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Amicale Alsacienne du Québec •Elsaesser Club 363, St-François-Xavier, MONTRÉAL, Qc H2Y 3P9 +1 (450) 562-2362 • [email protected]http ://www.alsace-qc.org https://www.facebook.com/amicale.alsacienne.quebec , http://twitter.com/#!/ElsaesservunQc Raymond Herr, président ; Gérard Lévy, vice-président ; Jean-Michel Daussin, secrétaire ; Christophe Deschamps, trésorier ; Jordane Crispel, Sabine Fohr, Christine Heitz, Isabelle Zenner, Laurent Gall, directeurs. Membre de l’Union Internationale des Alsaciens • http://www.alsacemonde.org DU QUÉBEC DU QUÉBEC DU QUÉBEC AMICALE ALSACIENNE AMICALE ALSACIENNE AMICALE ALSACIENNE Bulletin trimestriel de liaison de l’Amicale Alsacienne du Québec Numéro 117 • Automne 2012

ElCourrier Quark 8 - Les Alsaciens de Montréal€¦ · Ce jardin en forme de pointe de flèche est traversé par une ligne imaginaire partant du sommet de la pointe et déli-mitant

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Amicale Alsacienne du Québec •Elsaesser Club363, St-François-Xavier, MONTRÉAL, Qc H2Y 3P9

+1 (450) 562-2362 • [email protected] • http ://www.alsace-qc.orghttps://www.facebook.com/amicale.alsacienne.quebec , http://twitter.com/#!/ElsaesservunQc

Raymond Herr, président ; Gérard Lévy, vice-président ;Jean-Michel Daussin, secrétaire ; Christophe Deschamps, trésorier ;

Jordane Crispel, Sabine Fohr, Christine Heitz, Isabelle Zenner, Laurent Gall, directeurs.

Membre de l’Union Internationale des Alsaciens • http://www.alsacemonde.org

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Portrait, dans les DNA du 26 août 2012

8, rue des Pins, La Malbaie, Qc G5A 2S3(418) 665-6952 • 1-888-665-6952 • www,aubergelessources.com

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« L’Alsace est un véritable pôled’attraction pour les Québécois»

Raymond Herr, 68 ans, ne revient ja-mais en Alsace sans son appareilphoto. « Je fais le plus de photos pos-sible pour alimenter mon site internetet les publier dans le journal de l’ami-cale “D’r elsaesser Courrier “», dit-il ensouriant.Expatrié au Québec depuis 1969, cetAlsacien originaire d’Eckbolsheim atoujours gardé un profond attache-ment pour sa terre natale, quittée troptôt. À 14 ans, il est envoyé en pensiondans la Sarthe puis, CAPES de mathé-matiques en poche, il rejoint le pays del’érable à une époque où «le Québecvenait de créer l’école publique etavait besoin de beaucoup de profes-seurs dans le secondaire». Il a alors 25ans, enseigne les mathématiques àMontréal, découvre une vie « complè-tement différente ».Par hasard, il découvre l’existenced’une amicale alsacienne du Québec,dont il devient membre. « On était unevingtaine à se retrouver pour des repasgastronomiques. Chacun apportaitune spécialité. C’était l’occasion de re-trouver un petit peu d’Alsace », sesouvient-il. Aujourd’hui, l’amicalecompte une centaine de membres, lesFrançais en général et les Alsaciens enparticulier étant de plus en plus nom-breux à émigrer au Canada, notam-

ment, précise-til, « les artisans qui enont marre des tracasseries administra-tives. Ils remontent leur entreprise etaffichent leurs origines à l’aide desymboles alsaciens ». Et pour cause,« l’Alsace est un véritable pôle d’at-traction pour les Québécois, indiqueRaymond Herr. Ceux qui la connais-sent l’aiment. Ils voient dans ces mai-sons médiévales multicolores unsymbole de l’Europe », analyse-t-il.S’il a fondé une famille au Québec, iln’hésite pas à revenir deux ou trois foispar an en France, pour voir sa fille quivit aujourd’hui à Reims, et en Alsace –à l’occasion de la journée annuelle desAlsaciens de l’étranger notamment –pour rendre visite à ses frères etsoeurs installés un peu partout dans larégion. L’occasion, aussi, de goûter àson péché mignon : la tarte aux mira-belles. À son retour, il gardera un peules papilles en Alsace avec la fête desvendanges organisée en septembrepar l’amicale, avec vins de pays ettartes flambées. Il échappera parcontre à la rudesse hivernale, « le plusdésagréable », estime-t-il. «En Alsace,le froid et le brouillard rendent l’hiverdur et triste alors qu’au Canada,même par -30 °C, le temps est sec etle ciel est bleu.» Raymond Herr est installé au Qué-bec depuis 42 ans.

Émilie SKRZYPCZAK

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L’Union Internationale des Alsaciens en congrès à Pfaffenhoffen

Quel privilège d’avoir pu me rendre àPfaffenhoffen pour la rencontre des pré-sidents le vendredi 24 août, l’assem-blée générale et le congrès desAlsaciens de l’étranger le samedi 25août !... Occasion toujours agréable etenrichissante de rencontres entre desAlsaciens installés partout dans lemonde : Espagne, Roumanie, Inde,Grèce, Allemagne, ... pour ne citer quequelques-uns. La grande journée de re-trouvailles, le samedi a commencé parl’assemblée générale statutaire, expé-diée en 30 minutes, puis M. Pierre Mar-millod, Maire de Pfaffenhoffen nous afait l’honneur d’accueillir les 150congressistes que nous étions à la salledes Fêtes «La Scène» . Après les pré-sentationsd ’ u s a g e ,l’historienB e r n a r dV o g l e rnous a faitune inté-r e s s a n t eprésenta-tion duPays deHanau.E n s u i t e ,tour deville en ca-lèches tirées par les chevaux du harasnational de Pfaffenhoffen et visite duMusée de l’image populaire.L’appel à la défense de notre dialectepar le président de l’OLCA et vice-pré-sident de la Région Alsace, Justin

Vogel, précéda la remise de distinc-tions à Gérard Staedel, président del’UIA et à Michèle Leonidopoulos, pré-sidente de l’Amicale des Alsaciens etamis de l’Alsace en Grèce pour leurcontribution significative à la promotionde la culture alsacienne.Départ organisé en autobus, directionIngwiller, pour un repas copieux à Ing-willer au Restaurant «Aux comtes deHanau». L’après-midi s’est ensuitepoursuivie avec les visites guidées deBouxwiller et du musée nouvellementrénové des Cristalleries Lalique à Win-gen-sur-Moder. À ne pas manquer lorsde votre prochain séjour en Alsace.N’oubliez pas non plus de vous arrêterpour un repas gastronomique à Pfaffen-

hoffen, aurestaurant «À l’agneau»qui avait ac-cueilli lesprésidents lev e n d r e d isoir. À la fin de lajournée, lesinvités eu-rent droit àune présen-tation dedanses par

le groupe folkorique local, et un cocktailfinal.Promesse de se revoir fin août 2013,dans le Haut-Rhin cette fois, à Ensi-sheim.

