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8 OptionBio | vendredi 28 février 2014 | n° 503 actualités | santé publique VIH/sida Soins funéraires pour les séropositifs : une pétition Jean-Luc Romero, président d’Élus locaux contre le sida (ELCS) et membre du Conseil national du sida (CNS) a obtenu en 5 jours sur le site Change.org 1 le soutien de plus de 43 000 citoyens et de nombreuses personnalités pour la levée de l’interdiction des soins funéraires pour sujets séropositifs pour le VIH ou une hépatite virale. Cette mobilisation est la première d’un homme politique sur ce type de discrimination liée à la maladie (le premier aussi à avoir révélé sa séropositivité VIH en 2002) pour défendre l’accès à ces soins des séropositifs. Il a choisi une mobilisa- tion citoyenne en lançant cette péti- tion. J.-L. Romero explique : « Cette question est extrêmement mécon- nue du grand public, c’est ce qu’on constate dans les commentaires de la pétition. Mon objectif est de sensibiliser les citoyens pour qu’ils fassent pression sur le gouverne- ment et qu’enfin cesse l’une des pires discriminations contre les personnes séropositives : celle qui empêche leur famille de faire leur deuil dignement ». Dans le texte de la pétition, J.-L. Romero estime cette régle- mentation infondée, « aucun argu- ment scientifique ne justifie cette interdiction dès lors que ces soins s’exercent en respectant les pré- cautions universelles préconisées par l’Organisation mondiale de la Santé ». Sa levée est soutenue par un avis du CNS, un rapport du Défenseur des droits et un avis favo- rable du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP). Des professionnels soutiennent la suppression de cette mesure, comme on peut le lire dans les commentaires de la pétition, tel cet ex-responsable d’une entre- prise de Pompes Funèbres : « Nos thanatopracteurs pourtant les plus exposés sont favorables à la levée de l’interdiction ». Lors d’une question à l’Assemblée nationale, Dominique Bertinotti, ministre délé- guée à la Famille, a annoncé que le gouvernement avait demandé un rapport sur le sujet à l’Inspection générale des affaires sociales et à l’Inspection générale de l’admi- nistration et souhaite consulter les professionnels. « Nous souhaitons que le gouver- nement entende également l’appel des malades, de leurs familles et de tous les citoyens qui les soutiennent via cette pétition », a alors répondu J.-L.  Romero. | Y.-M. D. note 1. Voir la pétition : www.change.org/SidaSoinsFuneraires Sur demande du gouvernement, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), a préparé un rapport sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques et poursuit ses travaux sur le sujet. Il s’agissait, à l’issue de la conférence environnementale de 2012, d’une mise à jour des données 2009 de l’Agence sur les effets sanitaires des radiofréquences. Pour le rapport 2013, l’ANSES a analysé plus de 300 publications scientifiques nouvelles. Ces tra- vaux viennent enrichir les apports du rapport de 2009 mais sont éga- lement une mise à niveau signifi- cative pour les travaux du gouver- nement sur ce sujet. L’analyse des études les plus récentes insiste sur l’exposition aux terminaux mobiles. Cette analyse confirme les attitudes de protection recommandées par rapport aux champs électromagnétiques, notam- ment des téléphones portables. L’ANSES conseille des mesures simples pour limiter l’exposition individuelle aux ondes, notamment chez les plus jeunes, enfants et adolescents : usage modéré du télé- phone et d’oreillettes mains-libres et de terminaux ou autres équipements dont le débit d’absorption spécifique (DAS) est le plus faible. L’exposition aux ondes électroma- gnétiques issues des antennes de environnement Effets sanitaires des ondes électromagnétiques, selon l’ANSES © STILLKOST © EMPATH téléphonie constitue une source de préoccupation, notamment pour les riverains. Le gouvernement a confié à Jean-François Girard, conseiller d’État, et Philippe Tourtelier, ancien député, une mission qui s’appuiera sur les travaux du comité chargé d’expérimenter des baisses de l’exposition aux ondes générées par les antennes-relais (COPIC) et sur le rapport de l’ANSES, pour envisager la nécessaire modération en matière d’émission électroma- gnétique. Les études se poursuivent et le gouvernement a veillé à main- tenir le fonds annuel de 2 millions d’euros de l’ANSES pour des appels à projets de recherche consacrés aux risques associés aux ondes électromagnétiques.| Y.-M. D.

