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LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 5 | HIVER 2012 | CHF 5.90 INNOVANT LE DESIGN DES PANNEAUX SOLAIRES DOSSIER QUAND L’ISOLATION LIE CONFORT ET ÉCONOMIE EFFICIENCE INTERVIEW ET SI L’ÉCOLOGIE PERDAIT LE NORD? DÉVELOPPEMENT DURABLE CET HIVER, SKIEZ VERT! 21

Efficience21 – N°5 (2012)

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DESCRIPTION

Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’efficience énergétique. Rédigé en étroite collaboration avec des spécialistes du domaine et basé sur des actions concrètes, cette publication est destinée en premier lieu aux actuels et futurs propriétaires désirant un habitat efficient, ainsi qu’à toute personne sensible à cette thématique.

Citation preview

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LE MAGA ZINE DE L’ EFF IC IENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 5 | hIvER 2012 | ChF 5.90

INNovANT

le design des panneauxsolaires

DossIER

quand l’isolation lie confort et économie

EfficiEncEINTERvIEW

et si l’écologie perdait le nord?

DÉvELoppEMENT DURAbLE

cet hiver,skiez vert!

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GM CUISINES SAAVENUE DE GRANDSON 661400 YVERDON LES BAINST 024 445 82 35FAX 024 445 31 [email protected]

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LE MAGA ZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

recherchecellules grätzel,l'avenir du solaire

Écologieune maison tropicaleà frutigen

rendez votre habitationplus performante!

EfficiEncE 21

éner

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iNTerVieWstéphane fuchs,biologiste de l’habitat

Inédit Publications SAAvenue Dapples 7, Case postale 9001001 [email protected], www.inedit.ch

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an.Tirage 30 000 exemplaires

RÉDACTIONRédacteur en chefThierry [email protected]édacteurs Mary-Luce Boand Colombani, Marc David, Ludmila Glisovic, Sophie Kellenberger, Elodie Maître-Arnaud, Vanina Moreillon, Maxime Pégatoquet, Anne-Marie Philippe, Viviane Scaramiglia, Sylvie UlmannConception graphique Secteur B Sàrl, Lausanne www.secteurb.chPhotographe Vanina MoreillonRetouche photo Floriane VeyaCorrecteur Yvan Bigler

MARKETINGChef de projet Quentin [email protected]

PUBLICITÉSerge Weygold 021 695 95 [email protected] Bornand 021 695 95 [email protected]ériel/impressionJoëlle Loretan 021 695 95 [email protected]

SOCIÉTÉ ÉDITRICEGassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPRESSIONIRL plus SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

IMPRESSUM

Abonnez-vous! Fr. 20.- par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

Mail: [email protected] | Fax: 021 695 95 50Adresse: efficience 21 c/o Inédit Publications, Av. Dapples 7, Case postale 900, 1001 Lausanne.

Lisez également«Efficience 21» sur

votre iPad

ÉDITOL’isoLation,

Le nerf de La guerre

L’hiver est là et avec lui, le retour des tem-pératures glaciales. C’est en général à ce moment-là que les propriétaires se de-mandent s’il ne serait pas utile d’offrir,

un jour, un bilan énergétique à leur logement par le biais d’un expert.

L’idée est bonne c’est certain. Et si le propriétaire passe de l’idée à la concrétisation, il y a de bonnes chances pour que l’expert mandaté mette rapide-ment le doigt sur des failles. Dans bien des cas, ce ne sera pas le système de chauffage qui sera mis en cause mais l’isolation. Et ces failles d’isolation n’ont rien d’anodin puisqu’une maison dont le toit, les murs et les fenêtres sont bien isolés per-met de réduire les pertes de chaleur de 50%. Pas besoin d’être un devin pour se rendre compte du potentiel d’économies réalisable en cas d’amélio-ration de l’enveloppe thermique de son logement. Sans compter le gain de confort offert par une mai-son bien isolée, en hiver comme en été.

Mais faut-il privilégier une isolation périphérique, semi-ventilée, non ventilée? Faut-il opter pour de l’isolant organique ou non organique? A chaque maison son système d’isolation, répondent les spécialistes, c’est pourquoi il est indispensable de se tourner vers eux. D’autant plus que l’isolation reste un domaine pointu qui ne laisse rien au ha-sard. Des travaux mal réalisés apporteront à coup sûr de mauvaises surprises comme de la conden-

sation dans l’isolation. Et, malheureusement, certaines entreprises n’hésitent pas à engager du personnel non qualifié pour mener des chantiers de rénovation. Mieux vaut donc se tourner vers des entreprises connues pour mettre toutes les chances de son côté. Ou alors, ne pas se gêner de demander des références à son interlocuteur et appeler des anciens clients pour jauger leur niveau de satisfaction.

Ce sont toutes ces questions que nous avons décidé de traiter dans le dossier principal de ce numéro, vous le trouverez en page 26. Nous vous souhai-tons bonne lecture en espérant que vous passerez l’hiver au chaud.

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THIERRY VIALRÉDACTEUR EN CHEF

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SOMMAIRE

04 L’image

07 Actualité et brèves

18 Interview Romain Kilchherr, ingénieur en environnement

22 Hiver Le ski éco-responsable

26 Dossier Rénover sa maison

32 Conseil Bien assurer ses panneaux solaires

34 Sans fil La domotique intelligente est à nos portes

45 Actualité et brèves

50 Interview Philippe Cordonier, directeur ad interim de l’Union pétrolière

52 Shopping Une pluie de LED pour les Fêtes55 Innovant Le design des panneaux solaires, talents à suivre

59 People La «mise en lumière» de Romaine Jean

61 Livres Quatre livres à découvrir

62 Conseil Eco-gestes, se chauffer sans se ruiner

64 Agenda Les prochains événements à ne pas rater

ACTUEL

MOBILITÉ

VIVRE

no 5 | hiver 2012

40 HABITATUN IMMEUBLE VERT

26 DOSSIERS’OFFRIRUN NOUVEAU CONFORT

62 CONSEILSLES ÉCO-GESTES

38 Concours Watt d’or 2013

40 Habitat Quand un immeuble se met au vert

42 Eclairage Trouver la bonne ampoule

50 FUTURPHILIPPE CORDONIER

52 SHOPPINGGUIRLANDES DE NOËL

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L’IMAGELes barrages gagnent du terrainLes pays industrialisés et en voie de développement intensifient l’exploi-tation de leurs ressources en eau en tant que source d’énergie renou-velable. C’est ce que démontre une étude du Worldwatch institute. La consommation hydroélectrique mondiale a augmenté de plus de 5% entre 2009 et 2010. fin 2010, elle atteignait le pic historique de 3427 tWh, soit près de 16,1% de la consommation mondiale d’électricité. Cinq pays, la Chine, le Brésil, les etats-unis, le Canada et la russie, concentraient en 2010 52% de la capacité hydroélectrique mondiale installée. La Chine dispose de la plus grosse capacité du monde avec 213 gW mais l’empire du Milieu table sur une augmentation de 140 gW d’ici à 2015. Pour atteindre cet objectif, il faudra construire sept nouveaux barrages de la taille des trois gorges, le plus grand au monde. ThV

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A chaque événement correspond le geste qui sauve. Savoir l’appliquer à temps et de manière efficace, c’est avoir le réflexe prévention.

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Que faire pour que Noël reste une fête ?

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hiver 2012 | e ff iC ienCe 21 | 7

ACTUELLA TARIFICATIonPRoGRessIve De L’ÉneRGIeARRIve en FRAnCe

tendanCe La franCe innove

éLODIE MAÎTRE-ARNAUD

F aisant écho à une promesse de campagne de François Hollande, le député socialiste de l’Isère a

déposé, en septembre dernier, une proposi-tion de loi mettant en place une tarification progressive de l’énergie. Un texte qui s’inscrit dans le cadre du chantier de la transition énergétique de la France.Le principe? Fournir une base de consom-mation à un certain prix et faire payer de

plus en plus cher la consommationexcédentaire afin d’inciter les ménages à une utilisation efficiente des ressources.Considérée par certains comme la panacée pour à la fois réduire la consommation totale et lutter contre l’iniquité de l’accèsaux ressources énergétiques, la tarification progressive de l’électricité est toutefois encore très peu utilisée dans le monde, essentiellement au Japon et en Californie. Et les résultats font débat chez les spécia-listes, parmi lesquels Claude Crampes et

Jean-Marie Lozachmeur, chercheurs à l’Institut d’études industrielles de l’Univer-sité Toulouse I. Selon eux, la facturation du kWh en fonction de la consommation présente plusieurs inconvénients, dont celui d’envoyer aux consommateurs des signaux de prix ne reflétant pas les coûts réels de la fourniture d’énergie. En Europe, l’Italie a introduit, puis retiré à plusieurs reprises la tarification progressive. L’Allemagne et la Belgique ont des projets en ce sens mais n’ont pas encore franchi le cap. La Suisse non plus, rien de comparable ne figurant dans le premier volet de mesures pour la Stratégie énergétique 2050, mis en consul-tation par le DETEC (Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication). Une proposition du PBD pour un tarif progressif de l’énergie avait cependant été déposée au Conseil national en mars 2011.

TROIS PALIERS DE CONSOMMATIONSONT PRÉVUS, BASE, CONFORT ET GASPILLAGELa proposition de loi française vise dans un premier temps les énergies dites «de réseaux»: électricité, gaz naturel et chaleur. L’eau et les autres énergies ne devraient être concernées que dans un deuxième temps. Trois paliers de consommation sont prévus – base, confort et gaspillage –, les tarifs correspondants étant de plus en plus élevés. Afin de ne pas désavantager les ménages,le forfait de base – c’est-à-dire un certain volume de kWh – sera fixé de façon person-nalisée, selon la situation géographique, le mode de chauffage et la taille de la fa-mille. Quant aux mauvais élèves, ils se verront proposer l’aide d’un réseau local afin de trouver des solutions pour réduire leur consommation et alléger leurs factures. D’autres mesures d’accompagnement doivent être précisées. Le bénéfice des tarifs sociaux de l’énergie devrait ainsi être étendu pour ne pas pénaliser outre mesure les ménages précaires. Des ménages dont la vétusté des logements peut par ailleurs entraîner un surcroît de consommation d’énergie. Afin d’inciter les propriétaires à améliorer l’efficience énergétique des bâtiments, la possibilité pour les locataires de déduire du loyer une partie du montant de leur surconsommation est également en cours de réflexion. E

D’ici à fin 2013, les Français devraient recevoir des factures d’électricitéet de gaz différenciant consommation courante et gaspillage. Une mesure encore peu répandue dans le monde.

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A chaque événement correspond le geste qui sauve. Savoir l’appliquer à temps et de manière efficace, c’est avoir le réflexe prévention.

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Que faire pour que Noël reste une fête ?

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ACTUELDÉCèS

Mourrez éco-responsables!Pourquoi ne pas réaliser son der-nier geste écologique au moment de passer de vie à trépas? C’est l’idée d’un Argentin de 52 ans, Mauricio Kalinov, qui est parti d’un constat très simple. Avec un arbre, il est possible de fabriquer un seul cercueil en bois massif ou 100 en carton. Il a donc créé Restbox qui propose plusieurs modèles. L’entreprise exporte ses produits à travers le monde et ses cercueils 100% recyclables se vendent à 40 euros pièce contre 6000 pour un modèle en bois massif.

ÉOLIEnnES 10% de l’énergie en 2035Suisse Eole, l’association pour la promotion de l’énergie éolienne en Suisse, a revu sa copie. L’éner-gie éolienne pourrait couvrir 10% des besoins suisses en 2035 (6 TWh sur une consommation de 60) grâce aux avancées tech no-logiques et une politique plus vo -l ontariste. Pour y parvenir, il fau-drait construire environ 120 parcs éoliens de 5 à 10 éoliennes.

MEnACE Le café Arabica en voie d’extinctionLe café Arabica, souvent considéré comme le plus noble avec ses plants sauvages, pourrait être l’une des prochaines victimes des changements climatiques, esti-ment les scientifiques du Royal Botanic Gardens de Kew. Les plants d’Arabica ne poussent que sur les montagnes du sud de l’Ethiopie ainsi que dans quelques pays voisins du Sud-Soudan. Certaines variétés pourraient disparaître dès 2020.

en Bref

Des MAIsons QuI MARCHenT à L’ÉneRGIe Des FouRMIsCapable de stocker l’hydrogène, l’acide formique peut servir de réservoir d’énergie oude carburant à un moteur, utilisable aussi bien pour une maison que pour une voiture. L’EPFL mène ces travaux de pointe. Son professeur responsabley croit fort.

MARC DAVID

C’ est une de ces idées si simples et si directes que, dès

qu’elle sera applicable, elle aura illico une influence immédiate sur le quotidien des citoyens du monde. Dans son bureau de l’EPFL, l’intarissable professeur Gàbor Laurenczy, chef du Groupe de catalyse pour l’énergie et l’envi-ronnement, ne se lasse pas d’en expliquer la teneur. Alertés, les médias tendent de plus en plus l’oreille et plusieurs groupes industriels s’intéressent de près à ses travaux, surtout en ces temps de crise énergétique. «Imaginez une petite maison munie d’une éolienne ou de panneaux solaires. Vous utilisez l’énergie directement pendant la journée et vous en stockez efficacement une certaine partie grâce à un produit. Ce produit existe, c’est l’acide formique. La nuit, vous l’employez comme un relais, grâce à des piles de 5 kilowatts ou de la taille que

vous désirez. Cet acide formique est une substance liquide, sans danger, qui a donc la particula-rité de pouvoir stocker l’hydro-gène, dont on peut ensuite tirer de l’énergie électrique. Cela

marche très bien. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’on puisse proposer cette solution sur le marché. Et nous serons les premiers au monde à le faire.»

énergie nouveLLe Piste de stoCkage

A la pointe. Le professeur de l’EPFL Gàbor Laurenczy et son dispositifde catalyse acide formique-hydrogène: une révolution!

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ACTUELDans une telle configuration, le procédé permet de restituer plus de 60% de l’énergie électrique de départ. Cela grâce à l’hydro-gène, cette substance fascinante souvent désignée comme le remplaçant des énergies fossiles. Fascinante mais aussi potentiellement dangereuse, qui nécessite de la stocker dans d’encombrantes bonbonnes pressurisées.

STOCkER L’HYDROGèNE GRâCE AU VENIN D’ORTIES ET DE FOURMISC’est là qu’apparaît la révolution, et Gàbor Laurenczy nous l’ex-plique en peu de mots. Cet acide formique, qui est aussi le venin secrété par les orties ou les fourmis, a en effet la particularité de stocker l’hydrogène à tempé-rature ambiante et d’en atténuer grandement les principaux défauts: l’inflammabilité et l’explosivité. «Il ne faut pas

oublier que l’hydrogène n’est pas la source, comme l’essence ou le charbon, précise le professeur. C’est juste un porteur ou vecteur d’énergie. On ne le trouve pas librement dans la nature mais on le fabrique sans grand problème, avec l’électrolyse de l’eau.» Les résultats sont assez épatants. «Un accumulateur ou une batterie stockent de 10 à 100 fois moins que l’énergie chimique proposée par l’hydrogène», explique le professeur. L’utilisation de l’acide formique dépasse largement celle destinée à l’habitat. Son énergie peut aussi servir à la motorisation. Prochainement, un projet de bateau devrait être propulsé par une pile à combustible fonc tionnant à l’acide formique, d’une contenance d’environ 30 litres. Autre avantage, le procédé permet de stocker presque le double d’hydrogène

à volume égal. Un litre d’acide formique contient plus de 53 grammes d’hydrogène, contre à peine 28 grammes pour un même volume d’hydro-gène pur pressurisé à 350 bars. Toujours attentif aux avancées en matière d’énergie, l’ex-conseiller d’Etat vaudois Vert François Marthaler a bien compris la puissance d’une telle nouvelle. Via son blog, il dit combien «la combinaison d’hydrogène et de gaz carbo-nique sous forme d’acide formique permet bel et bien de stocker le carburant de la cé-lèbre «pile à hydrogène» deux fois plus dense et nettement plus sûr que dans des bon-bonnes de gaz à 350 bars.» Séduit, il se réjouit de regarder grandir «un projet qui pourrait bien occuper les quinze pro-chaines années de ma vie profes-sionnelle.» Et nous avec. E

COSMÉTIqUES Les requins massacrés90% de la production mondiale d’huile de foie de requin est des-tinée à la fabrication de squalane, une substance hydratante non grasse, pour le secteur cosmé-tique, estime l’étude de l’asso-ciation BLOOM. Ce pourcentage correspond à la capture de 2,7 millions de requins profonds chaque année. Ceci, alors même qu’il existe un squalane végétal, à même de remplacer la production de squalane d’origine animale et que les requins profonds sont menacés de disparition.

en Bref

pUBLICITÉ

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MARy-LUCE BOAND COLOMBINI

b iofruits SA à Vétroz commercialise des fruits et des légumes valaisans,

plantés et récoltés sans engrais de synthèse ni pesticides chimiques. Un concept qui cadre bien avec la nouvelle production d’énergie du bâtiment qui les abrite. En phase d’achèvement, 8000 m2 de panneaux photovol-taïques sont installés en toiture et produiront quelque 3500 kWh au quotidien. De quoi alimenter environ 350 ménages de la région. Cette centrale devient ainsi la plus grande installation du Valais.A l’origine du projet, Biofruits SA et ESR Energie Sion Région, copropriétaires de BioSolaire SA et le concepteur-installateur Solstis. «Ce projet de longuedate me tient particulièrement à cœur. Faire qu’un en fusionnant la nourriture bio et l’énergie solaire est un mariage guidé tant par la passion que par la raison. Les énergies renouvelables diffusent la même politique énergétique, c’est-à-dire la qualité plutôt que la quantité, le soucide préserver à la fois l’environne-ment et notre bien-être et enfinla volonté d’étendre la production jusqu’à la faire entrer dans la normalité, en faire une généra-lité», commente Olivier Cordey, directeur de Biofruits SA.

DES kILOwATTHEURESAU COMPTEUR!ESR, qui investit dans le photo-voltaïque depuis huit ans déjà,

comptabilise en cette fin d’an-née pas moins de 10 000 m2 de panneaux. Georges Darbellay, directeur Commerce et Energie renchérit: «Nous cherchons activement des toits susceptibles d’accueillir du photovoltaïque pour mettre au faîte l’énergie solaire qui vit actuellement un grand virage énergétique. Rappelons que d’ici à 2050, la Suisse devra produire 70 fois plus d’énergie solaire qu’en 2011, soit plus de 10 milliardsde kWh.» Proportionnellement pour la région de Sion, il faudra instal-ler 80 mégawatts d’ici là. ESR veut investir pour l’équivalent de la moitié de ces installations jusqu’en 2050, date à laquelle notre pays compte sortir du nucléaire. La conseillère fédé-rale Doris Leuthard a précisé récemment au nom du DETEC que «la Confédération ouvre des pistes et que c’est aux citoyens de faire leur choix».

Un choix que BioSolaire SA s’engage à honorer, tout comme Solstis qui a installé en 2012 70 000 m2 de panneaux soit 0,4% de la production de la centrale nucléaire de Mühleberg. Et son directeur associé Jacques Bonvin d’ajouter: «Si d’autres entreprises comme la nôtre en posaient autant, chaque année, dans chaque canton, on attein-drait 10%, et en 10 ans, on rem placerait la centralenucléaire!» E

Les ToITs De bIoFRuITsse HIssenT Au soMMeT

ACTUELLABEL

Sept communes récompenséesSept communes helvétiques se sont vu décerner le label European Energy Award fin novembre à Bruxelles pour leurs efforts concrets en matière d’efficacité énergétique et de recours aux énergies renouvelables. Les com-munes concernées sont Bernex (GE), Cham (ZG), Riehen (BS), Schaffhouse, Saint-Gall, Vevey (VD) et Zurich.

SMARTphOnE Pilotez vos ampoules!Le hollandais Philips lance des ampoules Hue programmables depuis un smartphone ou une tablette. Grâce à une base reliée au Wi-Fi, jusqu’à 50 ampoules peuvent être pilotées à distance par le biais d’une application. Ces ampoules LED peuvent reproduire tout type de couleur ou d’éclai-rage. Attention tout de même, le kit de départ comprenant trois ampoules est vendu 199 dollars et chaque ampoule supplémen-taire est facturée 59 dollars.

