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Diffusion restreinte UNDP/BDI/73/019 (Phase I) UNDP/BDI/77/010 (Phase II) Rapport final BURUNDI Éducation communautaire pour un développement rural intégré Résultats et recommandations du projet d e série: FMR/ED/OPS/83/262(UNDP) Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science Programme des Nations Unies et la culture pour le développement Paris, 1983

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Diffusion restreinte UNDP/BDI/73/019 (Phase I) UNDP/BDI/77/010 (Phase II) Rapport final

BURUNDI

Éducation communautaire pour un développement rural intégré

Résultats et recommandations du projet

N° de série: F M R / E D / O P S / 8 3 / 2 6 2 ( U N D P )

Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science Programme des Nations Unies et la culture pour le développement

Paris, 1983

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B U R U N D I

EDUCATION COMMUNAUTAIRE POUR UN DEVELOPPEMENT RURAL INTEGRE

Résultats et recommandations du proj

Rapport établi à 1'intention du Gouvernement du Burundi par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) agissant en qualité d'agent chargé de l'exécution du projet pour le compte du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)

Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture

Programme des Nations unies pour le développement

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UNDP/BDI/73/019(Phase I) UNDP/BDI/77/010(Phase II) Rapport final FMR/ED/0PS/83/262CUNDP)

© Unesco 1983 Printed in France

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TABLE DES MATIERES

Paragraphes

I. INTRODUCTION (1 - 9)

- Origine et historique du projet 1 - 2 - Procédures et dates d'approbation et de démarrage 3 - 5

- Contributions 6 - 9

II. OBJECTIFS DU PROJET (10 - 13)

III. ACTIVITES ET RESULTATS OBTENUS (14-28)

IV. REALISATION DES OBJECTIS IMMEDIATS (29-42)

- Kirundisation 30 - 31 - Ruralisation 32 - 34 - Formation des enseignants 35 - 41 - Production de matériel didactique 42

V. CONCLUSIONS (43 - 57)

- Conception du Projet 43 - 46 - Administration et gestion du Projet 47-50 - Activités du Projet 51 - 57

VI. RECOMMANDATIONS (58 - 72)

- La rationalisation des processus 59-66 - les groupes sociaux touchés par la réforme ... 6 7 - 7 2

ANNEXES

ANNEXE A - Personnel international

ANNEXE B - Evolution de l'effectif du personnel du BER

ANNEXE C - Personnel national

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BDI/73/019 (Phase I) BDI/77/010 (Phase II)

- Education communautaire pour un développement rural intégré

RAPPORT FINAL

I. INTRODUCTION

- Origine et historique du Projet

1. En I960, le Burundi, pays à très forte densité de population (150 à 370 habi­tants au km2 selon les régions) et dont le taux de scolarisation était alors de 21 %, se trouvait confronté, dans son désir d'extension de la scolarisation 'principalement aux zones défavorisées, à l'inadéquation du contenu des programmes et des méthodes d'enseignement aux besoins du développement.

2.. Pour résoudre ces problèmes, le Gouvernement a mis à l'étude, à cette date, une réforme destinée à transformer l'école primaire héritée du système colonial en une Ecole communautaire pour un développement rural intégré, réforme dont l'exécution a commencé en 1973 dans le cadre du projet PNUD/Unesco BDI/73/019.

- Procédures et dates d'approbation et de démarrage

3. Après la requête du Gouvernement en septembre 1973, le Document du Projet BDI/73/019 correspondant à la Phase I était officiellement signé en février 1974, pour une durée de trois ans.

4. En janvier 1977, une nouvelle requête du Gouvernement aboutissait en novembre 1977 à la signature officielle du Document du Projet BDI/77/010 correspondant à la Phase II.

5. Les nominations à la Direction des Projets devaient intervenir en 1972 et en 1979 pour les Directeurs nationaux et en 1976 et 1981 pour les Conseillers techniques principaux.

- Contributions

(i) Contribution du Gouvernement

6. Dans le domaine du financement, la contribution du Gouvernement au fonction­nement du Projet s'est élevée à 23.500.000 FBU de 1977 à 1981.

7. 7.200.000 FBU étaient inscrits au budget de fonctionnement du Projet pour 1982-1983 ainsi que les frais de rémunération des personnels pour une montant total de 66.700.000 FBU.

(ii) Contribution du PNUD

8. La contribution du PNUD a été de $ E.U. 548.494 pour le Projet BDI/73/019 et de $ E.U. 1.698.704 pour le Projet BDI/77/010.

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(iii) Autres contribut'ions

9. Le Projet a bénéficié en outre d'autres contributions très importantes qui se répartissent comme suit:

- UNICEF

- BIRD

- Assistance française

- Assistance belge

- U.F.P.-F.

- Organismes religieux

OBJECTIFS DU PROJET

$ E.U.

$ E.U.

$ E.U.

FB

$ E.U.

FBU

2.894.358

1.329.445

6.846.508

5.000.000 (par an)

41.702

7.496.940 .

II.

10. Depuis 1969, la réforme de l'enseignement primaire a posé deux grands principes généraux:

- la kirundisation (utilisation du kirundi, langue nationale du Burundi, comme langue d'enseignement);

- la ruralisation (adaptation des programmes de l'enseignement primaire au monde rural).

Il s'agissait dès le départ de la transformation de l'école primaire en école "communautaire" entreprise à partir des activités conçues en faveur du monde rural (assainissement, aménagement de l'habitat, hygiène, activités de vulgarisation et de diversifications agricoles, etc.).

