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L'action de l'Union européenne au Burkina Faso

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  • L'action de l'Union européenneau Burkina Faso

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    Sommaire

    L’UNION EUROPENNE DANS LE MONDE - LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENTLe Traité de Lisbonne : une évolution institutionnelle majeure pour l’UEL’UE et l’AfriqueLes actions de paix et de sécurité : cas du SahelLa coopération entre le Burkina Faso et l’UE

    L’APPUI À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET À LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ, L’APPUI AU SECTEUR DE LA SANTÉL’économie du Burkina FasoLutte contre la pauvreté au travers de la SCADDAppui de l’UE à la croissance économique et à la réduction de la pauvretéAppui de l’UE au secteur de la santéPerspectives du 11e FED

    L’APPUI DE L’UE À LA BONNE GOUVERNANCE ET À LA SOCIÉTÉ CIVILEBonne gouvernance : une nécessité pour le développementAppui de l’UEGouvernance politique et démocratiqueGouvernance localeGouvernance économique et financièreAppui de l’UE à la société civilePerspectives du 11e FED

    LE RENFORCEMENT DES INFRASTRUCTURES DE BASE, DE L’INTERCONNECTIVITÉ ET L’APPUI AU SECTEUR DE L’ÉNERGIESituation du Burkina Faso en matière de transportsSoutien de l’UE au cours du 10e FEDConstruction d’infrastructures durables en HIMO au profit des sinistrés des inondationsAppui régional au secteur des transportsAppui au secteur de l’énergieSoutien de l’UE au cours du 10e FEDAppuis régionaux au secteur de l’énergie

    L’APPUI AU DÉVELOPPEMENT RURAL ET À LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLEContexte du monde rural au Burkina FasoSécurité alimentaire et nutritionnelleSoutien de l’UE au cours du 10e FEDAppui global aux ONGsPerspectives du 11e FEDAppui au secteur de l’eau et de l’assainissementAppui de l’UE à la mise en oeuvre du PN-AEPA au cours du 10e FEDPerspectives du 11e FED (2014-2020) en matière d’accès à l’eau potable et assainissementAppui à la lutte contre les changements climatiquesAppui à la protection de l’environnement

    L’APPUI À LA COOPÉRATION RÉGIONALEAppui de l’UE à la région Afrique de l’Ouest au cours du 10e FEDProgramme indicatif régional Afrique de l’Ouest du 11e FED

    L’AIDE HUMANITAIRE

    BILAN 10E FED, PERSPECTIVES 11E FEDBilan 10e FED (2008-2013)Total 10e PINPerspectives du 11e FED

    SIGLES

    4.5.5.6.6.

    7.

    7.8.8.9.9.

    10.10.11.11.11.12.12.13.

    15.

    15.15.16.17.17.18.18.

    19.19.19.20.21.22.22.23.24.24.25.

    26.26.29.

    30.

    33.33.33.33.

    34.

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    L ’Europe joue un rôle de premier plan dans le partenariat mondial pour le développement. En dépit du ralentissement des flux de l’aide dû à la crise financière et économique globale, l’Union européenne (UE) reste en effet de loin le donateur le plus engagé au niveau mondial, contribuant pour plus de la moitié à l’aide publique au développement international.Sous-tendues par les valeurs fondamentales que sont la promotion de la démocratie, l’état de droit et la bonne gouvernance et ancrées dans un dialogue politique continu avec les pays partenaires, les actions de l’Europe dans ce domaine comprennent notamment la facilitation du commerce, le renforcement des secteurs sociaux et des infrastructures, la promotion des droits de l’Homme, l’aide humanitaire et les opérations de maintien de la paix.

    L’UE intervient tout particulièrement dans les pays les plus pauvres, à travers des programmes de coopération nationaux et régionaux d’envergure visant à favoriser le développement durable, l’égalité entre hommes et femmes, la lutte contre les grandes pandémies, les échanges entre les pays, ainsi que la sécurité et la stabilité dans l’ensemble des Etats dits « ACP » (les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique).

    La coopération entre l’UE et les pays ACP s’articule à travers un partenariat entre pays souverains, visant la réduction de la pauvreté, la promotion d’une croissance économique équilibrée et équitable et la consolidation de la démocratie et de la justice sociale. Depuis la signature de la Convention de Yaoundé en 1963, ce partenariat repose sur une série d’accords multilatéraux. Actuellement et

    L’UNION EUROPENNE DANS LE MONDE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT

    Le Président Blaise Compaoré échange avec M. Louis Michel, coprésident de la commission parlementaire UE-ACP (© Direction de la communication, Présidence du Faso)

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    jusqu’en 2020, c’est l’Accord de Cotonou, signé en 2000 et révisé en 2005 et en 2010, qui constitue la base juridique de la coopération entre l’UE et les pays ACP. L’objectif global de l’Accord de Cotonou est de promouvoir une approche stratégique commune de la réduction de la pauvreté qui contribue à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), ainsi que l’intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale.

    Le Traité de Lisbonne : une évolution institutionnelle majeure pour l’UE

    Le Traité de Lisbonne, qui est entré en vigueur le 1er décembre 2009, a instauré des réformes en profondeur de l’UE, la dotant d’institutions et de politiques adaptées aux défis de la mondialisation et aux problématiques actuelles, comme la sécurité, les migrations, l’environnement, le changement climatique, l’énergie durable, les droits de l’Homme, etc. Le Traité renforce également la démocratie européenne, notamment en octroyant un rôle accru au Parlement européen et aux parlements nationaux, qui ont désormais un poids plus important dans le processus de décision de l’Union et en renforçant le dialogue entre les institutions et les citoyens européens. Il permet également à l’Europe de parler d’une seule voix sur la scène

    internationale, avec la mise en place fin 2009 d’un Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui est aussi Vice-président de la Commission européenne, soutenue depuis 2011 par une nouvelle institution, le « Service européen pour l’Action extérieure » (SEAE). C’est Catherine Ashton qui assume ces responsabilités depuis sa nomination fin 2009.

    L’UE et l’Afrique

    L’Europe et l’Afrique sont unies par un contexte historique, culturel et géographique commun, qui ne se limite pas aux relations étroites qu’elles entretiennent au niveau politique, économique et humain. La coopération entre l’UE et l’Afrique s’appuie sur deux instruments majeurs : l’Accord de Cotonou et plus récemment, une approche continentale dénommée « Stratégie commune UE-Afrique » (JAES), approuvée par 80 chefs d’État africains et européens en 2007.Le partenariat UE-Afrique, qui s’inscrit dans cette stratégie commune, préconise une approche innovante et ambitieuse ; en effet, la stratégie définit le cadre politique général des relations entre les deux parties en considérant l’Europe et l’Afrique comme un seul et unique ensemble aux intérêts communs.Au-delà du développement, il vise à établir un partenariat d’égal à égal, déterminé à

    Les Chefs d’État africain au 4e Sommet UE-Afrique à Bruxelles les 2 et 3 avril 2014(© Direction de la communication, Présidence du Faso)

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    aborder ensemble toutes les problématiques communes.Le 4e Sommet UE-Afrique, tenu à Bruxelles les 2 et 3 avril 2014, a rassemblé les dirigeants de l’UE et de l’Afrique autour du thème « Investir dans les populations, la prospérité et la paix ». Ainsi, les dirigeants des deux continents ont examiné les moyens de saisir les nouvelles opportunités de coopération et d’élargir leurs liens politiques, économiques, financiers et commerciaux. A l’issue des travaux, ils ont affirmé, à travers une Déclaration conjointe, la nécessité de promouvoir le développement des capacités de production et d’approvisionnement, le développement des marchés, la mise en place des infrastructures nécessaires et la mise en œuvre des réformes de gouvernance, dans le but de passer d’une coopération pour le développement à un « partenariat gagnant-gagnant », le commerce et l’investissement y jouant un rôle majeur.

    Les actions de paix et de sécurité :cas du Sahel

    En mars 2011, en raison de la situation de plus en plus difficile au Nord du continent africain et en particulier dans la région du Sahel, le Conseil des ministres européens des Affaires étrangères a pris acte d’une nouvelle Stratégie UE pour la sécurité et le développement dans cette région. Cette stratégie, initialement concentrée sur le Mali, la Mauritanie et le Niger, a comme objectif d’assurer la cohérence et l’efficacité de l’action européenne, par la reconnaissance du lien étroit entre développement et sécurité, dans le cadre d’une coopération régionale plus étroite. Elle ordonne son action autour de quatre axes : développement, gouvernance et résolution des conflits ; action politique et diplomatique ; sécurité et état de droit ; et la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation. Elle vient d’être élargie en mars 2014 au Burkina Faso et au Tchad.

    La coopérationentre le Burkina Faso et l’UE

    Depuis ses débuts en 1959, la coopération entre l’Europe et le Burkina Faso n’a cessé de se renforcer, spécialement au cours des dernières décennies ; l’UE est ainsi le premier

    donateur d’aide publique au développement du pays. Avec le Traité de Lisbonne, l’UE a acquis également une nouvelle dimension politique, dans laquelle s’inscrit désormais toute action européenne.

    A travers le 10e Fonds européen de développement (FED), son principal instrument pour financer l’aide aux pays ACP, l’UE a mis à la disposition du Burkina Faso un montant global de 471 milliards FCFA (718,32 Millions EUR) pour la période 2008-2013 pour renforcer les infrastructures, le développement rural et la sécurité alimentaire, la gouvernance et les services sociaux de base (éducation, santé).

    Ces actions ont permis de conforter la croissance économique et les finances publiques du pays tout en promouvant des progrès sociaux continus, avec des taux de scolarisation de base et d’accès aux soins de santé en nette progression.Par ailleurs, depuis 1969, les financements de l’UE ont permis la construction, la réhabilitation et/ou l’entretien d’environ 3 000 km de routes bitumées au Burkina, pour ne citer qu’un exemple au sein d’une approche qui se veut désormais plus « globale » et davantage tournée vers les résultats, grâce aussi aux nouvelles compétences du Traité de Lisbonne.

