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N°127 - Prix : 10 DA - France : 1 € [email protected] www.elwatan.com/weekend Vendredi 9 septembre 2011 Week-end PUBLICITÉ PHOTO : AFP PHOTO : H. LYÈS ALGER BORDJ MENAÏEL RENTRÉE SCOLAIRE 25 blessés dans des émeutes Les parents d'élèves inquiets Avec une famille dans la pagaille du relogement PHOTO : ELWATAN WEEK - END Suivez le guide dans le métro P 4 P 3 P 2 P 5 Des centaines de Touareg persécutés fuient la Libye A la frontière algérienne Pp 6-7 El Watan N°127 - Prix : 10 DA - France e e e e e : e : e: e e e e e e : e: e : : e e e e : : : e e e e e e e e e e e e : e e e e e e e e e e e e e : e e e e e e e e e e e e e e e e e : : e e e e : e e e e e e e e e e e e 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 we w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w w

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N°127 - Prix : 10 DA - France : 1 € [email protected] www.elwatan.com/weekend Vendredi 9 septembre 2011Week-end

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ALGERBORDJ MENAÏEL RENTRÉE SCOLAIRE

25 blessés dans des émeutes

Les parents d'élèves inquiets

Avec une famille dans la pagaille

du relogement

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Suivez le guide dans le métroP 4

P 3 P 2 P 5

Des centaines de Touareg persécutés fuient la Libye

A la frontière algérienne

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El WatanN°127 - Prix : 10 DA - Franceeeeee :e :e :eeeeee :e :e ::eeee :::eeeeeeeeeeee :eeeeeeeeeeeee :eeeeeeeeeeeeeeeee ::eeeee :eeeeeeeeeeeeeeeee 1 1 1 11 1111111 €€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€ wewwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwwww

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Emeutes à Skikda

Excédés par les coupures récurrentes d’électricité, alors que la ville suffoquait sous une chaleur intense dépassant les 40° C, les habitants de la cité Merj Eddib, à la périphérie sud de la ville de Skikda, sont sortis, vendredi dernier, pour la deuxième nuit consécutive, pour investir la rue et dresser des barricades en signe de protestation.

El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 7 JOURS2

l’essentiel de la semaineBientôt des TV libérées ?

«Pour la première fois, nous aurons une législation qui parlera de l’ouverture des médias lourds», a indiqué le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en marge de la séance d’ouverture de la session d’automne du Parlement avec ses deux chambres, l’APN et le Conseil de la nation. Le Premier ministre est revenu, entre autres, sur le code de l’information, la lutte contre le terrorisme, la tripartite et la position de l’Algérie concernant le dossier libyen.

Abdallah Djaballah/FIS : Je t’aime, moi non plus

Le fondateur d’Ennahda et d’El Islah, Abdallah Djaballah, a indiqué mardi, à Alger, qu’aucun membre du parti dissous en 1992 n’a demandé l’adhésion à sa nouvelle formation, en l’occurrence le Front de la justice et du développement (FJD), allusion faite aux éléments de l’ex-FIS. Toutefois, il n’écarte pas leur ralliement. «Le FJD est ouvert à tout citoyen jouissant de ses droits civiques», a-t-il indiqué.

L’Algérie a refusé d’accueillir des

officiers libyens qui ont fait

défection

Lors d’une conférence de presse tenue hier à Tripoli, le n°2 du CNT, M. Jibril, a confirmé que les relations entre l’Algérie et les membres de la CNT étaient tendues. «Les relations avec l’Algérie passent par des périodes de tension», a-t-il déclaré. «Ils ont justifié l’accueil de membres de la famille El Gueddafi par des considérations humanitaires, mais ont refusé, sans justification, d’accueillir des officiers libyens qui ont fait défection», a-t-il relevé. M. Jibril a, toutefois, souhaité une amélioration des relations à l’avenir avec le voisin algérien.

La grève des mineurs de l’Ouenza

continue…

La grève entamée, dimanche dernier, par des centaines de mineurs du site d’exploitation du minerai de fer de l’Ouenza, dans la wilaya de Tébessa, continue. Les grévistes sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications, centrées essentiellement sur l’amélioration des conditions de travail. Le débrayage, décidé par la section syndicale de la mine de l’Ouenza, a provoqué la paralysie totale des différents chantiers du site minier. Les négociations entamées au lendemain de la grève entre la direction d’ArcelorMittal et la section syndicale n’ont abouti à aucun accord. Chacune des deux parties campait sur ses positions. Dans un communiqué remis à la presse, les grévistes ont dénoncé les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent, notamment les agents de sécurité, ainsi que les agissements du directeur de site minier, accusé par des syndicalistes d’avoir fait bénéficier certains cadres de son entourage d’indus avantages et primes, alors que les mineurs n’ont rien touché. Par ailleurs, les représentants syndicaux déplorent la plainte déposée par ArcelorMittal de Annaba contre les grévistes et dénoncent également le peu d’enthousiasme affiché par cette direction pour résoudre les problèmes des ouvriers. Un sit-in a été observé, mardi, par les mineurs devant le siège de la daïra, où les représentants syndicaux ont présenté leurs doléances au chef de daïra qui leur a promis de les transmettre aux autorités de la wilaya.

Lakehal Samir

... Celle des travailleurs

communaux à Bouira aussi

Les travailleurs de l’APC de Bouira sont entrés en grève illimitée depuis avant-hier. Ils réclament l’amélioration de leurs conditions de vie. M. Mezine, secrétaire général de la section syndicale, affiliée à l’UGTA, a affirmé hier que le taux de participation à ce mouvement de débrayage était de 99%. Soit, presque la totalité du personnel. Les grévistes réclament un statut particulier pour le travailleur de la commune, mais aussi le déblocage des allocations familiales. La section syndicale affirme, dans un communiqué, que la CNAS leur a demandé de fournir tout un dossier pour pouvoir toucher les allocations familiales, mais jusqu’à présent, l’administration n’a rien fait. Quant à la gestion des ressources humaines, les syndicalistes demandent à ce que la loi en vigueur soit appliquée à la lettre. Depuis le premier jour de grève, les autorités locales, pourtant avisées par un préavis, ne sont pas encore intervenues pour prendre en charge les revendications des travailleurs. De ce fait, le représentant syndical des travailleurs a affirmé que le mouvement de grève se poursuivra tant que les responsables concernés continuent de faire la sourde oreille. Ali Cherarak

Les familles des otages

algériens interpellent

les partis politiques

Le sort des marins algériens pris en otages au large de la Somalie «ne semble pas préoccuper les partis politiques». C’est le constat accablant que fait le porte-parole des familles des otages, Abdelkader Achour, dont le frère est retenu avec 16 autres marins, depuis maintenant neuf mois. «Les partis politiques sont responsables du sort de nos proches. Ils devraient être les premiers à dénoncer le laxisme affiché par le gouvernement vis-à-vis de notre drame», s’emporte Achour. Après avoir sollicité le ministère des Affaires étrangères et celui des Transports, les médias et même des ambassades étrangères, les familles des otages se disent consternées par l’indifférence des premiers concernés, ceux qui «survivent grâce aux citoyens, car sans eux, ils n’empocheraient pas leurs salaires immérités», en l’occurrence les responsables et députés des formations politiques, toutes obédiences confondues. «Un responsable d’un parti politique, après lui avoir demandé de se pencher sur le dossier des marins dont l’état de santé se dégrade de jour en jour, m’a recommandé de lui fournir un dossier. Faut-il nous imposer de la paperasse pour sauver des vies humaines ?» s’indigne Achour, avant de regretter l’absence du représentant des travailleurs, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui «n’a pas daigné rendre hommage à ces travailleurs algériens le 1er Mai, jour de la fête des travailleurs, ne serait-ce que par une pensée». Les familles des membres de l’équipage du MV Blida ont tenu, depuis la disparition de leurs proches, plusieurs sit-in et manifestations dans l’espoir de voir le gouvernement algérien réagir avant qu’il ne soit trop tard, et qu’il parvienne à libérer ces Algériens, à l’instar d’autres pays qui ont réussi à «écourter la souffrance de leurs enfants», qui étaient, eux aussi, otages des pirates somaliens. Lamia Tagzout

Création d’un comité

national des

paraplégiques

C’est suite à un séjour de solidarité avec les personnes handicapées, organisé au centre Grand Bleu à Tipasa et financé entièrement par le département du docteur Saïd Barkat, que la présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées, Atika Maâmeri, a annoncé, hier, la création du comité national des paraplégiques. Cette initiative de la FAPH entre dans le cadre de la création d’une plate-forme des ONG algériennes, afin de pouvoir mettre en œuvre le programme de la Convention des droits des personnes handicapées. Les initiateurs de cette action ont tenu à nous préciser que cette nouvelle entité a été créée pour défendre l’accès aux droits et à la citoyenneté des personnes handicapées algériennes, qui demeurent toujours marginalisées. Le ministre de la Solidarité nationale, Saïd Barkat, reconnaît : «J’ignore le nombre exact des personnes handicapées en Algérie ; nous travaillons avec cette hypothèse que 6% de la population algérienne est atteinte de divers handicaps.» M’hamed H.

Bir El M’sena : Hyundai Engineering remporte le contrat Le groupe sud-coréen Hyundai Engineering a remporté, hier, un contrat EPC/CPF de 167 millions de dollars pour le développement du gisement de Bir El M’sena. Le contrat signé avec l’association Sonatrach-Hess-Petronas porte sur la réalisation des installations de traitement du pétrole pour une capacité de 12 000 barils/jour, la mise en place de pipelines d’expédition de pétrole et de gaz ainsi que d’une base industrielle pour le projet de développement du gisement situé au niveau du bloc 401 C dans le bassin de Berkine, à 300 km à l’est de Hassi Messaoud. L’entreprise sud-coréenne a été retenue au bout du second appel d’offres lancé par la société BMS exploitant le gisement. Le premier processus de qualification lancé en 2008 a été annulé. Kamel Chikhi, directeur associations à Sonatrach, a indiqué que les partenaires ont estimé que les offres étaient «trop élevées» et qu’elles «remettaient en cause l’économie du projet». Sur ce, celui-ci a été fractionné en trois lots et une seconde pré-qualification a été lancée en mai 2010. Vingt-

cinq entreprises y ont soumissionné. Au bout du processus, seules huit offres ont été retenues, avant d’aboutir à la sélection finale du groupe sud-coréen. Le second appel d’offres aura permis, selon les dires de Noredine Cherouati, président-directeur général de Sonatrach, d’économiser entre 40 et 50% des coûts du projet. Hyundai Engineering aura ainsi la charge de développer, dans un délai de 30 mois et pour un montant de 167 millions de dollars, dont 2,5 milliards de dinars, les structures CPF de ce gisement. Dès le 14 avril 2014, date du First Oil, le site produira 600 000 tonnes/an sur un plateau de cinq ans. Le plan de développement compte, entre autres, la réalisation d’une station de traitement et stabilisation de brut d’une capacité de 13 200 bbl/j, une unité d’injection de compression et d’injection de gaz, une unité d’expédition d’huile vers le réseau Sonatrach, un pipeline d’interconnexion avec le réseau Sonatrach en plus d’une base industrielle.

Melissa R.

La compagnie nationale des hydrocarbures qui a dû, à l’image de nombreuses compagnies pétrolières, suspendre ses activités en Libye au lendemain de l’insurrection, prévoit de les reprendre «dès que les conditions le permettront». Interrogé à ce sujet, hier en marge de la signature d’un contrat EPC avec les Coréens de Hyundai, le PDG

de Sonatrach a déclaré que la compagnie pétrolière reprendra certainement son travail dans ce pays voisin. «Nous attendons que les choses rentrent dans l’ordre. Nous avons deux permis sur lesquels nous travaillons et dès que les conditions le permettront nous allons reprendre le travail», a-t-il précisé. Interrogé sur les risques de perdre les

contrats dont bénéficie actuellement Sonatrach en Libye, M. Cherouati a rétorqué : «Nous avons un contrat avec la National Oil Company agréée par les autorités libyennes.» Il est vrai que les autorités de transition ont indiqué ne pas avoir l’intention, pour le moment, de remettre en cause les accords signés sous El Gueddafi. M. R.

NOREDINE CHEROUATI. PDG de Sonatrach«Nous retournerons en Libye dès que les conditions le permettront»

Plus de 8 millions d’élèves rejoindront les bancs de l’école à partir de dimanche. Pas de nouveauté pour les cycles moyen et secondaire. Les écoliers vont, en revanche, être en classe de 8h à 14h30. Il s’agit d’allègement de la journée scolaire afin de prévoir des activités périscolaires. Le volume horaire diminue donc de 3 heures pour les trois premières années et de 45 minutes pour les quatrième et cinquième années. Les cours sont programmés de dimanche à jeudi de 8h à 11h15 et de 13h à 14h30. Au-delà de 14h30 et l’après-midi de mardi, des activités au choix sont réservées aux élèves à titre optionnel. Le nouvel aménagement fait peur aux syndicats. Son succès dépend d’abord de la disponibilité des cantines, affirme Messoud Amraoui de l’Unpef. «Il est inadmissible de laisser les enfants se prendre en charge seuls ou de ramener leur déjeuner avec eux. Il s’agit là d’une manière de consacrer les disparités sociales. Il leur faut donc des cantines.»

Viennent ensuite les matières optionnelles prévues au-delà de 14h30. «Elles doivent être obligatoires», assure M. Amraoui. Et il est, selon lui, primordial que le ministère recrute des profils pointus. «Car, ces matières périscolaires seront assurées par des enseignants qui ne sont pas spécialisés en la matière. Comment un enseignant de langue arabe peut-il assurer une activité culturelle ?» L’Union nationale des associations des parents d’élèves affiche également sa crainte par rapport à cette rentrée, qu’elle estime «difficile et exceptionnelle». Elle demandera en urgence une audience au ministre à partir de cette semaine pour exposer les différents problèmes, selon son président, Ahmed Khaled. «Nous présenterons un rapport plus réel au ministre que celui qu’il reçoit de la part des directeurs d’éducation. Nous proposons que le ministère de l ’Educat ion acquière directement les fournitures

scolaires auprès de

l’importateur ou du producteur pour les proposer ensuite moins cher aux parents. Et de céder également le marché du transport scolaire aux jeunes chômeurs voulant investir dans le cadre de l’Ansej. Nous proposons aussi que les collectivités locales participent davantage à la restauration des écoles et que la prime de 3000 DA destinée aux enfants issus de familles démunies soit revue à la hausse, au moins pour cette année et l’année prochaine, car la rentrée des classes vient tout de suite après l’Aïd.» L’Union des associations des parents d’élèves affiche également ses inquiétudes par rapport aux différentes menaces de grève. «L’Unpef et le Cnapest pourraient déclencher, selon Messoud Amraoui, une grève générale à la fin du mois, si les dossiers des œuvres sociales, le régime indemnitaire et le statut particulier ne sont pas réglés définitivement dans quelques jours.» Nassima Oulebsir

Rentrée scolaire : les parents d’élèves inquiets

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Saïd Sadi soutient le CNT libyen

Dans une lettre adressée aux membres du Conseil national de transition libyen, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, a affirmé son entière solidarité et son soutien. «(…)Libérer nos pays respectifs de systèmes politiques dominés par des sectes militaires violentes, corrompues et sans perspectives(…)», souligne la lettre de Saïd Sadi datée du 26 août et rendue publique hier.

El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 7 JOURS 3

124foyers d’incendie ont été recensés dans six wilayas : Skikda, Béjaïa, Jijel, Annaba, El Tarf et Guelma.

fort

ABDELKRIM BOUAMRIA ET ILHEM ELDJOUKARATÉKAS ALGÉRIENS

L’Algérie a décroché, mardi soir, ses deux premières médailles d’or lors des Jeux africains 2011 à Maputo (Mozambique, 3-18 septembre), après les victoires en finale des karatékas Abdelkrim Bouamria (-60kg) chez les hommes et Ilhem Eldjou (-55kg) chez les dames.

ABDENOUR ZAHZAH RÉALISATEUR ALGÉRIEN Abdenour Zahzah a remporté le prix de l’Office de l’immigration de Venise grâce à son court métrage Garagouz, présenté dans une section parallèle du festival. Le film raconte les mésaventures de Mokhtar, un marionnettiste aidé par son fils Nabil, qui sillonnent tous deux la campagne pour donner des représentations de «garagouz» aux petits enfants.

DIRECTION D’ALGÉRIE

POSTE

Le directeur général de l’entreprise Algérie Poste vient d’opérer, en catimini, un vaste mouvement des directeurs de wilaya. Celui-ci coïncide avec les rentrées sociale et scolaire. Les directeurs ne savent pas s’ils doivent accorder la priorité à la gestion ou au transfert de leurs enfants et conjoints

MOHAMED KEBIR ADDOULE WALI D’ALGER

«Ce terrain est une propriété de l’Etat et il appartient à ce dernier de le protéger…», a indiqué, dimanche, le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou, lors d’une conférence de presse. «Je ne vois pas comment une association non agréée peut s’arroger le droit de se l’approprier», s’est-il emporté. Cette association aurait-elle simplement pu obtenir un agrément, M. le wali ?

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Faux barrage sur la route de Boghni

Un groupe d’individus armés a dressé, lundi en début de soirée, un faux barrage sur le CW128, desservant la ville de Boghni, à une trentaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Les terroristes ont intercepté les passagers qu’ils ont rackettés et délestés de leurs objets de valeur avant de prendre la fuite vers les maquis environnants.

Les mineurs de l’Ouenza en grève

Quelque 520 travailleurs, entre mineurs, agents de sécurité et autres cadres du site minier pour

l’exploitation à ciel ouvert du minerai de fer à l’Ouenza, dans la wilaya de Tébessa, sont depuis dimanche en grève générale pour revendiquer l’amélioration des conditions de travail. La direction générale d’ArcelorMittal Annaba a déposé une plainte à

l’encontre des grévistes et demandé la suspension de la grève, en avançant le chiffre de 60 grévistes seulement.

De violentes émeutes ont éclaté, hier, entre des brigades antiémeute de la Gendarmerie nationale et des jeunes de Tizi n’Ali n’Slimane, un village situé à 3 km au sud de la ville de Bordj Menaïel, à l’est de Boumerdès. Les affrontements ont débuté vers 8h, après le redéploiement des forces antiémeute au lieudit Vachet, pour permettre aux agents de la voirie de jeter les ordures ménagères dans la décharge sauvage, fermée par les villageois depuis plus d’une année. Les heurts se sont soldés par 25 blessés, dont 23 gendarmes, et 2 jeunes manifestants. Deux camions de la voirie communale auraient également été saccagés par les protestataires. Ces incidents interviennent après l’échec de l’administration à trouver un autre endroit pouvant abriter les tonnes d’ordures ramassées, chaque jour, à travers les différents quartiers de la commune. Hier, d’importants renforts des services de la Gendarmerie nationale ont été dépêchés sur les lieux pour disperser les villageois qui se sont déplacés en grand nombre pour préserver leur e n v i r o n n e m e n t . L e s échauffourées se sont déroulées

près du lieu qui faisait office de décharge sauvage. Les manifestants ont, dans un premier temps, fait preuve d’une résistance inouïe, bloquant le passage aux engins de la voirie communale. Mais l’arrivée d’autres renforts des forces de l’ordre, les a poussés à battre en retraite, ce qui a permis aux camions d’y décharger les déchets. Les heurts d’hier font suite à la réquisition signée par le wali de Boumerdès concernant la réouverture de la décharge. Il y a dix jours, le chef de l’exécutif de la wilaya avait initié une opération de nettoiement général des quartiers de la ville. Cette opération, qui a failli tourner au drame, a été à l’origine de violents affrontements entre éléments de la Gendarmerie nationale et villageois. Certaines sources parlaient alors d’un gendarme poignardé par un jeune manifestant.

DÉCHARGE PROVISOIRELa décharge est fermée par les villageois depuis septembre 2010 en raison des désagréments causés aux populations de la périphérie. Depuis, les habitants de la région ont engagé plusieurs actions de volontariat

et ont pu nettoyer les lieux. Mais cela n’a pas été sans conséquences sur les responsables locaux, qui se sont retrouvés face à d’énormes difficultés, dues à l’absence de décharge contrôlée. Les services de la voirie parcourent parfois plusieurs kilomètres pour jeter les ordures. Et pour cause, le projet du centre d’enfouissement technique prévu à Zaâtra pour recueillir les déchets des communes de la daïra de Bordj Menaïel et ses environs n’est pas encore lancé. Certains élus évoquent des manipulations et l’exploitation du problème à des fins politiques. Les différentes réunions tenues entre les représentants des villageois et les responsables de la wilaya n’ont pas abouti. Le wali aurait proposé récemment la réouverture de la décharge pour une durée de quatre mois, en attendant l’aménagement d’une piste et d’une décharge provisoire. Mais les habitants campent toujours sur leurs positions et ne croient plus aux promesses des autorités.

R. Koubabi

Le port d’Alger étouffe Toujours de la surcharge au port d’Alger. Depuis des mois, le scanner crée de l’embouteillage au niveau de la sortie des camions. Les chauffeurs crient le malaise et exigent que les directions du port d’Alger et des Douanes prennent au sérieux leur requête afin de trouver, dans les plus brefs délais, une solution définitive à ce problème. «Depuis déjà presque deux ans, je suis obligé de faire passer tous les conteneurs, et parfois même le vide au scanner. Ce qui a créé une véritable surcharge. Et pour que mon tour arrive, il faut attendre au moins…quatre ou cinq jours. A la longue, cela est devenu insupportable», témoigne Hamid, chauffeur. Son collègue, Ali, évoque les nuits blanches qu’il passe dans son camion, attendant son tour : «Nous n’avons pas de sanitaires ni où manger et nous sommes obligés de rester sur place jour et nuit pour surveiller la marchandise et les camions. Les voleurs nous guettent, il ne faut pas que nous bougions d’un mètre.»

