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Mensuel d’informations générales. ISSN 231-0314 / Avril 2013 N°05 prix 200fr Support de communication au service des populations locales. Edité par ASED
mail: [email protected]
Dans sa quête perpétuelle du savoir, El hadj Mamadou Seydou BA a entrepris plusieurs
missions auprès des plus grands érudits de la sous-région. Cette soif inextinguible des
connaissances le mena successivement à Nguidjilone auprès de Therno Yoro Baal, puis
auprès de Thierno Hammé Baaba Talla de Thilogne, Therno Amadou Barro de Mbour
avant de déposer ses baluchons chez El hadj Aly Thiam de Médina El hadj dans la
région de kolda. Toute une vie au service de l’Islam et de la Tidjaniya Qui était le
Vénéré El hadj Mouhamad Saïdou BA ?
Honorable Dépité Amadou T Tall
El Hadj Mouhamad Saïdou BA, fondateur de Médina Gounass
Photo Mamadou
wane
Le village de Fass-Diaksaw (Tivaouane) s’apprête à re-cevoir les fidèles à l’occa-sion du Gamou annuel prévu les 26 et 27 avril sous la direction de Serigne Sidy Ahmet Sy Dabakh Malick. Les autorités administrati-ves de Thiès ont pris toutes les dispositions pour faire de cette retraite spirituelle, en souvenir de Dabakh, un f r a n c s u c c è s . Comme chaque année, les 26 et 27 avril, Fass-Diaksaw sera le lieu de convergence des fidèles venus des quatre coins du pays rendre grâce à Dieu. Ce village, lieu de re-traite spirituel de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh Ma-lick avec son «daara» célè-bre, va renouer avec la tra-
dition en cette nuit du Pro-phète Mohamed (Psl). Selon Serigne Sidy Ahmet Sy, continuateur de l’œuvre de Dabakh, les vœux de son défunt père seront concré-
tisés à travers la modernisa-tion du «daara», mais sur-tout du village qui s’agrandit d’année en année. Fass-Diaksaw a été choisi comme lieu de retraite spirituel par Maodo Malick Sy, avant que ses héritiers ne prennent le relais. «Nous voulons réno-ver le village en le dotant d’infrastructures sanitaires au profit de ses populations et de celles des villages qu’il polarise», a dit Serigne Sidy Ahmet Sy. Il a aussi ajouté que l’institut islamique en projet sera doté d’un centre de formation professionnel a v e c u n i n t e r n a t . «Cependant, nous sollicitons un soutien de l’Etat afin que les talibés qui en sortent avec un métier puissent
mieux servir la socié-té». Parallèlement aux acti-vités du centre, le marabout souhaite que le ministère de la Femme et de la Famille puisse appuyer les femmes des deux villages dans les domaines de la transforma-tion des produits agricoles. Face au développement de la localité, Serigne Sidy Ahmet Sy a annoncé un projet de viabilisation de la zone, «si l’on sait que Fass et Diaksaw sont devenus inséparables». Pour ce gamou précédé d’une lecture du saint Coran et d’œuvres sociales, le chef religieux demande aux mu-sulmans et talibés de venir nombreux, conformément aux souhaits de son défunt père.
Gamou annuel de FASS-DIAKSAW (26 et 27 avril) : Retraite spirituelle en souvenir de Dabakh
Support de communication au service des populations locales, édité par ASED /04/ 2013 N: 5
Directeur de publication:
Amadou Bâ
Rédacteur en chef:
Seydou Diop
Secrétaire Général:
Ousmane Baldé
Consultant:
Mamadou Amadou Ndiaye
Commerciale
Rokaya DIOP
Tel: 77 942 91 36 / 775109409
Support de communication au service des populations locales,
édité par ASED mail: [email protected]
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Le gouvernement élaborera un plan d'action
prenant en considération les recommanda-
tions du Comité de pilotage chargé de l’élaboration
du Code pastoral et du Comité de réflexion sur la
prévention et la lutte contre le vol de bétail instal-
lés samedi à Ndiaganiao (Ouest), a indiqué le Pre-
mier ministre Abdoul Mbaye. Le gouvernement
compte s'appuyer sur les réflexions et recommanda-
tions des deux comités, qui seront l’objet d’un plan
d’action, a dit M. Mbaye. Il présidait la cérémonie
officielle d'installation du Comité de pilotage chargé
de l’élaboration du Code pastoral et du Comité de
réflexion sur la prévention et la lutte contre le vol
de bétail. Ce plan d'action prendra en compte "les
dynamiques" concernant l'élevage dans les zones
frontalières du Sénégal avec ses voisins, a-t-il assu-
ré. "Il nous faut accepter l’identification du bétail
et le principe de l’assurance du cheptel. Nous devons
mettre en place aussi des comités de vigilance
contre le vol de bétail [...]", a ajouté le Premier mi-
nistre. Ces comités sont dirigés par la Direction de
l’élevage et des productions animales du ministère
de l’Élevage. "Nous devons lutter de manière énergi-
que contre les abattages clandestins qui accueillent
les bêtes volées et mettent en danger les consom-
mateurs de viande. C’est un combat collectif, qui
concerne également l’acheteur de cette viande [...]",
a par ailleurs martelé Abdoul Mbaye. Il a dit que "le
ministère de la Justice apportera un soutien sans
faille à l’application de la directive présidentielle
[visant à] modifier le Code pénal et le Code de pro-
cédure pénale, dans le sens d’un alourdissement des
peines appliquées" aux voleurs de bétail. "Toutes les
méthodes de lutte traditionnelles et/ou modernes,
avec l’utilisation des nouvelles technologies de l’in-
formation, doivent être mises en œuvre et renfor-
cées par des campagnes d’information et de sensibi-
lisation", a-t-il indiqué. Abdoul Mbaye a magnifié
"l’important travail" mené par la Justice, la Police et
la Gendarmerie et les éleveurs pour éradiquer le vol
de bétail qui a "très sensiblement" baissé grâce à
leurs efforts. (A P S)
Après plusieurs renvois, les populations du Fouladou-Pako-Balantacounda sont désormais fixées sur le démarrage des travaux de
la RN6 et du pont de Kolda. Selon La Direction de la Communication MCA-SN, le premier coup de pioche va être donné par le
Président Macky Sall ce 17 avril. Celui-ci est attendu dans cette zone sud comme le sauveur d’une vie économique asphyxiée par
l’enclavement et l’état délabré des infrastructures routières
La réhabilitation de la RN6 et du pont
de Kolda, tant rêvés par les popula-
tions, va être bientôt effective. Le
lancement est prévu le mercredi 17
avril prochain. La cérémonie va être
présidée par le Président de la Répu-
blique Macky Sall. Elle sera honorée
de la présence de Monsieur Daniel
Yohannes, Directeur Général du Mille-
nium Challenge Corporation et Son
Excellence Monsieur Lewis Lukens,
Ambassadeur des Etats-Unis d’Améri-
que, renseigne La Direction de La
communication du MCA-SN. A quel-
ques jours de cet important événe-
ment, dans la capitale du Fouladou, on
est en train de mettre les petits plats
dans les grands pour que cette céré-
monie puisse se dérouler dans de meil-
leures conditions. A cet effet, une
mission de la Présidence de la Républi-
que vient de séjourner dans Kolda ce
mardi 9 avril pour rencontrer l’admi-
nistration locale.