BAnqUISE Fonte record en 2012Selon l’Organisation météorolo-gique mondiale, 2012 est la neu-vième année la plus chaude depuis 1850. Conséquences, l’étendue des glaces de l’Arctique a atteint un nouveau minimum record avec 3,41 millions de km2, soit 18% de moins que le précé-dent record observé le 18 sep-tembre 2007. La tendance au réchauffement se confirme et s’accélère à cause des gaz à effet de serre, ont révélé les spécialistes.

en Bref

soLaire au Cœur du vaLais

Les 8000 m2 de panneaux photovoltaïques qui viennent d’être posés sur les toitsde l’entreprise Biofruits implantée à Vétroz, en font la plus grande centrale du Valais.

Biofruits savétroz

• Installation 8000 m2 de panneaux photovoltaïques

• Production annuelle prévue environ 3500 kWh en moyenne

• Alimentation couvre l’équivalent de la consom­mation de 350 ménages

L’installation de 8000 m2

de panneaux est la plus grandecentrale photovoltaïquedu canton du Valais.

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en BrefACTUELeffiCienCe exeMPLe à suivre

Le nouveAu sIèGe ÉCoLo D’une onG GenevoIse

reCyCLage MarChé du déChet

EnVIROnnEMEnT Les émissions de CO2 augmententLes émissions de gaz à effet de serre d’origine industrielle ont augmenté de 2,6% en 2012, malgré la crise économique qui ralentit la production des usines, selon le rapport annuel du Global Carbon Project. Cette progression est notamment due à la hausse des émissions de dioxyde de car-bone en Inde et en Chine. Au total, les émissions de CO

2 mon-

diales ont atteint les 35,6 mil-liards de tonnes. Entre 1990 et aujourd’hui, elles ont augmenté de 58%.

ESpAGnE Le recyclage des mégotsUn immeuble madrilène vient de lancer un projet de réutilisation des résidus de cigarettes. Le tabac récupéré sera transformé en engrais naturel alors que le papier sera recyclé et les filtres fourniront de la matière première pour la fabrication de divers objets en plastique. C’est British American Tobacco, l’un des plus gros fabricants de tabac au monde qui a décidé de tenté cette ex- périence dans cet immeuble où se rendent quotidien -nement 2500 personnespour travailler.

ÉnERGIE Des éoliennes allemandes tournent pour rienDe plus en plus d’éoliennes allemandes tournent dans le vide. Selon, l’Agence allemande de régulation des réseaux, la produc-tion d’énergie renouvelable qui n’a pas pu être injectée dans le réseau a triplé entre 2010 et 2011 (421 GWh contre 127 en 2011). La raison d’un tel gâchis? Le réseau électrique ne se développe pas assez vite pour transporter ces énergies renouvelables, notam-ment les éoliennes du nord de l’Allemagne.

A force de trier ses déchets et de tout recycler, seulement 1% des ordures suédoises finissent à la décharge. Plus assez pour alimenter les 20% du chauffage urbain du pays sous forme de chauffage à distance, soit 810 000 foyers. L’incinération de ces déchets permet aussi d’approvisionner 250 000 mé-nages en électricité. Mais, le

TroP Bon éLèVE, La SUèDE DoiT imPorTEr DES DéChETS

problème, c’est qu’une fois le tri et le recyclage effectué, seul 1% des déchets fini à la dé-charge contre 38% pour la moyenne des pays européens, selon les derniers chiffres d’Eurostat. Un chiffre bien insuffisant pour remplir pleine-ment les capacités d’incinéra-tion du pays. Stockholm a donc récemment décidé d’importer

des déchets de l’étranger pour faire tourner ses usines et ne pas perdre d’argent. Ainsi, ce ne sont pas moins de 800 000 tonnes d’ordures qui ont été importées cette année, principalement de la Norvège voisine. Bienvenu dans un monde où les déchets ont une valeur marchande grandissante. GF

L’association pourla prévention de latorture (aPT) a installé son siège dans un nouveau bâtiment enbois à haute efficience énergétique. Une construction en phase avec son environnement, et démontable.

éLODIE MAÎTRE-ARNAUD

A près 25 ans passés dans des locaux initialement conçus comme provi-

soires, c’est sur le même terrain mis à disposition par la ville de Genève que l’APT – fondée en 1975 par le banquier et avocat genevois Jean-Jacques Gautier – a fait construire son nouveau siège. Un bâtiment à la pointede la technologie, pensé par le Bureau GM Architectes Associés et réalisé par Charpente Concept, grâce au financement de généreux donateurs.

gie fossile pour le chauffage etle recours à un système de climatisation. Le bâtiment, en bois certifié suisse, est construit en bordure de terrain et son emprise au sol a été limitée au minimum. Mais l’originalité réside surtout dans l’option de réversibilité de cette construc-tion. La structure est en effet composée de modules de bois préfabriqués et pourra, en cas de besoin, être démontée et recons-truite ailleurs. E

RÉVERSIBILITÉ POSSIBLEConçus dans le souci de préser-ver et de valoriser l’environne-ment boisé du site sur lequel ils sont édifiés, les locaux, vitrés pour l’essentiel, intègrent les critères de développement durable et les exigences des labels Minergie®. Le choix de façades actives Lucido® permet d’accumuler la chaleur du soleil en hiver et de réfléchir à l’in-verse son rayonnement en été, évitant ainsi l’utilisation d’éner-

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ACTUEL

internet Les MeiLLeurs sites ConsaCrés à L’effiCienCe

L’eFFICIenCeÉneRGÉTIQue àLA PoRTÉe De Tousaprès quelques mois de test auprès de ménages pilotes, romande Energiea lancé, sur son site web, un portail permettant aux particuliers de suivreet de maîtriser leur consommation d’énergie.

éLODIE MAÎTRE-ARNAUD

M aîtriser sa consommation énergé-tique? Rien de plus simple – en théorie – lorsque la bonne volonté

est quotidiennement associée aux bons gestes supposés permettre des économies. Mais comment mesurer précisément la quantité d’énergie consommée et les éco-

nomies effectivement réalisées? La lecture attentive des factures et des relevés ne donnent que des informations globales et ne permet pas de procéder à une analyse fine de la consommation. Cette possibilité est désormais à la portée de tous, grâce au portail de suivi en ligne proposé sur la plateforme declics.romande-energie.ch. Une initiative de Romande Energie, lancée dans le

cadre de son programme DéCLICS dont le but est de faciliter l’accès des particuliers aux solutions d’efficience énergétique. L’inscrip-tion est simple, gratuite et pas uniquement réservée aux clients de Romande Energie.

SUIVRE SA CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉLe principe? Après son inscription en ligne, l’utilisateur insère les relevés de ses comp-teurs d’électricité, mais aussi de gaz, de mazout ou d’eau, à la fréquence qui lui convient. L’outil concerne en effet toutes les énergies potentiellement consommées par un ménage, et pas seulement l’électricité. C’est d’ailleurs ce qui le distingue d’autres solutions de suivi, comme EnergyBox de l’Agence suisse pour l’efficacité énergétique (SAFE) ou encore l’application e-vision de Groupe E. Grâce aux informations commu-niquées par l’utilisateur, l’outil interactif de Romande Energie génère une courbe statistique révélant l’évolution des consom-mations dans le temps et permettant à celui-ci d’évaluer l’efficacité des mesures d’économie d’énergie qu’il a mises en œuvre. L’utilisateur peut en effet vérifier très simplement l’impact de ses change-ments de comportement en regardant les variations de courbe. Cet outil permet également de convertir des données de consommation en francs ou en émissions de CO2. De quoi prendre conscience de l’impact des consommations sur son budget et sur l’environnement. Plus parlant encore, les conversions peuvent aussi être faitesen nombre d’ampoules allumées ou en nombre de baignoires remplies.

DES MÉNAGES PILOTESTrois ménages pilotes représentatifs des différents types d’habitations et de familles romandes testent cette plateforme depuis près de neuf mois, et de nombreux utilisa-teurs ont d’ores et déjà créé leur page personnalisée de suivi de consommation depuis le 19 septembre dernier, date de son lancement auprès du grand public. Les forums de discussions du site internet declics.romande-energie.ch s’enrichissent ainsi des constats tirés de ces premières expériences, comme autant de conseils pratiques à l’efficacité avérée – ou non – preuves à l’appui. Pour compléter cedispositif de suivi, de nouvelles prises intelligentes seront proposées par Romande Energie début 2013. Reliées stratégique-ment à toutes sortes d’appareils électriques, elles permettront d’enregistrer leur consom-mation en temps réel. E

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pUBLICITÉ

ACTUELaLiMents Les PaCkagings CoMestiBLes

MAnGez voseMbALLAGes!Les wikicells sont une nouvelle génération d’emballages comestibles. En vente dès 2013 dans les supermarchés français.

JéRôME DU BOIS

A l’heure où les sacs poubelles taxés de-viennent la norme, la

course à la réduction des dé-chets et au tri fait toujours plus de sens. David Edwards, un inventeur prolifique qui avait déjà créé le Whif, un inhalateur de chocolat ou de café, a créé un

nouveau produit original. Il s’agit des wikicells, des embal-lages comestibles, conçus à partir de produits naturels. Ce nouveau conditionnement en forme de coque peut contenir toutes sortes d’aliments liquides ou semi-liquides à la place des emballages en plastique ou sous cellophane. Une fois le contenu des wikicells consommé, il suffit

de laver cet emballage comes-tible et de le manger à son tour. Tout comme un aliment traditionnel, les wikicells peuvent être assaisonnés et se conservent de quelques jours à plusieurs mois selon les modèles. Les premiers modèles de wikicells seront introduits dans les supermarchés français au début de 2013. E

TÉLÉCOMS Swisscom se lance sur le marché de l’électricité C’est la Handelszeitung qui l’a annoncé, Swisscom compte se lancer sur le marché de l’élec-tricité. Cette décision pourrait générer des millions pour le géant bleu. Carsten Roetz a confirmé que l’objectif vise à constituer une centrale électrique virtuelle. Concrètement, Swisscom se pré-pare à piloter des pompes à cha-leur et la consommation d’électri-cité de pointe des ménages via le réseau des télécommunications. Cela permettrait de transférer la demande et d’épargner du courant que Swisscom revendrait ensuite via le réseau Swissgrid. Une filiale a été créée à cet effet, Swisscom Energy Solutions SES. D’un autre côté, Group E a l’inten-tion de se lancer dans les télécom-munications. Allez comprendre!

en Bref

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14 | e ff iC ienCe 21 | h iver 2012

ACTUEL

«CHÉRIe, LA CuIsIneesT vIvAnTe !»imaginé par le Faltazi Lab de Victormassip et de Laurent Lebot, le projetde cuisine Ekokook prend en comptele moindre de vos besoins de manièreà satisfaire l’ensemble de vos désirs.Le rêve est de retour.

MAxIME PéGATOQUET

A ujourd’hui, si on se réfère aux nouvelles entourant l’avenir

alimentaire de la planète, aux documentaires sur la question (Solutions locales pour un désordre global, Nos enfants nous accuseront, Je mange donc je suis...), aux développements des jardins communauxou autres initiatives type «loca-vores» plus près de chez nous, on peut dire que le contenu de nos assiettes et leur système de production est au centre des préoccupations de Monsieur et de Madame tout-le-monde.

LA PARTIE POUR LE TOUTAujourd’hui, on ne peut plus simplement se contenter de cuisiner. Il faut aussi optimiser, rationaliser, recycler, écono-miser et... bien manger. Alors, aujourd’hui, l’espace de la cuisine, celui qui était le royaume de la ménagère avant d’être petit à petit cédé aux cuisinistes hygiénistes dans les années 1960, est voué à re-prendre sa place au sein de la maisonnée; selon Maëlle Cam-pagnoli, chargée de cours en histoire du design, «la cuisine, au regard de l’histoire, est, plus que tous les autres espaces de la maison, une sorte de métony-mie de l’habitat: la partie pour

le tout. Force est de constater que de petits plats mitonnés en repas préfabriqués, c’est en fait notre être au monde qui bout dans les marmites.»

UNE NOUVELLE CUISINESous la coupe de Faltazi, un collectif de chercheurs-desi-gners basé à Nantes, cuisiner est devenu un acte politique aussi bien qu’un acte écono-mique et énergétique.C’est en tous les cas le sens d’Ekokook, une «cuisine» nouvelle génération, pensée pour répondre à nos besoins quotidiens. A tous nos besoins. Aussi impressionnant par son approche progressiste que dans la diversification de ses fonc-tionnalités, l’écosystème alimen-taire proposé par le Faltazi Lab intègre ainsi trois micro-usines domestiques pour trois types de

ciences énergétiques de la maison est une évidence. Mais les Faltazi, menés par le duo Laurent Lebot et Victor Massip, voient plus loin, dans un dispo-sitif à même d’influer directe-ment sur les comportements de chacun.Mais qu’on se rassure! Car si leur cuisine intelligente et vivante permet à tout habitant de réduire son empreinte écologique individuelle grâce à quelques actions faciles dans leur mise en œuvre, elle com-porte aussi d’indispensables et rassurantes zones de rangement pour une bibliothèque nourri-cière, des germoirs ou des bacs à sable pour les fruits et les légumes. A chacun ensuite de faire sa part de marché et de devenir un consom’acteur. E

Plus d’infos sur www.faltazi.com

recyclage: la première s’inté-resse au tri, au traitement et au stockage des déchets solides avec notamment une unité de réduction des volumes pouvant compresser les canettes ou compacter le papier; la deuxième s’intéresse au cycle de l’eau, à son utilisation, sa récupération et son recyclage afin que l’eau utilisée pour le nettoyage des légumes serve directement ensuite pour alimenter le lave-vaisselle ou l’arrosage; la dernière se concentre sur le traitement des déchets orga-niques biodégradables avec un dispositif inédit baptisé le lombricomposteur. En l’occur-rence des vers rouges qui, un, vont manger les détritus et, deux, générer du lombricom-post. La prouesse technologique et la profondeur de réflexion appliquée aux nouvelles effi-

Maison La PièCe CentraLe de La Maison

Dr

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pUBLICITÉ

ACTUELénergie vestas Wind systeMs a/s

L’ÉoLIenne FuRTIve MIse Au PoInT

Les éoliennes sont un véritable fléau pour les radars, c’est peut-être bientôt du passé grâceà une entreprise danoise.

GEORGES FLACON

L es parcs éoliens situés à proximité des sites militaires ou des aéro-

ports ont la particularité d’inter-férer dangereusement avec les radars de ces sites. L’entreprise danoise Vestas, fabricant d’éoliennes, estime que 20 GW sont bloqués actuellement

dans le monde à cause de ces interférences radars.Pour régler ce problème, l’entreprise danoise a travaillé pendant cinq ans pour mettre au point une éolienne furtive basée sur la technologie mili-

taire. Ces nouvelles éoliennes disposent de matériaux absor-bants qui sont directement intégrés dans le processus de fabrication. Au final, ces éo-liennes sont conçues pour fonctionner à des fréquences radios qui ne dérangent plus l’aviation et l’armée. Cet été, Vestas en partenariat avec QinetiQ ont testé la tur-bine V90 dotée de propriétés furtives en Grande-Bretagne. Les résultats remplissent complètement le cahier des charges puisque les interfé-rences ont été réduites de 99% par rapport aux turbines conventionnelles. E

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FOOTBALL Quand les supporters génèrent de l’énergieC’est logiquement au pays du football que l’idée est venue, celle de produire de l’électricité grâce au bruit que les supporters génèrent dans les stades. Concrè-tement, le bruit des tribunes est capté par des récepteurs couverts d’une membrane qui vibre au contact des ondes sonores, géné-rant ainsi de l’électricité. Les chercheurs estiment que pour fonctionner, le bruit doit atteindre au minimum 90 à 100 décibels. Un seuil déjà dépassé lors d’un test avec un stade rempli de 15 000 supporters. Les étudiants actifs sur ce projet espèrent pouvoir le lancer pour la Coupe du monde 2014 au Brésil.

en Bref

« Nous nous sommes penchéssur la question énergétique. Et chauffons au mazout. »

Coûts: l’agent énergétique durable-

ment avantageux. Efficacité: moins

d’émissions de CO2 grâce à la technique

à condensation. Environnement: émis-

sions minimales d’oxydes de soufre

et d’azote avec le mazout Eco pauvre

en soufre; idéal en combinaison avec

l’énergie solaire. Approvisionnement: assuré pour des décennies; grande

autonomie grâce au stockage dans sa

propre citerne. Tout compte fait, se chauffer au mazout est la meilleure solution. Plus d’information sur le chauf-

fage au mazout moderne au N° gratuit

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ACTUEL

pUBLICITÉ

MaLin Le stoCkage doMestique

MAxIME PéGATOQUET

D emain, c’est aujourd’hui. Présenté à l’occasion d’une exposition épo-

nyme lors de la Biennale du design de Saint-Etienne, le projet Hyné du designer Pierre Favresse et du chercheur au CNRS Chris-tophe Turpin, est une station de stockage des énergies renou-

velables, mais, précision impor-tante, à usage domestique. Car si les éoliennes ou les panneaux solaires savent produire de l’énergie propre, ce projet a pour vocation de recueillir l’énergie verte venue de l’extérieur et de la stocker sous forme d’hydrogène directement au sein de la mai-son. Peut-être pas dans le salon au vu de sa taille encore relative-

ment imposante, mais il est certain qu’il va falloir lui trouver une place, sachant qu’elle pourrait fournir assez d’électri-cité pour subvenir aux besoins d’une famille de quatre per-sonnes se partageant un espace de vie de 100 m2.Techniquement, cela donne que «grâce à cette énergie, l’eau, présente dans le récipient cen-tral, subit un processus électro-lytique (selon le principe de la pile à combustible) qui engendre une division moléculaire (hydrogène/oxygène) capable

Projet de stockage domestique pour énergies vertes,la station hyné pourrait alimenter en électricité un foyer de quatre personnes.

HynÉ, LA nouveLLeFÉe ÉLeCTRICITÉ

Dr

de stocker de l’énergie électrique sous forme d’hydrogène».Designé par Pierre Favresse, accessoirement directeur artis-tique pour l’enseigne Habitat,cet objet surprend par la fluidité organique de ses lignes et la sensation qu’il donne que nous sommes à l’aube de basculer dans une nouvelle ère énergé-tique, propre et autosuffisante. On se prend alors à rêver, car aujourd’hui, c’est déjà demain. E

Plus d’infos surwww.pierrefavresse.com

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hiver 2012 | e ff iC ienCe 21 | 17

ACTUEL

bIenTôT 80 AnsDe CHAuFFAGeà DIsTAnCeLa Ville de Lausanne a installé ses premières conduites de chauffage à distanceen 1934 pour alimenter le ChUV en eau chaude. aujourd’hui, son réseau dépasseles 100 km et chauffe plus de 1200 immeubles.

T ous les Lausannois connaissent la longue cheminée de l’usine de

Pierre-de-Plan située derrière le CHUV, qui se dresse fièrement du haut de ses 80 m et crache parfois une fumée blanche sur les hauts de la ville. L’usine de Pierre-de-Plan a été inaugurée en octobre 1934 pour alimenter en eau à 180 degrés le nouvel hôpital Nestlé, puis la Ville de Lausanne en chauffage urbain. Aujourd’hui, le réseau de chauf-fage à distance s’est étendu et plus de 100 km de conduites sillonnent les rues lausannoises pour raccorder plus de 1200 im-meubles à ce système de chauf-fage tout à fait particulier. «Nous avons la chance d’avoir eu des politiciens précurseurs au début

du siècle qui ont œuvré à la mise en place d’un tel système, se réjouit Claude-Alain Luy, chef du Service du gaz et du chauffage à distance. Si nous devions installer un tel réseau aujourd’hui, ce serait tout simplement impossible, il coûterait beaucoup trop cher.»

Il faut dire que le réseau de chauffage à distance de la Ville a été amorti de manière régulière et même si les frais d’installation de nouveaux tuyaux s’élèvent environ à 2000 francs le mètre, l’investissement en vaut la peine. En effet, certaines conduites installées à l’origine n’ont pas été changées depuis 1934 et sont encore parfaitement fonction-nelles.

