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SOLAR IMPULSE PRêT POUR LE TOUR DU MONDE RECHERCHE LE MAGAZINE DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 13 | HIVER 2014 | CHF 5.90 DOSSIER 21 VISIONS POUR L’EFFICIENCE éNERGéTIQUE INTERVIEW «AIDER LES PME DANS LEURS ACTIONS POUR LE CLIMAT» EFFICIENCE ENQUÊTE QUEL AVENIR POUR L’HYDROéLECTRICITé? SOLAR IMPULSE PRêT POUR LE TOUR DU MONDE RECHERCHE

Efficience21 N° 13 (2014)

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Efficience21 est le premier magazine romand consacré essentiellement à l’efficience énergétique.

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Page 1: Efficience21 N° 13 (2014)

Solar ImpulSeprêt pour le tour

du monde

RECHERCHE

LE MAGA ZINE DE L’ EFF IC IENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 13 | HIvER 2014 | CHF 5.90

DOSSIER21 visions pourl’efficience énergétique

INTERvIEw

«Aider les pMe dAns leurs Actions pour le cliMAt»

EfficiEncEENQUêTE

quel Avenir pour l’hydroélectricité?

Solar ImpulSeprêt pour le tour

du monde

RECHERCHE

Page 2: Efficience21 N° 13 (2014)

ENSEMBLE VERS DE NOUVEAUX SOMMETS: HIRSLANDEN ETSOLAR IMPULSEL’équipe de Solar Impulse se lancera en 2015 dans un tour du monde à bord d’un avion solaire. Un défi de taille pour une organisation qui ne laisse rien au hasard, encore moins la sécurité médicale de son équipe. Voilà pourquoi Solar Impulse a choisi Hirslanden comme conseiller médical. L’expérience acquise lors de ce partenariat profi tera fi nalement aux patients de Hirslanden dans ses 16 cliniques et plus de 100 centres de compétence.

Pour en savoir plus, appelez dès à présent la Hirslanden Healthline au 0848 333 999,ou rendez vous sur www.hirslanden.ch

L’EXPERTISE EN TOUTE CONFIANCE.HIRSLANDEN

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Page 3: Efficience21 N° 13 (2014)

LE MAGA ZINE DE L’ EFF IC IENCE ÉNERGÉTIQUE | N° 11 | ÉTÉ 2014 | CHF 5.90

MobILITÉLe point sur Les bornesde recharge éLectrique

DossIER

partager, c’est bon pour La pLanète !

EfficiEncE 21ENQUêTE

des objets conçuspour ne pas durer ?

INTERvIEw

RéintRoduiRele vélo en ville

INTERvIEw

Inédit Publications SAAvenue Dapples 7, CP 900, 1001 [email protected], www.inedit.ch

EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an.Tirage 25 000 exemplaires

DIrECtEur DE PublICAtIoNThierry [email protected]

rÉDACtIoNrédactrice en chef Elodie Maître-Arnaud [email protected]édacteurs Pierre-Henri Badel, Patricia Bernheim, Monique Chevalley, Ludmila Glisovic, Sophie Kellenberger, Vincent Michoud, Stéphanie Milliquet, Henry Plouïdy, Viviane Scaramiglia, William Türler, Sylvie Ulmann, Adeline VanoverbekeMise en page Tifenn Le Moullec, Maeva Kühnel, Eva CourgeyCorrection Adeline Vanoverbekeretouche images Floriane VeyaImage de couverture Solar Impulse

MArKEtINGChef de projet Quentin [email protected]

PublICItÉSerge Weygold 021 695 95 82, [email protected] Bornand 021 695 95 67, [email protected]ériel/impression021 695 95 95, [email protected]

SoCIÉtÉ ÉDItrICEGassmann SA Längfeldweg 135, 2504 Bienne

IMPrESSIoNCourvoisier-Attinger, Arts Graphiques SA Chemin du Long-Champ 135, 2501 Bienne

IMPrESSuM

AbonnEz-vous! CHF 20.– par année pour 4 numéros, y compris un accès gratuit à l’édition iPad du magazine enrichie de différentes vidéos. Pour cela, il vous suffit d’envoyer un e-mail, fax ou courrier avec vos coordonnées aux adresses et numéros suivants:

E-mail: [email protected] | fax: 021 695 95 50Adresse: Efficience 21 c/o inédit Publications, Avenue Dapples 7, case postale 900, 1001 Lausanne

lisez également «efficience 21»sur votre ipad

ÉdItoTROIS ANS

DE RÉFLExION

Efficience 21 a trois ans. Lancé à l’automne 2011 avec l’ambition d’informer le grand public sur l’actualité du secteur de l’efficience énergétique, ce magazine

propose aujourd’hui encore à ses lecteurs un regard large sur les grands enjeux du développe-ment durable. Le contexte n’a en effet guère évolué depuis sa création, et les défis énergétiques doivent plus que jamais mobiliser l’ensemble de la société.

A l’occasion de ce treizième numéro, nous avons demandé à plusieurs acteurs de l’énergie et du développement durable de nous faire part de leur vision pour l’efficience énergétique (lire le dossier page 30). Qu’ils soient urbanistes, philosophes, distributeurs d’énergie, politiciens ou encore spécialistes de la mobilité, tous se sont prêtés au jeu et ont livré leurs réflexions sur les moyens de réduire notre empreinte écologique pour attendre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050. Des idéaux et des prises de position qui sont autant de pistes pour cerner encore davantage les défis de l’efficience énergétique, ou «comment consommer moins avec un niveau de service équivalent».

Trois ans. Et après?

Fort de son rayonnement en Suisse romande, Efficience 21 devrait prochainement se doubler d’une version pour la Suisse alémanique. L’occasion de repenser sa maquette afin de vous proposer, dès le printemps prochain, une formule renouvelée. 2015 marquera également la mise en ligne du site internet du magazine, sur lequel vous pourrez non seulement retrouver les articles parus dans ses pages, mais aussi découvrir du contenu additionnel et dialoguer avec la rédaction.

Avec toujours la même partition éditoriale à jouer: celle de l’éducation à la citoyenneté énergétique.

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élodie MAître-ArnAudrédactrice en chef

ENSEMBLE VERS DE NOUVEAUX SOMMETS: HIRSLANDEN ETSOLAR IMPULSEL’équipe de Solar Impulse se lancera en 2015 dans un tour du monde à bord d’un avion solaire. Un défi de taille pour une organisation qui ne laisse rien au hasard, encore moins la sécurité médicale de son équipe. Voilà pourquoi Solar Impulse a choisi Hirslanden comme conseiller médical. L’expérience acquise lors de ce partenariat profi tera fi nalement aux patients de Hirslanden dans ses 16 cliniques et plus de 100 centres de compétence.

Pour en savoir plus, appelez dès à présent la Hirslanden Healthline au 0848 333 999,ou rendez vous sur www.hirslanden.ch

L’EXPERTISE EN TOUTE CONFIANCE.HIRSLANDEN

A MEDICLINIC INTERNATIONAL COMPANY

Page 4: Efficience21 N° 13 (2014)

SommaIre

aCtuel 05 en images Une salle de concerts ventilée naturellement

07 Actualités et brèves

14 interview Vincent eckert: «La fondation suisse pour le climat a soutenu plus de 900 PMe depuis 2008»

ÉnerGIeS20 enquête L’hydroélectricité suisse prend l’eau

25 solaire des panneaux colorés

27 rénovation conseils pratiques pour des fenêtres efficientes

No 13 | HIvER 2014

38 recherchesolAr iMpulse

doSSIer 32 quel avenir énergétique? idéaux, coups de gueule et projets fous

reCHerCHe38 solar impulse Les pilotes de l’ombre

42 gestion des déchets augmenter l’efficacité des SteP

43 chauffage Un thermostat intelligent

SoCIÉtÉ44 investissements Vers une finance durable

46 consommation Les sacs en plastique, bientôt interdits?

CleanteCH50 promouvoir les compétences suisses Stahleinbau et Mhylab

moBIlItÉ52 Actualités et brèves

57 transports en commun test concluant pour les bus à hydrogène

VIVre59 ecologie choisir son sapin de noël

60 design huit objets beaux et verts

64 Agenda

2 | E FF IC IENCE 21 | H IvER 2014

14 intervieWvincent ecKert, fondAtionsuisse pour le cliMAt

46 sociétéle fléAu des sAcs en plAstique

Page 5: Efficience21 N° 13 (2014)

Qui fait le plein de gaz naturel/biogaz ménage son porte-monnaie.Economiser de l’argent en roulant: voilà un argument qui fait mouche. En effet, choisir de rouler au gaz naturel/biogaz permet d’abaisser ses coûts de carburant de plus de 30 % et de bénéficier d’une subvention à l’achat d’un véhicule neuf. Par ailleurs, les voitures fonctionnant au gaz naturel/biogaz réduisent vos émissions de CO2 de 40 %. Tous les véhicules à gaz naturel/biogaz sont hybrides et équipés d’un réservoir à essence. Renseignez-vous au 0800 462 462.

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«Rouler plus propre et moins cher»

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Page 6: Efficience21 N° 13 (2014)

«Nous construisons, nous rénovons, nous créons de la valeur, nous préservons la planète»

Asset Development Environnement a été confié à Dominique Bakis-Métoudi, direc-trice d’Asset Development. Ce secteur repose sur l’engagement fort de cette dernière pour les considérations environ-nementales et énergétiques et sur son expérience de vingt-cinq ans dans la pro-motion et le développement immobiliers.

Son objectif premier consiste à informer ses clients-propriétaires sur la manière d’optimiser la performance énergétique de leur patrimoine immobilier. Pour ce faire, des mesures concrètes leur sont proposées, notamment au travers des audits énergétiques.

Ces audits énergétiques sont impor-tants pour le propriétaire, lui permettant d’anticiper les lois cantonales relatives à la performance énergétique du bâti-ment, car les exigences évoluent rapide-ment. Prenons l’exemple d’un bâtiment construit il y a dix ans en conformité avec les normes environnementales du moment.

Aujourd’hui, ce bâtiment peut être consi-déré comme sous-performant en ma-tière d’efficacité énergétique. Un bon nombre de normes ont relevé le plafond des minima requis en matière électrique, thermique et de ventilation. La loi sur la performance énergétique globale atteint le niveau du standard Minergie au-jourd’hui dans le canton de Genève.

Le bâtiment est l’un des secteurs les plus énergivores; il produit près de la moitié du CO2. Cette problématique énergétique préoccupe considérablement la Société privée de gérance, qui a créé début 2013 le département Asset Development Environnement, dédié à cette question.

communiqué

SPG – ASSET DEVELOPMENT ENVIRONNEMENTROuTE DE ChêNE 36 – 1208 GENèVE TéL. 058 810 30 50 – www.SPG.Ch

En quoi consiste concrètement un audit? Il se fait en deux étapes. Dans un premier temps, il s’agit de faire un bilan qui vise à identifier tous les postes susceptibles d’être améliorés: enveloppe thermique, isolation des façades, fenêtres, étanchéi-té, etc. Un certificat énergétique est émis selon le cahier technique SIA 2031/2009, pour situer la consommation énergé-tique du bâtiment par rapport aux stan-dards actuels. Pour cela, la surface de référence énergétique est calculée, les consommations de gaz et d’électricité des trois dernières années d’exploitation inventoriées d’après les relevés transmis.

Dans un deuxième temps, après avoir établi l’étiquette énergétique du bâti-ment, les éventuels axes d’optimisation sont énumérés. Un bilan énergétique et financier des améliorations suggérées est réalisé. L’éventail des mesures concrètes proposées est large: adapta-tion des horaires de ventilation à la pré-sence des occupants, utilisation ration-nelle des stores durant les périodes de fort rayonnement solaire, modification des points de consigne de distribution chaud/froid, instauration d’une tempéra-

ture ambiante de consigne saisonnière (été/hiver), utilisation de rejets ther-miques des installations productrices d’électricité, etc. Evidemment, les dé-marches relatives à l’audit énergétique ont un coût pour les propriétaires et prennent du temps. Il faut compter envi-ron 50 à 60 heures de travail, soit des honoraires pouvant être estimés en moyenne à 8200 francs TTC, pour ras-sembler les données nécessaires à la rédaction du rapport d’audit et l’établis-sement de l’audit lui-même. Néanmoins, le retour sur investissement motive les propriétaires à passer à l’acte. En effet, les économies d’énergie réalisées renta-bilisent le coût de l’audit énergétique et les mesures d’amélioration prises.

Par exemple, pour un des immeubles gérés par la SPG et construit il y a dix ans, la consommation d’électricité était quatre fois plus élevée que la norme ac-tuelle. Un an après l’audit, la progression se reflète directement dans la classe at-tribuée pour la consommation d’énergie primaire et pour les émissions de gaz à effet de serre (Cahier technique 2031). Quasiment 200 000 kWh sont écono-misés, soit un gain annuel de plus 24 125 francs TTC. Faites le compte, le coût d’un audit énergétique peut vite être amorti.

DOMINIquE BAkIS-MéTOuDI, DIRECTRICE D’ASSET DEVELOPMENT ENVIRONNEMENT

SAINT-GEORGES CENTER, GENèVE.

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Le Carnal Hall est le nouveau centre culturel de l’école privée du Rosey, à Rolle. Inauguré au mois d’octobre dernier en présence de l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, le dôme, composé de 5000 panneaux métalliques, abrite une salle de concerts philarmoniques de 800 places. Afin de minimiser l’impact des vibrations provoquées par le passage des trains à proximité, celle-ci est entièrement construite sur une structure séparée et isolée par des ressorts. Un défi technique qui per-met également à l’air naturel de circuler sous la salle et d’être ensuite évacué grâce à d’immenses trappes d’aspiration intégrées au design des parois. L’utilisation de l’air conditionné devient ainsi optionnelle et ne perturbe pas l’acoustique. «C’est l’une des seules salles naturellement ventilée au monde», confie l’architecte. V.M.

HarmonIe au naturel

ACTUELc

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Informations et inscription: www.mas-eddbat.ch • MAS entier ou CAS séparé possible

Master of Advanced Studies (MAS) enEnergie et développement durable dans l’environnement bâti (EDD-BAT)Comprenant 9 Certificates of Avanced Studies (CAS) répartis en 3 profils:

Tronc commun

CAS Techniques énergétiques

CAS Constructions durables

Profils

CAS Territoires urbains et énergie

CAS Energies renouvelables dans le bâtiment

CAS Rénovation énergétique des bâtiments

ou Planification et gestion de projets

CAS Planification et gestion de projets

CAS Rénovation énergétique des bâtiments

CAS Cité de l’énergie

CAS Notions de base d’EDD-BAT CAS Architecture climatique

CAS Techniques énergétiques

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+2,3%de hausse des émissions de co2 en 2013,soit 36,1 milliards de tonnes au niveau mondial. Les prévisions pour 2014 tablent sur une nouvelle hausse de 2,5%.

ACTUELBAROMèTRE

DoWn

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«dégel» des polluAntsUn projet de recherche financé par le Fonds national suisse montre que

la fonte des glaciers ne menace pas uniquement le paysage. Des substances toxiques désormais interdites – comme les biphényles polychlorés (BPC) – risquent en effet d’être relâchées dans l’environnement suite à cette fonte.

– 61,2%C’est la plus forte baisse des émissions de CO2 réaliséeentre 2008 et 2012 par un pays européen, la Lettonie.La plus forte hausse (+20%) est attribuée à l’Espagnedans le même intervalle.

radar à oiseauxUn prototype est testé à Soleure afin d’interrompre les rotors des éoliennes

à l’approche des migrateurs. Les ornithologues évoquent pour l’heure 10 000 victimes annuelles.

1424 gWhpour s’éclAirer en 2014Une valeur en recul en Suisse

selon le WWF, qui rappelle qu’en 2010, la quantité de courant consommé pour l’éclairage s’élevait à 1840 GWh. Reste que cela représente encore près de la moitié de la production de la centrale de Mühleberg.

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25 Millions jusqu’en 2020

Le Fonds de technologie est opérationnel depuis le 1er novembre 2014. Un instrument

de politique climatique développé par la Confédération et qui permet aux entreprises innovantes de demander un cautionnement.

1,2 milliard

d’assiettes de rösti à la poubelleC’est ce que représente le gaspillage annuel des pommesde terre en Suisse. Selon une étude du WWF, 66%des tubercules cultivées sont perdues dans la chaînede valeur ajoutée, soit 303 000 tonnes.

HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 7

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8 | E FF IC IENCE 21 | H IvER 2014

ACTUELSUBvENTIONS PHOTOvOLTAïQUE

ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

L e subventionnement des projets solaires par la Confédération va

diminuer en deux étapes, au 1er avril et au 1er octobre 2015. Le Conseil fédéral a ancré cette réduction dans une révision de l’ordonnance sur l’énergie qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain. A partir du 1er octobre 2015, les tarifs de rachat seront ainsi inférieurs d’environ 12% pour les grandes installations (> 1000 kW), d’environ 18%

fortE bAissEDE LA rPc En 2015

pour les installations moyennes (de 30 à 1000 kW) et d’environ 23% pour les petites installa-tions (≤ 30 kW). Les nouveaux taux devront s’appliquer jusqu’au 1er avril 2016.Les coûts d’investissement des installations intégrées demeu-rant plus élevés que ceux des installations ajoutées, un sup-plément d’environ 15% conti-nuera d’être accordé sur les taux de rétribution pour celles-ci.Par ailleurs, les installations photovoltaïques qui auront reçu une décision positive à partir de 2015 devront être mises en ser-

Le Conseil fédéral a annoncé la réduction des tauxde la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC)et de la rétribution unique (RU) pour le photovoltaïque.

vice dans un délai maximum de quinze mois (au lieu de vingt-quatre jusqu’à présent). La ges-tion des listes d’attente sera éga-lement modifiée. Les demandes concernant les installations pho-tovoltaïques seront toujours trai-tées dans l’ordre d’arrivée. Une liste distincte sera créée pour les autres énergies renouvelables; les projets prêts à être réalisés seront favorisés. e

ikea Suisse se lance dans le so-laire. Et, bonne nouvelle, les kits sont livrés clés en main, pas besoin de sortir vos tournevis! Depuis la mi-décembre, le géant suédois du meuble propose des installations solaires photovol-taïques dans ses filiales suisses. Ce produit, fabriqué en Alle-magne par l’entreprise Hanergy, basée à Pékin, est annoncé comme 10 à 20% moins cher que ses concurrents sur le mar-ché helvète. Une offre qui devrait avant tout intéresser les propriétaires de villas. «nous souhaitons per-mettre à nos clients de mener

une existence plus durable à do-micile, ce à quoi les installations solaires apportent une contribu-tion essentielle, déclare Simona Scarpaleggia, Country Manager d’ikea Suisse. Parallèlement, la nouvelle offre permet aux clients d’économiser de l’argent sans renoncer au confort. Avec ce lancement inédit, ikea

marque son entrée dans un nouveau secteur d’activité prometteur.»La première filiale à proposer cette nouveauté est celle de Spreitenbach, dans le canton d’Argovie, à proximité de Zu-rich. Les autres lui emboîteront le pas en 2015. Et, cette fois, pas besoin de sortir vos outils: le montage et la mise en service sont assurés par des profession-nels de la région certifiés Pros du solaire® par Swissolar! Depuis leur lancement en Grande-Bretagne en 2013, plus de 1300 kits ont été vendus dans ce pays. e S.U.

PhotovoLtaïqUe en kit

SOLAIRE

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ÉClaIraGe A la force des molletsLe footballeur Pelé a inauguré un stade unique en son genre dans une favela de rio de Janeiro. L’éclairage y est entièrement assuré grâce au solaire et à l’énergie ciné-tique générée par les joueurs. Un projet développé avec l’aide de Shell afin d’encourager les plus jeunes à s’orienter dans les filières scientifiques et technologiques.

InVentIon

l’arbre à ventL’entreprise française newWind a conçu un modèle d’éolienne que l’on imagine facilement faire son entrée dans les villes. il a la forme d’un arbre dont les feuilles sont dotées de petits générateurs. deux prototypes sont en place dans l’hexagone et permettent de cap-ter l’énergie des vents faibles et des mouvements d’air alentour, assurant l’éclairage d’une rue ou d’un bâtiment public. des projets sont à l’étude en Suisse. a suivre!

