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LYCEE AGRICOLE DE RODEZ LA ROQUE Elevages ovins lait en agriculture biologique (ou en projet) en Aveyron en collaboration avec : Enquêtes auprès de 82 agriculteurs aveyronnais. SEPTEMBRE 2009 à MAI 2010 BTSA Productions Animales Promotion 2009-2011

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LYCEE AGRICOLE DE RODEZ LA ROQUE

Elevages ovins lait en agriculture biologique

(ou en projet) en Aveyron

en collaboration avec :

Enquêtes auprès de 82 agriculteurs aveyronnais.

SEPTEMBRE 2009 à MAI 2010

BTSA Productions Animales Promotion 2009-2011

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Résumé.

Les laiteries qui collectent et transforment du lait de brebis en agriculture biologique sont en plein essor. De plus, le prix du lait d’ovin sous label AB est actuellement mieux payé aux producteurs que le lait de l’agriculture conventionnelle. Pour des éleveurs ovins lait soucieux de mieux respecter l'environnement, ceci constitue une opportunité pour passer en agriculture biologique.Cependant le passage de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique génère des craintes. Par exemple, la non utilisation d’engrais minéraux de synthèse notamment azotés risque de faire baisser les rendements : y aura-t-il autosuffisance fourragère notamment si le système est intensifié ? Sans méthode artificielle pour synchroniser les chaleurs des brebis et donc sans insémination artificielle, comment désaisonner et regrouper les agnelages ? Et quelles seront les conséquences sur l’amélioration génétique du troupeau ? Aussi la « mission bio » de la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron et l’APABA nous ont demandé de réaliser un état des lieux des élevages ovins lait aveyronnais sous label AB ou en cours de conversion mais aussi de repérer les facilités ou les difficultés liées au passage au bio, les adaptations éventuelles et les perspectives.

A partir du recensement du site internet de l’Agence Bio et après réactualisation, nous avons obtenu une liste de 108 élevages. 71 élevages « certifiés » et 11 élevages « en projet » ont été enquêtés fin novembre, début décembre 2009. Certains éleveurs n’ont pas été enquêtés car ils étaient en période d’agnelage. Au final, 82 questionnaires ont pu être exploités pour les analyses statistiques simples et 80 pour les analyses plus complexes.

Sur 82 exploitations, 46 sont certifiées bio (élevage et culture), 10 culture en bio, 10 élevage ou culture en conversion, 11 culture en conversion et 5 sont en projet. Pour des raisons statistiques, nous avons regroupé les 36 exploitations qui n’avaient pas élevage et culture en bio et les avons appelées « en cours de conversion ».Les exploitations sont principalement situées sur Causses et Lévezou ; ce sont donc des structures de grande taille : 45% de GAEC, une moyenne de 2,2 UTH et 130 ha de SAU mais avec une grande variabilité autour de ces moyennes.Huit éleveurs sur dix sont en monoproduction ovin lait ; très peu transforment à la ferme le lait ; très peu fonctionnent avec deux troupeaux et deux périodes de traite. Peu vendent des productions végétales ; seulement sept ont des activités agro touristiques. Par contre, 44% ont pour leur(s) famille(s) des sources de revenus extérieurs à l'exploitation.

Le fonctionnement de l’exploitation est souvent similaire à celui de l'agriculture conventionnelle en respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique :

- pour le troupeau principal ovin lait, le début des agnelages se situe d'octobre à février ; la traite dure en moyenne 220 jours ; le taux de renouvellement est de 27% ; les agnelages sont assez regroupés (sur deux mois environ) ; les 46 éleveurs « bio » réalisent en moyenne un vaccin par brebis et par an (non compris le vaccin contre la FCO) et ils utilisent des traitements sanitaires naturels.

- pour les productions végétales, la SCOP est constituée quasi exclusivement de céréales (pures ou en mélange) destinées à l'autoconsommation ; la SFP qui représente 84% de la SAU est constituée pour moitié de prairies permanentes et pour moitié de prairies semées de moyenne (voire longue) durée ; les luzernes sont présentes dans 40% des prairies semées de moyenne durée. Pour les 46 exploitations bio, au printemps, 48% de la SFP est pâturée, 15% est « séchée en grange », 32% fanée naturellement et 5% enrubannée ou ensilée. Ils utilisent un peu plus les techniques culturales simplifiées. Le fumier (composté jeune ou non composté) est épandu sur un peu plus de la moitié de la SAU.

Les résultats techniques sont souvent proches de ceux de l'agriculture conventionnelle. Pour les 46 élevages bio, le taux de prolificité est de 139%, la quantité de lait par brebis traite est de 229 litres par an, la quantité de concentrés consommés par brebis et par an est de 162 kg, le chargement est de 0,84 UGB/ha de SFP. Par contre, au niveau économique, le prix du litre de lait bio est nettement supérieur : 1,268 euros contre 0,972 en conventionnel.

Suite au passage au bio, la gestion du système de production a été plus ou moins changée et les changements ont été parfois faciles parfois difficiles (en % des 46 élevages bio) :

22%

9%

15%

63%

45%

73%

58%

37%

33%

18%

27%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Renouvellement

Lutte

Alimentation

Sanitaire

facile

pas de changement

difficile

Les changements sont divers.

Pour le volet sanitaire, ont été cités par les 46 éleveurs un meilleur raisonnement des soins (15 fois), l’utilisation de méthodes préventives (15 fois), utilisation de méthodes alternatives naturelles (11 fois), l’amélioration de l'ambiance en bergerie (8 fois), la mise en quarantaine d'animaux (6 fois).Les changements par rapport à l’alimentation concernent l’achat d’aliments issus du bio (17 fois), l’arrêt de l’ensilage et de l’enrubannage (10 fois), les changements d’espèces fourragères (8 fois), la mise en place du séchage en grange (7 fois), la production de concentrés azotés (6 fois).

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Pour la reproduction, le flushing alimentaire est cité 35 fois, l’utilisation de l’effet bélier 27, les cures d’oligoéléments 12.

32%

72%

61%

70%

4%

5%

7%

64%

28%

34%

23%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Semences

Fertilisation

Adventices

Parasites etravageurs

facilepas de changementdifficile

En productions végétales, les changements sont encore plus nombreux. Par exemple, contre les parasites et ravageurs, les 46 agriculteurs cultivent des espèces en mélange (cité 19 fois), ils choisissent des espèces ou variétés résistantes (13), ils décalent les dates de semis (8).Pour maîtriser les adventices, ils pratiquent le faux semis (cité 33 fois), ils désherbent mécaniquement (29), ils labourent plus fréquemment (29), moins profond (27), ils compostent une partie du fumier (26), ils diversifient leur rotation (23), ils alternent cultures d’hiver et de printemps (19) ou des cultures plus ou moins denses (13)..

La gestion de la fertilisation par le développement des légumineuses est citée 13 fois alors que la part des surfaces des légumineuses n’est pas différente des autres exploitations38 agriculteurs « bio » sur 46 sont satisfaits, 38 inciteraient d'autres agriculteurs à passer au bio. Le principal point positif du passage au bio est : un meilleur respect de l'environnement pour 58% et meilleure valorisation des produits ou meilleur revenu pour 42%.

UNE TYPOLOGIE DES 80 EXPLOITATIONS :

Une analyse plus poussée des résultats à partir des principales questions posées lors de l’enquête nous a permis de regrouper les agriculteurs qui ont répondu de façon à peu près similaire. Ainsi, nous avons obtenu trois groupes appelés groupes A, B et C.

GROUPES A B C Total Ecarts La situation par rapport à la conversion au mode de production biologique différencie les 3 groupes : presque tout le groupe A est en cours de conversion ou en projet, B sont tous certifiés bio, et les ¾ de C ont fini la conversion.Ensuite la taille des exploitations oppose les groupes A et B au groupe C : les exploitations C sont plus petites sur les critères de main d’œuvre, de cheptel ovin lait, de production laitière…Sur le fonctionnement des exploitations, le groupe C s’oppose aux 2 autres : avec une SFP plus élevée en part de la SAU, des systèmes exclusivement foin et pâture, un chargement plus extensif, ils obtiennent des résultats techniques un peu moins bons.Au niveau du prix du lait, la différence s’explique par la valorisation en bio ou non : le groupe A devrait rattraper les autres lorsque leur conversion sera achevée.Enfin le groupe A n’a pas encore du recul par rapport aux difficultés rencontrées lors du passage au bio contrairement aux groupe B et C.

Effectifs 30 22 28 80 *Passage au bio terminé

10% 100% 75% 58% S

SAU 2009 (ha) 136 134 113 128 NSUTH 2.5 2.4 1.7 2.2 Spart GAEC EARL 73% 96% 43% 69% SNbre de brebis traites 459 423 224 367 SLait produit /an (hl) 1168 1130 806 1031 S% SFP / SAU 82% 81% 88% 84% SAvec ensilage ou enrubannage

37% 32% 0% 23% S

UGB / ha SFP 0.97 1.02 0.65 0.87 SBilan fourrager (2008-09) déficitaire

20 % 59% 50% 41% S

Utilisation de vaccins (hors FCO)

70% 54% 21% 49% S

Utilisation de l’IA 50 % 0 % 4 % 20% TProlificité moyenne 152 145 134 144 SLait / brebis / an 254 l 257 l 205 l 238 l SDurée de traite (j/an) 222 j 233 j 206 j 209 j SPrix du lait (€/l) 0.987 1.235 1.233 1.139 SLivraison lait système Confédération

80 % 18 % 71% 60% S

Difficultés / passage bio : alimentation sanitaire reproduction renouvellement

27%10%22%10%

59%41%46%55%

61%11%18%26%

47%15%28%28 %

STTS

S = significatif / NS = non significatif / T=tendance

Hormis l’alimentation (enjeu n°1), ces derniers ne classent pas les difficultés de la même façon : la gestion de la santé, de la reproduction et du renouvellement semble avoir été plus difficile pour presque la moitié du groupe B.

En conclusion, les systèmes de production ovins lait biologiques sont assez proches des systèmes conventionnels tant d'un point de vue fonctionnement que d'un point de vue performances techniques. Ceci est logique car d'une manière générale, les systèmes ovins lait conventionnels sont peu intensifiés. Finalement, le passage au bio n’est pas insurmontable : il faut s'adapter en optimisant un ensemble de techniques dans un souci de prévention.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1

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SOMMAIRE

Introduction générale

1ère Partie Pourquoi s’intéresser aux élevages ovin lait bio et comment répondre à notre étude ?Introduction de cette 1ère partieI Les systèmes ovin lait bio en Aveyron : quelle(s) problématiques ?II Démarche pour répondre à notre problématique 21 Démarche pour collecter des données par enquêtes dont échantillon enquêté. 22 Démarche pour exploiter des données dont analyse multifactorielle.Conclusion de cette 1ère partie et transition vers 2ème partie

2ème Partie Échantillon enquêté : principaux résultats Introduction de cette 2ème partieI Caractéristiques généralesII Le troupeau principal ovin lait 21 Effectifs, renouvellement et durée traite 22 Reproduction 23 Agneaux 24 Alimentation 25 Santé 26 Production laitière et laiterieIII Le système cultural et fourrager 31 Parcellaire et sol 32 Assolement 2008 2009 33 Utilisation de surfaces fourragères 34 Conduite des productions végétalesIV Bilan, attentes, sources d’information et projets Conclusion de cette 2ème partie et transition vers 3ème partie

3ème Partie Principales caractéristiques et spécificités des trois groupes obtenusIntroduction de cette 3ème partieI Caractéristiques généralesII Le troupeau principal ovin lait 21 Effectifs, renouvellement et durée traite 22 Reproduction 23 Agneaux 24 Alimentation 25 Santé 26 Production laitière et laiterie 27 Bilan passage au bio et perspectives concernant troupeau ovin laitIII Le système cultural et fourrager 31 Parcellaire et sol 32 Assolement 2008 2009 33 Utilisation de surfaces fourragères 34 Conduite des productions végétales 35 Bilan passage au bio et perspectives concernant productions végétalesIV Bilan attentesV Tableau récapitulatif des 3 groupes

Conclusion générale

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Introduction générale

Préambule :

Cette étude a été réalisée par 38 étudiants en formation (1ère année de BTSA Productions Animales) durant l’année scolaire 2009-2010 : les données collectées par enquêtes, saisies, traitées et analysées par les apprenants peuvent être entachées d’erreurs malgré les précautions prises par l’équipe pédagogique.

Cette année notre promotion a travaillé sur les ovins lait en agriculture bio en Aveyron.

Nous avons effectué notre étude en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron et l’APABA, association pour la promotion de l’agriculture biologique en Aveyron.Ces deux organismes ont un rôle d’accompagnateurs, ils assurent un appui technique auprès des agriculteurs, ainsi que l’animation de la filière, l’aide à la conversion. Ils se différencient toutefois du fait que la Chambre d’agriculture s’occupe essentiellement des circuits longs, et l’APABA se concentre plus sur les circuits courts.

Pour répondre à leur demande, notre compte rendu d’étude comporte trois parties, dans un premier temps ce rapport justifiera et amènera la problématique ainsi que la démarche mise en œuvre pour répondre à notre étude.Dans un second temps, les résultats obtenus suite aux enquêtes auprès des agriculteurs concernés, et enfin, les principales caractéristiques et spécificités des trois groupes obtenus seront énoncées.

Ce rapport est donc le compte rendu de notre enquête réalisée auprès de 82 agriculteurs aveyronnais en système d’élevage ovin lait biologique au cours de l’année 2009-2010.

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1ère partie : Pourquoi s’intéresser à l’élevage ovin lait en Aveyron en mode de production biologique et comment répondre à cette étude ?

Cette première partie porte donc sur le contexte dans lequel a été réalisée l’étude. Quelles sont les raisons qui ont poussé la Chambre d’Agriculture et l’APABA à nous confier cette étude précise concernant les ovins lait bio en Aveyron ? Mais nous verrons également les différents moyens mis en œuvre pour répondre à la problématique donnée.

1- Problématique.

Afin de présenter la problématique dans son contexte, nous avons décomposé notre travail en deux sous-parties. Nous présenterons donc un premier état des lieux de l’agriculture biologique au niveau national, puis plus précisément au niveau de l’Aveyron.

11- Consommation et production de produits biologiques en France

Avant toute chose, il faut savoir que l’agriculture biologique se définit comme étant une alternative à l’agriculture conventionnelle. Il faut noter cependant que le conventionnel reste encore dominant.L’agriculture biologique prône: - un meilleur respect de l’environnement

- l’optimisation des filières courtes - l’utilisation des ressources renouvelables

On peut donc dire que l’agriculture biologique se base sur une “philosophie” durable.

Du côté des producteurs, on remarque que les agriculteurs sont de plus en plus attirés par le bio avec aujourd’hui deux fois plus d’exploitations certifiés bio qu’en 1999.

Ceci peut être expliqué par le fait que la demande de produits bio par les consommateurs ne cesse d’augmenter.Le marché bio est un marché en plein boom. De nos jours la demande est supérieure à l’offre française malgré une bonne progression de celle-ci ces derniers temps.

Ceci est aidé par une certaine diversification de la gamme de produits bio. A noter que les produits les plus consommés restent les fruits, légumes, et les produits laitiers.

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Les consommateurs sont motivés pour acheter des produits issus de l’agriculture biologique du fait que les pratiques sont plus naturelles, sans pesticides; il y a un meilleur respect de l’environnement , les consommateurs font des efforts pour acheter une meilleure façon de produire, pour avoir des aliments de bonne qualité pour une meilleure santé. En effet, les principes de l’agriculture biologique sont actuellement bien connus des Français.

D’après le rapport 2009 concernant la consommation et l’achat de produits biologiques, publié par l’Agence Bio, actuellement 46% des Français consomment des produits biologiques au moins une fois par mois contre 44% en 2008.Et malgré un contexte économique difficile, le taux de consommateurs-acheteurs qui ont maintenu leurs dépenses en produits biologiques tend à augmenter.

Source: Evaluation de la consommation alimentaire biologique AND-International / Agence Bio 2009

Les 4 grands lieux d’achats de ces produits sont les GMS, les circuits courts avec les ventes directes puis les magasins spécialisés. Ensuite on peut également trouver des produits d’origine biologique chez les artisans, boulangers, bouchers et autres types de productions comme l’auto production.Sur ces lieux de vente, pour 85% des consommateurs, le logo AB est un repère utile pour l’aide à l’achat de produits biologiques.

Toutes ces observations, constations concernent l’agriculture biologique en général, au niveau national. Mais alors, qu’en est-il de cette situation de l’agriculture biologique en Aveyron ?

12- L’agriculture biologique en Aveyron en particulier le lait de brebis.

Tout d’abord, il faut savoir que l’Aveyron est numero 1 des departements de Midi-Pyrénées et troisième au niveau national en terme de surfaces en mode de production bio, avec un total de 21 782 hectares (soit 5% de la SAU départementale) pour plus de 350 exploitations engagées en 2008 (soit 3.5% des exploitations aveyronnaises). Concernant les brebis en mode de production biologique, la région Midi-Pyrenées compte près de 184 exploitations avec un total d’environ 16 768 têtes.Cette production reste effectivement la plus importante en Aveyron, aussi bien en agriculture biologique qu’en conventionnel.En effet, le principal departement de collecte du lait de brebis biologique en France est l’Aveyron. Ce département représente près de 74% de la collecte nationale de lait de brebis en 2008.Face à cette augmentation de production en agriculture biologique, et afin de mieux repondre aux besoins des agriculteurs, cinq grandes laiteries sont presentes sur la région aveyronnaise, et assurent donc la collecte :

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- Triballat, specialisé dans la fabrication de produits frais;- GIE bio lait Pays de Roquefort, groupement de producteurs commercialisant eux mêmes leur lait;- Laiterie Société des Caves qui développe le bio suite aux demandes des GMS;- Laiterie Papillon qui transforme essentiellement le lait en Roquefort;- Laiterie des Bergers du Larzac, avec une majorité de fromages à pâtes pressées.

En terme de volume de lait actuellement transformé et de prévision d’augmentation, nous pouvons obtenir le graphique suivant :

Dans ce graphique, les bergers du Larzac ne transforme en bio actuellement 400 000 litres sur 1.5 millions de litres. Pour toutes les autres laiteries, les chiffres concernent le lait en mode de production biologique. Toutes les laiteries prévoient d’augmenter le lait bio et en particulier le GIE Pays de Roquefort et la Société des Caves.

Les laiteries ont toutes une ambition d’augmenter leur capacité de collecte ou transformation, vu la tendance actuelle de la consommation en bio.Cela motive les agriculteurs aveyronnais en ovins lait pour le passage en bio. Les laiteries sont demandeuses, le prix du lait en bio est plus attractif qu’en conventionnel, les primes de conversion qui leurs aident à franchir plus facilement le pas.