UN GÉANT THERMIQUELe système lausannois a bénéfi-cié d’un grand coup de pouce en 2006 avec l’inauguration de l’usine de valorisation thermique et électrique de déchets Tridel dans le quartier de la Sallaz. Cette usine de la toute nouvelle génération, capable de produire 50 MW de puissance thermique, consume les déchets de 143 com-munes chaque jour. Ce système suffit une bonne partie de l’année à assurer l’entier de l’alimentation de tout le réseau en eau chaude de Lausanne. Lors des mois les plus froids, il faut

Lausanne usine de Pierre-de-PLan mettre en service des chaudières à eau surchauffée à Pierre-de-Plan, ainsi que les chaufferies d’appoint de la station d’épura-tion de Vidy et celle de Malley pour produire la puissance nécessaire aux besoins des Lausannois. Une réserve de 10 millions de litres de mazout sommeille juste à côté de Pierre-de-Plan en cas de défaut d’appro-visionnement en gaz naturel. En plus des chaudières, une turbine à gaz est toujours prête à être activée. Avec ce système, les Lausannois disposent du système de chauffage le plus intéressant loin à la ronde en termes de prix.«Notre réseau est tellement performant que nous sommes en train de l’étendre au quartier sous-gare, explique Claude-Alain Luy. Notre plan d’expansion va même se prolonger vers l’ouest avec la création d’une société conjointe créée avec les com-munes de Renens et Prilly. Pour être efficace et rentable, le chauffage à distance doit se concentrer sur des zones à forte densité de population et d’im-meubles. C’est le cas à Lausanne et dans les communes de l’ouest de la ville, d’où l’idée de s’étendre de ce côté-là.» Avec ce rythme de progression, la Ville dispose-t-elle de suffisammentd’énergie pour alimenter ce vaste réseau? «Bien sûr, répond le spécialiste. D’autant plus que d’autres sources de production thermique pourraient venir booster le réseau. A l’avenir, nous pourrions imaginer la création d’un puits géother-mique dans l’Ouest lausannois, selon Claude-Alain Luy, car nous savons qu’il existe une source de chaleur à cet endroit.» Mais ce projet ne figure pas encore au programme, il ne s’agit là que d’une musique d’avenir. Quoi qu’il en soit, Lausanne soigne son réseau de chauffage à distance et le développe pour l’intérêt et le confort d’une population toujours plus nom-breuse dans la région. E

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Dr

Grâce à l’incinération des déchetsde 143 communes à l’usine de Tridel,les Lausannois ont de quoi se chauffer.

L’usine de Pierre-de-Plan, lors de son inauguration en 1934.

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intervieW roMain kiLChherr

qUAnDL’ÉCOLOGIEpERD LE nORDRomain Kilchherr, ingénieur en environnement au sein du bureau d’ingénierie edmsà Genève, pousse un coup de gueule contre une écologie qui part à l’envers. Selon lui,si l’on continue à truffer à ce point nos bâtiments en machinerie surconsommatrice,il deviendra difficile de se passer du nucléaire.

TExTE: SOPHIE KELLENBERGER

PHOTOS: VANINA MOREILLON

e21 Pourquoi, certaines nouvelles techno-logies, font-elles fausse route aujourd’hui selon vous?rk Le problème majeur est qu’en essayant de faire de gros efforts dans la thermie des bâtiments, très souvent les nouvelles tech-nologies utilisées pour y parvenir sont en réalité très gourmandes en électricité (pour leur fonctionnement) et en énergie grise (énergie nécessaire à la fabrication, à l’entre-tien et au recyclage). A titre d’exemple, le bâtiment du Pommier à Genève consomme, par rapport à un bâtiment traditionnel, 60% de gaz en moins, mais 4,4 fois plus d’électricité (source thèse de M. Zgraggen, «Bâtiments résidentiels locatifs à haute performance énergétique: objectif et réa-lité»). On se tire donc une balle dans le pied. De plus, ces solutions technologiques coûtent cher à l’installation et très cher aussi à l’entretien. On commence d’ailleurs à avoir un retour d’expérience des technolo-gies mises en place depuis les années 90. La réalité est que ces bâtiments consom-ment 1,7 fois plus que ce qui était prévu lors de la conception du projet qu’il soit certifié Minergie ou non.

e21 Pourquoi s’est-on pareillement trompé?rk Au départ déjà, le facteur humain a été complètement négligé dans les modélisa-tions alors qu’il est pourtant déterminant dans la performance des technologies et donc dans la consommation d’un bâti-ment. La ventilation double flux (une ventilation produite par une machine qui inspire et qui pulse) est un système, par exemple, très adapté au climat nordique, mais qui n’est que rarement approprié à la Suisse, encore moins à la campagne, là où les gens sont habitués à ouvrir les fenêtres. Or, le double flux augmente considérable-ment la consommation électrique sans être toujours nécessaire. Une ventilation simple flux hygroréglable (système qui expulse l’air vicié et qui laisse l’air frais pénétrer par des petites ouvertures en fonction de l’humidité) obtient pour du logement des performances énergétiques quasi égales au double flux. On peut réaliser des bâtiments très performants et surtout économiques sur le long terme, sans double flux; sachant que le surcoût du double flux par rapport au simple se situe entre CHF 50.– et CHF 120.– au mètre carré. La solution économique, c’est le «low-tech» avec l’intégration des savoir-

Bio exPress

2005-2010 Etude dans la section d’ingénierie de l’environnement à l’EPFL.

2010 Projet de master sur la participation citoyenne dans les projets d’écoquartier.

2009-2010 Collaborateur dans le bureau bunq architectes, 2e prix pour le concours d’écoquartier «carré vert ou ex­Artamis».

2010 Collaborateur dans le bureau edms pour les questions énergétiques et hydrauliques.

2011 Intervention dans le cours EPFL de la semaine ENAC 2011 «paysage des risques» du Pr Pierre Frey.

2011 Intervention dans le cours EPFL Option Studio / Urban Planning 2011 «lemanic polycity» de Stéphanie Bender et Philippe Béboux.

2011 Intervention dans le cours EPFL Atelier 2011 «Urban Mix» du Pr Emmanuel Rey.

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Romain kilchherr regrette le manquede bon sens actuel. Il prend l’exemple de

la voiture électrique vendue commela panacée en termes de développementdurable. Simple calcul: si l’on multiplie

la consommation électrique par le nombrede kilomètres parcourus en Suisse,

il faudrait l’équivalent de trois centrales comme celle de Mühleberg pour répondre

à la demande.

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intervieW roMain kiLChherr

stores électriques: des postes qui n’exis-taient pas il y a trente ans et qui sont complètement négligés par les normes et les pratiques actuelles.

e21 Si l’on ne fait rien, la sortie du nucléaire risque-t-elle d’être compromise?rk Truffer ces bâtiments de machines high-tech sera difficile à supporter par une société sans nucléaire. La réalité est qu’on se concentre et s’acharne actuellement sur l’enveloppe, la performance thermique des bâtiments, au détriment de la consomma-tion électrique et l’éner-gie grise de la machi-nerie installée. e21 il est urgent, dites-vous, de faire plus simple?rk Oui, il est impératif de revenir à un

faire, non le «high-tech» qui est une maximisation de ce qui est techniquement possible.

e21 Et c’est le propriétaire qui trinque?rk C’est le propriétaire qui paie mais l’environnement aussi! Les normes et les labels exigent une certaine performance thermique, mais ne règlent pas la bonne manière d’y parvenir.Le premier perdant est le propriétaire qui devra se payer une machinerie ultraperfor-mante, qui aurait pu être évitée. Il paiera encore plus à l’usage, avec un bâtiment bien plus gourmand en courant, sans compter l’entretien de toutes ces machines qui devront en plus être remplacées tous les 15 à 20 ans.Et tout cela a un coût aussi pour l’environ-nement, en termes d’émission de CO2 notamment et d’énergie grise. Lorsqu’on calcule sur une durée de vie de cent ans, environ un quart de l’énergie grise d’un bâtiment vient de sa maintenance. Que ce soit l’entretien des ventilations, des chauffe-ries, changements de filtres, ascenseur,

seuil de complexité des bâtiments comme on en avait avant. Il faut simplifier les projets, améliorer le dialogue entre les différents corps de métier pour simplifier la construction. Le bon sens ne me semble malheureusement pas toujours aller de soi. e21 Selon vous, il s’agit du même manque de transparence que pour la consommation réelle des voitures électriques.rk Là aussi, il nous manque le sens des proportions et du bon sens. La voiture électrique nous est vendue aujourd’hui comme la panacée en termes de développe-ment durable. Or, si l’on multiplie la consommation d’une voiture électrique (17 kWh/100 km) par le nombre de kilo-mètres parcourus par les voitures de tou-risme immatriculées en Suisse (52 milliards de kilomètres en 2008) il faudrait plus de trois centrales nucléaires comme celle de Mühleberg pour répondre à la demande. Mais ce calcul, pourtant très simple, est rarement fait; il permet pourtant de retrou-ver le sens des proportions. A l’identique, l’amélioration des bâtiments est un para-mètre important pour réussir la sortie du nucléaire, et le sens des priorités doit être retrouvé, c’est donc dès maintenant qu’il faut essayer de corriger le tir. e21 Pour vous les architectes sont dépassés.rk C’est une question d’habitude et de priorité, mais ils sont souvent dépassés ou ne privilégient pas ces aspects. A l’époque, c’était suffisamment simple. On est passé à un tel degré de complexité que les archi-tectes ont lâché prise. Et les ingénieurs CVSE (chauffage, ventilation, sanitaire, énergie) qui gèrent cet aspect-là sont appe-lés trop tard et n’ont pas une culture

de dialogue avec les architectes, les ingénieurs civils et les propriétaires. e21 C’est au propriétaire de deman-der à l’architecte de s’entourer d’un

ingénieur en environnement?rk Oui, je pense. C’est devenu telle-

ment compliqué que le propriétaire a tout intérêt à avoir un médiateur qui comprenne le langage des architectes et celui des ingénieurs CVSE pour faire le pont. Le risque, sinon, est de se retrouver avec une usine à gaz dans son sous-sol pour arriver à la performance qu’exige la loi ou le label choisi. Souvent, les architectes préparent leurs projets de leur côté et ne font appel à l’ingénieur compétent qu’ensuite et trop tard.

L’exemple du bâtiment du Pommier à Genève, pionnier en 2010 et labellisés Minergie P Eco, illustrele report du problème thermique sur le problème électrique. C’est en mesurant sa consommation à l’usage, que l’on perçoit l’aberration. En effet, s’il consomme 60% de gaz en moins qu’un bâtiment traditionnel,sa consommation électrique est, en revanche, 4,4 fois plus élevée que la normale, en raison de la surconsom-mation électrique de la machinerie qui y est installée.

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hiver 2012 | e ff iC ienCe 21 | 21

e21 a part le propriétaire, tout le monde a intérêt à ce que ça coûte?rk Les ingénieurs et les architectes sont rémunérés en fonction du prix de ce qu’ils installent; le montant de leurs honoraires étant fixé en fonction du montant des tra-vaux. Les ingénieurs CVSE n’ont donc aucune motivation à réduire leur facture en termes d’investissement dans la machinerie, parce qu’ils y gagneraient moins et qu’ils devraient travailler davantage pour trouver des solutions qui consomment moins que ces machines. e21 Les constructions d’autrefois n’étaient-elles pas plus efficientes qu’aujourd’hui?rk Pas forcément, mais nous n’avions pas de telles absurdités; le paradigme de la construction n’était pas le même. Avant nous ne souhaitions pas chauffer un bâtiment de manière homogène, sur toute l’année. On considérait qu’un hall d’entrée était plus froid qu’un salon, qu’une chambre à coucher était plus froide qu’une bibliothèque et qu’une buanderie n’avait pas besoin d’être chauffée. Le confort actuel requiert une température homogène dans toutes les pièces et durant toute l’année; c’est déjà à mon sens une aberration.Personnellement, je suis très content de dormir avec une fenêtre ouverte, je trouve plus sain. Et je regrette que mon comporte-ment soit impossible dans les bâtiments

modernes. Avec même des chauffages au sol qu’on ne peut pas arrêter. En ouvrantla fenêtre, je casse tous les efforts qui ont été faits pour isoler le bâtiment par son enveloppe.

e21 Pour vous, quand ils dessinent, les architectes manquent de réflexe écologique?rk A l’époque l’architecture s’adaptait aux ressources. Le style architectural du siècle passé était déterminé par les contraintes locales, qui ont justifié un certain type

d’architecture avec moins d’ouvertures vitrées qu’aujourd’hui, surtout au nord, ou encore, à l’intérieur, des halls d’entrée qui faisaient efficacement office de tampons thermiques. Aujourd’hui, les contraintes ont changé; il faudrait imposer un équilibre entre chaleur et électricité (équilibre électro-ther-

mique) en fonction des ressources locales, du climat et du projet. Ces nouvelles contraintes, modernes, devraient définir l’architecture et être prises en considération par les archi-tectes pour créer un style propre à notre époque. Pour l’instant, c’est loin d’être le cas, les architectes ont lâché prise. Ils ne pensent plus à des solutions architecturales mais ont recours à des thermiciens qui s’appliqueront à atteindre les standards soit par les maté-riaux sophistiqués, soit par les machines. e21 Que peut-on faire pour construire sa maison sans risquer une telle surconsomma-tion électrique?rk Une discussion en amont du projet devrait permettre de définir ses propres besoins. Le double flux, par exemple, est devenu très à la mode sous l’impulsion de Minergie, qui le promeut très fortement dans sa documentation technique, alors qu’il n’est pas nécessaire pour obtenir le label. En pratiquant simplement une discussion sur la redéfinition des besoins en amont des projets, on se rend compte que, dans beau-coup de cas, on n’a pas besoin de certaines machines et que l’on peut éviter de devoir se les payer. e21 Selon vous, les nouvelles technologies sont un business dont il faut apprendre à se méfier?rk Il y a une telle foison de documentation technique, tellement de vendeurs de techno-logies et de lobbies que c’est extrêmement difficile de faire la part des choses. Nous ne sommes plus capables de discerner si les publicités sont crédibles ou pas; même les professionnels en viennent à baisser les bras. Les acteurs renoncent parce que c’est trop compliqué. Il faudrait mieux mesurer la performance réelle des bâtiments et faire un bilan après la construction qui fasse appa-raître l’exact coût financier et écologique des techniques utilisées. Cela rendrait transpa-rente la réelle performance des installations et permettrait l’optimisation de leurs réglages par la suite, ce qui n’est pratiquement jamais fait.

e21 Serait-ce à l’Etat de l’exiger? rk Inciter, voire contraindre, à plus de transparence par un bilan après la construc-tion est une option que l’Etat devrait envisa-ger. Toutefois, l’on peut déjà, dans une large mesure, améliorer la situation actuelle sans contraintes supplémentaires par l’apprentis-sage commun et une exigence des consom-mateurs-propriétaires. E

«Le premier perdant est le propriétairequi devra se payerune machinerie ultra-performante, quiaurait pu être évitée.»roMain kiLChherr

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Fin de vie, 3,6%

Rénovation, 4,6%

Maintenance, 23,8%

Exploitation, 60,4%

Construction, 7,6%

MJ prim

Sur ce graphique, l’analyse du cycle de vie d’un bâtiment construit en 2007 permet d’évaluer ses conséquencesénergétiques globales sur 100 ans. Le réflexe d’économiser sur sa consommation de chaleur et d’électricité est bon, celui-ci représentant certes l’impact le plus important d’un bâtiment, soit 60%. Mais il ne faut pas pour autant négliger l’effet de la maintenance des machines, qui représente plus d’un quart de l’influence énergétiqueglobale; en ne cessant d’en installer, c’est cette part qui n’arrêtera pas d’augmenter.

ANALYSE DU CYCLE DE VIE D’UN BâTIMENT

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hiver ski éCo-resPonsaBLe

LES STATIOnS SUISSESS’EnGAGEnT pOURUnE nEIGE pLUS VERTEL’écologie est devenue un enjeu majeur pour les stations de sports d’hiver. De la mobilité à l’exploitation du domaine skiable, de l’utilisation des énergies renouvelablesà la gestion des déchets, Efficience 21 fait le point surles démarches environnementales des stations suisses.

éLODIE MAÎTRE-ARNAUD

Le ski peut-il devenir plus écolo-gique? La Suisse comptabilise chaque année entre 25 et 30 mil-lions de journées skieurs. Des

amateurs de glisse qui utilisent les remon-tées mécaniques, dévalent les pistes da-mées, se déplacent, se logent et génèrent des déchets. Afin de limiter les consé-quences de ces activités sur l’environne-ment fragile de la montagne, les stations de ski ont engagé des actions concrètes. Et elles commencent à le faire savoir. Pionniers en matière de communication, les Américains et les Canadiens ont mis en place dès 2000 le «Sustainable Slopes Program», une charte attestant de l’implication des stations

Skier tout en respectant l’environnementpourrait bientôt devenir l’un des arguments majeurs des stations sur le plan marketing. m

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ainsi Carole Lador, responsable qualité et labels à Villars Tourisme, nous y travaillons en étroite collaboration avec les services de bus du Chablais.» Cadences renforcées, dessertes multipliées, parkings aux abords des stations, services de livraison des ba-gages, tout est bon pour faciliter, jusqu’aux dernières centaines de mètres, des déplace-ments plus écolos vers les pentes enneigées. Afin d’aider les adeptes souhaitant se rendre en station par les transports publics, l’Asso-ciation Transports et Environnement édite Ride&Glide, un guide présentant, dans chaque région, les temps de déplacement et le nombre de correspondances nécessaires pour arriver à bon port. Les CFF renou-vellent quant à eux l’offre combinée Snow’n’Rail permettant d’acquérir à prix

de ski dans le développement durable. En France, l’association Mountain Riders édite chaque année un Eco Guide des stations de montagne mettant en avant, de manière extrêmement précise, les initiatives en matière d’éco-responsabilité. Elle s’apprête désormais à décerner un label Flocon Vert récompensant les destinations les plus exemplaires. Rien de vraiment comparable n’existe à ce jour à l’échelle de la Suisse. Pour Jean-Albert Ferrez, directeur de l’entreprise Energie Sion Région, la raison est simple: «Les Suisses sont les champions de l’autodiscipline en matière d’écologie. Même en l’absence de charte ou de label, le standard de respect de l’environnement est donc déjà très élevé.» Sur le terrain, il apparaît toutefois que les communes de montagne communiquent de plus en plus ouvertement leur intérêt pour l’éco-respon-sabilité: campagnes de sensibilisation à l’attention des touristes, publication de bilans carbone, mise en place de «tables vertes» impliquant acteurs de la station et prestataires extérieurs, ou encore nomina-tion de responsables environnement au sein des offices de tourisme. On assiste également à la création de plusieurs labels, à l’échelle locale ou régionale.

SENSIBILISER LES SkIEURSC’est que les défis environnementaux à relever sont nombreux pour les stations de sports d’hiver. A commencer par celui de la mobilité. Selon les chiffres de la Convention alpine, 67% des déplacements vers les pistes suisses se faisaient en voiture en 2008. Un pourcentage plus faible que celui des autres membres de la Convention (France, Alle-magne, Autriche et Italie), mais qui peut être amélioré. Si certaines communes se heurtent encore à des difficultés d’accès par les trans-ports publics, d’autres ont depuis longtemps fait le pari de la mobilité douce. C’est le cas de Saas-Fee qui, dès les années 1950, a décidé d’interdire tout trafic automobile dans le village. La commune fait d’ailleurs partie de l’association GAST regroupant les lieux de tourisme sans voiture en Suisse, parmi lesquels on trouve également Zermatt ou encore Wengen. En Suisse romande, Nendaz développe un projet d’aménagement du centre de la station afin de privilégier les zones piétonnes.A défaut d’adopter le tout piéton, de nom-breuses communes ont fortement multiplié les offres de transports publics sur leur territoire. «La mobilité vers et dans la station est un dossier primordial, explique

Le tri des déchets s’imposede plus en plus dans les stationsde ski aussi, comme ici à Villars,dans le canton de Vaud.

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les stations alémaniques», ajoute Olivier Kressmann, l’un des responsables de projets de l’association. Summit Foundation orga-nise également des opérations de ramassage des déchets à la fonte des neiges. Et parce que la sensibilisation est utile dès le plus jeune âge, Villars a choisi cette année une mascotte – le renard «Villou» – pour aider petits et grands à adopter de bons réflexes.