UNE SITUATION DÉPRIMANTEDjamel, également chauffeur et père de famille, dit que cette situation le déprime. «Le temps que je mets en quittant mon domicile pour aller

décharger la marchandise dans n’importe quelle wilaya est plus court et moins stressant que celui que je passe à

attendre mon conteneur. Maintenant une mission à Sétif me prend une dizaine de jours ! La situation est devenue déprimante. Rester cloué pendant des jours sans rien faire et supporter les arrêts répétitifs du scanner provoqués par la surcharge est devenu épuisant. Les frais de mission que le patron nous donne ne suffisent plus. Car il faut que je me déplace très loin pour trouver de la nourriture…ou me laver. Il faut toute une organisation entre les différents chauffeurs pour acheter à manger et ce n’est toujours pas évident. Je réfléchis sérieusement à quitter ce job. Je vois rarement mes filles jumelles.» Si les chauffeurs crient leur malaise, les importateurs dénoncent la situation en affirmant que le plus grand perdant est le citoyen qui supportera en fin de compte les prix exorbitants. «Pour une nuit, je suis sommé de payer 5000 DA au conteneur et 10 000 DA le jour, soit 15 000 DA pour 24 heures d’attente, alors que j’en suis pas responsable. Le calcul est simple, le scanner d’un conteneur me coûte 60 000 DA, ajouter à ces frais, la prise en charge des chauffeurs, le transport vers les dépôts, le déchargement… Et c’est normal que les prix doublent», nous explique Amar, importateur. Les chauffeurs disent attendre l’application des promesses de la direction des Douanes pour aplanir les obstacles. N. O.

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Bordj Menaïel : 25 blessés dans des émeutes

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Les rappelés du service national

marcheront le 3 octobre

Les anciens rappelés du service national vont reprendre la protestation pour faire valoir leurs revendications. Hier, une centaine de délégués, venus de 38 wilayas du pays, se sont regroupés aux Issers, à l’est de Boumerdès, et ont discuté des actions à mener à l’avenir pour obtenir une reconnaissance à la mesure des sacrifices qu’ils avaient consentis lors de la décennie noire. «La réunion s’est tenue en plein air en raison de l’annulation, aujourd’hui vers 9h, de l’autorisation qui nous avait été accordée par la daïra des Issers», nous a indiqué un délégué de Boumerdès. «L’un de nos camarades a été retenu pendant plus d’une heure au commissariat. C’est inadmissible ! L’APC des Issers a refusé de nous octroyer la salle de cinéma Afrique et nous avons déboursé plus de 100 000 DA pour la location d’une salle privée et la nourriture de nos invités», a-t-il ajouté. Les représentants de cette frange, qui se sent lésée par l’Etat, ont décidé d’organiser une marche nationale le 3 octobre prochain à Alger. Cette action, qui sera précédée par des marches à travers les différentes wilayas du pays, verra, selon eux, la participation de plus de 100 000 rappelés parmi les 123 000 recensés à travers le territoire national. Les délégués ayant pris part à la réunion ont abordé également plusieurs questions inhérentes aux démarches à entreprendre pour créer une organisation nationale des anciens rappelés de la période 1995-99. Ils se sont aussi penchés sur les difficultés auxquelles ils font face depuis plusieurs années et la nécessité de coordonner leurs actions et d’établir une plateforme de revendications commune pour la transmettre aux autorités compétentes. Ces hommes, qui avaient répondu à l’appel de la patrie, réclament leur intégration parmi les franges qui devaient bénéficier des dispositifs de la loi sur la concorde civile et la réconciliation nationale. Ils revendiquent également leur droit à une pension, à un logement social et un poste de travail qui leur permettrait de vivre dans la dignité. La plupart d’entre eux précisent avoir abandonné leurs familles et leurs postes de travail pour combattre le terrorisme. Certains sont morts, d’autres sont traumatisés et livrés à leur triste sort dans l’indifférence totale des autorités. R. Koubabi

Les chômeurs montent

au créneau à Ouargla

La colère des chômeurs du Sud est à son comble, depuis dimanche. Un jeune chômeur a été brûlé, hier, lors des échauffourées qui ont éclaté entre les protestataires et la police à Ouargla. La victime s’en est sortie heureusement indemne, mis à part quelques brûlures sur le corps. Selon le porte-parole du Comité national pour la défense des droits de chômeurs, Tahar Belabes, «le jeune homme se serait aspergé d’essence avant qu’une bombe lacrymogène lancée par un policier ne mette le feu à son corps», a-t-il indiqué. Les chômeurs de la wilaya de Ouargla revendiquent des emplois, notamment après les promesses du ministère du Travail. Ce dernier aurait dépêché une commission d’enquête afin de faire la lumière sur ce phénomène qui prend étrangement de l’ampleur dans une région «qui compte suffisamment de sociétés étatiques et étrangères pour absorber le chômage». Les représentants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs ont d’ailleurs décidé de se réunir aujourd’hui à la Maison des syndicats, à Alger, afin de discuter des mesures à prendre pour faire aboutir leurs revendications, en plus du rassemblement prévu devant la Présidence dans les jours à venir. L. Tagzout

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 20117 JOURS4

« B i s m i l l a h , b i s m i l l a h , bismillah». En entrant dans la rame, l’émotion de l’agent de sécurité est

p e r c e p t i b l e . Tren t e ans

d’attente. Des a n n o n c e s d e

lancement sans cesse repoussé. Des rumeurs

r é c u r r e n t e s s u r d’insurmontables problèmes. Alors oui, il n’y croyait sans doute plus à ce métro. Pourtant, hier, d’ultimes essais ont rendu le rêve enfin

réalité. «Fin octobre 2011, au plus tard

d é b u t

novembre», selon Amar Tou,

ministre des Transports, la ligne 1 du métro d’Alger sera ouverte au public. Pendant huit semaines, une centaine d’exercices opérationnels liés à la circulation des trains, la gestion des stations ou encore l’application des règles de sécurité seront e n c o r e e f f e c t u é e s . «Ces exercices s o n t extrêmement i m p o r t a n t s p u i s q u ’ i l s seront réalisés a v e c l a Protection civile, la Sûreté nationale et des figurants choisis parmi le personnel

des entreprises en charge du projet», a

s o u l i g n é P a s c a l G a r r e t , d i r e c t e u r général de RATP El Djaza ï r,

filiale de la RATP

française (Régie autonome des transports parisiens). Pour Mustapha Benbada, ministre du Commerce, cette mise en service est «un moment très fort» et «historique». Lors de cette marche à blanc de la station Les Fusillés-Haï El Badr puis vers la Grande-Poste, en passant par la station Mer et Soleil, les passagers ont donc essayé les voitures climatisées, équipées de sièges bleus, testé les tourniquets et la validation des tickets, et visité le poste de commande centralisée, à Ruisseau, chargé de la gestion et du contrôle des mouvements, de la position, de l’autorisation de mouvement et de l’itinéraire des trains. «Ce système électronique qui contrôle et gère à la fois les trains et les cellules d’énergie électrique est le même que celui utilisé par le métro de New York, de Barcelone et récemment de

Lausanne», a précisé Aomar Hadbi, PDG de l’Entreprise du métro d’Alger. La RATP El Djazaïr, chargée de

l’exploitation, a aussi assuré la formation de plus de 500 agents à dix métiers différents. Sihem, 31 ans, fait partie de la première équipe de six conducteurs prêts à commencer. Reconnaissable à son uniforme (pantalon foncé, chemise blanche, cravate grise à rayures bleues et vertes), cette ancienne employée de bureau confie son enthousiasme : «L’idée d’être à la tête de ce gros engin me plaît beaucoup !» Le ministre des Transports a

rappelé que l’Etat interviendra pour soutenir les tarifs du ticket de métro, assurant que celui-ci «ne dépassera pas les 50 DA». Le Fonds de soutien aux transports collectifs, qui intervient déjà dans le soutien des prix de l’Etusa et du tramway d’Alger, sera également sollicité pour soutenir le prix du ticket de métro. ■

Hai El Badr

Mer et soleilAmirouche

Les fusillésJardin d'essais

HammaAïssat Idir

Grande-PosteKhelifa Boukhalfa

1 Maier

86%du personnel d’exploitation a moins de 35 ans

85,5% du personnel est algérien

500 emplois créés

400 agents de police

La ligne I allant de la Grande-Poste jusqu’à Hai El Badr comprend 10 stations, 9 sous- terraines et un terminus aérien

9,5 km

Km/h

Vitesse maximale 70 km/h

passagers dans la rame

1 290

(210 assis et 1800 debout)

pas plus de 50DA

240 caméras

1 rame toutes les 3 minutes et 20 secondes en heures de pointe et un toutes les 5 mn en heures creuses. Il roule de 5h à

14 rames de 6 voitures climatisées

23h

miligsePeceopcirgeenrèséce

Le consortium formé entre le groupe allemand Dywidag et l’algérien Cosider vient de se voir attribuer définitivement l’extension de la ligne 1 du métro d’Alger, a révélé hier la lettre économique Maghreb Confidentiel. Les deux firmes ont déjà construit le tronçon initial de la ligne 1.

Le métro d’Alger :

en voitureC’est toute la vie des Algérois qui va changer. Le métro d'Alger a été mis en marche, hier, pour d'ultimes essais avant son ouverture définitive au public début novembre. Suivez le guide…

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Mélanie Matarese [email protected]

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«Mieux que la baraque», commente aâmi M’hamed, habitant d’un taudis à Oued Koriche, relogé mercredi soir à Beni Messous. Tel un «peut mieux faire» d’un enseignant infligé à son élève sur un bulletin de fin d’année, la sentence tombe. «On n’en a pas fini avec la crise du logement. Vous voyez, j’ai sept enfants, trois sont en âge de se marier. Mais ce n’est pas dans ce nouvel appartement de trois chambres que je vais les marier», constate-t-il. La famille vient d’obtenir le feu vert des autorités locales pour déménager, en pleine nuit, de Hai El Fourquane, un bidonville perché sur une colline boisée, à Beni Messous. Le baraquement, dans lequel certaines familles vivent depuis quinze ans, a été construit durant la décennie noire et a abrité même des terroristes. «On les entendait marcher sur nos toits, le soir», raconte ses habitants. Les années passent et d’autres familles, dont certaines fuyaient le terrorisme, sont venues de différentes wilayas. Dans les années 2000, ce sont les policiers mariés qui y ont élu domicile. La famille de aâmi M’hamed avait pour adresse un numéro. Le numéro 1, désigné par la mairie de Bab El Oued. Un numéro que tous les habitants des bidonvilles et autres taudis rêvaient d’obtenir depuis des années. «Pour nous, ce numéro signifiait la reconnaissance de l’Etat de notre malheur, de notre misère. En même temps, cela nous donnait l’espoir d’être relogés un jour», nous explique Redouane, un habitant de Haï El Fourquane. Recensées à plusieurs reprises, ces familles ont nourri l’espoir, durant des

années, de se voir relogées dans des appartements «dignes d’êtres humains». L’opération de relogement dans la wilaya d’Alger a été marquée par des émeutes, des affrontements, voire des refus de certaines familles de déménager.

«PAS LE CHOIX»Les habitants des cités de Diar El Kef et Diar Echems, par exemple, ont refusé de se voir loin de la capitale. Ce qui a suscité la réaction du ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, qui a déclaré mercredi au quotidien El Khabar : «Nous n’avons jamais entendu dire ailleurs dans le monde que des familles refusent des appartements !» Alors que les autorités avaient misé sur cette opération grandiose de relogement pour calmer la grogne sociale, les populations concernées ont répondu par des routes coupées et des émeutes, dont les plus violentes ont éclaté à Baraki. Des arrestations ont eu lieu partout à Alger. Il faut dire aussi que les services de la wilaya ont géré cette opération sans communiquer. A nos tentatives répétées de joindre les responsables, personne n’a jamais répondu. Le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou, peu prolixe d’habitude, a définitivement attisé la colère des habitants des bidonvilles par un tranchant : «Ils n’auront pas le choix», avant de revenir sur ses propos en déléguant aux walis délégués la tâche de négocier avec les représentants des cités pour endiguer une crise qui a failli provoquer des émeutes généralisées. En plus des nombreuses irrégularités qui ont marqué cette opération, des familles se sont vu retirées des listes avant d’être à nouveau convoquées pour un déménagement.

DES YOUYOUSD’autres ont pu déménager avant même la date officielle de l’opération, grâce à des attributions officieuses. Aâmi M’hamed fait partie de ceux-là. Après avoir refusé de nous parler - certainement gêné vis-à-vis de ses voisins restés dans le baraquement - il a accepté finalement que nous le suivions. Un des habitants nous explique la situation. «Il vit là depuis quatre ans et a réussi à décrocher un logement social, alors que nous sommes ici depuis des années, prétend-il en voyant défiler sous ses yeux frigo, meubles et matelas. Il a fait appel à ses connaissances pour obtenir son logement.» Un membre de la famille de aâmi M’hamed se défend. «On a failli nous priver de ce logement. Sans l’intervention de

connaissances et une requê t e adressée au wali délégué, nous serions toujours là. A la mairie, on nous a dit que notre dossier avait été é g a r é … » L’opération de d é m é n a g e m e n t dure des heures. Des camions sont loués et les voitures des cousins sont sollicitées. Le convoi démarre enfin, destination Beni Messous. Les femmes ont été les premières à rejoindre l’appartement, d’environ 85 m2 pour faire le nettoyage. A l’arrivée de la famille, des youyous fusent. La cité nouvellement construite est déjà surpeuplée. Des groupes de jeunes animent le quartier et des adultes discutent d’un moyen de s’organiser pour le gérer. Aâmi M’hamed arrive, il ne laisse pas paraître son émotion. Des accents d’autres wilayasSes enfants, eux, sont tout contents de leur nouveau logement. On commence déjà à monter les affaires dans la nouvelle maison. En face, un voisin a déjà entamé des travaux dans son appartement… pourtant tout neuf.

Des bâches en guise de rideaux habillent déjà les balcons. «Un peu comme dans les b i d o n v i l l e s » , commentent les nouveaux arrivants. Les discussions sont les mêmes. «Errahla» ( r e l o g e m e n t ) . Certains ont déjà

commencé les investigations pour connaître les voisins bénéficiaires, notamment ceux qui ne sont pas issus de leur quartier d’origine. «Ces logements sont destinés à notre ex-quartier, mais on aperçoit d’autres têtes, avec des accents d’autres wilayas, nous disent-ils. Des appartements sont fermés, c’est louche, mais nous ferons tout pour les démasquer», nous révèlent-ils. Pendant que Aâmi Ahmed s’installe, nous faisons un tour dans la cité. Des jeunes marquent leur territoire en s’imposant à l’entrée de la cité. D’autres cherchent des diki (coins) dans les immeubles vides. Certains reprennent la vente de zetla. Le tout… sous le regard des gardes communaux. ■

El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 AUJOURD’HUI 5

RELOGEMENT D’un ghetto à un autre ...L’opération de relogement de la wilaya d’Alger ne s’est pas déroulée comme prévu. Entre émeutes et routes coupées, El Watan Week-end a suivi une famille à la rencontre de sa nouvelle cité. Où les habitants gardent le même mode de vie que dans les bidonvilles où ils étaient, pour certains, depuis plus de vingt ans… Ambiance.

Zouheir Ait [email protected]

Suivez l’opération de relogement en direct grâce au diaporama sur www.elwatan.com

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«Les habitants de ces quartiers seront relogés dans une cité modèle. Ils vont sortir de leur appartement d’une pièce pour aller dans des F4.» Ainsi parlait le wali d’Alger cette semaine. Cette déclaration a été perçue comme une provocation de la part des habitants de cités précaires et autres bidonvilles. «Voilà qu’il se moque de nous, il a réduit notre misère au nombre de chambres alors que sa villa qui surplombe la colline d’en face est faite de plusieurs chambres», lance, furieux, Hassan, 65 ans, père de huit enfants, de Diar Echems. «Mes enfants ont atteint pour la plupart l’âge de se marier, deux d’entre eux partagent avec moi mes 25m2, deux autres ont construit des baraques en bas de l’immeuble. Un F4, un F5 ou un F6 ne va rien changer dans notre vie. Mes fils doivent bénéficier à leur tour de logements décents… J’ai attendu toute une vie pour me voir enfin habiter un appartement où je finirai le restant de mes jours», confie Hassan. A défaut d’une stratégie de logement claire, équitable et accessible pour tous, l’Etat ne fait finalement qu’accentuer une crise déjà endémique. D’un F1 à un F4 pour 12

personnes, attestent les concernés par l’opération de relogement, ne changera rien. «Nous étions mieux installés dans notre bidonville, on pouvait au moins faire des extensions mais là, toutes les perspectives sont fermées. Dans quelques années, nous serons obligés de construire en bas de nos immeubles, les enfants grandissent vite et doivent se marier un jour», avise ce père de famille de sept enfants relogé à Beni Messous. Dans les cités modèles dont parle le wali d’Alger, les habitants commencent déjà à se plaindre. «Pour les besoins de la propagande et les caméras de la télévision, le premier jour, des bureaux ont été installés pour nous accompagner dans nos démarches administratives. Mais nous n’avons rien vu venir. Nous sommes coupés de tout ici, il n’y a ni école ni dispensaire, rien !» commente Abderrazak, 50 ans, père de cinq enfants. Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a aussi déploré cette semaine, le fait que les services de la wilaya d’Alger n’ont pas travaillé avec son département pour faciliter les inscriptions pour la rentrée scolaire.

Les réseaux de la drogue,

l’autre défi

Pour les services de sécurité, l’opération de relogement dans la wilaya d’Alger permettrait le démantèlement des réseaux de la drogue. Un pari que la DGSN compte relever, selon un haut responsable à la sûreté de wilaya. «Nous allons profiter de l’occasion pour démanteler des groupes connus par nos services pour leur trafic de stupéfiants. Il nous était difficile auparavant de les atteindre car l’architecture des bidonvilles et autres baraquements nous pénalisait. Les dealers arrivaient facilement à échapper à nos filets», assure le haut responsable sécuritaire. A en croire un autre officier croisé lors des opérations de relogement, la mission ne sera pas facile. «On aurait dû nous informer des mois à l’avance pour que nous puissions mettre en place une stratégie d’action afin de mettre la main sur certains gros dealers, et permettre même la saisie de grosses quantités de drogue, mais de la manière avec laquelle l’opération a été menée, les choses s’annoncent difficiles. L’architecture des nouvelles cités en cuvette ne permet pas la surveillance accrue et l’intervention rapide de nos services, nous sommes pris au piège», se désole l’officier.

Entre joie et appréhension : les familles déménagent

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Des cités «modèles»

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011CONTRECHAMP6

Des centaines de Touareg

Mai. L’Algérie, le Niger et la Mauritanie dépêchent leur ministre des Affaires étrangères dans la capitale malienne pour peaufiner avec leur homologue malien leur politique commune de lutte contre le terrorisme et coordonner leurs actions sur le terrain. Les pays du Sahel veulent donner un coup d’accélérateur à leur coopération sécuritaire pour barrer durablement la route à Al Qaïda.

Février. Début de la rébellion en Libye. Des centaines de combattants touareg ayant fait allégeance à El Gueddafi reviennent au Mali et au Niger.

Avril. Après Tamanrasset, la sécurisation du Sahel fait débat à Bamako lors d’une conférence exceptionnelle tenue par les chefs des armées de quatre pays du Sahel, et ce, afin de densifier la coopération et la lutte contre l’insécurité dans cette zone.

9 juillet. Un rapport de l’ONU révèle que des armes et des explosifs sont en circulation dans toute la bande du Sahel suite à la crise politique en Libye.

28 août. Brahim Ag Bahanga, chef rebelle touareg du Mali, est assassiné.

6 septembre. Les pays frontaliers enregistrent une augmentation de la circulation des armes, mais également un retour massif des personnes qui travaillaient en Libye vers leurs pays respectifs.

Une année au Sahel8 janvier. Deux jeunes Français, vet de Vincent Delory, enlevés par des ravisseurs travaillant pour Aqmi, sont tués au Mali lors d’une opération militaire franco-nigérienne pour les libérer.

24 février. Trois des sept otages enlevés par Aqmi au Niger sont libérés : la Française Françoise Larribe, le Malgache Jean-Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Kodjo Ahonado. Selon une source proche de la médiation, une rançon a été payée.

Dans un communiqué rendu public hier, le coordinateur du Mouvement touareg pour la Libye, Ishaq Ag Al Husseyni, fait état «de chasse aux Touareg et d’exécutions» par les rebelles au lendemain de la prise de Tripoli, qui ont suscité «des fuites collectives vers la frontière algérienne». Selon le signataire, le Sud libyen, «connu comme étant le territoire touareg, n’abrite pour ainsi dire plus aucun Touareg à l’heure actuelle. Ils ont tous été chassés manu militari. Un génocide qui doit cesser et l’opinion internationale doit contribuer activement à sa fin». Ishaq Ag Husseyni affirme que «depuis mercredi, les pro-Guedhafi se sont, à leur tour, donné à des exactions contre les Touareg au motif qu’ils auraient décidé de se ranger du côté du Conseil national de transition. Depuis, tous les Touareg du

Sud libyen ont fui vers les localités algériennes de Tarat et de Tinalkom, à 150 km de Djanet. Les insurgés et les pro- Guedhafi ne font plus la différence entre un Touareg libyen et un autre des pays limitrophes». Ils semblent décidés à les mettre «hors

de la Libye», lit-on dans le communiqué du coordinateur. Or, précise ce dernier, «les 600 000 Touareg libyens n’ont pas l’intention de se sacrifier, de quitter leur nation et de se retrouver exilés au motif qu’ils auraient, dans un premier temps, soutenu un camp et dans un second temps l’autre camp». Le coordinateur a appelé à «la cessation immédiate de ces exactions pour l’intérêt et pour la cohésion de toute la Libye».