11. Les objectifs de développement assignés au Projet en 1973 visaient à:

- introduire des techniques agricoles et pastorales modernes permettant le passage à une économie de marché fondée sur l'intensification et la diver­sification des productions agricoles;

- faire prendre progressivement en charge par les collectivités rurales une partie des dépenses d'enseignement primaire, dégageant ainsi des ressources pour .les deux ordres d'enseignement;

- passer progressivement à la scolarisation totale de la tranche d'âge de 8 à 14 ans; * •

- atteindre un développement rural intégré.

12. Ces objectifs étaient modifiés comme suit, au cours de la deuxième phase du Projet (BDI/77/010):

"Au niveau de l'enseignement primaire, la réforme a pour objectifs princi­paux la ruralisation et la kirundisation.

- Par ruralisation, dans un pays où la population est formée à 90 % de paysans, il faut entendre l'intégration dans les programmes de techniques agro-pastorales et l'initiation à des activités qui favorisent l'aménage­ment de l'habitat et la pratique de l'hygiène.

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- Par kirundisation, il convient d'entendre: revalorisation du patrimoine culturel favorisée par l'utilisation de la langue nationale comme véhicule de tous les enseignements au niveau primaire."

13. S'agissant des objectifs immédiats, ils sont restés inchangés d'une phase à l'autre:

- kirundisation par étapes des études primaires;

- établissement de programmes et de méthodes d'éducation active faisant une large place aux travaux pratiques (agriculture et élevage, économie fami­liale, technologie);

- information des cadres et recyclage du personnel enseignant avec le double but d'élever le niveau professionnel, et faire comprendre les nouvelles approches éducatives exigées par 1'édification de 1'école communautaire ;

- fabrication et diffusion du matériel pédagogique nécessaire;

- remplacement progressif des écoles primaires par des écoles rurales commu­nautaires auto-financées, animées par des coopératives scolaires ouvertes aux parents, aux maîtres et aux représentants des organismes civiques publics et privés;

- mise en place progressive d'une structure d'animation rurale et d'éducation permanente à partir des noyaux de développement constitués par ces écoles communautaires.

III. ACTIVITES ET RESULTATS OBTENUS

14. L'ordonnance ministérielle No. 615/15 de février 1973 avait transformé le Bureau pédagogique, chargé du perfectionnement des maîtres et de l'appui logistique à la rénovation du système scolaire, en un Bureau d'éducation rurale (BER).

15. Doté d'un effectif symbolique de huit personnes, le BER s'est vu confier quatre tâches:

- la formation d'instituteurs et d'institutrices - la formation continue du personnel en service - l'élaboration des programmes et des méthodes d'enseignement - la production et la diffusion des manuels scolaires et du matériel didactique,

16. En 1.974, le BER a édité un document définissant les orientations fondamentales de l'école nouvelle: une école en interaction avec le milieu, destinée à former un futur producteur attaché à son terroir et enraciné dans sa culture.

17. Le profil du maître animateur, bon pédagogue et agent de développement, a été élaboré par les ateliers de formation et le Comité de coordination du BER.

18. Deux études psychologiques de l'enfant murundi ont été menées sur une popula­tion enfantine fréquentant les classes de 4ème, 5ème et 6ème primaires. Il en a été tiré un profil psychogénétique standard et une bibliographie. Au cours d'un séminaire organisé en 1974, les professeurs de psychopédagogie de 19 établissements de forma­tion des maîtres ont tiré de ce document les éléments nécessaires à l'élaboration des curricula. Certains ateliers travaillant aux programmes de 4ème et 5ème années ont réussi à dresser le profil des connaissances que l'élève doit avoir acquises en fin de cycle primaire pour pouvoir suivre avec profit un enseignement secondaire ou cul­tiver ses acquis par la formation permanente.

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19. Le Projet a contribué à la mise en place d'un emploi du temps de l'enseigne­ment primaire adapté à chaque niveau d'enseignement: 27 heures en 1ère et 2ème années, 29h15 en 3ème et 4ème années, 31h30 en 5ème et 6ème années. Cette nouvelle organisa­tion des programmes dans le temps a facilité les déplacements école/maison pour les plus jeunes élèves, permis aux parents de bénéficier de la main d'oeuvre enfantine dans les travaux productifs, facilité le recyclage des enseignants. La mise en oeuvre en 1982 de la double vacation d'une part, de la promotion collective d'autre part, a entraîné la modification de l'emploi du temps de 1ère année. Les horaires des autres classes changeront à mesure que la double vacation les atteindra.