En ce qui concerne les travaux pro-
prement dit, Ils intéressent La RN6
entre Ziguinchor et Vélingara, une
distance longue de 317 km. Il s’agit
concrètement d’ « aménager ce tron-
çon pour la porter au niveau des nor-
mes de la CEDEAO, notamment par la
réalisation d’un revêtement de 7,20
m, bordé de deux accotements revê-
tus de 1,5m », a fait savoir La Direc-
tion de la Communication du MCA Sé-
négal. . Il est également prévu la
construction d’ouvrages de drainage
appropriés pour pallier les conditions
de drainage au niveau des
agglomérations traversées par la
route. Ce programme prévoit en outre,
la construction à Kolda d’un nouveau
Pont moderne, d’une longueur de 91 m,
avec une chaussée de 7 mètres 50 et
un trottoir de 3 mètres de part et
d’autres. Déjà, une série d’ateliers
ont été organisés pour recenser les
impacts de ces travaux sur les
populations en vue de procéder à la
compensation des personnes lésées. A
signaler que ces travaux sont très
attendus par les populations du
Fouladou-Pakao.Balantacound. A en
croire, le maire de Samine dans le
département de Goudomp, « le conflit
casamançais a certes ralenti la vie
éconique du Balantacounda mais aussi
l’état délabrement de la RN6 a rendu
la vie difficile aux populations qui se
trouvent aujourd’hui dans un état de
pauvreté insupportable. Notre
production fruitière pourrit chaque
année. C’est vraiment difficile »,
déplore El Hadj Mamadou Diatta.
Ainsi, ces travaux sont attendus par
les populations comme « le sauveur
d’une vie économique axiphyxée par
l’enclavement et l’état défectueux des
routes ». Ainsi, au fur et à mesure
qu’on s’approche de la date de
lancement, les appétits sont aiguisés
du côté du département de médina
Yoro Foula qui souffre de ces « zéro
kilomètres de goudron ».
Dapha Mansaly
Le Code pastoral et le vol de bétail seront l'objet d'un plan d'action, selon le Premier ministre
TRAVAUX DU MCA A KOLDA :
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Support de communication au service des populations locales, édité par ASED /04/ 2013 N: 5
Honorable député, le Prési-
dent Macky Sall vient de bou-
cler un an à la tête du pays.
Quel bilan tirez-vous de la
première année de gestion ? C’est très difficile en un an qu’on puis-
se arriver à faire un bilan visible. Le
président va procéder à un assainisse-
ment des instances institutionnelles
pour, à partir du programme «Younou
Yokuté», poser des axes qui, dans
deux ou trois ans, seront visibles. Ces
actes vont permettre l’émergence de
l’économie sénégalaise. Et Le Prési-
dent a défini des axes dans plusieurs
domaines notamment, la Promotion de
la Bonne gouvernance par la création
d’un ministère chargé de la Promotion
de la Bonne gouvernance, le culte du
civisme. Le citoyen sénégalais com-
mence à avoir une vision de la gestion
du bien commun avec notamment les
audits et l’Ofnac pour combattre l’en-
richissement illicite. Il faut aussi no-
ter la réduction des dépenses de télé-
phones des ministères, des directions,
agences et structures assimilées en
économisant plus de trois milliards de
francs CFA. Ce qui a permis de rédui-
re le train de vie dispendieux de l’E-
tat. Au plan social, il y a eu la réduc-
tion des prix pour le pèlerinage à la
Mecque et le nombre de missionnaires
de 340 à 200. Il faut aussi signaler la
réduction des prix des denrées de
première nécessité et la baisse de la
fiscalité qui a permis l’augmentation
des salaires et la revalorisation de
10% de la pension de retraite des tra-
vailleurs. Dans le domaine de l’éduca-
tion, le Président Macky Sall a
sauvé l’année scolaire 2011-
2012 et économisé plus de 300
milliards de FCFA qu’une année
blanche aurait coûté au pays. Il
a engagé une réforme de l’en-
seignement du supérieur, en
créant la Commission de
Concertation Nationale pour
l’Avenir de l’Enseignement Su-
périeur.
Dans le domaine de l’emploi et
de l’investissement,
le recrutement de plus de
5000 jeunes et femmes dans la
fonction publique va contribuer
à la réalisation de l’engagement
du Président de créer 500 mille
emplois sur 5 ans.