CHantIerS

remorques écologiquesL’entreprise Vinci autoroutes éclaire ses chantiers nocturnes grâce au solaire et aux déplacements d’air engendrés par le trafic routier. Un mât d’éclairage Led est embarqué sur une remorque; il est alimenté par des batteries rechargées grâce à deux éoliennes et à des panneaux solaires. deux prototypes rempla-cent actuellement avec succès les traditionnels groupes électrogènes.

EN BREF

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LUCIE NE PENSAIT PAS QUE LE GAZ AVAIT AUTANT D’AVANTAGES. ET VOUS ?

Page 12: Efficience21 N° 13 (2014)

INITIATIvE ENCOURAGER LE RECOURS AUx ÉNERGIES RENOUvELABLES

cADAstrE soLAirEFribourg met à la dispositionde ses habitants un nouvel outil mesurant le degré d’ensoleillement du parc immobilier de la ville. Le but? Déterminer les zones adéquates pour l’installationde panneaux solaires.

ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

t ous les Fribourgeois intéressés peuvent désormais se connecter au site cartographique www.sitecof.ch

afin de connaître avec précision le potentiel solaire de leur habitation. La Ville entend ainsi encourager l’utilisation de cette ressource renouvelable au haut potentiel

toits, en fonction des aptitudes pour le solaire (d’excellent à non suffisant). C’est la société Swiss image qui a été mandatée pour récolter les données permettant de réaliser cette cartographie. En calculant pré-cisément la hauteur de tous les bâtiments de la ville, il a été démontré que les toits de la commune pouvaient couvrir la consommation de 357 villes de taille et besoins similaires à ceux de Fribourg. Ce cadastre s’adresse en particulier aux ré-gies, aux architectes et aux propriétaires, qui trouveront en outre, sur le site internet, des informations utiles à leur prise de décision. il est ainsi possible de savoir si l’ensoleille-ment d’un bâtiment justifie le recours au so-laire photovoltaïque plutôt qu’au thermique, en fonction notamment de son emplace-ment et de la forme du toit – plat ou incliné. Des informations concernant les coûts d’installation, le potentiel d’économies et la réduction des émissions de CO2 peuvent également être communiquées. e

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énergétique et motiver la population à ré-duire sa dépendance vis-à-vis du nucléaire.

de quoi AliMenter 357 villes coMMe fribourgCet outil se présente comme un cadastre classique avec des codes couleurs sur les

ACTUEL

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HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 11

mInerGIe rénovation record en suisseLa coopérative d’habitation La cigale, à Genève, est la plus grande rénovation Minergie-P du pays et a été récemment récom-pensée par le Prix solaire Suisse 2014. construits en 1952, les deux immeubles ont été repensés pour améliorer leur efficacité énergé-tique. L’objectif? Une réduction de 70% des besoins en énergie et une diminution de 91% des émissions de cO

2. Un chantier ambitieux qui

démontre qu’une rénovation est réalisable sur de grands ensembles.

SolaIre robot agronomiquedésigné «chercheur de l’année», le professeur Salah Sukkarieh, de l’Université de Sidney, a mis au point Ladybird, un robot capable d’analyser la croissance des plantes, de repérer des parasites, d’arracher les mauvaises herbes et de ramasser tout type de récoltes. truffée d’électronique, cette cocci-nelle est entièrement autonome grâce à ses panneaux solaires.

GeStIon ÉnerGÉtIQue

solution tikoLancée en 2012 par Swisscom et repower pour améliorer la gestion de l’énergie des éoliennes ou des panneaux solaires, tiko a convaincu l’Ofen, qui l’intègre désormais dans ses projets phares. il permet de réagir aux fluctuations du réseau d’électricité en reliant entre eux les chauffages des clients partici-pants et en décalant les heures de chauffage des pompes à cha-leur et des chauffe-eau.

EN BREF

Pro Solar, Greenpeace et le WWF ont recueilli 30 000 paraphes en faveur d’une taxe sur l’électricité issue de centrales nuc léaires, au charbon et à gaz.

ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

«L e tournant énergé-tique sera entravé tant que les importations

d’énergie sale ou atomique se-ront possibles. La progression de l’énergie sale peut rapidement et intelligemment être stoppée par une taxe ciblée, conforme aux règles du marché», déclarait Kaspar Schuler, de Greenpeace, à Berne, au début de l’automne. L’association écologiste, Pro Solar et le WWF ont remis à la Chan-cellerie fédérale une pétition de 30 000 signatures en faveur d’une taxe sur le «courant sale».

sus Au courAntsALE!

Lancée trois mois plus tôt, cette pétition revendique une taxation de l’électricité issue de centrales nucléaires, au charbon et à gaz.

hydrAulique suisse en dAngerSes initiateurs relèvent que les prises suisses sont, pour l’heure, alimentées pour moitié par ce type de courant. Une proportion qui pourrait augmenter dans les années à venir avec l’ouverture du marché. «L’importation de ce courant compromet l’hydroélec-

tricité indigène, entrave le déve-loppement des renouvelables et obstrue l’abandon rapide du nucléaire en Suisse», précisent les initiateurs. Ceux-ci ont pris la pose sur la place Fédérale, devant la photo d’un wagon rempli de charbon. «Quotidien-nement, la combustion de près de 100 fois le contenu d’anthra-cite d’un tel wagon par une cen-trale de taille moyenne cause des émissions de 16 000 tonnes de CO2», affirment-ils. e

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TARIFS

éLeCtRiCité PLUS ChèRe en 2015

Après examen des tarifs transmis par les gestionnaires de réseau suisses, la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) a annon-cé une augmentation des prix de l’électricité en approvisionne-ment de base. Un ménage paiera ainsi en moyenne 20,7 ct./kWh en 2015, soit 5% de plus que cette année. Des hausses de tarifs découlant principalement de l’augmentation des coûts de réseau et de la RPC. e E. M.-A.

comparaison tarifaire en ct./kWh: catégorie h4, prix total pour l’année 2015■ < 17,48 ■ 17,48 - 19,54 ■ 19,54 - 21,60 ■ 21,60 - 23,66 ■ >23,66

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PÉTITION TAxER LE NUCLÉAIRE ET LE CHARBON

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PUBlicitÉ

Il y a chauffage au boIs et chauffage au boIs!

Si l’ensemble des feux ouverts et anciens foyers fermés du parc actuel était remplacé par des appareils perfor-mants, les émissions de poussières seraient réduites de près de 90%.

On entend souvent dire que le chauffage au bois est responsable de la présence dans l’air de poussières fines. Le domaine des foyers à bois a toutefois connu, ces dernières années, une évo-lution considérable, qui se traduit par la mise sur le marché de produits dont les performances sont très largement supérieures à celles de leurs prédécesseurs.

Ce phénomène est particulièrement marqué dans le domaine des poussières, où l’on observe qu’un foyer moderne émet – en laboratoire – 100 à 1000 fois moins de poussières fines qu’un modèle plus ancien ou qu’un feu ouvert. En tenant compte du fait que même un bon foyer est rarement utilisé dans des conditions optimales, on peut considérer qu’un foyer moderne, dans des conditions classiques d’utilisation, émettra au minimum 10 fois moins de particules qu’un foyer ancien et 20 fois moins qu’un feu ouvert!

commUniQUÉ

Spécialiste des foyers performants depuis plus de vingt-cinq ans, Stûv Helvetica conçoit des poêles et des inserts alliant design, performances et plai-sir du feu. Le Stûv 30-in offre ainsi tous les avan-tages des foyers dernière génération avec un ren-dement à la puissance nominale de 83% et une combustion plus propre (0,05% de CO2 par heure et 28 mg/Nm3 de particules fines). Une solution

qui convient parfaitement pour équiper les habita-tions dotées du système Lack, entièrement chauf-fées avec un seul foyer. Son habillage minimaliste permet en outre de l’installer avec ou sans encas-trement, en version large, étroite ou asymétrique, ou encore en version d’angle.

www.stuv-helvetica.ch

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ACTUELInnoVatIon

tuiles solairesLa société suédoise Soltech energy a développé des tuiles transpa-rentes qui captent l’énergie solaire en associant le photovoltaïque et le thermique. Véritables alterna-tives aux solutions existantes, elles permettent d’isoler le toit d’un bâtiment avec esthétisme tout en générant assez d’énergie pour la consommation électrique et le chauffage de l’eau d’un foyer.

ÉleCtrICItÉ

réseaux intelligentsreporter la consommation des appareils gourmands en électricité aux périodes creuses et produire de l’électricité issue de sources renou-velables au meilleur moment: tel est l’objectif de SeMiah, un nouveau projet de recherche euro-péen auquel sont associés cinq partenaires valaisans, acteurs des secteurs des télécommunications et de l’énergie. Une phase test de trois ans a débuté dans une centaine de foyers.

pHotoVoltaÏQue

nouveaux procédésQuatre acteurs de l’industrie solaire suisse participent au projet Swiss inno hJt, financé par l’Ofen, le canton de neuchâtel et les sociétés partenaires. Son but? développer une chaîne de production appli-cable dans l’industrie pour un type innovant de cellules solaires, qui promet un grand rendement. ces cellules fabriquées à hauterive (ne) se basent sur la technologie à hétérojonction et permettent de transformer jusqu’à 23% de l’énergie du rayonnement solaire en électricité.

EN BREF

ÉLECTRICITÉ TROIS RÉACTEURS à L’ARRêT MENACENT L’APPROvISIONNEMENT

START-UP

noUveaU DiReCteUR aU BLUeFaCtoRy à FRiBoURG

«Je suis fier de participer à cette formidable aventure et de pou-voir apporter toute mon énergie et mes acquis pour en faire un succès de dimension interna-tionale.» Jacques Laurent est le nouveau directeur de Blue-Factory, à Fribourg, depuis le 1er décembre 2014. De formation scientifique et économique, il a

dirigé pendant huit ans l’EPFL innovation Park. Son objectif im-médiat est de permettre à de nou-veaux locataires de débuter leurs activités sur le site avant l’été 2015. il coordonnera également la construction des premiers nou-veaux bâtiments. niché au cœur de Fribourg, sur l’ancien terrain de la brasserie Cardinal, le parc

BlueFactory accueille start-up et entreprises actives dans les nano-technologies, l’énergie ou encore de l’e-gouvernance. Au niveau suisse, il se distingue par sa di-mension zéro carbone, préfigu-rant ainsi l’industrie de demain qui intégrera les coûts environne-mentaux dans les mécanismes économiques. e V. M.

bELgiquE En PAnnE ?

Cet hiver, les Belges risquent de ne pas disposerde suffisamment d’électricité pour couvrirtous leurs besoins. ou quand le Plat Pays menacede devenir un pays à plat.

ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

t rois réacteurs nucléaires belges ont été arrêtés cette année – deux au prin-

temps pour des raisons de sécu-rité et le troisième cet automne suite à un incident technique. Alors que les premiers frimas se font sentir, la capacité de produc-tion du pays est ainsi réduite de 27%. Afin de préparer la popula-tion à une éventuelle pénurie de

courant, le Ministère de l’inté-rieur a publié au mois de sep-tembre dernier un grand plan de délestage, accompagné depuis quelques semaines d’une campagne de sensibilisation du public. Le but? Eviter le black-out.

coupures de courAntplAnifiéesPrivé de plus du quart de sa ca-pacité de production de courant nucléaire (l’atome assure en

Belgique 55% de la consomma-tion électrique), le Plat Pays pourrait subir cet hiver une pé-nurie allant jusqu’à 116 heures, selon les scénarios les plus pes-simistes. Le plan de délestage prévoit six zones représentant chacune une tranche de consom-mation de 500 MW et qui pour-ront être successivement débran-chées pour une durée de deux à trois heures, entre 17 h et 20 h. Les grandes villes ne seront toutefois pas impactées. La cam-pagne «Off-On», largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux, encourage quant à elle la population à faire des efforts pour limiter la consommation d’électricité. Rappelons que le parlement belge a décidé en 2003 de sortir progressivement du nucléaire entre 2015 et 2025. Le nouveau gouvernement laisse toutefois entrevoir le report de cette me-sure. Une position vivement critiquée par l’organisation Greenpeace, qui dénonce en outre l’absence de vision à long terme. Le manque d’investisse-ments dans le réseau de trans-port électrique est également pointé du doigt. e

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Dr

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la fondation suisse pour le climatest dirigée par vincent eckert.

depuis 2008, elle a soutenu plusde 900 pMe, à hauteur

de 13 millions de francs.Dr

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«l’aIde de la fondatIon permet d’amplIfIer

l’effet InCItatIfde la taxe Sur le Co2»

Vincent Eckert dirige la Fondation suisse pour le climat. Grâce aux fonds provenantde la restitution de la taxe CO2 mis à disposition par de grandes entreprises suisses,

l’institution soutient les PME dans leurs actions en faveur du climat.

PROPOS RECUEiLLiS PAR

ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

D epuis 2008, la Fondation suisse pour le climat soutient financière-ment les PME qui mettent en place

des mesures pour améliorer leur efficacité énergétique ou qui développent des projets innovants en faveur du climat. Ces subven-tions proviennent exclusivement des re-cettes nettes de la taxe incitative sur le CO2 reversées par les entreprises partenaires de l’institution privée. Entretien avec Vincent Eckert, son directeur.

E21 Dans quel contexte la fondation a-t-elle été créée?Vincent Eckert L’idée a germé dès 2003, alors que le concept de taxe incitative sur le CO2 était en discussion. Anticipant qu’ils allaient recevoir davantage que ce qu’ils allaient débourser, des membres du Modèle énergétique de Zurich [un groupement de grandes entreprises] ont alors décidé de mettre leurs recettes à disposition pour le climat. Au nombre de 11 lors du dépôt des statuts de la fondation en 2008, les parte-

IntervIew

naires sont désormais 24. il s’agit d’entre-prises actives dans le domaine des services, de l’assurance, de banque, du consulting et de l’iT pour l’essentiel.

les pMe MAnquent de ressourcespour s’occuper des probléMAtiquesénergétiques

votre domaine d’action est celui des PMe. Pourquoi ce choix? La fondation réinjecte la restitution nette des entreprises partenaires dans le secteur de l’économie qui en a le plus besoin. En effet, contrairement aux grandes sociétés, les PME n’ont souvent pas les ressources financières ou humaines pour s’occuper des problématiques d’économies d’énergie. L’aide de la fondation permet ainsi d’ampli-fier l’effet incitatif de la taxe sur le CO2. Elle permet aussi de soutenir l’innovation et la compétitivité de la place économique suisse.

De quelle manière apportez-vous ce soutien?nous soutenons financièrement les entre-prises de trois façons. Tout d’abord en les

BIO ExPRESS

Vincent eckert dirige la fondation suisse pour le climat depuis sa création en 2008.

responsable environne-ment chez Swiss re depuis 2007, il a travaillé pen-

dant quinze ans dans l’industrie comme res-ponsable environnement, sécurité et qualité.

il est diplômé de l’ePfZ en sciences de l’envi-ronnement et est titulaire d’un executive MBa de l’Université de Saint-Gall.

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aidant à développer des projets d’amélio-ration de leur efficacité énergétique afin qu’elles puissent bénéficier sans attendre des dernières avancées technologiques dans ce domaine. Pour ce faire, nous

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INTERvIEw vINCENT ECkERT

avons notamment listé 25 mesures stan-dard allant de l’isolation à la production de chaleur en passant par la ventilation, et qui incluent aussi d’autres équipements, comme le remplacement des machines à laver ou des systèmes de cuisson. nous aidons également les entreprises à repen-ser leurs processus de production; ce sont souvent les postes les plus énergivores. Le soutien financier est proportionnel à

la moitié des frais annuels découlant du suivi de ces programmes. il s’agit là d’une démarche à long terme en laquelle je crois tout particulièrement. nous appuyons enfin les PME qui développent des projets inno-vants et qui ont un potentiel commercial en matière climatique.

des innovAtions proMetteusespour l’hAbitAt durAble

Parmi ces projets innovants, certains apportent-ils des solutions concrètes pour l’efficience énergétique des habitations? Oui, c’est même une part importante des innovations que nous appuyons. Je songe notamment aux clapets EnergyStop® à poser sur les tuyaux d’évacuation des toits ou encore au bac à douche Joulia, qui récupère la chaleur de l’eau. L’installation éolienne développée par la société Anerdgy est également très prometteuse. (Lire les encadrés consacrés à ces innovations)

Menez-vous aussi des actions de sensibilisation à destination des PMe?Ce n’est pas le rôle de la fondation. notre coup de pouce financier permet toutefois aux dirigeants de faire appel à des conseil-lers énergétiques, par exemple dans le cadre d’une convention d’objectifs, qui sont par-faitement à même de les guider au mieux sur les bonnes mesures à mettre en place.

Comment les demandes de soutien vous sont-elles adressées?Les demandes nous sont adressées via des formulaires en ligne à disposition sur notre site web. En ce qui concerne l’aide aux 25 mesures d’efficacité énergétique, le système est très simple: le dépôt de la demande ne prend pas plus de quinze minutes. Le feed-back est d’ailleurs très bon; les PME soulignent l’absence de bu-reaucratie et l’efficacité de notre organisa-tion. Ce sont souvent les conseillers en énergie qui dirigent les entreprises vers notre fondation. Pour le dépôt de demande de financement pour un projet innovant, l’effort est plus important, car il s’agit d’apporter aux conseils de la fondation une information détaillée et convaincante du sujet et de la compétence du deman-deur à atteindre ses objectifs.

seules 10% des pMe soutenues se trouvent en suisse roMAnde

un potentIel de 500 000 tonneS de Co2 en moInS

Jusqu’à 30% de l’énergie de chauffage d’une maison est perdue en s’échappant par les ouvertures de fonction dans l’enveloppe du bâtiment (tuyaux d’aération et tuyaux de chute d’eau pluviale). Pour contrer ce phénomène et éviter cette déperdition de chaleur, l’entreprise lucernoise OeKaG Wassertechnik aG a développé des clapets à installer à la sortie des dispositifs d’évacuation. Baptisés energyStop®, ils régulent le débit d’air afin de ne le laisser circuler que lorsque cela est vraiment nécessaire. Le potentiel d’écono-mies d’énergie est conséquent, tout comme celui de l’impact climatique: si tous les toits de Suisse étaient équipés de ce type de clapets, les émissions de cO

2 pourraient diminuer de 500 000 tonnes par an.

la fondation suisse pour le climat a participé au financement de cette innovation à hauteur de 400 000 francs sur deux projets (air et eau).

la réduction des émissions de CO2 ou à l’économie d’électricité résultant des mesures mises en œuvre. Ce qui représente parfois la moitié des coûts d’investissement. La fondation soutient également les PME qui contractent une convention d’objectifs de réduction d’énergie sur dix ans, dans le cadre de l’AEnEC (Agence de l’énergie pour l’économie) et de l’ACT (Agence cleantech suisse). nous remboursons à ces entreprises

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La fondation siège à Zurich et son réseau est plutôt alémanique. Cela explique-t-il la faible proportion de PMe romandes bénéficiant de votre appui?Si notre base est en effet zurichoise, ce n’est en tout cas pas le fait d’un problème de langue, comme vous pouvez le constater! Effectivement, les entreprises romandes ne représentent que 10% des PME que nous soutenons. La tendance est toutefois à la hausse, en particulier en ce qui concerne les projets innovants. Pour l’aide aux me-sures d’efficacité énergétique, c’est encore un peu mou. il est toutefois difficile pour moi de faire la part des choses entre la méconnaissance de l’existence de notre fondation et un intérêt moindre pour ces problématiques de la part des entreprises romandes. Celles-ci ont en effet mis en place une dynamique forte pour la protection du climat au cours des dernières années.

lA redistributionest plus fAible qu’espéré

vos recettes sont-elles suffisantes pour soutenir toutes les entreprises qui en font la demande?La plupart des demandes d’aide aux me-sures d’efficacité énergétique sont traitées de façon positive. nous versons les subsides à hauteur de 30 francs par tonne de CO2, respectivement 10 francs par mégawatt-

Éole part à la ConQuête deS toItS

La société zurichoise anerdgy a imaginé Windrail (barre éolienne), un système permettant d’exploi-ter la réfraction du vent et les écarts de pression sur les toits afin de générer de l’électricité. il pourra également accueillir des panneaux photovol-taïques pour tirer profit de l’énergie solaire.

destiné aux toitures plates, le dispositif pourra être installé le long de l’arête du toit et exploitera les différentes sources d’énergie dans une turbine intégrée. il devrait permettre aux bâtiments de produire jusqu’à 70% de leur consommation d’énergie. Un premier prototype a été installé à Marthalen (Zh), sur la tour Landi.

la fondation suisse pour le climat participe au financement de cette innovation à hauteur de 195 000 francs.

heure électrique économisé. Ce mécano fonctionne bien, même si nous avons dû ré-duire un peu son périmètre: nous ne soute-nons plus les mesures relatives à l’éclairage, ni les mises en réseau de chauffage à dis-tance. Celles-ci sont déjà très rentables à court terme pour les entreprises. De même, nous n’apportons plus notre appui aux PME exemptées du paiement de la taxe incitative [celles qui utilisent beaucoup d’énergie]. Ces arbitrages ne sont pas faciles, mais il faut composer selon nos moyens. Pour les projets innovants, c’est un «concours

de beauté»: les conseils de la fondation ne choisissent que les projets les plus convain-cants. nos ressources sont limitées; nous avons entre 2 et 2,5 millions de francs à dis-position chaque année. La source de notre financement – la redistribution de la taxe CO2 revenant aux entreprises partenaires – étant plus faible qu’espéré.

