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1 PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE DE L’ONTARIO FRANÇAIS 2020-2030 (Une mise à jour du PSC Vision 2025) RAPPORT FINAL Document préparé par :

PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Page 1: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

DE L’ONTARIO FRANÇAIS

2020-2030

(Une mise à jour du PSC Vision 2025)

RAPPORT FINAL

Document préparé par :

Page 2: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Page 3: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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TABLE DES MATIERES :

SECTION 1 : MANDAT ET METHODOLOGIE : ........................................................................................................ 4

1.a) Mandat ....................................................................................................................................................... 4

1.b) Méthodologie ............................................................................................................................................. 4

SECTION 2 : LES ENJEUX AUXQUELS DOIT FAIRE FACE LA COMMUNAUTÉ : ...................................................... 7

2. a) Tendances de l’environnement ................................................................................................................ 7

2. b) Résultats des consultations ..................................................................................................................... 16

2. b. 1 Faits saillants des discussions aux congrès 2019, aux tables de concertation et dans les autres

groupes de travail ........................................................................................................................................ 16

2. b.2 Résultats du sondage ........................................................................................................................ 18

2. b.3 Constats génériques émergeant des échanges avec les Tables ........................................................ 21

2. c) Enjeux ...................................................................................................................................................... 24

SECTION 3 : APPRECIATION DE LA PERTINENCE DU CADRE STRATÉGIQUE ACTUEL: ....................................... 25

3. a) Rappel quant aux piliers et volets actuels et vue d’ensemble ............................................................... 25

3. b) Perception quant à la Vision ................................................................................................................... 28

3. c) Revue des piliers et volets ....................................................................................................................... 29

SECTION 4 : PROPOSITION DE CADRE REVISITE POUR 2030 ............................................................................. 34

4. a) Un énoncé de vision plus court et précis ................................................................................................ 34

4. b) Des piliers stratégiques réorganisés et simplifiés ................................................................................... 34

SECTION 5 : PISTES POUR LES PROCHAINES ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE : .................................................... 49

ANNEXE ............................................................................................................................................................... 52

Page 4: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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SECTION 1 : MANDAT ET METHODOLOGIE :

1.a) Mandat L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a entrepris un exercice d’actualisation

de son plan stratégique communautaire 2016-2025, Vision 2025. Cet exercice vise à mobiliser

les forces vives de la communauté francophone de l’Ontario afin de faire le point sur les

grandes orientations et lignes directrices qui inspirent et dirigent les actions de l’ensemble de

la communauté.

Tout plan stratégique digne de ce nom, surtout étalé sur une décennie, a besoin d’une

sérieuse mise à jour à la mi-parcours, question de s’assurer de la pertinence et de la viabilité

du plan et des actions qui en découleront.

La démarche entamée par cet exercice ne vise donc pas l’adoption d’un tout nouveau

plan, mais, plutôt, son actualisation dans un contexte d’aujourd’hui.

1.b) Méthodologie L’approche méthodologique adoptée pour réaliser ce mandat s’est voulue inclusive et

participative. Elle a inclus :

• Une revue documentaire pour mieux comprendre l’environnement et tout ce qui a

changé depuis l’adoption de l’actuel plan stratégique communautaire. Cette

analyse a également permis de mieux identifier les changements à anticiper durant

les prochains mois ou années et les enjeux auxquels la communauté aura à

apporter des réponses

• Diverses consultations des groupes ciblés afin de revoir les différentes composantes

du plan stratégique communautaire 2016-2025 et d’avoir des discussions sur les

aspirations d’avenir. Ces consultations ont eu lieu avec : le CA de l’AFO, des DG des

organismes provinciaux, les tables de concertations régionales, les tables

sectorielles, et divers leaders politiques communautaires, des acteurs du monde

académique, ainsi qu’avec le personnel de l’AFO

• Un sondage en ligne provincial ouvert à l’ensemble des membres de la

communauté

• Un bilan des consultations afin d’identifier les pistes qui se dégagent pour le

nouveau plan

• Une phase d’actualisation, de validation, de révision et de présentation du PSC, et,

finalement,

• L’adoption du PSC renouvelé

Il importe de noter que l’approche méthodologique adoptée fut particulièrement

appropriée en raison du fait que les réalisations du plan, à la mi-parcours, n’avaient pas été

véritablement évaluées par les instances communautaires. Dès lors, les consultations ont servi

Page 5: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

5

de base afin de valider le socle du plan actuel, afin de voir s’il est toujours pertinent.

L’exercice a porté sur une durée d’un an (octobre 2019 à octobre 2020), tel qu’illustré par le

graphique ci-dessous.

Page 6: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

6

Il faut, bien sûr, également préciser que l’approche initiale, qui faisait la part belle aux

rencontres en personnes, a dû être significativement revue en raison de la pandémie liée à

la COVID-19.

Des rencontres en présentiel ont eu lieu, notamment :

Lors du Congrès d’octobre 2019

Avec la Table Centre-sud-ouest en mars 2020

Avec la Table du Nord également en mars 2020

Par la suite, vu les circonstances, les consultations qui avaient été prévues en personne après

mars 2020 ont été annulées, et, donc, une révision de la démarche a eu lieu afin de poursuivre

le processus de collecte de données. En effet, certaines rencontres se sont tenues

virtuellement via Zoom avec :

La Table provinciale

La Table de l’Est

Le comité consultatif MREF

Le personnel de l’AFO en juin 2020

Outre le changement de moyens de communication et d’interaction, la méthodologie a

été revue de fond en comble pour faire de ces rencontres virtuelles un succès (par

exemple : découpage des rencontres en deux sessions- la première portant sur

l’environnement et la seconde étant utilisée comme un forum de discussion, Table par

Table - espacées de plusieurs jours; préparation d’un sondage pour les participants

partagé et analysé entre ce sessions, etc.)

De plus, huit entrevues téléphoniques complémentaires ont eu lieu avec différents leaders

et observateurs politiques et communautaires pour offrir une combinaison de points de vues

(politiques, fonction publique, académique, mondes affaires, etc.) quant à notre

communauté (ses réussites, ses atouts, ses enjeux, les priorités sur lesquelles elle devrait

s’investir, etc.) et aux défis auxquels elle fait face.

Page 7: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

7

SECTION 2 : LES ENJEUX AUXQUELS DOIT FAIRE FACE LA COMMUNAUTÉ :

2. a) Tendances de l’environnement

• Démographie

D’après le dernier recensement de 2016, la population francophone de l’Ontario compte

maintenant plus de 622 415 personnes, soit une augmentation en nombre absolu d’environ

11 000 depuis 2011, soit 2%. Par contre, la population francophone ne représente plus que

4.7% de l’ensemble de la population ontarienne, une baisse en rapport à 2011 où elle

représentait 4.9%.

Ces nombres sont calculés en fonction des questions posées dans le recensement et basés

sur la Définition inclusive de la francophonie (DIF), adoptée par le gouvernement de

l’Ontario en 2009. La DIF élargit la définition de francophone pour inclure ceux dont la

langue maternelle n'est ni le français ni l'anglais, mais qui ont une bonne connaissance du

français comme langue officielle et qui utilisent le français à la maison.

Le gouvernement fédéral a enfin mis à jour son Règlement sur les langues officielles –

communications avec le public et prestation des services dans lequel il modernise son

approche de comptabilité de la population francophone afin de pouvoir déterminer des

points de services en conséquence. L’approche fédérale, tout comme celle de l’Ontario

d’ailleurs, ne sert pas à définir qui sont des francophones ou non, mais plutôt à déterminer

qui seraient les locuteurs potentiels pour l’obtention de services de la part des

gouvernements. Ainsi, le gouvernement fédéral propose une approche qui tient compte

de tous les immigrants et des membres de familles bilingues quand ils parlent la langue

officielle minoritaire à la maison. Pour l’Ontario, cela signifie un accroissement d’utilisateurs

potentiels de services en français à plus de 744 000 personnes, chiffre maintenant utilisé

par l’AFO. Il importe de noter aussi que le fédéral utilise d’autres facteurs de vitalité,

comme la présence d’une école de la communauté, afin de déterminer des points de

services.

Qu’importe ces batailles de chiffres, indéniablement, la population francophone continue

de croître, notamment en raison de l’immigration et l’émigration interprovinciale… Ceci

dit son poids relatif continue, tout aussi indéniablement, de suivre une tendance

préoccupante.

Le commissaire aux services en français (CSF), dans son rapport annuel 2017-2018 Se

projeter, se préparer1 faisait un constat alarmant quant aux pourcentages de

francophones en Ontario en 2028 si aucun correctif n’était apporté :

« Pour l’ensemble des scénarios présentés, la proportion de francophones en Ontario

diminuerait pour s’établir entre 3,9 % et 4,0 %. Ceci représente une diminution du poids des

francophones de 4,7 % en 2016 et à 4,8 % en 2011. Ces taux se situent dans le meilleur des

1 Rapport annuel 2017-2018 Se préparer, se projeter, Commissariat aux services en français.

Page 8: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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scénarios où une forte immigration est une réponse à la diminution du poids

démographique éventuel des francophones. L’immigration francophone aurait donc un

impact limité. Ceci sans compter que le taux de familles exogames devrait progresser en

Ontario.

(…)

Les projections sont là, inéluctables. Il importe d’agir dès maintenant. Et cette action doit

être concertée avec les intervenants communautaires, coordonnée entre partenaires

ministériels et gouvernementaux tout en étant mesurable et en définissant des indicateurs

de rendement clairs. Le gouvernement ne peut intervenir directement dans les foyers afin

d’encourager les couples exogames à parler français à la maison. Cela dit, il peut agir

dans certains secteurs très précis, notamment la gestion du continuum de l’éducation. Il

faut être capable d’offrir des options très proactives aux familles en matière de petite

enfance en français. Il importe de trouver des solutions précises au phénomène

d’abandon des écoles de langue française, au profit des écoles de langue anglaise, au

niveau secondaire, particulièrement dans la région du Centre. Et il devient impératif

d’accroître les possibilités de formation en français au niveau du postsecondaire, surtout

dans les régions comme le Centre, où l’immigration densifie la population francophone.

Les solutions sont multiples. Mais elles doivent être cohésives et impliquer plusieurs ministères

et offices clés, notamment l’Office des affaires francophones et les ministères de la Santé

et des Soins de longue durée, des Services à l’Enfance et des Services sociaux et

communautaires, de l’Éducation, de la Formation, et des Collèges et Universités, ou du

Développement économique, de la Création d’emplois et du Commerce, des Services à

l’enfance et à la jeunesse ou le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration.

Les acteurs communautaires et les partenaires en éducation connaissent très bien ces

problématiques et voient ce qui s’en vient. »

Disparités régionales

La répartition de la population francophone dans toutes les communautés est loin d’être

homogène. Par exemple, le nombre de francophones a augmenté dans l’Est ainsi que

dans le Centre de l’Ontario, les deux plus grands bassins de la population, mais a diminué

dans les autres régions de la province. Bien que le Nord-Est continue de représenter environ

une personne francophone sur cinq, sa taille, tant absolue que relative, a diminué. Le Sud-

Ouest et le Nord-Ouest, les deux plus petits bassins, continuent de subir une décroissance

significative. À quelques exceptions près, les communautés francophones vivent en

situation très minoritaire dans leur région respective. C’est aussi dans le Nord-Est et bien sûr

dans l’Est que la concentration de francophones y est le plus élevée.