Raymond Herr

Bernard Vogler, historienGérard Staedel, président de l’UIA

Pierre Marmillod, maire de PfaffenhoffenFrançois Brunagel, président d’honneur de l’UIA

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Trois nouveaux jardins labellisés "Jardin remarquable"Un jardin philosophe à Boersch (BasRhin)Ce jardin est situé dans un secteur re-connu pour la richesse de son patri-moine naturel et architectural. Ils'appréhende comme une invitation à laméditation au cours d'un cheminementmettant en valeur divers points de vueet ambiances. La visite commence parla vision d'un ruisseau, un jeu de haieslabyrinthiques et la découverte d'unegrotte (qui a disparue). Cet espace estrelié à un verger par une allée délimitéepar un rideau et une colonnade végé-tales. Au bout du verger un chemin enpente nous permet d'atteindre un fosséà fond plat, parcouru par le ruisseaudes douves et dominé par la muraillemédiévale en bloc de grès rose allantjusqu'à 7m de hauteur. Nous remontonsà travers une forêt de bambou pour finirla promenade en longeant la maisonagrémentée d'un magnolia imposantavant de revenir à l'entrée du jardin.Un travail sur les perspectives paysa-gères nous incite à profiter de la vue pri-vilégiée du jardin sur le Mont SaintOdile d'une part et sur les toits et clo-chers de Boersch d'autre part. Bienéquilibré et bien pensé, ce jardin pro-pose une interprétation des jardins dece type de grandes demeures se déve-loppant par le passé à l'extérieur desenceintes fortifiées. La culture, la sen-sibilité des propriétaires, et leur volontéde faire partager ce lieu aux visiteurs(ils furent 1200 en 2011), offrent ici unespace d'échange où se renouvellentchaque année le décor et le discoursporté.

Les jardins du temps à Illzach (HautRhin)Ce jardin de deux hectares a été ouverten 2010 par Frédérique Fischer et AlainKoeberle, deux autodidactes passion-nés. Accessible de mai à octobre, il re-çoit près de 2000 visiteurs par an. Ilprofite aux résidents de leurs chambresd'hôtes ainsi qu'à toute personne sou-haitant le visiter en contrepartie d'undroit d'entrée. Une boutique pépinièrepermet aux visiteurs d'acquérir des pro-duits issus du jardins.Ce jardin en forme de pointe de flècheest traversé par une ligne imaginairepartant du sommet de la pointe et déli-mitant d'un côté un espace contempo-

rain et de l'autre un espace classique.Ce tracé géométrique a été pensé etréalisé par Frédérique Fischer et AlainKoeberle eux-mêmes. Le jardin com-porte notamment un potager surélevéen cours de travaux pour y inclure untracé d'eaux, un labyrinthe, un verger etdes plantations en ligne de saules tres-sés et de charmilles taillés. A noter lapréservation d'un bosquet d'arbres aucentre du jardin ainsi que la présencede deux plans d'eau.

Le Jardin des Songes à Strueth(Haut Rhin)Le jardin des Songes proposent aux vi-siteurs de traverser une successiond'ambiances dans un cadre bucolique.Outre le jardin d'inspiration italienneavec ses carrés de buis et sa fontaineen entrant en contrebas, ce jardin de1,36 hectare se déploie à l'arrière de lamaison.Sa composition, au fil des acquisitionssuccessives, fait certainement la parti-cularité et la qualité de ce lieu. Les pro-priétaires ont en effet tiré profit dutemps d'installation du jardin pourmettre les espaces en relation les unsavec les autres, soigner les transitions,les cadrages et les plantations.Les étangs présents naturellementdans ce territoire ont été ici redessinés.Le bois qui sépare la partie jardinée de-vant la maison et une partie plus sau-vage qui accueille le gîte sont desvestige des anciennes dispositions des

parcelles acquises récemment. Enfin,on notera l'importance de la collec-tion d'érables qui offre au regard duvisiteur une multitude de couleursautomnales et donne à ce jardin uncaractère nord-américain très parti-culier.

On compte 9 "jardins remarquables"dans le Bas Rhin

Boersch – Un jardin philosopheBrumath – Jardin des l'EscalierKintzheim – Parc des ruines du châteauKolbsheim – Jardins du château deKolbsheimOttrott – Domaine du WindeckPlobsheim – Jardin de MargueriteSaverne- Jardin botanique du col deSaverneStrasbourg – Jardin botanique de l'Uni-versité de StrasbourgUttenhoffen – Jardin de la Ferme bleue

On compte 7 "jardins remarquables"dans le Haut Rhin

Bennwihr - Parc de Schoppenwihr Guebwiller – Parc de la MarseillaiseHusseren- Wesserling – Parc de Wes-serlingIllzach - Les jardins du tempsMulhouse – Parc zoologique et bota-niqueRiedisheim – Parc Alfred Wallach Strueth - Le Jardin des Songes

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André Weckmann est décédéAndré Weckmann, écrivain, roman-cier et poète alsacien, s’est éteint di-manche (29 juillet) à l’âge de 88 ansdes suites d’une embolie pulmo-naire.Victime d’une chute en Autriche, il a étéhospitalisé à Strasbourg mais sa santés’est brutalement détériorée, selon lesresponsables de l’Association Cultureet bilinguisme d’Alsace-Moselle.Né à Steinbourg, près de Saverne (sesparents tenaient l’auberge Dorfwirt-schaft), il fut incorporé de force dans laWehrmacht, puis déserteur, et rejoignitles FFI.

Ancien professeur d’allemand, anima-teur de radio et conteur, il fut l’un desfondateurs du Front culturel alsacien,parti régionaliste.

Ses poèmes ont pour certains été misen musique par René Eglès.

Son long chemin était encore jonché deprojets. Il laisse en héritage à Stein-bourg, le village alsacien où il est né en1924, un circuit poétique tracé par lepoète randonneur pour tous ses amis :c’est sur ce territoire, c’est sur ce che-min de prédilection, notamment, queson inspiration poétique plongeait sesracines. André Weckmann lisait et écri-

vait de la poésie aux heures graves desa vie, quand il fut incorporé de forcedans la Wehrmacht, en 1943. Et c’est lalangue de Mistral qui lui inspira cou-rage, confiance et verve. Cette tranchede vie tragique, retracée largementdans son oeuvre, déterminera aussison engagement indéfectible en faveurde la liberté, de toutes les réconcilia-tions, et de l’amitié franco-allemande.

Poète et romancier dans les trois ex-pressions linguistiques de l’Alsace, pro-fesseur d’allemand et formateurpédagogique, auteur de méthodes des-tinées à la sauvegarde du dialecte et à

la promotion du bi-linguisme, il futpromu officier dansl’Ordre des Palmesacadémiques etchevalier des Arts etLettres.

Ses écrits ont étédistingués par denombreux prix litté-raires internatio-naux, et appréciéspour leur modernité,leur richesse, et leurspiritualité. AndréWeckmann était ungrand poète, un hu-maniste, dontl’oeuvre majeuretraversera notretemps.