Ce qui est une bonne nouvelle pour la planète!Oui, puisque cela veut dire que la Suisse émet moins de CO2. C’est aussi le signe

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la taxe sur le Co2 est prélevée depuis le 1er janvier 2008 sur les combustibles fossiles. Le but de cette mesure incitative est d’en-courager une utilisation parcimonieuse de ce type de ressources et de favoriser le recours aux énergies renouvelables, afin que la Suisse puisse réaliser ses objectifs en matière de protection du climat.

en 2014, le montant de la taxe a été porté de 36 à 60 francs par tonne de cO

2. elle figure en pra-

tique sur les factures d’achat de combustibles.

environ deux tiers des recettes de la taxe sont redistribués à la population et aux entreprises, et ce, quelle que soit leur consommation. cette redistribution se fait respectivement via les assu-rances maladie et les caisses de compensation

aVS. chaque personne domiciliée en Suisse reçoit 52,20 francs en 2014 en déduction de l’assu-rance maladie. Pour les entreprises, la redistribu-tion correspond à 0,573‰ du montant de la masse salariale.

Un tiers des recettes (au maximum 300 millions de francs) est affecté au Programme Bâtiments de la confédération afin depromouvoir des assainissements énergétiques et encourager le recours aux énergies renouvelables. Vingt-cinq millions de francs sont également utilisés pour alimenter le fonds de technologie.

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INTERvIEw vINCENT ECkERT

que la taxe incitative fonctionne. La Suisse n’atteint toutefois pas encore ses objectifs de réduction. La taxe a donc été portée cette année de 36 à 60 francs par tonne de CO2. Cette hausse ne s’est toutefois pas réper-cutée sur la redistribution, notamment parce qu’une partie des sommes perçues est consacrée à d’autres programmes (lire encadré p. 17).

convAincre les grAndes entreprises de MutuAliser les recettes de lA tAXe co2

ÉConomIeS SouS la douCHe

La start-up biennoise Joulia a mis au point un bac de douche permettant de récupérer la chaleur des eaux usées afin de préchauffer l’eau froide. contrairement aux bacs classiques, l’eau de ruissellement n’est pas dirigée vers la bonde d’évacuation mais rejoint le fond de l’installation, équipé d’un échangeur de cha-leur. celui-ci permet de porter l’eau froide jusqu’à une température de 25° c, ce qui conduit à diminuer l’apport d’eau chaude dans le mitigeur. Selon les calculs de la société, si le bac Joulia était installé dans tous les foyers de quatre personnes en Suisse, sur la base d’une douche de six minutes par jour, il permet-trait d’économiser chaque année l’équivalent énergétique d’un camion-citerne de fuel de 75 km de long.

la fondation suisse pour le climat a participé au financement de cette innovation à hauteur de 150 000 francs.

De quels moyens disposez-vous pour augmenter vos recettes? Pour honorer la demande croissante de soutien, nous avons bien évidement intérêt à développer notre base de financement. Afin que l’image de la fondation soit claire, nous devons toutefois rester dans le strict contexte de l’utilisation de la restitution nette de la taxe incitative. Le potentiel est d’ailleurs très important: beaucoup d’entre-prises ne réalisent même pas qu’elle re-çoivent une redistribution de la taxe sur le CO2. Celle-ci est en effet remboursée par

les caisses de compensation AVS et revêt la forme d’une transaction de réduction sur la facture des assurances sociales. La valeur par entreprise est en outre plutôt faible – 0,573‰ du montant de la masse salariale en 2014. nous devons donc expliquer à leurs dirigeants qu’il est essentiel de mettre nos moyens en commun afin de créer de la valeur ensemble. il faut les convaincre de se joindre à nous.

Une tâche difficile en pratique?Le plus compliqué est d’obtenir un rendez-vous! Certains doutent de la pertinence de se mettre en avant dans une fondation pour le climat alors qu’ils n’ont pris aucune mesure environnementale en interne. Cette prise de contact peut toutefois être un point de départ pour amorcer une réflexion sur ce point. D’autres entreprises utilisent les sommes redistribuées pour leurs propres projets. il faut alors savoir ménager la sus-ceptibilité des responsables environnement, qui peuvent légitimement préférer financer ces initiatives internes.

plus de 900 entreprises ont été soutenues depuis 2008

La taxe sur le Co2 est confirmée jusqu’en 2020. et après, quel avenir pour la fondation?2020 est déjà une bonne distance tempo-relle. Je crois par ailleurs que le mécanisme incitatif sera maintenu, d’autant que l’impôt environnemental a du mal à progresser. Si la taxe est abandonnée, la fondation devra être dissoute. Mais le nombre de PME soutenues depuis 2008 aura amplement justifié son existence!

quel est le bilan de la fondation après six ans?nous avons jusqu’à présent apporté notre soutien à plus de 900 entreprises, à hauteur de près de 13 millions de francs. Quant aux bénéfices pour le climat, la réduction des émissions de CO2 est simple à estimer dans le cadre de l’aide aux mesures d’efficacité énergétique: nous y avons consacré environ 6 millions de francs en versant 30 francs par tonne de CO2 économisée. Faites le calcul! C’est plus compliqué en revanche pour l’aide aux projets innovants. Mais, une chose est sûre, le potentiel est énorme. Prenez l’exemple des clapets EnergyStop®: on estime que, si tous les toits de Suisse en étaient équipés, les émissions de CO2 se-raient réduites de 500 000 tonnes par an! e

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énErgiEs

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SOPHiE KELLEnBERGER

L’ or blanc. C’est ainsi que l’on désigne l’énergie hydraulique. Blanc comme les grandes chutes d’eau alpines,

savamment captées et turbinées, image mythique du génie et de la prospérité helvé-tiques. Mais, aujourd’hui, le symbole vacille. Pour vendre l’électricité d’origine hydrau-lique sur des marchés européens devenus

l’or BlanCen CHute lIBreEn dopant le solaire et l’éolien afin de sortir du nucléaire, la Suisse a tiré sur ses barrages. Quatre ans ont suffi pour que l’hydroélectricité prenne l’eau.

impitoyables, les producteurs suisses doivent souvent brader leurs prix, désor mais trop élevés comparés à ceux du charbon mais aussi de l’éolien ou du solaire, largement subventionnés pour amorcer la sortie du nucléaire.

400 MilliArds de perte en cinq Ans«Les prix de l’électricité sont en dégringo-lade. nous sommes passés de 90 euros le

mégawattheure en 2008 à environ 40 euros aujourd’hui», lançait Philippe Vassilopoulos, Head Product Design pour la bourse euro-péenne de l’électricité EPEX Spot, devant un parterre de 500 invités lors de la Journée de l’énergie de la Foire du Valais. «Ces der-niers cinq ans, la valeur boursière des socié-tés électriques a perdu plus de 400 milliards d’euros», ajoutait Michael Wider, membre de la direction générale d’Alpiq.

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Comment en est-on arrivé à un tel désastre? Comme si le problème de la sortie du nu-cléaire ne suffisait pas, la crise économique européenne s’est invitée, avec, à la clé, une baisse de la demande due à la chute des besoins de l’industrie en électricité. Soit, en bourse, une accélération supplémentaire de la baisse des prix du courant, entraînant désormais, pour l’énergie hydraulique, des craintes majeures. «Cette baisse du prix de

l’électricité est tellement importante qu’au-jourd’hui, le parc hydraulique suisse ne peut plus couvrir ses coût avec les tarifs élec-triques actuels», confirme Michael Wider.

un MArché en surcApAcité Tellement obsédés par l’accident majeur de Fukushima, certains Etats, notamment l’Alle-magne, mais également la Suisse, ont choisi de subventionner massivement le solaire et l’éolien en tant que nouvelles énergies renou-velables, qui ont ainsi littéralement explosé. «A titre d’exemple, l’Allemagne est passée de moins de 10 GW de capacité installée en nouvelles énergies renouvelables en l’an 2000 à plus de 70 GW aujourd’hui», relève Philippe Vassilopoulos.

Or, non seulement ces nouvelles énergies arrivent parfois massivement sur le marché, mais leur prix, par le soutien des Etats, est artificiellement baissé. il peut mettre à mal ces productions fragiles et cache les coûts réels de ces «nouvelles renouvelables». Ce qui fausse la concurrence avec les autres énergies, notamment l’énergie hydraulique, en réalité tout aussi renouvelable que le so-laire et l’éolien. Paul Michellod, directeur des Forces motrices valaisannes, déplore ainsi «l’effet de distorsion de concurrence et la dif-ficulté d’être en compétition avec des acteurs dopés». Une distorsion de concurrence en-core aggravée par les directives européennes qui exigent que ces énergies subventionnées soient prioritaires au moment de leur entrée

des barrages comme ceux du nant de drance sont en très bonne place sur l’échiquier du marché électrique euro-péen. Les travaux actuels consistent à installer six pompes-turbines qui remonteront l’eau depuis le lac d’emosson vers le Vieux-emosson, avant de la précipiter dans un puits vertical, 425 mètres plus bas, pour la turbiner.

La centrale est ainsi conçue pour produire de l’électricité durant les pics de consommation en compensant la pro-duction d’électricité irrégulière et aléatoire de l’éolien et du solaire. L’idée est de pomper quand il y a trop d’éner-gie sur le marché et que les prix sont bas, et de turbiner quand l’europe a besoin d’énergie et que les prix sont élevés. c’était du moins le projet financier des action-naires en 2008, lorsque le chantier a débuté, durant les belles années de l’hydraulique et avant la chute du mar-ché de l’électricité.

est-il possible d’évaluer aujourd’hui la rentabilité de nant de drance? «nous le saurons lorsque les machines seront en fonction en 2018, a confirmé Michael Wider, président du conseil d’administration de nant de drance et représentant d’alpiq, actionnaire majoritaire de l’ou-vrage. Mais les projections que nous faisons montrent que la situation sera difficile. nous avons besoin du contexte européen pour rentabiliser cet aménagement, parce que le marché suisse n’y suffira pas.»

le maStodonte nant de dranCe

coût des travaux, qui auront duréprès de dix ans: 1,9 milliard de francs.Avec une puissance de 900 mégawatts,

la centrale produira environ 2500 gWh par an,soit 6,25% de la production hydraulique

suisse (40 000 gWh) telle que projetée parle conseil fédéral à l’horizon 2050.

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ÉNERGIES QUEL AvENIR POUR L’HyDROÉLECTRICITÉ?

PUBlicitÉ

dans les réseaux. Ainsi discriminée, l’électri-cité d’origine hydraulique est moins sollici-tée; pour la vendre, il faut en abaisser le prix, jusqu’à produire à perte.

le grAnd retour du chArbonLes besoins en électricité des industries étant moins grands en raison de la crise, le prix des

certificats de compensation CO2, censé frei-ner les énergies sales, s’est lui aussi effondré. A 5 euros la tonne, les énergies fossiles rede-viennent très intéressantes. Au point que des centrales à charbon, plus toutes jeunes et tota-lement amorties, voient leur vie être dange-reusement prolongée, augmentant encore le volume d’électricité disponible à bas prix.

SuBVentIonS:IraIt-on danS le mur?«Le conseil fédéral, dans sa Stratégie énergétique 2050, affirme qu’il faut augmenter les capacités de l’hydraulique et donc, théoriquement, construire à tout va de nouvelles centrales, sachant qu’actuellement déjà elles ne sont pas rentables, remarque cristina Gaggini, d’econo-miesuisse. Soit une spirale de subvention dont nous connaissons les effets en allemagne. c’est irréaliste.» est-il en effet logique de développer une stratégie pour les 35 prochaines années alors qu’on ne sait pas si l’europe, dans ses discussions futures avec la Suisse – que nous entrions dans cette europe ou non –, acceptera que les nou-velles centrales soient subventionnées? difficile en même temps de décider d’être vertueux et de s’en remettre purement et immédiatement à la loi du marché, alors qu’on ne sait pas davantage si les autres etats européens renonceront eux aussi réellement aux subventions protégeant leurs économies nationales.

la table ronde au sujet de l’avenir de l’hydroélectricité s’est tenue durant la foire du valais.de gauche à droite: philippe vassilopoulos, de la bourse européenne de l’électricité epeX spot,Michael Wider, membre de la direction générale d’Alpiq, cristina gaggini, directrice romanded’economiesuisse, et paul Michellod, directeur des forces motrices valaisannes.

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QUEL AvENIR POUR L’HyDROÉLECTRICITÉ?

la tentatIon du CHarBon

polluer coûte moins cher!Le charbon, très présent depuis longtemps (il générait 87% de l’électricité en allemagne en 1960, 53% en 2000 et 47% en 2012), revient en force et à des prix très bas. Son offre est en effet soudainement plus grande encore grâce aux etats-Unis, qui livrent à l’europe tout ce qui n’est plus intéressant à consommer chez eux, car trop cher en regard du gaz de schiste.

grand perdant: le climat«La dichotomie que l’on voit en europe consiste à publier une directive en 2011, après fukushima, pour réduire le cO

2 de 85% d’ici à 2050 et, dans le même temps, à laisser s’écrouler le prix du certificat de cO

2,

de sorte que le charbon est devenu éminemment dominant, relève daniel favrat, professeur à l’ePfL. Souhaitons que les européens rectifient le marché en repensant à leurs objectifs écologiques de 2011.»

jamais l’europe n’a émis autant de co2

«aujourd’hui, l’europe n’a jamais émis autant de cO2, observe Michael Wider, membre de la direction

générale d’alpiq. alpiq est contre toutes les aides étatiques; nous sommes persuadés qu’à terme, nous ne pourrons entrer dans une nouvelle logique économique que si, effectivement, de manière consis-tante, nous parvenons d’abord à une diminution des émissions de cO

2. il faut construire dans notre

pays pour pouvoir produire du courant d’origine renouvelable. Or, aujourd’hui, l’énergie hydraulique ne semble pas être considérée comme renouvelable, ni par les politiques, ni par les économistes.»

pompage-turbinage. Doris Leuthard ap-prouve cette solution car, selon elle, deux tiers des centrales existantes demeurent encore compétitives. Autre piste, toujours à l’étude: la flexibilisation, voire la suppres-sion, de la redevance de fourniture de l’eau à partir de 2019. A noter que cette redevance représente actuellement 10 à 15% du coût de production. Paul Michellod, des Forces motrices valaisannes, y voit certes une aide pour son entreprise, «mais une véritable perte pour les collectivités publiques, qui ne bénéficieraient plus de cet argent». Une perte financière qui serait donc une révolution pour certaines communes alpines au profit d’un intérêt général. Pour le reste, Paul Michellod s’étonne vive-ment que la Confédération n’encourage pas l’aide à l’investissement des centrales très particulières que sont les installations de pompage-turbinage, qui, selon lui, sont, celles qui potentiellement produisent le plus: «Une fois que l’électricité est produite, il faut la stocker; ce type d’installation est la meil-leure des batteries.» La France et l’Allemagne – cette dernière étant le premier partenaire de la Suisse dans ce domaine – sont très intéressées à pouvoir, à l’avenir, avoir recours à de telles possibilités supplémentaires de stockage de l’électricité. L’éolien et le solaire ont en effet des productions en dents de scie, variant selon qu’il y a du soleil ou du vent. De nouvelles installations comme celles de nant de Drance semblent donc les plus profitables et les plus prometteuses (lire encadré page 21).

chAngeMent de pArAdigMeLe temps où les producteurs d’électricité ne prévoyaient qu’un accroissement systé-matique et inéluctable de la consommation en électricité est révolu. Le changement de paradigme, aujourd’hui, est brutal. Car, à l’époque de la globalisation européenne et mondiale, le maître mot pour chacun est l’adaptation. En matière de volume de demande et de prix, il en va même désor-mais de l’énergie comme de la météo: il n’a jamais été aussi nécessaire d’être flexible et réactif à des changements toujours plus violents et toujours plus rapprochés.Le problème, s’agissant de l’énergie hydro-électrique, est que les installations – souvent immenses et complexes – demandent au contraire de la durée, de la prévision à très long terme et de l’entretien. Difficile donc aujourd’hui de s’en tenir à des observations à court ou moyen terme. Si la Suisse veut sauver son fameux «or blanc», un choix est à faire qui n’est pas loin de l’acte de foi. e

subventions à lA bAissenombreux sont les acteurs de l’hydroélec-trique qui voient une solution dans le marché électrique européen; des accords sur l’électri-cité leur permettraient en effet d’assurer leur rentabilité. Mais il faut prendre garde à ne pas fâcher l’Europe! Pour la directrice ro-mande d’economiesuisse, Cristina Gaggini, «il est important que la Suisse prenne part aux discussions intra-européennes. Malheu-reusement, depuis la votation du 9 février, inutile de préciser la difficulté d’aller de l’avant. D’après les échos que nous avons, Bruxelles exerce des pressions grandissantes sur l’Allemagne en raison des subventions excessives qu’elle octroie aux nouvelles éner-gies renouvelables. Dans le cadre de la dis-cussion actuelle sur l’hydraulique et de la ten-tation de le subventionner, la Suisse devrait toutefois y voir aussi un signal d’alarme.»Membre de la Commission de l’environne-

ment, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, le conseiller aux Etats tessinois Fi-lippo Lombardi le reconnaît: «Effectivement, l’intervention de l’Etat au travers des subven-tions a fini par nuire; nous en avons trop fait et nous continuons. Mais la Stratégie énergé-tique 2050 du Conseil fédéral doit encore être analysée par le Parlement. il faudra inté-grer l’évolution du marché, qui n’est pas le même que lorsqu’elle a été imaginée il y a trois ans.» Ajoutant que la «tendance actuelle est de baisser la rétribution à prix coûtant pour les nouvelles énergies renouvelables».

servir de bAtterie à l’europePour l’heure, la Commission de l’environne-ment, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national propose une solution: une contribution d’investissement, mais seulement pour les nouvelles centrales hydrauliques, à l’exception des centrales de

fOtO

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www.salon-du-velo.ch ∙ Entrée gratuite ∙ Pistes d'essais ∙ Restauration sur place Vendredi 13 mars de 17h à 21h ∙ Samedi 14 mars de 10h à 20h ∙ Dimanche 15 mars de 10h à 18h

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ÉNERGIESALLIER PERFORMANCE ET ESTHÉTIQUE

HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 25

LUDMiLA GLiSOViC

«A l’exception du blanc et du rouge vif, nos panneaux solaires photovoltaïques et thermiques

peuvent être colorés dans n’importe quelle couleur. nous avons testé 200 teintes diffé-rentes en laboratoire.» Rafic Hanbali, le di-recteur exécutif de Swissinso, émanation d’une longue collaboration avec l’EPFL, ne cache pas son enthousiasme. Et il a de quoi se réjouir, puisque la production industrielle de son invention, les verres Kromatix, a dé-marré dans une usine flambant neuve à Du-baï. «nous commençons la fabrication avec sept couleurs qui, après enquête, sont ressor-ties comme étant les plus demandées sur le marché mondial», explique le scientifique.

un procédé respectueuXde l’environneMentApporter de la couleur sur des panneaux solaires permet leur intégration architectu-rale. Jusqu’alors noirs ou bleu foncé, ils ne séduisaient pas quand il s’agissait de couvrir une paroi; de même, ils ne peuvent pas être installés partout ni sur n’importe quel toit. Autre inconvénient: ils réfléchissent la lu-mière et peuvent ainsi devenir aveuglants, un problème constaté aux abords des aéro-ports, et leur transparence fait que l’on aperçoit les circuits. «Les nôtres sont mats et opaques. On peut seulement deviner les composants techniques en les regardant de très près et sous certains angles.» Kromatix n’utilise ni peinture ni teinture. «notre procédé est fait de déposition molé-culaire. nous avons trouvé la juste combi-naison pour que les molécules des couches atomiques se marient au verre. Ces couches sont très fines. Pour donner une échelle, une cellule sanguine a une épaisseur de

10 000 nanomètres; certaines de nos couches ont 10 nanomètres d’épaisseur. Quelques atomes suffisent pour donner de la couleur. De plus, tous les éléments que nous utilisons sont respectueux de l’envi-ronnement», souligne le chercheur.

produire Au plus près des besoinsCes panneaux sont semblables à de beaux verres architecturaux. En jouant sur le mat ou le lisse, ils permettent de créer des motifs: dessiner des tuiles, écrire des textes, inscrire des logos, etc. Des interventions qui ne dimi-nuent en rien leur efficacité. «Aujourd’hui, on peut construire sa maison en utilisant toutes les surfaces exposées. Ainsi, la légère perte de productivité sera largement compen-sée par la surface couverte de panneaux que l’on va intégrer.» Ces éléments peuvent être posés sur un immeuble existant comme une seconde peau, en façade ventilée, ou être inclus directement dans la structure d’une nouvelle construction. «nous savons que l’énergie photovoltaïque va être de moins en moins produite dans des fermes solaires et de plus en plus par des sources de proximité, explique Rafic Hanbali. Les fermes nécessitent de la place.

il faut compter plus d’un hectare par mé-gawatt de puissance fournie. il faut donc s’éloigner des centres pour trouver des terres disponibles. Ensuite, il faut achemi-ner l’électricité vers les lieux de consomma-tion. Ce transport coûte très cher, plus de 200 000 francs le kilomètre parcouru. En outre, une partie de l’énergie est perdue pendant le transport. La meilleure solution est donc que les immeubles produisent directement de l’énergie.» Le scientifique admet une «perte insignifiante – aux envi-rons de 5% relatifs –» des panneaux colorés par rapport au noir. «il y a aussi des petites variations en fonction des couleurs, chacune ayant une production qui lui est propre.» Reste le coût, qui est légèrement plus élevé qu’un panneau ordinaire fabriqué en Eu-rope. A l’instar de la plupart des panneaux traditionnels, ces panneaux colorés sont garantis 25 ans. e

le distributeur pour la suisse est solstis sA,à lausanne.