20. Le personnel national et international du Projet, en collaboration avec des coopérants belges et français, a élaboré les programmes d'enseignement, année par année dans les ateliers créés par discipline: kirundi, français, mathématiques, étude du milieu, travaux pratiques agricole et économie familiale. L'animation rurale, constituée en atelier, a permis la mise au point de toutes les pédagogies spéciales ainsi que la pratique de l'interdisciplinarité. Le tableau ci-après fait apparaître l'état d'avancement des travaux d'élaboration des programmes, par discipline et par niveau, à la fin de l'année scolaire 1983-

DISCIPLINES

Etude du milieu

Travaux pratiques agricoles

Economie familiale

Kirundi

Calcul

Français

Education physique

Légende : + enseignement - programme en

la matière n

1 ère 2ème

+ +

-

-

+ +

+ +

+ +

généralisé expérimentation 'est pas enseignée à

3

ce

ème Uème

+ +

+ +

+ +

+ +

+ +

+• +

+ +

niveau

5 ème

+

+

+

+

+

+

+

6 ème

-

+

+

+

-

-

+

21. Le Projet a contribué à l'organisation d'un séminaire (qui s'est tenu du 4 au 13 mai 1980) réunissant des membres du parti, du Gouvernement, des enseignants, des médecins, des agronomes, des assistants sociaux, etc. destiné à définir la notion d'école communautaire et sa stratégie de création à long terme. En effet, les notions d'école productive, d'école communautaire ou de promotion collective, dans un pays à habitat dispersé, n'étaient pas jusque là perçues de la même façon par les responsables nationaux de services techniques et par les pédagogues et les techniciens regroupés au sein du BER.

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22. Les résultats obtenus par le Projet dans ce domaine n'ont cependant abouti qu'à l'édification d'une "école intermédiaire". C'est à dire une école dont l'évolu­tion vers l'école communautaire n'a atteint qu'une phase intermédiaire. Mais si l'école actuelle ne répond pas à tous les critères voulus, il faut quand même reconnaître que des réalisations tangibles qui constituent la base fondamentale de la nouvelle école ont pu être menées à bien, telles que:

- la généralisation des travaux pratiques agricoles, d'économie familiale et d'artisanat, dans toutes les écoles;

- la disponibilité de matériel didactique approprié pour les disciplines fondamentales ;

- la participation des communautés au financement des constructions scolaires;

- la formation de tous les directeurs d'école à leur rôle d'animateurs des milieux scolaires et sociaux;

- la formation d'un nouveau type de maître (en cours);

- la création d'une coopérative scolaire et d'une association de parents d'élèves dans chaque école;

- la formation de tous les Inspecteurs de l'enseignement primaire.

Ces réalisations placent l'enseignement primaire du Burundi parmi les systèmes d'éducation d'Afrique possédant le plus de données expérimentales et d'infrastructures scolaires susceptibles de favoriser la promotion d'une école productive voulue par les populations, conçue par elles, et dans laquelle elles participent à la gestion.

23. Un certain nombre des documents pédagogiques imprimés ont été produits par le BER dans le cadre du Projet:

- fichiers du maître et des élèves, - livrets méthodologiques, - guides de formation initiale et continue, - matériel d'enseignement (CABER I et CABER II en calcul/posters en kirundi et en français/cartes et tableaux en étude du milieu...).

Son atelier de producation a en outre prêté ses services à l'Université, au Bureau d'études des programmes de l'enseignement secondaire (BEPES) et à de nombreux autres organismes pour la publication de rapports, études, cartes et autres documents.

24. En matière de formation du personnel enseignant et d'encadrement, un certain nombre 4'actions ont été menées par le Projet, d'une part pour pallier certaines carences constatées au plan qualitatif, d'autre part pour permettre une mise en application efficace de la réforme.

25. S'agissant de la formation initiale des enseignants, dont le corps est constitué à 1 % de maîtres D7 (diplômé du 1er cycle du secondaire + 4 années d'école normale) à 69 % de maîtres D4 (diplômé du 1er cycle secondaire + 1 année de formation professionnelle dans une école moyenne pédagogique) et à 30 % de maîtres sous-qualifiés, un programme de formation de maîtres D6- a été élaboré, expérimenté dans deux écoles pilotes et remanié à la lumière des résultats et des recommandations de la Commission nationale d'évaluation.

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26. En ce qui concerne le recyclage et le perfectionnement du personnel en vue de ]a mise en application de la réforme, le Projet a été amené à mettre en oeuvre un programme d'action dont les résultats ont été les suivants:

- recyclage systématique des directeurs d'écoles à des tâches d'animation, d'évaluation, de gestion et de relation avec le milieu au moyen de stages en profondeur et d'un suivi de l'action de formation;

- recyclage des maîtres dans des disciplines d'enseignement général au moyen de stages directs, de soutien sur le terrain, d'émissions de radio scolaire;

- perfectionnement des Inspecteurs par un programme sur trois ans consistant en trois sessions intensives ("temps forts") entrecoupées d'activités de suivi. Le stage de perfectionnement a été couronné par la production par les inspecteurs de travaux personnels s'appuyant sur les réalités de leurs tâches professionnelles (recherche-action).

27. En matière de recherche, le Projet s'est engagé par le biais de l'atelier de recherche fondamentale du BER, dans 1»élaboration d'un dictionnaire unilingue kirundi et dans la conception d'un vocabulaire scientifique, technique et artistique dans cette langue. Il n'apparaît pas pour l'instant encore que les résultats obtenus à ce jour soient probants.-

28. En vue de renforcer ou de prolonger ses propres activités, le Projet a été amené à collaborer avec d'autres départements:

(a) Ainsi, dans le cadre du projet Unesco/BIRD de construction de Centre de formation de maîtres polyvalents, l'expert en formation continue a encadré pédagogiquement les maîtres pratiques au Centre national de forma­tion polyvalente à Kamenge, et l'expert en formation initiale et travaux manuels n'a mené des sessions de formation et contribué au rémanénagement des horaires et des programmes, et à l'établissement des listes de matériel et d'équipement.

Ces actions sont néanmoins restées isolées et peu structurées, l'aspect construction ayant fini par prédominer, relégant ainsi au second plan les objectifs qualitatifs que comportait le programme.