Page 9: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

9

Source : Statistique Canada

Source : Statistique Canada

Page 10: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Vue d’ensemble

• Immigration

La section précédente sur la démographie démontre bien à quel point la communauté

francophone de l’Ontario fait face à plusieurs enjeux d’ordre démographique et que, en

conséquence, l’immigration francophone est la solution la plus pertinente pour la vitalité

et le dynamisme de la communauté franco-ontarienne. Près d’un francophone sur deux

dans la grande région de Toronto n’est pas né au pays.

En 2016, 40.5% de la population francophone de l’Ontario était née à l’extérieur de la

Province et 16,4% hors du Canada. Ce qui confirme une tendance observée en 2011

déjà.

Toutefois, le taux annuel effectif d’immigration francophone ne reflète pas le poids

démographique de la communauté franco-ontarienne. Les chiffres récents du ministère

de l’Immigration, des Réfugiés et de Citoyenneté Canada (IRCC) sont certes

encourageants (3.4% d’immigration francophone en Ontario pour 2019, comparé à 2.2%

l’année précédente), mais tout de même en-deçà des attentes légitimes de la

communauté.

Il importe de rappeler que l’immigration est une compétence partagée dans notre régime

constitutionnel. Le gouvernement fédéral y joue un rôle absolument crucial, mais les

provinces régissent les services d’accueil, d’installation et d’intégration. À cet égard, le

CSF avait recommandé à l’Ontario de se doter d’un plan interministériel pour l’aider à

définir clairement les rôles et attributions des divers ministères provinciaux concernés2.

2 Idem, CSF

Page 11: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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• Minorités visibles

Il est clair que l’immigration se répercute concrètement sur le profil de la communauté

francophone. En Ontario, en effet, 63,5 % des immigrants francophones sont issus d’une

minorité visible.

En 2016, le nombre de francophones de minorités visibles était d’un peu moins de 100 000,

soit une augmentation de 69% par rapport à 2011.

Alors qu’en 2011, les francophones de minorités visibles comptaient pour un peu moins 10%

de la communauté francophone en Ontario. En 2016, ce pourcentage est passé à 16 %.

Il existe toujours également de fortes disparités régionales. Les francophones de minorités

visibles représentent toujours 1 % ou moins de la communauté francophone des régions

du Nord. Dans l’Est, cette proportion est de 14,1 % représentant environ 38 % de l’ensemble

des francophones de minorités visibles de cette région. Alors que les francophones de

minorités visibles représentaient un peu plus de 18 % de la population francophone dans

la région du Centre, en 2016 cette proportion est passée à un peu moins de 30 %, soit

quasiment une personne sur trois. Cette population représente environ 57% de l’ensemble

des francophones de minorités visibles.

Source : Statistique Canada

Page 12: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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• Vieillissement de la population

La population franco-ontarienne continue de vieillir et demeure, en moyenne, plus âgée

que l’ensemble de la population de l’Ontario. Alors que l’âge médian de la population

totale est de 41ans, celui de la population francophone est de 44,6 ans. Cela pourrait avoir

d’importantes répercussions tant sur les soins de santé, les soins de longue durée comme

sur l’innovation quant à l’utilisation des technologies ainsi que sur la capacité d’attraction

et de rétention de professionnels bilingues dans les régions, notamment dans le Nord.

Source : Statistique Canada

• Transmission de la langue

Le poids des familles exogames est toujours grandissant. Or, diverses études ont montré

que l’exogamie est un facteur qui ne favorise pas la transmission d’une langue en

situation de minorité (et particulièrement, lorsque c’est le père qui est en situation

minoritaire). Cette croissance a donc un impact direct sur le taux de transmission de la

langue, puisque c’est la langue majoritaire qui, dans ces familles, est plus largement

transmise (en 1971, environ 57 % des enfants vivaient dans une famille où les deux parents

avaient le français comme langue maternelle. En 2011, cette proportion est tombée à

32%. En 2016, ce chiffre est tombé à 30,5 %.

Page 13: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

13

Source : Statistique Canada

Par ailleurs, de moins en moins de francophones parlent le français à la maison. En 1986,

plus de 68% des personnes ayant le français comme langue maternelle utilisaient le

français à la maison, cette proportion est tombée à moins de 54 % en 2011 et à 44,5 % en

2016.

Les sources à l’origine de cette chute abrupte sont de toute évidence complexes et

multiples - certaines, touchant à la fois des dimensions davantage institutionnelles et

d’autres étant de nature plus individuelle. L’examen exhaustif de ces facteurs ne fait pas

partie du cadre de ce mandat. Il ne saurait, toutefois, être question de transmission de

la langue sans parler du concept de sécurité linguistique, ce que d’aucuns nomment

l’insécurité linguistique. C’est un phénomène social qui touche toute la population sous

différentes facettes : à la maison, à l’école, au postsecondaire, en formation

professionnelle, au travail, au sein d’activités communautaires et régionales, etc. C’est ce

genre de pensées, ou de situations où les citoyens de langue française se sentent mal à

l’aise ou inconfortables, qui dirigent les francophones vers d’autres langues, d’autres

causes, d’autres institutions et services.

« La plupart des francophones en Ontario (ou sinon la majorité) ont déjà subi des

expériences où ils et elles se sont sentis comme si leur français n’était pas assez bon, ou

que leur accent était « trop prononcé ». La plupart du temps, ils reçoivent des

commentaires souvent négatifs de leur entourage, ce qui, en retour, les décourage à

communiquer en français. »

(…)

« D’autres groupes vivent aussi cette insécurité linguistique, les nouveaux arrivants. Certains

proviennent de pays qui ont le français comme langue commune, d’autres pays où le

français est la seule langue maternelle de toutes et tous. Comme nous avons tous des

accents, ces gens utilisent des mots différents pour s’exprimer ou faire passer un message,

ce qui peut créer des malaises ou des bris de communication3. »

3 L’(in)sécurité linguistique, il faut en parler… Blogue du CSF le 9 mai 2017

Page 14: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

14

• Milieu scolaire

Depuis une vingtaine d’années, le nombre d’élèves inscrits dans des écoles de langue

française dans la province est demeuré assez stable (un peu plus de 100 000 élèves, soit103

490). La fréquentation de l’école française demeure largement plus importante au niveau

primaire que secondaire.

Il existe encore des limitations quant à la disponibilité des programmes et aux lieux

géographiques d’enseignement postsecondaire en français (les collèges francophones et

la majorité des établissements bilingues sont dans l’Est ou le Nord de l’Ontario).

Depuis une bonne quinzaine d’années, on observe une croissance significative du nombre

de jeunes inscrits dans un programme d’immersion en français offert par l’école anglaise

(près de 10 000 nouveaux élèves chaque année -2011 : 163 000 ; 2016 : 213 000).

Le taux de bilinguisme (F/A) chez les jeunes de 5 à 17 ans est légèrement en hausse (2006

: 14,1 %; 2016 15,1 %). Cependant, cette croissance compte parmi les cinq plus faibles

lorsque comparée à d’autres provinces du Canada.

On observe une légère amélioration au niveau du décrochage culturel dans nos écoles

de langue française. Surtout jusqu’à la 8e année. A partir de la 9e, lorsque les jeunes se

préparent aux études post-secondaires ou à la vie professionnelle, le décrochage est

toujours marqué.

Source : Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2020

Page 15: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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• Pandémie mondiale

On ne peut y échapper. Même si les experts économistes font preuve d’un certain

optimisme, la COVID-19 aura des répercussions significatives sur bien des années, voire

possiblement des décennies, à venir. Sur un plan strictement gouvernemental, tous les

paliers de gouvernement au pays subissent les contrecoups de cette pandémie mondiale

qui n’est toujours pas terminée, bien au contraire. Le gouvernement fédéral a plongé tête

première dans un accroissement sans précédent dans des dépenses afin de redresser

l’économie et soutenir les individus et familles ayant été les plus touchés par

l’immobilisation quasi-totale du pays pendant plus de trois mois. Cela prendra du temps à

repayer la dette publique encourue. C’est donc dire que les priorités gouvernementales

de janvier 2020 ne sont plus du tout les mêmes en septembre 2020.

Il y a fort à craindre, à cet égard, qu’une modernisation complète de la Loi sur les langues

officielles ne soit pas du tout perçue comme une priorité pour l’année à venir, malgré les

paroles officielles indiquant le contraire, laissant penser qu’il faudra peut-être attendre

l’issue d’une prochaine élection générale pour voir où l’on en est sur ce dossier.

Pour les groupes communautaires comme pour les individus qui y œuvrent, la pandémie

aura changé durablement les façons de travailler, de voyager, de communiquer et de

socialiser. Une fois les vaccins trouvés et distribués à toutes et tous, il ne faudra pas croire

que tout redeviendra exactement comme avant. Le télétravail est là pour rester, les

occasions de rencontres en personne seront motivées par la nécessité.

Il est également clair que la pandémie aura des répercussions sur les types et niveaux de

financement sur lequel les acteurs de la communauté (privés, institutionnels,

communautaires et autres) pourront compter.

Page 16: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

16

2. b) Résultats des consultations

2. b. 1 Faits saillants des discussions aux congrès 2019, aux tables de concertation

et dans les autres groupes de travail

En octobre 2019, PGF Consultants a animé un atelier auprès d’environ 300 personnes

réunies au Collège Boréal de Sudbury, dans le cadre du Congrès annuel de l’Assemblée

de la francophonie de l’Ontario (AFO). Cette activité participative a lancé l’exercice de

mise à jour du plan stratégique communautaire de la francophonie de l’Ontario.

Essentiellement, les membres présents ont émis les observations et les propositions

suivantes :

Tendances environnementales

Politique

Changements majeurs et relations à rebâtir au niveau du gouvernement provincial

Faiblesse de la représentation et de l’influence politiques des francophones de

l’Ontario

Mouvement de solidarité de la communauté renouvelé

Soutien plus senti de la part du gouvernement fédéral

Mobilisation des jeunes se lèvent pour la protection de l’environnement

Économique

Difficulté des personnes francophones à réussir économiquement sans la

connaissance de l’anglais

Difficulté des entreprises francophones à trouver du personnel francophone

qualifié

Importance de l’économie numérique

Défi des immigrants qui doivent souvent parler anglais pour réussir

économiquement

Social

L’immigration en hausse résulte en une population de plus en plus diversifiée et

demande une adaptation tant de la part des nouveaux arrivants que des

personnes habitant déjà dans la province pour améliorer l’inclusivité

Mouvement de solidarité de la communauté renouvelé

Difficulté à offrir des services d’éducation en français à la jeunesse et défis de

rétention toujours bien présents

Importance de l’environnement

Nouveaux enjeux de sécurité (incluant la violence et l’intimidation numérique, la

cybercriminalité, etc.)