KromatIx donnedeS CouleurS au SolaIreDes panneaux solaires colorés permettent une intégration architecturale parfaite, sans perte d’éner-gie substantielle. Bluffant!

DR

ces panneaux semblables à des verres architecturauxpermettent aussi de créer des motifs.

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ÉNERGIESRÉNOvATION

Les fenêtres sont souvent le point faible de l’isolation thermique d’une habitation. C’est pourquoi le rem-placement d’installations anciennes permet de réaliser des économies d’énergie substantielles. Conseils pour des vitrages efficients.

fOtO

Lia

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ne jetez pluSla CHaleur parleS fenêtreS!

PiERRE-HEnRi BADEL

A ujourd’hui, on ne peut plus se permettre de tolérer que des fenêtres constituent des gouffres

énergétiques. Et les factures de chauffage nous le rappellent régulièrement. Dès lors, doit-on diminuer les surfaces vitrées? La mode n’est pas favorable à une telle tendance, bien au contraire. Sans compter que les fenêtres permettent aussi de faire pénétrer les rayons solaires à l’intérieur des habitations et d’augmenter la tempé-rature par convection, de manière tout à fait naturelle.Le choix de fenêtres présentant de bonnes performances énergétiques contribue à améliorer l’isolation thermique d’un bâ-timent. La Confédération a d’ailleurs bien compris l’enjeu en termes d’économies

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ÉNERGIES RÉNOvATION

du vitrage, mais reflète mieux la déperdition thermique totale de la fenêtre. L’indice g désigne quant à lui la capacité d’un vitrage à laisser pénétrer l’énergie thermique du soleil à l’intérieur de la pièce. Sa valeur varie entre 0 (0% de pénétration d’énergie solaire) et 1 (100%). Le vitrage idéal est donc celui qui a un indice U le plus faible possible et un indice g élevé. Toutefois, plus l’isolation thermique est élevée, moins l’énergie thermique des rayons du soleil peut pénétrer à l’intérieur de la pièce. Pour pallier cet inconvénient, les fabricants de fenêtres insèrent donc des revêtements de protection thermique à l’intérieur des doubles vitrages. Cela permet d’atteindre un haut niveau d’isolation tout en conservant une bonne pénétration des bienfaits de Phébus.

des progrès dAns les fenêtres en pvcLe matériau utilisé pour fabriquer les fenêtres ne constitue pas un critère technique bien

aVantaGeS et InConVÉnIentS deS dIffÉrentS typeS de fenêtreS

Matériaux Inconvénients Avantages Indice indicatif des variations de prix des différents types de fenêtres*

PVC Peu écologique coût avantageux 100% Moins rigide nouveaux matériaux recyclables

PVC-bois Peu écologique Plus rigide que le PVc simple 110 à 120% Bois coûteux très écologique 110 à 130% nécessite un entretien très régulier Bois-métal très coûteux Moyennement écologique 140 à 150% très rigide nécessite moins d’entretien (métal en contact avec l’extérieur) Métal coûteux très rigide (permet de réaliser des cadres très fins) 180 à 200% risque de ponts de froid * cet indice est donné à titre indicatif. il s’agit d’une estimation qui dépend aussi dans une grande mesure des types de fabrication et des autres spécificités des modèles de fenêtres proposés sur le marché.

spécifique pour différencier un type d’ouver-ture d’un autre. «Les fenêtres en PVC sont ac-tuellement les plus performantes en termes d’isolation thermique, mais la différence avec les autres matériaux reste malgré tout assez minime quand il s’agit de fenêtres de qualité», reconnaît Serge Götzinger, directeur commer-cial pour la Suisse romande d’EgoKiefer, une entreprise spécialisée dans les portes et les fenêtres. Les fenêtres se sont beaucoup amé-liorées au fil des ans. Leur épaisseur est pas-sée de 6 à 8 cm, et le nombre de chambres creuses est passé de trois à sept. On peut aus-si y injecter du produit isolant pour améliorer leurs caractéristiques. Le seul inconvénient est que le PVC est plus cassant par grand froid, ce qui s’avère délicat dans les pays nor-diques et en montagne. «il faut prévoir des cadres avec des renforts métalliques pour les fenêtres comportant de grands vantaux», note le spécialiste.

«Sur le plan de la thermique pure, le meilleur résultat que l’on peut obtenir actuellement se présente sous la forme d’une fenêtre pVC de 8 cm d’épaisseur et à sept chambres.» JEAN-CHARLES vALLON, DIRECTEUR POUR GENèvE DE LA MAISON GINDRAUx FENêTRES SA

d’énergie. Elle accorde ainsi une subvention uniforme dans toute la Suisse, d’un montant de 30 francs par mètre carré – une surface calculée d’après le vide de maçonnerie de la fenêtre – pour celles qui présentent un indice de résistance aux déperditions calorifiques d’au moins 0,7 W/m2K.

Allier isolAtion et pénétrAtionde lA chAleur solAire«Les verres équipant les fenêtres des bâti-ments anciens ne répondent plus aux exi-gences actuelles en matière d’isolation ther-mique», admet Jean-Charles Vallon, directeur pour Genève de la maison Gindraux Fenêtres SA, qui fabrique ses propres produits dans son usine de Saint-Aubin. Une fenêtre se caractérise par deux valeurs déterminantes pour son comportement isolant. La première est l’indice de résistance aux déperditions calorifiques, que l’on désigne par la lettre U. Plus cet indice est faible, plus le vitrage est thermiquement isolant. Ce facteur s’élève à 1 pour les doubles vitrages actuels; pour les triples vitrages, il descend jusqu’à 0,4, c’est-à-dire qu’ils laissent passer deux fois moins de chaleur que des vitrages doubles. Par compa-raison, l’indice U des fenêtres dites isolantes des années 60 atteignait 5. Les fabricants at-tribuent un indice à l’ensemble de la fenêtre, châssis compris. Appelé Uw (w pour win-dows), cet indice est supérieur à l’indice (U)

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assocIer l’énergIe solaIreet le gaz naturel, c’est prIvIlégIerles économIes d’énergIe et réduIreles Impacts envIronnementaux.

Le secteur de l’énergie subit de profondes mutations légales et technologiques. Des changements induits notamment par la nécessité d’une utilisation économe de l’énergie et par le souci de préservation de l’environnement, et qui doivent être pris en considération lors du choix d’un système énergétique domestique. Dans ce contexte, l’association du solaire et du gaz naturel répond à de nombreux besoins.

produire de l’eau chaude sanitaireProduire l’eau chaude sanitaire et éventuellement une partie du chauffage avec une installation composée de capteurs solaires thermiques com-plétée par une chaudière à gaz présente plu-sieurs avantages: énergie faiblement polluante, chaudières très compactes à haut rendement et énergie immédiatement disponible lorsque le

commUniQUÉ

soleil est absent. Une autonomie visée de 65% pour l’eau chaude sanitaire nécessite 4 m2 de capteurs par famille.

se chauffer et produire son électricité Des modules solaires photovoltaïques produisent l’énergie électrique utilisée par les appareils ménagers, l’appoint étant assuré par le réseau

électrique local vers lequel, le cas échéant, le surplus est injecté moyennant rétribution. L’élec-tricité solaire permet aussi d’alimenter un chauffe-eau avec une pompe à chaleur intégrée et de produire par ce biais de l’eau chaude. L’ap-point en l’absence de soleil est assuré instanta-nément par la chaudière à gaz.

gaz et solaire: la solution rationnelleet économe pour son habitationL’autonomie visée de 65% pour l’eau chaude sanitaire et de 100% pour l’électricité du ménage nécessite 25 à 30 m2 de modules photovol-taïques par famille. Cette installation combinée à une chaudière à gaz constitue une solution très performante, simple à l’installation et à l’usage, économe en énergie et d’un entretien modeste. Elle bénéficie d’une importante subvention (30% du coût de l’installation solaire). Une déduction fiscale de 100% du coût est accordée pour les bâtiments existants.

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Certaines personnes ne veulent pas de plastique et ne jurent que par les fenêtres en bois. Celles-ci demandent plus d’entre-tien et sont mieux adaptées aux emplace-ments protégés, par exemple en retrait, à l’abri d’un balcon ou d’un avant-toit. «Sur le plan de la thermique pure, le meil-leur résultat que l’on peut obtenir actuelle-ment se présente sous la forme d’une fenêtre PVC de 8 cm d’épaisseur et à sept chambres», explique Jean-Charles Vallon. Autre avantage du PVC: son prix, de l’ordre de 30% moins élevé que celui du bois.

pAs de solution idéAleUne solution hybride bois-métal est 15% plus coûteuse, mais permet de réaliser des fenêtres plus minces, ce que l’on recherche parfois pour des questions esthétiques. La pose de survitrages est quant à elle possible sur les dormants existants, mais dépend de la solidité des cadres et des ferrures, qui ne résistent pas toujours au surpoids nécessaire pour atteindre les valeurs légales à respecter. «Avec les survi-trages équipés de verres isolants lourds, les vantaux risquent de s’affaisser», met en garde Serge Götzinger.Dans les nouveaux immeubles, la pose de fenêtres à triple vitrage est recommandée. «Par rapport au bi-verre, le triple vitrage

s’amortit en deux ou trois périodes de chauffe», précise Serge Götzinger. Leur transparence est toutefois réduite de 8% et leur surcoût est de l’ordre de 8% égale-ment. Cette solution n’est donc pas idéale pour attirer l’énergie solaire à l’intérieur du bâtiment. On préconise plutôt l’installa-tion de triples vitrages sur les grandes fenêtres situées sur les façades nord des bâtiments et des doubles vitrages qui laisse-ront pénétrer plus facilement l’énergie du soleil sur les surfaces situées au sud.

isoler Aussi du bruitLes nouveaux vitrages présentent en outre des avantages en matière d’isolation pho-nique. Cette caractéristique est appréciée dans les bâtiments proches de voies de cir-culation à trafic intense ou situés à proxi-mité des aéroports. il faut utiliser des fenêtres offrant déjà une bonne isolation thermique et y ajouter des renforcements phoniques sous forme de laine minérale. La diminution sonore peut atteindre 38 dB avec des fenêtres en PVC à cinq chambres auxquelles on ajoute trois joints antibruit. «Aller plus loin n’aurait servi à rien, car cela aurait eu comme conséquence d’amplifier la perception des bruits intérieurs», relève Jean-Charles Vallon, directeur pour Genève de la maison Gindraux Fenêtres SA. e

entre InCItatIonet oBlIGatIonetabli par un spécialiste aux frais du proprié-taire, le certificat énergétique cantonal des bâtiments (cecB) indique l’efficacité de l’enve-loppe d’un bâtiment ainsi que sa consomma-tion d’énergie. Le cecB propose en outre des mesures d’optimisation, parmi lesquelles l’éventuel remplacement des fenêtres. a ce jour, il est obligatoire dans certaines conditions, dans les cantons de Vaud, fribourg, neuchâtel et du Jura. ce certificat n’est toutefois lié à aucune obligation d’assainissement, sa valeur n’étant qu’indicative.dans le canton de fribourg, la loi impose le triple vitrage pour bénéficier des subventions lors de la rénovation des bâtiments. dans le canton de Genève, la nouvelle loi sur l’énergie prévoit une mise aux normes des fenêtres. Les éléments à simple vitrage ainsi que certains anciens doubles vitrages devront être rempla-cés. initialement fixé à début 2015, le délai pour les propriétaires a été repoussé au début de 2016.

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ÉNERGIES EN PARTENARIAT AvEC LES SIL

éconoMiser de l’énergie Au trAvAil

Au sein d’une entreprise, chaque poste de travail entraîne un impact sur l’environnement de par les res-sources énergétiques consommées. Sensibiliser les employés à l’efficacité énergétique et les convaincre d’adop-ter de nouvelles habitudes de consom-mation d’énergie passe par l’informa-tion, mais aussi par la formation. En effet, toute démarche dans ce sens sur un niveau technique verra son impact augmenter si elle s’accompagne de l’implication du personnel dans les objectifs de di-minution de consom-mation d’énergie fixés par la direction de la société. Plus d’infos: [email protected]

effICaCItÉ ÉnerGÉtIQuepour touS: mode d’emploIAujourd’hui, être efficace signifie faire plus avec moinspour accomplir toutes ses activités et économiser de l’argentsans perte de confort. Guide de démarrage rapide.

les éco-gestes

Une étude de Suisse Energie a montré que les

appareils électro-ménagers et électro-

niques en mode veille grignotent encore plus de

2 milliards de kWh, soit la production de la centrale nucléaire de Mühleberg! Des éco-gestes simples permettent d’évi-ter le gaspillage, en reliant par exemple les appareils à une prise munie d’un in-terrupteur afin de couper l’électricité lorsqu’on ne les utilise pas. «Si les éco-nomies d’énergie ou d’argent peuvent sembler mineures pour chaque appareil, un ménage peut ainsi économiser envi-ron 400 kWh d’électricité, soit 80 francs, par année», souligne Eloïse Bossard, responsable du Centre Contact Energies des SiL.

l’enveloppe AvAnt lA technique

Si vous êtes propriétaire, une rénovation, totale ou partielle, de votre bien peut vous permettre de réduire jusqu’à 30% votre consommation d’énergie. Xavier Righetti, chef de l’unité Etudes

énergétiques des SiL, propose de travailler sur deux axes: «D’abord, améliorer l’enveloppe d’un bâtiment, c’est-à-dire la couche externe

qui le recouvre et qui sépare les espaces habitables du milieu extérieur (installation de nouvelles fenêtres, isolation des façades et de la toiture).

Ensuite, envisager des modes de production de chaleur mieux adaptés. Beaucoup de constructions possèdent encore des chaudières surdimensionnées par rapport aux besoins.» Avant de se lancer, il est impératif d’effectuer une étude préalable de l’assai-nissement afin d’avoir une vision d’ensemble de son bien immobilier. L’établissement d’un audit énergétique approfondi permet de connaître avec précision les priorités au moment de débuter ses travaux de rénovation, rentabilité oblige.

conjuguerrentAbilitéet efficAcitéénergétique

La facture énergétique représente un poste important pour les entreprises. Pour les PME, investir dans les solu-tions d’efficacité énergétique doit être impérativement gage de rentabilité. Le «Modèle PME» développé par l’AEnEC s’adresse aux petites et moyennes entre-prises désireuses de diminuer leurs charges énergétiques et qui ne savent pas comment s’y prendre. La solution débute avec une étape de check-up énergétique. Une liste des mesures d’amélioration permettant de réduire la consommation énergétique et les émissions de CO2 est ensuite proposée, dans l’optique d’une rentabilité opti-male. L’entreprise décide alors, à sa meilleure convenance, du calendrier de mise en œuvre des actions proposées et acceptées volontairement. Pas besoin de s’inquiéter ni de remplir de longs questionnaires, des conseillers énergé-tiques accompagnent l’entreprise tout au long du parcours. Cerise sur le gâ-teau, les participants au Modèle PME bénéficient des diverses réductions grâce au soutien financier des parte-naires de l’AEnEC, notamment les SiL.

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Page 33: Efficience21 N° 13 (2014)

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Page 34: Efficience21 N° 13 (2014)

QUELS ENJEUx POUR DEMAIN?

21 VISIonSpour l’effICIenCe

Comment envisagez-vous l’avenir énergétique? En quelles innovations techniquescroyez-vous? Dans quel sens les comportements individuels devront-ils

évoluer pour préserver l’environnement? idéaux, projets fous ou coups de gueule:des acteurs de l’énergie et du développement durable

livrent leur point de vue.

PROPOS RECUEiLLiS PAR ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

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DossIer

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olivier frAnçAisdirecteur des travauxde la Ville de Lausanneet conseiller national PLr

«Mon idéal, ce serait l’auto-nomie énergétique indivi-duelle et collective. imagi-nons que chaque façade de nos habitations produise l’entier des besoins en cha-leur et en électricité de ses habitants. Rêvons que l’on puisse récupérer et utiliser l’énergie produite par tous nos mouvements et dépla-cements.»

isAbelle chevAlleyconseillère nationale vert’libérale

«Demain, nous aurons trouvé une solution pour recycler tous les déchets, que ce soit au nord ou au Sud. L’activité de recyclage sera rémunératrice et fournira du travail à des millions de personnes. nous pourrons ainsi nettoyer la Terre et nos océans tout en créant des emplois durables.»

HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 33

DossIer

AlAin leiserenergy Manager chez nestlé

«Pour éviter les conséquences drama -tiques de notre consommation d’énergiesur le climat, nous devons nous lancerau plus vite dans une véritable révolutionénergétique. Le défi aujourd’hui estplus économique, voire philosophique,que technologique; il faut développer un modèle qui permette d’intégrer le capital environnemental dans notre économie.»

foto

lia

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34 | E FF IC IENCE 21 | H IvER 2014

DOSSIER 21 vISIONS POUR L’EFFICIENCE

doMinique bourg Professeur ordinaire à l’Université de Lausanne

«Les fossiles conventionnels (pétrole, gaz) sont sur le déclin; les non conventionnels pré-sentent un retour sur investissement énergé-tique modeste; le charbon, qui reste un peu plus ouvert, ne saurait remplacer les pétroles liquides; le solaire et l’éolien sont gourmands en métaux. Vive les négawatts et les nouveaux modes de vie!»

pierre-AlAin urech directeur général de romande energie

«La pile à combustible intégrée à la voiture de demain devrait repré-senter un progrès fondamental pour l’efficience énergétique. Stockant, par exemple, l’énergie produite par des panneaux solaires, elle la redistri-buera ensuite pour faire rouler votre voiture, voire chauffer votre maison. Et quand votre véhicule stationnera à votre lieu de travail, elle sera connectée au réseau électrique pour que l’énergie profite à d’autres consommateurs!»

richArd golAyenergie-bois Suisse

«Le bois est notre deuxième source d’énergie renouvelable. Locale, neutre en CO2, c’est une ressource précieuse et abondante en Suisse. Les gra-nulés ou pellets sont la meilleure forme de combustible bois. Denses, homogènes et secs, ils assurent une combustion propre et une manipulation aisée. Mon vœu est que la Suisse produise et utilise massivement ce combustible écologique.»

christiAn brunierdirecteur généraldes Services industriels de Genève

«Je rêve d’une ville positive, d’une cité où les bâtiments pro duiraient plus d’énergie qu’ils n’en consom-ment. Et j’imagine Genève en pionnière dans le domaine. Plus concrètement, j’ai la conviction que notre manière de consommer les énergies et d’habiter la ville est la clé d’un avenir harmonieux.»

thierry leuteneggerresponsable Business Support de Gazmobile Sa

«Le développement durable sera atteint grâce à de nouvelles avancées technologiques et à des changements comportementaux. On pourrait inventer une machine permettant d’encapsuler le surplus d’émissions de CO2 avant de le reva-loriser ou de le détruire. Quant aux valeurs humaines, elles devraient prôner le partage plu-tôt que l’individualisme et l’égoïsme.»