COLONNES ENTIÈRESSelon lui, la Libye de demain aura besoin de toutes ses forces vives pour se reconstruire et «pour ne pas laisser une porte ouverte au chaos, à la guerre civile et à la mise sous tutelle étrangère». Il rappelle que les participants à la

conférence d’Alger sur la sécurité et le développement dans le Sahel doivent féliciter l’Algérie pour avoir accueilli les réfugiés touareg et l’encourager à ouvrir davantage ses frontières pour les nouveaux et ce, jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. Ces parties ne doivent pas abandonner les nombreuses familles qui appellent au secours «au prétexte qu’elles représentaient une source d’insécurité et d’instabilité dans la sous-région, du seul fait qu’elles reviennent de la Libye, fuyant les atrocités et autres crimes dont elles font l’objet». La coordination a par ailleurs «regretté le silence préoccupant de la France sur ce sujet, elle qui a œuvré pour la libération de la Libye et qui a toujours eu et entretenu des liens étroits avec le peuple touareg». Cette déclaration poignante et alarmante intervient au moment où des colonnes entières de Touareg quittent la Libye en direction de la frontière algérienne. Un important groupe, dont des femmes et des enfants, ayant fui la région de Oubari, a été signalé au village de Tarat, non loin de la frontière avec Illizi. «Elles sont dans le dénuement le plus total, vivant une situation des plus

Les travaux de la conférence sur la sécurité et le partenariat au Sahel ont pris fin hier, avec l’adoption d’un communiqué dans lequel, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauri tanie expriment leurs «préoccupations» face à deux phénomènes. Celui du paiement des rançons aux groupes terroristes ainsi que l’interconnexion de la criminalité organisée avec le terrorisme. Pour les pays de la région, le paiement des rançons permet aux terroristes d’avoir des sources de financement qu’il est nécessaire de tarir. De même qu’ils ont appelé à une action urgente et déterminée contre la criminalité organisée transfrontalière, dont les connexions avec les groupes terroristes sont avérées. Les chefs de la diplomatie des quatre pays ont réaffirmé «l’importance qu’ils attachent au tarissement de toutes les sources de financement du terrorisme et au renforcement des mécanismes internationaux» de lutte contre ce fléau. Ils ont convenu de la «nécessité de créer des synergies et des complémentarités entre les stratégies et les approches existantes sur la sécurité et le développement au Sahel, dans le but de conférer plus d’efficacité et de cohérence à la coopération entre les pays de la région et leurs partenaires».

Ils précisent que «les offres de partenariat et de coopération ont pour vocation de correspondre prioritairement aux besoins des pays de la région tels que ces derniers les ont définis».

CONDITIONS DE VIECe partenariat, soulignent-ils, doit porter en priorité sur la formation, le renforcement des capacités, la fourniture d’équipements, l’échange de renseignements et le développement. «Les partenaires ont exposé leur stratégie et l’approche pour le Sahel, qui comportent des axes et des créneaux de coopération de nature à appuyer les efforts collectifs entrepris au niveau régional.» Concernant les aspects liés au crime organisé transnational, les quatre pays s’accordent à convenir que la lutte contre ce fléau et ses connexions avec le terrorisme appelle à une action urgente et déterminée et exige une coopération intensifiée aux plans régional et international. Quant au volet développement, l’accent a été mis sur l’amélioration des conditions de vie des populations de la région, notamment dans les zones enclavées et déshéritées. Selon eux, il est «nécessaire» de consacrer les moyens adéquats et «appuyer les efforts» entrepris à cet égard par les pays du

champ. Dans le but de poursuivre le dialogue avec les partenaires, la tenue d’une conférence similaire a été retenue, elle se déroulera dans un des pays. Il est important de préciser que ce communiqué a sanctionné les travaux (à huis clos) en plénière, durant l’après-midi de mercredi et la matinée d’hier, au Palais des nations à Alger.

DIVERGENCESSelon les indiscrétions des uns et des autres, de nombreux partenaires ont proposé d’importantes aides au développement, mais également militaires aux pays de la région. Parmi eux, la Suisse, le Japon, la Chine et l’Allemagne, sans compter les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada. Néanmoins, des divergences sont apparues entre les partenaires en ce qui concerne la nécessité d’une législation pour criminaliser le paiement des rançons. Selon nos interlocuteurs, tous les pays sont d’accord pour interdire le paiement, mais certains, dont la France, ne veulent pas d’un texte de loi, contrairement à la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui appuient l’Algérie qui plaide depuis des années pour une criminalisation. Salima Tlemçani

Le paiement des rançons, une préoccupation

Le coordinateur du Mouvement touareg pour la Libye a dénoncé les exactions dont font l’objet les Touareg libyens de la part des pro-Gueddafi et des rebelles. Certains se sont agglutinés non loin de la frontière algérienne, alors qu’une soixantaine de familles ont pu entrer à Djanet

Les deux chefs de la diplomatie malienne, Soumeylou Bopubey Maiga, et nigérienne, Mohamed Bezou, n’ont pas été prolixes hier à l’issue de la conférence sur la sécurité et le partenariat dans les pays du Sahel, tenue à Alger. C’est Abdelkader Messahel, ministre délégué des Affaires maghrébines et africaines, qui a eu la plus grande part des réponses. Sur la circulation des armes en provenance de la Libye : «Cette question a été au centre de nos débats, même si elle n’était pas à l’ordre du jour. Elle concerne les Libyens. Nous espérons qu’elle puisse être la priorité de la nouvelle direction du pays.» Pour lui, la question de sécurité «relève du CNT libyen, mais nous sommes optimistes et convaincus que cette préoccupation va être prise en charge non seulement par les Libyens mais également par les alliés». Au sujet de la réappropriation de la lutte contre le terrorisme, il a précisé qu’il existe une stratégie régionale basée sur la coopération à travers des mécanismes mis en place depuis quelque temps, comme le Cemoc et l’UFL, qui fonctionnent bien actuellement. «Chacun doit compter sur soi pour mettre en place des systèmes de lutte à l’intérieur de ses frontières tout en s’appuyant sur l’aide des

autres.» Il cite en exemple les efforts consentis par le gouvernement nigérien et ceux du Mali également. Concernant le volet développement, il rappelle le projet de réalisation de la transsaharienne, reliant le nord au Niger, dont seulement 183 km restent à faire mais aussi au Mali, d’ici 2014, en «attendant qu’elle atteigne le Nigeria, ce pays qui souffre des affres du terrorisme. Nous avons les capacités mais nous avons aussi besoin de nos amis…»

«JALOUX DE SES FRONTIÈRES»Interrogé sur la stratégie à mettre en œuvre pour arrêter la circulation des armes en provenance de la Libye, sans impliquer les Libyens, le ministre a déclaré : «Nous sommes le premier cercle à subir cette situation. Mais il se peut que ce cercle s’élargisse pour comprendre la Libye, le Tchad et même le Liberia ou encore le Nigeria, où les terroristes locaux ont des liens avec AQMI. Nous attendons que la situation se décante et que l’Etat de droit s’instaure en Libye.» Quant à la cessation des bombardements

militaires contre la Libye, le ministre a précisé que «le sujet a été abordé lors des débats, notamment sur la nécessité d’un retour rapide à une vie normale et la mise en place des institutions démocratiques dans ce pays. Chacun de nous doit apporter sa contribution pour y arriver…». Abordant la question relative à «la frontière» qui pourrait exister entre le partenariat et l’ingérence, M. Messahel préfère parler «d’intérêts». «Il y a des pays qui ont des intérêts dans la région, comme les Etats-Unis, la France, la Russie et la Chine. Le dialogue nous met cependant dans la logique du partenariat et non pas dans celui de l’ingérence.» Il écarte toute expédition des troupes algériennes en dehors des frontières. «Chacun des pays est jaloux de ses frontières et l’Algérie n’a pas pour habitude d’envoyer des troupes ailleurs. Nous savons, et l’expérience l’a prouvé, que l’intervention militaire étrangère n’a jamais réglé les problèmes. Elle a plutôt alimenté le terrorisme et les réseaux des djihadistes», souligne-t-il, rappelant que l’idée de création d’une patrouille mixte aux frontières n’a pas été concrétisée. Salima Tlemçani

ABDELKADER MESSAHEL. Ministre délégué des Affaires maghrébines et africainesIl n’y aura pas d’expédition de troupes algériennes ailleurs

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Le département d’Etat américain a dépêché deux équipes dans les pays du Maghreb et du Sahel, y compris l’Algérie, pour contrôler les armes en provenance de la Libye. «Cela se fera avec les responsables des pays concernés», a annoncé, hier lors d’une conférence de presse au siège de l’ambassade américaine à Alger, le général Carter Ham, commandant des forces militaires américaines pour l’Afrique (Africom). Une conférence animée conjointement avec Shari Villarosa, vice-coordinatrice des affaires régionales au bureau du coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat. Les deux responsables américains ont été invités à la Conférence sur la lutte contre le terrorisme au Sahel, inaugurée mercredi au Palais des nations à Club des Pins, à l’ouest d’Alger. Carter Ham a qualifié la prolifération des armes en provenance de la Libye de menace. «Nous sommes inquiets par la présence d’armes légères, comme les fusils- mitrailleurs, les explosifs et les missiles. Les Etats-Unis ainsi que

d’autres pays estiment que le contrôle de ces armes est de la responsabilité du Conseil national de transition (CNT) libyen», a-t-il dit. Selon lui, les pays de la sous-région recherchent actuellement les moyens d’aider le CNT à contrôler le mouvement des armes. «La résolution des problèmes en Libye se fera par le peuple libyen, qui se déterminera lui-même. Au-delà des questions sécuritaires, la diplomatie et le développement économique peuvent contribuer largement à régler la situation», a-t-il soutenu.

VIES SAUVÉESLe général américain ne croit pas à la thèse de «l’afghanisation» de la Libye, idée largement répandue au sein des milieux sécuritaires algériens. «Le plus important est de savoir que le futur de la Libye appartient aux Libyens eux-mêmes. Six mois après le début de la crise, on a oublié comment les choses ont commencé. El Gueddafi avait menacé de pourchasser les Libyens de Benghazi comme des rats. Un langage

que les Africains ont déjà entendu par le passé», a souligné Carter Ham. Il a estimé que la communauté internationale, à travers la résolution 1973 de l’ONU, a pris l’initiative d’agir après les menaces de l’ex-maître de Tripoli, aujourd’hui en fuite. «Nous ne saurons jamais combien de vies ont été sauvées par cette action, je pense quand même qu’il s’agit de milliers de vie. Si des décisions n’avaient pas été prises par les Etats-Unis et ses partenaires, nous n’aurions pas pu le faire. Le défi aujourd’hui est comment aider la Libye à réaliser l’Etat que les Libyens veulent. Pour cela, nous avons besoin de soutiens diplomatiques, sécuritaires et économiques de par le monde. Je pense que la Libye se dirige vers de meilleurs jours», a-t-il ajouté. D’après lui, les Etats-Unis ne cherchent pas d’intervention militaire dans la région. «J’ai une carrière de trente-cinq ans en tant que soldat. Personne ne méprise la guerre comme un soldat», a-t-il noté.

Fayçal Métaoui

El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 CONTRECHAMP 7

persécutés fuient la Libye

Les régimes en place n’exagèrent-ils pas «la menace» terroriste dans la zone sahélo-saharienne pour faire oublier la nécessité d ’ in t rodu i re des changements démocratiques désormais imposés par les révoltes arabes ? Le commandant de l’Africom a estimé que cette question est politique. «Je préfère répondre du point de vue militaire et sécuritaire», a-t-il dit. D’après lui, lutter contre le terrorisme et les autres formes de criminalité sévissant dans la région est une inquiétude partagée par tout le monde. «Le rôle leader que mène l’Algérie, à travers l’organisation de cette conférence, démontre que le problème du terrorisme est international. Comme tout problème qui concerne la sécurité régionale, les efforts des pays de la région et ceux d’ailleurs sont nécessaires», a-t-il expliqué

allant dans le même sens que la position algérienne. Il s’est appuyé sur le fait que plusieurs pays participent à la rencontre d’Alger en dehors de la zone Sahel. Carter Ham a toutefois évité de répondre à la question sur la non-participation du Maghreb à cette conférence. Alger n’a invité ni la Libye, pourtant concernée au plus haut point par la situation sécuritaire dans la région, ni la Tunisie ni le Maroc. L’Algérie peut-elle lutter contre le terrorisme sans ses voisins ? Une question qui ne trouve pas de réponse, surtout que des pays lointains, tels que l’Australie et le Japon, ont été invités à la rencontre de Club des Pins. Le général américain a soutenu qu’une Afrique sécurisée va dans l’intérêt des Africains et de l’ensemble de la communauté internationale. «Cela dit, il appartient aux Africains de faire

face aux défis sécuritaires du continent. Si l’aide américaine est sollicitée, nous sommes là pour l’assurer. Nous ne cherchons pas à établir d’autres bases en Afrique à part celle que nous avons déjà à Djibouti», a-t-il souligné, précisant que l’Africom ne dispose pas d’un grand budget. Carter Ham a reconnu qu’il est inquiet à cause de l’image véhiculée par l’Africom tant aux Etats-Unis qu’en Afrique. Il a confié que lorsque le commandement a été mis en place, il y a trois années et demie, des voix se sont élevées à Washington et ailleurs pour exprimer des inquiétudes sur la militarisation de la politique étrangère des Etats-Unis. «Depuis, nous avons prouvé que ces inquiétudes étaient infondées. Nous essayons d’être un bon partenaire pour les Etats africains», a-t-il dit. Carter Ham a confirmé que le siège de

l’Africom restera à Stuggart, en Allemagne, qualifiant la décision de pratique. «Nous établir en Afrique serait très coûteux. Les Etats-Unis, comme beaucoup d’autres pays, traversent des difficultés financières. Aussi, devenons prendre ce genre de décision avec prudence. Pour l’instant, nous comptons rester en Allemagne. Nous sommes bien placés là-bas. Stuggart, c’est à deux heures de vol d’Alger», a-t-il précisé. A noter enfin que le général Carter Ham a eu une audience avec le président Abdelaziz Bouteflika et avec le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia. Le patron de l’Africom devrait effectuer une troisième visite en Algérie les prochains mois.

Fayçal Métaoui

Shari Villarosa, vice-coordinatrice des affaires régionales au bureau du coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat, n’a pas répondu clairement à une question, posée hier au siège de l’ambassade américaine à Alger, lors d’une conférence de presse conjointe avec le général Carter Ham, commandant des forces militaires américaines pour l’Afrique (Africom), sur le non- respect par l’Algérie du Blue Lantern Program (BLP). Ce programme porte sur le contrôle des armes exportées par les Etats-Unis. Un câble de la représentation diplomatique américaine à Alger, publié par WikiLeaks et datant de 2005, a révélé que le département d’Etat a bloqué la livraison d’équipements militaires en raison de la non-application par les autorités algériennes des conditions portées par le Blue Lantern

Program (voir l’édition d’El Watan du 7 septembre 2011). A l’époque, une livraison d’une valeur de 30 millions de dollars avait été bloquée. «La coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis est bonne. Elle s’améliore de jour en jour. Et les amis ne sont pas tout le temps d’accord à 100% sur les avis. Tant qu’il y a le respect mutuel et que l’amitié est réelle, la divergence de points de vue n’entame pas le partenariat», a-t-elle dit en termes diplomatiques. «J’insiste sur le terme partenariat entre l’Algérie et les Etats-Unis. Nous essayons tant du côté des forces armées américaines qu’algériennes de travailler ensemble et d’augmenter le volume de coopération en matière de formation. Et quand je dis formation, c’est apprendre les uns des autres. Il reste encore du chemin à faire», a déclaré, pour sa part, Carter Ham. La puissance

militaire, selon Shari Villarosa, ne suffit pas pour éliminer la menace terroriste. «Nous avons une approche globale au département d’Etat, puisque nous travaillons avec l’Africom, les départements de Défense et de la Justice, le FBI et l’US AID», a-t-elle indiqué. La diplomate, grande spécialiste de l’Asie, a rappelé «la doctrine» des trois «D» de Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat : «Diplomatie, défense, développement.» «Cette approche, basée sur des discussions inter-institutionnelles aussi bien à Washington qu’à l’étranger, est la meilleure pour en finir avec le terrorisme et prévenir davantage de recrutement parmi les groupes terroristes», a-t-elle indiqué. Shari Villarosa a annoncé la tenue, le 22 septembre à New York, d’une rencontre qui aboutira à la création du Forum mondial antiterroriste (la conférence d’Alger, qui s’est

achevée hier, n’est finalement qu’une étape de cette initiative). «Le terrorisme est une menace mondiale. Nous allons discuter des meilleurs moyens pour faire face à cette menace. Il y aura un échange d’avis entre experts, des propositions seront faites sur la mobilisation des ressources pour renforcer la capacité des pays demandeurs pour contrer le terrorisme», a-t-elle expliqué. Lors d’une précédente conférence de presse, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a annoncé la création de ce forum, dont l’Algérie sera membre. «Ce forum regroupe des pays ayant des capacités et des expériences à même de contribuer à l’éradication du fléau du terrorisme(…) Indépendamment de la définition du concept du terrorisme, il y a une stratégie mondiale de lutte contre

ce phénomène et nous nous inscrivons dans cette stratégie», a-t-il précisé. Par ailleurs, à propos d’une question sur l’accueil par l’Algérie de la famille de Mouammar El Gueddafi, Shari Villarosa a estimé que les Etats-Unis respectent les résolutions de l’ONU. «Et je suis convaincue que l’Algérie connaît bien ces résolutions», a-t-elle répondu sans plus de détails. L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Henry Ensher, a pris alors le micro pour dire : «Nous avons confiance en la politique étrangère de l’Algérie qui a toujours respecté et appuyé le droit international.» Alger a, en annonçant l’accueil officiellement pour des «raisons humanitaires» de la famille El Gueddafi, précisé avoir informé l’ONU et le CNT de cette décision. Le sort de cette famille, qui serait établie à l’ouest d’Alger, demeure inconnu. Fayçal Métaoui

SHARI VILLAROSA. Département d’Etat US, lutte antiterroristeLes amis ne sont pas tout le temps d’accord

Pas de nouvelles bases pour l’Africom

GÉNÉRAL CARTER HAM. Commandant de l’Africom à AlgerDans un communiqué rendu public hier, le coordinateur du Mouvement touareg pour la Libye, Ishaq Ag Al Husseyni, fait état «de chasse aux Touareg et d’exécutions» par les rebelles au lendemain de la prise de Tripoli, qui ont suscité «des fuites collectives vers la frontière algérienne». Selon le signataire, le Sud libyen, «connu comme étant le territoire touareg, n’abrite pour ainsi dire plus aucun Touareg à l’heure actuelle. Ils ont tous été chassés manu militari. Un génocide qui doit cesser et l’opinion in ternat ionale do i t contribuer activement à sa fin». Ishaq Ag Husseyni affirme que «depuis mercredi, les pro-Guedhafi se sont, à leur tour, donné à des exactions contre les Touareg au motif qu’ils auraient décidé de se ranger du côté du Conseil national de transition. Depuis, tous les Touareg du Sud libyen ont fui vers les localités

algériennes de Tarat et de Tinalkom, à 150 km de Djanet. Les insurgés et les pro- Guedhafi ne font plus la différence entre un Touareg libyen et un autre des pays limitrophes». Ils semblent décidés à les mettre «hors de la Libye», lit-on dans le c o m m u n i q u é d u coordinateur. Or, précise ce dernier, «les 600 000 Touareg libyens n’ont pas l’intention de se sacrifier, de quitter leur nation et de se retrouver exilés au motif qu’ils auraient, dans un premier temps, soutenu un camp et dans un second temps l’autre camp». Le coordinateur a appelé à «la cessation immédiate de ces exactions pour l’intérêt et pour la cohésion de toute la Libye».

COLONNES ENTIÈRESSelon lui, la Libye de demain aura besoin de toutes ses forces vives pour se reconstruire et «pour ne pas laisser une porte ouverte au

Nous avons besoin de soutiens diplomatiques,

sécuritaires et économiques pour la Libye

Page 8: elwatan

■ UBU D’ALGER. Voilà donc le genre de situation lamentable où peut conduire une diplomatie de café maure. Une pseudo diplomatie faite de mensonges au peuple, de duplicité vis-à-vis des pays amis et de graves compromissions avec des Etats tiers. Une diplomatie imbécile, boursouflée d’une arrogance qui n’a d’égale que la triste position d’insignifiance où se trouve aujourd’hui notre pauvre pays. Bien mieux, voici qu’à présent, après avoir lamentablement échoué à soutenir un dictateur contre son peuple, le petit télégraphiste qui nous sert de diplomate en chef et le gourou malade qui lui sert de mentor, se piquent d’émettre des «conditions» – conditions relevant de la seule souveraineté du peuple libyen – pour la reconnaissance par l’Algérie du CNT. Comme si la Libye nouvelle, aujourd’hui quasiment reconnue internationalement, avait besoin du visa d’un quelconque petit VRP de poche pour prendre le chemin de sa liberté ! Le «roi des rois» de Tripoli et d’Afrique est mort. A quand le tour d’Ubu d’Alger et des parrains galonnés ou cravatés qui l’ont fait «roi» ?