(b) Par ailleurs, à partir de 1980, une collaboration étroite s'est opérée autour des programmes et méthodes des nouvelles écoles normales D6 entre le BER et le BEPES.

C'est ainsi qu'il a été possible de mener:

(i) des activités de conception:

- rédaction des programmes par les membres des sections et ateliers du BER et du BEPES,

- publication de deux ouvrages (psychopédagogie et éducation manuelle et technique);

(ii) des activités de coordination: plusieurs réunions inter-bureaux pour élaborer des programmes et suivre l'expérimentation dans les nouvelles écoles normales;

(iii) des activités de formation pour les professeurs des écoles normales et écoles moyennes pédagogiques.

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(c) Enfin, le Projet a participé à des séminaires de documentation et d'infor­mation qui se sont tenus jusqu'en 1980 pour permettre aux cadres des autres départements du Ministère de l'éducation nationale d'être mieux informés sur le fonctionnement du BER et sur le comment et le pourquoi de certaines de ses actions.

Des séminaires annuels constituaient par la même occasion un temps de bilan des activités menées durant 1'année précédente et une structure d'accueil pour le personnel nouvellement affecté qui découvrait ainsi toute la stratégie éducative et toutes les techniques de production du BER.

IV. REALISATION DES OBJECTIFS IMMEDIATS

29. La ruralisation et la kirundisation de l'enseignement souhaitées par le Gouvernement en vue d'instaurer une école communautaire n'ont pour l'instant abouti qu'à une "école intermédiaire" telle qu'elle a été définie au paragraphe 21. Cette école n'est en effet ni conçue, ni prise en charge, ni gérée par la communauté. Elle garde toujours un aspect classique en ce sens qu'elle ne puise pas assez sa matière et ses modes d'apprentissage dans son environnement socio-économique. Elle est, cependant, ouverte sur la communauté par l'intermédiaire des coopératives scolaires des jardins scolaires, des associations parents-maîtres.

- Kirundisation

30. La détermination du vocabulaire nécessaire à l'enseignement du calcul et de l'étude du milieu, l'élaboration d'un fichier de grammaire kirundi et l'élabora­tion des programmes et des méthodes d'enseignement du kirundi, constituaient des priorités qui ont pu être satisfaites.

31. De même, un Centre de linguistique appliquée Rundi (CLAR) a été créé pour la standardisation de l'orthographe rundi et la section du vocabulaire scientifique, technique et artistique nécessaire à l'enseignement du calcul de l'étude du milieu, des travaux pratiques et des arts.

- Ruralisation

32. Il a été créé des coopératives de parents d'élèves dans toutes les écoles, coopératives qui par des contributions en espèces, en nature et en journées de travail, sont parvenues à prendre en charge le financement des constructions de salles de classe et d'achat de meubles scolaires.

33. Dans plusieurs localités des parents ont aidé à aménager des terrains pour la création de jardins scolaires.

31*. Enfin, les travaux pratiques agricoles, d'économie familiale et d'artisanat sont actuellement compris dans les activités courantes et normales des écoles.

- Formation des enseignants

35. S'agissant de formation initiale, il convient de souligner que le Ministère de l'éducation nationale, après quelques hésitations, s'est résolument engagé dans la voie de la transformation qualitative des contenus, méthodes et produits de l'enseignement normal.

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36. La réforme du cursus des écoles normales aboutissant à la formation de nouveaux maîtres D6 s'inscrit dans ce cadre et la collaboration entre le BER, le BEPES et l'Inspection du secondaire a permis de réaliser:

- la production de programmes et de méthodes appropriées, - la formation des professeurs d'écoles normales, - l'expérimentation de la stratégie de formation, - la promotion des activités manuelles dans les écoles expérimentales.

37. La généralisation de la formation des maîtres D6 dans les nouvelles écoles normales se fera dans le cadre du Projet Education III financé par la BIRD.

38. Pour ce qui est de la formation continue des enseignants, la stratégie mise en place a reposé sur la combinaison de plusieurs actions:

- stages de perfectionnement, - stages directs de recyclage, - émissions de radio-scolaire, - publications de documents didactiques, - soutien pédagogique.

39. Trois sessions intensives de formation en profondeur des Inspecteurs de l'enseignement primaire ont été organisés. Ces stages ont donné aux participants un niveau académique élevé attesté par les résultats obtenus aux examens finals de stages.

40. Trois cent quatre-vingt un directeurs d'école ont participé à trois stages intensifs qui leur ont, en partie, permis de promouvoir des projets pédagogiques dans un établissement, ce type d'action entraînant concurremment une formation des maîtres.

41. Le niveau académique du Directeur d'école et du maître reste très bas (D4): il s'avère nécessaire, non seulement, d'organiser pour eux des sessions de formation professionnelle mais encore et surtout d'élever leur niveau de culture générale.

- Production de matériel didactique

42. Bien qu'un effort louable ait été consenti dans le domaine de la production de matériel didactique, un certain nombre de problèmes d'organisation et de logistique font que le rythme de production ne suit pas le rythme d'avancement de la réforme. La transformation récente de l'imprimerie du BER en régie apportera certainement les solutions nécessaires.