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HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 35

MArilyne Andersendoyenne de la faculté enac de l’ePfL

«Dans le domaine de la construction, la tendance est de miser sur les nouvelles technologies, alors qu’une grande partie du chemin peut être parcouru avec un effort supplémentaire en amont du projet pour intégrer notamment les facteurs d’adaptabilité climatique, de volumétrie, d’ombrage et de proportion vitrée, en accord avec les contraintes qui entourent le bâtiment et avec les besoins de ses occupants. La question énergétique doit être recentrée sur ces besoins humains, à la base d’ailleurs des besoins énergétiques eux-mêmes, et intégrer les critères de bien-être. Une compréhension plus fine des seuils de confort des occupants est en effet nécessaire pour viser les bons objectifs.»

éric plAnSecrétaire général de cleantechalps

«L’essentiel est de garder la foi dans les tech-nologies vertes! L’évolution des comportements se manifestera par une consommation éner gétique maîtrisée et un retour à l’équilibre du point de vue de l’empreinte écologique. Cette évolution permettra à tous de rendre le don quotidien que nous fait la nature. Quant à l’efficience énergétique, elle sera mesurée par une nouvelle unité: le négawatt, watt non consommé.»

lAurent MAederconsultant en écologie industrielle chez ePea Switzerland

«Les étiquettes énergétiques des appareils électriques ne prennent en compte que la consommation lors de l’utilisation de l’appareil. Si nous voulons agir sur le plan mondial, nous ne pouvons pas ignorer les impacts et émissions lors de l’extraction des res-sources, de la production et du transport. De plus, la durée de vie des appareils est de plus en plus courte. Dans un système linéaire, ces précieuses ressources sont perdues. C’est en fait de l’efficacité dans un système inefficace.»

jeAn-yves pidouXdirecteur des Services industriels de Lausanne

«Je soutiens le développement d’une culture énergétique pour tous. L’approvisionnement en énergie recouvre des secteurs techniques d’une haute complexité. A l’autre bout de la chaîne, nous sommes de simples usagers, pour qui l’énergie se résume à une facture. Si nous pouvions faire le lien entre notre consommation personnelle et l’échelle glo-bale, nous pourrions faire de la transition énergétique un projet concret. Si nous acceptions l’idée que nos consommations individuelles ont, additionnées, un effet global majeur et que cet effet nécessite d’être corrigé, nous pourrions peser collecti-vement en faveur d’une stratégie énergétique raisonnable. Pas une stratégie guidée par des calculs économiques à court terme et qui excluent toute une série d’externalités décisives pour l’avenir de la collectivité.»

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DOSSIER 21 vISIONS POUR L’EFFICIENCE

reMigio piAndirecteur energie & Produits chez Viteos

«L’ouverture à la concurrence et l’abandon du nucléaire poussent les consommateurs vers l’électricité la plus pol-luante. Une prise de conscience et des normes plus strictes pénalisant les émissions de CO2 et le négoce d’énergie sale pour-raient modifier l’ordre de prio-rité des énergies allouées à la production d’électricité. Plutôt que de subventionner le renou-velable, il faut des conditions plus restrictives à l’utilisation des énergies fossiles afin de favoriser les types de production les moins polluantes. il faut donner au consommateur l’en-vie de consommer mieux, pas moins cher. L’efficience énergé-tique ne peut pas fonctionner avec des prix bas, car on n’éco-nomise pas volontiers une denrée disponible en quantité et pas chère.»

roger nordMAnnPrésident de Swissolaret conseiller national PS

«Je crois au potentiel d’un système compact de stockage saisonnier de la chaleur. Comme l’eau, mais avec une densité énergétique fortement accrue. On pourrait stocker plus facilement qu’au-jourd’hui la chaleur solaire de l’été pour l’employer en hiver.»

jeAn-pierre MitArddirecteur de duvoisin-Groux

«Avec ce ciel sans nuage et une bise glaciale, les panneaux photovoltaïques et les éoliennes produiront aujourd’hui à plein régime. Je pourrai laisser au repos mon cheval et prendre mon vélo électrique pour aller travailler. nous sommes en 2084, trente ans après le cataclysme mondial provoqué par l’arrêt en chaîne de toutes les centrales nucléaires. non, je ne veux pas de cet avenir pour nos enfants! non, je ne crois pas que le projet de société à 2000 watts puisse voir le jour. Oui, je suis convaincu que nous devons apprendre à moins consommer et que les nouvelles énergies renouvelables vont contribuer à produire l’énergie de demain. Mais ne rêvons pas.»

thierry viAlfondateur du magazine Efficience 21

«Comment consommer moins tout en gardant un niveaude service équivalent? La résolution de cette équation requiert la mobilisation de tous. Pour y arriver, la com-munication est primordiale. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer il y a trois ans le magazine que voustenez entre les mains. D’autres outils se développent pour aider chacun à mieux gérer sa consommation énergétique et à changer ses habitudes. La Suisse récoltera les fruits de ses efforts: elle gagnera en indépendance face aux pays exportateurs d’énergie tout en s’ouvrant de nouveaux marchés à conquérir, grâce aux solutions inno-vantes qui sortent déjà des laboratoires. Parvenir à releverle défi de l’efficience énergétique, c’est tourner notre pays vers le futur dans le cadre d’un projet aussi fédérateur qu’ambitieux.»

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christoph blAserdirecteur suppléant de Minergie Suisse

«En Suisse, l’empreinte écologique est quasi trois fois supérieure à notre biocapacité et les énergies fossiles, nucléaires et grises en couvrent les deux tiers. Une bonne gestion des ressources et l’augmentation de l’utilisation d’énergies renouvelables sont décisives pour notre avenir, et pas uniquement dans le domaine de la construction.»

thierry chAnArddirecteur de Gea Vallotton-chanard Sa

«nous dépensons beaucoup d’énergie pour nous déplacer dans les airs. Je me prends donc à rêver d’inventer un ascenseur géostationnaire. L’idée serait de créer plusieurs points de liaison verticaux allant dans la stratosphère. Là, affranchies de l’attraction terrestre, les bases d’accueil pourraient se déplacer avec très peu d’énergie. Les dépla-cements seraient aussi opti-misés avec la rotation ter-restre pendant les montées et descentes. Les déplacements verticaux se feraient sans émissions, grâce à un système d’aspiration des passagers dans un tube à vide, une sorte de Swissmetro vertical.»

jeAn-Albert ferrezdirecteur général de energies Sion région

«Les consom’acteurs sont très sensibles aux conditions de production de leurs aliments, de leurs habits, etc. il devrait en être de même pour les énergies: favoriser les productions indigènes, propres et renouvelables, et ne pas se contenter de certificats pour se donner bonne conscience.»

susAnne WegMAnndirectrice de l’association e-mobile

«La vision d’une mobilité durable se concrétise avec une gamme grandissante de véhicules électriques ou au gaz naturel. Pourquoi ne pas partager la sensation de la mobilité durable avec le plus grand nombre? il suffirait de créer une plateforme sur internet pour mettre les curieux en contact avec les pionniers afin de faire un tour ensemble et de sentir un futur pas si lointain. Un projet bien à mon goût!»

et vous?

Faites-nous part de votre visionen envoyant vos libres proposà [email protected];une sélection sera publiéesur le nouveau site internetdu magazine, en ligne en 2015. Vous pouvez aussi y retrouverla version intégrale descontributions de cet article. www.efficience21.ch

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leS autreS «pIloteS»de Solar ImpulSeBertrand Piccard et André Borschberg: ce sont eux que la presse photographie, interroge et célèbre à l’infini. Mais Solar impulse a d’autres héros, les scien-tifiques qui le pilotent depuis le sol.

SOPHiE KELLEnBERGER

P ourquoi ne parle-t-on toujours que des pilotes? Parce que Bertrand Piccard est le premier à avoir rêvé de cet avion

et à l’avoir voulu et annoncé en 1999. Parce qu’André Borschberg, pilote de chasse et ingénieur, l’a rejoint dans son rêve quatre ans plus tard. Parce que tous deux font jouer leurs réseaux et leurs habiletés afin de fédérer au-tour d’eux les enthousiasmes les plus forts et les meilleures compétences, notamment celles de l’EPFL. Un appui de la communauté scientifique indispensable dès lors que, pour réussir le tour du monde qui débutera à Abu Dhabi le 1er mars prochain, toutes les technologies actuelles devront repousser leurs limites à l’extrême.Car Solar impulse ne ressemble à aucun autre avion. Sa technologie est si particulière, son poids maximum si limité, qu’il demande des précautions de manœuvres et de condi-tions de vol très spéciales. C’est dire qu’à chaque seconde, pendant ce tour du monde, ce ne sera pas un seul pilote qui mènera l’avion, mais au moins une vingtaine de scientifiques qui, chacun dans leur spécialité et depuis le MCC (Mission Control Center), dispenseront nuit et jour leurs conseils en réponse à tous les imprévus qui surgiront les uns après les autres, voire en même temps.

AuX frontières de l’iMpossibleParmi ces scientifiques, le mathématicien Christophe Béesau dirige un laboratoire de modélisation et de simulation avancée chez Altran, entreprise partenaire et spécialisée en

ingénierie avancée. C’est André Borschberg qui lui a soumis le problème, après que l’EPFL a d’abord déclaré que le projet était aux frontières de l’impossible: pour porter l’im-mense surface de cellules solaires nécessaires

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Avec ses 72 mètres d’envergure,solar impulse est plus grand qu’un boeing 747.il ne pèse toutefois que 2300 kg.

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à l’avancement de l’avion, ce dernier était trop grand, donc trop lourd. Une difficulté encore aggravée par le poids des quatre groupes de batteries reliées aux quatre moteurs devant tourner jour et nuit. L’impasse semblait abso-lue. La solution a demandé la création d’un modèle mathématique, réalisé en seulement dix-huit mois de recherches grâce à une méthode capable de prendre en compte des dizaines de milliers d’équations différentes. Le coup de génie des ingénieurs d’Altran a ensuite consisté à transformer l’avion lui-même en une sorte de réserve d’énergie géante. «C’est un concept très éloigné de ce vers quoi l’intuition ordinaire d’un concep-teur d’avion pouvait conduire, raconte Christophe Béesau. il accumule une partie de son énergie collectée par le soleil sous forme d’énergie potentielle.»

pendAnt lA nuit, çA plAne pour luiDe jour, les cellules solaires ne servent pas qu’à faire avancer l’avion; celui-ci stocke aussi de l’électricité dans ses batteries. Mais,

surtout, il prend de l’altitude: il grimpe et grimpe encore jusqu’à 8500 mètres afin que, pendant la nuit, il puisse continuer à avancer avec moins d’énergie, en planant, perdant ainsi de l’altitude. Quand il sort de la nuit, Solar impulse n’est plus qu’à 1500 mètres au-dessus du sol. Une fois que le soleil apparaît, il recharge ses batteries et reprend de la hau-teur, jusqu’à plafonner à 8500 mètres. A la nuit tombée, il recommence à planer et à descendre jusqu’à l’aube, et ainsi de suite (voir illustrations page suivante). Avec ses ailes de 72 mètres d’envergure et 280 mètres carrés de cellules solaires en silicium, Solar impulse est plus grand qu’un Boeing 747. Mais, pour mieux planer, il est très léger (2300 kilos). Prix à payer: son ossa-ture très fine est si délicate qu’elle exige, pour ne pas se rompre, des manœuvres douces et habiles. Jamais semblable appareil n’a existé au monde. Christophe Béesau est convaincu de participer à ce qui sera sans doute «l’une des plus grandes aventures technologiques et humaines du XXie siècle».

fuir lA pluieLes contraintes de pilotage sont, elles aussi, exceptionnelles. L’avion est à ce point conçu sur le fil du rasoir que, depuis le sol, Chris-tophe Béesau, secondé par deux ingénieurs, devra constamment observer et analyser à distance l’environnement traversé par l’en-gin. Platoo, un logiciel conçu pour l’occasion, analysera sans interruption toutes les don-nées de l’avion; des météorologues et contrô-leurs du trafic aérien calculeront quant à eux en continu le tracé à emprunter. «Les gens ne se rendent pas compte que, pour préparer la traversée des Etats-Unis, il a fallu réaliser puis analyser 5 milliards de vols simulés!» s’enthousiasme-t-il, ajoutant que c’est, à sa connaissance, un outil qui n’existe nulle part ailleurs. Pour la préparation du tour du monde, ce chiffre atteindra probablement 100 milliards!Une répétition générale s’est tenue du 2 mars au 8 juillet derniers. Solar impulse a ainsi virtuellement déjà réussi son tour du monde. Mais le logiciel est une chose; encore

l’avion en vol est secondé par un simulateur, un logiciel du nom de platoo (pour planification tool). rien que pour la traversée des etats-unis (2013), il a fallu simuler 5 milliards de vols pour trouver le corridor idéal à emprunter. ici, à payerne, travail d’équipe en plein cœur du Mission control center.

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RECHERCHE UN ExPLOIT MATHÉMATIQUE

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faut-il, pour dépasser le virtuel et réussir concrètement cet exploit, attendre mars pro-chain, pour que Platoo puisse enfin traiter les prévisions météo du moment. Solar impulse est ainsi fait qu’il doit se méfier de la pluie. D’une part, les nuages réduiraient l’ensoleil-lement souhaité et, d’autre part, l’humidité reste toujours un danger pour du matériel électrique, même si l’étanchéité du second avion a été complètement revue pour affron-ter le tour du monde.

iMpossible retourTout est donc fait pour que soit déroulé de-vant lui une sorte de phénoménal «tapis rouge», un couloir très sûr où l’on prévoit que le pire lui sera épargné. C’est Luc Trullemans, expert météorologue, secondé par Wim De Troyer, qui devra réussir à trou-ver en temps réel le couloir météo doté d’au moins 50% d’ensoleillement avec le minimum de perturbations. «Les vols les plus difficiles seront certaine-ment ceux au-dessus de l’océan Pacifique et de l’Atlantique nord. nous traverserons l’Atlantique en quatre jours. il faudra surveil-ler le ballet des dépressions et des anticy-clones et «bouger» constamment avec eux. Quant au Pacifique, la principale difficulté

réside dans la durée du vol – cinq jours – pour atteindre Hawaii depuis la Chine. Les prévisions étant moins bonnes à cinq jours – 6 sur 10 de réussite –, il faudra improvi-ser», raconte Luc Trullemans. Si, au deu-xième jour, les conditions météo venaient à changer, il serait encore possible d’atterrir au Japon; mais une fois le Japon dépassé, impossible de revenir en arrière, la force des vents dépassant la capacité de vitesse propre de l’avion. «Solar impulse est une grosse bête», sou-ligne Luc Trullemans, pourtant habitué aux aventures maritimes ou aérostières. C’est lui qui a déjà «routé» Bertrand Piccard lors des vols Breitling Orbiter, mais aussi

d’autres grands noms comme Kersauson ou Ellen MacArthur. il observe que, «si la relation avec le pilote est scientifique, la relation humaine est tout aussi essen-tielle. Dans des situations tendues, André et Bertrand demandent à entendre ma voix quand je propose une solution. il faut une forte complicité; dans cette aventure, nous sommes les yeux des pilotes», explique-t-il.

bAlises diploMAtiquesLa survie de l’avion dépend aussi, dans ces moments-là, de l’efficacité des quatre contrôleurs aériens qui s’affaireront à ouvrir les voies. Une fois le corridor météo idéal transmis, ce sont eux qui doivent en effet prendre contact avec les services des contrôles aériens des pays survolés, au nombre de 29! En amont, les relations diplomatiques auront déjà balisé le chemin. Solar impulse devra suivre les mêmes voies aériennes que le trafic commercial. A la différence près que sa vitesse est largement inférieure – une moyenne de 50 km/h, contre 800 km/h pour d’autres. Les pays à risque comme la Lybie, la Syrie, l’irak ou encore l’Ukraine et l’Algérie seront évités. Pour l’équipe des contrôleurs aériens, le vol le plus difficile sera le dernier, entre l’Europe et Abu Dhabi, avec 11 pays et 12 centres de contrôle à contacter et survo-ler. Autre difficulté: le passage au-dessus de la Chine, «qui est, dans son entier, une zone militaire avec des limitations inhabi-tuelles de survol», explique le contrôleur aérien Yves-André Fasel.Sur le tarmac de l’aérodrome de Payerne, au moment de monter dans l’avion pour un vol d’essai, André Borschberg semble extrê-mement calme et reposé. il a pourtant passé la nuit en conditions réelles dans le cockpit. il porte un parachute dans le dos. Comme Piccard, c’est sûr, il prendra pour lui-même le premier risque. Tous deux soutenus et guidés par cette équipe de l’ombre dont ils ont su éveiller la passion et la complicité. e

«pour la préparation du tourdu monde, il faudra proba-blement réaliser puis analyser 100 milliards de vols simulés.»CHRISTOPHE BÉESAU, INGÉNIEUR CHEZ ALTRAN

de jour, l’avion stocke de l’énergie solaire dans ses batteries. Mais si solar impulse existe, c’est surtout parce qu’il prend de l’altitude, accumulant ainsi une énergie potentielle pour planer une fois la nuit tombée.

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UN ExPLOIT MATHÉMATIQUE

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RECHERCHE GESTION DES DÉCHETS

deS ÉConomIeSpour leS StepLe cœur du projet de Bluewatt Engineering estd’augmenter l’efficacité des systèmes d’épurationdes eaux usées. Avec, à la clé, des économiesd’énergie substantielles.

LUDMiLA GLiSOViC

L es stations d’épuration (STEP) sont très énergivores. 20 à 30% de la consommation d’électricité publique

d’une ville sont absorbés par ce secteur; pour la Suisse, cela représente entre 1,5 et 2% de la facture globale. Le spin-off Bluewatt Engineering, créé il y a deux ans à l’EPFL par nicolas Descoins et Leandro Salgueiro, apporte des solutions pour optimiser le fonctionnement des STEP. Les outils proposés par cette petite structure ont intéressé un investisseur. il y a un an, les deux chercheurs ont signé un accord de partenariat avec l’entreprise anglaise Pro-cess Systems Enterprise (PSE). «PSE déve-loppe principalement les parties numé-

riques des programmes dont nous nous servons; de notre côté, nous apportons notre expertise sur le fonctionnement physique des stations d’épuration», explique nicolas Descoins. Cette alliance permettra en outre un développement international.

jusqu’à 40% de bAisse de chArgesMais, pour l’instant, Bluewatt Engineering travaille à un échelon local. Après les STEP de Genève et de Lausanne, c’est une autre commune située sur les rives du lac Léman qui les a mandatés. «notre intervention dans ce nouveau projet a déjà permis une économie d’électricité de 30%», se réjouit le directeur. Selon la taille des stations, la baisse des charges varie de 10 à 40%.L’idée directrice de Bluewatt Engineering et

de son système gWATER est de rendre plus performantes les stations d’épuration en termes de consommation d’électricité, tout en gardant une qualité d’eau constante. Dans la vie quotidienne, dans l’industrie, pour produire de l’énergie, notre société utilise en effet énormément d’eau, qu’il faut réinjecter avec un minimum de traces de polluants. «Le lien entre l’aspect eau et l’aspect énergie est très fort, on ne peut pas les dissocier, explique encore nicolas Descoins. Les diffé-rentes étapes nécessaires au traitement des eaux usées sont très importantes. nous devons parvenir à réduire les coûts d’exploi-tation tout en améliorant la qualité de l’eau relâchée.»