Page 17: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Technologie

Iniquité de l’accès à l’Internet haute vitesse, puissance des médias sociaux

Technologie ne captant pas la réalité des francophones

Besoins identifiés pour contribuer à un meilleur avenir

Besoin de représentation et de lobbying, de renforcement législatif et

institutionnel.

Besoin d’accessibilité à la technologie et à des services, de professionnels

bilingues, de données probantes sur l’économie de la francophonie ontarienne,

de développer des liens économiques entre franco-ontariens et avec la

francophonie mondiale.

Besoin d’un engagement et d’un développement d’offres actives sur les plans

politique, culturel et social, de soutien à l’inclusion et au vivre ensemble,

d’« investir » dans le continuum de l'éducation.

Besoin de communications à l’âge du numérique, d’outils et services

technologiques en français. La technologie est possiblement une voie

d’implication des jeunes francophones.

Besoin de concertation, de communications, d’éducation, d’impliquer la jeunesse

et de réduire les redondances.

Aspritations pour 2030 :

En 2030, la communauté francophone de l’Ontario est :

Vibrante et unie

En croissance

Engagée et représentée

Respectée et reconnue

Créative et prospère

Elle a surmonté :

Politiques défavorables

Discrimination

Marginalisation

Changements démographiques

Repli sur soi

Divisions internes

Crises linguistiques

Compétences discutables

Elle est reconnue pour :

Résilience et persévérance

Contribution à la société

Épanouissement politique

Concertation et collaboration

Capacités renforcées

Page 18: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

18

Créativité et innovation

Vitalité culturelle

Pluralité unifiée

Excellence de ses institutions

2. b.2 Résultats du sondage

Profil des répondants

Plus de 1 000 répondants ont participé au sondage. C’est moins que lors de l’élaboration

du plan stratégique communautaire 2016-2025, Vision 2025. Ceci dit, compte tenu des

circonstances de ce printemps, c’est, malgré tout, un taux de participation dénotant un

bon niveau d’engagement des membres de la communauté.

Peu de répondants figurent parmi les jeunes (moins de 25 ans, seulement 6%). Ce qui vient

appuyer nombreux commentaires et suggestions quant à la nécessité d’impliquer les

jeunes davantage. Il y aurait lieu de se questionner aussi sur les meilleures méthodes

actuelles pour aller rejoindre ces jeunes là où ils se trouvent en ligne et les plateformes à

privilégier. D’un autre côté, il est utile de souligner que la grande majorité des répondants

étaient des femmes (70%).

Au niveau des répartitions régionales, la représentation était assez bien équilibrée, ce qui

n’entraine pas de biais significatifs. Le Centre a été légèrement sous représenté, alors que

l’Est et le Nord-Ouest ont été légèrement surreprésentés.

Un autre élément important à signaler est celui du niveau d’implication des répondants

dans la communauté francophone. En effet 43% des répondants sont peu ou pas

impliqués, ce qui permet d’obtenir de nouvelles perspectives, complémentaires des autres

sources d’informations recueillies, qui, elles, étaient davantage alignées avec des

intervenants actifs.

Perspectives quant aux progrès et à la vitalité de la communauté au cours des quatre

dernières années

Les réponses sont très diversifiées (Mieux : 27%, Même niveau : 35%, Moins bien : 23%, Ne

sait pas : 15%). Il n’empêche qu’une mince majorité des répondants perçoit que peu de

progrès ont été réalisés au cours des quatre dernières années.

Grandes réalisations depuis les quatre dernières années:

1) Avancement du dossier de l’UOF

L’entente fédérale-provinciale concernant le financement de l’Université de l’Ontario

français, d’une durée de huit ans a été certainement bien accueillie, après le fiasco de

Page 19: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

19

l’annonce de la suppression du financement par le gouvernement provincial en

novembre 2018. « La création d’une université francophone dans le Centre-Sud-Ouest de

l’Ontario constituait la réponse à une demande exprimée par les communautés

francophones et francophiles de cette région afin d’assurer un continuum

d’apprentissage en langue française du secondaire au postsecondaire4. »

2) Accroissement des services en français

Au niveau fédéral, l’entrée en scène d’un Règlement sur les langues officielles –

communications avec le public et prestation des services revu et modernisé pourra

permettre de changer la donne dans certaines communautés quant à un accroissement

de points de services et surtout, quant au risque de les perdre au détriment d’un déclin

de la population locale francophone en rapport avec celle de la majorité. Ce règlement

n’est certes pas parfait, mais il constitue beaucoup plus qu’un pas dans la bonne

direction.

Le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023 s’est vu ajouter un accroissement

de près de 500 millions de dollars sur cinq ans et porte donc l’investissement à 2,7 milliards

de dollars pour cette période. Il n’en est qu’à la troisième année de sa mise en œuvre.

Au niveau provincial, la perte du CSF fait indubitablement mal, surtout quant à la

capacité de recherche et à l’évaluation objective des services offerts par les ministères et

autres entités gouvernementales. Par ailleurs, la démonstration que le rôle proactif du CSF

allait continuer doit encore être faite et ce, même si l’arrivée d’une nouvelle Ombudsman

adjointe (au titre de commissaire) au début de l’année 2020 est sans doute un pas dans

la bonne direction.

3) Force du mouvement de « Résistance »

Il faut vraiment qu’une annonce (en l’espèce, une double « gifle ») soit puissante pour

faire sortir dans la rue, dans une quarantaine de circonscriptions provinciales, plus de

14 400 personnes un samedi 1er décembre 2018, à quelques semaines de Noël. Les pages

des médias sociaux dénonçant ces coupures ont proliféré. Indéniablement, ces coupures

ont donné au gouvernement de l’Ontario une première crise nationale à traverser, faisant

intervenir tous les chefs de partis fédéraux et plusieurs premiers ministres, y compris le

nouvellement élu Premier ministre du Québec.

Il y aurait certes lieu de se questionner sur les suivis à donner à l’heure actuelle à ce

mouvement (puisque, bien que l’UOF soit maintenant de retour sur ses rails, le CSF, dans

son indépendance passée, n’est plus). De plus, même si bon nombre de répondants tirent

une fierté légitime de ce mouvement populaire, de nombreuses personnes ont

également exprimé leur inquiétude quant à leur perception que le momentum était en

train de s’essouffler considérablement.

4 Rapport annuel 2018-2019, Épilogue d’une institution franco-ontarienne, CSF.

Page 20: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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4) Célébrations de la journée des Franco-Ontariens-Ontariennes

Il est certes plausible de prétendre que les coupures de novembre 2018 ont ravivé la

flamme de plusieurs franco-ontariens et que partout en province, les célébrations du 25

septembre 2019 ont pris des connotations autres.

Niveau de connaissance du PSC

La grande majorité des répondants (84%) ne sont pas familiers avec le PSC, ce qui

totalement cohérent avec les nombreux commentaires et observations recueillies par

d’autres sources.

Utilité du PSC

Parmi les répondants familiers avec le PSC, seuls 5% ont jugé le PSC comme étant peu utile

ou sans effet. On peut donc avancer qu’au sein de personnes familières avec le PSC (c.-

à-d. parmi les 16% de répondants disant connaître le PSC …), un clair consensus se

dégage quant à son utilité, ce qui est d’ailleurs tout à fait aligné avec les nombreux

commentaires allant dans le même sens recueillis lors des consultations auprès des Tables

de concertation).

Pertinence des quatre piliers

Parmi les répondants familiers avec le PSC, un très large consensus est observable quant

à la pertinence des quatre piliers pour l’horizon 2030 (au-delà de 95% pour chacun des

piliers).

Grands défis auxquels devra faire face la communauté francophone au cours des 5 à 10

prochaines années

1) Vieillissement de la population

2) Faible implication des jeunes

3) Diminution du poids démographique de la communauté franco-

ontarienne dans l’ensemble de la province

4) Difficulté d’obtenir des services en français (*)

5) Besoin d’intégration des minorités / Gestion harmonieuse d’une

francophonie plurielle

(*) Ceci peut sembler quelque peu paradoxal, lorsque comparé aux grandes réalisations

des quatre dernières années. Il y a lieu de croire que les gens ont indiqué que même s’il y

Page 21: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

21

avait eu du progrès à ce chapitre, il reste beaucoup de chemin à faire à cet égard, tant

dans le secteur public que privé.

Priorités sur lesquelles la communauté dans son ensemble devrait investir son énergie et

ses ressources

1) Assurer une meilleure employabilité des membres de la communauté

2) Mieux gérer la diversité au sein de la communauté afin de tirer

pleinement parti de sa pluralité

3) Encourager un climat d’intégration et d’inclusion pour tous les membres

de la communauté

4) Assurer une meilleure rétention des jeunes francophones dans le

système d'éducation francophone et dans la communauté

5) Mieux mesurer la contribution économique de la communauté et son

impact sur la province

6) Étendre le continuum d'éducation en français au-delà des niveaux

élémentaires et secondaires / élargir les services à la petite enfance et

consolider l'offre au postsecondaire

7) Attirer et maintenir les immigrants(es) francophones au-delà des régions

d'établissement traditionnelles que sont l'Est et le Centre

Note : Il est intéressant de noter que divers répondants ont offert le commentaire qu’il

leur semblait difficile de se limiter à trois priorités et que toutes les options mises devant

eux constituaient des priorités. Cette situation est assez symptomatique de la difficulté

de prioriser où les efforts doivent être mis, ce qui n’est pas sans créer de sérieuses

difficultés en matière de mise en œuvre et de suivi du PSC.

2. b.3 Constats génériques émergeant des échanges avec les Tables

Bonne nouvelle, les organismes et les individus se retrouvent dans ce plan. En effet, le PSC est

fréquemment utilisé comme une ressource par les organismes. Il donne un sens de direction.

Il guide également les interactions et les demandes de financement auprès des bailleurs de

fonds.

Depuis le lancement en 2016, un travail de sensibilisation a eu lieu. Ce travail autour du plan

a permis de donner plus de visibilité à la communauté et permis une meilleure collaboration

entre les différents acteurs. Cependant, le sentiment général est que sa mise en œuvre ne

fait que commencer.

Page 22: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

22

Un autre constat général est qu’avec le PSC, les organismes membres de l’AFO estiment

qu’on est sur la bonne voie, que l’on fait des progrès et que l’on chemine positivement.

Par contre, les réalisations concrètes se font encore attendre. En effet, le besoin semble faire

consensus quant à se concentrer sur des initiatives tangibles et priorisées ainsi que de suivre

leurs progrès.

En marge des résultats du sondage et tel que souligné par de nombreuses personnes lors des

entrevues individuelles, personne ne sera surpris de constater qu’un autre défi est le manque

de connaissance du plan par les membres de la population francophone (individus) et

même par certains organismes. Ainsi, la question de la communication et de la dissémination

de l’information s’avère d’une grande importance. Pourquoi? D’une part parce que l’un des

objectifs du PSC est de se doter d’une vision d’avenir où tous et toutes poussent dans la

même direction. D’autre part, parce que la confiance des bailleurs de fonds s’étiole si les

indicateurs de progrès ne permettent pas une appropriation du plus grand nombre. Le « par

et pour » est un concept porteur, encore faut-il qu’il soit reconnu aisément par la population

francophone de la province.