■ STRICTE NEUTRALITÉ. Quand bien même des divergences fondamentales sur la politique économique et sociale du pays existent (les faits sont têtus, disait Lénine), nous, force de proposition, devons être solidaires de la posture de stricte neutralité : principe de non-intervention et de non-ingérence, respect du droit international. Notre pays doit avoir une position ferme sur

les principes et les valeurs héritées de notre Révolution. La vraie révolution faite par des hommes et non par des laquais. Le peuple algérien, cette majorité silencieuse, n’est dupe de rien. On doit se méfier de la composante islamiste du CNT issue de la cyrénaïque, fiefs islamistes et des Frères musulmans qui créeront tôt ou tard des facteurs de déstabilisation. On ne doit accepter aucun diktat par les Etats, puissants en apparence, qui détournent et violent les lois en permanence, d’où l’importance de reformer le Conseil de sécurité, non pas en rajoutant un nouveau membre permanent issu des pays émergents, mais en supprimant le droit de veto, antidémocratique par essence. Cette reforme, de dimension internationale, sera la gestation d’un ordre international juste.

■ UN NOUVEAU MAGHREB. Il y a de bonnes intentions et de la bonne volonté de part et autre pour un nouveau Maghreb des libertés et des énergies. Il n’y a pas que du pétrole. Il y a aussi des jeunesses avides de progrès, des droits et de la justice. Battons-nous pour la démocratie en dehors du religieux et nous serons respectés par l’Occident.

■ TOUS COMPLICES. Pour la première fois de ma vie, j’ai honte d’être algérienne. Le monde entier soutien les peuples, notre pays a choisi un criminel et offre le gîte et le toit à sa famille, aux frais du contribuable algérien. Cette famille, qui a laissé un charnier derrière

elle. Ils sont tous complices des actes d’El Gueddafi.

■ UNE LEÇON DE COURAGE. L’Algérie s’est encore humiliée et avec elle, le peuple algérien. Un seul pays a sauvé l’honneur du continent africain : il s’agit de Zuma, le président d’Afrique du Sud. Il a refusé de se coucher devant Sarkozy et Cameron. Voilà un homme que devrait respecter tout le peuple africain. Une leçon de courage et de dignité à méditer par les autres présidents africains. Bouteflika, qui soi-disant, voulait que l’Afrique devienne une grande institution continentale respectée dans le monde s’est encore une fois couché comme un petit toutou des Occidentaux. Nous l’avons vu avec le conflit en Côte d’Ivoire, et nous le voyons avec le conflit de Libye, exceptée l’Afrique du Sud, les autres continuent dans la voie tracée par le général De Gaulle. La colonisation continue sans les aléas liés aux contraintes du colonialisme.

■ HARKIS DE BENGHAZI. En ce qui concerne le dossier libyen, je donne raison à nos responsables pour ne pas aider ces mercenaires, voire harkis, de Benghazi, qui ont offert une source d’argent aux Occidentaux qu’ils relèvent leur économie. Cette conférence de «vol » de la nouvelle Libye est un fiasco ! C’est le fruit de la guerre pour la France et ses alliés, le début d’un cauchemar pour le peuple libyen... Il a accepté la colonisation en 2011, il devra en assumer les conséquences.

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NOS LECTEURS NOUS ÉCRIVENT

FORUM El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011

L’Algérie sur le point de reconnaître le CNT

Samedi… Occupons l’espace public !

■ MODE DE VIE ESPAGNOL. A ce compte-là, pourquoi ne pas inciter les Algériens à conserver le rythme nocturne ramadanesque et ses divertissements, avec bien sûr le jeûne en moins ? Avec un réaménagement conséquent des horaires de travail (pour ce que cela changera). Cela rejoindrait en quelque sorte le mode de vie espagnol, infiniment préférable à la morne réalité quotidienne...

Le match de tous les espoirs

■ COURSE DE CAFARDS. Nous sommes réduits, nous, pauvres Algériens, à nous extasier devant la volonté d’un entraîneur qui doit toucher 150 briques par mois, qui dit vouloir gagner son premier match à l’extérieur et devant la Tanzanie avec une équipe de pieds nickelés. C’est une honte ! On devrait cesser de jouer au foot et nous lancer dans les courses de cafards.

L’Aïd, ça se fête aussi à l’hôpital

■ TOUT L’OR DU MONDE. Mon fils a passé quinze jours, avec moi comme garde-malade en 2005 dans cet hôpital, dont deux jours de l’Aïd El Kébir. Aucune visite de mes voisins de Saïd Hamdine, ni autre. Le service était vide et il y avait trois petits cancéreux, des petits avec de graves problèmes rénaux, en phase finale. Je n’oublierai jamais cette femme et son fils qui se sont présentés ce jour de l’Aïd avec un grand plat de couscous maison et ce jeune pompier venu faire rire les enfants. Je n’oublierai jamais. Deux visites mais qui valent tout l’or du monde.

Retrouvez toutes les réactions surwww. elwatan.com et sur Facebook

■ DÉLIT DE CONFIANCE. Que dire de la cupidité de certains producteurs ? Un décor et un éclairage inamovibles, des scènes tournées à la chaîne, des situations qui rappellent le jeu de logo, où vous pouvez mettre la fin au début, ça ne change en rien à la logique du contenu ! Que dire des artistes «comédiens», qui dans la même soirée, jouent plusieurs rôles antagonistes, «héros»,

«bandits», «renégats», «moralisateurs» et enfin «vendeurs» de produits dans les espaces publicitaires, rendant d’un coup inintelligible tout le programme du mois, au détriment de l’éthique, voire de leur notoriété. La production de l’ENTV entérine le choix d’une commission installée à cette effet, et cette dernière achète le poisson avant la pêche.

Conclusion : il y a eu un délit de confiance qui incombe aux producteurs/artistes «associés». De grâce, ne donnons pas encore l’antenne à ces derniers pour justifier l’injustifiable mascarade ! Hamid Harhar, cinéaste réalisateur.

■ CAMÉRA NAUSÉE. «Globalement satisfait» !!! Décidément l’auto-suffisance de Monsieur Belhadi est pour le moins déroutante. Donnez-nous au moins un programme qui aurait pu «capter» l’attention des téléspectateurs, si ce n’est la réchauffée Caméra Chorba. Tout a été médiocre et cela le restera tant que des «Belhadi» décideront encore de ce qui bon ou mauvais pour nous.

■ TROP DE CIVILS. Comment expliquer que Club des Pins ne sera jamais attaqué alors que la vigilance n’est pas de rigueur ? Un simple chauffeur ou un agent de sécurité peuvent faire rentrer des copains pour se baigner ou un député peut ramener sa cocotte dans son pavillon. Il y a trop de civils parmi les militaires. Les neveux, les frères, les copains, les oncles, les voisins. C’est aussi le

cas de l’Académie : on y invite des civils, donc ça brouille la vigilance.

■ PAS DE DÉLATION. Les Cherchellois, heureusement pour eux, n’ont pas à faire de délation. Les casernes sont des bâtiments militaires, avec des militaires dedans, qui pompent tout le fric de la nation depuis l’indépendance. Il ne manquerait plus que le

citoyen, sans boulot, sans hôpital digne de ce nom, sans avenir, se mette à faire l’informateur permanent pour cette institution qui sert des intérêts occultes… Sinon elle aurait déjà arrêté un bon nombre de cette oligarchie puante qui nous sert de gouvernement.

Pourquoi l’Académie militaire était facilement ciblée

R. Belhadi. « Une partie de l’argent touché par les producteurs de

’’Djemaï Family’’ doit revenir à la télévision »

Abd El Malik Rahmani. « Une menace sérieuse plane

sur notre université »

PLUS QU’UNE SEMAINE… Le Forum lancé par El Watan et consacré au 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie sera clôturé dans une semaine.Merci à tous nos lecteurs pour les documents que nous avons reçus et qui sont en cours de traitement. L’équipe contactera directement les personnes qui ont envoyé des photos pour qu’elles leur soient rendues.

ÉVÉNEMENTLa guerre de Libération ?C’EST VOUS QUI EN PARLEZ LE MIEUX !

■ UN FIEF MAFIEUX. La menace sur l’université a commencé voilà plus de cinq ans. Son déclin est inévitable grâce à la politique des responsables du ministère de la Recherche. Se basant sur le copinage, ils ont fait de l’université un fief mafieux.

■ LA MENACE NE PLANE PAS, ELLE EST LÀ. La simple

déclaration de cet universitaire prouve, s’il le fallait encore, que l’Algérie mérite bien la 5000e place parmi les universités du monde, le classement de l’université de Shangai confirmant celui établi par les universités américaines. L’université algérienne est une machine à fabriquer de faux diplômés et des gens incapables d’innover et de penser juste !

Page 9: elwatan

Le gouvernement de Youssouf Raza Gilani n’a pas encore digéré l’affront de l’opération commando américaine qui s’est déroulée dans la ville de Abbottabad en mai dernier. A en croire le quotidien américain The New York Times, l’ISI (Inter-Services Intelligence) aurait arrêté cinq Pakistanais qui auraient aidé l’agence américaine à arrêter Oussama Ben Laden. Parmi ces personnes interpellées, figure notamment un commandant de l’armée accusé d’avoir surveillé les voitures pénétrant dans la maison de Ben Laden. Depuis le 2 mai, date à laquelle la mort du chef d’Al Qaîda fut annoncée au monde entier par les Américains, les contrôles ont été renforcés sur le territoire pakistanais, et surtout dans la localité qui aurait servi de terre d’asile à l’ex-ennemi numéro 1. L’ambassadeur du Danemark au Pakistan, qui s’est rendu à Abbottabad, à une centaine de kilomètres de la capitale, sans autorisation administrative des autorités pakistanaises, a été arrêté, mardi dernier, avec sa femme. Plusieurs journalistes ont subi le même sort. Les instructions communiquées aux étrangers séjournant dans le pays sont claires. Ils ne peuvent se rendre que dans les villes indiquées sur leur visa d’entrée. En général, Islamabad, Karachi et Lahore. Des métropoles comme Peshawar, Quetta ou la

partie pakistanaise du Cachemire et, à présent, Abbottabad sont interdites d’accès aux non- Pakistanais.

VOITURE PIÉGÉEL’armée pakistanaise veut reprendre le contrôle de son territoire et entend le signifier aux étrangers. De plus, la recrudescence des attentats dans ce pays, ces derniers mois, a poussé les forces de sécurité à revoir à la hausse le niveau d’alerte. Les sièges des institutions, des représentations diplomatiques et des lieux fréquentés par les étrangers sont protégés par des contrôles de sécurité très stricts. A l’entrée du Marriott, l’un des hôtels de luxe de la capitale frappé, il y a trois ans, par une attaque terroriste effroyable, qui avait fait une soixantaine de victimes et dont la structure avait été éventrée, les contrôles sont drastiquement renforcés. Tout comme au Serena Hotel, les voitures des clients n’entrent pas dans l’enceinte de l’établissement et sont bloquées dans un parking externe. Des véhicules de l’hôtel transportent les résidents jusqu’au hall pour éviter tout attentat à la voiture piégée. En dix ans, le pays a perdu 35 000 de ses fils, dont 11 000 civils. Et au lendemain de la mort de Ben Laden, les analystes craignent que les éléments du Tahrik

e Taliban Pakistan (TTP), qui ont prêté allégeance à Al Qaîda, ne joignent leur lutte au combat de celle-ci. Les derniers attentats, dont le double, de Que t t a , son t considérés comme un acte de représailles contre le pouvoir pakistanais, accusé d’avoir aidé les Américains à décapiter l’organisation terroriste. Deux autres chefs d’Al Qaîda ont été neutralisés récemment par l’armée pakistanaise.

USAGE DE DRONESLe premier, Attia Al Libi, tué, et le second, Yanis Al Mauritani, chef des opérations extérieures de l’organisation terroriste, arrêté. Les Américains ont exprimé leur désir de pouvoir l’interroger pour remonter aux autres responsables du réseau. Il semble que le gouvernement pakistanais humilié par la prise de Ben Laden à Abbottabad et par les critiques que les responsables américains leur avaient adressées aient produit un sursaut d’orgueil au sein du haut commandement de l’armée, qui a décidé de prouver à leur allié, les Etats-Unis, leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Pourtant, les représentants du gouvernement pakistanais n’ont pas caché, ces derniers mois, leur irritation face aux bavures des forces américaines, qui font souvent des victimes

parmi les civils. L’usage de drones, ces avions militaires sans pilote, est très critiqué par le gouvernement pakistanais, qui cependant sait que ses protestations restent de circonstance et sans effet direct sur les décideurs américains. L e s a u t o r i t é s pakistanaises se trouvent dans un fort embarras également

face à l’opinion publique locale, qui n’est pas ravie de voir la souveraineté du pays violée. Par ailleurs, une conviction fait de plus en plus son chemin dans l’esprit des Pakistanais : la capture de Ben Laden n’a pas affaibli Al Qaîda, mais lui a fait gagner un allié fort, au pouvoir de nuisance certain. Cependant, les observateurs restent confiants dans le futur des relations pakistano-américaines. Selon eux, «ils (les Américains) ont trop besoin des Pakistanais pour appliquer leur stratégie dans la région. De plus, c’est le seul pays musulman qui possède l’arme nucléaire et donc il vaut mieux s’en faire un ami». Les intellectuels laïcs du pays, par contre, sont très préoccupés. Pour eux, le futur du Pakistan sera déterminé par le mouvement islamiste. «C’est simple, les Occidentaux ont décidé, tout comme pour les pays arabes, que la meilleure alternative aux régimes totalitaires dans notre région, c’est l’islamisme. Pourvu que cela ne dérange pas la liberté et la prospérité dont ils jouissent chez eux», nous affirme, catégorique, Ayesha Siddiqa, analyste, experte en questions sécuritaires et de défense. Son ouvrage le plus connu Military Inc., qu’on peut traduire en français, Le business militaire, dans lequel elle dénonce la mainmise de l’armée sur l’économie du pays, a été boycotté par le gouvernement, qui n’a pas été jusqu’à l’interdire cependant. Le pays, paradoxalement, dispose d’une presse indépendante au ton libre et de télévisions privées assez critiques envers le pouvoir. Pour Ayesha Siddiqa, le futur du pays est compromis. «Le Pakistan est en train de devenir une théocratie hybride. Il y aura des espaces de libéralisme, mais la charia sera appliquée à une échelle toujours plus grande», prédit-elle, amère. ■

El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 GÉO 9

«Le pays des purs» renoue avec le terrorisme. Un double attentat a fait 27 morts, mercredi, à Quetta (sud-ouest) et plusieurs alertes à la bombe ont été signalées sur des vols de la Pakistan International Airlines, le même jour. Les talibans pakistanais ont lancé une offensive contre le gouvernement d’Islamabad en représailles à l’arrestation de chefs d’Al Qaîda.

PH

OTO

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Des volontaires évacuent une victime de l’attaque

suicide, mercredi, à Quetta

Islamabad. Nacéra [email protected]

PAKISTAN Les talibans veulent venger Ben Laden

Retrouvez les témoignages des Algériens à New York le 11 septembre 2001 sur www.elwatan.comHassan : «Des centaines de milliers de gens marchant dans un silence de mort»Leïla : «Des amis ont été arrêtés, juste parce qu’ils étaient musulmans»

le netPlus sur

Le Pakistan est «la principale menace pour l’Afghanistan», a estimé, dans un discours mardi à Chicago, le sénateur républicain Mark Kirk, qui vient d’effectuer, comme officier de réserve, une tournée de deux semaines en Afghanistan. «Le Pakistan est devenu la principale menace pour l’Afghanistan. Les services secrets pakistanais représentent le plus grand danger pour le gouvernement afghan», a estimé le sénateur de l’Illinois (nord des Etats-Unis). Selon lui, le réseau Haqqani, une organisation affiliée aux talibans et active en Afghanistan, représente «le nouveau visage de la terreur» et est devenue «la force la plus dangereuse, fatale et cancéreuse en Afghanistan».

Principale menace pour l’Afghanistan

INFO

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:AFP

.

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De peur d’une transition

délicate qui pourrait représenter

une menace pour les

chrétiens d’Orient, le

patriarche maronite libanais, Béchara Boutros

Raï, a défendu le président syrien, Bachar Al Assad, lors d’une conférence des évêques de France. Le patriarche maronite a indiqué que c’était le parti Baas qui entravait toute tentative de réformes, alors que le président syrien est un homme ouvert. Il a aussi rappelé que

Bachar Al Assad avait étudié en Europe et qu’il avait été formé à l’occidentale. «Nous, nous avons enduré le régime syrien. Je n’oublie pas, je voudrais être objectif. Bachar Al Assad a commencé une série de réformes politiques. Il fallait donner plus de chance au dialogue interne. Plus de chance à soutenir les réformes nécessaires, mais éviter les violences et la guerre», a dit le patriarche d’Antioche, représentant une Eglise qui compte 800 000 fidèles au Liban et 4 millions dans la diaspora. Selon l’ONU, les violences quasi quotidiennes en Syrie ont fait au moins 2200 morts depuis le début des manifestations à la mi-mars, en majorité des civils. Le régime soutient en revanche qu’il lutte contre «des bandes terroristes armées».

A l’approche du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, la Maison- Blanche a affirmé, mercredi, que les Etats-Unis restaient «toujours vigilants» en matière de sécurité. Le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, a aussi indiqué que des «mesures de précaution, visibles et invisibles» avaient été prises, en refusant d’entrer dans les détails. Pour Janet Napolitano, ministre de la Sécurité intérieure des Etats-Unis, «il n’y a pas d’information crédible et précise» sur un

projet d’attentat d’Al Qaîda ou d’un groupe affilié au moment

des commémorations. Pourtant,

l’administration a renforcé sa «vigilance» à l’approche du 11 septembre, particulièrement autour des trois sites touchés par Al Qaîda en 2001. Janet Napolitano a prévenu que les Etats-Unis risquaient moins d’être la cible d’attaques spectaculaires que de petits attentats plus difficiles à déjouer. Malgré l’élimination de son chef, Oussama Ben Laden, en mai par un commando américain au Pakistan, «Al Qaîda est

toujours là», a souligné, mercredi, le principal conseiller du président Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, lors d’une conférence-débat consacrée à «l’évolution de la menace terroriste et l’importance du renseignement pour protéger le territoire national».

La justice française a condamné hier, à 6000 euros d’amende avec sursis, John Galliano pour des injures antisémites, alors que le parquet avait requis une amende ferme d’au moins 10 000 euros. L’incident s’était produit à la terrasse d’un café, quand le couturier britannique, ivre, avait lancé à deux amis qui étaient

attablés à une table voisine des insultes à caractère antisémite. Le styliste

britannique avait été licencié, dès les premières accusations connues par la maison de couture Dior, que le couturier avait propulsée au sommet des

griffes du luxe. Lors de l’audience préliminaire, John Galliano, 50 ans, avait reconnu

une «triple addiction» à l’alcool, aux somnifères

et au Valium. Depuis les faits, il a passé deux mois en cure de désintoxication, en

Arizona (Etats-Unis), puis en Suisse. Dans son jugement, le tribunal reconnaît avoir pris cette évolution en compte. John Galliano, constate-t-il, «a pris conscience de l’état dans lequel il se trouvait et a entrepris de se soigner de manière efficace». En outre, il n’avait jamais été condamné et a «présenté des excuses».

Plusieurs mouvements issus de la révolte anti-Moubarak appellent les Egyptiens à descendre à nouveau dans la rue demain, pour demander à l’armée de mieux organiser et garantir la transition promise vers un pouvoir civil. Intitulée «Vendredi du retour sur la bonne voie», cette initiative émane notamment de la Coalition des jeunes de la révolution, réseau militant très actif sur Internet, avec le soutien de personnalités comme Mohamed El Baradei, ancien haut fonctionnaire international et prix Nobel de la paix. Neuf mois après la chute du président Hosni Moubarak et la prise de la direction du pays par un collège de généraux, les revendications portent sur un calendrier pour le retour complet du pouvoir aux civils, ou encore l’arrêt du recours à grande échelle aux tribunaux militaires. Les critiques portent aussi sur la préparation des élections législatives prévues en octobre/novembre, que certains accusent de favoriser les islamistes et les anciens partisans de Moubarak, toujours actifs sur le terrain. L’armée a promis de restituer le pouvoir aux civils après l’adoption d’une nouvelle Constitution par le Parlement qui sera issu des législatives, puis l’élection d’un président de la République. La durée de l’ensemble de ce processus est encore floue.

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Le Koweït était confronté, hier, au risque d’une crise politique après des révélations de la presse sur une implication de députés et d’ex-ministres dans des affaires de corruption. La presse locale a rapporté que plusieurs banques entendaient demander au parquet d’enquêter sur d’importants dépôts «suspects» en espèces sur leurs comptes par une quinzaine de députés et éventuellement d’ex-ministres. Le quotidien Al Raï a indiqué que des banques locales devraient poursuivre 15 à 20 membres du Parlement, qui compte 50 élus, devant le parquet sous le soupçon de blanchiment d’argent. D’anciens ministres seraient impliqués dans l’affaire, selon le journal. Le gouvernement

a demandé à la Banque centrale et au ministère des Finances de «prendre toutes les mesures légales nécessaires» face à ces allégations. L’affaire, présentée comme un scandale par des députés de l’opposition, a été révélée il y a 2 semaines par le quotidien Al Qabas, selon lequel des fonds en espèces totalisant 25 millions de dinars (92 millions USD/65,4 millions d’euros) avaient été déposés sur les comptes bancaires de deux députés. Le journal affirmait, alors, que ces dépôts étaient liés à des affaires de politique intérieure, dont des auditions de ministres au Parlement, ajoutant qu’ils avaient servi à l’achat des voix de députés pour des votes décisifs.

Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé hier à Interpol de délivrer une «notice rouge» contre Mouammar El Gueddafi pour crimes contre l’humanité présumés, à savoir meurtre et persécution, ainsi que son fils Seïf AlIslam et son beau-frère Abdallah Al Senoussi, qui font l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, a annoncé hier le bureau du procureur dans un communiqué. La CPI avait émis le 27 juin des mandats d’arrêt contre Mouammar El Gueddafi, 69 ans, son fils Seïf Al Islam, 39 ans, et son beau-frère et «bras droit», le chef des services du renseignement libyens,

Abdallah Al Senoussi, 62 ans. Les trois hommes sont soupçonnés de crimes contre l’humanité commis en Libye depuis le 15 février, date à laquelle a éclaté la rébellion qui s’est ensuite transformée en conflit armé. Les notices rouges d’Interpol visent à l’arrestation provisoire de personnes recherchées en vue de leur extradition ou de leur reddition à un tribunal international sur la base d’un mandat d’arrêt ou d’une décision de justice. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale libyenne Qassem Azzoz a révélé que l’ex-dirigeant libyen avait vendu plus de 20% des réserves en or du pays pour plus d’un milliard de

dollars avant sa fuite. De son côté, le Premier ministre du Niger Brigi Rafini, en visite au Burkina Faso, a affirmé, hier, à Ouagadougou que son pays «avisera» sur une éventuelle demande d’asile de l’ex-dirigeant libyen Mouammar El Gueddafi, en fuite. Il a nié les informations faisant état de la présence du «guide» libyen dans son pays. Dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne de télévision Arraï, Mouammar El Gueddafi a qualifié de mensonge les allégations sur sa fuite vers le Niger. Il a par ailleurs assuré que les forces de «l’OTAN vont être vaincues». ■

10 El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 MONDE

Les Etats-Unis restent vigilants en matière de sécurité

Le Niger pourrait accueillir El Gueddafi ?

Egypte

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Nouveau rassemblement demain place Tahrir 42

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6 000 euros d’amende avec sursis pour le couturier John Galliano

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Des députés et ex-ministres impliqués dans des affaires de corruption

Le patriarche maronite libanais,Béchara Boutros Raï, défend Bachar Al Assad

Page 11: elwatan

CINÉMA

PRIX MUSIQUE

note de poche par Nawel Louerrad

ElWatanP 12

P16

planète

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FP

Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a déploré, hier à Alger, lors de l’ouverture de la conférence africaine sur la désertifi cation, une mobilisation internationale «insuffi sante». Le ministre a rappelé que l’une des causes majeures de l’insécurité alimentaire au niveau mondial, à savoir la perte de ressources naturelles, la dégradation des terres et la désertifi cation, reste peu traitée et bénéfi cie d’une mobilisation internationale insuffi sante. La rencontre d’Alger regroupe une centaine d’experts venus de plus de 40 pays africains. Il s’agit d’une réunion préparatoire à la 10e conférence des parties de la Convention des Nations unies de lutte contre la désertifi cation (UNCCD, née du Sommet de la terre de Rio en 1992). En Afrique, le phénomène de désertifi cation affecte 43% des terres productives, soit 70% de l’activité économique et 40% de la population du continent, a précisé le ministre algérien. «L’Afrique est le continent

le plus touché et le plus vulnérable à la désertifi cation et à la sécheresse, mais c’est également la région où la victoire contre ce fl éau sera la plus marquante», a estimé pour sa part le secrétaire exécutif de la UNCCD, Luc Gnacadja. Selon lui, près de 750 millions d’hectares de terres africaines dégradées ou affectées par la déforestation pourraient redevenir fertiles et propices à l’agriculture dans un continent où la sécurité alimentaire n’est pas encore maîtrisée. Concernant les fonds nécessaires pour lutter contre ce phénomène, M. Gnacadja a indiqué : «L’urgence ce n’est pas l’argent qui vient d’ailleurs, mais ce sont les

investissements que doivent engager les pays concernés en premier lieu.» Selon M. Gnacadja, 450 millions de dollars ont été mobilisés sur quatre ans par le Fonds pour l’environnement mondial afi n de lutter contre la dégradation des terres en Afrique. Les participants à la réunion d’Alger doivent approuver, au terme de leurs travaux, une feuille de route commune pour lutter contre la désertifi cation en Afrique. L’Algérie préside durant deux ans, jusqu’à la fi n 2011, le groupe africain de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertifi cation.

Salim Mesbah (avec agence)

Morgan Freeman, magnifique Mandela

Votez pour l’Algérie sur Internet !

Rachid Benaïssa regrette la faible

mobilisation contre la désertification

Le second souffle de Tibhirine Pp. 14-15

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12 El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 13

VENDREDI 9Culture. Tlemcen. Semaine culturelle indonésienne. Danses traditionnelles, expositions de peinture, spectacles musicaux, projections cinéma…

Théâtre. Oran. 10h. En-Nahla écrit et mis en scène par Abdelhalek Houari. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Concert. Oran. Concert du groupe Polyphène, Khaïna de Batna et BB Blues. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Musique. Aïn Sefra. Concert de Nouara Ouadjani. Au centre culturel.

Festival. Béjaïa. Festival local de la musique et de la chanson kabyles en hommage à Abdelwahab Abdjaoui. Soirée musicale avec Hassen Dadi, Djamel Izli et Balli. Au théâtre régional, bd Amirouche. Tél. : 034 21 10 92.

Théâtre. Skikda. Chasseur de miel, spectacle pour enfants. Au théâtre régional.

SAMEDI 10Théâtre. Alger. Pièce El Halladj. Au théâtre national, square Port Saïd.

Culture. Tlemcen. Semaine culturelle indonésienne. Danses traditionnelles, expositions de peinture, spectacles musicaux, projections cinéma…

Plein air. Annaba. Tournoi de pétanque. Au boulodrome.

Musique. Béchar. Concert de Ouahmed. A la maison de la culture.

Théâtre. Oran. 16h. Monologue Lyam, de Hadri Houari et mis en scène par Abbès Houaria. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Culture. Naâma. Semaine culturelle d’Oran. expositions et concerts.

Festival. Béjaïa. Festival local de la musique et de la chanson kabyles en hommage à Abdelwahab Abdjaoui. Orchestre féminin de l’association Ahbab Sadek Abdjaoui, El Ghazi et Djamel Allam. Au théâtre régional, bd Amirouche. Tél. : 034 21 10 92.

Théâtre. Skikda. Chasseur de miel, spectacle pour enfants. Au théâtre régional.

DIMANCHE 11Plein air. Annaba. Tournoi de pétanque. Au boulodrome.

Culture. Naâma. Semaine culturelle d’Oran. expositions et concerts.

Théâtre. Tizi Ouzou. Syphax. au théâtre régional.

Musique. Tlemcen. Concert de Samir Farès. Au théâtre de verdure.

Festival. Béjaïa. Festival local de la musique et de la chanson kabyles en hommage à Abdelwahab Abdjaoui. Brahim Tayeb et Salah Gouri. Au théâtre régional, bd Amirouche. Tél. : 034 21 10 92.

LUNDI 12Culture. Naâma. Semaine culturelle d’Oran. expositions et concerts.

Musique. Aïn Témouchent. Concert de Nadir Meriem Lazali.

MARDI 13Lectures. Alger. 15h. Lectures poétiques par de jeunes talents. Salle Atlas, Bab El Oued.

Culture. Naâma. Semaine culturelle d’Oran. expositions et concerts.

Concert. Oran. Concert de Samir Farès d’Alger, Nadir Elghrib, Fella Beladel, Boudji World Music de Tizi Ouzou et Ali Amrane. Au théâtre régional, place du 1er Novembre 1954. Tél. : 041 39 70 89.

Festival. Béjaïa. Clôture du Festival local de la musique et de la chanson kabyles en hommage à Abdelwahab Abdjaoui. Gala avec Djamel Allam. Au théâtre régional, bd Amirouche. Tél. : 034 21 10 92.

Théâtre. Skikda. Chasseur de miel, spectacle pour enfants. Au théâtre régional.

MERCREDI 14Cinéma. Alger. 18h30. Rencontre avec Ahmed Zir. Réalisateur algérien indépendant depuis 1979. Ahmed Zir a réalisé plus de 45 films en super 8 et reçu plus de 35 prix nationaux et internationaux. Projection de Illusions, Solo, Seuls, Repères, Cessez-le-feu, Images passions histoire. Il se définit comme un «cinéphile et cinéaste indépendant». Au CCF, 7, rue Hassani Issad. Tél. : 021 73 78 20/21.

Musique. Sidi Bel Abbès. Concert de Fella Beladel. A la maison de la culture.

Colloque. Tlemcen. Colloque international sur «Le livre, vecteur d’ouverture de la culture islamique» en hommage au premier directeur de la Bibliothèque nationale, Mahmoud Agha Bouayed. Avec la participation d’écrivains, éditeurs et enseignants-chercheurs d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, du Koweït, de la Jordanie, de France et d’Espagne. A l’Université Abou-Bakr Belkaïd.

Musique. Béjaïa. Brahim Tayeb et Salah Gouri. Au théâtre régional, bd Amirouche. Tél. : 034 21 10 92.

Culture. Naâma. Semaine culturelle d’Oran. expositions et concerts.

Musique. Tlemcen. Plateau musical avec cheikh Naâm, Belkacem Bouteldja, Fayçal Rahmani, Meklouf Aberkane, Rachid Toumi. Au théâtre de verdure.

JEUDI 15Concert. Alger. 20h. Hushpuppies. Nouvelle scène française. Avec : Olivier : chant, Wilfried : claviers, Franck : batterie, Cyrille : guitare et Guillaume : bassiste. HushPuppies, groupe français de rock originaire de Perpignan, n’en finit plus de monter. C’est un à un que ce groupe a gravi les échelons, des caves de Paris, aux salles de concert, en passant par les Festivals, avec un rock élégant et tempétueux comme credo. Au CCF, 7, rue Hassani Issad. Tél. : 021 73 78 20/21.

Colloque. Tlemcen. Colloque international sur «Le livre, vecteur d’ouverture de la culture islamique» en hommage au premier directeur de la Bibliothèque nationale, Mahmoud Agha Bouayed. Avec la participation d’écrivains, éditeurs et enseignants-chercheurs d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, du Koweït, de la Jordanie, de France et d’Espagne. A l’université Abou-Bakr Belkaïd.

Culture. Naâma. Semaine culturelle d’Oran. expositions et concerts.

Musique. Aïn Témouchent. Plateau musical avec cheikh Naâm, Belkacem Bouteldja, Fayçal Rahmani, Meklouf Aberkane, Rachid Toumi. A la maison de la culture.

Peinture. A partir du lundi 19. Constan-tine. 17h. Exposition de Nadir Remita. Né dans une famille de cheminots algériens, Nadir Remita étudie la peinture, la publicité et l’in-fographie, il entame sa carrière comme illus-trateur et dessinateur de presse, puis se diri-gea vers le design graphique et l’infographie, esprit anticonformiste, il se détourna d’une carrière publicitaire pour se consacrer à l’art plastique, sa plus grande passion. Son travail de jeunesse révèle déjà son goût pour le si-gne, il devait subir alors une triple influence : la calligraphie arabe, le signe berbère et l’ar-chitecture des médinas du Maghreb… Au CCF, 1 boulevard de l’Indépendance. Tél. : 021 31 91 25 91.

Patrimoine. Jusqu’au 30 septembre. Tlemcen. «Le patrimoine culturel immatériel en pays d’Islam». Au complexe culturel Ie MaMa.

Arts plastiques. Jusqu’au 10 octo-bre. Alger. Exposition collective d’arts plasti-ques «A6» Amine Khodja Sadek, Larbi Arezki, Bourdine Moussa, Djemaï Rachid, Nedjaï Mustapha et Oulhaci Mohamed. Au MaMa, 25, rue Larbi Ben M’hidi. Tél. : 021 302 130.

Architecture. Jusqu’au 30 octobre. Paris. Zaha Hadid, une architecture. A l’Insti-tut du monde arabe. 1, rue des Fossés Saint-Bernard, place Mohammed V. Tél. : 0140 513 838.

Miniatures. Jusqu’au 30 septembre. Alger. de 9h à 17h. Expo du miniaturiste Ha-chemi Ameur. Au Musée national de l’enlumi-nure, de la miniature et de la calligraphie. Au palais Dar Mustapha Pacha, La Casbah.

Jusqu’à demaini 10. Alger. Ultimate Game Tour Algeria, concours national des jeux vidéos.

Pes 2011/ Super Street fighter IV Arcade/Counter Strike 1.6 / Dota. Un espace découverte sera également installé pour les visiteurs. A

l’esplanade de Riad El Feth. www.ultimategametour.com

Jusqu’au mercredi 14 sauf le dimanche. Alger. 14h, 17h et 20h Projection de Invictus, de Clint Eastwood. En 1994, l’élection de Nelson Mandela consacre la fin de l’apartheid, mais l’Afrique du Sud reste une nation profondément divisée sur le plan racial et économique. Pour unifier le pays et donner à chaque citoyen un motif de fierté, Mandela mise sur le sport, et fait cause commune avec le capitaine de la modeste équipe de rugby sud-africaine. Leur pari : se présenter au Championnat du monde 1995...Cinéma El Mougar, 2, rue Asselah Hocine. Tél. : 021 73 61 93.

Invictus, un regard sur Mandela

cINEMA mUSIC

Jeudi 15. Alger. 22h. Amazigh Kateb en concert. Au Théâtre de verdure,

complexe culturel Laâdi Flici.

Les fiiiiilles,

Amazigh !revoilà

Du mardi 13 septembre au 17 novembre. Tlemcen. Exposition Nouba. Mardi 13 de 15h à 17h : table ronde en hommage à cheikh Larbi Bensari et Redouane Bensari. De 17h à 18h : présentation du coffret anthologie et livre édités en hommage aux Bensari, par Fayçal Benkalfat. Mercredi 14 à 19h : concert animé par l’association Mustapha Belkhodja (Oran). Jeudi 15 à 19h : concert animé par l’orchestre Redouane (Tlemcen) avec Karim Boughazi et Meriem Benallel. A la maison de la culture Abdelkader Alloula.

la nouba

Hommageaux maîtres deEXPO

Du jeudi 15 au dimanche 25. Jijel. Festival Lire en fête destiné exclusivement aux enfants. Séances de lectu-re, de contes et de récits, représentations théâtrales, concours de dessin… Une caravane culturelle com-prenant un bibliobus sillonnera toutes les communes de la wilaya pour y rencontrer les jeunes. A la maison de la culture.

Lire en fête

à Jijel

SALONLANGUES

au cinéSamedi 17. Alger. De 11h à 17h. Journées portes ouvertes au centre culturel italien. De 11h à 12h : présentation des cours d’italien. De 12h à 13h : cocktail de bienvenue. De 13h à 15h : tests de niveau et simulation de cours. De 15h à 17h : inscriptions. 4 bis rue Yahia Mazouni, El Biar.

Benvenuto au centre culturel

italien

JEUX VIDEO

Ultimate Game II Tour à Riad El Feth

FILMSFILMS CINÉCINÉ SéANCESSéANCESLe train siffl era

trois fois, de Fred

Zinneman

Cinémathèque

Alger

Samedi 10 à

13h30

Les Disparus, de Ron

HowardCinémathèque

Alger

Samedi 10 à 17h

Mississipi Bruning, de

Alan ParkerCinémathèque

Alger

Dimanche 11 à

13h30

L'héritage de la haine,

de James FoleyCinémathèque

Alger

Dimanche 11 à

17h

Niagara, de Otto

PremingerCinémathèque

Alger

Lundi 12 à 13h30

Sunset Boulevard, de

Billy WilderCinémathèque

Alger

Lundi 12 à 17h

Le pont de la rivière

Kwai, de David LeanCinémathèque

Alger

Mardi 13 à 10h

L'avocat des damnés,

de J. David ColesCinémathèque

Alger

Mardi 13 à 17h w

Le voleur de Bagdad,

de Alexander Korda

Cinémathèque

Alger

Mercredi 14 à

13h30

L'homme du Kentucky,

de Burt LancasterCinémathèque

Alger

Mercredi 14 à 17h

Une femme de Damas,

de Diana El Djeroudi

Cinémathèque

Alger

Jeudi 15 à 13h30

La main et la voix, de

Anush Hamzehian Cinémathèque

Alger

Jeudi 15 à 14h24

Oyunde, de Pelin

Ezmer Cinémathèque

Alger

Jeudi 14 à 15h

Les chemins de la

mémoire, de José Luis Penafuerte

Cinémathèque Alger

Jeudi 14 à 17h

Le Cose che restano,

de Gianluca Maria Tavarelli

Institut culturel italien

1er épisode jeudi

15 à 19h

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 14

Le second souffle

de Tibhirine«Est-ce que vous avez vu le film ?» La première question posée aux visiteurs est toujours la même. Avec le succès de Des hommes et des dieux, le frère Jean-Marie Lassausse s’est rapidement taillé un costume de guide touristique. Depuis la sortie du film de Xavier Beauvois, il y a bientôt un an, des curieux se bousculent au portail du monastère quasiment tous les jours. Le nouveau pensionnaire de Tibhirine a arrêté de les compter. D’après lui, ils sont des milliers. Surtout des Algériens et des Français, mais aussi quelques étrangers. «Le week-end dernier, on a reçu la visite du nouvel ambassadeur des Etats-Unis, évoque Jean-Marie. Il était en poste depuis seulement six jours et il est venu à Tibhirine. C’est quand même un signe, non ?» L’histoire, le frère Jean-Marie l’a racontée des centaines de fois. Assis sur un rondin de bois dans le cimetière du monastère, il déroule le fil des événements avec une voix calme et posée. La vie quotidienne des moines trappistes, leur décision de rester malgré le danger environnant, leur enlèvement dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, leur assassinat trouble deux mois plus tard. Face à lui, un soleil matinal éclaire les sept sépultures de ses prédécesseurs. Casquette vissée sur la tête, à l’ombre des cyprès, le frère Jean-Marie égrène leurs prénoms : Christian, Luc, Paul... Il connaît la vie de chacun sur le bout des doigts. Il faut dire que Tibhirine, c’est un peu son histoire à lui aussi. Prêtre à la mission de France, cet ingénieur agronome est arrivé en Algérie en 2000, après douze années passées en Egypte.

EXISTERUn an plus tard, l’archevêque d’Alger lui demande de reprendre le monastère de Tibhirine. «J’ai pris trois jours de réflexion, se souvient Jean-Marie. Quand j’ai entendu

tous les témoignages positifs des villageois sur les frères, j’ai décidé d’accepter. Je suis

arrivé ici en mai 2001.» Depuis, le prêtre-ouvrier au regard

bleu clair se rend au

monastère quatre à cinq jours par semaine. Epaulé par deux salariés, Youssef et Samir, il entretient les cultures du monastère. La petite équipe cultive de tout : tomates, courgettes, haricots, mais aussi pommes, prunes, cerises… Quand il n’est pas occupé dans ses plantations, Jean-Marie fait désormais le tour du monastère avec les touristes. Le nouveau gardien des lieux est conscient qu’il doit cette recrudescence des visites au long métrage de Xavier Beauvois. «Moi je dis chapeau. Il a sorti une œuvre intériorisée de la vie des moines alors qu’il n’est pas du tout religieux.» S’il évoque volontiers un film «beau et humain», qui a profondément touché les gens, Jean-Marie semble encore surpris face à un tel triomphe cinématographique. Un brin provocateur, il ne boude pas son plaisir de voir cette histoire encore très taboue remise à l’ordre du jour. «C’est une bonne chose, cela montre que le monastère continue d’exister et qu’il n’appartient pas uniquement au passé.» A première vue, l’effet Des hommes et des dieux serait donc très positif. Il existe pourtant un revers de la médaille. «Quand je suis seul, c’est un peu pesant. Il y a tout le temps du monde et je ne peux plus travailler», confie Jean-Marie. Beaucoup de visiteurs débarquent au monastère sans prévenir.

VÉRITABLE ENJEUMalgré sa bonne volonté, la petite équipe n’arrive pas toujours à combiner travail agricole et afflux de visiteurs. «Il y a toute une gestion à maîtriser, constate le prêtre sexagénaire. Accueil, visite, magasin : tout ça, il faut du monde pour s’en occuper !» Pendant six mois, de novembre à mai, la petite équipe du monastère a pu compter sur l’aide précieuse de Jean-Paul. Installé à Tibhirine en permanence, ce retraité français servait de guide bénévole aux visiteurs. L’expérience n’a malheureusement pas pu être prolongée. «Il voulait rester une année, mais pour une raison qui m’échappe, les autorités algériennes ont refusé de prolonger son visa», peste Jean-Marie. Le vide laissé par Jean-Paul va bientôt être comblé.