Ajuster le fonctionneMentdes instAllAtionsDans une première phase, la jeune société propose à ses clients un audit afin d’étudier le niveau de consommation d’électricité par rapport au volume des eaux traitées. La performance des traitements est également mise en rapport avec le niveau de qualité des eaux rejetées. La durée de vie d’une sta-tion d’épuration d’une ville est de trente à quarante ans. En tablant sur une augmenta-tion probable de la population, les STEP sont généralement surdimensionnées lors de leur mise en service. La station doit donc avoir la capacité de s’adapter en perma-nence en fonction, par exemple, de change-ments dans les réglementations sur la qua-lité de l’eau. Des modifications qui augmentent la complexité des procédés et le coût des traitements.«notre outil propose une représentation virtuelle de la STEP et permet d’ajuster son fonctionnement, indique le directeur. Selon la météo, par exemple, on peut estimer les pics d’arrivée d’eau sur trois à quatre jours. Mais nous intervenons principalement avec des propositions pour les traitements biologiques. On mesure les débits, les concentrations de polluants, on intègre ces données à un modèle mathématique avec des algorithmes d’optimisation. A partir de ces données, on peut donner des consignes permettant d’obtenir une qualité d’eau de tel niveau et de réduire la consommation d’électricité.» e

leandro salgueiro et nicolas descoins ont fondé la société bluewatt engineering en 2012.

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RECHERCHETHERMOSTAT INTELLIGENT

une Vanne de radIateurautonome et ConneCtÉeSpin-off de l’EPFZ, la société GreenTEG développe une vannede chauffage qui commande automatiquement la températureambiante. Munie d’un mini-générateur de courant,elle se passe aussi d’alimentation extérieure.

BEnEDiKT VOGEL / OFEn

L es thermostats pour la régulation de la température de chauffage dans les bâtiments fonctionnent selon un

principe simple: dès que l’habitant a réglé la température souhaitée, un petit récipient souple rempli de liquide, placé dans la vanne de chauffage, assure dans le radia-teur le débit d’eau chaude suffisant pour l’atteindre. Si personne ne se donne la peine de baisser manuellement les thermostats, le radiateur maintient cette température. Une pure perte quand les habitants ne sont pas à la maison. Ceci peut toutefois être évité en confiant cette régulation à un système de commande automatique intelligent trans-mettant ses ordres aux vannes de chauffage réparties dans le logement. Selon des études, le système de building management permet ainsi d’économiser environ 25% d’énergie de chauffage, sans altérer le confort. Un potentiel énorme alors que la moitié de la consommation d’énergie en Suisse provient des bâtiments.

électricité produite dAns lA vAnneUn modèle de vanne autonome sera dispo-nible dès la fin de l’année prochaine. La so-ciété zurichoise GreenTEG y travaille dans le cadre d’un projet de recherche subven-tionné par l’Office fédéral de l’énergie. Cette vanne comporte un récepteur qui reçoit le signal de commande du système de buil-ding management et un moteur qui ouvre et ferme l’alimentation du radiateur. Grâce au générateur thermoélectrique (TEG) conçu par l’entreprise, l’électricité est pro-duite directement dans la vanne de chauf-fage; le récepteur et le moteur n’ont ainsi pas besoin de courant extérieur pour fonc-tionner. Pour produire cette électricité, le TEG utilise la différence thermique entre la température d’entrée du chauffage

(35-60°C) et la température ambiante (20-25°C), soit 10 à 40°C. «notre objectif est de construire un prototype entièrement fonctionnel en mesure d’être produit en série», déclare Wulf Glatz, fondateur et CEO de GreenTEG. Afin de fournir suffisamment de courant, l’équipe de recherche a notamment dû pousser le TEG, de la taille d’un ongle, à produire une puissance de 100 à 200 micro-watts. Une puissance trop faible pour l’ali-mentation directe d’une vanne de chauffage automatique, qui en exige dix fois plus. «C’est pourquoi nous devons collecter le courant du TEG dans un SuperCap ou une batterie», explique Wulf Glatz.

plus rentAble que l’AssAinisseMentC’est au stade de la séparation électrochi-mique du matériau semi-conducteur du générateur que se situe l’innovation de GreenTEG. Ce procédé doit aider la techno-logie TEG, appliquée presque uniquement dans l’astronautique jusqu’à présent, à

devenir un produit commercial. A cette fin, GreenTEG coopère notamment avec le fabricant allemand de vannes thermo-statiques TA Heimeier. Wulf Glatz est confiant quant à la commercialisation de la vanne de chauffage innovante, et ce, bien qu’elle risque d’être environ trois fois plus chère qu’une vanne thermosta-tique traditionnelle lors de son entrée sur le marché.«nos vannes posent la base pour économi-ser un quart des frais de chauffage; c’est plus que ce qu’il est possible d’économiser avec des mesures d’assainissement, elles-mêmes onéreuses», affirme-t-il. Pour l’in-génieur, il s’agit d’une petite étape vers un avenir avec des systèmes de chauffage réellement rentables. L’idéal serait que le système de building management puisse détecter si les habitants sont à la maison grâce à une application pour smartphone et réguler la température des radiateurs en fonction de la réponse par le biais des vannes de chauffage automatiques. e

il est possible d’économiser environ 25% de frais de chauffage avec des vannes adaptées.

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soCiéTéla SuISSeen pole poSItIon pour une fInanCeduraBleLa création de l’association Swiss Sustainable Finance accélère l’intégrationdes thématiques sociales et environnementales dans les décisionsd’investissement ou de financement. La place financière suisse entenddevenir le leader mondial des investissements durables.

VinCEnT MiCHOUD

L a dynamique engendrée par le développement des énergies renou-velables comme l’hydroélectricité,

le solaire, l’éolien est certes bénéfique pour l’environnement, mais offre égale-

ment de nouvelles opportunités au secteur économique. Preuve en est, la création en juillet dernier de l’association Swiss Sustai-nable Finance (SSF). Une plateforme qui ambitionne de faire de la Suisse le centre mondial des services financiers durables. «SSF va accompagner la transformation

du secteur financier et contribuer à sa pérennisation. De plus en plus de clients demandent expressément que la finance adopte une vision à long terme. nous voulons accélérer cette tendance en valorisant et en développant les initiatives existantes», explique la

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directrice, Sabine Döbeli. Dans cet élan, plus de 60 organisations, dont des presta-taires de services financiers, des investis-seurs ainsi que les pouvoirs publics, se sont ainsi unies pour accélérer l’intégration des thématiques sociales et environnemen-tales dans les décisions d’investissement ou de financement.

nouvelles forMes de collAborAtionsUn engouement qui montre l’importance que revêt la durabilité pour le secteur et témoigne surtout du besoin de chercher de nouvelles solutions en collaborant avec d’autres acteurs, selon Jean Laville, direc-teur adjoint de SFF à Genève. Le Secréta-riat d’Etat à l’économie (SECO) y voit égale-ment un moyen de faciliter la mobilisation de capitaux privés pour le financement de solutions liées aux enjeux de développe-ment et d’adaptation aux changements climatiques. «La Suisse a le potentiel de contribuer positivement aux objectifs de durabilité à l’échelle mondiale grâce à des réflexions financières ciblées et inno-vantes», explique Liliana de Sá Kirchknopf, responsable du secteur privé au SECO.L’association compte parmi ses membres des investisseurs institutionnels impor-

une plaCe fInanCIère duraBle trèS aCtIVeSelon une étude réalisée en 2013 par Onva-lues – entreprise spécialisée dans les inves-tissements stratégiques –, la Suisse compte au moins 220 organisations régulièrement actives dans la finance durable, c’est-à-dire incluant des critères de gouvernance, sociaux ou environnementaux dans leurs décisions d’investissement. Parmi elles, les deux grandes catégories d’acteurs sont représentées par les gestionnaires spécialisés (73)et les fonds de pension (60).

«la Suisse a le potentiel de contribuerpositivement aux objectifs de durabilitéà l’échelle mondiale grâce à des réflexions financières ciblées et innovantes.»LILIANA DE Sá kIRCHkNOPF (SECO)

tants comme Helvetia, la Suva ou encore des compagnies d’assurance. David Bresch, responsable durabilité chez Swiss Re et membre de SSF, est convaincu que les dé-fis sociaux et ceux liés à l’environnement constituent un risque de plus en plus im-portant pour le développement durable de notre société: «Pour les (ré)assureurs, cela représente autant de nouvelles oppor-tunités que de nouveaux risques. Pour y faire face, il faut mettre en place de nou-velles formes de collaborations. Les acteurs doivent travailler ensemble pour mieux sensibiliser le public et positionner la Suisse comme le premier centre de finance durable.»

convAincre les cAisses de pensionLa première assemblée générale qui s’est tenue en septembre dernier a permis la no-mination de Klaus Tischhauser, fondateur et CEO de l’entreprise ResponsAbility, à la tête de l’association et a offert l’opportunité de dresser une liste des principales me-sures qui doivent prochainement être mises en œuvre. Outre la création de formations spécifiques avec la collaboration des uni-versités et des business schools, un des défis consistera notamment à convaincre des investisseurs institutionnels encore

trop réticents à investir dans des place-ments durables. Une tâche qui sera vrai-semblablement facilitée grâce à l’étude réa-lisée en septembre 2014 par Robecosam. Convaincue que l’intégration de critères de durabilité dans l’analyse financière tradi-tionnelle apporte des conclusions supplé-mentaires sur la qualité du management et le potentiel de création de valeur de l’entre-prise, la société, experte en investissements durables et reconnue pour ses fonds thé-matiques, a demandé à 1200 assurés s’ils souhaitaient que leur caisse de pension suive des stratégies d’investissement durable. 72% des réponses sont positives et 79% des personnes interrogées pensent que ce genre de stratégie amène, à long terme, à de meilleures décisions d’investis-sement. Des résultats encourageant au vu des 2000 caisses de pension en activité en Suisse, qui gèrent quelque 600 milliards de francs.

concurrence étrAngèreLe développement d’une place financière suisse durable n’est pas nouveau. Au cours des dix dernières années, de nombreuses sociétés ont mis en place des prestations de financement innovant, tel qu’un indice boursier intégrant les risques sociaux et environnementaux, ou un fonds de place-ment de commerce équitable destiné à préfinancer des produits agricoles. Ainsi, 57 milliards de francs suisses de place-ments durables sont gérés dans le pays, dont une part importante appartient à des clients étrangers, et un tiers du volume mondial des investissements en microfi-nance proposé – produits financiers acces-sibles aux plus démunis – y est administré. Mais la concurrence à l’étranger reste vive: le Luxembourg ou encore le Royaume-Uni tentent également de se positionner comme les leaders internationaux de la finance durable. e

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SOCIÉTÉ SACS EN PLASTIQUE BIENTôT INTERDITS?

l’oCÉanBoIt la taSSe…et la planète

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STÉPHAniE MiLLiQUET

D eux millions de déchets plastiques au kilomètre carré. C’est le chiffre affolant avancé par Greenpeace.

Cette pollution, invisible depuis l’espace, se retrouve dans cinq grands bassins océa-niques, au sein du Pacifique nord, mais

On l’appelle le «7e continent plastique». Constitué de milliards de déchets, dont la plupart proviennent de l’intérieur des terres, il représente un peu moins de la superficie de l’Amérique du nord et ne cessera de croître si rien n’est fait. La Suisse a aussi son rôle à jouer.

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SACS EN PLASTIQUE BIENTôT INTERDITS?

aussi du Pacifique Sud, de l’Atlantique nord et Sud et de l’océan indien. Ces zones sont en effet caractérisées par la rencontre de cou-rants marins qui, influencés par la rotation de la Terre, forment d’immenses vortex appe-lés gyres océaniques. La force centripète as-pire alors très lentement tous les détritus qui flottent en surface vers le centre de la spirale, où ils s’amoncellent pour ne jamais en res-sortir. Les conséquences sont sans précédent: mort des fonds marins, de la faune et de la flore, et pollution de la chaîne alimentaire, le plastique libérant des substances toxiques au fur et à mesure de sa dégradation. L’ave-nir? Sombre, si l’on en croit les scientifiques. Malgré quelques initiatives inventives pour ramasser le plastique flottant (lire encadré ci-contre), l’unique solution est d’en limiter la production, de supprimer l’usage unique de ses dérivés et de filtrer les cours d’eau en amont des océans et des mers.

Migros vAud précurseurSi de nombreux pays, à l’instar du Kenya, du Rwanda ou de la Chine, ont déjà interdit l’emploi du sac plastique à usage unique, ce n’est pas encore le cas de la Suisse. Les choses sont toutefois en voie d’évolution avec la motion «Halte à la pollution des sacs plastiques» du conseiller national Domi-nique de Buman, actuellement à l’étude. La volonté de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) va dans le même sens: rendre tous ces sacs payants.Migros Vaud a d’ailleurs anticipé puisque, depuis plus d’un an, il propose des sacs biocompostables pour 5 centimes au lieu du traditionnel sachet plastique disponible en caisse. «Migros Vaud propose des sacs biocompostables depuis le 1er novembre 2013, explique Tristan Cerf, porte-parole de Migros Vaud. L’expérience est très positive, autant pour la coopérative que pour les clients. En effet, sur une année, nous avons remarqué une diminution de 1 million de sacs par mois, soit 94% de distribution en moins de sacs en plastique. Les 6% restants étant

un jeune de 19 anS Veut nettoyer leS oCÉanS

Bien qu’elles ne fassent de loin pas l’unanimité auprès de la communauté scientifique, les initiatives pour venir à bout de la «soupe de plastique océanique» sont nombreuses. Parmi elles, the Ocean cleanup, un projet ambitieux mené par un jeune néerlandais de 19 ans, épaulé par plusieurs scienti-fiques et spécialistes de l’environnement et des océans. Boyan Slat n’a que 16 ans lorsqu’il prend conscience de l’ampleur de cette pollution lors d’une plongée en Grèce, où il croise plus de sacs plas-tiques que de poissons.

Le jeune homme et son équipe (dont de nombreux volontaires) ont mis au point un ingénieux sys-tème de collecte des plastiques via des barrages flottants munis de catalyseurs pour récupérer les déchets. ces dispositifs, qui se déplacent au gré des courants, ramassent les déchets sans porter atteinte à la vie marine. Boyan Slat estime que son procédé serait 33 fois meilleur marché et 7900 fois plus rapide que le système de collecte actuel (filets tractés par des cargos). Le jeune néerlandais cherche à lever 2 millions de dollars pour tester son projet.

Les scientifiques se montrent toutefois sceptiques quant à l’efficacité du système, principalement parce que les déchets qui composent l’essentiel de cette pollution sont microscopiques et que la surface à couvrir est bien trop importante. Boyan Slat envisage de nettoyer 140 tonnes de plastique par an, tandis que l’europe en produit 25 millions à elle seule… Si les chiffres laissent songeurs, the Ocean cleanup pourrait tout de même être efficace sur de petites surfaces. a suivre.

280 miode tonnes de plAstiqueproduites chAque Année

Seuls 2,7% de ces plAstiquessont recyclAbles

90%  des déchets flottAntssont des plAstiques

6,4 miode tonnes de déchets

déversées dAns les océAns

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SACS EN PLASTIQUE BIENTôT INTERDITS?SOCIÉTÉ

«leS SaCS plaStIQueS ContamInentnoS fIlIèreS de ValorISatIon deS dÉCHetS»

frédéric Mauch a fondé bioApply en 2006, une entreprise spécialiséedans les emballages et produits biosourcés, biodégradables et compostables.

en tant que professionnels, avez-vous été contactés par la confédérationau sujet de la motion de buman sur l’interdiction des sacs plastiques à usage unique?

Oui, nous avons été consultés en février et en octobre. tous les intéressés étaient conviés dans une volonté concrète d’appliquer cette motion de Buman.

qu’en est-il ressorti?L’OfeV a proposé d’interdire tous les sacs à usage unique, avec quelques exceptions. Les sacs à usage mul-tiple seraient vendus à un prix minimum. c’est une solution supplémentaire [encore à l’étude] à la loi de Buman, que nous soutenons.

que répondez-vous aux détracteurs de ce projet?S’il est vrai qu’ici les déchets sont plutôt bien traités, on ne peut se limiter à une vision suisse; c’est un problème écologique mondial. La preuve avec la pollution plastique des océans: le poisson contaminé finit quand même dans nos assiettes. et puis, il me semble que la Suisse a été récemment mal notée pour l’état de ses cours d’eau et lacs de montagne. Une simple visite dans les compostières finit par convaincre que les sacs plastiques contaminent nos filières de valorisation des déchets.

que penser des sacs oxo-dégradables?ces sacs sont un vrai problème. Le lobby du plastique est derrière et cela lui permet de contourner la difficulté en apposant sur ce produit le mot «dégradable». Mais, en fait, c’est la pire des solutions. ces sacs ont un additif qui dégrade le plastique en microparticules polluantes. dans un compost ou dans la nature, c’est une catastrophe. On peut les distinguer facilement du sac compostable, car ils ne sont pas certifiés.

le coût de production des sacs biodégradables est-il plus important?Pour l’instant, c’est un peu plus cher que pour un sac plastique standard, mais l’écart se réduit considé-rablement. Mais surtout, nos sacs ont une valeur ajoutée telle qu’ils sont aussi vendus en rayon. compa-rer les prix serait périlleux puisque l’un ne sert à rien ou presque, alors que l’autre permet notamment de réduire la facture du sac-poubelle taxé en diminuant le volume de déchets, puisque 30-40% sont des déchets organiques compostables. donc, non seulement on économise en taxe, mais on dégage de l’énergie verte, le tout en polluant moins.

la production de sacs à base de denrées alimentaires impacte-t-elleles ressources destinées à la consommation?absolument pas. Si c’était le cas, cela n’aurait aucun sens. Les pommes de terre et le maïs utilisés sont des variétés non consommables pour les humains. de plus, les biomatériaux sont évolutifs. L’idéal serait de produire à partir des déchets. toutefois, il n’y pas de concurrence avec la chaîne alimentaire.

dÉGradaBle,ouI, maISattentIon!

entre bio et oxo, la différence est totale.Sacs biodégradables: ils sont faits à base d’ami-don de pomme de terre, de blé ou de maïs et ne renferment aucune ressource fossile. ils se décomposent donc totalement, sont compos-tables et ne laissent aucune trace.Sacs oxo-dégradables: ils sont en plastique, auquel est ajouté un additif qui accélère leur dégradation en microparticules toxiques. en cas d’abandon dans la nature, ces dernières pol-luent durablement l’environnement et sont quasi impossibles à extraire.

   Jusqu’à     10 fois 

plus de plAstiqueque de plAncton

1000 anspour dispArAître

250 mrd  de déchets plAstiques

en MéditerrAnée

240 mio  de sAcs pAr An

chez coop et Migros

maintenant des sacs biocompostables et payants. Ceci représente 70 tonnes de plastique économisées par année.» Pour Frédéric Mauch, CEO de BioApply, fournis-seur en sacs biodégradables du géant orange, le succès de cette opération trouve son ori-gine au-delà des produits qu’il propose: «Ce distributeur a une vraie politique de dévelop-pement durable. il ne fait pas qu’interdire ou supprimer un produit, il propose une alternative qui a du sens; en l’occurrence, un sac doublement utile puisqu’il permet de porter les achats et de faire du compost. Cette réflexion est intéressante pour mener une politique efficace sur le long terme. La Californie et la France s’orientent résolu-ment vers cette approche.»A eux seuls, les deux géants du commerce de détail helvétiques Coop et Migros produisent plus de 240 millions de sacs en plastique par an, et ils sont loin d’être les seuls. Des chiffres qui laissent songeurs. Alors, inter-dire? Taxer? L’avenir le dira mais, en atten-dant qu’une loi soit ratifiée, il est plus que jamais évident que chaque gestecompte. Même les plus petits. e

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« La BAS est notre partenaire de la première heure. Elle a immédiatement saisi notre intention: produire de l’énergie de manière durable et rentable, pour l’avenir de notre commune.»Emil Müller, président du conseil d’administration Ouvra Electrica Susasca Suschet président de la commune Susch

artis

cho

ck.n

et

Réellement différente.

www.bas.ch

La Banque Alternative Suisse encourage et finance des innova-tions en matière d‘énergies renouvelables dans toute la Suisse, depuis sa fondation il y a plus de 20 ans.

installations•entretienbureau technique

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CLEAnTECh deS traVaux de profondeurà l’HydroÉleCtrICItÉStahleinbau GmbH a fait ses preuves dans le domaine des grandes constructions métal-liques. Elle déploie aussi ses compétences dans l’ingénie-rie et la fabrication de pièces pour la petite hydraulique.