Domaine de l’agriculture et de
monde rural
Le Président SALL a presque
libéralisé le commerce de l’ara-
chide et fixé le prix aux pro-
ducteurs à 190 FCFA. Ce qui est
un record. L’Etat a débloqué 34 mil-
liards pour subventionner les engrais
et les intrants de la campagne d’agri-
culture 2012-2013 qui n’était pas pro-
grammé par le gouvernement de Wa-
de. Il a procédé au paiement de tou-
tes les arriérées aux huiliers et aux
opérateurs privés stockeurs (OPS), et
le bons ont été bannis au profit du
paiement comptant. Il faut aussi citer
le paiement de la dette intérieure
que nous a léguée le gouvernement
précédent. Il a fait une commande au
Brésil de 1000 tracteurs pour soute-
nir le développement de l’agriculture
désormais élevée au rang de priorité
nationale.
Dans le domaine foncier, le président
SALL a crée une commission de refor-
me du foncier devant stabiliser les
conditions d’accès et d’utilisation des
terres pour la production. C’est autant
d’actes qui prouvent que le président
est sur la bonne voie pour relever la
qualité de vie des Sénégalais. Nous
avons un taux de chômage important.
Le président veut redresser cette
situation et l’orienter dans un sens qui
sera dans l’intérêt de la population. Ce
sera une véritable révolution pour
vaincre la demande sociale. C’est la
marque Macky Sall.
Honorable député, le président
vient à Vélingara le 18 avril pro-
chain. Quels sont les points es-
sentiels sur lesquels vous atten-
dez le chef de l’Etat dans la ré-
gion et particulièrement pour
Vélingara ? Depuis l’indépendance, le département
de Vélingara n’a bénéficié d’aucune
infrastructure digne de ce nom, c’est
pourquoi tout est priorité ici. Nous
attendons du président Macky SALL,
le bitumage des routes et pistes rura-
les dans le département notamment
dans les zones de Pathiana, et les vil-
lages qui sont à côté du fleuve Kou-
lounto. Nous attendons aussi du prési-
dent de la République l’achèvement
des travaux du lycée de Vélingara qui
a démarré les travaux depuis 2005.
Nous voulons également la construc-
tion d’écoles qui sont dans les abris
provisoires, mais aussi de terminer la
construction du bloc opératoire de
Vélingara qui date de 2002 et du cen-
tre de santé de Médina Gounass dé-
marré depuis 2007. Dans le domaine
de l’hydraulique, plusieurs forages
sont en pannes dans des villages peu-
plés de plus de 3000 habitants et qui,
faute de forages, utilisent les mari-
gots et puits traditionnels pour
abreuver leurs bétails. Rappelons que
le département de
Vélingara est largement plus peuplé
que les deux autres départements
(Kolda et Médina Yero Foula), mais
à chaque fois que les choses arri-
vent dans la région, Vélingara ne
bénéficie que de 15 à 25 %.
Il y a aussi le chômage chronique qui
affecte les jeunes et les femmes du
département. Nous voulons également
la construction de l’aéroport de Gou-
nass et conformément à la vison du
Vénéré El hadj Mamdou Saydou BA,
faire de notre zone un pôle de déve-
loppement dans le cadre de l’agri-
culture, de l’élevage parce que nous
avons deux fleuves, sans compter les
barrages et nous sommes leadeurs
dans la production de bananes, de co-
ton, de riz, etc. Dans le domaine sani-
taire, le département de Vélingara a
besoin que les postes de santé soient
équipés, mais aussi que de nouvelles
cases de santé soient construites.
Nous voudrions enfin une attention
particulière dans le programme d’élec-
trification rurale, mais aussi le finan-
cement de projet en faveur des fem-
mes et des jeunes.
Amadou BA
Le ministère de l’Intérieur et la Commission électorale nationale autonome (Cena) ont
demandé, hier, aux Sénégalais, principalement les jeunes, de s’inscrire sur les listes électo-
rales. Les deux principaux acteurs de l’organisation ont appelé les Sénégalais à s’inscrire
sur les listes électorales. C’était lors de la visite que le ministre de l’Intérieur, le Général
Pathé Seck a effectuée, hier, dans les locaux de la Cena.
La période de révision des listes électorales a été ouverte depuis le 1er avril dernier. Elle
durera trois mois. Les services du ministère de l’Intérieur ont promis de mener une cam-
pagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à s’inscrire pour s’acquitter de leur de-
voir. Ils demandent également aux partis politiques de jouer leur partition en invitant
leurs militants à aller vers les commissions de révision des listes électorales.
Le président de la Cena, Doudou Ndir s’est réjoui de la visite du ministre de l’Intérieur. Le
déplacement du général Seck est, selon M. Ndir, le signe de la fraternité et de l’amitié. «
Nous allons vers des consultations électorales. Nous devons organiser les élections de
sorte que le Sénégal soit toujours cité en exemple en matière de démocratie et de respect
de l’Etat de droit », a souligné M. Ndir. Le président de la Cena a ajouté que les acteurs du
processus électoral, au Sénégal, veulent maintenir le cap de la transparence.
Doudou Ndir et ses collaborateurs ont aussi insisté sur la sensibilisation des électeurs, surtout des jeunes en âge de voter, mais aussi sur l’amélioration des rapports entre la Cena et les démembrements de l’Etat. Ils ont aussi soulevé la question des personnes dé-cédées qui se trouvent toujours dans le fichier électoral. La Cena a proposé que soient mis à contribution les chefs de quartier ou de village. « Il faut des solutions pour un nettoyage urgent du Code électoral », ont indiqué les membres de la Cena. Répondant à cette préoc-cupation, les collaborateurs du ministre de l’Intérieur ont promis de recenser, à partir des centres d’état civil, tous les électeurs décédés depuis 2006. Les deux parties ont décidé de tenir des rencontres périodiques d’évaluation de l’état d’avancement du processus devant aboutir à des élections transparentes en mars 2014. Dans le même sillage, Doudou Ndir a souligné que les élections locales sont souvent des périodes de hauts risques. C’est pourquoi, le président de la Cena a exhorté le ministre de l’Intérieur à être vigilant sur la
Révision des listes : Le nettoyage du fichier électoral, une urgence
Il faut considérer que la première année d’un régime nouveau ne constitue qu’une année
ajustement. On ne peut pas corriger ce qui a été abimé en 12 ans.