Effets sanitaires des ondes électromagnétiques, selon l’ANSES

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8 OptionBio | vendredi 28 février 2014 | n° 503

actualités | santé publique

VIH/sida

Soins funéraires pour les séropositifs : une pétition

Jean-Luc Romero, président d’Élus locaux contre le sida (ELCS) et membre du Conseil national du sida (CNS) a obtenu en 5 jours sur le site Change.org1 le soutien de plus de 43 000 citoyens et de nombreuses personnalités pour la levée de l’interdiction des soins funéraires pour sujets séropositifs pour le VIH ou une hépatite virale.

Cette mobilisation est la première d’un homme politique sur ce type de discrimination liée à la maladie (le premier aussi à avoir révélé sa séropositivité VIH en 2002) pour défendre l’accès à ces soins des séropositifs. Il a choisi une mobilisa-tion citoyenne en lançant cette péti-tion. J.-L. Romero explique : « Cette question est extrêmement mécon-nue du grand public, c’est ce qu’on constate dans les commentaires de la pétition. Mon objectif est de

sensibiliser les citoyens pour qu’ils fassent pression sur le gouverne-ment et qu’enfin cesse l’une des pires discriminations contre les personnes séropositives : celle qui empêche leur famille de faire leur deuil dignement ».Dans le texte de la pétition, J.-L. Romero estime cette régle-mentation infondée, « aucun argu-ment scientifique ne justifie cette interdiction dès lors que ces soins s’exercent en respectant les pré-cautions universelles préconisées par l’Organisation mondiale de la Santé ». Sa levée est soutenue par un avis du CNS, un rapport du Défenseur des droits et un avis favo-rable du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP).Des professionnels soutiennent la suppression de cette mesure, comme on peut le lire dans les commentaires de la pétition, tel

cet ex-responsable d’une entre-prise de Pompes Funèbres : « Nos thanatopracteurs pourtant les plus exposés sont favorables à la levée de l’interdiction ». Lors d’une question à l’Assemblée nationale, Dominique Bertinotti, ministre délé-guée à la Famille, a annoncé que le gouvernement avait demandé un rapport sur le sujet à l’Inspection générale des affaires sociales et à l’Inspection générale de l’admi-

nistration et souhaite consulter les professionnels.« Nous souhaitons que le gouver-nement entende également l’appel des malades, de leurs familles et de tous les citoyens qui les soutiennent via cette pétition », a alors répondu J.-L.  Romero. |

Y.-M. D.

note1. Voir la pétition :www.change.org/SidaSoinsFuneraires

Sur demande du gouvernement, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), a préparé un rapport sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques et poursuit ses travaux sur le sujet.

Il s’agissait, à l’issue de la conférence environnementale de 2012, d’une mise à jour des données 2009 de l’Agence sur les effets sanitaires des radiofréquences.Pour le rapport 2013, l’ANSES a analysé plus de 300 publications scientifiques nouvelles. Ces tra-vaux viennent enrichir les apports du rapport de 2009 mais sont éga-lement une mise à niveau signifi-

cative pour les travaux du gouver-nement sur ce sujet.L’analyse des études les plus récentes insiste sur l’exposition aux terminaux mobiles. Cette analyse confirme les attitudes de protection recommandées par rapport aux champs électromagnétiques, notam-ment des téléphones portables. L’ANSES conseille des mesures simples pour limiter l’exposition individuelle aux ondes, notamment chez les plus jeunes, enfants et adolescents : usage modéré du télé-phone et d’oreillettes mains-libres et de terminaux ou autres équipements dont le débit d’absorption spécifique (DAS) est le plus faible.L’exposition aux ondes électroma-gnétiques issues des antennes de

environnement

Effets sanitaires des ondes électromagnétiques, selon l’ANSES

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téléphonie constitue une source de préoccupation, notamment pour les riverains. Le gouvernement a confié à Jean-François Girard, conseiller d’État, et Philippe Tourtelier, ancien député, une mission qui s’appuiera sur les travaux du comité chargé d’expérimenter des baisses de l’exposition aux ondes générées par les antennes-relais (COPIC) et sur le rapport de l’ANSES, pour envisager la nécessaire modération en matière d’émission électroma-gnétique. Les études se poursuivent et le gouvernement a veillé à main-tenir le fonds annuel de 2 millions d’euros de l’ANSES pour des appels à projets de recherche consacrés aux risques associés aux ondes électromagnétiques.| Y.-M. D.