Pour les participants rencontrés autour des différentes Tables, les décisions prises par le

gouvernement provincial en novembre 2018 ont sapé la confiance qu’ils pouvaient avoir

envers le gouvernement ontarien. Personne n’est dupe quant au recul engendré par la perte

du poste indépendant de commissaire aux services en français. Non seulement son

indépendance a été perdue, mais sa capacité d’action, sa proactivité et sa détermination

d’avoir comme ligne de conduite le développement et l’épanouissement des

communautés francophones de l’Ontario manquent significativement. Le CSF n’était pas un

organisme de dernier recours comme l’est davantage le bureau de l’Ombudsman de

l’Ontario. Par contre, la réaction de la « Résistance » a été vue comme une réelle source

d’Inspiration dans des moments où la communauté en avait grandement besoin.

Le fait que le Premier ministre et des membres de son gouvernement soient incapables ou

peu soucieux - de communiquer en français, même et surtout en période de crise comme la

pandémie, ne vient que renforcer cet état d’esprit.

Cela dit, au-delà de ces évènements, les participants aux échanges sont d’accord pour dire

qu’il y a une certaine dynamique de continuité quant aux éléments mentionnés à la section

Tendances de l’environnement. Quelques dimensions, présentes davantage en filigrane il y

a 4 ans, ressortent de manière plus aigüe. Par exemple, la question de la diversité et la

nécessité de bien la promouvoir et la mettre en exergue, le déclin du français comme langue

parlée à la maison ou encore la pénurie de main d’œuvre francophone sont autant d’enjeux

dont il faut tenir davantage compte dans les actions à poursuivre en marge du PSC. Il en va

de même pour d’autres enjeux émergents, comme la question des technologies numériques

rendue encore plus importante, voire vitale, en ces temps de pandémie mondiale.

Cela a été identifié plus tôt dans les tendances, mais les membres des Tables sont

parfaitement capables d’en faire le dur constat eux-mêmes : la population francophone

vieillit, surtout en certaines régions comme le Nord et le Sud-Ouest et, par conséquent, on y

Page 23: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

23

vit une décroissance tout en augmentant substantiellement les besoins en services de santé

et de soins de longue durée pour ces populations francophones.

Même observation au niveau de l’immigration. Selon les participants aux Tables,

l’immigration pourrait être l’un des mécanismes pour contrer cette érosion due au

vieillissement. Cependant, les taux actuels sont loin de combler la perte de poids relatif de la

communauté. De plus, l’immigration, même si elle représente une solution incontournable

pour assurer la pérennité de la communauté, n’est pas sans générer d’autres défis

importants. Une dimension en particulier est essentielle à prendre en compte : avec

l’immigration on observe un changement du tissu de la communauté francophone. Ce

changement n’induit pas seulement un besoin de gérer les enjeux touchant à la diversité, au

risque de voir la communauté se polariser, mais aussi une nécessité de changements de

paradigmes importants. Par exemple, l’engagement vis-à-vis du français ou la défense de la

« cause » n’est pas nécessairement automatique pour qui n’a pas connu toutes les périodes

de lutte franco-ontariennes ou pour qui le français est, de par un historique personnel, familial

ou communautaire, vu comme une langue de colonisation, voire d’oppression.

L’attachement au patrimoine culturel (qui n’est plus unique), voire même la définition de qui

est « franco-ontarien » sont autant de thèmes qui peuvent exploser à tout moment. Les

racines se multiplient et il ne faut pas en avoir peur, il faut au contraire s’en réjouir. Un

dialogue sur base d’un seul et unique référent n’est pas/plus possible, ni

souhaité/souhaitable.

En d’autres mots, la francophonie ontarienne a changé. Elle n’est plus aussi homogène

qu’avant, si tel avait déjà été le cas car, tant que le monde est monde, il y aura toujours des

différences. Une société qui connaît de la prospérité, de l’innovation et du bien-être pour le

plus grand monde en est une qui a su s’adapter, accepter les richesses de sa diversité et se

montrer généreux envers de nouvelles façons de voir. Il en va de même pour la francophonie

ontarienne qui peut se décliner au pluriel et c’est tout à fait juste ainsi. Même si cela peut

entrainer parfois des discussions difficiles, pour autant qu’elles soient sereines en n’essayant

pas de définir un individu, ni son identité propre.

Il est à noter que cette pluralité s’affiche clairement au niveau ethnoculturel, mais ne peut y

être cantonnée. La diversité se manifeste également au niveau du genre, des orientations

sexuelles, des croyances, de la situation économique, des besoins en matière de santé, de

la situation des familles (ex : exogames), pour ne nommer que ces exemples. Elle est

également bien visible au niveau des différences de réalités et d’enjeux sur le plan régional.

Cette pluralité doit être prise en compte sur chacun des volets et piliers du plan.

Page 24: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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2. c) Enjeux

Au niveau des enjeux, on se trouve également dans une dynamique de continuité. En effet,

l’exercice effectué en marge du PSC en 2015 avait bien identifié les enjeux, défis et

problématiques qui sont encore d’actualités en 2020. Tous ces thèmes ont été élaborés dans

les sections précédentes.

Cependant, d’autres enjeux émergent, surtout en demande d’attention immédiate, comme

les capacités en matière technologique, d’engagement/représentation politique et de

soutien aux familles.

Toutefois, ce constat quant à la continuité des enjeux ne doit pas faire passer à côté de

considérations majeures qui ne peuvent être ignorées quand on se plonge dans un exercice

de réflexion stratégique. Il existe, en effet, des tendances lourdes et préoccupantes qu’il ne

faut pas occulter. Elles se manifestent à la fois de manière externe:

• Remise en question par les pouvoirs publics des droits acquis

• Érosion de la « lentille francophone » dans les processus de prise de décision

• Risque que la communauté ne devienne qu’une communauté parmi d’autres

Et également de manière interne :

• Mue de la communauté résultant en des tensions intra-communautaires déjà

assez palpables (Nord vs. Toronto vs. Est – exacerbées par un effritement

progressif du « centre de gravité » de la communauté, de l’Est au profit du

Centre Sud-Ouest; nouveaux arrivants vs. Franco-ontariens de souche, voire

certains malaises entre différents groupes ethnoculturels). Ces tensions sont

assez normales dans une société qui évolue, mais exigent néanmoins une

vigilance toute particulière.

• La transmission de la langue et de la culture, l’exode rural et la question de la

relève demeurent préoccupants et mettent en péril la pérennité de certaines

communautés

• La capacité institutionnelle pose question, particulièrement en matière de

capacité analytique en politiques publiques et de lobbying et risque de miner

l’efficacité des positions et initiatives portées par la communauté

• Difficulté de tirer pleinement parti collectivement de la force des nombres (la

communauté franco-ontarienne est la plus large hors Québec) et d’optimiser

les ressources/talent disponibles, surtout lorsqu’on se compare à d’autres

communautés francophones en situation minoritaire au Canada.

Ainsi donc, continuité n’est pas synonyme d’immobilisme et de continuation aveugle et

demande certainement des ajustements. D’autant plus que, comme vu précédemment,

l’exécution du PSC a semblé faire défaut. Des mesures doivent donc être prises pour

actualiser et optimiser le PSC de façon à en assurer l’efficacité de sa mise en œuvre.

Page 25: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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SECTION 3 : APPRECIATION DE LA PERTINENCE DU CADRE STRATÉGIQUE

ACTUEL:

3. a) Rappel quant aux piliers et volets actuels et vue d’ensemble

Page 26: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Comme l’exercice de consultation l’a mis en évidence, les organismes et les individus se

retrouvent dans le plan stratégique communautaire. Le sentiment généralisé exprimé est que

l’on est sur la bonne voie, que le cadre stratégique – pris globalement (vision, piliers et volets)

– est toujours pertinent quant à son contenu et qu’il demeure opportun que le PSC continue

d’être utilisé pour guider les actions de la communauté.

Page 27: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

27

En revanche, on ne fait que commencer la mise en œuvre de ce PSC et les résultats concrets

se font encore attendre.

De plus, même si, selon les acteurs de la communauté, il serait judicieux que le « terrain de

jeu » demeure sensiblement le même, cela ne veut pas dire que rien n’est à changer, surtout

à la lumière des données sur l’environnement qui continuent à témoigner d’une certaine

érosion, voire « glissade », et du fait que les participants indiquent que même si on semble sur

la bonne voie, on n’est encore qu’au début de la mise en œuvre du plan qui n’a pas

démarré sur les chapeaux de roue.

Enfin, les membres de population francophone et même plusieurs membres d’organismes

affectés par ce plan le connaissent mal. La question de la communication et de la

dissémination de l’information est donc de première importance. Encore fait-il que cela soit

fait avec efficacité qui donne des résultats sur le terrain, au lieu d’une « simple » campagne

de promotion du PSC en tant que tel. C’est par l’action et les résultats obtenus que les

individus adhèrent davantage au PSC.

Des ajustements sont donc à apporter, tant au niveau du calibrage des piliers, que du

contenu des volets et des priorités sur lesquelles mettre l’accent ainsi que sur les modalités et

outils de mise en œuvre. Ces ajustements sont abordés dans les sections suivantes.

Page 28: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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3. b) Perception quant à la Vision

Rappel des thèmes de la Vision 2025

“Épanouie, créative, solidaire et engagée, la communauté francophone de l’Ontario jouit

d’une croissance soutenue, vit fièrement sa langue et sa culture, et bénéficie pleinement de

la richesse de sa diversité partout dans la province

Accueillante et ouverte, notre communauté contribue à la vitalité de l’Ontario, province

bilingue, et se développe sereinement dans un milieu où le fait de pouvoir vivre et socialiser

en français est devenu une norme – et non une revendication.

Elle contribue également, en tant que leader reconnu, au rayonnement de la francophonie

canadienne et internationale.”

La vision de l’actuel PSC, Vision 2025, demeure pertinente quant aux thèmes qu’elle couvre.

En effet, la dimension « ouverture/accueil » demeure toujours très opportune, alors que la

dimension « croissance économique/emplois » devrait être davantage explicite. Par contre,

certains trouvent que la vision actuelle est davantage tournée vers le futur au détriment de

la dimension historique, qui demeure quand même de circonstance.

Cependant, d’aucuns croient cette vision un peu longue sur le plan de la formulation.

Page 29: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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3. c) Revue des piliers et volets

Ce qui ressort des consultations est que le contenu des quatre piliers continue de faire du

sens. L’approche horizontale des piliers, qui devrait mener à mener à une forme de

décloisonnement est, elle aussi, largement appréciée. Donc, comme le PSC n’en est qu’à

ses débuts quant à sa mise en œuvre, cela demeure pertinent de l’utiliser comme guide

d’action.

Par contre, il existe un réel besoin d’ajustement et de renforcement des piliers et des volets

respectifs afin de faire ressortir diverses dimensions-clés, comme:

Croissance économique/emploi

Accueil et aiguillage des nouveaux arrivants

Gestion de la diversité/Vivre ensemble

Capacité de recherche, d’analyse et d’action

Les pages ci-dessous présentent, pilier par pilier, les ajustements suggérés lors des

consultations

Pilier 1 : Essor et vitalité

Objectif : Offrir aux membres de la communauté francophone de l’Ontario un

environnement leur permettant d’assurer leur mieux-être, de s’épanouir et de vivre

pleinement en français.