V. CONCLUSIONS

- Conception du Projet

43. Le Projet s'étant mis entièrement au service de la réforme, il s'est heurté très longtemps au flou qui a entouré le concept même d'école communautaire et à la difficulté de définir une stratégie de mise en oeuvre d'une telle école. Malgré les expériences menées à Rusengo (1969-73), à Gitega (1977-78) et l'analyse de modèles étrangers (Tanzanie, Libéria, Philippines, etc.), ce n'est qu'en 1980 qu'on a abouti à un consensus entre toutes les parties intéressées sur ce que devait repré­senter une école communautaire dans un pays où l'habitat est dispersé, où il n'existe ni village, ni cantine scolaire, et où la distance moyenne parcourue par l'enfant pour aller à l'école est de 10 kms.

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44. L'école communautaire visait à préparer le retour dans leurs collines de 85 % des élèves du primaire. A cet effet, il fallait accorder une grande attention au travail productif, ce qui n'a été fait que pour les travaux pratiques agricoles. L'absence de relations entre le BEE et les services économiques et sociaux n'ont pas permis de coordonner la formation donnée à l'école avec les activités d'animation en milieu adulte. La relation Ecole-Milieu n'a jamais été suffisamment élucidée faute d'un organisme officiel et national responsable d'activités intégrées palliant l'atomisme de l'appareil administratif.

45. Äu sein même du BER la notion d'intégration n'a été qu'un thème du discours pédagogique. Du fait du retard pris dans ses activités, l'atelier d'étude du milieu n'a jamais pu jouer son rôle pleinement.

46. Les ateliers concepteurs du BER, en général, n'ont pu. bénéficier des résultats de la recherche universitaire et du concours des services agronomiques, vétérinaires, sociaux qui leur auraient permis de mieux contribuer à cette intégration de l'école dans son milieu.

- Administration et gestion du Projet

47. Grâce à l'aide internationale, multilatérale et bilatérale, le BER a bénéficié d'une période d'abondance marquée par la fourniture à grande échelle de matériel agricole, d'imprimerie et de plusieurs véhicules. Malheureusement la gestion non appropriée de ce matériel et la crise économique ont réduit les moyens au moment même où la généralisation de la réforme accroissait les besoins, en matériel fongible notamment.

48. La réduction des moyens a particulièrement affecté les tournées à l'intérieur du pays destinées à fournir aux maîtres un appui pédagogique. Ainsi certaines assis­tances ont purement et simplement supprimé leur dotation en véhicules alors que l'accroissement des effectifs du BER, correspondant à un accroissement des activités, avait été de 154 personnes entre 1973 et 1982-1983.

49. Les difficultés d'installation du BER, qui a déménagé trois fois en sept ans, et à chaque fois dans des locaux non fonctionnels, n'ont pas toujours permis un déroulement normal des activités. C'est ainsi qu'en 1979, les chercheurs du BER ont eu à travailler chez eux pendant huit mois.

50. De 1973 à 1976, les écoles de formation des maîtres dépendaient de la Direction de l'enseignement primaire et normal. En 1977, l'enseignement normal a été rattaché à la Direction de l'enseignement secondaire. Un arrangement est intervenu alors, confiant au BEPES l'élaboration des programmes d'enseignement général dans les écoles de formation des maîtres et au BER celle des programmes de psychopédagogie. Cette délimitation formelle a inévitablement posé beaucoup de problèmes dans son applica­tion.

- Activités du Projet

51. D'une façon générale, le temps dont a disposé le Projet entre le moment où la réforme a été adoptée (avril 1973) et la date de son entrée en vigueur (octobre 1973) s'est avéré beaucoup trop court. Dans tous les ateliers, l'expérimentation des outils pédagogiques n'a pas été faite dans des conditions qui auraient rendu possible l'appréciation objective de leur qualité. De plus, la modification de l'âge de recrutement ramené brutalement de huit à six ans, n'a pas facilité l'élaboration des documents pédagogiques de la 1ère année.

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52. L'enseignement de l'école du milieu a été introduit trop tôt, et sa pratique a abouti à en faire une classe de langage plutôt qu'une discipline scientifique. Il faudrait dire également que la suppression des exercices sensoriels de l'ancien programme n'a pas été suffisamment compensée par des exercices de créativité insérés dans le processus de la leçon d'étude du milieu.

53. S'agissant du kirundi, le peu de temps déjà signalé dont a disposé l'équipe chargée de cet atelier ne lui a pas permis de réfléchir sur certains problèmes de fond qui ont surgi par la suite, surtout au moment où il fallait de la 3ème à la 4ème année, passer de l'oral à l'écrit. Généralisé sans expérimentation, le kirundi n'a pas été écrit selon un système de transcription officielle. Les études faites sur la langue étant, insuffisantes au plan lexicol (vocabulaire, techniques, socio-professionnels, scientifiques et technologiques), il a été difficile de faire du kirundi une langue d'enseignement pour toutes les disciplines, surtout au 3ème degré du primaire.

54. En outre, les travaux menés dans ce domaine (élaboration d'un dictionnaire kirundi, constitution d'un vocabulaire autour de 25 centres d'intérêt et mise au point de 3 000 à 4 000 néologismes destinés à doter la langue rundi de termes scientifiques et techniques) n'ont jamais atteint le personnel du BER.

55. Dans le domaine de la formation continue des enseignants et bien qu'un nombre important d'actions aient été organisées, on est en droit de penser que les deux jours par discipline et par an au cours desquels une information uniquement verbale était donnée aux maîtres sans qu'aucune évaluation de compréhension et d'assimilation ait été faite, n'a pas été de nature à permettre une mise en application satisfai­sante de la réforme par ces derniers.