Marié et père dedeux enfants, M. Weckmann devait pu-blier son prochain ouvrage en sep-tembre.

En 1999, il avait notamment signé avecplus de 400 artistes, intellectuels et re-présentants de la classe politique alsa-cienne un appel au président JacquesChirac et au Premier ministre LionelJospin afin que la France ratifie laCharte européenne des langues régio-nales ou minoritaires. Cette ratificationn’est toujours pas effective, mais Fran-çois Hollande l’a inscrite dans son pro-gramme présidentiel.

DNA 30/07/2012.

RomansAndré Weckmann est l’auteur de :Les Nuits de Fastov, Colmar, Alsatia,1968.Sechs Briefe aus Berlin, Colmar, Al-satia, 1969Geschichten aus Soranien, einelsässissches Anti-Epos, Stras-bourg, Culture alsacienne, 1973Fonse ou l'éducation alsacienne,Paris, Oswald, 1975.Die Fahrt nach Wyhl, eine elsäs-sissche Irrfahrt (le voyage versWyhl), Strasbourg, CEDA, 1977. Kehl,Morstadt, 1987Wie die Würfel fallen (Comme lesdés sont jetés), Kehl, Morstadt, 1981Odile oder das magische Dreieck,Kehl, Morstadt, 1986La Roue du paon, version françaisedu roman Odile oder das magischeDreieck, Strasbourg, BF, 1988Simon Herzog, fragments de sub-stance, Strasbourg, Société alsa-cienne et lorraine de diffusion etd’édition, 1992.Elsassichi Liturgie, Strasbourg,Hirlé, octobre 2004Laweslini, Liëweslini, Ligne de vie,ligne de cœur, Strasbourg, Hirlé,2007.Iss-Zit - Glaciation, Strasbourg,SALDE, 2011.

PoésieAndré Weckmann est l’auteur des re-cueils :Schang d’sunn schint schun lang,Strasbourg, Association J.B. Wecker-lin, 1975Haxschissdrumerum, Rothenburg,J.P. Peter, 1976Fremdi Getter, Pfaffenweiler, Pfaffen-weiler Presse, 1980Bluddi hand, Strasbourg, BF, 1983Landluft, Pfaffenweiler, PfaffenweilerPresse, 1983Apfel am Winterbaum, Göttingen,Graphikum, 1986

Certains de ces ouvrages peuventêtre commandés à :SALDE5 boulevard de la Victoire67000 STRASBOURG

http://alsacezwei.voila.net/index.html

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Il y a 70 ans : Les Français d'Alsace-Moselle déportés dans l'armée allemande

Patrick Kautzmann (à droite) indiquant le nomd'Alfred Muckli, d'Eschbourg, au cimetière de Chi-sinau en Roumanie. - DR

L'incorporation de force des Alsaciens et desMosellans dans l'armée allemande est un phé-nomène à part dans l'histoire de la SecondeGuerre mondiale. Il reste très largement mé-connu, voire méprisé, malgré sa dimension eu-ropéenne : d'autres pays ont vu leursressortissants enrôlés de force dans l'armée al-lemande, comme la Belgique, le Luxembourg ouencore la Pologne.

Suite à la défaite française de 1940, commeaucun traité de paix ne prévoyait la cession del'Alsace et de la Moselle au vainqueur, c'est entoute illégalité que les Nazis annexent ces deuxrégions au IIIe Reich. Après l'introduction duReichsarbeitsdienst ou RAD (Service du travaildu Reich, véritable service paramilitaire pour lesjeunes hommes et les jeunes femmes) en 1941,les deux Gauleiter Robert Wagner (pour l'Alsace)et Josef Bürckel (pour la Moselle) persuadentAdolf Hitler et le Haut commandement de la

Wehrmacht, malgré le peu de confiance qu'ilspeuvent accorder aux Français annexés, de lesenrôler dans l'armée allemande. Un accord deprincipe est obtenu le 13 février 1942, puis unaccord définitif le 9 août suivant.Le décret d'incorporation paraît en Moselle le 19août 1942 (mais l'annonce officielle date du 29août 1942) et en Alsace le 25 août 1942 : lesjeunes hommes, toujours de nationalité fran-çaise la nationalité allemande leur est conféréeau moment de leur incorporation et pour l'im-mense majorité encore mineurs, sont désormaisastreints au service militaire dans l'armée alle-mande. Cette décision est en violation du Droitinternational, ce qui définit l'incorporation deforce comme un crime de guerre (jugement duTribunal de Nuremberg en novembre 1945),mais également un crime contre l'Humanité. Oncomprendra donc aisément que ces victimesaient été considérées dès la fin de la guerrecomme des déportés militaires, d'autant plus queles insoumis arrêtés avaient été déportés dansle camp de sûreté de Labroque-Schirmeck (Bas-Rhin), d'autres furent exécutés au camp deconcentration du Struthof à Natzwiller (Bas-Rhin). Quant aux familles de réfractaires etd'évadés de l'armée allemande, elles furent dé-portées dans des camps de travail à l'intérieurdu Reich. On estime à 130.000 le nombre de dé-portés militaires alsaciens-mosellans, soit64.000 Bas-Rhinois, 36.000 Haut-Rhinois (soit21 classes d'âge mobilisées en Alsace) et30.000 Mosellans (soit 14 classes d'âge) ; 30 à40.000 sont morts au front ou en captivité,12.000 ont disparu dans les seuls camps sovié-tiques et 30.000 ont été blessés ou sont revenus

invalides. On ignore par contre le nombre deveuves et d'orphelins de Malgré-Nous. Le recen-sement étant en cours de réalisation, ces chiffresne sont que des estimations et semblent devoirêtre revus un peu à la baisse. On ignore égale-ment combien d'Alsaciennes et de Mosellanesont été enrôlées d'office comme auxiliaires del'armée allemande et combien ne sont pas reve-nues.A ce travail de recensement s'ajoutent les re-cherches entreprises par de nombreuses fa-milles pour retrouver la trace d'un disparu oul'éventuelle sépulture d'un tué. En cela, malheu-reusement, la France (en dehors d'associationsd'anciens déportés militaires comme l'ADEIF/Association des déserteurs, évadés et incorpo-rés de force) semble montrer du désintérêt pourcette question qu'elle considère à tort commepurement régionale, ce qui ne fait qu'aviver desblessures qui, même près de 70 ans après, nesont pas cicatrisées. Il reste donc aux familles lapossibilité de se tourner � en dehors du Bureaudes archives des victimes des conflits contem-porains, à Caen vers des organismes allemandscomme le Deutsche Dienststelle (WASt) de Ber-lin, le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorgeet le Deutsche Rote Kreuz, ou vers quelquesrares particuliers, comme Claude Herold, PatrickKautzmann, Gérard Schutz, Richard Klein,Charles Bohnert ou Nicole Aubert et Jean Bé-zard (tous collaborateurs de notre sitewww.malgre-nous.eu), qui peuvent les aider bé-névolement dans leur quête, soit par descontacts, des recherches en archives, voire surle terrain.L’AMI-HEBDO, 24 août 2012, Nicolas Mengus