Honorable Dépité Amadou T. Tall
Les sénégalais commence à avoir une vision de la gestion du bien commun...
4 Développement
Support de communication au service des populations locales, édité par ASED /04/ 2013 N: 5
Plus de 70% des Sénégalais s'activent
dans l'agriculture, quelle politique pour
les assurer?
L’agriculture occupe en effet plus de 70%
de la population active du Sénégal. Elle
concentre également les couches les plus
vulnérables de la population. Elle reste
toutefois confrontée à divers aléas qui
obèrent sa productivité et par conséquent
sa contribution à la formation de la riches-
se nationale.
C’est conscient de son poids dans l’écono-
mie nationale et de sa forte vulnérabilité
aux calamités naturelles que l’Etat du Sé-
négal, se fondant sur les dispositions des
articles 56 et 57 de la Loi 2004-16 por-
tant loi d’orientation agro-sylvo-pastorale
(LOASP), a décidé d’instituer un régime
d’assurance agricole par la création de la
Compagnie Nationale d’Assurance Agricole
du Sénégal (CNAAS) sur la base d’un Par-
tenariat Public Privé.
Pour aider les agriculteurs sénégalais (au
sens de l’article 9 de la LOASP incluant les
pasteurs, les pêcheurs, les forestiers,
etc.) à disposer de couvertures d’assuran-
ce, l’Etat subventionne la prime à payer de
moitié et renonce à la taxe spéciale sur les
conventions d’assurance. L’enjeu pour la
CNAAS, instrument de la stratégie de ré-
duction de la pauvreté du Sénégal, est
d’offrir des garanties idoines à la majorité
des agriculteurs sénégalais. Cet enjeu pas-
se d’abord par l’élaboration de polices d’as-
surance adaptées aux be-
soins des agriculteurs et à
des tarifs soutenables par
leur pouvoir d’achat. A ce
titre, la stratégie de la
CNAAS se base sur des
produits assez souples cou-
vrant les récoltes, le bétail
et la pêche. Il s’agit de pro-
duits adaptables aux spéci-
ficités des exploitations ou
des spéculations assurées.
La recherche de couvertu-
res facilement exécutables
nous a amené à élaborer des
assurances indicielles sur
base de la pluviométrie ou
du rendements qui sont
d’une compréhension plus
simple et d’une exécution
plus aisée. Enfin pour propo-
ser aux agriculteurs un pac-
kage plus complet, nous
avons élargi notre gamme de couverture
par des polices Maladie et temporaires
décès couvrant le crédit agricole.
Quelles sont les difficultés pour assu-
rer une bonne couverture agricole au
monde paysan?
L’assurance agricole est extrêmement dif-
ficile à mettre en œuvre au Sénégal. L’as-
surance en général est une pratique assez
peu usitée des sénégalais à l’exception de
l’assurance automobile qui est obligatoire.
Même pour cette dernière, le contrôle de
l’obligation par les forces de l’ordre a
beaucoup aidé à sa généralisation. Il s’y
ajoute que la réalité sociologique sénéga-
laise fortement structurée par les reli-
gions musulmanes et chrétiennes est géné-
ratrice de réticences face aux pratiques
de prévention et de protection qui ne réfè-
rent pas à Dieu. Sur un autre plan, les
agriculteurs sénégalais ont été habitués
pendant longtemps à l’assistance de l’Etat
et des Partenaires au Développement. Cet-
te assistance s’est exprimée sous forme
de nombreux projets ou programmes qui
n’ont malheureusement jamais pu assurer
les conditions nécessaires à la pérennité
de leurs résultats post-exécution. Cette
assistance s’exprime également sous la
forme de fonds de calamités destinés à
soutenir les agriculteurs en cas de catas-
trophes naturelles telles que la sécheres-
se, les inondations, les invasions de cri-
quets etc. Toutes choses qui n’ont pas inci-
té les agriculteurs à recourir aux techni-
ques modernes de mitigation des risques
agricoles. La dispersion des agriculteurs
sénégalais sur l’ensemble du territoire ne
facilite pas non plus une stratégie d’appro-
che individuelle ou différenciée.
Depuis sa création en 2008, la Cnaas
reste encore peu connue des Sénéga-
lais, notamment du monde rural, qu'est
-ce qui explique cela?
Il est inexact d’affirmer que la CNAAS
n’est pas connue du monde rural. La
CNAAS a sillonné l’ensemble du territoire
sénégalais en compagnie de M. Khadim
GUEYE, ancien Ministre de la Syndicalisa-
tion des agriculteurs, à tous les CRD spé-
ciaux lors desquels il nous offrait une tri-
bune pour communiquer sur l’assurance
agricole. Nous tenons à l’en remercier en
passant.
La CNAAS est présente sur le terrain à
travers ses agences de Louga, Kaolack,
Touba, Richard-Toll et Podor.
La CNAAS est également présente dans
toutes les zones agro-écologiques du Séné-
gal à travers les Conseillers agricoles de la
SAED et de l’ANCAR avec lesquels nous
avons signé des conventions de partenariat
et qui sont présents dans la quasi-totalité
des 370 communautés rurales du Sénégal.
La CNAAS est très bien connue des orga-
nisations professionnelles agricoles com-
munément appelées organisations paysan-
nes les plus représentatives comme le
CNCR, la FNPC (coton), le CNCFTI
(tomate), les producteurs de riz de la val-
lée du fleuve Sénégal, etc. La CNAAS est
enfin connue de toutes les institutions
financières qui financent des activités
agricoles à l’instar de la CNCAS, du CMS,
d’ACEP, de PAMECAS et de plusieurs mu-
tuelles d’épargne et de crédit. La notoriété
de la CNAAS auprès de ces acteurs impor-
tants de l’activité agricole est bien réelle.
Elle résulte d’une option stratégique de
communication de proximité. En revanche,
nous admettons qu’il nous reste beaucoup
de chemin à faire envers les exploitations
agricoles familiales et les petits produc-
teurs non regroupés au sein d’organisations
représentatives.