En septembre, un couple de Français, dépêché par la Délégation catholique à la coopération, prendra la relève. Ces personnes seront là pour un an et pourront prolonger leur contrat de deux années supplémentaires. En attendant cette aide bienvenue, le frère Jean-Marie continue de jongler entre prières, visites et tâches agricoles. Côté matériel, une collecte de fonds est en cours pour restaurer le monastère. L’équipe du film y a d’ailleurs apporté sa participation. Mais les problèmes d’étanchéité et de peinture ne sont pas le principal souci de Jean-Marie. «Le véritable enjeu, c’est d’installer une nouvelle communauté religieuse à Tibhirine», lance-t-il avec un air déterminé. Plusieurs tentatives ont déjà eu lieu depuis l’assassinat des moines. Toutes se sont soldées par un échec, la faute à des complications administratives et à un manque de volontaires. Pour Jean-Marie, pas question de baisser les bras pour autant. «Il faut vivre tourné vers l’avenir et continuer à propager le message pacifique des moines.» Grâce à Des hommes et des dieux, les religieux de Tibhirine et le frère Jean-Marie ont trouvé une caisse de résonance inespérée. ■

Sorti en France il y a bientôt un an, le film Des hommes et des dieux a attiré l’attention sur l’histoire des moines de Tibhirine. Depuis, de nombreux visiteurs affluent, chaque jour, en ce lieu chargé d’histoire.

Médéa. Benjamin Roger [email protected]

DÉCOUVRIR

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 DÉCOUVRIR 15

Ce long métrage dramatique français, réalisé par Xavier Beauvois, est inspiré de l’assassinat des moines de Tibhirine au printemps 1996. Le film retrace leur vie quotidienne dans un pays alors plongé en pleine guerre civile. Il s’intéresse plus particulièrement à leurs interrogations face à la montée de la violence durant les mois qui précèdent leur enlèvement. Doivent-ils rester et prendre le risque d’être enlevés ou tués ? Ou plutôt partir et abandonner une terre et un village auxquels

ils sont profondément attachés ? Après une longue et dure période de réflexion, ils feront le choix de rester, pour aider les villageois dans cette période difficile et continuer à porter leur message pacifique. Des hommes et des dieux a été présenté le 18 mai 2010 lors de la compétition officielle du Festival de Cannes. Il a été salué par les critiques et a reçu le Grand Prix du jury. Sorti dans les salles françaises quelques mois plus tard, le 8 septembre 2010, Des hommes et des dieux a reçu un bon accueil de la part du public, restant quatre semaines en tête du box-office. En tout, le film totalise plus de 3,5 millions d’entrées. Il a également suscité, dans les médias, un regain d’attention pour l’histoire des moines de Tibhirine, les circonstances troubles de leur assassinat et le dialogue interreligieux.

Des hommes et des dieux

La revue française XXI a consacré, dans son numéro d’été, un reportage au frère Jean-Marie : «Les cloches de Tibhirine». Extraits.

Tibhirine, en Kabyle, signifie «petit jardin». A son origine, il y a une source. Le premier domaine colonial date de 1865. On cultive alors la vigne, les oliviers, la lavande. La famille Lachaise revend les terres au consul britannique à Alger, qui les revend, en 1912, à un autre colon français. L’abbaye trappiste d’Aiguebelle, dans la Drôme, l’acquiert en 1938. Le monastère attenant à la maison coloniale est bâti dans les années suivantes. Les moines développent la culture sur 375 hectares avec des saisonniers : la plupart des vieux et des morts de Tihbirine ont travaillé pour eux. En 1964, après l’indépendance, 360 hectares reviennent à la coopérative de l’Etat locale. Pour la première fois, rien n’y a été cultivé cette année. Les seules cultures s’effectuent sur les quinze hectares du monastère, qui vit d’abord de ses confitures. Il en est de quinze sortes. Elles rapportent 5000 euros par an. Les pots sont entreposés non loin du carré des tortues, dans une grande salle vouée à la mémoire des moines assassinés : textes, cartes, témoignages, photos. Jean-Marie remarque : «C’est impossible d’avoir les sept ensemble sur la même photo, il en manque toujours un.»

…Travailler à Tibhirine est difficile. Cinq femmes tiennent l’atelier en son absence, quarante y participent. Toutes sont du village, jeunes ou célibataires. «C’est un monde très étroit, sans ouverture. Leurs parents prennent l’argent qu’elles gagnent à la pièce, mais ils n’aiment pas qu’elles viennent, qu’elles travaillent, qu’elles le fassent pour des étrangers ou des catholiques.» Entre elles, les jeunes femmes se surveillent. Certaines viennent en douce et ont peur d’être dénoncées par d’autres. Beaucoup veulent profiter de l’atelier pour apprendre le français sans que leur famille le sache. Elles veulent respirer, elles voudraient connaître et partir, «mais quand elles rentrent chez elles, le couvercle retombe comme de toute éternité. Elles sont très peu sûres d’elles-mêmes.» Sœur Bertha en sait bien davantage sur la vie de ces femmes, mais elle ne livre pas leurs secrets. L’atelier de broderie est proche de la maison du gardien où dort Jean-Marie. On entend parfois des voix, mais, dit-il en riant, «ne t’avise pas d’y aller, tu les ferais fuir ou elles se réfugieraient sous la table». Jean-Marie attend un nouveau bénévole, un prêtre-ouvrier du sud de la France qui lui a écrit : «J’ai 72 ans et j’ai une santé insolente.» Il a ajouté qu’il travaillait dans une usine de métallurgie. «Ça tombe bien, a répondu Jean-Marie, j’ai besoin d’un soudeur. Jean-Marie ignore combien de temps il restera à Tibhirine, ni ce que le monastère deviendra. Un nouveau lieu mystique ? Une sorte d’hôtellerie ? L’ombre d’une ferme ? Rien n’est facile, rien n’est prévisible. Il y a eu 65 livres en français sur Tibhirine, un seul en arabe.

Dans le «petit jardin»

des confitures

● Que pensez-vous du film Des hommes et des dieux ?

Je l’ai déjà vu trois fois depuis qu’il est sorti. Je l’apprécie beaucoup. Il est vrai que quelques petits détails ne sont pas tout à fait exacts, mais le fond est là. Cela correspond à ce que nous avons vécu à Tibhirine. Il retranscrit parfaitement la vie de recueillement, la présence religieuse et l’esprit de Dieu qui régnait au monastère. Le film est donc très réussi. Chaque fois que je le vois, j’éprouve une profonde joie au fond de moi. Je parviens même à ressentir ce que mes frères ont vécu, ce don de leur vie pour le peuple algérien et pour Dieu.

● Comment expliquez-vous le succès du film ? C’est vraiment étonnant. J’ai été le premier

surpris. Si ce film a eu un tel succès, c’est parce qu’il est profondément humain et parvient à toucher tout le monde, quelle que soit sa religion : chrétien, musulman, athée… C’est d’autant plus remarquable qu’il n’a pas été réalisé par des gens d’Eglise et n’a pas été «téléguidé» par les autorités religieuses. Il en résulte une profonde sincérité. Quand je vois ces scènes intenses de chants religieux dans la chapelle du monastère, je me dis que les acteurs ont vraiment vécu quelque chose de très fort lors du tournage.

● Et le nombre de visiteurs au monastère ?Il paraît que beaucoup de gens viennent à

Tibhirine depuis la sortie du film. Je pense qu’ils l’ont surtout vu comme une sorte de recueillement. Normalement, lorsqu’un film se termine, les spectateurs se lèvent et s’en vont. Eh bien là, ils restent assis dans leur fauteuil et ne se lèvent pas tout de suite. Ce film dégage un vrai message. Les gens se rendent au monastère pour comprendre et prolonger leur réflexion. Figurez-vous qu’ici aussi, à Midelt, nous avons beaucoup de visites. Nous sommes en quelque sorte le prolongement de Tibhirine, alors les gens viennent nous voir. Ils m’interrogent beaucoup, discutent avec moi. On parle du film, de la vie à Tibhirine, de ce qui s’est vraiment passé…

● Quel est votre sentiment face à cet intérêt pour Tibhirine ?

Ça me rend profondément heureux. Je veux continuer à être disponible pour les personnes qui viennent me voir. Je parle de Tibhirine avec grand plaisir. Le message que nous portons est beau. Il défend la paix. Ça me fait plaisir de pouvoir perpétuer cet esprit. C’est très positif.

● Quels souvenirs gardez-vous du monastère ?Je suis arrivé en 1964, mon passage au monastère

a donc été assez long. J’ai été témoin de l’évolution de nos relations internes et externes. Nos conditions étaient assez précaires au début mais on a toujours eu une vie communautaire très forte. Nous avions des relations de convivialité avec les gens qui nous entouraient et tout se passait bien. On s’est progressivement approfondis dans la connaissance de l’islam. Comme j’étais chargé des courses pour le monastère, je rencontrais beaucoup de monde de la région en me rendant souvent à Médéa. J’y allais plus pour être présent que pour faire du commerce. Je me rappellerai toujours d’une anecdote sur le marché. Un jour, un habitant m’a dit que j’étais «comme eux». Ca m’a fait très plaisir. C’est vrai que ça a été dur parce que tout ça s’est brutalement terminé. Lorsque

j’ai vu mes frères se faire enlever, je me suis tout de suite dit : «C’est fini».

● Pouvez-vous nous parler de cette nuit du 26 mars 1996 ?

J’étais portier de nuit. Je dormais près du portail du monastère. Tous mes frères pensaient que c’était moi qui serais enlevé le premier s’ils venaient. Vers 1h du matin, j’ai été réveillé par des bruits de voix devant le portail. Je me suis dit qu’ils venaient voir le docteur. J’attendais qu’ils viennent frapper à la porte comme le voulait l’usage, mais ils sont entrés sans frapper. Je suis alors allé voir à la fenêtre de ma chambre, en tirant le rideau et sans allumer la lumière. Là, j’ai vu quelqu’un passer, armé d’une kalachnikov. J’ai ensuite entendu une voix qui demandait «Qui est le chef ?» Puis j’ai reconnu Christian malgré l’obscurité. J’ai pensé qu’il leur avait ouvert et qu’il allait leur donner ce qu’ils voulaient. Un quart d’heure après, j’ai entendu la porte se fermer et je me suis dit qu’ils étaient partis. Mais Amédée est arrivé peu après en m’expliquant que tous les frères avaient été enlevés. Tout s’est déroulé dans le silence, je n’ai rien entendu.

● Quelles sont vos impressions plus de quinze ans après cette tragédie ?

On s’y attendait, on était prêts. Ce n’était pas exclu de notre projet de vie. Dans un certain sens, une sorte d’idéal a été réalisé. En restant à Tibhirine malgré le danger, on faisait don de nous-mêmes et nos vies étaient offertes. Même si ça a pu être très douloureux, c’est beau et ce n’est pas quelque chose de triste. Après l’enlèvement des frères, ma première réaction a été : pourquoi le Seigneur m’a-t-Il épargné ? Cette question m’a beaucoup travaillé, je n’arrivais pas à y répondre. Un jour, une religieuse suisse m’a écrit. Elle me disait qu’il était normal que certains témoignent en donnant leur vie et que d’autres le fassent en restant sur Terre. J’ai fini par accepter cette idée. Aujourd’hui, je continue à véhiculer notre message d’amour et de paix au Maroc.

● Pensez-vous que la vérité sur les circonstances de l’assassinat de vos frères finira par être révélée?

Je ne sais pas et ce n’est pas évident de se prononcer. La justice fait son travail. Pour le moment, nous n’avons que des hypothèses. Bien sûr qu’on veut connaître la vérité. Je pense que c’est surtout difficile pour les familles. Elles sont dans le brouillard depuis de longues années. C’est vrai qu’ici on est un peu en dehors de tout ça. On suit les enquêtes de loin, on se tient informés. Dès qu’il y a du nouveau dans l’enquête, on est au courant. Il faut que la vérité soit établie, mais dans le respect mutuel, sans animosité, sans pointer untel ou untel du doigt.

● Comment voyez-vous l’avenir de Tibhirine ? C’est difficile à dire. Il faut des volontaires pour

venir s’y installer. Malheureusement, la plupart des frères sont âgés et il y a très peu de recrutement. Il y a aussi des problèmes administratifs. Les autorités algériennes ne semblent pas vouloir une nouvelle communauté à Tibhirine. Les perspectives sont donc assez bouchées. On est dans l’attente et dans l’espérance. J’aimerais que ce monastère reprenne vie, ce serait vraiment une bonne et belle nouvelle.

Les autorités algériennes ne

semblent pas vouloir une nouvelle

communauté à TibhirineFrère Jean-Pierre était moine à Tibhirine. Il était présent au monastère le soir de l’enlèvement. Avec Amédée, il est le seul moine à avoir échappé aux ravisseurs. Plus de quinze ans après les faits, il perpétue l’esprit de Tibhirine au monastère Notre- Dame de l’Atlas, à Midelt, au Maroc.

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FRÈRE JEAN-PIERRE. Dernier rescapé de Tibhirine

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Lorsqu’on scrute les magnifiques œuvres peintes par M. F Husain, mort le 9 juin dernier, à Londres, d’une crise cardiaque, à l’âge de 95 ans, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les extrémistes s’étaient tant acharné contre lui ? Ses peintures respirent la vie intense, la liberté farouche, la mythologie revisitée... Les portraits de femmes, les représentations de chevaux et de divinités en mouvement exhalent toutes un talent indéniable et une recherche de la perfection poussée à l’extrême. Aucune trace toutefois des tableaux controversés représentant des divinités hindoues nues et qui avaient provoqué une violente campagne de dénigrement contre le peintre. Des militants extrémistes hindous avaient attaqué sa maison en 2006, vandalisant ses toiles. Organisé par Delhi Art Gallery, dans le centre commercial DLF Emporio dans le quartier de Vasant Kunj, dans la capitale indienne, l’événement se voulait un véritable défi lancé aux forces obscurantistes qui veulent empêcher, même après la mort de l’artiste, toute rencontre avec son public indien. «C’est notre contribution pour lui permettre de revenir à sa terre natale et pour faire

savoir que l’artiste le plus connu d’Inde a mérité toutes les distinctions qui lui ont été décernées», a confié à la presse Ashish Anand, directeur de la galerie.

EXIL FORCÉPlusieurs groupes extrémistes de la droite nationaliste hindoue avaient menacé d’attaquer les lieux où les oeuvres de Husain seraient exposées. Heureusement, l’exposition s’est déroulée sans incident, et jusqu’au jour de sa clôture, le 16 août dernier, les visiteurs se bousculaient dans l’atrium de DLF Emporio. Il f a u t

dire que l’exil forcé de Husain dans les pays du Golfe, d’abord à Dubaï puis à Doha, a empêché ses admirateurs et les connaisseurs de son art de pouvoir contempler ses dernières créations. Celui qui ne connaissait pas sa date de naissance, indiquée comme le 17 septembre 1915, a vu le jour à Pandharpur, dans l’Etat du Maharashtra, et grandit à Bombay au sein d’une famille musulmane modeste. Bien qu’ayant reçu une éducation islamique et fréquenté des écoles religieuses, il ne pensait qu’à peindre. Celui dont les peintures s’arrachent lors des ventes d’art au prix de plusieurs millions de dollars, a dû quitter l’Inde après avoir subi pendant des années la persécution des extrémistes hindous. Exhumant des toiles des années 1970 représentant des déesses hindoues nues, ces derniers l’ont accusé de heurter leur foi et leur sentiment religieux. Poursuivi par des centaines de plaintes, et ayant fait l’objet de mandats d’arrêt, Husain a dû malgré lui se résoudre à fuir sa terre natale.

VERSETS CORANIQUESEn 2008, lorsqu’il reçut la nationalité qatarie, il fut de nouveau attaqué par les hommes politiques hindous qui l’accusèrent de trahir sa patrie. A ces critiques, il répondit avec s o n h a b i t u e l l e magnanimité : «Mon pays, c’est là où je trouve l’amour». Après que la justice indienne ait prononcé un non-lieu en sa faveur, décrétant, que «si les sculptures érotiques du Kamasutra qui ornent les temples de Khajuraho ne heurtent pas la foi

hindouiste, alors même les

toiles de Husain ne peuvent blesser leur sentiment religieux», il refusa de retourner en Inde, car il se sentait encore menacé. Mais Husain ne trouvait pas grâce, de son vivant, même aux yeux des intégristes musulmans. L’un de ses films -car il était également cinéaste et producteur- avait été interdit à cause d’une chanson, Nour ala nour, qui contenait des extraits de versets coraniques. L’organisation des oulémas de l’Inde l’avait considérée blasphématoire. Sa mort récente a été regrettée par le Premier ministre Manmohan Singh, qui a déclaré : «Sa disparition est une perte pour la nation indienne». De Husain, les futures générations retiendront sans doute sa soif de liberté, principe qu’il paiera par l’exil et la mort loin de sa terre. «Il est important d’avoir un esprit libre», affirmait-il dans un entretien accordé au quotidien indien The Statesman, en janvier 2010. Il est libre enfin. Loin de ses persécuteurs. ■

El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 16 IDÉES

1954-1962, LA GUERRE D’ALGÉRIE : PORTRAITS CROISÉS

A travers, une palette de récits, de portraits, Nadia Hennai-Moulai retrace des anecdotes de guerre d’Algériens, témoins ou acteurs du conflit. Enfants lors du conflit, mère de famille ou militant présent en métropole entre 1954 et 1962, l’ouvrage apporte des éclairages inédits sur la guerre d’Algérie. Ed. Les points sur les i, 15 euros.

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Cet album rassemble des bandes dessinées ainsi que des dessins de Plantu et d’autres humoristes consacrées à ces événements, oeuvres des plus grands dessinateurs du monde entier, à l’initiative du Français Plantu, pour rendre hommage à ces journées historiques. Editions Fetjaine, 12 euros.

L’AMPLEUR DU SACCAGE

Héritiers maudits d’une féroce répression sexuelle qui s’est exercée trente ans plus tôt et a marqué leurs destins respectifs du sceau de la désespérance, quatre hommes liés par la fatalité du sang traversent la Méditerranée où s’écrit, sous le ciel algérien, l’ultime épisode de leur inconsolable désastre. Par Kaoutar Harchi. Ed. Actes Sud, 15 euros.

MAQBOOL FIDA HUSAIN,

New Delhi. Nacéra Benali [email protected]

Draupadi à demi nue et dés

Même mort, le peintre indien le plus célèbre de l’ère contemporaine continue d’être la cible des extrémistes hindous. Poussé à l’exil en 2006, Maqbool Fida Husain dérange encore. Une exposition posthume de ses œuvres s’est finalement tenue dans la capitale indienne, après que plusieurs galeries aient refusé d’abriter l’évènement, invoquant «des menaces dissuasives».

victime des extrémistes même après sa mort

A l’occasion de la seconde édition du Prix Afrotainment Museke, qui récompense les meilleures créations musicales africaines de l’année, les amateurs de musique sont appelés à voter massivement pour leur artiste préféré. Dans la catégorie talents d’Afrique du Nord, on retrouve Cheb Bilal, Douzi et Jalal El Hamdaoui pour représenter l’Algérie. La chanteuse Oum, le groupe Fnair et Ahmed Soultane pour le Maroc, et enfin Tamer Hosny pour l’Egypte. Les votes se font exclusivement sur le site www.moamas.com et ce, jusqu’au 18 septembre. La cérémonie de récompense se tiendra au siège de la chaîne de Télé Afrotainment à New York le 24 septembre prochain. Plus qu’une semaine pour voter ! Faten Hayed

pour l’Algérie

RSETS CORANIQUES2008, lorsqu’il reçut la nationalitéarie, il fut de nouveau attaqué r les hommes politiquesdous qui l’accusèrent dehir sa patrie. A cestiques, il répondit avecn h a b i t u e l l e gnanimité : «Monys, c’est là où jeuve l’amour».rès que la justice ienne ait prononcé un n-lieu en sa faveur, crétant, que «si les ulptures érotiques du masutra qui ornent les

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 IDÉES 17

LE SALAFISME D’AUJOURD’HUI

Cette enquête, menée sur deux continents à la lumière des travaux de Max Weber sur les sectes, reconstitue l’univers social et idéologique des groupes salafistes, en analysant leurs techniques de mobilisation et leur travail de socialisation auprès des jeunes. Sociologue, Samir Amghar est chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’université de Montréal (Canada) et membre de l’Institut d’études de l’islam et des sociétés musulmanes (IISMM). Ed. Michalon, 17 euros.

THE NEW ARAB JOURNALIST

Être journaliste ne signifie pas la même chose à Paris qu’à Damas, à Washington qu’à Beyrouth, à Rome qu’à Doha. Lawrence Pintak est ancien journaliste et actuel doyen du département de communication de l’université de Washington. Ed. IB Tauris, 19 euros.

OCTOBRE 1961 : UN MASSACRE À PARIS

Jean-Luc Einaudi est auteur de plusieurs livres consacrés aux massacres d’Algériens d’octobre 1961. Dans celui-ci, il livre les conclusions de son enquête sur ces massacres, après avoir pu consulter les archives des hôpitaux de Paris, du Parquet, de la gendarmerie et de la préfecture de police. Ed. Fayard, 11 euros.

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Photos à Alger !