13- Notre problématique.

Cependant, de nombreuses questions restent en suspend, ce qui peut freiner le passage en bio pour certains agriculteurs. Ces craintes touchent tous les domaines de productions de l’exploitation, par exemple la fertilisation azotée des cultures, le maintien de la quantité laitière produite, mais aussi la gestion des fourrages afin de ne pas être déficitaire.Ce sont autant d’interrogations qui sont posées aux organismes d’accompagnement. Ces derniers ne peuvent, en effet pas donner de réponses précises à de telles questions car ils n’ont pas forcement assez de références concernant l’agriculture biologique.

C’est donc dans le but de récolter ces références manquantes que la Chambre d’Agriculture et l’APABA nous ont confié la réalisation de cette étude.

Suite à cette demande, nous avons donc dans un premier temps réalisé un état des lieux des élevages aveyronnais en ovin lait bio ou en conversion.Dans un second temps, nous avons étudié les différents changements, adaptations ou éventuels projets engendrés par ce passage en bio.Ainsi, pour répondre au mieux à cette problématique, nous avons dû mettre en place une démarche rigoureuse de collecte de données, et d’exploitation de celles-ci.

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Collecte de lait bio de brebis en 2008 et perspectives.

2,31,4 1 0,9 1,5

0,7 2,62,5

11,5

00,5

11,5

22,5

33,5

44,5

Triballat GIE paysde

Roquefort

Sociétédes caves

Papillon Bergers dularzac

Prévisionsd'augmentationLitrage en million

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2- Démarche utilisée pour collecter des données par enquêtes.

21- Sensibilisation au contexte de l’étude.

Elle a été réalisée au cours de plusieurs activités clés que l'on peut regrouper dans la réalisation des exposés écrits et oraux, ainsi que dans la journée sur le terrain.

211- Exposés écrits et oraux.

Dans un premier temps, nous avons effectué des recherches documentaires sur l'environnement naturel de l 'Aveyron, les différents systèmes de productions ovin lait, le marché bio et la demande des consommateurs, les circuits de commercialisation et les laiteries. Nous avons aussi parfois rencontrés des techniciens, spécialistes pour affiner nos recherches.Les résultats ont été mis en forme lors d'une restitution orale de chaque groupe puis dans un compte rendu écrit, dans le but de mieux cerner la problématique et pouvoir cibler ses objectifs.

212- Journée terrain.

a) Les différents intervenantsSuite à cette première approche du sujet, deux intervenants nous ont précisé leurs attentes et accompagnés lors de la journée terrain. Il s'agissait de : • Stéphane DOUMAYZEL ingénieur en mission bio de la chambre de l'agriculture de l'Aveyron• Aude DUTAY animatrice à l'APABA (Association pour la Promotion de l'Agriculture Biologique en Aveyron).

b) Les visites de la journéeNous avons visité deux exploitations agricoles différentes :• Un GAEC non familial en production Ovin lait bio intensive sur Ségala (400 brebis pour 49 ha SAU, système fourrager avec enrubannage d’herbe et ensilage maïs irrigué). Il livre le lait en système hors confédération (GIE et TRIBALLAT), il n'est donc pas limité par les volumes produits, et a un prix du lait bio légèrement supérieur à celui du système Confédération.• Une exploitation individuelle en Ovin Lait Bio extensif (400 brebis pour 100 ha en Causse, foin avec séchage en grange). Il livre à la Société des Caves et livre donc au Système Confédération Roquefort. Il est soumis aux références laitières. Puis la laiterie : Coopérative des Bergers du Larzac : • Fondée par 6 agriculteurs en 1981, elle collecte aujourd'hui 18 exploitations (dont de nombreux GAEC) sur une zone s'étendant du Larzac à la zone Roquefort. 22 salariés y transforment le lait bio et conventionnel en une large gamme de fromages. C'est le bio qui tire la fromagerie dont les débuts ont été difficiles.

Cette journée sur le terrain nous a permis d'avoir une autre approche de la problématique dans son contexte réel, d'appréhender les différents éléments entrants dans le fonctionnement de ces systèmes pour éviter les stéréotypes des élevages et de leurs conduites afin d'avoir des ressources suffisantes à l'élaboration du questionnaire de pré-enquête. La visite de la laiterie nous a permis de saisir le fonctionnement et d'avoir un aperçu plus large de la filière (collecte, transformation, …). Ainsi que de découvrir les spécificités liées à la fabrication de produits laitiers biologiques.

22- Démarche de collecte de données.

221- Petite enquête auprès de la classe et cours.

En début d'année, une petite enquête a été réalisée auprès des 38 étudiants de la classe ; il s'agissait d'un questionnaire simple dont le but était de nous permettre, d'acquérir les notions de questions ouvertes / fermées, et de nous entrainer au dépouillement et à l'analyse des résultats, ainsi donc de nous préparer à

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l'élaboration du questionnaire de pré-enquête.Parallèlement, en cours ont été abordées les notions de variables (= questions) et de modalités (= réponses).

222- Phase de pré-enquête.

Après avoir été sensibilisés au contexte de l’étude, nous avons pu mettre en place un questionnaire de pré-enquête qui a été testé sur 12 exploitations : dont 6 exploitations certifiées bio, 4 en conversion, 1 en projet et 1 n'ayant que les terres « converties ».La réalisation des pré-enquêtes et leur dépouillement nous ont permis de mettre en avant les problèmes rencontrés.Les limites majeures retenues sont que le questionnaire est trop peu adapté à la diversité des situations, qu'il y a des questions redondantes dues à un mauvais agencement, des pertes de temps, des imprécisions de réponses (questions trop ouvertes), et des incohérences dans les calculs.Ces limites ont été retenues dans le but de construire un questionnaire final posant le moins de problèmes possibles et répondant au mieux à la problématique.

223- Les enquêtés.

Pour la réalisation de l'enquête, il nous a fallu réactualiser le listing trouvé sur le site internet de l'Agence Bio et complété par un listing de l'APABA.

131 adresses

réactualisation

108 exploitations

89 « certifiés » 19 « projets »

1 non contacté 1 non contacté 8 non disponibles 3 non disponibles 8 refus 2 refus 1 injoignable 1 injoignable

71 « certifiés » enquêtés sur 88 contactés 12 « projets » enquêtés sur 18 contactés

82 enquêtes exploitables (dont une faite par téléphone)

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Ainsi parmi 104 éleveurs contactés :• 10 ont refusés• 11 été indisponibles (période d'agnelage)

Aussi 83 enquêtes ont été réalisées par les 19 binômes sur deux jeudi en décembre 2009. Un questionnaire a été écarté car l'exploitation était en système conventionnel et sans aucun projet de passage en bio. Donc 82 questionnaires ont été considérés comme exploitables et ont été saisis.

224- Phase d’enquête.

Le questionnaire d'enquête a été réalisé sur la base du pré-questionnaire en tenant compte des problèmes précédemment rencontrés, nous avons donc modifié le plan, ajouté des questions sur des points plus techniques, fermé certaines questions en précisant les modalités attendues tout en essayant de contenir le maximum de critères de diversité et en tenant compte des remarques formulées par S. DOUMAYZEL et A. DUTAY.Ainsi moins de problèmes ont été rencontrés.Il ressort tout de même que le questionnaire était trop long (environ 2 heures pour le compléter), que des incohérences persistent (surtout concernant les calculs) et un manque d'ouverture des questions concernant la situation par rapport à la conversion.

Les données des 82 questionnaires saisis ont été enregistrés sous le logiciel de statistique Modalisa pour permettre l'exploitation des données.

Schéma récapitulatif de la démarche utilisée pour collecter les données

Nous allons à présent voir la démarche utilisée pour exploiter les données.

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Sensibilisation au contexte de l'étude Démarche de collecte des données

Problématique

Intervention de l'APABA et CA12

Journée terrain

Meilleur compréhension de l'agriculture en Aveyron, du bio …etc

Sensibilisation aux techniques d'enquêtesPhase de pré-enquête

Phase d'enquête

Exposés sur les thématiques relatives au contexte

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3- Démarche utilisée pour exploiter les données.

Dans cette partie, nous allons expliquer les différentes démarches mises en place afin d’exploiter les données collectées et extraites des questionnaires papier.

31- Démarche globale.

L’exploitation des données vise à extraire des tendances, des moyennes et des pourcentages afin de caractériser la population enquêtée.Dans un second temps cette exploitation passera par l’extension des résultats obtenus au niveau de l’échantillon à l’ensemble de la population.D’une manière pratique, notre démarche est passée par quatre principales étapes :

• La lecture croisée des questionnaires d’enquête• Le dépouillement manuel• L’anonymisation des questionnaires• La saisie informatique

32- La lecture croisée des questionnaires d’enquêtes.

Cette étape se réalise immédiatement après la collecte des données. L’enquêteur va alors procéder à une relecture de son questionnaire et chercher les incohérences entre les différentes données collectées.Par exemple, le total UGB (Unité Gros Bétail) de l’exploitation devra correspondre à la somme des différentes UGB (UGB brebis à la production + UGB agnelles de renouvellement + UGB béliers…).Ce travail sera facilité par la création, dès l’élaboration du questionnaire, de partie sur le questionnaire papier destinée uniquement à l’enquêteur. Ces parties crées pourront servir pour l’exploitation du questionnaire. Bien entendus ce travail est réalisé afin de permettre un gain de temps considérable lors de l’exploitation à proprement parlé des données.En effet, la recherche d’erreur immédiatement après collecte permet une efficacité bien plus importante que si elle réalisée ultérieurement.La seule limite à cette démarche repose sur le sérieux des vérifications.

33- Dépouillement manuel.

Le dépouillement manuel consiste à rassembler l’ensemble des questionnaires papiers (82 questionnaires) et à les analyser un par un.Lors de ce dépouillement, une attention toute particulière sera portée sur les questions ouvertes ou semi-ouvertes. Ceci afin de détecter d’éventuels oublis lors de l’élaboration du questionnaire, notamment pour ce qui est des propositions de réponses (modalités) qui auraient été omises. Cette étape s’ajoute à la précédente toujours dans l’objectif de détecter des incohérences et des erreurs dans la structure du questionnaire d’enquête.Ce travail a permis de détecter et d’écarter des réponses incohérentes, et nécessairement fausses (ce travail peut permettre de détecter des données collectées sur le terrain et qui à priori sont invraisemblables). Ceci entraîne inévitablement des difficultés dans la compréhension et l’analyse pratique des réponses. (Accentué par le nombre élevé d’enquêteurs : 18 groupe d’enquêteurs)Seul bémol, ce travail est long, fastidieux, mais néanmoins nécessaire.

34- L’anonymisation des questionnaires.

Pourquoi avoir entrepris une telle démarche ? Cette démarche a été mise en place afin de garantir une confidentialité aux exploitants enquêtés concernant leurs données personnelles, et technico-économiques. Autre aspect de cette démarche, la volonté affirmée de garantir une véritable discrétion vis-à-vis des enquêtés.

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35- La saisie informatique.Dernière étape dans l’exploitation des données : la saisie informatique effectuée par les enquêteurs sur logiciel informatique.Cette dernière étape, consiste en la saisie de l’ensemble des questionnaires et notamment des données de ces questionnaires. Ceci passe par la saisie des différentes questions qui va permettre au logiciel de regrouper les données par nature.Le principal avantage de cette démarche, va être de pouvoir regrouper sur un seul et même fichier informatique l’ensemble de toutes les données collectées sur terrain.L’autre avantage, conféré par le logiciel informatique (MODALISA ®) est la rapidité de calculs d’analyse statistique. Par exemple, nous retiendrons le calcul de la variance, du coefficient de corrélation linéaire, le calcul du Khi-Deux, qui sont des calculs complexes à réaliser manuellement, d’où la nécessité d’un tel recours à l’outil informatique.

36- Différentes catégories d’analyse statistique.

361- L’analyse à une variable.

Cette analyse statistique correspond à l’analyse d’une variable en particulier. C’est-à-dire simplement l’analyse d’une question avec l’extraction de différents éléments en fonction :

• Variable Qualitative : C’est une question qui demande une réponse unique par exemple : Avez-vous un système de séchage en Grange ?Etant donné qu’une variable qualitative, correspond à une question fermée (c’est-à-dire que les possibilités de réponses sont limitées et prédéterminer) où chaque possibilité de réponses correspond à une modalité, l’analyse d’une variable qualitatives passe donc par l’établissement de résultats avec les différents effectifs correspondants et les fréquences par modalité.Ainsi, les résultats obtenus seront la plupart du temps exprimés en pourcentages.(Ex : 80% des exploitants possèdent un séchage en grange, alors que 20% n’en possèdent pas).

• Variable Quantitative :C’est une question qui demande une réponse élaborée. Exemple : Quel est le nombre d’UGB sur l’exploitation ? Chaque personne enquêtée va pouvoir potentiellement apporter une réponse différente.Dans ce cas on effectue une analyse de la moyenne des données, de la variance, ainsi que de l’écart type (écart par rapport à la moyenne). Egalement pour analyser les résultats obtenus, établir le maximum et le minimum de la population enquêtée. (Ex : une moyenne de 80 UGB, un écart type de 3, un mini de 77 UGB et un maximum de 83 UGB).Il faut savoir également que lors de l’analyse de ce type de variable, on procède souvent à une mise en classe des données collectées. (Ex : Les exploitations qui ont un nombre total d’UGB inférieur à 50 UGB, un nombre total UGB compris entre 60 et 70…) 362- L’analyse à deux variables.

Cette analyse statistique correspond au croisement de deux variables. C'est-à-dire une analyse conjointe de deux variables en simultanée.Exemple : croiser la variable prix du lait par litre et la variable Nom laiterie de livraison. Dans un premier temps et grâce à un test statistique nous pourrons répondre à la question : est-ce que ces deux variables sont liées ? Si oui, alors on peut dire que le prix du lait et la laiterie de livraison sont deux éléments liés.Vu qu’ici on a croisé une Qualitative et une Quantitative on effectuera une analyse de la variance.(Ex : grâce à cette analyse on pourra dire que la laiterie X paye mieux le lait que la laiterie Y)Dans le cas du croisement de deux quantitatives on effectuera une analyse de la corrélation.(Ex : Nombre UGB et Volume Individuel de Référence)Dernier cas, le croisement de deux variables qualitatives où l’on effectuera un test du KHI-DEUX qui permettra d’établir la présence de liens ou non entre deux variables.(Ex : Statut de l’exploitation et Présence d’un revenus extérieur à l’exploitation)

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353- L’analyse multifactorielle et la typologie.

Afin de pouvoir être en mesure d’amener une meilleure clarté des différents résultats obtenus, le logiciel statistique nous offre la possibilité de réaliser une analyse multifactorielle (AFC, analyse factorielle des correspondances), puis de créer une variable dite de typologie.Dans le cadre de notre enquête, cette possibilité nous a permis de regrouper les exploitations en fonction de leur ressemblances et différences. Ainsi ces analyses nous permis d’obtenir trois groupes : A, B, et C.A la suite de cette démarche, il a fallu caractérisé chacun des groupes.

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Ici ce graphique donne une représentation figurée de la typologie.En effet l’axe des abscisses représente les principales différences entre les exploitations.L’axe des ordonnées donne également les différences mais qui ont une importance moindre.Ainsi, sur ce graphe, chaque point représente une exploitation, et deux points représentés l’un proche de l’autre signifie que les exploitations sont sensiblement similaires.

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36- Limites de notre étude.

Nous pouvons retenir quatre principales limites.La première est le nombre important d’enquêteurs avec pour chaque enquêteur une démarche qui lui est propre ainsi qu’une manière de travailler propre.La seconde limite est le temps et l’énergie consacrée à vérifier les données collectées. Cependant l’importance du temps consacré est un gage de qualité.La troisième limite de l’enquête a été la non prise en compte des aspects économiques car cela n’a pas été demandé dans un 1er temps. Ceci est principalement du à la complexité de la tache et le manque de temps matériel pour effectuer une telle analyse.Enfin, ces résultats sont à dire d’éleveurs. Nous avons pris quelques précautions pour vérifier la cohérence globale des résultats.

Bilan de la première partie :

A travers cette première partie nous avons donc pu aborder les trois points suivants :• La justification de la problématique dans son contexte,• Les démarches misent en place pour collecter les données,• Les démarches pour exploiter les données.

La problématique a été motivée par une demande conjointe de l’Association Pour la Promotion de l’Agriculture Biologique en Aveyron (APABA – Association Loi 1901), et la mission Ovin Lait Bio de la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron (CA 12).Ceci dans l’intention d’aider à travers les résultats ci –après, des éleveurs actuellement en filière conventionnelle et qui souhaitent se convertir à l’AB, dans un contexte économique favorable aux produits biologique.

Ainsi à travers le recensement du site internet de l’Agence Biologique Française, et après réactualisation, nous avons extrait une liste de 108 élevages.Sur ces 108 élevages, 71 élevages « certifiés » et 11 élevages « en projet » ont été enquêtés fin novembre.Ainsi 82 questionnaires ont été validés sur terrain grâce au travail de 38 étudiants qui se sont déplacés sur chaque exploitation.

Tout cela afin de mettre en place dans un dernier temps la phase la plus importante d’une enquête statistique : l’exploitation des données.Cette dernière étape permettra l’extraction d’un ensemble de résultats d’analyse.

Ces résultats justement quels sont-ils ?Ce sera l’objet de notre seconde partie du compte rendu.

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2ème partie : Principaux résultats.Dans cette partie de résultats, nous présenterons les statistiques à une et deux variables en ce qui concerne les principaux résultats des exploitations enquêtées. Nous verrons dans un premier temps les caractéristiques générales de ces exploitations, puis plus spécialement le système ovin lait, le système cultural et enfin un bilan de la situation actuelle des exploitations.

1- Caractéristiques générales des exploitations.

Dans un premier temps, nous présenterons les observations générales des 82 exploitations, puis nous ferons des comparaisons entre les exploitations en AB et celles en cours de conversion.

11- Observations générales :

111- Système de production.