    Au titre du 11e FED, qui couvrira la période 2014-2020 et prévoit une allocation globale initiale d’un montant de 409 milliards FCFA (623 millions EUR), hors aide d’urgence, l’UE continuera à accompagner le Burkina Faso dans la mise en œuvre de sa Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Elle contribuera aux trois secteurs de la gouvernance dans ses différentes dimensions, de la santé et de la résilience des populations les plus vulnérables et elle soutiendra également le Burkina Faso en tant qu’acteur clé de la stabilité de la sous-région.

    Le Burkina Faso bénéficiera également des importants concours du FED à la région Afrique de l’Ouest (800 milliards FCFA), soit environ 1,2 milliards EUR pour la période 2014-2020.

    Pour en savoir plus :http://eeas.europa.eu/delegations/burkina_faso/index_fr.htm

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    L’économie du Burkina Faso

    L ’économie du Burkina Faso enregistre une croissance économique soutenue, se situant en moyenne autour de 6,2 % par an sur la période 2003-2012, et de respectivement 9 % et 6,6 % en 2012 et 2013. Le taux de croissance varie d’une année à l’autre, il est notamment lié à la pluviométrie. Depuis 2009, le secteur minier aurifère est en pleine expansion, même si les entreprises en phase exploratoire connaissent des difficultés en raison de la baisse du cours de l’or depuis la fin de l’année 2011. L’or est le premier produit d’exportation. Combiné au coton, ces deux produits représentent pratiquement 90 % des exportations en 2012. Le coton fait vivre directement ou indirectement près de la moitié de la population.

    L’impact de ces bonnes performances macroéconomiques est cependant limité et la majorité de la population burkinabè demeure toujours pauvre (43,9 % selon la dernière enquête de 2009). Le Burkina Faso est ainsi classé par les Nations Unies parmi les derniers pays en termes d’Indice de Développement Humain, se situant au 183e rang, sur 186 pays listés (PNUD, Rapport sur le Développement humain, 2013). Il semble peu probable qu’il soit en mesure d’atteindre la plus grande partie des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), proposés par les Nations Unies en 2000, d’ici 2015.

    Le taux de croissance démographique élevé (3,1 % selon le dernier recensement de la population, 2006) constitue un défi pour que

    L’APPUI À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET À LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ,

    L’APPUI AU SECTEUR DE LA SANTÉ

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    toute la population bénéficie réellement de la création de richesses et puisse avoir accès aux services sociaux.

    L’économie burkinabè est peu compétitive, entre autres en raison du coût élevé des facteurs, du faible développement du secteur des transports, et des contraintes énergétiques. En outre, même si le classement du Burkina Faso dans le rapport « Doing Business » s’est amélioré ces dernières années, le cadre des affaires devrait encore davantage encourager l’investissement privé.

    Lutte contre la pauvretéau travers de la SCADD

    Compte tenu de l’importance des besoins sociaux, le pays a élaboré en 2000 un « Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté » (CSLP) avec l’appui des partenaires techniques et financiers, qui a été révisé plusieurs fois. Ce cadre a évolué en 2011 vers la « Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable » (SCADD).

    Celle-ci s’articule autour des axes suivants : Axe 1 : le développement des piliers de la croissance accélérée ; Axe 2 : la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale ; Axe 3 : le renforcement de la bonne gouvernance ; Axe 4 : la prise en compte des priorités transversales dans les politiques et programmes de développement.

    Ces différents axes se complètent et interagissent pour réaliser une meilleure répartition des fruits de la croissance dans le pays.

    Appui de l’UE à la croissance économique et à la réduction de la

    pauvreté

    L’appui à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté se concrétise notamment sous la forme d’un appui budgétaire général, qui soutient la stratégie de

    développement du pays dans son ensemble et notamment l’amélioration des secteurs sociaux de base, par un apport financier au budget de l’État. Il est complété par des appuis budgétaires sectoriels, qui soutiennent le secteur de l’eau et de l’assainissement ainsi que le secteur de la santé.Que l’appui budgétaire soit général ou sectoriel, le gouvernement a la responsabilité de l’affectation des ressources. Le suivi se fait grâce à un dialogue entre le gouvernement et les différents partenaires techniques et financiers, dont l’UE, autour de la politique nationale, les finances publiques, le suivi macroéconomique et bien sûr, le secteur concerné pour les appuis budgétaires sectoriels.

    L’appui budgétaire général, mis en œuvre sous le 10e FED, est appelé « Contrat OMD » (Appui budgétaire pour la croissance et la réduction de la pauvreté 2009-2014). Cet appui constitue le plus gros programme jamais approuvé entre l’UE et l’État burkinabè.

    Portant sur une période de six ans, ce qui permet au gouvernement d’avoir une meilleure prévisibilité, son montant initial a été plusieurs fois augmenté pour prendre en compte les effets négatifs de la crise économique et financière internationale, des crises alimentaires au Burkina Faso et pour appuyer le processus de décentralisation.

    Le taux d’accès au primaire progresse ces dernières années

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    Le montant de cet appui budgétaire général représente ainsi plus de 240 milliards FCFA (365,9 millions EUR).L’appui budgétaire général soutient la stratégie de développement du pays et ses efforts vers l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Dans le suivi des progrès en matière sociale, la priorité est donnée à la santé et à l’éducation de base.Cet appui budgétaire est complété par plusieurs appuis institutionnels. L’UE soutient ainsi la mise en œuvre de la Politique sectorielle de l’économie et des finances (POSEF) et la Cour des Comptes. Pour que le pays puisse disposer d’informations pour la prise de décision, assurer un suivi et des évaluations fiables des politiques et des programmes de développement, l’UE soutient le système statistique national.

    Appui de l’UEau secteur de la santé

    Le secteur de la santé est soutenu par un appui budgétaire sectoriel de 19,6 milliards FCFA, dont les indicateurs visent essentiellement la santé de la mère et de l’enfant. En outre, un appui institutionnel est en cours de réalisation afin de renforcer les capacités du Ministère de la Santé en matière de suivi-évaluation et de gestion des ressources humaines et financières.L’UE joue également un rôle actif dans le dialogue sectoriel concernant la santé et la nutrition, notamment dans le développement d’une stratégie nationale de financement de la santé cohérente.

    Perspectives du 11e FED

    Au cours du 11e FED, qui couvrira la période 2014-2020, et dont le montant

    estimatif global initial s’élève à 408 milliards FCFA (623 millions EUR), l’appui au cadre macroéconomique et aux secteurs sociaux se poursuivra, notamment à travers un soutien à la gouvernance et au secteur de la santé.

    Le soutien à la gouvernance contribuera à améliorer l’efficacité des politiques publiques et la gestion des moyens de l’État ainsi qu’à renforcer l’État de droit, pour un montant total indicatif de 213 milliards FCFA (325 millions EUR).

    L’appui au secteur de la santé permettra une contribution à la mise en œuvre du plan national de développement sanitaire, qui a pour but l’atteinte des OMD et l’amélioration de l’état de santé des populations, pour un montant indicatif global de 53 milliards FCFA (80 millions EUR).Ces appuis aux secteurs de la gouvernance et de la santé seront complétés par un appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à l’agriculture durable et à l’eau afin d’améliorer et de développer durablement l’alimentation et la nutrition des populations les plus vulnérables, l’agriculture et l’élevage des petites exploitations familiales ainsi que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement (124 milliards FCFA, soit 190 millions EUR).

    Une mère et son enfant dans un centre de santé

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    Bonne gouvernance :une nécessité pour le développement

    E n Afrique de l’Ouest, en 1998, le Burkina Faso a été le premier pays à adopter un Plan National de Bonne Gouvernance. En 2001, le Gouvernement burkinabè a adopté le Plan d’Action National pour la Réforme de la Justice 2002-2006 (PAN-RJ), puis le Plan de Consolidation du PAN-RJ 2007-2009. Le PAN-RJ avait pour objectif de « rendre effective l’indépendance du pouvoir judiciaire, lui permettre d’assurer sa mission fondamentale et de faire respecter la loi », en renforçant ses institutions judicaires ainsi que leur efficacité.En juillet 2005, le gouvernement a adopté un document portant Politique Nationale de

    Bonne Gouvernance (PNBG) 2005/2015, qui constitue le cadre actuel d’orientation en matière de gouvernance au Burkina Faso. Un plan d’action a également été adopté. En fin 2007, le gouvernement burkinabè a mis également en place une structure étatique de contrôle de la fonction publique : l’ASCE (Autorité Supérieure de Contrôle de l’État), chargée de relever les cas de corruption et de malversations dans l’administration.

    Au plan continental, le Burkina Faso participe depuis quelques années au Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (MAEP), qui évalue les efforts accomplis en matière de gouvernance. Le Burkina Faso a terminé le processus d’évaluation par les pairs et son rapport a été adopté au forum des chefs

    L’APPUI À LA BONNE GOUVERNANCEET À LA SOCIÉTÉ CIVILE

    L’UE contribue au renforcement des capacités des collectivités territoriales

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    d’État du MAEP en février 2009. Un certain nombre de réformes ont été recommandées pour renforcer la gouvernance du pays.

    Appui de l’UE

    L’intervention de l’UE au Burkina Faso en matière de gouvernance se concentre sur l’appui à la PNBG 2005-2015, qui consacre quatre piliers essentiels de gouvernance : la gouvernance politique, économique, administrative et locale, en vue de lutter contre la pauvreté.

    Au cours du 10e FED, l’UE s’est concentrée sur la promotion de la démocratie et de l’État de droit, l’amélioration de l’accès à la justice pour tous, le respect des droits de l’Homme, la gestion transparente de l’économie à travers la gouvernance économique et financière, la gouvernance locale, la gouvernance démocratique et le renforcement du rôle des collectivités locales à travers la décentralisation. Le montant global de ce secteur de concentration s’est établi à 33 milliards FCFA (50 millions EUR).Environ la moitié de ces ressources est mise en œuvre par des appuis budgétaires sectoriels et à l’appui aux Acteurs non Étatiques.