70 ans après le début dudrame des Malgré-Nous

Un abécédaire de la déportation militaireDeux magazines hors-série consacrés àl'incorporation de force.Des documents inédits, de nombreusesillustrations, toutes les clés pour mieuxcomprendre l'incorporation de force.Pour commander :- cliquez sur ce lien pour accéder à notreboutique

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67082 Strasbourg Cedex

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Pour sortir de l’oubli... Raymond BettingerHommages

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Accès au document sur le site de la Région Alsace : (clic ici)http://www.region-alsace.eu/

Pour ceux qui veulent creuser laquestion...Voyez l’impressionnante bibliographie ré-unie par l’AMI-Hebdo sur le site web :

http://www.malgre-nous.eu

A l’ouverture des archives du KGB, les his-toriens ont eu accès à des informationsjusque là secrètes sur Tambov, lieu-symboledu drame vécu par les Malgré Nous alsa-ciens et mosellans durant la seconde guerremondiale.

La Nuée Bleue publie un « livre-dossier »qui apporte des révélations inédites sur lavie dans ce camp alors situé en URSS et quiéclaire les enjeux d’hier et d’aujourd’hui dece camp de prisonniers pas comme lesautres.

Notre maison d’édition est sortie de soncréneau habituel, le temps de publier cecarnet de voyage qui en dit long sur la pas-sion de cyclistes qui sont aussi des amis,c’est pourquoi Éditions Point du jour aaussi choisi de leur rendre hommage. Demême, pour rappeler le souvenir d’unami cher, Raymond Bettinger, que bonnombre d’adeptes de cyclotourisme etde courses sur route ont connu ou ontrencontré dans Lanaudière et ailleursau Québec. Le compagnon de sa fille Si-mone, Mario Guay, lui aussi « mordu decyclisme », a enfourché le Terrot pour ef-fectuer la traversée de sa vie, de Montréalà San Diego en Californie. Son parcourshabilement préparé par Simone Bettinger,l’auteure du présent livre, permet de croirequ’il est possible de revisiter la géographied’un pays que plusieurs des nôtres avaientconstruit, c’était hier. De plus, vous aurezl’occasion de vous faire raconter ce récitde voyage vu par le Terrot qui enprofite pour glisser, de-ci de-là,l’histoire de sa petite familleadoptive : Lui, Elle, Petit Lui,Petite Elle et l’Autre. En selle,pour suivre l’aventure de pas-sionnés.Yolande Gingras, éditrice, 30 mai2012

Un vélo en Amérique est lesecond récit publié par SimoneBettinger. En plus d’avoir col-laboré à la rédaction de nom-breux manuels scolaires, ellea rédigé L’Escargot du Che-min, paru en 2007, relatant sonexpérience sur le chemin deCompostelle. Outre l’écriturede ce récit de voyage, ma-dame Bettinger avait préparél’itinéraire depuis Montréal jus-qu’à Del Mar en Californie,adaptant celui-ci au hasard descontraintes (construction deroutes, menaces de tempêteou terrains de camping fer-més). Simone Bettinger pratique elle-

même le cyclotourisme, mais pour cevoyage, Mario Guay, son compagnon,a roulé seul sur plus de 5000 km partous les temps ou à peu près, alorsqu’elle agissait en éclaireuse. Elle estla fille de Raymond Bettinger, autre-fois de Lavaltrie, coureur cycliste aucours des années 1950 et 1960 auQuébec. Mario Guay est l’un desmembres-fondateurs du club Vélodys-sée qui fêtera bientôt ses 25 ans d’exis-tence dans Lanaudière; monsieur Guaya effectué son long périple « à bord »du Terrot que lui avait légué RaymondBettinger après avoir lui-même traverséle Canada sur ce même Terrot. Uneriche aventure qui se lit avec l’envied’aller au bout de ses rêves.

Yolande GingrasÉditions Point du jourwww.editionspointdujour.com

Originaire de Mulhouse, il fut l’un des premiers membres de notre Amicale, avecson épouse Fernande. Artiste verrier, il a rénové plusieurs vitraux au Québec et atransmis son art à son fils Claude, décédé en 1998.Je me souviens de son magnifique sourire et de sa barbe blanche immaculée... À plus de 80 ans, il a traversé le Canada sur son vélo.Et récemment, j’ai reçu ce courriel de l’éditrice de sa fille... Une belle occasion dese souvenir de Raymond et Fernande !...

VENDU EN LIBRAIRIE DÈS LE 20 JUIN 2012

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Le Rétable d’Issenheim fête ses 500 ans ...

Célébré par K.-J. Huysmans dans un texte ful-gurant (Trois primitifs, 1908), le retable d’Issen-heim est le chef-d’œuvre de la peintureallemande à la veille de la Réforme. Il a étéréalisé à partir de 1512 pour l’hôpital des An-tonins d’Issenheim et se trouve depuis la Ré-volution dans les collections publiquesrassemblées à Colmar. Il fait la renommée dumusée d’Unterlinden.

Dominé par une crucifixion dont l’expression-nisme a été souligné par tous, le polyptyqueassocie les thèmes de l’Incarnation et du Salutà une iconographie centrée sur saint Antoineermite. Sa réalisation est l’œuvre conjointe dusculpteur strasbourgeois Nicolas de Haguenauet d’un peintre de la génération d’AlbrechtDürer et de Léonard de Vinci, Maître Mathis,dans lequel on a vu un génie de la même sta-ture, mais dont la biographie demeure insaisis-sable.

En effet, contrairement à ses contemporains,l’artiste n’occupe pas les devants de la scèneet sa mémoire s’éteint avec lui, en 1528. Lepatronyme Grünewald est une invention duXVIIe siècle qui s’est substituée à son véritablenom, Nithard, à son sobriquet Gothard, et autitre de Meister. De fait, la carrière de Mathisd’Aschaffenbourg n’existe qu’en pointillés : il aété au service de l’archevêque de Mayence,dans sa résidence des bords du Main où il ap-paraît à la fois comme peintre et comme ingé-nieur jusqu’en 1526. Son premier séjouralsacien se place entre 1512 et 1516, peut-êtreà Strasbourg, auprès du sculpteur, ou à Issen-

heim, qui est alors la « tête de réseau » del’ordre de Saint-Antoine de Viennois en Alle-magne. Le maître-autel est une commande duprécepteur Guido Guersi (Guy Guers, « italia-nisé » à la manière de l’époque, mort en 1516),un Dauphinois, qui fait appel à plusieurs ar-tistes de renom, Martin Schongauer, Nicolasde Haguenau, Hans Holbein l’ancien, etc. Lespanneaux peints par Mathis n’ont pas seule-ment une fonction liturgique : ils accompa-gnent le traitement des malades atteints du «Feu Saint-Antoine » – l’ergotisme gangréneuxet les hallucinations provoqués par un parasitedu seigle.