Nous allons commencer par les caractéristiques générales des exploitations.Nous avons constaté que la moitié des exploitations est en GAEC, un quart en EARL et le reste correspond en grande partie à des individuelles. En ce qui concerne les UTH, ou Unités de Travail Humain, un tiers des exploitations a deux UTH, un tiers a plus de deux UTH et le reste a moins de deux UTH, la moyenne étant de 2.18 avec une forte variabilité.Nous avons demandé aux agriculteurs dans quelle phase ils pensaient se trouver. Plus de la moitié a répondu en phase de croisière et un tiers en phase de développement.Concernant maintenant le sujet de notre étude, à savoir : les ovins lait en agriculture biologique, 46 sont certifiées bio (élevage et culture), 10 culture en bio, 10 élevage ou culture en conversion, 11 culture en conversion et 5 sont en projet. Pour des raisons statistiques, nous avons regroupé les 36 exploitations qui n’avaient pas élevage et culture en bio et les avons appelées « en cours de conversion ». Parmi toutes les exploitations enquêtées, la plupart sont suivies par l'organisme Ecocert. Concernant le passage au bio, les réponses se sont réparties équitablement entre la motivation philosophique, économique et le respect de l'environnement.

Concernant maintenant les surfaces des exploitations enquêtées, nous avons demandé la localisation de leurs parcelles, la grandeur de leur exploitation et leur projet concernant leurs surfaces.On a constaté qu'un peu moins de la moitié des exploitations se trouve sur les Causses, un tiers sur le Lévézou et le reste se répartit sur le Ségala et les Vallées et Rougiers. Ces résultats sont logiques, car les élevages ovins se concentrent majoritairement sur les Causses et sur le Lévézou.Concernant la taille des exploitations, un tiers sont des « petites » exploitations avec une SAU inférieure à 70 ha, un autre tiers sont des exploitations « moyennes » et le reste est considéré comme de grandes exploitations de SAU supérieure à 140 ha. Il y a donc un nombre sensiblement égal de petites, moyennes et grandes exploitations. La moyenne est de 129 ha SAU et l’écart type 103.Parmi toutes les exploitations, seulement un quart s’est agrandi récemment.

Ensuite vient le système de production. Plus des trois quarts des exploitations sont en mono-production ovin lait. Parmi elles, très peu envisagent de mettre en place une seconde production. Parmi les 46 bio, moins d'un quart avait une autre production que celle des ovins lait avant leur conversion.Concernant les UGB totaux, un peu plus d'un tiers des agriculteurs a entre 20 et 50 UGB sur son exploitation ; un peu plus d'un tiers a plus de 75 UGB. La moyenne est de 69 UGB avec une grande variabilité.

112- Autres activités sur l'exploitation.

Nous avons ensuite demandé aux agriculteurs s'ils avaient ou pas des activités autres que la production sur leur exploitation et très peu ont répondu positivement.Très peu d'agriculteurs prennent des animaux en estive ou mettent des animaux en estive. Très peu d'exploitations vendent leurs productions végétales, transforment leur production ou pratiquent une activité d'agro-tourisme.Enfin, nous avons constaté qu'un peu moins de la moitié des agriculteurs a un revenu extérieur à

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l'exploitation, venant par exemple de la famille.

12- Comparaisons entre la situation des exploitations par rapport au mode de production.

Nous avons ensuite comparé les exploitations en agriculture biologique et celles qui étaient en conversion à travers leur système de production et les activités pratiquées sur l'exploitation.

121- Systèmes de production

Tout d'abord, nous allons parler de la situation par rapport au travail humain, à savoir le statut juridique, la main d'œuvre, … .

46 élevages « bio »

34 élevages « en cours de

conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Statut juridique des exploitations GAEC EARL Individuel

46%26%28%

44%25%31%

45%25%30%

NS

Nombre d’UTH : moyenne (ET) 2,14 (1,02) 2,20 (0,65) 2,18 (0,89) NSMain d’œuvre suffisante oui 70% 65% 66% NSSAU (ha) : moyenne (ET) 126 (102) 130 (108) 129(103) NSRégion naturelle Ségala (Vallées et Rougiers) Causses Lévezou

26%46%28%

22%42%36%

24%44%32%

NS

Agrandissement récent de l’exploitation oui 28% 26% 27% NS S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

Concernant le statut juridique, nous avons observé que celui-ci n'était pas en lien avec le mode de production. En ce qui concerne les GAEC, il y a autant, en pourcentage, d'exploitation en agriculture biologique que d'exploitations en cours de conversion. Ce phénomène s'applique également aux EARL et aux individuelles.

Ensuite, nous avons le nombre d'UTH : là encore les chiffres sont sensiblement les mêmes pour les exploitations en agriculture biologique et celles en cours de conversion.Nous avons aussi demandé aux agriculteurs s'ils pensaient que la main d'œuvre disponible était suffisante ou insuffisante : peu de différences ont été observées.

Notre étude a montré qu'il n'y avait pas de lien entre la situation des exploitations vis à vis du passage au bio et leur localisation géographique. Nous retrouvons donc une même répartition d'élevages en bio et d'élevages en cours de conversion, dans les quatre régions naturelles citées au dessus.Nous nous sommes aussi penchés sur la surface des exploitations. Les résultats obtenus ont montré, une fois de plus, qu'aucun lien significatif ne reliait la SAU à la situation vis à vis du passage au bio. Les exploitations en agriculture biologique ont une SAU à peu près similaire à celle des exploitations en cours de conversion.

En ce qui concerne l’agrandissement récent des exploitations, environ un quart des exploitants en AB ainsi qu'un quart de ceux en cours de conversion ont répondu qu'il avaient effectivement agrandi récemment leur exploitation.

Enfin, nous avons étudié le système de production en ce qui concerne l'élevage.

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46 élevages « bio »

34 élevages « en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Nombre d’UGB totaux : moyenne (ET) 62 (33) 73(34) 69 (36) TMono production ovin lait oui 91% 74% 82% TPart des UGB ovin lait dans total UGB: moyenne (ET) 99% (4%) 95% (11%) 97%(9%) SChangement du système de production suite au passage au bio :Non, rien n’a changé 62%

26 réponses

65%

72 réponses

64% NS ET : écart type ; S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

Tout d'abord, il a fallu savoir combien d'UGB total les exploitations possédaient. Nous avons remarqué que l'écart entre les exploitations en AB et les exploitations en cours de conversion n'était pas important : on peut observer une tendance des exploitations en AB à avoir un peu moins d’UGB totaux en moyenne.

Nous avons ensuite demandé si les agriculteurs avaient ou non un autre élevage sur leur exploitation. Nous avons d'une part constaté qu'il y avait très peu d'agriculteurs ayant plusieurs productions, mais aussi que la différence entre les exploitations en AB et celles en cours de conversion était faible, même si les agriculteurs en cours de conversion ont une légère tendance à avoir une seconde production.Pour ce qui est du nombre de troupeaux, il n'y a pas de différences entre ceux en AB et ceux en cours de conversion. Il est en majorité unique.Finalement, la production ovin lait est soit la seule production de l’exploitation soit la production principale.

Nous avons enfin demandé des précisions sur le système de production et notamment si le passage en bio avait changé leur système de production et nous avons remarqué que la réponse était similaire, que les exploitations soient en AB ou en cours de conversion. Elles n'ont donc rien changé à leur système de production suite au passage au bio.

122-Autres activités sur l'exploitation :

Nous nous sommes également penchés sur les différentes activités sur les exploitations. Nous avons donc demandé aux agriculteurs s'ils avaient une activité autre que la production sur leur exploitation. Les résultats, en pourcentage, ont été les même pour les exploitations en AB et celles en cours de conversion. Un peu moins d'un agriculteur sur dix pratique une activité autre que la production sur son exploitation.

46 élevages « bio »

34 élevages « en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Productions végétales de vente oui 17% 17% 17% NSActivités autres que production oui 9% 9% 9% NSAgrotourisme oui 11% 21% 15% NSTransformation de produits oui 13% 3% 8% NS

NS : non significatif

Parmi les réponses données par les agriculteurs (même si très peu ont une autre activité) les plus représentées sont l'agro-tourisme et la transformation de produits.

En ce qui concerne la vente de productions végétales, un agriculteur sur six vend des productions végétales.

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2- Le troupeau principal ovin lait

9 agriculteurs sur 82 fonctionnent avec deux troupeaux ovin lait. Pour cette partie, nous allons présenter uniquement le troupeau principal.

21- Effectifs, renouvellement, période de traite.

Dans cette partie nous allons comparer les effectifs de brebis et d’agnelles ainsi que les différentes périodes de traite et d’agnelage.

211- période agnelage et durée de traite

La période d’agnelage varie selon les élevages. En effet on observe des agnelages d’aout à avril avec une majeure partie entre octobre et janvier (¾).

46 élevages « bio »

34 élevages « en cours de

conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat test

Durée agnelage (jours) moyenne (ET) 57 (35) 70 (40) 63(37) TDurée traite (jours) moyenne (ET) 220 218 219 (22) NS

ET : écart type ; T : tendance ; NS : non significatif

La durée d’agnelage est plus courte pour les bio , la durée de traite est similaire pour les deux groupes. Ce résultat est surprenant que les élevages bio ne peuvent pas synchroniser les chaleurs avec des hormones.

212-Effectif s et renouvellement Le tableau ci-dessous expose compare les effectifs de brebis et d’agnelles de renouvellement ainsi que un bilan sur la gestion de celui-ci.

46 élevages « bio »

34 élevages « en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Effectif brebis à la traite : moyenne (ET) 353 386 369 (163) NSAgnelles renouvellement : moyenne (ET) 99 (58) 111 (52) 106 (55) TAgnelles auto-renouvellement : moyenne (ET) 83 (60) 106 (57) 95(59) TAgnelles achetées en conventionnel : moyenne (ET) 15 (43) 6 (16) 11(34) TGestion du renouvellement suite au passage en bio :-Plus facile-Plus difficile-Non concerné

25 (54%)17 (37%)4 (9%)

6 (19%)5 (16%)21 (66%)

31 (38%)22 (27%)29 (35%)

S

ET : écart type ; S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

On constate que le nombre moyen de brebis à la traite est similaire pour les élevages « bio » et « en conversion. Les élevages « bio » ont légèrement moins d’agnelles de renouvellement que les autres élevages, par contre ils achètent plus d’agnelles en conventionnel. (Le cahier des charges « bio » autorisant l’achat d’agnelles en conventionnel ce qui permet de maintenir la génétique du troupeau).La proportion d’agnelles d’auto renouvellement pour les exploitations en cours de conversion est supérieure à celle des élevages biologiques (97% contre 85%).On note également qu’il n’y a aucune agnelle achetée en biologique dans les 82 élevages enquêtés.Pour conclure, au niveau de la gestion du renouvellement, plus de la moitié des « bio » l’a trouvé plus facile.Le taux de renouvellement est de l’ordre de 27% que les élevages soient en bio ou en cours de conversion.

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22- Reproduction.Dans cette partie nous comparerons les différents modes et résultats de reproduction.

221- Mode de reproduction

46 élevages « bio »

34 élevages « en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Nombre brebis/bélier : - Moyenne - ET

3414

4320

3817

S

Utilisation IA (oui) 0 (0 %) 16 (47%) 18 (22%) SAnnée arrêt IA <2005 26 (26/31 = 84%) 1 (1/25 = 4%) 27 (27/56 = 45%) S

ET : écart type ; S : significatif Dans ce tableau on observe un nombre de brebis par bélier plus faible pour les élevages « bio » car ils ne peuvent pas utiliser l’insémination artificielle.

222 - Traitements spécifiques et moyens de groupage des chaleurs pour la lutte

46 élevages « bio »

34 élevages »en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Moyen naturel de groupage des chaleurs 34 (74%) 27 (75%) 59 (75%) NSTraitements spécifiques pour la lutte (oui) 18 (39%) 10 (29%) 29 (35%) NS

NS : non significatifComme vu précédemment, les élevages « bio » doivent trouver d’autres alternatives pour grouper les chaleurs. De ce fait, les ¾ des agriculteurs interrogés utilisent des moyens de groupages naturels. Le plus utilisé est le flushing (suralimentation énergétique) pour ¾ avec une durée moyenne de 4 à 5 semaines. Vient ensuite l’effet bélier pour ½ des exploitations. 1 exploitant sur les 82 enquêtés utilise les traitements lumineux pour regrouper les chaleurs.Pour la lutte 1/3 des agriculteurs utilise des traitements spécifiques. On trouve le plus souvent les cures d’oligoéléments (1/4 des exploitations). Par contre l’aromathérapie et l’homéopathie ne sont que peu utilisées.Il n’y a pas de différences d’utilisation de traitement spécifique et de groupage naturel des chaleurs entre les 46 élevages AB et les 34 en cours de conversion.

223-Bilan du passage en « bio »

46 élevages « bio »

34 élevages »en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Gestion de la lutte : - plus facile - plus difficile - pas de changement - non concerné

45 réponses :10 (22%)15 (33%)19 (43%)1 (2%)

27 réponses :2 (7%)

5 (19%)8 (30%)12 (44%)

73 réponses :12 (17%)20 (28%)27 (37%)14 (19%)

T

Perspectives d’évolution lutte (oui) 10 (22%) 17 (50%) 29 (35%) S

La gestion de la lutte est sans changement pour plus 1/3 des exploitations enquêtés. Pour le reste les avis sont partagés.Au niveau des perspectives d’évolution pour la lutte, ce sont surtout les élevages en cours de conversion qui en ont car ils devront arrêter les traitements hormonaux.

224-Résultats de reproduction

Pour avoir accès à un bilan technique les agriculteurs doivent soit avoir un contrôle laitier simplifié soit un suivie technique. Sur 82 éleveurs interrogés 70 en ont un. Leur organisme de suivie est pour plus de la moitié UNOTEC et pour 12/3 la confédération de roquefort. Nous avons ensuite demandé leurs résultats techniques par rapport à la campagne 2008. Ces résultats nous ont permit de dresser le tableau suivant :

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46 élevages « bio »

34 élevages »en cours de

conversion »

82 élevages enquêtés

Résultat du test

Nombre d’agneaux élevés moyenne (ET) 483 (265) 549 (251) 516 (257) NSNombre d’agneaux élevés par brebis présentes : moyenne (ET) 1,22 (0.24) 1,34 (0,19) 1,27 (0,22) STaux de mise bas (%) moyenne (ET) 92 (5) 92 (6) 92 (5) NSTaux de prolificité (%) moyenne (ET) 139 (18) 151 (21) 144 (20) STaux de mortalité (%) moyenne (ET) 10 (5) 10 (7) 10 (6) SEvolution globale des résultats de reproduction (%) : - Baisse - Maintien, augmentation - Non concerné

40 réponses

13 (32%)21 (53%)6 (15%)

30 réponses

3 (10%)7 (23%)20 (67%)

72 réponses

16 (22%)28 (39%)28 (39%)

S

ET : écart type ; S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

Tout d’abord nous avons le nombre d’agneaux élevés qui est naturellement supérieur pour les agriculteurs en conversion car ils ont plus de brebis. Ensuite le taux de mise bas ou fertilité (nombre de brebis ayant mis bas / nombre de brebis mises à la reproduction) est le même pour les deux types d’élevages avec une faible variabilité. Le taux de mortalité (rapport entre nombre d’agneaux morts et nombre d’agneaux nés) est identique pour les deux groupes seulement il y a une variabilité plus élevée pour les élevages en cours de conversion (70% de la moyenne) : résultats surprenants car les élevages « bio » utilisent moins d’antibiotiques et autres produits vétérinaires que ceux en conversion.Une cause de cette forte variabilité peut être le vaccin contre la FCO qui a tué beaucoup d’agneaux à la naissance. Pour le taux de prolificité (nombre d’agneaux nés / nombre de brebis ayant mis bas) il est plus faible pour les « bio » d’environ 10%. Cela peut provenir de la génétique, l’arrêt de synchronisation hormonale des chaleurs ne permettant plus de sélectionner les semences pour certains critères. De plus, on observe le même résultat pour le nombre d’agneaux élevés par brebis présentes. Le nombre d’agneaux élevés étant directement lié à la prolificité.Enfin, au niveau de l’évolution des résultats de reproduction, la moitié des agriculteurs déjà en bio a vu leur résultats se maintenir voire augmenter alors que ceux qui sont en cours de conversion ne sont pas concernés pour la majorité.

23-Agneaux:

Nous allons vous présenter le volet agneau en deux parties. En première partie tout ce qui est relatif à la vente des agneaux et leur valorisation et en deuxième partie les changements relatifs à cette vente au niveau des agriculteurs.

231-La gestion des agneaux: Agneaux élevés par brebis présente1,26 agneau/brebis

Vendus à 1 mois 95 Agnelles Engraissés 3 mois (35Kg)400 agneaux d'auto-renouvellement 15 Agneaux

Il y a en moyenne 1,26 agneaux par brebis présente. La quasi totalité d'entre eux est vendue à l'âge d'un mois en filière conventionnelle.1/5 servent d'auto-renouvellement et finalement très peu d'entre eux sont valorisés en filière biologique à l'engraissement. Ceci est logique car à ce jour il n’esiste pas de filière organisée de

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25%

75%

95%

5%� En cours de conversion

� En biologique

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valorisation de viande ovine en bio.232- Changement concernant la gestion des agneaux:

Y a t' il eu des changements concernant la vente des agneaux suite au passage en biologique ?

/ aux 46 élevages biologiques.

On constate que 2/3 d'entre eux n'ont pas changé leur système de vente puisque nous avons vu que très peu d'agneaux peuvent réellement être valorisés en biologique. Les agriculteurs continuent donc à vendre en filière conventionnelle. Les agriculteurs qui ne vendent pas en bio leurs agneaux ne sont pas concernés ou n'ont eu aucun changement.

24- Alimentation Nous allons vous présenter le volet alimentation en 5 sous parties, en première partie les différentes quantités d'aliments distribuées par brebis, ensuite les différents systèmes de pâturage puis les changements concernant l'alimentation suite au passage en AB, en quatrième partie les difficultés rencontrées au niveau de la gestion de l'alimentation et pour finir les projets d'adaptation concernant l'alimentation.

241-Quantité d'aliments concentrés distribuée par brebis et par jour le 1ier mois de traite et au mois de mai

34 en cours de conversion

46 biologiques

En début de traite 702 g/j

En mai

432 g/j

En début de traite 525 g/j

En mai

322 g/j

Quantité d'aliments

concentrés à l'auge / brebis

Proportion de céréale % 55,6 60 60 67,7

Proportion de correcteur azoté % 44,4 40 40 32,3

TOTAL (g/j) 701,5 431,6 525 322,5

Quantité de fourrage grossier à l'auge / brebis (Kg de MS) 1,24 1,09

La quantité d'aliments concentrés distribuée par brebis est plus importante en début de traite qu'au mois de mai, la production laitière par brebis est également plus importante et ne varie pas en fonction de la situation par rapport à l’agriculture biologique, même si les agriculteurs en cours de conversion utilisent plus de concentrés dans leurs aliments. De plus la proportion de céréales est plus importante en mai car les brebis pâ-turent et leur alimentation au pâturage est plus riche en azote. S'ajoute au pâturage une quantité de fourrage grossier distribuée à l'auge par brebis de 1,2 kg de matière sèche ce qui représente un peu plus de la moitié de la ration journalière. Cependant les agriculteurs en conversion utilisent plus de concentrés que les agricul-teurs certifiés biologiques et la quantité de fourrage grossier est un peu plus importante. 242- Les différents systèmes de pâturage.