Volet 1. Développement économique et employabilité

Volet 2. Accessibilité et utilisation des services en français

Pas tellement surprenant, ce pilier demeure toujours un essentiel. La dimension économique

est clairement une préoccupation. Plusieurs ajustements sont donc de mise.

Avoir une dimension capacité d’accueil et d’aiguillage en matière de services (voir

Pilier 4).

Besoin de moderniser la Loi sur les langues officielles (fédérale) ainsi que la Loi sur les

services en français (Ontario) – qui constituent les bases en matière de prestation de

services – et de leur donner plus de dents.

Insister davantage sur le bien-être/santé économique des francophones et sur la

reconnaissance que gagner sa vie est un impératif qui, dans certaines circonstances

et/ou régions, est difficile pour certains francophones, les possibilités d’emploi en

français étant rares.

Reconnaitre la difficulté pour les entreprises francophones à recruter et retenir du

personnel qualifié.

Page 30: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

30

Avoir une dimension centrée sur la main d’œuvre – avec un angle un plus particulier

sur des liens possibles avec des personnes ayant graduées des programmes

d’immersion, qui représentent un bassin à haut potentiel.

Inclure les services numériques (en ligne) dans les services, corriger les iniquités dans

l’accès au numérique et renforcer les compétences dans ce domaine.

Continuer à développer l’offre – et la demande – active.

Pilier 2- Attraction et rétention

Objectif : Recruter, attirer et retenir les forces vives et les nouveaux arrivants partout

dans la province en leur donnant les moyens de réussir leur vie en français dans un

espace qui répond à leurs besoins.

Volet 1. Immigration/nouveaux arrivants

Volet 2. Enfance et jeunesse

Les consultations sont claires. Non seulement ce pilier est essentiel, il exigera une attention et

des efforts concertés plus soutenus. Des ajustements à cet égard sont donc à prévoir.

Avoir une dimension « lutte à l’assimilation ».

Reconnaitre qu’il il y a des progrès au niveau du nombre d’immigrants, mais que cela

demeure qu’un très faible pourcentage en comparaison aux immigrants qui

choisissent la langue de la majorité pour eux-mêmes et leurs familles dans leurs

activités de la vie quotidienne.

L’immigration en hausse demande une adaptation tant de la part des nouveaux

arrivants, que des personnes résidant déjà dans la province, donc un besoin de

soutien à l’inclusion et au vivre ensemble.

Renforcer les capacités d’accueil et d’aiguillage et l’offre de services en français aux

nouveaux arrivants, en comprenant bien que pour bon nombre d’entre eux le besoin

de travailler est une nécessité qui souvent exige l’usage courant de l’anglais.

Reconnaître l’enrichissement de la communauté franco-ontarienne par l’ajout de

toutes ces cultures et points de vue provenant de partout sur la planète.

Continuer à investir dans le continuum de l’éducation – incluant la petite enfance

qui est une pierre angulaire initiale.

Tenir compte du fait que l’exode des jeunes entraine maintenant un exode des

« grands parents » qui veulent rejoindre leurs petits-enfants.

Page 31: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

31

Pilier 3- Participation et célébration

Objectif : Chercher à confirmer et à renforcer le sentiment d’appartenance et de

fierté, ainsi que la participation active des francophones de l’Ontario dans la vie de

leur communauté.

Volet 1. Engagement et participation

Volet 2. Éveil et construction identitaire

Encore ici, ce pilier avait vu juste, bien que les commentaires émis lors des consultations

préconisent certains ajustements importants.

Reconnaitre que la question de l’inclusion, de la gestion de la diversité et de l’accueil

est clé. La question de la diversité doit être abordée, bien sûr, d’un point de vue de

lutte à la discrimination (racisme, discrimination sur les lieux de travail, etc.), mais

surtout d’un angle visant à tirer le plus grand parti possible de la pluralité des

expériences, points de vue et cultures.

Renforcer la question de la relève – le phénomène des « TLM » (toujours les mêmes)

est omniprésent dans toutes les sphères d’activités communautaires, que ce soit au

sein des organismes associatifs ou lors d’activités de célébration. Prendre acte des

élans de solidarité du mouvement « La Résistance » pour continuer de mousser un

intérêt pertinent et mesuré et bien communiquer avec la population.

Impliquer davantage la jeunesse et lui fournir des modèles auxquels elle peut

s’identifier, y compris pour les jeunes issus de la diversité.

Avoir une dimension accompagnement/soutien aux parents/aux familles,

particulièrement quand il en va de la transmission de la langue française et de la

culture – avec une approche spécifique sur les couples exogames.

Adopter une approche diversifiée pour ce pilier.

Par exemple, il a été dit à maintes reprises qu’il existe des différences importantes

entre certaines régions, que ce soit en raison des grandes distances à couvrir, du

nombre de francophone et donc de leur taux de participation aux activités de la

communauté ou que ce soit simplement en matière de services et d’évènements en

français disponibles.

Ces différences se reflètent même en ce qui a trait aux publics cibles. En effet, tous

les auditoires visés n’ont pas les mêmes référents historiques et culturels. Les sources

d’inspiration de la francophonie ontarienne sont multiples et n’ont pas recours aux

mêmes outils et moyens de communication. Il y a donc, par exemple, un besoin de

célébrer et partager l’histoire et le patrimoine franco-ontarien, tout en évitant

sa « folklorisation » mais en trouvant des manières créatives d’inspirer des publics aux

profils aussi nombreux que divers.

Page 32: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Besoin de fournir un accompagnement quant aux nouvelles formes de

communication à l’âge du numérique.

Pilier 4- Concertation et organisation

Objectif : Favoriser un plus grand alignement des efforts de la communauté et

renforcer sa capacité d’interagir avec les représentants des gouvernements et des

secteurs privé et associatif.

Volet 1. Concertation et collaboration

Volet 2. Renforcement des capacités

Enfin, ce pilier, lui non plus, ne faisait pas fausse route, tout en reconnaissant la nécessité d’y

apporter des modifications.

Dans le volet Concertation et collaboration, il importe d’ajouter une référence

explicite aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis sous la rubrique : « Tisser des liens

avec d'autres groupes (notamment les Anglophones, les Francophiles, les

Québécois(e)s, les Autochtones, et les nouveaux arrivants) », afin de favoriser un

rapprochement et un sens de solidarité accru.

Développer une dimension recherche et analyse quant aux tendances et

dynamiques sous- tendant les réalités de la francophonie ontarienne et permettre

ainsi de développer des stratégies adéquates.

Développer une dimension capacité d’accueil et d’aiguillage en matière de services

(voir Pilier 1).

Renforcer davantage les capacités de représentation et d’influence politique (en

continu – au-delà des réactions en situation de crise), et contribuer à renforcer

l’infrastructure gouvernementale soutenant le développement des communautés

francophones en Ontario, incluant les paliers fédéral et municipal.

Renforcer les capacités en matière technologique/numérique et de positionner le

français dans un contenu et des véhicules numériques.

Trouver un moyen de mieux rémunérer les professionnels dans les organismes

communautaires pour contribuer à un renforcement des capacités d’attraction et

de rétention.

Renforcer les capacités en matière de marketing et de financement – ce qui

implique également une capacité d’opérationnaliser le PSC, et les priorités qui en

découlent, en des termes et objectifs alignés avec les priorités des bailleurs de fonds

(incluant des normes reconnues et indicateurs de vitalité communautaire). Accroître

la capacité d’écoute des priorités jugées importantes par les bailleurs de fonds,

comme l’environnement, le sport et autres.

Page 33: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

33

Consolider les capacités de communication quant au PSC – particulièrement avec

les individus.

Clarifier et consolider la « structure de gouvernance » associée à la mise en œuvre

du PSC (AFO, Tables de concertations régionales, ACFO, etc.)

Page 34: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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SECTION 4 : PROPOSITION DE CADRE REVISITE POUR 2030

Fort de ces constats et suggestions, les ajustements décrits dans les pages suivantes sont

proposés.

4. a) Un énoncé de vision plus court et précis Tout en maintenant les thèmes de la vision 2025, une nouvelle version, davantage resserrée,

est suggérée :

Suggestion pour la Vision 2030 :

4. b) Des piliers stratégiques réorganisés et simplifiés

Suite aux commentaires émergeant des consultations, il est apparu important de re-calibrer

les piliers. La réflexion a mené, dans un premier temps, à donner plus de poids aux deux

premiers volets, Essor et vitalité ainsi que Attraction et rétention, en raison de leur importance

vitale pour l’avenir de la communauté. Ensuite, la création d’un cinquième volet Inclusion

et diversité a semblé tout à fait opportune.

Accueillante, rayonnante, créative et engagée, la communauté francophone de l’Ontario – une

province bilingue - jouit d’une croissance démographique et économique soutenue, vit fièrement

et sans entrave sa langue et sa culture plurielle, et bénéficie pleinement de la richesse de sa

diversité.

Elle est reconnue pour sa place unique dans l’histoire de notre pays, sa contribution essentielle à

la vitalité de la province et l’exemplarité de son leadership au sein de la francophonie canadienne

et internationale.

Page 35: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

35

Cette nouvelle structure, si elle semblait justifiée d’un point de vue stratégique, est apparue

comme particulièrement lourde et peu compatible avec le souci d’une plus grande

simplicité et la volonté de se concentrer sur un nombre limité de priorités plutôt que de se

disperser.

La consultation a, en effet, démontré la nécessité de concentrer les efforts de la

communauté dans un nombre réduit d’axes de développement. Cela faciliterait la mise en

œuvre du plan stratégique communautaire.

Ainsi, dans cet esprit, une ré-articulation du cadre stratégique autour de trois piliers est

proposée.

Ces trois piliers stratégiques reflètent les domaines où les besoins d’intervention sont les plus

grands pour le développement de la communauté franco-ontarienne : vitalité, pluralité et

pérennité. Ces thèmes vont de pair, sont simples et couvrent l’ensemble des volets d’action

du PSC de 2015, mais incluent aussi, suite aux consultations de 2020, de nouveaux domaines

dans lesquels investir pour un horizon 2030.

Page 36: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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Les pages qui suivent décrivent pour chaque pilier et volet les champs d’actions identifiés en

2016 (réassignés selon le nouveau découpage en trois piliers) et les ajouts et ajustements

suggérés durant les consultations

Page 37: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

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1. Vitalité

Pour offrir aux membres de la communauté francophone un environnement leur permettant

d’assurer leur mieux-être socioéconomique, de s’épanouir et de vivre en français, la

communauté consacrera des efforts soutenus à l’amélioration de l’employabilité; de

l’accessibilité et de l’utilisation des services en français; et de l’intégration socioéconomique.