A la suite du départ à la retraite de Peter Wenger, fondateur de la société, c’est une équipe jeune et particulièrement motivée

qui a repris les rênes de Stahleinbau und Maschinen AG, devenue Stahleinbau GmbH début 2014. Sa fille, deux ingénieurs et le chef d’atelier sont désormais aux ma-nettes de cette entreprise située dans le Haut-Valais. Spécialisée à ses débuts dans les constructions métalliques et la fourni-ture de matériel pour les tunnels et travaux de profondeur, Stahleinbau GmbH a peu à peu diversifié ses activités, notamment dans la fabrication de matériel pour le transport ferroviaire et l’industrie hydroélec-trique. Elle est désormais essentiellement active dans les constructions métalliques, la grande mécanique et les machines hydrauliques. «L’hydraulique représente environ 60% des activités de la société, dont une grande partie pour les petites installations», précise nino Brunner, ingénieur en mécanique et chef de projet. Les compétences des employés de Stahleinbau GmbH leur per-mettent d’opérer aussi bien dans le cadre de la maintenance d’installations existantes que pour la mise en service de nouvelles machines.

toutes les phAses d’un projet«nous intervenons sur une dizaine d’instal-lations de petite hydraulique par an, tant sur

dessinés, fabriqués et installés par nos soins. La capacité de la centrale est passée de 11,8 à 24,0 MW. Sa mise en service offi-cielle aura lieu au printemps 2015.»

AutoMAtiser les dessAbleursToujours à l’affût d’innovations permettant d’augmenter le rendement des turbines hydroélectriques, les ingénieurs de l’entre-prise planchent aussi sur des projets de recherche. C’est ainsi qu’ils ont conçu un système de purge automatique pour dessableur, en partenariat avec The Ark, Fondation pour l’innovation en Valais, le Laboratoire des constructions hydrauliques de l’EPFL et la HES-SO Valais. Le dessa-bleur est en effet un élément très important dans les installations hydrauliques. Equi-pant chaque prise d’eau, il permet de retirer le sable et les éventuelles matières orga-niques – les feuilles par exemple – transpor-tés par l’eau avant son acheminement vers la turbine, évitant par là même des dommages sur la machine. Si la purge d’un dessableur se fait jusqu’à présent manuellement, les re-cherches menées par Stahleinbau GmbH et ses partenaires leur ont permis de concevoir un système de purge automatique afin d’utiliser moins d’eau lors de l’opération et de réduire les frais de maintenance d’une installation hydraulique. «notre technologie fonctionne, nous souhaitons désormais effec-tuer des essais pratiques à échelle réelle.» e

des petits projets que sur des réalisations s’étalant parfois sur plusieurs années.» Forte de son expérience, l’entreprise est ac-tive dans toute la Suisse, et même au-delà. «nous avons réalisé l’an dernier quatre ins-tallations pour la société EDF, en France.»Stahleinbau GmbH est amenée à intervenir dès la phase de planification d’un projet de petite hydraulique, dont elle assure ensuite la conception (dimensionnement de l’instal-lation, calculs et dessins techniques). «nous sommes compétents pour la fabrication de nombreux éléments mécaniques; nous four-nissons essentiellement des organes d’arrêt, comme les vannes papillon ou les vannes de jet creux, ainsi que les prises d’eau et leur équipement en acier, les conduites for-cées ou encore les dessableurs.» Les spécia-listes de Stahleinbau GmbH procèdent en outre à leur montage et à leur mise en ser-vice, et s’occupent de la maintenance des installations. «nous avons mis en place cet été une nouvelle vanne papillon sur l’instal-lation de Russein (GR). La soupape et le tuyau d’admission, le tuyau d’extension et l’équipement de sécurité ont également été

La plateforme cleantechalps apporte son soutien aux entreprises actives dans les technologies propres. en partenariat avec elle, Efficience 21 met en lumière ceux qui font les cleantechs en Suisse occidentale. retrouvez la version inté-grale des deux portraits de ce numéro ainsi que ceux d’autres entreprises du secteur, dans l’étude sur la filière de la mini-hydraulique en Suisse réalisée par cleantechalps.www.cleantech-alps.com

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CLEAnTECh

«le laBel SuISSe aune aura Importante»La fondation Mhylab développe des turbines performantes adaptées aux besoins des petites centrales hydrauliques. Elle déploie aussi des activités d’ingénierie et de conseil, notamment sur le continent africain.

c’ est en 1993 que l’Association pour le développement des énergies renouvelables (ADER), la Compa-

gnie vaudoise d’électricité (aujourd’hui Romande Energie SA), la Confédération et le canton de Vaud ont créé Mhylab. Fort de son statut de fondation, le laboratoire de mini-hydraulique conçoit des solutions sur mesure pour des constructeurs de turbines, des producteurs indépendants, des bureaux d’études, des entreprises électriques ou encore des collectivités publiques. «L’idée sous-jacente lors de la création de Mhylab était de mutualiser les frais de recherche, précise Vincent Denis, le directeur de la fon-dation. Pour le développement d’une seule

turbine, ceux-ci peuvent en effet s’élever à plus de 500 000 francs.» Ses collaborateurs déploient également leurs compétences en matière d’ingénierie et de conseil dans le domaine des petites centrales hydroélec-triques.

rendeMent de 90% gArAnti«La recherche représente, selon les années, entre 20 et 50% de notre activité.» indépen-dante de tout constructeur et de toute entre-prise, la fondation développe ainsi, en labo-ratoire, des turbines conçues sur mesure. Pour que leurs performances soient vali-dées, ces turbines sont testées sur un banc d’essai. «Les constructeurs s’adressent à

nous pour que l’on pré-dimensionne leur turbine, que l’on définisse ses caractéris-tiques et que l’on propose les garanties de performance correspondantes, eu égard notamment aux caractéristiques du site. Cela leur permet d’en déterminer le coût et de remettre leur offre à leur client. Le cas échéant, nous passons ensuite un contrat avec le constructeur afin de lui fournir les plans définitifs de la machine, dont nous garantissons la performance et le fonction-nement hydrodynamique.» Une vingtaine de turbines sont conçues chaque année par Mhylab, avec un rendement mécanique garanti de l’ordre de 90%. Elles permettent d’équiper des installations pour des hau-teurs de chute de 1,5 à plus de 700 m, avec des débits de 10 l/s à 10 m3/s et des puis-sances de 20 kW à 4 MW.

des instAllAtions en AfriqueL’activité de conseil et d’ingénierie est quant à elle exercée pour 40% à l’international, en collaboration avec des bureaux d’ingénieurs civils. «nous avons, en permanence, une trentaine de projets ouverts.» La fondation a d’ores et déjà mené à bien plusieurs projets sur le continent africain, de concert avec le bureau belge SHER ingénieurs-Conseils SA. Une centrale a ainsi été mise en service au Rwanda en avril dernier. Afin d’exploiter le captage de deux rivières (la Rukarara et la Rubyiro), deux turbines Francis de 1,1 MW ont été installées. Une autre centrale a été inaugurée au Rwanda au début de l’été. Equipée de deux groupes Pelton, elle génère une puissance de 4 MW. «nous venons de mettre en route plusieurs projets de petites centrales, toujours dans la région des Grands Lacs. Mhylab est égale-ment impliquée dans une réalisation finan-cée par la Banque mondiale, à Madagascar.» De quoi positionner la fondation suisse parmi les acteurs incontournables de la petite hydraulique au plan international. «Le label Suisse a une aura importante dans le domaine de l’ingénierie et il faut que nos entreprises valorisent encore cette image.» Et Vincent Denis de souligner l’intérêt pour les PME suisses de se mettre ensemble afin de répondre à des appels d’offres pluridisci-plinaires: «Cela reste difficile d’aborder seul des projets financés par de grands orga-nismes internationaux de financement ou des coopérations étatiques.» e

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deux centrales hydroélectriquesont été inaugurées

cette année au rwanda.

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100 voiturEsEn systèmE véLib’

TEST PROJET CATCH A CAR à BâLE

Depuis août dernier, la ville de Bâle dispose d’un nouveau système de voitures en libre service. il permet de faire un trajet spontanément et de garer ensuite le véhicule sur n’importequelle place en zone bleue.

MOniQUE CHEVALLEY

b âle avait été la première ville suisse à lancer, il y a trente ans, un abonne-ment écologique pour les transports

publics de toute la communauté tarifaire du nord-ouest de la Suisse. Les citadins des bords du Rhin se déplacent aussi beaucoup à vélo, sur des pistes cyclables bien aména-gées, et le système d’autopartage Mobility est bien implanté. On peut donc facilement se passer d’un véhicule privé si l’on vit dans cette ville qui bat le record suisse des ménages sans voiture (55%). Alors, pour-quoi y établir Catch a Car, un autre concept plus spontané de voitures en libre service? «nous voulons diminuer encore la part de ménages sans voiture et inciter les jeunes à renoncer à en acheter une», commente le responsable de la mobilité du canton de Bâle, Hans-Peter Wessels, qui soutient le projet et qui n’a lui-même pas de permis de conduire et se déplace à vélo.

25 frAncs pour s’inscrireLe 25 août dernier, une flotte de 100 Volks-wagen Up blanches arborant le logo Catch a Car a roulé sur Bâle, se répartissant sur les places en zone bleue de tous les quar-tiers ainsi que sur trois places réservées derrière la gare CFF. A la fois compact et spacieux, le dernier modèle du construc-teur allemand consomme peu et n’émet que 95 grammes de CO2 par kilomètre. L’entreprise Catch a Car, filiale de Mobility, s’est associée pour ce projet pilote au can-

ton de Bâle-Ville, à Allianz, à Amag, à Ener-gie Suisse et aux CFF. Quelle différence avec le libre-service déjà existant de Mobi-lity? «Ce système permet de se déplacer d’un point A à un point B sans réservation et sans devoir rapporter le véhicule», ex-plique Silena Medici, directrice de Catch a Car. il s’agit d’une offre pour des trajets spontanés qui peuvent se combiner avec le vélo ou les transports publics et qui s’adresse à des jeunes et des personnes ayant des affinités avec la technologie digi-tale. Car tout se fait par le biais de l’ordina-teur et du smartphone, de l’inscription pour devenir membre (25 francs) à l’ouver-ture de la voiture, dans laquelle est déposée la clé. Seules conditions pour être membre: avoir un permis de conduire, une carte de crédit et un smart-phone qui permet de visuali-ser sur une carte l’empla-cement des voitures et le nombre de litres d’es-sence dans le réservoir.

mobiLiTéil vous en coûtera ensuite 37 centimes la minute pour votre trajet, qui peut se faire au-delà de la ville – et, puisque nous sommes à Bâle, des frontières avec l’Allemagne et la France –, et 27 centimes la minute quand vous êtes à l’arrêt.

stAtionneMent illiMité en zone bleuePour la directrice, Silena Medici, citadine lucernoise trentenaire sans voiture qui in-carne bien la clientèle visée, «l’atout ma-jeur est que l’utilisateur ne doit s’occuper ni du service, ni des assurances, ni de faire le plein d’essence. il peut se déplacer spon-tanément en passant des transports publics à la voiture en toute liberté et flexibilité.» En effet, après avoir fait son trajet, on peut redéposer la voiture sur la première place trouvée en zone bleue sans devoir faire le plein, puis poursuivre à pied ou avec les transports publics.Catch a Car avait lancé un appel aux huit plus grandes villes de Suisse pour son pro-jet pilote. Le choix s’est porté sur Bâle en raison de son grand engagement, notam-ment de sa mise à disposition des zones bleues de la ville pour garer ces véhicules de façon illimitée avec une taxe de parcage annuelle comme pour les riverains. Bâle-Ville vient d’ailleurs de supprimer toutes les places de parcage blanches à durée illi-mitée pour les remplacer par des zones bleues. Les automobilistes venant de l’exté-rieur ne sont pas en reste: ils peuvent acheter, aux automates des trams et des

bus, des cartes à glisser derrière leur pare-brise, valables une journée

(10 francs) ou une demi-journée (6 francs). Le projet Catch a Car

est suivi par l’EPF de Zurich et permettra de générer de pré-cieuses données pour la re-

cherche sur la mobilité parta-gée et d’explorer de nouvelles pistes pour résoudre les problèmes de mobilité et d’environnement. Selon Silena Medici, «la ten-dance actuelle n’est plus de posséder: partager est la nouvelle propriété». A bon entendeur. e

Mobilitéet flexibilitésont à portéede main pour37 centimesla minute.

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GenèVe

ville sans voituresUn sondage mis en ligne par le canton en septembre a révélé que près de 90% des 12 000 per-sonnes ayant répondu voudraient favoriser la mobilité douce au centre-ville, soit les transports publics (45%), les piétons (34%) et les vélos (11%). des résultats critiqués par certains partis, qui estiment qu’ils ne peuvent être tout à fait représentatifs de l’ensemble des Genevois.

tHInK tanK

livre vert de la mobilitéa l’occasion de la 12e édition du Michelin challenge Bibendum, a été annoncée la publication d’un Livre vert de la mobilité. il propose cinq initiatives de rupture et cinq leviers d’action pour répondre aux défis mondiaux que sont la santé, les émissions de cO

2, la congestion

du trafic urbain, le manque de moyens financiers pour la cons-truction d’infrastructures et l’accès à la mobilité.

applICatIon

stationnement rapideieM remporte le concours Win&Boost organisé par cleantech Genève avec son innovation Presto Park. cette application sur GPS ou smartphone permet d’informer les automobilistes des places de stationnement disponibles en ville grâce à des capteurs intégrés à la chaussée, et ainsi de limiter la consommation de carburant. ce prix va permettre à l’équipe franco-suisse d’ieM de poursuivre ses développements et de lancer la commercialisation du système.

AUTO HyBRIDES ET BASSES CyLINDRÉES

Euro6 fAvorisE L’innovAtionbAssE consommAtionPour satisfaire aux normes antipollution européennes, les véhicules doivent consommer moins. Les grandes voitures perdent à l’occasion cylindrée et cylindres. Certains constructeurs parient aussi sur les modèles hybrides.

HEnRY PLOUïDY

ET LUDMiLA GLiSOViC

L a réduction massive de cylindrée et du nombre de cylindres, jadis syno-

nymes de prestige, suit logique-ment les progrès réalisés par les voitures électriques qui, si elles n’offrent pas encore toutes une grande autonomie, proposent des prestations comparables ou supérieures. En ajoutant les mo-dèles hybrides, on obtient une concurrence à l’efficacité redou-table, véritables exemples à suivre obligeant les ingénieurs à revoir les moteurs à explosion sous l’angle d’une efficacité accrue. La sophistication prend désormais le pas sur la taille et le nombre de cylindres pour apporter le prestige désiré.

gros Moteurs Au régiMeAfin de faire baisser leur consommation et d’émettre moins de polluants, le volume et le nombre de cylindres des moteurs sont parfois divisés par deux. La nouvelle Ford Mondeo se satisfait par exemple d’un 3 cylindres 1 l européen en entrée de gamme, alors que la nouvelle Jaguar XE vante ses 4 cylindres essence et diesel maison aux consommations jamais vues à Coventry – dès 3,8 l/100 km et 99 g de CO2. Suivant le même mouvement,

l’énorme 4x4 Volvo XC90 n’est proposé qu’en 4 cylindres là où, il y a dix ans, le suédois conce-vait un V8 spécialement pour ce modèle. «nous allons créer des moteurs plus petits, plus intelli-gents, ayant tant de puissance qu’ils transformeront les V8 en dinosaures», s’enthousiasme Derek Crabb, vice-président en charge de l’ingénierie groupes motopropulseurs de Volvo. En diesel, le 2 l de ce break de luxe ne devrait consommer qu’entre 5 et 6 l/100 km selon sa puis-sance, et proposer ainsi le meil-leur rapport puissance/émis-sions du segment.

lAborAtoire roulAntchez renAult«La Renault Eolab est un proto-type qui n’est pas destiné à être commercialisé en l’état, déclare Laurent Burgat, directeur de la communication Renault Suisse. Vitrine de l’innovation pour

l’environnement, elle intègre de très nombreuses avancées technologiques qui ont vocation à se retrouver progressivement sur les véhicules de la gamme Renault.» Ce véhicule est un hybride rechargeable: on peut l’utiliser en mode 100% élec-trique sur une soixantaine de kilomètres ou, pour de plus grandes distances, on peut com-biner les deux énergies. Renault assure ainsi qu’un litre d’es-sence suffit à parcourir 100 km. Afin d’atteindre cette perfor-mance, la marque française a travaillé sur l’aérodynamisme du véhicule. Un pavillon plon-geant, un soubassement caréné, des caméras à la place des rétro-viseurs, une assiette variable, le bouclier avant qui s’abaisse pour limiter le passage de l’air sous la voiture, des jantes ac-tives… tout a été revu. En outre, Michelin a mis au point des pneus plus étroits et moins résistants au roulement. Sans surprise, plus une voiture est lourde, plus elle consomme. Ainsi, l’Eolab pèserait 400 kg de moins qu’une Clio, soit 955 kg. Pour parvenir à ce résul-tat, les pare-brise et les sièges ont subi une cure d’amincisse-ment. En outre, de nombreuses pièces sont en aluminium au lieu de l’acier habituel et certaines vitres sont en poly-carbonate. e

renault eolab.

volvo Xc90.Dr

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EN BREF

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mobiLiTéÉLECTRIQUE TEST AUTOMOBILE

PEtitE surPrisE brAnchéEL’e-up! est la première voiture 100% électrique du groupe volkswagen. Concentré de technologie, elle impressionne par sa puissance, malgré une autonomie d’utilisation limitée à 160 kilomètres.

VinCEnT MiCHOUD

P hilippe Hischier, conseiller de vente au garage Amag à Lausanne, ne cache pas son enthousiasme à nous faire décou-

vrir toutes les subtilités de la nouvelle e-up. «Cela peut prendre jusqu’à deux heures d’ex-plications pour livrer le véhicule à un client», raconte-t-il. Un choix de différents modes de récupération d’énergie au freinage, un tableau de bord qui combine des instruments avec affichage multifonction, une prise de charge-ment en courant alternatif dans le coffre: la première voiture 100% électrique du groupe Volkswagen est un impressionnant condensé de technologie. Disponible depuis le début d’année, elle peine pourtant encore à convaincre, avec un prix moyen affiché à 33 050 francs et une autonomie de 160 kilo-mètres qui reste limitée à une utilisation stric-tement urbaine. «Seuls une dizaine de clients ont craqué pour l’instant, dont majoritaire-ment des entreprises», concède le vendeur en nous tendant les clés de la voiture.

conduite écologiqueTout est dans la première accélération. Pied au plancher, la petite a des airs de grande! Le moteur de 82 chevaux, pour un couple de 210 nm, donne réellement l’impression d’être au volant d’une grosse berline (0 à 60 km/h en 4,9 s). Un sentiment renforcé par le silence qui règne dans le confortable habitacle. Volant, pommeau du levier de vitesse et poi-gnée du frein à main de série sont recouverts avec du cuir refendu. Le chauffage des sièges avant est également installé en série. Un tableau de bord épuré combine les valeurs de consommation, le niveau de récupération, l’opération de chargement et la vitesse du véhi-cule. Un système Climatronic permet de ré-gler la température, tandis que le système de

dégivrage du pare-brise avant peut se révéler très utile en hiver. Au-dessus de la climatisa-tion, se trouve un système de navigation et d’informations portable. Son écran tactile per-met d’afficher les classiques fonction radio, téléphone, cartes, et surtout de contrôler le flux d’énergie ou la consommation du véhi-cule. Un analyseur de conduite «Think Blue Trainer» donne également de précieux conseils pour améliorer sa conduite écolo-gique. Après quelques kilomètres, on se rend vite compte qu’il faut absolument adapter sa conduite pour ne pas voir la réserve de batterie descendre furieusement.