56. Pour ce qui est de la radio-scolaire, il faut également souligner qu'elle n'a pu jouer pleinement le rôle qui lui était dévolu et ce pour plusieurs raisons:

- les postes récepteurs utilisés sont la propriété des maîtres qui les prêtent aux écoles,

- les émissions destinées aux maîtres ne reposent pas sur une connaissance suffisante du terrain,

- les ateliers de formation initiale et continue n'ont pas apporté un concours suffisant aux techniciens du studio.

57. Enfin l'exécution du Projet a eu à souffrir des retards répétés de l'Atelier de production du BER dans la fourniture des manuels, retards dûs à une panne de l'offset en 1975-76, occasionnellement à un manque de papier et au non respect quasi régulier par les différents ateliers des délais de livraison des manuscrits.

VI. RECOMMANDATIONS

58. La rénovation et le développement d'un système éducatif est une oeuvre de longue haleine. C'est pourquoi les dix ans de fonctionnement des deux projets faisant l'objet du présent rapport amènent à deux types de recommandations suivant qu'il s'agit de rationaliser les processus de mise en oeuvre et de généralisation de la réforme, ou d'agir sur les différents groupes sociaux touchés par cette réforme.

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- La rationalisation des processus

59. Il serait souhaitable en tout premier lieu, qu'une attention particulière soit portée à la définition des objectifs. Si la pratique de mise en oeuvre de la réforme élaborée en 1973 en termes peu précis, a permis le passage des finalités à certains objectifs immédiats, il est temps maintenant qu'un document redéfinisse les objectifs assignés à chaque action en termes opérationnels, et détermine concrètement les résultats attendus pour chaque niveau d'enseignement. Ce travail devrait conduire à une planification des actions qui tienne compte des ressources matérielles, financières et humaines.

60. Les différents bureaux pédagogiques (BER, BEPES, BET) fonctionnent actuelle­ment en entités autonomes et parallèles correspondant aux différents ordres d'ensei­gnement. Cette situation qui répondait à des besoins spécifiques au moment de la mise en route de la réforme, a abouti au cloisonnement des activités pédagogiques rendant difficile le passage d'un enseignement à un autre (primaire à secondaire ou technique, secondaire général à normal). Une articulation pédagogique plus harmonieuse devrait être recherchée dans le cadre d'une réorganisation plus cohérente des structures existantes. Il serait souhaitable à cet effet:

- de regrouper tous les bureaux pédagogiques existants, avec l'Institut pédagogique et les écoles normales en un seul organisme de recherche et de formation qu'on pourrait dénommer Institut national de recherche péda­gogique et de formation des enseignants ;

- d'ériger cet Institut en une Direction nationale directement attachée au Cabinet du Ministre de l'éducation nationale afin de lui laisser le plus d'initiative possible dans ses actions;

- de lui fixer des objectifs concrets et précis de recherche, d'évaluation, de production et de formation pour les différents niveaux d'enseignement afin de permettre une intégration horizontale et verticale des activités menées ;

- de mettre en place des organes de concertation pour mieux articuler ses actions avec les directions générales de l'enseignement primaire et de l'enseignement secondaire.

61. Il conviendrait également, quelle que soit la décision prise.concernant la création de l'INRPFE suggérée au point précédent, que les responsabilités du BER soient redéfinies voire élargies.

62. Ainsi il serait bon que la Direction du BER, qui dispose désormais des moyens d'exercer pleinement son rôle, soit associée aux décisions de mutations et nomina­tions des Inspecteurs, Directeurs et Maîtres d'écoles. La participation à ces mouve­ments faciliterait la promotion de personnels susceptibles de favoriser la mise en application de la réforme.

63. A l'intérieur même du BER, il serait souhaitable que soit renforcée l'autorité de l'Unité de coordination de manière à obtenir une concertation plus poussée entre les différents spécialistes et partant une harmonisation du travail des différents ateliers. Des résultats tangibles peuvent être espérés dans ce domaine si chaque membre de la coordination participe selon ses compétences, dans un ou plusieurs ateliers, à la conception, planification et supervision des contenus et des méthodes d'enseignement et de formation, à la mise au point des stratégies de recyclage et de formation.

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64. Afin d'améliorer son efficacité globale, il conviendra que certaines dispo­sitions soient prises en faveur de certains ateliers du BER:

(i) Radio-scolaire

Création d'un Comité des programmes d'une part, d'un Comité d'écoute d'autre part. Une intensification des relations avec les ateliers de formation et un renforcement du personnel par des animateurs formés pour la programmation paraissent également nécessaire.

(ii) Evaluation

L'atelier d'évaluation devrait aider chaque atelier du BER à confec­tionner sa grille interne d'évaluation et à organiser son propre "feed-back".

(iii) Documentation

On devrait prévoir dans chaque budget d'assistance extérieure, des crédits destinés à la documentation et au perfectionnement continu des cadres du BER. En outre, chaque atelier devrait entrer en rapport direct avec l'unité de recherche correspondante de l'Université du Burundi afin de pouvoir proposer en temps opportun des listes de thèmes de mémoire relatifs au développement de l'enseignement primaire.

(iv) Recherche linguistique

Il est souhaitable de disposer pour la réforme:

- d'un code de transcription phonétique du kirundi, - d'une orthographe officielle de cette langue, - d'une analyse approfondie des règles de la stylistique, - des moyens de réaliser en équipe des instruments linguistiques tels que dictionnaires, grammaires, lexiques.