Maître Mathis revient en Alsace en 1523-1525,probablement dans l’entourage de l’évêque deStrasbourg Guillaume de Honstein, adminis-trateur de l’archevêché de Mayence, et des ba-rons de Morimont-Belfort. En 1516, il avaitpeint un autel (disparu) pour la collégiale Saint-Christophe de Belfort.

La tension et la force qui imprègnent l’œuvrede Grünewald ont été interprétées dans unsens mystique : on a voulu y voir un artiste en-gagé ou même un proscrit lors de l’insurrectiongénérale de la paysannerie allemande (1525).Cet écho se retrouve dans l’opéra de Paul Hin-demith (1895-1963) Mathis der Maler (Mathisle Peintre) en 1938, ou dans des peinturesd’Otto Dix (1891-1969) et de Max Bechmann(1884-1950).

Georges Bischoff professeur à l’Université de Strasbourg

Fondée vers 1300, la commanderie d’Is-senheim relève de l’ordre de Saint-Antoinequi a vu le jour à la fin du XIe dans un vil-lage du Dauphiné. L’ordre des Antonins apour vocation de soigner les malades at-teints du feu sacré ou feu de saint Antoine,véritable fléau au Moyen Âge. Cette mala-die liée à l’ingestion d’ergot de seigle, pa-rasite de cette céréale, provoque unrétrécissement des vaisseaux sanguinspouvant mener à la nécrose des membres.Pour venir en aide aux malades, les Anto-nins leur servent du pain de bonne qualitéet préparent le saint-vinage, un breuvageà base de vin dans lequel les religieux fontmacérer des plantes et font tremper des re-liques de saint Antoine. Ils produisent éga-lement un baume à base de plantes auxvertus anti-inflammatoires.

La commanderie d’Issenheim acquiert peuà peu une richesse considérable dont té-moignent les nombreuses œuvres d’artqu’elle a commandées et financées. Le re-table figure parmi elles. Il est restéconservé dans cet établissement religieuxjusqu’à la Révolution et pour empêcher sadestruction, il est transporté à Colmar, en1792, à la Bibliothèque Nationale du Dis-trict. En 1852, il est transféré dans l’églisede l’ancien couvent des Dominicainesd’Unterlinden, où il constitue le joyau dumusée qui s’y organise alors et où il necesse de fasciner et d’envoûter ceux qui lecontemplent.

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Colmar et le nouveau Musée UnterlindenImpact culturel et économique du pro-jetColmar, ville patrimoniale au cœur del’Alsace, est un carrefour culturel et tou-ristique majeur dans l’Est de la France.Occupant une position centrale en Eu-rope, elle se trouve à proximité immé-diate de l’Allemagne et de la Suisse.Colmar attire chaque année près de 3millions de visiteurs d’Europe (Alle-magne, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Ita-lie, Russie, Espagne…), d’Amérique duNord (États-Unis et Canada) et d’Asie(Chine et Japon).

En 2010, l’Alsace est classée par leguide de voyages « Lonely Planet »parmi les dix premières régions in-contournables au monde. Pôle d’excellence en matière de ri-chesses patrimoniales et culturelles, Col-mar (ville natale de Bartholdi, créateur dela Statue de la Liberté de New York)offre aux visiteurs des monuments etœuvres d’art retraçant huit siècles d’his-toire. Elle propose de grandes exposi-tions artistiques, des créations théâtralesambitieuses et des événements musi-caux à rayonnement internationalcomme le Festival International de Col-mar, dirigé par Vladimir Spivakov. Dans ce contexte, le musée Unterlindenreprésente un élément essentiel pour lerayonnement de Colmar. Portée du projet Un des fleurons de notre patrimoine ré-gional, le musée Unterlinden, qui restel’un des plus prestigieux et des plus fré-quentés de France, n’offre plus les condi-tions de présentation, de visite et de

confort des établissements de sa caté-gorie ; en outre, les salles d’expositionset les réserves sont saturées et les lo-caux de travail totalement insuffisants.Une opportunité unique d’extension estofferte par la disponibilité du bâtimentvoisin des bains, bel édifice de 1906 li-béré par la réalisation d’une nouvelle pis-cine couverte. Englobant les deuxbâtiments ainsi que l’espace environ-nant, l’ensemble de l’opération représen-tera une modification structurantemajeure pour l’urbanisme et le tourismeà Colmar. En effet, deuxièmemusée d’art de pro-vince avec environ 200000 visiteurs annuels,haut lieu français del’art germanique duMoyen Age et de la Re-naissance, écrin no-tamment de l’un deschefs d’œuvre de l’artmondial : le Retabled’Issenheim de Grüne-wald (1512/1516), cetétablissement a pourcadre le cloître etl’église gothique d’unancien couvent de do-minicaines du XIIIesiècle. Depuis de nom-breuses années aussi,la collection d’art mo-derne a pris une ampleur qui la hisse dé-sormais au niveau des grandescollections nationales. ossier de presse– Extension du musée Unterlindenconfiée au cabinet Herzog & de Meuron.De plus, plusieurs donations récentes etextrêmement importantes rendent l’ex-tension du musée nécessaire. La situa-tion de Colmar, l’un des grands pôlestouristiques français au cœur de l’Alsaceet de l’Europe, justifie pleinement cetteintervention qui bénéficie ainsi d’une ins-cription prioritaire au Contrat de ProjetsÉtat-Région 2007/2013. Avec un coûtd’objectif qui avoisine 30 M€ HT (soit 36M€ TTC), compte tenu également desaménagements urbains concomitants,l’ensemble de l’opération réunit, autourde la Ville de Colmar, maître d’ouvrage,les partenariats de l’État, de la Région Al-sace, du Département du Haut-Rhin etde la Société Schongauer administrant lemusée et le soutien de mécènes privés. À l’issue de plusieurs années d’études

préliminaires et de programmation, lamaîtrise d’œuvre a été attribuée àl’agence d’architecture suisse Herzog &de Meuron, de réputation internationale.Après l’achèvement des travaux d’exten-sion, l’objectif est de viser dans un pre-mier temps 320 000 visiteurs, niveaupermettant d’assurer le seuil de rentabi-lité avec la nouvelle ambition affichée. Laqualité du « nouvel Unterlinden » contri-buera à dépasser rapidement cette fré-quentation. Cette extension va permettre de multi-plier par deux la surface actuelle du

musée, pour la porter à près de 8 000 m2. De nombreux chefs d’œuvre, notam-ment d’art moderne et contemporain, au-jourd’hui conservés en réserve, pourrontenfin être présentés au public grâce àune muséographie innovante. Le dialogue permanent entre l’art ancienet la création moderne et contemporaineaura enfin toute sa visibilité. La cohé-rence des espaces, la symétrie parfaiteentre l’ancien couvent et la nouvelleconstruction favorisera cette confronta-tion, éternelle émulation entre moderneset anciens. En guise de préfiguration, levisiteur de 2012 peut déjà s’affronter auxviolences parallèles de la Crucifixion deGrünewald et l’œuvre Décor de l’artisteAdel Abdessemed prêtée par la Fonda-tion François Pinault.