    Gouvernance politiqueet démocratique

    Un programme d’appui au secteur de la justice, pour un montant de plus de 6 milliards FCFA (9,5 millions EUR), soutient le Ministère de la Justice dans la mise en œuvre de la Politique Nationale de Justice. Il vise à soutenir les réformes nécessaires afin de rendre ce secteur plus efficace, plus accessible pour les citoyens et plus humain ; ceci au travers d’un travail sur les textes, les formations du personnel administratif, des magistrats, ainsi que l’informatisation de la chaîne pénale.

    Gouvernance locale

    La gouvernance locale constitue un élément essentiel de la PNBG, qui recommande une gouvernance locale participative, une décentralisation favorisant les initiatives locales et le contrôle de la gestion des élus par les populations. La qualité de la gouvernance locale est essentiellement liée à la volonté politique des pouvoirs centraux de créer un cadre propice au niveau local, par le biais d’instruments

    juridiques et réglementaires, permettant aux autorités locales de bénéficier d’un niveau suffisant d’autonomie dans l’exercice du pouvoir et d’acquérir des capacités spécifiques. La qualité de la gouvernance locale est dès lors également liée à la manière dont les autorités locales gèrent et mettent en œuvre les politiques et les services publics, en s’appuyant sur les processus locaux d’élaboration des politiques et sur leurs relations avec d’autres institutions publiques, les citoyens et le secteur privé et en répartissant les ressources disponibles.

    A travers la décentralisation, le gouvernement entend augmenter la participation des citoyens aux processus décisionnels ayant une incidence sur leur vie. Ainsi, l’accès aux mécanismes de responsabilité est essentiel à la promotion du développement durable et à la réduction de la pauvreté. Cela est particulièrement vrai au niveau local, où les citoyens vivent et travaillent, où les services de base sont fournis et où les entreprises sont établies. Les citoyens partagent donc des intérêts communs qui justifient qu’ils veillent ensemble à fixer des objectifs et à trouver des solutions contribuant, en particulier, à un meilleur accès aux services, à une répartition plus équilibrée des ressources disponibles, à une plus grande cohésion sociale et à une responsabilité et une transparence accrues des pouvoirs publics, incluant notamment des mécanismes de responsabilité.

    Étant donné qu’elles sont plus proches des citoyens que d’autres institutions publiques, les autorités locales ont la responsabilité de fédérer les opinions publiques locales tout en agissant en tant que catalyseurs du changement, en particulier pour une administration publique plus efficace, des processus de développement plus inclusifs, en coopération avec les organisations de la société civile (OSC) et des solutions aux problèmes urgents auxquels les communautés locales sont confrontées.Pour ces raisons, un accent particulier a été mis sur la décentralisation dans la mise en œuvre de la SCADD.

    A travers le Programme d’Appui à la décentralisation et aux investissements communaux (PADIC), l’UE soutient le gouvernement burkinabè dans la mise en œuvre de la SCADD en participant au

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    renforcement des capacités institutionnelles des instances centrales, déconcentrées et décentralisées et au renforcement des capacités des Collectivités Territoriales (CT), notamment en termes de maîtrise d’ouvrage. Lancé en 2012, le programme vise les résultats suivants : pour les appuis institutionnels : les instances centrales, déconcentrées et décentralisées disposent des moyens et instruments nécessaires pour piloter le processus de décentralisation et en assurer un suivi-évaluation performant. Elles ont également la capacité de coordonner les différents acteurs nationaux et extérieurs et de financer les investissements des CT. pour les appuis aux collectivités territoriales : les capacités des collectivités territoriales, en termes de maîtrise d’ouvrage, sont renforcées par des formations spécifiques. On constate une amélioration en termes de préparation, réalisation/suivi et gestion des investissements. Un appui spécifique pour l’établissement des Agences Régionales de Développement est aussi prévu dans le programme.

    Le montant global de cette intervention s’élève à 16,5 milliards FCFA (environ 25 millions EUR), divisé en deux phases avec une enveloppe de 8,25 milliards FCFA (environ 12,5 millions EUR) par phase. En complémentarité avec le renforcement des capacités, le PADIC contribue aussi à un abondement du Fonds Permanent de Développement des Collectivités Territoriales, l’instrument principal du gouvernement pour le financement des investissements des collectivités territoriales, qui est prévu notamment dans les domaines des compétences transférées à ces dernières (eau, assainissement, santé, éducation, etc.). L’enveloppe pour cette contribution s’élève à 8,25 milliards FCFA (12,5 millions EUR).Dans le cadre du 11e FED, l’UE poursuivra son soutien aux autorités locales (AL) dans le cadre du programme thématique OSC-AL, en renforçant le rôle et les capacités des organisations faitières (AMBF/ARBF). Par ailleurs un soutien direct aux autorités locales est prévu à partir de 2016.

    Gouvernanceéconomique et financière

    L’appui de l’UE à ce volet se concentre principalement sur des actions de

    renforcement des capacités, l’amélioration du cadre juridique et du dialogue avec les Ministères de l’Éducation, de la Santé, de l’Agriculture, de l’Économie, du Commerce, etc, c’est-à-dire tous les ministères qui œuvrent à la lutte contre la pauvreté. Ainsi, l’UE soutient le gouvernement dans ses efforts en matière de réformes dans la gestion des finances publiques et la poursuite de la Stratégie de renforcement des finances publiques.Elle l’accompagne dans : l’amélioration du processus de mise en œuvre de la SCADD et de son dispositif de suivi-évaluation (notamment les indicateurs et mesures) ; l’amélioration des capacités des ministères sectoriels (santé, éducation, etc.) et l’amélioration du climat des affaires par un appui au secteur privé et la poursuite du processus de réforme des finances publiques ; l’appui au Programme d’appui au renforcement de la gestion des finances publiques et des statistiques, afin d’améliorer la qualité de la gestion des finances publiques et des données statistiques du pays ; l’appui à l’amélioration du système de contrôle externe de l’action gouvernementale en matière économique par un appui à la Cour des Comptes.

    Appui de l’UEà la société civile

    L’UE considère que tous les acteurs d’une société doivent participer au développement durable des États. Ainsi, la société civile (les associations, les ONG, les syndicats, les associations représentant le secteur privé, etc.) est considérée comme un acteur-clé du développement car proche des populations et de leurs besoins et relais indispensable auprès des autorités. A cet effet, l’Accord de Cotonou, révisé le 22 juin 2010 à Ouagadougou, prévoit une participation croissante de la société civile et du secteur privé des pays ACP au processus de développement.De 2010 à 2012, une large consultation appelée « Dialogue structuré » a été organisée auprès des OSC et des autorités locales, à l’initiative de l’UE au niveau de tous les continents, dont 14 pays d’Afrique (y compris le Burkina Faso).Cette consultation a abouti à une communica-tion de la Commission européenne sur « l’en-gagement de l’Europe avec la société civile

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    dans le domaine des relations extérieures ».Cette communication est ambitieuse en matière d’implication future de la société civile au niveau local, national, régional et international et aussi concernant son rôle de veille et d’interpellation, au-delà de son rôle de prestataire de services.

    La communication met l’accent sur trois priorités pour l’aide de l’UE :  promouvoir un environnement propice pour les OSC dans les pays partenaires ; encourager une participation constructive et structurée des OSC aux politiques intérieures des pays partenaires, au cycle de programmation de l’UE et aux processus internationaux ; accroître la capacité des OSC locales à exercer plus efficacement leur rôle d’acteurs indépendants du développement.

    Les OSC sont ainsi de plus en plus impliquées dans le suivi des politiques publiques du Burkina Faso, que ce soit au niveau national ou régional. C’est dans ce contexte que le programme de renforcement des capacités des organisations de la société civile au Burkina Faso (PROS-9e FED) a mis l’accent sur la structuration des OSC nationales, la valorisation de leurs expériences de bonnes pratiques et sur la concertation entre elles et avec l’État décentralisé ou déconcentré.

    Les résultats de l’évaluation finale et prospective du PROS ont permis d’envisager de nouvelles orientations dans le cadre du 11e FED et d’autres instruments budgétaires de l’UE, à la demande de la société civile et du gouvernement burkinabè.

    Enfin les OSC participent aux programmes en cours (10e FED) et qui couvrent différents secteurs de développement (sécurité alimentaire, protection de l’environnement, accès à l’eau potable etc.).

    Perspectivesdu 11e FED

    Appui à la bonne gouvernanceLe but de ce volet est d’accompagner le Burkina Faso dans la mise en œuvre de la SCADD 2011-2015, contribuant à améliorer : la gouvernance dans ses différentes dimensions par un soutien à la croissance économique durable, la réduction de la pauvreté et l’État de droit, en contribuant à améliorer l’efficacité des politiques publiques et la gestion des moyens de l’État ; à assurer une gestion saine des finances publiques ; le renforcement du système statistique national ; à améliorer les capacités des acteurs de la décentralisation ;  le renforcement de l’État de droit, de l’accès pour tous à une justice crédible, indépendante,

    L’ONG Helpage a soutenu les femmes accusées de sorcellerie à travers un financement de l’UE

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    équitable, efficace et accessible, l’accès à un état civil modernisé, feront partie des priorités de cet appui ; les capacités, le professionnalisme et la responsabilité des services de sécurité sont promues.Le montant indicatif de cet appui est évalué à 213 milliards CFA (325 millions EUR).