Pour ce faire, il faut obtenir de la Faculté des lettres qu'elle apporte au BER l'appui logistique attendu.

(v) Elaboration des curricula

Que ce soit dans ses activités de recherche, de formation ou de produc­tion, le BER ne peut se passer des services des hommes de terrain (inspecteurs, directeurs et maîtres-d'écoles, professeurs, etc.). Il serait donc souhaitable de mettre en place des commissions de travail ouvertes à tous les personnels compétents de l'éducation et cesser de travailler en vase clos.

(vi) Gestion comptable

Enfin, le BER devrait désormais pouvoir organiser un service comptable efficace.

65. Plusieurs mesures ont été proposées pour améliorer le taux de scolarisation dans l'enseignement primaire au Burundi: la double vacation, le passage automatique, l'harmonisation des actions des écoles officielles et des Yaga-Mukama. Pour qu'elles puissent s'avérer véritablement efficaces, il serait souhaitable de les compléter par les dispositions suivantes:

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(i) Double vacation

Ce système est très fatigant pour les maîtres à qui les ressources de l'Etat ne permettent pas, dans le contexte actuel, de verser une "prime de double vacation". Une double action pourrait néanmoins être menée: auprès des communautés d'une part, afin de les amener à participer à la construction autour de l'école de logements destinés aux maîtres; auprès de la presse d'autre part, pour revaloriser la fonction ensei­gnante.

(ii) Formation collective

Le niveau actuel du personnel enseignant ne permet qu'une application mesurée de la promotion collective. Il convient donc que sa mise en place s'opère de façon progressive en fonction des conditions propres à chaque établissement.

(iii) Transformation des Yama-Mukama

Si la gestion administrative et financière de ces écoles doit être laissée aux missionnaires, la "gestion pédagogique" devrait revenir aux instances officielles. Il conviendrait dans l'immédiat d'oeuvrer pour une amélioration du niveau de recrutement du personnel, l'organisation d'un enseignement minimal et le contrôle des activités.

(iv) Encouragement des initiatives privées

L'Etat ne pouvant continuer à prendre en charge la totalité des dépenses scolaires, il conviendrait d'instituer une réglementation autorisant la création d'écoles privées sous le contrôle (qui reste à définir) du Ministère de l'éducation nationale. Ce type d'écoles devrait surtout se développer dans les enseignements para-scolaires, technique et professionnel.

66. Les deux grands objectifs de la réforme que sont la kirundisation et la ruralisation ne peuvent se concevoir comme étant des concepts à n'appliquer qu'au seul système scolaire. Ils doivent trouver leurs prolongements dans le système extra-scolaire, auprès des adultes et jeunes ruraux, analphabètes et descolarisés. C'est pourquoi l'importance des problèmes d'éducation de base de ces publics milite en faveur de la création d'une direction générale du para-scolaire et de linguistique appliquée pour:

- promouvoir la langue nationale (adoption officielle d'un alphabet, de vocabulaires technique et professionnel);

- donner des bases techniques à l'enseignement du kirundi à tous les niveaux;

- donner aux activités para-scolaires des contenus et des méthodes adaptées aux réalités socio-économiques du pays;

- permettre une liaison harmonieuse entre l'éducation formelle et non-formelle .

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- Les groupes sociaux touchés par la réforme

67. Comme l'a montré le séminaire de mai 1980 sur l'école communautaire, il faut informer et conscientiser les cadres et les populations autour des objectifs de la réforme. Cette action d'information et de conscientisation exige qu'au préalable les ministères économiques et sociaux et le Ministère de l'information donnent des directives précises et fournissent un appui structuré et constant à leurs agents sur le terrain pour mobiliser les masses populaires en vue de la mise en oeuvre des écoles communautaires.

68. Compte tenu du rôle qu'ils jouent dans la mise en application de la réforme, une attention toute particulière devrait être portée au recrutement et à la formation professionnelle des directeurs d'écoles primaires. Aussi serait-il souhaitable que:

- des critères de sélection des directeurs soient définis (grade, notes professionnelles, ancienneté);

- les listes de postes vacants soient publiés au 2ème trimestre de chaque année scolaire;

- les directeurs soient nommés par une commission et selon des critères définis par un texte officiel;

- des stages de formation soient organisés pour les nouveaux directeurs. Ces stages pourraient s'inspirer de ceux organisés depuis deux ans par le BER.

69. Si les actions menées en direction des inspecteurs en vue d'améliorer leur niveau de qualification spécifique ont déjà produit des résultats très encourageants, il est malgré tout souhaitable, d'adopter dans l'avenir une autre politique de nomination des futurs inspecteurs de l'enseignement primaire. Ceux-ci pourraient être recrutés à un niveau académique plus élevé (parmi les licenciés en sciences de l'éducation par exemple). Ce recrutement doit bien entendu être suivi d'une formation professionnelle appropriée. (C'est-à-dire essentiellement fondée sur la pratique du métier d'inspecteur selon les objectifs visés par l'école communautaire).

70. La limitation des ressources tant humaines que financières a conduit le BER à ne réserver au recyclage des quelques 5000 enseignants en service que deux jours de formation par discipline et par an (comme nous l'avons déjà vu il s'agit plutôt dans ce cas d'information). Pour pallier cet état de fait, il nous paraît important de recommander la création d'un corps de Conseillers pédagogiques dont l'action pour­rait se développer à l'intérieur de centres régionaux de documentation et de perfec­tionnement des maîtres.