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Pendant le vote pour le référendum sur

l’indépendance de l’Algérie. Algérie, 1962

Reporters sans frontières a 25 ans. Pour fêter la naissance de ce défenseur de la liberté d’expression, RSF a choisi de s’associer à Magnum Photos pour la réalisation d’un album-anniversaire. Une exposition, qui rassemblera cinquante-cinq des cent une photos que compte l’album, se tiendra au Centre culturel français d’Alger du 6 octobre au 3 novembre prochain. «On s’est basé sur des photos iconiques», nous explique Naïma Kaddour, responsable de l’événement. Magnum Photos, fondé par Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, George Rodger et David Seymour, s’imposera au fil des années comme une référence mondiale. Depuis 1947, de grands noms ont marqué l’histoire de cette coopérative qui se revendique à la fois témoin et artiste, en figeant les instants les plus historiques de l’histoire moderne, comme des brins de vie fugitifs. Fondée dans le but de permettre aux photographes d’«être propriétaires de leurs droits et avoir un contrôle total de la diffusion de leurs images», souligne-t-elle, le collectif obéit à un fonctionnement strict et efficace. En effet, plusieurs photographes sont nominés, autour du mois de juin, en présentant un book soumis à un jury. Pendant une période d’essai de deux ans, ils travaillent sous la houlette d’un photographe de l’agence. Au bout de cette période, il peut être nommé associé et ainsi, employé à plein temps. Ce n’est que dix ans plus tard que celui-ci devient membre à part entière. Actuellement, soixante photographes, parmi les plus brillants de leur génération, sont à la tête de Magnum Photos. Le 6 octobre, à 18h, Patrick Zachmann, sera présent au vernissage de l’exposition à Alger. Zachmann a rejoint la coopérative en 1985, avant de devenir membre à part entière en 1990. Nesrine Sellal

Ras-le-bol du système confessionnel. Au Liban, la politique est fondée sur l’appartenance religieuse. Un système que dénonce Ali Fakhry. Attablé à un café, sur la rue Hamra, l’une des plus animées de Beyrouth, le jeune militant tente une explication de la politique libanaise, malgré sa voix grave couverte par les nombreux klaxons. Le siège du Parlement se divise donc entre confessions : une partie pour les chrétiens, l’autre pour les musulmans. Il passe sa main dans sa barbe, s’arrête et réfléchit. Mais non, il ne se rappelle pas du nombre de sièges attribué à chaque religion. Peu importe, c’est tout le système qu’il remet en cause : «Il s’agit d’une situation dans laquelle les partis politiques qui nous gouvernent ne font que

se battre pour le pouvoir. Au nom de la religion, mais sous le couvert de la Constitution civile.» Et ça, ça l’irrite. Que le président libanais doive «obligatoirement» être chrétien maronite, ça l’irrite – «Et si moi, je voulais devenir président ?». Que le Premier minis t re doive «obligatoirement» être musulman sunnite, ça l’irrite.

APPEL SUR FACEBOOKPire, pour le jeune homme engagé en politique, la religion n’est qu’un prétexte pour mieux les contrôler, lui et les autres Libanais. «Ce système nous divise selon notre confession. Quand tu divises les Libanais, quand tu ne leur donnes par leurs droits devant la Constitution ou la loi civile, ça devient plus facile pour ces sectes religieuses de nous contrôler.»

«Sectes» religieuses ou politiques, du pareil au même pour Ali Fakhry. «Dans les entreprises de l’Etat, il y a des quotas.» Comme Ali Fakhry, Yalda Younes se bat pour que politique rime avec laïcité et non plus religion. Elle a lancé en 2009, avec quatre amis, un appel sur facebook : la Laïque Pride. Une marche organisée chaque année autour du mois d’avril. Lors de la dernière, 3000 personnes se sont mobilisées à Beyrouth. Ce qu’elle dénonce, ce sont surtout les inégalités qui découlent du système confessionnel. Elle reprend : «Dans ces entreprises, quand tu présentes ta candidature, tu n’es pas choisi en

fonction de tes compétences, mais selon ta religion. On dit : “Tiens, ici, il faut un sunnite. Ici, il faut équilibrer, il faut un chiite.” Ça marche au piston.» A l’initiative de la Laïque Pride, le mouvement contestataire descend dans la rue en 2010. Cette année, la mobilisation a connu un nouveau souffle grâce au printemps arabe. «Je pense que les révolutions arabes ont confirmé une chose : c’est aux petits “pions” de porter le changement, explique Yalda Younes. Et c’est ce qu’il manquait au Liban. Les révolutions dans les pays arabes nous ont redonné confiance. C’était comme un shoot d’adrénaline : ça y est, on peut le faire !»

SUPERMARCHÉS RELIGIEUXAli Fakhry est plus pessimiste. Pour lui, la lutte sera plus difficile : «La différence entre nous et la Tunisie, l’Egypte, le Yémen ou encore le Bahreïn, c’est qu’ils n’ont qu’un dictateur. Au Liban, nous avons des centaines de dictateurs. Nous avons tous ces présidents de régions, de partis politiques. Nous avons aussi ce que nous appelons les supermarchés religieux, qui vendent la religion au nom de la Constitution.» A savoir, ces «sectes religieuses au pouvoir» qu’il dénonce. Ali Fakhry ne cesse de le répéter, tout comme Yalda Younes d’ailleurs : ils ne se battent pas contre la religion, mais dénoncent son utilisation en politique. Un combat d’ailleurs au-delà de la religion, tant il unit les diverses confessions qui «font la richesse du Liban», s’enthousiasme Yalda Younes. Un enthousiasme que l’on retrouve chez Ali Fakhry : «La jeunesse libanaise se mobilise enfin pour détruire cette mentalité politique qui sévit depuis des centaines d’années. Et pour la première fois, vous voyez des musulmans et des chrétiens dans le même combat contre le système politique confessionnel.» ■

Les jeunes Libanais laïquent itPendant que leurs voisins syriens manifestent malgré une sanglante répression, les jeunes Libanais se battent pour que la religion n’ait plus son mot à dire en politique. Un vieux combat auquel le printemps arabe a donné un nouveau souffle.

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Beyrouth. Antonino Galofaro [email protected]

de Georges Morin, président de l’association Coup de Soleil (qui organise chaque année) le Maghreb des livres, prépare une conférence-débat le mercredi 12 octobre à la Maison de l’Amérique Latine à Paris «Neuf mois après la chute de Ben Ali, où en est le Maghreb ?». Ont déjà confirmé leur présence : François Gouyette, ancien ambassadeur de France à Tripoli, Ignace Dalle, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, Plantu, Sophie Bessis, journaliste et historienne franco-tunisienne et Omar Belhouchet, directeur d’El Watan. Ce dernier sera également l’invité de Jean-Pierre Chevènement, président de l’association France-Algérie, qui organise le 17 décembre à l’Assemblée nationale un colloque sur «L’Algérie et la France au XXIe siècle» pour étudier ce que «pourrait être un partenariat de longue durée» entre les deux pays.

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EL WATAN WEEK-END se fait chaque vendredi le relais d’«Un Toit pour Chat. Un Chat

pour Toi !», groupement constitué d'un petit nombre de particuliers qui recueillent, soignent,

vaccinent et stérilisent autant d'animaux que leurs moyens personnels le permettent. La stérilisation constitue le point d'orgue de leur action. Les animaux sociables sont proposés à

l'adoption sur leur page Facebook après un moyen séjour en famille d'accueil et les autres sont réintroduits dans leur environnement habituel et deviennent ainsi des chats libres complètement sous contrôle. «Un Toit pour Chat. Un Chat pour Toi !» n'est pas un refuge et ne fonctionne que grâce à l'aide que représente la prise en charge des animaux par des familles d'accueil temporaires. Ils encouragent tous les citoyens responsables à faire de même au niveau de leur quartier et les invitent à s'aider de la page Facebook afin de trouver des familles d'accueil/foyers à leurs protégés. Aucune participation financière ne vous sera demandée !

Contact: 0774 760 301

Email : [email protected]

Page Facebook : (ALGER) Un Toit pour Chat.

Un Chat pour Toi!

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-Le chèche du rebelle a changé de forme -Il a une barbe-Le chèche du rebelle à droite a changé de cou-leur -Sa kalachnikov n’a plus de canon-Son gilet a deux boutons -On ne voit plus la main gauche de l’homme en arrière-plan-Le support du drapeau est noir

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Bonjour, je m’appelle Petit Bounty. Je n’ai que 2 mois mais je sais déjà manger comme un grand. J'adore jouer et faire des câlins. Je sais faire mes besoins dans la litière. Un vrai chat de maison ! Je suis vermifugé, traité contre les puces et vacciné.

Petit Bounty El Watan Week-end

édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61 008 000 DA.

Directeur de la publication : Omar Belhouchet

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse : Tahar Djaout -

1, rue Bachir Attar 16 016 Alger Place du 1er Mai

Tél. : 021 65 33 17 - 021 68 21 83 - 021 68 21 84 021 68 21 85

Fax : 021 65 33 17-021 68 21 87

Site web : http://www.elwatan.com

E-mail : [email protected]/Photogravure : El Watan

Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar - Place du 1er Mai

- Alger. Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 -

Fax : 021 67 19 88. R.C : N° 02B18857 Alger.

Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178

Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084

ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi Yahia, Hydra.

Tél. : 021 56 32 77 - Tél./Fax : 021 56 10 75

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprimerie Est ; ENIMPOR -

Imprimerie Ouest. Diff usion : Centre : Aldp

Tél./Fax : 021 30 89 09 - Est : Société de distribution El Khabar.

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Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés

ou remis à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet d’aucune

réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

mots croisésHORIZONTALEMENT 1- Payées. 2- Alertés. Rapport de cercle.3- Peintre. Thymus de veau. 4- Carte. Pareille. 5- Sucent. Pronom. 6- Ferment. Es utile. 7- Possessif. Obtus.8- Crochet. Retient.9- Vagabonder. Vieille ville. 10- Cribler. Volonté.

VERTICALEMENT 1- Ecrasées. 2- Proférée. Restes. 3- Pot de labo. Récipients. 4- Détruits. Lentille bâtarde. 5- Fin de messe. Propre. Note.6- Idiot. Ville hongroise. 7- Rites. Vedette. 8- Sportif. 9- Enlever les poils. Sévère.10- Située. Mesure.

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 19OMNISPORTS

ACNOABerraf préside l’AG

En marge des 10es Jeux africains qui se déroulent actuellement à Maputo, Mustapha

Berraf, premier vice-président de l’ACNOA, a présidé l’assemblée générale des 53 comités nationaux d’Afrique, et ce, en

plus de la réunion du comité exécutif de cette grande instance africaine. Il faut dire que M. Berraf jouit de la confiance totale du président de l’ACNOA, en l’occurrence le général Palenfo. Au cours de cette réunion, les membres ont, à l’unanimité, adopté les

bilans moraux et financiers de 2009 et 2010. Lors de ce rendez-vous, le président du CIO et le président de l’ACNOA ont rappelé la nécessaire harmonie qui règne entre les comités olympiques et les gouvernements.

A. B.

Le coup d’envoi des épreuves d’athlétisme des 10es Jeux africains sera donné dimanche à 9h30, dans l’enceinte du Stade national de Maputo. Durant les six jours de compétitions qui s’achèveront le 15 septembre, l’athlétisme algérien, qui est resté sur une piètre prestation aux derniers Mondiaux de Daegu en Corée du Sud, tentera de viser la première marche du podium. Parmi les dix-sept sélectionnés algériens, on notera l’absence, et non des moindres, de Zehra Bouras pour cause de blessures. Tandis que le champion d’Afrique Larbi Bouraâda, 10e au 13es Championnats du monde, fera l’impasse sur les épreuves combinées. Bouraâda, qui n’est pas en possession de toutes ses capacités physiques, sera engagé dans le concours de la perche. C’est le deuxième représentant du décathlon, à savoir Mourad Souissi qui entamera, cette matinée, la compétition avec la première épreuve du 100 m. Souissi, vice-champion d’Afrique en titre du décathlon, a les moyens de prétendre à une place sur le podium. Dans cette rude compétition, Soussi sera confronté en principe au Sud-Africain Willem Coertzen, grand favori pour le titre, et au Tunisien Dhouibi. La première journée verra aussi l’entrée en lice de trois Algériens : Othmane Hadj Lazib (110 m haies), Abdelmoumène

Bourakba (disque), Mahfoud Brahimi (800 m) qui disputeront les qualifications. Tandis que Baya Rahouli disputera la finale directe du triple saut, la médaille d’or ne doit pas lui échapper. En effet, à Maputo, les chances remporter des médailles d’or sont minimes, même si les stars africaines, championnes du monde en Corée du Sud, ne seront pas toutes présentes. Ce sont les athlètes sud-africains, éthiopiens et kenyans qui animeront ces joutes. On remarque aussi que l’Algérie est totalement absente dans les disciplines comme la marche (dames et messieurs), marathon, heptathlon, hauteur, relais, 3000 m steeple, etc. Ces défaillances profiteront aux autres délégations.

Chafik B.

Championnats arabes d’athlétismeDouze athlètes

en stage à Zéralda

Dans l’optique des championnats arabes d’athlétisme seniors (messieurs et dames) qui se tiendront, les 27 et 28 octobre prochain, aux Emirats arabes unis, 12 athlètes, dont 5 filles, ont entamé, hier, à Zéralda, un stage de regroupement qui s’étalera jusqu’au 28 septembre. Le vice-champion du monde junior du 1500 m, Abderahmane Anou, qui n’a pas été sélectionné pour les Jeux africains, est présent au stage. En revanche , Tarek Boukensa, 11e de la finale du 1500 m à Daegu, n’a pas rejoint le regroupement à cause de blessures aux tendons. Par ailleurs, les ex-finalistes du 800 m aux JO de Pékin, Nabil Madi, Manseur Nadjim (800 m), qui n’ont pas réalisé les minima, participeront dimanche au meeting de Rieti en Italie. Tout comme le jeune Sadam Zergui qui sera aligné pour le 1500 m.

C. B.

Coe : «Bolt, le

Mohamed Ali de

l’athlétisme»

L’ancienne star mondiale de l’athlétisme, l’Anglais Sébastien Coe, n’a pas tari d éloges sur les grandes capacités du Jamaïcain Usain Bolt, le qualifiant de «Mohamed Ali de l’athlétisme». Coe, qui est le président du comité d’organisation des JO de Londres 2012, a ajouté dans un quotidien anglais que Bolt «a vraiment l’aura d’Ali, il transcende tous les sports désormais. Les choses restent les mêmes, il sera l’icône de nos jeux. Il m’a dit à quel point il voulait marquer les esprits des gens à Londres», avoue Coe.

Volley-ball (messieurs)L’Algérie échoue au poteau devant le Cameroun La sélection masculine algérienne de volley-ball s’est contentée de la médaille d’argent après sa défaite face à son homologue camerounaise sur le score de 3 sets à 2, en finale du tournoi masculin des JA-2011, disputée mercredi soir à Maputo. Les joueurs de Kamel Imloul paraissaient émoussés durant cette partie, à l’inverse des Camerounais qui ont joué avec abnégation et enthousiasme, ce qui leur a permis de remporter une victoire méritée, au terme d’une partie plaisante et pleine de suspense. Pourtant, tout a bien commencé pour les Verts qui ont remporté le 1er set par (25-23), après un début en fanfare des Camerounais. Le 2e set a été caractérisé par l’équilibre des forces, où le score de parité restera de mise jusqu’à 16-16, avant que les camarades d’Oum Saâd ne prennent option pour la victoire, en menant par 19-16, puis par 20-17, avant de connaître un relâchement inexpliqué qui leur sera fatal. Continuant sur sa lancée, l’équipe du coach allemand, Peter Nonnenbrough, follement encouragée par ses supporters, domina le 3e set de bout en bout, l’emportant par un écart substantiel de huit points (25-17), face à une

équipe algérienne complètement démobilisée. Durement sermonnés par leur coach, les Soualem, Messaoud, Kessi et autre Hassissene, se sont repris au 4e set en arrachant le droit de jouer le tie-break (25-21), un set qui sera finalement pour eux un véritable calvaire, à partir de la dernière égalité (5-5), devant une équipe camerounaise déchaînée qui creusera un écart de cinq points

(10-5), avant de terminer le match à 15-11). Pour l’entraîneur algérien Kamel Imloul, l’équipe n’a pas joué sur sa véritable valeur, à l’inverse des Camerounais, combatifs à souhait. «Mon équipe très rajeunie a manqué d’expérience à ce stade de la compétition, le résultat est logique, nous continuerons à travailler, pour la prochaine échéance qu’est la Coupe d’Afrique des nations prévue à

partir du 20 septembre au Maroc», a déclaré l’entraîneur national. Par cette victoire, le Cameroun succède au palmarès de l’épreuve à l’Egypte, alors que l’Algérie gagne une place par rapport à l’édition d’Alger de 2007. Chez les dames, la sélection algérienne a remporté l’or après sa victoire sur le Cameroun (3-1), gardant ainsi sa médaille vermeil remportée en 2007 à Alger. APS

Larbi Bouraâda (perche), Mourad Souissi (décathlon), Taoufik Makhloufi, Imad Touil (1500m), Nima Issam, Seïf El Islam Temacini (triple saut), Othmane Hadj Lazib (110 m haies), Rabah Aboud, Mounir Mihout (5000 m), Mahfoud Brahimi (800 m), Abderrahmane Hamadi, Miloud Rahmani (400 m haies), Abdelmoumène Bourakba (disque), Baya Rahouli (triple saut), Amina Ferguène (100 m haies), Romaïssa Belabid (longueur), Moussa Houria (400 m haies).

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Voici la liste des 17

sélectionnés

Jeux africains

Entrée en lice des Algériens ce dimanche

Les familles Laboudi, Hanifi , Mermouz, Bouchenafa, Yacine, Bentounes, Mahfoudia, Hamiti, Hezroug, Ezraimi, Baba Ameur et Ouchen, parents et alliés, font part du décès de leur époux, père, grand-père, frère et cousin

NOUREDINE LABOUDIsurvenu en France le 07.09.2011, à l’âge de 89 ans. L'arrivée de la dépouille mortelle aura lieu le 10.09.2011, à partir de 10h, à l'aéroport Houari Boumediène. La levée du corps se fera le jour même du domicile mortuaire, sis 3, rue des Frères Amouche, Alger (à côté du cinéma le Triomphe). L'enterrement aura lieu au cimetière El Alia après la prière d'El Asr.«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»

DECES

Les filles s’offrent l’or alors que les

hommes se contentent de l’argent

L’athlète Toufik Mekhloufi

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011MI-TEMPS20

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FOOT22 El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011

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Equipes Arrivée Départ

ASO Achiou, Aouamri, Hamidi (USMA), Ambane (ESS), Bourahli (CAB), Denoune (France)

Djediet (USMA), Soudani (Guimarës) Bentayeb (MCEE), Med Rabah, Mekkioui (CABBA)

ASK Benattar (ASAM), Bakha (CABBA), Boutrik, Benamokrane, Mehia (MCEE), Chaïeb (WAT), Boudaoud (France).

Belkhoudja (ESS), Gil, Naït Yahia (CSC), Chaib (WAT), Khelafi , Rezig, Salhi, Chekafi , Zegrour.

CABBoultif (MSPB), Merazka (USB), Medjdoub (ABS), Boudjelida (USMAn),

Koufane (Sahli) Ould Tiguidé (Mauritanie), Bella (ESS), Heriat (USMA), Bitam (USMB)

Benmoussa, Chebana (ASAM), Bourahli (ASO), Bouharbit, Kerboua, Nehili, Amiri, B. Salem.

CRB Naïli (JSK), Benabderrahmane, Aoumari (USMH), Aït Ouamer (USMA), Boushaba (WAT), Kabli (JSMC).

Saïbi, Harrouche, Ghoul (NAHD), Selmi (MCO), Bey, Ghezi (USMAn), Houamed (USMC), Bagha (CRBDB)

CSCHadjaoui (WAT), Kaouane (ABM), Ziti (JSK), Mekkaoui (USMAn), Messali,

Belhadj (MCEE), Sam, Iffoussa (Ahly Benghazi), Djilali (JSMT), Ferhat (MOC), Naït Yahia, Gil (ASK), Bahloul (CAB), Kaffi (E. Collo), Belghomari (USMBA), Dahmane (FC Bruges), F. Bouguerra (Hongrie).

Mouyet, Soualeh, Kebia, Kabri, Derahi, Ferhat, Boudene, Hamadou, Abid Charef, Lakhal

ESSBelkhoudja (ASK), Karoui (MCEE), Megueni (MCS), Berkifati (MCM), Nebouli

(IRB Maghnia), Farhi (ESM), Omari (Suisse), Abouta (Ghana), Tadji (NARBR), Assomo (Ghana)

Chaouchi (MCA), Yekhlef, Laïfaoui, Lemmouchia, Bouazza (USMA), Hemani, Metref (JSK), Hadj Aïssa (Qadissia/A.S.), Djallit (JSMB), Francis (ASO), Traoré et Bencherif (WAT), Raho.

JSMB Benchaïra (CABBA), Bachiri, Boulahya (WAT), Djallit (ESS), Derrag (MCA), Ouali (PAC), Yabuen(Cameroun) N’djeng (EST), Zerdab (Rouane), Meftah (USMA), Kaddour (WAT), Boudar et Chouih

JSK Hannifi (RCK), Boulemdaïs (MCEE), Bitam, Ziad, Hazil (MSPB), Camara (Côte d’Ivoire), Sedkaoui (NAHD), Maâyouf (WAB), Hemani, Metref (ESS)

Yahia Cherif (Istres), Hamiti (USMA), Naïli (CRB), Yalaoui (MCA), Oussalah (NAHD), Berchiche, Berrafane, Douicher (MCEE), Ziti (CSC).

USMAZemmamouche, Bouchama (MCA), Meftah (JSMB), Yekhlef, F. Bouazza, K.