    Appui à la société civileDans le cadre du 11e FED et du Budget européen (2014-2020), l’UE poursuivra son soutien à la société civile : en visant la participation active des OSC dans les trois secteurs de concentration du 11e FED (gouvernance, santé, sécurité alimentaire et nutritionnelle, agriculture durable et eau) ; dans le cadre du programme thématique de soutien aux OSC et autorités locales (OSC-AL) en renforçant le rôle des OSC au niveau des collectivités territoriales, en renforçant les réseaux d’acteurs et les secteurs associatifs pour une meilleure représentativité, en

    renforçant la capacités des OSC représentant les intérêts du secteur privé ; dans le cadre de l’instrument européen pour la démocratie et les droits humains à travers le droits des enfants (orpaillage), des femmes (lutte contre les violences), l’observation des élections locales ; dans le cadre des programmes mis en œuvre par l’UE ou en cours d’élaboration, comme le nouveau programme « défis et biens publics globaux », qui couvrira différents secteurs stratégiques.Le montant indicatif de cet appui est évalué à 13,7 milliards FCFA (21 millions EUR), en s’assurant de la cohérence et de la complémentarité des appuis prévus.

    Par ailleurs, une feuille de route conjointe est en cours d’élaboration avec les États membres, afin de dresser l’état des lieux de la société civile au Burkina Faso, des engagements en cours et des priorités en faveur des OSC, à mettre en œuvre avec les États membres entre 2014-2017.

    Femme votant lors des élections municipales

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    La RN 1, en cours de réhabilitation

    Situation du Burkina Fasoen matière de transports

    L e développement du secteur des transports est essentiel pour une croissance rapide et diversifiée d’un pays enclavé, dont la capitale est située à plus de 1 000 km des ports maritimes les plus proches. Le coût des transports à l’exportation grève la capacité du Burkina, alourdissant la compétitivité des produits burkinabè sur le marché régional et international. Le Burkina Faso reste un pays de transit pour le trafic à destination des pays de l’hinterland de la sous-région. Aussi, les infrastructures routières, par exemple, sont dégradées par l’usage qui en est fait : les camions trop chargés endommagent les routes. De manière générale, le financement du système des transports a une place importante dans le budget de l’État burkinabè, en termes d’investissements et d’entretien.Pour relever ces défis, le gouvernement burkinabè a mis en œuvre entre 2000 et 2010,

    une stratégie sectorielle des transports, qui a visé essentiellement à désenclaver le pays par l’amélioration des échanges nationaux et internationaux.

    Une nouvelle stratégie de développement du secteur couvrant la période 2011-2025 a été élaborée. Cette nouvelle stratégie des transports, en cohérence avec la SCADD, est une opportunité pour mieux suivre la performance et les impacts du secteur au service de l’amélioration des conditions de vie des populations. Elle devrait permettre de mieux orienter les éventuelles réformes et les politiques sectorielles, comme par exemple l’entretien routier, la réduction de la charge à l’essieu, la valorisation de l’approche Haute Intensité de Main d’œuvre (HIMO), etc.

    Soutien de l’UEau cours du 10e FED

    Le secteur des transports a été appuyé par l’UE dès les premières heures de sa

    LE RENFORCEMENTDES INFRASTRUCTURES DE BASE,

    DE L’INTERCONNECTIVITÉ ET L’APPUIAU SECTEUR DE L’ÉNERGIE

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    coopération avec le Burkina (1959). L’UE est le premier bailleur de fonds ayant contribué au renforcement des axes routiers du Burkina Faso. Au cours du 10e FED, l’UE a soutenu le secteur des transports avec un appui d’environ 71,5 milliards FCFA (109 millions EUR), prolongeant ainsi les actions réalisées au titre du 9e FED. La priorité est accordée à la route trans-sahélienne et aux voies qui la relient aux pays côtiers voisins (Route nationale RN 1-tronçon Sakoinsé-Boromo), ceci contribuant au désenclavement des zones rurales et à l’évacuation de la production agricole. En effet, la RN 1, outre le fait qu’elle constitue l’axe principal du réseau routier burkinabé, revêt aussi un rôle primordial dans les flux de trafic régional. La vocation régionale de cette route, véritable « carrefour » entre le Burkina, le Mali, le Niger et la Côte d’Ivoire, n’est plus à démontrer.Les travaux de réhabilitation de la RN 1 sur un linéaire de 122 km ont commencé en janvier 2013 et devraient s’achever en 2015.Outre ces actions, la lutte contre la surcharge à l’essieu est un défi pour le gouvernement burkinabè. Les États membres de l’UEMOA et le Ghana ont adopté une feuille de route en vue de respecter les dispositions du règlement n°14/UEMOA concernant la réduction de la charge à l’essieu des « poids lourds ». En effet, une étude financée par l’UE en 2008 a montré que le phénomène de surcharge des poids lourds a atteint un niveau critique et constitue une menace pour la durabilité des routes et des ponts. De plus, l’augmentation du coût des matériaux a affecté les projets routiers. Dans ce contexte difficile, le secteur a plus que jamais besoin de préserver son patrimoine, de mieux planifier et affecter les ressources disponibles.

    Les appuis apportés au secteur par l’UE ont permis d’inverser la tendance de la surcharge des camions au Burkina Faso (de 43 % de poids lourds en surcharge en 2008 à moins de 24 % de surcharge actuellement) et de réduire l’extrême surcharge.

    A cet effet, un réseau national de cinq stations de pesage à l’essieu basse vitesse est en construction, aux principaux postes frontaliers du Burkina Faso, en vue de contrôler la charge des camions. Cette action en cours, qui vient en complément des efforts du gouvernement, permet de doter le pays

    d’un réseau de couverture géographique performant en vue de contrôler le maximum de véhicules poids lourds en circulation sur le réseau routier. L’UE a également soutenu le renforcement des capacités de planification et de gestion du secteur en vue d’une réduction de la charge à l’essieu par : la formation continue de techniciens du secteur, l’appui à la mise en place d’une filière de formation locale d’ingénieurs en infrastructures (deux promotions d’ingénieurs) au profit des secteurs des infrastructures, de l’habitat et des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso, l’appui en équipement de matériel de laboratoire de génie civil et technique pour soutenir la mise en œuvre des projets. Un appui au secteur ferroviaire a également permis d’initier un soutien dans la perspective à terme, d’absorber l’excédent du fret routier. Il se réalise par un renforcement institutionnel des acteurs nationaux pour les doter d’outils modernes et de capacités de gestion, pour renforcer la planification et la gestion des investis- sements dans le chemin de fer.

    Un soutien à la mise à jour des cartes topographiques de base au 1/200 000e, de tout le pays, est également en cours de réalisation. La couverture totale du pays en imagerie satellite basse résolution et en images haute résolution est achevée. La base de données cartographiques est conçue. Les formations à la production et le renforcement institutionnel de l’Institut national en charge de la cartographie sont réalisées. Grâce à l’appui de l’UE, la moitié Ouest du territoire Burkinabé dispose déjà d’une nouvelle couverture de cartes topographiques modernes numériques mises à jour pour l’ensemble des acteurs du développement.

    Construction d’infrastructures durablesen HIMO au profit des sinistrés

    des inondations

    Suite aux inondations du 1er septembre 2009, qui ont affecté certains quartiers de la ville

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    de Ouagadougou et des provinces du Burkina, l’UE a soutenu le gouvernement burkinabè dans la viabilisation du site de relogement des populations sinistrées à Yagma. Cette activité a été mise en œuvre par l’ONG Helvetas, à travers un contrat de subvention d’un montant de 3,9 milliards FCFA (6 millions d’EUR).

    Elle a pour objectif de contribuer à l’assainissement de la zone de Yagma tout en participant au relèvement économique des sinistrés. Pour ce faire, la méthodologie de mise en œuvre par le projet est le travail par la méthode HIMO, qui permet aux populations concernées de disposer de revenus pour se réinsérer dans la société. Ainsi, 9 357 mètres linéaires de caniveaux secondaires ont déjà été réalisés sur le site de Yagma. Le nombre de femmes et d’hommes employés en moyenne par mois pour les travaux sont respectivement de 32 et 70, avec des revenus substantiels pour les riverains.

    Appui régionalau secteur des transports

    Dans le cadre du Programme indicatif régional (PIR) 10e FED, le gouvernement burkinabè, avec l’appui technique de la Commission de l’UEMOA, bénéficiera d’un soutien financier de 16,7 milliards FCFA (25,4 millions EUR) pour la réhabilitation et le renforcement de la route communautaire Cu2A Koupéla-Fada (section Koupéla-Gounghin).L’UE appuie les transports régionaux à travers la Commission de l’UEMOA par le financement

    du programme de postes de contrôles juxtaposés (PCJ), en vue de faciliter les échanges intracommunautaires, de réduire les délais et la durée des passages frontaliers pour un accroissement des échanges. Ainsi, l’UE a financé le poste de contrôles juxtaposés de Malanville à la frontière des États du Bénin

    et du Niger, pour un montant total de 10,2 milliards FCFA (15,5 millions EUR). La mise en service (équipements, opérationnalisation) de ce PCJ sera également financée par l’UE.

    Appui au secteurde l’énergie

    L’UE soutient le secteur de l’énergie au Burkina Faso dans le cadre de l’Initiative Énergie de l’UE (EUEI) pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable, lancée en 2002 à Johannesburg et du partenariat UE-Afrique pour l’énergie (2007). En particulier, c’est à travers la « Facilité Énergie », destinée à

    promouvoir le secteur énergétique dans les pays ACP, que l’UE intervient pour améliorer l’accès à des services énergétiques modernes, abordables et durables, pour les populations pauvres vivant dans les zones rurales et périurbaines. En effet, principalement dans les zones rurales et périurbaines des pays en développement, nombreuses sont les populations qui n’ont pas encore accès à l’électricité. La situation est particulièrement sévère dans les pays ACP, où le taux d’accès à l’électricité est parfois inférieur à 10 % en milieu rural. L’accès à l’énergie est pourtant une condition préalable essentielle à la croissance économique et au bien-être social.

