007DOI 10.1007/s11690-007-0062-8