Les travaux de rénovation et d’exten-sion du musée Unterlinden débutent àpartir du mois de juin 2012. Le muséeUnterlinden restera ouvert au public.

Extension du Musée Unterlinden, Colmar, France Anciens bains municipaux, vue de jour © Herzog & de Meuron

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Marcel Kretz, le cuisinier mycologue

Mélanie Roy, collaboration spécialeLa Presse, 4 et 5 août 2012

Selon Marcel Kretz, les champi-gnons, comme les herbes, sontl'incarnation de la nature en cui-sine. Et de l'enfance: les morillesde la forêt de Neudorf, les pieds demouton des Vosges et les chante-relles, dont il raffole, «comme despetites lumières jaunes dans lamousse verte».

Lorsqu'il part à la chasse aux champi-gnons à l'orée des bois de Val-David,dont il a percé les secrets, le myco-logue amateur s'en tient à certainesespèces, les plus savoureuses et lesplus faciles à reconnaître.Les chante-relles sont en tête de cette liste. Bon àsavoir: ce sont des champignons dits

«fidèles». Au début du mois de juillet,elles attendent les chasseurs, toujoursgroupées aux mêmes endroits. M.Kretz savait donc où trouver ce qu'ilnous a dit être la dernière talle de l'an-née, qu'on a immortalisée de justesse!Car cette girolle, de son nom vernacu-laire, est une grande buveuse. Consé-quence d'un sol trop sec, la saison,cette année, a été écourtée.Mais letemps des champignons se poursuitjusqu'à la fin de l'automne! MarcelKretz livre ici quelques-uns de sesconseils pour la cueillette.1. Cueillir et cuisiner les jeunes spéci-mens seulement. Utiliser un panier enosier, plutôt qu'un sac en plastique.2. Ne pas arracher le champignon,mais travailler au petit couteau depoche et couper au ras du sol. Débar-rasser des feuilles mortes, aiguilles et

autres corps étrangers. Le nettoyagefinal en sera d'autant plus facile et ra-pide.3. Apprêter les champignons aussi ra-pidement que possible après lacueillette, après les avoir bien net-toyés.4. Ne jamais manger les champignonssauvages crus.5. S'il faut laver les champignons, lescuire aussitôt.6. On peut sécher ou congeler leschampignons, mais sa méthode deconservation préférée reste la cuissonet la congélation dans le jus de cuis-son. Pour ce faire, sauter les champi-gnons au beurre ou à l'huile avec unpeu d'échalotes hachées, thym, persil,sel et poivre, jus de citron ou vinblanc. Laisser refroidir. Verser dans uncontenant de plastique. Congeler.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Le hasard fait parfois bienles choses. Ainsi, un cheffrançais venu d'Alsacedans les années 50 a été enquelque sorte, et sans vrai-ment le vouloir, précurseurde la vague de l'alimenta-tion bio et locale.

Du coup, il a participé àl'éveil de la gastronomiequébécoise. Pourtant, Mar-cel Kretz n'avait jamaispensé s'installer au Qué-bec...

Derrière sa maison en brique rose, àVal-David, dans les Laurentides, Mar-cel Kretz cultive quelques plants de to-mates, des fleurs comestibles, de laciboulette, de la sauge, du cerfeuil, duthym serpolet - son préféré, qui fait dedélicates fleurs pourpres - et de labourrache, dont le goût des feuilles,apprêtées crues en salade, s'appa-rente à celui du concombre. Pourtant,de cette plante aux vertus médici-nales, la famille de M. Kretz n'est pasfriande. «Mais j'en replante chaqueprintemps, avec une pensée pour mamère, qui en faisait pousser elle aussi,dans son jardin.»Au commencement, donc, était le jar-din maternel, à Strasbourg. C'est là,quelques années avant que l'Alsace

soit de nouveau occupée par l'Alle-magne et annexée au IIIe Reich, quele futur chef de La Sapinière, qui areçu l'Ordre du Canada en 1998, voitle jour. On est en 1931. Les Kretz cul-tivent un jardin potager. Ils possèdentégalement des arbres fruitiers, unebasse-cour avec des poules, des oieset des canards, et un clapier pour leslapins. Cette vie en petite autarcie leurpermet de traverser la DeuxièmeGuerre le ventre plein.Puis, la guerre terminée, l'adolescentdoit choisir un métier. Sa seule prio-rité, c'est de rester près de la nature.Il penche d'abord pour les sciences na-turelles, mais sur les bons conseils deson père, qui connaît l'esprit aventu-rier de son fils, il s'inscrit plutôt à

l'école hôtelière de Strasbourg. Il ob-tient son diplôme de cuisinier en 1949.Au hasard de stages et de rencontres,Marcel Kretz débarque à Montréal en1953. Il n'a pas l'intention de s'éloi-gner de ses racines trop longtemps. Ilveut parfaire son expérience, voir dupays, puis rentrer en France.

Soixante ans plus tard, il est toujoursancré dans ses Laurentides d'adop-tion, qu'il a aimées sur-le-champ,parce qu'elles lui rappellent ses Vosgesnatales. Ce début de parcours profes-sionnel ponctué de courbes et de dé-placements lui semble aujourd'huiparfaitement cohérent: «Pourquoi nesuis-je pas retourné en Europe? Maplace était ici.»

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Sa place, Marcel Kretz l'a trouvée en1961, quand il a pris la barre des cui-sines de l'hôtel La Sapinière, à Val-David. À l'époque, les Laurentides sontdéjà le royaume des sportifs, une ré-gion de villégiature. Mais une destina-tion gastronomique, moins. Les salles àmanger prestigieuses, souvent dirigéespar des chefs venus d'Europe, on lestrouve surtout dans les grands hôtelsde Québec et de Montréal. On y sert lesplats les plus raffinés, à savoir les clas-siques de la gastronomie française:grillade de boeuf à la Chateaubriand,canard à l'orange, homard Thermidor.

Mais à la campagne, la distribution defruits et légumes est moins évidente.Certains produits plus rares, les «petitstrucs spéciaux», M. Kretz doit les com-mander à Montréal, dans des com-merces spécialisés ou au marchéJean-Talon. Le printemps revenu, tou-tefois, le chef s'approvisionne directe-ment chez quelques agriculteurslocaux, qui deviennent les complices desa cuisine, qualifiée d'«évolutive». ChezM. Verdier de Saint-Adolphe, cueilleurde champignons sauvages; chez cettedame de Rawdon, qui cultivait des lé-gumes miniatures, pâtissons, haricots;chez M. Larose, maraîcher de Saint-Eustache, avec son camion rouge etson chapeau de paille.

On dit de Marcel Kretz qu'il a été l'undes premiers chefs à favoriser des liensavec ses producteurs. À indiquer la pro-venance des ingrédients sur le menu.Cette réputation, il la commente avecun sourire en coin: «On parle beaucoupaujourd'hui de l'importance de valoriserles produits régionaux... Enfant, j'aimangé frais, on peut presque dire bio,tous les jours. On se nourrissait des ré-coltes du jardin. Il n'y avait ni transport,ni réfrigération. Je suis arrivé au Qué-bec avec l'idée que manger local, c'étaitla norme!»