    Au Burkina Faso, la « Facilité Energie 1 » a permis le financement de quatre projets dans des domaines variés et stratégiques : l’interconnexion moyenne tension entre le Ghana et le Burkina Faso (WAPP) ; l’achèvement du Système d’Information Énergétique de l’UEMOA ; la formation d’ingénieurs dans le secteur de l’énergie (Ecole 2iE) ;  l’électrification rurale photovoltaïque.

    La « Facilité Energie 2 », signée en mai 2011,

    Canalisation réalisée en HIMO

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    finance quant à elle plusieurs projets au Burkina Faso, dont la plupart sont directement gérés par la Délégation de l’UE au Burkina Faso.Ci-dessous des exemples de ces projets : le projet Electricité pour le Sahel (ELSA), porté par le Fonds de Développement de l’Électrification (FDE), qui consiste en une amélioration de la fourniture de services électriques et en l’électrification de plusieurs localités dans le Sahel grâce, notamment, à la fourniture d’énergie photovoltaïque ; le projet Flexi-Energy, porté par l’Institut 2iE, qui vise à démontrer la faisabilité technique, économique, sociale et environnementale de la production d’électricité décentralisée par des centrales hybrides solaires-groupe électrogène ; le projet MICRESOL, porté par la Fondation Énergie pour le Monde (FONDEM), dont un volet important consiste en l’octroi de microcrédit solaire dans la région du Centre-Est ; un projet d’électrification intégrale de dix villages dans le Yatenga, que met en œuvre la société coopérative SINCO ; un projet portant sur le déploiement de mini-réseaux fonctionnant au gasoil et à huile de jatropha dans le Nord du Sanmantenga, et qui est porté par le Service Laïque de Coopération au Développement (SLCD).

    Dans le cadre de la « Facilité Énergie », le Burkina Faso bénéficie d’un montant total d’un peu plus de 7,15 milliards FCFA (environ 10,9 millions EUR), financés par l’UE à hauteur (maximale) d’environ 5,07 milliards FCFA (7,7 millions EUR). Un autre projet d’électrification rurale est actuellement en phase de négociation, suite à un deuxième appel d’offre de la « Facilité Énergie 2 ».

    Soutien de l’UEau cours du 10e FED

    Dans le cadre du 10e FED, l’UE a signé une convention de financement pour la construction d’une centrale photovoltaïque d’une capacité de 33 MWc (megawatt crête), connectée au réseau électrique national. L’Agence Française du Développement (AFD) et la

    Banque Européenne d’Investissement (BEI) participent également à ce financement, sous forme de prêts pour leur part.

    Appuis régionauxau secteur de l’énergie

    Parallèlement, le Programme Indicatif Régional inclut l’énergie dans ses secteurs de concentration, et prévoit d’appuyer le développement de la capacité de production, d’échange et de commerce d’énergie entre les États membres et dans les zones urbaines (électricité et gaz). Ceci inclut des actions portant sur l’efficacité énergétique et le développement du marché des services énergétiques, à travers des actions dans le domaine de la réglementation, de la formation, de l’information, de l’appui à la mise en œuvre de la politique régionale d’accès à l’énergie ou des politiques d’appui aux PME-PMI/entrepreneurs privés.

    A côté de ces interventions financées par le FED, il est utile de rappeler que la BEI est un acteur important du secteur de l’énergie au Burkina Faso, en particulier dans le domaine des interconnexions. Elle a notamment participé au financement de l’interconnexion Bobo-Ouaga et participe au projet d’interconnexion Bolgatanga-Ouaga.

    L’appui au secteur de l’énergie : une priorité pour le développement

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    Contexte du monde ruralau Burkina Faso

    A u Burkina Faso, le secteur rural demeure la base du développement socio-économique, employant plus de 80 % de la population et fournissant 40 % du PIB. Il représente environ 60 % des recettes d’exportation et reste la base de l’économie, de sa croissance et des performances des autres secteurs. Il compte une multitude d’organisations paysannes qui tentent de se structurer en organisations faîtières et en confédération agréées par les autorités nationales. Il reste cependant tributaire de contraintes d’ordres structurel et conjoncturel, qui limitent sa productivité et sa compétitivité surtout sur le marché international. En effet, la question foncière en

    milieu rural, toujours marquée par le régime foncier traditionnel, n’est pas propice à des investissements durables dans l’agriculture, malgré l’adoption en 2007, d’une Politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural, visant à accompagner la modernisation de l’agriculture et à permettre un accès équitable à la terre pour tous. Son application reste cependant un défi, dans un monde rural où les lois traditionnelles restent vivaces.

    Sécurité alimentaireet nutritionnelle

    Si le Burkina Faso connaît depuis quelques années une amélioration de la production brute céréalière, les taux de malnutrition restent cependant très élevés et les zones à risque d’insécurité alimentaire persistent. Les

    L’APPUI AU DÉVELOPPEMENT RURAL ET À LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

    ET NUTRITIONNELLE

    Une rizière dans la région de Bobo Dioulasso

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    causes sous-jacentes de la malnutrition sont multiples, allant de l’état de pauvreté et de faible niveau d’éducation des populations, à des déséquilibres de la ration alimentaire et d’apport en micronutriments, aux pratiques négatives de sevrage ou d’hygiène et à des difficultés d’accès aux soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans, des mères enceintes et allaitantes. Les populations rurales sont toujours très vulnérables aux chocs exogènes qui affectent leurs moyens d’existence, que ce soit les inondations et les sécheresses, la dégradation continue des terres, la mauvaise et faible répartition des pluies, la diminution des revenus agricoles ou encore les mouvements haussiers mondiaux des prix des produits alimentaires. Ainsi, les questions d’approvisionnement régulier des marchés et d’accès des populations aux produits alimentaires demeurent des enjeux importants. Suite à la crise alimentaire et nutritionnelle de 2012, la question de la résilience a été inscrite au cœur des actions de l’UE et d’autres partenaires en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en vue de renforcer la résilience des populations et ménages les plus pauvres affectés par l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

    Soutien de l’UEau cours du 10e FED

    L’UE apporte son soutien au développement rural, à la sécurité alimentaire et à l’eau à travers le cadre de concertation du secteur développement rural et de la sécurité

    alimentaire, aux politiques et stratégies développées par le gouvernement pour une bonne gouvernance du secteur et le renforcement de sa contribution à la croissance et au développement durable. Ce soutien se concrétise à travers l’appui technique et financier au gouvernement, à des organisations non gouvernementales et à des organisations régionales (CILSS, UEMOA) et internationales (FAO, UNICEF, PNUD) notamment dans les domaines de l’agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la préservation de l’environnement, la gestion durable des terres, la lutte contre les changements climatiques, le secteur cotonnier, le secteur hydraulique.

    L’UE soutient la sécurité alimentaire au Burkina Faso à travers le « Programme d’appui à la sécurité alimentaire au Burkina Faso » (PSAN-BF), pour un montant de 16,3 milliards FCFA (25 millions EUR) pour la période 2013-2016. Ce programme, formulé dans le cadre de l’initiative OMD, contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso et à l’atteinte, d’ici 2015, de l’OMD 1 (Réduire l’extrême pauvreté et la faim). Il vise à assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable pour les populations les plus démunies dans les régions (Centre Nord, Nord et Sahel) les plus affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition, tout en renforçant la gouvernance institutionnelle et politique de la sécurité alimentaire. Son exécution est assurée par le Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire, la FAO et quatre ONGs. Plus

    de 85 000 ménages pauvres vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle bénéficieront directement de cette action.

    En outre, pour consolider les résultats de la « Facilité alimentaire », octroyée par l’UE en 2010, un appui complémentaire de 3,2 milliards FCFA (5 millions EUR) a été financé à travers le Programme « Food Security Thematic Program » (FSTP-pays), par le biais de la FAO, fin 2012. Ce projet a renforcé davantage la stratégie nationale semencière tout en intégrant le contexte des changements climatiques dans les activités de lutte contre les causes structurelles de l’insécurité

    Le karité, un produit d’exportation de grande importance pour le pays, après les ressources minières et le coton

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    alimentaire et la prise en compte des groupes vulnérables.

    L’UE a également apporté son soutien au gouvernement burkinabè pour faire face à la crise alimentaire, consécutive à la mauvaise campagne agricole de 2011-2012 et au déficit céréalier qui en a découlé, à travers un appui en aide alimentaire à travers le PAM, pour un montant de 3,2 milliards FCFA (5 millions EUR) et une enveloppe de 7,8 milliards FCFA (12 millions EUR) sur les fonds du FSTP, dont 1,3 milliards FCFA (2 millions EUR) ont été directement attribués à cinq ONGs ; 6,5 milliards FCFA (10 millions EUR) ont fait l’objet d’un appel à propositions ouvert à tous.

    Appui global aux ONGs

    De façon régulière, l’UE apporte un soutien aux populations par le biais des ONGs nationales et internationales à travers des appels à propositions de projets, lancés soit localement par la Délégation, soit directement par l’UE à Bruxelles, en vue d’appuyer des initiatives dans des domaines comme le développement rural, la sécurité alimentaire, l’environnement, la lutte contre les changements climatiques.

    Au plan régional, afin d’améliorer la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la gestion durable des terres, des projets régionaux sont également mis en œuvre par le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) ; la Communauté Économique pour le Développement des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les États d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de la Mauritanie, pour un montant global de 49,78 milliards FCFA (76 millions EUR).

    Il s’agit des projets suivants : Programme Thématique de Sécurité Alimentaire (Food Security Thematic Program-FSTP volet 2), d’un montant de 6,5 milliards FCFA (10 millions EUR) pour la période 2011 à 2015, mis en œuvre par le CILSS : il vise à renforcer le lien entre l’information et la prise de décision pour améliorer la sécurité alimentaire dans les pays du CILSS et de la CEDEAO.