1.1 Employabilité

Base 2016

Augmenter l’employabilité des membres de la communauté partout en Ontario :

o Offre et création d’emplois (incluant une meilleure communication quant aux

opportunités dans les diverses régions)

o Formation

o Aide à l’entrepreneuriat – mentorat

Opérationnaliser la notion de « communauté entrepreneuriale » (c.-à-d. une

approche intégrée de développement économique faisant le lien entre différentes

dimensions-clés telles, par exemple, soutenir l’entreprenariat privé et collectif, établir

des partenariats durables, faciliter l’accessibilité aux marchés et aux sources de

financement, faciliter la relève francophone lors de transfert d’entreprise, mettre

l’accent sur le développement durable, aligner le cadre législatif et réglementaire).

Favoriser un engagement des francophones au sein des instances décisionnelles du

secteur privé (ex. : conseils d'administration, chambres de commerce).

Favoriser l’innovation.

Accorder une attention particulière aux francophones en situation de handicap,

vivant en situation défavorisée et/ou vulnérables (que ce soit sur le plan physique,

mental, social ou économique, de l’âge ou encore de leur appartenance à une

minorité) et assurer leur inclusion socio-économique.

Favoriser la parité hommes-femmes.

Promouvoir l’expertise francophone et l’excellence des produits et services.

Démontrer la contribution économique de la communauté à l’ensemble de la

province (ex. : valeur ajoutée de la contribution francophone au développement

Page 38: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

38

économique de l’Ontario ; impacts au niveau commercial, du tourisme, du

développement technologique, des exportations ; etc.).

Ajouts 2020

Reconnaitre la difficulté pour les entreprises francophones à trouver du personnel

qualifié.

Avoir une dimension centrée sur la main d’œuvre – avec un angle sur un lien avec les

personnes ayant gradué des programmes d’immersion, qui représentent un bassin à

haut potentiel.

1.2 Accessibilité et utilisation des services en français

Base 2016

Continuer à agrandir « l’espace francophone » partout en province.

Accroître l’accès aux services publics et parapublics/institutionnels :

o Renforcer l’offre active (services gouvernementaux, santé, justice, éducation).

o Augmenter les infrastructures (écoles, centres de santé, etc.).

o Augmenter le nombre de postes désignés et de fonctionnaires bilingues offrant

des services en français à travers la province.

Augmenter l’offre de services dans le secteur privé (ex. : commerces, services

professionnels, etc.) :

o Engager les entrepreneurs et les prestataires de services pour les convaincre de

la valeur économique d’une offre en français.

o Sensibiliser les membres de la communauté quant à l’impact de « consommer

en français » sur un plan quotidien.

Accroître l'accès à la culture en français (multiplication d'espaces culturels à travers

la province, variété des produits culturels offerts, accroissement du nombre de

manifestations artistiques et culturelles, engagement des médias, etc.) et faciliter la

création artistique et culturelle.

Accroître l’accès aux loisirs et activités sportives et récréatives en français.

S’assurer que les besoins particuliers de certains segments spécifiques (ex. : aînés,

immigrants, jeunes, etc.) soient adressés et bien couverts.

Page 39: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

39

Procéder à l’analyse des besoins et de la demande sur la base de données probantes

et, en particulier, renforcer les mécanismes pour l’identification des francophones

(ex. : taxes scolaires, cartes santé).

Aligner les capacités d’offre (ex. : formation de main-d’œuvre qualifiée) en fonction

des besoins et de la demande.

Renforcement de la capacité – et la volonté - des membres de la communauté à

pratiquer une « demande active ».

Ajouts 2020

Améliorer la capacité d’accueil et d’aiguillage en matière de services.

Moderniser la Loi sur les langues officielles (fédérale) ainsi que la Loi sur les services en

français (Ontario) – qui constituent les bases en matière de prestation de services –

et de leur donner plus de dents.

Inclure les services numériques (en ligne) dans les services, corriger les iniquités dans

l’accès au numérique et renforcer les compétences dans ce domaine.

Continuer à développer l’offre – et la demande – active.

Renforcer l’offre de services en français aux nouveaux arrivants, en comprenant bien

que pour bon nombre d’entre eux le besoin de travailler est une nécessité qui

souvent exige l’usage courant de l’anglais.

1.3 Intégration socioéconomique

Base 2016

Faciliter l’intégration économique et culturelle des nouveaux arrivants (incluant, par

exemple, la reconnaissance des diplômes).

Ajout 2020

Insister davantage sur le bien-être/santé économique des francophones et sur la

reconnaissance que gagner sa vie est un impératif qui, dans certaines circonstances

et/ou régions, est difficile pour certains francophones, car les possibilités d’emploi en

français sont maigres.

Page 40: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

40

2. Pluralité

Afin d’attirer et retenir les forces vives partout dans la province en leur fournissant un espace

de vie adapté et pleinement tirer parti de la diversité existante au sein de la communauté,

des actions concertées seront entreprises dans le cadre de stratégies d’attraction et

d’accueil de personnes immigrantes; de rétention des enfants et des jeunes dans les régions

et le réseau d’éducation franco-ontariens; et d’apprentissage au vivre-ensemble.

2.1 Immigration (attraction et accueil)

Base 2016

Augmenter le nombre – et la proportion - des immigrants francophones en Ontario

(venant d’autres pays) ainsi que des migrants (nouveaux arrivants dans le cadre de

flux interprovinciaux).

Améliorer les capacités et infrastructures d’accueil.

Développer des stratégies régionales différenciées, par exemple :

o Centre : Focus sur la solidarité et l’harmonisation

o Nord : Focus sur l’attraction – employabilité et cadre de vie

Ajouts 2020

Avoir une dimension « lutte à l’assimilation ».

Reconnaitre qu’il il y a des progrès au niveau du nombre d’immigrants, mais que

cela demeure une goutte d’eau par rapport aux immigrants anglophones.

Renforcer les capacités d’accueil et d’aiguillage

2.2 Rétention et transmission

Base 2016

Accroître l’accès à l’éducation au sein même des communautés, tout au long du

continuum d’éducation :

o Renforcer la qualité du français et offrir aux élèves/étudiants une base

linguistique et culturelle apte à contrer l’insécurité linguistique et servir de

moteur d’épanouissement et de développement économique.

Page 41: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

41

o Augmenter les capacités de services de garde et de services à la petite

enfance.

o Augmenter le nombre d’écoles élémentaires et secondaires – et les

programmes au niveau secondaire - là où la demande existe.

o Améliorer l’accès et l’offre de programmes d’études au niveau

postsecondaire.

o Renforcer les passerelles entre les études collégiales et universitaires.

o Créer une université francophone en Ontario.

o Retenir les élèves et les étudiants dans le système francophone.

o Diminuer les barrières financières qui pourraient représenter des entraves à la

poursuite des études (ex : programmes de bourses – d’études et de mobilité).

o Promouvoir le principe de parité (à la fin de leur scolarité les élèves/étudiants

ontariens, quelle que soit leur langue maternelle, sont parfaitement bilingues et

ouverts aux réalités de « l’autre ».).

Offrir davantage d’opportunités économiques pour contrer l’exode vers les centres

urbains.

Offrir davantage d’opportunités d’activités appropriées aux besoins d’une clientèle

jeune – (reflétant, le plus possible, la notion de « par et pour » la jeunesse),

particulièrement au niveau des activités parascolaires et de loisirs.

En plus des espaces physiques, développer et offrir un espace francophone virtuel

adapté (ex. : plateforme numérique, réseaux sociaux) permettant aux jeunes de

s’exprimer en français et d’assumer pleinement leur identité culturelle.

Ajouts 2020

Avoir une dimension « lutte à l’assimilation ».

Continuer à investir dans le continuum de l’éducation – incluant la petite enfance

qui est une pierre angulaire initiale.

Avoir une dimension accompagnement/soutien aux parents/aux familles,

particulièrement quand il en va de la transmission de la langue française et de la

culture – avec une approche spécifique sur les couples exogames

Impliquer davantage la jeunesse et leur fournir des modèles auxquels ils peuvent

s’identifier, incluant pour les jeunes issus de la diversité

Tenir compte du fait que l’exode des jeunes entraine maintenant un exode des

« grands parents » qui veulent rejoindre leurs petits-enfants.

Page 42: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

42

2.3 Inclusion et diversité

Ajouts 2020

Reconnaître l’enrichissement de la communauté franco-ontarienne par l’ajout de

toutes ces cultures et points de vue provenant de partout sur la planète.

Reconnaître que la question de l’inclusion, de la gestion de la diversité et de

l’accueil est clé.

La question de la diversité doit être abordée, bien sûr, d’un point de vue de lutte à la

discrimination (racisme, discrimination sur les lieux de travail, etc.), mais surtout d’un

angle visant à tirer le plus grand parti possible de la pluralité.

Reconnaître que l’immigration en hausse demande une adaptation tant de la part

des nouveaux arrivants que des personnes habitant déjà dans la province, donc un

besoin de soutien à l’inclusion et au vivre ensemble.

Tenter de trouver des liens communs entre les différentes composantes de la

francophonie ontarienne dans son ensemble et éviter la cristallisation des groupes

d’immigrants – ex : Afrique/Caraïbes/Europe/… .

Adopter une approche diversifiée en matière de culture au niveau des publics

cibles; en effet, tous les auditoires visés n’ont pas les mêmes même référents (ex :

besoin de célébrer et partager l’histoire et le patrimoine franco-ontarien, tout en

évitant sa « folklorisation » et en réalisant que les sources d’inspiration de la

francophonie actuelle sont multiples) et n’ont pas recours aux mêmes outils/canaux

de communication.

Page 43: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

43

3. Pérennité

Pour réussir à maximiser la force des actions de la communauté en favorisant le renforcement

des capacités de nos institutions, l’alignement de nos efforts avec les objectifs du PSC et

l’engagement soutenu des citoyennes et citoyens, la communauté réalisera des activités

dans les domaines du renforcement des capacités institutionnelles; de la concertation, de la

collaboration et de la mobilisation; et de la fierté et participation communautaire.

3.1 Renforcement des capacités institutionnelles

Base 2016

Assurer la pérennité des institutions et organismes œuvrant à l’épanouissement de la

communauté (ex. : financement, compétences, structures de gouvernance,

infrastructures et espaces de vie, etc.).

Planifier et supporter la continuité et la relève au sein des organismes

communautaires.

Raffermir la présence physique d’agents communautaires, particulièrement en

régions rurales et isolées, pour faciliter l’avancement des priorités de la communauté

sur le terrain.

Renforcer les capacités d’inspiration des champions de la communauté et

développer leurs habiletés à :

o représenter et promouvoir efficacement les intérêts de la communauté auprès

des décideurs gouvernementaux (élus, conseillers politiques et fonctionnaires

au niveau municipal, provincial et fédéral) ;

o établir un dialogue durable et constructif avec le secteur privé et d’autres

groupes d’intérêt ;

o susciter l’engagement et la mobilisation au sein de la communauté.

Renforcer la représentation francophone (franco-ontarienne) au sein des instances

décisionnelles et consultatives gouvernementales et paragouvernementales.

Consolider le dialogue entre les différents paliers de gouvernement et favoriser une

plus grande collaboration entre ces différents paliers (ainsi qu’entre les différentes

institutions d’un même palier gouvernemental) en matière de dossiers francophones.