Norme ou pas, le grand souci d'accré-diter le travail des producteurs transpa-raît lorsqu'on survole les anciensmenus que M. Kretz archive avec soin

dans sa bibliothèque: sorbet de chi-couté et pimbina des sous-bois de Val-David, suprême de pigeonneau de laferme d'élevage Lauzières, située «faceau fleuve», l'avenue Royale, dans l'îled'Orléans, feuilles de thé du Labradorcueillies à Waskaganish, chez les Cris...Chaque plat raconte ses origines.

À La Sapinière, il relève un défi de taille:convaincre les gens d'oser, de sortir deleurs habitudes alimentaires. Une petiterévolution. Si le plaisir de manger a tou-jours été inhérent à la culture québé-coise, comme le soutient M. Kretz, cettetransition s'est opérée progressive-ment. Car il a fallu innover avec l'accord

des clients. «Et ce fut un travail delongue haleine», se souvient-il.Le chef peut ainsi se targuer d'avoircontribué à l'introduction de certains ali-ments méconnus sur les tables de laprovince. La mâche, le pourpier, l'arti-chaut, certaines variétés de champi-gnons. Des viandes sauvages, la cailleou la pintade. Et aussi des abats: cer-velle, rognons et ris de veau, éternellesbêtes noires. «Dès qu'un client montraitdes signes d'hésitation, le personnel dela salle à manger lui apportait une as-siette de dégustation. Juste pour qu'il ygoûte. La technique fonctionnait assezbien. Au final, qu'il aime ou qu'il n'aimepas, on avait réussi à éveiller sa curio-sité. Et c'est ça, le travail du cuisinier»,poursuit M. Kretz.

Officiellement, le chef a pris sa retraitede La Sapinière en 1990. Depuis, il aenseigné, siégé à différents comités etjurys de concours culinaires, reçu denombreux prix et hommages, agi à titrede consultant pour différentes entre-prises et de mentor auprès de jeunescuisiniers. Il a aussi beaucoup voyagé.Bref, à 81 ans, il n'a jamais vraiment ar-rêté.«Je suis content, conclut-il, qu'on s'in-téresse à un cuisinier "d'un autretemps". Je suis content d'être encoresollicité. De montrer qu'à mon âge, onpeut encore être impliqué dans le mi-lieu, être actuel. J'ai encore le coeur àça. Une passion, ça n'a pas de fin.»

Petite leçon de gastronomie avec Marcel Kretz

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Le boom du photovoltaïque, en Alsace aussi ...L’énergie solaire garantit des reve-nus sur vingt ans.

Une quarantaine d’agriculteurs bas-rhi-nois ont installé des panneaux photo-voltaïques sur le toit de leurs étables ouhangars. Les exploitants vendent la to-talité de l’énergie produite à EDF à untarif très avantageux : 60,2 centimesd’euros le kw/h, quand le consomma-teur achète le kw/h 10 centimes. Lescontrats signés avec EDF garantissentun prix minimum de 55 centimes, sur 20ans. A l’heure des fluctuations du prixdes denrées agricoles, le photovol-taïque apparaît comme une source derevenus pérenne.La campagne alsacienne voit donc sedévelopper, depuis 2008 surtout, denouveaux bâtiments agricoles adaptésà cette technologie. Orientés de façonà capter l’énergie du soleil toute la jour-née, ils sont dotés d’une toiture à uneseule pente. Mais leur intégration aupaysage fait souvent débat.« Certains opportunistes construisentdes bâtiments surdimensionnés parrapport aux besoins réels de leur exploi-tation, estime Christophe Gintz, de laChambre d’agriculture du Bas-Rhin. Ilsles dédient en fait exclusivement à laproduction d’électricité. »

Baisse du prix

La Région Alsace a fortement encou-ragé la filière, en subventionnant defaçon systématique les exploitantsqui se lançaient dans l’aventure.Chaque dossier pouvait recevoirjusqu’à 30 000 euros. « Pour l’année2009, nous avons décidé de recadrerles aides, explique Yann Dervyn, res-ponsable du programme Energivie. Onconsidère que le tarif élevé de rachat del’électricité est une aide en soi ».Dès 2010, ce prix de rachat sera revulégèrement à la baisse. Les agriculteursse pressent donc d’investir. Les de-mandes de permis de construire pourdes bâtiments couverts de panneauxexplosent dans le Haut-Rhin.

Elodie Berthaud

« Je suis énergiculteur »Jean-Luc Westphal, céréalier, s’est spé-cialisé dans la production d’électricité.A 40 ans, Jean-Luc Westphal, a troquéses bottes en caoutchouc contre uncostume-cravate. En 2006, sur son ex-ploitation à Weinbourg, il a installé 36000 m2 de hangars de panneaux pho-tovoltaïques sous lesquels il fait sécherde la biomasse, qui permet d’alimenterdes chaudières. Aujourd’hui, il vend non

seulement de l’énergie, mais égalementdes installations photovoltaïques clé-en-main en France et aux Etats-Unis.

Vous êtes devenu un spécialiste del’innovation en matière d’énergie... Je ne m’arrête plus! Nous avons ouvertrécemment une filière d’installationsphotovoltaïques aux Etats-Unis. Lespremiers devis sont lancés. Et nousavons encore plein d’autres projetsdans les cartons. Nous aimerions parexemple installer des panneaux àmême le sol sur notre exploitation.Nous sommes aussi en train d’expéri-menter de nouvelles technologies, no-tamment un compactage de paille pouren faire de la litière pour les boxes deschevaux.

Qu’est ce qui vous rapporte le plus :le photovoltaïque ou l’exploitation ?C’est malheureux à dire, mais la vented’énergie est beaucoup plus rentablepour nous que l’agriculture nourricière.La tonne de maïs nous coûte 140 eurosmais n’en rapporte que 100. Nous ven-dons nos céréales comme combustiblepour les chaudières, c’est deux foismieux rémunéré. Je sais qu’il ne fautpas transformer toutes les exploitationsen unités de production d’énergie, maisc’est extrêmement difficile aujourd’huide vivre des cultures traditionnelles.Les agriculteurs sont faces à des choixcomplexes.

Avez-vous l’impression de vous êtredétourné de votre vocation première ?Je reste un agriculteur. Pour moi, lamoisson est une cure de jouvence.Mais je suis aussi devenu énergiculteur.Quand mon père a commencé à labou-rer, il utilisait encore la charrue. Nousavons aujourd’hui deux tracteurs équi-pés de GPS. Le travail de l’agriculteura complètement changé ; il a un peuperdu sa fonction première, qui est denourrir les hommes. Pour la générationde mon père, c’est un bouleversement: impossible pour eux d’imaginer pro-duire du maïs pour le brûler dans leschaudières.