    Ce financement comprend également un appui à l’Alliance Globale pour la Résilience au Sahel et en Afrique de l’Ouest (AGIR) pour accompagner les pays à définir leurs priorités résilience pays (PRP). Le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) basé à l’OCDE bénéficie d’un financement du FSTP global pour appuyer la dialogue et la coordination de AGIR auprès de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS.  Programme Thématique de Sécurité Alimentaire, FSTP volet 3 : programme régional de gestion durable des terres et d’adaptation au changement climatique au Sahel et en Afrique de l’Ouest, mis en œuvre par le CILSS. Ce projet, d’un montant de 6,5 milliards FCFA (10 millions EUR) pour la période 2011-2017, a pour objectif la gestion durable des terres et le renforcement des capacités d’adaptation aux changements climatiques dans les États membres de l’espace CEDEAO et du CILSS pour l’atteinte des OMD notamment en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Projet d’Appui au stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest d’un montant de 36,6 milliards FCFA (56 millions EUR - 10e FED) pour la période 2014-2019, vient en appui à la mise en place de la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire (RRSA) par la CEDEAO. L’objectif du projet est de contribuer à répondre efficacement aux crises alimentaires et à renforcer la résilience des ménages, dans une perspective de sécurité et de souveraineté alimentaire régionales durables. Ces actions se concrétisent par la promotion de systèmes de réserves

    L’élevage constitue également une importante source de revenus au Burkina Faso

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    alimentaires d’urgence aux différentes échelles. Son exécution implique l’Agence Française de Développement (AFD), l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) et le CILSS.

    Perspectives du 11e FED

    Le secteur rural du Burkina Faso, considéré comme troisième secteur de concentration dans le cadre du 11e FED, bénéficiera d’un important appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à l’agriculture durable et à l’accès à eau potable et à l’assainissement (SANADE), pour un montant indicatif de 125 milliards CFA (190 millions EUR). Ce vaste programme vise à renforcer la résilience des populations les plus vulnérables et à réduire la pauvreté à travers les trois objectifs suivants : améliorer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations les plus vulnérables, à travers la mise en place de filets sociaux dans les zones à risques d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette action vise à améliorer durablement la résilience des populations les plus pauvres, face aux aléas climatiques, aux chocs des marchés et aux variations des prix des denrées alimentaires. développer l’agriculture et l’élevage durables, en contribuant notamment à la lutte contre la désertification, la dégradation des sols et la déforestation. Une attention particulière sera portée à l’assistance aux petites exploitations familiales à travers les aménagements productifs, la gestion durable de l’eau, des sols et des autres ressources naturelles avec un ciblage particulier sur les populations les plus vulnérables.Ces actions visent à améliorer durablement les revenus et la productivité des populations rurales les plus vulnérables.

    Les actions de développement se concentreront également sur le renforcement et la consolidation de la gestion intégrée des ressources en eau, l’amélioration de la gestion durable des terres,

    dans un environnement foncier sécurisé. Ainsi, les actions mises en œuvre viseront à valoriser durablement les autres ressources naturelles que sont les ressources forestières et pastorales, dans un environnement foncier sécurisé.Ces actions visent également à lutter contre la dégradation des sols, la désertification et la déforestation.

    Le Programme se concentre également sur l’augmentation équitable et durable de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

    Appui au secteur de l’eauet de l’assainissement

    Le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement (PN-AEPA) constitue le cadre programmatique national retenu par le gouvernement du Burkina Faso pour l’atteinte des OMD en matière d’approvisionnement en eau potable et assainissement, ceci, conformément à la SCADD.

    Le PN-AEPA couvre la période 2007-2015 et a pour objectif de réduire de moitié d’ici 2015, la proportion de personnes n’ayant pas un accès adéquat à l’eau potable et à l’assainissement.

    Récolte d’eau potable sur un forage

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    Au plan opérationnel, le PN-AEPA s’appuie sur le Plan d’Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau, (PAGIRE), qui consacre notamment la mise en cohérence des usages avec la ressource sur les plans quantitatif et qualitatif dans l’optique de durabilité et de subsidiarité.Le PAGIRE, qui couvre la période 2003-2015, vise à contribuer à la mise en œuvre d’une gestion intégrée des ressources en eau du pays, adaptée au contexte national, conforme aux orientations définies par le gouvernement burkinabé et respectant les principes reconnus au plan international en matière de gestion durable et écologiquement rationnelle des ressources en eau.

    Appui de l’UE à la mise en œuvredu PN-AEPA au cours du 10e FED

    L’appui de l’UE au secteur de l’eau et de l’assainissement se concrétise à travers les projets et programmes suivants :

    Programme d’Appui à la Politique Sectorielle Eau Potable et Assainissement (PAPS-EPA) L’objectif général du PAPS-EPA est de contribuer à la réalisation des objectifs de la SCADD et des OMD tels que précisés par le Sommet sur le Développement durable de Johannesburg, et intégrés au Burkina Faso

    dans le PN-AEPA. Il s’agit notamment de contribuer à réduire la pauvreté et la faim, réduire la mortalité infantile, assurer un environnement durable, promouvoir la santé des populations et un partenariat mondial pour le développement.Plus en détail, le PAPS-EPA s’attache à l’atteinte des deux objectifs spécifiques suivants : d’une part, augmenter durablement et équitablement l’accès à l’eau potable en milieu rural et urbain, conformément aux OMD ; d’autre part, augmenter durablement et équitablement l’accès à l’assainissement en milieu rural et urbain. D’une durée opérationnelle de 96 mois, le PAPS-EPA est doté d’un budget

    d’environ 49,2 milliards FCFA (75 millions EUR) réparti comme suit : 34 milliards FCFA (52 millions EUR) pour l’approvisionnement en eau potable et assainissement, sous forme d’appui budgétaire sectoriel ; 13 milliards FCFA (20 millions EUR) en approche projet, sous forme d’un appel à propositions pour l’assainissement familial en milieu rural, qui vise à contribuer de manière significative à la mise en œuvre de la stratégie sous-sectorielle par la réalisation de latrines familiales et le renforcement des capacités des acteurs en zones rurales. 2 milliards FCFA (3 millions EUR) en approche projet sous forme d’un appui institutionnel en vue d’un renforcement des capacités des acteurs, de la mobilisation d’assistances techniques à court terme, des évaluations et audits.

    Projets « Facilité eau »Depuis 2004, l’UE a lancé deux « Facilité Eau », qui permettent de cofinancer des projets d’infrastructures dans les domaines de l’eau et de l’assainissement et d’améliorer la gestion et la gouvernance de l’eau dans les pays ACP.Suite à la deuxième « Facilité Eau », lancée en 2010, neuf projets ont été sélectionnés au profit du Burkina Faso pour un montant

    Enfant utilisant un lave-mains à l’école

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    d’environ 10,75 milliards FCFA (16,39 millions EUR). Ces projets portent sur la promotion de l’hygiène et la construction d’infrastructures d’approvisionnement en eau potable et assainissement familial. Ils couvrent une cinquantaine de communes réparties dans huit régions du Burkina Faso.Outre ces projets, deux projets portant sur la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) ont aussi été sélectionnés au profit du Burkina Faso. Ils se concentrent sur des actions de renforcement des capacités de l’Autorité du Bassin de la Volta et de l’Agence de l’Eau du Nakambé, et bénéficient d’une subvention d’environ 0,70 milliards FCFA (1,07 millions EUR) de l’UE.

    Des résultats probants enregistrés Au 31 décembre 2013, la mise en œuvre de ces différents programmes et projets a contribué à :  faire passer le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural de 55 % en 2009 à 63,5 % en 2013, soit 7 930 530 personnes additionnelles desservies ; faire passer le taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain de 72 % en 2009 à 86,2 % en 2013, soit 1 980 000 personnes additionnelles desservies ; faire passer le taux d’accès à l’assainissement familial en milieu urbain de 19 % en 2009 à 29,1 % en 2013, soit 790 000 personnes additionnelles desservies ; la réalisation de près de 83 800 latrines au cours de la période 2010-2013, soit 838 000 personnes additionnelles desservies.

    Source : Rapport bilan du PN-AEPA au niveau national,31 décembre 2013.

    Perspectives du 11e FED(2014-2020) en matière d’accèsà l’eau potable et assainissement

    Malgré des progrès sensibles ces dernières années, des efforts doivent être menés en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement et, plus généralement, un niveau adéquat d’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour le plus grand nombre. Ainsi, dans le cadre du 11e FED, l’eau et l’assainissement, ainsi que la gestion intégrée des ressources en eau continueront de faire

    partie des priorités de développement au Burkina Faso, et s’inscrivent par conséquent dans le cadre du secteur de concentration « sécurité alimentaire, agriculture durable et eau », dont l’objectif général est de contribuer de manière durable au renforcement de la résilience des populations les plus vulnérables et à la réduction de la pauvreté.

    Appui à la lutte contreles changements climatiques

    Proposition d’une Alliance contre le changement climatiqueSelon les estimations du groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), la plupart des régions du monde, et plus particulièrement les pays en développement, seront de plus en plus touchées par le changement climatique. L’UE a joué un rôle clé dans l’élaboration des deux traités internationaux portant sur le changement climatique, à savoir la Convention-cadre des Nations Unies de 1992 sur les changements climatiques et son Protocole de Kyoto, adopté en 1997. Il s’agit d’étapes importantes, mais des études scientifiques récentes montrent que des mesures bien plus ambitieuses doivent être prises à l’échelle planétaire, pour juguler le réchauffement climatique.Pour que ces objectifs soient atteints, l’UE souhaite parvenir à un traité mondial ambitieux et juridiquement contraignant, impliquant l’ensemble des pays industrialisés et les pays en voie de développement. Ainsi, dès septembre 2007, l’UE proposait de lancer une alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) avec les pays en développement.

    Cette initiative a pour objectif d’approfondir le dialogue et la coopération en matière de changement climatique entre l’UE et les pays pauvres en développement, les plus exposés au changement climatique, en particulier les Pays les Moins Avancés (PMA) et les Petits États Insulaires en Développement (PEID), en se basant sur la supposition qu’il s’agit là des pays qui sont les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, et qui ont le moins de ressources, tant humaines que financières, pour relever ces défis.