46%

6%20%

18%10%

"Vra i" tournant

Tournant 2 ou 3parcelles

Rationné

Gardiennnage

Libre

Il existe une multitude de systèmes de pâturage mais le plus utilisé est le système tournant à 4 parcelles et plus, ce qui représente un vrai système tournant. Globalement il n'y a pas de différence entre les 46 biologiques et les 34 en conversion. Cependant, on note que les 46 en biologiques utilisent plus le système tournant avec 4 parcelles et moins le système rationné. Le système tournant est le plus utilisé car il favorise la production laitière au pâturage.

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Oui0%

20%

40% 30%

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243- Changements concernant l'alimentation.

Y a t' il eu des changements concernant l'alimentation suite au passage au biologique ?

Presque la moitié des agriculteurs certifiés en biologique ont eux un changement suite au passage au biologique. Ce changement concerne surtout l'achat d'aliments biologiques puis l'arrêt de l'ensilage ou l'enrubannage car certaines laiteries donnent désormais un malus aux agriculteurs qui donnent de l'ensilage à leurs brebis. Ensuite concernant le changement d'espèces fourragères, les éleveurs vont préférer des espèces qui ont le moins besoins d'intrants et plus résistantes aux maladies et ravageurs. Puis enfin vient le séchage en grange pour les agriculteurs qui ont le plus de « moyens ». L'utilisation de concentré riche en azote vient en dernier. Les agriculteurs en conversion ont eu également quelques changements qui concernent surtout l'arrêt de l'ensilage, ils commencent à anticiper leur future conversion.244- Facilités et difficultés au niveau de la gestion de l'alimentation suite au passage en biologique. Le passage en biologique a t-il rendu plus facile ou moins facile la gestion de l'alimentation? Et aujourd'hui ont-ils encore des difficultés au niveau de l’alimentation ?

Pour les 34 en cours de

conversion

Pour les 46 en biologique

Pour les 82

Un peu moins de 3/4 des agriculteurs certifiés biologiques n'ont pas eu de changements suite au passage au biologique. De même un peu moins de 1/3 des agriculteurs en convention-nel n'ont pas eu de changements ce qui paraît normal puisqu'ils n'ont pas commencer leur conversion.61% des exploitations en biologique disent avoir encore des difficultés au niveau de l'alimentation car il en est ressorti que les agriculteurs ne sont pas autonomes en fourrage. Ils sont donc obligés de compenser par des achats ce qui représente une charge en plus. Les exploitations non converties connaissent également quelques difficultés

Oui facile 12 % 9 % 10 %

Non difficile 17 % 18 % 17 %

Pas de chan-gement

29 % 69 % 54 %

Encore des difficultés aujourd'hui

29 % 61 % 48 %

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Oui Non0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

46% 48%

16%19%

Pour les 46 biologiqueLes 34 conven-tionnels

Changement de système de pâturage

Concentré riche en azote

Séchage en grange

Changement d'espèce fourragère

Arrêt ensilage ou enrubannage

Aliment bio

0%20%

40%60%

80%100%

10%

29%

33%

38%

48%

81%

0%

33%

33%

50%

17%

50%

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245- Projets d'adaptation et d'évolution.

Y a t' il des projets d'adaptation ou d'évolution concernant l'alimentation ?

Seulement ¼ a un projet d'adaptation, ils recherchent surtout l'autonomie fourragère ou la modification de la gestion du pâturage pour optimiser la gestion de l'alimentation et diminuer les coûts sur les achats d'aliments et de fourrages. Les agriculteurs en conventionnel connaissent moins de changements mais recherchent tout de même une autonomie protéique et fourragère. Ces dernières sont plus faciles à satisfaire en conventionnel qu'en système biologique.En conclusion, la gestion de la vente des agneaux est relativement facile même si les agneaux sont très peu valorisés en biologique. La gestion de l'alimentation est un peu plus complexe, et les agriculteurs connaissent quelques difficultés, c'est pour cela que certain mettent en place des projet d'adaptation et d'évolution. La partie qui suit traite du volet santé concernant les animaux.

25- Santé.

Après avoir développé la partie alimentation, nous allons développer le volet santé du troupeau ovin lait. Dans un premier temps, nous chercherons à comprendre pour quelles raisons la moitié des élevages ont des problèmes sanitaires. Ensuite nous verrons les comportements différents qu’ont les élevages en AB et ceux en conventionnel face à la vaccination et à l’utilisation des antibiotiques. Puis, nous parlerons des traitements chimiques antiparasitaires. De plus, la lutte contre les mouches étant un problème important, nous verrons quelles sont solutions sont mises en place pour y remédier. Également, on constate que des exploitations ont recours aux traitements sanitaires naturels. Enfin, nous verrons quels ont été les changements et quels seront les projets au niveau du plan sanitaire suite au passage en bio.

25- 1) Les problèmes sanitaires.

Un éleveur sur deux dit avoir des problèmes sanitaires. Pour les 43 élevages ayant des problèmes de santé des animaux, lorsque nous les classons par ordre d’importance décroissante, viennent d’abord les mammites (18%), puis les problèmes respiratoires (9%), les diarrhées (6%), les boiteries (5%) et les parasites (4%).

• Les mammites sont le principal problème des systèmes laitiers (elles représentent 18% des exploitations agricoles), que ce soient des ovins, bovins, caprins…les mammites sont le résultat de plusieurs facteurs. On peut différencier les mammites en lactation et les mammites en tarissement. 58% des traitements antibiotiques réalisés concernent les mammites en lactation et 24 % en tarissement. On remarque que les antibiotiques sont surtout utilisés pour soigner les mammites en lactation. Que se soit en AB ou en conventionnel, les mammites étant récidivistes, difficiles à soigner et pouvant entraîner la mort de l’animal, l’utilisation d’antibiotiques est souvent inévitable. Sinon, les élevages certifiés AB n’ont droit qu’à 3 traitements antibiotiques par animal et par an. C’est pourquoi ils utilisent en général moins d’antibiotiques que les exploitations en conversion.

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Oui Non0%

10%20%30%40%50%60%70%80%

24%

76%

47%53%

Pour les 46 bio-logiqueLes 34 conven-tionnels

Autonomie fourragère

Évolution gestion pâturage

Arrêt ensilage ou enrubannage

Autonomie protéique

0%10%20%30%40%50%60%70%

58%

33%

17%

8%

56%

19%

38%

63%

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• Les problèmes respiratoires sont souvent dus à une mauvaise ambiance de la bergerie (mauvaise aération et ventilation, gros chargement des bâtiments en brebis…), ils représentent 9% des exploitations agricoles.

• Les diarrhées sont dues à une consommation de lait trop importante pour les agneaux, tandis que pour les brebis une alimentation trop riche et /ou à un changement d’alimentation (mise à l’herbe). Elles peuvent aussi être dues à des parasites (coccidies…), ou à des infections. 6% des exploitations agricoles connaissent des problèmes de diarrhées.

• Les boiteries peuvent être dues à un mauvais entretien des pieds, et aux sols caillouteux typiques des Causses. Elles représentent 5% des exploitations agricoles.

Nous ne constatons pas de différences entre les exploitations en AB et celles en conversion au niveau des principaux problèmes sanitaires.

25-2) Vaccination et utilisation d’antibiotiques.

La moitié des exploitations agricoles a recours à la vaccination comme méthode préventive.

élevage et culture en bio en cours de réalisation 82 élevages

Recours vaccination hors FCO 32,6% 70,6% 48,8%

Test significatifParmi cette moitié, 1/3 des exploitations est en AB, alors que plus des 2/3 sont en conversion.

Ceci étant considéré hors vaccin de la FCO car celui-ci est obligatoire quelque soit le mode de production.

On constate que les 46 exploitations certifiées AB utilisent moins de vaccins que la totalité des élevages. Ceci s’explique par une philosophie différente sur la prévention des maladies. En effet, les éleveurs en AB sont généralement pour les défenses naturelles de l’organisme et sont contre les moyens de prévention artificiels.

Nous remarquons que les 34 EA en conversion utilisent près du double de vaccins par rapport aux 46 EA bios.

25-3) Les traitements antiparasitaires.

La quasi-totalité des élevages utilisent des traitements chimiques antiparasitaires qu’ils soient en bio ou en cours de conversion.

46 en bio 34 en conversion 82 EAUtilisation de traitements chimiques antiparasi-

taires contre les œstres 59% 87% 70%

Les traitements antiparasitaires sont majoritairement utilisés contre les strongles et minoritairement utilisés contre les coccidies, pour l’ensemble des élevages. Nous constatons que les élevages en AB ne se différencient des élevages en conversion et en conventionnel que sur un type de lutte : ils utilisent beaucoup moins de traitements antiparasitaires contre les œstres. Ils ne se différencient pas sur les autres (sur douves, strongles, coccidies, taenias…)

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25-4) Lutte contre les mouches.

Près des 2/3 des exploitations agricoles utilisent la lutte biologique pour lutter contre les mouches.On remarque également que la lutte mixte est utilisée de façon non négligeable. Une infime partie seulement, n’utilise que la lutte chimique.Contre les mouches, les moyens de lutte les plus utilisés par les éleveurs sont le curage fréquent et les bandes adhésives.Nous avons constaté que les élevages certifiés en AB utilisent plus de bandes adhésives que les élevages en cours de conversion. Cependant les élevages en AB ont beaucoup moins recours aux pratiques de désinfection.

Fréquence d’utilisation (en % sur 82)

25-5) Les traitements sanitaires naturels

Plus de la moitié des exploitations utilise des traitements naturels. Tous les traitements sanitaires naturels sont utilisés à peu près à part égale. Les huiles essentielles sont les plus utilisées.Cependant, nous pouvons affirmer que les élevages en AB (72% d’entre eux) utilisent beaucoup plus les traitements naturels que les élevages en conversion (50%).Les élevages « bio » font beaucoup plus que les autres usages de l’huile de foie de morue.

25-6) Changements et projets suite au passage en bio

Sur les 46 exploitations certifiées en AB, un peu plus de la moitié n’ont pas eu de changements dans la gestion des maladies suite à leur passage en bio. Un peu plus d’un quart trouvé cette gestion plus difficile. 16% restant ont trouvé cette gestion plus facile. Ceci peut s’expliquer par le fait que ces exploitations avaient peut être déjà des pratiques sanitaires déjà proches du bio avant leur conversion.

Un peu moins de la moitié des élevages « bio » a changé de plan sanitaire suite au passage en bio. Les 2/3 d’entre eux ont privilégié un meilleur raisonnement des soins et le développement de méthodes préventives.

Plus de la moitié des exploitations agricoles a un projet sanitaire. Ceux-ci veulent développer à part égale des méthodes préventives, des méthodes naturelles, une meilleure ambiance de la bergerie et un meilleur raisonnement des soins.

Bilan de la gestion de la santé du troupeau :

Lors de l’étude du volet santé du troupeau ovin lait, diverses différences ont été perçues entre élevages en conversion et les élevages en AB. En effet, celles-ci se sont retrouvées au niveau de la vaccination, des traitements chimiques antiparasitaires contre les œstres, de la lutte contre les mouches, des

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traitements sanitaires naturels ainsi que sur les changements et projets du plan sanitaire suite au passage en bio.

Nous constatons que les EA ont eu recours à des changements plus ou moins faciles de leur système de santé suite au passage au bio. Les changements les plus importants ont été au niveau du raisonnement des soins, la mise en place de méthodes préventives et enfin l’utilisation de méthodes alternatives naturelles.

26- Production laitière et laiterie.

261- Laiterie.

Livraison système Confédération Roquefort

30%

13%

57%

77%

5%

18%

51%

10%

39%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

46 bio 34 en conversion Total "80"

nonen partieoui

En ce qui concerne les troupeaux ovins lait et les productions laitières en agriculture biologique, nous remarquons que la moitié des exploitants est hors système confédération.A l’inverse les éleveurs conventionnels se situent majoritairement en système Confédération Roquefort.

Nom de laiterie de livraison en fonction de la situation parv rapport au bio. Destination du lait 46 « bio » 34 « en cours de

conversion » 82

exploitationsRésultats

test

Papillon 20% 9% 15%

Société des Caves 13% 56% 33% Tendance

Triballat 13% 6% 10%

Berger du Larzac 11% 6% 9%

GIE 28% 6% 18%

Deux laiteries 9% 6% 7%

Pas de laiterie, transformation totale 4% 2%

Une laiterie et transformation 3% 1%

Autres laiteries : Fromagerie de la Lemance ; Gabriel Coulet

2% 9% 5%

Pour ce qui est du volume livré, la tendance est logiquement la même puisque 52 % du volume de lait biologique produit est livré hors système confédération. A l’inverse et comme vu précédemment les éleveurs conventionnels livrent en filière conventionnelle.Ceci peut s’expliquer par le fait que le système confédération a valorisé tardivement les produits biologiques. De nombreux éleveurs ont changé de alitrtie en passant au bio (cf suite de ce compte-rendu).

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Par ordre d’importance décroissante, Société des Caves se situe en tête avec la plus part de ses exploitants qui sont en cours de conversion (plus de la moitié). La deuxième laiterie (GIE Pays Roquefort) où à l’inverse, , nous notons que les agriculteurs sont essentiellement des agriculteurs en AB. La troisième laiterie ou une grande partie des agriculteurs livre est Papillon, où 1/4 des agriculteurs qui livrent sont en AB.Contrairement aux agriculteurs en conventionnel qui livrent majoritairement à Sociétés des Caves, les agriculteurs en AB ont deux laiteries où ils livrent majoritairement leur lait sont GIE pays Roquefort et Papillon où les prix du lait sont plus avantageux pour les agriculteurs.

262- Production laitière.

Caractéristiques laitières en fonction du statut

46 « bio » Ecart-type

34 « en cours de conversion »

Ecart-type

82 élevages

Ecart-type

Test

Durée de traite/an (jours) 223 27 220 24 222 26 NS

Quantité de lait (l) /brebis/jour en début de traite

2,24 0,67 2,47 0,4 2,34 0,58 T

Quantité (l) de lait/brebis/an 229 50 249 37 238 46 S

Taux protéique (g/l) 54,4 2,7 54,3 2,7 54,3 2,7 NS

Taux butyreux (g/l) 72,2 3,9 72,7 3,6 72,5 3,7 NS

Quantité de concentré/brebis/an (kg)

162 81 160 75 161 77 T

S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

Les brebis produisent une moyenne de 237 litres de lait par an sur une durée de traite de 222 jours, avec un litrage par brebis de 2,4 litres en début de traite. Les résultats zootechniques des élevages AB sont assez proches des résultats des élevages en cours de conversion c’est à dire des conventionnels.

On remarque un écart-type assez fort concernant la quantité de concentré distribué en kilogrammes/ brebis; en moyenne c’est près de 162 kg de concentrés par brebis et par an distribué, avec un écart-types de 77. Cela peut s’expliquer par les fortes variations en terme de politique d’alimentation des troupeaux. Nous remarquons qu'il y a une très forte dispertion autour de la moyenne.

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33 43 63 73 83 93 113 133 153 173 193 213 233 253 273 293 313 400

3

2 2

1 1

2 2

5

3

5

4

5

1

7

5

2

4

3

2 2

1 1

3

3

Moyenne=161,333 Ecart-type=77,521

V2148 Quantité concentrés distribués/brebis/an (kg)

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263- Prix du lait.

46 « bio » 34 « en cours de conversion »

82élevages

Test

Prix du litre moyenne 1,27 0,97 1,13 Sde lait écart-type 0,13 0,17 0,21Évolution passée du augmentation 82% 25% 55% Sprix du lait diminution 9% 28% 17%Changement de laiterie en passant au bio

oui 39% 18% 29% NS

S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

Pour les Agriculteurs Bio le prix du lait moyen est de 1,27 €/litre et pour les agriculteurs en cours de conversion il est de 0,972 €/litre ce qui fait un écart de 0,30cents € entre les différents modes de production, le fait aussi qu’il y ait un faible écart type démontre qu’il n’y a pas une grande différence du prix du lait dans chaque laiteries, on observe donc que les prix du litre de lait AB est plus élevé.

Ceci s’explique par le fait que 40% des agriculteurs en AB ont changé de laiterie lors de leur conversion. Ceci a provoqué une augmentation du prix du lait et donc de fait une évolution du prix du lait. A l’inverse, les agriculteurs en cours de conversion n’ont ressenti aucune variation du prix du lait. Le prix du lait a aussi une influence sur le revenu agricole, pour le bio les 2/3 des exploitations ont ressenti une augmentation de revenus et le tiers restant n’ont rien ressenti. Pour les agriculteurs en cours de conversion ils ne se sentent pas concerné du fait qu’ils ne soient pas encore passé en bio.

Le volume du lait suite au passage en bio par brebis n’a pas eu d’évolution concernant 50% de exploitation bio et un tiers on ressenti une baisse. Pour les agriculteurs en cours de conversion, ils n’ont ressenti aucun changement du fait qu’ils ne soient pas encore AB.

Changements après passage en bio

46 « bio » 34 « en cours de conversion »

82 élevages Test

Qualité du lait Pas de changement 67 % 100 % 80 % TQuantité du lait Pas de changement 78 % 100 % 88 % TRevenu augmentation 65 % 0 % 38 % Sexploitation non concerné 35 % 100 % 62 %

S : significatif ; T : tendance ; NS : non significatif

Concernant la qualité et la quantité du lait suite au passage en bio, en moyenne les ¾ des exploitations n’ont pas eu d’évolution. Pour les agriculteurs en cours de conversion ils n’ont ressenti aucun changement du fait qu’ils ne soient pas encore AB donc non concerné.

En prévision 1/10éme des exploitations en AB envisage de changer de laiterie et pour celles qui sont en cours de conversion 1/3 envisage de changer de laiterie du fait d’une meilleure valorisation du lait.

Après le troupeau ovin lait et la production laiterie nous allons passer au système cultural et fourrager.

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3- Le système cultural et fourrager

Les systèmes ovins laits aveyronnais sont situés sur quatre principales régions naturelles. Nous nous sommes donc intéressés dans cette partie, au système de culture et fourrager des exploitations situées dans ces ré-gions.

31- Parcellaire et sol.