Renforcer la capacité à collaborer avec les gouvernements (municipal, provincial,

fédéral) de manière proactive et concertée et, en particulier, développer une

approche structurée pour l’identification, la formulation et la promotion de

Page 44: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

44

demandes/revendications claires auprès des instances gouvernementales (ex. :

respect des droits linguistiques et constitutionnels, mise en place d’un cadre

d’imputabilité et de reddition de comptes entre les gouvernements et la

communauté, obtention du statut bilingue pour Ottawa et la province) plutôt qu’une

approche verticale où l’État se contente de transmettre à la communauté ses

priorités.

Solidifier les mécanismes d’interaction et de partenariat avec le secteur privé.

Former les leaders communautaires aux nouveaux mécanismes de communication et

technologies d’information, de réseautage social et de mobilisation (ex. : création

d’un espace francophone virtuel) pour dialoguer, partager, informer, engager et

mobiliser.

Supporter les médias franco-ontariens afin qu’ils s’adaptent à la transformation du

paysage médiatique.

Revoir les mécanismes de demande et d’octroi de financement :

o Partage des connaissances/expériences en matière de demandes de

financement

o Besoin de financement continu pour permettre aux organismes

communautaires de remplir leur mission

o Financement disponible non seulement aux fins de programmation, mais aussi

de fonctionnement et de communication/interaction avec les membres de la

communauté.

Ajouts 2020

Développer une dimension recherche et analyse quant aux causes, tendances et

dynamiques sous-tendant la réalité (les réalités) de la francophonie ontarienne (le

pourquoi- ex : phénomènes structurels, conjoncturels, individuels, mixtes, etc.) et

permettre ainsi de développer des stratégies adéquates pour répondre à ces

phénomènes (le comment y faire face)

Renforcer davantage les capacités de représentation et d’influence politique (en

continu – c-à-d au-delà des réactions en situation de crise), et contribuer à renforcer

l’infrastructure gouvernementale soutenant le développement des communautés

francophones en Ontario incluant les paliers fédéral et municipal.

Renforcer les capacités en matière technologique et numérique

Fournir un accompagnement quant aux nouvelles formes de communication à l’âge

du numérique.

Page 45: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

45

Trouver un moyen de mieux rémunérer les professionnels dans les organismes

communautaires pour contribuer à un renforcement des capacités d’attraction et

de rétention

Renforcer les capacités en matière de marketing et de financement – ce qui

implique également une capacité de « traduire » le PSC et les priorités qui en

découlent en des termes et objectifs alignés avec les priorités des bailleurs de fonds

(incluant en matière de normes reconnues et d’indicateurs de vitalité

communautaire) et s’interroger sur la pertinence pour la communauté d’être plus

tangiblement active dans différents secteurs identifiés comme importants par ces

bailleurs (ex : environnement, sport, etc.,).

3.2 Concertation, mobilisation et visibilité

Base 2016

Au sein de la communauté

Bâtir sur les initiatives déjà amorcées pour améliorer la concertation entre les

organismes communautaires – ainsi qu’avec les institutions (ex : universités, conseils

scolaires, hôpitaux, etc.) - (au sein d’une même région et entre les régions) pour rendre

leur action plus cohérente et donc efficace.

Favoriser les opportunités d’échange, de réseautage et de partage d’information et

d’expertises.

Consolider les structures de gouvernance au sein de la communauté (ex. : relations

AFO/ACFO régionales).

Entre les communautés

Tisser des liens avec d'autres groupes (notamment les Anglophones, les Francophiles,

les Québécois(e)s, les Autochtones et les nouveaux arrivants) afin de favoriser un

rapprochement et un sens de solidarité accru.

Engager activement le dialogue avec la majorité et encourager une plus grande

reconnaissance de la contribution de la francophonie dans l’opinion publique.

Renforcer les passerelles et les espaces de collaboration entre la francophone

ontarienne et la francophonie canadienne internationale.

Page 46: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

46

Ajouts 2020

Ajouter une référence explicite aux Premières Nations, Inuit et Métis sous la

rubrique Tisser des liens avec d'autres groupes, afin de favoriser un rapprochement et

un sens de solidarité accru

Consolider les capacités de communication quant au PSC – particulièrement avec

les individus

Besoin de clarifier et consolider la « structure de gouvernance » associée à la mise en

œuvre du PSC (AFO, Tables de concertations régionales, ACFO, etc.)

3.3 Fierté, célébration et participation

Base 2016

Améliorer la communication avec les membres de la communauté (au sens large du

terme, en allant au-delà des Francophones identifiés – Francophones non identifiés,

conjoints de couples exogames, Francophiles, etc.); mieux les informer quant à leurs

droits et au besoin de s’en prévaloir (pour renforcer, par exemple, la pratique de la

« demande active »), à la disponibilité des services, à l’existence d’opportunités en

région et à la contribution des organismes communautaires les représentant.

Étendre le bassin de bénévoles (tant au niveau des gestionnaires, que des porte-

parole ou des prestataires de services, voire dans le domaine de la philanthropie).

Renouveler le leadership (par exemple, en outillant les jeunes et en leur donnant

différentes opportunités pour qu’ils s’engagent en grand nombre et prennent la

relève, tant au niveau politique qu’au niveau communautaire; sans oublier de faire

appel aux jeunes adultes/jeunes professionnels ni de mobiliser les « jeunes retraités »

pour les convaincre de s’engager dans l’action communautaire).

Célébrer les succès des pairs (modèles accessibles).

Favoriser une culture d’inclusion pour faciliter la participation de l’ensemble des

groupes au-delà des différences identitaires.

Renforcer les capacités de participation et d’engagement communautaires des

jeunes.

Favoriser la transmission de la langue française et de la culture diversifiée de la

communauté francophone de l’Ontario (communauté franco-ontarienne) aux

générations futures (entre autres, par l'engagement des écoles et des enseignants au

Page 47: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

47

niveau de la qualité du français écrit et oral ainsi que de l'enseignement de l'histoire

et de la découverte de la richesse culturelle francophone, par les aînés et par la

collaboration avec les milieux culturels, artistiques et patrimoniaux) et en assurer le

rayonnement.

Mettre en place des mesures pour contrer l’insécurité linguistique, à tous les niveaux

et en particulier au niveau des professionnels francophones dans nos communautés.

Utiliser la culture et les arts comme vecteur de socialisation afin de réduire la distance

et l’éloignement entre différents groupes au sein de la communauté et,

éventuellement, établir des passerelles avec les Francophiles, les membres de la

communauté anglophone et les Allophones.

Développer des plateformes pour diffuser davantage nos artistes francophones

(franco-ontarien(ne)s) et multiplier les occasions de s’identifier à des modèles

inspirants (du milieu artistique et autres – sport, affaires, politique, etc.).

Utiliser l’opportunité que représente l’accroissement du nombre d’écoles offrant des

programmes d’immersion pour augmenter la masse de consommateurs potentiels

pour les produits / activités francophones, susciter leur adhésion à l’importance du fait

français en Ontario et sensibiliser la population quant aux différences entre bilinguisme

et dualité linguistique et culturelle, contrant ainsi le phénomène d’assimilation.

Renforcer les dimensions symboliques de la contribution de la communauté

francophone de l’Ontario (communauté franco-ontarienne) (ex : événements

populaires célébrant la journée de la francophonie, le Jour des Franco-Ontariennes

et des Franco-Ontariens, monuments, événements culturels commémoratifs et

patrimoniaux).

Multiplier le nombre de projets transversaux permettant une action commune de

divers organismes communautaires.

Développer et ancrer une image de marque de la communauté francophone de

l’Ontario (communauté franco-ontarienne).

Garder une ouverture aux différentes facettes, réalités et leçons à apprendre liées à

la francophonie canadienne et internationale.

Page 48: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

48

Ajouts 2020

Renforcer l’approche abordée pour traiter de la question de la relève et contrer le

phénomène du « TLM » –toujours les mêmes.

Adopter une approche diversifiée pour ce pilier. Au niveau régional, car on relève

une grande différence entre le nord et l’est, à cause des distances; des taux

d’achalandage, etc. Et également au niveau des publics cibles (Voir pilier 2).

Page 49: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

49

SECTION 5 : PISTES POUR LES PROCHAINES ÉTAPES DE MISE EN OEUVRE :

Les consultations ont été claires sur un point très précis. Oui, le PSC est toujours pertinent pour

guider les actions de la communauté et recueille l’adhésion des principaux acteurs.

Mais sa mise en œuvre, par contre, est loin de faire face au même type niveau de

satisfaction. Outre une communication à revoir, l’ensemble des pratiques de planification,

priorisation, suivi des progrès, gouvernance et reddition de compte liées à la mise en œuvre

sont à consolider.

Le succès de la mise en œuvre du plan passe bien sûr par un contenu solide, mais aussi par

une infrastructure de premier ordre permettant d’allouer les bonnes ressources au bon

endroit, une approche réellement concertée, une appréciation des progrès réalisés et, au

besoin, une capacité d’ajuster efficacement le tir.

Dès lors, s’il faut ajuster le « Quoi » - comme cela a été identifié dans les sections précédentes

de ce document, il faut très certainement repenser le « Comment »!

Dans ce contexte, voici des propositions en matière de :

Communication :

• Développer et mettre en œuvre une stratégie de communication pour

disséminer et vulgariser le plan au sein de la communauté, en utilisant des

relais/champions diversifiés selon les types d’auditoires visés et, possiblement,

« de nouveaux visages » qui soient véritablement inspirant pour les différents

segments de la francophonie plurielle.

• Assurer la continuité de l’arrimage avec les bailleurs de fonds pour que ceux-

ci encouragent et privilégient les initiatives alignées avec les objectifs

provinciaux et régionaux découlant du PSC – incluant du financement pour

soutenir l’accompagnement et le suivi de la mise en œuvre.

Planification et priorisation:

• Synthétiser, au niveau provincial, les objectifs en quelques dimensions globales

et mobilisatrices pour donner un sens de direction à haut niveau, par exemple:

o Créer X nouveaux emplois en français à travers la province

o Atteindre les cibles en immigration francophones et s’assurer que X%

des nouveaux arrivants s’installent durablement dans des régions hors

de celles de Toronto et Ottawa

o Veiller à l’intégration des minorités dans la vie francophone et veiller à

leur participation au sein des organismes

Page 50: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

50

o En collaboration avec les institutions scolaires et autres organismes du

domaine de l’éducation, accroitre de X% le nombre d’élèves/étudiants

dans les institutions d’enseignement en français et accroitre le nombre

d’infrastructure d’Y%

o Accroitre de X% la présence francophone dans la fonction publique

ontarienne

o Adapter et renforcer les instruments législatifs et, en particulier, faire de

l’Ontario une province bilingue

• Développer, en soutien au PSC et à ces objectifs de haut niveau, un plan

d’action provincial et des plans spécifiques régionaux portant sur des priorités,

objectifs et lignes d’actions principales pour un horizon temporel court de deux

ou trois années maximum. De tels plans opérationnels seraient davantage

concrets.