DES INITIATIVES POUROPTIMISER LES RESSOURCESMais l’enjeu majeur pour les stations est sans doute celui de l’énergie. «L’écologie y rejoint l’économie», résume Eric Balet, directeur de Téléverbier. Remontées mécaniques ou entretien du domaine skiable, les exploitants sont à l’affut de solutions permettant de diminuer les coûts et d’optimiser les res-sources. Selon l’étude «Gestion de l’énergie des remontées mécaniques», publiée en 2010 par l’association Remontées mécaniques suisses, l’ensemble des exploitations a un besoin annuel d’électricité de 183 GWh, soit environ l’équivalent de la consommation de l’ensemble des hôtels et des restaurants de la ville de Zurich, ce qui représente 0,3% de l’électricité produite en Suisse en une année. Les 55% de cette énergie sont utilisés par les remontées stricto sensu, 32% pour l’enneigement technique et 13% pour les autres services, notamment la restauration d’altitude.Plusieurs destinations outre-Sarine ont joué la carte des énergies renouvelables pour répondre à leurs besoins. Et c’est à Tenna, dans les Grisons, que le premier téléski solaire du monde a été inauguré en dé-cembre 2011. Long de 450 mètres, il est pourvu de plusieurs dizaines de panneaux photovoltaïques qui, tels des tournesols, sont automatiquement réorientés en fonction du soleil. Particulièrement efficient, ce téléski peut produire annuellement 90 000 kWh, soit trois fois plus d’électricité que ce qu’il consomme, la différence étant réinjectée sur le réseau de la commune. A Sattel-Hoch-stucki, en Suisse centrale, c’est une éolienne à axe vertical qui produit de l’électricité; les exploitants du domaine skiable ont d’ailleurs l’intention d’en implanter d’autres, notam-ment afin de fournir l’énergie nécessaire à la production de neige artificielle.Car les systèmes d’enneigement technique sont devenus indissociables de l’exploitation optimale de la plupart des domaines skiables. Indissociables, mais aussi réputés gour-mands en énergie. Eric Balet nuance toute-fois la consommation d’eau nécessaire à leur

hiver ski éCo-resPonsaBLe

réduit le trajet en transports publics et le forfait de ski. 130 000 personnes profitent de cette offre chaque année. Et pour ceux qui ne peuvent vraiment pas envisager de charrier leur matériel de gare en gare, l’alternative la plus écologique réside sans doute dans le covoiturage. La plateforme skiski.ch met ainsi en relation les mordus de glisse souhaitant partager les frais et limiter les émissions de CO2.La gestion des déchets est un autre élément essentiel du tourisme éco-responsable, et la plupart des communes de montagne ont installé un réseau dense de poubelles et mis en place des systèmes de tri sélectif. De gros

efforts en matière de sensibilisation doivent également être relevés, largement appuyés par l’association Summit Foundation. Créée en 2001 dans le but de diminuer l’impact environnemental des activités humaines, elle propose, notamment aux stations de ski, des solutions concrètes et des moyens de sensibi-lisation. Elle a ainsi développé avec celles-ci une première campagne nationale en 2003, via des affiches apposées stratégiquement sur les domaines skiables. Lancée en 2011 dans 30 stations romandes, la nouvelle campagne comporte 350 panneaux, touchant un potentiel de 5 millions de journées skieurs. «Nous poursuivons cette année avec

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fonctionnement; pour Verbier, il avance un chiffre maximal de 350 000 m3 par an, «le tiers de ce qui est utilisé dans une grande station française comme Les Arcs», avant de préciser que la consommation tourne plutôt, ces dernières années, autour de 150 000 m3. L’optimisation du recours à l’enneigement artificiel explique en partie cet écart impor-tant. «Nous avons conçu un système de capteurs, installés sur les dameuses, qui permettent de mesurer au plus juste l’épais-seur de la neige et de ne produire que ce qui est nécessaire», explique ainsi Eric Balet. «On privilégie aussi un travail rigoureux du terrain, plutôt que de boucher les trous avec de la neige artificielle», ajoute-t-il. Résultat: 40% de neige de canon en moins sur le domaine de Verbier. Reste que cette ques-tion continue d’opposer exploitants de domaines skiables et défenseurs de l’envi-ronnement. La CIPRA – une ONG œuvrant pour la protection et le développement durable des Alpes – préconise plutôt le recours au «Snow Farming», une technique consistant à stocker la neige en altitude durant l’été afin de l’utiliser au début de la saison suivante.

Et puisqu’une station ne se résume pas à ses pistes, des efforts sont également entrepris pour améliorer l’efficience énergétique des bâtiments et y privilégier l’utilisation d’éner-gies durables. Plusieurs communes de montagne proposent ainsi aux particuliers des subventions pour l’installation de pan-neaux solaires. Davos ambitionne de couvrir plus de 60% de ses besoins en eau chaude grâce à ses installations photovoltaïques qui produisent à l’heure actuelle 820 000 kWh par an. La commune d’Anzère a quant à elle inauguré l’an dernier une centrale à bois, renouant avec le mode de chauffage utilisé avant les années 1960. Deux millions de litres de mazout devraient ainsi être économisés chaque année, la centrale alimentant six cents appartements, ainsi que le centre de spa et wellness. A Laax, dans les Grisons, la chaleur des moteurs des téléca-bines est récupérée pour chauffer les restaurants d’altitude. «On est toujours très surpris par les initiatives des stations, même des plus petites», se félicite Olivier Kressmann.

L’ÉCOLOGIE COMMEARGUMENT DE MARkETING?Certaines destinations proposent également des établissements originaux et écologique-ment responsables. A commencer par les Cerniers qui accueillent le campement des Whitepods, composé de 15 tentes-igloos High Tech, aussi douillettes que respec-tueuses de l’environnement. Non seule-ment, elles sont éclairées par des lampes à huile, mais on s’y chauffe au moyen d’un poêle à bois et on ne peut y accéder qu’à pied, à ski ou en raquettes. Le Kuklos, à Leysin, est quant à lui l’unique restaurant tournant grâce à l’énergie générée par ses 21 m2 de panneaux solaires. De nombreux hôtels ont par ailleurs pris le parti de limiter leur empreinte énergétique, à l’instar du «Biohôtel» Ucliva dans les Grisons, le premier établissement écolo ayant ouvert ses portes… il y a 28 ans! A Villars, l’Hôtel du Golf affiche lui aussi très clairement ses engagements durables. Des engagements qui lui ont notamment permis de recevoir cette année le label Villars Eco Par te naires mis en place par l’Office du tourisme.Car au-delà des bonnes intentions, l’éco- responsabilité est-elle entrain de devenir un argument de marketing? Pas vraiment, selon Olivier Kressmann qui explique que c’est surtout le lien affectif que les gens ont avec une station qui les incite à s’y rendre pour skier, l’engagement écologique de cette dernière n’étant pas encore un critère de choix déterminant pour la plupart des touristes. «Mais à une époque où tout le monde fait des efforts, il serait risqué de ne rien faire», relève-t-il. Certification ISO 14001, émergence de labels, la quête de reconnaissance officielle a ainsi bel et bien commencé. Une quête dans laquelle chacun est autorisé à reprendre les bonnes idées des autres. Mais même si, à l’instar des compa-gnies aériennes, certaines stations com-mencent à plancher sur des mesures de

rachat compensatoire des émissions de CO2, le ski ne sera jamais une

activité écologiquement neutre. L’environnement a cependant beaucoup à gagner d’une éco-responsabilité affichée

mettant en concurrence les stations. «L’obtention d’un label ou d’une certification donne une dynamique et fait prendre conscience de l’étendue des efforts qui restent à faire en matière de développement durable», conclue Carole Lador. E

«L’obtention d’un label ou d’une certification donne une dynamique et fait prendre conscience de l’étendue des efforts qui restent à faire en matière de développement durable.»CaroLe Lador, resPonsaBLe quaLité et LaBeLs à viLLars tourisM

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Refaire l’isolation de sa demeure, changer les fenêtres et, si nécessaire, changer son système de chauf-fage demande de la prudence. Les professionnels du bâtiment sont là pour conseiller et pour la mise en place des mesures à prendre. Mais avant de se lancer, il est recommandé de faire un diagnostic de sa maison en faisant appel à un expert qui délivrera le Certificat énergétique cantonal des bâtiments – CECB, accompagné de son étiquette énergétique.

«Le CECB renseigne sur l’état énergétique d’un bâtiment et sur les améliorations à apporter. Il permet de mesurer l’efficacité de l’enveloppe de la maison, de la toiture, des fenêtres, des murs, etc. Ainsi l’effica-cité énergétique globale est calculée. En fonction des qualités de l’habitation, bonnes ou faibles, on identifie les moyens pour réduire sa consommation d’énergie», explique Roger Lambert, conseiller énergétique et expert certifié chez Romande Energie.

Pour quelques centaines de francs seulement, la réalisation de ce rapport permet de faire une projec-tion assez précise des économies de consommation en énergie possibles.

«Ces bilans s’adressent à des personnes qui se rendent compte qu’il y a un problème dans leur maison, mais sans arriver à mettre le doigt dessus. Cette étude est la première étape vers une maison plus effi-ciente. C’est la pierre angulaire qui leur permettra de savoir ce qu’ils vont devoir entreprendre afin de rénover leur demeure et qui les aiguillera dans leurs démarches», souligne Xavier Trousseau, product manager chez Romande Energie.

LE DIAGNOSTIC

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rénover sa Maison

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Dossier

Donner une plus-value à son habitation, faire des économies d’énergie et la rendre plus confortable, c’est possible en revoyant son habillage.Mais attention, pas à n’importe quel prix!

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une maison bien isolée, c’est potentiellement 50% de déperdi-tion de chaleur en moins et une facture de chauffage qui baisse

sensiblement. Pour un propriétaire, investir dans ce domaine n’est donc jamais un mauvais calcul. Mais attention, l’isolation d’une maison est aussi un processus com-plexe qu’il faut impérativement confier à des spécialistes pour éviter toute mauvaise surprise. Voici la marche à suivre étape par étape pour réaliser un bon bilan énergétique de sa maison sans se tromper.

La première étape de ce bilan est le calcul de la qualité structurelle de la maison et de sa valeur énergétique. Les données récoltées sont fondées sur un programme réalisé par l’Office fédéral de l’énergie. «Pour connaître l’état des murs, nous nous basons sur les plans de construction et sur une visite du

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dossier isoLation

domicile», souligne xavier Trousseau, product manager chez Romande Energie. Lors de ce rendez-vous, l’expert ausculte le bâtiment, les jointures autour des fenêtres et des portes, l’état de la toiture, et récolte des informations complémentaires impor-tantes. «Lorsqu’il y a déjà eu des transfor-mations, il peut y avoir des différences substantielles entre les plans d’architecte et la situation actuelle», avertit Roger Lambert, conseiller énergétique et expert certifié chez Romande Energie. Une fois ces divers paramètres récoltés, ils sont introduits dans un programme informatique fédéral qui donne une note d’évaluation de A à G et les premières indications en vue d’une éven-tuelle rénovation. Ces critères concernent aussi bien l’enveloppe du bâtiment que ses installations techniques.

en connaissance De cause«Cette analyse renseigne sur la marche à suivre pour la réalisation de travaux, ainsi que sur la façon de s’y prendre. Si la per-sonne le désire, nous pouvons procéder à un rapport complémentaire basé sur les normes SIA – Société suisse des ingénieurs et des architectes. Il indique, par exemple, de manière précise l’épaisseur requise pour la pose d’une isolation qui permettra de rentrer dans une qualité standard, voire Minergie.»

Pour autant, Romande Energie ne se substi-tue pas à un bureau d’architectes ou d’ingé-nieurs. En revanche, ce rapport permet aux propriétaires de s’adresser aux profession-nels en connaissance de cause. «Notre travail est particulièrement utile. Lorsque le propriétaire cherche des entreprises pour ses travaux, il a une idée assez exacte de ses besoins et des moyens existants.

» Les gens font souvent appel à nous lorsqu’ils voient leur facture d’électricité augmenter. Nos visites peuvent les aider à prendre conscience que le problème ne vient pas forcément de la maison, mais directement de leur manière de consommer l’électricité, et leur indiquent les possibilités d’économie qui s’offrent à eux.»

Faire Des choix«Sur les façades ou pour la rénovation d’une toiture, les principes d’une isolation réussie restent toujours les mêmes», déclare Frank Billod, directeur de l’entreprise Billod SA à Romont. Avant de s’attaquer à l’isolation des façades, il faut choisir entre une isolation intérieure ou extérieure (périphérique semi-ventilée ou non ventilée). Ce dernier système, qui consiste à fixer un isolant sur les murs et à le recouvrir d’un crépissage, coûte un peu moins cher mais n’est pas indi-qué pour toutes les constructions. Chaque édifice a des caractéristiques à prendre en compte. «Si les parois sont propres, que le crépissage tient, tout se passera bien. En revanche, si le mur cloque ou qu’il a ten-dance à s’effriter, cela indique un problème d’humidité. Et, avant de songer à isoler, il faudra le résoudre», avertit Frank Billod.

Les perFormancesD’isoLation » Il n’existe pas d’isolation universelle. Il faut une isolation adaptée à chaque

Deux solutions possibles, isoler à l’extérieur ou à l’intérieur. Mais, à l’intérieur ou à l’extérieur, il est impératif que le travail soit fait dans les règles de l’art. Avant d’améliorer l’enveloppe de la maison, il faut procéder à une bonne étude de cette dernière. C’est un domaine qui ne supporte pas l’approxima-tion, il y va de la survie de la construction.

UNE MAISON RESPIRE

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configuration. Mais le principe de base est d’intervenir sur l’enveloppe chauffée du bâtiment», explique Derry Rey, chef de vente chez Saint-Gobain Isover à Lucens. «Il existe deux types d’isolation principale. D’une part les isolations inorganiques, c’est-à-dire minérales – laine de verre et laine de pierre –, qui présentent l’avantage d’être incombus-tibles, et d’autre part les isolations orga-niques essentiellement dérivées du pétrole – polystyrène. Ces dernières à base de produits synthétiques qui supportent l’humidité ont l’avantage de se comporter assez bien à l’extérieur. On les utilise presque toujours dans le cas d’une isolation périphérique crépie. En revanche à l’intérieur de la maison ou pour des isolations semi-ventilées, on privilégiera la laine minérale. Ce type d’isolation souple est assez facile à placer dans des ossatures. Avec un produit organique, l’indice incendie ainsi que sa résistance aux solvants commeaux champignons sont à prendre en compte.»

Des travaux pLutôtconséquentsUne isolation périphérique semi-ventilée permet au revêtement extérieur de respirer. Divers matériaux sont utili s ables. La construction d’un lattage crée une circulation d’air et ainsi, la structure sèche en permanence. Par-dessus le lattage, on peut poser du fibrociment, de l’ardoise, des tuiles en terre cuite, du bois ou du métal. Ces travaux restent plus conséquents, mais offrent de nom-breuses possibilités esthétiques. Sur certaines isolations, en laine minérale compressée prévue à cet effet, du crépi peut être posé directement. Au niveau thermique, les deux principes se valent. Le matériau et son coefficient isolant définissent l’épaisseur nécessaire. Tous les systèmes sont bons, reste à savoir lequel est le plus adapté au bâtiment, au budget et aux désirs. Aujourd’hui, face à la diversité des matériaux disponibles, on ne peut plus se contenter de donner des indications générales», souligne Frank Billod.

L’amélioration de l’isolation peut influencer le degré d’humidité dans la maison, en particulier lorsqu’on change les fenêtres et les stores. Avec cette nouvelle enveloppe, on crée comme un thermos parce qu’on a fermé les entrées et les sorties d’air, de chaleur et d’humidité. «Dès que l’on étanche et isole un bâtiment, on intervient sur sa physique. Avant l’isolation, la maison se ventilait toute seule», explique Frank Billod. «Dans toutes les maisons isolées, il est impor-tant de renouveler l’air chaque jour.»

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dossier isoLation

un toit, ça ne s’improvise pasEn matière de toit, les principes restent les mêmes. Une bonne ventilation entre la couverture du toit et la sous-toiture est essentielle. «Un toit a normalement une sous-toiture pour l’étanchéité qui permet de protéger la charpente des infiltrations d’eau. Isoler un toit est un travail qui demande du soin et qui ne s’improvise pas, déclare le spécialiste. L’autre pièce maîtresse de l’isolation d’un toit est le pare-vapeur qui va empêcher la vapeur d’eau de migrer et de condenser dans l’isolation. Mal posé, on est certain de connaître des problèmes.» «L’air chaud de l’intérieur, qui contient de l’humidité, ne doit pas se retrouver en contact avec l’air froid de l’extérieur. Ces pare-vapeurs, aussi appelés membranes climatiques, créeront cette étanchéité à l’air indispensable», souligne Derry Rey.Si les combles ne sont pas habités, on peut isoler le plancher du sous-toit. Mais on risque un problème physique, avec un volume d’air stagnant et humide dans la charpente. «Dans un cas comme celui-ci,

nous avons posé des fenêtres à ouvrant électrique dans le toit avec un système de télécommande permettant de ventiler les combles tous les jours automatiquement. Il existe aussi des tuiles aux formes parti-culières qui permettent une ventilation ou des isolations en cellulose (papier) floquée. Un système qui se comporte différemment et qui peut s’avérer plus simple dans certaines conditions. «En matière de construction, le meilleur marché à tout prix peut finir par coûter cher. Des travaux mal réalisés apporteront de mauvaises surprises», rappelle l’entre-preneur avant de donner un dernier conseil. «Mieux vaut s’adresser à des entreprises connues. Avant d’engager un

Avant de poser le bon matériel au bon endroit, on va aussi s’intéresser à la valeur U de l’en-semble. En effet, pour obtenir des subventions, cette valeur doit être au-dessous de 0.2. Une donnée non négligeable lorsqu’on sait qu’il faut compter entre 100 et 200 francs le m2 pour rénover l’enveloppe du bâtiment et que, pour une maison de 100 m2 au sol, la surface à isoler sera de quelque 300 m2. Chez Isover, on conseille de passer par un entre-preneur. «En ce qui concerne les murs et les fenêtres, les travaux sont complexes. Ils néces-sitent de véritables connaissances techniques et l’appui de professionnels.»

OBTENIR DES SUBVENTIONS

«En matière de construction, le meilleurmarché à tout prix peut finir par coûter cher.Des travaux mal réalisés apporterontde mauvaises surprises.»derry rey, Chef de vente Chez saint-goBain isover

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artisan, on peut lui demander quels travaux il a déjà réalisés et appeler ses clients pour se renseigner.» Il est possible d’intervenir facilement sur les plafonds des caves. Mais il faut conserver l’aération des sous-sols. «Isolée ou non, une cave doit être ventilée. Si elle ne l’est pas, l’humidité monte dans les murs par capillarité et la pose d’une isolation ne résoudra jamais ce problème. Les bâtiments doivent être sains avant la pose», avertit Derry Rey. «Le choix de l’isolation va dépendre de l’état général de la maison», souligne encore le spécialiste.Avec une isolation périphérique ou une façade ventilée on arrive à une très bonne valeur thermique U (lire encadré). Des performances que l’on retrouve pour les fenêtres et leurs profils. Mais rien ne sert de poser des verres aux résultats remar-quables si le travail est mal réalisé.

une étanchéitésans reproche«Lors d’une rénovation, la valeur du raccor-dement est aussi importante que la qualité

de la fenêtre. S’il est mauvais, malgré une fenêtre performante avec des spécifications aux normes actuelles, il y aura des déper-ditions. Sur l’exécution, il faut être sans pitié», avertit Erwin Egger.Pour prévenir des infiltrations d’eau, empê-cher les entrées d’air et les fuites de chaleur, l’étanchéité doit être parfaite horizontale-ment et verticalement. Ce conseil vaut égale-ment lors d’un changement de fenêtres de toit et de l’installation de nouveaux stores dont il faut isoler correctement les caissons. La technologie des fenêtres a fait un grand bond en avant. «Dans les années 50, les premières fenêtres en PVC comportaient peu de chambres comprenant de l’air. Aujourd’hui, elles en comptent six ou sept. Ces véritables coussins d’air remplissent un rôle d’isolation thermique et phonique extrêmement important. Sur les fenêtres triples, il y a une chambre de plus et les armatures métalliques ont été remplacées par des composites. Ce sont des polymères Rau-Fipro® qui ont une résistance méca-nique équivalente à l’acier», se réjouit Erwin Egger. Ces fenêtres triples présentent donc

des qualités encore sensiblement meil-leures que les modèles en double vitrage.

une imperméabiLitéà toute épreuveUne fenêtre en PVC est complètement imperméable. Mais, pour diminuer l’humi-dité ambiante et éviter la formation de moisissures, il existe des systèmes de fenêtres ventilées. De petites aérations sont positionnées sur le pourtour de la fenêtre. Astucieux, certains systèmes permettent une aération lorsque la pression atmosphé-rique est normale et se ferment lorsque la pression du vent dépasse 100 pascals. Une fenêtre en bois est plus perméable. Le bois travaille et rend la fenêtre moins étanche. «Du point de vue de la physique du bâti-ment, c’est positif.» Pour le directeur, la meilleure méthode pour éviter l’humidité est d’ouvrir: «L’aération est particulièrement importante dans les constructions actuelles. La maison doit être aérée tous les matins pendant une quinzaine de minutes, idem le soir. La perte de calories est minime.» E

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VOS pAnnEAUx SOLAIRESSOnT-ILS BIEn ASSURÉS?Les coups de vents, la grêle, des chutes de neige importantes peuvent endommager des installations solaires. Commentprévenir les risques? Réponse vaudoise auprès de l’Etablissement Cantonal d’Assurance.