InfoS teCHnIQueS •Moteur 82 chevaux•Couple 210 Nm•Consommation de courant 11,7 kWh/100 km•Autonomie 160 km•Vitesse maximum 130 km/h•Accélération (0 à 60 km/h) 4,9 secondes•Emission de CO2 0 g/km•Type de batterie lithium-ion•Prix dès 33 050 francs

rechArge à 80% en trente MinutesUne variété de modes de conduite peut à cet effet permettre de récupérer de l’énergie au freinage. Sur le levier de vitesse, la position D offre trois niveaux de récupération et de frein moteur. Deux autres fonctions, Eco et Eco+, gèrent l’accélération et la climatisation, tout en bridant la puissance: 68 ch en Eco et 54 ch en Eco+. On oublie cependant vite leur existence au bout de quelques kilomètres, pour rester dans le mode standard qui offre de meilleures reprises.Le chargement de la batterie peut quant à lui s’effectuer de différentes façons. il faudra compter douze heures d’attente via une prise de courant domestique et six heures sur une colonne publique. Très pratique, l’installation d’une borne Wallbox à la maison coûtera un supplément d’environ 2000 francs. Un sys-tème rapide permet également de charger la batterie à 80% en seulement trente minutes. A utiliser cependant avec parcimonie sous peine de voir la batterie vieillir prématurément. Et, pour les plus étourdis, lors de l’achat de la e-up!, son propriétaire se voit offrir deux dépannages gratuits en cas de panne. e e

leS ...Une conduite silencieuseUne très bonne relanceLe frein moteur recharge la batterie

... et leSUne autonomie limitéeLe prix

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EN BREF

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EN BREF

InVentIon

voiture à air comprimédéveloppée par la société luxem-bourgeoise Mdi, spécialisée dans la conception de produits propres accessibles à tous, la voiture airPod est l’aboutissement de ses études sur la mobilité urbaine propre. avec une taille réduite, une pollu-tion nulle en circulation urbaine et un design ludique, ce véhicule fonctionnant à l’air comprimé devrait être proposé à la vente entre 6000 et 8000 euros.

unIQue au monde

piste cyclable solaireLes vélos et les véhicules élec-triques pourraient un jour rechar-ger leurs batteries sans fil depuis une route ou une piste cyclable. c’est en ce sens qu’a été construite «Solaroad» au nord d’amsterdam. Un projet révolutionnaire long de 70 m et qui va être testé pendant deux ans. Le but est d’installer une route solaire viable commerciale-ment d’ici à cinq ans.

tranSportS puBlICS

scuol honoréeLe nœud de communication Scuol, en Basse-engadine, a reçu le prix «fLUX – nœud de communication d’or» pour sa connexion optimale des différents transports publics aux remontées mécaniques. ce prix souligne le rôle des transports publics dans le cadre d’une mobi-lité durable, l’importance d’une chaîne de correspondances inin-terrompue entre les différents moyens de transport et la qualité du service rendu aux usagers.

EN BREF

cEs viLLEsoù iL fAit bon PéDALEraucune ville romande n’est présente dans le top 10 des villes les plus cyclophiles de Suisse! C’est ce qui ressort d’une enquête nationale à laquelle 15 000 personnes ont répondu.

PATRiCiA BERnHEiM

m enée tous les quatre ans en ligne et par sondage téléphonique,

cette enquête organisée par plu-sieurs associations en est à sa troisième édition. Son but est de mesurer la satisfaction de la po-

pulation vis-à-vis de l’infrastruc-ture cyclable, de la sécurité, de la politique des transports et de la promotion du trafic cycliste dans les villes suisses. Elle per-met aussi d’effectuer des com-paraisons entre les villes et d’examiner l’évolution de la si-tuation dans l’intervalle d’une

législature. Le nombre de participant-e-s s’est fortement étoffé au fil du temps: 2500 questionnaires évaluables avaient été remis en 2005, 10 000 en 2009 et plus de 15 000 en 2013.

rendre le vélo plus sûr en suisse roMAndeLa dernière enquête portait sur 28 villes de petite, moyenne et grande importance. Les résul-tats montrent que les villes romandes ont une grande marge de progression puisqu’elles restent sous-représentées dans le classement de tête. La première ville en partie francophone, Bienne, est placée au 11e rang. La première ville exclusivement francophone, neuchâtel, n’arrive qu’en 21e position. Sa note est in-férieure à la moyenne nationale, tout comme celles de Fribourg, Lausanne et Genève.Pour gagner du terrain, il reste aux villes romandes quelques efforts à faire pour rendre l’usage du vélo plus sûr et plus attrayant. Pour le comité de Pro Velo, cela passe notamment par des campagnes de sensibilisa-tion en faveur de la petite reine, un moyen de locomotion bon pour la santé et l’environne-ment, et par une amélioration des équipements de stationne-ment dans les gares. e e

pour en savoir plus:www.villes-cyclables.ch

vÉLO CLASSEMENT SUISSE

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foto

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6 H 160 KM

De “A” à “B” avec “e”.

La nouvelle e-up!Voici la première Volkswagen purement électrique: écologique, autonome et équipée à faire pâlir d’envie. Avec son concept

de motorisation d’une haute efficacité, sa durée de charge de 30 minutes seulement (borne de recharge rapide) et son

autonomie jusqu’à 160 kilomètres, cette quatre portes se montre très convaincante. Pour des voyages 100 % écologiques,

nous vous offrons en plus la première année une vignette éco-courant. Pour en savoir plus, rendez-vous sur

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e-up!, moteur électrique 82 ch (60 kW), consommation en énergie en kWh: 11.7 (cycle mixte), émissions de CO2: 0 g/ km

(se rapporte aux émissions de CO2 pendant la conduite). Catégorie de rendement énergétique: A. Equivalent essence:

1.3 l/100 km.

AMAG Petit-LancyRte du Pont-Butin 1213 Petit-Lancy Tél. 022 870 92 00 www.petit-lancy.amag.ch

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AMAG LausanneAv. de Provence 2 1007 Lausanne Tél. 021 620 62 62 www.lausanne.amag.ch

Page 59: Efficience21 N° 13 (2014)

MOBILITÉTRANSPORTS PUBLICS PROPRES

HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 57

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leS BuS à HydroGène de CarpoStalpourSuIVent leur route

Cinq cars postaux à pile à combustible parcourent depuis trois ans la région de Brugg, dans le canton d’Argovie.Pendant les cinq années de la phase d’essai, l’objectif consiste à économiser au moins 2000 tonnes de CO

2.

WiLLiAM TüRLER

E n 2011, CarPostal a lancé cinq bus mu-nis d’une pile à combustible dans la région de Brugg (AG), devenant ainsi

la première entreprise de transports publics de Suisse à employer de tels véhicules. Très silencieux, ces derniers convertissent le carburant hydrogène en énergie électrique pour leur propulsion et n’émettent que de la vapeur d’eau. Le projet, qui devrait se pour-suivre jusqu’à la fin de 2016, a permis de par-courir à ce jour plus de 700 000 kilomètres à l’hydrogène en remplacement du diesel et d’économiser ainsi plus de 860 000 kilos de CO2.

réduire lA dépendAnce énergétique«nous avons démontré que la mise en œuvre d’un tel véhicule dans les transports publics était possible», se réjouit nikoletta Seraidou, responsable du projet chez CarPostal. Simul-tanément, l’entreprise a établi qu’il était réali-sable, à partir d’eau et d’électricité, de pro-duire le carburant nécessaire à cette fin. Outre les bienfaits écologiques, les retombées éco-

nomiques pourraient être multiples: si le car-burant est produit en Suisse, des emplois peuvent être créés, tout en diminuant la dé-pendance énergétique vis-à-vis de l’étranger.Cependant, malgré ses atouts, cette technolo-gie reste encore onéreuse. Contrairement aux véhicules à diesel, les bus à pile à combustible sont fabriqués en petites séries et le carburant nécessaire pour les faire avancer doit être pro-duit sur le lieu même. Mais les choses pro-gressent: au moment de leur achat, les véhi-cules étaient cinq à six fois plus chers que des bus conventionnels. Aujourd’hui, selon niko-letta Seraidou, les mêmes véhicules coûtent beaucoup moins cher. il en va de même pour les stations-service.

un réseAu de distribution à développerQue manque-t-il, dès lors, pour généraliser ce projet à l’ensemble du parc automobile de l’entreprise? «nous avons fait notre part du travail, note nikoletta Seraidou. C’est au tour des constructeurs automobiles ainsi que des fabricants de stations-service d’apporter leur

contribution.» Pour ce faire, les constructeurs devront améliorer la technique et sa disponi-bilité. Les prix d’achat des véhicules devront rapidement se rapprocher des prix du marché pour les bus de ligne conventionnels. La dis-ponibilité des pièces de rechange devra elle aussi être garantie. Enfin, le réseau de sta-tions à hydrogène devra être développé pour augmenter le nombre de ces dernières. «Mesurer la quantité d’hydrogène dans le ré-servoir constitue aujourd’hui encore un défi, ajoute nikoletta Seraidou. Les appareils de mesure actuellement disponibles n’apportent pas la précision nécessaire. Pourtant, il s’agit là d’un élément très important pour la vente d’hydrogène. De même, le contrôle de la pu-reté doit être régulé et vérifiable.»A long terme, le but visé est l’indépendance en combustibles fossiles. Un objectif ambi-tieux, puisque le parc de véhicules de CarPos-tal se compose actuellement essentiellement de cars diesel et de cars fonctionnant au gaz naturel, ou hybrides (diesel-électriques). A no-ter que ces derniers permettent d’économiser jusqu’à 30% de carburant par rapport à un car diesel conventionnel. Mais, en raison de leur coût d’acquisition élevé, leur rentabilité n’est en rien comparable à celle d’un bus diesel, d’où la préférence donnée à ces derniers lors de nouvelles acquisitions. e e

860 000 kilosde co2 ont été

économisésen trois ans.

6 H 160 KM

De “A” à “B” avec “e”.

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AMAG Petit-LancyRte du Pont-Butin 1213 Petit-Lancy Tél. 022 870 92 00 www.petit-lancy.amag.ch

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Page 60: Efficience21 N° 13 (2014)

Un classique réinterprété à l‘aune de la moder-nité: le concept SABELLA donne à votre lavabo l‘environnement qu‘il mérite. Individuel et Swiss Made. A voir chez SABAG - avec des centaines d‘autres idées de salles de bain.

Bienne 032 328 28 28 Cham 041 741 54 64 Delémont 032 421 62 16 Hägendorf 062 209 09 09 Neuchâtel 032 729 94 94 Porrentruy 032 465 38 Rothenburg 041 289 72 72 Yverdon-les-Bains 024 423 44 44

SABAG BIEL/BIENNE, Rue J. Renfer 52, 2501 Bienne sabag.ch

Interprétation moderne.

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Rothenburg 041 289 72 72 Yverdon-les-Bains 024 423 44 44

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ViVrE

HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 59

un SapInVraImentVertUn million d’arbres de noëlsont vendus chaque annéeen Suisse. Conseils pour fairerimer féerie avec écologie.

ÉLODiE MAîTRE-ARnAUD

Selon les chiffres d’Economie forestière Suisse, 60% des sapins achetés pour les Fêtes proviendraient de grandes monocul-tures situées au Danemark et en Allemagne. Quant aux arbres indigènes, les deux tiers sont cultivés pour décorer nos sweet home, le tiers restant provenant des forêts.

sApin nAturel ou Artificiel?Eviter de couper un arbre en choisissant un sapin synthétique: l’idée paraît séduisante. C’est toutefois oublier que le conifère artifi-ciel est constitué de dérivés pétroliers et que, souvent fabriqué en Asie, il a parcouru la moitié de la planète. Une étude cana-dienne a démontré qu’il ne commence à être intéressant sur le plan environnemental qu’au bout de vingt ans… Un sapin naturel présente à l’inverse un bon bilan carbone, dans la mesure où il a dû absorber du CO2 pendant sa croissance.

quelle provenAnce?Les sapins importés ont forcément davan-tage d’impact sur l’environnement, en rai-son des kilomètres qu’ils ont parcourus avant d’être commercialisés en Suisse. Cer-tains sont en outre issus d’exploitations in-tensives recourant aux engrais et pesticides chimiques. Mieux vaut donc opter pour un

sapin local. Selon Economie forestière Suisse, «le prix n’est souvent pas beaucoup plus élevé, mais la qualité, oui!». De plus, les arbres indigènes ne sont pas transportés sur de longues distances. ils sont aussi ré-coltés plus tard et sont donc plus frais au moment de l’achat, ce qui est un gage de meilleure tenue au salon. Le bourgeon Bio Suisse atteste qu’ils ont été cultivés sans en-grais ni pesticide. Pour les arbres provenant de forêts, plusieurs labels garantissent la gestion durable de celles-ci (FSC, PEFC et Bois Suisse).

un sApin nAturel réutilisAble?Un arbre livré en pot puis récupéré et replanté après les Fêtes: voilà ce que pro-posent plusieurs sociétés depuis quelques années. Chez Ecosapin, 80% des sapins ainsi loués peuvent être réutilisés plusieurs fois. S’ils ne peuvent pas reprendre leur cycle de vie, ils sont revalorisés en biogaz.

La société estime que chaque arbre peut servir en moyenne pendant quatre ans.

et Après les fêtes?Un sapin acheté en pot pourra être replanté au jardin. Pour lui permettre de bien repar-tir, il convient d’en prendre soin dès l’achat, notamment en évitant de l’installer près d’une source de chaleur et en humidifiant régulièrement ses branches. Les sapins coupés doivent être apportés à la déchèterie ou déposés sur le trottoir les jours de ramassage spécifiques à chaque commune. ils peuvent suivre la filière de recyclage classique des déchets organiques à condition d’être totalement débarrassés d’éventuels restes de décorations. Certaines villes, comme Genève, préfèrent toutefois les diriger vers une filière de revalorisation thermique. ils sont réduits en copeaux par une entreprise privée et utilisés dans des chaufferies à bois du canton. e

Un classique réinterprété à l‘aune de la moder-nité: le concept SABELLA donne à votre lavabo l‘environnement qu‘il mérite. Individuel et Swiss Made. A voir chez SABAG - avec des centaines d‘autres idées de salles de bain.

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SHOPPING LA SÉLECTION D’efficience 21

entre Cadeaux et dÉCo d’HIVer Un supplément d’âme et le luxe de la simplicité, avec des objets et des pièces de mobilier composés de matières nobles, sensuelles et naturelles.

Sélection: viviane Scaramiglia

Canoë de salonUn chef-d’œuvre de simplicité qui offre

sa généreuse assise à la montagne comme à la ville. Le plan est en chêne massif, le corps

en placage de chêne, les anses en cuir. ce banc en forme de coque de bateau

est proposé en plusieurs finitions et peut être coordonné à la table en chêne Slim.

Arc, design Bertjan Pot, www.arco.nl, dès chf 5800.-

au vestiaireUn porte-manteau inspiré de l’univers des masques. en frêne massif naturel,

il est édité par Moustache, une maison française qui privilégie le beau, le naturel et l’insolite.

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240 euros.Comme

un doudouLe tabouret de l’atelier adjao est né

d’un beau recyclage de douelles de tonneaux de vin. L’assise,

constituée d’une mousse haute résilience

pour un confort pérenne, est habillée d’une peau de mouton naturelle,

de fausse fourrure ou de pure laine vierge.

Douelle, www.adjao.com, prix sur demande.

60 | E FF IC IENCE 21 | H IvER 2014

Page 63: Efficience21 N° 13 (2014)

traditions au naturelLes créations de Picvert et cie sont fabriquées dans le Jura français par des tabletiers et tourneurs fiers de perpétuer les savoir-faire. comme la collection de boîtes en frêne, tous les produits sont en bois d’origine locale. couleurs et vernis respectent l’environnement. Petite Montagne, www.picvertetcie.com, boîtes dès 24 euros.

retour de ChasseLe trophée rustique est revisité avec malice

dans une version contemporaine et fonctionnelle avec cette lampe en céramique opaque

dont le nez contient la source lumineuse. Marnin, design Matteo Ugolini,

www.karmanitalia.com, chf 590.-PièCe unique

Les propositions hivernales d’alessi sont nées de recherches intéressantes sur les matériaux et leur usinage. ce centre de table en rotin des célèbres frères campana intègre les traditions

de productions artisanales

dans le processus industriel. Vime, www.alessi.com,

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L’économie maximale des moyens, des matériaux durables et un style épuré pour une

utilisation raisonnée des matières premières, tels sont les enjeux de Minimalist design editions.

Pari réussi pour ce vide-poche en chêne massif. Pavo, www.minimalist-editions.fr, 99 euros.

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HIvER 2014 | E FF IC IENCE 21 | 61

esPrits de la forêtUne pièce de bois brut pour la base, un chapeau en feutre de laine vert, orange ou brun: le pouf Ovarin est un produit de tumar, éditeur d’objets

design conçus à partir de matériaux naturels et d’eco-technologies artisanales. Ovarin, design Giulio iacchetti, www.tumar.com, chf 180.-

Page 64: Efficience21 N° 13 (2014)

PARTENAIRES SPÉCIALISTES MINERGIESource: Minergie

62 | E FF IC IENCE 21 | H IvER 2014

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Page 65: Efficience21 N° 13 (2014)

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Page 66: Efficience21 N° 13 (2014)

sAlon de l’hAbitAt et du développeMent durAble En marge des secteurs ameublement, décoration et immobilier, le Salon de l’habitat et du développement durable propose un espace amélioration et rénovation de l’habitat, le plus important du salon, qui réunit une centaine d’exposants. Au programme, toutes les solutions pratiques, techniques, écologiques ou économiques pour améliorer ou rénover votre habitat: énergies renouvelables, chauffage, isolation, aspiration centralisée, toiture, etc. Dijon, du 14 au 17 février 2015, www.dijon-congrexpo.com

eXposition«indestructible énergie»Principalement destinée à un public jeune et particulièrement adaptée aux visites scolaires, cette exposition conçue et réalisée par l’Espace des inventions de Lausanne met en lumière, sous la forme d’ateliers ludiques, les différentes formes d’énergie présentes autour de nous. Celles-ci sont symbolisées par de drôles de personnages colorés, les Blips! L’entrée est libre et l’expo-sition est ouverte au public les mercredis et samedis après-midi.

Hepia, Genève, jusqu’au 7 février 2015hepia.hesge.ch/indestruc-tiblenergie

sAlon boisOrganisé tous les deux ans à Bulle, le Salon Bois est dédié à la construction et à l’habitat en bois. Plateforme de rencontres entre les professionnels et le grand public inté-ressé par ce matériau et par les questions d’énergie, il réunit plus de 100 exposants et 9000 visiteurs sur 4000 m2 à l’Espace Gruyère. Bulle, du 8 au 10 février 2015www.salonbois.ch

ecobuildEcobuild est l’un des plus grands salons internationaux de l’éco-construction et des énergies renouvelables associées aux bâtiments. Les exposants représentent la gamme complète des produits durables et innovants pour les constructions nou-velles comme pour les projets de rénova-tion. De nombreuses conférences ainsi que des ateliers sont proposés aux visiteurs pour compléter la visite de ce salon unique.Londres, du 3 au 5 mars 2015www.ecobuild.co.uk

85e sAlon internAtionAlde l’Auto et Accessoires

Le salon de Genève a été le premier salon international à dédier un espace spécifique aux véhicules à pro-pulsion alternative et aux énergies renouve-lables. Aujourd’hui, tous les grands constructeurs ont

inclus dans leur gamme des véhicules à faibles émissions et les présentent sur leurs stands respectifs. Les visiteurs et amateurs de ces technologies trouveront un dépliant répertoriant toutes les voitures émettant moins de 95 g de CO2 par km spécialement réalisé par SuisseEnergie, la plateforme de la Confédération pour la promotion de l’effi-cacité énergétique, l’Office fédéral de l’éner-gie et le Salon de l’automobile de Genève.Genève, du 5 au 15 mars 2015www.salon-auto.ch

DR

AGENDA à NE PAS MANQUER

hAbitAt-jArdinRendez-vous incontournable en Suisse romande, Habitat-Jardin propose aux actuels et futurs propriétaires de biens immobiliers de rencontrer les professionnels de l’habitat et dujardin sur quelque40 000 m2.

Le salon, qui en est à sa 34e édition, permet notamment de découvrir les produits les plus innovants en matière d’efficience énergétique et de rencontrer les profession-nels pour obtenir des infor mations et des conseils éclairés avant de se lancer dans un projet. Lausanne, du 7 au 15 marswww.habitat-jardin.ch

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éNERGIE3 décembre 2014 – 7 février 2015

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Une exposition de l’Espace des Inventions, Lausanne

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Page 67: Efficience21 N° 13 (2014)

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T +41 27 720 48 48

Neuchâtel

Av. des Pâquiers 22

CH-2072 St. Blaise

T +41 32 753 54 00

Fribourg

Rte d’Agy 3

CH-1763 Granges-Paccot

T +41 26 460 70 90

Vaud

Rte des Flumeaux 45

CH-1008 Prilly

T +41 21 632 84 44

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