    A l’heure actuelle, l’AMCC a déjà soutenu 46 projets dans 38 pays visant à réduire les problèmes liés au changement climatique,

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    ce qui représente une enveloppe de 187 milliards FCFA (287 millions EUR).

    Au Burkina Faso, l’AMCC accompagne les efforts du gouvernement en matière de gouvernance du climat, et en particulier le processus REDD+ amorcé par le Burkina avec le soutien de la Banque Mondiale. En 2013, l’UE a signé un accord de 5,2 milliards FCFA (8 millions EUR) pour mettre en œuvre ce processus, en pleine collaboration avec le gouvernement du Burkina Faso et la Banque Mondiale. L’UE et la Banque Mondiale joignent ainsi leurs efforts et complètent les actions de gouvernance, avec des mesures concrètes d’adaptation dans le secteur forestier.

    Dans le cadre de la région Afrique de l’Ouest, en réponse aux changements climatiques dans la région ouest-africaine, la Délégation de l’UE au Burkina Faso assure le suivi d’un projet en appui au « Project support to the Global Climate Change Alliance » (Alliance globale contre le changement climatique), d’un montant de 2,6 milliards FCFA (4 millions

    EUR) mis en œuvre par le CILSS pour la période 2011-2015.

    Appui à la protectionde l’environnement

    Le Programme d’appui aux parcs de l’Entente, WAP (qui comprend les parcs du W, d’Arly dans le Sud-est du Burkina Faso et la Pendjari au Bénin), auquel l’UE apporte un soutien financier pour un montant de 11,4 millions FCFA (19,4 millions EUR), a démarré ses activités en octobre 2011 et est mis en œuvre par l’UEMOA au Bénin, au Burkina Faso, au Niger et prochainement au Togo, afin de permettre la préservation de la biodiversité dans cette région. Le programme bénéficie également d’une participation financière du PNUD et d’un cofinancement de la part du projet WAP-FEM-PNUD.Le programme se concentre sur l’optimisation des bénéfices en faveur des populations riveraines des parcs, contribuant ainsi à la conservation de la biodiversité et des services écosystémiques, pour un développement durable en Afrique de l’Ouest.

    Pour en savoir plus :Délégation de l’UE au Burkina : http://eeas.europa.eu/delegations/burkina_faso/index_fr.htmEuropAid : http://ec.europa.eu/europeaid/where/acp/regional-cooperation/water/index_fr.htmEnvironnement : http://ec.europa.eu/europeaid/what/environment/index_fr.htmChangement climatique : http://ec.europa.eu/clima/ ; http://www.gcca.eu/fr

    En 2009 et en 2010, le Burkina fut gravement affecté par des inondations

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    L a majorité des États ACP ont une économie de petite ou très petite envergure, et nombreux sont les pays enclavés ou peu peuplés, disposant d’infrastructures routières et industrielles en nombre insuffisant. Ces caractéristiques sont difficilement conciliables avec les enjeux de l’économie mondiale ; la région Afrique de l’Ouest n’échappe pas à ce constat.Ainsi, l’UE soutient le renforcement de l’intégration régionale et des échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest, pour l’aider à mieux s’intégrer à l’économie mondiale. L’intégration régionale joue également un rôle majeur pour les échanges intra-pays, la promotion de la paix et de la sécurité des populations. Elle constitue donc un facteur de stabilité important.

    Appui de l’Union européenne à la région Afrique de l’Ouest au cours du 10e FED

    L’UE soutient l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest (l’UEMOA depuis 1994, et la CEDEAO) à travers les « Programmes Indicatifs Régionaux » (PIR), visant à accompagner la région dans la mise en œuvre de réformes nécessaires à la construction d’un processus d’intégration réussi.Ce soutien financier, technique et politique de l’UE à la région est mis en œuvre à travers le PIR - actuellement, du 10e FED pour la période 2008-2013. Doté d’un montant initial de 391 milliards FCFA (597 millions EUR), il a pour objectif de développer et de construire un marché régional ouvert, en renforçant la gouvernance économique et en attirant les investissements

    L’APPUI À LA COOPÉRATIONRÉGIONALE

    Récolte de la canne à sucre (Sosuco)

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    vers la région. Le PIR, tel qu’initialement conçu, visait essentiellement à soutenir l’intégration économique en accompagnant l’Afrique de l’Ouest dans la mise en œuvre d’un Accord de Partenariat Economique (APE), devant permettre aux zones UEMOA et CEDEAO de mieux s’intégrer dans l’économie mondiale et de faciliter les échanges intra-régionaux, bénéficiant des nouvelles opportunités offertes par la mondialisation.

    Les négociations devant mener à la conclusion de l’APE n’ayant pas pu aboutir dans les délais prévus (en Afrique de l’Ouest comme dans l’ensemble des pays ACP), il a été jugé opportun de recentrer les actions sur les domaines de l’inter-connectivité, la sécurité alimentaire, la gouvernance et la stabilité régionale. Un transfert de plus de 140 millions EUR sur l’instrument thématique « Énergie pour Tous » a été effectué, établissant ainsi l’enveloppe du PIR du 10e FED à 297,4 milliards FCFA (453,5 millions EUR).L’APE constitue un partenariat d’un nouveau genre entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE, dans la mesure où, bien qu’il s’agisse d’un accord commercial, le développement en est un objectif spécifique. L’APE vise à renforcer les économies de l’Afrique de l’Ouest en élargissant la gamme des biens produits et exportés et en renforçant les échanges commerciaux entre les pays de la région. Les négociations en vue d’un APE entre l’Afrique de l’Ouest et l’UE ont

    récemment abouti et les conclusions ont été validées dans le principe lors de la 4e Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui s’est tenue les 28 et 29 mars 2014 à Yamoussoukro, (Côte d’Ivoire). L’Afrique de l’Ouest représente 40 % du commerce total entre l’Union européenne et les pays ACP. Malgré un état avancé de l’intégration régionale, des barrières au commerce intra-régional représentent un défi majeur pour les économies ouest africaines.

    L’APE est soutenu par un appui au dévelop-pement de la région, réalisé à travers le Programme de l’accord de partenariat économique pour le développement (PAPED).Élaboré par l’Afrique de l’Ouest pour concrétiser la « dimension développement » de l’APE, ce programme est un élément essentiel de l’accord, ayant pour objectif de bâtir une économie régionale compétitive, harmonieusement intégrée à l’économie mondiale et qui stimule la croissance et le développement durable.

    Au cours de la période 2010-2014, le soutien accordé par l’UE, ses États membres et la Banque européenne d’investissement (BEI) en faveur du PAPED a déjà dépassé l’engagement de 6,5 milliards EUR initialement prévus, pour atteindre plus de 8,2 milliards EUR.

    Empaquetage du coton en vue de l’exportation (Sofitex)

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    L’UE fournira un nouveau soutien pour des activités liées au PAPED, pour un montant de 6,5 milliards EUR sur la période 2015-2020.Cet appui financera essentiellement des projets liés au renforcement du commerce, et à l’amélioration du tissu industriel et des infrastructures (notamment transports et énergie), tout en apportant un soutien à la société civile.

    Le soutien en faveur du PAPED sera fourni et mis en œuvre dans le cadre de l’Accord du programme de Doha pour le développement et aux décisions de la 9e conférence ministérielle de l’OMC sur la facilitation des échanges, qui s’est tenue en décembre 2013 à Bali, et de l’Accord de Cotonou, notamment des programmes indicatifs régionaux et nationaux relevant du 11e FED, ainsi que des instruments financés par le budget général de l’UE, par les États membres de l’Union, et par la Banque européenne d’investissement.

    Quelques exemples des avantages que peut apporter la mise en œuvre d’un APEPrenons l’exemple de la réforme des procé-dures douanières pour illustrer les avantages de la mise en œuvre d’un APE. Actuellement au sein de l’OCDE, le dédouanement néces-site, en moyenne, 5 documents distincts, dure à peu près dix jours et coûte près de 750 EUR par conteneur.En revanche, en Afrique subsaharienne, il faut fournir près du double de documents, l’exportation de marchandises prend trente-cinq jours, et l’importation, quarante-quatre jours. Le coût s’élève à 1 300 EUR par conteneur pour les exportations, et à 1 500 EUR pour les importations.

    Les possibilités d’amélioration sont donc bien réelles, à la condition que des mesures supplémentaires appropriées soient prises. Quelques exemples concrets suffiront à illustrer l’impact réel de la réforme douanière : au Cameroun, elle a permis une augmentation de 12 % des recettes du gouvernement ; en Haïti, l’informatisation des douanes a ramené de quatre jours à deux heures, les délais de dédouanement des marchandises à faible risque ; en Éthiopie, la réforme des procédures douanières a presque multiplié par deux les

    transactions d’import-export et a entraîné une augmentation des recettes de 51 % ;  aujourd’hui, une entreprise logistique au Lesotho remplit un formulaire d’exportation de 2 pages, au lieu de 23 pages dans le passé, et le formulaire est traité en 15 minutes, au lieu de 7 jours dans le passé, tout ceci grâce à la nouvelle Facilité d’Investissement pour le Commerce de l’UE ; pour les éleveurs au Botswana, qui bénéficie de l’APE intérim EU-SADC, il n’y a plus de quota sur la viande de bœuf, et le soutien de l’UE les a aidés à remplir les conditions sanitaires nécessaires pour écouler leur production sur le marché européen de plus de 500 millions de consommateurs ; les compagnies textiles kenyanes ont aujourd’hui accès au marché européen grâce à l’APE intérim EU-EAC, avec des bénéfices additionnels liés aux règles d’origine moins strictes ; les exportations d’ananas du Ghana ne sont plus vulnérables à des mesures commerciales unilatérales. Jouissant de cette nouvelle sécurité juridique, les exportateurs peuvent désormais investir sans crainte dans le traitement et le marketing de leurs produits.