TExTE: THIERRy VIAL

PHOTO: VANINA MOREILLON

Tous les météorologues le confirment, le réchauffement clima-tique aura pour consé-

quence d’augmenter les catas-trophes naturelles à l’avenir. Cela, alors même que le nombre de panneaux solaires installés sur les toits connaît une pro-gression rapide. Dans ces conditions, comment être sûr que son installation personnelle dispose d’une assurance adé-quate? «Lorsqu’il s’agit d’une nouvelle construction, la com-mission d’estimation de l’Eta-blissement Cantonal d’Assu-rance vient évaluer la valeur globale du bâtiment, explique Rafael Stuker, responsable de la

à la montagne, le prix reste le même», rappelle le spécialiste. Mais attention, l’ECA ne peut pas couvrir un bien immobilier en dehors du territoire vaudois. En Valais par exemple, l’assu-rance n’est pas obligatoire; il faudra donc se renseigner auprès d’une assurance privée.Et mieux vaut prévenir que guérir. En effet, le 23 juillet 2009, la grêle a provoqué plusieurs centaines de si-

nistres dans le canton de Vaud. «La grêle consti-

tue le principal

facteur de risque pour les panneaux solaires», confirme Jean Desarzens, responsable des sinistres à l’ECA. A cette occasion, les collecteurs ther-miques tubulaires ont été particulièrement touchés et percés, car ils sont beaucoup plus fragiles que les panneaux thermiques ou photovoltaïques, plats. Dorénavant, les panneaux tubulaires ne sont plus assurés contre les éléments naturels; seul le risque incendie subsiste. «Aujourd’hui, les panneaux installés en Suisse doivent répondre à des normes de résistance à la grêle élevées pour prétendre obtenir une garantie en cas de sinistre naturel. Mais attention tout de même, pré-vient Jean Desarzens, la neige et le vent ont malmené les pan-neaux solaires dans le Pays-d’Enhaut et dans les Préalpes vaudoises durant l’hiver dernier. Des panneaux ont alors été arrachés par les vents violents ou détruits par le poids de la neige/glace. On peut en déduire que si les panneaux plats sont plus résistants, la fixation de l’installation au support métal-lique reste souvent défaillante; des nouvelles normes pour-raient être exigées dans ce domaine prochainement sur le plan suisse. La technologie se développera encore en tenant compte des expériences re-cueillies auprès de tous les intéressés.»» La couverture d’assurance s’étend au dommage matériel des panneaux solaires plats, à l’exception du préjudice écono-mique résultant d’une perte d’énergie consécutive à un événement assuré», précise encore Jean Desarzens. E

Rafael Stuker,responsable dela communicationde l’ECA.

communication de l’ECA. Les panneaux sont alors pris en compte dans l’estimation et assurés.» La prime de base pour une habitation s’élève à cin-quante centimes par tranche de mille francs et il y a une fran-chise de CHF 200.– en cas de sinistre éléments naturels. En re-vanche, pour un propriétaire qui pose une installation solaire sur une maison déjà existante, il lui incombe de prévenir lui-même l’ECA, immédiate-ment. «Qu’il s’agisse d’une maison en plaine ou d’un chalet

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sans fiL Le ContrôLe au Bout des doigts

LA DOMOTIqUEInTELLIGEnTEEST à nOS pORTES

Innovante, la domotique DI gère le chauffage grâceà la programmation d’une interface sur une pompeà chaleur. La domotique dite intelligente permet aussid’installer des interrupteurs sans fil ni batterie. Testéet approuvé sur le concept constructif Cube. Notre enquête.

MARy-LUCE BOAND COLOMBINI

Al’enseigne de la «troisième révolution industrielle» selon la théorie de Jeremy Rifkin, la production d’énergie est non

plus centralisée mais distribuée. Si bon nombre de concepteurs, d’ingénieurs et

d’architectes s’y sont attelés, les construc-tions solaires à énergie positive Cube vont encore plus loin. Grama Concept, formé d’un groupe pluridisciplinaire, introduit la domotique intelligente DI dans ses nouvelles constructions. Le bureau d’étude Jean Chate-lain et le bureau d’ingénieurs Voisard&Migy en témoignent: «Ces systèmes de contrôle

domotiques garantissent la gestion d’une multitude d’équipements dans la maison: éclairage, chauffage, système d’alarme, stores motorisés, équipements audio vidéo, etc. peu importe où vous vous trouvez. Avec votre téléphone intelligent, votre tablette tactile ou internet, il est possible de gérer le tout à distance», commente Jean Chatelain.

MAIS C’EST QUOI ExACTEMENTLA DOMOTIQUE?L’ingénieur valaisan xavier Aymon répond à toutes nos questions.La méthode domotique permet de gérer et de visualiser toutes les techniques que l’on trouve dans une maison à savoir la lumière, les ouvrants, le chauffage, la ventilation, la gestion des consommations, la sonorisation, la télé, le système d’alarme, l’arrosage auto-matique, le contrôle des écrans de veille. La difficulté est d’intégrer toutes ces techniques sur une interface utilisateur unique, comme l’iPhone, l’iPad, Androide, le PC. La domo-tique offre à la fois confort d’utilisation et économies d’énergie.

Quels sont les avantages de la domotique dans une maison Cube sans consommation d’énergie?En enregistrant les données énergétiques, il est possible de les visualiser, de les observer, de les calculer et donc de mieux les gérer. L’architecte Jean Chatelain nous a mandatés pour mettre au point plusieurs techniques novatrices. La première consiste à installer des interrupteurs sans fil ni batterie, donc sans gainage ni câble électrique. C’est un avantage conséquent pour Cube dont les parois intérieures sont modulables. Cette technologie sans fil est aussi très prisée dans les projets de rénovation. Nous gérons aussi la lumière en tout, en rien ou en variation, les stores, le système d’alarme, la surveillance

IsToCkphoTo

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vidéo, l’exploitation de la récupération de l’eau de pluie, une station météo, le comp-tage de l’énergie solaire et la ventilation.

Et qu’en est-il de la gestion du chauffage?C’est notre principale innovation dans le concept Cube. Dans un premier temps, nous avons programmé une interface sur la pompe à chaleur pour obtenir toutes les données techniques de son fonctionnement et de sa régulation. La difficulté dans le réglage d’un chauffage au sol est de pouvoir contrôler très précisément l’inertie, entre le moment où la consigne est donnée, jusqu’au ressenti des effets. Si vous ajoutez à cela l’apport de chaleur naturelle par les baies vitrées, vous aurez un réglage souvent faussé! Notre parade contre l’inertie étant l’anticipa-tion, nous intégrons, sur l’automate pro-grammable (intelligence du système), les prévisions météorologiques à cinq jours. Grâce à un algorithme que nous avons développé, nous contrôlons la PAC en lui ordonnant de fonctionner ou non, selon les prévisions météo.

Comment mesurez-vous des valeurspour pouvoir économiser l’énergie?Pour appréhender des économies d’énergie, il faut pouvoir visualiser l’évolution des valeurs calculées sur des courbes. Nous mesurons le courant consommé au niveau de l’entrée de la maison, le courant produit par les panneaux solaires, la consommation de la pompe à chaleur, les températures des différents étages de l’habitat, la température et la luminosité extérieures, les températures des différents circuits hydrauliques de la maison. Toutes ces données sont enregistrées automatiquement sur une carte flash, sous forme de fichier Excel, exploitable par l’architecte.

C’est un travail de titan, quels en sontles coûts?Le prix dépend naturellement du nombre de techniques intégrées. Plus il y en a, plus le retour sur investissement se fera rapidement. Il faut compter entre 2 et 8% de son budget de construction. Une offre budgétaire permet de faire le bon choix avant de commencer les travaux. Bien des personnes sont surprises

A travers une tablette, un PC ou un téléphone,chacun peut contrôler à distance son chauffage,sa ventilation, la télé, le système d’alarme,l’éclairage et toutes les techniques que l’on trouvedans une maison.

«La domotiqueintel ligente DIconstitue la distri-bution robotiqueavec une instal-lation électriqueen araignée quipermet le contrôlede tous les consom-mateurs élec-triques à traversun raccord internet.»Jean ChateLain, arChiteCte

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H A B I T E R C O M M E O N R Ê V E

Présente :

Partenaires médias

2 au 10 mars 2013Expo Beaulieu Lausanne

semaine 12h-20hweek-ends 10h-18h

www.habitat-jardin.ch

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par les prix raisonnables de la domotique. Par ailleurs, l’architecte a engagé de l’argent dans ce concept. C’est un projet remarquable, car il cherche à comprendre le fonctionnement énergétique de Cube. Nous avons investi énormément de temps d’ingénierie dans ce projet, car nous sommes certains que la gestion de l’énergie est et deviendra très importante dans les futures constructions individuelles et collectives.

Votre formation et vos expériences d’ingé-nieur EL-hES-UTS vous portent au faîte des évolutions techniques, sur quoi travaillez-vous actuellement?

Nous suivons de très près l’évolution des différentes techniques LED et développons des interfaces utilisateurs sur iPhone et Android, qui permettent par exemple de piloter des LED RGB (Red Green Blue) depuis son portable. Nous sommes égale-ment très actifs dans le domaine de la lu-mière, dessinons et fabriquons des lumi-naires contemporains équipés de LED qui sont actuellement en vente dans les maga-sins de mobilier contemporain en Suisse.

DES CUBES PASSIFSLancé en 2002, le concept Cube se posi-tionne comme une maison sans consomma-

caractéristiques De La maison cube certiFiée minergie

• Consomme moins de 10 kWh par m2/an pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire.

• Construction en ossature mixte bois- métal sur un radier en béton, sans élément porteur dans le volume chauffé.

• Enveloppe thermique de plus de 24 cm d’isolation.

• Fenêtres avec verres triples et une baie vitrée sur toute la hauteur du bâtiment orientée sud (+/-45°).

• Revêtement de façade au choix: éternit, bois, aluminium, acier, crépi.

• Toiture inclinée industrielle avec possibilité de récupération d’eau de pluie.

• Chauffage au sol. • Ventilation douce avec filtre à

poussières à double flux. • PAC, panneaux solaires photovol-

taïques ou mode éolien ou hydraulique.• Une citerne de stockage des eaux

de pluie et un gestionnaire d’eau. • Estimation coût de base sans équipe-

ments: 530 000 TTC. • Domotique Intelligente.• A venir, un système de stockage

de l’énergie électrique (actuellement à l’état expérimental).

tion d’énergie. Préfabriquées en atelier et montées rapidement avec des matériaux de très bonne qualité, les habitations sont labellisées Minergie. En clair, avec des panneaux solaires photo-voltaïques, l’énergie électrique produite est injectée dans le réseau qui totalise l’énergie de chauffage nécessaire durant un an. Au niveau constructif, l’ossature et les principaux éléments porteurs fabriqués en acier atteignent une grande portée. Implantées et orientées stratégiquement, les façades à hautes performances sont entièrement étanches à l’air, pourvues d’une isolation thermique de plus de 24 cm d’épaisseur. La chaleur est récupérée à travers une ventilation contrôlée. Une pompe à chaleur de type air-eau produit la chaleur distribuée au sol. «La consomma-tion énergétique est diminuée de 80% par rapport à une maison traditionnelle neuve. De plus, durant l’été, des protections so-laires automatiques conservent l’air ambiant à une température agréable. L’aménage-ment intérieur d’une construction Cube est modulable pour anticiper des transforma-tions ultérieures. Les coûts de base sans équipements s’élèvent à 380 000 francs au niveau de l’enveloppe, y compris les installa-tions techniques. L’équipement intérieur à 150 000 francs. En outre, le montage est simple, un client peut lui-même faire les travaux de doublage», détaille Jean Chatelain.Et de poursuivre: «Depuis 2002, nous nous appliquons à moduler sans complication l’organisation des plans en fonction des besoins, à construire des bâtiments auto-nomes énergétiquement et, depuis cette année, à y intégrer la domotique intelligente DI. C’est une véritable révolution qui ouvre une nouvelle dimension dans le monde de la construction, mais aussi de l’urbanisation et de la mobilité qui permet d’optimiser l’énergie consommée. Par ailleurs, le concept Cube relève d’une architecture contempo-raine adaptée aux modes de vie d’aujourd’hui. On peut construire sain et esthétique!» En conclusion, j’ajouterai que, dans le domaine de la rénovation, il serait intéressant d’accompagner les compteurs électriques traditionnels d’un système d’automate qui permettrait de donner des informations sur la production et la vente du courant. Par ailleurs, celui-ci pourrait nous donner des informations sur une éventuelle amélioration de l’efficience énergétique, il pourrait déceler d’ou vient le problème en premier lieu.» A suivre… E

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Présente :

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www.habitat-jardin.ch

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ConCours Watt d’or 2013

L’OFFICE DE L’ÉnERGIE pRIMECInq RÉALISATIOnS à hAUTE pERFORMAnCE ÉnERGÉTIqUELe 13 janvier prochain, le rideau se lèvera sur les cinqlauréats du Watt d’Or 2013, lesquels proposent lesmeilleures performances énergétiques réalisées en Suisse. Retour sur cet événement chapeauté par l’OFEN.

MARy-LUCE BOAND COLOMBINI

L’Office fédéral de l’énergie OFEN a lancé en 2006 le prix Watt d’Or. A titre honorifique, il récompense cinq projets réalisés sur sol suisse

par des personnes et des organisations actives, conformément aux critères deman-

dés, et qui défient, par leur innovation, la problématique des émissions de CO2. Mais ne reçoit pas le Watt d’Or qui veut, certains critères sont à respecter dans cinq catégories précises. La première concerne la «Société» soit les organisations, les per-sonnes, les écoles, les pouvoirs publics, les coopérations. En 2011, le projet genevois

«Libellules – une nouvelle lumière» avait été primé pour son action d’aide aux habitants d’une barre HLM de Vernier. Ceux-ci ont été guidés pour apprendre à consommer mieux et moins d’électricité. Un mot d’ordre simple et facilement compréhensible avait été rédigé par les Services industriels de Genève (SIG) dans le cadre de son programme éco21 et par la Ville de Vernier. Leur slogan: «Economiser l’énergie, c’est aussi faire des économies tout court» a ainsi porté ses fruits. Dans la catégorie «Technologies énergétiques, appareils et installations», un autre projet romand a été récompensé par le jury en 2012. Un cordon lumineux à lampes LED anime la Rade de Genève, restituant les caractéristiques

90% de consommation d’énergie en moins pour la Radede Genève illuminée par des LED. Prix 2012 dans la catégorie «Technologies énergétiques, appareils et installations».

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d’une ampoule à filament. Les Services de l’énergie, de l’aménagement urbain et de la mobilité de la ville ont réagi à l’interdiction des ampoules à incandescence en développant une lampe LED révolutionnaire dont l’effet lumineux est identique à celui d’une lampe à incandescence classique. Depuis le mois de novembre 2010, 4200 LED illuminent ce cordon, également primé au Salon des inven-tions de Genève. La consommation d’énergie a baissé de 90%, tout en optimisant l’em-blème nocturne de la Cité de Calvin.La catégorie «Energies renouvelables» porte, comme son nom l’indique, la part belle aux ressources qui contrent le réchauffement climatique, les énergies fossiles et leur flambée des prix, le nucléaire, les déchets radioactifs, etc. Le Centre de biomasse de Spiez en Oberland, en collaboration avec Energie AG, Dr. Eicher+Pauli AG a relevé le défi en 2012, en valorisant les déchets avec des économies de centaines de milliers de litres de mazout et en produisant du compost de haute qualité. «La mobilité économe en énergie» exige des participants que leur réalisation contribue à

rouler plus intelligemment avec des véhicules et une gestion optimisée. Zermatt est au firmament depuis cette année avec son nouveau système d’élimination des déchets. «Alpenluft» de la société System-Alpenluft AG répond aux contraintes du village par le transport des déchets via des chariots éléva-teurs latéraux électriques, alimentés par deux centrales hydrauliques des Services indus-triels de la commune. Les déchets sont compressés directement sur place par des microconteneurs à presse atteignant 80% d’économie d’énergie.Le premier hôtel des Alpes à énergie positive a également été primé pour ses capteurs solaires, l’utilisation de la chaleur produite par l’exploitation du funiculaire de proximité, une installation photovoltaïque placée le long des voies ferrées et des sondes ther-miques.

Muottas Muragl est le premier hôtel des Alpesà énergie positive Prix 2012 pour «Bâtimentset espace». Une série de panneaux solaires longele rail d’accès du train.

«Alpenluft» Prix 2012 pour «La mobilité économeen énergie» transporte des déchets via des chariots élévateurs latéraux électriques, alimentés par deux centrales hydrauliques des SI.

Muottas Muragl s’est ainsi hissé en tête dans la catégorie «Bâtiments et espace». Principaux acteurs: architectes et ingénieurs Fanzun AG, société Bergbahnen Engadin St. Moritz AG.Si le projet d’avion solaire Solar Impulse avait été élu «Prix spécial du Jury» en 2011, c’est l’entrepreneur Walter Schmid qui a remporté le dernier trophée pour l’ensemble de son œuvre. Pionnier en économie d’énergie, il a équipé les premières maisons suisses de capteurs solaires dans les années 1970. L’inauguration de son nouveau bâtiment Umwelt Arena l’été passé, présentait une des plus grandes installations photovoltaïques de Suisse, d’une surface de 5300 m2.

QUELS SONT LES CRITèRES POURREMPORTER LE wATT D’OR 2013?Les réalisations et les transformations inno-vantes se distingueront si leur progrès est notable par rapport à l’état antérieur de la technique. Leurs avantages énergétiques doivent aller dans le sens de la politique énergétique suisse.«Les projets ne doivent pas seulement en-thousiasmer les experts, mais doivent être compréhensibles et passionnants pour le grand public. Le Watt d’Or doit contribuer à faire connaître ces projets, et les personnes qui sont derrière, à un large public. Reprises à grande échelle, ces idées favoriseraient de manière importante à un avenir énergétique sûr et respectueux de l’environnement», précise Matthieu Buchs, porte-parole de l’OFEN.Il faudra attendre le 13 janvier prochain pour que le nom des lauréats du Watt d’Or 2013 soient dévoilés par les représentants de l’OFEN. Gageons que les Romands monte-ront une nouvelle fois au front à cetteoccasion. Plus d’infos dans notre prochain numéro. E

La distinction watt d’Or est décernéechaque année depuis 2006, au début janvierpar l’Office fédéral de l’énergie OFEN.

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haBitat soCiaL et éCoLogique

qUAnDUn IMMEUBLESE MET AU VERT

Ecologiquement et socialement durable, la coopérative Equilibre a intelligemment misé sur les économies à tous les étages, des coûts de construction et d’exploitationà la simplicité des matières.

SyLVIE ULMANN

Construire un immeuble sociale-ment et écologiquement du-rable, tel est le terreau dans lequel la coopérative Equilibre

trouve ses racines. Planté à Confignon, en bordure de campagne, à six kilomètres du centre-ville de Genève, son bâtiment de treize appartements, du six au trois-pièces genevois, est entouré de verdure. «Quand on rentre chez soi, on se sent en vacances», résume Ralph Thielen, vice-président

d’Equilibre, qui nous accueille sur le balcon de son six-pièces. Légèrement décalé sur l’avant de la coursive qui relie tous les appartements de l’étage, l’endroit incarne la dimension conviviale des lieux: «Cette disposition permet d’avoir facilement une conversation avec ses voisins du dessus ou du dessous», explique-t-il. Tout est parti d’une envie: en 2005, huit familles qui préféraient «payer des loyers pour financer les coûts d’une construction qu’[elles auraient] choisie plutôt que les moquettes des promoteurs», comme résumé

sur le site de la coopérative, se mettent en quête d’un terrain. Denrée rare dans le canton du bout du lac! Très vite, il apparaît que pour avoir une chance de s’en voir octroyer un par l’Etat, la meilleure solution est de créer une coopérative et d’entrer au Groupement des coopératives d’habitation genevoises (GCHG). Cette instance est l’interlocuteur principal de l’Etat pour obtenir un terrain. Fin 2007, une parcelle est attribuée, à partager entre trois coopéra-tives. Equilibre et l’une de ses voisines s’entendent sur le choix des architectes – Stéphane Fuchs, du bureau ATBA (lire son interview dans Efficience 21 No 1) et Thomas Huber. La troisième se décide pour une autre option, mais, pour des raisons écono-miques, les trois bâtiments seront réalisés en un seul chantier, échelonné entre octobre 2009 et mars 2011. «Nous avons choisi le bureau ATBA pour sa sensibilité écologique

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et sa maîtrise des coûts, un point important pour une petite coopérative comme la nôtre», souligne Ralph Thielen. Ce choix a également rassuré la Banque alternative, qui a prêté une partie des 5 150 000 francs néces-saires pour que le projet sorte de terre.