Lemmouchia, Laïfaoui (ESS), Hamiti (JSK), Belabbes (MCO), Boumachra, Boualem (USMH), Djediet (ASO), Bezzaz (Troyes), Sahnoun (A/FAF)

Sayeh (MCS), Aouamri, Hamidi, Achiou (ASO), Benmeghit, Maâzouzi (WAT), Abdouni (USMB), Benayada, Ichaâlalene, Cheklam (Nedjrane/A.S.), Ghazi (MCA)

MCAGhazi (USMA), Yanis (USMB), W. Chorfa (Tragona/Espagne), Sayeh (MCM),

Belaïd (USMBA), Yalaoui (JSK), Djeghbala (USMH), Chaouchi (ESS), Berradja (MCO), Mobitoang (Cameroun), Ossalé (Burkina Faso)

Bouchama, Zemmamouche (USMA), Bedbouda (Le Mans/Fra), Mekdad (Kelba (EAU), Derrag (JSMB), Youssef Sofi ane (France), Harkat (El Qadissia/A.S.), Slimani

USMHAïssaoui (MCO), Ziane Cherif (O. Médéa), Djerboua (USB), Kherchi (SAM),

Boutoua (SAM), Boudejnah (N. Oran), Messaoudi (USB), Belkacem (USMB), Boukhaloua (JSMT), Sahat (Souguer), Kahouadji (N. Oran), Chibane (RCK).

Boumachera, Gherbi, Djeghbala, Ladraâ, Aouamer, Kabla, Chache, Bellat, Baouche, Boualem, Zouak, Benabderrahmane

NAHDGhoul, Saïbi, Harrouche (CRB), Oussalah (JSK), Bensaïd (CABBA), Touati

(JSMC), Madi, Khedis, Boussaïd, Bernyahia (RCK), Souakir (MOB), Jimmy (Niger)

Sedkaoui (JSK), Moundji et Zemmouri (USB), Benayad (OMR), Balla (IRHD), Douar et Aoudia (CRBDB)

MCEEBerrafane, Berchiche, Douicher (JSK), Zeghba, Chethi (WR M’sila), Naâmane

(ESM Koléa), Nezzar (ABM), Boulbita (Tunisie), Benamar (T. Merdja), Bentayeb (ASO), Gherbi (USMH), Diab

Boulemdaïs, Camara (JSK), Boutrik, Benmokrane (ASK), Messali, Belhadj (CSC), Karoui (ESS), Sahraoui (MSPB), Bougherba.

MCSBouheda (ASMO), Karif (O. Médéa), Belkheir (USMAn), Sayeh et Habbache

(USMA), Taïbi (MOC), Sahnoune (MCO), Bagayouko (Nigeria), Guennifi (CSC), Benouar (A/FAF), Camara (Guinée)

Bendahmane, Bakhtaoui et Akkouche (CABBA), Megueni (ESS), Bencherif (PAC), Ibrahim Khalil (Sfax)

MCO Harizi, Zammouchi (USMB), Boutebiat (USMAn), Feddal (Bendaoud), Selmi (CRB), Bourzama (Aïn Turk), Koriba (ESS), Ouadagoulo (Centrafrique)

Berradja (MCA), Belabbes (USMA), Aïssaoui (USMH), Hadou (USMB), Medjahed (CRT), Medahi (ESM)

WATMaâzouzi, Benmeghit (USMA), Dif, Zaouaoui (USMAn), Belkaroui (ASMO),

Touil (Aïn Turk), Adjine (USMO), Zahzouh (IRBM), Kimouche (USC), Farhi (CFA/Paris), Tiza (USMB), Rachrouche (ASMO), Traoré et Bencherif (ESS).

: Bachiri, Boulahya (JSMB), Saïdi (SAM), Boukhiyar (MOC), Boushaba (CRB), Zazoua, Benharoune (USMBA), Aït Hamlat, Rabta, Lazaref (Arba), Chaïb (ASK), Habri (fi n de carrière)

Première journée du championnat de Ligue 1

Quinze équipes à l’assaut de l’ASO ChlefLe championnat national de Ligue 1 entamera, demain, sa deuxième saison avec plus de maturité et d’expérience pour les clubs, mais aussi pour les dirigeants qui veulent affronter la dure réalité du terrain avec plus d’ambition, de nouvelles idées mais, surtout, plus de moyens financiers. Tous sont, toutefois, animés de faire une belle saison, comme en témoigne la bonne préparation effectuée (du moins) par la majorité des clubs, lesquels se sont en plus renforcés durant l’intersaison par des joueurs susceptibles d’apporter le plus escompté au jeu de l’équipe. Le nouvel environnement est constitué de trois nouveaux promus, le NAHD, le CSC et le CAB qui ont l’habitude d’évoluer parmi l’élite. Les trois clubs remplacent à l’occasion l’USM Annaba, le CABBA et l’USM Blida, relégués en Ligue 2. Quinze clubs se lanceront dans la bataille, dès demain, avec l’espoir de destituer l’ASO Chlef, champion d’Algérie en titre, de son bien. Les Chélifiens, en revanche, auteur d’un parcours époustouflant la saison passée, auront la lourde tâche de conserver leur titre, le seul et le premier de leur histoire, décroché sous la houlette de l’entraîneur Meziane Ighil, qui a quitté la barre technique du club au milieu de la semaine. Il a été remplacé par Nourredine Saâdi, dont l’objectif assigné est de conserver le titre tout en réalisant un bon parcours en Ligue des champions africaine.

Des grandes ambitions, dans les cordes de l’ASO qui a gardé son ossature, malgré le départ de quelques joueurs-clés comme Djediet, Soudani, Mohamed Rabah… Saâdi, un technicien aux compétences avérées, a accepté la mission et il l’a fait savoir aux joueurs lors de la première rencontre mardi soir à l’entraînement. L’on en saura un peu plus sur le nouveau visage des Lions du Cheliff, demain dans le match choc de la journée contre le MC Saïda.

L’USMA, LA DREAM TEAM ET LES AUTRESMême s’il est de coutume que tous les clubs ambitionnent de jouer les premiers rôles et de décrocher des titres, il n’en demeure pas moins que certaines formations partent en favorites au vu des moyens mis en place et du recrutement judicieux opéré durant l’intersaison. Parmi ces clubs, l’USM Alger vient en tête. La formation de Soustara a volé la vedette, cette saison, avec le recrutement de plusieurs internationaux locaux et évoluant à l’étranger, tels que Lemmouchia, Laïfaoui, Bouazza, Bezzaz, Meftah et Zemmamouche. Le président Haddad a mis le paquet pour assurer les meilleurs joueurs sur le marché en vue de donner une autre dimension à l’USMA, devenue une équipe quelconque depuis la retraite de Dziri, Meftah, Bourahli, Zeghdoud et les autres qui faisaient la force de l’équipe. Toutefois, sur le

terrain, ce sera sans doute difficile face à d’autres formations qui ne manquent pas d’ambitions, à l’image de la JS Kabylie qui a réussi, elle aussi, un bon recrutement (Metref, Hemani, Sedkaoui, Boulemdaïs, Camara…) ou encore l’ESS qui reste redoutable, malgré le départ de plusieurs joueurs. La bande à Renard

l’a déjà vérifié à ses dépens, samedi passé, face au NAHD, lors d’un match amical disputé à Bologhine (0-0). D’autres formations vont certainement prendre goût à la compétition au fil des journées et l’on assistera sans doute à des surprises, comme la saison passée avec le CRB et l’USMH qui

pratiquaient le football le plus spectaculaire du championnat. A rappeler que le championnat a débuté, mardi, par le match avancé JSK–MCA qui s’est soldé par la victoire des Canaris sur le score de 1 à 0, but signé Boulemdaïs dans le temps additionnel.

Slimane M.

L’équipe de Chlef a préservé son ossature malgré le départ de certains joueurs cadres

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El Watan Week-end - Vendredi 9 septembre 2011 23FOOT

LIGUE 1LIGUE 11ere journée demain

MCS 16h00 ASO

WAT 19h00 ASK

MCO 19h00 USMH

USMA 19h00 CAB

CRB 19h00 MCEE

CSC 19h00 JSMB

ESS 19h00 NAHD

JSK 1 - 0 MCA

LIGUE 2LIGUE 2Programme de la 1re journée

Aujourd’hui

CAB Bou Aréridj 16h00 MO Constantine

ES Mostaganem 16h00 AB Merouana

JS Saoura 16h00 Paradou AC

MO Béjaïa 16h00 US Biskra

MSP Batna 16h00 ASM Oran

RC Kouba 16h00 SA Mohammadia

USM Bel Abbès 16h00 USM Blida

O Médéa 16h00 USM Annaba

Ligue 2 C’est parti !

Le coup d’envoi du championnat national de Ligue 2 de football (an 2) sera donné aujourd’hui à l’occasion de la première journée qui sera dominée par les deux chocs CA Bordj Bou Arréridj – MO Constantine et USM Bel Abbès – USM Blida. Les trois clubs

relégués cette saison, à savoir CABBA, USMB et USMAn qui sera en déplacement à Médéa vont tenter de retrouver l’élite rapidement. C’est le cas des autres formations qui ont l’habitude de jouer les premiers rôles, à savoir l’ASMO, le RCK, l’USMBA, le MOC

et le MSPB. Le reste tentera de jouer les trouble-fêtes et décrocher une place honorable, même s’il est encore trop tôt pour parler des potentiels candidats pour l’accession, car avec trois billets en jeu, plusieurs formations aspirent à retrouver

l’élite. A suivre de près aussi l’apparition, pour la première fois en championnat professionnel, des deux nouveaux promus, le MO Béjaïa et la JS Saoura qui accueilleront respectivement l’US Biskra et le Paradou AC.

S. M.

JS Kabylie

Un bon début en attendant Ighil La victoire acquise face au MCA a été surtout très bonne pour le moral des troupes. En effet, celles-ci soumises, ces derniers temps, à de fortes turbulences avaient besoin d’une victoire pour tenter de ramener la sérénité. C’est surtout là l’enseignement majeur de cette rencontre face au MCA. Une rencontre, d’un niveau moyen, au cours de laquelle les camarades de Remache, excellent au passage, avaient dès l’entame de la partie pris un ascendant assez sérieux sur leur adversaire en le prenant pratiquement à la gorge. Il faut dire que les Mouloudéens, à travers leur dispositif défensif, leur avaient facilité quelque peu la tâche. Mais les Kabyles méritent bien cette victoire. Et ce, même si de nombreuses lacunes ont été enregistrées tout au long de la partie et que le coach Karouf n’a pas manqué de relever pour en tirer les enseignements utiles pour la suite du championnat. Il faut dire aussi que Karouf a mis en place un onze totalement métamorphosé par rapport à celui présenté jusque-là en Coupe de la CAF avec l’incorporation des joueurs d’expérience, dès l’entame de la partie, comme Metref, Hemani et Sedkaoui qui ont fait la différence. Mais son mérite est d’avoir opéré un changement fort judicieux avec l’incorporation, dans pratiquement

le dernier quart d’heure de la partie, de Boulemdaïs à la place de Younès qui était trop brouillon dans le jeu. Le coaching de Karouf a été payant, puisque l’ex-Eulmi a réussi à mettre le feu dans la défense adverse avec sa percussion et son sens de la pénétration. Il a pesé sur l’axe mouloudéen, qui a été perturbé par la sortie prématurée de Babouche, suite à des brûlures à la tête après avoir reçu un fumigène balancé des gradins. Il faut dire aussi que les Mouloudéens,

qui avaient fini sur les genoux, avaient manqué de lucidité pour justement pouvoir contrer ce brise-roche de Boulemdaïs qui les a crucifiés. Ainsi, pour Karouf, tout porte à croire que les clubs de la capitale lui réussissent bien. Et pour cause, il avait déjà réussi, en 2008, sa prise en charge de l’intérim par une victoire face à l’USM Alger sur le score de 1-0. Un Mourad Karouf, qui sera maintenu à la barre technique aux côtés de Meziane Ighil qui, en

principe, a donné son accord pour driver l’équipe et pourrait entamer son travail au lendemain de la rencontre de Coupe de la CAF face au MAS de Fès, prévue demain au stade du 5 Juillet à 21h. En attendant, l’équipe a repris le boulot hier soir à 19h pour préparer le match de demain contre le MAS de Fès, comptant pour la 5e journée de la Coupe de la CAF.

Mohamed Rachid

A la veille du lancement de la saison 2011/2012, le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, a adressé aux présidents des clubs professionnels un message dans lequel il les invite à collaborer pour la réussite du football professionnel qui entame sa deuxième année consécutive. M. Kerbadj a d’emblée souhaité « la bienvenue aux clubs qui ont rejoint notre groupement, à savoir le MO Béjaïa et la JS Saoura qui ont arraché, à la fois, l’accession

en Ligue 2 et le statut professionnel. J’adresse également mes félicitations aux clubs champions sortants, en l’occurrence l’ASO Chlef, vainqueur du titre national et la JS Kabylie, vainqueur de la Coupe d’Algérie, ainsi que les nouveaux promus en Ligue 1, le CA Batna, le CS Constantine et le NA Hussein Dey. Tout comme je formule le vœu de voir les clubs, qui n’ont pas obtenu les résultats escomptés, de se ressaisir à l’occasion de la nouvelle saison». M. Kerbadj a ensuite évoqué le rôle de l’instance qu’il gère et qui a été récemment créée. «Comme vous le savez, cette nouvelle saison a été précédée par la mise en place d’une nouvelle structure, chargée de la gestion exclusive du football professionnel. Elue en juillet dernier, la Ligue du football professionnel, dotée d’un conseil d’administration représentatif, au sein duquel sont bien représentés les clubs de Ligue 1 et Ligue 2, se veut à la fois un organe de gestion des compétitions et un lieu de concertation entre tous les acteurs du football professionnel. Aussi, je peux vous assurer que la Ligue dont vous êtes l’émanation, favorisera en premier lieu le dialogue entre les différents partenaires afin de créer un climat favorable à la bonne marche de notre sport. La Ligue va s’atteler à vous accompagner et vous soutenir dans votre mission, notamment par la mise en place de véritables structures de football professionnel.» Le président de la LFP note avec satisfaction la bonne préparation des clubs durant l’intersaison, un indice qui augure d’une compétition animée :

«Concernant la nouvelle saison, les échos, qui me sont parvenus de partout, indiquent que l’ensemble des équipes, à une ou deux exceptions près, ont bénéficié d’une préparation à la hauteur de la mission qui les attend. Cela augure d’une compétition animée et indécise. Nous souhaitons que ces efforts se traduisent sur le terrain par la production d’un beau jeu et le déroulement des parties plaisantes disputées dans un véritable état d’esprit de fair-play et de sportivité», a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur le site de la LFP.«Dans le même ordre d’idées, j’invite tous les acteurs du football à faire preuve de retenue dans leurs déclarations. Je souhaite, de la part de chacun d’entre vous, une collaboration responsable en matière d’appréciation d’avant et d’après-match, particulièrement sur les prestations des arbitres. Que les clubs soient assurés, la Ligue est décidée à apporter sa contribution pour améliorer ce secteur que je considère comme vital pour le bon fonctionnement de notre compétition», a-t-il ajouté. Concernant la programmation, la LFP est résolue à respecter scrupuleusement les dates du calendrier du championnat. «J’invite les clubs engagés dans les compétitions internationales à prendre leurs dispositions pour se conformer à la réglementation», a-t-il conclu. J’affirme ici que toutes les conditions ont été réunies pour permettre à l’ensemble des clubs des différents championnats à disputer leurs rencontres dans les meilleures conditions.

K. G.

Le message de Kerbadj aux présidents de club

Ligue des championsWAC-Ahly, duel indécis

Le WA Casablanca veut assurer sa qualification aux demi-finales de la Ligue des champions africaine (Gr. B), «en battant Al Ahly d’Egypte», dimanche soir, au stade Mohammed V, dans le cadre de la cinquième journée, a déclaré son entraîneur, Michel Decastel, hier au site Internet de la Confédération africaine de football (CAF). « Gagner ce match, c’est se qualifier pour les demi-finales. Nous avons notre destin entre nos mains », a précisé le technicien suisse, tout en mettant en garde contre l’adversaire égyptien qui «sait voyager». «J’ai suivi leur match de Tunis contre l’Espérance. Ils ont été battus, mais ils se sont créé beaucoup d’occasions et sincèrement, ils ne méritaient pas de perdre .» Les Cairotes seront hypermotivés pour ce match, selon le coach du WAC, d’autant qu’ils vont jouer pour l’occasion «leur dernière carte». «Si les Egyptiens sont battus, ils n’entreront pas dans le carré d’as», a-t-il ajouté. La formation marocaine sera privée dans cette rencontre des services d’Ahmed Ajedou et Fabrice Ondama, mais Decastel pense «qu’il faudra bien faire sans eux», rassurant que son effectif est suffisamment dense pour qu’il puisse «trouver la meilleure solution». A l’issue de la quatrième journée, le WA Casablanca partage le fauteuil de leader du groupe B avec l’ES Tunis. Les deux équipes comptent six points chacune, devant Al Ahly d’Egypte, troisième avec cinq points, alors que le MCA ferme la marche avec seulement deux points.En revanche, la formation d’Al Ahly d’Egypte «est condamnée à réussir un très bon résultat au Maroc», a affirmé, jeudi à la presse locale, son entraîneur José Manuel. «Comme l’ES Tunis aura la mission facile face au MC Alger, dans l’autre match de notre groupe, on est tenu de réussir un très bon résultat face au WAC, pour garder nos chances intactes dans la course à la qualification au carré d’as, avant de recevoir l’EST lors de la dernière journée de cette phase», a déclaré le technicien portugais quelques instants avant le départ de son équipe pour Casablanca. Le patron de la barre technique du champion d’Egypte en titre reconnaît, en revanche, que la mission des siens sera très difficile sur les terres marocaines, vu que «l’adversaire est un gros bras et misera sur l’apport de son public pour gagner et assurer sa qualification dès ce match». Les deux équipes avaient fait match nul (3-3), lors de la rencontre aller au Caire, comptant pour la première journée de la phase de poules. A l’issue de la quatrième journée, le WAC et l’EST se partagent la première place du groupe B avec 6 points, suivis d’Al Ahly avec 5 points, tandis que le MCA ferme la marche avec 2 points seulement. APS

Les partenaires de Tedjar ont entamé la saison par une victoire

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L’ASO Chlef, champion d’Algérie dans le tout récent championnat national professionnel, remettra en jeu, à partir de demain, son titre, à l’occasion de la première journée de Ligue 1 qui sera marquée par le retour de trois habitués, le NAHD, le CSC et le CAB, en remplacement du CABBA, de l’USMAn et de l’USM Blida. Pour l’entame, l’ASO Chlef effectuera un périlleux déplacement à Saïda pour y affronter le MCS qui ambitionne de faire un parcours meilleur que celui de la saison passée. Avec un peu plus d’expérience, les clubs savent que la mission ne sera pas facile, notamment pour assurer les moyens fi nanciers qu’exige la haute compétition. Les responsables de club ont soumis leurs doléances et leurs préoccupations au nouveau président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, lequel

partage leurs soucis, mais il les exhorte à plus de retenue et de responsabilité pour réussir une bonne saison. En plus de l’ASO qui s’attellera, sous la houlette de son nouvel entraîneur Noureddine Saâdi qui a remplacé au pied levé Ighil Meziane, à conserver son titre, d’autres formations vont tenter de lui succéder sur le trône. A commencer par l’USM Alger, à la recherche de titre de champion depuis la saison 2004/2005. Le président Haddad a cassé sa tirelire pour s’offrir les meilleurs joueurs sur le marché, à l’image de Meftah, Lemmouchia, Laïfaoui, Bezzaz, Bouazza, Boumechera, Bouchama, Boualem…, dans l’espoir d’asseoir à nouveau son hégémonie sur le football

national. Mais l’USMA n’est pas la seule équipe qui aspire à succéder à l’ASO Chlef. La JSK, qui s’est renforcée par de nouveaux éléments, tels Hemani, Boulemdaïs, Metref, Sedkaoui… et probablement l’entraîneur Meziane Ighil à la barre technique, est animée des mêmes ambitions. Les Canaris ont bien débuté la saison par une victoire face au MC Alger dans le «86e clasico». L’ES Sétif veut faire de même face au NA Hussein Dey, demain, et confi rmer qu’elle n’est pas fi nie malgré le départ de plusieurs de ses joueurs cadres, à l’image de Lemmouchia, Laïfaoui, Bouazza, Yekhlef, Djallit, Chaouchi… La succession reste toutefois ouverte pour d’autres formations au passé glorieux. Le

week-end sera également marqué par le début du championnat de Ligue 2 qui verra l’arrivée du MO Béjaïa et de la JS Saoura dans le nouvel univers. Les deux formations entameront, aujourd’hui, la compétition à domicile, en accueillant respectivement l’US Biskra et le Paradou AC. L’accession reste ouverte, comme la saison passée, dans la mesure où ce palier est composé de plusieurs clubs ayant déjà évolué parmi l’élite et aspirent à y revenir. Toutefois, des équipes comme l’USM Annaba, l’USM Blida, le CABBA, l’ASMO, le RC Kouba sont, a priori, les mieux indiqués pour décrocher le sésame.Le week-end sera également africain avec la 5e journée aussi bien pour la Champions League que pour la Coupe de la CAF. Le MC Alger et la JS Kabylie, les deux représentants algériens, évolueront respectivement à Tunis face à l’EST et à Alger face au MAS de Fès. ■

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Avec un peu plus d’expérience, les clubs savent que la mission ne sera pas facile, notamment pour assurer les moyens financiers

qu’exige la haute compétition.

Slimane [email protected]

Vendredi 9 septembre 2011

El Watan

Coup d’envoi du 2e championnat national professionnel

L’ASO Chlef remet son titre en jeu