    Au titre des exemples réussis en matière de coopération régionale, on peut citer le « Programme Qualité pour l’Afrique de l’Ouest », géré par l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel), avec le soutien financier de l’UE (16,5 millions EUR). Ce programme a contribué à l’amélioration de la compétitivité globale de l’appareil productif de la région, permettant aux entreprises ouest africaines de renforcer leur compétitivité par un appui à la mise en place de normes, le renforcement d’infrastructures nationales et régionales, et la fourniture de services de normalisation, de métrologie, l’évaluation de la conformité et d’accréditation conformes aux normes internationales.

    L’appui de l’UE à l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest vise également la consolidation de la bonne gouvernance et de la stabilité régionale. Les activités dans ce domaine se concentrent sur le renforcement des capacités de la CEDEAO, conformément à l’évaluation tripartite UE-CEDEAO-Nations Unies, un appui à la mise en œuvre de la politique des « forces en attente » de la CEDEAO et en particulier ses aspects civils et un soutien aux actions humanitaires de la

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    Pour en savoir plus : http://eeas.europa.eu/delegations/burkina_faso/index_fr.htm

    CEDEAO. L’UE appuie également le programme régional de lutte contre la prolifération des armes légères et des munitions, les efforts d’harmonisation des politiques électorales de la CEDEAO, l’assistance électorale et la préparation de missions d’observation des élections. Le soutien aux actions de promotion de la bonne gouvernance, de lutte contre le terrorisme et le trafic d’êtres humains, la lutte contre le blanchiment d’argent et les trafics de drogue, l’appui à la gestion des migrations, font également partie des appuis de l’UE à la région Afrique de l’Ouest. D’autres programmes sont mis en œuvre dans les domaines des infrastructures, de l’environnement (appui à la gestion des aires protégées) et du développement humain (santé, éducation, culture).

    Programme indicatif régionalAfrique de l’Ouest du 11e FED

    En s’appuyant sur les stratégies de développement de la région ouest-africaine et sur le « Programme pour le Changement » et les stratégies régionales de l’UE, le Programme Indicatif Régional pour l’Afrique de l’Ouest du 11e FED, actuellement en cours

    d’élaboration, est doté d’une enveloppe globale de 1 150 millions EUR pour la période 2014-2020. L’objectif global du programme sera de contribuer au développement économique et à la réduction de la pauvreté par l’accélération du processus d’intégrations régionale, avec un accent particulier dans ce contexte sur l’aide au commerce et l’amélioration de l’infrastructure économique. Le PIR 11e FED couvrira ainsi trois secteurs de concentration, à savoir : Paix, Sécurité et Stabilité (20 %-25 % de l’enveloppe) ; Intégration économique (approximativement 50 % de l’enveloppe) ; Résilience et ressources naturelles (25 %-30 % de l’enveloppe).Ce programme adoptera une nouvelle approche en renforçant les organisations régionales de manière à ce qu’elles puissent assurer leur rôle de pilotage stratégique du processus, tout en favorisant l’implication des gouvernements nationaux dans la mise en œuvre des actions concrètes d’intégration régionale. Ainsi, le PIR cherchera à exploiter des synergies significatives avec les Programmes Indicatifs Nationaux des États de la région et le Programme Indicatif Panafricain (2014-2020), également en cours d’élaboration.

    Le Programme Qualité a contribué à l’amélioration de la compétitivité globale de l’appareil productif de l’UEMOA

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    Depuis 2005, le Service d’aide humani-taire de la Commission européenne (ECHO) finance de nombreux projets visant à réduire durablement les taux de malnutrition dans la région du Sahel, tout en venant en aide aux populations victimes de catastrophes naturelles (par exemple, dans le cadre des inondations survenues en 2009 et 2010 dans plusieurs provinces du Burkina Faso).

    La stratégie ECHO de lutte contre la malnutrition a été mise en place en 2005 au Sahel, suite à la grave crise alimentaire du Niger. Depuis lors, ECHO s’est investi pour lutter contre ce fléau dans d’autres pays de la sous-région, qui présentent les plus forts taux de malnutrition, dépassant largement les seuils d’alerte de 10 % de la population des enfants âgés de moins de cinq ans, et parfois les seuils d’urgence de 15 % : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Nigeria, et le nord du Togo.

    Au Burkina, depuis 2007, ECHO, à travers le Bureau d’aide humanitaire de la Commission européenne (CE) au Burkina Faso, intervient activement dans le domaine de l’aide d’urgence. Il agit directement sur le terrain auprès de toutes les populations en situation d’urgence, affectées par des catastrophes naturelles, les crises humaines, par exemple (situation au Mali et réfugiés au Burkina).

    Au Burkina Faso, ECHO œuvre à la construction de la résilience des populations les plus pauvres à travers des projets de sécurité alimentaire innovants et de la lutte contre la malnutrition, l’octroi « d’argent contre du travail » (cash for work) aux populations les plus démunies, tout en répondant à des urgences liées aux épidémies (rougeole, méningite), aux catastrophes naturelles et aux afflux de réfugiés, à travers la mise en œuvre de projets immédiatement mis en œuvre sur le terrain.

    L’AIDE HUMANITAIRE

    Aide aux populations victimes de catastrophes naturelles

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    Ainsi, près de 325 milliards FCFA (495 millions EUR) ont ainsi été investis ces huit dernières années, avec un appui pour le Burkina relativement conséquent de 13 à 15 milliards FCFA (20 à 23 millions EUR) ces deux dernières années.Cette aide significative vise non seulement à assurer la prise en charge des enfants malnutris sévères et modérés, mais aussi à réduire durablement les taux de malnutrition dans l’ensemble des pays du Sahel.Ainsi, en collaboration avec le Ministère de la Santé et sa Direction de la Nutrition, les projets d’organisations internationales et/ou non gouvernementales financés permettent d’assurer la prise en charge des jeunes enfants et de leurs mères, aussi bien à domicile que dans des structures hospitalières.

    Les résultats probants des projets mis en œuvre montrent que l’apport d’aliments thérapeutiques adaptés et un accès facilité aux services de santé, ont un effet

    bénéfique durable tant sur ces populations particulièrement vulnérables, que sur l’économie du pays. On estime en effet que la malnutrition coûte chaque année au pays touché, l’équivalent de 2 % de son produit national brut (PNB).

    Au-delà de la prise en charge curative, ECHO finance des activités de prévention de la malnutrition à travers, notamment,

    Distribution de vivres après l’inondation du 1er septembre 2009 qui a ravagé la ville de Ouagadougou et quelques provinces du Burkina (© ECHO)

    Programme de lutte contre la malnutrition infantile

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    de nombreuses activités communautaires de dépistage, de conseils culinaires ou de prévention sociale. De gros efforts sont aussi mis en avant afin de promouvoir l’accès à la santé des populations les plus vulnérables en finançant la subvention des soins pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et allaitantes.

    Depuis le début de sa stratégie, les projets des organisations humanitaires, financés par ECHO, soulignent l’importance d’intégrer rapidement et de manière durable les soins nutritionnels dans les activités des services de santé publics Ainsi, l’ensemble de cette stratégie de soutien auprès des populations les plus vulnérables est renforcée par un plaidoyer actif en faveur de la prise en charge des programmes de nutrition par les acteurs du développement inscrits dans le long terme, afin que la malnutrition puisse un jour être définitivement éradiquée. Elle permet aussi d’offrir au Burkina Faso la capacité d’accéder au développement durable. C’est dans ce sens qu’une étroite

    collaboration est établie entre ECHO et les autres services de la CE, via la Délégation de l’UE au Burkina Faso. De surcroît et depuis son arrivée au Burkina en 2007, en application de son mandat de bailleur de fonds spécialisé dans l’aide d’urgence, ECHO a considérablement soutenu les populations qui ont souffert des aléas climatiques, tant en période de sécheresse qu’en période d’inondations. Ainsi, depuis 2007, en complément aux financements liés à la lutte contre la malnutrition, ECHO a alloué plus de 7 milliards FCFA (11,4 millions EUR) pour aider les populations les plus vulnérables victimes de catastrophes climatiques. Cette aide d’urgence peut également être mobilisée lors d’épidémies (méningite, etc.).Au Burkina Faso, le service d’aide humanitaire de la CE est représenté par un bureau et du personnel chargé du suivi des projets et de la situation dans le pays. Ce bureau est renforcé de manière ad hoc par le Bureau régional de Dakar, dans des domaines techniques spécifiques (nutrition, santé, assistance alimentaire, eau et assainissement, communication, logistique et finances, etc).

    Lien utile : http://ec.europa.eu/echo/index_fr.htm

    La promotion de la santé se réalise également à travers des actions de sensibilisation

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    BILAN 10E FED,PERSPECTIVES 11E FED

    Bilan 10e FED (2008-2013)

    Enveloppe A : Programme Indicatif National (PIN) du 10e FED)

    Total 10e PIN

     352 milliards CFA (537,2 Mo EUR) en 2008. Revue à mi-parcours : + 86 milliards FCFA (131 Mo EUR) essentiellement tranche « bonne performance ». 471 milliards FCFA (718,32 Mo EUR) en 2013, soit + 34 %.

    Enveloppe B : enveloppe non program-mable, destinée à couvrir les besoins liés à des circonstances imprévues (catastrophes naturelles, urgences humanitaires, etc.)

    Perspectives du 11e FED

    11e FED (2014-2020) : allocation globale initiale : 409 milliards FCFA (623 millions EUR).

    Secteurs prioritaires Appui à la gouvernance, pour un montant indicatif global de 213 milliards FCFA (325 millions EUR). Appui au secteur de la santé, pour un montant indicatif global de 53 milliards FCFA (80 millions EUR).  Appui à la sécurité alimentaire et nutrition