MINERGIE P ET ÉCOLOGIE COMME PRIORITÉSDès les débuts, les priorités de la coopérative avaient été fixées très clairement: les bâti-ments devaient correspondre aux standards Minergie P et être construits en matériaux écologiques. «Les murs sont constitués de panneaux de bois plein d’une épaisseur de 10 cm. La structure porteuse, également en bois, est apparente. L’isolation a été réalisée en ouate de cellulose de 35 cm sur laquelle 5 cm de laine de roche ont été ajoutés, puis du treillis et un crépi. Un bardage en bois était malheureusement hors de nos moyens. » Nous avons toujours fait attention à l’énergie

grise et travaillé autant que possible avec des fournisseurs locaux. Les panneaux de bois sont fabriqués dans une usine autrichienne, avec de l’épicéa provenant de Suisse, d’Au-triche et d’Allemagne, car hélas personne ne réalisait ce genre de panneaux en Suisse. Les façades ont été préfabriquées en atelier par sections de 10 mètres, ce qui a ensuite permis de monter la maison comme un mécano.» «Les trois étages ont été réalisés très rapidement, en cinq ou six semaines, ce qui a permis de rattraper une partie des plus-values occasionnées par les surcoûts du bois», explique le vice-président d’Equilibre.Côté aménagements et finitions, les cuisi-nières sont à gaz, les peintures à base d’eau, de caséine et de pigments naturels. Tous les meubles, notamment dans les cuisines, ont été traités avec des huiles naturelles. Au sol, une chape de béton teintée après ponçage et lissage a également permis de réaliser d’importantes économies par rapport à l’option parquet en bois. Etant donné l’omni-présence de cette matière, les habitants se félicitent de ce choix.

PREMIèRE SUISSE DANS LES wCMais c’est aux WC qu’Equilibre a fait sa révolution. «Nous sommes l’un des pre-miers bâtiments en Suisse à être entière-ment équipé de toilettes sèches, relève Ralph Thielen. Tout est mélangé à des copeaux et atterrit dans une cuve. Chaque appartement a la sienne. Nous pensions obtenir de grandes quantités de compost. Mais finale-ment, nous en avons moins que prévu: juste assez pour nourrir les haies et les arbustes!» La faute au système de lombricompostage, qui fonctionne très bien! Conséquence de ce choix radical, les eaux grises ne contiennent pas d’urines et peuvent donc être épurées dans un simple bassin de phytoépuration après un passage dans un décanteur-dégrais-seur. Le bassin, qui mesure 3 mètres sur 15, renferme une épaisseur de 80 cm de gravier, planté de roseaux dont les racines assurent le travail d’épuration. «L’autoépuration est interdite, mais Equilibre a pu obtenir une dérogation comme projet pilote. Il nous a tout de même été demandé de réaliserune connexion de secours au réseau,que nous avons d’ailleurs utilisée au départ, car l’aménagement du bassin avait pris du retard», se rappelle Ralph Thielen.Et la récupération de l’eaude pluie? «Nous étions arrivés au bout des plus-values écologiques», soupire-t-il,

avant d’ajouter que «les toilettes sèches répondent en grande partie à cette ques-tion». Les eaux du toit circulent dans le jardin le long de deux rus et remplissent des vasques temporaires. Celle du garage à vélos permet, par exemple, d’irriguer le potager. «Le bilan de notre première année est prometteur: nous ne consommons que 60 litres d’eau par jour et par habitant, soit 100 de moins que la moyenne suisse», se félicite-t-il. Il poursuit: «Pour le chauffage, nous en sommes à 26 kWh par m2 par an alors que nous visions les 25. Et notre consommation d’énergie est de 29 kWh par m2 par an, soit juste au-dessous du standard Minergie P, qui est à 30.» Les charges de chauffage s’élèvent finale-ment à 7 francs par pièce et par an, contre 30 francs dans un bâtiment ordinaire.Le toit du bâtiment est habillé de 144 m2 de panneaux photovoltaïques produisant théoriquement 20 000 kWh par an – une valeur dépassée en 2011, à 23 500, grâce à un ensoleillement optimal. Ils couvrent 80% de la consommation totale de l’im-meuble, communs – une salle de réunion et une chambre d’amis – et ventilation double-flux compris, soit 100% des besoins des ménages.Côté mobilité, Equilibre a joué la créativité. Les coopérateurs n’ont délibérément pas construit de parking, souhaitant privilégier l’autopartage. «Les habitants du quartier ont eu peur des voitures-ventouses, mais au final ce sont celles des immeubles voisins, dont les familles possèdent souvent deux voitures, qui squattent les places publiques», sourit Ralph Thielen. Ils se partagent donc quatre véhicules, parqués sur des places louées, selon un système inspiré de Mobility: «Nous ne facturons que les kilomètres, à 50 cen-times, et il est possible de les réserver pour de longues durées, jusqu’à deux semaines. Nous n’avons rien imaginé de très compli-qué, cela marche très bien avec un simple classeur!» Une solution qui pourrait bien faire des petits. E

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éCLairage Choisir sa LuMière

COMMEnT TROUVERLA BOnnE AMpOULEDepuis ce mois deseptembre, les ampoulesà incandescence sontinterdites en Suisse. Cequi ne sonne pas pourautant le glas d’un éclairage agréable, à condition de bien choisir leurs rempla-çantes. Nos conseils.

SyLVIE ULMANN

Pour commencer, pas de précipita-tion. Vous utilisez encore des ampoules à incandescence pour vous éclairer? Inutile de les chan-

ger immédiatement si elles fonctionnent, car «chacune d’entre elles a nécessité de l’énergie et de la matière pour sa produc-tion. Par ailleurs, elles ne brillent pas plus de mille heures. Le plus rationnel est donc de les laisser finir leur vie là où elles sont et de les remplacer ensuite par une vraie ampoule économique», explique Frederik Chappuis, conseiller Eco21 aux Services industriels genevois (SIG).C’est ici que les choses commencent à se compliquer, car les mentions figurant sur les emballages sont facilement trompeuses. Ainsi, les fabricants utilisent l’expression «Halogene Energy Saver» pour désigner des ampoules certes moins gourmandes en énergie que de vraies halogènes, mais ne consommant que 20% de moins que l’une de leurs cousines à incandescence. Elles sont donc condamnées à disparaître vers 2015, lorsque la législation se durcira. «Le problème des halogènes est que suivant le type d’ampoule, il est impossible de lui substituer un autre modèle. Par conséquent, dans certains cas, si vous possédez par exemple un lampadaire sur pied avec une

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ampoule crayon, la seule issue sera... de changer de lampe», précise notre spécialiste.

650 LUMENS POUR 60 wATTSSi c’est à votre bonne vieille ampoule à incandescence de 60 watts que vous devez trouver une «successeure», deux solutions réellement éco existent: les modèles fluo-compacts – 70 à 80% d’économie à la clé – ou les LED, qui permettent d’économiser encore davantage d’énergie. Des équiva-lences figurent sur les emballages, mais il faut savoir que les fabricants se sont enten-dus pour adopter une règle théorique de 1 pour 5. Résultat, sur le papier, un nouveau modèle 12 watts devrait correspondre à un ancien de 60. Hélas, «trois fois sur cinq, la puissance est moindre et l’acheteur est frustré», relève Frederik Chappuis. La faute à l’unité employée, qui ne devrait pas être en watts – unité de mesure de puissance –, mais en lumens (lm), unité de mesure du flux lumineux. Bonne nouvelle, celle-ci figure de plus en plus souvent sur les emballages. Le chiffre à retenir est donc que 60 watts (incandescence) correspondent à 650 lumens.

COMMENT ÉVITER LA LUMIèRE D’HôPITALToujours au rayon chiffres, trouver une ampoule produisant une lumière d’une teinte qui vous convient demande de l’atten-tion. La palette s’étend du blanc froid au blanc et au blanc chaud. Dans une habita-tion, le premier est à proscrire, car il évoque l’atmosphère d’un hôpital. Si vous souhaitez conserver la même ambiance qu’avec votre ancienne ampoule non économique, c’est vers le chaud qu’il faudra vous tourner. Pour un éclairage rappelant la lumière du soleil, optez pour un blanc neutre. Celui-ci sera idéal dans une salle de bains, un

dressing ou un espace de travail, le rendu des couleurs étant équivalent à ce que vous verrez à l’extérieur. Aucun risque donc de sortir trop maquillée ou avec une chaussette marine et une noire. Ces informations figurent normalement sur le paquet, expri-mées en degrés Kelvin (K). 6000 degrés Kelvin correspondent à une lumière froide (bleutée), 2000 à du rouge-jaune, la couleur des anciennes ampoules à incandescence se situant vers 2700 degrés Kelvin.

à CHAQUE AMPOULE SA FONCTIONReste maintenant à départager LED et fluocompactes. Un choix déterminé par l’utilisation que vous prévoyez pour votre ampoule. Les LED supportent sans broncher allumages et extinctions régulières et, aussitôt allumées, elles donnent immédiate-ment toute leur puissance. Elles sont donc parfaites pour éclairer un lieu de passage comme un escalier, un couloir, une cave ou un cellier. Les fluocompactes, pour leur part, n’apprécient pas les allumages et les extinc-tions réguliers et n’expriment toute leur puissance qu’après une minute pour les modèles d’entrée de gamme, les plus perfor-mants s’allumant plus rapidement. Elles seront idéales pour un éclairage d’ambiance au salon ou dans une chambre. Bon à savoir, quelle que soit l’option choisie, ces ampoules sont maintenant disponibles dans toutes les formes et toutes les tailles, tout en restant 10 à 20% plus volumineuses que leur équivalente à incandescence. Tenez-en compte si celle-ci était déjà à l’étroit dans votre luminaire. Autre bonne nouvelle, leur tube inesthétique est généralement masqué par une cloche de verre. Enfin, si votre lampe est munie d’un variateur, cherchez la mention «dimable» sur l’emballage. Le choix permettant une telle utilisation est encore restreint, mais les modèles existent. E

Les ampoules fluocompactes contiennent du mercure. Comme une pile, manipulez-les avec précaution et recyclez-les lorsqu’elles sont hors d’usage. Les 95% de leurs composants – dont le mercure – peuvent être valori-sés. Par ailleurs, il faut noter que cette substance est employée ici sous sa forme solide. Si l’ampoule se casse, le mercure se figera aussitôt. Le fait d’aérer la pièce et de rassembler les déchets dans un sachet que vous appor-terez au magasin ou à la déchèterie suffit à éloigner tout danger.Une autre controverse porte sur les champs magnétiques dissipés par les ampoules fluocompactes. Comme tous les appareils électriques et électro-niques, du sèche-cheveux au téléphone portable, elles en émettent, en effet, ce qui peut gêner les personnes particuliè-rement sensibles. Si c’est votre cas, ou pour vous prémunir d’éventuelles nuisances, placez-les à plus de 30 cm de votre tête. A cette distance, on ne décèle pratiquement plus de champ électromagnétique.

pASVERTES,LES AMpOULES ÉCO?

Ampoule à incandescence. Ampoule économique. Ampoule halogène. LED.

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mobiLiTÉ

Les Deux GÉAnTsDu vÉLo RÉunIs sous Le MêMe ToITUn des grands acteurs dans le marché du vélo international,l’entreprise suisse BmC Group, ouvre le premier Stromer-store BmCen Suisse romande.

GEORGES FLACON

2 00 m2 dédiés à la petite reine, c’est la taille du nouveau magasin Stromer et BMC inauguré en novembre dernier

à Genève, au boulevard Carl-Vogt. Toute la gamme des vélos est disponible dans cet écrin, du vélo électrique au Citybike en passant bien évidemment par les célèbres vélos de course BMC, sans oublier une grande palette d’accessoires pour faciliter la pratique du vélo en ville.Avec un aménagement contemporain et design, ce magasin dessine la tendance du vélo aujourd’hui et la cible de la marque. Le

vélo est branché, performant et esthétique et il s’adresse aux habitants de la cité et la proche périphérie appelés à intégrer le deux-roues à pédales comme leur principal moyen de déplacement en ville. Rapide, écologique, économique et tendance, le vélo doit changer son image vieillotte et STROMER figure en tête de peloton pour parvenir à convaincre une nouvelle clientèle. Et ça marche!

LA PORSCHE DU VÉLO ÉLECTRIQUEConsidéré par certains comme la Porsche du vélo électrique, le Strömer, récemment primé aux Tests Extraenergy et Brandnew

genève nouveLLe Boutique Awards, utilise les mêmes codes de présen-tation avec ses boutiques à grandes vitrines, ses possibilités de personnaliser sa monture à l’extrême et un service après-vente de haute qualité. Le prix suit évidemment la même tendance et ces vélos ne sont pas donnés, loin s’en faut, puisqu’il faut comp-ter entre 4500 et 5000 francs pour un engin doté des quelques accessoires indispen-sables au confort pour rouler en ville (lu-mières, par-boue, antivol, etc.). Mais, pour ce prix, on roule électrique avec style, puisque les batteries sont élégamment cachées dans le cadre du vélo, contraire-ment aux habitudes des marques concur-rentes. De l’élégance couplée à de la perfor-mance, car les vélos électriques STROMER sont tout simplement le moyen de locomo-tion le plus efficace dans des villes comme Lausanne ou Genève.

DEUx GRANDES MARQUES ASSOCIÉESLes deux fabricants suisses de vélos, BMC et STROMER qui se retrouvent au sein de ce nouveau concept-store genevois – le premier en Suisse romande – ont lié leur destin en 2011. Andy Rihs (ISH, BMC, Bergamont) et Thomas Binggeli (E-Bike

STROMER, Thömus), sont désormais unis pour offrir une manufacture suisse de vélos innovante et une gamme complète d’engins. Pour STROMER, le fait de s’allier à BMC Group, vainqueur du Tour de France 2011, offre l’avantage indéniable de profiter d’un réseau de distribution international. Quant à BMC, il s’offre certainement l’un des meilleurs acteurs du vélo

électrique du marché pour compléter sa gamme. Ensemble, ces deux marques «Swiss made» s’apprêtent certainement à rayonner loin à la ronde et ont certainement opéré un choix fructueux pour augmenter leurs affaires et offrir, aux amoureux de la petite reine à travers le monde, des produits toujours plus convaincants. La preuve, les ventes de vélos électriques STROMER ont bondi de 3500 exemplaires en 2010 à 8500 en 2011. Alors qu’en 2012, les ventes devraient frôler les 14 000 unités. E

Comme Yves Corminbœuf et Alexandre Moos, champions de VTT, de nombreusespersonnalités ont participé à l’inauguration de ce nouveau magasin.

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mobiLiTÉChICAGO

Une route qui absorbe la pollutionLa rue la plus verte des Etats-Unis se trouve désormais à Chicago où le service des routes a remplacé le revêtement de la chaussée sur 3,3 km en pleine zone indus-trielle. Le nouveau revêtement posé nettoie la surface de la route en absorbant la pollution atmos-phérique environnante. Un ciment photocatalytique absorbe les oxydes d’azote par une réaction catalytique créée par les ultravio-lets. Des rigoles de drainage, des jardins et chaussées perméables permettent de filtrer l’eau.

en Bref

futur LaBoratoire fLottant

pUBLICITÉ

JéRôME DU BOIS

C’ est en parlant avec le Suisse Jacques Piccard sur les bords

du Léman il y a dix ans que l’architecte français Jacques Rougerie a eu l’idée de créer un engin capable de rester sous la mer tout en visitant le cœur même de l’océan. Cet homme

n’a rien d’un débutant en la matière puisqu’on lui doit déjà les refuges pour plongeurs Minibulle et Aquabulle en 1978 ou les stations scentifiques Hypocampe en 1981 et Aqualab en 1989. Dans cet immense vaisseau vertical que sera le Sea Orbiter, les scientifiques pour-

Un véritable labo flottant pour la communauté scientifique pourrait bientôt voir le jour.

Le seA oRbITeR, nouveAu ConCePTDe vAIsseAu oCÉAnoGRAPHIQue

ront séjourner au-dessus et au-dessous de la mer, à la pres-sion de la surface ou dans des laboratoires hyperbares. Cette station se laissera dériver comme un iceberg pendant plusieurs mois en suivant les courants marins. Pour assurer l’alimenta-tion en électricité, 320 m2 de panneaux solaires seront installés sur la partie émergée du vais-seau, ainsi que des éoliennes verticales et des groupes électro-gènes alimentés en agrocarbu-rant. Le Chantier naval de Saint-Nazaire est d’ores et déjà prêt à se lancer dans la construction. E

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Depuis 1947, votre projet estau centre de nos préoccupation.– Leader suisse de la construction et la maintenance

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mobiLiTÉBerne stations de reCharge

PReMIèRe e-bIke ToweRAuToMATIQue De suIsseAu wesTsIDeWestside accueille depuis peu la première Tour pour vélos électriques entièrement automatisée de Suisse.

JULIEN éGLISE

e n juin, le centre de loisirs Westside dans le canton de Berne a inauguré la

première E-Bike Tower automa-tique de Suisse. La «Tour» offre 20 places de stationnement avec bornes de recharge pour vélos électriques. Activé par RFID (radio-identification), le plateau rotatif de l’E-Bike Tower est opérationnel à toute heure et pouvant offrir au client un box vide permettant d’accueillir un vélo électrique. Il suffit alors de déposer le vélo dans le box ou de l’en sortir. Toutes les places sont équipées d’une borne de recharge pour batteries, directe-ment alimentée par l’énergie solaire captée par la station. Les emplacements peuvent être loués séparément ou avec un vélo électrique compris dans l’offre.

MOBILITÉ DURABLEL’avenir appartient à l’électro-mobilité. C’est pourquoi la société coopérative Migros Aar développe sa solution de mobi-lité durable et efficace dans la région et contribue ainsi forte-ment à une mobilité sans émissions. En plus du Westside, d’autres stations de recharge pour véhicules électriques sont

disponibles dès à présent au Shoppyland Schönbühl, à côté de la station du funiculaire menant au Gurten ainsi qu’au centre Oberland à Thoune. A noter également que le 17 no-vembre 2012, m-way a ouvert son deuxième shop à la Genfer-gasse 12 à Berne. Ne reste plus qu’à savoir si les efforts déployés par Migros dans la capitale vont s’étendre à l’ensemble dela Suisse et notamment en Romandie. Réponse dans les prochains mois. E

VOITURE Trois nouvelles marques roulent au gazTrois petites citadines roulant au gaz naturel/biogaz arrivent sur le marché au début de 2013. Il s’agit de la VW eco up!, de la Mii EcoFuel de Seat et de la Citigo de Seat. Toutes ces voi-tures sont équipées d’un moteur 3 cylindres (68 ch) et affichent des émissions de CO

2 de 79 g/km

seulement pour une autonomie de 600 km.

CARBURAnT Toujours plus de gazSur le plan international, le développement des véhicules au gaz naturel continue sa pro-gression avec plus de 15 millions de véhicules en service dans plus de 84 pays. Ce qui représente une augmentation de 23% par an sur les six dernières années. Parallèlement, 20 000 stations ont été équipées pour le rem-plissage de gaz.

BOMBARDIER Des bus à recharge par inductionLe constructeur ferroviaire Bombardier compte développer des bus urbains électriques au moyen de sa technologie de recharge sans contact par induc-tion. Grâce à une bobine de cuivre placée sous le châssis, le bus se recharge automatique-ment à chaque arrêt au-dessus d’un émetteur. Trente secondes d’arrêt suffisent pour disposer d’un kilomètre d’autonomie.

en Bref

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reCord PoLLution

Fin 2012, la facture n’aura jamais été aussi salée pour l’atmosphère: 35,6 milliards de tonnes de CO2 libérées, soit 2,6% de plus qu’en 2011. Ces chiffres ont été communiqués par le Global Carbon Project qui quantifie depuis 2001 les émis-sions mondiales de CO2.