Pour les 82 enquêtés, 2/3 de la SAU est située su Causses, ¼ sur Lévézou et le et le reste sur Ségala, Lévezou et Rougier. Cette répartition s’explique car la majorité des exploitations ovins lait et des surfaces sont situées en Causses et Lévezou car c’est le bassin historique du rayon de ROQUEFORT.Répartition des sites : 70% des exploitations ont leurs terres plutôt regroupées.

32- Assolement 2008-09.

21

108

Utilisation de la SAU en hectares

SCOP

SFP

38

52

99

Utilisation de la SFP en hectaresPrairies permanentesPrairies semées moy. duréePrairies semées courte duréePrairies emées long. durée

8

7

42

Utilisation de la SCOP en hectaresCéréales pures

Mélange

Mélange protéagineux céréalesAutres : colza, pomme de terre…

Nous avons constaté que sur en moyenne 129 Ha de SAU avec une très forte variabilité autour de la moyenne (écart type de 103 ha), la répartition est de 4/5 pour la SFP contre 1/5 de SCOP. Cette répartition SFP / SCOP est comparable à l’ensemble des exploitations aveyronnaises.

Nous avons ensuite étudié qu’elles étaient les principales utilisations de la SFP. Nous avons ainsi constaté que les principales surfaces sont utilisées pour moitié en prairies semées de moyenne durée comme la luzerne et pour moins de l’autre moitié en prairies permanentes. Cela s’explique par le fait que le mode d’alimentation le plus représenté en agriculture biologique est le pâturage.

La SCOP quant à elle est en grande partie utilisée pour la culture de céréales pures (38%) et en mélange (33%). Cela leur permet ainsi une production suffisante de grain et de paille l’élevage, 20 % étant vendu en moyenne.

Y a-t-il une différence entre les exploitations certifiées et celles en cours de conversion ?Assolement Certifiés 46 En conversion (en projet exclus) 34SFP moyenne. Ecart type

10996

111102

SCOP moyenne. Ecart-type

1717

1812

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On peut voir que les exploitations certifiées et en conversion ont une SFP similaire (=110 ha).Mais on constate une variabilité énorme entre elles avec des écarts types presque égaux à la moyenne. Ensuite la SCOP est de taille identique : 17ha. On ne constate aucun changement entre la SFP et la SCOP suivant les exploitations : certifiées et celles en cours de conversion.

Chargement UGB / ha SFP 46 élevages « bio » 34 élevages « en cours de conversion »

82 élevages enquêtés

Ségala 1.49 1.32 1.41 Causses 0.54 0.56 0.55 Lévézou 1.11 1.20 1.14 Rougiers, Vallées 0.72 0.69 0.70Global Tests significatifs

0.84 0.91 0.88

Globalement, les chargements sont extensifs. Ils sont plus faibles pour les élevages en AB. Concernant les régions du Ségala, Rougiers et Vallées, très peu d’exploitations sont concernées, il faut relativiser ces résultats.

33- Utilisation des surfaces fourragères.

Utilisation de la surface fourragère selon les saisons (ha).

2,90 0

3,60,3 0,7

7,34 ,8

1 ,7

30,4

21,9

7

41,4

61,2

80,7

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

prin tem ps été autom ne

Ens ilée

Enrubannée

Séchée en grange

FanéePaturée

Nous avons fait l’étude des différents usages des surfaces en fonction des saisons. On remarque que les terres sont soit pâturées soit fanées essentiellement au cours des saisons. Seuls très peu sont ensilées et enrubannées car la majorité des laiteries interdit ces pratiques comme Société, Papillon et Berger du Larzac.Le printemps, période de pousse importante de l’herbe permet de réaliser des stocks. Au printemps les parcours dont la pousse de l’herbe est généralement plus tardive ne sont pas utilisés, ils intègrent la SFP l’été et l’automne pour la pâturage.

Finalement, l’utilisation de la SFP selon les saisons n’est pas différente selon la situation des élevages par rapport au bio.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 27

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Bilan fourrager et chargement

En Biologique 46 En Conversion et projet 36Excédentaire voire équilibré 48 % 74 %

Déficitaire 52 % 26 %Chargement en UGB / ha

(écart type)0.84

(0.48)0.91

(0.47)

On constate une différence au niveau du bilan fourrager entre les exploitations certifiées en biologique et les exploitations en conversion ou en projet. En effet, les ¾ des exploitations en conversion sont justes en fourrages ou légèrement excédentaires, alors que les exploitations certifiées sont pour moitié déficitaire et pour moitié équilibrées. Ce constat nous paraît préoccupant puisque des systèmes biologiques recherchent une autonomie fourragère. La campagne 2008-2009 ne nous semble pas une année difficile pour la réalisation de stock fourrager. Donc, avec un chargement légèrement plus faible (0,84 UGB/ha de SFP) les élevages biologiques ont été pénalisés avec peut être aussi un manque de fertilisation (minérale azotée). Par conséquent les rendements fourragers ont été plus faibles. Au niveau des 36 autres exploitations, trois quarts sont excédentaires ou équilibrées et un quart est déficitaire.Ces résultats peuvent s’expliquer car dans les groupes il y a une partie de ces exploitations qui sont seulement en projet. Elles ont donc des pratiques plus conventionnelles avec l’utilisation assez importante de la fertilisation minérale azotée ce qui augmente donc les rendements.

Les changements liés au passage en biologique (en % des 46 élevages AB)

Au niveau des cultures et de l’assolement, nous pouvons constater que la majorité des exploitations enquêtées n’a rien changé à son organisation, à la gestion de leurs parcelles ainsi qu’à leurs rotations. En effet, elles durent toujours 6 à 7 ans dont quatre années de prairies semées et deux années de céréales.

Nous pouvons donc conclure qu’à travers les différentes analyses effectuées dans cette partie les exploitants n’ont rien changé à leur parcellaire, à leur assolement ainsi qu’à l’utilisation des surfaces fourragères lors de leur transition au biologique. Leur conception de l’agriculture devait donc être proche de celle du biologique. Nous nous sommes donc ensuite intéressés à la conduite des productions végétales.

34- Conduite des productions végétales.

341- Rotation

bio (46)en conversion

(34) (82)Résultat

testMoyenne 7 7,7 7,3 Non signifi-

catifEcart type 1,9 2,6 2,2

La durée de rotation est d’un peu plus de 7 ans avec un écart type faible. Cette durée de rotation ne varie pas significativement selon le statut de l’exploitation par rapport au bio.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 28

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342- Travail du sol Ce tableau présente en pourcentage de la surface ensemencée selon les techniques de préparation de sol et de semis.

bio (46)en conversion

(34) total (80)Résultat

test

% Labour moyenne 67,2 83,1 73,9

Sécart type 37,7 28 34,6

%TCSmoyenne 27,8 13,6 21,8

Sécart type 37 23 33

% semis di-rect

moyenne 5 3,3 4,3NS

Parmi les surfaces ensemencées en 2009, le labour est moins important en AB qu’en conversion et donc le TCS est plus utilisé en AB. On peut expliquer ce choix par le fait que l’agriculture biologique est une agriculture plus proche et respectueuse de l’environnement, l’usage intensif de labour profond déstructure plus le sol et forme une semelle de labour qui peut nuire à la biodiversité du sol.

343- Semences bio

Nous allons comparer la facilité de la gestion des semences entre les exploitations converties en AB et conventionnel.

bio (46)en conversion

(34) (82) Résultat testFacile ou plutôt facile (%) 36 61 47

TPlutôt difficile ou difficile (%) 64 39 53

Pour les 2/3 des exploitations bio la gestion est difficile : en effet actuellement les semences sélectionnées disponibles au catalogue n’ont pas été conduites en système biologique et donc sont peu résistantes aux maladies et ravageurs. Elles sont peu adaptées de ces agriculteurs.

344- Amendement et fertilisation

Nous allons voir les différences entre bio et conventionnel au niveau de l’amendement et de la fertilisation : ce tableau présente la part de la SAU recevant annuellement des amendements organiques.

bio (46)en conversion

(34) total (80) Résultat testmoyenne 45,3 59,9 51,4

Sécart type 29,5 35,5 32,7

Paradoxalement, les exploitations bio qui n’utilisent de fertilisation chimique répartissent sur une plus faible surface leur fumier.

Ensuite, nous allons voir pour les exploitations qui ont eu un changement de fertilisation suite au passage au bio la mise en place ou le développement du compostage du fumier. C’est la seule technique qui différencie les exploitations bio des autres.

bio (29) en conversion (17) (46) Test% de oui 48% 12% 35% significatif

Nous remarquons que près de la moitié des exploitations déjà certifiées ont mis en place le compostage du fumier de façon à limiter éventuellement les propagations des graines d’adventices et de parasites.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 29

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345- Maîtrise des adventices

Pour les 46 exploitations bio :

Concernant la maîtrise des adventices, il ressort une multitude de techniques. Cependant, trois d’entre elles se détachent : le faux semis puis les labours plus fréquents à égalité avec le désherbage mécanique. Ainsi la gestion des adventices ne pose pas de problèmes aux agriculteurs puisque 2/3 ont trouvé le changement facile. En effet, du fait des nombreuses techniques, ils parviennent à maîtriser la plupart des mauvaises herbes. Cependant quelques adventices persistent dans ¾ des exploitations bio.

Nous avons donc essayé de comparer les exploitations certifiées et les exploitations en en coirs de conversion et il ne ressort pas de différences significatives en terme de gestion des adventices.

346- Maîtrise des ravageurs

Pour les 46 exploitatios en bio :

Enfin, pour lutter contre les ravageurs, les mélanges entre espèces sont les plus utilisés. Le pas-sage au bio a engendré le développement des mélanges de céréales (méteil). Bien que n’utilisant plus de pro-duits phytosanitaires de synthèse, la maîtrise des ravageurs est facile pour 65% des 46 agriculteurs en bio. Par contre, seulement 21% des 46 disent avoir des difficultés.

Nous avons aussi essayé de comparer les exploitations en coirs de conversion et certifiées, mais nous n’avons pas observé de différences.

Finalement la gestion des semences pose le plus de difficultés aux agriculteurs en bio.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 30

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4- Bilan, attentes, sources d'information et projets

Dans cette partie seront présentés le bilan global du passage au bio, les sources d'information technique en bio puis les attentes des agriculteurs et leur jugement sur le suivi.

41- Bilan global du passage au bio

Pour les 66 agriculteurs ayant répondu, 40% sont très satisfaits, 40% plutôt satisfaits, 12% plutôt insatisfaits et 8% très insatisfaits.Par ordre décroissant, le niveau de satisfaction de ces 66 agriculteurs s'explique par :

un meilleur respect de l'environnement pour 97 % d'entre eux,les débouchés pour les trois quart,les résultats économiques pour 68%,les changements dans la conduite pour un peu plus de la moitié.

A la question « inciteriez-vous d'autres agriculteurs à convertir leur exploitation en bio ? », 68 agriculteurs ont répondu et 87% d'entre eux ont répondu « oui » ; les autres ont répondu « non ».Les raisons invoquées sont les suivantes : respect de l'environnement ( cité 58 fois), débouchés intéressants (42 fois), bons résultats (41 fois) et pas de changements dans la conduite (cité 32 fois).

75 agriculteurs ont jugé la viabilité (économiquement) de leur système de production : 43 le jugent « beaucoup viable, 1 « assez viable », 29 « juste viable » et 2 « non viable ». 79 agriculteurs ont jugé la vivabilité (travail) de leur système de production : 36 le jugent « beaucoup vivable », 38 « juste vivable » et 5 « non vivable ».

Le point positif majeur du passage en agriculture biologique est pour les 70 éleveurs ayant répondu : • un meilleur respect de l'environnement (cité 37 fois),• une meilleure valorisation des produits (21 fois),• un meilleur revenu (8 fois),• d'autres raisons diverses (4 fois).

Le point négatif majeur du passage en agriculture biologique est pour les 62 éleveurs ayant répondu : • l'achat de matières premières onéreux (cité 24 fois),• une baisse du rendement des cultures (10 fois),• une baisse du chargement (3 fois),• une gestion de la reproduction difficile (7 fois),• une surcharge administrative (6 fois),• un manque de débouchés pour les agneaux (5 fois),• une gestion des adventices difficile (3 fois),• des difficultés pour lutter contre les parasites et ravageurs (2 fois),• d'autres raisons diverses (2 fois).

Nous n'avons noté que peu de différences entre les agriculteurs « AB » et ceux qui sont en cours de conversion ; quelques pistes se dégagent cependant. Par rapport à ceux qui produisent sous label AB, ceux qui sont en cours de conversion :

• se sont moins prononcés ; ceci est logique car certains n'ont pas commencé la conversion et d'autres ne sont qu'au début,

• et pour les 25 qui ont répondu : ils sont un peu moins satisfaits, ont jugé leur exploitation un peu moins viable et concernant le point positif majeur du passage en agriculture biologique, la meilleure valorisation des produits est citée plus souvent.

Finalement le bilan du passage en AB est positif avec des agriculteurs globalement satisfaits.

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42- Les sources d’information technique en bio.

Pour leur activité agricole, 80% des agriculteurs enquêtés trouvent leurs informations par des organismes agricoles : 53 par l'APABA, 45 par la Chambre d'Agriculture, 50 par les fournisseurs, 51 par les médias, 22 par les industries laitières.

46 en AB 34 en cours de conversion

82 enquêtés Résultat test

Organismes, sources d'information 74% 88% 80% T

APABA, source d'information 78% 50% 65% S

Chambre d'Agriculture, source d'information46% 65% 55% T

Par rapport aux 46 éleveurs produisant sous label biologique, les 34 en cours de conversion utilisent plus comme source d'information les organismes ainsi que la Chambre d'Agriculture.

43- Attentes et suivi.

49 agriculteurs jugent être bien suivis dans la conduite de l'élevage ovin lait, 9 plus ou moins bien suivis, 14 mal suivis et 10 ne se prononcent pas.

24 agriculteurs jugent être bien suivis dans la conduite des cultures et des fourrages, 14 plus ou moins bien suivis, 27 mal suivis et 16 ne se prononcent pas.

32 ont des attentes en terme de suivi du troupeau ovin lait : 24 sur le plan sanitaire, 19 concernant le volet reproduction, 15 l'alimentation, 13 la qualité du lait.

47 ont des attentes en terme de suivi des cultures et des fourrages : 38 pour le volet semences, 31 pour la maîtrise des adventices, 29 concernant le travail du sol, 22 rotation et assolement, 22 amendements et fertilisation, 18 concernant maîtrise ravageurs et parasites.

Il n'y a quasiment pas de différences entre les 46 « bio » et les 34 « en cours de conversion » concernant attentes et suivi ; la seule différence concerne les attentes dans le domaine rotation et assolement : 14 agriculteurs « en cours de conversion » sur 22 soit 64% ont des attentes dans ce domaine contre 33% d'agriculteurs « bio » (8/24)

44- Projets.

53 soit près des deux tiers disent avoir des projets :• pour 40, il s'agit de projets d'agrandissement de l'exploitation,• pour 13, il s'agit d'une diminution de l'exploitation en terme de main d'oeuvre ou SAU ou cheptel.• 32 envisagent de transmettre leur exploitation (13 aux enfants, 7 à d'autres membres de la famille et

12 en hors cadre familial)• 31 ont d'autres projets

Après avoir présenté les principaux résultats pour les 82 exploitations et pour les 46 “bio” et les 34 “en cours de conversion”, nous allons développer l’étude des 3 groupes d’exploitations issus de l’analyse multifactorielle.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 32

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3ième partie : TypologiePrincipales caractéristiques et spécificités des trois groupes obtenus

Une analyse multifactorielle nous a permis de créer une typologie.Nous avons défini trois groupes contenant des exploitations ayant des caractéristiques similaires. Grâce à l’analyse multifactorielle (cf. I 2-2 démarche pour exploiter les données dont analyse multifactorielle), ces trois groupes sont nommés A, B et C. Dans cette 3éme partie nous allons présenter les caractéristique générales de ces 3 groupes. Ainsi que le troupeau ovin lait principal, le systéme cultural et fourrager et pour terminer un bilan récapitulatif.

1- Caractéristiques générales des exploitations.

Dans cette sous partie on va traiter et analyser les caractéristiques générales des exploitations enquêtées.

11- Présentation des 3 groupes par rapport à la conversion en bio :

Nous allons analyser les différents éléments qui constituent ces groupes.

Dans le groupe A on peut observer que très peu d’exploitations sont en bio donc on en déduit qu’ils sont majoritairement en conversion et pour une minorité en projet.

Le groupe B est composé d’exploitations en bio avec les 2/3 qui ont fait le changement avant 2007.

Le groupe C est composé d’exploitations pour les ¾ en bio et ont fait un changement avant 2007.

Donc on peut dire que le groupe A est plutôt en conversion ou projet tant dit que les groupes B et C sont des élevages en bio.

12- Système d’exploitation :

121- Statut juridique des exploitations.

Le groupe A est constitué pour 2/3 d’ exploitations en société (GAEC, EARL en majorité), le groupe B est constitué pour la quasi totalité d’exploitations en sociétés, et pour le groupe C 2/3 d’individuels.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 33

8%

68%71%

10%

75%

100%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

A (30) B ( 22) C (28)

date de certification AB<2007

élevage et culture enbio

Type A

73%

27%

SociétéIndividuel

Type C

43%

57%

Société Individuel

Type B

96%

4%

Société Individuel

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122- Taille des exploitations.

Les groupe A et B sont en majorité des sociétés, cela se ressent sur la surface en SAU et la main d’oeuvre, par rapport au groupe C qui lui est en majorité individuel. Donc on peut en déduire que le groupe A a des exploitations à plus grands effectifs au niveau de la main d’oeuvre, la SAU et du nombre de brebis car cela demande plus de personnes pour gérer l’exploitation.Le groupe B se carctérise aussi par des exploitations de grande taille.

123- Agrandissement récent.

Le groupe C se différencie énormément donc on en déduit qu’ils n’ont peu fait d’agrandissements récemment par rapport au groupe A, B. Cela est logique puisque les groupes A et B sont des exploitations de grande taille donc elles n’ont pas eu besoin d’agrandissement récent.

124- Phase actuelle des exploitations.

Le groupe A est partagé entre phase de développement (installation) et phase de croisière (voire cessation). Les groupe B et C sont les mêmes avec 2/3 des exploitations en phase de croisiére. Pour le groupe A cela peut s’expliquer par le fait que ce sont des exploitations en quasi totalité en conversion donc des exploitations qui se developpent.