Après avoir déroulé l’option de la communi-
cation de proximité pendant les trois an-
nées de notre phase pilote, nous venons
d’entamer une communication institution-
nelle de grande masse pour toucher le plus
d’agriculteurs possibles.
L'agriculture est une priorité dans les
différentes politiques de développement
du gouvernement. Que fait la CNAAS
pour aider le chef de l'Etat à atteindre
ses objectifs pour ce secteur?
La CNAAS est d’abord un instrument de la
stratégie de réduction de la pauvreté de
l’Etat du Sénégal. A ce titre, elle a déve-
loppé des polices d’assurance récolte, bé-
tail et pêche à très faible coût pour sécu-
riser les producteurs contre toutes les
formes de calamités et de dégâts qui pour-
raient survenir lors de leurs activités. En
ce qui concerne la volonté exprimée par le
Chef de l’Etat et confirmée par le Premier
Ministre dans sa déclaration de politique
générale de bâtir le développement écono-
mique et social du Sénégal sur le socle de
l’agriculture, l’accompagnement de la
CNAAS se situe à deux niveaux. D’abord
favoriser les importants investissements
agricoles nécessaires au développement de
l’agriculture. A ce titre, l’assurance agrico-
le est un puissant levier de levée des
contraintes qui pèsent sur le crédit agrico-
le. En effet, en prenant en charge les nom-
breux risques qui pèsent sur l’activité agri-
cole, les institutions financières sont plus
à l’aise pour augmenter les volumes de leur
financement. Ensuite, accompagner tous
les projets de développement rural de l’E-
tat du Sénégal avec des produits d’assu-
rance agricole adaptés à leurs spécificités.
A cet égard, nous mettons nos importantes
capacités de souscription au service de
l’Etat du Sénégal. La CNAAS dispose en
effet de capacités de F.Cfa 6,5 Milliards
pour chacun des 44 départements du Sé-
négal et F.Cfa 15 Milliards pour chacune
des 14 régions du Sénégal. Autrement dit,
la CNAAS dispose de la capacité d’indemni-
ser jusqu’à hauteur F.Cfa 210 Milliards
tout événement assuré survenant dans
l’année dans une ou plusieurs des localités
du Sénégal. D’où le plaidoyer de la CNAAS
pour orienter une partie du FONSIS ou du
FONGIP à la souscription de contrats d’as-
surance agricole avec pour conséquence un
effet multiplicateur sur les garanties of-
fertes.
Au total, dans tous les domaines de l’agri-
culture exposés aux calamités naturelles
ou à tout autre risque agricole, nous propo-
sons des programmes d’assurance taillés
sur mesure.
L’agriculture est la cheville ouvrière de l’économie. Cependant du fait d’une dépendance structurelle, les paysans
tardent à se hisser au rang d’agriculteurs modernes. Conscient de cela, la Cnaas a conçu un programme très
adapté à leur besoin . Elle leur offre une opportunité d’assurance qui les met à l’abrit des calamités naturelles
inhérentes à leur métier. Dans cette interview, le directeur général explique cela par le fait que nul ne peut
parler d’agriculture moderne sans assurance.
Pape Amadou Ndiouga Ndiaye
5
Support de communication au service des populations locales, édité par ASED /04/ 2013 N: 5
Développement Pendant la campagne pour la dernière
Présidentielle; Macky Sall avait pro-
mis de faire de l'agriculture un levier
pour faire du Sénégal un pays émer-
gent. Un an après son accession à la
magistrature suprême, qu'en est-il de
la politique agricole du gouverne-
ment ?
Le choix de bâtir le développement so-
cioéconomique du Sénégal sur le socle de
l’agriculture, au-delà de la vision politique,
relève d’une appréciation intelligente de
son potentiel élevé de création de crois-
sance et d’emplois. Il ne faut toutefois
pas perdre de vue que la politique agricole
du gouvernement s’exécute dans le cane-
vas des politiques publiques agricoles sous
-régionales et régionales (PDDAA1, ECO-
WAP2, PRIA3) à travers le Programme
National d’Investissement Agricole du
Sénégal (PNIA4) qui en constitue la tra-
duction locale. Le cadre réglementaire de
mise en œuvre de cette politique demeure
la Loi 2004-16 portant loi d’orientation
agro-sylvo-pastorale communément appe-
lée LOASP, qui dessine le Sénégal agricole
à l’horizon 2024 et dont les principes di-
recteurs restent les mêmes que ceux du
Yoonu Yokkuté.
Au demeurant, les axes prioritaires du
volet agricole du Yoonu Yokkuté (comme la
dotation de F.Cfa 50 Milliards par an pen-
dant 7 ans du FONGIP servant de levier
pour l’accès au financement de l’investis-
sement agricole, la réforme du foncier
rural, la redynamisation de la recherche
et de façon générale la création de pôles
de développement intégrés) doivent être
appréhendés comme des facteurs de ré-
ussite de la politique agricole.
Il y a lieu cependant de s’interroger sur la
cohérence d’ensemble de nos stratégies
de développement quand on note que l’a-
griculture n’est pas considérée du même
poids dans la Stratégie Nationale de Dé-
veloppement Economique et Sociale
(SNDES) du Sénégal.
Lors de son discours à la nation le 4
avril 2012; le chef de l'Etat avait an-
noncé des milliers de tracteurs pour
le monde rural; outre les intrants de
bonne qualité; est-ce que l'assurance
agricole ne pourrait pas être considé-
rée comme un indicateur de moderni-
sation de l'agriculture?
L’option d’une mécanisation plus poussée
de notre agriculture pour atteindre les
objectifs de productivité et de compétiti-
vité reste actuelle si je me réfère à la
tournée effectuée par le Ministre de l’A-
griculture au Salon International du Ma-
chinisme Agricole à Villepinte à la fin du
mois de février 2013. J’ai eu l’honneur de
faire partie de la délégation qui l’accom-
pagnait et une de ses préoccupations était
de pouvoir disposer d’un panorama com-
plet des différentes offres de tracteurs.