(Il est à noter, à cet égard, que le concept de « régions » ne doit pas

nécessairement être vu comme faisant référence aux trois régions sur

lesquelles sont actuellement arrimées les Tables de concertation, mais qu’une

redéfinition/un redécoupage de ces régions pourrait être envisagé)

• Voir à une priorisation claire des objectifs et des actions précises et tangibles.

« On ne peut pas être tout, pour tous et toutes, tout le temps »,

particulièrement avec des ressources limitées. Cette priorisation pourrait varier

d’une région à l’autre.

Contribution, suivi et imputabilité:

• Établir une approche – tant provinciale que régionale – dans laquelle les

organismes (incluant l’AFO) sont à même d’indiquer clairement comment ils

vont appuyer la mise en œuvre du plan et quels seront leur contribution.

• Donner à l’AFO un rôle de champion (plaque tournante) pour analyser,

consolider, intégrer les propositions de contribution et mettre en lumière les

éventuels points sensibles (ex : suractivité sur certains volets, absence

d’initiatives sur d’autres pourtant identifiés comme prioritaires, etc.).

• Supporter une dimension évaluation des progrès, incluant des indicateurs

clairs. (Il appartiendrait aux Tables de définir ces indicateurs5) et donner à

l’AFO la responsabilité de faire un suivi, une analyse et une rétroaction de ces

indicateurs (et ce, sur une base informative et constructive uniquement – et

non sur une base de jugement de la performance).

5 Pour aider les Tables dans ce travail, les mesures de succès identifiées en 2016 dans la PSC Vision 2025 sont fournies en annexe.

Page 51: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

51

• Mettre sur pied un cycle d’évaluation des progrès permettant une mise au

point – et une mise à niveau une ou deux fois par année.

Infrastructure et gouvernance :

• Modifier la nature et la mission des tables de concertation – les convertir pour

les centrer davantage sur les stratégies régionales, sur la véritable

concertation (mobilisation coordonnée des efforts autour d’objectifs et de

lignes d’actions/projets communs, et sur le suivi/évaluation (donc, rendre les

tables moins opérationnelles/transactionnelles, tout en gardant une

perspective sur le réseautage et le partage des pratiques gagnantes).

• Procéder à une révision de la structure de gouvernance globale – AFO, Tables

régionales, ACFOs, organismes membres, etc.- et s’assurer que les différents

intervenants ont une compréhension commune de leurs rôles et

responsabilités respectifs au sein de cette structure de gouvernance.

• Introduire, au niveau provincial à tout le moins – mais possiblement au niveau

régional, des instances (comités, tables, etc.) permettant un suivi des progrès

selon l’approche thématique des trois piliers stratégiques.

• Assurer une reddition de compte à la communauté quant aux progrès

accomplis collectivement par pilier, au moins une fois par an lors du congrès

de l’AFO.

• Se doter des outils appropriés pour l’encadrement et la gestion de la mise en

œuvre.

Culture :

• Compléter les initiatives « structurelles » (outils, indicateurs, gouvernance,

tables et comités, etc.) avec des mesures visant à continuer la transformation

de la culture inter- organismes au sein de la communauté pour favoriser une

plus grande concertation et cohésion communautaire autour d’objectifs

communs (ex : mise en place systématisée de projets transversaux, partages

aux tables de concertation et de suivi des progrès).

Page 52: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

52

ANNEXE

À quoi ressemble le succès ? – Mesures de succès (Base : VISION 2025, ajustée selon les

nouveaux piliers)

1. Vitalité

Nous saurons que nous sommes en voie de réussir lorsque nous observerons, entre autres, les

progrès suivants :

Accroissement du nombre d’Ontariens utilisant le français dans leur vie de tous les

jours, tant à la maison qu’à l’extérieur.

Amélioration de la « performance » des Francophones de l’Ontario (Franco-

Ontarien(ne)s) quant aux indicateurs de niveau/qualité de vie généralement

reconnus (ex. : revenu ; indice de développement humain – santé/longévité,

savoir/niveau d’éducation; logement ; liens sociaux et engagement civique,

réduction des disparités hommes/femmes; inclusion des personnes en situation de

handicap, etc.).

Accroissement du nombre d’emplois occupés par des Francophones.

Accroissement du nombre d’entrepreneurs francophones et de leur influence sur le

marché du travail ou dans le monde des affaires.

Accroissement, sur l’ensemble du territoire de la province, de la mobilité des

travailleurs francophones et des emplois qui leurs sont accessibles.

Meilleure intégration économique – en particulier en termes d’accès au marché du

travail - des travailleurs francophones immigrants.

Accessibilité accrue aux différentes sources de financement disponible pour les

entreprises/entrepreneurs francophones.

Meilleur accès aux marchés publics pour les entreprises/entrepreneurs francophones.

Comblement des besoins en services en français par la disponibilité adéquate d’une

main-d’œuvre qualifiée.

Création d’une chambre de commerce franco-ontarienne - ou d’un mécanisme

similaire - pour faciliter le réseautage.

Page 53: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

53

Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : banque/répertoire d’emplois et

d’employeurs, programmes de stages, programmes de jumelage/mentorat pour les

entrepreneurs, etc.).

Augmentation du nombre de régions et d’organismes désignés.

Désignation de l’Ontario comme province bilingue.

Désignation d’Ottawa, capitale nationale, comme ville bilingue.

Maintien et augmentation du nombre d’infrastructures (écoles, centres

communautaires, centres de soins, etc.) dédiées aux francophones.

Accroissement du nombre d’organisations (institutions et entreprises) offrant des

services en français (affichage, accueil, service à la clientèle, produits, etc.) et

généralisation de l’approche de « l’offre active » (particulièrement au niveau des

gouvernements municipaux, provincial et fédéral qui auront adopté des politiques

formelles en ce sens).

Généralisation de l’approche de « la demande active ».

Obtention et données concrètes sur les besoins de services en français.

Accessibilité accrue, pour les employeurs et les employés, aux programmes de

formation professionnelle en français.

Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : répertoire des entreprises offrant

des services en français, campagne de sensibilisation dans le secteur privé, etc.).

2. Pluralité

Nous saurons que nous sommes en voie de réussir lorsque nous observerons, entre autres, les

progrès suivants :

Accroissement du nombre de Francophones (Franco-Ontarien(ne)s (tant en nombres

absolus que relatifs) dans toutes les régions de la province.

Augmentation des seuils d’immigration francophone (tant en nombre qu’en

pourcentage) et atteinte des cibles fixées.

Maintien d’une migration interprovinciale nette positive en ce qui concerne les

francophones en Ontario.

Page 54: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

54

Meilleure intégration économique – en particulier en termes d’accès au marché du

travail - des travailleurs francophones immigrants.

Accroissement du nombre d’emplois occupés par les nouveaux arrivants

francophones.

Meilleure mobilité des employés immigrants sur l’ensemble du territoire de la province.

Mise en place d’outils et programmes concrets (ex : désignation de municipalités

comme pôle d’attraction pour l’immigration, création d’un comité permanent de la

communauté franco-ontarienne au sein du ministère des Affaires civiques, de

l’Immigration et du Commerce international (MACICI) afin de guider l’immigration

francophone dans la province, participation aux foires internationales, etc.).

Accroissement du nombre d’établissements scolaires à tous les niveaux (garderie,

élémentaire, secondaire, postsecondaire) et sur l’ensemble du territoire de la

province.

Augmentation des inscriptions dans les services de garde et d’aide à la petite

enfance.

Augmentation du nombre et du pourcentage d’élèves inscrits dans les

écoles/établissements d’enseignement de langue française.

Accroissement du nombre de diplômés à tous les niveaux scolaires et

postsecondaires.

Accroissement du nombre et du type de programmes d’études offerts en français par

les établissements postsecondaires en province.

Création d’une université francophone.

Augmentation du nombre d’emplois stables offerts aux jeunes francophones au sein

même de leur communauté.

Accessibilité accrue à des opportunités de stages rémunérés et de bénévolat en

milieu de travail.

Accessibilité accrue à différents programmes/activités réellement alignés avec les

attentes/besoins des jeunes – « par et pour » les jeunes, lorsqu’approprié – y compris

au niveau des loisirs (ex. : festivals, cinémas, activités sportives, activités récréatives,

etc.).

Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : programmes de bourse pour étudier

en français, programmes de développement du leadership, etc.).

Page 55: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

55

3. Pérennité

Nous saurons que nous sommes en voie de réussir lorsque nous observerons, entre autres, les

progrès suivants :

Accroissement du nombre de participants aux tables de concertation régionales et

sectorielles.

Accroissement du nombre de membres associés à l’Assemblée de la francophonie

de l’Ontario.

Accroissement du nombre de tables de concertation mixtes.

Accroissement du nombre de partenariats avec d’autres communautés.

Renforcement de l’alignement entre le « discours » et les « actions » de la

communauté et mise en place d’un mécanisme permettant une reddition de compte

commune.

Consolidation des structures et systèmes de gouvernance des institutions et

organismes jouant un rôle-clé dans notre communauté.

Accroissement de la présence physique d’agents communautaires partout dans la

province et particulièrement en région rurale/éloignée.

Amélioration des mécanismes de collaboration avec les gouvernements fédéral,

provincial et municipal.

Renforcement des capacités de mobilisation à tous les niveaux.

Amélioration de la qualité des pratiques et instruments de communication et mise à

disposition au sein de la communauté.

Membres de la communauté mieux informés.

Accroissement du nombre d’organismes et de clubs ainsi que de leur membership.

Initiatives de formation des bénévoles au niveau de la province, des régions et des

secteurs d’activités mises en œuvre selon un plan de relève développé par les

membres de la communauté.

Accroissement du nombre de bénévoles dans toutes les catégories ciblées.

Renouvellement du leadership communautaire, selon un plan de relève

préalablement établi.

Amélioration de la performance des élèves aux tests de français (ex. : OQRE).

Page 56: PLAN STRATÉGIQUE COMMUNAUTAIRE

56

Meilleure connaissance des jeunes francophones quant à l’histoire et au patrimoine

communautaire, entre autres par le truchement d’un cours d’histoire de l’Ontario

français intégré au curriculum des écoles secondaires de langue française.

Accroissement du nombre de plateformes de diffusion culturelle et des audiences

rejointes.

Implication accrue de la communauté francophone dans les programmes

d’immersion en français offerts à l’intention des jeunes anglophones, afin de bâtir des

liens solides. En particulier, un module sur l’histoire de l’Ontario français sera ajouté au

sein du curriculum secondaire des écoles de langue anglaise et dans les programmes

d’immersion dans la province.

Établissement d’une « image de marque » de la communauté francophone de

l’Ontario (communauté franco-ontarienne) reconnue à travers la province (qui nous

sommes; quelles sont nos valeurs ; comment nous contribuons au développement

économique social et culturel de notre province ; nos modèles accessibles, etc.).

Accroissement du nombre de Francophones dans les instances dirigeantes des

organisations publiques et privées.

Accroissement du financement (public et privé) disponible pour les organisations et

institutions œuvrant à l’amélioration de la vitalité de la communauté et de ses

membres.

Disponibilité d’outils et programmes concrets (ex : programmes de formation des

employés des organismes communautaires, programmes de formation pour les

membres de CA, etc.).