13- Système de production :

131- Modificaton du systéme de production suite au passage en bio

On constate que pour les trois groupes, il y a très peu de différences et pas de modifications importantes.En effet les exploitations du type A, qui sont en conversion, sont dans une optique de production bio, donc on observe pas de changements importants réalisés et/ou prévus.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 34

SAU (ha) UTH136 134

113

1,72,42,5

0

50

100

150

type A type B type C0

1

2

3

,

33%

11%

36%

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%

Type A (30) Type B (22) Type C (28)

Type A

50%50% ,

Type B

32%

68%

Installation-developementCroisière-cessation

Type C

32%

68%

Type A Type B Type C Total

Oui 38% 36% 36% 37%

Non 62% 64% 64% 63%

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132- Monoproduction Ovin Lait

Les pourcentages représentent la part de monoproduction ovin lait ou de diversification par rapport a chaque groupe. Le groupe A est un peu plus diversifié que les groupes B et C, qui sont en quasi totalité monoproduction ovin lait bio. Le groupe C est en monoproduction ovin lait alors que le groupe B possédait une autre production avant le passage au bio. Le groupe A quand à lui posséde une faible part de diversification car les exploitations ne sont pas encore “convertis” et n’ont pas rencontré des dificultés de gestion de production diversifiée en bio.

133- Présence d’un deuxiéme Troupeau Ovin lait

Les pourcentages représentent la part des exploitations qui ont un deuxième troupeau ovin lait dans chaque groupe.Le groupe C se différencie car il n’y a aucun double troupeau. Celui ci a des exploitations de plus petite taille et une main d'œuvre moins importante. Il en est de même pour la vente de production végétale car ils n’ont pas assez de surface, ils ont des rendements moins importants donc ne peuvent que s’intraconsommer. Nous sommes dans le même cas de figure pour le groupe C sur la présence d’agrotourisme du fait du manque de main d'œuvre pour s’occuper d’autres activités hors exploitation.Pour groupe A et B, on observe que ces deux types possédent des exploitations qui ont quelques doubles troupeaux. On peut penser que cela s’explique par le fait que ces deux groupes sont en statut de société en majorité donc ont plus de main d'œuvre pour gérer un deuxième troupeau.27% du groupe A vendent leurs productions végétales cela pourrait se justifier par le fait que ce groupe est en conversion donc ils pratiquent les anciennes méthodes culturales avec les traitements chimiques, ce qui pourrait augmenter les rendements et avoir un sur plus destiné a la vente.Il y a une exception avec le groupe B. 14% de ces agriculteurs vendent une partie de leur production végétale, du fait de leur grande taille et de leur expérience en matiére de techniques culturales bio.

Après avoir vu les principales caractéristiques de ces trois groupes nous allons voir plus précisement le troupeau ovin lait principal.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 35

Monoproduction ovin lait

Diversification

13%

18%

0%0%

5%

10%

15%

20%

type A type B type C

Type A

94,30%

5,70%

Type B

99,40%

0,60%

Type C

99,10%

0,90%

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2- Le troupeau principal ovin lait

Le troupeau est l’élément principal des exploitations étudiées, aussi nous allons maintenant voir les résultats techniques, comme les effectifs, le renouvellement, l’alimentation, la reproduction, les agneaux, la production laitière et la santé.

21- Effectifs, renouvellement, durée de traite.

211- Effectifs de femelles traites et durée de traite.

Type A Type B TypeCEffectifs de femelles traites 459 423 224Durée de traite (jours) 222 233 206

Les exploitations du groupe A et B ont un nombre élevé de brebis . Cela peut s’expliquer par le fait que ces exploitations sont de plus grande taille. Malgré que les exploitations du type B soient toutes en bio, elles traient le même nombre de brebis que celles qui sont en conversionEn revanche, les exploitations du groupe C ont presque deux fois moins de brebis à la traite, ce sont des exploitations de plus petite taille.Concernant la durée de traite, c’est le groupe B qui trait le plus longtemps avec 233 jours en moyenne, vient ensuite le groupe A avec 11 jours de moins, le groupe C trait quant à lui 27 jours de moins que le groupe B.Ceci s’explique par le fait que les exploitants du groupe B sont bons techniquement et ont par conséquent un bon niveau de production par brebis.L’effectif de femelles traites dépend du nombre et du taux de renouvellement, ce que nous allons aborder dans ce qui suit.

212- Renouvellement.

131 129

57

123105

51

020406080

100120140

Type A Type B Type C

nom bre d'agne lle s dere nouve lle m e ntnom bre d'agne lle sd'autore nouve lle m e nt

Le taux de renouvellement s’élève à 27,6 % pour le type A, 28,6 % pour le type B et 25,3 % pour le type C. On voit que ce taux est sensiblement égal entre les trois groupes, on ne différencie donc pas les trois types selon le taux de renouvellement.La part des agnelles autorenouvelées sur le total des agnelles de renouvellement est de l’ordre de 90% pour les groupes A et C, avec une légère différence pour le groupe B qui est de l’ordre de 81%. On en déduit donc qu’il ya peu d’achats extérieurs à des éleveurs sélectionneurs, d’où une certaine autonomie des exploitations dans la conduite du renouvellement du troupeau

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 36

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22- Reproduction.

Type A Type B Type CNombre de femelles par

bélierMoyenne 43 37 33

Ecart-type 20.72 15.98 12.53

Année arrêt IA Moyenne 2008 2000 2000Ecart-type 3.14 5.63 5.24

Durée d’agnelage des adultes (jours)

Moyenne 72 49 64Ecartype 41.37 34.61 32.88

73

91

61

30

55

25

53

23 21

0

25

50

75

100

Type A Type B Type C

Réalisation d'ungroupage nature l de schaleursRéalisation d'untraitem e nt s pécifiquependant la lutte

Pers pe ctivesd'é volution de la lutte

Nous remarquons que la quasi-totalité des exploitants du groupe B réalisent une groupage naturel des chaleurs, le flushing alimentaire surtout, il en est de même pour la réalisation d’un traitement spécifique pendant la lutte. De plus, ce sont les exploitations du groupe A qui ont le plus de perspectives d’évolution de la lutte, du fait qu’ils ne sont pas encore en bio.Concernant le nombre de femelles par bélier, ce sont les exploitations du groupe C qui en ont le moins. Les exploitations du groupe A et B ont un nombre de brebis par bélier similaire, ce qui tente à démontrer que les exploitations du groupe B souhaitent des résultats de reproduction satisfaisants sans utiliser les hormones, contrairement aux exploitations du groupe A qui peuvent encore le faire.L’année d’arrêt de l’IA est en moyenne récente pour les exploitations du type A car ils sont encore en conversion, par contre les exploitations des types B et C ont arrêté l’IA deuis une décennie en moyenne, ce qui semble étonnant pour le groupe C qui semblerait être des exploitations où le bio est présent depuis assez longtemps.Par rapport à la durée de l’agnelage des adultes en jours, ce sont les exploitations du groupe B qui ont la plus courte durée, alors que pour les exploitations des groupes A et C, cette durée est quasiment similaire, cela signifie que les exploitations du groupe A ne se sont pas encore adaptées aux contraintes de l’élevage en bio.

Type A Type B Type CTaux de prolificité 152 145 134Taux de mortalité 9 9 11

Taux de mise-bas Moyenne 92.5 92.9 90.7Ecart-type 5.93 3.53 5.38

Nombre d’agneaux élevés par brebis présente en % 137 124 118

Pour le taux de prolificité, les résultats montrent que les exploitations des groupes A et B sont identiques, en revanche celles du groupe C ont un taux plus faible. Cela montre que même en utilisant uniquement la monte naturelle, on a des aussi bons résultats qu’avec l’IA, cela montre aussi une très grande technicité des éleveurs du groupe B. Concernant le taux de mortalité des agneaux, il est identique pour les éleveurs des trois groupes, il n’y a donc pas de lien entre taux de mortalité et exploitation certifiée ou non.Le taux de mise-bas est sensiblement égal pour les trois groupes, avec peu de variabilité pour chacun des groupes. Le nombre d’agneaux élevés par brebis présente en % est proportionnel à la prolificité.En conclusion, le fait que les exploitations soient en bio ou non n’a pas une forte influence sur les résultats de reproduction.

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23- Agneaux.

500 473

207

476 440

192

0

100

200

300

400

500

600

Type A Type B Type C

Nom bre d 'agne auxve ndus à 1 m ois

Nom bre d 'agne auxve ndus à 1 m ois e nfiliè re conve ntionne lle

Il faut savoir de plus que la quasi-totalité des agneaux sont valorisés en filière conventionnelle, et ce quel que soit le groupe auquel les exploitations appartiennent. En effet, la filière bio est quasi inexistante, par contre, pour le peu des exploitants qui vendent leurs agneaux en bio, la plus-value est intéressante. On peut donc en déduire qu’une valorisation en filière bio serait intéressante, le tout étant de trouver un nouveau marché.

24- Alimentation.

Type A Type B Type CQuantité de concentrés distribués lors du 1er mois de traite (grammes) 727 526 523

Quantité de lait au 1er mois de traite (litres/jour) 2,57 2,43 2,23Quantité de concentrés distribués au mois de mai (grammes) 447 419 246

Part des céréales dans la ration au mois de mai 52 70 55Quantité de lait au mois de mai (litres/jour) 1,56 1,59 1,41

Concernant la quantité de concentré en grammes par jour distribués aux brebis, pendant le premier mois de traite, les exploitations des groupes B et C donnent la même quantité journalière, alors que ceux du groupe A donnent 200 grammes de plus. La quantité de lait produite est plus élevée pour le groupe A, mais assez proche du groupe B, ce qui signifie que le coût alimentaire par litre de lait produit est plus élevé pour les A, qui sont aussi plus intensifs que ceux du B, qui arrivent à produire avec moins de concentrés, ce qui montre une plus grande technicité des exploitations du groupe B. En revanche, au mois de mai, A et B donnent la même quantité chacun, alors que ceux du groupe C en donnent deux fois moins, ce qui laisse penser qu’ils valorisent mieux l’herbe. De plus, la part des concentrés dans la ration est de 70% pour ceux du groupe B, par contre pour les exploitations des groupes A et C, les céréales représentent la moitié de la composition de la ration. La quantité de lait au mois de mai est la même pour les trois groupes, ce qui montre une meilleurs valorisation de l’herbe pour le groupe C.

1,34 1,32

0,82

0

0,5

1

1,5

Type A Type B Type C

La quantité de fourrages grossiers distribués au mois de mai en kg de MS est identique pour les groupes A et B, par contre les exploitations du groupe C donnent beaucoup moins de foin, ce qui démontre que ceux du groupe C valorisent bien l’herbe au pâturage et sont donc à la recherche de l’autonomie alimentaire et à la maîtrise des coûts de production.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 38

kg MS / brebis / jour

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25- Santé.

Après l’analyse des pratiques d’élevage des exploitations enquêtées, c’est maintenant la partie santé que nous allons présenter.

251- Vaccination.

Pour les élevages qui vaccinent, par brebis et par an.

252-Type de traitements.

En ce qui concerne la vaccination hors cadre FCO, plus des 2/3 du type A ont recours à la vaccination, au contraire seulement un faible pour-centage du type C y a recours, B se trouvant dans une position intermé-diaire.Ainsi on obtient un nombre moyen de vaccin par brebis et par an de 2 pour le type A alors qu’il et seule-ment de 0.7 pour le type C.Cette constatation peut s’expliquer car le type A est en cours de conver-sion, ainsi ils ont des méthodes en-core semblables au conventionnel. En revanche le type C a des mé-thodes plus caractéristiques de l’agri-culture biologique, ce qui peut le ca-ractériser par une plus forte implica-tion dans cette méthode de produc-tion.

On constate que le type A utilise moins de traitement naturel que les autres types. Le type B se distingue par une plus forte utilisation de trai-tement naturel.On constate également que les trois groupes utilisent les traitements anti-biotiques dans des proportions simi-laires.

D’après ceci on peut émettre l’hypothèse que le type B a une bonne connaissance technique de l’utilisation des traitements naturels. La maîtrise de méthode telle que l’homéopathie ou la phytothérapie permet de conduire son élevage dans des conditions similaires au conventionnel. D’autre part on peut dire que l’agri-culture biologique n’est pas contraignante au niveau de l’utilisation de traitement antibiotique. La restriction du cahier des charges agriculture biologique de trois traitements allopathiques par animal et par an n’est que très rarement atteinte, même en conventionnel.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 39

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253- Désinfection contre les mouches.

26- Production laitière. Nous allons maintenant aborder la partie production laitière qui est une partie très importante du fait de son rôle écono-mique.

261- Laiteries

On remarquera que les groupes B et C uti-lisent beaucoup moins la désinfection contre les mouches que le groupe A.Ces deux groupes utilisent davantage des méthodes naturelles comme des répulsifs naturels ou la ventilation.L’explication possible de cette constata-tion est que le groupe A, en conversion, à des méthodes semblables au convention-nel. En revanche les groupes B et C prati-quant des méthodes d’agriculture biolo-giques, par le respect du cahier des charges se voient interdire l’utilisation de certains traitements.

On remarque qu’un fort pourcentage des groupes A et C adhérent au Sys-tème Confédération alors que le groupe B livre majoritairement au GIE Pays de Roquefort ou à Triballat.

Cette différence peut s’expliquer par le fait que les exploitations du type B ont changé de laiterie suite au passage en bio pour prés des 2/3 d’entre elle. Ce changement de laiteries est du au fait que les laiteries du Système Confédération n’ont développé que tardivement la filière bio, et ne valorisaient pas ou très peu le lait en bio. En revanche la laiterie Triballat a fortement développé sa gamme de produit bio ce qui lui permet une valorisation intégrale du lait bio, et le GIE Pays de Roquefort commercialise sont lait en bio.

262- Prix du lait.

Campagne 2008 A B C Total

Résultat test

Prix du lait Moyenne Ecart type

0,987 0,188

1,235 0,117

1,233 0,190

1,139 0,208 Significatif

Les groupes B et C, qui valorisent tous deux leur lait en filière bio, ont un prix équivalent (aux alentours de 1€23/litres). En revanche il y a un écart de 24 cen-times avec le type A qui vend son lait en conventionnel.D’autre part notre enquête nous a permis de voir qu’il n’y a pas d’écart significatif entre le prix du lait payé par les diffé-rentes laiteries.

Cet écart de prix significatif s’explique par un prix de vente des produits finis sous le label Agriculture Bio-logique supérieur à celui du conventionnel.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 40

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263- Quantité de lait par brebis.

Campagne 2008 A B C TotalRésultat

test

Lait par brebis traite et par an Moyenne Ecart type

253,5 38,6

257,1 38

205,1 41,8

237,6 45,9 Significatif

TP moyen (g par litre) Moyenne Ecart type

54,7 2,8

55,1 2,7

53,2 2,3

54,3 2,7 Tendance

TB moyen (g par litre) Moyenne Ecart type

73,1 3,4

73,4 3,4

70,9 4,1

72,5 3,7 Significatif

Durée de traite Moyenne Ecart type

224 23

239 25

207 21

222 26 Significatif

Le type B, en bio, et le type A en conventionnel ou en conversion ont un niveau de production lai-tière par brebis quasiment iden-tique.Nous pouvons déduire de cette constatation qu’il est possible d’obtenir de bon niveau de pro-duction, identique au conven-tionnel, en agriculture biolo-gique. Toutefois nous pouvons suppo-ser que cela implique des pra-tiques zootechniques et agrono-miques induites par de bonnes connaissances techniques comme nous l’avons supposé précédemment.Le type C quant à lui à une du-rée de traite inférieure aux autres ce qui implique ce niveau de production inférieur.

Il nous apparaît donc à la suite de cette analyse que les trois groupes ont des résultats similaires malgré des méthodes qui différent. A savoir certains sont en conventionnel, d’autre en conversion ou encore en bio. C’est pourquoi nous allons par la suite s’intéresser au bilan du passage en bio et aux perspectives.

27- Bilan du passage au bio concernant le troupeau ovin lait.

Suite à la restitution des différentes caractéristiques du troupeau principal ovin lait (reproduction, alimenta-tion, santé, …), nous allons vous présenter le bilan du passage au bio concernant le système d’élevageTrès peu d’exploitations du groupe A sont certifiées en bio (10%) ce groupe n’a donc pas assez de recul pour faire par des évolutions/changements suite au passage au bio. C’est pour cela que nous ne citons dans aucun des graphiques le groupe A.

271-Gestion de la lutte et du renouvellement.

La gestion de la lutte et du renouvellement est un des problèmes les plus important lors du passage au bio. Le test est significatif.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 41

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B C0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

renouvel-lement lutte

% d

e di

fficu

ltés

Le groupe B semble avoir des difficultés au niveau de la lutte et de la gestion du renouvellement du fait de l'arrêt de l'IA notamment. Le cahier des charges de l’agriculture biologique ne permet pas la synchronisation des chaleurs par les hormones donc indirectement l’IA (insémination artificielle). Le groupe C a tout de même des difficultés mais d’un ordre moins important. Cette différence s’explique par le fait qu’il y ait plus de personnes qui n’ont jamais commencé l’IA dans le groupe C (la moitié) que dans le groupe B (seulement 14%). Pour les personnes du groupe C, ils n’ont pas de changement dans la gestion de la lutte. Pour compenser ce problème de gestion de la lutte, les agriculteurs du groupe B ont dû mettre en oeuvre des techniques difficiles à exécuter comme le flushing, l’effet bélier, …

272-Baisse des résultats de reproduction.

La baisse des résultats de reproduction est un des soucis des exploitants qui souhaite passer en AB.Le test est significatif.

B C0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

50%

% d

e d

iffic

ulté

s

Presque la moitié des exploitations du groupe B a eu une baisse des résultats de reproduction suite au passage au bio, en revanche très peu d’exploitants du groupe C ont eu une baisse. On peut faire l’hypothèse que les exploitations du groupe B avaient de très bon résultats de reproduction avant de passer au bio ils ont donc plus ressenti la baisse de leurs résultats sur lesquels ils travaillaient depuis des années. Ceux du groupe C consacraient moins de temps à ameliorer leurs résultats et n’ont donc pas ressenti de baisse.

273-Changements concernant la vente des agneaux.

Il a souvent peu de debouché en filière biologique pour la vente des agneaux. Le test est significatif.

B C0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

% d

e ch

ange

men

t

En ce qui concerne les changements dans la vente des agneaux, presque la moitié des exploitants du groupe B ont eu a faire des changements alors que seulement un sixième du groupe C en a eu a faire. Cela s’explique peut être par l’arrêt de l’IA en masse dans le groupe B entaînant une baisse des d’agneaux vendus d’une part, et un changement des acheteurs du fait d’une baisse de qualité des agneaux. Il est également possible qu’un certain nombre d’individus du groupe B ait réussi à vendre leurs agneaux en filière biologique. Les exploitants du groupe B ont vendus deux fois plus d’agneaux en filière bio que les exploitants du groupe C.