Il va de soi que la sécurisation par l’assu-
rance agricole de cet important investis-
sement est une obligation et un signe de
bonne utilisation des ressources publiques
Le soutien des prix des intrants de bonne
qualité est une des conditions de réussite
d’une bonne campagne agricole.
Le niveau de développement de l’assurance
agricole d’un pays est un bon indicateur du
niveau de modernisation de l’agriculture
de ce pays. Les exemples de l’Inde et du
Brésil sont assez illustratifs de ce postu-
lat.
Sous quels auspices s'annonce la pro-
chaine campagne agricole?
Les services du Ministère de l’agriculture
sont extrêmement compétents dans la
préparation, la mise en place du dispositif
et le suivi des campagnes agricoles. Par
conséquent, de ce point de vue, il n’y a
aucune crainte à se faire. L’agriculture
sénégalaise reste pluviale à 95%. A cet
égard, elle reste fortement tributaire de
la pluviométrie. En conséquence, des pré-
cipitations abondantes et bien reparties
durant la prochaine saison des pluies de-
meurent l’un des facteurs clé d’une bonne
campagne agricole . Cependant, comme la
pluie dépend des conditions atmosphéri-
ques fluctuantes, le recours à l’assurance
agricole constitue le moyen le plus effi-
cient d'atténuation des conséquence d’un
éventuel déficit pluviométrique sur la pro-
duction et les rendements de la campagne
agricole. 1 PDDAA = Programme détaillé pour
le développement de l’agriculture en
Afrique : C’est le volet agricole du
NEPAD (Nouveau partenariat pour le
développement de l’Afrique)
2 ECOWAP = Politique Agricole
Commune de la CEDEAO : C’est la
composante ouest-africaine du
PDDAA.
3 PRIA = Plan Régional d’Investisse-
ment Agricole : C’est le plan de mise
en œuvre de l’ECOWAP au niveau de
la CEDEAO
4 PNIA = Programme National d’In-
vestissement Agricole : C’est la dé-
clinaison Pays du PRIA
Seydou DIOP
6 DAAKA 2013
Support de communication au service des populations locales, édité par ASED /04/ 2013 N: 5
Orphelin de mère à 9 ans et de père à 14
ans, Mouhamad Siradiou Dîne allait avoir
un destin lié à celui du Prophète Mouhamad
(PSL) et à celui de Cheikh Ahmed Tidiane
chérif. Très jeune, Mouhamad Saïdou BA
se fit remarquer par son intelligence, sa
piété, ses vertus et sa modestie. Il mena
une vie pleine d’embûches. Ses efforts, sa
crainte d’Allah, sa modestie, son amour
pour la vérité et son aversion pour le faux
lui valurent le respect aussi bien de lea-
ders religieux et politiques de son monde
que de citoyens de toute catégorie socia-
le. Par la volonté de Dieu. Il apprit et maî-
trisa toutes les sciences connues des éru-
dits musulmans du Fouta de l’époque. Il fut
aimé et respecté par ses maîtres pour la
vivacité de son esprit, sa grande science
et sa sagesse. Après avoir assimilé les en-
seignements et les secrets des grands
maîtres qu’il a côtoyés, il atteignit les de-
grés spirituels escomptés, notamment ce-
lui du grand Cheikh et Pôle de son temps.
El Hadj Mouhamad Saïdou BA quittera ce
bas monde le 26 juin 1980 à Dakar. Il se
repose à Médina Gounass.
Médina Gounass, la terre promise !
Quarante (40) jours après le rappel à Dieu
de son Marabout El hadji Seydi
Aly, certains dignitaires de la communauté
(Dental) manifestèrent leur déception et
mirent en cause la volonté choisie par le
fondateur de Madina El hadj de se faire
succéder par Thierno Mouhamad Saïdou
BA. Ainsi, une crise de succession survient
et aboutit à l’éclatement du village et à la
dispersion des disciples de tout statut qui
avaient rejoint El hadji Seydi Aly
Témanto pour finalement terminer sous le
grand arbre (Thièkèwie) qui deviendra le
site choisie pour fonder Médina Gounass.
D’ailleurs, je note au passage que le vœu
de Yéro Djeynaba, chef de Canton du Kan-
tora, a été exaucé. Ce dernier avait en
effet à l’occasion d’un voyage à Kolda invi-
té Thierno Mouhamad Saïdou BA à venir
s’installer dans sa circonscription adminis-
trative. C’est aussi Yéro Djeynaba qui met-
tra un guide du nom Samba Bah, chasseur
de son état, à la disposition d’El hadj Mou-
hamad Said BA pour l’assister au besoin
dans sa quête de connaissance de la zone.
En compagnie de Samba BAH, le fondateur
de Médina Gounass visita la zone et porta
son choix sur un endroit très boisé et in-
habité, situé près d’un affluent (Kosobo)
et non loin d’un hameau Gounassiyel. Ce
hameau était occupé par des chasseurs et
comme chef Thierno Coumba BOIRO.
Thierno Mouhamad Saïdou BA fut le pre-
mier à couper à coup de hache une branche
avant de donner à ses compagnons le signal
d’assaut. Ces derniers répétèrent son ges-
te sous le cri de «Allah Akbar». Il fon-
de son village Madina Al Mounawara 1936,
devenu par la suite Madina Gounasse, en
référence à Gounassiyel, le petit hameau
d’à côté. Thierno Mouhamad Saïdou BA
dirige a ses illustres compagnons pour ac-
complir la première prière (Tisbar) du
Dental sur ce nouveau site béni.
Les fidèles qui ont accompagné le
marabout lors de la création de sa
cité religieuse.