MCS info, Université Robert SCHUMANPropos recueillis par Eva Simmonot

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La chaudière et le roseau

L’agence de l’eau Rhin-Meuse a fi-nancé à 90% l’achat des racines et lamise en terre du miscanthus dans leSundgau. (Lisette Gries/CUEJ)

Deux villages du Sundgau cul-tivent le miscanthus depuis le printemps. Ils l’utilisent comme combus-tible.

La D103 qui mène à Ammertzwiller,commune de 300 habitants à une quin-zaine de kilomètres de Mulhouse, estbordée de miscanthus, encore appeléroseau de Chine. 19 hectares de cestiges, qui peuvent atteindre troismètres, ont été mis en culture au prin-temps dernier par quatorze agriculteursdes environs sur la zone de captaged’eau. Cette plante hybride, originaire

d’Asie, ne nécessite niengrais ni traitementsphytosanitaires et re-pousse toute seule pen-dant une quinzained’années.

Nouveaux débouchés

Patrick Bruckert luiconsacre trois hectaressur les 22 de son exploi-tation. « Le rhizome dumiscanthus empêcheles coulées de boue,souligne-t-il. La culturesans intrants protège laqualité de l’eau, ce quinous permettra d’éviterl’interdiction totale deproduits phytosanitairessur la zone de captage.» L’agriculteur tire unecertaine fierté écolo-gique de son engage-ment. Un revenu aussi,puisqu’il vendra les tigesdébitées en copeaux àla commune qui les brû-lera dans sa chaufferiedès la première récolte,

en 2011.Mathieu Ditner le maire d’Ammertz-willer, est agriculteur et produit du mis-canthus depuis 1993. Antoine Muller,alors directeur de la Chambre d’agricul-ture du Haut-Rhin, avait proposé à desagriculteurs du sud du département decultiver la plante et de la vendre enSuisse, où on l’utilisait, une fois déchi-quetée, comme tapis dans les massifsfloraux. Mathieu Ditner a été convaincu. Mais après quelques années, les lour-deurs administratives ont lassé les pro-ducteurs et la filière suisse a étéabandonnée. Mathieu Ditner, persuadédes bienfaits du miscanthus, a cherchéde nouveaux débouchés. En Allemagneet en Angleterre, la plante était déjà uti-lisée comme combustible dans deschaudières à plaquettes de bois. Selon Sophie Delattre, de la Chambred’agriculture du Haut-Rhin, « un hectare

de miscanthus produit 6000 à 7000litres équivalent fioul, et son pouvoir ca-lorifère est légèrement supérieur aubois, pour un coût équivalent.» Mais lesexploitants agricoles d’Ammertzwillersont rebutés par le prix des rhizomes.Le syndicat d’eau, soutenu par l’Agencede l’eau Rhin-Meuse, décide alors de fi-nancer à 90% l’achat des racines et leurmise en terre, soit 45 000 euros.

Tarif négocié

A terme, les chaufferies d’Ammertz-willer et du village voisin de Bernwillerne fonctionneront qu’avec du miscan-thus. Les communes ont évalué leursbesoins annuels à environ 350 tonnes,ce qui correspond à une vingtained’hectares. Les particuliers des lotissements ratta-chés à la chaufferie paient un abonne-ment annuel de 490 euros et leurconsommation 5 cents le kW/h. Commeil n’existe pas de cours du miscanthus,les tarifs sont négociés entre les pro-ducteurs, les consommateurs et leSivom (Syndicat intercommunal à voca-tions multiples), qui a signé un contratde dix ans avec ses fournisseurs etachète leur production 95 euros latonne de matière sèche. Les particuliers abonnés au réseau dechaleur bénéficieront eux aussi d’untarif fixe. « Ce type de projets concourtà améliorer l’image de l’agriculture »,ajoute Mathieu Ditner. Mais pour desrésultats sur la qualité de l’eau, il faudraattendre. « Les nitrates et l’azote met-tent des années à infiltrer la nappephréatique. Ils ne diminueront pas dansl’eau que l’on puise avant dix ans.», ex-plique Michel Stuber, technicien du syn-dicat d’eau. Et le miscanthus n’estplanté que sur un dixième de la zone decaptage.

Lisette Gries, Julien Lemaignen

L’Alsace représente 1,5% du territoire agricole français. Elle n’en demeure pas moins un formidable laboratoire d’innovation, où les nouvelles technologieset les nouvelles pratiques côtoient les démarches séculaires.

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12 août : projection à la Cinémathèque québécoise

15 juillet : Journée à L’EuroSpa

Que des regrets à avoir pour ceux quin’étaient pas parmi les 65 personnesqui ont participé à l’événement !...

Une projection intéressante, une ren-contre sympathique, un repasagréable, et la météo qui a colla-boré... bref, une magnifique journée.

Retour à la tradition de beau tempspour cette journée à la campagne,dans les Cantons de l’Est, qui inaugu-rait les activités de la saison 2012-2013.Comme à son habitude, Jo Bihlernous a concocté un excellent repasdont le mets principal, le cochon rôti,était particulièrement succulent.

Merci à la Maison «Pierre SPARR» pour la com-mandite de leur délicieux Pinot gris « RéservePierre Sparr 2010 », SAQ #11675679 Merci pour le soutien financier !...

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Brunch gastronomique au Reine-Élizabeth, 9 déc. 2012

9 décembre 2012, à 12 hHotel Fairmont Le-Reine-Élizabeth

Brunch gastronomique de la Saint-Nicolas

«Savourez l ’Alsace ! »Nous étions 160 à la première édition decet événement. En 2011, ce nombre estpassé à 360. Face à un tel succès,nous ne pouvions pas renoncer à unetroisième édition de ce mémorablebrunch. Nous comptons donc sur la par-ticipation de tous pour réitérer le succèsdes années précédentes.Le menu sera en-core une fois somp-tueux. L’objectifétant de vous offrirla possibilité dechoisir dans lavaste palette desmets alsaciens tra-ditionnels et d’en-traîner vos papillespour les agapesdes fêtes de find’année.

M. Claude Moulin,artiste peintre, nousa fait l’honneur de

nous faire cadeau d’une toile spéciale-ment créée pour l’occasion, avec unthème alsacien.Cette toile, «Le charme de l’Alsace»sera le grand prix de notre traditionnelletombola, pour laquelle nous acceptonstoujours avec grand plaisir tout lot quevous voudrez bien nous offrir.

D’Làchkür

D’r Profàsser Màtzen, vud’r Strossburger Universität, dàhat emol e Statistik iwer d’eu-ropäische Ràntner ufgschtellt.

Erfahre s’Resultat :D’r Anglànder trinkt si

Whisky un spihlt golf, d’r Franzos,dà geht entweder geh fische oderzu sinere Maîtresse, d’r Italiànertrinkt Chianti un singt, un d’rditsche Ràntner, dà nimmt sineMedizin fir s’Hàrz un geht wider-scht geh schaffe !

Freddy Willenbucher 3500 blagues en alsacien

La Nuée Bleue, 2009