274-Changements concernant l’alimentation.

Les groupes B et C ne se différencient pas dans la proportion de personnes ayant fait des modifications concernant l’alimentation. Cela concerne les deux tiers des exploitations. Parmi ceux-ci seule une moitié ont

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 42

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réalisé des changements. Probablement que les autres vont en faire dans un futur proche. Le passage en bio montre que la gestion de l’alimentation est difficile mais surmontable comme l’a fait le tiers restants. Un peu plus du tiers du groupes B et C ont des projets d’adaptation et d’évolution concernant l’alimentation. Les 2/3 du groupe B ont des difficultés dans la gestion de l’alimentation, tout comme la moitié du groupe C. Les rendements en AB sont plus faibles qu’en agriculture conventionnelle. On peut par conséquent penser que la gestion de l’alimentation est rendue plus difficile par cette diminution des rendements. De plus l’achat de matières premières telles que les fourrages, ou les concentrés sont à des prix très excessifs les rendant inaccessibles.

275-Projet de changement du plan sanitaire.

Les problèmes sanitaires sont souvent difficiles à gérer du fait de l'interdiction de produits de lutte contre les maladies ou autres. Le test est significatif.

B C0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

% d

e pr

ojet

s

Le groupe B a plus de deux-tiers des exploitants qui ont des projets concernant le plan sanitaire. Ceci s’explique par un grand nombre d’exploitations qui viennent tout recement de passer en agriculture biologique et qui commencent a percevoir les différents problèmes de gestion sanitaire du troupeau et souhaitent mettre en place d’autre méthodes (homéopathie, cures...) pour lutter contre les maladies. Le groupe C a lui a moins de projets donc probablement moins de problèmes sanitaires du fait de l’adaptation faite depuis leur conversion et de l’efficacité des méthodes utilisées. De plus les exploitants du groupe B sont plus souvent des sociétés qui ont plus de moyens financiers our faire évoluer leurs exploitations et pour investir dans des projets qu’ils soient sanitaires ou non.

276-Changement de laiterie lors du passage en bio.

Certaines exploitations ont changé de laiterie en passant en bio car certaines laiteries ne valorisaient pas bien le lait bio. Le test est significatif.

B C0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

% d

e ch

ange

men

t

Le groupe B appartenait majoritairement au système confédération de Roquefort, le lait biologique était mal valorisé dans ce système car les ventes de fromages biologiques étaient peu importantes. Les deux tiers du groupe B ont donc profité de l’opportunité offerte par les autres laiteries (Triballat, GIE Pays de Roquefort, les Bergers du Larzac...) pour réaliser de meilleurs bénéfices. Le groupe C a lui peu de personnes qui ont changé de laiterie.

277- Augmentation du revenu d’exploitation et du prix du lait.

Le prix du lait et le revenu d’exploitation sont les principaux indicateurs du volet économique, voici les résultats.Le test est significatif.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 43

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B C0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

revenu d'exploita-tion prix du lait

% a

ugm

enta

tion

Les deux groupes ont eu une augmentation du prix du lait lors du passage au bio du fait d’une meilleure valorisation de leur lait entrainant une augmentation du revenu dans la majorité des cas. On remarque qu’ils sont légèrement plus nombreux dans le groupes B à bénéficier de meilleures performances économiques.

278-Autres résultats concernant le passage au bio

Nom (résultats test) Groupe A Groupe B Groupe C1.Ayant des perspectives d’évolution de la lutte (S) 53% 23% 21%2.Suite au passage au bio, facilité de la gestion des maladies (T)

55% 64%

3.Suite au passage au bio, pas de changement dans la quantité de lait (NS)

62% 72%

4.Suite au passage au bio, pas de changement dans la qualité du lait (S)

55% 68%

Le groupe A est le seul à avoir des projets d’évolution pour la lutte car ils sont majoritairement en convertion. Suite au passage au bio les groupes B et C ont majoritairement trouvé facile la gestion des maladies. Pour la grande majorité, les groupes B et C n’ont pas vu de changement dans la qualité et la quantité de lait suite au passage au bio.

Bilan : Dans l’ensemble, le groupe B semble avoir eu plus de difficultés suite au passage au bio. Le passage en bio est surmontable pour tout le monde. On constate qu’il y a une bonne augmentation du prix du lait largement responsable de l’augmentation du revenu de la plupart des exploitations qui se sont converties au bio. Malgré ces résultats, tous les exploitants sont prêts à recommencé leur conversion.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 44

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3- Le système cultural et fourrager

Après avoir traité les caractéristiques du troupeau principal ovin lait, nous allons nous intéresser au système cultural et fourrager.

31- Parcellaire et sol.La situation des exploitations au niveau du parcellaire et des sols nous amène à penser que ce sont des structures de grande taille.

En effet, les exploitations sont principalement situées sur Causses et Lévezou. Donc, les trois types sont similaires au niveau de la répartition des sols. On peut cependant noter une exception pour le type C qui est, quant à lui, plutôt diversifié avec des sols de type Rougiers et Vallées. Ainsi, l'agriculture biologique en ovin lait est répartie sur toutes les zones de l'Aveyron mais plus sur certaines. Ceci est d'ailleurs confirmé par le pourcentage de sols de Causses sur le total du sol.

% sol Causse/total sol Moyenne Écart-type

Groupe A45,6 %48,6 %

Groupe B36,7 %48,3 %

Groupe C50,9 %49,1 %

Total45 %

48,3 %Test non significatif

32- Assolement 2008-09.

L'assolement 2008-2009 marque, quant à lui, une différence significative entre les trois groupes A, B et C.

Le groupe C possède une SFP plus élevée en part de la SAU et peu de céréales. Quant aux groupes A et B, ils sont similaires avec une SFP représentant 1/5 de la SAU et tout le reste est en SCOP.

33- Détails des surfaces fourragères.

Le détail des surfaces fourragères confirme les résultats précédents et distingue un peu plus le type C des deux autres.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 45

88%

12%C

82%

18%A

SFP SCOP

81%

19%B

A B C0

50

100SégalaLévezouCaussesValléesRougiers

Types

Nom

bre

d'he

ctar

es

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331- Répartition de la SFP (%).En outre, le type C se différencie surtout du type par le fait qu'il est composé de plus de prairies permanentes et de moins de prairies semées.

Tableau sur détails SFP.

Groupe A (30)

Groupe B (22)

Groupe C (28)

Total (80)

Résultat Test

SFP MoyenneÉcart-type

112,587,5

114,4112,3

10499,8

11097,7

Tendance

% SFP dans la SAU MoyenneÉcart-type

81,7%7,9 %

81,4%7,9 %

87,7%11,2 %

83,8%9,6 %

Significatif

% PP dans SFP MoyenneÉcart-type

26,7%23,4 %

40,8%31,8 %

40,6%32,6 %

48,0%29,6 %

Tendance

% P semées dans SFP MoyenneÉcart-type

58,1%32,6 %

49,2%34,3 %

38,1%30,4 %

48,7%33,0%

Tendance

En revanche, les exploitations du groupe C ont un pourcentage de prairies semées plus faibles. Et, le type A a un pourcentage de prairies permanentes faible mais un pourcentage de prairies semées élevé. Or, en agriculture biologique, la culture de légumineuses est plus importante. Ceci explique la part de prairies permanentes plus élevée dans les types B et C.

332 -Répartition des prairies semées.On classe les prairies semées en trois catégories, à savoir, longue, moyenne et courte durée.

Groupe A Groupe B Groupe C% Prairies semées longue durée sur total prairies semées. 19,1 % 13,4% 27,5%

% Prairies semées moyenne durée sur total prairies semées. 79,7% 77,0% 61,5%% Prairies semées courte durée sur total prairies semées. 1,1% 9,6% 11,1%

Les trois groupes sont caractérisés par des prairies semées plutôt de moyenne durée. Le groupe A ne possède quasiment pas de prairies semées de courte durée. Le groupe C possède tout de même une part importante de prairies semées de longue durée par rapport à celles semées de courte durée. En Agriculture Biologique, on remarque également que la part de prairies semées de courte durée augmente. Ceci favorise les rotations et permet une meilleure maîtrise des adventices.

333-Surfaces céréalières.Ensuite, les trois groupes se différencient au niveau de l'utilisation et de la répartition des surfaces céréalières.

En pourcentage Total SCOP (Surface Céréales et OléoProtéagineux)

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 46

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Ainsi, les céréales pures dominent pour le type C. Les types B et C présentent des surfaces en cultures non céréalières dans la SCOP de manière plus importante que le type A. Donc, en agriculture biologique il y a plus de culture d'oléoprotéagineux.

334-Utilisation des surfaces fourragères en nombre d'hectares.Les surfaces fourragères sont récoltées sous différentes formes, à savoir, fanées naturellement, séchées en grange, ensilées et enrubannées ou encore pâturées. Graphique présentant l'utilisation des surfaces fourragères en nombre d'hectares au Printemps et en Été.

Au printemps, le type A, possède le plus de surfaces fanées naturellement ainsi que de surfaces ensilées et enrubannées. Ceci s'explique par le fait qu'en agriculture biologique, l'ensilage est souvent interdit. En outre, les types B et C font plus pâturer que le type A et les surfaces séchées en grange sont plus importante. En été, le même phénomène se reproduit, hormis le fait que le nombre d'hectares ensilés ou enrubannées laisse place à un plus grand nombre d'hectares pâturés.

334- Chargement (UGB/Ha de SFP) et bilan fourrager 2008-2009.

Au niveau du chargement, le groupe C s'oppose aux deux autres avec un chargement plus faible.

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 47

A B C0

10

20

30

40

50

0

10

20

30

40

50

60

Non céréales dans SCOPMélanges dans SCOPCéréales pures dans SCOP

Type

A B C A B C0

20

40

60

80

100

120 Printemps Eté

Surface fanée na-turellementSurface séchée en grangeSurface ensilée et enrubannéeSurface pâturée

Types

Ha

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Le type A possède un bilan fourrager le plus souvent excédentaire en 2008-2009. Les types B et C ont, quant à eux, des bilans fourragers le plus souvent déficitaires même en année normale sans sécheresse. Les rendements fourragers sont pénalisés par l’absence de fertilisation; ce manque d’autonomie alimentaire n’entraine pas une biasse de cheptel mais saansdoutre un achat d’aliment du bétail certifié bio, ce surcoût devant être rentabilisé par un prix du lait bio suffisant.

On peut donc en conclure, qu'au niveau du système cultural et fourrager, les exploitations en agriculture biologique sont proches de celles en conventionnel. Cela peut s'expliquer par le fait que les systèmes ovin lait conventionnels sont globalement peu intensifiés.

◦ 34- Conduite des productions végétales.

Suite à la présentation des résultats concernant le système cultural fourrager, nous allons maintenant aborder les principaux résultats sur la conduite des productions végétales au niveau des 3 groupes d'exploitations.Premièrement nous avons comparé les durées moyennes des rotations, nous voyons que globalement il n'y a pas de différences de durées entre les 3 groupes. Ceci peut s'expliquer par le fait que les durées moyennes des rotations sont déjà assez longues.Car même pour le type A qui compte que 10 % d'agriculteurs bio certifiés il n'y a pas d'écarts importants par rapport aux autres groupes.

Durée moyenne des rotations (années)

7,4

7,2

7,2

0 1 2 3 4 5 6 7 8

type A

type B

type C

Années

Sur les surfaces ensemencées par an le type C avec 22 Ha ensemencées par an s’oppose aux 2 autres types qui ont 38 et 34 Ha ensemencées par an. Cela s’explique facilement car les exploitations du types C ont une

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 48

0

20

40

60

80

A (x=0,97) B (x=1,02) C (x=0,644)

Type

Bilan fourrager 2008-2009

(% déficitaire)

00,20,40,60,811,2

Chargement UGB/Ha de SFP

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SAU plus faible et ils traient moins de brebis avec un système foin ou pâture exclusivement.Sur les surfaces ensemencées en Ha par an, d’aprés les conclusions cité au-dessus, nous avons voulu vérifier si la difference n’était liée qu’à la SAU. Pour cela nous avons divisé la surface ensemencée des 3 types par leur SAU.

Surface ensemencée par an

NS (non significatif)

Moyenne(ha)

Ecart Type(ha)

% de la SAU ensemencée par an Dans ces nouveaux résultats au niveau

des surfaces ensemencées par an il n’y a plus de différence entres les 3 types. Donc la difference provient principalement de la SAU, de plus les écart-types au sein des groupes sont trés forts donc la variabilité au sein de chaque groupe est très forte.

TYPE A 27 13 26,6 13TYPE B 30 17 29,6 16TYPE C 22 18 26,8 18

GLOBAL28 16 27,6

Surface de prairie permanente

S (significatif) Nombre d'exploitations

Moyenne Ecart Type Pour expliquer cet écart, on peut penser que le

groupe C a un pourcentage de sols sur Causse dans la SAU plus élevé, or ce n’est pas le cas. On peut aussi penser que le type C a un système avec plus de prairies permanentes. En effet, en termes de moyenne ils sont légèrement supérieurs au niveau de la moyenne, mais cela ne peut pas expliquer la différence dans l’utilisation des techniques culturales. Finalement le fait que le type C utilise plus les TCS que les autres s’explique par le fait qu’ils ont un pourcentage de surface cé-réalière oléo protéagineux dans la SAU moins éle-vée que les autres et une variabilité importante des exploitations à l’intérieur du groupe.

TYPE A 30 26,7 23,3

TYPE B 21 40,8 31,8

TYPE C 28 40,6 32,5

GLOBAL 79 35,4 29,6

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 49

Techniques culturales utilisés (en % par rapport aux surfaces ensemencées )

86

16,9

55,9

6,13,810,22,7

80,4

38

0

20

40

60

80

100

Labour TCS Semis direct

type A

Type B

Type C

En ce qui concerne les techniques utilisées pour la mise en place des cultures en % par rapport aux surfaces ensemencées on voit sur le graphique ci-dessous que le groupe C utilise moins le labour (56%), que les groupes A et B (86% et 80%). Ils utilisent 2 fois plus les techniques culturales simplifiées (TCS) ainsi que le semis direct toutefois le labour reste quand même majoritaire.

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Achats et facilité de gestion des semences

93,0% 100,0% 100,0%

65,4%

31,8%40,7%

0,0%20,0%40,0%60,0%80,0%

100,0%

type A type B type C

achatsemences

gestion desachats desemence

Au niveau des achats de semences les 3 groupes achètent pratiquement en totalité leurs semences, ceci met en évidence qu’il n’y a pas de difficulté pour acheter des semences autant en bio qu’en conventionnel. Même si le type A n’achète que 93% de leurs semences or c’est le groupe qui trouve la gestion des semences le plus facile (65,4%) mais le type A regroupe des exploitations en projet ou en conversions. Ils n’ont pas encore assez de recul pour avoir connaissance des difficultés, comme les problèmes concernant l’utilisation de semences conventionnelles cultivés en bio.

Apport d'amendement calcique et % de sols sur causses

53%46%

68%

37%51% 50%

0%

20%

40%

60%

80%

Apports d'amendements calciques Pourcentage sur Causses

type A

type B

type C

Pour ce qui attrait aux apports d’amendement calcique, on s’aperçoit que le type B se distingue des autres. Les 2/3 des exploitations de ce groupe en apporte ceci s’explique par le fait que c’est eux qui ont le moins de sols de Causses. Donc c’est tout à fait normal que les éleveurs des groupes A et C apporte peu d’amende-ment calcique, la moitié en apporte mais ils ont beaucoup de sols sur Causses.

Surface recevant des amendements orga-niques par an Test significatif

Moyenne écart type Nous pouvons observer que le groupe A se distingue des autres par une surface recevant des amendements organiques plus élevé que les types B et C, ceci peut être due au fait que le type A à une plus grosse SAU que les autres.

Type A 77 50,1

Type B 54 35,6

Type C 30 17,2

S

% Surface réservent des amen-dements organiques dans la

SAUOn peut observer que le pourcentage du type A est toujours plus élevé ceci provient du fait qu’il peuvent appréhender de la gestion de la fertilisation après la conversion. Cette supé-riorité vient également du pourcentage des prairies perma-nentes dans la SFP est moins élevée que dans les autres types comme l’on peut le voir sur le tableau ci-dessous.

Moyenne Ecart typeType A 61,6 35,7Type B 50,5 26,2Type C 41,5 31,8Totaux 51,4

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SApport produit sur litière Nous pouvons observer qu’en ce qui concerne les apport

de produit sur les litière le type A est un intermédiaire entre le type C qui n’en utilise peu et le B qui l’utilise en quantité.

Type A Type B Type C Totaux

Oui 43 68 29 45

35- Bilan du passage au bio et perspectives concernant les productions végétales.

Dans notre enquête une partie a été consacrée aux changements qu’ont entraîné le passage au bio.Dans cette partie nous verrons donc successivement : l’assolement et la rotation, la gestion des semences, la gestion de la fertilisation, la maîtrise des adventices et la lutte contre les ravageurs et parasites.

351- Assolement et rotation.Le passage au bio a notamment entraîné des changements concernant l’assolement et la rotation. De ce fait nous avons relevé le nombre d’agriculteurs concernés par ces changements, et nous les avons classés par groupe. Ainsi nous avons pu comparer les différents groupes entre eux.

Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat testSuite au passage au bio, changements/cultures fourragères (% oui)

40% 36% 43% 47% Non significatif

Suite au passage au bio, changements/cultures non fourragères (%oui)

36% 36% 29% 33% Non significatif

Suite au passage au bio, changements/gestion des fourrages (% oui)

36% 41% 25% 33% Non significatif

Suite au passage au bio, changements/rotations (% oui)

33% 27% 33% 31% Non significatif

D’après ces résultats on peut voir que dans ces différents cas aucun groupe ne se différencie.

352- Gestion des semences.Nous avons par la suite effectué un bilan concernant les perspectives et changements auprès des agriculteurs vis-à-vis de la gestion des semences.

Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat du testSuite au passage au bio, difficultés/gestion des semences (% difficile)

35% 68% 59% 53% Significatif

Gestion des semences, perspectives de changements (% oui)

27% 23% 32% 27% Non significatif

Concernant les perspectives de changements, on remarque qu’aucun groupe ne se différencie une fois

LEGTA RODEZ LA ROQUE – BTS1 PA 2009-10 – MIL1 page 51

% de prairie perma-nente dans la SFP

NS

% fumier non compostéNS

Nous pouvons constater qu’il n’y a globalement pas de différence au niveau du pourcentage du fumier non composté entre les différents types. En revanche il y a une forte variabilité à l’intérieur des groupes, de plus presque la moitié des éleveurs des 3 types compostent leur fumier. Ceci provient du fait que la gestion de la fertilisation en agriculture biologique est plus orientée vers des apports d’amendements organiques, du fait de l’incapacité d’acheter des engrais de synthèse.