Lors de la création du village Madina Gou-
nass, notre Vénéré Guide Cheikh El hadj
Mouhamad Saïdou BA avait choisi parmi
ses fidèles accompagnateurs, des person-
nes originaires de Gambie, de Guinée Bis-
sau et du Fouta au Sénégal. Il s’agissait
de : Bocar Moussa CISSOKO, Abdoulaye
CISSOKO, Oumar Mânâ BALDE, Aliou Sa-
ré Yero DIAMANKA, Amadou WANE,
Samba BA et Alpha Issaga NIANG. Ces
personnes étaient connues pour leur enga-
gement et leur dévotion à l’islam. Ainsi ils
ont résisté à l’hostilité de la zone, à l’oppo-
sition farouche du chef de Caton de Te-
mento pour l’implantation de Madina Gou-
nass, aux bandits qui les attaquaient et
aux mauvais esprits qui perturbaient nui-
tamment leur quiétude. Ils n’ont jamais
cédé au découragement malgré la forte
présence de bêtes féroces et de reptiles
venimeux. toujours l’avis du marabout et
recueillent ses prières pour toute initiati-
ve à entreprendre. Celà renforce la cohé-
sion sociale et favorise un climat de paix
et de sérénité pour tous.
Je suis natif de Madina
Gounass. Mes quatre grands
pères et mères reposent en
paix à la terre de M. Gou-
nass. Mon père El hadj Ba-
chir TALLA, jeune talibé à
l’époque, avait débarqué à
Gounass avec son maître
coranique. Il a été rejoint
par ses parents. Mon grand
père maternel Thierno Al-
pha Issaga Niang avait quit-
té Lougué, son village natal
dans le département de Po-
dor, à la recherche d’un gui-
de spirituel capable de le
mener à d’Allah, le Miséri-
cordieux. Il a participé à la
création du village de M.
Gounass dans un contexte
de défis. Sa quête d’un gui-
de spirituel le conduit, un
peu partout dans le Fouta
avant de déposer ses balu-
chons chez Thierno Ahma-
dou Baro de Mbour (RTA).
Il restera à Mbour avec le
cheikh. ce vénéré homme de
Dieu qui es mon grand père.
C’est à Madina El hadj que
mon grand père a fait la
connaissance de El hadj
Mouhamad Saïd BA disciple
de Thierno Aly THIAM.
Mon grand père a été parmi
les premiers fidèles qui ont
fait acte d’allégeance à El
Hadj Mouhamad Saïd BA
sur instruction de Feu El
Hadj Aly THIAM dont il a
appris le rappel à DIEU pen-
dant qu’il était encore sur le
chemin de retour d’un voya-
ge au Fouta. Les relations
entre mon grand père et El
hadj Mouhamad Saïd BA
étaient telle que ce dernier
lui a confié la garde de sa
propre famille à Kolda, le
temps de rechercher un
site pour fonder son village
Madina Gounass. Le jour de
son départ de Kolda, El hadj
Mouhamad SAID indiqua à
mon grand père de baptiser
son futur enfant en lui don-
nant le nom de Cheikh Ah-
madou Tidiane Chérif. Et si
c’est une fille s’exclama mon
grand père ? Donne lui le
nom de Cheick Amadou Ti-
diane Chérif lui rétorqua
avec humour et solennité le
Vénéré El hadj Mouhamad
Saïd. A la naissance de l’ac-
tuel khalife, le fidèle com-
pagnon qu’était mon grand
père exécuta la recomman-
dation de son guide spirituel
et envoya une lettre via
Boubabar Mânâ Baldé à d’El
Hadj Mouhamad SAID pour
l’informer de la bonne nou-
velle.
Quelques jours après,
mon grand père prend le
chemin pour rejoindre son
marabout Mouhamad Siradji
Dîne BA. village par village
jusqu’au site d’installation
de la nouvelle cité. Il fait
partie du groupe restreint
de sept fidèles qui ont été
les premiers disciples à vi-
vre sous un arbre dénommé
(Thièkèwie en Pulaar) site
de Médina Gounass. Mes
liens avec la Famille reli-
gieuse de Madina Gounass
datent donc de très loin. Ce
qui explique entre autre ma
proximité avec l’actuel Kha-
life dont je porte le nom
avec fierté et humilité.
Amadou Tidiane TALLA vous êtes député à l’Assemblée nationale quels sont vos liens avec la Famille de Madina Gounass ?
Honorable Dépité Amadou
Tidiane TALLA
El hadj Mouhamad Saïdou BA, connu encore par le nom de Mouhamad Siradji Dîne BA, est né en 1900 dans le
village de Thikité (Arrondissement de Saldé, département de Podor-Sénégal).
El Hadj Mouhamad Saïdou BA, fondateur de Médina Gounass
7 DAAKA 2013
Support de communication au service des populations locales, édité par ASED /04/ 2013 N: 5
Les autres villages créés par Thier-
no en dehors de Madina Gounass,
El Hadji Mouhamad Saïdou BA a créé
65 villages dans plusieurs régions du
Sénégal et dans les pays de la sous
région. Dans chaque village, il a cons-
truit une mosquée, installé une école
coranique et mis à la disposition des
habitants un Imam et/ou un maître
coranique. Au niveau national et inter-
national, dans chaque grande ville au
Sénégal ou dans les pays comme Mau-
ritanie, Gambie, le deux guinées, Mali,
Coté ivoire, Gabon, le deux Congo,
France, USA, etc. des maisons et des
mosquées sous le nom de Cheikh Ah-
mad Tidiane sont disponibles…….
Le Daaka de Médina Gounass, un
dialogue direct avec Dieu.
Ce grand érudit de la Tarikha Tidiane
est surtout connu pour avoir initié en
1942 un événement religieux de gran-
de envergure connue sous le nom de
Daaka (rassemblement pour la retrai-
te spirituelle). Le guide religieux était
un naturaliste qui a invité les fidèles à
se recueillir tout en veillant à la pré-
servation de la nature. Il exhortait au
respect de l’environnement. L’essence
de la rencontre, est de permettre au
croyant de se concentrer, ne serait-
ce qu’une fois pendant quelques jours,
pour glorifier Dieu. Le marabout a in-
vité tous les fidèles à partager avec
lui cette conviction et à procéder à
une introspection
Le site du Daaka est un lieu de retrai-
te spirituelle où les hommes s'isolent
des pressions exercées par les be-
soins et priorités du bas monde. C’est
la raison pour laquelle, il se tient à
plus de 10 km de Madina Gounass dans
un site aménagé à cet effet, Chaque
année le nombre de pèlerins accroit.