71. Dans un autre ordre d'idées, et s'agissant des maîtres, très sollicités par des actions de recyclage périodiques, il serait souhaitable que leur soient proposées des perspectives claires d'amélioration de leur carrière. Ainsi des examens ou concours professionnels devraient permettre le passage d'une catégorie à une autre (D4 - D7 ou D4 - D6) et une formation bien structurée et sanctionnée par des contrôles sérieux, le passage d'un corps à un autre (Directeurs à Conseiller pédagogique ou Inspecteurs par exemple).

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72. Enfin, si l'examen national apparaît comme un mal inévitable tant que l'on n'aura pas réussi à le remplacer par un contrôle continu, il faudrait du moins qu'il réponde aux options fondamentales de la réforme et contrôle les acquis de l'élève dans des disciplines-clés telles que la langue nationale (le kirundi) ou les activités ruralisées débouchant sur la production (agriculture, élevage, économie familiale, artisanat). L'une des principales lacunes de la réforme est de n'avoir pas assuré l'adéquation du système d'évaluation des élèves formés aux objectifs visés: l'examen national, qui ne porte que sur les épreuves de mathématiques et de français a fait perdre de vue l'importance des activités de kirundisation et de ruralisation et a débouché de ce fait sur un .élitisme regrettable.

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A N N E X E A

Personnel international

Nom de l'expert Domaine de spécialisation Durée du contrat du au

Issa YENA Spécialiste en formation des maîtres

01.09.79 - 30.6.83

Gérard BERNARD Spécialiste en formation initiale

30.03.8O - 30.6.83

Jean-Pierre GUENIN Spécialiste en matériel didactique

23.05.82 - 30.6.83

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- 17 -

ANNEXE

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Evolution de l'effectif du personnel du BER

(1976-1982)

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A N N E X E C

Personnel national

Fonction ou secteuT d'activité

Directeur du B0E0Ro

Directeur adjoint

Directeur adjoint

Conseiller

Atelier d'Evaluation •i ti

Atelier d'Education Physique

Atelier d'Animation Rurale ti it ii

Atelier de Français

Atelier de Kirundi

Atelier de Formation Continue

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Atelier de Radio Scolaire

Nom et prénom(s)

MABANO Cyprien

BITAGOYE Daniel

NDEMEYE Aloys

BUTARE Thaddée

CISHAHAYO Dorothée

NSABIMANA Félicien

GASUKU Jean

BARASOKOROZA Nestor

NTAKTMAZI Julienne

KARIKERA Denis

SEBASHAHU Fabien

NGABIRAME Augustin

BUBI Etienne

NYAMBIRIGI Donatien

Sr Angèle SINDAKIRA Suzanne

NDUWÏMANA Anne Marthe

GIRUKWISHAKA Théophile

NIKOBAHOZE Dominique

RYAMUGEMA Vicent

NTAKIMAZ1 Pascásie

RUPIYA Cyprien

TOKO Raphaël

NZEYIMANA Léonce

NINTIJE Dominique

RUKINDO Béatrice

MURUTABABI Marthe

BERAHINO Marie

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Atelier d'Economie Familiale

Atelier de Recherche Fondamentale

DOCUMENTATION

Atelier de Production

RUBONEKA Suzanne

BIZIMANA Radegonde

NDAYISHIMIYE Rose

MISTGARO Gaudence

MBONIHANKUYE Stéphanie

NKURUNZIZA Virginie

KAMANZI Thomas

MFIZI Antoine

NTAVYIBUHA. Patrice

BURYEBURYE MABOKO

NIYONZIKA Raphaël

KAYITABA Tito

NAHIMANA Amélie

SABIMANA Emmanuel

SHUNGURA Pancrace

KARAMBIZI J.M. Vianney

ALPHANI Alphonse

NDASHIKIRWA Jean-Bosco

NTAHONDEREYE Joséphine

BANDYATUYAGA François

MASABARAKIZA Hubert

MPERABANYANKA Jacques

SABUWANKA Etienne

JUMA KABWA

MBESKERUBUSA Aloys

GAHUNGU Innocent

NTIRANDEKURA Gervais

NTANGIBINGURA Gabriel

NIBIGIRA Augustin

BAXAYIGAMBA Marie Grâce

NTIGACIKA Charles

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SINDAYTGAYA Calliste

BIZIMANA Cyprien

BUZIYA Daniel

MASUNZU Augustin

MBAZUMUTIMA Tharcisse

NKIZE Mathias

KAYOYA Omer

KABIRIGI Félix

HATEGEKIMANA Laurent

BAMVUGUKONTARI Joséphine

Atelier de production

Atelier de Technologie

Atelier de Travaux Pratiques Agricoles

Atelier d'Etude du-Milieu

NAHIMANA ^^a

NDAYAMBAJE Alphonse

NZIKORURIHO Juvénal

GAHUNGU Michel

NDAYISHIMIYE Agnès

GIHENA Pontien

NTAHOMVUYE Vénérand

NDAYISHIMIYE Spès

MUKAMAKOMBE Cassilde

NINTERETSE Polycarpe

GATARI J. Baptiste

BATATURA Marianne

KARIMUNDA Sébastien

BUTIJE Vincent

RVANGARAMBE Charles

RWANKINEZA André

BIZOMENYABO Faustin