En 2012, jamaiS L’aTmoSPhèrE n’a rEçU aUTanT DE Co2

Par rapport à l’année 1990, référence pour le Protocole de Kyoto, l’augmentation atteint 58%. Si cette tendance se pour-suit, la Terre pourrait se réchauf-fer de 3,5 à 6,2 degrés d’ici à 2100, donc beaucoup plus que les 2 degrés prévus. En 2011, la Chine (28%), les Etats-Unis

(16%), l’Europe (11%) et l’Inde (7%) forment le quatuor de tête des pays ayant libéré le plus de gaz à effet de serre. Par contre, les Etats-Unis arrivent largement en tête avec 17,2 tonnes par habitant contre 7,2 tonnes pour les Européens et 6,6 pour les Chinois. GF

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mobiLiTÉREjETS

Le transport, c’est 18% du CO2 mondialLe transport routier représente 18% des émissions de CO

2 fossiles

issues de l’activité humaine. La part des pneus s’élève à 4%: elle est due au carburant consommé pour vaincre leur résistance au roulement. Cela peut représenter 1 plein sur 5 pour une voiture et 1 sur 3 pour un poids lourd. Pour limiter à 2°C la hausse moyenne des températures en 2100, il faudrait diviser par deux les émissions de CO

2 d’ici à 2050,

alors que l’on s’attend sur la même période au doublement du nombre de véhicules et de kilomètres parcourus.

phOTOVOLTAïqUE Migros construira une centrale géanteLe géant de l’agroalimentaire suisse s’apprête à construire la plus grande centrale photo-voltaïque de Suisse sur le toit de son centre de distribution de Neuendorf (SO). Les panneaux seront installés au printemps prochain sur une surface aussi grande que sept terrains de foot-ball. Ces installations suffiront à couvrir les besoins de mille maisons individuelles, soit un sixième des besoins électriques globaux du centre de distribution.

pLATEFORME Un marché européen du gaz voit le jourLa bourse de l’énergie allemande EEX et son homologue Powernext ont annoncé en novembre vouloir unir leurs forces pour créer un marché du gaz pan européen, basé sur une plateforme technologique commune. Ce rappro che - ment technique permettra aux deux bourses de l’énergie d’offrir des produits communs.

en Bref

Le CARTon,PouR une nouveLLevÉLoRuTIonavec l’alfa, un véloen carton recyclé,le designer israélienizhar Gafni imaginele futur de la bicycletteà un prix dérisoire.

matériaux recyclés. Véritable origami à la composition aussi secrète que celle du Coca Cola, sa structure est le fruit d’un habile système de pliage et de collage dont la résistance est

renforcée par l’applica-tion d’un durcis-

sant imperméa-bilisant; une courroie crantée

fait office de chaîne; les pneus

sont pleins, en caout-chouc reconstitué à

partir de pneus usa-gés, garantis

contre les crevaisons. Pourfaire bonne mesure, ce vélo est léger, 9 kg dans sa version adulte (3,5 kg pour la version enfants), mais il peut supporter un cycliste vingt-deux foisplus lourd!

UNE RÉVOLUTION EN CARTONEvidemment, le choix du carton a l’avantage de son prix. Bas, au point que l’invention de Gafni pourrait être produite autour de dix euros, vendue dans les vingt. Le vélo le moins cher du monde! Il résisterait à l’eau et au feu. Aurait une durée de vie de deux ans. Pourrait être ramené au magasin s’il venait à se briser et être complètement recyclé. N’en jetons plus. Si cet objet roulant venait à être produit, il est certain qu’il serait à l’origine d’une totale vélorution.Alfa, comme le début d’une nouvelle ère. E

MAxIME PéGATOQUET

T rois ans, neuf kilos et dix euros. Des chiffres symboliques qui sont là

pour résumer la folle invention d’Izhar Gafni, cycliste amateur, mais surtout designer et ingé-nieur qui a donné naissance à l’improbable vélo Alfa.Pour faire simple, disons que si cette bicyclette est un modèle de réflexion et de coûts de produc-tion, d’ingéniosité et de fiabilité, avant d’être un vélo pour bobo, Alfa est d’abord un deux-roues écolo. Composé à 100% de

design La BiCyCLette du futur

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JULIEN éGLISE

e lle s’appelle Navia et elle pourrait bien préfigurer les transports publics

de demain. Navia, c’est le nom d’une petite navette qui peut transporter jusqu’à huit per-sonnes à la vitesse de 20 km/h. Mise au point en 2009 par la société française Induct, elle est conçue pour offrir un complé-ment aux transports tradition-

nels et elle est déditée au dernier kilomètre entre les transports et la destination finale du passager.Pour se mouvoir, elle est munie de télémètres lasers, de camé-ras, de GPS ainsi que de capteurs capables de mesurer l’accélération et la vitesse de rotation du véhicule sur ses trois axes de déplacement. Ces infor mations sont ensuite analysées en temps réel afin de

à L’ÉLeCTRICITÉeT sAns ConDuCTeuR

L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne a mis en test sa première navette électrique sans chauffeur sur son site.

mobiLiTÉtransPort PreMière navette éLeCtrique

garantir le bon déroulement du transport. Avec son autonomie de 150 km, Navia peut déjà assurer des trajets courts mais à terme, l’objectif est de doter cet engin de supercapacités associées à un système de recharge ultra-rapide par induc-tion qui permettra au véhicule de se recharger suffisamment dans le laps de temps de 15 se-condes nécessaire au charge-ment et déchargement des

passagers pour parcourir le trajet jusqu’à l’arrêt suivant. Il pourra ainsi fonc tionner en service continu. Pour l’EPFL, cette expérience a pour but d’intensifier la recherche sur la technologie de recharge par induction et l’intelligence artificielle. L’occasion pour l’EPFL de démontrer une fois de plus son rôle de précurseur, y compris dans les transports de demain. E

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intervieW Monsieur PétroLe

«IL RESTE EnCOREpOUR pLUS DE 100 AnSDE pÉTROLE»Peut-on encore rouler à l’essence alors que les prixaugmentent sans cesse et que l’on nous parle des réserves en chute libre? Et se chauffer au mazout? Réponse avec Philippe Cordonier, directeur ad interim de l’Unionpétrolière, l’association des importateurs de produitspétroliers et de Swissoil, l’association faîtière desmarchands de mazout.

THIERRy VIAL

e21 Philippe Cordonier, les moteurs à essence sont-ils encore une solution pour la mobilité de demain?PC Bien sûr. Je crois qu’il faut arrêter d’agir sans réfléchir. Certains ont tendance à vouloir balayer d’un revers de manche plus de 100 ans de recherches et d’évolution dans le domaine de la voiture. Cela, alors même que les moteurs consomment de moins en moins et que les carburants s’améliorent.

e21 Les voitures électriques et hybrides sont quand même de plus en plus présentes et les conducteurs se demandent si ce n’est pas le moment de faire le saut et d’abandonner l’essence?PC La réponse est tout simplement non. Aujourd’hui, les voitures électriques ou à gaz sont en perte de vitesse, les construc-teurs y renoncent les uns après les autres. Pourquoi? Tout simplement parce que le consommateur n’est pas prêt à investir plus pour avoir moins. Ces voitures sont trop lourdes, trop chères et peu efficaces. Aucune solution aujourd’hui n’offre les perfor-mances, l’efficacité, l’autonomie et la renta-bilité d’une automobile munie d’un moteur à combustion à essence ou diesel.

e21 Elles permettent quand même de ne plus être tributaire des fortes hausses du prix de l’essence comme celles observées entre juin et septembre?PC Il est clair que les tensions entre Israël et l’Iran, la situation en Syrie et la baisse des stocks aux Etats-Unis ont eu un effet sur le prix de l’essence. Le pétrole est un produit boursier et faire des prévisions d’évolution de ce produit est de la pure spéculation. Il y a un facteur d’incertitude lié au prix, c’est indéniable, mais choisir l’électricitéou le pétrole ne change pas grand-chose sur ce plan-là.

e21 Pouvez-vous nous expliquer pourquoi?PC Les réserves de pétrole sont suffisantes pour assurer une consommation constante pendant une centaine d’années. Si nous passons d’un coup à l’électricité, nous laissons de côté l’énergie fossile disponible pour nous tourner vers une énergie qu’il s’agira de produire. Or, avec la stratégie du Conseil fédéral d’abandon du nucléaire annoncée pour 2050, le prix de l’électricité va certainement augmenter. Sans compter le fait qu’il faudra taxer l’électricité pour combler le manque à gagner de la vente de

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carburants. Pour rappel, l’impôt sur les carburants représente environ 10% du budget de la Confédération. Au final, il n’y a pas plus de garantie en matière de prix sur l’électricité que sur le pétrole.

e21 Philosophiquement, vous ne pouvez quand même pas nier que l’abandon progressif des combustibles est une bonne chose?PC Oui, bien sûr. Un jour, les réserves de pétrole seront épuisées, il faut s’y préparer. Mais, croyez-moi, ni notre génération, ni la prochaine, ni celle d’après ne connaîtront la fin du pétrole. Alors utilisons cette res-source, tant qu’elle est disponible, avec discernement et intelligence et arrêtons de faire passer des messages alarmistes qui

PhiLiPPe Cordonier

Surnommé «Monsieur Pétrole» par les médias de Suisse romande, Philippe Cordonier a rejoint l’Union pétrolière suisse en 1999 pour ouvrir une antenne romande. Il est aujourd’hui responsable des combustibles pour la Suisse, respon­sable et porte­parole pour la Suisse romande et directeur de Swissoil, l’associa­tion faîtière des marchands de mazout. En mars prochain, il quittera ses fonctions pour rejoindre la direction de Swissmem.

n’ont pas lieu d’être. Que ce soit dans le domaine de l’automobile ou de l’habitat, les progrès réalisés ces dernières années sont énormes et vont se poursuivre.

e21 nous venons de parler d’automobile mais qu’en est-il en matière de chauffage. Le mazout aussi est un produit d’avenir selon vous?PC Oui, bien sûr. Il faut arrêter de diaboliser les produits mazout et pétrole. Notre vision consiste d’abord à pousser les gens à réduire leur consommation énergétique. Vous savez, en isolant bien votre maison, votre consom-mation annuelle de mazout peut passer de 20 litres à 10 litres au mètre carré de surface chauffée. Ensuite, si vous remplacez votre ancienne chaudière par un nouveau modèle à condensation, vous économisez encore 5 litres au mètre carré. Enfin, si vous instal-lez des panneaux solaires thermiques sur votre maison, couplés à votre chaudière à condensation, vous gagnez encore 2 litres. Au final, votre maison consommera entre 3 et 7 litres au mètre carré à l’année, soit quatre fois moins qu’avant les travaux, tout en conservant la même source d’énergie. Le tout pour un prix deux fois moins élevé que le prix d’installation d’une pompe à chaleur avec un forage géothermique.

e21 La consommation c’est une chose, mais la pollution doit aussi être prise en compte PC Oui, eh bien justement. Les gens ont trop tendance à confondre pollution et CO2. Avec les filtres à particules, les catalyseurs,

les brûleurs low-NOx, les produits pétroliers désulfurés, les seuls rejets d’un moteur automobile moderne ou d’une chaudière de nouvelle génération sont du CO2 et de l’eau. Le CO2 est bien un gaz à effet de serre mais il ne pollue pas. Le mazout est une énergie aussi propre, en termes de pollution, que le gaz et beaucoup moins polluante que le bois qui rejette des oxydes de soufre ou des particules fines.

e21 alors pourquoi choisir le mazout plutôt que le gaz?PC C’est une question très personnelle. Avec le mazout, l’avantage est de posséder une citerne autonome chez soi avec une réserve d’énergie d’une année. Sans oublier le fait que le propriétaire dispose du libre choix du fournisseur sans être tributaire d’un réseau de distribution jouissant d’un monopole.

e21 Philippe Cordonier, après plus de treize ans passés à défendre les intérêts des pétro-liers, vous quitterez votre poste en mars prochain pour un nouveau challenge profes-sionnel. Vous êtes fatigué de prêcher à contre-courant en défendant le pétrole envers et contre tous?PC Non, pas du tout. Mais après treize ans à ce poste passionnant et diversifié où j’ai vraiment incarné personnellement la dé-fense des intérêts pétroliers, j’avais envie de me lancer un nouveau défi. L’opportunité de pouvoir mettre mon expérience au service d’une autre branche technique correspond totalement à mes attentes. E

«Utilisonsle pétrole tantqu’il est disponible, avec discernementet intelligence etarrêtons de fairepasser des messages alarmistes quin’ont pas lieu d’être.»PhiLiPPe Cordonier, direCteur ad interiM de L’union PétroLière

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UnE pLUIE DE LED pOUR LES FêTES

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Pour créer une ambiance festive sans gaspiller de l’énergie,pas besoin de miser uniquement sur les bougies: guirlandes etdécorations de Noël sont passées au LED! Nos coups de cœur.

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shoPPing

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1. GUIRLANDE «ANGES»Des anges à croquer pour une déco rétro.

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2. ARBRE ÉTOILÉA poser sur le balcon ou au jardin, car il se plaît à l’extérieur.

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6. GUIRLANDE «PLUMAGE» Des plumes noires pour une ambiance très chic.

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7. GUIRLANDE «SNOwFALL»Des plumes qui tamisentla lumière et jouent la douceur.

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ViVRE

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8. «CRYSTAL STAR»Une étoile à poser pour guider les rennes qui tirent le traîneau des cadeaux.

Pfister, CHF 29.–

9. BOUGIE MALINETaille chauffe-plats, elle ne s’éteindra pas avant la fin de la soirée. Existe aussi en version flottante.

Pfister, CHF 6.90 les 6

10. GUIRLANDE «STRALA»Une nuée d’étoiles pour créer un prolongement de la Voie lactée dans votre salon.

Ikea, CHF 29.95

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Mon Beau Panneau innovant

LE DESIGnDES pAnnEAUx SOLAIRES,TALEnTS à SUIVREFaute de solutions esthétiques, seule une poignée d’architectes suisses intègrent des panneaux photovoltaïques à leurs projets. Les capteurs de dernière génération parviendront-ils à changer la donne?

Rare producteur industriel de capteurs solairesen Suisse, la société G2E, à Yverdon, se lancesur le marché avec une solution innovante.Colorées et translucides, les cellules du professeurMichael Graetzel permettront d’équiper les toits,mais surtout les façades qui présentent quatrefois plus de surfaces disponibles.

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innovant Mon Beau Panneau

VIVIANE SCARAMIGLIA

Le bilan est ahurissant. «En Suisse, seuls 10% des architectes intègrent systématiquement les énergies renouvelables», observe Frédéric

Cizeron, responsable commercial de Soltis, à Lausanne. Selon ce spécialiste, concepteur et installateur de solutions photovoltaïques, plusieurs facteurs freinent les utilisateurs, architectes et propriétaires. «Aux problèmes du coût encore trop élevé et des cadres législatifs relatifs au permis de construire, s’ajoute celui du rachat de courant électrique, différent selon les cantons et les communes, qui se révèle généralement peu attrayant.» Mais l’esthétique rentre aussi en ligne de compte. «Il y a cinq ans, les modules plus minces et plus faciles à intégrer annonçaient de grandes promesses, mais avec la Chine qui a investi de manière colossale dans la production de capteurs de série classiques, leur part du marché s’est rétréci à 5%, en Suisse comme à l’internationale.» A entendre certains bâtisseurs, les panneaux actuellement disponibles conviennent peu à leurs nouvelles réalisations et à leurs projets de rénovation. Réputé pour ses solutions esthétiques et technologiques respectueuses de l’environnement, Gabriele Rossi, direc-teur du bureau lausannois Archilab, admet n’avoir pas encore trouvé le produit corres-pondant à ses attentes: «Des panneaux qui n’apparaissent pas comme des ajouts en façades et ne soient pas des éléments pré-pondérants dans l’architecture.» Pour Conrad Lutz, architecte fribourgeois préoc-cupé par les questions environnementales depuis trente ans, l’intérêt pour les énergies renouvelables reste indiscutable, et notam-ment dans le domaine de la rénovation qui constitue un parc immobilier gigantesque. S’il s’accomode des capteurs standards noirs ou bleu foncé qu’il intègre sans encadre-ment sur les toitures à pans, il n’a pu jusqu’ici envisager d’installation photovol-taïque en façade, en raison du rendement insuffisant, mais aussi du format contrai-gnant des modules existants.

EN TOITURE,ESTHÉTIQUE EN PLEIN ESSORDévelopper une nouvelle génération de modules minces offrant une large palette de coloris et de textures qui s’intègrent en cohérence avec l’architecture et le paysage, c’est précisément le défi relevé par le Labora-toire photovoltaïque de l’Institut de micro-technique de Neuchâtel (IMT) et notamment

A Neuchâtel, l’équipe de l’IMT a développé une petite série de prototypes, en vue d’attirer l’intérêtde fabricants et de distributeurs. Utilisables comme des tuiles, certains modules sont déjà commercialiséspar des clients de l’équipementier Oerlikon Solar. A l’IMT, le groupe «Module Design» du PVLAB, composéd’une douzaine de spécialistes, se charge de valoriser esthétiquement la technologie des couches minces,en restant attentif aux attentes des bâtisseurs.

Filiale du groupe Oerlikon, Oerlikon Solar mise à fond sur la technologie des cellules solaires à couches mincesde silicium, moins gourmandes en énergie. A l’intérieur de l’entreprise, les bonshommes blancs ne produisent pas directement de capteurs solaires, mais façonnent des installations permettant leur fabrication industrielle.

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du groupe «Module Design». Rattachée à l’EPFL, l’équipe de recherche du professeur Christophe Ballif a mis au point des cellules photovoltaïques jusqu’à mille fois plus fines que les composants classiques cristallins, qui permettent par une moindre consommation de matière première et d’énergie de produc-tion d’atteindre un bas prix au mètre carré. Basées sur la technologie des couches minces de silicium, elles ont pour l’heure un rendement moins élevé que les modèles classiques, mais en offrant en contrepartie un faible coefficient de température et des perspectives d’efficacité hautement optimi-sée, elles deviennent des matériaux de construction à part entière permettant de recouvrir de manière uniforme la totalité d’une toiture. «Des modules mats, couleur terre cuite, peuvent ainsi être superposés ou juxtaposés comme des tuiles classiques et à prix équivalent», indique Laure-Emmanuelle Perret. Exposée devant l’institut, la première série de dix prototypes de diverses tonalités suscite l’intérêt du public et certains d’entre eux sont déjà commercialisés par le biais d’Oerlikon Solar qui fabrique et exporte à

l’internationale la ligne de production indus-trielle. La promotion de cette technologie censée donner un nouveau souffle au mar-ché des cellules minces revient à la société neuchâteloise CSEM, Centre suisse d’élec-tronique et de microtechnique, qui vient de créer une division ad hoc chapeautée par Christophe Ballif. Seul bémol au plan esthé-tique: les formats de 1,10 x 1,30 m parfois peu adaptés aux petites toitures. C’est ce qui ressort de l’enquête menée auprès de deux mille architectes suisses dans le cadre du projet Archinsolar dirigé par l’IMT. Un constat qui stimule le laboratoire à compléter son offre, tout en continuant de plancher sur des modules toujours mieux adaptés aux façades, en lien avec un projet européen.