On évalue à plus de 1 million de fidèles
présents durant 10 jours au niveau du
site pour s'adonner aux prières, aux
Zikrs, au récital du Coran, à une meil-
leure connaissance de Dieu.
Au-delà des prières obligatoires célé-
brées à l’unisson, il est imparti à cha-
que fidèle de s’acquitter de prières
déterminées pendant tout le séjour.
Par exemple, il est requis de chaque
pèlerin de faire 12.000 zikr de la «
salatoul fatiha» toutes les 24 heures.
Le zikr de la « sayfiyou» est exigé 41
fois par jour et par fidèle qui le mé-
morise. Les prêches et autres dis-
cours religieux constituent également
des moments forts du « Daaka ». Ils
ont lieu aux premières lueurs de la
journée. Dans ce contexte, le temps
de sommeil est compté. Sur pied dès
quatre heures du matin, les croyants
veulent mettre à profit les moments
pour d’intenses méditations spirituel-
les. En venant ici au Daaka, le croyant
laisse tomber le bas-monde, abandon-
ne ses épouses, les délices de la vie
pour se consacrer à son Seigneur et
M a î t r e » .
Le « Daaka » est aussi mis à profit
pour sceller un nombre important de
mariages. Le lieu étant bénie, les fu-
turs mariés considèrent que les priè-
res prononcées pour sceller le mariage
sont exaucées.
Les pèlerins sont organisés en groupe
de vie. Ils apportent leur propre nour-
riture pour toute la durée du Daaka.
Ces pèlerins viennent de partout à
travers le monde.. Ainsi, on peut com-
prendre que le Daaka soit aussi un mo-
ment de retrouvaille intense.
Thierno Mouhamad Saïd BA sur le
chemin du rayonnement de l’Islam.
En 1944, El hadji Mamadou Saï-
dou effectua son premier voyage au
service de l’Islam et la tidjaniya. Il fit
ce voyage en Gambie avec des habille-
ments et de nourriture qu’il donnera à
des mécréants qui acceptent de
convertir en l’Islam. Le second voyage,
il le fit en 1945 en Guinée-Conakry. En
1947, il fit un voyage de trois mois au
Fouta Toro. En 1948, il fit son premier
pèlerinage à Madina Seydi El Hadj et
à Fès. Il a effectué 46 grands voya-
ges au service de l’Islam dont huit (8)
à Fez, trois (3) en Arabie Saoudite
pour le pèlerinage, quatre (4) à Oun-
fani (en Mauritanie) auprès du mauso-
lée de Chérif Mouhamadou Hafaz.
La vision de développement du saint
homme
En fondant Madina Gounass, notre
Vénéré El hadj Mouhamad Saïd était
aussi habité par le bien être des popu-
lations. Ainsi, il a exhorté tous les
fidèles à s’investir dans la production
agricole notamment la production cé-
réalière. Dans le domaine de l’élevage,
il a donné l’exemple avec l’amélioration
des races bovines, ovines et caprines.
Aujourd’hui Madina Gounass compte le
plus grand effectif de ruminants dans
la région de Kolda malgré sa création
récente. Le Fondateur de Gounass
avait aussi prédit le raccordement du
fleuve Kayanga et la rivière du Kou-
lounto. Sur ce point des études d’iden-
tification ont été menées par le Gou-
vernement du Sénégal. Nous restons
confiant que cette réalisation aura
lieu et permettra d’augmenter les su-
perficies irriguées dans la région de
Kolda. Aussi, il avait annoncé la cons-
truction future d’un réseau d’adduc-
tion d’eau à partir de fleuve de Fass
pour d’une part développer les produc-
tions irriguées et d’autre part appro-
visionner Madina Gounass et les villa-
ges environnants en eau potable. Un
projet dénommé PIDEL/EAU pour
Gounass a été élaboré à cet effet et
soumis aux autorités locales et natio-
nales dans l’espoir que cette vision de
Thierno sera un jour matérialisée avec
le régime du Président Macky SALL.
La création des pôles de développe-
ment sous régionales fait aussi partie
de la vision de Thierno. Le barrage de
Niandouba qui alimente Madina Gou-
nass en poisson frais a considérable-
ment amélioré le mode de vie de la
population de Gounass.
La centralité de Madina Gounass dans
tout le processus de développement
économique et social des régions de
Kolda et Tambacounda avec à coté le
Parc national Niokolo koba constitue
un indicateur pertinent de la vision
prospective de Thierno pour le bien
être des populations. «Il adviendra un
jour, il vous sera impossible de trou-
ver une personne à qui remettre de
l’or tellement les habitants de Gou-
nass seront devenus riches», dit le
saint homme.
Honorable député Amadou T. TALLA
Les sites et les années que cheikh Mouhamad
Saïdou BA a organisé le Daaka.
Le premier Daakaa a eu lieu en 1942 à Aynou Mahdi, 1943 Daaka Djiwlène. À la place
de Daaka, de 1944 à 1947, il a préféré de faire des tournées annuelles islamiques res-
pectivement en Gambie, à Badiara (Guinée Conakry), au Pakâne et au Fouta en 1947
son premier retour au Fouta depuis 1929. Il a organisé un Daaka de 30 jours en 1948
l’année de son premier retour à Médina El hadj depuis la disparition de son marabout
El hadj Aly Thiam et la même année encore le pèlerinage Cheikh Ahmadou BARO de
Mbour à la Mecque et de son visite à Médina Gounass. En 1951 c’est le Daaka Nèma,
1960 Daaka Fass et le Daaka ounfani de 1962 à 1964. C’est à partir de 1960 que les
Daaka se tiennent régulièrement chaque année. Depuis 1973, les Daaka se tiennent sur
le site à Abi Shamaoun.
Thierno Amadou Tidiane BA khalife de Madina Gounass