Moyenne Ecart type Moyenne Ecart typeType A 26,7 23,3 40,6 41,7

Type B 40,8 31,8 41 48,1

Type C 40,6 32,5 47 47,3

Totaux 35,4 43

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encore. Cependant, en ce qui concerne la difficulté de gestion des semences les groupes B et C se différencient du groupe A. En effet, dans ces deux groupes plus de la moitié des exploitants ont trouvé ce changement difficile. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’ils achètent toujours des semences en conventionnel. Ces semences sont donc créées dans un mode de conduite conventionnel (beaucoup d’apport d’azote, traitements contre les maladies…). Elles ne sont donc pas adaptées à une méthode bio qui interdit toute utilisation de produit chimique. Puis, il faut demander une dérogation à l’organisme certificateur.

353- Fertilisation et amendement. A présent, nous avons déterminé les groupes d’exploitations concernées par des changements vis-à-vis des amendements et fertilisations.

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

Suite au passage au bio, changements,

amendements/fertilisation (% oui)

amendements et fertilisation, changement facile/bio (% facile)

A

B

C

D’après ce graphique, on peut voir que pour la facilité des changements des amendements et de la fertilisation aucun groupe d’agriculteur ne se distingue.En ce qui concerne les agriculteurs ayant constaté un changement vis-à-vis des amendements par rapport à la fertilisation on peut voir que le groupe A se différencie des deux autres. En effet, un peu plus d’un tiers des exploitants trouve qu’il n’y a pas de changement des amendements vis-à-vis de la fertilisation.les types B et C sont eux équivalents avec plus des deux tiers qui constatent un changement.Comme expliqué précédemment le groupe A n’étant pas encore en bio il n’est pas anormal qu’il ne constate pas de modifications.Pour le groupe B, un tiers ne constate pas de changement.Pourtant, la totalité des exploitants a les cultures et élevages en bio. Ceci est lié au fait que la plupart du groupe se sont « convertis » pour des raisons économiques. On peut penser qu’ils sont plus techniques dans leurs méthodes de travail et qu’ils n’ont donc pas constaté de changements.

354- Maîtrise des adventices.Maintenant, il s’agit de présenter les différents changements au niveau de la maîtrise des adventices.

Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat testDifficultés actuelles pour la maîtrise des adventices (%oui)

60% 77% 72% 69% Non significatif

Suite au passage au bio, facilité maîtrise des adventices (% facile)

61% 50% 70% 61% Non significatif

Pour ce thème concernant les adventices, on peut dire qu’aucun groupe d’exploitation ne se différencie.

355- Lutte contre les ravageurs et parasites.Enfin, nous nous sommes intéressés aux changements pour lutter contre les ravageurs et les parasites suite au passage au bio.

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Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat testSuite au passage au bio, facilité lutte ravageurs et parasites (%facile)

68% 57% 85% 71% Tendance

Lors du passage au bio, investissements spécifiques (%oui)

45% 68% 57% 56% Non significatif

En ce qui concerne les investissements spécifiques les groupes ne se différencient pas les uns des autres.Cependant, pour les changements par rapport à la lutte contre les ravageurs et parasites on remarque que les trois groupes se distinguent les uns des autres. C’est toutefois le groupe C qui se démarque le plus des deux autres avec quatre cinquième des agriculteurs qui trouvent la lutte des rongeurs et parasites facile. Il est logique que le groupe A trouve cette lutte facile puisqu’il peut toujours utiliser des produits chimiques.Pour le type C, ceci s’explique du fait que ce sont des agriculteurs qui se sont « convertis » pour des raisons plutôt philosophiques. C’est le groupe qui est le moins intensifié. On peut penser qu’ils adopter déjà des conduites plus ou moins bio avant la conversion. Il parait donc normal que la lutte vis-à-vis des rongeurs et des parasites soit plus facile ou alors ils supportent un niveau d’infestation plus important.

En conclusion, on remarque que les groupes A et B se différencient le plus souvent. Ceci est toujours du aux mêmes raisons : le groupe A est en « conversion » ou en projet et le groupe B est en totalité en bio.

4- Bilan, attentes, sources d'information et projets.

Pour conclure l’enquête, nous avons effectué une partie qui constate les différentes attentes, sources d’informations et projets des exploitants.Pour traiter cette partie nous aborderons d’abord l’envie qu’émettent les agriculteurs à inciter le passage au bio. Puis, l’estimation qu’ils ont vis-à-vis du suivi et enfin leurs projets.

41- Incitation au passage au bio.

Afin de voir si les agriculteurs sont réellement satisfaits de leur passage au bio, nous leur avons demandé s’ils inciteraient d’autres agriculteurs à passer au bio.

Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat testInciteriez vous d’autres agriculteurs au passage au bio (%oui)

65% 96% 75% 78% Tendance

Inciteriez vous d’autres agriculteurs car pas de changements dans la conduite (%oui)

77% 38% 50% 53% Tendance

Principaux points positifs du passage au bio (meilleurs revenus / valorisation)

52% 50% 41% 47% Non signifi-catif

Pour les principaux points positifs du passage au bio, on peut dire qu’aucun groupe ne se différencie. En ce qui concerne l’incitation pour que les autres agriculteurs passent au bio, on peut voir que c’est le groupe B qui incite le plus au passage au bio avec la quasi-totalité des exploitants. Sachant que ce groupe est passé en bio pour des raisons majoritairement économiques, or ce n’est pas le cas.Les agriculteurs qui n’ont pas eu de changements dans la conduite sont le groupe A. Ceci s’explique par le fait que c’est le groupe qui est le plus en conversion ou en projet. Ce qui est intéressant est que : le groupe B qui est le plus technique a connu le plus de changements dans la conduite de l’élevage. Ceci peut s’expliquer par le fait, qu’ils se sont « convertis » pour des raisons économiques d’où l’importance d’être performant. Il parait logique qu’ils aient effectués des changements afin d’atteindre ce niveau de performances.

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42- Estimation du suivi.

Nous nous sommes intéressés à la question est ce que les agriculteurs se sentent bien suivis ou pas.

Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat testEstimation suivi élevage (%oui) 62% 59% 57% 60% Non significatifEstimation suivi culture (%oui) (%non) (%oui et non)

40%23,3%36,7%

36,4%32,8%31,8%

14,3%46,4%39,3%

30%33,8%36,3%

Non significatif

Attentes pour suivi troupeaux OL bio (%oui)

45% 45% 29% 39 Non significatif

On remarque que pour ces trois tests aucuns agriculteurs ne se différencient. Par contre il est important de relever le fait que le groupe C est celui qui s’estime le plus suivi, c’est aussi celui qui s’est « convertis » pour des raisons environnementales. On peut donc penser qu’ils sont moins exigeants quant à leur suivi.

43- Projets.

Afin de savoir se qu’envisagent les agriculteurs dans l’avenir nous leur avons demandé quels sont leurs pro-jets.

Groupe A Groupe B Groupe C Total Résultat testPrésence de projets (%oui) 70% 50% 64% 63% Non significatifEnvisage d’agrandir l’exploitation (%oui)

43% 48% 54% 48% Non significatif

On peut dire que pour ces deux tests aucun groupe ne se différencie. On peut noter qu’il est normal que le groupe A ait le plus de projets puisqu’il compte passer en bio.

On peut donc remarquer que dans la grande majorité des cas concernant ce bilan aucun groupe d’exploitants ne se différencie des autres.

Maintenant que les attentes, projets, estimation du suivi sont traités, un récapitulatif de la totalité des ana-lyses peut être fait.

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5- Récapitulatif pour les trois groupes.

En cette dernière partie sera présenté une synthèse des trois groupes issus de la typologie. Dans ces tableaux ne seront présentés que des résultats significatifs.

51- Caractéristiques générales.

Type A30

Type B22

Type C28

Total 80

Situation/conversion AB

10% 100% 75% 57%Elevage + culture bio

Statut juridique EA

73% 95% 43% 69%% Sociétés

Date de certification < 2007

8% 68% 71% 50%

Nombre UTH 2,5 2,4 1,7 2,2

Autre PA avant conversion 33% de 24

45% de 20

4% de 28

25% de 72

A travers ces résultats nous remarquons, que la situation vis- à- vis de la conversion est très différente suivant les groupes. Le groupe A n’est certifié “bio” qu’à hauteur de 10% tandis que le groupe B l’est à 100%. De plus, les exploitations ont adopté la production “bio” pour les 2/3 avant 2007.

Les groupes A et B sont très majoritairement des sociétés (GAEC ou EARL), avec un nombre d’UTH élevé, tandis que le groupe C comporte beaucoup d’exploitations individuelles. En revanche cela ne concerne que la moitié des exploitations du groupe A. De plus, nous remarquons que les groupes A et B sont plus diversifiés par rapport au groupe C.

52- Troupeau principal ovin lait.

Type A Type B Type C Total 80

Nombre femelles traites 459 423 224 367

Chargement (UGB/ ha SFP) 0,97 1,02 0,65 0,87

Durée période de traite (j) 224 239 207 222

Lait par brebis traite en litres/ an 254 257 205 238

Volume de lait produit par an (hl) 1180 1135 450 915

Prix du lait (€) 0.99 1.24 1.23 1.14Phase exploitation

Croisière voire cessation 50% 68% 68% 61%

La production OL est la principale production animale dans chaque groupe. A noter également, les groupes A et B étaient pour plus d’un tiers diversifiés avant leur conversion, tandis que le groupe C est historiquement en monoproduction. De plus, il existe une grande hétérogénéité dans les chargements suivant les groupes, les groupes A et B ont des chargements plus élevés de l’ordre de 1 UGB/ha tandis que, le groupe C a un chargement beaucoup plus

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faible. La taille des troupeaux varie fortement entre les groupes, allant du simple au double, mais aussi, à l’intérieur des groupes.

En outre, il apparait des différences entre les performances techniques des groupes. Le groupe C présente de moins bon résultats techniques que les autres, cela est le plus significatif au niveau de la production de lait par brebis et, en terme de reproduction. Enfin, les groupes B et C sont pour les 2/3 en phase de croisière voire cessation.

53- Système cultural et fourrager.

Type A Type B Type C Total 80

SAU 137 ha 134 ha 113 ha 128 ha

% SFP dans SAU 82 % 81 % 88 % 84 %

Pourcentage prairies semées dans SFP 58 % 49 % 38 % 49%

Bilan fourrager 2008/ 2009 Equilibré/ excédentaire 80 % 41 % 50 % 59 %

Déficitaire 20 % 59 % 50 % 41 %

On peut noter, que les SAU des différents groupes sont équivalentes avec de fortes variabilités. Elles varient de 25 à 565 ha. Cette surface est différemment utilisée suivant les groupes. En effet, le groupe C possède plus de SFP que ses partenaires, et sa SFP a en proportion moins d eprairies semées et plus de prairies permanentes.

De plus, les exploitations certifiées (groupes B et C) sont pour la majorité déficitaires en fourrage même si elles possèdent des chargements faibles (notamment pour le groupe C). Cela peut s’expliquer par une bonne valorisation du prix du lait permettant l’achat de fourrages “bio” à prix élevés (luzerne déshydratée, foin de craux...).

Le groupe C a tendance à avoir moins de prairies semées dans sa surface fourragère, ce qui peut expliquer leur chargement faible car, les prairies permanentes sont souvent moins productives que les prairies semées.Enfin, les groupes A et B utilisent davantage le labour que le groupe C.

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Conclusion générale.

Notre enquête a porté sur la production laitière ovine biologique en Aveyron. La population enquétée est de 82 élevages, dont 46 certifiés “bio” en 2009 et, 36 élevages en conversion. Ces élevages sont répartis sur la quasi totalité du département avec une grande part sur zone de causse.Ils livrent principalement à 5 laiteries : laiterie Triballat, Société des Caves, Papillon, les Bergers du Larzac et le GIE Pays de Roquefort.

Ces élevages ont une SAU moyenne de 130 ha, avec une production laitière de 1040 hectolitres réalisée avec 370 brebis traites. Ces moyennes présentent une forte variabilité avec des troupeaux de 110 à 900 brebis.

Au niveau des résultats troupeaux, la production moyenne par brebis traite est de 238 litres avec 54,3 de TP et 72.5 de TB. On compte en moyenne 1.27 agneaux élevés par brebis présente. Ce résultat s’obtient grâce à un taux de prolificité de 144%, un taux de mise bas de 92% et, un taux de mortalité inférieur à 10%.De plus, les ¾ des élevages utilisent des moyens de groupages naturels des chaleurs (effet bélier, flushing...).

En ce qui concerne le système cultural, les sols de Causse et Lévézou sont dominants. A eux deux, ils représentent plus de ¾ de la SAU de toutes les exploitations. On retrouve également en moyenne plus de 15% de céréales dans la SAU. De plus, la plupart des fourrages sont conservés par voie sèche, principalement sous formes de foins séchés naturellement.

On note également qu’il existe plusieurs profils d’exploitations candidates au passage en agriculture “bio”. En effet, certaines très extensives et proches du “bio” n’ont pas eu de difficultés à maintenir leur système de production, tandis que, d’autres plus intensives ont connu plus de difficultés et/ou des chutes de production.

Les exploitations certifiées “bio” ont des résultats en terme de prolificité légèrement plus faibles que les conventionnels. Le niveau de production laitière par brebis et par an est inférieur d’une vingtaine de litres. Cependant, le groupe B de la typologie qui est 100% en AB a un bon niveau de résultats. Hormis ces deux critères, leurs résultats troupeaux sont équivalents mais, avec une forte variabilité.

En ce qui concerne le système cultural et fourrager, les exploitations “bio” possèdent un chargement plus faible que ceux en conversion. Cependant, pour plus de la moitié des “bio” on remarque, qu’ils sont déficitaires en fourrages.

De nombreuses difficultés sont perçues par les éleveurs. Celles- ci concernent davantage le système cultural et fourrager avec principalement des problèmes d’adventices et de fertilisation azotée. Ceci est un facteur du déficit fourrager chronique dans les exploitations biologiques. D'ailleurs, on constate, que cela constitue la majorité des attentes en terme de suivi et de conseils pour les exploitants.Au contraire, plus de la moitié des exploitations estiment être bien suivis au niveau du troupeau ovin lait “bio” ce qui est à relier avec des résultats techniques corrects.

Malgrè les quelques difficultés, les agriculteurs biologiques incitent en grande majorité les autres éleveurs à adopter le mode de production “bio”. En effet, il y a peu de changements dans la conduite de l’exploitation ; les résultats économiques sont au rendez- vous et, ce mode de production est plus respectueux de l’environnement.

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ANNEXE

Répartition du travail entre les étudiantsGroupes Etudiant(e)s Thèmes Sous thèmes

01 Blanchard CCadars V

Introduction IntroductionProblématique dans son contexte

02 Koszegi NMaestlé C

Problématique et méthodologie

Démarche pour collecter des données par enquêtes dont échantillon enquêté

03 Chartier BJosseran M

de l'étude Démarche pour exploiter des données dont analyse multifactorielle

04 Gueranger JRollot JB

I Caractéristiques générales

05 Foucras JDulay G

L'échantillon

II Le troupeau principal ovin lait21 Effectifs, renouv. et durée traite22 Reproduction23 Agneaux24 Alimentation

06 Mitchell CRibeiro N

25 Santé26 Production laitière

07 Rosa FRodriguez J

enquêté : 27 Bilan passage au bio et perspectives

08 Bureau EEspes M principaux

III Le système cultural et fourrager31 Parcellaire et sol32 Assolement 2008 200933 Utilisation de surfaces

09 Malrieu DMoreau L

résultats 34 Conduite des productions végétales

10 Toulas TTurc A

35 Bilan passage au bio et perspectives

11 Gayou LFonvieille A

IV Bilan, attentes, sources d’information et projets

12 Pingitore FSerrano L

I Caractéristiques générales

13 Bancarel APoujols AGalibert CVialaret L Principales

II Le troupeau principal ovin lait21 Effectifs, renouv. et durée traite22 Reproduction23 Agneaux24 Alimentation

14 Bancarel APoujols A

caractéristiques 25 Santé26 Production laitière

15 Majorel MPradalier O S

et spécificités 27 Bilan passage au bio et perspectives

16 Chabanon APuech B

des 3 groupes

obtenus

III Le système cultural et fourrager31 Parcellaire et sol32 Assolement 2008 200933 Utilisation de surfaces

17 Majorel MPradalier O S

34 Conduite des productions végétales

18 Gomez LSabary L

35 Bilan passage au bio et perspectivesIV Bilan attentes

19 Galtier JKJoffre V

RécapitulatifConclusion

V Tableau récapitulatif des 3 groupesConclusion générale

Equipe pédagogique : C. Estienne, M. Nayrolles, J. Pouget.

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Sommaire

INTRODUCTION GÉNÉRALE.......................................................................................................................................1

1ÈRE PARTIE : POURQUOI S’INTÉRESSER À L’ÉLEVAGE OVIN LAIT EN AVEYRON EN MODE DE PRODUCTION BIOLOGIQUE ET COMMENT RÉPONDRE À CETTE ÉTUDE ?...............................................2

1- PROBLÉMATIQUE..............................................................................................................................................................22- DÉMARCHE UTILISÉE POUR COLLECTER DES DONNÉES PAR ENQUÊTES........................................................................................53- DÉMARCHE UTILISÉE POUR EXPLOITER LES DONNÉES..............................................................................................................8

2ÈME PARTIE : PRINCIPAUX RÉSULTATS............................................................................................................12

1- CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES EXPLOITATIONS............................................................................................................122- LE TROUPEAU PRINCIPAL OVIN LAIT...................................................................................................................................153- LE SYSTÈME CULTURAL ET FOURRAGER .............................................................................................................................264- BILAN, ATTENTES, SOURCES D'INFORMATION ET PROJETS.......................................................................................................31

3IÈME PARTIE : TYPOLOGIEPRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES ET SPÉCIFICITÉS DES TROIS GROUPES OBTENUS.....................33

1- CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES EXPLOITATIONS............................................................................................................332- LE TROUPEAU PRINCIPAL OVIN LAIT...................................................................................................................................363- LE SYSTÈME CULTURAL ET FOURRAGER .............................................................................................................................454- BILAN, ATTENTES, SOURCES D'INFORMATION ET PROJETS.......................................................................................................535- RÉCAPITULATIF POUR LES TROIS GROUPES..........................................................................................................................55

CONCLUSION GÉNÉRALE..........................................................................................................................................57

SOMMAIRE.......................................................................................................................................................................1

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