DE BELLES FAçADES NOIRES, MAIS ENCOREQuestion façades, justement, d’exception-nelles prouesses technologiques s’affichent déjà dans l’esthétique futuriste de panneaux solaires de nouvelle génération. A Lens, Crans-Montana, le futur Centre d’Art de la Fondation Pierre Arnaud a trouvé son emblème avec son impressionnnante face photovoltaïque de 250 m2. Le projet de l’architecte valaisan Jean-Pierre Emery met en œuvre le concept Face InTec, spécialité de deux sociétés genevoises partenaires, Alpiq Intec et AS Alu-Concept SA. Vingt et un panneaux préfabriqués de 10 x 1,21 m in-tègrent les capteurs et le système d’isolation thermique en un seul bloc, tout en laissant passer la lumière (une technologie complexe

«Des modules mats, couleur terre cuite, peuvent ainsi être superposés ou juxtaposés comme des tuiles classiques et à prixéquivalent.» Laure-eMManueLLe Perret, institut MiCroteChnique de neuChâteL

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pUBLICITÉ

de cellules polycristallines microperforées, dite «White Diamond»). Assemblés, les éléments produiront 15 000 kWh par an, soit l’équivalent de l’ensemble des besoins en éclairage du bâtiment. Avec le produit de type «Black Diamond» de Pramac, la société genevoise FaceActive, en collaboration avec Batineg, a déjà quelques réalisations récentes à son actif, dont le Service intercommunal de

tionnent également par temps couvert. Autant d’éléments constructifs à fort poten-tiel, qui ouvrent d’intéressantes perpectives sur le plan esthétique. L’autre avancée extraordinaire sur le marché des «cleantech» est signée par la société Glass 2 Energy, G2E, à yverdon, qui amorce l’industrialisation et la commercialisation des cellules solaires du professeur de l’EPFL, Michael Graetzel. Ouvrant la voie au design coloré, cette technologie de cellules solaires sensibilisées par colorants (qualifiée de photosynthèse artificielle) transforme la lumière diffuse en électricité tout en permettant au support de garder son caractère translucide. C’est donc une solution très prometteuse pour réaliser de grandes façades vitrées et emballer des architectures contemporaines. En rapide évolution, le domaine du photo-voltaïque s’active pour valoriser ses atouts technologiques et esthétiques. Encore faudra-t-il, que les bâtisseurs soient plus attentifs à l’équation entre geste architectural et enjeux énergétiques, avec tout ce que cela nécessite de nouvelles connaissances et de collabora-tion plus étroite avec les ingénieurs. E

Des surfaces sombres et lisses comme un miroir signées Face Active, Genève. Le bâtiment rénové et agrandidu Service Intercommunal de l’Electricité, à Crissier, a troqué ses anciennes façades en alu contre des panneaux solaires qui fonctionnent aussi par temps couvert et garantissent une parfaite résistance thermique.

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l’électricité (SIE) de Crissier, aux façades sombres et lisses comme un miroir. Les anciennes façades en alu du bâtiment agrandi et porté au standard Minergie ont été remplacées par des panneaux garantis-sant une parfaite résistance thermique. Leur rendement plus faible que les capteurs en toitures inclinées est contrebalancé par les grandes surfaces de capteurs qui fonc-

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effiCienCeMent vôtre... PeoPLe

La «Mise en LuMière» de roMaine Jean

ANNE-MARIE PHILIPPE

Economiser l’énergie, c’est important?Oui, totalement. Je n’aime pas le gaspillage en général et je suis particulièrement sen-sible aux impératifs de l’écologie. Donc, je suis de celles qui baissent le chauffage, quand ce n’est pas indispensable, et prennent le bus plutôt que la voiture en ville. Il faut dire que j’ai vécu dix ans à Berne et que, déjà en 1985, la Suisse alémanique était très soucieuse d’écologie. On triait nos déchets, on mangeait sainement, les bibe-rons de mon fils étaient faits avec des légumes bio. Je suis restée très imprégnée par cette culture.

Parlons éco-gestes. Quel serait votre gestedu matin?Prendre une douche plutôt qu’un bain.

Et un geste du soir?Eteindre les lumières des pièces où je ne suis pas. Lorsque je recharge mon portable ou mon iPad, je ne laisse pas le chargeur sur la prise, sans quoi il continue à consommer.

Vous êtes plutôt train ou voiture?Cela dépend. J’aime le train, je lis, regarde le paysage et me détends. Parfois, je prends ma voiture, notamment pour me rendre en Valais, car il est difficile d’y être sans véhi-cule. Je privilégie les déplacements en bus à Genève. Avec les nouveaux horaires, même à Corsier, entre 6 h et 9 h du matin, il n’y a pas plus de 10 minutes. Les cadences ont été augmentées et c’est très appréciable.

Qu’avez-vous changé dans votre comporte-ment au cours de ces cinq dernières années pour réduire votre consommation d’électri-cité?A Genève, les ménages ont pu faire appel,il y a quelque temps, à un spécialiste en

«jE SUIS pARTICULIèREMEnTSEnSIBLE AUx IMpÉRATIFS DE L’ÉCOLOGIE»

Pour la journaliste vedette de la RTS, l’environnement fait partie des enjeuxmajeurs des prochainesannées.

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économie d’énergie. J’ai donc changé toutes mes ampoules, isolé mes portes et mes fenêtres. Mais j’ai aussi acheté un nouveau frigo AA qui m’a coûté cher mais, sur le moyen terme, on y gagne.

Comment voyez-vous la maison de vos rêves?Pas forcément une maison mais plutôt un appartement spacieux, harmonieux. Peu meublé, j’aime le dépouillement. En ville de Genève, au calme avec un jardin et une cheminée. Le rêve! Si vous connaissez une adresse (rire).

avec ou sans panneaux solaires?De préférence avec.

Et si votre maison était classée monument historique installeriez-vous des panneaux solaires?Oui. A Sion par exemple, on ne peut installer des panneaux solaires sur les toits des immeubles de la Vieille ville. Je le regrette. Les panneaux s’intègrement parfaitement et ne dénaturent absolument pas les monu-ments historiques.

D’où viendra le salut de l’environnement?(La politique, la science, une prise de conscience collective, etc.)Probablement d’une prise de conscience collective. Le reste suivra… Il faut faire pression sur les politiques qui craignent évidemment les décisions impopulaires. Même si certains cantons, comme Genève, ont pris des mesures. Certaines communes prennent en charge 50% du prix d’un vélo électrique et ont également subventionné, à une époque, la pose de panneaux solaires.

Quel est l’acte responsable important que vous faites dans votre quotidien (trier ses déchets, rouler en voiture «propre», etc.)?Je trie mes déchets depuis longtemps, fréquente les magasins bio, favorise le commerce de proximité. Je garde tous les papiers des plus petits ou plus grands et je n’utilise pas d’alu.

Quelle est, selon vous, l’actualité environne-mentale la plus marquante de cette année?La première année de l’accident de Fukushima. On semble avoir oublié, déjà!...

Fukushima a été un événement majeur.Des jours durant, le monde a craint que l’entier du pays, que l’on croyait à la pointe de la maîtrise technologique, ne soit rayé de la carte. J’ai suivi la catastrophe de près, au journal. Outre les innombrables victimes, Fukushima nous a rappelé que l’homme ne peut tout maîtriser.

Pensez-vous que la protection de l’environ-nement est l’enjeu du XXie siècle?Il y a beaucoup d’enjeux mais c’en est un, incontestablement.

Si vous aviez une baguette magique, quels seraient vos trois vœux pour l’environnement?De l’eau pour tous sur la planète. L’arrêt de la déforestation. Six dimanches sans voitures, dans l’année.

revenons sur l’efficience. Que pourriez-vous encore améliorer dans votre quotidien?Oh, beaucoup de choses sans doute! A la RTS, on a installé des luminaires qui s’éteignent automatiquement lorsqu’on sort des bureaux. C’est un vrai progrès. E

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à ne Pas Manquer Livres

LES DOSSIERS NOIRS DU NUCLÉAIRE FRANçAIS

D ormez tranquilles, braves gens, nous veillons sur votre sécurité. Telle est, en substance, l’antienne que les

autorités nucléaires françaises répètent depuis maintenant près de cinquante ans. Le parc nucléaire français est certes l’un des plus importants au monde, mais c’est aussi le plus sûr, nous dit-on. Et pour cause: depuis toujours la sécurité serait au centre des préoccupations de l’industrie nucléaire. Pour preuve, il n’y a pas eu, il n’y aura pas, il ne peut pas y avoir de Tchernobyl ou de Fukushima. Pourtant, selon les auteurs, fins connais-seurs du domaine, les choses sont loin d’être aussi claires. Car si la France a connu des incidents graves, dont certains auraient pu avoir des conséquences catastrophiques, elle a surtout eu beaucoup de chance. Ancrant leurs analyses dans une vision historique du développement du nucléaire français, armés d’une documentation imposante, fruit d’années d’études sur le sujet et d’une réelle

compétence technique, les auteurs montrent à quel point la sécurité des cinquante-huit centrales en service tient parfois à un fil…Dominique Leglu est directrice de la rédac-tion de Sciences et Avenir. Titulaire d’un doctorat de physique nucléaire et des parti-cules, elle a été vice-présidente du CSSIN (Conseil supérieur de la sûreté et de l’infor-mation sur le nucléaire auprès des ministres de l’Industrie et de l’Environnement) dans les années 90, ainsi que membre du Collège de prévention des risques technologiques. Monique et Raymond Sené sont tous deux physiciens nucléaires (CNRS), aujourd’hui retraités. Cofondatrice du GSIEN (Groupe-ment des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire), qui publie la Gazette nucléaire, Monique Sené est membre du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire.

Presses de la Cité, janvier 2013, Dominique Leglu, monique Sené, raymond Sené

BIENVENUE à TCHERNOBYL

Partir à la découverte des villes oubliées des guides touristiques ou des endroits honteusement cachés par les gouverne-ments. Tel est le projet insolite d’Andrew

Blackwell qui part à l’assaut des zones les plus polluées de la planète: Tchernobyl, les villes pétrolières nord-américaines, la Grande Plaque de déchets du Pacifique Nord,… Désolation radioactive, eaux fétides des rivières sacrées, pollution pétrolière ou déforestation, l’auteur veut comprendre, juger par lui-même, sortir de l’abstraction et du politiquement correct les discours écologistes. L’enquête mondiale se double d’un journal de voyage, très personnel, empli d’anecdotes, de doutes, et d’humour grinçant. La dégradation de notre environ-nement ne serait pas la fin du monde, mais la création d’un bien étrange nouveau monde… et les débuts d’un éco-tourisme d’un genre totalement inédit.

Flammarion, février 2013, andrew Blackwell, 350 pages

L’âGE DES LIMITES Au début des années 30, lorsque Paul Valéry écrit l’une de ses plus fameuses phrases, «Le temps du monde fini commence», il constate que le temps de l’aven-

ture, des découvertes des nouveaux conti-nents et de leur conquête est terminé. Aujourd’hui, son expression «monde fini» nous renvoie à l’épuisement du monde: tout d’abord de son sol et de ses richesses mi-nières et pétrolifères, à la pollution des eaux, de l’océan, de l’air... L’exploitation totale de notre biosphère ne peut plus être que l’an-nonce de la fin du monde. Si nous voulons éviter la catastrophe, il convient de rompre avec le projet de développement illimité que porte l’Occident et d’entrer dans une nou-velle ère: l’Age des limites. Serge Latouche montre comment le processus qui conduit à toujours repousser les limites se manifeste dans tous les domaines (économique et écologique, mais aussi politique et moral).

mille et une nuits, novembre 2012, Serge Latouche, 147 pages

OVER, VISIONS AÉRIENNES DE L’AMERICAN wAY OF LIFE: UNE ABSURDITÉ ÉCOLOGIQUE

Avec l’Allemand Georg Gerster et le Français yann Arthus-Bertrand, Alex MacLean est l’autre figure mondiale de la

photographie aérienne à valeur scientifique et démonstrative. Urbaniste et architecte de formation, MacLean travaille presque exclusi-vement sur la description du paysage nord-américain, qu’il «laboure» seul, année après année, du haut de son avion, pour en mon-trer de façon critique les évolutions et les atteintes quelquefois fatales. Dans la lignée des géographes-humanistes du début du xxe siècle, il décrypte et donne à voir les conséquences d’un mode de vie non raisonné – le fameux American Way of Life – sur notre environnement. Un mode de vie qui n’a pas d’avenir si l’on en juge par l’empreinte profondément néfaste qu’il a sur notre planète. Cela devient d’autant plus grave que ce mode de vie se mondialise.

Editions La Découverte, octobre 2012, alex macLean, 335 pages

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ConseiLs éCo-gestes

SE ChAUFFERSAnS SE RUInERL’hiver est là et rien n’est plus accueillant que la douce chaleur de son foyer.Ce bien-être a cependant un coût et pour éviter une facture qui elle risqued’être brûlante, voici quelques astuces et conseils afin d’économiser quelqueargent sur son chauffage. Démonstration en images avec Cynthia Cavin,notre experte en éco-gestes de Romande Energie.

TExTE ET PHOTOS: VANINA MOREILLON

Les systèmes de chauffage sont de plus en plus variés dans nos habita-tions, mais quel que soit celui-ci, des gestes simples applicables à

tous permettent de réduire sa consomma-tion de combustible, et ainsi sa facture. Les chaudières à mazout avec circuit hydrau-

lique sont assez répandues et servent ici d’exemple pour nos éco-gestes liés au chauffage. En effet, le chauffage et l’eau chaude représentent 70% des dépenses énergétiques totales d’un ménage. Les frais annuels peuvent atteindre CHF 3000.– pour une maison de taille moyenne. D’où l’intérêt de mettre à profit les gestes suivants.

1. RÉGLER LES VANNES

Avant tout, si le radiateur n’en dispose pas, il est judicieux d’en faire installer. Le ré-glage des vannes thermostatiques permet de réguler la chaleur selon l’occupation des pièces. Sachant que le séjour, pièce à vivre, va se situer autour de 20-21 degrés, on réglera ainsi la vanne sur position 3-4. Dans le cas d’un couloir ou d’un endroit peu occupé, 17 degrés suffisent, d’où une posi-tion de la vanne sur 2. Cela permet une économie du combustible de chauffe pou-vant aller jusqu’à 20%. Un geste simple qui conjugue confort et économie.

2. HORLOGE DE LA CHAUDIèRE

Simples et rapides, les différentes positions de réglage de l’horloge programmablesont essentielles afin d’adapter les périodes de fonctionnement aux habitudes de vie. Une position jour/nuit assure une tempé-rature adéquate des pièces en fonctiondu moment de la journée. Ainsi le chauf-fage devrait être réduit une heure au moins avant l’heure du coucher et pourra reprendre une heure avant l’heure du lever. Il est par ailleurs recommandé d’arrêter le chauffage lorsque l’on part en vacances et de le mettre carrément hors service en été. Pour le retour des vacances de ski par contre, on peut programmer le démarrage de l’installation un jour avant pour que la maison ait le temps de se chauffer avant l’arrivée de ses occupants. Malin!

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3. AÉRER

A raison de cinq à dix minutes trois fois par jour, aérez les pièces en grand et refermez ensuite. Ne pas laisser ouverte une fenêtre en imposte car cela empêche le bon fonc-tionnement de la vanne thermostatique: détectant une source d’air froid, le méca-nisme fait chauffer le radiateur à fond, d’où un gaspillage important d’énergie.En plus de l’aération des pièces à vivre, l’aération et la propreté de la chaufferie sont essentielles. Le brûleur a besoin d’air pour fonctionner. La pièce doit ainsi être propre et aérée en suffisance pour que la combus-tion se fasse de manière optimale. Nettoyez avec soin la chaufferie dès le début de la saison de chauffage et régulièrement en cours d’année.

4. OUVRIR OU FERMER LES VOLETS ET LES STORES

Lorsqu’il fait beau et chaud à l’extérieur, laissez donc pénétrer la chaleur naturelle durant la journée. L’effet de serre ainsi obtenu chauffera de manière naturelle les

pièces de la maison. Les vannes thermosta-tiques réagiront à cette chaleur et fermeront le radiateur. Le soir par contre, fermez vos stores et volets car les fenêtres étant moins isolantes que les murs, la chaleur accumu-lée risque de se perdre. Ces applications apportent un meilleur coefficient d’isolation et peuvent faire baisser la facture de 4%.

5. ENTRETIEN ET CONTRôLE DES RADIATEURS

L’eau circulant dans les radiateurs doit le faire avec un débit correct, le haut du radiateur doit être plus chaud que le bas si celui-ci est adéquat. En revanche si le haut est plus froid, la présence d’air à l’intérieur en est la cause et il ne peut pas chauffer correctement. Il s’avère alors nécessaire de le purger. L’autre ennemi du chauffage idéal est la poussière et autres saletés. Ne laissez pas la crasse se déposer sur les radiateurs. Comme la chaleur irradie, elle sera freinée par la saleté. Les meubles ou les rideaux placés devant les radiateurs réduisent également l’émission de chaleur. Veillez donc à laisser libres les espaces autour et à vos plumeaux!

6. RÉGLER LA TEMPÉRATURE DE L’EAU CHAUDE

Dans le chauffe-eau, la température ne doit pas dépasser 55-60 degrés. Cette limite peut se lire sur le thermomètre du chauffe-eau lui-même. En respectant ce plafond,on économise non seulement de l’énergie (jusqu’à 1400 kWh par année) mais on évite également les dépôts de tartre et calcaire qui à long terme engendrent des frais de réparation voire de remplacement de l’installation. Toujours dans le chapitre lié à l’eau, installez des réducteurs de débit sur les robinets et la douche afin de réduire de 2% votre consommation d’énergie de chauffage. E

Ces conseils malins sont à observer toutau long de l’année. Vérifiez et notez chaque année à la même date votre consommation d’énergie. Ces contrôles vous permettent de détecter une hausse d’une année à l’autreet d’adopter les mesures nécessaires. Rienne vaut un suivi complet et sérieux deson installation et de ses facturations pour se chauffer en toute quiétude.

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AGEnDABULLEDU 8 AU 10 FÉVRIER 2013

SALON BOISLe bois sera une nouvelle fois à l’honneur sous toutes ses formes lors de la 10e édition de ce salon. Les professionnels de la filière présenteront leurs activités dans le domaine de la construction, de la transformation, de la rénovation et de l’énergie à Espace Gruyère. Ils seront plus de 100 exposants sur 4000 m2 de halles. De nombreuses conférences pour les professionnels et le grand public se tiendront également dans le cadre de l’exposition.www.salonbois.ch

BâLEDU 28 FÉVRIER AU 3 MARS 2013

NATURELa foire NATURE est la plus importante plateforme suisse en matière de consom-mation et de style de vie durables. Ce salon se tiendra pendant les quatre derniers jours de la Muba qui rassemblera 30 000 visi-teurs. L’occasion de retrouver de nombreux stands d’articles durables et équitables, respectivement des produits régionaux prouvant que consommation durable et plaisir peuvent aller de pair. Cette foire se tiendra dans la halle 4.www.natur.ch

LUCERNEDU 7 AU 10 MARS 2013

MINERGIE ExPOCe salon promeut l’efficacité énergétique et se veut le point de rencontre pour faire le point sur l’état actuel et futur de Minergie, qu’il s’agisse de nouveaux systèmes, pro-duits ou développements technologiques. La foire propose également un éventail de conférences et colloques qui permettront de sensibiliser le visiteur aux efforts à mener en termes de construction et de rénovation. Ce salon s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers.www.minergie-expo.ch

FRIBOURGDU 13 AU 15 MARS 2013

ENERGISSIMALe salon Energissima se veut la plateforme nationale pour les spécialistes et profes-sionnels dans le domaine des énergies renouvelables et des technologies de l’environnement. Ce salon rassemble les industriels et les collectivités publiques qui veulent exercer leur responsabilité environnementale et investir dans le déve-loppement durable. Axé sur l’innovation, Energissima proposera une vision pro spective du marché pour élaborer les stratégies d’avenir dans ce domaine.www.energissima.ch

wETTINGENDU 11 AU 14 AVRIL 2013

BAUEN+wOHNENCe salon est destiné aux propriétaires, futurs propriétaires, architectes et professionnels de la construction ainsi qu’aux particuliers. Il

regroupe des exposants dans les domaines de la maison, du jardin et du spa. Le sujet de la rénovation des maisons en matière énergétique se place au cœur de la manifes-tation. Mais le remplacement d’une cuisine ou d’une salle de bain, la création d’un jardin ou d’un patio sont autant de sujets sur lesquels les visiteurs trouveront réponse.www.messe-aargau.ch

FRIBOURGDU 25 AU 28 AVRIL 2013

ECOHOMELe Salon romand de l’habitation durable et de l’efficacité énergétique ouvrira ses portes le printemps prochain avec 80 exposants dans les starting-blocks pour renseigner les visiteurs sur les dernières nouveautés en matière d’habitat durable et d’efficience énergétique. Sans oublier bien sûr les nombreuses animations et conférences qui permettront au grand public d’imaginer de manière concrète à quoi ressemblera l’habitat de demain.www.ecohome.ch

LAUSANNE, DU 2 AU 10 MARS 2013

HABITAT-JARDINLe salon numéro un en Suisse romande dans les domaines de l’habitation et des aménagements extérieurs, avec ses presque 100 000 visiteurs,vivra sa 32e édition en 2013. Avec plus de 500 exposants répartis en onze secteurs différents, le visiteur trouvera réponse à toutes ses interrogations en matière d’habitat et de jardin. Pour la deuxième année consécutive,le Focus Energie offrira des conseils gratuits et de haut niveau auxvisiteurs qui le désirent. www.habitat-jardin.ch

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